Les Pères de l'Église dans tous leurs états. Goûter aujourd’hui le fruit de leurs vignes

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ANNIE WELLENS

Les Pères de l’Église dans tous leurs états

au singulier

Goûter aujourd’hui le fruit de leurs vignes



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Annie WELLENS

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Au singulier, 37 Une collection dirigée par Françoise Le Corre et Annie Wellens

Du même auteur Chez Lessius L’ordinaire des jours : un itinéraire spirituel, 2017. Chez d’autres éditeurs Le vin des Écritures, Desclée de Brouwer, 2001. Qui a peur de la Bible ? Un manuscrit retrouvé (préf. Sylvie Germain), Bayard, 2008. La lecture ou la louange des abeilles. L’esprit d’une collection, Cerf, 2011. Genèse de ton absence, Salvator, 2015.

© 2017 Éditions jésuites, 7, rue Blondeau, 5000 Namur (Belgique) 14, rue d’Assas, 75006 Paris (France) www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87299-321-5 D 2017/4255/25


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DÉDICACE

Au cours d’un colloque à l’Institut catholique de Paris sur « Les pratiques autour de la mort, enjeux œcuméniques » (janvier 2010), j’entendis, pendant une pause, une responsable ecclésiale laïque dire qu’elle ne voyait pas l’intérêt de la présence de la littérature dans l’une des dernières interventions. Et, perfide, elle ajouta en se tournant vers moi : « Enfin, il faut croire qu’une personne au moins aura été intéressée puisque vous avez posé une question… » Mes bibliothèques intérieures ont tremblé sur leurs bases lorsqu’elle ajouta péremptoirement : « Proust, Dante, Péguy… Tous ces auteurs, c’est bon pour la culture personnelle, mais ici, franchement, à quoi ça peut nous servir ? » Je voyais à l’œuvre, sous de tels propos, un art dangereux de « privatiser » la culture au sens de l’enclore dans le subjectif, l’ornementation de l’esprit ou la satisfaction d’accumuler des connaissances, en oubliant qu’elle est un exercice spirituel puisqu’elle en appelle à tout l’être humain. En conséquence, elle influe sur notre manière d’être au monde et de nous y engager. En ouvrant les pages d’une œuvre littéraire, j’ai le sentiment de réapprendre à lire. Non pas, bien sûr, au sens du déchiffrement des lettres, mais de ce qui se joue dans cet acte de lecture, unique comme le texte lui-même, et pourtant passible de réitérations, chacune apportant du nouveau. Un acte de lecture qui familiarise le lecteur avec l’écriture de l’auteur, lui permettant d’entrer dans sa demeure et de le recevoir dans la sienne. C’est bien de cet apprentissage de la lecture qui renvoie au lieu secret de chaque lecteur dont il sera question dans l’ensemble des textes qui suivent. Tous sont nés de l’invitation qui m’a été faite, entre 2003 et


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Dédicace

2015, à intervenir dans les colloques et journées de patristique initiés par l’association Caritaspatrum. Impliquée dans les métiers du livre au fil des ans (représentante de maisons d’édition auprès des libraires de 1972 à 1979, libraire moi-même de 1980 à 2007, puis directrice de la collection de l’Abeille aux éditions du Cerf jusqu’en 2013, et actuellement codirectrice de la collection Au singulier aux éditions Lessius), je dédie ces pages avec grande reconnaissance aux universitaires, enseignants et chercheurs en différentes disciplines qui permettent aux lecteurs ordinaires dont je fais partie d’aller leur chemin, « de commencement en commencement par des commencements qui n’ont jamais de fin », si je puis me permettre de détourner au profit des livres cet extrait d’une homélie de Grégoire de Nysse sur le Cantique des cantiques.


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Prologue FAIRE LA FÊTE (LITURGIQUE) AVEC LE POÈTE GRÉGOIRE DE NAREK Cette fête, à laquelle j’ai la redoutable mission de vous convier, va s’effectuer sous forme de plongée dans deux livres de Grégoire : Paroles à Dieu : le Livre de lamentation1, et Trésor des fêtes : hymnes et odes2. J’ai vécu moi-même ce baptême comme on le dit pour un premier contact avec la plongée sous-marine, et je remercie les moniteurs hautement qualifiés qui, lors de cette immersion, m’ont appris à vaincre mes appréhensions. Ils ont su m’entraîner toujours plus profond, quels que soient les remous et les tourbillons. Je veux bien sûr parler de Jean-Pierre et Annie Mahé, traducteurs des textes de Grégoire qu’ils ont également introduits et annotés. Pour ma part, ces introductions et ces notes furent à la fois ma bouteille d’air, mes palmes et mon gilet de flottabilité me permettant d’éviter les risques d’apnée niveau 3 provoqués par les grands fonds où demeure un auteur tel que Grégoire de Narek. Nous allons donc nous jeter à l’eau, mais d’abord au ralenti. Je vais profiter de ce temps entre le moment précis où l’on décide de plonger et celui où l’on touche l’eau pour dire quelques mots de la vie de Grégoire, en renonçant au rêve de « reconstituer » sa biogra1. Grégoire de Narek, Paroles à Dieu, intr., trad. et éd. Annie et Jean-Pierre Mahé, Peeters, Paris, 2007. 2. Id., Trésors des fêtes : hymnes et odes, intr., trad. et éd. A. et J.-P. Mahé, Peeters, Paris, 2014.


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phie complète, l’auteur se montrant fort discret sur lui-même à travers ses textes, et les sources documentaires participant souvent de l’hagiographie fabuleuse. Jean-Pierre et Annie Mahé ont filtré les archives et retiennent comme avérés ou, pour certains, « probables » plusieurs éléments. Parmi eux : la naissance de Grégoire en 940 dans la province d’Anjewacik’, à la lisière sud-ouest du Vaspurakan. La mère de Grégoire étant décédée peu après sa venue au monde, « son père, Xosrov, prit alors l’habit religieux et devint évêque de sa province, dont il était probablement le prince héréditaire. Gardant avec lui son fils Sahak comme secrétaire, il confia ses deux autres enfants [Yovhannes et Grigor], encore très jeunes, à un parent de son épouse, Anania, abbé et fondateur du monastère de Narek en 9353 ». Pour l’Arménie, après des années agitées — et encore le mot est faible entre l’emprise des Byzantins et la domination arabe —, le xe siècle est (presque) paisible : En 884, Ascot Bagratuni, à qui les Arabes ont concédé en 862 le titre de « prince des princes », est reconnu par le calife comme roi d’Arménie. Son autorité s’étend à la fois sur des émirs musulmans et sur des princes arméniens, dont les plus puissants sont les Arcruni, seigneurs du Vaspurakan, à l’est, au nord et au sud du lac de Van. En 906, Gagik Arcruni érige son domaine en royaume, placé sous l’autorité du « Roi des Rois » Bagratuni. Sur une île du lac de Van, il bâtit la prestigieuse église de la Sainte-Croix d’Alt’amar, juste à côté de son palais royal. Le monument était sans doute visible du monastère de Narek, construit à flanc de montagne sur la rive sud du lac4.

Le monastère, réputé pour son école où se pratiquait l’enseignement de la littérature, de la philosophie et de la musique sacrée, travaillait à un « projet de régénération spirituelle » afin de contrer les ravages des sectateurs « thondrakiens » qui faisaient de nombreux adeptes en rejetant la liturgie et les sacrements de l’Église pour privilégier un culte exclusivement intérieur. Devenu moine, Grégoire s’inscrira, par l’écriture, dans ce combat. « Réputé pour sa science et tenu pour un saint par ses contem3. Id., Paroles à Dieu, p. 7. 4. Ibid., p. 6.


