Ecran total spécial Berlin, Magritte, Luchon

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N° 1361 - Semaine 5 – du 2 au 8 février 2022

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A la une N° 1361 – Semaine 5 – du 2 au 8 février 2022

La semaine 4 Succès TV : “Une si longue nuit”. 8 Le plan de financement des “Promesses” 10 La sélection des tournages

Enquête 12

Etat d'urgence pour la distribution indépendante

Berlin 18

Denis Ruh : “l’EFM favorise l’innovation et le changement.” 19 Des ventes davantage impactées par l’état du marché que par le digital. 20 Les vendeurs internationaux dévoilent leur line-up

Télévision 24 Bernard de La Villardière : “le documentaire à la française n’a pas d’équivalent.” 26 Les patrons français plaident pour des acteurs forts face aux Américains. 27 Filmo TV devient Filmo.

Procirep 28 Cyrille Perez : “Produire, c’est prendre des risques en permanence.” 30 Quel avenir pour la production audiovisuelle française ? 33 Focus sur les 18èmes Prix de l’export audiovisuel d’Unifrance.

Luchon 34 Interview de Christian Cappe 35 Les enjeux de la diversité 36 La fiction hexagonale et l’export. 37 Le documentaire se met au vert.

Magritte 38 Patrick Quinet et Frédéric Delcor 40 Un vent de renouveau souffle sur les nominations

La programmation 46

Les films des 7 prochaines semaines

Les chiffres 49 Cinéma 52 Télé

Federation accélère la consolidation du marché u Le groupe Federation Entertainment a racheté le groupe Bonne Pioche. Une nouvelle preuve, s’il en fallait, que la concentration dans l’audiovisuel est désormais la norme. H Le groupe Federation Entertainment, créé en 2013, présidé par Pascal Breton et copiloté par Lionel Uzan, poursuit sa politique d’acquisition à un rythme effréné. Alors que nous annoncions en exclusivité début janvier que Federation avait acheté Robin & Co, le groupe a dévoilé le 31 janvier qu’il était entré au capital du groupe Bonne Pioche à hauteur de 51 %. Pour rappel, Bonne Pioche, qui vit le jour en 1993, est dirigé par deux de ses fondateurs, Yves Darondeau et Emmanuel Priou, avec Pascal Guerrin, le directeur général. L’équipe est composée de plus de 30 permanents. Bonne Pioche officie dans la production de documentaires et de ficYves Darondeau, Lionel Uzan, Emmanuel Priou, tions pour la télévision et le cinéma, la captation et Pascal Breton. de spectacles, la distribution internationale de documentaires ainsi que dans la supervision et l’édition musicales. Il s’articule autour de plusieurs filiales : Bonne Pioche Télévision (avec l’équipe reste en place, dans les locaux de la rue Alexandre Soullier comme associé), Bonne de la Roquette (Paris XIème). Elle couvre en inPioche Cinéma (avec Pascal Guerrin comme asterne toutes les activités de production, du désocié), Bonne Pioche Story (avec Victoire d’Aboveloppement au PAD ainsi que le back-office et ville comme associée), Lucky You (avec Robert les ventes internationales. Yves Darondeau et Emmanuel Priou commentent : “Nous sommes Salvestrin comme associé), Bonne Pioche Spectrès heureux et fiers de nous associer avec Pascal tacles, et Bonne Pioche Music. Jusqu’à présent, Breton et Lionel Uzan, que nous connaissons Bonne Pioche a marqué avec des programmes depuis longtemps. (…) Notre complicité avec documentaires comme J’irai dormir chez vous, Pascal et Lionel et la Nus et Culottés ou Le Roi avec Bâtard, la fiction Brûlez Dans le cadre de ce rachat, complémentarité Molière !, des films comme leurs équipes va nous Bonne Pioche conserve La Marche de l’Empereur per mettre de donner (2005), qui a totalisé près toute sa liberté éditoriale . encore plus d’ambition à de 2 millions d’entrées en nos projets (…)”. Pascal France et fut lauréat de l’Oscar du meilleur doBreton et Lionel Uzan ajoutent : “Emmanuel cumentaire en 2006, et les comédies C’est quoi et Yves sont de vrais artisans, capables avec leur cette famille ?! (2016, près de 750 000 entrées), équipe de porter les projets les plus risqués (…). C’est quoi cette mamie ?! (2019, près d’1,2 million Cette démarche d’ artisan aventurier nous paraît d’entrées) et C’est quoi ce papy ?! (2021, un peu essentielle, et répondre aux nouveaux besoins des plus de 300 000 entrées). Récemment, Bonne chaînes et des plateformes en matière de grands Pioche a aussi produit le documentaire Mardocumentaires, séries et films de cinéma toujours cher sur l’eau, sélectionné en 2021 par le Festiplus originaux et ambitieux. C’est pourquoi nous val de Cannes dans la section “Le cinéma pour sommes si heureux que toute l’équipe de Bonne le climat” et sorti en novembre dernier. Côté Pioche rejoigne la galaxie Federation (…)”. Cette acquisition rappelle à quel point la concentracaptation, le groupe a filmé la pièce de théâtre tion est devenue la norme dans l’audiovisuel. Le Canard à l’orange ou le spectacle de Camille Jusqu’où ira ce phénomène ? 2022 a à peine Lellouche. Dans le cadre de ce rachat, Bonne Pioche débuté que la réponse semble déjà actée. Lucas Fillon “conserve toute sa liberté éditoriale”. Toute

9 bis, rue du Commandant-Pilot, 92200 Neuilly-sur-Seine – www.ecran-total.fr Pour joindre votre correspondant, composez le 01 71 13, suivi du numéro de poste. Pour envoyer un e-mail : prenom.nom@ecran-total.fr DIRECTION Président et directeur de la rédaction : Michel Abouchahla (05 85) Directeur général : Pierre Abouchahla (05 92) RÉDACTION Nicolas Colle (cinéma, distribution, exploitation – 05 86) ; Lucas Fillon (animation/documentaire – 05 84) ; Philippe Loranchet (chef de rubrique technique – 05 88) ;

Raphaël Porier (télévision – 05 88) ; Damien Choppin (Technique, Cinéma et Télévision) Rédacteur graphiste : François Vercier (05 83) Ont collaboré à ce numéro : Thierry Leclercq, Anna Marmiesse, Rebecca Leffler, Pierre Charpilloz

PUBLICITÉ Pierre Abouchahla (05 92) Gestion des abonnements : Kamelea Iouallalen Tél. : 01 71 13 05 89 Mail : abonnement@ecran-total.fr

Prix de l’abonnement pour 48 nos par an : France : 443 € ; Suisse et CEE : 429 € ; reste du monde : 504 €. VENTE AU NUMÉRO kiosque.ecran-total.fr FLASHAGE ET IMPRESSION Imprimerie RAS, Villiers-le-Bel. ISSN 1165-8045. Directeur de la publication : Michel Abouchahla Société éditrice : Écran total, SAS au capital de 23 000 €. 9 bis, rue du Commandant-Pilot, 92200 Neuilly-sur-Seine. 794 673 624 RCS Nanterre.

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Le succès de la semaine

En bref…

En bref… de France à New-York comme Attaché audiovisuel adjoint pendant trois ans avant de devenir Attaché audiovisuel à Lisbonne en 2000. Il poursuit en tant que consultant au service de grands groupes de média et de consulting (EY, Orange, Ubisoft, Publicis Consultants, Lagardère). Il est également l’auteur d’une série de cinq épisodes de téléréalité éducative panarabe, diffusée dans 17 pays. En 2010, il rejoint France Télévisions à la Direction des études. Il prend la direction du planning stratégique du groupe en 2017. Début 2020, il devient directeur de projet à la Direction de la transformation. Depuis septembre 2020, Morad Koufane était Conseiller auprès du Directeur des programmes et des antennes du groupe.

Le tournage de la 2ème saison de “Paris police” a débuté H Le tournage de la seconde saison de la création originale Paris police, créée par Fabien Nury, a débuté à Paris et en région parisienne. Il devrait durer cinq mois. Réalisée par Julien Despaux (épisodes 1 à 4) et Frédéric Balekdjian (épisodes 5 à 6),la série (6 × 52’) est produite par Emmanuel Daucé pour Tetra Media Fiction et Fabien Nur y pour Afpi (Atelier de Fabrication de Propriété Intellectuelle). La suite de Paris Police 1900 débute en 1904, alors que la police des mœurs nettoieles rues de Paris de ses prostituées sur ordre du préfet Lépine, et que le cadavre d’un homme est retrouvé au bois de Boulogne. Cette enquête confiée à l’inspecteurAntoine Jouin l’entraîne dans un monde clandestin où proxénètes, maîtres chanteurset médecins véreux sont associés. Le casting de cette seconde saison comprend Jérémie Laheurte, Evelyne Brochu, Thibault Evrard, Marc Barbé, Eugénie Derouand, Alexandre Trocki, Chr istian Hecq (de la ComédieFrançaise), François Raison et encore Mathilde Weil.

Morad Koufane nommé directeur délégué des séries internationales chez France Télévisions H Sur proposition de Manuel Alduy, directeur du cinéma et du développement international, Stéphane SitbonGomez, directeur des antennes et des programmes chez France Télévisions, a nommé Morad Koufaned directeur délégué des séries internationales (coproductions et acquisitions). Cette nomination a pris effet le 1 er janvier 2022. Morad Koufane assure donc auprès de Manuel Alduy, le développement de l’offre éditoriale des acquisitions et coproductions de séries internationales, avec l’appui d’Hélène Saillon (coproductions de séries) et de Catherine Gaucher (séries achetées). Morad Koufane commence sa carrière au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel en 1994. En 1995, il intègre les services culturels de l’Ambassade

L’Institut Lumière maintient sa fréquentation à des niveaux records

Un si beau casting u Portée par la performance de Mathidle Seigner, Jean-Pierre Darroussin et Sayyid el Alami, la minisérie de TF1 “Une si longue nuit” a gagné un demi-million de téléspectateurs en une semaine. H C’est suffisamment rare pour être souligné : pour sa deuxième semaine de diffusion, Une si longue nuit (6x52’) a réalisé l’exploit de rassembler un nombre de téléspectateurs largement supérieur à celui engrangé lors de son lancement, le 20 janvier. La minisérie produite par Beaubourg audiovisuel, BBC Studios France, Beaubourg Stories et Be-Films pour TF1 avait alors réuni 3,5 millions de curieux (16,8% de PdA), probablement perturbée par la diffusion sur France 3 du film de Jean-Pierre Jeunet Un long dimanche de fiançailles, programmé en urgence pour rendre hommage à Gaspard Ulliel, tragiquement disparu la veille. Sept jours plus tard, l’adaptation hexagonale de la série britannique Criminal justice a donc réuni 500 000 téléspectateurs supplémentaires pour atteindre la barre des quatre millions et enregistrer 18% de part d’audience, devançant largement Envoyé spécial sur France 2 et Why women kill sur M6. Ecrite par Nicolas Clément (Balthazar, Chérif) et Clothidle Jamin (Balthazar, Falco, La Part du soupçon), Une si longue nuit, réalisée par Jérémy Minui, profite pleinement d’un casting trois étoiles porté par Mathilde Seigner, Jean-Pierre Darroussin ou encore Zinedine Soualem, et magnifié par la performance mémorable de Sayyid el Alami, 20 ans, impressionnant dans le rôle d’un étudiant marseillais a priori sans histoire qui se retrouve accusé du meurtre d’une jeune fille après une soirée d’excès. De quoi ne pas avoir à rougir face à la série originale de Peter Moffat (The Village) ni devant son adaptation états-unienne, The night of, portée par John Turturro et Riz Ahmed pour HBO, unanimement saluée par la critique internationale. Raphaël Porier

H Alors que le marché de l’exploitation en salle voit sa fréquentation baisser de près de 25%, l’Institut Lumière, à Lyon, a pour sa part accueilli 52 488 spectateurs entre le 19 mai et 31 décembre 2021. Soit un résultat quasi équivalent à celui enregistré à la même période lors de la dernière année précédant la pandémie (54 222 entrées en 2019). Les Cinémas Lumière (Terreaux, Bellecour et Fourmi) ont accueilli 132 403 spectateurs versus 143 759 entrées de fin mai à fin décembre 2019. L’Institut Lumière a récemment renforcé ses nouvelles activités (sa librairie et son café, qui ont connu une croissance économique respective de +69% et +104%. Le secteur de la photographie de cinéma est aussi devenu un enjeu central (+16% par rapport à 2019). Ainsi, entre mai et décembre 2021, ce sont près de 270 000 cinéphiles qui ont fréquenté les activités de l’Institut Lumière. Ce chiffre inscrit 2021 dans la continuité de l’année 2019, qui fut le record de fréquentation de l’institution, avec un recul de seulement 1,8%. Bien qu’impactée par la crise sanitaire, l’édition 2021 du Festival Lumière a néanmoins réuni plus de 145.000 personnes, ce qui le hisse au rang des événements français les plus fréquentés de l’année 2021. Enfin, l’Institut Lumière a renforcé sa présence sur les réseaux sociaux. Il est aujourd’hui l’institution culturelle lyonnaise la plus suivie sur Twitter avec 48.300 abonnés, chiffre en croissance hebdomadaire. L’année 2022 s’est ouverte avec le même élan puisque la première soirée cinéma muet à l’Auditorium de Lyon (qui n’avait pu se tenir en 2021) a réuni 1.200 spectateurs autour du focus consacré à Max Linder le lundi 24 janvier. La fréquentation de la salle de l’Institut Lumière connait également une croissance de 23% depuis le début

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Revue de presse

En bref… l’année 2022 par rapport à la pé› de riode de référence en 2019.

La série “Darknet-sur-Mer” en tournage pour Prime Video H Prime Video annonce le début de production de Darknet-sur-Mer (6 × 52’), premièresérie ayant bénéficié du Fonds d’aide sélective mis en place par le CNC pour soutenir la production audiovisuelle mise à disposition sur un service de vidéo à la demande. Actuellement en tournage en Charente-Maritime et produite par White Lion Films (groupe Mediawan), la série est réalisée par Remy Four et Julien War (Gangsterdam, De l’autre côté du périph). Artus, Joséphine Draï, Théo Fernandez, Léon Plazol, Imer Kutllovci, Isabelle Candelier, Vincent Desagnat et Arié Elmaleh figurent au casting de cette série qui sera disponible en exclusivité en 2022 sur Prime Video en France, Andorre, Belgique, Suisse et au Luxembourg. Darknetsur-Mer raconte l’histoire de deux hackers amateurs français, créateurs d’un mystérieux site qui propose les services de redoutables tueurs à gage sur la face cachée du Web. La branche 2.0 de la mafia albanaise ? Il s’agit en réalité d’unegrosse arnaque montée par ces deux habitants du tranquille petit port de pêche de Ponet-sur-Mer. Mais à l’autre bout de la France, Alkan, un véritable malfrat albanais cherchant à sous-traiter l’assassinat d’un chef de gang, va devenir leur premier pigeon.

Nouvel accord entre la Scam et Youtube

Un investisseur activiste entre au capital de Netflix H (…) Le financier (Bill Ackman) vient de s’offrir quelque 3,1 millions d’actions Netflix, via sa société d’investissement Pershing Square Capital Management. Montant de l’opération: plus de 1 milliard de dollars. Cette acquisition fait désormais du fonds spéculatif l’un des 20 principaux actionnaires de la plateforme de streaming. Bill Ackman a démarré ses emplettes vendredi dernier, au lendemain de la publication des résultats de Netflix. Les investisseurs avaient mal réagi à l’annonce de perspectives de croissance des abonnés plus faibles que prévu au cours des trois premiers mois de 2022. Le cours avait chuté de plus de 20 % et continué de dégringoler les jours suivants. Depuis la mi-novembre, Netflix a vu sa capitalisation boursière fondre de moitié quasiment. L’investisseur a profité des “soldes”, en quelque sorte. “Nous sommes heureux d’ajouter Netflix à notre portefeuille”, a déclaré Bill Ackman, dans une lettre aux actionnaires de Pershing Square Holdings. Le milliardaire y explique que bon nombre de ses meilleurs investissements ont émergé “lorsque d’autres investisseurs, ayant une vision à court terme, se débarrassent d’excellentes sociétés à des cours extrêmement attractifs pour ceux ayant une optique de long terme”. Pour justifier cet investissement, il indique également que Netflix bénéficie de revenus “hautement récurrents”. Et que ses contenus de qualité lui permettront encore d’augmenter ses tarifs. Sa participation dans Netflix suit la même logique que celle réalisée au sein d’Universal Music Group. Bill Ackman, connu pour son activisme, peut-il donner des sueurs froides à Reed Hastings, le patron de Netflix? L’homme d’affaires, qui se dit fan de la plateforme “en tant que consommateur et en tant qu’investisseur” indique vouloir profiter de la croissance du service et non réclamer un changement de stratégie. Pour le moment. Le Figaro, Caroline Sallé, 27 janvier

Les mésaventures boursières de Netflix sont un avertissement pour Hollywood H Netflix réalise beaucoup de revenus mais beaucoup moins de bénéfices en termes de flux de trésorerie, car ses coûts sont élevés. [...] Ce que les résultats de Netflix nous ont montré récemment est quelque chose de fondamentalement plus effrayant pour Hollywood : la télévision en streaming va rapporter moins d’argent - peut-être beaucoup moins d’argent - pour les géants du divertissement que le câble. “Ils remplacent un excellent modèle par un modèle moins excellent”, dit Michael Nathanson, un analyste médias de premier plan. Financial Times, Anna Nicolaou, 27 janvier

H La Scam et YouTube (groupe

Google) renouvellent pour quatre ans leur accord concernant la mise à disposition du répertoire de la Scam sur le service de partage de vidéos en ligne. Cet accord prend le relais de celui initialement conclu en 2010 puis renouvelé en janvier 2018. Il garantit aux autrices et auteurs représentés (plus d’un millier) par la Scam “une juste rémunération pour l’exposition de leurs œuvres sur YouTube”.

Nouvelles aides pour le cinéma en Belgique H Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a débloqué, la semaine dernière, 8,2 M€ d’aides pour soutenir le cinéma et le secteur culturel. La Ministre de la Culture Bénédicte Linard entend notamment renforcer financièrement la “cellule de veille” pour venir en aide aux opérateurs culturels et aux cinémas en difficulté financière et éviter de ce fait les faillites. La mesure s’étend, depuis la mi-décembre, aux

La police italienne démantèle, une fois encore, un vaste réseau de streaming IPTV illégal H Une nouvelle opération coup de poing, baptisée The Net, s’est déroulée en Italie contre des acteurs du streaming IPTV illégal. Les forces de la Guardia di Finanza ont démantelé un vaste réseau qui approvisionnait plus de 500 000 abonnés répartis dans tout le pays. Une vingtaine de personnes ont été mises en examen pour contrefaçon. (…) Les forces de l’ordre ont également mis la main sur l’administrateur de “CyberGroup”, un FAI en Campanie soupçonné d’être l’un des piliers de la diffusion technique de ce genre de flux illégaux. Dans la même région géographique, elles ont par ailleurs identifié une entité responsable de l’encaissement et de la facturation de flux pirates de la chaîne Sky. (…) La FAPAV, une association italienne d’ayants droit, est aux anges. “Une fois de plus des opérations de ce type permettent de révéler les véritables dimensions du piratage audiovisuel, un phénomène encore trop sous-estimé par l’opinion publique, mais qui est en réalité géré par de véritables cybercriminels”, souligne Federico Bagnoli Rossi, son secrétaire général. (…) Ces dernières années, les forces de l’ordre transalpines ont multiplié les actions contre le streaming illégal. En septembre 2020, elles avaient démantelé 58 sites de streaming, et bloqué 18 fils de discussion Telegram, dans le cadre d’une opération baptisée Evil Web. On se souvient aussi du démantèlement de Xtream Codes en septembre 2019, qui fournissait aux groupes de pirates des outils d’administration de flux IPTV. 01net.com, le 27 janvier

En bref… opérateurs culturels privés. Une mesure forfaitaire vise également à compenser les pertes de billetterie afin de soutenir les opérateurs face aux restrictions de jauges. L’opération “j’peux pas, j’ai cinéma”, lancée avec succès en 2020 et en 2021, va être relancée : elle consiste en l’achat de 15 000 places de cinéma à 8€, mises à disposition du public pour 1€, afin de l’encourager à retourner au cinéma. Une nouvelle aide aux opérateurs culturels non-subventionnés de 3 M€ viendra les soutenir au vu de la prolongation de la crise sanitaire. Enfin, 500 000 € sont affectés à la relance du plan Restart de la RTBF pour financer des mesures de promotion de la culture et des captations de spectacles. Ces nouvelles aides sont “adaptées aux différents cas de figure qui se sont présentés depuis les CODECO successifs de novembre et de fin décembre, et aux mesures qui découleront probablement des différentes phases du baromètre adopté lors du Codeco du 21 janvier”, explique le gouvernement dans son communiqué.

Nathalie Perus à la direction d’Atlantique Productions H Nathalie Perus prend la direction générale (en charge des productions) de la société Atlantique Productions ( D j a n g o , H i e r r o , T h e E d d y, B o rgia, Jour polaire…), f iliale de Mediawan Studio France. Elle remplace Olivier Bibas, qui rejoint le Groupe Canal+. Diplômée de l’Essec, de Stony Brook et de Columbia University, Nathalie Perus a une double formation en business, écriture et “showrunning”. Elle a 20 années d’expérience dans les programmes, les coproductions internationales, l’écriture et la direction littéraire en France et aux Etats-Unis. Basée à New-York de 2015 à 2021, elle a fondé et présidé French in Motion, l’organisation qui regroupe les professionnels français du cinéma et de l’audiovisuel aux Etats-Unis, et créé le programme de coproduction transatlantique US & French Connection. Ces 10 dernières années, entre Paris et New York, elle a collaboré à de nombreuses séries internationales et européennes en tant que scénariste, productrice artistiqueet directrice littéraire, avec notamment les sociéts Dynamic Television, Alef One, Son & Lumière et EuropaCorp Télévision. Elle a auparavant évolué au sein des chaînes, d’abord dans le Groupe Canal+, de 1999 à 2006, puis dans le groupe Fox (2006 à 2011) comme directrice générale adjointe de Fox International Channels France et avant cela au poste de directrice des programmes de Fox Life.

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Plan de financement

Les promesses

En bref… pôle production de › Le Xilam se réorganise H Dorothée

Lanchier, actuelle directrice des opérations, devient directrice générale adjointe en charge des développements et productions. Elle élabore et dirige la mise en œuvre de toute la stratégie du groupe en matière de création et de production, et reporte à Marc du Pontavice (photo). Jean Cayrol, l’un des créateurs et réalisateurs les plus prolifiques du studio Xilam, nommé directeur artistique du groupe, reportera à Marc du Pontavice. Il a en charge l’accompagnement de tous les sujets artistiques (développement et production) des séries de Xilam destinées aux enfants âgés de 6 ans et plus. Marc du Pontavice conserve cette responsabilité directe sur les formats spéciaux (notamment ceux qui ne sont pas destinés à cette cible) et les longs métrages. Cécile Hergaux-Essame, actuelle directrice du studio Cube Creative, filiale de Xilam,est nommée directrice des studios du groupe Xilam, en charge de la supervision et de la coordination de l’ensemble des ressources de production du groupe, y compris le management des opérations de fabrication. Elle reporte à Dorothée Lanchier. Valentin Moriceau, actuel directeur R&D du studio Cube Creative, est nommé directeur R&D du groupe Xilam, en charge du pilotage du département recherche et développement technique. Il reporte également à Dorot hée Lanc hier. Valentin Moriceau, 34 ans, diplômé de Supinfocom Arles, entre à Cube Creative en 2014 en comme ingénieur pipeline. Il apporte des améliorations à la solution interne Tube, entre autres sur les séries Kaeloo, Stella (Rovio) et Bad Piggies(Rovio). Après un passage de presque un an chez Unit Image en tant que Superviseur Pipeline, il retrouve Cube Creative en 2017 pour occuper le poste de directeur R&D. En 2018, un nouveau pipeline est écrit pour Blender, principal logiciel du studio depuis (Mush-Mush pour La Cabane, Tangranimo, Pfffirates…).

Cyber Group Studios devient actionnaire majoritaire d’A Productions H Cyber Group Studios a pr is

une par ticipation majoritaire au sein du studio d’animation anglais A Productions. Basé à Bristol, fondé en 1985 et dir igé par K at her ine McQueen et Mark Taylor, la société est un acteur majeur du marché grâce

DEVIS INITIAL

Génériques et films annonces................... 2 400 € Éléments de livraison................................... 22 680 € Sous titrage et audiodescription.............. 11 500 € Frais photographiques.................................. 2 000 € Conservations................................................... 7 000 € 9. Assurances et divers..................... 226 000 € Assurances....................................................... 73 500 € Publicité.............................................................. 6 000 € Frais juridiques.................................................. 6 500 € Frais financiers............................................. 140 000 €

1. Droits artistiques.............................. 274 110 € Sujet.................................................................. 120 000 € Droit d'auteur du réalisateur................... 50 000 € Droits musicaux............................................. 65 000 € Droits divers...................................................... 13 500 € Traductions......................................................... 1 000 € Frais sur manuscrits......................................... 1 500 € Agents littéraires et conseils....................... 23 110 € 2. Personnel......................................... 928 573 € Producteurs................................................... 40 000 € Réalisateur technicien............................... 50 000 € Direction Administration............................ 84 585 € Régie................................................................... 82 438 € Mise en scène techniciens........................ 102 095 € Conseillers spécialisés................................... 7 050 € Directeur de la photographie.................. 40 550 € Prises de vues.................................................. 56 557 € Machinerie - électricité................................ 62 833 € Son....................................................................... 28 770 € Costumes.......................................................... 49 663 € Maquillage - coiffure...................................... 51 810 € Équipe décoration....................................... 127 440 € Main d'œuvres décors................................. 20 476 € Montage et finition....................................... 103 017 € Divers .................................................................... 8 655 € Agents artistisques......................................... 12 637 € 3. Interprétation................................. 500 759 € Rôles principaux.......................................... 341 200 € Rôles secondaires.......................................... 34 864 € Petits rôles, doublures, figuration.......... 80 092 € Personnels artistiques après tournage.. 6 250 € Agents artistiques......................................... 38 333 € 4. Charges sociales............................. 724 614 € Auteurs................................................................... 6 187 € Producteurs.................................................... 24 400 € Réalisateur technicien................................ 30 500 € Équipe technique........................................ 498 541 € Artistes.............................................................. 139 987 € Impôts et taxes imputés au film............. 25 000 € 5. Décors , costumes........................... 476 612 € Studios.................................................................... 600 € Décors naturels............................................ 325 200 € Aménagements décors.............................. 47 552 € Meubles et accessoires............................... 44 400 € Animaux................................................................. 800 € Moyens de transports.................................... 5 850 € Effets spéciaux et cascades....................... 8 000 € Costumes......................................................... 38 400 € Maquillage et coiffure...................................... 5 810 € 6. Transports, défraiements, régie.... 309 219 € Frais de séjour préparation....................... 22 000 € Frais de séjour tournage............................ 114 063 € Repas, hébergements.................................. 91 536 € Frais de bureau, régie et divers................. 81 620 € 7. Moyens techniques......................... 163 650 € Matériels prises de vues "cinéma"......... 45 000 € Matériels additionnels prises de vues..... 2 500 € Machineries..................................................... 32 500 € Eclairage........................................................... 66 600 € Son........................................................................ 16 450 € Pellicules et supports........................................ 600 € 8. Postproduction image et son........ 178 740 € Montage et sonorisation............................ 76 450 € Laboratoire numérique................................. 41 710 € Effets visuels numériques.......................... 15 000 €

TOTAL PARTIEL......................................... 3 782 278 €

Frais généraux ............................................. 254 960 € Salaire producteur.......................................... 182 114 € Imprévus ......................................................... 378 228 € TOTAL HORS TVA..................................... 4 597 580 €

PLAN DE FINANCEMENT INITIAL Producteur(s) délégué(s) 24 25 Films....................................................... 728 641 € Fonds de soutien en préparation 24 25 Films....................................................... 54 000 € Fonds de soutien production 24 25 Films...................................................... 209 158 € Rémunération du producteur en participation. 24 25 Films......................................................... 182 114 € Frais généraux en participation 24 25 Films..................................................... 254 960 € Autres coproducteurs Wild Bunch...................................................... 75 000 € Coproduction télévision France 2 Cinéma....................................... 200 000 € Fonds de soutien France 2 Cinéma........................................ 250 000 € Aides sélectives SACEM................................................................. 8 000 € Aides des collectivités locales Région Île-de-France............................... 345 000 € SOFICA garantie Indéfilms........................................................ 100 000 € Préventes télévisuelles et autres Canal+ ................................................................ 951 132 € Ciné+................................................................... 151 575 € France Télévisions (France 2).............. 450 000 € Minima garantis Wild Bunch .................................................. 550 000 € Autres Placement de produits.............................. 40 000 € PART FRANÇAISE (98,96%).................. 4 549 580 €

Préventes et minima garantis Athena.............................................................. 48 000 € PART ÉTRANGÈRE (1,04%)............. 48 000 € TOTAL GÉNÉRAL..................................... 4 597 580 €

Le devis et plan de financement présentés ci-dessus sont provisoires, car ils sont basés sur les contrats de producteurs avec leurs partenaires financiers déposés au registre public du CNC. Cette œuvre ayant obtenu l’agrément des investissements avant le tournage, des partenaires ont pu changer, modifiant ainsi les montants de certains apports. Ces devis sont donc non définitifs.

En bref… à ses programmes produits pour les plus grands diffuseurs et les plus importantes plates-formes britanniques et américains, et qui ont gagné plusieurs prix. A Productions s’est notamment vu confier la fabrication d’oeuvres comme JoJo and Gran Gran et Love Monster (CBeebies) ou encore Furry Friends Forever : Elmo Gets a Puppy (Sesame Workshop). Cyber Group Studios s’est associé à la société A Productions dans le cadre d’une stratégie de développement internationale. Ensemble, ils collaboreront pour développer de nouveaux contenus. En 2022, les studios commenceront à produire Digital Girl, une nouvelle série animée pour enfants. En outre, ce partenariat permettra à A Productions de créer des programmes originaux grâce à l’ouverture d’un département dédié au développement. Et le studio continuera de faire grandir son activité de production pour le compte de tiers en lui permettant de bénéficier des innovations technologiques de Cyber Group Studios, telles que sa chaîne de production en temps réel.

Gaumont arrive en Italie avec Marco Rosi à la direction générale de la filiale H La société Gaumont se lance sur le marché italien et annonce la nomination de Marco Rosi au poste de directeur général de sa filiale transalpine. D’ores et déjà présent aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France, le groupe ouvrira un bureau à Rome. Gaumont Italie se concentrera sur les séries télévisées en langue italienne, tout en excluant pas de produire des films pour le cinéma. Marco Rosi travaille depuis plus de 20 ans pour des sociétés de médias internationales. Directeur des programmes de plusieurs chaînes de Fox InternationalChannels Italy et Turner Broadcasting Italy, il a supervisé les coproductions internationales de Lux Vide, dont Medici, Devils et Leonardo. Marco Rosi sera rattaché à Christophe Riandee, directeur général adjoint de Gaumont. Parmi les séries en préparation, on citera notamment un thriller écrit par le réalisateur Fausto Brizzi et la romancière Paola Mammini dont l’action se déroule dans l’enceinte du Vatican (en collaboration avec Elsinore Film). Autre projet, l’adaptation par l’auteur lui-même d’E verrà un altro inverno, nouveau roman de Massimo Carlotto. Enfin, citons une dramédie LGBTQIA+ écrite par Alessandra Maffiolini et Paola Randi. Les droits internationaux des projets italiens de Gaumont ont été négociés par Marco Rosi, en collaboration avec le cabinet italien Bellettini-Lazzareschi-Mustill.

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Tournages Production Cinéma

Télévision

Autun en emporte le temps

Darknet-sur-Mer

Société de production : Les Films de l’an jeu Producteur – réalisateur - auteur : Thierry Barrier Durée : 90’ Budget (en M€) : 0,8 Dates de début de tournage : 15/02/2023 Lieux de tournages : Bourgogne-Franche-Comté Casting : Frédéric Pellegeay, Maryne Bertieaux, Cyril Descours, Benoit Gourley, Raphaël Thiéry, Caroline Ducey

Société de production : White Lion Films (Groupe Mediawan) Réalisateurs : Remy Four et Julien War Partenaires : Fonds d’aide sélective mis en place par le CNC pour les plateformes SVOD Durée : 6 x 52’ Diffuseur : Amazon Prime Vidéo Casting : Artus, Joséphine Draï, Théo Fernandez, Léon Plazol, Imer Kutllovci, Isabelle Candelier, Vincent Desagnat et Arié Elmaleh Lieux de tournage : Charente Maritime

Stade d’avancement : en développement

Stade d’avancement : en tournage

H Couss est un affranchi. La prison, il l’a connue.

