Aquarelle urbaine

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Livret de présentation Montfermeil

AQUARELLE URBAINE

ANDRE Charline - BENOIT Pauline - BERTHELOT Clémence - HAMDANE Rahma
SOMMAIRE La ville en quelques points Un paysage au centre du projet ANALYSES ET RECHERCHES INTERVENTIONS ETUDE DE LA BIODIVERSITE SITE DU COLLEGE SITE DU MOULIN Bibliothèque médiathèque Gymnase Serre pédagogique Musée de biodiversité 4 14 8 18 27 36 22 24 33 BIBLIOGRAPHIE 40
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Photographies du paysage de Montfermeil

ANALYSES ET RECHERCHES

La ville en quelques points

Située en Ile-de-France, plus exactement en Seine-Saint-Denis (93), Montfermeil est une commune regroupant environ 26000 habitants pour une superficie de 5.45 km², ce qui représente une densité de 4.804 habitants/km². Celle-ci est situé à environ 16km de la capitale ( Paris), et est divisé en 5 quartiers.

On y enregistre désormais un fort taux de croissance ou le nombre de personnes âgées est inférieur à la moyenne des villes et où les habitants sont majoritairement âgés de moins de 44 ans.

La ville possède également un fort taux d’immigrés qui se poursuit par une forte croissance ces dernières années. Les immigrés représentent 23.2% de la population au sein de la ville de Montfermeil.

60 ans et + 20% 30 à 59 ans 32% 15 à 29 ans 23% 0 à 14 ans 25%
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Dans sa localisation, Montfermeil se trouve au centre de 3 grands pôles économique majeurs: Paris ( la capitale), Marne-la-Vallée (un pôle d’emploi) et Roissy-Charles de Gaulle ( Aéroport). Mais malgré cela, Montfermeil reste une ville à l’accès complexe. En effet, la ville reste très peu desservie par le réseau routier. Aucun grand axe autoroutier ne se rapproche de la ville ce qui en fait d’elle une ville «enclavée». La route se rapprochant le plus de Montfermeil est la National 3 a quelques kilomètres au Nord de la Ville. Celle-ci ne permet tout de même pas une desserte rapide et efficace pour les habitants.

On retrouve cette même carence dans les transports en commun (pas de RER, ni de Transilien). Cette carence est comblée par un réseau de Bus, qui permet le lien principalement entre, centre-ville historique, et les autres moyens de transports. Viens s’ajouter à cela le Tram T4 qui fluidifie la circulation et prochainement la ligne 16 avec la station Clichy- Montfermeil qui va également permettre une nouvelle accessibilité.

Par la suite, des axes routiers viennent diviser la ville. Ces axes d’affluences viennent fragmenter Montfermeil en redécoupant les 5 quartiers de la ville ( Centre-ville, Les Coudreaux, Franceville, Les bosquets, et Les 7 îles). En revanche la ville, vise également à développer un cheminement piéton en ville.

A1 A86 A3 N3 N2 N1 A3 A4
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A la suite d’une étude des limites de la ville, nous avons constaté que Montfermeil se retrouve dans une compression végétale dans un axe Nord/Sud et à l’inverse , celleci se voit ouverte et dans une continuité avec les communes limitrophes ( Est/ Ouest). Cela nous a poussé à nous questionner et nous intéresser à ces deux grandes masses végétales qui bordent la ville. Ces deux grands espaces vert en bord de ville regroupent 3 réservoirs de biodiversité ( la Forêt de Bondy, Le Parc Jousseaume et Le Mont Guichet).

La ville cherche à mettre en place une continuité végétale entre ces grands réservoirs de biodiversité , à travers des «corridors écologique» (terme donné par la ville) qui viendront traverser Montfermeil. C’est alors que nous avons axé nos recherches sur le développement de cette biodiversité et de cette végétation dans la ville.

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ETUDE DE LA BIODIVERSITE

Un paysage au centre du projet

Montfermeil, ville complexe, a dans un premier lieu tout d’une ville dortoir encrée en périphérie de Paris mais c’est avant tout une ville qui offre beaucoup de richesses qui ne demandent qu’à être explorer et mises en avant.

Beaucoup de pistes différentes de mises en avant peuvent être abordées, bouleversant l’ordre de la ville pour mieux avancer certains éléments ou s’inscrivant dans une continuité pour agir sur une vue d’ensemble.

Voulant plutôt baser notre analyse sur une approche qui arrive à allier changement global à l’échelle de la ville et de ses environs et intégration au niveau du quartier, donc une envie d’agir à des niveaux totalement différents, le tout reposait alors sur la deuxième option présentée plus haut : s’inscrire dans une continuité.

Nous avons alors procédé à bon nombre d’analyse pour pouvoir saisir un maximum le territoire qui nous entoure et baser notre

intervention sur des éléments propres à la ville, qui lui offrent une spécificité et pouvant lui apporter une force certaine.

Le premier point qui a largement attiré notre attention et qui a guidé une grande partie de

notre analyse future fut la végétation, très importante à Montfermeil et adoptant une forme bien particulière par son enlacement de la ville de part en part sur toute sa face Nord et Sud, la cadrant et opérant un resserrement important.

A partir de là nous avons étudié plus en détails cette végétation en commençant par remonter dans le temps pour une meilleur compréhension de l’état actuel de ces espaces vert en ville.

On constate ainsi une forte diminution de la végétation à travers le temps, pour laisser place à l’urbanisation, dû à l’étalement urbain de la banlieue parisienne. La forêt de Bondy à notamment diminué par 3 sa surface depuis 1700. La forte présence d’amas végétal au sein de la ville de Montfermeil en 1700 à aujourd’hui complètement disparu et a été remplacer par les quartiers pavillonnaires. Mais cette végétation ne se contente pas d’être une simple masse verte.

En jaune la végétation en 1700 En vert la végétation en 2020
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Elles renferment du vivant, et devient de grands espaces d’habitations pour diverses espèces. Ainsi nous avons cherché à comparé certains grands réservoirs de biodiversité. En répertoriant la surface, et les différentes espèces animales ou encore végétales qui pouvait y habiter. Cette recherche nous a permis de voir que la Forêt de Bondy ou encore le parc Jousseaume renferment des trésors vivants. Nous avons remarqué que les espaces verts en bordure de ville sont maintenant des espaces protégés. En effet, la forêt de Bondy a obtenu le label Natura 2000. Par ailleurs, certaines espèces au sein de la ville font l’objet d’une protection. Les oiseaux nicheurs au sein de la forêt de Bondy et les crapauds au parc Jousseaume. (voir carte ci-dessous).

Par ailleurs, dans la suite de nos recherches nous avons souhaité étudier les espèces animales. Pour cela nous avons alors comparé différents grands espaces verts à proximité de Montfermeil. Nous avons étudié le bois de Vincennes, le parc de la Poudrerie et l’arc boisé du sud-est de l’île de France. Cette comparaison nous permet de comprendre l’importance de la richesse animale de la ville. Cette recherche nous a beaucoup aidé. Nous avons remarqué par exemple qu’il y a pratiquement le même nombre d’espèces d’oiseaux dans la forêt de Bondy et au bois de Vincennes. Or la forêt est 6 fois plus petite en termes de surface que le bois de Vincennes. Ainsi, la forêt de Bondy regorge dans sa surface une présence animale très importante. C’est pourquoi cet écrin de biodiversité nous a permis de comprendre tout l’enjeu au sein de la ville.

Notre devoir est désormais de répondre à des enjeux politiques, écologiques et économiques en préservant et en permettant le développement de ces espèces. Un autre aspect qu’il est fondamental de saisir dans la ville et qui est très lié à la trame verte, c’est la topographie. Cette dernière résultant de millions d’années d’évolutions, a inscrit tout un quartier dans une pente et l’éloignant ainsi du reste de la ville en perchant cette dernière un peu plus haut sur un plateau.