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porains, Grigor se dérobait à leurs marques excessives d’estime. […] Priant et méditant sans relâche, il redoutait de diffuser les écrits qu’il rédigeait à l’usage interne du monastère. Toutes ses publications lui furent arrachées par ordre de ses supérieurs5. » Une seule fois, en l’an 1000, il se proposa de rendre publics quelques-uns de ses textes antithondrakiens pour réhabiliter la mémoire de son maître Anania, accusé d’hérésie par ses ennemis après sa mort. Enthousiastes, les moines de Narek lui demandèrent d’aller plus loin en publiant l’ensemble de ses écrits spirituels. Grégoire commença par refuser la proposition, puis se mit à l’œuvre avec l’aide de son frère Yovhannes. Terminé en 1002, l’ouvrage fut dédié à la communauté : « À la demande instante / des moines et des pères, de la foule des solitaires, / fut exposé / ce livre de lamentation / par Grigor, retiré au désert de Narek. » Il est difficile d’imaginer qu’un tel livre, consubstantiel à son auteur et résumant l’expérience spirituelle de toute une vie, ait été entièrement créé en l’espace de deux ans. On pressent plutôt une lente maturation et une élaboration progressive s’ordonnant peu à peu en un tout cohérent de quelque dix mille vers6.

Mais voici que les eaux vives et bouillonnantes de Grégoire se rapprochent. Au bout du plongeon, l’immersion.

UNE ÉCRITURE OCÉANIQUE

L’écriture de Grégoire est en forme (et même en excellente forme) de vagues incessantes, au gré des diverses situations intérieures qu’il traverse. Ainsi la litanie lancinante commençant à chaque phrase par « J’ai péché » : J’ai péché envers ton immense bonté, indigne j’ai péché ; J’ai péché envers ton aube rayonnante, ténèbres, j’ai péché ; […] 5. Ibid., p. 11. 6. Ibid., p. 13.


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J’ai péché contre le festin de ta vie ineffable ; que de fois j’ai péché ; / J’ai péché contre le mystère de tes dons gracieux, chaque jour j’ai péché7.

Submergé par « les vagues des fautes », s’identifiant à la brebis perdue retrouvée par le bon berger, il supplie le Dieu puissant et auteur de la vie : À moi, saveur singulièrement amère, dans la coupe où se mêlent tes biens et tes douceurs, À moi, indigne membre à retrancher du corps, À moi, âme blessée, souffrante, tout entière envahie par la contagion, À moi qui me suis ravalé à l’inconscience des bêtes8.

Le naufrage de l’âme menace : Grégoire se reconnaît « houleux comme les flots agités en tempête9 », mais il continue de prier : Cesse de me ballotter : je ne suis que tempête ; Cesse de me faire trembler : je ne suis que frisson ; Cesse de me bouleverser : je ne suis qu’ouragan10.

Sa confiance en Dieu est totale, il sait et confesse que « la grâce répare tout11 ». Il espère contempler « à nouveau réparé, le vaisseau de [son] corps aux multiples naufrages et revoir dans son intégrité, le navire brisé de [son] âme pitoyable12 ». Dans une prière avant la communion, il demande à la miséricorde divine de changer « En exultation spirituelle, l’attente angoissée des périls / En une paix profonde, les vagues de la tempête, / En un havre assuré, le balancement des rameurs13 », et de transformer le poids des fautes en abondance de grâces. Prière toujours à reprendre — l’équilibre spirituel n’étant jamais définitif —, car l’homme pécheur, en lequel Grégoire se reconnaît, 7. Id., Livre de lamentation, 27, 2 (intr., trad. et éd. A. et J.-P. Mahé, Naïri, Erevan, 2012). 8. Ibid., 15, 2. 9. Ibid., 6, 3. 10. Ibid., 17, 1. 11. Ibid., titre du poème 17. 12. Ibid., 25, 4. 13. Ibid., 32, 4.


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« balance, hésitant, à la bifurcation des chemins14 ». Viennent alors de nouvelles images fortes de naufrage, qu’il soit maritime : « Tourmenté par le vent et secoué de nausées, / Épuisé des violents supplices de la mer15 », ou fluvial : « Comme, dans le cours brutal de la crue printanière du fleuve, / […] On suffoque, gorgé d’eau, pénétré de fange16. » Mais le priant refait surface dans la plupart des finales de ces poèmes « plombés » par l’angoisse et la déréliction : « Lettre au lieu de ma chair, verbe au lieu de mon âme, / [que ce livre] sanglote toujours vers ton infinité ! / Puisse-t-elle accueillir ces prières comme la voix immortelle d’un suppliant ! / Dieu clément, ami des hommes et béni dans les siècles, / Amen17. » Adressés à Dieu, ces textes sont dédiés par Grégoire à tous les lecteurs qui le lisent ou le liront à travers les siècles : « Or donc c’est pour la race des êtres raisonnables, pour toute génération plantée sur cette terre, / Que résonne le message nouveau consigné en ce livre de lamentation18. » Coupables et justes, bons et scélérats, rois et gens du peuple, solitaires, évêques et prêtres, tous sont portés dans la prière de Grégoire et peuvent, à leur tour, s’en inspirer : Pour tels d’entre eux, des prières suppliantes, et pour les autres, des conseils salutaires Leur viendront de ce livre en forme d’oraison. Par la puissance de ton Esprit j’ai entrepris D’ordonner pour moi-même les multiples visages de ma prière Et de présenter les requêtes de tous ceux-ci, À jamais, dans ce chant, devant ta miséricorde infinie19.

Il souhaite qu’après sa mort « ce livre, au lieu de [sa] voix, retentisse à [sa] place comme un autre [lui]-même20 », et que ses lecteurs prient pour lui. Familier des abîmes de l’humanité autant que de

14. 15. 16. 17. 18. 19. 20.

Ibid., 30, 4. Ibid., 54, 4. Ibid. Ibid., 54, 5. Ibid., 3, 2. Ibid. Ibid., 88, 3.


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ses hauteurs, il excelle à décrire l’incessant mouvement d’avancée et de recul que tout homme expérimente : Je m’arrête dans mes élans, […] Je me jette en arrière alors que je bondis, […] Je navigue et je quitte le cap, Je commence et ne vais jamais jusqu’au bout […] Dès que je monte, aussitôt je descends, Colombe, j’entre au nid, et corbeau je le quitte21.

Il déjoue tout risque d’enfermement morbide en se situant de manière constante, tout bouleversé soit-il, sous le regard de Dieu : Vigne dégénérée, me voici comme un fruit rebutant et amer ; J’ai abattu mon poing sur le vent impalpable : Ainsi, de ci, de là, j’erre toujours flottant […] Je me suis moi-même fermé les voies de l’ascension. J’ai fait exprès d’ouvrir l’abîme où je me perds […] Mais à quoi bon articuler ces quelques mots si déficients […] tu as le pouvoir de rendre vie à mon âme mourante, De me visiter sans rancune, de me sauver quand je suis condamné22.