Il gère à présent des affaires honnêtes, mais il rêve d’expansion en voulant racheter la boîte de tonton Albert qui n’est pas décidé à vendre. Qu’importe, il le fera fléchir. Pour trouver ses finances, il a en vue un casse chez un diamantaire. C’est Cathy, une gentille fille qui sert de lien. Mais rien ne va se passer comme prévu.

Cinéma

Les Meutes

Stade d’avancement : en financement Société de production : Barney Production Producteur : Saïd Hamich Benlarbi Coproducteurs : Road Movies (Allemagne), Beluga Tree (Belgique), Mont Fleuri Production (Maroc) Réalisateur - Auteur : Kamal Lazraq Directeur de casting : Amine Louadni Budget (en M€) : 2 Distributeur salle : Ad Vitam Vendeur international : Charades Dates de début de tournage : 02/05/2022 Lieux de tournages : à l’étranger

H Dans les faubourgs populaires de Casablanca, Hassan et Issam, père et fils, tentent de survivre au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale. Un soir, un homme qu’ils devaient kidnapper meurt accidentellement dans leur voiture. Hassan et Issam se retrouvent avec un cadavre à faire disparaître. Commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville. Télévision

La Marseillaise, un journal, une histoire, une parole Stade d’avancement : en développement Société de production : Les Films du Tambour de Soie Producteur : Alexandre Cornu Réalisateur – auteur : Yordan Tavernier Durée : 52’ Dates de début de tournage : 01/04/2022 Lieux de tournages : Provence-Alpes-Côte d’Azur

HL’histoire de la Marseillaise n’est pas celle d’un long

fleuve tranquille. Né dans la nuit de l’occupation, bercé par les batailles politiques, ce journal engagé est depuis plus de 75 ans resté fidèle à lui-même. Se débattant dans les difficultés financières, éternel phénix aux rêves fracassés mais toujours recommencés, il continue à croire dans des lendemains qui chantent.

HDarknet-sur-Mer raconte l’histoire de deux hackers

Cinéma

Après À 2 heures de Paris, la réalisatrice et productrice Virginie Verrier lance le tournage de son second long métrage dans lequel elle aborde la carrière de Marinette Pichon, pionnière du football féminin français. Il s’agit du premier biopic de fiction produit sur une sportive en France. Un personnage qui est interprété par la révélation de Grave, Garrance Marillier.

Marinette Stade d’avancement : en tournage Société de production : Vigo Films Productrice : Virginie Verrier Coproducteurs : France 3 Cinéma, Canal+, Ciné+, Pictanovo Réalisatrice – autrice : Virginie Verrier Budget (en M€) : 5,5 Distributeur salle : The Jokers Vendeur international : Hago Dates de début de tournage : 31/01/2022 Lieux de tournages : Hauts-de-France, Île-deFrance, USA Casting : Garance Marillier, Emilie Dequenne, Fred Testot, Sylvie Testut, Alban Lenoir, Caroline Proust

H Le film, qui se déroule sur 3 décennies,

de 1980 à 2006, aborde la carrière sportive de Marinette Pichon, pionnière du football féminin français. Y sont également abordés des thématiques comme les violences intrafamiliales, les violences domestiques, le sport comme vecteur d’émancipation, l’évolution et la reconnaissance du foot féminin français et mondial sur 3 décennies, l’homosexualité ou le handicap ...

H

Retrouvez l'intégralité de la sélection sur le site ecran-total.fr/productions

amateurs français, créateurs d’un mystérieux site qui propose les services de redoutables tueurs à gage sur la face cachée du web. La branche 2.0 de la mafia albanaise ? Il s’agit en réalité d’une grosse arnaque montée par ces deux habitants du tranquille petit port de pêche de Ponet-sur-Mer. Mais à l’autre bout de la France, Alkan, un véritable malfrat albanais cherchant à sous-traiter l’assassinat d’un chef de gang, va devenir leur premier pigeon…

Télévision

Addict

Stade d’avancement : en préparation Société de production : Morgane Production Auteurs : Delphine Labouret, Didier Le Pecheur et Gilles Daniel Durée : 6 x 52’ Diffuseur : TF1 Casting : Cécile Bois, Sagamore Stévenin, Medi Sadoun, Cécile Rebboah, Aurore Clément, Lorànt Deutsch, Mylène Jampanoï Date de début de tournage : 7 février 2021 Lieux de tournage : Région Sud

HElodie et Yvan s’installent pour la première fois

dans une maison avec un jardin, au sein d’un nouveau quartier. Une étape importante, censée donner un nouveau souffle à leur couple et un meilleur équilibre à leurs ados : Achille, un garçon surdoué et Chloé, une fille plus fragile. Heureusement il y a Bruno, le voisin sympa et prévenant avec chacun des membres de la famille. Une vraie bonne surprise. Mais peu à peu Bruno révèle sa face sombre. Son intimité grandissante avec Elodie et Chloé cacherait-elle une volonté de contrôler cette famille, voire la détruire ? Le jour où Elodie entame une relation passionnée avec Bruno, elle ne sait pas qu’elle a mis le doigt dans un engrenage infernal…

Télévision

Paris Police Saison 2

Stade d’avancement : en tournage Sociétés de production : Tétra Média Fiction, A.F.P.I. Producteurs : Emmanuel Daucé, Fabien Nury Réalisateurs : Julien Despaux, Frédéric Balekdjian Durée : 6 x 52’ Diffuseur : TF1 Lieux de tournage : Paris, Région Parisienne Casting : Jérémie Laheurte, Evelyne Brochu, Thibault Evrard, Marc Barbé, Eugénie Derouand, Alexandre Trocki, Christian Hecq de la Comédie-Française, François Raison, Mathilde Weil

HLa suite de Paris Police 1900 débute en 1904,

alors que la police des mœurs nettoie les rues de Paris de ses prostituées sur ordre du préfet Lépine, et que le cadavre d’un homme est retrouvé au Bois

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Tournages Production

de Boulogne. Cette enquête confiée à l’inspecteur Antoine Jouin entraîne ce dernier dans un monde clandestin où proxénètes, maîtres chanteurs et médecins véreux sont associés…

Année de production : 2021, 2022

H Une petite famille de musaraignes composée d’une grand-mère, d’une maman, et de ses trois enfants, vit au bord du ruisseau. Mais un jour, de fortes pluies s’abattent, faisant céder le vieux barrage en amont de la rivière. Par chance, la famille échappe au pire, mais leur maison est totalement détruite. Forcée à l’exil, la petite famille décide alors, sur les conseils d’un vieillard égaré, de se rendre vers « La Colline aux cailloux ».

Animation

Istwa Lanmou

Stade : en développement Producteurs : 12//24 Films Type : court métrage Technique d’animation : animation volume Format : 12’ Public ciblé : jeunes adultes, adultes Réalisatrice : Cécile Milazzo Autrices littéraires : Claire Sichez, Cécile Milazzo Autrice graphique : Cécile Milazzo Budget : 200 000 € Année de production : 2022

Animation

Séraphine

Stade : en développement

H« Istwa lanmou » («Une histoire d’amour» en

créole) est un conte fantastique. Au pied du volcan de la Soufrière, dans la campagne guadeloupéenne, Ivan s’installe chez Violette, dans sa petite maison entourée d’un beau jardin. Ils sont amoureux et en harmonie. Mais bientôt, les transformations qu’apporte Ivan dans la vie de Violette prennent une ampleur démesurée

Animation

La Quête d’Ewilan Stade : en développement

Société de production : Andarta Pictures Producteur : Sophie Saget Type : série Technique d’animation : 2D Format : 8 x 26’ Public ciblé : famille D’après l’oeuvre : La Quête d’Ewilan, de Pierre Bottero (Trilogie de romans), Rageot, 2003 Budget : 8 M€ Diffuseurs : France Télévisions Vendeur international : Chrystel PONCET, Tatiana KOBER Année de production : 2022, 2023 Compositeur : Adrien Sepulchre

H La vie de Camille, une orpheline de 13 ans, bascule

le jour où elle est projetée par accident dans le monde de Gwendalavir. Elle découvre une Terre peuplée de créatures aussi extraordinaires que dangereuses, qu’elle va explorer, accompagnée de son ami Salim, pour découvrir non seulement son véritable nom, Ewilan, mais aussi la vérité sur ses racines et sa destinée. Elle seule semble pouvoir libérer les Sentinelles capables de protéger ce monde contre leurs ennemis.

Animation

La Colline aux Cailloux Stade : en préproduction

Société de production : Les Films du Nord Producteurs : Arnaud Demuynck, Nicolas Burlet Type : spécial Technique d’animation : 2D Format : 26’ Public ciblé : 3-9 ans, famille Réalisateurs : Marjolaine Perreten Auteurs littéraires : Marjolaine Perreten, Antoine Lanciaux Autrice graphique : Marjolaine Perreten D’après l’oeuvre : Coproducteur : Nadasdy Film (Suisse), La Boîte,... Productions (Belgique) un pb avec cette boite Belge : leur demander Diffuseurs : RTS (Suisse)

Cinéma

Le cinéaste français Benoit Jacquot tournera son prochain long métrage au mois de juin. Il y dirigera le comédien Melvil Poupaud. Cette adaptation du roman de Junichiro Tanizaki est produite par Cinéfrance Studios.

Confessions Impudiques Stade d’avancement : en développement Société de production : Cinéfrance Studios Producteurs : Julien Deris, David Gauquié Coproducteurs : Les Films du Lendemain, Artémis Productions (Belgique) Réalisateur – auteur : Benoit Jacquot D’après l’oeuvre de : La Clef, de Junichiro Tanizaki (Roman), Gallimard, 1956 Dates de début de tournage : 01/06/2022 Lieux de tournages : à l’étranger Casting : Melvil Poupaud

H Japon, années 50. Jean, professeur de

français à l’université de Kyoto, est marié avec Ikuko. Malgré la passion de Jean pour sa femme et l’appétit sexuel démesuré de cette dernière, leur vie intime est à bout de souffle. Jean s’aperçoit que sa jalousie le stimule quand til voit sa femme attirée par Kimura, le fiancé de leur fille. Il entreprend alors de les rapprocher à l’aide de divers stratagèmes

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Retrouvez l'intégralité de la sélection sur le site ecran-total.fr/productions

Société de production : Little Big Story Producteurs : Valérie Montmartin Type : long métrage Technique d’animation : stop motion, 3D Format : 75’ Public ciblé : famille Réalisateurs : Sarah Van den Boom Auteurs littéraires : Marie Desplechin D’après l’oeuvre : Séraphine, de Marie Desplechin (Roman), L’école des Loisirs, 2005 Coproducteur : JPL (France), Tu Nous ZA Pas Vus (France), Calach Films (Luxembourg) Budget : 7,9 M€ Distributeur salle : Wild Bunch Distribution Vendeur international : Elle Driver Année de production : 2023, 2024 Compositeur : Pierre Caillet

H Paris, 1883. A Montmartre, le Sacré-Coeur pousse

sur la Butte en un chantier pharaonique. Séraphine, 12 ans, mène une vie monotone chez Jeanne la couturière bougonne qui l’a élevée mais décide de changer de vie. Elle a une obsession : savoir qui étaient ses parents. Flanquée de Mistigri, un enfant des rues qu’elle prend sous son aile, Séraphine remonte le secret de ses origines. C’est dans les combats menés par le peuple de Montmartre qu’elle trouvera la clé de son histoire.

Animation

Colocation Sauvage Stade : en production

Société de production : Girelle Production Producteurs : Christophe Camoirano, Marion Lacôte, Vanessa Buttin-Labarthe Type : court métrage Technique d’animation : 2D Format : 14’ Public ciblé : tout public Réalisateurs : Armelle Mercat Auteurs littéraires : Armelle Mercat Autrice graphique : Armelle Mercat Coproducteur : Les Astronautes Budget : € Diffuseurs : Bip TV Année de production : 2021, 2022 Compositeur : Jean Poinsignon

H Une chèvre idéaliste décide de construire

une cabane en pleine jungle pour s’y installer. Le déroulement des travaux va l’amener à partager les lieux avec de dangereux colocataires qu’une chèvre avisée n’aurait jamais dû être amenée à côtoyer. Heureusement, elle va réussir à toucher l’un d’entre eux et à établir une cohabitation pacifique au prix, cependant, d’une prise de conscience de la férocité du monde qui manquera de peu de lui coûter la vie.

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Enquête

Etat d'urgence pour la distribution indépendante u Films art et essai en berne, des surprises de plus en plus rares au box-office, concentration des entrées vers les œuvres les plus porteuses, c'est tout un pan de la diversité cinématographique qui est actuellement en grand danger au moment où une partie du public manque encore à l'appel. Face à ce constat alarmiste, les distributeurs indépendants affinent leur stratégie pour tenter d’assurer leur survie. H C'est un constat connu de tous et de plus en plus alarmant. Malgré une offre art et essai d'une richesse infinie, bon nombre de spectateurs peinent encore à revenir en salles. Les explications sont multiples : perte d'habitude après sept mois de fermeture des lieux culturels, inquiétudes face à la situation sanitaire, traumatismes à la suite de la disparition d'êtres chers infectés par

"First Cow" a bénéficié d'une campagne active de Condor Distribution sur Twitter.

le virus, contrainte du port du masque, préférence d’activités au grand air, prise de conscience d'une offre culturelle très forte sur les services VOD ou SVOD, dont ils se contenteraient désormais. Dans ce contexte, la distribution indépendante ressort profondément impactée. De nombreux de distributeurs voient leur activité remise en question : “La situation est complexe et si elle demeure ainsi, beaucoup d'entre nous ne tiendrons plus très longtemps. Au mieux deux à trois ans” s'alarme Éric Lagesse, président de Pyramide et coprésident du DIRE. En 2021, aucun de mes films n'a dépassé les 100 000 entrées. Certains auraient dû atteindre le double. J’ai perdu 45% de mon chiffre d’affaires lié à l'activité salle et 25% de mon activité globale, y compris les ventes internationales, le catalogue et

la vidéo. Mon but ne consiste même plus à réaliser un succès, mais à sauver mes films pour éviter de lourdes pertes financières. Cela ne peut plus durer. Surtout en investissant toujours autant de montants sous forme de minimums garantis et en dépensant toujours autant de frais d'édition.” Dès lors, une question primordiale se pose : si la baisse de la fréquentation s'avère plus structurelle que conjoncturelle et que le modèle économique du cinéma s'en trouve totalement transformé, on peut se demander comment évoluera l'activité des distributeurs indépendants. “La vérité, c'est que très peu d'alternatives s’offrent aux secteurs de la distribution et de l’exploitation, prévient Éric Lagesse. Il y aura toujours des histoires à raconter. Donc si les films ne performent plus en salles, les producteurs destineront leurs

projets aux plateformes ou à la télévision. Les acteurs tourneront dans ces projets. Les techniciens travailleront sur ces tournages. Mais le métier de distributeur sera toujours d'éditer des films pour les salles de cinéma. Si les producteurs et les créateurs se détournent de ce mode de diffusion, nous n’aurons pas d’alternative. Hormis disparaître ou devenir producteurs nousmêmes.” Un piège à éviter L’autre contrainte qui touche de plein fouet les distributeurs indépendants reste l'importance des frais d'édition et de sortie des films, et leur coût de fabrication. Les producteurs demandent toujours autant d'investissement en minimums garantis aux distributeurs qui ont pourtant vu leurs

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Enquête

« La situation est complexe et si elle demeure ainsi, beaucoup d’entre nous ne tiendrons plus très longtemps » Éric Lagesse, président de Pyramide et coprésident du DIRE

recettes baisser considérablement. Si alléger les line up pour réduire les frais semble judicieux, cela précipiterait la chute de certaines entreprises du secteur : “les films coûteront toujours aussi chers. Les producteurs ne baisseront jamais leurs salaires. Les agents artistiques ne négocieront jamais des contrats au rabais pour leurs talents au nom de la crise sanitaire. Nous serons donc toujours autant sollicités. Et si nous investissons dans moins de films, les producteurs ne renonceront pas pour autant à financer leurs œuvres et se tourneront vers d'autres partenaires. Quitte à renoncer à une exploitation en salles ! Il y aura alors toujours moins de films destinés au cinéma et de plus en plus aux plateformes”, alerte le président de Pyramide. Investir autrement Si la réduction d’acquisitions de films semble donc à éviter, la révision des investissements paraît néanmoins nécessaire. Surtout dans un marché toujours plus complexe. “Il nous faut acheter des films différents et penser à d’autres modèles d'exploitation afin d'assurer davantage de rentabilité à nos œuvres, avertit Nicolas Rihet, coprésident d'Alba Films. À titre d'exemple, en achetant des films français, nous bénéficions de dispositifs comme le fonds de soutien. Mais sur ces mêmes œuvres, nous n’avons le plus souvent que les droits d’exploitation en salles. Alors qu’en achetant des films internationaux, nous bénéficions de tous les mandats (salles, vidéo, VOD), et pour une longue période. De fait, si un de nos films étrangers subit un échec lors de son exploitation en salles,

devraient être, alors nous devrons réfléchir à des sorties plus allégées et revoir notre communication. Privilégier le numérique est essentiel mais nos spectateurs n'en sont pas tous de fervents usagers. Dès lors, nous ne pouvons pas nous permettre de renoncer à l'affichage du jour au lendemain” prévient Éric Lagesse.

son acquisition peut toujours être amortie ultérieurement.” Une solution astucieuse mais insatisfaisante pour les distributeurs indépendants qui tiennent à soutenir des œuvres françaises et à poursuivre leur collaboration avec des cinéastes français qu'ils ont accompagnés durant toute leur carrière. “Sur les productions locales, il faudrait que nous ayons plus de droits, notamment une part de coproduction ou des garanties sur d’autres mandats afin de couvrir une éventuelle non-récupération de nos frais d'édition et de nos minimums garantis. C’est ce qui a mis en difficulté plusieurs distributeurs indépendants au cours des dernières années : des MG conséquents, des frais d'édition colossaux, et tout cela pour très peu de droits” déplore Nicolas Rihet. Une refonte totale du mode de financement des films paraît improbable alors que la place du distributeur demeure centrale dans le montage financier des œuvres. À tel point que les producteurs s'appuient toujours sur ces partenaires. Trop peut-être ? “Ce qui est paradoxal, c'est que malgré nos difficultés et nos pertes de recettes sur l’exploitation des films, les producteurs nous demandent d’investir toujours plus d’argent dans le préfinancement des œuvres, regrette Etienne Ollagnier, coprésident du SDI. Nous sommes dans une équation absurde où avec des perspectives de recettes réduites de moitié, on nous demande parfois le double d'investissement. Même si le marché est différent, un film coûte toujours aussi cher. Alors avant d'imaginer un nouveau modèle de production, il nous faut d'abord réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour générer à nouveau des recettes suffisantes.” Concernant les budgets marketing pour la promotion de leurs films, les distributeurs indépendants tentent là aussi de réorienter leurs dépenses vers des supports de communication moins onéreux que les médias traditionnels. “Même si nous restons prudents dans nos dépenses de sorties, nous veillons à offrir la meilleure exposition à nos œuvres, en salles comme dans les médias. Mais si nos résultats demeurent inférieurs à ce qu'ils

Repenser le modèle d'exploitation C'est un sujet plus que sensible. Dans la nouvelle chronologie des médias, les salles demeurent des acteurs intouchables et privilégiés en conservant leur quatre mois d'exclusivité. Et pourtant, d'autres modèles d'exploitation des films ne seraient-ils pas envisageables et même bénéfiques aux acteurs les plus en difficulté de l'industrie ? Certaines œuvres fragiles ne mériteraient-elles pas de connaître une diffusion sur le digital bien en amont du terme de la fenêtre des quatre mois ? Une exception avec une diffusion à trois mois pour les films à moins de 100 000 entrées est-elle vraiment suffisante ? Moins de 50 000 entrées ne serait-il pas plus approprié ? “Cela nous aiderait tellement. Malgré leur qualité, certains films n'ont pas suffisamment accès aux salles et se retrouvent piégés dans une chronologie qui ne correspond absolument pas à la réalité du marché, prévient Nicolas Rihet. Si nous ne parvenons pas à faire performer nos films en salles, imaginez la difficulté de nos partenaires vidéos qui doivent les exploiter quatre mois plus tard. C’est une aberration. Les exploitants profitent de leur position dominante dans ce débat et refusent d'admettre que certaines de leurs revendications sont complètement obsolètes. Cette fenêtre ultra privilégiée de quatre mois pour les salles n'est plus acceptable. Dans de nombreux pays, elle est de 45 jours. J’ajoute qu’un rapport de la Cour des comptes a indiqué que 75% des aides ont été captées par les salles. Leur situation financière est incomparable avec la nôtre. Pour autant, on ne constate aucun changement d'état d'esprit dans leur programmation. Elles le font comme si la crise n'existait pas. Et nos difficultés n'en sont que renforcées.” Des propos aux-

Alba Films a obtenu ses meilleurs résultats grâce à des films de genre comme “Méandre” (70 000 entrées).

« Même si le marché est différent, un film coûte toujours aussi cher » Etienne Ollagnier, coprésident du SDI quels la FNCF n'a pas souhaité réagir. Privilégier les événements À l'heure actuelle, si des blockbusters comme Spider-Man : No Way Home, Mourir peut attendre ou Dune ont tous enregistrés des résultats quasi équivalents à ceux qu'ils auraient connu avant la crise sanitaire, la plupart des films art et essai ont pour leur part signé des résultats bien en-deçà de leur standard. Les films de cette catégorie qui ont davantage performé sont ceux qui ont brillé dans les festivals ou lors de cérémonies internationales, tels que The Father (586 834 entrées) et Nomadland (598 857 entrées), ou encore ceux qui possèdent une dimension cinématographique très riche (ampleur de la photographie, décors foisonnants) qui s'apprécie sur un grand écran. C’est notamment le cas d’Illusions Perdues qui a été vu par près de 900 000 cinéphiles ou encore La Panthère des Neiges qui vient de dépasser le demi-million d'entrées. Un constat qui permet de penser qu'avec l'essor des plateformes, la dimension événementielle d'une sortie au cinéma est encore plus incontournable. Une approche qui peut donc s'incarner par la découverte en exclusivité d'un film multi primé, d'une promesse de spectacles et d'émotions fortes, mais aussi par l'organisation de débats autour de films porteurs de sujets sociaux contemporains. De ce côté, la société Jour2Fête aura réussi avec Debout les femmes ou Bigger than us qui ont attiré respectivement 127 253 et 151 629 spectateurs. “Notre principale objectif est de reconquérir notre public, rappelle Etienne Ollagnier, président de la société. Des films en lien avec l'écologie, la politique ou les questions sociales nous permettent

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Enquête

« La situation est complexe et si elle demeure ainsi, beaucoup d’entre nous ne tiendrons plus très longtemps » Nicolas Rihet, coprésident d'Alba Films réussir les séances scolaires mais aussi › ded'organiser des événements spéciaux et

des débats avec les associations locales qui peuvent doper la fréquentation. Alors que des films de fiction plus traditionnels peinent aussi bien dans leur démarrage que dans leur tenue.” Un rajeunissement nécessaire Si le public adulte et senior peine encore à revenir massivement dans les salles, cela ne semble pas être le cas des plus jeunes spectateurs, pourtant très friands de nouvelles technologies et de consommation audiovisuelle sur les nouveaux supports de diffusion. Proposer un cinéma d'auteur différent et indépendant s'adressant à ce public demeure essentiel. Une stratégie pour laquelle a opté Amel Lacombe, présidente d'Eurozoom, il y a maintenant quinze ans et qui bénéficie de cette orientation éditoriale aujourd'hui. “De nombreux distributeurs indépendants ont toujours privilégié le cinéma d'auteur français pour leurs spectateurs abonnés à Télérama. C'est un système qui s'est construit avec la connivence du CNC, des salles et des festivals. Ce système marchait. Il ne marche plus. Le public de ces films n'est plus suffisamment présent aujourd'hui. Et il y a quinze ans, j'avais compris qu'il n'était pas éternel et qu'il était urgent de renouveler les spectateurs des salles art et essai qui sont désormais très heureuses d'accueillir des adolescents, des pré-adultes ou des jeunes adultes qui viennent y découvrir nos films d'animation japonais.”

La diversité des entreprises S'il semble presque inespéré de voir le marché retrouver un niveau digne de celui de 2019 où 213 millions d'entrées avaient été recensées, la conviction des distributeurs indépendants reste que la fréquentation ne pourra revenir à son meilleur niveau sans leur travail de prospection de pépites et de nouveaux auteurs. “La diversité, ce n'est pas seulement les films art et essai. Certains indépendants font aussi bien du cinéma d'auteur que du cinéma généraliste, français ou international, rappelle Nicolas Rihet. Le cinéma d'animation permet d'amener au marché d'autres propositions que celles des studios. Si des indépendants disparaissent, il ne restera plus que Disney et Universal sur le créneau de l'animation. Et même avec ces seuls acteurs majeurs, nous ne reviendrons jamais au niveau de fréquentation historique d'il y a trois ans. La diversité permet d'aller plus loin dans la performance.” Une diversité qui ne concerne pas seulement les œuvres diffusées en salles mais aussi les entreprises qui les distribuent, fortes de leur ligne éditoriale qui n'hésite pas à sortir des sentiers battus. “Il faut des sociétés qui prennent le risque de soutenir des nouveaux cinéastes dont les œuvres ne généreront pas nécessairement des entrées conséquentes à l'occasion de leurs premiers films. Cela a été le cas de Pedro Almodovar à ses débuts, rappelle Amel Lacombe. Et que dire de nos premiers résultats lorsque nous nous sommes lancés dans l'animation japonaise. Alors que nous touchons aujourd'hui un large et fidèle public. J'ajoute que les aides financières des institutions permettent de façonner un marché. Or jusqu'à présent, ces aides ont été concentrées sur les majorations de fonds de soutien pour les films français tandis que les distribu-

teurs indépendants de films étrangers n'ont rien touché”. Où sont les films français pour les plus jeunes ? Pour beaucoup de distributeurs, il est encore difficile de se projeter. “La situation change chaque semaine. On ignore où on va”, témoigne Mathieu Robinet, fondateur de Tandem, jeune société de distribution née “dans l'oeil du cyclone”, fin 2020. “Notre année 2021 a été convenable. Mais l'année qui arrive va être plus difficile, avec des aides beaucoup plus réduites”, confie le distributeur dont le nouveau film, Un Monde de Laura Wandel, est sorti le 26 janvier. “L'événementiel est censé être au cœur de notre activité. Or c'est impossible aujourd'hui. Nous venons de sortir un film sur le harcèlement scolaire, mais sans séance scolaire”. Mathieu Robinet demeure confiant suite au récent succès de Licorice Pizza de P.T. Anderson (Universal). “C’est la preuve que le public a des envies de cinéma. C'est dans les salles que les auteurs connaissent la consécration. Pas un seul cinéaste n'a tiré davantage de gloire sur une plateforme qu'en salle, et Spencer de Pablo Larrain (disponible sur Prime Video, ndlr) n’aura pas l’impact de Jacky”, poursuit le distributeur qui avait sorti le film du réalisateur chilien à l'époque où il était le directeur général de Bac Films. Néanmoins, Mathieu Robinet regrette certains choix de programmation des exploitants parisiens “qui donnent à certains films une exposition démesurée”. Des difficultés qui ont une répercussion sur les investissements. De ce point de vue, il confesse être plus prudent qu'auparavant sur ses acquisitions. “Une question demeure prioritaire : pourquoi un spectateur paierait 12€ pour voir tel film en salle ? Les films en langue étrangère sont

de plus en plus difficiles à vendre. Ce qui nous a amené à nous recentrer sur des films français.” De la même manière qu’Eurozoom, l’autre enjeu de Tandem est de toucher la nouvelle génération. “Autant il est essentiel de toucher un public plus jeune, autant il est difficile de trouver les projets qui correspondent à ce public. Le Dernier Voyage de Romain Quirot (sorti le 19 mai 2021, ndlr) a obtenu de bons résultats (89 636 entrées, ndlr) mais nous peinons à trouver des films de la même ambition”. Pour le dirigeant, si le jeune public déserte les salles, c'est qu'il ne se reconnaît pas dans l'offre proposée. “Les jeunes spectateurs veulent un cinéma d'auteur qui leur correspondent. Il y a un problème de financement du cinéma français, basé sur les apports des chaînes de télévisions, qui empêche de construire des projets avec des stars identifiés par le jeune public.” Une communication plus inclusive De son côté, Alexis Mas, président de Condor Distribution, a obtenu quelques succès grâce à des prises de risques “totalement dingues”, en particulier pour le film de Kelly Reichardt, First Cow, dont il a documenté les aventures de distribution dans un thread très remarqué sur Twitter. Cette communication incarnée, où le distributeur tweete de son compte personnel, permet, selon Alexis Mas, de toucher son public cible de trentenaires. “J'ai beaucoup personnifié le discours, car les nouvelles générations veulent de l'inclusion. Notre métier suscite de l'intérêt mais reste très peu connu. Ce qui nous contraint à inventer, à proposer des choses différentes, surtout face à un public plus rare et une offre de films trop importante”, analyse le dirigeant de Condor. Si le cinéma n'est pas l'acti-

Le documentaire “Bigger than us” (Jour2Fête) a bénéficié de nombreuses séances débats et scolaires .

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Enquête

principale de Star Invest France, › vité nouveau distributeur généraliste venu du monde de la finance, la crise n'a pas eu que des effets négatifs pour la société qui a pu acquérir des films sur lesquels ne se sont pas positionnés des distributeurs plus importants. “Ce qu’ils auraient pourtant certainement fait en situation normale”, affirme Gregory Ouaniche, directeur général pour qui les difficultés sont essentiellement circonstancielles. “Les spectateurs ont encore peur d’aller en salles, mais il faut rappeler que c’est un endroit safe”, insiste-t-il, appelant les exploitants à davantage communiquer dans ce sens. Pour Alexis Mas de Condor, la problématique est plus profonde. “Il faut sortir de la mono-dépendance aux séniors”, insiste le distributeur, qui confesse avoir vendu à Canal+ son seul film senior, The Goodbye de William Nicholson.

Des places très prisées Président de Destiny Films, Hervé Millet a conscience que sa société ne joue pas dans la même cour que les principaux distributeurs du marché, mais dont les décisions ont pourtant des répercussions directes sur ses activités. “Depuis la réouverture des salles, les gros films ont des plans de sorties de plus en plus importants, et les distributeurs imposent parfois un nombre minimum de séances aux exploitants. Ce qui, de fait, les empêche de programmer des films plus difficiles, même sur des séances uniques”, explique-t-il. Pour Jonathan Musset, président de Wayna Pitch, le fossé se creuse entre les films porteurs et les petits films. “Les salles continuent à prendre nos films, mais avec de moins en moins de séances. Ces œuvres mériteraient plus d'exposition”. Le distributeur prend l’exemple de La Jeune Fille et l'Araignée de Ramon et

Le jeune public demeure en manque de films français comme “Le Dernier Voyage” (Eurozoom).