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Un autre aspect qu’il est fondamental de saisir dans la ville et qui est très lié à la trame verte, c’est la topographie. Cette dernière résultant de millions d’années d’évolutions, a inscrit tout un quartier dans une pente et l’éloignant ainsi du reste de la ville en perchant cette dernière un peu plus haut sur un plateau

Cette double approche se basant sur une synergie entre topologie et végétal fais écho à une double logique de réflexion qui vise l’étalement du végétal et non pas urbain pour une fois et , d’un autre coté, vise une économie pour l’architecture pour saisir les besoins fondamentaux, en s’adaptant pour ne pas dénaturer l’ensemble mais plutôt réussir à créer une trame, complexe et complète qui puisse articuler la ville, la nature et l’aspect social et puisse donc mettre en avant le paysage à plusieurs échelles. L’idée qui en découle est de travailler de façon conjointe et pourtant totalement différente sur des zones déjà urbanisée mais également sur des espaces verts pour créer d’un coté un lien social fort et lier le plateau de la ville avec tout le quartier se situant sur la partie descendante de la topo- graphie, tirer en même temps parti des points de vue qui découlent de cette pente singulière qui ouvre le paysage à de nombreux endroits et ainsi créer des passages qui peuvent relier d’une part la ville et la foret, la ville et ses espaces verts, ses friches urbaine ainsi que la ville avec elle même en permettant, par une toile métaphorique, de relier l’ensemble et de s’articuler notamment autour des grands lieux de végétations qui entourent la ville et qui sont hébergent une faune et une flore très variée, parfois protégée.

Nous sommes venus nous intéresser au différentes échelles végétales qui peuvent exister et que l’on peut retrouver en ville. Cela nous permet alors de comprendre: comment cette végétation s’inscrit-elle en ville? Et quelle relation elle entretient avec l’architecture? Ainsi nous avons pu découvrir une certaine avancée végétale de ses réservoirs de bio- diversité qui se mêle à la ville. C’est ainsi que nous avons pu définir 3 échelles de végétation en ville. Et cela nous montre que hormis ces réservoirs qui bordent Montfermeil, la ville dispose tout de même d’une

forte végétation. Et tout ces espaces vert se composent de parcs, jardins-privé, de site semi-naturel... Et tout ces strates végétales sont en faveur du développement de la biodiversité au sein de la ville.

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Carte des couches géologiques Mise en évidence du végétal

Après avoir analysé ces différentes échelles de végétation au sein de la ville de Montfermeil, nous nous sommes rendues sur place, afin de pouvoir comprendre comment cette nature entre en interaction avec la ville.

En ce qui concerne le Mont-Guichet, nous avons plusieurs fois été confrontées à des murs végétaux formant ainsi une impasse dans plusieurs rues de Franceville. L’urbanisation s’arrête nette pour laisser place à la forêt (1). Cependant, aucun seuil n’est traité, et par conséquent une frontière se dessine entre ville et végétal. Néanmoins, comme nous pouvons le voir sur les photographies ci-contre (2-3), la forêt vient parfois s’ouvrir, de manière à créer des entrées, mais qui restent pour le moins très peu accueillantes et très peu marquées. Il y a selon nous un vrai travail à faire sur le fait de tisser du lien entre la ville et la végétation afin que les deux puissent venir dialoguer, et non s’affronter de manière aussi brutale.

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Ce constat, nous pouvons aussi l’observer au niveau du parc Jousseaume, à côté du moulin.

Alors que la ville dispose, d’un lieu magnifique permettant de surplomber plusieurs villes, et créant ainsi des vues sublimes sur le paysage ; il semble totalement perdu au bout de ce chemin non qualifié (3)

En effet, en nous rendant sur place pour admirer le moulin, nous n’avions aucune idée de ce qui se trouvait au bout de cette allée. En choisissant de l’emprunter, nous avons été surprises de pouvoir observer un si bel endroit aussi peu mis en valeur.

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Nous avons été particulièrement étonnées de constater qu’il était très compliqué de trouver les accès menant, soit à la Forêt de Bondy, soit au Montguichet. En effet, la ville dispose d’un patrimoine riche en végétation, mais personne ne peut profiter de cette nature luxuriante, à moins de connaître parfaitement les lieux. En revanche, nous avons été particulièrement surprises par la beauté et la mise en avant de l’arboretum dans la ville. Il constitue un réel réservoir de biodiversité, qui mériterait selon nous de venir dialoguer avec d’autres entités vertes afin de ne plus exister de manière déconnectée de la ville. 3
Bien que la politique de la ville soit à l’heure de la végétalisation, on sent tout de même la pression du bâti, repoussant toujours plus loin les lieux verts.

Ces vues dégagées sur le lointain, sont à l’heure actuelle que très peu connues des habitants, du fait que les entrées soient peu mise en avant par la ville. Ainsi, au premier abord, nous avions tous tendance à croire que cette ville n’était que béton. Or, lorsque l’on devient curieux, et que l’on cherche à mieux la connaître, Montfermeil se révèle. Il va être de notre devoir, de mettre la lumière sur ces lieux afin de faire de Montfermeil une ville, non plus dortoir, mais qui propose à ses habitants des activités en lien avec la nature, toujours dans un respect mutuel.

En ce qui concerne l’arboretum, nous pourrions le voir comme un lieu permettant d’accueillir la nature en ville, mais il s’agit ici d’un espace vert créé de toute pièce, participant bien entendu à la continuité de la biodiversité, mais qui selon nous parait trop figée dans la ville. En effet, il est bordé au nord par la forêt de Bondy, et au sud par le mont guichet. Ces différentes entités tendent à se rejoindre, mais l’être humain préfère contenir ces espaces et ainsi l’arboretum devient un lieu totalement clos (4), alors qu’il mériterait de venir s’infiltrer dans la ville afin de créer du lien entre architecture et végétation.

Pour terminer, nous pourrions évoquer la forêt de Bondy, qui, une nouvelle fois, pose des questions sur les entrées, et les limites trop franches qu’impose la ville à ses espaces végétalisés. En effet, avant de pouvoir entrer dans la forêt et jouir de ce lieu magnifique, nous devons franchir une succession de barrières, en nous demandant constamment si nous avons le droit d’être ici. (5) Par conséquent nous avons encore constaté une dualité entre espaces bâtis et espaces verts.

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Montfermeil regorge d’espaces ou l’architecture pourrait venir se mêler à la végétation ; cependant, la ville préfère venir encadrer ces lieux boisés, plutôt que d’essayer de les faire dialoguer avec les rues, les îlots, etc. dans le but d’en faire profiter les habitants, mais aussi de manière à créer une continuité de la biodiversité.

Ainsi, dans notre démarche, nous avons tenté de comprendre comment se comporte le végétal, en dehors de ces gros réservoirs de biodiversité que nous avons vu précédemment. En effet, ces continuités végétales, existent-elles déjà ?

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INTERVENTIONS

Pour cela, nous avons choisi de travailler à l’aide d’une photographie où nous avons joué avec le contraste afin de pouvoir mettre en avant les différentes avancées végétales dans la ville. Celle-ci nous aura permis de débuter notre réflexion sur la question de « comment tisser du lien entre architecture et végétation ?»

En effet, sur l’image ci-contre, nous pouvons observer, au sud-est de la ville, «une main» qui tend à entrer dans la ville. La paume est le parc Jousseaume et le site du Sampin, puis à partir de là, plusieurs doigts verts vont venir s’infiltrer soit vers l’arboretum, vers le centre-ville, ou encore le collège Pablo Picasso. Une fois que nous avons mis cela en avant, nous avons commencé à nous intéresser au type de végétal qui compose cette main. Est-ce des jardins privés ? Des parcs ? Des zones de friches ?

Comme nous avons pu le voir précédemment, nous avons à certains endroits, des entrées peu marquées avec un végétal étant peu en lien avec la ville. À l’inverse, après une analyse plus poussée, nous pouvons observer que dans le sud de la ville, le végétal à tendance à perforer les bâtis en venant former une paume et trois doigts verts.

