Chemin de ronde

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CHEMIN DE RONDE

M1 Automne 2020 ESA / BASTIANELLI - DUMONT - FUENTES - GUIGNARD - LAZO

Groupe 11 : BARANOWSKI Sacha - CAMPOS Floryan - REGENT Louise - THIARD Louise


SOMMAIRE DU 07 SEPTEMBRE AU 22 OCTOBRE VERS LE PRÉJURY

p.1

PRÉAMBULE

p.3

I HISTOIRE EN MOSAÏQUE

p.4

1. DOMAINES ET VILLAGE 2. PAVILLONNAIRE APRÈS LA GUERRE 3. GRANDS ENSEMBLES PAUPÉRISATION 4. AUJOURD’HUI CONSÉQUENCES

p.4 p.6 p.6 p.10

II GÉOGRAPHIE DE L’OUBLI

p.12

1. MATRICE DES TRANSPORTS 2. GRAND PARIS EXPRESS 3. REPOUSSER LES FRONTIÈRES

III ABORDS DU GRAND PAYSAGE

1. PATCHWORK D’ESPACES VERTS/VIDES 2. VISUEL GRAND PAYSAGE 3. LIMITE, LISIÈRE, FRANGE, FRONT

IV AMBITION COMMUNE : (RE)CONSTRUIRE L’IMAGE 1. PROJETS DE RENOUVELLEMENT 2. MIXITÉ 3. SCÉNARIO GENTRIFICATION/ÉTALEMENT

CONCLUSION

p.12 p.16 p.18

p.22

p.22 p.26 p.28

p.32

p.32 p.36 p.38

p.42

DU 22 OCTOBRE AU 3 DÉCEMBRE, VERS LE JURY

p.45

I UN CHEMINEMENT

p.46

II UNE GÉOGRAPHIE, DES ECOSYSTEMES

p.53

III DU CHEMINEMENT AU COURS D’EAU

p.60

1. LES PADD DES COMMUNES 2. PADD PERSONNEL 3. NOTION DE CHEMINEMENT 1. GÉOGRAPHIE 2. NATURE DES SOLS 3. OÙ VA L’EAU ?

1. SUCCESSION D’ANALYSES 2. LA NOUE 3. PÔLES ET PROJETS 4. IMMERSIONS

IV PROJETS INDIVIDUELS 1. UNITÉ DE VOISINAGE 2. COOPERATIVE ALIMENTAIRE 3. SPECTACLES ET MOUVEMENTS 4. TIERS-LIEU PAYSAN

p.46 p.48 p.50 p.53 p.54 p.56

p.60 p.62 p.64 p.67

p.76 p.76 p.80 p.84 p.92

LEXIQUE

p.100

BIBLIOGRAPHIE

p.102


DU 07 SEPTEMBRE AU 22 OCTOBRE VERS LE PRÉJURY

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PRÉAMBULE La commune de Montfermeil se situe à l’extrémité Sud-Est de la Seine-SaintDenis(93), à la limite du département de la Seine-et-Marne (77). Les communes voisine de Montfermeil sont Clichy-sous-Bois, Gagny, Coubron et Chelles (qui est dans le 77). Sa superficie est de 545ha et elle se situe au centre du plateau de l’Aulnoye. La commune est limité au Sud et à l’Est par des coteaux reliés aux communes limitrophes. L’important relief du plateau laisse voir des carrières de gypse.

Quoi ? Montfermeil, Seine Saint Denis, Ile de France, France Qui ? les populations en mouvement, d’origines très diverses et leurs nombreuses dynamiques sociales Où ? à la frange entre ville et campagne, du nouveau centre de gare au centre historique, de l’habitat social aux zones pavillonnaires Quand ? après la désindustrialisation et l’effondrement de la culture ouvrière, au lendemain du projet Grand Paris Express Pourquoi ? prévenir les mouvements de population au service de l’identité rurale Comment ? des points d’action et un projet urbain Peut on ? des scenarii pour anticiper Et si ? l’architecture pouvait créer de la dignité pour tous ? intégrer la communauté à son processus ? nous connecter ?

Au rebord du plateau s’inscrit le centreville de Montfermeil, celui-ci sépare l’Ourcq de la Marne et culmine à 116m d’altitude. Cette hauteur offre deux belvédères naturels ouvert sur les alentours : Le parc des Cèdres vers le sud et la place Jean Mermoz vers le Nord-Est. Des infrastructures se sont dévellopées en suivant la géographie de cette partie de la Seine-Saint-Denis. Des voies de chemins de fer, de RER, les routes RN3 et RN370 évitent l’escarpement. Montfermeil est à 3 km de la RN3 en passant par la RN370, à 5 km du premier échangeur avec les autoroutes A3 et A86 et enfin à 7 km de l’autoroute A1 par l’A3.

au centre-ville. Son rayonnement est moindre à l’échelle de la ville ce qui ne participe pas à l’essor de celle-ci. Le système de santé de la commune est complet, on observe la présence de nombreux petits établissements. Le plus important d’entre eux est l’hôpital, il s’agit d’un groupement intercommunal. Cela génère un flux piéton et automobile conséquent, cependant, malgré son emplacement en lisière du centre-ville cela n’assure pas la connection entre ces deux entités. Le tramway T4 dont les travaux s’achéveront d’ici peu à pour objectif de désenclaver la commune notamment en la mettant en lien avec Aulnay-sousBois et les communes intermédiaires. Cette idée d’ouverture sera vraiment mise en place avec l’arrivée de la ligne 16 du Grand Paris Express à l’orée 2024. La commune fera ainsi partie de l’Établissement Public Territorial Grand Paris Grand Est.

Ainsi, les principaux transports en communs régionaux ne desservent pas la commune. Un réseau d’autobus qui permet la liaison avec les gares RER proches du Raincy, de Gagny et de Chelles vient, de manière partielle, compenser ce problème. La route départementale RD117 sert également de lien entre le Raincy et Chelles (respectivement à l’Ouest et à l’Est). Une nouvelle ligne assez recente (ligne 100) permet de desservir l’aéroport Charles de Gaulle / Roissy. Cette situation de commune délaissée impacte fortement l’activité économique et commerciale comme par exemple 2

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I HISTOIRE EN MOSAÏQUE Le développement de Montfermeil s’est fait en trois étapes. La première a été la création des différents châteaux qui ont laissé place au village de Montfermeil. La seconde étape a fut sa transformation de village à petite ville pavillonnaire de campagne et s’est achevée à la construction des grands ensembles. Celles-ci ont participé à son expansion urbaine. Mais dans les années 70, la population perd la mémoire de ces racines. Cela a eu pour conséquence un manque d’appartenir à la terre. Conduisant aux émeutes des années 2000 et par la suite à un renouveau pour Montfermeil.

Schémas de la formation de Montfermeil domaines et village en orange, lotissements pavillonnaires en jaune et grand ensemble en bleu

la propriété de nobles ou de hauts magistrats. Ces différents domaines sont répartis autour du village. Sur les neuf constructions majoritaires, quatre sont encore existantes dont le Château des Cèdres dans l’Arboretum qui a conservé de nombreux éléments architecturaux du XVIIe siècle, la Maison de Bourlon ou Petit Château, actuel Musée du Travail. L’Hôtel de ville de Montfermeil est inauguré en 1982 en lieu et place de la Folie-Joyeuse datant du XVIIIe siècle. « L’homme avait arpenté en hâte dans l’obscurité la grande rue de Chelles, puis il avait pris à gauche le chemin vicinal qui mène à Montfermeil. » écrivait Victor Hugo dans Les Misérables en 1862. Cet homme est Jean Valjean, il s’apprête à rencontrer Cosette maltraitée par les Thénardier dans cet « endroit paisible et charmant, qui n’était sur la route de rien ». Montfermeil, c’était le bagne, là où les truands venaient se réfugier. Les traces de cette époque sont rares, on trouve la fontaine Jean Valjean et le moulin de Montfermeil à été déplacé.