Emportés par le texte, les traducteurs-commentateurs sont contaminés de belle façon par l’écriture foisonnante de Grégoire. En témoigne cette note, parmi tant d’autres : « Le poète est bloqué devant la page blanche, sans voix en raison de la sécheresse de son cœur. Mais soudain l’écritoire se change en paysage : le papier devient plaine, l’encre, mer ou grand lac, et les calames, forêts23. »

21. Ibid., 71, 2. 22. Ibid., 5, 5-6. 23. Ibid., p. 66, note 126.


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AUX SOURCES DES FLOTS DU « NAREK »

Lu, relu, pratiqué par des générations de lecteurs, le Livre de lamentation devient un usuel appelé du nom de son auteur : « le Narek ». Ses flots viennent d’une double source, celle de l’inspiration biblique conjointe à celle de l’inspiration poétique. Grégoire n’est pas « poète à ses heures » (même si l’on pourrait entendre ici les heures de la liturgie), son écriture est poème. Et c’est une joie que de rencontrer le titre donné par les traducteurs à une partie de leur introduction : Le poète et la Bible, titre qui, pour moi, fait écho à celui des deux volumes consacrés aux deux mille pages de Paul Claudel relatives à l’Écriture sainte24. Claudel, qui ne semble pas le connaître, rejoint pleinement à travers ses commentaires bibliques le « programme » de Grégoire : « Parcourir d’un bond, sur les ailes de la pensée, / les immenses chemins des deux testaments où réside ton souffle25. » Reprenant à son compte les lamentations des Prophètes, Grégoire le pénitent parcourt inlassablement les figures de l’Ancien Testament : Blâmable comme Chorozaïm, Infâme autant que Bethsaïde, Crâne chenu d’Éphraïm, blanchi dans la scélératesse, De la caressante colombe, je n’ai que la tête sans cervelle et non pas la douceur26.

Les rythmes variés se bousculent, les images fulgurent, les antithèses et les métaphores se succèdent, mais ces figures de style ne bouclent pas sur elles-mêmes, elles sont au service de la Parole vivante et de ceux qui s’en nourrissent. Le Psautier est une « récitation redoutable » : « À quoi bon le psaume si je n’en saisis pas la pensée ? » interroge le poète qui nous fait part de sa pratique d’une 24. P. Claudel, Le Poëte et la Bible, éd. M. Malicet (collab. D. Millet et X. Tilliette), Gallimard, coll. Blanche, 2 vol., 1998 et 2004. 25. Grégoire de Narek, Livre de lamentation, 34, 2. 26. Ibid., 2, 1.


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lecture active intrabiblique, repérant les concordances entre les livres qui s’éclairent mutuellement, tels ceux des Prophètes confirmant les Psaumes. Mais il n’explique pas tout à ses lecteurs qui sont invités à repérer par eux-mêmes, à travers les énigmes qu’il leur soumet, la présence invisible du Christ dans l’Ancien Testament, et l’avènement des fins dernières aux jours de sa Passion et de sa Résurrection : La voici arrivée l’heure où il me convient D’écrire ce chant plaintif et mélodieux où l’effroi se mêle à la joie : Je crois bon de conter ici quelques-uns des tourments Que tu souffris pour moi, Seigneur de tous les êtres27.

Une fois encore, et ce n’est pas la dernière, Jean-Pierre et Annie Mahé marquent en note leur émerveillement devant l’originalité de l’écriture qu’il leur est donné de traduire, qu’il s’agisse des métaphores puissantes exprimant la « sainteté sans souillure » de la mère de Dieu « voilée sous les ailes des anges » ou de la cascade de mots évoquant la résurrection de Lazare : Un roc barrait la porte ; le Roi donna un ordre : « Vous autres, ôtez ce roc ! » Roc ôté, yeux qui s’éveillent : pour nous quel message de joie Joyeuse vision, Vision prodigieuse, Admirable prodige, Merveille pour la foule28 !

Cette ode centrée sur la résurrection de Lazare et la célébration des Rameaux commence par « montrer Jésus-Christ pleinement humain, mais enveloppé dans la gloire divine » : Dans la parure primordiale de l’Être, née sans père jadis en ces lieux, Une lyre marchait dans la gloire ; l’année lui apportait la mort, Mort décidée depuis longtemps, amour déterminé à supporter la mort29. 27. Ibid., 77, 1. 28. Id., Trésors des fêtes, p. 102. 29. Ibid., p. 101.


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Magnifique rencontre de la poésie et de la théologie qui permet d’« entraîner tous les fidèles dans l’exercice spirituel du poète30 », telle l’Ode de la Bénédiction des eaux qui nous donne à contempler le baptême du Christ : Joyeux message, qui fut porté par Jean, Aux sources jaillissantes, aux foules des ruisseaux : Résille des eaux, rires qui se répandent31.

Les traducteurs manifestent parfois quelque dépit, mais c’est encore une autre façon de dire leur émerveillement en acceptant d’être dépassés par l’écriture de Grégoire. À propos du « Fleuve au quadruple flot où se mirent les feux du ciel32 », ils notent : « On souhaiterait pouvoir exprimer en français les onomatopées, qui donnent à ce vers une remarquable expressivité sonore. » De même, la mise en scène du char d’Ézéchiel, mené par un cocher décrit comme un « beau blond », leur fait regretter la difficulté de « rendre en français la saveur dialectale et le rythme cahotant [des] trois premiers vers33 » : « Roulant venait, roulant venait le petit char34. » Demeure le plaisir du refrain obsédant, avant la remise en route : « Voyez soudain, le char s’arrêtait de rouler, / Voyez soudain, la roue s’arrêtait de tourner35. » Hymnes, odes, mélodies fourmillent de mouvements, le temps presse, l’humanité entière est invitée au banquet de la Sagesse. Perché sur la Croix du Christ, l’oiseau du Cantique des Cantiques veille : Venez peuples nouveaux, c’est noces, on vous invite, Mangez, mangez mon pain, buvez mon vin, Vivez sans fin, à jamais dans les siècles36 !

30. 31. 32. 33. 34. 35. 36.

Ibid., p. 97, note 26 sur l’Ode aux quarante martyrs. Ibid., p. 83. Ibid., p. 109. Ibid., p. 138, note 163. Ibid. Ibid., p. 136-137. Ibid., p. 169.


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PLONGÉE ABYSSALE

« Paroles à Dieu des profondeurs du cœur » rythme en effet de manière cardiaque, chacune des têtes de chapitre du Livre de lamentation. Il s’agit d’aller jusqu’au bout de la confession des péchés, en débusquant ceux qui sont cachés : « Abattu par mes crimes sur le lit de mes maux et la couche de mes péchés, / Je ne suis plus qu’un cadavre vivant, un mort doté de la parole37. » Grégoire explore devant Dieu les attitudes profondes qui l’identifient à un « coursier rétif », une « fieffée bourrique », une « génisse intraitable38 ». Le cœur endurci, non seulement il reste bloqué : « La main au manche de l’araire, je remonte les derniers tracés, / Ma face tire vers l’avant, derrière mes pieds restent figés39 », mais il récidive : « Ô mon âme scélérate, pécheresse, malfaisante, prostituée, / Mille fois souillée, clôture où se renferme la somme de tous les vices40. » De plus, il a « au cœur un chagrin plus mordant, / C’est qu’on me prend pour ce que je ne suis pas41. » Continuant sa descente, il entend la voix du roi des cieux au jour du jugement qui « dira, en scellant ma sentence : “Je ne te connais pas42 !” », dernier vers du poème Pour apprendre à pleurer. Annie et Jean-Pierre Mahé nous apprennent que les copistes médiévaux, effrayés sans doute par cette finale désespérée, ont ajouté « un épilogue rassurant, mais inauthentique43 ». Pourtant, l’espérance, chez Grégoire, est inséparable de la reconnaissance de son indignité. Il s’adresse au « Christ parmi les saints et les pécheurs » : 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43.