En s’intéressant de plus près à cette perforation du végétal dans la ville, on voit que l’on peut reconstituer un quatrième doigt qui n’a pas la même typologie que les trois autres. Effet, ce dernier, en vert foncé sur la carte, est formé de plusieurs espaces verts individuels composés de zones de friches ou encore, du parc Pescarolo. Ces espaces se distinguent des autres avancées, car ces dernières sont issues de l’avancée boisée du site du Sempin en cœur d’îlot.

À ce stade du projet, nous souhaitions faire de ce doigt, la « colonne vertébrale » de notre intervention, car nous étions parties du principe qu’il s’agissait d’un espace fragile, riche en biodiversité, et que toute intervention de notre part y était fortuite.

L’objectif était de venir renforcer cette ossature végétale, en venant créer des porosités nouvelles qui pourraient permettre une continuité encore plus importante de la biodiversité au sein de la ville. Pour cela, nous nous étions intéressées à cet espace bleu, en nous interrogeant sur la manière dont on pouvait recréer du lien entre toutes ces entités.

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Au fil de la réflexion, nous avons choisi de recentrer notre analyse sur ces deux branches végétales, car elles nous permettent de travailler le lien entre l’arboretum et le parc Jousseaume, mais aussi le lien entre le centre-ville et le moulin. Il s’agit selon nous d’un cadrage assez important, car la ville semble ne pas voir le potentiel de ces espaces. En effet, au premier abord, l’arboretum semble exister seul au milieu de la ville, entouré de bâtis, or, nous pouvons nous rendre compte que la continuité végétale existe bel et bien grâce à la végétation de cœur d’îlot. Cependant, notre objectif va être de faire exister cette végétation, en lui redonnant une visibilité dans la ville, car à l’heure actuelle, elle est emprisonnée entre bâtis et barrières.

Une fois que nous avons identifié ces deux branches végétales, nous avons commencé à analyser les routes qui sont responsables de la division de la végétation. En parallèle, nous avons aussi mis en avant les sentiers déjà présents, représentés par de fines lignes rouges sur la carte, et nous nous sommes vite aperçues, qu’il était aisé de venir continuer ces chemins, au niveau de l’arboretum, mais aussi au niveau du parc Jousseaume. Ainsi, nous avions mis en avant tout un tracé au sein de l’ossature végétal. Ces tracés avaient pour but, selon nous, de desservir des espaces qui sont à l’heure actuelle trop peu mis en avant, et qui sont en quelques sortes des espaces résiduels. Nous avions identifié, le moulin, le collège, le centre-ville et le parking de l’hôpital. Nous trouvions important de redonner de la visibilité à ces espaces-ci via l’ossature végétale.

En effet, que ce soit le moulin, perdu au milieu de cette masse résidentiel (6) le collège faisant face à un centre de déchet (7), le centre-ville en friche, (8) ou encore le parking de l’hôpital bétonné à souhait (9), chacun de ces sites mérite d’être traité dans le but de participer à la continuité de la biodiversité et à la sensibilisation de la population de Montfermeil sur les questions d’enjeux environnementaux.

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Par la suite, en affinant notre réflexion, nous avons commencé à vouloir travailler avec le végétal de deux manières différentes. En effet, dans un premier temps, nous souhaitions faire sortir ce végétal du cœur d’îlot, notamment au moulin afin que les habitants puissent venir toucher, sentir, et venir en profiter in situ, ceci étant compliqué à l’heure actuelle avec cet emprisonnement de la végétation comme nous pouvons le voir sur la coupe ci-dessous.

Dans un second temps, l’objectif est de pouvoir travailler le lien avec le grand paysage et par conséquent, travailler les vues. Comme nous l’avons vu précédemment, la ville de Montfermeil dispose d’une topographie assez importante, lui permettant par conséquent d’aller chercher le lointain. Nous pouvons le voir sur la coupe si dessous, l’hôpital puis le collège Pablo Picasso se situent sur un plateau, avant d’avoir de part et d’autre une topographie plongeante.

Naturellement, nous avons commencé à nous intéresser de plus près aux sites du collège et du moulin afin de travailler d’une part dans, et avec, le végétal ; et d’autre part de travailler avec des vues imprenables sur le grand paysage.

Pour cela, il nous est apparu évident de développer des projet à visé pédagogiques au moulin, de manière à sensibiliser la population, et d’autre part de proposer des programmes de détente au collège de manière à pouvoir se ressourcer sans perdre de vue le paysage magnifique qu’offre le lieu grâce à sa position dominante en plateau

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SITE DU COLLEGE

S’articulant autour de l’épine dorsale évoquée précédemment, plusieurs lieux peuvent se détacher mais nous avons dans un premier temps remarquer un passage net, scindant en deux cette dnière. Cette coupure permet néanmoins de mettre en avant une voie reliant un site à l’épine citée, celui du collège.

Un soucis était pourtant important au niveau du collège dans le fait que nous avions ici un endroit complexe entre une bute de végétation qui longe la ligne topographique, une friche et les arrières d’usine ainsi qu’un collège. S’inscrire ici de façon architecturale et urbaine nécessite alors de la finesse et une certaine gestion des limites sur la façon d’articuler l’ensemble.

Comme nous pouvons l’imaginer, ce site est en retrait du centre ville mais toujours lié à ce dernier par le passage mit en évidence. Malgré ce point, ce site peut être très intéressant dans la mesure où il peut mettre en avant quelque chose qui est assez unique à Montfermeil : Sa vue. Cette dernière, totalement dépendante de la topographie environnante du site, dégage en effet une vue large et très intéressante sur les villes en contrebas, s’ouvrant sur le grand paysage qui s’étale alors devant nous

Un second problème sautait également aux yeux avec le gymnase actuel qui occupe actuellement une grande partie de l’entrée visuelle que nous essayons de travailler. Ce dernier, extrêmement imposant vient s’inscrire dans la continuité du passage décrit précédemment et vient donc totalement stopper cette idée de vue, de projection sur le lointain et de grand paysage. Il était le frein premier à ce site qui est très reculé, tout d’abord par sa position et sa fonction (un collège qui n’est pas un lieu totalement publique forcément mais aussi par la friche et l’arrière d’usine) mais aussi par ses limites internes qui sont soit des bâtiments comme ici le gymnase mais qui sont aussi des démarcations physiques et surtout voulues, notamment par le nombre important de barrière jalonnant l’intégralité du site et créant comme un patchwork d’espace ayant plus ou moins une fonction, mais créant plutôt un enchaînement d’espaces s’articulant laborieusement.

Plan Masse
Un enchainement de limite Le paysage
L’axe
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C’est donc dans un site aux multiples facteurs que nous souhaitons intervenir. De par sa position et sa fonction première, c’est à dire un collège non loin du centre ville, il semble important alors de réussir à articuler les flux pour ouvrir l’espace du grand paysage derrière tout en structurant l’ensemble. Ce dernier, comme nous l’avons vu précédemment ne permet une appropriation de l’espace homogène alors pour palier à ceci, nous avons imaginer un enchaînement d’espaces et d’architectures qui répondraient alors à nos deux principaux soucis et réussiraient donc à ouvrir la vue sur le grand paysage au sein même du site tout en permettant d’apporter de la cohésion et de la structure à l’espace.

Notre site ayant alors une topographie particulière, permettant cette dite vue, il était alors important de réussir à créer des espaces s’inscrivant dans cette dernière. Il y a alors un jeu de transparence omniprésente dans nos bâtiments et nous avons choisi de créer des limites qui sont plus ordonnées pour simplifier l’espace, lui donner un caractère plus intuitif par rapport à son cadre actuel.

Pour ceci nous avons tout d’abord choisi de déplacer l’entrée du collège actuel, donnant une nouvelle voix d’accès aux collégiens sur le flanc de la place que nous créons tout en instaurant un arrêt minute pour les parents. Cela permet notamment d’avoir une circulation qui s’infiltre tout le long de notre site, le rendant plus important pour le collège et surtout plus attractif pour les personnes de l’extérieur.