Carte de l’état-major (1818-1824)

1. Domaines et village À la fin du XVIIIe siècle, le village de Montfermeil s’étire pour l’essentiel de part et d’autre de sa “Grande Rue” et autour de l’Église, en limite nord du château seigneurial et de son immense parc. La terre de Montfermeil appartient alors en grande partie aux descendants des anciens seigneurs dont le domaine rassemble quelques centaines d’hectares de terres, de vignobles, de forêts, de friches et de taillis, soit les deux tiers environ de la superficie de la commune. L’origine de la création de ce grand domaine remonte à la seconde moitié du XVe siècle alors que se côtoyaient divers fiefs qui se sont progressivement regroupés. À côté de la seigneurie de Montfermeil subsiste des domaines de moindre importance sur lesquels au XVIIe et au XVIIIe siècle vont se construire châteaux, maisons bourgeoises, folies… Qui sont 4

Ainsi, du XVIIe siècle au début du XXe siècle Clichy-sous-Bois et Montfermeil sont des lieux de villégiature appréciés. Des nobles et des riches bourgeois y font construire de petits châteaux et des maisons cossues au milieu de magnifiques parcs. Elles deviennent buts d’excursions et de promenades prisées par un public plus populaire “de nombreux Parisiens viennent y faire provision de bon air”, pique-niquent dans les bois, se détendent dans les guinguettes, nombreuses autour des Sept Iles.

Ces histoires enrichissent la mémoire du lieu et participent au récit commun, ce sont les racines de Montfermeil.

Carte de l’état-major (1820-1866)

Carte de Cassini (XVIIIe siècle) 5


2. Lotissements pavillonnaires

En 1896, le comte Roger de NicolaÏ, dernier seigneur de Montfermeil, vend son château (“une des plus nobles créations de l’architecte Ledoux”) et son domaine de 330 ha (sur les 545 ha de la commune) à la Société Civile du Domaine de Montfermeil fondée par deux négociants parisiens et l’architecte Eugène Wattier. Il dresse un plan de 6 465 lots de 500 m² chacun, qui sont mis en vente à des prix relativement modestes. Les bois, connaissent un afflux de visiteurs à partir de 1890 car le village est “admirablement desservi par un tramway électrique”. Le succès du lotissement, dont la surface couvre les deux tiers de la commune, est foudroyant et c’est ainsi que naissent les quartiers de Franceville et des Coudreaux, au sud et à l’est du cœur historique.

Jusqu’en 1954, les seuls lotissements de Clichy sont les zones pavillonnaires construites à la périphérie de la commune. C’est au même moment que Montfermeil se développe considérablement et change d’échelle, du village à la ville de campagne. La ville a triplé sa surface urbaine. L’objectif était de loger la population d’ouvriers, on a alors construit vite des logements au détriment d’une ville avec tous les usages qui l’accompagnent. C’est ainsi qu’est né le concept de ville-dortoir. Si la population croît rapidement, c’est parce qu’au fil des ans, le tissu pavillonnaire se densifie et reste très largement dominant. Les habitats individuels organisés selon le parcellaire rural ou en lotissement en damier ont tout à coup pris la place des champs. Mais cette expansion rapide et soudaine n’a pas été contrôlée ce qui explique l’augmentation exponentielle de la superficie de Montfermeil et de ses abords. Par conséquent, les habitants ne sont pas des natifs de la région, ils n’entretiennent pas l’histoire ancienne 6

et n’ont pas le sentiment d’avoir pris racine. De plus, dans un pavillon, on se sent chez soi, mais de la même manière que tous nos voisins.

3. Grand ensemble La forêt des Bosquets ne faisant pas partie du domaine de Montfermeil, échappe au lotissement. Il y a encore moins d’un siècle, les paysans y menaient en pâture leur bétail et l’hiver les cultivateurs se transforment en bûcherons. L’avenir de nos communes bascule après la Seconde Guerre mondiale. En 1945, la région parisienne connaît une forte pénurie de logements et beaucoup sont surpeuplés et vétustes. L’image de l’habitat moderne et bon marché est d’autant plus séduisante que la crise du logement touche durement la population : l’habitat insalubre, les destructions de la guerre, l’exode rural, puis plus tard l’appel des entreprises à une main d’œuvre immigrée, la fin de la guerre d’Algérie et l’arrivée massive des rapatriés. Avec le retour de la croissance économique, la situation vécue est de plus en plus intolérable. Reconstruire et moderniser deviennent les maîtres-mots pour le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. En 1950, un large espace de taillis, de friches, de bois et de prés s’étend de part et d’autre des limites communales, ici, le terrain n’est pas cher et les promoteurs sont intéressés. Mais le Programme d’aménagement de la région parisienne datant de 1939 est toujours de vigueur et il préconisait de freiner l’urbanisation et permettre à ce qui restait de la forêt de Bondy de jouer le rôle de poumon vert de l’Est de Paris. Cela n’empêchera pas les barres de copropriété de sortir de terre dans les années 60. C’est le début des grands ensembles. Ainsi, aidé par une faille politique, le poumon Est parisien deviendra une ville nouvelle de 40 000 habitants alors que sont pointées les difficultés de transports et l’absence d’emplois. Il s’agit de proposer un habitat à des populations de classe sociale différentes.

Carte de 1950 du tissu pavillonnaire à la trame orthogonale

Photographie aérienne de 1950-1965

Densification du pavillonnaire entre 1950 et aujourd’hui 7


Les appartements et les espaces de circulations sont spacieux et de qualité, cependant le faible coût du loyer implique des charges élevées. En 1960, le plan est confié à Bernard Zehrfuss qui dessine au cœur du site un important nœud de communication et le projet d’autoroute A87 qui coupe le quartier de Franceville et la ville en deux. L’autoroute sera définitivement abandonnée en 1981 car elle a fait l’objet d’une vive opposition de la part des habitants de Franceville et son passage sur Gagny se heurtait au relief.

La population des grands ensembles augmenta et très vite le quartier des Bosquets se dégrade et se paupérise. La commune est passée de 12 143 habitants en 1962 à 21 463 en 1968, la population a fait un bond de 80 % en raison de l’occupation des Bosquets en 1965, ce nouveau quartier qui occupe moins de 4 % de la surface communal accueille alors le tiers de sa population. À Clichy comme à Montfermeil, la référence “villageoise” encore forte dans les années 50 est bousculée par l’arrivée brutale et massive des populations extérieures aux communes. Comme dit plus haut, quand elles occupent les zones pavillonnaires elles ne se sentent pas spontanément “Clichoises” ou “Montfermeilloises”. Ce sentiment de non-appartenance est encore plus net quand elles rêvent de partir ou restent parce qu’elles n’ont pas le choix. Dès lors, d’une manière générale, on recense parmi les nouveaux arrivants, une proportion importante de familles nombreuses, immigrées, pauvres, déracinées et sans repères. Dès le début, le volume des charges est très élevé et les impayés massifs. Le manque d’entretien des barres d’immeuble par la ville participa à ce cercle vicieux de dégradation. La multi-nationalité des habitants du quartier n’aide pas à son intégration aux autres quartiers de Montfermeil et ils souffrent de l’isolement. L’effet est accentué par la politique 8

de l’ancien maire Pierre Bernard qui a interdit aux populations de ce quartier de pratiquer les loisirs, les activités et d’aller à l’école dans la commune. Les situations très problématiques ne sont pas les plus nombreuses, mais elles font la une des journaux qui nourrissent dans l’opinion publique des phénomènes de rejet, d’hostilité, d’incompréhension, de montée du racisme. Cette isolation fut encore plus marquée dans les années 2000. La ville doit faire face au désengagement des services de l’Etat qui représentait pourtant l’autorité de tutelle. L’oubli de cette population par les politiques et la crise financière a provoqué une augmentation du chômage. L’isolement, le manque de moyens, le trafic de drogue, la faim et l’insécurité dans le quartier des grands ensembles génèrent un climat de tension au sein du quartier. En 2005, le décès d’un jeune et le gazage des pratiquants dans la mosquée de la ville furent décisifs. Les émeutes débutent aux Bosquets. Il s’agit des altercations entre jeunes et policiers qui furent parmi les plus violentes de l’histoire de France. Celles-ci ont entraîné la dégradation de Montfermeil et des communes des alentours tout en véhiculant une image de ville dangereuse. Les ZAC sont devenues ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire) et ZUS (Zone Urbaine Sensible) et on créa l’ORCOD (Opération de Requalification des Copropriétés Dégradées).

