 Que tout s’arrange 
Hubert, sainte CÊcile, sainte Agnès, saint Tarcisius, saint Antoine‌ Je n’Êtais pas capable de lire, mais ils ont influencÊ mon enfance. Mes saints prÊfÊrÊs ? Sainte ThÊrèse, sainte Bernadette, saint Ignace, saint Jean Berchmans. Les saints jÊsuites ont pour moi beaucoup d’importance. Ainsi Pierre Claver, l’esclave des esclaves. Je l’ai vraiment priÊ avec dÊvotion‌ Les saints, pour moi, c’est l’Église. Il n’y a pas d’Église en dehors des saints. Ce sont les saints qui lui donnent son visage. Si l’Église est bien souvent mal perçue, c’est parce que les saints sont peu connus. Et s’ils sont peu connus, c’est parce que les chrÊtiens n’ont pas le courage de les rencontrer. Ils craignent d’être dÊrangÊs :  Tu comprends, c’est un saint, comment veuxtu que je sois comme le père Damien.  —Pouvez-vous Êvoquer ce qui peut l’être à propos de vos contacts avec la famille royale ? —Par tradition, par fidÊlitÊ, je suis très attachÊ à la famille royale. Durant ma jeunesse, le roi LÊopold III avait pour moi une valeur symbolique extraordinaire. Je portais son insigne sur ma cravate pendant la guerre. J’ai connu les enfants du roi Albert II à Saint-Michel. Je les ai prÊparÊs à leur communion. J’ai rencontrÊ personnellement le roi Baudouin. Un jour que nous Êtions à table au Palais de Laeken, Baudouin, Fabiola et moi, le roi m’a de mandÊ :  Père, parleznous de votre cheminement spirituel.  Je ne sais plus ce que j’ai mangÊ ni ce qui s’est passÊ. Je sais seulement que j’ai partagÊ ma vie comme rarement j’ai pu le faire ailleurs. Je retrouvais dans notre souverain l’homme Êpris de la valeur de la personne et de son potentiel humain et spirituel, dÊpouillÊ de tout prÊjugÊ, ouvert à ceux qu’il rencontrait parce qu’il Êtait habitÊ d’une prÊsence. Quand je les ai quittÊs, j’ai retrouvÊ ma petite voiture devant le palais. En me voyant partir, le Roi est restÊ sur le perron et il m’a saluÊ de la main jusqu’à ce que ma voiture disparaisse de sa
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