Cette attractivité est pour nous un point essentiel de par nos programmes. En effet, ayant une médiathèque et un gymnase hébergeant des associations sportives, il parait important de ne pas laisser le site avec un accès limité comme c’est le cas actuellement. Le public joue un rôle très important de ce site qui peut facilement être qualifié de «pôle culturel». Nos programmes, s’inscrivant dans une volonté d’hybridation avec le public, se posent en effet comme points d’accroche entre le collège et le centre ville, ramenant les habitants vers cet endroit et désenclavant à son échelle le site.

Un autre enjeu très important à nos yeux,

comme nous pouvons le voir sur l’extrait de plan masse, la végétation mais pas n’importe comment.

En effet, à l’inverse du moulin il s’agit comme évoqué précédemment de mieux gérer les limites que nous entretenons, cette fois ci non plus avec la ville ou avec le collège mais avec la végétation aux alentours ainsi qu’avec la notion du lointain.

En effet, contrairement au site du moulin qui s’inscrit plutôt dans une démarche d’installation dans le paysage, le but ici est principalement de réussir à créer un environne- ment qui a un lien avec la végétation par des entrées de ces dernières dans son espace. Pour cela, plusieurs idées ressortent. Déjà, il parait indispensable d’utiliser la friche au fond du site pour réussir à créer une base de transition qui se doit ordonnée car dans un pôle important et près d’un collège.

Un terrain se dessine alors vers le gymnase et, de l’autre coté nous avons des infiltrations de végétations qui suintent doucement dans la place pour créer un espace d’entre deux où la grandeur permet d’articuler les différentes échelles.

Ainsi nous arrivons et débouchons dès notre arrivée sur une médiathèque qui tient l’angle et

Une pression bâtie Une continuité
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permet de don- ner une véritable structure à la place, puis des espaces d’entre deux qui donnent à la fois sur le collège et sur

la rue avec une place qui sert d’espace passant entre les deux et finalement débouchant sur un espace vert, de pause et donne vue sur la foret. Le gymnase, pour sa part, offre une mise en avant du paysage de part sa position et son implantation dans la topographie car le tout n’est pas seulement de remplacer le gymnase dé- suet qui occupait l’espace auparavant mais plutôt d’offrir une nouvelle pratique sportive, centrée cette foisci sur le paysage.

L’un et l’autre se complètent donc pour réussir à articuler un site qui n’a que peu de lien avec le reste de la ville, un peu centré sur lui même pour faire profiter de cette centralité au plus grand nombre, offrant de la même façon à Montfermeil une bibliothèque et une médiathèque digne de ce nom tout en mettant en avant le paysage qui se trouve derrière pour les collégiens mais également pour le public extérieur qui occupera l’une des seules place de la ville où il est possible de s’asseoir et de profiter autant des pratiques sportives que culturelles en exploitant notamment le genius loci

Plan RDC
Habiter la vue Arcticuler l’angle

Inscrivant cette implantation architectu rale dans le site du collège et dans toutes les problématiques que cette partie soulève, il a été important pour nous de nous saisir de cette notion de Genius Loci pour essayer de l’amener au cœur de ce bâtiment. Le but premier fut bien sûr de s’inscrire dans un axe et de réussir à articuler l’espace et pour cela, la forme de ce bâtiment a essayé d’épouser ce dernier et ainsi créer une forme angulaire, mettant en avant un espace devant, en lien avec le passage mais surtout derrière et permettant d’avoir une vision dégagée sur la place du site tout en ayant une ambiance bien particulière sur laquelle nous reviendrons. Cette forme est principalement là pour affirmer l’espace, le structurer et offrant une suite au passage avec une entrée sur la place en Rez de chaussée.

Au bout de cette entrée couverte se trouve une place, celle de la médiathèque qui l’entoure. Le tout étant vraiment de créer un endroit certes de passage mais surtout un espace protégé, qui offre un cadre bien particulier et permettant de mettre en place une ambiance par la façon dont le bâtiment épouse l’en semble.

Très vitré, il entretient une relation bien particulière avec cet espace de repos qui s’arti cule avec quelques aires de végétations qui délimitent elles aussi des passages, longeant les vitres et recoupant une nouvelle fois l’es pace de la place.

PAULINE BENOIT - BIBLIOTHEQUE MEDIATHEQUE S C H E M A S S C H E M A S S C H E M A S 22

Cet espace végétal central n’est pas seulement là pour créer une ambiance en rez de chaussée. Il est en effet important de prendre en compte que la médiathèque s’articule sur un étage supérieur et là aussi, la relation avec l’extérieur a une grande importance à plusieurs niveaux :

- Le proche, car vitré sur l’extérieur et point de rencontre entre la médiathèque et la bibliothèque. Il offre un espace de travail plus calme et posé que ceux du Rez de chaussée tout en ouvrant la vue sur l’espace vert en contrebas, donnant une ambiance perdue au milieu des feuilles

- Le moyen, avec une vue sur le place qui peut être aperçue depuis les différents espaces, que ce soit au Rez de chaussée comme à l’étage mais aussi avec son lien avec le collège à coté

- Le lointain avec une vue sur le paysage, notamment grâce aux balcons qui articulent la fin de l’espace du premier étage et qui offrent une ouverture sur l’extérieur et sur le grand paysage plus loin et mettant donc en avant la topographie du site.

L’envie ici est de pouvoir utiliser cette notion de Genius Loci évoqué précédemment pour réussir à avoir un espace qui, par différents angles et hauteurs de vues, puisse s’ouvrir et devenir une architecture qui s’amorce sur son paysage et l’urbain, qui l’accompagne et vive par lui, ou plus exactement être un moyen de contemplation sur ce dernier.

Cette notion, entre architecture, urbanisme et philosophie, peut alors donner un cadre certes à la vue, mais aussi à une place de façon bien différente.

Nous articulons ainsi le bâtiment avec la place ainsi qu’avec le collège en y créant un lien bien particulier mais à l’inverse, nous ouvrons la vue en se détachant des liens que nous pouvons avoir au Rez de chaussée en s’élevant au premier étage et en permettant une projection de la vue sur de grandes distances. Mais comme évoqué un peu avant, sur de petites distances également avec la végétation qui s’inscrit dans la place.

R D C N 10 m

HABITER LA VUE

C’est à l’aide de ce grand travail d’analyse et de recherche que j’ai pu acquérir une compréhension beaucoup plus complete du territoire à Montfermeil. De plus, ma réflexion de projet n’a eu de cesse de se développer au fil des semaines, à travers les nombreuses conférences auxquelles nous assistions au sein des autres enseignements. Le paysage se présente comme ayant une influence sentimentale et imaginaire, l’Homme en est le principal bénéficiaire. Ce paysage prend vie et devient existant à travers les yeux de celui qui regarde. L’espace agit alors sur le percepteur avec ce qui est mis en vue et senti, certes différemment les uns avec les autres, mais maintient cet impact émotionnel sur chacun. Il y a alors un entremêlement entre la mémoire et l’imagination à travers ce grand paysage. Le paysage répond alors à une relation délicate à la nature, totalement subjective et culturelle. Ainsi les formes du paysage jouent un effet structurel caractérisant nettement chaque lieu, et offrant un imaginaire collectif (un retour au source). On comprend alors, qu’il y a un rôle fondamentale du paysage à l’Homme ; détenant un impact physique mais également émotionnelle que l’on peut parvenir à faire ressentir dans le simple rappel du grand paysage. C’est à travers la conférence et les projets de Iris Chervet (en champs critiques) que je me suis questionnée sur le grand paysage et ses enjeux. Comment le grand paysage s’intègre en ville? Et comment agit-il sur la continuité de la limite entre ville et nature ?