Augmentation des impayés de charges

Désinvestissement dans la gestion

Défaut d’entretien dégradation du cadre

Arrivée des bailleurs «indélicats» et des propriétaires occupants pauvres

Baisse des prix immobiliers

Départ des propriétaires solvables

Augmentation du taux de rotation des logements La spirale de dégradation

Fresque des émeutes, Ladj Ly et JR

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4. Aujourd’hui, conséquences Ces événements poussèrent les politiques à modifier leurs rapports avec les grands ensembles et à redonner de la dignité vis-à-vis de toutes ces villes de banlieue où les populations ont subis isolement, paupérisation et racisme. Après avoir déchaîné les passions médiatiques et les joutes politiques depuis plus de quarante ans, le grand ensemble de Clichy-Montfermeil est devenu au début du XXIe siècle, pour sa partie construite sur le plateau, le plus important Projet de Rénovation Urbaine de France. Avant d’en arriver là, les images de bâtiments délabrés et souillés, les exactions de quelques individus ont nourri chez des gens extérieurs au quartier de vives réactions de défiance et de rejet entraînant un fort sentiment d’exclusion des habitants. Les Bosquets et une partie nonnégligeable du grand ensemble se sont dégradés rapidement. L’absence de réponses appropriées aux problèmes de gestion a contribué à l’étranglement financier des occupants et accéléré la ghettoïsation. Trente ans plus tard, moyennant des investissements considérables qui, cumulés, dépassent largement les 500 millions d’euros, le grand ensemble à changé de visage. Cette période très contemporaine, marquée par les hésitations de la politique de la Ville, fut ponctuée d’événements dont certains, hélas, tragiques. Le titre même de la thèse de Sylvaine Garrec “La démolition d’un grand ensemble en copropriété : une réponse urbaine à un problème de gestion ? La copropriété des Bosquets à Montfermeil 93”. L’essentiel de l’effort a porté sur le bâti, cette condition nécessaire est elle suffisante ? Aujourd’hui, Montfermeil est une ville en pleine transformation. La construction de la gare de Clichy-Montfermeil du grand Paris Express mène à une nouvelle ouverture de la ville dans son rapport à Paris. Son emplacement dans les grands ensembles vise à redynamiser le quartier et ainsi lui donner de l’importance. Les 10

barres ont toute été rasées et remplacées par des immeubles plus petits, plus dignes et plus accueillants. Puis la destruction des barres a brisé le peu de lien que cette population avait noué. Cependant, pour mener à bien ces destructions, la ville a imposé une nouvelle taxe d’habitation élevée et a proposé de racheter les appartements des barres d’immeubles afin de déplacer les habitants vers les pavillons de Franceville. Malgré l’état précaire des grands ensembles à ce moment, les habitants ont perdu une partie de leur histoire. Ce n’est pas parce que l’on vit dans un bâtiment ou tout se ressemble que chaque vie n’est pas unique. Les habitants sont venus chercher des pierres dans les gravats et certains ont tagué le dernier édifice dressé aux Bosquets. Les souvenirs sont importants, cette destruction pure et simple à chamboulé des milliers de vies. Cette envie de redynamiser les Bosquets est un élément essentiel au nouveau développement de la ville. Cependant, essayer d’effacer les erreurs du passé en détruisant ce qui ne fonctionne pas implique des mouvements de populations. Les pavillons où ils ont été délocalisés ne sont pas toujours de bonne qualité. Le problème a t-il seulement été déplacé à une autre typologie de logement ?

Moins de 20 ans

20 - 40 ans

40 - 60 ans

Plus de 60 ans

Age de la population par quartier

Après les barres, nouvelles règles issues du CAHIER D’INTÉGRATION URBAINE & DE BONNES PRATIQUES Un tiers maximum de Studios / T1 / T2 et au moins deux tiers de logements familiaux. Les logements devront respectés les surfaces minimums suivantes : 25 m² < studio < 40m² < 2 pièces < 60 m² < 3 pièces < 70 m² < 4 pièces < 85 m² < 5 pièces Tous les logements devront être bien agencés, les dégagements minimisés, la taille des pièces de vie généreuse, les chambres devront être suffisamment calibrées et conçues de façon à pouvoir s’adapter à l’agrandissement d’une famille. Les logements mono-orientés sont à proscrire. Les logements situés en rez-de-chaussée devront faire l’objet d’un traitement particulier, de façon à être isolés de l’espace public. La Ville de Montfermeil est également particulièrement attachée au fonctionnement et à la gestion des copropriétés. Aussi le promoteur / bailleur devra respecter les points suivants : - les copropriétés ne devront pas dépasser 50 logements ; - la répartition des charges générales, d’entretien et de travaux devra se faire par bâtiment ; - chaque palier / couloir ne devra pas excéder une dizaine de logements (et éviter les couloirs en longueur), et chaque cage d’escaliers devra desservir au maximum une vingtaine de logements ; - les modalités d’entretien des espaces verts et des parties communes, et de sécurisation de la copropriété devront être anticipées, optimisées et programmées ; - le promoteur devra mettre en concurrence et proposer plusieurs syndics lors de la première Assemblée Générale des Copropriétaires. Par ailleurs, la ville souhaite être présente au début de cette instance afin d’accueillir les nouveaux habitants. Le promoteur devra donc lui en communiquer en amont la date ; - le promoteur devra proposer un accompagnement des futurs accédants au sujet du fonctionnement de la copropriété, de leurs droits et obligations et le paiement des charges de copropriété. Il leur transmettra la « Feuille de route ». 11


II GÉOGRAPHIE DE L’OUBLI Le développement de Montfermeil apporte un sentiment de ville hétéroclite aux quartiers se différenciant radicalement les uns des autres. Cependant, cette idée de séparation se lie aussi à échelle territoriale. La géographie de la commune et de ses alentours fait de Montfermeil une grande oubliée de l’île-de-France. Les ambitions du Grand Paris participent à la fin de cette idée en essayant d’inscrire la ville dans de nouvelles dynamiques. Pour traiter ces idées, des questionnements sur la place des transports pour Montfermeil et le territoire sont à faire. Il convient ensuite de traiter des avantages et des conséquences pouvant être apportée par le Grand Paris Express à cette grande échelle ainsi que la manière dont la frontière de la ville est en évolution.

1. Matrice des transports La place qu’occupe Montfermeil vis-à-vis de son territoire est celle d’une commune propice à un certain isolement. Ceci est visible de plusieurs manières, qu’elles soient liées à la nature ou à l’intervention humaine. En effet, la ville est située sur un plateau boisé culminant à 115 m d’altitude. La trame bleue vient dessiner le nord du plateau. Les voies ferrées et les grands axes routiers viennent structurer le paysage autour duquel Montfermeil se trouve. On observe alors une forme semblable à un rectangle, sur celle-ci des routes départementales passent au travers de la ville. Nous sommes face à d’une ville enclavée sur un plateau, délaissée par les axes importants tout en étant traversée sans s’arrêter par ceux de taille moyenne. Paris, malgré le peu de kilomètres la séparant de Montfermeil, met environ une heure à être atteinte (que ce soit en voiture ou en transport). Cela s’explique par une desserte des transports en commun les plus importants, inexistants à Montfermeil. On ne peut prendre le RER qu’à Aulnay-sous-Bois ou Chelles. Des bus permettent ensuite d’atteindre 12

les différents quartiers, mais les longues distances parcourues rallongent encore le temps pour arriver à sa destination.