Id., Livre de lamentation, 18, 7. Ibid., 22, 2. Ibid., 23, 2. Ibid., 8, 2. Ibid., 27, 6. Ibid., 7, 3. Ibid., p. 64, note 117.


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Et j’ai la présomption de dire Que si l’on crie vers toi en te louant, en proclamant ton être, peu importe qu’on ait été sept fois condamné à une double peine44.

Ce travail de vérité lui révèle à la fois sa détresse abyssale et l’infinie miséricorde de Dieu : « Bien plutôt, réfugié en cette confiance sans ombre, / Je me tiens droit au milieu de mes ruines45 », et plus loin : « Aussitôt que j’invoque d’une voix familière / Le nom redoutable de mon gracieux bienfaiteur, / De mort je retourne à la vie46. » Grégoire vit la conversion au jour le jour, le temps devient « espace de salut et de rémission47 ». Il s’abandonne au Christ, conscient de ce mystère qui s’opère en lui, celui d’être créé et, plus encore, rénové : « Non seulement tu modèles, mais tu répares, / Non seulement tu rénoves, mais tu gratifies48. » Certes, le parcours n’est pas terminé, le pénitent sait qu’il tombera de nouveau, tel « un plongeur trop novice aux ténèbres », mais il se « cramponne » à la grâce de Celui auquel il s’est remis : Ne lâche pas sur ces chemins perdus la bride à mon intelligence ; Ne juge pas que j’ai pris mon repos sur le pont de cette existence ; Ne couvre pas de brume le val de ma pensée49.

L’horizon de l’éternité le sollicite, sans gommer la réalité de son histoire, comme un appel à la purification définitive qui sera la restauration en lui de l’image divine « car, écrit-il, jamais je ne sus me connaître moi-même : / Qui suis-je, image de qui et pour qui vinsje à l’être50 ? » Interrogation existentielle, pour ne pas dire ontologique, qui culmine dans la prière intitulée pour persévérer jusqu’au bout : Greffe en moi la sagesse quand je pars en recherche, Abrite-moi sous ton vouloir, sous ta prodigieuse nuée, 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50.

Ibid., 31, 4. Ibid., 11, 5. Ibid., 12, 1. Ibid., 29, 1. Ibid., 49, 2. Ibid., 78, 3. Ibid., 46, 1.


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Calme, par le bois de ta vie, l’océan de ma tempête — Image de mon sort — bride-le par ton ordre51 !

DE HAUTEUR EN HAUTEUR

« Que le Seigneur Dieu tout-puissant / Daigne nous renouveler, seul à seul, et mutuellement, nous t’en prions52 ! » Grégoire n’en finit pas de s’approprier, ecclésialement autant que personnellement, le langage biblique et liturgique, ébloui par le mystère ineffable d’un Dieu qui se donne lui-même à connaître : « Tu es tout, et pourtant tu te fais connaître comme notre égal, / Tu as tout, et tu pèses avec notre balance53. » Le silence de l’adoration ne le réduit pas au mutisme : Considérant la grâce de ce nouveau salut, Je suis empli de gratitude, Mais devant son ampleur infinie, Je me tais, aussitôt silencieux. Répétant cependant les immenses bienfaits Que ta lumière apporte à mon pitoyable entêtement54.

Ses approches de la Trinité procèdent, là aussi, par vagues montantes et descendantes : Prompte à vivifier, vive à compatir, Prête à tendre la main, apte à racheter, Large à gratifier, riche à déborder, Pleine à l’infini, comblée sans relâche, Toujours longanime et inaccessible sommet, Cette unique Trinité parfaite, constituée de ses trois personnes, est bénie dans les siècles55. 51. 52. 53. 54. 55.

Ibid., 85, 2. Id., Trésors des fêtes, p. 181. Id., Livre de lamentation, 17, 4. Ibid., 53, 2. Ibid., 44, 3.


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Le concentré théologal qu’il exprime dans la Règle de foi est saisissant de sobre intensité : Le Père compatissant contient tout — Dieu de tous les êtres, au ciel et sur la terre — À l’exception du Verbe unique en qui il contient tout — Créateur et animateur de tout ce qui vit — À l’exception de l’Esprit consubstantiel, par lequel il a tout créé56.

Dans une Ode sur la Nativité, le Père, le Fils et l’Esprit forment une ronde dont le mouvement est amplifié par les vertigineuses répétitions verbales du poète : « À la droite de l’Être, à sa main droite, / La droite de sa droite est droite contre droite, / À gauche de l’éclat de la gloire du Père57. » Il s’émerveille de la naissance ineffable du Christ comme « Dieu et homme parfait, / sans se retrancher de la Trinité58 », et reprend à son compte une tradition homilétique ancienne selon laquelle cet événement, connu d’abord des hommes et des anges en relation avec eux, resta inaccessible aux Chérubins, Séraphins et autres rangs angéliques supérieurs. Au moment de l’Ascension, voyant monter aux cieux « dans une chair humaine colorée par le sang […] le Seigneur incorporel ; / L’un à l’autre, ils se demandaient : “Qui donc cela peut-il bien être59 ?” » Mais sur les mauvais anges, Grégoire reste fort discret, avouant, à propos de la chute de Satan rapportée par les livres apocryphes : « Sa faute précise dépasse l’entendement des êtres de chair que nous sommes60. » Une hymne sur la Venue de l’Esprit Saint remercie ce « trésor de lumière » d’accorder à notre intelligence de contempler « les abîmes inexplicables de Dieu […] / Ô merveilleuse et admirable clarté qui découle de l’Être, / En nature sans défaut, / Inséparable de là-haut, inépuisable ici-bas61. » Cette présence inépuisable permet à Grégoire d’invoquer le Christ comme médecin, car rien ne Lui est impossible, « Dieu invin56. 57. 58. 59. 60. 61.

Ibid., 34, 4. Id., Trésors des fêtes, p. 72-73. Ibid., p. 70. Ibid., p. 142. Ibid., p. 122. Ibid., p. 151 et 154.


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Prologue

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cible et suffisant à tout62 ! » De plus, la guérison est gratuite : « Ton ordonnance est l’évangile, / Ton pronostic, la guérison, / Et tes honoraires, la grâce63 ! »

LES ULTRASONS DE LA SIMANDRE Au bienheureux bois de béatitude, À la simandre de la célébration : Prière composée en guise de déchiffrement64.

En 1001, l’empereur byzantin Basile II rétablit l’usage, alors interdit aux Arméniens d’Asie Mineure, de cette planche de bois que l’on frappe avec un maillet pour appeler les moines aux offices. Le long poème de Grégoire, puisant aux sources de la Bible et des traditions populaires, donne à entendre les sons de l’instrument en même temps que leur signification, laquelle va bien au-delà de l’utilitaire : Qu’on t’adore à genoux, créateur de tous les êtres, Toi qui, dès ici-bas, dévoilas pleinement Ce symbole de l’appel redoutable à l’immense journée de la résurrection : Tu as ranimé ma vie engourdie dans l’abrutissement des enfers ; Tu es sorti pour me chercher ; tu as invité au vin de ta joie l’indigence de mon intellect65.