A Montfermeil on perçoit un affrontement de la ville et de la dynamique avec la nature. Des avancées de cette végétation, issu de grand réservoirs de biodiversités en périphéries (Nord/ Sud), se mêlent à la ville et aux architectures. Mais à quoi correspondent ces espaces vert ? Comment s’intègrent-ils à la ville ? Quelle pratique et conduite du vivant offrent-ils ? Dans la ville la nature est présente à de nombreux endroits, du jardin aux espaces agricoles périurbains en passant par de simples allées végétales, et le grand paysage. Et cela j’ai pu le com-

prendre de manière plus approfondi à travers la conférence de Sylvain Grisot en Champs Critiques. Ces espaces restent instruments au développement de la biodiversité. C’est ainsi qu’en poussant une ré- flexion sur ses connexions et leurs assemblages, cela va favoriser le développement de la bio- diversité en ville. Il existe 3 grands « échelles » d’espace de nature urbaines: les parcs et jardins, les espaces naturels et agricoles périurbains, et enfin les sites semi-naturels). On retrouve des zones de « friches » en ville, qui possèdent des stades d’évolution différentes et ainsi nécessiteront une gestion particulière en fonction de cela. La présence de ses «friches »offre un potentiel espace de remise en valeur, de redynamisation économique et de renforcement du lien sociale, permettant alors de repenser la politique d’urbanisme. Rappelant alors la loi ALUR luttant contre l’étalement urbain. Il se trouve en revanche que ses archipels à Montfermeil ne sont plus des espaces mais plutôt des temps en ville. Ces lieux «délaissés», qui renferment une forte végétation spontanée, possèdent un grande valeur paysagère et écologique. Leur adaptation plus aisée aux conditions du milieux urbains en font des espaces de respiration urbaine et permettant d’offrir de nouvelles fonctions.

C’est ainsi que la question des limites et donc de ses espaces de proximité, entre nature et ville, fait son apparition. Comment comprendre cette liaison et à travers quoi ? Comment allons-nous intervenir? Ou ? Pourquoi ? Dans quel but ? Qu’est-ce que ce territoire a -t-il à offrir? Un dia- logue entre diverses échelles et nécessaire afin de permettre une compréhension de toute la diversité des paysages et de leurs interrelations. Tous ces éléments qui composent le territoire de Montfermeil (végétation, espaces naturels, grand

RAHMA HAMDANE - GYMNASE
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paysages...) offrent des moyens de réponse aux différents enjeux de la villes (lien social, étale- ment urbains, conduite du vivant en ville...).

A la suite de ces divers enjeux énumérer jusqu’ici, on cherche à permettre une réponse à tout cela à travers notre intervention urbaine mais aussi architecturale. Permettre une découverte du paysage dans l’architecture, mais également venir offrir un travail sur la lisière du végétale et de l’architecture. Ainsi pour notre intervention au niveau du Col- lège Pablo Picasso, nous venons privilégier un travail sur cette avancée végétale. Tout en prenant en compte la forte topographie présente sur le site et qui ainsi vient nous offrir une projection sur le grand paysage et donc le lointain dans la ville de Montfermeil. Nous avons commencé par nous questionner sur les enjeux de ce site, pour ainsi venir mettre en valeur les qualités et potentiels de l’espace. Par la suite, toute l’ana- lyse que nous avons pu établir dans ce site, nous permettre de mettre en place deux implantations (l’axe et l’ouverture). L’objectif au niveau de cette ouverture est plutôt d’avoir une projection vers l’horizon et une réponse à cette mise en pause de la continuité végétale qui est actuellement causé par la cour du collège. Nous avons alors une architecture qui vient habiter la vue et offrir une continuité végétale. Vient ensuite la programmation, nous définissons cet espace comme

un pôle éducatif qui s’appuie sur l’existant no tamment avec le collège et le gymnase. Je viens alors offrir une nouvelle place à ce gymnase, en commençant par une relocalisation de celui-ci en le faisant habiter la vue.

Au niveau architecturale, c’est à partir de l’architecture assez particulière du collège que l’on vient s’appuyer. Mettant alors en place un volume à partir de différents modules. Chaque module viendra interagir avec l’environnement qui l’entoure et répondre aux enjeux présents. Ainsi l’objectif serait de permettre une continuité visuelle à travers certains modules, vers le grand paysage. Tandis que d’autres viendrait répondre à une certaine pression végétale dans un axe Est-Ouest, et étendre cette avancée végétale en ville. Par la suite, pour l’accroche du bâtiment on commence par faire du terrain de handball l’élément

S U R L E C H E M I N D E L A C O N C E P T I O N Un
Un suivi de trame Une creusée du volume Une forme aux multiples échapées Une continuité visuelle Une pression végétale L’ouverture Une continuité Sur le chemin de la conception 25
collège au jeux de volumes

centrale du programme et ensuite les mo dules viennent s’y greffer autour. Le but à travers cette architecture, est vraiment de venir travailler la relation entre la masse végétale que possède la ville et le bâti. Venir mêler le vivant au bâti- ment et ainsi répondre aux enjeux à travers une structure adapté et une réelle réponse au développement de la biodiversité. C’est d’ailleurs à travers la conférence de Pascale Dalix que j’ai pu obtenir une meilleure compréhension de cette hybridation qui pouvait se faire entre architecture et vivant. De plus, à travers tous ces modules on retrouve un jeu de qui vient permettre des échappées et des percées. Donc on perçoit une certaine transparence à l’échelle humaine à travers certains modules, se reliant alors au loin- tain pour rejoindre l’horizon. L’inscription de ce programme vient alors permettre une restructuration de l’espace autour et une communication avec les divers autres programmes en orbite au- tour.

C’est à l’aide de ces nombreuses conférences que je me suis d’avantage questionnée, et interrogée, sur mon projet. Elles m’ont poussé à développer une pensée architecturale, urbaine et paysagère. Et c’est également à la suite de cette alternance entre projet et conférences, que j’ai pu entretenir une avancée remarquable sur mon projet mais également sur ma pensée personnelle. Je me suis interrogée, ai réalisé de nombreuses recherches, et à la suite de cela, un engrenage me guide vers des questionnements d’avenir. Comment les choses tendent à évoluer et comment pouvons-nous nous même évoluer dans notre pratique du métier d’architecte. Je pense que nous sommes arrivés à un temps de « renouveau » et d‘évolution ou il ne faut plus penser uniquement instant présent mais tendre à voir plus loin. La situation actuelle avec cette crise sanitaire, me pousse à me questionner sur la future mutation de l’architecture.

Schémas étages
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Plan RDC
MOULIN
SITE DU

La deuxième zone d’intervention se situe au niveau du Moulin du Sempin et du parc Jousseaume au sud de la ville. Le moulin du Sempin et sa maison du meunier sont situé au sud est de Montfermeil en lisière de ville. Dernier moulin de Seine Saint Denis, il participe au caractère historique de la ville. Construit en 1740, il a depuis subit quelques changements en commençant par son emplacement situé 140m plus loin qu’aujourd’hui. Pendant des années laissé à l’abandon menaçant de s’effondrer à cause du sol, il fut reconstruit avec les pierres d’origines dans les années 80. Depuis, il est conservé par une association. Ce site est aujourd’hui utilisé lors de rendez-vous festifs organisé par la ville : feu d’artifice, guignette, fête des cerfs-volants…

100 m

Cependant aujourd’hui le site du moulin n’est pas mis en valeur. Premièrement son accès reste difficile depuis le centre-ville, la rue occupée par le stationnement des voitures rend son accès compliqué. La route des moulins se retrouvent parfois à sens unique et le passage de 2 voitures semble parfois impossible. De plus, la route amenant au moulin débouchant sur une impasse, l’on vient au moulin que parce que l’on connait son emplacement. Il est important de noter que le moulin se situe dans une zone pavillonnaire en bordure de la ville. Le moulin est alors bordé d’un côté par le quartier pavillonnaire et de l’autre par le parc Jousseaume. Par ailleurs, les abords du moulin demeurent vides. En effet, se trouve au pied du moulin une zone vide dans lequel quelques voitures peuvent stationner devant le moulin. Les abords ne sont pas travaillé et des grilles viennent exclurent le moulin du reste de la ville.