Silvan Zürcher. “Ce film est sorti le 20 octobre avec un espace dans la presse qui correspondait à ce qu'il méritait”, dont une pleine page dans les Cahiers du Cinéma, de longs articles dans Le Monde et Libération. “Mais la combinaison des salles était catastrophique. Deux copies à Paris et à des horaires peu accessibles. Quand on apprend que certains distributeurs exigent un nombre minimum de séances, c'est scandaleux. Le CNC aurait dû interdire une telle pratique. Cela aurait simplifié les relations avec les exploitants.” Le distributeur éprouve aussi des difficultés à exister dans un marché avide de nouveautés. “Paradoxalement, il est difficile de faire exister un film dont on parle depuis des mois lorsqu’il sort enfin.” Malgré tout, Jonathan Musset préfère attendre pour pouvoir sortir les films au bon moment et pas dans l'urgence. “Mais les aides du CNC, qui nous ont permis de survivre, ont été octroyés en pourcentage des dépenses. Donc tout encourageait à sortir vite les films, quitte à les sacri-

fier”. Pour autant, pas question pour Wayna Pitch de resserrer son line up. “Au contraire, j'essaye de proposer plus de films. Si je réduis la voilure, je ne peux plus vivre de mon métier.” Alors, pour attirer un nouveau public, Jonathan Musset essaie de réfléchir à de nouveaux moyens pour communiquer avec peu de budget. Cela passe par un travail de création artistique sur les affiches, qui ne sont pas toujours dans les codes traditionnels des affiches de cinéma. Une proposition que l'on retrouve aussi chez Survivance. La société de distribution a par exemple fait appel à un dessinateur pour créer l'affiche de La Fièvre de Maya-Da Rin. “Elle a beaucoup été partagée sur les réseaux sociaux”, explique Guillaume Morel, co-fondateur de la société. Chez Wayna Pitch, on souhaite aller encore plus loin. Avec Années 20 d'Elisabeth Vogler, qui sortira le 27 avril, la société dévoilera prochainement un dispositif de communication original pour faire participer la communauté des specta-

“La jeune fille et l'araignée” (Wayna Pitch) a bénéficié d'une catastrophique combinaison de salles.

teurs, notamment en région. “Je crois beaucoup que les spectateurs sont lassés des publicités sur les réseaux sociaux. Il faut être inventif, trouver d’autres moyens”, poursuit le distributeur. Une marque comme un label Pour Survivance, “la difficulté est aussi d'attirer le public et les exploitants vers des cinéastes émergents, donc inconnus”, explique Guillaume Morel. “Vitalina Varela de Pedro Costa, sorti le 12 janvier, fonctionne plutôt bien, car Pedro Costa est un cinéaste déjà reconnu”. Le film a par ailleurs obtenu le Léopard d'Or à Locarno. “Mais pour un film comme L’Homme qui penche, documentaire sur le poète Thierry Metz par Marie-Violaine Brincart et Olivier Dury, c'est beaucoup plus compliqué. Le public et les salles veulent des valeurs sûres”. Guillaume Morel déplore ainsi le manque de prise de risques, même s'il remarque un nouveau public, plus jeune et de plus en plus présent, pour ces films exigeants. Enfin, une dernière question se pose : “Et si le nom du distributeur servait d'élément prescripteur ?” “Il nous faut développer une image de marque, répond Guillaume Morel. Bien que ce soit illusoire de ne fonctionner que là-dessus”. Mathieu Robinet souhaiterait lui aussi que Tandem puisse être un label pour le public. Alexis Mas entend à ce que Condor, particulièrement porté sur le cinéma d'auteur américain, puisse avoir une identité clairement identifiée. “Néanmoins, pour tenir la prise de risque, il est nécessaire de diversifier sa ligne éditoriale”, explique Alexis Mas. Pour Jonathan Musset, c'est un pari difficile mais nécessaire. “Aujourd’hui, Netflix fonctionne comme un label. De fait, en dépensant 100 000 € en affichage pour un film, ils font à la fois la promotion de leur plateforme et donc de tous leurs contenus. Quand un distributeur dépense la même somme, ce n'est que pour un film. C'est du oneshot. D'où notre difficulté de lutter et la nécessité de faire davantage identifier notre marque comme un label.” Nicolas Colle et Pierre Charpilloz

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Alors que le marché européen de la Berlinale s’ouvrira le 10 février dans une édition en ligne, le directeur de l’EFM évoque les avantages et les inconvénients d’un marché numérique ainsi que les films les plus attendus du Festival. Sans oublier d’évoquer le futur du second plus grand marché du film.

amont que pour un marché entièrement physique, car vous ne pourrez y rencontrer quelqu’un par hasard. En quoi cette édition 2022 de l’EFM diffèrera t-elle de l’année précédente ?

Pour votre première année en tant que directeur de l’EFM (European Film Market), vous avez dû faire face à la crise sanitaire. Etes-vous optimiste sur la poursuite des affaires dans ces conditions ?

Commencer mon mandat avec la Covid était en effet une difficulté à laquelle je ne m’attendais pas. Après le succès de l’édition en ligne de 2021 et les retours positifs des participants, nous bénéficions déjà d’un système stable que nous pouvons réutiliser, ajuster et améliorer sur certains points. De ce fait, je suis bien sûr confiant quant à la tenue d’un événement riche et intéressant pour nos participants. À quoi ressembleront le marché et le festival une fois la crise de la Covid terminée ? Pensez-vous qu’une forme hybride sera gardée ?

Tout le monde attend le retour des événements en présentiel. Avant de prendre la décision d’élaborer une nouvelle édition en ligne pour cette année, j’ai échangé avec beaucoup de prestataires qui tenaient vraiment à rencontrer leurs clients, leurs partenaires et leurs amis à Berlin. L’industrie du cinéma est un secteur d’interactions sociales, un événement en physique sera définitivement la norme après la Covid. Ceci dit, le numérique s’impose dans tous les secteurs, y compris celui du cinéma et des médias. De fait, l’EFM gardera probablement une offre numérique, mais dans le cadre d’un événement physique. Pensez-vous que la tenue d’un festival en présentiel puisse avantager les films en sélection ?

Le fait que le festival ait lieu en présentiel - avec les mesures appropriées - et le marché en distanciel, aidera les ventes des œuvres sur ledit marché. Le festival et le marché sont intimement liés. Le succès d’un film lors de sa présentation en compétition permettra de doper ses ventes auprès des acheteurs. Quels sont les avantages d’une édition numérique ? Et les inconvénients ?

L’édition en ligne a le mérite d’être plus abordable pour ceux ou celles qui n’auraient pas les moyens financiers de voyager à Berlin. Cela permet une économie aux professionnels qui peuvent néanmoins prendre part à l’événement. De même, cela permet aussi aux personnes dans des pays imposant des limitations de déplacements de participer.

Denis Ruh « L’EFM favorise l’innovation et le changement » Enfin, il y a des aspects durables, écologiques mais aussi économiques. Les désavantages sont assez évidents pour tous les professionnels qui rencontrent très peu de personnes. Un appel vidéo ne remplacera jamais un contact physique.

compétition. Certains sont déjà vendus sur plusieurs territoires mais d’autres conservent leurs droits et sont vendus et achetés à l’EFM. Je prévois que certains films comme The Line, d’Ursula Meier, et One year, one night, d’Isaki Lacuesta, vont créer du buzz. Je mentionnerai aussi Rabiye Kurnaz vs George W. Bush, d’Andreas Dresen. Concernant la section Rencontres, je suis curieux de voir si des films comme Sonne, de Kurdwin Ayub, ou Brother in every inch, d’Alexander Zolothukin, peuvent générer de l’enthousiasme. L’attrait du marché est généralement influencé par des facteurs imprévisibles. Je m’attends à découvrir de belles surprises.

Qu’est-ce qui différencie l’EFM des autres marchés du film ?

L’EFM est un des trois plus grands marchés de contenus audiovisuels au monde. En tant que premier marché de l’année, il sert de baromètre pour les mois à venir. Avec son planning important de conférences de haut-niveau, l’EFM n’est pas seulement un marché dynamique pour la distribution et la vente de films et de contenus audiovisuels, il favorise l’innovation et le changement.

Quels conseils donneriez-vous aux participants désireux de rendre l’EFM en ligne le plus profitable et intéressant possible pour les ventes ?

Selon vous, y a-t-il un film qui pourrait susciter un grand intérêt au marché de cette année ?

La plupar t de nos par ticipants connaissent déjà l’événement et ce que nous y faisons. Avec l’arrivée du digital, il est préférable de se préparer plus en

Étant donné que l’EFM et la Berlinale sont étroitement liés, nous suivons de près les films qui sont sélectionnés en

L’expérience digitale et numérique de l’année dernière fut positive. Jusqu’à 12 000 professionnels venus de 131 pays ont pris part quotidiennement aux différentes activités que nous avons proposées. Nous faisons tout notre possible pour fournir cette année encore les meilleures conditions possibles pour le déroulement de cette édition. Nous avons activement contacté les exposants et participants de l’édition de 2021 pour prendre en compte leurs critiques dans la conception de cette nouvelle édition. Nous avons restructuré les droits de gestion pour les visionnages en ligne et amélioré leur utilité pour les utilisateurs et les exposants. Un autre changement est la réorganisation de notre programme de conférences. Nous avons aussi introduit des “présentations Rough-Cut”, une sélection de documentaires encore en montage. Ce qui permet d’offrir un espace pour les réalisateurs afin qu’ils présentent leurs films, pitchs ou extraits aux acheteurs, programmateurs et agents de ventes. Pour avancer encore plus dans l’inclusion, la décision a été prise de développer la plateforme en ligne d’Inclusion Initiative, un programme visant à mettre en avant les professionnels du cinéma européens et du monde entier qui pourraient être sous-représentés. Avez-vous pour ambition d’autres événements de ce type afin de conserver cette dynamique ?

Nous nous sommes accordés avec plusieurs partenaires stratégiques le mois dernier afin de rendre nos conférences plus écologiques. Sans oublier notre association avec plusieurs autres festivals et évènements, comme avec Séries Mania à Lille, qui nous permettront d’organiser des débats sur la représentation et l’inclusion des professionnels en situation de handicap dans l’industrie de la série, devant et derrière la caméra. Le lancement de notre propre Podcast, Industry Insights, va également dans ce sens. Pouvez-vous nous dire à quoi ressemblera l’EFM 2023 ?

Nous prévoyons un événement physique avec quelques éléments en ligne qui sont devenus une partie intégrante du secteur et qui seront utilisés pour compléter notre expérience et notre offre en présentiel. Un besoin très important a été exprimé par tous nos partenaires pour un retour du marché en présentiel. Même cette année, nos espaces d’expositions étaient complets avant que nous renoncions à une édition physique. Propos recueillis par Rebecca Leffler

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une nouvelle fois, l'EFM a été contraint d'annuler son édition physique

Des ventes davantage impactées par l’état du marché que par le digital

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Depuis le début de la pandémie, nombreux sont les marchés à se tenir en digital. Avec quel impact pour les acheteurs et les vendeurs ? Malgré une crise sanitaire sans précédant, le cinéma français a su conserver toute sa place auprès des acheteurs du monde entier qui reste très friands de la diversité et de la richesse de notre production hexagonale. Tous se montrent encore curieux de découvrir les nouvelles pépites des producteurs français, mélodrames, comédies, thrillers, films familiaux ou sociaux. Pour autant, la tenue des marchés dans des éditions en ligne a quelque peu bouleversé la donne. En effet, l’impossibilité d’organiser des projections publiques impactent nécessairement le sentiment d’urgence qui permet ainsi de créer une émulation auprès des acheteurs, sommés de formuler des offres rapides et de surenchérir tout aussi rapidement. “Le fait de ne plus pouvoir montrer nos films sur un grand écran à des acheteurs ne nous permet plus de créer un véritable buzz auprès de ces derniers, explique Ramy Nahas, responsable des ventes internationales de SND. Les marchés en présentiel se déroulent sur quelques jours. Cela génère un sentiment d’urgence. Il est impératif de s’inscrire à une projection précise, à une heure précise, pour découvrir une œuvre précise. Ce qui n’est pas le cas sur un marché virtuel qui s’étale sur des semaines.” L’incertitude règne L’autre inconvénient d’un marché digital réside évidemment dans l’absence d’un bouche à oreille porteur comme en témoigne Charlotte Boucon d’Orange Studio : “Dans un marché en

présentiel, les acheteurs communiquent entre eux sur les coups de cœur qu’ils ont pu avoir. Le buzz se crée plus facilement. C’est impossible de retrouver cette effervescence lorsqu’ils sont tous chez eux, à ne communiquer qu’avec nous et à travers un écran d’ordinateur. Il n’y a plus de place pour un achat émotif.” Une absence de grand écran qui semble effectivement nuire à bon nombre de négociations : “lors d’une projection physique, les acheteurs ne regardent pas seulement l’écran, ils regardent les réactions de leurs confrères, ressentent l’enthousiasme de la salle” affirme Camille Neel du Pacte. Des découvertes totalement improvisées et opportunes sont également impossibles lors d’un marché digital : “quand on tient un stand, les acheteurs peuvent soudainement nous interpeller alors qu’ils n’avaient pas prévu de le faire. Une affiche peut susciter leur curiosité et les inciter à nous parler. Une démarche rendue également impossible par le numérique. Or l’imprévu contribue à la beauté de notre métier” rappelle Julia Schulte de France TV Distribution. Si ces nouvelles pratiques ne semblent pas faire totalement l’unanimité auprès de l’industrie, les ventes ne semblent pas nécessairement impactées par ce phénomène mais plutôt par l’état du marché. En effet, de nombreux distributeurs ayant accumulés tant de retard dans la sortie de leurs films en raison des fermetures successives des salles, beaucoup d’entre eux peinent encore à investir dans de nouvelles acquisitions. “L’incertitude règne. Dans ce contexte, on sent que les ventes se concentrent sur des films événements comme cela a pu nous arriver avec Kaamelott, explique Ramy Nahas (SND). Mais il est devenu plus difficile d’exporter des œuvres dites du milieu qui contribuent pourtant au rayonnement du cinéma français.” Nicolas Colle 2 février 2022 / Écran total n°1361

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Les vendeurs internationaux dévoilent leur line-up

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Focus sur cinq sociétés de ventes internationales qui dévoilent les titres qu’elles présenteront aux acheteurs lors du marché de la Berlinale.

France TV Distribution (Julia Schulte)

H C’est une belle exclusivité que les équipes de France Télévisions dévoileront aux acheteurs internationaux qui auront le privilège de découvrir les premières images d’À la belle étoile, un récit initiatique et d’intégration où un jeune garçon, Yazid, va peu à peu réaliser son rêve et remporter les championnats du monde de pâtisserie. Réalisé par Sébastien Tulard, le film est produit par Laurence Lascary (De l’autre côté du périph), dont la première production, L’Ascension, a fait le tour du monde. “C’est un film qui incarne merveilleusement la culture française à travers la pâtisserie mais aussi par sa démarche inclusive et l’universalité de son histoire, s’enthousiasme Julia Schulte, directrice des ventes internationales. Les acheteurs cherchent des films qui racontent des destins positifs mais sans artifices et qui peuvent toucher un large public”. Parmi les autres titres de France Télévisions, on retiendra l’adaptation du livre de Barbara Constantine, Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom, par Fabienne Berthaud qui a rebaptisé simplement son film Tom. Sortie prévue chez Haut et Court le 4 mai prochain. Présenté en compétition officielle à Saint-Jean-deLuz, le premier long métrage de Sylvie Audcoeur, Une mère, est un drame assez sombre où le personnage incarné par Karin Viard désire venger le meurtre de son fils en tendant un piège à son agresseur, avant de se rétracter à mesure qu’elle apprend à connaître ce dernier. “Malgré la noirceur apparente du propos, les acheteurs sont en demande d’histoires qui témoignent d’une certaine réalité sociale. Il n’y a pas que les comédies qui sont appréciées” explique Julia Schulte. Distribué par Memento, le film sortira le 23 mars. L’éducation et la mixité, également très porteuses à l’international, seront au cœur du film de Carine May et Hakim Zouhani, La cour des miracles. Enfin, Rue des Dames, de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey, sera une confrontation entre des personnages issus de deux milieux sociaux très opposés.

Le Pacte (Camille Neel)

H Le film qui constituera indéniablement le moteur de la société de Jean Labadie sur le marché berlinois sera le nouveau documentaire de Thierry Demaizière et Alban Teurlai, Allons enfants, qui sera d’ailleurs présenté en séance d’ouverture de la section

France Télévisions présentera “À la belle étoile”, la nouvelle production de Laurence Lascary (De l'autre côté du périph), aux acheteurs de l'EFM.

“Génération”. Le Pacte lancera aussi le film franco-grec de Christos Massalas, Broadway, coproduit par Blue Monday Productions. Sont également attendus l’histoire d’amour sur fond de film social, Les Meilleures, présenté au dernier Festival de Saint-Jean-de-Luz, mais aussi une œuvres d’ores et déjà diffusée dans les salles françaises : le nouveau long métrage d’Edouard Baer, Adieu Paris, précédemment lancé aux Rendez-Vous de Paris d’Unifrance. À l’affiche le 16 février prochain, le mélodrame de Fabien Gorgeart, La Vraie Famille, lauréat du prix du jury et de la meilleure actrice au Festival d’Angoulême, sera aussi présenté aux acheteurs. Coscénariste du multi récompensé Les Misérables, Giordano Gederlini signe un film noir, Entre la vie et la mort, porté par Antonio de la Torre, Marine Vacth et Olivier Gourmet.

d’ores et déjà été préacheté par de très nombreux territoires. Orange Studio présentera trois nouveaux projets. Tout d’abord, Les Femmes du Square, réalisé par Julien Rambaldi et produit par Les Films du Kiosque. “Une comédie feel good autour d’un sujet de société qui rappelle le cinéma d’Éric Tolédano et Olivier Nakache” explique Charlotte Boucon. Après sa farce politique Alice et le Maire, Nicolas Pariser se frotte au film d’aventure avec Le Parfum Vert, où il dirige Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste. Enfin, Rroû sera une histoire d’amitié entre une petite fille et son chaton. Le film est mis en scène par le réalisateur d’Aïlo, une odyssée en Laponie, Guillaume Maidatchevsky.

Pyramide (Lucero Garzon)

H Les équipes d’Éric Lagesse dévoileront aux acheteurs étrangers le thriller de Frédéric Videau, Selon la police, ainsi que le nouveau long métrage de Michel Lelclerc, Les goûts et les couleurs, dans lequel le cinéaste dirige Rebecca Marder, Félix Moati et Judith Chemla. Autre film français, celui de Diastème, Le monde d’hier, où le réalisateur signe un récit politique autour d’une campagne présidentielle avec Léa Drucker, Denis Podalydès, Benjamin Biolay et Alban Lenoir dans les rôles principaux. Pyramide lancera également les ventes des premiers longs métrages de Léopold Legrand, Le sixième enfant, avec Benjamin Lavergne et Sara Giraudeau, d’Eve Duchemin, Temps mort, avec Karim Leklou, et de Florent Gouëlou, Trois nuits par semaine, avec

Orange Studio (Charlotte Boucon)

H Le dernier Festival de la comédie de l’Alpe d’Huez aura été un bon cru pour Orange Studio qui a vu la comédie familiale On sourit pour la photo remporter le prix du jury. De bonne augure avant de présenter le film aux “Market Premières” de l’EFM. Y sera également dévoilé le nouveau film de Christophe Offenstein, Canailles, avec François Cluzet, Doria Tillier et José Garcia. En revanche, si une projection de Qu’est ce qu’on a tous fait au Bon Dieu était bien prévue, la tenue d’un marché en ligne a contraint le groupe à revoir ses plans. Ce nouvel opus sur la Famille Verneuil a

Pablo Pauly et Hafsia Herzi. Sans oublier une coproduction allemande-israélienne, More than I deserve, de Pini Tavger, et un film grec, Dodo, de Panos H. Koutras.

SND (Ramy Nahas)

H Après Délicieux, la filiale de M6 poursuit sa collaboration avec Eric Besnard à l’occasion de son nouveau long métrage, Un grand ami, porté par Grégory Gadebois, Lambert Wilson et Marie Gillain. Le projet sera présenté via son script aux acheteurs qui découvriront les premières images lors du prochain marché cannois. C’est également ce procédé qui sera mis en place pour la présentation de la suite des Vieux Fourneaux, toujours porté par Pierre Richard et Eddy Mitchell, mais où Bernard le Coq remplace Roland Giraud. Les acheteurs pourront bien découvrir les premières images de l’adaptation de la bande dessinée La Page Blanche de Pénélope Bagieu par Murielle Magellan, avec Sara Giraudeau, Pierre Deladonchamps et Grégoire Ludig. Le “Market Première” accueillera le thriller de Jérôme Salle, Kompromat, avec Gilles Lellouche et Joanna Kulig. Le film a d’ores et déjà été vendu en Allemagnes, en Italie, au Bénélux, en Espagne, en Suisse et en Pologne. Seront également dévoilés deux comédies primées à l’Alpe d’Huez, Jumeaux mais pas trop et Irréductible, ainsi que l’adaptation de Maigret par Patrice Leconte et dans laquelle Gérard Depardieu incarne le commissaire de police. Nicolas Colle

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A la fois présentateur d’Enquête Exclusive sur M6 depuis 2005 et producteur de documentaires à travers sa société Ligne de Front, Bernard de La Villardière dirige également le média web Neo, lancé en novembre 2020 avec quatre associés (Stéphane Simon, Sami Biasoni, Anne-Henri de Gestas et Louis Perrin). A travers différents formats vidéos proposés sur les réseaux sociaux, allant de l’interview en studio face caméra au reportage, Neo se veut être le relai des histoires positives et initiatives inspirantes. En plus des 25 personnes - dont 15 journalistes - qui travaillent à Paris, la marque fait appel à des prestataires dans les régions pour proposer des contenus ancrés dans les territoires et proches des Français. En parallèle, Bernard de La Villardière poursuit le développement de Ligne de Front, à travers une filiale fiction, pilotée par sa fille Caroline de Jenlis, qui compte trois projets de séries. Neo a récemment fêté son premier anniversaire, quel bilan faitesvous de cette année ?

Il est excellent puisqu’on est au-dessus de nos prévisions. On a enregistré un chiffre d’affaires qui dépasse les objectifs, grâce aux contenus sponsorisés par des marques et aux revenus publicitaires via Facebook.On a entre 40 et 45 millions de vues par mois sur Facebook, Twitter, TikTok et Instagram, et on cumule 450 millions de vues depuis le lancement. La courbe du nombre d’abonnés est exponentielle car notre marque commence à être identifiée comme le média du savoir-faire français, de l’enracinement, du patrimoine et de l’histoire. On vient de dépasser les 10 millions de vues sur une vidéo, le portrait de Martin, un jeune ébéniste de 15 ans. Quel est le public type de vos vidéos ?

Il est conforme à la répartition géographique de la population française. On a plus de vues en Ile-de-France car c'est la région la plus peuplée, mais il n’y a pas de surreprésentation d’une région sur l’autre. Comme nous sommes le média des territoires et du patrimonial, on pouvait s’attendre à avoir un public un peu âgé, mais en fait on a un public très jeune, qui est conforme à l’audience habituelle sur la toile. On a un public entre 15 et 35 ans, qui va jusqu’à 45-50 ans sur Facebook. Et d’ailleurs, à rebours du jeunisme de certains médias, on a réalisé une série de vidéos sur les centenaires et ça a très bien marché, notamment chez les jeunes. Preuve que les jeunes regardent volontiers des histoires qui concernent des séniors. 80% de notre audience provient de Facebook, et la deuxième source est Instagram. Au début, on mettait toutes nos vidéos sur tous les supports mais aujourd’hui on choisit en

Bernard de La Villardière « Le documentaire à la française n’a pas d’équivalent » lité immédiate. Pour la présidentielle, nous allons sans doute interviewer les candidats, mais ce sera plutôt sur leur rapport à la France, ce qu’ils aiment dans le pays, leur destination ou plat préféré. Nous avons une approche positive de l’information, et nous sommes l’un des médias en ligne qui a le plus d’interactions positives sur les réseaux sociaux. C’est très précieux dans notre relation avec les marques. Nos concurrents existent depuis quelques années et nous dépassons déjà leurs performances sur certains critères.

fonction de la nature de la vidéo. Les sujets magazine ou reportage vont sur Facebook mais les vidéos art de vivre, ou des témoignages touchant à l’intime, marchent plutôt sur Instagram. Comment parvenez-vous à vous différencier des autres médias vidéos présents sur les réseaux sociaux comme Brut, Konbini ou Loopsider ?

Nous sommes sur une offre éditoriale originale. Nous évitons tous les sujets politiques ou inspirés de l’actua-

Est-ce que Neo gagne de l’argent ?

Nous ne sommes pas encore rentables mais on devrait le devenir dans les mois qui viennent. Les marques viennent nous voir car notre univers les intéresse. Notre service data permet d’avoir un retour sur la manière dont les vidéos sont consommées, le temps de visionnage, et le profil des gens qui les regarde. Nous avons affiné des outils qui permettent de recueillir des informations très précises. Quels sont les objectifs de développement ?

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La vidéo “Le portrait de Martin, un jeune ébéniste de 15 ans”, a dépassé les 10 millions de vues.

Neo est une plateforme de contenus vidéo mais veut devenir une marque à part entière : la marque des territoires. L’ère Macron a été marquée par une forte tendance au jacobinisme, on a snobé les régions. Aujourd’hui c’est l’inverse, la crise des gilets jaunes étant passée par là. On a compris que si on veut transformer ce pays, ce serait par et à travers les territoires, en écoutant davantage les gens en régions. Neo a un rôle à jouer en matière de communication, de conseil, de valorisation de ces territoires. En organisant peut-être des événements, des salons, en faisant du conseil auprès des municipalités, ou en s'associant avec la presse régionale comme on l’a déjà fait avec le quotidien Sud Ouest. Votre société de production Ligne de Front existe depuis 17 ans, quel regard portez-vous sur l'évolution du documentaire audiovisuel sur cette période ?

Je voulais faire du documentaire de création, et en même temps j’avais vraiment le sentiment que la forme d’écriture un peu classique, avec un minimum de commentaire, avec la mise en avant de la sensibilité de l’auteur, de son parcours, allait peu à peu décliner au profit de l’écriture magazine, plus journalistique, un peu plus distante. Et cela s’est confirmé dans les faits. Quand on regarde les documentaires sur les chaînes comme France 5 ou Arte, on se rend compte que la manière de raconter est de plus en plus pédagogique et chronologique. Je trouve qu'Arte a fait un gros chemin par rapport à il y a 15 ans. C’est une chaîne qui s’applique à devenir accessible à tous et à rendre la culture attrayante même pour des gens qui n'ont pas "bac+5". Et je trouve cela réconfortant. Le documentaire à la française reste quand même

Caroline de Jenlis, productrice chez Palermo Production.

un exercice, un style, un regard sur le monde qui n’a pas d’équivalent. Je le vois avec Enquête Exclusive. On vient de diffuser un numéro sur le Bengladesh, je connais peu de chaînes comme M6, qui consacrent une deuxième partie de soirée au Bangladesh un dimanche soir, avec un résultat d'audience considérable, notamment auprès des jeunes.

pour Arte de temps en temps. On a par exemple produit le documentaire Eric Zemmour, le dynamiteur pour CNews et C8, et on proposera prochainement, sur Planète+, une série documentaire sur les marins-pompiers de Marseille. Et on a développé un département corporate qui fait des films d’entreprise, pour le groupe EDF notamment.

Les documentaires télé trouvent désormais une deuxième vie sur les réseaux sociaux, notamment sur YouTube. Ligne de Front pourrait-t-elle y lancer sa chaîne ?

Que pensez-vous du projet de fusion de M6 et TF1 ?

Je peux difficilement exprimer un avis car j’ai une double casquette, à la fois de producteur indépendant et de présentateur, rédacteur en chef d’une émission sur M6. Mais j’aime bien la nouveauté et les changements, donc si ça devait se faire, je m'en féliciterai car cela renforcerait le paysage audiovisuel français face aux acteurs internationaux.

On travaille déjà avec un opérateur qui s’appelle W4tch TV, spécialisé dans le retraitement de documentaires qu’ils découpent et diffusent sur les réseaux sociaux. Mais on songe aussi à des développements sur le net en tant que producteur. On réfléchit en effet à créer des chaînes pour mettre notre catalogue sur les réseaux sociaux.

Avec le mouvement de concentration généralisé qui traverse la production audiovisuelle, avez-vous déjà songé à vendre Ligne de Front ?

Votre société a une relation privilégiée avec M6...

J’ai fondé Ligne de Front à l’époque où je présentais encore Zone Interdite sur M6, afin de préparer l’avenir. Je venais de dépasser la quarantaine et me disais que ma carrière de présentateur allait peut-être se terminer en raison de mon grand âge ! Ensuite on a créé Enquête exclusive avec M6 et avec Ligne de Front, je suis devenu producteur de 10 à 12 numéros de l’émission parmi la quarantaine diffusée chaque année. On produit aussi Dossier Tabou en prime time, avec récemment une émission sur la face noire des énergies vertes. M6 est aujourd’hui notre premier client mais on travaille aussi pour Canal+, pour RMC Découverte, et

J’ai eu des approches, mais ce n'est pas dans ma philosophie aujourd’hui. J’aime bien ma liberté. Ligne de Front est actionnaire aujourd’hui de Neo, et je suis plutôt dans une perspective de transmission et de développement. Et après mes enfants décideront. C’est une aventure personnelle, familiale et pas une aventure capitalistique. On ne fait pas fortune dans la production audiovisuelle de documentaire ! Et donc la fiction s’inscrit dans cette perspective de développement ?

Comme elle s’inspire de plus en plus de la réalité, c’est assez naturel. On a créé une filiale qui s’appelle Palermo Produc-

tion, et on a trois projets de séries dans les cartons, dont un qui s’appelle War Hotel (6x52’), auquel on croit beaucoup et pour lequel on a trouvé un partenaire de développement important. C’est un thriller, tourné en anglais, qui se passe dans les hôtels de guerre à travers le monde, ces lieux où se retrouvent tous les diplomates, médecins humanitaires etc. La série est écrite par un scénariste britannique, d’après une idée de Laurent Herbiet et Jean-Paul Mari, qui a longtemps été grand reporter au Nouvel Obs. C’est une série qui s’adapte très bien à une coproduction internationale. Egalement en développement Resurrections (6x52’), qui est actuellement en lecture chez Disney+. C’est l’adaptation du roman Le Silence des Vivants de Jacques Baudouin (Robert Laffont), l'histoire d'un ancien soldat de la DGSE qui s’est retiré dans un monastère après une mission éprouvante en République démocratique du Congo. Il va reprendre du service pour sauver la femme qu’il a aimé. Et puis nous développons La Maison des oiseaux, qui est l’adaptation d’un roman italien écrite et réalisée par Giacomo Battiato. Il a notamlment réalisé la série Le Nom de la Rose, diffusée sur OCS. Il s’agit d’un huis clos qui se déroule dans un palais transformé en prison secrète durant la Terreur à Paris. Des hommes et des femmes de toutes les conditions sont contraints à une cohabitation forcée alors que tout autour rôde la mort. On a obtenu, sur ce projet comme sur War Hotel, une aide du CNC. Notre actualité immédiate concerne un film pour le cinéma, Almamula, avec Tu Vas Voir Productions, écrit et réalisé par Juan Sebastian Torales, dont le tournage démarre en Argentine le 7 mars. Propos recueillis par Damien Choppin

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Télévision

Les patrons de l'audiovisuel français plaident pour des acteurs forts face aux Américains

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Dans le cadre de la commission d’enquête sur la concentration des médias, les sénateurs reçoivent depuis début janvier les dirigeants et actionnaires des principaux groupes de l’audiovisuel français. Avec en toile de fond le projet de fusion TF1/M6, les diffuseurs et les producteurs ont rappelé l’importance d’avoir des acteurs tricolores forts pour faire rayonner la culture française face à la concurrence des géants américains de la tech et des médias. Mais pas selon les mêmes termes, chacun défendant ses intérêts. Morceaux choisis des deux dernières semaines d’auditions.

( “La question de la concentration pose selon moi deux problèmes : celui du pluralisme et celui de la diversité culturelle, dans un contexte de dérèglement médiatique où la privatisation du service public revient sur la table. Il s'agit pour moi d'un débat d'un autre siècle, qui voudrait qu'on passe d'un monopole public dans les années 1980 à une forme de monopole privé dans les années 2020 et au-delà. Les médias nationaux restent et vont rester longtemps les principaux financeurs de la création française. Le top 10 des géants de la tech représente trente fois la valeur des 66 médias publics européens, c'est vous dire le poids de ces médias globaux. On peut disserter sur le fait qu'il faudrait plus ou moins d'acteurs en France, mais le vrai sujet, c'est que nous avons besoin de nous armer face à ces oligopoles. Ils sont une force politique très importante, on le voit aujourd'hui à Bruxelles, et bien sûr technologique puisque tous les terminaux comme les algorithmes sont non européens. Cette situation nous fragilise à un moment où nous subissons des baisses budgétaires et une forme de tension sur le marché de la publicité, qui représente environ 15% de notre budget. Les acteurs

européens, privés comme publics, doivent se renforcer pour faire face à cela. Si TF1 et M6 pensent devoir fusionner pour rester en bonne santé, c'est important qu'ils le fassent. Nous avons besoin d'avoir des concurrents privés en bonne santé, car si demain ils se délitaient, c'est tout le média TV qui tomberait et nous avec.” Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions.

le marché de la vidéo dans le monde. Notre groupe est le seul et unique fleuron européen indépendant. Ce contexte nous a motivé. Nous avons l’ambition de proposer une offre complémentaire autour de la culture française et européenne. Mais nous ne jouons pas avec les mêmes règles. C’est un sujet sur lequel je reviens inlassablement : notre incapacité à détenir des droits audiovisuels. Nous finançons entre 80 et 90% de fictions et n’en détenons pas les droits. On se retrouve dans une situation où Versailles est un Netflix Original aux Etats-Unis alors que nous ne pouvons pas exploiter la série. Il ne s’agit pas pour nous battre Netflix ou Amazon mais de coexister, de trouver un modèle alternatif qui pérennise Canal+ et ses investissements. Cela passe par la nécessité d’atteindre une taille critique et de se développer à l’international. On est à peine à l’équilibre en France. On ne peut pas dire que le marché domestique soit attractif.” Maxime Saada, président du directoire de Canal+.