Délaissée par les axes

Schéma de saturation des lignes RER

Ce problème apparaît également avec la voiture. Pour se rendre de Paris à Montfermeil, il faut sortir de la ville, longer le périphérique, prendre une autoroute, sortir par une départementale et enfin traverser les communes voisines en passant par ce qui semble être une infinité de pavillons. Que ce soit par les embouteillages ou par la traversée de ces zones résidentielles, le trajet se rallonge encore pour être aussi long que celui des transports en commun. Il en est de même pour le retour sur Paris ou le parcours est identique. Roissy 52’

Itinéraire Raspail - Montfermeil Trajets en voiture ou en transports en commun vers les principaux lieux de travail Le Bourget 45’

Plaine St Denis 50’ La Défense 1h

Clichy-sous-Bois 0’ Bus 603

St Lazare

Bus 613

Chatelet M14

TGB 1h10

Massy 1h20

Torcy

Marne la Vallée 1h15

Orlyval

Orly 1h35

Temps de transport depuis Clichy-sous-Bois

Ces ralentissements automobiles s’expliquent par une motorisation très importante de Montfermeil et des communes alentours.

L’artère appelée «la frontière» 13


En effet, que l’on parle des commerces, des bureaux, des lycées ou des transports type RER, tout se situe en dehors de Montfermeil, une dépendance à la voiture se met alors en place. On se retrouve avec une situation de ville mise à l’écart par les différentes mobilités gravitant autour d’elle.

plus ou moins proches. On peut parler de trame verte, de continuité des sols perméables ou encore de limites imperméables.

Pénétrantes de verdure Répartition des établissements scolaires et commerces alimentaires

Un projet d’autoroute (A 87) devait être mis en place, celui-ci avait pour vocation d’ajouter un axe nord-sud passant au travers de Montfermeil afin de mieux la desservir. Cette idée à été totalement abandonnée, faire circuler un tel trafic au milieu de la ville allait provoquer des nuisances aux conséquences désastreuses pour les habitants de Franceville et des Bosquets.

Le schéma ci dessous des axes routiers qui coupent le territoire, permet d’observer la manière dont les axes routiers à l’échelle de la commune viennent la cisailler de part et d’autre. La traversée du terrain par la départementale se fait ainsi de manière plus simple que celle de la ville de l’ouest à l’est. Cela renforce l’idée de Montfermeil comme étant en marge du territoire, elle est la marge de la marge.

Nous avons remarqué un peu plus tard, lors de nos concertations que le tracé prévu de cette autoroute suit la lisière de la trame verte traversant Montfermeil. Celle-ci s’applique à différentes échelles et par des éléments géographiques 14

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2. Grand Paris Express Le projet du Grand Paris Express a pour vocation de rattacher les différentes communes d’île de France à Paris. Les Bosquets ont ainsi été transformés pour pouvoir accueillir la future gare du métro ainsi que le passage du tramway T4 dont la construction est presque totalement achevée. Ces éléments semblent être propices à une ouverture de Montfermeil à son territoire. Les temps de transports vont être grandement modifiés, se rendre à Paris sera grandement facilité, l’importance de la voiture pourra diminuer au profit du vélo, de la marche à pied ou même du tramway (qui dessert Aulnay-sous-Bois). En effet, le T4 peut apparaître comme une sorte d’extension de la nouvelle gare vers le centre-ville, celui-ci valorise le foncier et permet de générer une potentielle dynamique avec l’est, le monde rural. Ces éléments peuvent donner à Montfermeil l’image d’une ville proche de Paris, mais aussi en contact direct avec les forêts, les bois, les prairies, les champs et donc la nature.

Le potentiel du paysage à l’est

Cette optique fait nous demander si à l’avenir Montfermeil ne pourrait pas devenir une ville de destination pour passer un week-end. De multiples balades à vélo ont été dessinées (forêt, bois, canal de l’Ourcq, aqueduc…) ainsi que des randonnées. Des lieux de divertissement se trouvent non loin, on peut citer l’île de loisir de JablinesAnnet, Vaire-Torcy, Royal Kids ou encore le Parc Walt Disney. 16

Nous avons également trouvé des annonces d’Airbnb dans la ville, la plupart d’entre elles ont comme accroche le fait d’être à proximité de Paris ou de Marne la vallée, on peut donc facilement imaginer que l’arrivée de la ligne 16 va faire croître le nombre de logements en location courte. Cependant, cette ouverture que va probablement connaître Montfermeil va avoir certaines conséquences qu’il ne faut pas perdre de vue. À commencer par l’impact sur la ville de la nouvelle gare et du tram. Les porosités piétonnes entre le centre-ville ancien et la gare risquent d’être compromise. La largeur de la route nécessaire à de telles installations semble être en altercation avec l’idée de rue marchable propre à l’ambiance de “village” cherchée par la mairie.

Il faut également prendre un compte le fait que ces nouvelles polarités vont avoir de fortes influences sur la ville et ses alentours, notamment à l’est où se situe la limite avec le monde rural. Celle-ci est visible dans le développement en étoile des autoroutes partant de Paris. Des séquences entre trame verte et axes routiers sont visibles, on a alors des pénétrantes qui se dessinent de part le naturel ou l’imperméabilisation des sols. La manière dont le végétal vient suivre ce développement mène au dessin de la lisière du grand paysage.

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3. Repousser la frontière Le Grand Paris vise à une re-délimitation des frontière de la métropole, cela se fait en partie par le travail de son réseau de transport en commun. En augmentant le nombre d’infrastructures comme les gares ou les voies de transport, le temps de trajet selon les différentes zones s’apparente à celui de Paris intramuros. Il sera aussi long de faire un Paris-Montfermeil qu’un Raspail-Nation alors que les échelles sont totalement différentes. Cette unification des communes va progressivement mener à une expansion de la limite de Paris au sein de l’île de France. Cependant, cette idée n’est pas nouvelle, parmi les premières interventions du Grand Paris, un objectif de relier la ville à sa périphérie était mise en place. On peut notamment parler du projet Écotone fait à Arcueil sur une ZAC à permis une nouvelle gestion de la limite créée par le boulevard périphérique. L’écotone est défini comme un espace tampon contre lequel deux systèmes différents viennent se rencontrer et cohabitent.

Ainsi, cette notion va prendre une place très importante dans le projet entre Paris et sa banlieue proche. Une transformation des zones pavillonnaires est également initiée. On se rend compte par l’observation de Montfermeil que les enjeux, en limite de ce qui sera le Grand Paris, sont les mêmes que ceux d’Arcueil. Montfermeil apparaît alors non plus seulement comme une ville enclavée, elle est aussi visible comme une frange pour le Grand Paris. De plus, on remarque que le végétal vient marquer une frange au sein de la commune. En effet, en se déplaçant de l’ouest à l’est et en 18

dépassant la trame verte, on se retrouve aux Coudreaux et à Courtry, deux zones pavillonnaires quelque peu délaissées par le reste de la ville. Une limite administrative vient séparer ces deux zones, mais elle n’est visible que sur des cartes. Dans la réalité, l’entrée de la ville n’est marquée par aucune spécificité si ce n’est le panneau avec le nom de la commune. Ne pas ressentir cette différentiation apporte une continuité à Montfermeil qui semble se prolonger jusqu’au monde rural, sa limite la plus marquée.