Pourtant le moulin est un élément historique fort au sein de la ville. C’est un point focal haut accentué par le fait qu’il se trouve sur un plateau. Il est visible depuis d’autres villes se situant en bas du plateau. Il vient s’élever et constituer un élément signal pour la ville de Montfermeil.

Constats

Objectifs

Le site du moulin est juxtaposé au site du Parc Jousseaume. Une des entrées du parc se situe d’ailleurs au moulin. Ce grand parc constitue un véritable réservoir de biodiversité. Fermé pendant plusieurs années suite à des affaissements de terrain, il est aujourd’hui en chantier afin de consolider la zone par la terre excavée du projet du métro du Grand Paris. De part sa situation topographique et géographique le site permet une ouverture sur le grand paysage. En effet, situé su un plateau haut et se trouvant à la limite de la ville, le parc Jousseaume profite de vues sur les commune voisines. Réservoir de biodiversité, le PLU indique que les espèces des crapauds du parc sont protégés. C’est pourquoi nous pensons que ce site présente un grand potentiel pour la ville. Lieu de rencontre et de balade, l’objectif est d’ouvrir de manière plus importante le parc sur la ville. Etant situé à côté du Moulin l’accès au parc est le même que pour le moulin en termes de mobilités.

Implantations

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Parc Jousseaume

En effet nous avons fait le même constat qu’au moulin. L’accès au reste compliqué et manque de qualification notamment au sol. De plus, les entrées sur le parc n’étant pas visibles, il est difficile de comprendre vers où rentrer quand on ne connait pas le site.

Ainsi, ces deux sites restent coupés du reste de la ville. Pourtant situé dans un quartier pavillonnaire on pourrait porter à croire que le site est fréquenté. Or, leurs accès, leurs visibilités restent peu indiquées et vient créer des coupures urbaines entre ces espaces et

sein du projet. Bien que le projet tende à évoluer au semestre prochain, la manière de voir le projet et le questionnement du végétal au sein du projet nous a beaucoup aidé dans l’élaboration de nos programmes.

ACCESSIBILITE

La route des moulins étant difficilement praticable et débouchant sur une impasse, nous souhaitons dans un premier temps créer dans la première zone de friche à côté du cimetière, un espace de stationnement permettant ensuite de

part son moulin. Enfin, les notions de reliance au grand paysage nous a beaucoup aidé dans la manière d’aborder le site en lisière de ville. Par ailleurs, plus d’un point de vue propre au projet architectural, la conférence de Pascale Dalix nous a beaucoup aidé dans la manière de traiter le paysage au

rendre visible ces accès. Le but est d’alors de créer une unité permettant de faire comprendre aux usagers qu’à partir de cette zone (grâce au traitement du sol), nous entrons dans le site du moulin.

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m

LA PLACE

Cette place minérale créer à pour but de qualifier les espaces autour du moulin. Au-delà de sa fonction de distribution des espaces elle permet aux usagers de venir contempler le moulin depuis leur venue de la rue. Sa forme de triangle permet de créer une ouverture d’angle depuis la rue et de cadrer des vues sur le moulin et le parc Jousseaume. La place est alors constituée sur ses abords du côté pavillonnaire, du moulin et d’un front bâti face aux maisons individuelles. Ce front bâti comprends le programme de Charline et Clémence

IMPLANTATION

Le site du moulin comprend l’intervention de deux programmes. Un premier programme de serre pédagogique accompagné d’un pôle recherche et un musée de biodiversité. Ces choix résultent du fait que l’objectif est de proposer des programmes en lien avec cette nature omniprésente sur le site. En effet, à côté du moulin et du parc se trouve une zone de friche vierge et un bosquet. Cet espace résiduel nous permet avec notre programmation de développer une interaction avec le parc Jousseaume. Etant dans une démarche de

préservation de biodiversité, il nous a semblé logique de nous placer en bordure du bosquet dans cette zone de vide. Notre implantation se situe alors entre d’un côté la place minérale et de l’autre la nature avec le bosquet. C’est pourquoi nous nous alignons premièrement sur la place de manière a constitué un front bâti. De l’autre côté notre intention est de venir dialoguer avec cette nature dont nous parlons tant. Notre implantation vient alors se mettre en lisière de foret mais vient l’entourer. Ainsi, c’est à travers nos formes de bâtiment que nous allons pouvoir chercher la nature en la ramenant au centre de nos programmes. Ainsi, nous opérons avec d’un côté un front bâti minéral et de l’autre un front bâti différent végétal.

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Notre souhait en termes de programmation est d’avoir un lien avec le végétal. C’est pourquoi nous allons avoir premièrement un programme de serre pédagogique accompagné d’un pôle recherche dont le but en se plaçant ici est de pouvoir analyser, expérimenter la nature de manière proche et concrète. La serre ayant des fins pédagogiques, le programme sera accompagné d’ateliers dans le but de sensibiliser aux enjeux de biodiversité. De plus, ce programme sera accompagné par un musée de biodiversité situé entre le bosquet et le parc jousseaume dont le but est de faire communiquer les espaces. Il sera accompagné par des ateliers et un observatoire au plus proche de la nature environnante. Ces deux programmes sont conçus pour fonctionner en symbiose, c’est pourquoi nous avons deux programmes très proches en termes d’implantation dans lequel nous souhaitons communiqué par des coursives en bois reliant les deux projets et amenant l’usager à pratiquer les deux espaces. Un élément

central comprenant une esplanade constitue le centre des deux projets face à la nature et permettant de se diriger vers les deux programmes. Le but de ces projets est qu’ils se complètent les uns les autres.

ARCHITECTURE

Dans une démarche de symbiose, les programmes s’accordent en typologie de façade. L’utilisation du bois en façade, de mur rideau et de pilotis constitue une trame répertoriée sur les deux projets. Bien que les deux programmes s’intègrent tour deux aux enjeux de biodiversité, ils sont se distinguent par un passage créer depuis la place séparant nos deux programmes et permettant depuis la place une percée lointaine sur la nature. Ce passage étroit permet également de constituer une façade entre nos deux projets. Ce passage comprenant la serre pédagogique sur la droite et l’entrée vitrée du musée sur sa gauche, l’objectif est également de créer des vues depuis les intérieurs de chaque bâtiment sur l’autre.

Ainsi, ces programmes participent à ces enjeux de biodiversité et au rapport qu’entreprend l’architecture avec le végétal. Notre objectif étant à travers ces programmes de constituer sur le site du moulin et du parc Jousseaume un pôle dédié à la biodiversité.

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Coupe urbaine

En étudiant le site du moulin nous nous sommes interrogés sur le type de programme que le site pouvait offrir. De manière instinctive il nous a paru évident que nos programmes auraient un lien direct avec son environnement et de pouvoir communiquer avec celui-ci. L’idée d’une serre pédagogique a été pensé de manière à pouvoir faire profiter les habitants de Montfermeil. Le parc Jousseaume étant dans un quartier pavillonnaire où habitent principalement des familles avec enfants, le parc Jousseaume se voit accueillir le week-end un grand nombre de famille. L’endroit étant majoritairement fréquenté par des familles, des promeneurs ou des groupes (scolaires notamment), l’idée est donc de faire venir ces usagers dans un programme premièrement destiné à l’expérimentation et la recherche mais destiné à enseigner et partager le savoir-faire. La serre pédagogique participe avec le musée de biodiversité à offrir quelque chose en plus du moulin et du parc. Un longue balade arboré permettant aussi d’accroître ses connaissances sur la biodiversité et la nature qui nous entoure.