La simandre « ne blesse pas l’air avec férocité, […] ne hérisse pas les os des épines de l’horreur, […] ne nous fait pas frissonner comme la cloche d’airain66. » Au passage, notent les traducteurs, Grégoire désapprouve l’usage des cloches apparues dans la seconde moitié du xe siècle, car cette innovation « rompt selon lui toute la 62. 63. 64. 65. 66.

Id., Livre de lamentation, 43, 1. Ibid., 43, 2. Ibid., 92 (titre). Ibid., 92, 2. Ibid., 92, 8.


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Faire la fête liturgique

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symbolique du bois rédempteur et du règne pacifique du Christ, opposé au métal démoniaque de la guerre67. » Cette symbolique fait de la simandre un « pont magnifique, sans détour ni retour, / Chemin sublime élevé vers les cieux, échelle des saints vers l’azur68. » Ses sonorités franchissent les murs du monastère afin que l’annonce du salut retentisse pour l’univers entier. Nous ne sommes pas encore au terme de l’histoire, c’est ici et maintenant le temps de l’Église, en qui « est glorifiée, bénie en toutes choses, l’indescriptible Trinité69. » Grégoire ne sépare pas la pratique sacramentelle et liturgique du culte intérieur, contrairement aux Thondrakiens déjà évoqués. Les églises de pierre ou de bois construites par les communautés chrétiennes témoignent efficacement du mystère de Dieu venu rejoindre l’humanité : Nul ne peut recevoir la perfection de l’Esprit, sans le Père du Christ : Ni non plus sans le bassin de cette mère [les fonts baptismaux] Dieu que nul ne comprend, erre sans feu ni lieu S’il ne vient y faire sa maison70.

En célébrant la liturgie, Tous assemblés dans la sainte Kat’olike, l’Église apostolique, Nous y chantons, nous les chœurs de la terre, Rendant gloire en troupes nombreuses, Partageant les rondes de l’essaim des esprits, en une communion prodigieuse avec les races éblouissantes de l’éther71.

Solidaires de tous les pécheurs, les chrétiens, selon Grégoire, doivent prier également pour les réprouvés, manifestant ainsi leur espérance en Celui qui est mort et ressuscité pour sauver la Création, et qui ne se lasse pas d’attendre le retour des pécheurs, tout endurcis soient-ils.

67. 68. 69. 70. 71.

Ibid., p. 420, note 1144. Ibid., 92, 11. Ibid., 75, 12. Ibid., 75, 11. Id., Trésors des fêtes, p. 246.


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Prologue

ENVOI

On ne prend pas congé de Grégoire de Narek, on continue le chemin avec lui. Grâce supplémentaire, la lecture et la relecture de ses textes font naître de multiples échos d’auteurs différents de lui quant à l’époque et au style, mais partageant tout ou partie d’un même esprit. Pour exemples : Dante et son évocation du Paradis, Claudel déjà évoqué, Augustin et ses Confessions adressées à Dieu, le cistercien Isaac de l’Étoile dans son monastère de l’île de Ré, familier des tempêtes intérieures : « Je monte jusqu’aux cieux, je sombre aux abîmes ; parmi de telles vicissitudes mon âme dépérit. Dans mon trouble, je m’avance tel un homme ivre, et toute ma sagesse est consumée72 », ou bien encore la Prière de Nicolas Cabasilas à Notre Seigneur Jésus-Christ, Fils unique et Verbe de Dieu73 dans laquelle ce théologien laïc de l’Église de Constantinople au xive siècle évoque la présence sanctifiante de Dieu auprès des cendres ou des ossements de ceux auxquels Il s’est uni : Leurs âmes se blottissent entre tes mains tandis que Tu habites en leurs corps. Même après leur mort, ils n’ont rien perdu des dons de l’Esprit.

La liste est loin d’être close, chaque lecteur ayant sa propre chambre d’échos. Qu’ils se démultiplient en se renouvelant jusqu’à la fin des siècles.

72. Isaac de l’Étoile (xiie siècle), « Sermon 29 », Sermons, t. II, Cerf, coll. Sources chrétiennes, Paris, 1976. 73. N. Cabasilas, La vie en Christ (lue par Daniel Coffigny), Cerf, coll. de l’Abeille, Paris, 2011.


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Première partie PAROLE ET SILENCE SE RENCONTRENT


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Chapitre premier LE LIVRE, ACCOMPAGNATEUR SPIRITUEL ? Le point d’interrogation accompagnant le titre manifeste le trouble qui m’a saisie en commençant à réfléchir sur ce thème. Plus précisément, l’écho d’un texte de Bonaventure a précipité une agitation intérieure proche de celle que décrit si bien Ignace de Loyola. Évoquant l’itinéraire de l’âme vers Dieu, du désir humain transformé et transposé en Lui, Bonaventure écrit : « Si tu cherches comment cela se produit, interroge la grâce et non le savoir, ton aspiration profonde et non pas ton intellect, le gémissement de ta prière et non ta passion pour la lecture1. » Comme ne l’écrit pas ce théologien franciscain du xiiie siècle : « Dur, dur à entendre pour une libraire. » Tentée de renoncer à ce thème d’intervention, je me suis ressaisie en pensant que Bonaventure ne s’était guère privé d’études théologiques et que des lecteurs aujourd’hui se réjouissent en lisant ses écrits. Encouragée, j’ai rouvert L’amour des lettres et le désir de Dieu2, une série de leçons données à des jeunes moines par dom Jean Leclercq, pour les initier aux auteurs monastiques du Moyen Âge. Ce livre donne à entendre comment littérature et vie théologale s’unifient, non sans interrogation et combat. Réorientée de main de maître, je pouvais entreprendre de répondre 1. Saint Bonaventure, L’itinéraire de l’âme vers Dieu, in Œuvres complètes, Quaracchi 5, p. 312-313. 2. Jean Leclercq, L’amour des lettres et le désir de Dieu, Cerf, Paris, 1957.


En lecture partielle‌


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ORIGINE DES TEXTES

— « Faire la fête (liturgique) avec le poète Grégoire de Narek », dans Pascal-Grégoire Delage (éd.), Saint Grégoire l’Illuminateur : aux commencements de l’Église d’Arménie : actes de la huitième petite journée de patristique (Royan, 12 mars 2016), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2016. — « Le livre, accompagnateur spirituel ? », dans P.-G. Delage (éd.), Les Pères de l’Église et les femmes : actes du colloque de La Rochelle, 6 et 7 septembre 2003, Association Histoire et Culture, Jonzac, 2003 (rééd. Christus, no 204, octobre 2004). — « Lecture et écriture, un don à conquérir », dans P.-G. DELAGE (éd.), Les Pères de l’Église et la voix des pauvres : actes du deuxième colloque de La Rochelle (2-4 septembre 2005), Association Histoire et Culture, Jonzac, 2005. — « L’art ambrosien de la lecture biblique ou l’intelligence spirituelle du silence et de la parole », dans P.-G. Delage (éd.), Ambroise de Milan et les défis du politique : actes de la deuxième petite journée de patristique (Saintes, 13 mars 2010), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2010. — « Hilaire de Poitiers à l’épreuve du langage », dans P.-G. Delage (éd.), Hilaire de Poitiers et la passion de la Communion : actes de la troisième petite journée de patristique (Saintes, 26 mars 2011), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2011. — « Vérité littéraire d’une hagiographie : pour un usage allègre de la Vita Martini », dans P.-G. Delage (éd.), « Martin de Tours et l’évangélisation des campagnes de l’Ouest : actes de la première petite journée