Malgré son intégration et son évolution liée au Grand Paris, nous sommes face à une ville qui se retrouve non plus en marge, mais à la marge. Il convient de donner une importance à ce monde rural, la géographie humaine (par l’étalement urbain notamment) est venue altérer la géographie naturelle. Il est important de sensibiliser les populations à ce monde rural et à l’agriculture. Ces notions se relient aux conférences de champs critiques, en effet, nous pouvons énoncer certaines problématiques de ce cours qui sont en adéquation avec le sujet. Celles-ci font ressortir plusieurs éléments pouvant être utiles au projet. Pour inscrire celui-ci au mieux dans son environnement (urbain ou rural), il convient de se poser des questions sur le territoire de la commune, l’ouverture au paysage apparaît comme une qualité indéniable à Montfermeil. Les mobilités étant marquées vers la gare et le centre19


-ville, il convient de les repenser. Certaines zones peuvent devenir piétonnes afin de contrer l’omniprésence de la voiture tout en façonnant des espaces plus propices à l’arrêt qu’à la circulation. Ouvrir les rezde-chaussées sur leur contexte immédiat apporte l’émergence de nouveaux usages tout en stoppant la stérilisation de la rue visible dans certaines zones pavillonnaires.

Et si le projet devait être “hypersensible” au contexte dans lequel il s’inscrit ? Et si la marche à pied était une mesure pour le projet ? Et si les mobilités douces dessinaient l’espace public ? Et si les nouvelles refaçonnaient l’espace ?

mobilités

Et si une nouvelle appropriation des RDC permettait de concevoir des projets multifonctionnels ?

Il est alors possible de lister certains points qui peuvent nous orienter dans la future conception de notre projet : - Accès routiers / cyclables / piétons - Accès total / partiel / non accessible - Accès transversal : traversable pour tous ou non - Accès longitudinal : traversable pour tous ou non - équipement public (nul,moyen,fort) : frange aménagée, moyen ou sans empreinte - Transparence (opacités, inter-visibilité partielle, ou transparence totale) - évolutions possibles ? Degré de fréquentation ? - Travail des culs-de-sac, jouer dans les deux sens (idée de nouvelles ouvertures)

Et si articuler mobilités rapides et douces ouvrait de nouvelles possibilités de projets urbains et paysagers ?

Rural ? AUJOURD’HUI : Rural n’est pas seulement la nature Rapport de l’espace s’oppose à l’urbain (vide > plein, rapport horizontal > vertical) Plusieurs strates de rural (de périurbain jusqu’à la diagonale du vide) Densité plus faible à mesure de l’éloignement de la ville Proche de la ville : rural = production, urbain = consommation Rapport au sol important (perméable, fertile de base ou utilisation d’engrais = détérioration à long terme)

DEMAIN ? Exode urbain = étalement urbain plus conséquent sur les champs ? Regain d’intérêt pour le rural = nouvelles polarités en périphéries des villes ? Polarités = isolement progressif des zones rurales loin des villes ? (accentuation de la diagonale du vide ?) Complémentarités possible entre urbain et rural autres que mercantiles ?

Carte des impasses 20

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III ABORDS DU GRAND PAYSAGE Notre étude se situe à la périphérie des périphéries dans une frange périurbaine aux portes de l’exode. Cette interférence verte à la structure d’un exosquelette pour la métropole. C’est ici que se fait l’interface entre ville et nature et les vues sur la campagne, le monde rural. Aux pieds du front urbain, se trouve une zone tampon, une lisière. Michel Desvigne dans son article “Épaissir les lisières” parle de la nécessité de créer une loi lisière inspirée de loi Littoral pour traiter cet ourlet à fort potentiel. Selon lui, la bande continue se substitue à la ligne, se dilate, se gonfle. On peut y imaginer un arpentage du territoire habité et cultivé, un programme agriurbain pour réinsérer l’agriculture dans un circuit court…

Les liaisons sont les continuités qui relient les entités entre elles. Elles sont le support des circulations vitales : les routes empruntées par les engins agricoles ou forestiers entre les parcelles, les fossés utilisés par les batraciens entre deux milieux humides, les coulées vertes entre deux parcs… En réalisant cette carte, sont apparus des espaces nus, non qualifiés, vides. Ces surfaces ni bâties ni plantées sont des non-lieux à fort potentiel. Ce sont à la fois des interstices et des accroches entre espaces agricoles ou naturels et les usages urbains. Ils sont le lieu des friches urbaines et des espaces vacants et à vouloir “combler le vide” nous grignotons le paysage.

bâtiments + ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) + RPG (Registre Parcellaire Graphique 2019)

1. Patchwork d’espaces verts/ vides Le paysage a la limite entre la SeineSaint-Denis et la Seine et Marne est riche en espaces verts très variés. Alors comment réinscrit-on des limites vers le rural ? Un enjeu majeur est de maîtriser l’étalement urbain. Pour cela, on traitera des limites et de leur franchissement pour faire attention de ne pas contraindre le rural, de l’enfermer. Il est important de distinguer la promiscuité qui fragmente le territoire et la proximité qui, elle, cultive le lien. Nous sommes arrivés à la conclusion que ce liant n’est autre que le vivant. Le temps, est le moteur de cycle. On parle de trame quand il se trouve de la continuité et de l’évolution. Le site est caractérisé par cet enchaînement en patchwork d’espaces verts variés et communicants.

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”Cessons d’observer les territoires par le “plein” et observons de quelle manière le “vide” peut lui-même devenir structure” Union générale des CAUE d’Île-deFrance, 2006, p13 Le vide est une ressource territoriale, il faut offrir du vide. 23


On a trop souvent considéré les espaces ouverts comme des entités séparés, indépendantes dont il fallait assurer la protection ou la valorisation. Or, ces entités ne prennent leurs sens que dans un fonctionnement en réseaux, reliées les unes aux autres. On parle ici de reliance, évoquée par Edgar Morin, c’est le concept clé de voûte de la pensée complète systémique. Par définition, la reliance est l’art de faire des liens, l’acte de se relier (aux autres, autres cultures, à l’altérité, entre espèces et à soi-même). La pensée paysagère est très riche en terme de reliances spatiales et temporelle. Les milieux habités sont des palimpsestes dans le paysage, l’humain habite ici et ailleurs, il a la capacité d’habiter des espaces mentaux bien plus loin de là où il habite. L’être humain a la capacité d’habiter avec la mémoire, il n’a pas besoins de vivre quelque chose pour être concerné par les notions d’héritage, de patrimoine, de matrimoine. Nous devrions dessiner des espaces publics vides dans l’objectif de faire ressortir la qualité spatiale brute du lieu. Ce mécanisme permet de faire ressortir les vues sur le paysage (construit et naturel) et de le valoriser. De plus, il s’agit de faire ressortir l’enchaînement des espaces ouverts qui pourraient peutêtre interconnecter les centralités. Enfin, en concevant des espaces publics à la place des vides, on préserve la zone en la rendant non-constructible.

végétale, leur part humaine, c’est-àdire leur entretien, leur fonction et s’ils sont ouverts ou couvrants. Ils sont aussi intimement liés à ce qu’on appelle la trame bleue constituées des canaux, aqueduc, étang, mare, ru, noue et prairies humides. Il s’agit de l’urbanisme de l’eau, un urbanisme régénératif. L’eau est un élément naturel et productif, par exemple, un moulin utilise l’eau ou le vent pour moudre le grain produit aux environs. Cette architecture crée du lien entre l’agriculture, l’énergie et la naturalité. L’eau est source de mouvement et donne vie à un paysage, elle suggère l’équilibre écologique, la fertilité.