Le projet de la serre pédagogique se situe entre la place du moulin et le bosquet à côté du parc Jousseaume. Le principe en se plaçant en lisière de forêt est donc de pouvoir constituer premièrement un front bâti sur la place afin de dialoguer avec l’architecture morphologique environnante et puis de venir chercher la forêt de l’autre côté. C’est pourquoi le projet prend une forme de « L » permettant de s’aligner sur la place sur un côté, d’aller chercher la forêt en rentrant dedans par un autre côté et donc de venir mettre dans ce creux, une végétation au centre du projet.

Le projet regroupe donc une serre péda gogique avec une architecture qui lui est propre. Son emplacement a été choisi afin de pouvoir dialoguer entre les deux mondes du végétal et de l’urbain et ainsi pouvoir grâce à son archi tecture vitrée d’offrir des perspectives intérieures sur les plantations depuis la place.

Par la suite, dans l’autre branche du « L » se constitue, la partie des laboratoires. En effet, le projet possède une partie recherche dont l’emplacement en lisière de forêt a pour but d’être directement in situ afin de pouvoir expérimenter, observer et prélever. Ce pôle recherche per met également à la ville de Montfermeil d’apporter de véritables études sur sa faune et sa flore très présente dans la ville. Les laboratoires se servent également à l’étude de la plantation de la serre pédagogique.

Enfin, la serre ayant au-delà de sa partie rechercher des fins pédagogiques, le programme est destiné à accueillir du public et donc des ateliers pour petits et grands dans un but de les sensibiliser à la nature. Une fonction très intéressante pour les écoles de la ville. Ces ateliers ont pour but de montrer au public des recherches de laboratoires, des jeux sur les animaux et de leur parler de végétal. C’est pourquoi, ils se situent dans la forêt. Constitué de grandes ouvertures sur la nature et un peu en hauteur sur pilotis du fait de la topographie descendante,

CLEMENCE BERTHELOT - SERRE PEDAGOGIQUE
S C H E M A S Un front bâti S C H E M A S Un front bâti Une avancée vers la forêt Programmation Végétation au centre Ouverture Entrées 33

on retrouve une ambiance plus ludique d’observatoire en lien direct avec la nature. Ces ateliers viennent donc chercher la nature au-delà de la limite de la lisière. En effet, si l’on veut pouvoir parler de nature il faut pouvoir ramener la nature au centre.

C’est pourquoi cette forme en L et le bâtiment du musée lui faisant face, le programme de la serre peut accueillir en son centre la nature ce qui nous permet même en se situant en lisière, de venir entourer le vivant et de créer un U avec les deux programmes.

Nous pouvons comprendre ceci sur cette coupe, dans lequel on voit cette végétation du bosquet qui vient se mettre dans le creux de la forme. Cette avancée permet notamment aux chercheurs de pouvoir expérimenter directement à côté du laboratoire.

Par ailleurs, l’idée est de développer un programme dans lequel nous pouvons déambuler autour de ces espaces. Pour cela, comme montré sur les coupes des coursives abrité viendront desservir les ateliers et la serre. Une esplanade est créée entre la serre et le bosquet afin de permettre une promenade pour le visiteur et d’obtenir une « plaza » faisant le lien entre la serre pédagogique et le musée de biodiversité.

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Coupe

Enfin, nous pouvons remarquer que le projet a été placé sur un plateau mais qu’à partir du moment où le projet s’ancre dans le bosquet la topographie est descendante. Ainsi, les ateliers étant au sein des arbres, il se retrouve sur des pilotis ce qui permet d’aérer le projet et commencer à chercher des éléments permettant d’accentuer cette ambiance végétale forte.

Grâce à cette forme de « L », on retrouve différentes typologies de façades. En effet, La façade sur la place va comporter la serre et donc avoir une typologie très forte. Le reste va venir s’accorder avec un bardage bois et des ouvertures faisant écho à l’entrée du musée de biodiversité se situant également sur la place. On retrouve cette typologie de façade côté bosquet. En revanche, l’ambiance recherché des ateliers est d’avoir de grandes ouvertures sur la nature et de venir obtenir cette ambiance insérer dans la forêt étant par ailleurs un peu surélevé grâce aux pilotis.

OUVERTURE...

Cette démarche d’axer notre projet sur la biodiversité est l’objectif souhaité pour l’année prochaine quand viendra le diplôme. Tout notre travail sur nos recherches de végétal, de géologie et d’espèces m’a vraiment intéressé et conforté dans l’idée que mon sujet de diplôme s’axerait sur ces points. Les enjeux de biodiversité étant important, ce sont des notions que j’aimerais poursuivre pour mon diplôme. Nous avons tenté de développer des programmes s’inscrivant dans cette démarche de conservation du végétal et d’en faire un atout fort pour la ville car il y avait assez de matière pour. Cette démarche effectué ce semestre me permettra par la suite de continuer pour

développer mon sujet de diplôme. Les conférences en Champs critiques avec l’intervention de plusieurs intervenants m’ont également poussé à approfondir mes recherches sur le végétal dans sa globalité avec le livre de Gilles Clément jardin en mouvement, mais aussi le végétal dans l’architecture avec l’agence ChartierDalix dont je suis en stage pendant l’inter semestre. L’objectif par la suite est d’enrichir ma culture du vivant pour mon année prochaine.

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Coupe
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Elevation

Dans un premier temps s’est posé la question du choix des infrastructures qui pourraient se tenir au moulin. En effet, nous sommes dans un lieu où la végétation est reine. L’objectif pour nous était de pouvoir sensibiliser les habitants, et par conséquent les enfants aux enjeux environnementaux, eux, qui sont les adultes de demain. Aujourd’hui Montfermeil bénéficie d’un patrimoine végétal important, et il nous est apparu nécessaire de proposer des infrastructures permettant à la population locale de s’enrichir culturellement, sans avoir à prendre sa voiture ou faire 2 h de transports en commun pour se rendre à Paris. Il est temps, pour Montfermeil, de montrer qu’elle existe et qu’elle n’a rien à envier à la capitale sur les enjeux de biodiversité. En ce sens, il faut développer des lieux permettant aux habitants d’être fiers de leur ville, tout en étant attentifs aux questions environnementales.

Pour cela, nous avons souhaité développer un projet de musée de biodiversité s’inscrivant dans la continuité de celui de la serre pédagogique. Ce projet, aurait vocation à s’implanter entre le bosquet, et le parc Jousseaume, mais aussi dans un dialogue entre la place et l’espace boisé au sud du projet. Nous pouvons retrouver un dénivelé assez important sur ce site, nous permettant ainsi de venir jouer avec la végétation de manière à proposer aux habitants une expérience au sein de la nature.

L’objectif de cette implantation est de pouvoir venir créer une façade le long de l’allée menant au parc Jousseaume, car à l’heure actuelle, cette entrée n’est pas du tout marquée. Le fait de proposer une façade le long de ce chemin, est de faire en sorte qu’elle puisse opérer le rôle de guide vers l’entrée du parc afin de lui redonner de la visibilité. En effet, le fait de proposer un dialogue entre l’entrée du parc Jousseaume et ce bâtiment, permettra aux habitants de redécouvrir leur ville sous un nouvel angle.

Ensuite, nous avions l’envie que ce musée de biodiversité puisse proposer des espaces intérieurs où l’on pourrait exposer, et des espaces extérieurs où l’on pourrait pratiquer. Pour cela, on aurait la façade côté parc Jousseaume en double hauteur, de manière à accueillir une galerie, avec de l’autre côté, les ateliers qui se développeraient en simple hauteur vers le bosquet. Encore une fois, l’objectif ici est de créer une proximité avec la nature, de manière à la rendre accessible afin de pouvoir y proposer des séances pédagogiques.

Par conséquent, les ateliers seraient en lien direct avec la nature via des infiltrations végétales à l’intérieur du bâti, de manière à créer des accès depuis les salles, vers l’extérieur afin de pouvoir facilement passer de la théorie à la pratique. De plus, le fait que les ateliers soient moins haut que la galerie, cela laisse la possibilité de développer une toiture plantée, qui pourrait permettre une continuité de la biodiversité, tout en y faisant un espace unique de sensibilisation pour les petits et les grands.