( “Le cadre qui entoure la concentration des médias, la loi de 1986, date d'une époque où il existait une certaine rareté des médias. A l'inverse, nous nous trouvons aujourd'hui dans un monde de profusion où il n'y a jamais eu autant de chaînes de télévisions, de plateformes vidéo, etc. Les lieux de tension, y compris en termes de pluralisme et de diversité, se sont déplacés aux deux extrêmes de la chaîne de valeur. Évoquer la concentration en 2022, c'est aussi s'assurer de la diversité des modèles économiques pour chaque média. Avoir d'un côté un service public fort et de l'autre des acteurs privés qui se financent par la publicité ou par l'abonnement. Le danger viendrait qu'il n'y ait plus qu'un seul acteur publicitaire ou par abonnement. Ce gigantisme peut avoir des conséquences graves comme la mondialisation des marchés, qui peut provoquer un effet d'éviction par rapport aux créateurs aujourd'hui, et peut-être par rapport à l'information demain. L'autre danger, c'est la standardisation des offres, que l'on voit arriver alors même que la création naît de la prise de risque, des premières œuvres...” Bruno Patino, président du directoire d'Arte France.

“Salto a de très bonnes équipes, et c’est une association qui a très bien marché avec France Télévisions et TF1, mais il est très difficile de faire société com-

(

( “Aujourd’hui les plateformes américaines dominent et leur taille permet d’investir massivement. Leur argent est utilisé pour verrouiller l’accès aux talents et aux propriétés intellectuelles. Six acteurs américains se partagent aujourd’hui

mune quand nous sommes concurrents. L’Autorité de la concurrence nous a imposé des règles très difficiles de fonctionnement et aucune plateforme concurrente n’a ces contraintes. Le streaming est une des raisons du projet de fusion avec TF1. Nous serons alors plus libres pour avoir une stratégie plus forte et développer Salto. Le marché de la publicité télé n’augmente pas depuis 10 ans. Pendant ce temps, le digital est devenu le premier média français. Aujourd’hui, nous avons les mêmes annonceurs et souvent les mêmes publicités que sur Facebook, Instagram, ou TikTok. Nous devons aller plus loin pour nous adapter, et nous regrouper pour être plus forts. Nous agissons pour que les recettes du streaming compensent les pertes du linéaires. La concentration de nos moyens en France, qui est un petit marché à l’international, nous permettra de rivaliser avec les plateformes à l’échelle locale.” Nicolas de Tavernost, président-directeur général de M6:

( “L'exportation de la production française passe plus par les producteurs que les diffuseurs. Si on veut faire rayonner la France du contenu dans le monde, il faut le faire avec les producteurs. La concentration des diffuseurs pourrait affaiblir les producteurs. Aucun de nous [avec Pascal Breton de Federation et Pierre-Antoine Capton de Mediawan, ndlr] n’est contre la fusion TF1-M6 mais il faut qu’elle soit mesurée. Quand on a une opération de concentration, il faut qu’il y ait une situation exceptionnelle, moi je ne l’ai pas vu cette situation exceptionnelle, TF1 et M6 sont deux groupes qui vont bien. Si nos clients vont très bien, on est très heureux, mais ça ne peut pas être à nos dépens. Si la fusion se fait, il y aura un vrai duopole, sur la télévision gratuite, avec un seul groupe dans le privé qui représenterait 90% des achats de programmes.” Stéphane Courbit, président de Banijay Group.

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Filmo TV devient Filmo et dépoussière son image

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Présente sur le marché français de la SVOD depuis 2009, la plateforme de Wild Bunch change de nom pour élargir son public et propose désormais des films exclusifs.

des médias. “On espère pouvoir bénéficier des nouvelles fenêtres dans la limite des droits disponibles”, précise Estelle Bringer. La plateforme pourra diffuser des films 17 mois après leur sortie en salles contre 36 mois jusqu’à présent. “Se pose cependant la question du coût d’acquisition et de la gymnastique des fenêtres.” Les plateformes devant désormais retirer les films de leur catalogue au moment de leur première diffusion télé en clair. “Cela va avoir un impact sur la disponibilité des titres, il y a un travail à faire avec les ayants droits”, prévient la dirigeante. Comment se dif férencier des a u t re s p l a te fo r m e s c i n é p h i l e s , comme Mubi ou La Cinetek ? “Notre positionnement se veut un peu plus ouvert, avec une cinéphilie pour tous, moins fermée et niche que Mubi par exemple”, répond Estelle Bringer. “On propose aussi bien des films de patrimoine que des titres populaires et des succès primés, avec aussi du blockbuster.” Ainsi Filmo propose par exemple Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez, Nikita de Luc Besson et des films de Jacques Demy. Les films sont sélectionnés et mis en avant par les équipes éditoriales de Filmo, et la plateforme travaille avec une cinquantaine de journalistes et experts pour contextualiser le catalogue. Enfin, Filmo mise aussi, comme les autres plateformes et comme Canal+, sur les films exclusifs, qui n’ont pas eu d’exploitation en salles. Elle prévoit d’en sortir un par mois. Le premier, High Ground, un film australien avec l’acteur Simon Baker (star de la série Mentalist), est déjà disponible. Viendra prochainement Verdict, du philippin Raymund Ribay Gutierrez, qui sera accompagné d’un cycle sur le cinéma des Philippines.

Du changement chez l’un des pionniers de la SVOD en France. Lancée en 2009, Filmo TV est devenue en décembre dernier Filmo, et entend élargir son public, pour toucher les cinéphiles plus jeunes. “La connotation TV n’était plus très actuelle. On est pas du tout un service de télé et on veut s’ouvrir sur d'autres écrans”, justifie Estelle Bringer, directrice déléguée de Filmo, à la tête de la filiale de Wild Bunch depuis le printemps 2021. En plus de son site web et de son application mobile, Filmo est accessible sur PlayStation, sur les box des opérateurs internet, et en option sur les plateformes Molotov et Prime Video. Le service reste discret sur son nombre d’abonnés, mais indique que son public est plutôt mature, au dessus de 40-45 ans, et regarde majoritairement les contenus à travers le décodeur de leur box internet. “Notre objectif est d’aller chercher les 25 ans et plus”, explique Estelle Bringer. Pour cela, la plateforme a rénové son interface il y a trois mois, et modifié sa ligne éditoriale. “C’est un repositionnement du service, pas radical, plutôt un élargissement éditorial. Avant, nous étions plutôt connus pour notre cinéma de catalogue. Maintenant, on s’élargit vers une cinéphilie contemporaine, plus de films récents.” Ainsi, Filmo - qui est par ailleurs aussi active dans la VOD à l’acte - a enrichi ces derniers mois son catalogue avec des sorties récentes, dans le cadre de l’ancienne chronologie

Damien Choppin

“High Ground”, de Stephen Maxwell Johnson, est sorti en exclusivité sur Filmo

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Procirep

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Le 8 février, la Procirep, la Société des producteurs de cinéma et de télévision, organisera au Trianon (Paris XVIIIème) la 27ème édition de son Prix du producteur français de télévision, qui sera retransmise sur les réseaux sociaux. Quinze structures sont en lice : quatre dans la catégorie animation, six dans la catégorie documentaire et cinq dans la catégorie fiction. Bien qu’elle se déroule en cette année 2022, les lauréats seront considérés comme les gagnants de l’année 2021. Avant la cérémonie, auront lieu, aussi au Trianon, les Rencontres de la production, pilotées par la Coordination inter-syndicale de l’audiovisuel (Cisa), qui seront visibles sur les réseaux sociaux et sur le replay de Public Sénat. Et, durant la cérémonie, seront également remis les 18èmes Prix UniFrance de l’export audiovisuel. Cyrille Perez, producteur (13 Prods) et président de la Commission télévision de la Procirep, détaille le programme de ce 8 février et fait le point sur plusieurs sujets.

Dates clés 2004 : fonde la société Treize au Sud, avec son frère, Gilles Perez 2007 : lauréat du Prix du Jeune producteur TV de la Procirep 2010 : reprend la société 13 Production, qui devient 13 Productions 2013 : Obtention du CAP pâtissier en candidat libre 2021-2022 : président de la Commission télévision de la Procirep

et les producteurs ont donc mis l’accent sur le développement de nouveaux projets. En parallèle, nos aides aux actions d’intérêts collectifs, que perçoivent notamment les festivals, ont été maintenues pour les manifestations qui ont été annulées ou qui ont basculé sur le numérique. Et nous réitérerons cette initiative pour les festivals qui pourraient de nouveau être confrontés à ces obligations d’annuler ou de se tenir en ligne. Plus globalement, il est à noter que, en 2021, dans le cadre des aides à la création, la Procirep et l’Angoa ont apporté 7,2 M€ à la production audiovisuelle. Le montant des aides aux actions d’intérêt collectif de la Procirep s’est élevé à 922 000 €.

Comment sera orchestrée cette 27ème édition ?

Elle débutera à 19 h 30 avec la remise des Prix Export d’UniFrance, puis la Procirep décernera les Prix du producteur français de télévision. Cette 27e édition sera précédée des Rencontres de la production, conduites par la Cisa, qui auront lieu le jour même, à 16 h 30. Elles auront pour thème : “La production indépendante au cœur de la révolution audiovisuelle”. Lors de ces rencontres, des producteurs et des personnalités prendront la parole autour de deux aspects cruciaux : d’une part, la situation de la production française dans un marché mondialisé, et, d’autre part, les moyens alloués au service public. Que ce soient les rencontres ou la cérémonie, tout se déroulera au Trianon, tout en étant diffusé en direct sur nos réseaux sociaux, et les rencontres seront donc aussi accessibles via le replay de Public Sénat. Au Trianon, nous serons en mesure d’accueillir un public large de professionnels, mais, bien évidemment, dans des conditions sanitaires strictes. A ce titre, il n’y aura pas de cocktail. Malgré cette configuration, nous avions à cœur de maintenir l’événement en présentiel, car nous avons tous besoin de nous retrouver ! On ne le dit pas assez, mais ce Prix est l’un des rares à récompenser le travail de sociétés de production…

En effet. Et c’est important de reconnaître le parcours de ces structures car, produire, c’est prendre des risques en permanence et c’est accompagner un auteur, l’aider à développer et à aboutir son projet dans les meilleures conditions. Le Prix du producteur français de télévision de la Procirep a une vraie résonnance : il permet à des sociétés de mieux se faire connaître des diffuseurs et des créateurs et, à l’étranger, de susciter la curiosité de partenaires potentiels.

Cyrille Perez « Produire, c’est prendre des risques en permanence » et metteur en scène Charles Berling qui sera en charge, le 8 février, juste avant la cérémonie, de choisir les lauréats. Dans ce jury, dont je fais partie, on trouve, tous les ans, aux côtés des gagnants de l’année précédente, des représentants de tous les métiers de l’audiovisuel.

Pouvez-vous rappeler comment s’opère la sélection ?

Pour cette 27ème édition, étaient éligibles les sociétés de production qui avaient bénéficié d’une aide à la création de la Commission télévision de la Procirep en 2020 ou 2021, que ce soit en animation, en documentaire ou en fiction, soit environ 350 sociétés. Le 30 novembre 2021, un comité, réunissant différents acteurs de l’audiovisuel, a retenu les quinze structures qui seraient en lice. Quand on observe la sélection, il est frappant de voir à quel point elle est le reflet de la diversité de la production indépendante française. Quel que soit le genre dans lequel ces sociétés s’illustrent, on constate que toutes portent des œuvres fortes, qui trouvent leur place sur le marché international. Et elles collaborent aussi bien avec les diffuseurs traditionnels que ceux du numérique. C’est un jury présidé par l’acteur

La Procirep a réagi très vite pour soutenir le secteur quand la pandémie s’est déclenchée. Où en êtes-vous aujourd'hui ?

Dès mars 2020, nous avons décidé de verser nos aides à la création dans un délai beaucoup plus court, soit dix jours après un passage en commission. Cela est toujours le cas aujourd’hui. Il faut savoir que, depuis deux ans, nous recevons chaque année 10 % à 15 % de dossiers en plus. C’est un des effets de la crise : avec les différentes restrictions, il y a eu des reports ou des annulations de tournages,

Quels critères la Commission TV choisit-elle pou aider un projet ?

Nous en prenons en compte trois : le point de vue de l’auteur-réalisateur, la capacité du producteur à bien défendre le projet et une rémunération décente de l’auteur-réalisateur. En termes éditorial, nous sommes ouverts à toutes les écritures. Comment se porte la production indépendante ?

Les producteurs composent avec la crise et ce n’est pas simple. En fiction, le temps de tournage d’un épisode d’une série a progressé de 10 % à 20 %. Cela s’explique par la logistique à mettre en place pour protéger l'équipe contre le virus. Toutefois, cela entraîne un surcoût que ni le CNC ni les diffuseurs ne prennent en compte. En documentaire, genre qui a le plus souffert de la crise, il y a encore des pays où on ne peut pas tourner, des projets qui sont à l’arrêt... Des sociétés sont contraintes de produire moins de films, d’autres n’ont pas vu leurs œuvres diffusées en 2021 et vont donc voir leur compte automatique au CNC s’amoindrir. Dans trois à quatre ans, certaines pourraient disparaître si rien n’est fait. Quant au domaine de l’animation, s’il est vrai que la production a pu se poursuivre sans difficultés majeures, il est quand même important de souligner que c’est un genre où les collaborations avec l’international sont capitales. Or, ne pas pouvoir se déplacer facilement pour rencontrer les partenaires étrangers, cela ralentit l’avancée des projets. Propos recueillis par Lucas Fillon.

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Procirep

Quel avenir pour la production audiovisuelle française ? Pour cette 27ème édition du Prix du producteur français de télévision de la Procirep, Ecran total a demandé aux 29 producteurs et productrices en lice, représentant 15 structures, de donner, pour leurs champs respectifs, leur vision de l’évolution de la production audiovisuelle française pour les cinq ans à venir.

l’appel d’air attendu en production. Et il reste tout (ou presque) à inventer côté cinéma, notamment au CNC, si l’on souhaite, politiquement, faire du long métrage d’animation un étendard français au même titre que les séries. Côté contenus, l’engouement ressenti pour l’animation adulte se confirmeelle est pour l’instant soutenue de loin par quelques plateformes. On espère convaincre les diffuseurs traditionnels de la pertinence de nous accompagner sur ce secteur en pleine évolution.

intérêt à renforcer les dispositifs publics existants (CNC, régions, crédits d’impôt) qui ont prouvé leur vertu et qui font du secteur l’un des principaux acteurs à l’échelle mondiale. Il est important surtout de revoir urgemment les accords signés par l’Arcom avec les plateformes en dépit du bon sens et au mépris des discussions bien avancées avec les syndicats de producteurs, qui réduisent à peau de chagrin leurs obligations dans l’animation et qui pourraient avoir un impact négatif dans les années à venir au lieu de

Lionel Fages et Majid Loukil (Cube Creative Productions)

Nicolas Schmerkin (Autour de Minuit)

Animation

H L’animation française a tout

des longs métrages à succès, que ce soit en délégué ou pour des majors américaines, et qui portent ainsi vers le haut l’industrie de la série. L’ensemble de ces paramètres permet un dynamisme sans cesse renouvelé et porteur de perspectives réjouissantes pour le secteur de l’animation française !

H Sur ces cinq prochaines années, la production d’animation française va continuer à se développer à l’international de manière forte et volontaire car les entreprises du secteur sont solides et leurs productions sont déjà identifiées sur ce marché global. Les bases historiques qui ont amené la production française à ce niveau sont connues : la France pays d’images, de conteurs (BD, cinéma, peinture, animation…), un CNC et des diffuseurs locaux partenaires et efficaces, et des écoles pourvoyeuses de talents, qu’ils soient animateurs et/ou réalisateurs. On peut citer également une maîtrise technique historique des outils numériques, une reconnaissance de notre savoir-faire auprès des plateformes, un festival de référence comme celui d’Annecy, une production continuelle de courts métrages originaux, ou encore des studios capables de concevoir

H Le marché international de l’animation est engagé dans une forte croissance, y compris sur le segment où l’animation était historiquement la plus discrète – celui des programmes destinés aux adultes. Cette tendance accompagne l’évolution de la demande des spectateur.ices, qui s’ouvrent à un éventail de plus en plus large de propositions. La délinéarisation de la diffusion des œuvres permet de s’adresser à tous les publics, de tous les âges, et d’exposer des contenus de tous formats. Ainsi, cette révolution conduit les plateformes comme les chaînes de télévision à réinterroger la typologie des œuvres d’animation qu’elles montrent. Et c’est une véritable aubaine pour la diversité, puisque les auteur.rices peuvent dorénavant créer sans contrainte de cible et de format, et être en conséquence toujours plus centraux.ales dans la production audiovisuelle d’animation. Ce qui ne peut que nous réjouir, nous qui, chez Miyu, plaçons l’auteur.rice et ses intentions au cœur de nos stratégies et processus, à toutes les étapes de production de nos projets. Pierre Baussaron et Emmanuel-Alain Raynal (Miyu Productions)

H Mes capacités d’anticipation sont modérément fiables. Quand j’ai créé Xbo au début des années 2000, j’ai choisi l’animation traditionnelle au moment où s’amorçait sa quasi

disparition au profit de l’animation numérique. Je suppose par ailleurs que l’échéance électorale imminente va peser lourdement sur l’évolution de la production audiovisuelle de ces cinq prochaines années. Et que si, par malheur, l’un.e des candidat.e.s qui préfèrent fustiger les différences, les métissages et les brassages de cultures, plutôt que d’en célébrer la richesse, venait à être élu.e, nos prévisions s’en trouveraient méchamment bousculées. Quoi qu’il en soit, j’ai l’impression qu’avec l’évolution des canaux de diffusion et le remplacement progressif des chaînes de flux par les plateformes en ligne, les formats de programmes évoluent. Ils semblent s’élargir, donnant à l’animation plus de liberté dans ses modes d’expression et dans sa possibilité de s’adresser à une plus grande variété de publics. Mais je pense que pour ce qui nourrit et motive principalement les productions d’Xbo - les expressions graphiques atypiques, le court métrage, l’expérimentation- il va falloir encore nous battre pour faire exister et diffuser nos oeuvres. Luc Camilli (Xbo Films)

Documentaire H La production audiovisuelle française va continuer à se transformer… Les plateformes américaines bousculent la concurrence à la fois en termes d’audience et de production, notamment sur les contenus originaux haut de gamme et sur les créations documentaires locales ou globales. Tous les acteurs du secteur doivent désormais compter avec cette

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Procirep

de nouvelles formes documentaires favorisant l’hybridation des genres.

nant comme des artisans, ont une formidable carte à jouer. Notre rôle d’apporteurs d’idées, de révélateurs de talents, s’avère plus précieux que jamais. Valorisons notre savoir-faire, continuons d’insuffler du courage à ce métier, réinventons des alliances : nous allons durer, on viendra nous chercher !

Emmanuel François et Alice Mansion (Brotherfilms)

Matthieu Belghiti et Jean-Xavier de Lestrade (What’s Up Films)

qui génère un mouve› concurrence, ment d’adhésion et d’intérêt pour le

genre, avec de nouvelles écritures, de nouvelles attentes (et d’une manière parfois déroutante), de nouvelles méthodes de travail… Malgré ces évolutions encourageantes, le documentaire reste fragile et sous-financé, alors que ses audiences augmentent et que ses succès se multiplient, sur tous les écrans. Nous espérons que cette reconnaissance contribue à cultiver une vraie diversité d’offre et aide à revaloriser rapidement les investissements dans le genre. En ce qui nous concerne, nous continuerons à développer et à produire, avec la plus grande exigence et une forte ambition, de nouveaux programmes destinés au marché français et à nos partenaires à travers le monde. Hind Saih et Dominique Barneaud (Bellota Films)

H Le documentaire linéaire et unitaire tel que nous le connaissons depuis plusieurs décennies est bientôt derrière nous. Ces prochaines années nous promettent encore davantage de « délinéarisation » avec l’émergence toujours plus accrue des documentaires numériques (il faut s’en réjouir !) et l’éruption foudroyante des plateformes qui sont déjà d’importants diffuseurs de documentaires. En parallèle, nous faisons face depuis déjà plusieurs années à une concentration des acteurs audiovisuels et à une logique de groupe toujours plus notable. C’est au cœur de ces bouleversements structurels, et face au risque d’uniformisation des récits que peuvent produire certaines logiques de marché, que nous voulons continuer à défendre la production indépendante dans les années à venir – en accompagnant des regards d’auteurs singuliers – et profiter de la mutation des usages pour proposer

H Faisons un rêve dans ce moment de grandes transformations que nous vivons actuellement, avec l’arrivée de nouveaux acteurs que sont les plateformes américaines. Il nous paraît essentiel de préserver notre exception culturelle, avec une proposition documentaire forte, diverse, à la portée si souvent internationale, qu’elle soit cinématographique, audiovisuelle, sur les chaînes de télévision classiques ou sur internet. Nous envisageons le documentaire dans sa dimension démocratique, fédératrice, accessible à toutes les générations ou classes sociales, à même de satisfaire l’appétit de l’érudit comme la curiosité du novice. Pour ce faire, notre maître-mot est l’indépendance afin de renforcer la diversité des regards d’auteurs, tant sur la forme que sur le fond. Son corollaire est la puissance de l’audiovisuel public qui permet de faire émerger des talents et est aussi le gage d’une industrie audiovisuelle forte, créatrice d’emplois et d’innovations. Voilà ce qui nous anime aujourd’hui et sera notre moteur pour les cinq prochaines années.

rations car Netflix, Prime et Disney+ sont une formidable opportunité de développement pour toute la filière de création. Mais cela ne sera possible qu’avec l’appui des pouvoirs publics défendant de réelles obligations de production en France, y compris en documentaire. Loïc Bouchet et Thibaut Camurat (Les Bons Clients)

Vivien Meltz, Karina Si Ahmed et Guillaume Allary (Hauteville Productions)

H Dans les cinq prochaines années, nous, producteurs indépendants de documentaire, devons en priorité renforcer nos accords avec les diffuseurs historiques : France Télévisions, Arte et Canal+. Soyons fort ensemble pour proposer des œuvres à la fois ambitieuses et grand public et continuer à offrir ce regard éclairé sur le monde qui n’existe nulle part ailleurs. Les plateformes mondialisées ne cessent de se développer. Nous, producteurs français, devons redoubler de créativité pour proposer des documentaires innovants capables de toucher des publics plus jeunes et plus internationaux en attente d’autres codes. Réinventons-nous. Remettons-nous en question. Imaginons de nouvelles nar-

H D’ici cinq ans, les gros aurontils avalé les petits ? Ainsi pourrait-on résumer les enjeux qui se présentent à nous, producteurs indépendants. L’offre devient pléthorique, les canaux numériques se multiplient, les géants se concentrent et déploient des moyens phénoménaux. Notre extinction semble toute programmée. C’est pourtant l’inverse qui va se produire. Plus l’offre abonde, plus l’œil et la culture des spectateurs se forgent. Plus les projets disruptifs, radicalement nouveaux et exigeants, ont des chances de percer. Combien de succès fulgurants résultent de projets « qu’on n’avait pas vu venir » ? Dans ce contexte, les producteurs indépendants, fonction-

H La production documentaire fait face à une révolution, l’arrivée des plateformes SVOD sur le marché français et européen. Cette nouvelle donne est une chance et un défi. D’un côté, il y aura plus d’argent disponible pour le documentaire même si ce genre reste très minoritaire dans leurs investissements. Ce nouveau marché sera très disputé et, de facto, accessible à peu de producteurs. Le vrai défi est constitué par la pression que ces nouveaux acteurs imposent aux diffuseurs historiques qui doivent s’adapter à cette nouvelle concurrence dans un contexte de financement de l’audiovisuel public de plus en plus précaire. Pour les producteurs, cela implique une grande dextérité dans la recherche de financements complémentaires, en France comme à l’international, d’autant que l’appétit grandissant de tous les diffuseurs pour des droits non-linéaires de plus en plus longs et étendus en termes de territoires ou d’exclusivité met à mal le principe de territorialité et de segmentation des droits, à la base du cofinancement documentaire. Les producteurs sont amenés à évoluer dans leur capacité à naviguer dans une jungle constituée de partenaires potentiels nouveaux, multiples et en constant changement. Être producteur signifie dans ce contexte être flexible et curieux, toujours à la recherche de nouveaux partenaires,

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aussi d’attirer de nouveaux › capable talents vers des nouveaux formats

cela continuera ! Le web prendra aussi une place de choix dans cette production nouvelle, à la fois pour les séries et les documentaires, permettant de diffuser de nouvelles formes de création au plus proche des enjeux et du public actuels.

documentaires.

Fabrice Estève et Christian Popp (Yuzu Productions)

Yaël Fogiel et Laetitia Gonzalez (Les Films du Poisson)

Fiction

trale qu’ils méritent dans leurs projets, notamment de séries, mais trouveront aussi sans doute des alliances durables avec des producteurs.trices pour faire face à la complexité du processus créatif et de la fabrication de séries, et garder la main sur le cœur et le calendrier de leurs projets. Les diffuseurs classiques resteront, s’adapteront, à condition pour les services publics que les moyens leur en soient donnés (cf. les récents débats suisses et anglais). In fine, le besoin de récits sériels pour comprendre notre monde en changement rapide, d’art pour le partager et aimer y habiter, et de qualité, restera très puissant. Harold Valentin, Aurélien Larger et Simon Trouilloud (Mother Production)

H Au-delà des questions actuelles et cruciales de la production indépendante entrepreneuriale versus les grands groupes audiovisuels, nous pensons que la compétence et le talent du producteur ou de la productrice en tant que personne physique reviendra au centre du jeu. Un bon projet restera la bonne alchimie entre auteur – réalisateur – producteur – diffuseur et où la place et l’apport de chacun sera valorisé. Les plateformes rebattent aujourd’hui les cartes. Dans cinq ans, les positions de chacune seront un peu plus stabilisées. Il s’agira peut-être moins de recruter que de conserver leurs abonnés ou leur public. La production audiovisuelle pourra alors offrir une large diversité de propositions dans tous les sens du terme. Ce sera bon pour la création et permettra à la France de s’imposer davantage dans le paysage mondial de l’audiovisuel comme un pays majeur avec sa touche particulière.

formes, ce qui n’est pas une perspective très réjouissante. En tout cas, il sera de plus en plus difficile de rester totalement indépendant. Sophie Révil et Denis Carot (Escazal Films)

Mathieu Van de Velde et Augustin Bernard (Black Sheep Films)

H Dans les prochaines années, le mouvement de concentration du secteur audiovisuel va se poursuivre. Le marché va se structurer autour d’un petit nombre de groupes mondialisés, soit autonomes, soit affiliés à des diffuseurs, qui intégreront, au fur et à mesure de leur développement, les « petits » producteurs indépendants les plus dynamiques. La concurrence également mondialisée entre plateformes pour diffuser les « meilleures séries originales » va inévitablement conduire à une course aux talents et à une augmentation généralisée des coûts de production, impliquant de lever des financements toujours plus importants, notamment à l’international. Les « purs indépendants » comme Escazal n’auront pas cette capacité et devront nouer, a minima, des accords ponctuels avec les grands groupes ou, à défaut, jouer les producteurs exécutifs pour les plate-

H Nous accueillons de plus en plus de projets de série, qu’il nous importe de choisir pour leur couleur, leur identification possible avec un diffuseur exigeant. Nous espérons que la collaboration avec les plateformes s’accentuera et permettra de créer de nouveaux formats, de mettre en place un système vertueux de collaboration entre diffuseurs et producteurs, toujours capitale à la fois en termes d’expérience et d’exigence. De toute évidence, il nous semble voir émerger un décloisonnement des genres et des contraintes sur la série, ce qui est plaisant ! Côté documentaire, il nous semble important que les plateformes s’emparent en France de cette forme de création, comme elles l’ont fait ailleurs. On voit naître des formats originaux et nous espérons que

H Nous vivons encore un âge d’or des séries… La multiplication des plateformes, globales et locales, va continuer à entretenir l’augmentation et la formidable diversification de la demande de séries et de films. Et la tentation d’une relation directe des auteurs avec les streamers va se développer. Mais pour combien de temps ? La compétition pour obtenir une place dans le marché du streaming va, à un moment, se rationnaliser ; il y aura des gagnants et des perdants et un choc de retour au réel – celui de la capacité du public à absorber cette production. Entretemps, les auteur.e.s auront assis la place cen-

H Je pense que nous irons de plus en plus vers des fictions à la valeur de production importante, les spectateurs y étant désormais habitués. D’autant plus que ce n’est pas au niveau des récits que nous allons réinventer la roue. Nous raconterons toujours les mêmes histoires (d’amour et d’amitié, de trahison, de vengeance, etc.), comme c’est le cas depuis la Grèce antique. Mais nous les raconterons différemment, avec une grammaire plus moderne. Elles se dérouleront dans un monde qui change à grande vitesse, plus inclusif, plus averti et concerné, plus connecté aussi. Ces histoires éternelles et toujours renouvelées seront mises en image avec un souci de perfection élevé, avec des castings renouvelés, plus représentatifs de notre société. Ces productions exigeront des budgets conséquents, nous allons donc être challengés au niveau de la recherche de financements complémentaires, avec notamment un modèle d’association entre chaînes linéaires et plateformes SVOD, ou encore de préachats sur scénario par des diffuseurs / plateformes étrangers. Iris Bucher (Quad Drama)

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Remis lors de la cérémonie de la Procirep, ces Prix témoignent de la vitalité des sociétés de distribution internationale françaises. Lors de la 27ème édition du Prix du producteur français de télévision de la Procirep, Unifrance remettra ses 18èmes Prix de l’export audiovisuel. Ces deux dernières années, à cause de la crise sanitaire, ces prix avaient été remis en ligne, lors du Rendez-vous, le marché dédié à la création audiovisuelle française, organisé par Unifrance. Or, auparavant, ils avaient toujours été décernés lors de la cérémonie de la Procirep. Unifrance renoue donc avec une habitude qui lui tient à cœur. “Nous sommes heureux de retrouver ce partenariat, indique Hervé Michel, vice-président d’Unifrance. Cela rappelle aussi à quel point le tandem producteur-distributeur est indispensable pour dynamiser la diffusion des œuvres audiovisuelles françaises ». Les nommés ont été choisis selon un barème de points mettant en valeur les structures qui se sont particulièrement démarquées pour faire rayonner leurs programmes. Au final, un comité d’acheteurs étrangers et de journalistes de la presse professionnelle internationale désignera les lauréats. Sarah Hemar, directrice générale adjointe d’Uni-

© PHILIPPE QUAISSE/UNIFRANCE

Focus sur les 18èmes Prix de l’export audiovisuel d’Unifrance france, en charge de l’audiovisuel et du numérique, commente la sélection : “Celle-ci montre la qualité des contenus français et leur diversité. On y trouve aussi bien des nouveautés que des programmes qui se sont installés dans la durée.” Hervé Michel conclut : “Ces oeuvres, plébiscitées à l’international, sont à l’origine des succès d’audience en France. Cela prouve bien que notre création parle à la fois aux L. F. publics français et étrangers.” Les nommés

Hervé Michel.

Animation H Millimages pour Molang – saison 1 (52 x 3’30). Production : Millimages, Canal+, Piwi+, Teidees (Espagne), Hayanori. Réalisatrices : Marie-Caroline Villand, Stéphanie Miziak. Premier diffuseur français : Piwi+. H Mediatoon Distribution pour Garfield & Cie – saison 1 (52 x 11’). Production : Dargaud Media. Réalisateur : Philippe Vidal. Premier diffuseur français : France 3. H Federation Entertainment pour Ollie & Moon – saison 1 (52 x 11’). Production : Cottonwood Media. Réalisateur : Florian Thouret. Premier diffuseur français : France 4. Documentaire H Arte Distribution pour Dr. Jack et Mr. Nicholson (52’). Production : Morgane Production, Arte France. Réalisatrice :

Emmanuelle Nobécourt. Premier diffuseur français : Arte. H Mediawan Rights pour Kubrick par Kubrick (60’). Production : Temps Noir, Telemark (Pologne). Réalisateur : Grégory Monro. Premier diffuseur français : Arte. H Arte Distribution pour Toutankhamon, le trésor redécouvert (52’, 90’). Production : Iliade Productions, Arte France. Réalisateur : Frédéric Wilner. Premier diffuseur français : Arte. Fiction H Newen Connect pour HPI – saison 1 (8 x 52’). Production : Septembre Productions, Itinéraire Productions. Réalisateurs : Vincent Jamain, Laurent Tuel. Avec : Audrey Fleurot, Mehdi

Sarah Hemar.