Il existe aussi la trame brune qui est en fait la continuité des sols perméables. Les espaces ouverts sont des espaces au sol vivant. Ils sont surtout source de biodiversité et sont connectés par les allées, chemins, sentiers et promenades. Ainsi, le parcours du paysage est une continuité visuelle arborée faite d’événements.

Ces espaces verts articulés peut être classifiés selon leur taille, leur densité 24

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2. Visuel et grand paysage La traversée du grand paysage nous plonge dans un imaginaire, le panorama est une carte mentale sensible propre à chacun. En hauteur, les points de vue et échappées se multiplient et c’est la topographie des environs de Montfermeil qui donne quelque rares vues dégagées sur le territoire. Et pourtant, les possibilités de nouvelles dynamiques sont multiples et contribuent à la redécouverte du paysage français, d’identité agricole.

De plus, à échelle réduite, on peut imaginer des vivriers dans les jardins pavillonnaires rendus collectifs. Il faut aussi garder en tête que la nouvelle génération de jeunes adultes se sentent plus concernées et s’impliquent dans la lutte contre le dérèglement climatique.

FRANGE NORD frontière: rue Jean Jaurès espaces en contact: champs, espace protégé, Coubron, habitat individuel morphologie: longueur découpage: clôtures, haies caractéristiques: front urbain en bas de pente

La valorisation de la structure paysagère est l’un de nos objectifs. Il faut penser à ce que l’on voit et ce que l’on donne à voir. Notre intervention sera de l’ordre de l’acupuncture du territoire et notre mode opératoire sera à l’image d’un collier de perles.

FRANGE EST frontière: chemins, départementales, ru espaces en contact: serres, ZAC, étang de Chantereine, Courtry morphologie: surface découpage: aucun ou lisière caractéristique: non lieu

FRANGE SUD

La Seine-et-Marne en est la preuve, les productions et récoltes de ce département sont destinées principalement à la capitale. Mais cela a un coût, notamment l’appauvrissement de la qualité des sols lié à la monoculture intensive, la pollution à proximité des zones industrielles. Et la tendance à l’artificialisation des sols qui augmente accompagné de la consommation des terres naturelles et agricoles. Les activités agricoles sont un enjeu majeur pour la biodiversité. Aussi, des méthodes telles que l’usage d’engrais biologiques, la rotation des cultures, les systèmes de plantes aquaphiles, le recyclage des déchets, la jachère et la réintroduction de cultures diversifiées sont des éléments clé pour recréer une biodiversité agricole.

L’architecture rurale est une architecture située. Elle est ouverte au paysage, s’adapte aux milieux, est à l’échelle de son territoire et surtout ses matériaux sont locaux. Le vernaculaire suscite nos émotions car il évoque le temps qui passe et contribue au charme local. C’est la qualité du cadre de vie qui devrait être la marque de Montfermeil. Elle se trouve dans les éléments constitutifs, les effets paysagers et l’intérêt qu’ils présentent. Lors de la Nuit blanche dans la forêt de Bondy, nous avons vu comment la nature peut être le réceptacle d’une production humaine sans être dégradée. Il existe aussi des belvédères qui mettent en scène le sauvage et nous permettent de prendre de la hauteur. Ainsi, on peut interroger la place de l’architecte et la définition basique de l’architecture qui stipule la volonté de s’abriter de la nature dangereuse. Alors qui s’adapte ?

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frontière: lisière de forêt et impasses de rues espaces en contact: Mont Guichet, Franceville, morphologie: longueur découpage: clôtures de fonds de jardins et lisière de forêt caractéristique: points de vue MODE OPÉRATOIRE : Caractériser les formes paysagère des franges périurbaines : -espaces agricole (grandes cultures) ou ponctuels (maraîchages) -espaces cultures ornementales ou vergers -espaces naturels (forêt…) -fond vallée humides associés aux petits courts d’eau Délimitation et segmentation des franges (zones matérialisant l’interface) : -morphologie habitat (résidentiels ou collectif) ou espaces ouverts, agricoles, forêt … ou zones indus/activités -épaisseur et complexité des zones de contacts : (cranté, lissé, net, floue, rectiligne…)poreux Identifier les points de vues morpho-paysager : -particularité-dimension matérielle/visible.. -usages potentiels (vues, pratiques…) -3 types de franges : linéaire, multi-linéaire et surfacique Franges frontales(front urbanisation),rubans(simple ou aménagé),barrières(ceintures ou obstacles), tampons (abandonnée informelle,normée ou en mutation) 27


La structure est un maillage de bocage, lithique, grandes cultures, monts, zones humides, plantations d’alignement, clôtures, parcellaire et vides. On aborde ici la notion de limite : limites urbaines, mais aussi limites rurales. Il s’agit de stopper l’étalement urbain et les espaces résiduels ouverts sont des lieux de mixité résultants d’une longue histoire. Une échelle nouvelle est celle du temps, lui aussi fait les choses, comme un architecte. Mais ce dernier est en partie responsable de la dégradation du paysage, des entrées de villes négligées et du mitage pavillonnaire qui entraîne la perte de 25 % des espaces ruraux par an. Grand Paris périphérie de la périphérie après 1950

instable, mouvante zones pavillonnaires zones commerciales zones d’activité monde urbain

Surfaces boisées protégées Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type I et type II

Terres agricoles menacées par l’étalement urbain déserts humains monde rural

continuum plateau «arrière pays»

3. Limite, lisière, frange Aujourd’hui, l’espace de transition entre la ville et son environnement immédiat n’est pas pensé. Ce ne sont pas juste des lignes délimitant un vide à remplir, nous sommes face à la nécessité de qualifier un espace d’”articulation”. Janus est le dieu romain des commencements et des fins, des choix, du passage et des portes. Il est bifrons (« à deux visages ») et représenté (voir illustration) avec une face tournée vers le passé, l’autre sur l’avenir. Notre étude est un Janus. Il est nécessaire de classer les types de limites, en effet, plus la barrière est fine plus elle est franchissable. C’est ici qu’intervient la notion d’écotone, c’est une zone de transition et non une frontière entre deux milieux. Il est le lieu de l’interaction, est physiquement 28

organisé, mais reste figuratif. Cette zone permet de désactiver le front d’urbanisation.

Et si on pouvait concevoir des espaces vivants qui évoluent avec le temps ? Et si on pouvait transformer des zones périurbaines en parc habité ? Merignac : Hugo Bruley Et si, entre ville et nature, les espaces de proximité pouvaient se relier au grand paysage ?

Fig. 1 & 2 écotone simple et plus complexe et long, à superficies égales et homogènes dans les deux cas. Fig.3 : Une inclusion de chaque milieu dans l’autre augmente le linéaire écotonial et produit 3 écotones non directement connectés entre eux, de même, mais de manière plus complexe et discrète dans la figure 4. Fig.5&6 : Des lisières forestière ou berges traitées «en feston» ou «en dents de scie» allongent considérablement l’écotone et en changent les propriétés écologiques sans modifier les superficies. Fig.7 : Ex. très commun d’interpénétration de milieux (tels qu’un ourlet forestier). Fig.8 Ex de complexification (type terrier ou termitière, où l’animal modifie son environnement, à son profit et à celui d’autres espèces)

Et cette notion est déclinable à différentes échelles. Par exemple, entre espaces privés et publics se trouvent les collectifs, la façade. Mais aussi à la lisière entre une ville monde et son patrimoine rural. Aussi, plus on recule dans les échelles plus la transition installée dans le temps est immuable.

Et si on s’intéressait à l’architecture rurale ? Et si bâtir avec la pierre structurelle devenait une pratique courante ? Et si l’eau était un élément naturel structurant des projets paysagers ?