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Finale

de patristique (Saintes, 21 mars 2009), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2009. — « Du discernement œnologique chez les Pères de l’Église : boire ou se bien conduire, faut-il choisir ? » dans P.-G. Delage (éd.), Les Pères de l’Église et la chair : entre incarnation et diabolisation, les premiers chrétiens au risque du corps : actes du colloque de La Rochelle (9-11 septembre 2011), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2011. — « De l’incandescence des relations entre charismes et ministères », dans P.-G. Delage (éd.), Les Pères de l’Église et les ministères : actes du colloque de La Rochelle (7-9 septembre 2007), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2011. — « À bord du Peri Archon : prendre le large avec Origène », dans P.-G. Delage (éd.), Origène d’Alexandrie ou la mémoire occultée : actes de la sixième petite journée de patristique (La Rochelle, 22 mars 2014), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2014. — « Filiation et postérité de l’invective patristique », dans P.-G. Delage (éd.), Vigilance de Calagurris ou le cauchemar de saint Jérôme : actes de la cinquième petite journée de patristique (Saintes, 2 mars 2013), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2013. — « Vous avez dit “rhétorique” ? Des héritiers de saint Jean Bouche d’Or aux xvie et xviie siècles », dans P.-G. Delage (éd.), Jean Chrysostome, un évêque hors contrôle : actes de la septième petite journée de patristique (Saintes, 21 mars 2015), Association Caritaspatrum, La Rochelle. — « À l’écoute d’un orfèvre de la dissonance, Érasme de Rotterdam », dans P.-G. Delage (éd.), Les Pères de l’Église et les dissidents : dessiner la communion : dissidence, exclusion et réintégration dans les communautés chrétiennes des six premiers siècles : actes du colloque de La Rochelle (2527 septembre 2009), Association Caritaspatrum, La Rochelle, 2009. — « Le rire des humanistes ou le périlleux exercice d’un contre-pouvoir », dans P.-G. Delage (éd.), Les Pères de l’Église et le pouvoir : actes du sixième colloque de La Rochelle (6-8 septembre 2013), site caritaspatrum.free.fr. — « Petites variations augustiniennes en signe de reconnaissance », Bulletin L’Assomption et ses œuvres, octobre 2008.


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INDEX DES NOMS CITÉS

Albert le Grand : 102, 103 Ambroise de Milan : 40-50, 58, 68, 99, 120, 129 Amiot, Chantal : 105, 109 Anania : 8, 9 Ancelet-Hustache, Jeanne : 101 Andeli, Henri d’: 76 Antiochus Épiphane : 153 Antoine l’Égyptien, saint : 28, 30, 123 Arcruni, Gagik : 8 Argod-Dutard, Françoise : 77, 79, 81, 84, 86 Aristote : 161 Arnobe : 129 Asmodée : 165 Astérios le Sophiste : 77, 78 Athanase d’Alexandrie : 56 Auger, Athanase : 85 Augustin, saint : 22, 27, 28, 29, 30, 40-42, 45, 68, 86, 99, 104, 105, 114, 120, 129, 132, 134, 136, 142, 147, 149, 154, 167-169 Aurèle : 68, 70 Ausone : 86

Auxence : 56, 57 Avitus : 108 Baal : 154 Bacchus : 80, 149 Bagratuni, Ascot : 8 Balthasar, Hans Urs von : 98, 112, 113 Bardas, César : 108 Bardy, Gustave : 58, 59, 60, 107 Baruch : 153 Basile II : 20 Basile de Césarée : 84, 85, 88, 107, 129 Bassula : 66, 68 Bataillon, Marcel : 138 Batt, Jacques : 141 Béatrice : 102, 103, 123 Beauxamis, Thomas : 126 Bède le Vénérable : 73 Benoît, saint : 149 Bentley, Jerry H. : 144 Bernard de Clairvaux : 72, 73, 101, 149 Bernos, Marcel : 90


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Index des noms cités

Bertoldi, Alfonso : 101 Bethsaïde : 13 Bible de Jérusalem : 38, 94, 153 Bluntz, Sylvain : 156 Bonaventure, saint : 25, 28, 33, 46 Bossuet : 134 Bouhours, Dominique : 135, 136 Brabant, Hyacinthe : 89 Brice : 71 Brigitte, sainte : 149 Bruno, saint : 149 Cabasilas, Nicolas : 22 Caedmon : 73 Calvin, Jean : 124, 126, 127, 132 Cambronne, Patrice : 80 Canellis, Aline : 117, 119 Carondelet, Jean : 139 Caton : 118, 120 CERCLI : 121, 122 Cérès : 149 Cernay, abbé : 90 Chaix, Gérald : 129 Chanson des Aliscans : 87 Chantraine, Georges : 130 Charles II d’Angleterre : 36 Charles Borromée : 134 Charvet, Pascal : 77, 79, 81, 84, 86 Chaucer, Geoffrey : 163, 164 Choler, Jean : 148 Chorozaïm : 13 Chrétien, Jean-Louis : 27, 30, 40 Christophe, saint : 131 Chromatius : 120 Cicéron : 59, 69, 135, 142, 148 Claudel, Paul : 13, 22, 29, 65, 91, 92, 104, 113 Clément d’Alexandrie : 82 Coffigny, Daniel : 22 Concile de Trente : 126, 133, 134

Congourdeau, Marie-Hélène : 28 Conrad de Megenberg : 102 Constance II : 55 Constantin : 122 Conte du Graal : 88 Courtine, Jean-Jacques : 39 Courtois d’Arras : 87 Cranach, Lucas : 124 Crouzel, Henri : 106, 107, 108 Cyprien de Carthage : 28, 59, 129 Dabezies, André : 26 Daireaux, Luc : 126 Dalila : 165 Dante : 5, 22, 100-103, 121-124, 127, 167 David : 54 Delage, Pascal-Grégoire : 171-172 Deogratias : 168 Desprez, Vincent : 30 Di Bernardino, Angelo : 154 Dinouart, Joseph : 39 Dionysos : 80 Doignon, Jean : 59 Dominique, saint : 101, 149 Douglass, Frederick : 37 Dumont, Charles : 28 Eckhart, Maître : 98, 99 Eicher, Peter : 93 Élie : 154 Éphraïm : 13 Épinay-Burgard, Georgette : 97 Érasme, Désiré : 68, 88, 89, 114, 129-132, 138-151, 152, 155160, 164 Escolan, Philippe : 94 Esdras : 94 Eusèbe, frère : 67, 118, 120 Eusèbe de Crémone : 107