Nebbou, Marie Denarnaud, Bruno Sanchez, Cypriane Gardin. Premier diffuseur français : TF1. H France tv distribution pour Dix pour cent – saison 3 (6 x 52’). Production : Mon Voisin Production, Mother Production. Réalisateurs : Laurent Tirard, Jeanne Herry, Antoine Garceau. Avec : Camille Cottin, Thibault de Montalembert, Grégory Montel, Liliane Rovère, Assaâd Bouab. Premier diffuseur français : France 2. H Gaumont pour L’Art du crime – saison 1 (6 x 60’). Production : Gaumont Télévision. Réalisateurs : Charlotte Brändström, Eric Woreth. Avec : Nicolas Gob, Éléonore Bernheim, Philippe Duclos. Premier diffuseur français : France 2.

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La transformation du festival intervient dans le cadre plus général d’un vaste plan d’investissement au cœur de la ville...

Tout à fait. Il s’agit d’un investissement total de 120 M€ sur trois ans, ce qui est considérable pour une ville de 2300 habitants. 35 M€ iront à la rénovation des thermes et thermoludisme, avec notamment une nouvelle piscine panoramique face à la montagne. A partir d’avril sera également mis en place un nouveau téléporté entre le centre-ville et la station Super Bagnères pour 18 millions d’euros. La cerise sur le gâteau sera la rénovation de la voie ferrée qui va amener à Luchon, à partir de 2023, le premier train à hydrogène en France. C’est un cas unique en France, mais qui s’explique par la situation géographique de la ville, qui elle aussi est unique ! Le potentiel de développement, au cœur des Pyrénées, est colossal. Dans quelle mesure cette manne va-t-elle profiter au festival ?

Ce contexte de croissance annoncée nous a aidé à totalement repenser le festival. Nous sommes partis des points forts de la manifestation, que je connais pour l’avoir créé. Le point fort de Luchon, c’est d’abord la médiatisation que nous offrons aux œuvres présentées. La première idée était donc de créer le contexte événementiel idéal pour mieux les promouvoir avant leur sortie antenne. Nous avons décidé, avec nos comités de consultation et notamment Dominique Besnehard, dont je suis très proche, de faire de Luchon pour la télévision ce que peut être le festival d’Angoulême pour le cinéma. Là est notre axe stratégique fort, avec

© MARC FAGET

La 24 ème édition de festival de Luchon marque un nouveau souffle pour la manifestation pyrénéenne. Une renaissance placée sous le signe de la francophonie grâce à un partenariat avec l’Union Francophone dont le président, Christian Cappe, n’est autre que le fondateur historique du festival. De retour aux manettes, ce dernier a repensé en profondeur le festival des créations télévisuelles, rebaptisé Festival TV de Luchon dans un souci de simplicité. L’événement s’appuiera cette année sur trois piliers majeurs ; la fiction, avec l’organisation de débats inspirés des mythiques Dossiers de l’écran dans la foulée des projections ; le documentaire, plus présent que jamais avec dix trophées en compétition ; et enfin les Rencontres professionnelles, deux jours de réf lexion entre experts du secteur qui aboutiront à la publication d’un Livre blanc répertoriant les meilleures propositions à caractère opérationnel. Un millier de professionnels et environ 13000 spectateurs sont attendus au long de la manifestation, qui se tiendra du 7 au 13 février.

l’histoire d’une femme assassinée par son mari après avoir pourtant maintes fois déposé plainte. Au même moment, une femme qui subissait le même sort a été sauvée grâce à la mobilisation née de ce premier meurtre... Ce traitement, pour la fiction comme pour le documentaire, rend le festival complètement unique. Vous lancez également des Rencontres professionnelles, à l’issue desquelles sera publié un Livre blanc. Avec quel objectif ?

Nous ne voulions pas nous contenter de rencontres publiques sans lendemain, mais que ces dernières puissent être à l’origine de propositions concrètes. Une publication sera remise aux autorités et distribuée, en France et à l’international, avec des thèmes comme la diversité ou la création de valeur dans les différents genres de programmes. L’idée est de réunir ces propositions pour plus de valeur ajoutée économique et sociétale dans le secteur de l’audiovisuel. Nous avons sept groupes de travail qui vont se réunir. Leurs conclusions pour les cinq années à venir seront dévoilées en séance plénière, retransmise en direct sur le net.

Christian Cappe « Luchon revient sur la carte des festivals ! » également la volonté de se développer à l’international, dans l’espace francophone. Nous nous appuyons aussi sur des sélections rigoureuses, avec trois étapes de présélection et des comités comprenant des représentants de tous les métiers de la profession, et enfin un jury souverain. Historiquement, les programmes sacrés à Luchon deviennent des succès d’audience lorsqu’il arrivent à l’antenne. Nous voulons que cela perdure.

lopper des débats directement inspirés du format historique des Dossiers de l’écran, avec une diffusion en direct sur le net. Ils traiteront de thèmes très actuels, comme ce qui est en train de se passer entre la Chine, les Etats-Unis et l’Australie, à l’occasion d’un documentaire d’Arte sur ce sujet. Sera présent notamment un dissident chinois vétéran de Tian’anmen. Le tout sera animé par un journaliste de Mediapart spécialiste des relations internationales. Les autres débats seront dans le même esprit, avec des thèmes d’actualité parfois difficiles comme celui qui suivra notre film d’ouverture, Mise à nu, sur le cyber harcèlement. Je pense aussi au film de M6 Elle m’a sauvé, qui raconte

Parmi les nouveautés de cette année figure l’organisation de débats dans la foulée des projections...

Nous avons en effet décidé de déve-

Ces innovations suffiront-elles à faire exister le festival face à des manifestations comme La Rochelle, Séries Mania Lille ou Canneseries ?

Nous n’avons pas besoin de nous distingue, nous sommes déjà le seul festival organisé à la montagne ! Chez nous, on ne sert ni bouillabaisse ni moule-frites. On préfère la bonne nourriture traditionnelle des Pyrénées bien connue dans le sud-ouest. Plus sérieusement, ça n’a l’air de rien, mais c’est un facteur important parce qu’une fois qu’on entreprend la démarche de venir, on n’a plus envie de rentrer, ce qui est totalement propice au réseautage. Cette capacité à faciliter le réseautage qui constitue l’un de nos points forts. Les déjeuners en altitude sont un grand moment d’échange et de partage plébiscité par les professionnels. Nous avons d’ailleurs décidé cette année d’organiser également tous les dîners pour les festivaliers, qui ne seront plus livrés à eux-même en soirée. Chacun pourra, s’il le souhaite, participer à des dîners organisés dans différents restaurants de la ville. Quand le festival a été créé, il était le pendant hivernal de celui de La Rochelle, lancé la même année. Nous étions globalement très complémentaires, à six mois d’intervalle. Notre avantage, c’est aussi d’être le premier festival fiction de l’année civile. Nous ouvrons le bal chaque année. Dorénavant, nous sommes aussi le seul événement du genre centré sur la francophonie. Qu’on se le dise : Luchon revient sur la carte des festivals ! Propos recueillis par Raphaël Porier

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Les enjeux de la diversité

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Si la représentation des minorités dans la fiction progresse, il reste encore beaucoup d’efforts à entreprendre. Le point avec Anne Viau, directrice de la fiction de TF1, et la consultante Catherine Jean-Joseph Sentuc, qui interviendra sur ce sujet à Luchon.

Qu’il semble loin, le temps où Patrick Le Lay, alors Pdg de TF1, convoquait Christophe Dechavanne pour lui sommer de ne pas choisir un homme à la peau noire, Charly Nestor, comme chroniqueur dans son talk show... L’animateur vedette de la Une avait alors courageusement refusé la requête de son dirigeant, inquiet à l’idée “d’effrayer” les téléspectateurs de la chaîne. La présence du trublion réunionnais a longtemps fait figure d’exception à la télévision française. Car si des progrès considérables dans la représentation de la diversité à l’écran ont été réalisés depuis, c’est, en réalité, essentiellement grâce à la fiction. Comment la production audiovisuelle intègre aujourd’hui ces enjeux sociétaux du 21ème siècle ? C’est la question que traitera le 8 février Catherine Jean-Joseph Sentuc, consultante Inclusion & Diversité notamment pour Netflix France - lors des Rencontres professionnelles du festival de Luchon. “Le combat a progressé, c’est indéniable, analyse cette dernière. Tous les professionnels ont pris ces thèmes à bras le corps. J’aimerais juste que ce ne soit pas une simple mode. Il s’agit dorénavant de faire comprendre ce que ces mots signifient vraiment. Les gens s’imaginent que ce sont simplement des cases à cocher, avec ici un noir, là un

arabe... Ce n’est pas du militantisme, mais une façon d’être, de chercher à faire évoluer positivement les contenus français.” L’inclusion et la diversité ne se résument pas en effet à la présence de minorités ethniques dans le casting : il s’agit aussi de proposer une meilleure représentation de toutes les différences, qu’elles soient liées au sexe, au genre, à la classe sociale ou au handicap. Pour obtenir, in fine, une représentation plus fidèle à la composition réelle du public qui consomme cette fiction. Une avancée que les plateformes américaines, constatant la lenteur des diffuseurs français sur le sujet, ont utilisé pour asseoir leur présence en France. “TF1 n’a pas attendu les plateformes pour s’intéresser à ce sujet avec par exemple Une famille formidable ou Joséphine Ange gardien, qui ont souvent abordé des thèmes liés à la différence, objecte Anne Viau, directrice de la fiction du groupe TF1. Il y a ensuite eu un vrai coup d’accélérateur avec les feuilletons quotidiens, qui abordent chaque jour des sujets forts comme le racisme, les questions sociales ou LGBT. L’idée est aussi de proposer des représentations positives de la diversité, avec des personnages inspirants, forts, dans des rôles importants et qui sortent des stéréotypes. Il reste évidemment du chemin à faire, mais nous allons globalement dans la bonne direction.” Plafond de verre Po u r C a t h e r i n e J e a n - J o s e p h Sentuc, ces progrès encore à réaliser “se trouvent dans la perception du mainstream, encore très souvent ancrée dans un imaginaire européen très ancien. Parce que les créateurs parlent

des sujets dont ils sont proches, ancré dans leur propre vision du monde. Or ce dernier a changé ! Quand on parle de la France, on parle aussi des outremers, de la francophonie. La culture française est très forte, mais on se limite à une perception presque moyenâgeuse du continent européen ! Quand vous voyez que le service public a choisi il n’y a pas si longtemps de diffuser une série comme Luther sur France Ô parce que son héros est noir, vous comprenez qu’il y a encore un problème. Qu’est-ce qu’il se passe dans la tête des gens pour penser que le grand public ne pourra pas s’identifier à un personnage parce qu’il a un peu de mélanine dans la peau ?” En proposant récemment un héros avocat à la peau noire dans la série judiciaire Le Code, France Télévisions a cependant prouvé que les diffuseurs français prennent désormais le sujet au sérieux. Pour faire réellement avancer les choses, l’effort doit aussi se faire derrière la caméra. Autrefois rarissimes, les réalisatrices sont aujourd’hui plus nombreuses, aidées notamment par l’instauration de quotas à France Télévisions. La multiplication des ateliers d’écriture a par ailleurs permis l’arrivée de profils beaucoup plus variés parmi les auteurs. “Sur l’écriture, nous arrivons à un bon équilibre, avec même une légère majorité de femmes, abonde Anne Viau. Côté réalisation, il y a eu une prise de conscience de la part des producteurs et des diffuseurs : un énorme travail a été entrepris, à France TV comme chez nous. Les pourcentages augmentent très concrètement. Il s’agit aussi de faire monter des talents, ce qui

est notamment le travail des feuilletons quotidiens, qui agissent comme de véritables pépinières.” Pour autant, il reste du travail : “On ouvre des postes, c’est vrai, mais peu de postes à responsabilité, répond Catherine Jean-Joseph Sentuc. Le plafond de verre est toujours présent. Or les décideurs doivent pouvoir confronter leurs points de vues, c’est capital pour sortir de l’entre-soi.” La représentation de la différence dépend enfin de la cible visée par ces fictions. En témoignent les programmes destinés au jeune public, encore souvent réservés au numérique, où la diversité est désormais non négociable. “Si vous voulez parler au public jeune, aujourd’hui vous ne pouvez pas le faire sans diversité, abonde Anne Viau. La nouvelle génération est extrêmement sensible à ces sujets. Je crois beaucoup au soft power de la fiction pour faire évoluer les mentalités.” Le potentiel économique de cette révolution n’est pas non plus à négliger, comme l’ont bien compris les studios américains. “On peut choisir de travailler ce domaine par conscience sociale ou par appât du gain, c’est vrai, conclut CatherineJean Joseph Sentuc. Ce qui est génial, c’est que dans les deux cas on est gagnant ! Le principal frein vient du fait que certains s’imaginent que cela va leur retirer des opportunités. Alors que c’est tout le contraire : si l’on va chercher au-delà de sa zone de confort des histoires, des imaginaires et des talents nouveaux, cela ne retire pas une part du gâteau, cela agrandit la taille du dessert !” Raphaël Porier

La représentation des minorités ne se limite pas à la diversité ethnique, à l’image de la série “Les Bracelets rouges” (Vema Production), qui a évoqué le thème du handicap en prime time sur TF1.

Daniel Njo Lobé dans “Le Code” (Making Prod), l’une des rares fictions françaises portées par un héros à la peau noire.

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La fiction hexagonale face au défi de l’export

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Alors que la demande mondiale a explosé, les séries tricolores séduisent de plus en plus à l’international, où la langue française n’est plus un handicap insurmontable.

Grande nouveauté de cette édition 2022 du Festival TV de Luchon, les Rencontres professionnelles rassembleront les 8 et 9 février experts et décideurs politiques pour susciter une réflexion commune sur les enjeux et les défis à venir de l’audiovisuel français et francophone. Parmi les thèmes abordés lors de ces deux journées figure la question de l’exportation des programmes français, devenue cruciale dans la mondialisation des programmes induite par le progrès technologique. Particulièrement celle de la fiction, qui n’a jamais été aussi plébiscité aux quatre coins du Monde. La France peut-elle tirer son épingle dans cette guerre des contenus, et si oui, avec quels atouts ? Le point avec Hervé Michel, vice-président d’Unifrance.

Tendance

“2021 devrait être une bonne année pour l’audiovisuel, d’après ce que nous rapportent les professionnels. C’est notamment dû au soutien formidable que nous avons reçu des pouvoirs publics et au fait que le medium télévision a été poussé par un accroissement de la durée d’écoute et des financements à venir. La dynamique est donc positive, contrairement au cinéma qui souffre encore de la fermeture des salles puis du difficile retour en salle du public pour des raisons sanitaires.”

Covid

“L’exportation s’est maintenue pendant le début de la crise et continue de progresser, notamment grâce à une demande accrue. Nous attendons encore les chiffres de 2021, les retours sont variés selon le type de société et de catalogue, mais la confiance est là pour une reprise. On espère une croissance, nous serons à minima dans la stabilité. En animation cela a bien tenu, et en fiction ça a très vite repris – nous sommes probablement le pays qui a repris le plus vite au monde. Pour nous, l’inconnue se situe dans le documentaire. L’année a été rendue plus complexe par l’absence de marché, ce qui a limité nos démarches. Nous avons dû nous réinventer, notamment à travers le digital. Les relations de partenariat qui existaient ont perduré, mais ce qui a le plus souffert, selon nos membres, c’est la partie prospection. Nous avons les moyens financiers de reprendre très fort, puisque nous sommes soutenus par le plan de relance, mais pour le

L’adaptation à l’étranger de séries françaises, à l’image de “Dix pour cent” (Mon Voisin Productions / Mother Production), fait entrer la production tricolore dans une nouvelle ère.

moment les circonstances nous freinent encore. Nous attendons que la porte s’entrouvre. Nous espérions être portés par l’élan de la reprise à partir de janvier, mais il va falloir encore naviguer avec ces circonstances difficiles. Les choses se mettent en place, nous allons être créatifs et opportunistes.”

dable exposition pour nos programmes qui n’existait pas auparavant.”

la collection de téléfilms, à l’image de Meurtres à … ou Crimes en série.”

Francophonie

Plateformes

“La Belgique est notre deuxième partenaire dans le monde tous genres confondus, le premier pour le documentaire, tandis l’Amérique du Nord - Canada inclus - est très importante pour le secteur de l’animation. Belgique essentiellement, mais aussi Suisse et Canada restent des partenaires majeurs sur le plan de l’organisation financière, des apports susceptibles d’être mis dans les programmes. Nous travaillons déjà beaucoup ensemble mais nous pouvons encore mieux faire en rassemblant les énergies. Pour y contribuer, nous souhaitons notamment développer le rapprochement avec les régions françaises. Avec leur organisation déjà structurée, on peut améliorer la circulation de l’information et la participation financière dans les programmes susceptibles d’être exportés. Les producteurs y pensent de plus en plus, les exportateurs également ; aujourd’hui des choses importantes se mettent en place à ce niveau. L’Afrique francophone est aussi un territoire important, encore trop rarement évoqué.”

Genres

“Bien sûr, la fiction connaît actuellement un essor extrêmement important, et nous nous rapprochons des meilleurs en termes de qualité et de succès. Il existe un savoir-faire français qui est maintenant recherché à l’international. Particulièrement dans l’animation, dont la qualité, la variété et la créativité ont permis à ce genre d’être leader de l’image française à l’export depuis vingt ans. Un savoir-faire qui est global puisqu’une grande partie du financement de notre animation provient de l’international... En documentaire, il y a aussi une école française reconnue, en dépit des difficultés de financement qui demeurent.”

Sous-titrage

“L’acceptation par les publics du monde entier du sous-titrage, qui n’était pas du tout habituel dans beaucoup de grands pays, a permis d’augmenter la circulation des programmes de façon spectaculaire. Avant la fameuse Casa de papel et des autres séries qui lui ont emboîté le pas, les Français n’étaient pas du tout accoutumés à regarder une série espagnole sans recours au doublage. Pour la France, dans l’autre sens, cela offre une formi-

Format

“Le format unitaire, spécificité française héritée notamment de la puissance de notre cinéma, a toujours été plus compliqué à vendre au-delà de nos frontières. La télévision favorise le rendez-vous, donc le format série. Malgré tout, un type d’unitaires s’exporte bien :

“Chez Unifrance, nous représentons les trois genres, animation, documentaire et fiction, sans oublier le spectacle vivant. Un accroissement du financement est toujours une bonne nouvelle, même si demeure le problème de la répartition de ce financement. Ce nouveau apport est une bonne nouvelle pour les producteurs français, et aussi pour l’exposition de notre savoir-faire. Cela permet une meilleure visibilité de notre créativité, l’un des volets sur lequel nous souhaitons travailler davantage : faire savoir que telle ou telle œuvre visionnée dans le monde est bien française, ce qui n’est pas toujours évident. Cela fait partie de nos réflexions du moment.”

Adaptations

“On en parle depuis des années mais la réalité est que la finalisation, la levée d’option et la production ne se faisaient pas. Nous sommes maintenant entrés dans une nouvelle ère où certains de nos programmes sont adaptés dans de nombreux pays, notamment dans des zones lointaines où nous n’étions pas présents jusque-là. Le meilleur exemple est aujourd’hui Dix pour cent”(déjà adaptée au Québec, en Inde et en Turquie, la série française devrait l’être dans une dizaine de pays supplémentaires, parmi lesquels la Grande-Bretagne, l’Italie, la Corée du Sud, l’Indonésie, les Philippines, la Malaisie et la Pologne, Ndlr). Propos recueillis par Raphaël Porier

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Luchon 2022

Le documentaire se met au vert

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Le festival de Luchon déploie pour la première fois sa sélection documentaire dans quatre catégories thématiques, signe d’un engouement pour le genre. Avec un intérêt particulier des diffuseurs pour les sujets autour de l’écologie et de la nature.

Avec une trentaine de films et séries en compétition, le jury documentaire de ce 24 ème festival de Luchon, présidé par Mireille Dumas, aura un programme chargé, et une responsabilité renforcée. En plus de remettre le traditionnel Grand Prix, il devra aussi attribuer des prix thématiques pour les différentes catégories de la sélection : culture, histoire, nature et environnement, sciences et société. Lorsqu’on y additionne les prix du scénario, de la réalisation et du montage, de la série documentaire et du webdocumentaire, ainsi que les deux prix du public, ce sont un total de 12 trophées qui seront remis. “Un moyen de représenter le documentaire audiovisuel dans toute sa diversité, explique Ella Tulliez, responsable de la programmation du festival. “On a vu une montée en puissance du documentaire chez les diffuseurs comme les plateformes, on a donc eu envie d’élargir la compétition, d’autant plus que le documentaire fonctionne très bien à Luchon.” “Des promesses accessibles et concernantes” Le comité de sélection, composé de producteurs et représentants des chaînes, a vu une cinquantaine d'œuvres au total. “Cela va faire 3 ans que je participe au comité de sélection de Luchon, et c’est le seul festival qui représente le documentaire dans toute sa diversité”, remarque Séverine Gourinchas, r e s p o n s a b l e é d i to r i a l e d e R M C

3 questions à…

Nora Melhli,

Découverte. “Toutes les chaînes, toutes les thématiques, toutes les narrations y sont les bienvenues, et c’est assez exceptionnel pour le souligner.” Avec une présence importante d’un sujet dans l’air du temps : l’écologie. “Cette année, nous avons été particulièrement frappés de voir à quel point l’environnement, la nature, le travail de la terre, se retrouvaient au cœur des problématiques soulevées”, affirme Séverine Gourinchas. Car avec une concurrence de plus forte des plateformes américaines, ces sujets de proximité sont un moyen pour les diffuseurs français de se différencier. L’objectif est de séduire le téléspectateur “avec des promesses accessibles et concernantes, et qui vont parler au plus grand nombre”, ajoute Séverine Gourinchas. Les films sélectionnés traitent du rapport à la nature à travers des sujets proches du public, ancrés sur le territoire français. Deux d’entre eux reviennent sur les épisodes politiques marquants. Le Serment des 103 de Véronique Garcia (diffusé sur Histoire TV) retrace l’occupation Larzac dans les années 70, et Mic mac à Millau de Gilles Pérez et Karine Bonjour (pour France 3 Occitanie) la destruction du McDonald’s de Millau en 1999. Deux autres projets dressent le portrait de personnages ruraux emblématiques. Dans Max et les paysans de Régis Croizer (sur France 3), on suit un négociant en bétail avec 50 ans de carrière, tandis que dans Nouvelles Graines de Sophie Labruyère et Nicolas Meyrieux (projet pour France TV Slash) on découvre l’aventure d’un parisien qui s’installe dans les Landes pour devenir agriculteur. Hors compétition, Avenir, de Laura Lardeux, revient quant à lui sur la mobilisation d’habitants de La Clusaz contre l’implantation d’un Club Med dans la station.

présidente du collège audiovisuel du SPI. H Quels sujets allez-vous évoquer

dans le cadre du festival ? Je vais participer aux deux jours de réflexion organisés dans le cadre des Rencontres professionnelles, dans la perspective de la rédaction du Livre Blanc qui sera publié dans la foulée. J’aborderai en atelier plusieurs thématiques majeures liées à la politique audiovisuelle pour la fiction et le documentaire. L’idée est d’arriver à une vraie réflexion avec les professionnels qui m’accompagneront. Grâce à la diversité de leur profils - producteurs, réalisateurs, institutionnels, politiques -, nous allons développer des pistes pour mieux nous adapter à la révolution audiovisuelle que nous sommes en train de vivre, de la façon la plus créative et efficace possible. Nous évoquerons notamment la diversité des genres de contenus, des traitements et des modes de narration que l’on peut utiliser pour parler de notre société et du monde de façon novatrice. Nous reviendrons évidemment sur l’évolution constante des politiques de régulation depuis deux ans et l’entrée des plateformes étrangères dans notre écosystème. Cela va dans le bon sens, mais il y a encore du travail. C’est une très bonne chose d’y avoir inclus des clauses de diversité des programmes, mais les pourcentages sont ridiculement bas. Il faut être constructif, saluer le travail qui a déjà été fait, et proposer des solutions pour accompagner ce mouvement en rectifiant le tir. Vous allez également aborder les problématiques de financement des oeuvres... Tout à fait. Nous allons explorer comment, dans le cadre de cette révolution, il est possible d’être créatif en la matière. On peut et on doit aujourd’hui créer des montages financiers plus originaux et donc plus complexes. Au-delà de financer les œuvres de façon dite « classique » l’enjeu est de savoir comment monter un financement prenant en compte toutes les forces en présence : diffuseurs, distributeurs, Soficas, subventions régionales, européennes, etc. tout en trouvant l’équilibre qui permet à chacun de s’y retrouver, et au producteur de garantir la bonne fin de l’oeuvre. Ces modes de financement évoluent très vite et il me semble important de faire le point sur le sujet. Il y a en ce moment une appétence pour notre univers, mais cela nécessite de la part des producteurs délégués une créativité plus exigeante que jamais pour faire aboutir un projet, avec un budget à la hauteur des ambitions qui n’ont jamais été aussi élevées. Sur le plan national,

Damien Choppin

Nouvelles Graines, de Sophie Labruyère et Nicolas Meyrieux, sera à voir prochainement sur France TV Slash.

mais pas seulement. Les producteurs de documentaire sont très en avance làdessus, avec l’habitude d’aller chercher des modes de financement différents. La qualité des œuvres en dépend directement. Comment améliorer la place de la production française à l’international selon vous ? C’est l’autre sujet majeur. Cela commence par le marché national, où la concurrence est croissante et où il faut développer de nouvelles formes de promotion. Créer, développer et produire est une chose, mais il faut ensuite savoir comment assurer la promotion de son programme au milieu d’une offre devenue pléthorique. Cela nous aidera à faire exister nos productions à l’international, qu’elles soient francophones ou non. Les frontières de la langue commencent à tomber, et c’est l’occasion d’en profiter : pour qu’une série s’exporte dans le monde entier, il fallait obligatoirement tourner en anglais il y a encore quelques années. Aujourd’hui, les séries en langue organique, en cohérence avec l’histoire et l’univers de la série, connaissent un succès dans le monde entier. Mais cela demande une exigence de qualité encore plus grande pour être crédible. A Luchon, nous essaierons de définir quels outils sont nécessaires pour progresser sur tous ces sujets. Propos recueillis par Raphaël Porier

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Le producteur Patrick Quinet, président de l'Académie André Delvaux, et Frédéric Delcor, secrétaire général de la Fédération Wallonie-Bruxelles, expliquent les circonstances et les ambitions de la 11ème Cérémonie des Magritte du Cinéma. Une édition atypique qu'ils abordent avec enthousiasme et qui constituera le point d'orgue d'une Semaine du cinéma belge relancée par la RTBF.

apparaître comme un vieux film. On aurait pu imaginer que les votants allaient se concentrer sur les films plus récents. Ce n'a pas été le cas puisqu'on retrouve dans les nominations des films comme Filles de joie ou Jumbo. Vous évoquez le côté erratique des sorties pendants ces deux dernières années. Comment voyezvous les choses évoluer à l'avenir ? F.D. : Il y a clairement une dyna-

Les Magritte reviennent après une annulation en 2021, mais le variant Omicron joue les trouble-fête... Patrick Quinet : Heureusement

Omicoron s'est invité relativement tôt ; dès le mois de novembre, nous avons tout de suite pris la décision d'envisager la cérémonie avec une jauge de 200 personnes, même si cela complique beaucoup de choses. Le Square n'étant pas considéré comme une salle de spectacle, si l'on s'inscrivait dans un événement privé, on n'était pas autorisé à le faire. La seule solution pour obtenir l'accord des différentes autorités publiques était de rentrer dans les règles des tournages de la RTBF pour des émissions de télévision en extérieur. Dans ce cadre-là, la jauge est de 200 personnes maximum. Il s'agit donc d'une émission de télévision dans un cadre professionnel, les personnes présentes étant uniquement des professionnels liés au tournage. Pourquoi ne pas avoir reporté l'événement, comme l'ont fait les Ensors ? P.Q. : On aurait été déconnecté de la

semaine du cinéma belge programmée par la RTBF, et dès lors sabordé notre objectif de communication. La remise des Magritte du Cinéma devait rester l'apogée de cette opération magnifique réitérée par la RTBF. Nous étions aussi tributaires de la disponibilité des équipes techniques et de production de la RTBF que l'on n'aurait pas retrouvée avant mai ou juin. Il a donc fallu se réinventer et réfléchir à une autre manière de réaliser cette cérémonie. On reste dans le Square, lieu emblématique des Magritte du Cinéma, mais en se déplaçant carrément dans le cube, avec un côté différent, plus chaleureux ; différentes personnes vont se succéder sur le plateau, avec une autre mise en scène que d'habitude, supervisée par Nathalie Uffner. Frédéric Delcor : Il était important que les Magritte participent aujourd'hui à la relance des choses, fusse de manière atypique. On ne pouvait pas se permettre de les remettre entre parenthèse une année de plus. Il fallait essayer de se réinventer, ce qui est peut-être une opportunité pour nous aussi. Des formules comme les Magritte doivent évoluer dans le temps, échapper à des routines, surprendre de temps en temps. Sans renoncer pour autant à nos fondamentaux : mettre en valeur la diversité de notre cinéma et de ses métiers, parti-

Patrick Quinet, Frédéric Delcor « Les Magritte participent à la relance du cinéma belge après ces mois difficiles » ciper aujourd'hui à la dynamique de relance du secteur. Malgré le contexte compliqué, on aborde cette année avec enthousiasme. Et on donne une carte blanche à Nathalie Uffner pour une cérémonie bienveillante qui ne ressemblera pas aux autres.

des premiers films tels que Un monde ou Une vide démente, premier film réalisé dans le cadre de notre nouveau mécanisme d'aide aux productions légères, mais aussi des réalisateurs reconnus comme Joachim Lafosse avec Les Intranquilles ou Frédéric Fonteyne pour Filles de joie. Cela reflète assez bien la réalité et la diversité de notre cinéma en mettant un focus sur les nouvelles générations et le renouvellement, ce qui est très bien. Il y a donc concentration des votes, mais sur des films très différents. P.Q. : Quand un film est bon, c'est parce que la lumière est bonne, le scénario, les comédiens, le réalisateurs sont bons. Il y a donc une certaine logique à voir les votes se concentrer sur certains films dans les différentes catégories. On peut aussi remarquer que le film de Frédéric Fonteyne, par exemple, est sorti avant le confinement et aurait pu déjà

Que vous inspire cette sélection 2022 ? Malgré une très grande diversité de films, le vote des professionnels s'est concentrée sur quelques uns. F.D. : Ce n'est pas comme si l'on avait

additionné deux années normales. La vie des sorties de films n'a pas été la même que d'habitude ; leur nombre a été plus limité, de façon parfois un peu erratiques. Le volume de films de cette édition n'a donc pas doublé. Au final, je pense que la sélection reflète effectivement une forte diversité de films. Il y a

mique à recréer. Dans le contexte actuel, les choses sont très compliquées pour les films art et essai ou “films du milieu”. Dans cette catégorie et ce contexte-là, les films belges trouvent tout de même leur public. Pour l'instant, on n'est pas encore revenu à une fréquentation normale ni à une dynamique facile. De gros blockbusters monopolisent encore beaucoup les entrées et il existe un embouteillage dans les sorties de films, ainsi qu'une difficulté de reprise de l'activité des salles vu les mesures sanitaires. On doit essayer de participer de manière forte à la promotion de notre cinéma en additionnant une série de leviers. C'est le cas avec les Magritte ou la relance de l'opération “J'peux pas, j'ai cinéma”, qui offrira à nouveau du film belge à un euro. On doit accompagner le mouvement de reprise en se disant que cela va se résorber petit à petit. P.Q. : Entre la réouverture des salles début juillet et la fin de l'année, la fréquentation a baissé de 20%, mais le nombre de films s'est accru de 150% comparé à une année normale. A cela s'ajoute, l'évolution des modes de consommation sur les plateformes qui a aussi un impact sur certains types de films. Mais en comparant ces ratios et les chiffres des films belges sortis pendant cette période, on remarque qu'ils s'en sortent vraiment très très bien. Le cinéma belge démontre ainsi une capacité remarquable à drainer un public. L'Académie développe-t-elle toujours des projets au-delà de la cérémonie des Magritte ? P.Q. : Des la réouverture des salles en

juillet, nous avons fait de la promotion pour tous les films belges qui sortent en salle avec la bannière Magritte du Cinéma. La force de l'image des Magritte vient en renfort de la promotion de ces films au moment de leur sortie. On poursuit cette initiative pour l'instant avec le film de Thierry Michel, L'empire du silence, et celui de Stephan Streker, L'Ennemi, éligibles pour les Magritte 2023. En partenariat avec le Palace, on met aussi en avant les techniciens via des rencontres avec les professionnels du cinéma, du public, des étudiants désireux de découvrir leur travail ; elles rencontrent un très grand succès et sont diffusées plus largement via des podcasts. Cela nous permet de maintenir vivant le label des Magritte du Cinéma tout au long de l'année. Propos recueillis par Thierry Leclercq

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Un vent de renouveau souffle sur les nominations

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Le premier tour de vote des membres de l'Académie André Delvaux a plébiscité les nouveaux talents du cinéma belge, attribuant 22 nominations à deux premiers longs métrages, “Une vie démente” de Raphaël Balboni et Ann Sirot (12 nominations) et “Un monde” de Laura Wandel (10).