Ce bâtiment se veut être un lieu ou l’on célèbre la nature, que ce soit à l’intérieur avec des supports pédagogiques innovants, ou à l’extérieur, en proposant aux habitants de toucher, sentir, voir. Le but est de les rendre fiers de là où ils habitent, et par conséquent les inciter à prendre grand soin de cet écrin de verdure qui est une richesse dans une ville.

CHARLINE ANDRE- MUSEE DE BIODIEVRSITE 36

Sur le plan de rdc ci-contre, nous pouvons voir cette gradation dans les espaces, en partant de l’accueil sur la place, puis, plus on avance le long de cette galerie longeant le parc, plus on s’enfonce dans la Nature afin d’aboutir sur un observatoire. Depuis la terrasse de cet observatoire qui clôt le projet, on peut se diriger soit vers le projet de la serre le long de ces chemins en bois, soit, on ressort directement face à l’entrée du parc Jousseaume, sur la droite du plan.

La coupe ci-dessus nous permet de mieux comprendre les volumes. En effet, nous pouvons voir l’entrée, à gauche, marquée par cette double hauteur permettant d’accueillir n’importe quelle statue de grande envergure, avec la galerie qui continue derrière. Ensuite, nous avons les ateliers au premier plan qui viennent dialoguer avec des cours intérieures qui accueillent la végétation, pour terminer sur pilotis afin de respecter la topographie au niveau de l’observatoire.

Le bâtiment entretient une relation étroite avec le bosquet à sa gauche et le parc Jousseaume à sa droite. De plus, nous venons une nouvelle fois jouer avec la topographie de manière à immerger les visiteurs dans cette végétation luxuriante.

Enfin, nous avons cette façade qui dialogue directement avec le parc, dont l’objectif est d’accompagner les visiteurs à rejoindre le parc Jousseaume. Aussi, nous veillerons à ce que l’intérieur de la galerie et l’allée du parc, entretiennent une relation assez étroite, car cette façade nous immerge dans le projet bien que nous ne soyons pas à l’intérieur de la galerie, elle participe pleinement au projet, et elle doit, par conséquent, être travaillée de manière à appartenir au parc.

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Pour terminer, ce bâtiment serait assez marqué architecturalement de manière à mettre en valeur les programmes qui y sont abrités. De plus, il y aurait cette toiture plantée qui permettrait une certaine continuité de la biodiversité, mais qui permettrait aussi d’être un espace atypique pour sensibiliser aux différents enjeux environnementaux.

POUR ALLER PLUS LOIN....

La ville de Montfermeil dispose à l’heure actuelle d’un territoire riche en végétation et par conséquent en biodiversité. Néanmoins, nous pouvons observer que depuis plusieurs siècles, la ville tend à s’étaler, consommant ainsi les espaces verts. Entre 1700 et 2020, la forêt de Bondy à perdue plus d’un tiers de sa superficie, ce qui nous oblige aujourd’hui à nous inscrire dans une démarche de protection de la Faune et de la Flore. En effet, depuis toujours l’Homme veut dominer la nature ; il est important que, nous, les futurs architectes, traitions méticuleusement cette question de la cohabitation animale, végétale et humaine pour la remettre au centre du projet.

Je m’intéresse à cette question depuis le début de mes études, et cela, a d’autant plus renforcé mes convictions lorsque Nicolas Gilsoul nous a donné une conférence dans le cadre du cours de «Transversaux». Pour pouvoir intervenir au sein de la ville de Montfermeil, et plus globalement dans n’importe quelle ville, il faut, selon moi, dézoomer, et s’intéresser à la « Nature» du lieu. De quoi est composé son sol ? Où sont ses espaces verts ? De quelle nature sont-ils ? Qui abritent-ils ? Comprendre comment le végétal s’est développé et comment les animaux sont arrivés ici, permettra d’en apprendre beaucoup sur le lieu. Depuis la nuit des temps, le monde animal sait se défendre des agressions extérieures en s’adaptant au nouveau milieu dans le lequel il va évoluer : c’est ce que l’on appelle la résilience. En effet, M. Gilsoul va prendre comme exemple, la phalène de bouleau. Alors qu’en Angleterre des nuages de suie allaient se déposer sur les bouleaux et les faire passer de blanc à noir ; la phalène, initialement blanche pour que personne ne la repère lorsqu’elle est sur son arbre, va muter pour éviter de se faire manger, et ainsi devenir noire, comme les troncs des bouleaux, recouverts de suie. Quand les arbres sont redevenus blancs, la phalène est redevenue blanche. Je trouve ce fait plutôt très intéressant, car il nous démontre toute l’intelligence et toute la capacité d’adaptation dont peut faire preuve un milieu. L’animal ou le végétal développera sans cesse des techniques pour s’adapter à l’évolution du monde dans lequel il vit. Un milieu n’est pas condamné à subir les agressions dont il est victime. Si nous tentons de comprendre la cause de l’évolution du milieu, il nous sera plus aisé, non pas de la combattre, mais de s’y adapter. En ce sens, je trouve que les êtres humains ont beaucoup à apprendre du monde animal, car nous avons trop tendance à vouloir combattre les éléments avec des moyens toujours plus importants, tandis que de part sa finesse d’analyse du milieu, et une lisibilité redoutable sur ce qu’il est en train de se passer, l’animal va s’adapter et par conséquent offrir une réponse en adéquation avec l’évolution à laquelle il fait face.

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Les êtres humains doivent comprendre qu’ils ont beaucoup à apprendre du monde du vivant, notamment en faisant preuve de plus de finesse et d’intuition dans la manière des réaliser les choses. En effet, nous avons tendance à vouloir forcer la nature, dans laquelle nous allons bâtir. Si nous étions plus à l’écoute de notre environnement, et du contexte, nous pourrions créer des espaces, non pas pereins, mais qui auront au moins la faculté de développer une certaine résilience. Bien que l’architecte ne doit pas, et surtout ne peut pas, devenir un prédicateur d’avenir, il a cette faculté de pouvoir anticiper.

Ainsi, s’inspirer du monde animal pour créer des espaces résilients, permettant de s’adapter à un environnement en perpétuel mutation, est un sujet que l’on peut tenter d’appliquer à la ville de Montfermeil. Avec la présence d’un végétal important, il y a selon moi matière à recréer du lien entre les hommes, la faune et la flore dans la perspective d’obtenir des espaces qui s’inscriront dans le temps. Pour cela, et à une échelle plus zoomée, je souhaiterais m’inspirer de ce que fait l’agence Chartier-Dalix (conférence dans le cadre de champs critique) car leurs projets partent du principe : 1/3 végétal 1/3 animal 1/3 Homme. Ainsi, deux échelles viendraient s’entremêler pour au final, se compléter et définir la problématique suivante : comment la ville peut s’inspirer de l’animal, en terme de résilience, et comment cela peut s’appliquer au projet dans le but de recréer le lien faune flore homme dans le projet ?

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-Gilles Clément, jardin en mouvement

-Nicolas Gilsoul, Betes des villes

-Les testaments trahis, Milan Kundera

-Green architecture, Philip Jodio

SITOGRAPHIE

-www.ign.fr

-www.montfermeil.com

-www.ressources.sainesaintdenis.fr

-www.iau-idf.fr

-www.atelierroberta.com

-www.grandparisgrandest.fr

-www.biodiversiteetbati.fr

-www.candelience.fr

-www.googlearth.fr

-www.inpn.fr

-www.noise-laville.fr

-www.ville-ideale.fr

-www.paysagerdesvilles.com

-www.endema-93.fr

-www.anca.fr

-www.youtube.com (reportages, témoignages habitants)

-PLU Montfermeil

BIBLIOGRAPHIE
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