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Index des noms cités

Eustochia : 85 Fabiola : 120 Farge, Arlette : 33-35 Fédou, Michel : 113, 114 Fontaine, Jacques : 65, 66, 69-74, 85 François, saint : 149 Fumaroli, Marc : 128, 131, 134 Gadéa, Isabelle : 38 Gallus : 64, 67, 69, 70, 71, 74, 75 Gao, Xingjian : 27 Gerbert de Metz : 87 Gerhard, Andreas (voir Hyperius) Gillet, Jean-Paul : 139, 142, 144, 149 Godin, André : 114, 145, 146, 148 Gratius, Ortwin : 160, 161 Grégoire le Grand : 99, 134 Grégoire de Narek : 7-22 Grégoire de Nazianze : 107, 134, 154, 168 Grégoire de Nysse : 6, 80-82, 109, 134 Grignan, Mme de : 135 Grigor (voir Grégoire de Narek) Guillaume d’Ockham : 102 Guyot, Thomas : 135 Hadewijch d’Anvers : 97 Haroche, Claudine : 39 Hamman, Adalbert-Gautier : 28, 49 Harl, Marguerite : 109 Hazaël-Massieux, MarieChristine : 61 Henri VIII : 152, 162 Hilaire de Poitiers : 51-61, 99, 129 Hildegarde de Bingen : 97, 98, 100

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Holopherne : 80 Homère : 67, 164 Horace : 162 Huon de Bordeaux : 87 Hyperius : 132 Icare : 44 Ignace de Loyola : 25, 27, 28, 29 Imbach, Ruedi : 100, 101, 121 Irénée de Lyon : 80, 81, 126, 127, 129 Isaac de l’Étoile : 22 Isaïe : 46, 54, 88 Isis : 149 Jean, saint : 81, 168 Jean-Baptiste, saint : 15, 124 Jean Bouche d’Or, saint (voir Jean Chrysostome) Jeanjean, Benoît : 118, 120 Jérémie : 54, 153 Jérôme, saint : 56, 59, 67, 68, 74, 85, 105, 107, 108, 111, 117, 118, 119, 120, 127, 129, 142, 144, 148 Jean Chrysostome : 88, 128-137, 142, 152, 155 Joachim de Flore : 101 Joël : 102 Johnson, Thomas : 36 Jossua, Jean-Pierre : 26 Josué : 54 Jouannaud, Laurent : 27 Jovinien : 120 Jovinus : 120 Judith : 80 Jules II : 155-159 Jules César : 156 Justin, martyr : 46 Justinien : 108


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Index des noms cités

Kafka, Franz : 27 Kassem Ismaïl, Abdul : 30 Lagarrigue, Georges : 148 Lavaud, Sandrine : 77, 79, 81, 84, 86 Lazare : 14, 43 Le Bachelet, Xavier : 59 Leclercq, Jean : 25, 29 Lecoutre, Matthieu : 83, 88 Le Maistre, Antoine : 135 Le Maistre de Sacy, Louis-Isaac : 135 Léon X : 145, 156 Leroy-Turcan, Isabelle : 136 Libera, Alain de : 98 Liébaert, Jacques : 57 Littré, Émile : 138 Lot : 80 Louisette : 32, 33 Lubac, Henri de : 45, 46, 106, 113, 114 Lucifer : 117, 118, 123, 165 Lucifer de Cagliari : 44, 60 Lucrèce : 119 Luther, Martin : 36, 124, 125, 131, 132, 133, 139, 144, 146, 147, 148, 160, 164, 165 Lydwine de Schiedam : 100 Macaire : 107 Madec, Goulven : 42, 45, 167, 168 Mahé, Annie et Jean-Pierre : 7, 8, 10, 14, 16 Malicet, Michel : 13 Manguel, Alberto : 31, 35, 36 Manucius, Alde : 140 Margolin, Jean-Claude : 139 Marianelli, Denis : 43, 44 Marie, Vierge : 48, 130

Marnix de Sainte-Aldegonde, Philippe de : 125 Martin de Tours, saint : 65-75 Marxer, François : 29 Matelda : 101 Mechtild de Magdebourg : 98, 101 Melanchton, Philipp : 132, 146 Ménage, Gilles : 135, 136, 137 Meunier, Gabriel : 78 Michel, Alain : 128 Migne, Jacques-Paul : 90 Milhau, Marc : 54 Millet, Dominique : 13 Millet, Olivier : 131, 133 Monique, sainte : 42, 85 Montaigne, Michel de : 74 More, Thomas : 131, 159 Mouchel, Christian : 134 Munteano, Basil : 135 Nabuchodonosor : 153 Néhémie : 94 Néron : 120 Noé : 80, 83, 87 Océanus : 118 O’Connel, Robert J. : 45 Origène : 28, 42, 53, 54, 74, 81, 105-114, 118, 129, 142 Osiris : 149 Ovide : 44 Pallade d’Hélénopolis : 88 Pallas : 44 Pammachius : 108 Panzera, Christine : 122 Papias : 81 Paul, Abba : 28 Paul, saint : 103, 141, 146 Paulin : 59, 67, 118


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Index des noms cités

Paulinien : 118 Paulus : 86 Péguy, Charles : 5 Pellat, Jean-Christophe : 136 Pétrarque : 129 Pfefferkorn, Johann : 160 Philippe Auguste : 76 Philon d’Alexandrie : 79, 80 Philoxène de Mabboug : 95 Pierre, saint : 122, 153, 155, 156, 157, 158 Pierre le Chantre : 99 Pierre Damien : 122 Planeius : 135 Polycarpe : 81 Pomponius : 135 Pontas, Jean : 90, 91 Porete, Marguerite : 98, 100 Possidius de Calame : 167 Postel, Claude : 125 Postumien : 65, 66, 67, 70, 74 Priscillien : 67 Proust, Marcel : 5, 65, 68 Prudence : 77 Qohélet : 152 Quintilien : 59 Rabboula d’Édesse : 96 Rabelais, François : 88, 125, 160 Rainouart : 87 Rashi de Troyes : 84 Rehby, Hervé : 84 Reuchlin, Jean : 150, 159-161 Rimbaud, Arthur : 29 Riparius : 119 Rizzi, Marco : 42 Robert, dictionnaire : 66 Rufin d’Aquilée : 59, 107, 108, 111, 120

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Ruysbroek, Jan van : 90 Sage, Pierre : 140, 141, 143 Sahak : 8 Sainte-Beuve, Charles-Augustin : 135 Saladin, Jean-Christophe : 159, 160, 161 Salluste : 69 Salomon : 26 Saturne : 122 Satyre : 44 Savon, Hervé : 43 Sévigné, Madame de : 135 Simonetti, Manlio : 56, 106, 107, 108 Skelton, John : 152, 162, 163, 164, 165 Socrate : 143 Spanneut, Michel : 48, 50, 120 Spitzmuller, Henry : 58 Stace : 44 Stock, Brian : 39 Sulpice Sévère : 65-75, 118 Sulpicius : 135 Suso, Henri : 99 Swift, Jonathan : 77 Syméon Stylite le Jeune : 96 Tanhouma, midrash : 83 Tauler, Jean : 99 Teilhard de Chardin, Pierre : 95 Tertullien : 59, 134 Thérèse d’Avila : 28 Thierry d’Apolda : 101 Thomas d’Aquin : 77, 88, 90, 91, 104 Thonnard, François-Joseph : 148 Tilliette, Xavier : 13 Timothée : 146


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Index des noms cités

Trebatius : 135 Trévoux, dictionnaire de : 83 Troullier, Pierre : 163, 164 Valentinien Ier : 56 Valier, Agostino : 134 Vénus : 130 Vigilance : 118, 119, 124, 127 Villon, François : 87 Vincentius : 118 Virgile : 69, 123, 164 Volz, Paul : 130 Von Hutten, Ulrich : 152, 159, 160

Watriquet de Couvin : 87 Wendel, François : 132 Wolsey, Thomas : 162-165 Wooldridge, Terence R. : 136 Xosrov : 8 Yovhannes : 8, 9 Zink, Michel : 29, 73, 74 Zum Brunn, Émilie : 97


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TABLE DES MATIÈRES

Dédicace ..................................................................................................