On pourrait y voir le reflet de tendances affirmées du cinéma belge : l'empathie et le décalage pour le premier, le social et l'épure cinématographique dans le second cas. Les deux films concourent notamment dans les catégories reines des Magritte, celles du Meilleur film, Meilleur premier film, Meilleur scénario et de la Meilleure réalisation. Dans les catégories techniques, Une vie démente est aussi nommé pour le son, les décors, les costumes et le montage ; Un monde peut prétendre au trophée pour l'image, le son et le montage. Une vie démente envoie l'ensemble de son casting dans la compétition pour le titre de Meilleure actrice (Jo Deseure et Lucie Debay), Meilleur acteur (Jean Le Peltier) et Meilleur second rôle (Gilles Remiche). Placés au centre du film de Laura Wandel, les jeunes Maya Vanderbeque et Günter Duret se retrouvent méritoirement cités parmi les Meilleurs espoirs. Les cinéastes confirmés ne sont pas pour autant laissés sur le côté. Déjà récompensé à quatre reprises pour Alleluia en 2016, Fabrice du Welz récolte six nominations pour son sixième long métrage Adoration. Avec Les Intranquilles, présenté en compétition à Cannes, Joachim Lafosse est en lice pour le titre de Meilleur film, Meilleure réalisation et Meilleur scénario ; il avait été primé en 2013 avec A perdre la raison. Filles de joie de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich prend part à la compétition pour le Meilleur film et le Meilleur scénario, un titre déjà remporté en 2014 avec Tango Libre. Du côté des coproductions, c’est Titane de Julia Ducournau, produit en Belgique par Frakas Production, qui sort du lot avec 5 nominations, notamment pour l'image due au talentueux chef op' Ruben Impens. Qui succédera à Veerle Baetens et Bouli Lanners ? Pour ce qui est des comédiennes, les membres de l’Académie ont aussi porté leurs suffrages sur Lubna Azabal dans Adam de Mariam Touzani, et Virginie Efira pour son rôle dans

Adieu les cons d’Albert Dupontel. Pour les seconds rôles, concourrent par ailleurs Claire Bodson (Fils de plouc), Emilie Dequenne (Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait), Myriam Akheddiou (Titane) et Laura Verlinden (Un monde). Fantine Harduin (Adoration), Daphné Patakia (Benedetta) et Salomé Dewaels (Illusions perdues) complètent la catégorie des espoirs. Les comédiens en lice pour le titre du Meilleur acteur sont Jean Le Peltier (Une vie démente), Arieh Worhaler (Serre moi fort) Bouli Lanners (Cette musique ne joue pour personne) et Jérémie Renier (Slalom). Dans les seconds rôles on trouve Benoît Poelvoorde (Adoration), Sam Louwyck (Jumbo) et Patrick Descamps (Les Intranquilles). Chez les espoirs, Yoann Zimmer (Des hommes), Roméo Elvis (Mandibules) et Basile Gruberger (SpaceBoy). En court métrage, les fictions se conjuguent dans tous les styles. Michiel Blanchart réinvente le film d'horreur romantique avec T'es morte Hélène, multiprimé en festivals, shortlisté pour les Oscars et en voie d'adaptation à Hollywood. Lauréat du Prix de la Cinéfondation à Cannes, L'Enfant Salamandre se pose comme une rêverie surréaliste autour d'un adolescent. L'adolescence inspire aussi le drame de Valery Carnoy, Titan, tandis que de Xavier Seron, lauréat des Magritte à deux reprises, retrouve son ironie noire et mordante dans Sprötch. L'animation reste un incroyable terrain de jeu, ouvert à tous les styles et toutes les techniques : Lia Bertels séduit toujours autant par son univers poétique (On n'est pas près d'être des super héros) ; avec Là-haut sur la montagne, Benjamin Botella et Arnaud Demuynck confirment, si besoin était, leur maîtrise totale des univers graphiques et narratifs qui parlent au jeune public. Coup de chapeau aussi à Gaspar Chabaud pour l'humour et les aquarelles de Tête de linotte, ainsi qu'à Emily Worms (Amours Libres) pour son animation pop et colorée.

Damien, toxicomane. Il a débuté sa carrière au Festival de Berlin et a remporté le Bayard d'Or à Namur en 2020. On reste un peu dans cette thématique avec Chasser les dragons, où Alexandra Kady Longuet dresse un portrait sobre et délicat des accidentés de la vie qui fréquentent une salle de consommation de stupéfiants à Liège. Bruno Tracq s'est plongé, quant à lui, dans la pratique de médecins anesthésistes qui pratiquent l'hypnose chirurgicale (Ma voix t'accompagnera). Enfin, avec leur premier documentaire #SalePute, Florence Hainaut et Myriam Leroy sont parties de leur vécu de femmes harcelées sur internet pour dénoncer la réalité des violences auxquelles elles sont exposées dans le monde virtuel. Les Magritte du cinéma remettront enfin pour la première fois un Prix du Meilleur court métrage documentaire. La diversité y est aussi au rendez-vous, dans un format qui permet une vraie créativité dans le choix et le traitement des sujets : la Belgique désertée au temps du Corona (Belgium 20 de Jean-Benoît Ugeux), le portrait d'une jeune artiste plasticienne (Juliette the Great d'Alice Khol), celui d'une famille de Drag Queens bruxelloises (Mother's de Hippolyte Leibovici),la relation qui unit quatre femmes et leur animal domestique (Maîtresse de Linda Ibbari). Thierry Leclercq

Les pricipales nominations

H Meilleur Film

Adoration de Fabrice Du Welz (Panique !) Filles de joie de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich (Versus Production) Les Intranquilles de Joachim Lafosse (Stenola Productions) Un monde de Laura Wandel (Dragons Films Productions) Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni (Hélicotronc) H Meilleur premier film Fils de plouc de Harpo et Lenny Guit (Roue Libre Production) Jumbo de Zoé Wittock (Kwassa Films) Un monde de Laura Wandel (Dragons Films Productions) Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni (Hélicotronc) H Meilleure réalisation Fabrice du Welz pour Adoration Joachim Lafosse pour Les Intranquilles Laura Wandel pour Un monde Raphaël Balboni & Ann Sirot pour Une vie démente H Meilleur scénario Anne Paulicevich pour Filles de joie Joachim Lafosse, Juliette Goudot, Anne-Lise Morin, François Pirot, Lou du Pontavice, Chloé Léonil, Pablo Guarise

Un trophée pour le documentaire P o u r c e t t e 11 è m e é d i t i o n d e s Magritte une quinzaine de documentaires avaient été présélectionnés pour refléter toute la diversité du genre, sans toutefois noyer les votants de l'Académie dans le nombre de films. Parmi les quatre films qui ont obtenu leurs suffrages figure notamment le premier long métrage de Paloma Sermon Daï Petit Samedi, au coeur de la relation complexe entre sa mère et son frère

pour Les Intranquilles Laura Wandel pour Un monde Raphaël Balboni, Ann Sirot pour Une vie démente H Meilleur film flamand Dealer de Jeroen Perceval (Savage Film, Tarantula) La civil de Teodora Ana Mihai (Menuetto, Les Films du Fleuve) Rookie de Lieven Van Baelen (Czar Film, Versus Production) The Barefoot Emperor de Peter Brosens et Jessica Woodworth (Bo Films, Wajnbrosse Productions) H Meilleur film étranger en coproduction Adam de Maryam Touzani (Artémis Productions) L’homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania (Kwassa Films) Onoda, 10.000 nuits dans la jungle d’Arthur Harari (Frakas Productions) Titane de Julia Ducournau (Frakas Productions) H Meilleure actrice Lubna Azabal dans Adam Virginie Efira dans Adieu les cons Lucie Debay dans Une vie démente Jo Deseure dans Une vie démente H Meilleur acteur Bouli Lanners dans Cette musique ne joue pour personne Jérémie Renier dans Slalom Arieh Worthalter dans Serre moi fort Jean Le Peltier dans Une vie démente H Meilleure actrice (second rôle) Claire Bodson dans Fils de plouc Emilie Dequenne dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait Myriem Akheddiou dans Titane Laura Verlinden dans Un monde H Meilleur acteur (second rôle) Benoît Poelvoorde dans Adoration Sam Louwyck dans Jumbo Patrick Descamps dans Les Intranquilles Gilles Remiche dans Une vie démente H Meilleur espoir féminin Fantine Harduin dans Adoration Daphné Patakia dans Benedetta Salomé Dewaels dans Illusions perdues Maya Vanderbeque dans Un monde H Meilleur espoir masculin Yoann Zimmer dans Des hommes Roméo Elvis dans Mandibules Basile Grunberger dans SpaceBoy Günter Duret dans Un monde H Meilleur documentaire #Salepute de Myriam Leroy et Florence Hainaut (Kwassa Films) Chasser les dragons d’Alexandra KandyLonguet (Dérives) Ma voix t’accompagnera de Bruno Tracq (Wrong Men) Petit samedi de Paloma Sermon-Daï (Michigan Films)

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"Un monde", de la cour d'école aux portes des Oscars

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Recueillant pas moins de dix nominations aux Magritte, “Un monde” de Laura Wandel propose une plongée à hauteur d'enfant dans le monde de l'école ; la jeune Nora se trouve prise dans un terrible conflit de loyauté entre son désir d'intégration et son frère, victime de harcèlement. Le traitement cinématographique au plus près des personnages évoque la méthode des frères Dardenne.

Le film est produit par Stéphane Lhoest (Dragons Films) comme l'avait été le court métrage de Laura Wandel, Les Corps étrangers, sélectionné à Cannes en 2014. “S'attaquant à un sujet difficile, avec des enfants, le projet n'était pas du tout évident à la lecture du scénario”, se rappelle son producteur. Il n'a pas été facile à produire, ni à financer car fortement atypique, sans stars, et se déroulant dans le lieu unique d'une cour d'école. On n'a pas eu beaucoup d'argent (1 M€) mais on est très fiers de présenter un film totalement belge.” Le montage financier s'est opéré autour des fonds publics (Centre du Cinéma, Wallimage, VAF), ainsi que du tax shelter et de VOO/BeTV, “avec un apport appréciable, sur scénario, de Jan De Clercq (Lunanime/Lumière) qui assure la distribution au Benelux.” La préparation du film a pris beaucoup de temps, afin de documenter l'écriture, de visiter les écoles, de repérer les enfants et de travailler avec eux en amont du tournage. Après avoir vu une bonne centaine d'enfants, l'arrivée de la jeune Maya Vanderbeque a été une révélation ; “moi, je veux donner toute ma force à ce film”, a-t-elle déclaré lors du casting, n'hésitant pas à se couper les cheveux pour correspondre au rôle. Un peu sauvage et instinctif, Günter Duret (Abel) a apporté une impulsivité dont le film avait besoin, souligne Laura Wandel. “Le tournage s'est bien passé mais n'a pas été complètement

évident, avec de 2 à 3 plans séquences par jour et une vingtaine de prises”, confie Stéphane Lhoest. La post-production s'est achevée deux semaines avant le premier confinement en mars 2020. Le film a surtout été impacté par la pandémie au niveau de sa sortie puisqu'il est resté un an et demi au frigo. S'il a dû patienter, cela en a valu la peine puisqu'il a pu bénéficier de la rampe de lancement de Cannes (Un certain regard) où il a remporté le Prix Fipresci. “Cette sélection nous a propulsé à l'international en nous permettant d'aller chercher un vendeur international (Indie Sales).” Sorti en France ce 26 janvier sur 94 copies (Tandem), le film a été vendu dans une quinzaine de territoires (Chine, Canada, EtatsUnis, Espagne, Autriche, Italie, Israël, bientôt le Japon). En Belgique le film est sorti sur une trentaine de copies, franchissant le cap des 20 000 entrées. “D'après notre distributeur, sans pandémie, on aurait pu faire le double.” Aux Pays-Bas, où il avait très bien démarré, il a été coupé dans son élan par la fermeture des salles entre le 19 décembre et le 15 janvier. Sa carrière va se poursuive avec une demande énorme de projections scolaires. Cerise sur le gâteau, le film a été sélectionné pour représenter la Belgique aux Oscars et figure aujourd'hui sur la shortlist des quinze finalistes pour l'Oscar du meilleur film étranger. “Nous sommes en train de mener une campagne de marketing, essentiellement digitale à cause de la pandémie puisqu'il est actuellement très difficile de faire des événements et d'organiser des projections aux Etats-Unis.” Sélectionnée à la Résidence de la Cinéfondation, Laura Wandel espère reprendre en mars l'écriture de son prochain long métrage, Hors-la-loi, qui se déroulera dans l'univers de la pédiatrie et le milieu hospitalier.

“Titane” de Julia Ducournau

Deux années éprouvantes pour l'exploitation des films

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De décembre 2019 à décembre 2021, les salles de cinéma ont été fermées durant plus de 15 mois, des règles sanitaires et des jauges réduites se sont imposées :de quoi compliquer la vie des films, comme en témoigne le distributeur Thomas Verkaeren (O'Brother). La liste des Magritte publiée en décembre comportait 22 longs métrages majoritaires belges francophones, 11 films flamands et 22 coproductions minoritaires ; elle était complétée par 40 courts métrages et documentaires présélectionnés par un jury. La carrière de ces films a été fortement impactée, voire ruinée, par une situation sanitaire inédite. Thomas Verkaeren, directeur général d'O'Brother, cite ainsi l'exemple de Filles de joie de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, sorti en mars 2020 ; “nous avons été limité à quatre semaines d'exploitation, dont les deux dernières montraient déjà des fléchissements dans la fréquentation des salles. Les résultats ont été plutôt concluants vu les circonstances.” (9 351 entrées en Belgique, 47 353 en France). Pour Jumbo de Zoé Wittock, par contre, cela a été une énorme raclée.“Ce premier long métrage au scénario très innovant devait sortir le 18 mars 2020, date d'entrée dans le premier confinement, après une tournée d'avant-premières avec la réalisatrice et la comédienne Emmanuelle Bercot et de très bons retours de la presse.” Le film n'est donc pas sorti en salles ; il est passé directement au régime Premium VOD mis en place avec différentes plateformes. “Avec 1 500 à 2 000 téléchargements, cela n'a clairement pas le même impact.” En 2021, la Palme d'Or de Titane, de Julia Ducournau, a par contre très bien marché ; le film tourne encore en second circuit et totalise aujourd'hui autour des 25 000 entrées (plus de

T.L

“Un monde” révèle la présence tout à fait étonnante de la jeune Maya Vanderbeque.

300 000 en France). Pour Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchetrit, un gros travail avait été réalisé en avant-première, notamment en septembre au BRIFF, avec l'implication de Bouli Lanners nommé aujourd'hui pour le Magritte du Meilleur acteur. “Le film a cependant vivoté tant bien que mal dans une période très compliquée par la concurrence acharnée pour les écrans lors de la réouverture des salles.” Chaque période de fermeture a des effets en cascade sur le secteur, y compris pour les films qui doivent sortir dans les semaines qui suivent. “A la réouverture, les spectateurs ne vont pas retourner dix fois au cinéma mais vont se montrer très sélectifs dans leur choix alors qu'il y a deux fois plus de films à l'affiche. Le roulement des films se montre alors extrêmement rapide.” Le bouche à oreille a à peine le temps de se mettre en place que le film a déjà disparu de l'affiche. Et aujourd'hui encore, pour de multiples raisons, beaucoup de spectateurs s'abstiennent encore de fréquenter les salles de cinéma. Thomas Verkaeren se déclare cependant “assez confiant par rapport à un retour prochain à la normale. Lorsque l'on pourra retourner en toute quiétude au cinéma, on verra les chiffres remonter. Le nombre de films en attente sur les étagères va diminuer et on arrivera à nouveau à une situation plus saine dans les sorties.” C'est tout le voeux qu'on lui souhaite alors qu'il prépare cette année la sortie de six longs métrages belges : Nobody has to know de Bouli Lanners (23 mars), Inexorable de Fabrice Du Welz (20 avril), La ruche de Christophe Hermans, Entre la vie et la mort de Giordano Gederlini (13 juillet), Temps mort de Eve Duchemin, et Dalva d'Emmanuelle Nicot. “Avec La Ruche, Temps Mort et Dalva, on a trois premiers films belges, extrêmement forts, qui racontent des situations dures - les prisons, la schizophrénie, l'abus des enfants - mais de manière digeste, et c'est beau à voir !” T.L.

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Hommage à Marion Hänsel

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L'Académie André Delvaux décerne cette année son Magritte d'honneur à l'autrice-réalisatrice, productrice et comédienne Marion Hänsel, disparue en juin 2020. Elle fut longtemps, avec sa quasi homonyme Chantal Akerman, la grande figure féminine du cinéma belge, reconnue dans les festivals aux quatre coins du monde.

Née Marion Ackermann à Marseille le 12 février 1949, elle a grandi à Anvers ; passionnée de théâtre, après un bref passage à l’IAD (Institut des Arts de Diffusion), elle se forme sur le tas pour devenir comédienne, effectuant des stages à l’Actor’s Studio de New York et à l’Ecole du Cirque d’Annie Fratellini à Paris. “J'y ai fait du trapèze, de la voltige à cheval et aussi été fil-de-fériste sans balancier”, expliquait-elle. Ce qui lui valut, notamment, le rôle d’une funambule enceinte dans L’une chante, l’autre pas d’Agnès Varda en 1977. Elle fonde alors sa maison de production Man’s Films et réalise son premier court métrage, Equilibres. En 1982, elle adapte un roman de Dominique Rollin pour son premier long métrage, Le lit, couronné par le Prix Cavens du meilleur film belge. Marion Hänsel se fera une spécialité d’adapter ainsi des oeuvres littéraires pour lesquelles elle éprouve un coup de coeur. Ce sera le cas pour Dust (1985), avec Trevor Howard et Jane Birkin, adapté du romancier sud-africain J.M. Coetzee, qui lui vaut de remporter le Lion d’argent à Venise. Elle réalise aussi Les Noces barbares (1987), d'après l’ouvrage de Yann Queffelec, prix Goncourt 1985. En 1987, élue “Femme belge de l’année “, elle devient Présidente de la Commission de Sélection des Films de la Communauté française de Belgique, une fonction qu’elle retrouve entre 1996 et 1997 et en 2002. “Une de mes grandes qualités (ou défauts) est une espèce d'obstination sans bornes“, expliquait-elle à Richard Olivier dans sa sér ie Big Memor y consacrée aux cinéastes de Belgique. “Si je n'avais pas choisi de faire également de la production, jamais je n'aurais réussi à ce jour à faire neuf longs métrages.” Marion Hänsel a de la sorte réalisé Il Maestro en 1989, Sur la terre comme au ciel en 1991, Between the Devil and the Deep Blue Sea en 1995 (sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes), The Quarry en 1998, Grand prix des Amériques à Montréal, ou encore Nuages :

lettres à mon fils en 2001, un de ses préférés dans sa cinématographie. Si elle se revendiquait d'un cinéma de Belgique, elle le voulait aussi cosmopolite et ouvert sur le monde, avec une touche très personnelle et une liberté totale. Parmi ses réalisations ces dernières années, on relève encore Si le vent soulève les sables (2006), adapté du roman Chamelle de Marc DurinValois, Noir Océan (2010) d’après deux nouvelles d’Hubert Mingarelli qui écrit ensuite pour elle le scénario de En amont du f leuve (2016), avec Olivier Gourmet et Sergi Lopez. Entretemps, elle aura réalisé la comédie La tendresse (2013) avec Marilyne Canto et Olivier Gourmet. En janvier 2020 encore, le Festival international du film de Rotterdam lui consacrait une rétrospective ; elle y avait entre autres présenté son ultime film, Il était un petit navire, autoportrait poétique imaginé depuis une chambre d’hôpital où l’avait plongée une grave maladie. En tant que productrice elle s’est par ailleurs illustrée avec le long métrage de Danis Tanovic No Man’s Land, une comédie dramatique sur la guerre en Bosnie qui remporta le Prix du meilleur scénario à Cannes en 2001, et l’année suivante l’Oscar et le Golden Globe du meilleur film étranger ainsi que le César de la meilleure première œuvre de fiction. Elle a également produit le documentaire Les chemins de la mémoire (2009) consacré par José-Luis Penafuerte au difficile processus de reconnaissance et de deuil des victimes de la dictature franquiste. En 2019, la réalisatrice Caroline D'hont lui a consacré un long métrage documentaire, produit par la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles et très justement intitulé Par-delà les nuages.

Jo Deseure en lice pour le Magritte de la meilleure actrice dans “Une vie démente”.

Les bonnes surprises d'Une vie démente

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Avec leur premier long métrage et ses12 nominations, Ann Sirot et Raphaël Balboni égalent le record des “Géants” de Bouli Lanners. Une satisfaction pour Julie Esparbes (Hélicotronc), qui aligne aussi deux courts métrages dans la course aux trophées.

En offrant un traitement original et inattendu à un sujet sombre, Une vie démente aura été une des belles surprises de cette année 2021, notamment pour la prestation de la comédienne Jo Deseure. “Il s'agit pour moi d'une deuxième collaboration avec Ann et Raphaël dont j'avais produit le court métrage Avec Thelma, lauréat du Magritte de la catégorie en 2018, explique Julie Esparbes. Le projet s'est monté dans le cadre des productions légères de la FWB qui voulait dynamiser la production avec des projets différents. La formule correspondait assez bien à la méthode des réalisateurs qui écrivent leur scénario en aller-retour avec les comédiens et travaillent un peu comme une troupe de théâtre.” L'aide de 100 000€ est assortie de certaines contraintes puisque le projet doit aboutir en deux ans. Comme cela laisse peu de place à des possibilités de coproduction, le financement du film est à 100% belge (415 000€), avec des apports du tax shelter, de screen.brussels, Proximus, Be TV et de la Loterie Nationale. En cours de post-production, un deal a pu être confirmé avec le vendeur Be For Film et le distributeur belge Imagine. “Au départ, on ne savait pas du tout comment le marché réagirait à ce type d'économie et on est allé de bonne surprise en bonne surprise. On a senti un engouement dès les premières sélections en festivals où il a gagné 17 prix.” La sortie en salles a évidemment

T.L.

souffert du contexte ; prévue initialement en septembre 2020, elle a finalement eu lieu en Belgique le 4 novembre 2021, perdant dans l'intervalle quelques salles qui supportaient le film. “Il a réalisé un peu plus de 6 000 entrées au lieu des 10 000 qu'il aurait pu atteindre hors période covid.” Il a bénéficié d'un très bon accueil critique en France où il est toujours distribué par Arizona, franchissant le cap des 20 000 entrées. “Nous sommes à présent en train de préparer leur prochain long métrage - Le syndrome des amours passées - qui se tournera cet été.” Spécialiste du court métrage Hélicotronc aligne par ailleurs deux films dans la catégorie des courts métrages de fiction. “Le court métrage est un peu notre marque de fabrique et c'est un créneau qui nous tient à coeur parce qu'il permet de développer des projets un peu différents et de rencontrer de nouveaux auteurs”, poursuit Julie Esparbes. Pour cette édition des Magritte, Valery Carnoy est nommé pour Titan, monté en coproduction avec Punchline Cinéma en France et qui remporte pas mal de prix en festival. “Nous sommes en développement de son long métrage La danse des renards qui a obtenu l'aide à l'écriture de la FWB.” Sprötch est un film réalisé par Xavier Seron dans le cadre du programme La Belge Collection, initié par Angie Productions pour mettre en valeur de jeunes comédiens belges. “Ce court à l'humour noir et grinçant est passé dans une centaine de festivals et a récolté énormément de prix. Je travaille avec Xavier au développement de son nouveau long métrage (Chiennes de vies), produit lui aussi en production légère, que l'on tournera en avril.” Thierry Leclercq

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Magritte 2022

La RTBF offre une vitrine multi-plateforme au cinéma belge

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Depuis la 8ème édition en 2017, la RTBF a pris le relais de Be tv pour produire et réaliser la Cérémonie des Magritte qu'elle diffuse en direct depuis le Square, au centre de Bruxelles. Elle en proposera cette année une nouvelle formule sur sa chaîne culturelle (La Trois) et reconduira en amont une Semaine du cinéma belge.

La Belgique navigant cette année en “code rouge” sanitaire, la Cérémonie du 12 février aura une forme particulière, “mais non moins inventive”, adaptée aux mesures sanitaires en vigueur. La grande verrière du Square accueillera un public attablé, réduit à 200 personnes et composé essentiellement des talents nommés dans les 22 catégories récompensées. La transparence du lieu permettra des jeux de lumière, des projections et un lien direct avec l'extérieur, annonce la RTBF. La mise en scène de la soirée a été confiée à l'autrice à Nathalie Uffner, directrice artistique de Théâtre de la Toison d'Or à Bruxelles. Elle est accompagnée dans l'écriture et la scénarisation par Myriam Leroy - dont le documentaire #SalePute est nommé - et le journaliste Sébastien Ministru. Plutôt que de recourir à un maître de cérémonie unique pour succéder à Kody, Alex Vizorek ou Charlie Dupont, une troupe de comédiens et du standuperes se relaiera sur le plateau. Ce qui permet, notamment, d'éviter l'habituel défilé de tous les remettants. La cérémonie sera entrecoupée de capsules filmées sur le thème d'un casting taclant avec humour les stéréotypes incarnés par chaque comédien et comédienne. “Cette formule est née des contraintes imposées par la situation sanitaire, explique Rudi Léonet, coordinateur des opérations spéciales de la RTBF. Je précise que les décisions éditoriales relèvent de la responsabilité de l'Académie André Delvaux ; nous en assurons la captation et la retransmission. Après une valse hésitation au rythme de l'évolution des mesures sanitaires, la décision de faire la cérémonie a été prise très tard ; il fallait réduire la voilure et aller très vite. On nous a aussi expressément demandé de réduire au maximum le nombre d'intervenants et d'allées et venues sur le plateau. Il a donc fallu imaginer quelque chose de neuf, ce dont s'est chargé Nathalie Uffner. On fera aussi l'impasse cette fois sur le tapis bleu, le public dans la salle et la soirée festive, autant de choses impossibles cette année. C'est une cérémonie de transition ; la volonté est de revenir l'année prochaine à quelque chose de plus complet.” Dans les jours qui précèdent l'événe-

ment, du 5 au 11 février, la RTBF renouvelle par ailleurs sa Semaine du cinéma belge, une programmation spéciale qui, à travers toutes ses chaînes et plateformes, met en valeur la diversité des oeuvres, des talents et des métiers du cinéma en Belgique. “L'année dernière, cette opération voulait contrebalancer l'annulation de la cérémonie. Elle a cartonné en termes d'audience et le retour du secteur a été excellent. Sur une semaine, on peut être, en effet, davantage divers et varié dans notre approche, programmer davantage de films belges sur nos trois chaînes, accueillir beaucoup plus de professionnels pour parler de ce qu'ils font.” En 2021, ce dispositif cross-média avait permis au ci-

néma belge de toucher plus de 2 320 000 personnes différentes en télévision, soit près de 53% des téléspectateurs. Plusieurs longs métrages, certains récompensés aux Magritte et inédits en télévision, seront mis à l'antenne à cette occasion : Le jeune Ahmed de Luc et Jean-Pierre Dardenne, Lola vers la mer de Laurent Micheli, Continuer de Joachim Lafosse, Seule à mon mariage de Marta Bergman, Lucky d'Olivier Van Hoofstadt, Losers Révolution de Thomas Ancora et Grégory Beghin, Sous le nom de Tania de Mary Jimenez et Bénédicte Liénard, etc. Après la cérémonie, La Trois diffusera également le documentaire qui aura remporté le Magritte de la

La cérémonie sera retransmise en direct depuis la grande verrière du Square à Bruxelles

catégorie. La case courts métrages “Tout Court” accueillera Des choses en commun d'Ann Sirot et Raphaël Balboni, Sprötch de Xavier Seron, Tête de linotte de Gaspar Chabaud. On verra aussi le documentaire d'Olivier Monssens Ceci n'est pas un anniversaire qui explore les coulisses des Magritte du cinéma. Le cinéma se déclinera aussi dans tous les magazines de la RTBF, offrant une belle place aux talents belges tels que le réalisatrice Laura Wandel (Un monde), la comédienne et chanteuse Alice Dutoit (La dernière tentation des Belges), le réalisateur Nabil Ben Yadir (Animals), le rappeur Roméo Elvis, Meilleur espoir masculin pour son rôle dans Mandibules de Quentin Dupieux.... Idem en radio, notamment pour une rencontre avec la comédienne Anne Coesens, au centre de la nouvelle série belge Pandore, ainsi qu'avec le compositeur Vincent Cahay qui a signé la BO d'Adoration de Fabrice Du Welz et de Filles de joie de Frédéric Fonteyne. La plateforme Auvio sera enfin mise à contribution en permettant d'accéder, non seulement au rattrapage de la cérémonie et des films belges diffusés, mais aussi à une série de contenus spécifiques : Tapis bleu, fausse cérémonie des Magritte du Cinéma, imaginée par Laurence Bibot, 5 Heures et 5 Heures du Soir de Hugues Dayez et Rudy Léonet, les archives de la Sonuma, les contenus exclusifs de Belgorama animés par Philippe Reynaert et Stanislas Ide, ainsi qu'un nouveau catalogue de courts métrages belges. Thierry Leclercq

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Programmation

Les films du 26/01/2022 au 09/03/2022 cNOUVEAU FILM H CHANGEMENT DE DATE FR FILM FRANÇAIS C FILM AMÉRICAIN EUR FILM EUROPÉEN NAT FILM AUTRE NATIONALITÉ RES. RESSORTIE REP REPRISE ANIM ANIMATION DOC DOCUMENTAIRE 3D RELIEF CM COURT MÉTRAGE MM MOYEN MÉTRAGE

02/02

Arthur Rambo Durée : 87’. Réal. : Laurent Cantet. Cast. : Rabah Naït Oufella, Sofian Khammes, Antoine Reinartz. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Memento Distribution.

FR

DOC

NAT

Hopper et le hamster des ténèbres ANIM EUR Réal. : Ben Stassen, Benjamin Mousquet. Cast. : Thomas Solivérès, Chloé Jouannet, Nicolas Maury. Genre : animation. Nat. : Belgique. Dist. : Sony Pictures. NAT Introduction Durée : 66’. Réal. : Hong Sang-Soo. Cast. : Shin Seokho, Mi-so Park, Kim Young-Ho. Genre : drame. Nat. : Corée du Sud. Dist. : Capricci Films.

u J'ai le droit de vivre

FR

u Les Voisins de mes voisins

Dillinger est mort REP EUR Durée : 90’. Réal. : Marco Ferreri. Cast. : Michel Piccoli, Anita Pallenberg, Annie Girardot. Genre : drame Nat. : Italie. Dist. : Tamasa Distribution. H6 Durée : 117’. Réal. : Ye Ye. Genre : documentaire. Nat. : France, Chine. Dist. : Nour Films.

Les Jeunes amants Durée : 112’. Réal. : Carine Tardieu. Cast. : Fanny Ardant, Melvil Poupaud, Cécile de France. Genre : comédie. Nat. : France. Dist. : Diaphana Distribution.