Le Canal de l’Ourcq

Golf de la Poudrerie

Parc Forestier National de la Poudrerie de Sevran Livry

Parc De La Roseraie

Bois du Renard

La Marichonne Carrière de Vaujours Bois de Bernouille

Etang de Villeparisis Bois d’Eguisy Acqueduc de la Dhuys

Parc des Friches

Bois de la Courrone Parc Aventure Plaine Forme

Parc Lucie & Raymond Aubrac

Mare Barois Parc Bellevue

Etang Laurence Etang Dominique Parc de la Mairie Foret de Etang Virginie Bondy Etang Isabelle de Clichy Etang Beauclair Le Canal Square des Couleurs Point d’eau Parc départemental potable de la Fosse Maussoin

Parc Vincent-Auriol

Square du Lieutenant Roger LAURAUD

Parc Gustave Courbet

Arboretum du Bois de l’Etoile Parc forestier du Bois de l’Etoile

Bois Ravetot Bois des Coudreaux

Mare aux Sangsues

Plaine de jeux Mare Peau Grasse des Coudreaux Arboretum de Aérodrome de Montfermeil Moulin de Parc Pescarolo Chelles-le Pin Montfermeil Parc Jean-Pierre Jousseaume Les Hautes Le Sempin Nonettes Mare de la Trinité Les Tuileries

Ru de Chantereine Bois de Brou

Mare de la Tranquilité Mare de la Désolation Mont Guichet

La Noue Brossard

Mont Chalats Bois de Vaires

Ru des Pissottes

Le Canal de Chelles

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Les lisières urbaines commencent là où les fronts urbains se terminent. Elles matérialisent la limite d’urbanisation, forment un tampon, une interface qui peut être un lieu de cohabitation entre espace “naturel” et espace construit. L’enjeu est d’épaissir cette bande continue et de créer des liens ouverts, poreux entre deux mondes. Ici, on offre de nouveaux horizons, les vues sont plus profondes, les espaces sont partagés, on met à nu les réseaux de chemins et fossés. L’intérêt est de taille car se rencontrent l’environnement et l’hydraulique, l’agronomie et l’alimentation, les espaces publics et les sources d’emploi.

30

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IV (RE)CONSTRUIRE L’IMAGE 1. Projets de renouvellement Aujourd’hui de nombreux projets de renouvellement dont le PRU (Programme de Rénovation Urbaine), le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) et la TOL (Territorialisation de l’Offre de Logement) portés par le PLU (Plan Local d’Urbanisme), le PLH (Programme Local de l’Habitat), l’agence LIN (architectes et urbanistes), le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) et les mairies ; sont prévus pour interconnecter les banlieues et atteindre un rayonnement comparable aux capitales d’Europe. Ceux-ci se font autour de pôles attractifs autour des gares, où chacune des communes marche en réseaux. Montfermeil, est donc intégrée à plusieurs stratégies de relance du territoire : QPV (Quartier Prioritaire de la politique de la Ville), NPNRU (Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine), GPRU (Grand Projet de Rénovation Urbaine), CDT (Contrat de Développement Territorial), SAGE Marne Confluence, OPAH (Opération Programmée d’Amélioration)- RU (renouvellement urbain),- CD (Copropriétés Dégradées), CA (Communauté d’Agglomération) de Clichy Montfermeil, Grand Paris Grand Est (dont le directeur est Xavier Lemoine également maire de Montfermeil) et dépend de la préfecture de la SeineSaint-Denis ; mais on constate que la ville ne se trouve jamais au cœur des grandes problématiques. Malgré ces promesses, elle se voit encore délaissée et toujours évaluée par rapport à Paris, comme si les communes ne pouvaient être indépendantes. Ces ambitions ne se rapportent pourtant pas qu’au Grand Paris, ce sont aussi des enjeux à l’échelle propre des villes qui doivent être pensés jusqu’à la micro-échelle. C’est un défi immense pour ceux qui veulent réinventer les 32

villes historiques, ou créer in extenso de nouvelles agglomérations. Les planificateurs du Grand paris misent sur le fait que la construction de nouvelles lignes de transport générera de l’urbanisation autour. Or, ce n‘est pas aussi simpliste, les dernières études de l’évolution de l’agglomération parisienne depuis 1968 montrent une variation significative du taux de croissance de la population avec la construction du RER seulement dans certaines zones. Surtout, cet effet est temporaire, au bout de 5 à 10 ans, le taux de croissance revient à la normale.

Leurs objectifs, et les nôtres par conséquent sont : -Positionner et faire rayonner le territoire au sein de la future métropole. -Développer et accompagner la mobilité physique et psychologique des personnes. -Faire de Montfermeil une ville durable. -Faire de la qualité du cadre de vie la marque de Montfermeil. La gare de Clichy-Montfermeil offre un nouveau centre dynamique et multimodal pour Montfermeil. Le centre-ville ancien, quant à lui, risque de devenir un pôle secondaire rattaché par la ligne de tramway T4 et par des rues perpendiculaires au devenir piéton. Suite à l’arrivée du Grand Paris jusqu’à Montfermeil, le foncier va inéluctablement augmenter, de plus en plus de promoteurs se saisissent de l’opportunité. Où vont aller les populations de Montfermeil ? Qui va venir à Montfermeil ? Quand ? Et pourquoi ? Nous avons réalisé plusieurs scénarii. 33


Ceux-ci traduisent des hypothèses de mouvements de populations. On observe premièrement une gentrification du quartier de Franceville coupant ainsi la ville en deux. Puis celle-ci se propagera dans le centre ancien de Montfermeil, actuellement moins cher que les quartiers résidentiels, délaissant ainsi le quartier des Coudreaux. Cette étape traduit un point de déséquilibre entre l’Ouest et l’Est de Montfermeil, rompant ainsi sa symétrie préexistante de la ville. À terme, les populations les moins aisées devront quitter Montfermeil suite aux fortes pressions immobilières. Cette gentrification et la hausse de demande de logements sont une menace pour le monde rural à l’Est. On voit apparaître un paradoxe : le lien avec le monde (Paris métropole) peut être un bénéfice ou un drame : un bénéfice dû à l’effet de relance de la commune et un drame pour la sérénité du lieu. AMBITIONS DE LA VILLE

se composent donc d’une constellation de pôles mais ne renvoient pas encore au sentiment d’appartenance ni au visage des lieux. Ce territoire est pourtant riche d’intérêts tant historiques, écologiques que productifs. L’enchaînement de ces points repères, lui confèrent son identité. C’est pourquoi le CDT à proposé d’étendre le réseau existant de pistes cyclables, avec des locations de vélo à proximité des stations RER. Elles doivent relier les forêts et rivières aux espaces urbains ainsi que les villages entre eux, traversant les paysages remarquables : «l’arc paysager». Ce système de connections entier forme un réseau dans lequel l’usage de la voiture pourrait être réduit, contribuant à réduire l’émission de gaz à effet de serre. Les pistes cyclables et chemins sur les berges permettent une mise en valeur du territoire dans une perspective durable. Ainsi, les trames écologiques doivent être protégées et encouragées afin de recréer une surface continue pour la biodiversité.

SCENARIO 1

LIEN CLICHYMONTFERMEIL GENTRIFICATION DENSIFICATION

ISOLE

DELAISSE DEVELOPPEMENT FAIBLE

GENTRIFICATION

0

200

400 600

800 m

SCENARIO 3

LIEN CLICHYMONTFERMEIL GENTRIFICATION DENSIFICATION

ANCIENNE POPULATION

VILLE HISTORIQUE ANCIENNE POPULATION

ANCIENNE POPULATION

GENTRIFICATION + ANCIENNE POPULATION

0

200

400 600

800 m

SCENARIO 2

COUDREAUX

BOSQUETS

FRANCEVILLE

CENTRE-VILLE ZONES DE TRANSITION

Entre Grand Paris et vivant, comment les choses apprennent t’elles à vivreensemble ? Comment existant ?