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Prologue. Faire la fête (liturgique) avec le poète Grégoire de Narek

7

Une écriture océanique .......................................................................... Aux sources des flots du « Narek »........................................................ Plongée abyssale ...................................................................................... De hauteur en hauteur............................................................................ Les ultrasons de la simandre.................................................................. Envoi ........................................................................................................

9

13 16 18 20 22

Première partie PAROLE ET SILENCE SE RENCONTRENT Chapitre premier. Le livre, accompagnateur spirituel ? .................... Le livre, accompagnateur spirituel… par nature ................................ Le livre, accompagnateur spirituel… par grâce .................................. Le livre, accompagnateur spirituel… par défaut ................................ Une conclusion en images ....................................................................

25 26 28 29 30

Chapitre II. Lecture et écriture : un don à conquérir ........................

32

Le bracelet de parchemin ou la magnifique leçon de lecture d’Arlette Farge ............................................................................................ Apprendre à lire au péril de sa vie : l’exemple des esclaves afroaméricains ............................................................................................ Résister aujourd’hui à l’appauvrissement de la relation à l’écrit......

33 35 37


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Table des matières

Chapitre III. L’art ambrosien de la lecture biblique ou l’intelligence spirituelle du silence et de la parole................................................ L’écoute et le regard : Augustin à l’école d’Ambroise........................ Ambroise, consolateur combatif .......................................................... Ambroise, buveur d’écritures................................................................ Ambroise et les bonds du Verbe............................................................ « Ici s’achève notre exposé… » ou le repos de Dieu selon Ambroise

Chapitre IV. Hilaire de Poitiers à l’épreuve du langage....................

Hilaire, lecteur ébloui ............................................................................ Hilaire, auteur « punchy » ...................................................................... Hilaire, hymnologue incompris mais écrivain accompli .................. Envoi ........................................................................................................

40 40 43 45 48 50 51 52 55 58 61

Deuxième partie IMAGES ET PENSÉE S’EMBRASSENT Chapitre premier. Vérité littéraire d’une hagiographie : Pour un usage allègre de la Vita Martini ...................................................... Un goût de terroir .................................................................................. Un art de l’assemblage............................................................................ Une vinification suspectée de frelatage................................................ Une Persistance Aromatique Intense (PAI) ........................................

Chapitre II. Du discernement œnologique chez les Pères de l’Église : boire ou se bien conduire, faut-il choisir ? ....................................

Un bain initiatique.................................................................................. Les vignes patristiques............................................................................ Les vignes juives et les gréco-romaines................................................ Les greffes médiévales et les renaissantes ............................................ Le marcottage casuistique ...................................................................... Envoi ........................................................................................................

Chapitre III. De l’incandescence des relations entre charismes et ministères .......................................................................................... Au pays du baptême de feu : la Syrie entre le ive et le viie siècle ...... Flambées médiévales .............................................................................. Le four à pain de Dante .......................................................................... Finale ........................................................................................................

Chapitre IV. À bord du Peri Archon : prendre le large avec Origène

Avant de larguer les amarres… ............................................................ État actuel du navire ..............................................................................

65 66 68 72 75 76 76 79 82 86 89 91 93 94 97 100 103 105 105 106


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Table des matières

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Visite du bâtiment .................................................................................. Dans le sillage d’Origène........................................................................

109 112

Troisième partie QUAND LE LANGAGE MET LE FEU AUX POUDRES Chapitre premier. Filiation et postérité de l’invective patristique .. 117 De l’usage et des sources de l’invective chez Jérôme ........................ 118 Dante, auteur inspiré par l’invective patristique ................................ 121 L’invective ragaillardie par les « guerres de religion »........................ 124 Une conclusion irénique ........................................................................ 126 Chapitre II. Vous avez dit « rhétorique » ? Des héritiers de saint Jean Bouche d’Or aux xvie et xviie siècles .................................... 128 La nappe phréatique d’Érasme.............................................................. 129 Les flots réformateurs protestants ........................................................ 131 Les flux et reflux réformateurs post-tridentins .................................. 133 Les eaux bouillonnantes de Port-Royal................................................ 135 Chapitre III. À l’écoute d’un orfèvre de la dissonance : Érasme de Rotterdam .......................................................................................... 138 De quelques effets auditifs de la dissonance........................................ 138 Les exigences du lettré ............................................................................ 139 Les grincements de dents des exégètes et des théologiens ................ 143 Pour sortir des dissonances majeures : toujours plus haut................ 146 Érasme, un dissonant constitutif .......................................................... 150 Chapitre IV. Le rire des humanistes ou le périlleux exercice d’un contre-pouvoir .................................................................................. 152 Aux sources bibliques et patristiques .................................................. 153 Un pape privé de paradis par Érasme .................................................. 155 Un pamphlet subtil : les Lettres des hommes obscurs d’Ulrich von Hutten .................................................................................................. 159 La « joyeuse macédoine » de John Skelton : un perroquet, un plouc et un tour à la Cour ............................................................................ 162

Finale. Petites variations augustiniennes en signe de reconnaissance 167 Origine des textes .................................................................................. 171 Index des noms cités.............................................................................. 173 Table des matières .................................................................................. 179


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Imprimé en Belgique Octobre 2017 Imprimerie Bietlot.


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Annie WELLENS, ancienne libraire Ă La Rochelle, est cofondatrice de l’association Caritaspatrum qui organise depuis 2003 des colloques et des journĂŠes d’Êtude sur les Pères de l’Église. Elle a dirigĂŠ la collection de l’Abeille, au Cerf, oĂš elle a publiĂŠ plusieurs lectures suivies de textes des Pères. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages, en particulier : Genèse de ton absence (Salvator, 2015) et L’ordinaire des jours : un itinĂŠraire spirituel (Lessius, 2017).

ISBN : 978-2-87299-321-5

9 782872 993215

18,00 â‚Ź

www.editionsjesuites.com

En couverture : Sandro Botticelli, Saint Augustin en son ĂŠtude, 1480, fresque, ĂŠglise de Tous les Saints, Florence.

E

n amatrice ĂŠclairĂŠe, Annie Wellens lit assidĂťment les Pères de l’Église depuis de longues annĂŠes. Elle recueille ici les histoires de ces frĂŠquentations, tantĂ´t heureuses, tantĂ´t houleuses, suivant les caractères et les idĂŠes de ces messieurs, mais toujours de façon savoureuse et drĂ´le. La plupart de ces textes reprennent des interventions donnĂŠes devant diffĂŠrents parterres de spĂŠcialistes, cercles dans lesquels son regard singulier est dĂŠsormais reconnu. Auteurs de prĂŠdilection : Origène, Hilaire de Poitiers, Ambroise de Milan, Jean Chrysostome, Augustin d’Hippone, Sulpice SĂŠvère, GrĂŠgoire de Narek. Guides hautement apprĂŠciĂŠs pour lire ces Pères : Érasme, Claudel et les patrologues contemporains liĂŠs en particulier aux Sources chrĂŠtiennes. Thèmes : la liturgie, la lecture, charismes et ministères, l’invective, la rhĂŠtorique, le vin, etc.


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