REP

US

Durée : 86’. Réal. : Fritz Lang. Cast. : Sylvia Sidney, Barton MacLane, Jerome Cowan. Genre : policier. Nat. : USA. Dist. : Swashbuckler Films.

sont mes voisins ANIM FR Réal. : Anne-Laure Daffis, Léo Marchand. Cast. : Arielle Dombasle, Valérie Mairesse, Elise Larnicol. Genre : animation. Nat. : France. Dist. : Jour2fête. Petite Solange FR Durée : 85’. Réal. : Axelle Ropert. Cast. : Léa Drucker, Philippe Katerine, Jade Springer. Genre : comédie dramatique. Nat. : France. Dist. : Haut et Court. Red Rocket Durée : 128’ Réal. : Sean Baker. Cast. : Simon Rex, Bree Elrod, Suzanna Son. Genre : comédie dramatique. Nat. : USA. Dist. : Le Pacte.

US

Super-héros malgré lui Réal. : Philippe Lacheau. Cast. : Philippe Lacheau, Élodie Fontan, Tarek Boudali. Genre : comédie. Nat. : France. Dist. : StudioCanal.

FR

The Souvenir Durée : 119’. Réal. : Joanna Hogg. Cast. : Honor Swinton-Byrne, Tilda Swinton, Tom Burke. Genre : drame romantique. Nat. : G-B, USA. Dist. : Condor Distribution.

US

Vaillante ANIM FR Durée : 93’. Réal. : Laurent Zeitoun, Theodore Ty. Cast. : Alice Pol, Olivia Cooke, Vincent Cassel. Genre : animation. Nat. : France, Canada. Dist. : SND. Vanille Durée : 43’. Réal. : Guillaume Lorin. Genre : animation. Nat. : France. Dist. : Gebeka Films. u Zwingli

ANIM FR

EUR

Durée : 123’. Réal. : Stefan Haupt. Cast. : Maximilian Simonischek, Anatole Taubman, Patrick Rapold. Genre : drame historique. Nat. : Suisse. Dist. : Panoceanic Films.

09/02

The Souvenir Part II US Durée : 106’. Réal. : Joanna Hogg. Cast. : Tilda Swinton, Joe Alwyn, Richard Ayoade. Genre : drame romantique. Nat. : G-B, USA. Dist. : Condor Distribution.

Enquête sur un scandale d'état FR Durée : 120’. Réal. : Thierry de Peretti. Cast. : Roschdy Zem, Pio Marmai, Vincent Lindon. Genre : thriller. Nat. : France. Dist. : Pyramide Distribution Great Freedom EUR Durée : 116’. Réal. : Sebastian Meise. Cast. : Franz Rogowski, Georg Friedrich, Anton von Lucke. Genre : drame romantique. Nat. : Autriche, Allemagne. Dist. : Paname Distribution. Golda Maria FR Genre : documentaire. Réal. : Patrick et Hugo Sobelman. Nat. : France. Dist. : Ad Vitam.

Jean-Michel le caribou et les histoires d'amour interdites ANIM EUR Durée : 42’. Réal. : Matthieu Auvray. Genre : animation. Nat. : France, Belgique. Dist. : Cinéma Public Films. L'Horizon FR Réal. : Emilie Carpentier. Cast. : Tracy Gotoas, Sylvain Le Gall, Inas Chanti. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Les Films du Losange. La Disparition ? Durée : 85’. Réal. : Jean-Pierre Pozzi. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : Rezo Films.

DOC

Les Vedettes Réal. : Jonathan Barré. Cast. : Grégoire Ludig, David Marsais, Julien Pestel. Genre : comédie. Nat. : France. Dist. : Gaumont Distribution. Lettre d'une inconnue Durée : 87’. Réal. : Max Ophüls. Cast. : Joan Fontaine, Louis Jourdan, Mady Christians. Genre : drame romantique. Nat. : USA. Dist. : Les Bookmakers / La Rabbia.

FR

FR

REP US

Marry Me Durée : 112’. Réal. : Kat Coiro. Cast. : Jennifer Lopez, Owen Wilson, Maluma. Genre : comédie romantique. Nat. : USA. Dist. : Universal Pictures.

US

Moonfall US Réal. : Roland Emmerich. Cast. : Halle Berry, Patrick Wilson, John Bradley. Genre : science-fiction. Nat. : USA. Dist. : Metropolitan FilmExport.

Mort sur le Nil US Réal. : Kenneth Branagh. Cast. : Kenneth Branagh, Armie Hammer, Gal Gadot. Genre : policier. Nat. : USA. Dist. : Walt Disney. Pour toujours EUR Durée : 114’. Réal. : Ferzan Ozpetek. Cast. : Stefano Accorsi, Jasmine Trinca, Edoardo Leo. Genre : drame. Nat. : Italie. Dist. : Destiny Films. Ruptures Durée : 75’. Réal. : Arthur Gosset. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : -. Satyricon Durée : 128’. Réal. : Federico Fellini. Cast. : Martin Potter, Hiram Keller, Max Born. Genre : drame historique. Nat. : Italie. Dist. : Solaris Distribution. Sous l'aile des anges Durée : 94’. Réal. : A J Edwards. Cast. : Diane Kruger, Jason Clarke, Brit Marling. Genre : drame historique. Nat. : USA. Dist. : Ed Distribution.

DOC

FR

REP EUR

US

The Innocents EUR Durée : 117’. Réal. : Eskil Vogt. Cast. : Rakel Lenora Fløttum, Alva Brynsmo Ramstad, Sam Ashraf. Genre : drame. Nat. : Norvége, Suéde, Danemark, G-B, France, Finlande. Dist. : Les Bookmakers / Kinovista. Vous ne désirez que moi FR Durée : 95’. Réal. : Claire Simon. Cast. : Swann Arlaud, Emmanuelle Devos, Christophe Paou. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Dulac Distribution.

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Programmation

Les films du 26/01/2022 au 09/03/2022 White Snake ANIM NAT Durée : 98’. Réal. : Ji Zhao, Amp Wong. Cast. : Zhe Zhang, Tianxiang Yang, He Zhang. Genre : animation. Nat. : USA, Chine. Dist. : KMBO.

16/02

After Blue (Paradis sale) Durée : 127’. Réal. : Bertrand Mandico. Cast. : Elina Löwensohn, Paula Luna, Vimala Pons. Genre : science-fiction. Nat. : France. Dist. : UFO Distribution.

FR

Dans les yeux de Thomas Pesquet FR Durée : 60’. Réal. : Jürgen Hansen, Pierre-Emmanuel Le Goff. Cast. : Marion Cotillard. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : La Vingt-Cinquième Heure. King Réal. : David Moreau. Cast. : Gérard Darmon, Lou Lambrecht, Léo Lorléac'h. Genre : aventure. Nat. : France. Dist. : Pathé.

FR

Kinuyo Tanaka , réalisatrice de l’âge d’or du cinéma japonais REP NAT Réal. : Kinuyo Tanaka. Nat. : Japon. Dist. : Carlotta Films. • Mademoiselle Ogin Durée : 102’. Cast. : Ineko Arima, Tatsuya Nakadai, Ganjirô Nakamura. Genre : drame historique. • La Nuit des femmes Durée : 93’ Cast. : Hisako Hara, Akemi Kita, Chieko Seki. Genre : drame romantique. • La Lune s'est levée Durée : 102’. Cast. : Chishu Ryu, Shûji Sano, Hisako Yamane. Genre : comédie dramatique. • Maternité éternelle Durée : 111’. Cast. : Yumeji Tsukioka, Ryoji Hayama, Junkichi Orimoto. Genre : drame romantique. • Lettre d'amour Durée : 98’. Cast. : Masayuki Mori, Yoshiko Kuga, Jûkichi Uno. Genre : drame romantique. • La Princesse errante Durée : 103’. Cast. : Machiko Kyô, Eiji Funakoshi, Atsuko Kindaichi. Genre : guerre.

La Jungle est mon jardin Durée : 78’. Réal. : Enrico Giordano. Cast. : Elodie Atsadé, Daniel Jenny, Sidiki Bakaba. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Mob productions.

FR

La Mouette et le chat ANIM REP EUR Durée : 80’. Réal. : Enzo D'Alo. Genre : animation. Nat. : Italie. Dist. : Splendor Films. La Vraie famille Réal. : Fabien Gorgeart. Cast. : Mélanie Thierry, Lyes Salem, Félix Moati. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Le Pacte.

FR

US

Wild Men EUR Durée : 104’. Réal. : Thomas Daneskov. Cast. : Rasmus Bjerg, Zaki Youssef, Bjørn Sundquist. Genre : comédie. Nat. : Danemark. Dist. : Star Invest Films France.

23/02

Les Affluents Durée : 82’. Réal. : Jessé Miceli. Cast. : Songsa Sek, Phearum Eang, Rithy Rom. Genre : drame. Nat. : Cambodge, France. Dist. : Local Films.

NAT

H Maison de Retraite

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Genre : comédie. Réal. : Thomas Gilou. Cast. : Kev Adams, Gérard Depardieu, Daniel Prévost. Nat. : France. Dist. : UGC Distribution. No hard feelings Le Monde est à nous EUR Durée : 92’. Réal. : Faraz Shariat. Cast. : Benjamin Radjaipour, Eidin Jalali, Banafshe Hourmazdi. Genre : drame romantique. Nat. : Allemagne. Dist. : Sonata Films. Nous Durée : 117’. Réal. : Alice Diop. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : New Story.

Uncharted Réal. : Ruben Fleischer. Cast. : Tom Holland, Mark Wahlberg, Sophia Taylor Ali. Genre : action. Nat. : USA. Dist. : Sony Pictures.

DOC FR

Piccolo corpo EUR Durée : 89’. Réal. : Laura Samani. Cast. : Celeste Cescutti, Ondina Quadri. Genre : drame historique. Nat. : Italie, France, Slovènie. Dist. : Arizona Distribution. The Power Durée : 93’. Réal. : Corinna Faith. Cast. : Rose Williams, Emma Rigby, Charlie Carrick. Genre : fantastique. Nat. : G-B. Dist. : Alba Films.

EUR

Un autre monde FR Durée : 96’. Réal. : Stéphane Brizé. Cast. : Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Anthony Bajon. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Diaphana Distribution.

H A nos enfants

NAT

Durée : 107’. Réal. : Maria de Medeiros. Cast. : Marieta Severo, José de Abreu, Laura Castro. Genre : drame romantique. Nat. : Brésil. Dist. : Epicentre Films. Devil's Light : l'emprise du diable US Réal. : Daniel Stamm. Cast. : Virginia Madsen, Colin Salmon, Jacqueline Byers. Genre : fantastique. Nat. : USA. Dist. : Metropolitan FilmExport. Ils sont vivants Durée : 112’. Réal. : Jérémie Elkaïm. Cast. : Marina Foïs, Seear Kohi, Laetitia Dosch. Genre : comédie dramatique. Nat. : France. Dist. : Memento Distribution.

FR

Jirí Menzel, la comédie est une arme ! REP EUR Réal. : Jiri Menzel. Nat. : Tchécoslovaquie. Dist. : Malavida. • Trains étroitement surveillés Durée : 90’. Genre : comédie dramatique. Cast. : Václav Neckár, Josef Somr, Vlastimil Brodsky. • Une blonde émoustillante Durée : 98’. Genre : comédie. Cast. : Magda Vásáryová, Jiri Schmitzer, Jaromir Hanzlik. • Alouettes, le fil à la patte Durée : 90’. Genre : comédie romantique. Cast. : Rudolf Hrusinsky, Vlastimil Brodsky, Václav Neckár. La Campagne de France Réal. : Sylvain Desclous. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : The Jokers.

DOC FR

La Légende du roi crabe EUR Durée : 99’. Réal. : Alessio Rigo de Righi, Matteo Zoppis. Cast. : Bruno di Giovanni, Claudio Castori, Domenico Chiozzi. Genre : drame historique. Nat. : Italie, France, Argentine. Dist. : Shellac. La Nature DOC EUR Durée : 62’. Réal. : Artavazd Pelechian. Genre : documentaire. Nat. : France, Arménie, Allemagne. Dist. : Les Films du Camelia. Le Chêne DOC FR Durée : 80’. Réal. : Michel Seydoux, Laurent Charbonnier. Genre : documentaire Nat. : France. Dist. : Gaumont Distribution. Le Monde après nous Durée : 88’. Réal. : Louda Ben Salah. Cast. : Aurélien Gabrielli, Louise Chevillotte, Saadia Bentaïeb. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Tandem. Les Graines que l'on sème Durée : 77’. Réal. : Nathan Nicholovitch. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Nour Films. Les Poings desserrés Durée : 96’. Réal. : Kira Kovalenko. Cast. : Milana Aguzarova, Alik Karaev, Soslan Khugaev. Genre : drame. Nat. : Russie. Dist. : ARP Sélection.

FR

FR

EUR

Pas pareil et pourtant ANIM EUR Durée : 40’. Réal. : Jesus Perez et Gerd Gockell, Miran Miošić, Christoph Englert, Fred et Sam Guillaume. Genre : animation. Nat. : Suisse, Allemagne, Croatie. Dist. : Les Films du Whippet. Selon la Police FR Durée : 111’. Réal. : Frédéric Videau. Cast. : Patrick d'Assumçao, Sofia Lesaffre, Laetitia Casta. Genre : policier. Nat. : France. Dist. : Pyramide Distribution. Sous le ciel de Koutaïssi EUR Durée : 151’. Réal. : Aleksandre Koberidze. Cast. : Giorgi Ambroladze, Oliko Barbakadze, Giorgi Bochorishvili. Genre : comédie dramatique. Nat. : Géorgie, Allemagne. Dist. : Damned Distribution.

Un peuple Durée : 105’. Réal. : Emmanuel Gras. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : KMBO.

DOC

Zaï Zaï Zaï Zaï Durée : 83’. Réal. : François Desagnat. Cast. : Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Ramzy Bedia. Genre : comédie. Nat. : France. Dist. : Orange Studio Distribution / Apollo Films.

FR

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Ali & Ava Durée : 95’. Réal. : Clio Barnard. Cast. : Adeel Akhtar, Claire Rushbrook, Shaun Thomas. Genre : comédie dramatique. Nat. : G-B. Dist. : Rezo Films.

EUR

Anatomy of Time Durée : 118’. Réal. : Jakrawal Nilthamrong. Cast. : Wanlop Rungkumjad. Genre : drame Nat. : Thaïlande, France, Pays-Bas, Singapour. Dist. : Damned Distribution.

NAT

Belfast Durée : 99’. Réal. : Kenneth Branagh. Cast. : Caitriona Balfe, Jamie Dornan, Ciarán Hinds. Genre : drame. Nat. : G-B. Dist. : Universal Pictures.

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Down In Paris Durée : 100’. Réal. : Antony Hickling. Cast. : Antony Hickling, Jean-Christophe Bouvet, Dominique Frot. Genre : drame romantique. Nat. : France. Dist. : Optimale Distribution.

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Girl Bird FR Durée : 54’. Réal. : François Mouillard. Cast. : Maxime Godart, Anthony Delclitte, Pauline Carre. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : -. Là-haut perchés Durée : 107’. Réal. : Raphaël Mathié. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : Les Acacias.

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Programmation

Les films du 02/02/2022 au 16/03/2022 Les Meilleures FR Durée : 81’. Réal. : Marion Desseigne-Ravel. Cast. : Lina El Arabi, Esther Bernet-Rollande, Mahia Zrouki. Genre : drame romantique. Nat. : France. Dist. : Le Pacte.

Goliath Durée : 122’. Réal. : Frédéric Tellier. Cast. : Gilles Lellouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : StudioCanal.

NAT Plumes Réal. : Omar El Zohairy. Cast. : Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy. Genre : comédie dramatique. Nat. : France, Egypte, Pays-Bas, Grêce. Dist. : Dulac Distribution.

Kung Fu ZohracRéal. : Mabrouk el Mechri. Cast. : Sabrina Ouazani, Ramzy Bedia, Eye Haïdara. Genre : comédie. Nat. : France. Dist. : Gaumont Distribution.

Rien à foutre EUR Durée : 112’. Réal. : Emmanuel Marre, Julie Lecoustre. Cast. : Adèle Exarchopoulos, Alexandre Perrier, Mara Taquin. Genre : comédie dramatique. Nat. : France, Belgique. Dist. : Condor Distribution. Robuste Durée : 95’. Réal. : Constance Meyer. Cast. : Gérard Depardieu, Déborah Lukumuena, Lucas Mortier. Genre : comédie dramatique. Nat. : France, Belgique. Dist. : Diaphana Distribution.

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The Batman Durée : 175’. Réal. : Matt Reeves. Cast. : Robert Pattinson, Paul Dano, Colin Farrell. Genre : action. Nat. : USA. Dist. : Warner Bros.

US

Viens je t’emmène FR Réal. : Alain Guiraudie. Cast. : Noémie Lvovsky, Jean-Charles Clichet, Iliès Kadri. Genre : comédie. Nat. : France. Dist. : Les Films du Losange.

09/03

A demain mon amour DOC FR Durée : 92’. Réal. : Basile Carré-Agostini. Cast. : Monique et Michel PinçonCharlot. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : Jour2fête. Climbing Blind Durée : 118’. Réal. : Alastair Lee. Genre : documentaire. Nat. : G-B. Dist. : Filigranowa.

DOC

Des mots qui restent Durée : 52’. Réal. : Nurith Aviv. Genre : documentaire. Nat. : France. Dist. : Les Films d'Ici.

EUR

DOC

FR

FR

La Mif Durée : 110’. Réal. : Frédéric Baillif. Genre : drame. Nat. : Suisse. Dist. : L'Atelier Distribution.

EUR

Ma nuit EUR Durée : 87’. Réal. : Antoinette Boulat. Cast. : Lou Lampros, Tom Mercier, Angelina Woreth. Genre : drame. Nat. : France, Belgique. Dist. : Epicentre Films. Murder Party Réal. : Nicolas Pleskof. Cast. : Alice Pol, Miou-Miou, Eddy Mitchell. Genre : comédie policière. Nat. : France. Dist. : Bac Films.

FR

Permis de construire Durée : 93’. Réal. : Eric Fraticelli. Cast. : Didier Bourdon, Eric Fraticelli, Anne Consigny. Genre : comédie. Nat. : France. Dist. : Warner Bros.

FR

Women Do Cry EUR Durée : 107’. Réal. : Mina Mileva, Vesela Kazakova. Cast. : Maria Bakalova, Ralitsa Stoyanova, Katia Kazakova. Genre : drame. Nat. : Bulgarie, France. Dist. : Eurozoom.

de Famille(s) CM EUR Durée : 75’. Genre : drame. Réal. : J-B Braud, Marie Cogné, Sanja Milardovic, Guillaime Doucet, Jean-Benoit Ugeux. Nat. : France, Croatie, Belgique. Dist. : Origine Films.

16/03 u À plein temps

FR

Durée : 85’. Réal. : Eric Gravel. Cast. : Laure Calamy, Olivier Faliez, Evelyne El Garby-Klaï. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Haut et Court. FR

EUR

The Housewife Durée : 123’. Réal. : Yukiko Mishima. Cast. : Kazuyuki Asano, Tasuku Emoto, Kaho. Genre : romance. Nat. : Japon. Dist. : Art House.

FR

Durée : 80’. Réal. : Sophie Tavert Macian. Cast. : Malina Ioana-Ferrante, Julie Tavert, Lorine Wolff. Genre : drame Nat. : France. Dist. : Cinéma Saint-André des Arts. u Chère Louise

REP

EUR

NAT

REP

NAT

Durée : 109’. Genre : action. Réal. : Alan Mak, Wai Keung Lau. Cast. : Francis Ng, Teddy Chan, Arthur Wong. Nat. : Hong-Kong, Chine. Dist. : The Jokers / Les Bookmakers. REP

NAT

Durée : 117’. Genre : action. Réal. : Alan Mak, Wai Keung Lau. Cast. : Andy Lau, Ting Yip Ng, Ka Tung Lam. Nat. : Hong-Kong, Chine. Dist. : The Jokers / Les Bookmakers. u L'Empire

u Cinq nouvelles

du cerveau DOC EUR Durée : 105’. Réal. : Jean-Stéphane Bron. Genre : documentaire. Nat. : Suisse, France. Dist. : Ad Vitam. u Entre les vagues

REP

Durée : 97’. Genre : thriller. Réal. : Alan Mak, Wai Keung Lau. Cast. : Tony Leung Chiu-Wai, Eric Tsang, Andy Lau. Nat. : Hong-Kong, Chine. Dist. : The Jokers / Les Bookmakers.

u Infernal affairs 3

Durée : 93’. Réal. : Philippe de Broca. Cast. : Jeanne Moreau, Julian Negulesco, Didi Perego. Genre : drame. Nat. : France, Italie. Dist. : Les Acacias.

FR

u Histoire(s)

u Infernal affairs 2

Réal. : Michèle Laroque. Cast. : Michèle Laroque, Isabelle Nanty, Thierry Lhermitte. Genre : comédie Nat. : France. Dist. : UGC Distribution.

DOC

Durée : 75’. Genre : documentaire. Réal. : Ilan Klipper. Cast. : Frank Williams. Nat. : France. Dist. : Potemkine Films.

u Infernal affairs

u Belladones

Sans Frapper DOC EUR Durée : 85’. Réal. : Alexe Poukine. Genre : documentaire. Nat. : France, Belgique. Dist. : La Vingt-Cinquième Heure. DOC

u Funambules

u Alors on danse

Petite Nature FR Durée : 93’. Réal. : Samuel Theis. Cast. : Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Izïa Higelin. Genre : comédie dramatique. Nat. : France. Dist. : Ad Vitam.

Soy Libre Durée : 78’. Réal. : Laure Portier. Cast. : Arnaud Gomez, Jacqueline Puygrenier. Genre : documentaire Nat. : France, Belgique. Dist. : Les Alchimistes.

Théo et les métamorphoses FR Durée : 96’. Réal. : Damien Odoul. Cast. : Théo Kermel, Pierre Meunier, Ayumi Roux. Genre : drame. Nat. : France. Dist. : Wild Bunch Distribution.

FR

Durée : 100’. Réal. : Anaïs Volpé. Cast. : Angélique Kidjo, Déborah Lukumuena, Matthieu Longatte. Genre : drame. Nat. : France. Dist. :KMBO.

du silence Durée : 110’. Genre : documentaire. Réal. : Thierry Michel. Nat. : Belgique. Dist. : JHR Films.

DOC

EUR

u L'Histoire

de ma femme EUR Durée : 169’. Genre : drame. Réal. : Ildiko Enyedi. Cast. : Léa Seydoux, Gijs Naber, Louis Garrel. Nat. : Hongrie, Allemagne, Italie, France. Dist. : Pyramide Distribution.

u Les Oliviers REP NAT de la justice Durée : 80’. Genre : drame. Réal. : James Blue. Cast. : Pierre Prothon, Jean Pelegri, Marie Decaître. Nat. : France, Algérie. Dist. : L'Atelier Distribution. u Medusa

NAT

Durée : 127’. Genre : comédie. Réal. : Anita Rocha da Silveira. Cast. : Mari Oliveira, Lara Tremouroux, Bruna Linzmeyer. Nat. : Brésil. Dist. : Wayna Pitch. u Moneyboys

NAT

Durée : 116’. Genre : drame Réal. : CB Yi. Cast. : Kai Ko, Bai Yufan, Lin Zhengxi. Nat. : France, Autriche, Belgique, Taïwan. Dist. : ARP Sélection. u Nos corps sont vos

champs de bataille Durée : 100’. Genre : documentaire. Réal. : Isabelle Solas. Nat. : France, Argentine. Dist. : Dublin Films.

DOC

u Notre-Dame brûle

NAT

FR

Genre : drame. Réal. : Jean-Jacques Annaud. Cast. : Samuel Labarthe, Jérémie Laheurte, Elodie Navarre. Nat. : France. Dist. : Pathé. u Trois fois rien

FR

Durée : 94’. Genre : comédie. Réal. : Nadège Loiseau. Cast. : Philippe Rebbot, Antoine Bertrand, Côme Levin. Nat. : France. Dist. : Le Pacte. H Un fils du Sud

US

Durée : 106’. Réal. : Barry A Brown. Cast. : Lucas Till, Lucy Hale, Ludi Lin. Genre : drame. Nat. : USA. Dist. : STIFF. u Van Gogh In Love

FR

Genre : romance. Réal. : Jean-Luc Ayach. Cast. : Frédéric Diefenthal, Hande Kodja, Steve Driesen. Nat. : France. Dist. : Panoceanic Films.

2 février 2022 / Écran total n°1361

48

46_ETH_1361_PROGRAMMATION.indd 48

01/02/2022 16:17


Les chiffres du cinéma Box-office France du 26/01/2022 au 30/01/2022

“Presque” leader des nouveautés H Spider-Man : No Way Home (Sony) réussit l’exploit de se maintenir en tête du box-office pour son 7ème week-end d’affilée. La barre des 7 millions d’entrées est en approche. Dans des genres diamétralement opposés, la comédie dramatique du duo Bernard Campan - Alexandre Joa l l ien, P re sque (Apol lo), et le film d’animation japonais My Hero Academia – World Heroes’ Mission (CGR Events), signent des débuts similaires en attirant respectivement 119 771 et 118 525 spectateurs devant 443 et 393 écrans.

Adieu Monsieur Haffmann (Pathé) ne perd que 1/5ème de son public et dépasse largement le demi-million d’entrées. Le thriller de Fred Cavayé sera probablement vu par 800 000 spectateurs d’ici la fin de son exploitation. L e s P r o m e s s e s ( W i l d B u n c h) convainc 104 022 amateurs de films politique dans 333 salles et permet au réalisateur Thomas Kruithof de signer un démarrage légèrement supérieur à celui de son premier long métrage, La mécanique de l’ombre, qui avait généré 100 421 entrées le week-end de sa sortie mais en étant distribué

sur 241 copies. Pour ses débuts de réalisatrice, Sandrine Kiberlain at tire 54 303 cinéphiles dans 196 salles avec Une jeune fille qui va bien (Ad Vitam) qui avait été présenté à la Semaine de la Critique ainsi qu’au Festival du Film Francophone d’Angoulême. Edouard Baer passe à nouveau derrière la caméra avec sa comédie chorale Adieu Paris (Le Pacte) qui séduit 28 619 spectateurs dans 74 salles. Des débuts qui permettent au film d’enregistrer la meilleure moyenne d’entrée par copie du week-end (387). N.C.

DE MERCREDI À DIMANCHE DE MERCREDI 7 JOURS À DIMANCHE PRÉCÉDENTS

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

FILMS

DISTRIBUTEURS

NOMBRE DE COPIES

SPIDER-MAN : NO WAY HOME PRESQUE MY HERO ACADEMIA ADIEU MONSIEUR HAFFMANN LES PROMESSES NIGHTMARE ALLEY TOUS EN SCÈNE 2 SCREAM OUISTREHAM ENCANTO, LA FANTASTIQUE… UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN THE KING’S MAN : PREMIÈRE MISSION EN ATTENDANT BOJANGLES L’AMOUR C’EST MIEUX QUE LA VIE LICORICE PIZZA TENDRE ET SAIGNANT ADIEU PARIS ! LA PANTHÈRE DES NEIGES NOS ÂMES D’ENFANTS THE CHEF LYNX PLACES 355 MATRIX RESURRECTIONS UN MONDE LES LEÇONS PERSANES MES TRÈS CHERS ENFANTS TWIST À BAMAKO LA PLACE D’UNE AUTRE MES FRÈRES ET MOI

SONY APOLLO FILMS CGR EVENTS PATHÉ WILD BUNCH WALT DISNEY UNIVERSAL PARAMOUNT MEMENTO FILMS WALT DISNEY AD VITAM WALT DISNEY STUDIOCANAL METROPOLITAN UNIVERSAL UGC LE PACTE HAUT ET COURT METROPOLITAN UFO GEBEKA FILMS LE PACTE SND WARNER BROS. TANDEM KMBO UGC DIAPHANA PYRAMIDE AD VITAM

584 443 393 934 333 291 669 517 605 394 196 446 548 573 530 391 74 377 85 125 162 327 299 176 94 123 155 220 130 338

NOMBRE DE SEMAINES 7 1 1 3 1 2 6 3 3 10 1 5 4 2 4 2 1 7 1 2 2 3 4 6 1 2 7 4 2 4

ENTRÉES/COPIES ENTRÉES 134 382 119 771 118 525 108 602 104 022 81 389 78 398 68 853 60 311 56 017 54 303 52 936 46 214 40 208 36 991 32 004 28 619 27 970 16 362 13 709 13 209 12 631 12 604 12 425 11 918 11 709 11 338 10 168 9 560 8 955

ENTRÉES ENTRÉES/ COPIES

ÉVOLUTION 230 270 302 116 312 280 117 133 100 142 277 119 84 70 70 82 387 74 192 110 82 39 42 71 127 95 73 46 74 26

-28% _ _ -21% _ -32% -22% -35% -9% -6% _ -30% -33% -54% -15% -47% _ -12% _ -28% -34% -49% -47% -53% _ -50% -34% -17% -46% -15%

208 524 _ _ 170 581 _ 142 309 105 801 122 173 85 285 63 717 _ 88 329 85 475 105 611 54 073 72 382 _ 40 961 _ 24 140 24 075 30 747 28 621 31 000 _ 28 377 21 219 16 686 22 520 15 009

271 _ _ 253 _ 539 130 278 273 151 _ 155 156 200 188 201 _ 93 _ 298 181 114 68 89 _ 231 87 83 223 57

CUMULS À DIMANCHE

COEFF. FRANCE PARIS VILLE

PRÉVISIONS

6 787 261 119 771 118 525 541 113 104 022 223 698 2 331 663 403 581 272 571 2 721 507 54 303 811 379 485 287 145 819 283 105 104 386 28 619 508 941 16 362 37 849 37 284 95 689 217 423 962 651 11 918 40 086 627 986 105 820 32 080 103 987

7 000 360 400 850 300 380 2 600 520 400 3 000 220 920 560 200 360 160 150 600 60 55 50 110 235 980 25 50 650 130 40 120

000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000

22.7 13.2 13.6 11.1 4.1 3.7 12.2 12.3 7.7 36.7 4.3 8.8 8.2 9.1 2.8 9.5 1.0 7.4 3.0 2.2 11.7 9.0 13.7 9.3 4.2 2.5 29.5 6.4 3.7 5.6

H Spider-Man : No Way Home poursuit son règne, récolte 11 M$ en trois jours et totalise 735,9 M$ pour son 7ème week-end. Scream (Paramount) ajoute 7,4 M$ à son total qui se porte à 62,1 M$ en 3ème semaine. Tous en scène 2 (Universal) reste en 3ème position, engrangeant 4,8 M$ supplémentaires, pour un total de 134,5 M$ en 5ème semaine. Redeeming Love (Universal) récolte 1,9 M$ et totalise 6,5 M$ en dix jours. Enfin, The King’s Man (Fox) ajoute 1,8 M$ à ses recettes qui se portent à 34 M$ pour son 5ème week-end. A.M.

SEMAINES

“Spider-Man” toujours en tête

RANGS

Box-office Etats-Unis-Canada du 28/01/2022 au 30/01/2022 RECETTES (M$) RECETTES PAR SITE

FILMS

SITES

DISTRIBUTEURS

ÉVOL.

CUMUL (M$) 735,9

1

7

SPIDER-MAN : NO WAY HOME

3 675

Sony

11

2 993

-21.5%

2

3

SCREAM

3 518

Paramount

7,4

2 089

-39.8%

62,1

3

6

TOUS EN SCÈNE 2

3 450

Universal

4,8

1 391

-16.5%

134,5

4

2

REDEEMING LOVE

1 963

Universal

1,9

942

-47.6%

6,5

5

6

THE KING’S MAN : PREMIÈRE MISSION

2 440

20th Century Studios

1,8

718

-1.6%

34

6

4

355

2 513

Universal

1,4

557

-12.5%

13,1

7

6

AMERICAN UNDERDOG

2 113

Lionsgate

1,2

579

+4%

24,8

8

11

S.O.S. FANTÔMES

1 170

Sony

0,8

658

+17.7%

128,1

United Artists Releasing

0,7

895

+4.7%

11,8

20th Century Studios

0,6

459

-14.2%

36

9 10 10

8

LICORICE PIZZA WEST SIDE STORY

772 1 335

2 février 2022 / Écran total n°1361

49

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01/02/2022 16:19


Les chiffres du cinéma

441 000

Lens

Avignon

280 000

Clermont-Ferrand

Metz

401 000

Tours

Caen

Toulon

Nancy

Rennes

Nice

Rouen

433 000

288 000 260 000

244 000 269 00

1 482 641 1 701 871

1 564 812 1 381 65

51 392

29 353

35 912

33 360

27 442

28 936

23 389

19 685

13 102

535 000

308 000 286 000 444 000

Entrées cumulées 2020 6 347 424 3 804 036 4 739 923 4 117 241 3 935 586 3 413 188 3 037 892 2 545 480 2 319 133 2 304 825 2 143 188 2 103 586 1 991 615 1 840 888 1 685 344 2 305 715 1 701 871

Entrées sur 5 jours

423 000 464 000

Grenoble

Habitants (unités urbaines)* 1 537 000 1 016 000 872 000 836 000 1 416 000 582 000 450 000

Montpellier

Strasbourg

Nantes

Marseille

Bordeaux

du 26/01/2022 au 30/01/2022

Toulouse

Lille

Lyon

Les villes sont classées selon leur part de marché 2020, par ordre décroissant.

Villes

Cinéville

16 278

20 307

14 909

13 171

11 328

12 679

13 399

10 723

13 333

13 295

9 154

11 300

Evolution sur 2021

PRESQUE APOLLO FILMS

Entrées à dimanche

3 214

1 914

2 287

1 936

1 598

2 554

1 730

1 310

1 103

1 305

1 359

1 333

1 046

1 257

904

1 006

623

976

1 272

639

1 191

Cumul à dimanche

3 235

1 914

2 287

1 993

1 634

2 585

1 730

1 310

1 148

1 305

1 383

1 333

1 069

1 257

904

1 021

623

976

1 272

649

1 191

Nombre de copies

8

5

7

7

7

5

4

4

3

3

3

3

3

3

2

4

2

3

5

3

2

Nb de semaines d’expl.

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Entrées à dimanche

3 936

2 948

2 564

2 944

3 142

1 682

1 436

1 474

1 581

1 185

741

1 088

890

1 036

580

1 665

496

322

1 020

1 423

1 161

Cumul à dimanche

88 656

78 728

48 557

85 176

116 796

60 622

54 517

52 392

37 226

44 179

32 409

23 696

29 711

25 574

36 453

33 644

12 263

42 667

28 983

56 676

13 270

Nombre de copies

8

5

9

9

11

5

4

4

3

4

4

4

2

2

3

4

2

3

4

3

2

Nb de semaines d’expl.

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

Entrées à dimanche

3 975

1 672

2 493

2 752

961

1 965

1 391

1 218

958

919

1 543

1 318

1 036

880

1 149

405

1 048

461

198

911

Cumul à dimanche

4 048

1 938

2 546

2 856

961

1 965

1 391

1 218

958

919

1 543

1 391

1 036

880

1 337

405

1 048

461

198

911

Nombre de copies

8

4

7

6

3

4

3

3

3

2

4

4

2

3

3

2 2

1

2

2

Nb de semaines d’expl.

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1 1

1

1

1

Entrées à dimanche

2 460

1 382

1 938

2 049

1 444

2 032

1 041

993

1 002

1 107

2 005

842

806

719

1 101

729

575

731

1 023

496

950

Cumul à dimanche

12 245

6 219

9 332

9 623

7 239

9 756

5 106

5 707

3 779

5 132

8 428

5 095

4 176

4 192

3 342

3 531

2 044

3 510

4 540

2 855

4 662

Nombre de copies

8

5

9

10

8

5

4

4

3

5

6

5

4

3

3

4

2

3

6

3

2

Nb de semaines d’expl.

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

Entrées à dimanche

2 728

1 650

2 202

1 746

1 503

1 847

1 036

745

392

819

784

706

491

517

683

723

626

700

670

613

648

Cumul à dimanche

41 357

28 715

34 753

37 801

37 642

37 394

18 295

23 060

14 356

21 539

18 516

12 973

13 420

12 130

12 157

14 574

13 668

17 810

16 993

17 091

13 125

Nombre de copies

8

5

9

10

9

6

5

5

3

5

4

5

2

2

3

4

2

3

4

3

2

Nb de semaines d’expl.

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

Entrées à dimanche

1 842

1 669

1 217

1 290

2 313

741

1 143

957

1 006

952

523

522

474

724

599

1 119

606

569

471

1 157

376

Cumul à dimanche

8 331

6 535

5 971

6 646

11 696

3 438

5 276

2 421

4 040

3 470

3 032

2 132

3 132

2 194

2 367

3 601

1 288

3 109

1 217

5 257

3 228

Nombre de copies

6

2

8

6

6

3

4

3

3

3

4

2

2

2

2

4

2

3

3

3

2

Nb de semaines d’expl.

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

NIGHTMARE ALLEY WALT DISNEY STUDIOS

Entrées à dimanche

3 491

1 599

1 001

2 239

1 892

1 099

1 658

637

452

1 213

785

900

732

214

475

543

330

358

335

137

302

Cumul à dimanche

10 934

4 417

3 567

5 606

5 190

3 417

4 517

2 769

970

3 047

2 436

1 972

1 762

1 280

1 802

1 209

777

956

833

414

923

Nombre de copies

11

3

5

5

5

4

4

3

1

5

3

3

4

2

3

3

3

2

3

2

2

Nb de semaines d’expl.

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

ENCANTO, LA FANTASTIQUE FAMILLE MADRIGAL WALT DISNEY MY HERO ACADEMIA - WORLD HEROES’ MISSION CGR EVENTS

Entrées à dimanche

1 872

1 431

1 562

1 191

1 327

1 333

1 093

779

304

590

764

385

411

410

507

579

532

600

719

518

396

Cumul à dimanche

41 813

34 632

38 995

40 223

37 844

38 925

21 122

25 893

16 908

18 151

17 582

15 368

14 257

14 897

13 828

15 899

15 716

14 369

13 441

15 758

12 587

Nombre de copies

7

5

8

8

8

6

5

5

3

3

5

2

2

2

3

4

2

2

3

3

2

Nb de semaines d’expl.

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

10

Entrées à dimanche

1 983

1 804

1 733

1 400

1 263

732

754

655

591

967

695

666

604

98

362

855

251

704

422

289

445

Cumul à dimanche

2 458

2 871

2 413

1 965

2 014

984

983

1 179

1 004

1 442

1 010

1 001

783

202

362

1 419

439

848

588

665

667

Nombre de copies

6

4

6

8

6

4

4

4

2

3

3

3

3

1

2

3

2

3

3

3

2

Nb de semaines d’expl.

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Entrées à dimanche

1 433

1 631

1 368

1 492

1 597

933

788

856

396

536

932

486

443

675

334

608

517

371

481

401

466

Cumul à dimanche

13 789

13 144

15 776

15 706

13 466

11 720

7 772

11 266

3 861

6 309

6 628

5 492

7 143

3 245

2 930

4 707

2 863

5 098

3 813

4 458

4 765

Nombre de copies

7

3

6

8

8

5

4

4

3

3

4

3

4

2

4

4

2

3

4

3

2

Nb de semaines d’expl.

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

5

11

THE KING’S MAN : PREMIERE MISSION WALT DISNEY STUDIOS UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN AD VITAM

Entrées à dimanche

1 867

540

1 744

752

417

575

826

359

484

595

440

492

339

409

277

260

258

612

379

329

Cumul à dimanche

2 098

540

2 041

846

417

575

1 143

359

484

595

440

492

339

409

277

260

258

612

379

329

Nombre de copies

5

2

5

2

2

1

2

1

2

2

1

1

1

2

1

2

1

1

2 1

Nb de semaines d’expl.

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1 1

12

EN ATTENDANT BOJANGLES STUDIOCANAL

Entrées à dimanche

2 078

1 061

1 041

1 397

496

1 320

543

527

413

505

740

406

308

269

377

156

214

288

345

100

340

Cumul à dimanche

11 045

6 806

9 708

9 690

6 219

11 486

4 837

4 934

2 102

4 111

7 048

4 124

3 942

3 053

2 006

2 092

2 122

2 989

3 195

1 418

2 774

Nombre de copies

11

4

9

9

8

6

4

5

3

5

4

4

3

3

3

3

3

3

5

2

2

Nb de semaines d’expl.

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

4

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

SPIDER-MAN : NO WAY HOME SONY PICTURES RELEASING LES PROMESSES WILD BUNCH DISTRIBUTION ADIEU MONSIEUR HAFFMANN PATHE TOUS EN SCENE 2 UNIVERSAL PICTURES SCREAM PARAMOUNT PICTURES

2 février 2022 / Écran total n°1361 * source INSEE 2013

50_ETH_1361_CINEVILLE.indd 50

50

01/02/2022 16:20


Comment lire le tableau ? Le Cinéville permet de comparer les résultats au dimanche soir des 12 principaux films dans

142 879

6 650

5 815

4 588

5 816

4 808

6 528

8 205

5 563

3 156

5 856

5 633

4 471

4 252

2 670

2 301

1 694

719

13 295

9 154

11 300

7 625

9 786

7 943

7 433

6 707

3 660

Valence

368 807

368 807

PARIS VILLE

143 021

TOTAL CINÉVILLES

25 000

232 523

Fécamp

39 000

392 434

Mont-de-Marsan

26 000

545 350

Dinan

21 000

610 519

Epinal

79 000

782 081

Quimper

93 000

813 249

Saint-Brieuc

Saint-Etienne

51 000

762 976

Annecy

Valenciennes

268 000 509 000

757 638

Le Havre

Pau

127 000

779 293

Archamps

Aix-en-Provence

372 000

997 853

Lorient

334 000

771 510

Besançon

198 000

819 542

Mulhouse

142 000

174 000

Brest

163 000 862 698

215 000

Reims

115 000 873 170

Nîmes

135 000 846 708

Angers

210 000 200 000 243 000

1 564 812 1 381 655 1 351 794 1 179 780 1 140 770 1 093 150 1 092 645 821 796

Dijon

244 000 269 000 238 000

1 701 871

Orléans

260 000

Lens

Amiens

Clermont-Ferrand

44 villes de province de population et de typologie différentes. Les villes sont classées en fonction de leur fréquentation de l’année précédente. Cette hiérarchie ne correspond pas toujours à la population, ce qui dénote parfois un sous-équipement cinématographique. Ce baromètre donne notamment une indication sur la force des films dans la petite et moyenne exploitation.

123 051

123 051

1 272

639

1 191

630

1 272

412

685

489

291

487

592

557

482

379

347

786

560

439

565

653

428

355

359

279

128

113

41 845

7 966

1 272

649

1 191

630

1 272

412

685

489

305

487

592

568

482

379

360

786

560

439

565

653

428

355

359

279

128

113

42 145

9 083

5

3

2

2

2

2

2

2

2

1

2

1

1

3

1

3

1

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1 020

1 423

1 161

174

467

252

801

682

56

480

543

52

129

542

924

412

581

36

701

62

467

316

192

76

197

64

41 520

28 983

56 676

13 270

34 288

10 209

15 251

7 995

17 364

8 209

19 698

12 856

3 907

5 553

16 551

22 068

23 589

5 573

17 072

11 570

7 288

2 513

4 228

12 159

1 944

4 738

4 169

1 270 987

9 366

4

3

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

3

3

3

1

1

2

1

1

1

1

1

2

1

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

461

198

911

735

859

480

520

509

183

385

405

359

502

363

203

530

265

181

325

522

209

342

162

134

106

35 532

24 719

461

198

911

735

859

480

520

509

183

385

405

359

502

363

203

530

265

181

325

522

209

342

162

134

106

36 289

25 661

1

2

2

3

2

2

2

2

2

1

1

1

1

1

1

3

1

1

1

1

1

2

1

1

299 315

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1 023

496

950

704

888

297

524

447

150

425

610

378

420

287

382

611

330

234

468

382

328

382

222

138

139

1

53

34 224

8 023

4 540

2 855

4 662

3 912

3 463

1 457

3 059

1 976

841

1 502

2 938

2 256

2 456

1 320

1 494

2 767

1 610

1 028

1 836

1 881

1 724

1 312

1 101

963

367

586

162 362

48 845

6

3

2

3

2

2

2

2

2

2

2

1

1

3

3

4

1

1

2

1

1

2

1

1

2

1

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

3

670

613

648

533

489

425

410

360

154

316

284

324

17

276

444

500

352

225

333

408

358

166

192

127

149

70

28 741

16 993

17 091

13 125

14 543

13 966

9 077

10 364

12 468

3 545

7 386

10 829

7 442

3 297

7 551

11 123

12 577

7 337

5 720

9 929

7 376

9 652

4 973

4 740

3 393

3 217

2 327

640 201

4 031

4

3

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

3

3

3

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1

2

2

1

1

1

1

2

1

6

6

6

6

6

6

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6

6

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6

6

6

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6

6

6

6

6

6

6

6

191 602

471

1 157

376

416

291

573

433

312

318

309

194

23

39

290

817

228

231

100

134

9

184

167

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29

80

25 561

5 843

1 217

5 257

3 228

2 394

1 084

1 424

2 207

1 359

905

1 279

1 514

1 002

483

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3 583

1 535

1 703

1 050

344

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461

788

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114 104

32 867

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137

302

260

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3

87

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239

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9

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154

157

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253

40

220

10

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24 464

20 000

833

414

923

810

1 159

811

1 220

923

162

219

418

636

779

556

63

381

535

292

1 028

523

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453

10

13

70 101

59 895

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417

351

421

292

210

259

257

183

244

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236

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52

136

30

22 719

2 724

13 441

15 758

12 587

11 835

16 099

9 151

9 701

10 925

5 484

7 404

9 536

5 179

8 420

10 157

12 308

6 663

5 596

11 428

5 829

8 685

6 021

3 297

4 357

1 499

647 782

74 130

3

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10

10 10

10

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289

445

300

257

463

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235

403

192

247

170

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140

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87

89

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59

53

22 122

4 013

588

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667

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456

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443

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295

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287

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420

294

664

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33 358

8 726

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1

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481

401

466

300

216

295

298

93

184

190

127

174

131

173

226

58

239

55

197

155

106

92

55

20 108

6 814

3 813

4 458

4 765

4 422

4 102

2 281

2 532

2 710

982

2 299

2 285

1 473

1 662

2 275

2 706

2 434

2 694

1 790

1 458

1 659

1 175

1 280

640

206 810

92 282

4

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5

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5

5

5

5

5

5

5 5 5

379

329

266

391

176

104

251

106

370

299

236

450

106

483

168

231

170

278

131

56

16 226

12 076

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251

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370

299

236

630

106

483

168

231

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278

131

56

17 345

12 775

2 1

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1 1

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1

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345

100

340

291

293

116

188

180

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219

167

129

202

184

67

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111

81

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230

66

143

75

20

3

16 040

6 274

3 195

1 418

2 774

3 383

2 694

822

2 591

1 797

778

1 124

2 406

1 926

3 044

1 274

813

1 802

1 522

922

351

2 236

1 179

699

801

134

354

138 353

59 032

5

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SOURCE : COMSCORE - REPRODUCTION INTERDITE, TOUS DROITS RÉSERVÉS PAR COMSCORE.

2 février 2022 / Écran total n°1361

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Les chiffres de la télévision CHAÎNES TF1 France 2 France 3 Canal+ France 5 M6 Arte C8 W9 TMC TFX

DU 24 AU 30 JANVIER 2022 18,9 14,1 9,4 0,9 3,7 8,6 3,3 3,1 2,5 3,0 1,7

PDA DEC. 2021 18,6 14,5 9,5 1,1 3,6 8,8 3,1 2,7 2,3 3,1 1,7

CHAÎNES

DU 24 AU 30 JANVIER 2022

PDA DEC. 2021

NRJ12

1,4

1,3

Cstar

1,1

1,1

Gulli

1,2

1,1

TF1 S. F.

1,7

1,8

6Ter

1,6

1,6

RMC Story

1,9

1,7

RMC Déc.

2,0

1,8

Chérie 25

1,3

1,3

Autres…

9,8

9,4

SOURCE : MÉDIAMÉTRIE

Part d’audience

La Une enregistre son meilleur score avec le film de Dany Boon, “Raid Dingue” (29,6% de PdA).

Semaine quasi parfaite pour TF1 La Une parvient à se hisser en tête du prime au cours de six soirées sur sept. H Selon le Médiamat du 24 au 30 janvier 2022, TF1 gagne 0,9 point ; France 2 en perd 0,6 tandis que France 3 en gagne 0,3 et que M6 en perd 0,2. Les parts d’audience de TF1, France 2, France 3 et M6 s’élèvent respectivement à 18,9%, 14,1%, 9,4% et 8,6%. Lundi, TF1 réunit 4,4 millions de téléspectateurs avec Sam (19,5% de PdA). France 2 pointe à 2,6 millions de vues avec Manipulations (11,5% de PdA). M6 attire 2,2 millions d’amateurs de Patron incognito (10,4% de PdA). Secrets d’histoire se distingue sur France 3 en attirant 1,9 million de ses fidèles (9,1% de PdA). La chute de Londres attire 1,5 million d’amateurs sur W9 (6,8% de PdA). Mardi, France 3 rassemble 5,6 millions de téléspectateurs avec Alex Hugo (25,7% de PdA). TF1 suit avec S.W.A.T. (3,2 millions de téléspectateurs, 14,3% de PdA). France 2 convainc 2 millions de personnes avec Affaire conclue remonte le temps (10,5% de PdA). M6 attire 1,6 million de gens avec Pour te retrouver (7% de PdA). Mercredi, TF1 rassemble 3,2 millions de fans de Grey’s Anatomy (14,7% de PdA). France 3 attire 2,3 millions de fidèles des Racines et des Ailes (11,6% de PdA). France 2 pointe à 1,9 million de téléspectateurs avec L’amour (presque) parfait (9% de PdA). Qui veut être mon associé est regardé par 1,5 million de personnes sur M6 (7,7% de PdA) pendant qu’Arte séduit 1,2 million de cinéphiles avec Une affaire de femmes (7,5% de PdA). Un score qu’enregistre également NRJ12 avec le film Otage (6,2% de PdA).

Jeudi, TF1 capte 4 millions de gens avec Une si longue nuit (18% de PdA). France 2 attire 1,9 million d’amateurs d’Envoyé spécial (9,4% de PdA). M6 attire 1,9 million de fidèles de Why women kill (8,4% de PdA). C8 convainc 1,8 million de passionnés de politique avec l’émission Face à Baba (8,9% de PdA). France 3 séduit 1,3 millions de fans de cinéma d’action des années 80 avec Expendables : Unité Spéciale (6,4% de PdA). Arte suscite l’intérêt de 1,2 million de curieux avec la série La Corde (5,3% de PdA) pendant que France 5 signe un excellent score avec le documentaire À la recherche des tombes royales mayas (1,1 million de téléspectateurs, 5,2% de PdA). Vendredi, TF1 séduit 3,9 millions de fans de handball à l’occasion de la demie finale de l’Euro (18,2% de PdA). France 2 suit avec Candice Renoir (2,9 millions de téléspectateurs, 14% de PdA). M6 attire 2,4 millions de gens avec Recherche appartement ou maison (12% de PdA). La boîte à secrets est suivi par 1,9 million de personnes sur France 3 (10,3% de PdA) pendant qu’Arte brille avec Meurtres à Sandhamn (6,9% de PdA). Samedi, TF1 est en tête avec Vendredi tout est permis (3,3 millions de téléspectateurs, 15,9% de PdA). France 3 suit avec Le prix de la loyauté (3,2 millions de téléspectateurs, 15,8% de PdA). Le quiz des champions permet à France 2 de rassembler 3 millions d’individus (10,9% de PdA). France 5 brille avec Echappées belles ! (1,5 million de vues, 7,3% de PdA). M6 attire 1,4 million de personnes avec 9-1-1 : Lone Star (6,5% de PdA). Dimanche, TF1 réunit 6 millions de fans de Raid Dingue (29,6% de PdA). France 3 attire 2,4 millions d’amateurs des Enquêtes de Morse (11,5% de PdA). M6 convainc 1,7 million de fidèles de Capital (8,5% de PdA). Enfin, France 2 séduit 1,2 million de nostalgiques de Rocky avec Creed II (5,8% de PdA). N. C. 2 février 2022 / Écran total n°1361

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Les chiffres de la télévision

SAM (AUTHENTIC PROD) MANIPULATIONS (STORIA TELEVISION) PATRON INCOGNITO (ENDEMOLSHINE) SECRETS D’HISTOIRE (SOCIÉTÉ EUROPÉENNE DE PRODUCTION) LA CHUTE DE LONDRES LES SORCIÈRES D’EASTWICK FAST AND FURIOUS 5 LE GRAND PARTAGE (PAN-EUROPÉENNE) IP5 – L’ÎLE AUX PACHYDERMES LES EXPERTS : MIAMI APPELS D’URGENCE (TF1 PRODUCTION) CRIMES (NE ZAPPEZ PAS / ANGEL PRODUCTION) ILE DE RÉ : LE PONT DE TOUS LES RECORDS (PARAMONTI) SQUADRA CRIMINALE KAAMELOTT (CALT) THOMAS NGIJOL 2 LA SCIENCE DES FORCES DE LA NATURE TINY PARADISE : MINI-MAISON DE RÊVE

MARDI 25 JANVIER 2022 FRANCE 3 TF1 FRANCE 2 M6 ARTE FRANCE 5 NRJ12 W9 TFX RMC STORY TMC C8 TF1 S. F. 6TER RMC DÉC. GULLI CHÉRIE 25 CSTAR

ALEX HUGO (DALVA PRODUCTIONS) S.W.A.T. AFFAIRE CONCLUE REMONTE LE TEMPS (WARNER BROS. FRANCE) POUR TE RETROUVER (WILDCATS PRODUCTIONS) LES MARCHES DE LA MORT (MORGANE PRODUCTION) ENQUÊTE DE SANTÉ (PULSATIONS) THE WAVE VICE-VERSA DIVERSION DANS LES SECRETS DES FRANCS-MAÇONS (RMC PRODUCTION) 90’ ENQUÊTES (TF1 PRODUCTION) SOLEIL ROUGE CAMPING PARADIS (JLA PRODUCTIONS) VILAINE (KARÉ PRODUCTIONS) LES GRANDES HEURES DE L’AUTOMOBILE FRANÇAISE (IMAGISSIME / PLAJ) BEETHOVEN 4 SNAPPED : LES FEMMES TUEUSES H

F F DI M C R C R C R C R C R F R M M D R F F R H R D R D R

4 382 2 617 2 155 1 922 1 469 994 700 565 540 527 495 436 348 320 319 251 245 154

19,5 11,5 10,4 9,1 6,8 4,6 4 2,9 2,6 2,3 2,2 2 1,5 1,4 1,5 1,2 1,1 0,7

TF1 FRANCE 2 M6 C8 FRANCE 3 ARTE FRANCE 5 W9 TFX 6TER TMC NRJ12 RMC STORY CHÉRIE 25 RMC DÉC. TF1 S. F. CSTAR GULLI

F F DI F D M C R C R C R D R M C R F R C R D R F R M F R

5 584 3 226 1 972 1 592 949 826 751 690 543 506 502 478 390 289 248 245 174 101

GREY’S ANATOMY DES RACINES ET DES AILES L’AMOUR (PRESQUE) PARFAIT (PMSA) QUI VEUT ÊTRE MON ASSOCIÉ ? (SONY PICTURES TV FRANCE) UNE AFFAIRE DE FEMMES OTAGE NORA HAMZAWI EN DIRECT DU CASINO DE PARIS HANDBALL, EURO MASCULIN : DANEMARK – FRANCE LA LOI DE BARBARA (FIT PRODUCTIONS) ENQUÊTES CRIMINELLES (C. PRODUCTIONS) CHALETS SUR-MESURE (MONSIEUR JEAN FACTORY) LES ENQUÊTES DE MURDOCH LA GRANDE LIBRAIRIE (ROSEBUD PRODUCTIONS) 2001-2011 : LA TRAQUE DE BEN LADEN (RMC PRODUCTION) NEW YORK, SECTION CRIMINELLE HAWAII 5-0 LE MEILLEUR PÂTISSIER (KITCHEN FACTORY / BBC STUDIOS) FINAL STORM

F M F DI C R C H S F R M D F R M D R F R F R DI R F R

3 169 2 277 1 936 1 517 1 212 1 190 881 857 654 643 573 511 503 406 400 319 281 271

UNE SI LONGUE NUIT (BEAUBOURG AUDIOVISUEL) ENVOYÉ SPÉCIAL WHY WOMEN KILL FACE À BABA (H2O) EXPENDABLES : UNITÉ SPÉCIALE LA CORDE (LES FILMS DE L’INSTANT) A LA RECHERCHE DES TOMBES ROYALES MAYAS ANTIGANG (CAPTURE THE FLAG FILMS / SND) L’AGENCE TOUS RISQUES LES REINES DE LA ROUTE L’AGENCE : L’IMMOBILIER DE LUXE EN FAMILLE (RÉSERVOIR PROD) HÉRITAGES (NE ZAPPEZ PAS / ANGEL PRODUCTION / FRANCK SAURAT) FAITES ENTRER L’ACCUSÉ (17 JUIN MÉDIA) STILL ALICE VINTAGE MECANIC (3E ŒIL PRODUCTIONS) AFTER EARTH AU CŒUR DE L’ENQUÊTE ANIMAUX VIP

VENDREDI 28 JANVIER 2022

25,7 14,3 10,5 7 4,2 3,6 3,6 3,2 2,6 2,3 2,4 2,6 1,8 1,3 1,1 1,1 0,8 0,4

TF1 FRANCE 2 M6 FRANCE 3 ARTE FRANCE 5 W9 6TER TMC C8 GULLI RMC DÉC. TF1 S. F. RMC STORY CSTAR NRJ12

MERCREDI 26 JANVIER 2022 TF1 FRANCE 3 FRANCE 2 M6 ARTE NRJ12 TMC TFX CHÉRIE 25 W9 RMC DÉC. C8 FRANCE 5 RMC STORY TF1 S. F. 6TER GULLI CSTAR

(EN MILLIERS )

AUDIENCE

SPECTATEURS

JEUDI 27 JANVIER 2022

LUNDI 24 JANVIER 2022 TF1 FRANCE 2 M6 FRANCE 3 W9 ARTE TMC C8 FRANCE 5 TF1 S. F. TFX NRJ12 RMC DÉC. CHÉRIE 25 6TER CSTAR RMC STORY GULLI

PROGRAMMES (CLASSÉS EN NOMBRE DE TÉLÉSPECTATEURS)

REDIFFUSION

CHAÎNE

GENRE

(EN MILLIERS )

AUDIENCE

SPECTATEURS

PROGRAMMES (CLASSÉS EN NOMBRE DE TÉLÉSPECTATEURS)

REDIFFUSION

CHAÎNE

GENRE

Tops Médiamétrie du prime time du 24/01/2022 au 30/01/2022

CHÉRIE 25 TFX

14,7 11,6 9 7,7 5,9 6,2 4,3 3,8 3,3 3,4 2,7 2,4 2,4 2 1,8 1,5 1,3 1,3

HANDBALL, DEMI-FINALE EURO MASCULIN : FRANCE – SUÈDE CANDICE RENOIR (BOXEUR 7) RECHERCHE APPARTEMENT OU MAISON (RÉSERVOIR PROD) LA BOÎTE À SECRETS (CAPA) MEURTRES À SANDHAMN JEAN-FRANÇOIS ZYGEL : MON MOZART À MOI (CAMEA LUCIDA) ENQUÊTE D’ACTION (C. PRODUCTIONS) NCIS : ENQUÊTES SPÉCIALES FOREVER LES ANNÉES SÉBASTIEN (MAGIC TV) LA VENGEANCE DU SERPENT À PLUMES J’IRAI DORMIR CHEZ VOUS (BONNE PIOCHE) LE CŒUR DES HOMMES 2 (PIERRE JAVAUX PRODUCTIONS) DANS LA TÊTE DE NORDAHL LELANDAIS (RMC PRODUCTION) DOUANES SOUS HAUTE SURVEILLANCE : IRLANDE CAÏN (DEMD PRODUCTIONS) CRIMES (NE ZAPPEZ PAS / ANGEL PRODUCTION) FAMILLES NOMBREUSES, LA VIE EN XXL (TF1 PRODUCTION)

F M F DI C R F D C R C R D DI M M R C R M C R M DI

3 986 1 918 1 863 1 836 1 315 1 191 1 098 941 781 620 550 451 398 370 357 338 318 173

18 9,4 8,4 8,9 6,4 5,3 5,2 4,6 4,1 2,8 2,7 2,2 1,9 1,8 1,7 1,7 1,6 0,8

DI 3 900 F R 2 896 DI 2 393 M 1 907 F 1 449 CO 805 M 700 F R 638 F R 613 DI 558 C R 484 D R 396 C R 380 D R 306 D 298 F R 262 M R 248 D 211

18,2 14 12 10,3 6,9 3,9 3,6 3 2,9 3,2 2,5 1,9 2 1,4 1,4 1,2 1,2 1

DI 3 289 F R 3 203 J 3 016 M 1 503 F 1 353 D R 878 F R 663 DI 572 D 512 F 508 M R 430 F R 330 F 299 D 270 F 232 A R 224 D 205 DI 204

15,9 15,8 16 7,3 6,5 4,3 3,3 2,9 2,5 2,7 2,2 1,7 1,5 1,3 1,1 1,1 1 1

C R 6 029 F 2 445 M 1 693 C 1 157 C R 799 M 788 C R 780 C R 689 C R 644 F R 571 M 558 F R 399 D 388 F R 338 M R 335 C R 320 F 179 F R 117

29,6 11,5 8,5 5,8 3,8 3,8 3,8 3,4 3,3 2,7 2,7 1,8 1,8 1,6 1,6 1,7 0,8 0,5

SAMEDI 29 JANVIER 2022 TF1 FRANCE 3 FRANCE 2 FRANCE 5 M6 ARTE TMC C8 RMC DÉC. W9 TFX TF1 S. F. CHÉRIE 25 RMC STORY NRJ12 6TER CSTAR GULLI

VENDREDI TOUT EST PERMIS AVEC ARTHUR (SATISFACTION) LE PRIX DE LA LOYAUTÉ (EPISODE PRODUCTIONS) LE QUIZ DES CHAMPIONS (ENIBAS / CYRILPROD) ÉCHAPPÉES BELLES (BO TRAVAIL !) 9-1-1 : LONE STAR LA CITÉ INTERDITE RÉVÉLÉE COLUMBO LES PLUS GRANDS HUMORISTES CHEZ SÉBASTIEN (MAGIC TV) SEULS FACE À L’ALASKA LA PETITE HISTOIRE DE FRANCE (DE PÈRE EN FILS / KISSMAN) CHRONIQUES CRIMINELLES (TF1 PRODUCTION) JOSÉPHINE, ANGE GARDIEN (DEMD) GRAND HÔTEL ALIEN THEORY YOUNG SHEDLON LES SIMPSON GHOST ADVENTURES LA GRANDE VIDÉO PARTY (GOLDEN NETWORK)

DIMANCHE 30 JANVIER 2022

La performance de la semaine

TF1 FRANCE 3 M6 FRANCE 2

1,2

ARTE FRANCE 5 TFX W9 C8 CHÉRIE 25

million

RMC STORY TF1 S. F. RMC DÉC. TMC

NRJ12 a rassemblé 1,2 million de téléspectateurs le mercredi 26 janvier avec le film “Otage” (6,2% de PdA).

NRJ12 6TER CSTAR GULLI

RAID DINGUE (PATHÉ PRODUCTION / LES PRODUCTIONS DU CH’TIMI) LES ENQUÊTES DE MORSE CAPITAL (C. PRODUCTIONS) CREED II THE SOCIAL NETWORK C DANS L’AIR PRÉSIDENTIELLE (MAXIMAL PRODUCTIONS) HUNTER KILLER LA GUERRE DES MONDES COUP DE TORCHON LES PETITS MEURTRES D’AGATHA CHRISTIE (ESCAZAL FILMS) FAITES ENTRER L’ACCUSÉ (17 JUIN MÉDIA) SOUVIENS-TOI (CAPA DRAMA) LES BROWN : GÉNÉRATION ALASKA AGATHA CHRISTIE MARPLE URGENCES (NE ZAPPEZ PAS / FRANCK SAURAT / CARSON PROD) APOLLO 13 CHICAGO FIRE HOOTEN AND THE LADY : CHASSEURS DE TRÉSORS

QU’EST-CE QUE “L’EFFICACITÉ” ? LE TAUX D’EFFICACITÉ (INDICE ÉCRAN TOTAL) MESURE LA DIFFÉRENCE ENTRE LA PART DE MARCHÉ DU PROGRAMME ET LA PART DE MARCHÉ MOYENNE DE LA CHAÎNE CE SOIR-LÀ, EN PREMIÈRE PARTIE DE SOIRÉE. C FILM/CO CONCERT/D DOCUMENTAIRE/DA DESSIN ANIMÉ/DF DOCU-FICTION/DI DIVERTISSEMENT/E ÉVÉNEMENT EXCEPTIONNEL/ EP ÉMISSION POLITIQUE/F FICTION/I INFORMATION/J JEUX/M MAGAZINE/S SPORT/T THÉÂTRE/V VARIÉTÉS/R REDIFFUSION

2 février 2022 / Écran total n°1361

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