0

200

400 600

800 m

Comment contrôler l’étalement urbain ? Faut-il densifier ? Comment construire mieux moins cher ? Que faut-il prévoir ? Montfermeil est un lieu de mémoire et de mixité sociale, où l’arrivée du métro offre de nouvelles dynamiques économiques, des motivations pour les acteurs de la constructions notamment aux niveaux du quartier des Bosquets, nouveau centre ville à Clichy-sous-BoisMontfermeil. De nombreux projets voient le jour, ils gravitent autour de la ville, par exemple le centre culturel de la Villa Médicis et le domaine Formigé. Le territoire à l’identité diffuse, étalée et morcelée, dépourvue de marqueurs localisés ou communautaires sera révélé grâce au nouveau réseau. Les communes 34

concilier

intensité

LIEN CLICHYMONTFERMEIL GENTRIFICATION DENSIFICATION

et

Le raccrochement de Montfermeil à Paris par le métro est un des premiers colliers de perles à l’échelle de l’Île-deFrance, les perles étant les gares. L’arc paysager est un collier de continuité d’espaces ouverts qui lie les communes entre elles, celui qui relie l’identité de leur territoire. L’histoire, les traces de Montfermeil traduisent un collier d’une mosaïque de couleurs, il lie les quartiers et les habitants ensemble : “Il y a une grande ouverture d’esprit à Montfermeil, parce qu’on a tous grandi ensemble” nous dit la fleuriste du centre-ville.

GENTRIFICATION

GENTRIFICATION GENTRIFICATION

ANCIENNE POPULATION ? ETALEMENT ?

GENTRIFICATION

0

200

400 600

800 m

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2. Mixité La crise du logement en Île-de-France se manifeste de manière violente. Les plus pauvres, mais aussi une large partie des classes moyennes, sont confrontés à d’importantes difficultés, en raison de la rareté et du prix des logements. Le conseil régional de l’État souligne la nécessité de construire 60 000 logements par an. La loi TOL du Grand Paris aimerait atteindre 70 000 logements par an. Des études montrent que 80 % du foncier habité est pavillonnaire dont 88 % des habitants sont propriétaires. Le tissu pavillonnaire est donc une matrice de micro foncier. De plus, une maison sur deux est habitée par moins de deux personnes. Cela questionne notre rapport à l’isolement en ces temps de pandémie car 13 % des Français souffrent de la solitude: ils n’ont aucun réseau de sociabilité actif (famille, ami, voisin, collègue) souvent à cause du grand âge, du divorce, de l’handicap, de la précarité économique ou de l’isolement géographique. Comment faire entre intégration spatiale et intégration sociale ? Comment créer un équilibre sociologique entre plusieurs populations (plusieurs milieux) ? L’expansion urbaine d’un côté et les surfaces agricoles en danger de l’autre nous ont poussés à sortir de Montfermeil pour étudier les limites de la métropole et de la campagne. Nous sommes à l’interface entre rural et urbain pour exprimer le projet qui va réconcilier les espaces construits et les espaces ouverts. Celui-ci prend la forme d’une acupuncture en frontières relié par un fil, l’écotone. Il s’agira d’optimiser certains espaces urbanisés, d’analyser des secteurs de densification ou d’urbanisation préférentiels. Certaines centralités seront à conforter hors agglomération centrale, pour participer à une petite extension du collier des gares. De pérenniser certains fronts urbains d’intérêt régionaux et de maintenir les coupures d’urbanisation pour contenir l’étalement urbain et ainsi garder les perles du collier des 36

continuités écologiques du territoire (espaces agricoles, espaces boisés et naturels). Certains espaces verts seront à créer ou à ouvrir au public pour relier le collier des habitants à celui des espaces ouverts. Et si on construisait une ville frugale, pour tous et résiliente ? Les chocs, les changements permettent d’apprendre. C’est la méthode du Kintsugi (en japonais, « jointure en or » ou « réparation en or »), technique japonaise de réparation des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d’or. Il faut réutiliser. La politique de la tabula rasa (effacer pour un monde nouveau) n’est peut être (plus) adaptée aux conditions complexes de l’existence. Ainsi que l’uniformisation, puisqu’elle est contraire à notre nature, contraire à notre adaptation aux milieux. Tout vivant à des capacités de symbiose et de synergie avec son milieu, c’est pourquoi la ville adaptative (adaptée à son milieu) permet d’éviter un cycle de rupture. Par exemple, on a rasé une partie de la forêt de Bondy pour y construire le château des Bosquets, puis on a détruit le château pour édifier un grand ensemble, et l’histoire se répète lorsqu’on a démantelé ces barres pour en reconstruire de plus petites, plus humaines.

Nous adoptons la démarche qui consiste à sublimer par la réparation, comme l’art du Kintsugi, qui est souvent utilisé comme symbole et métaphore de la résilience. Il faut construire la ville résiliente, celle qui résiste à tout 37


et rebondit avec stabilité. Par exemple face au changement démographique lié au vieillissement et à la “délocalisation” des populations, aussi liés au coût de la vie et au climat, il s’agit donc de faire rejaillir plutôt que de jeter ou construire neuf. Enlever le milieu, c’est enlever le vivant “si vous sortez un poisson hors de l’eau, il meurt”. De plus, sur le plan évolutif, on imagine bien que la sobriété en nourriture et en énergie permet de mieux traverser les crises, c’est la capacité à atteindre un but à moindre coût, la frugalité.

3. Scénario gentrification/ étalement Augustin Bergues, Deleuze, Uexküll, nous disent que tous vivants humains et non-humains sont très actifs dans leur milieu de vie, ils vont construire leurs conditions de vie et transformer le territoire. Chacun modifie son monde propre et extérieur, son milieu. Cela pose la base que tout vivant habite un milieu, l’humain n’est pas le seul à habiter, il y a toujours plusieurs milieux de vie qui se superposent. Liés, ils s’influencent et agissent tous les uns sur les autres. Et si plus que l’habitation, les architectes devaient concevoir la cohabitation ? Notre engagement est de faire avec l’existant pour préserver l’ensemble du vivant, pour préserver l’identité de Montfermeil et ses abords. Une première idée est de transformer le pavillonnaire en le densifiant pour limiter l’étalement. Nous nous inspirons des concept du Build in my backyard, Grimper sur les toits et du collectif IUDO qui travaillent sur la rénovation, surélévation, extension, réhabilitation, démolition, construction dans le tissu pavillonnaire. Les programmes se focalisent sur la cohabitation autour du faire pour l’intergénérationnel car dans 10 ans, une personne sur deux sera retraitée. C’est la fin de l’archétype d’une maison pour une famille avec deux parents et trois enfants. Nous voulons faire cohabiter pour créer un contre-courant, pour 38

maintenir la population en place en créant des logements qualitatifs à prix modérés. La cohabitation passe par différents programmes pour dynamiser et diversifier l’”être ensemble” : des bureaux de proximité, des annexes pour le télétravail dans le but de trouver un nouveau rapport travail/logement. Des pistes pour les programmes dont Montfermeil aurait besoin : services, point relai, une place, un skatepark, un marché, des voies, un parcours, des passerelles, une ferme, de l’énergie, des restaurants, des logements, des commerces de proximité, une crèche, un ehpad, des emplois de proximité, entrepreneuriat, GUSP gestion urbaine sociale de proximité, intégration, réussite éducative, intergénérationnel, parcours culturels, associatif Pour résumer, un environnement bâti constituant un véritable cadre de vie et soutenant l’économie locale : - Des activités humaines avec un impact écologique réduit ; rapprochement global des fonctions pour plus de proximité - Des ressources locales pour un bénéfice territorial à long terme ; les choses et la matière sur place, upcycler, recycler, le vivant, la tectonique, les dynamiques, l’histoire, la culture, le savoir faire des habitants ; car l’étalement urbain est dû à l’automobile (grandes infrastructures), bien que les voitures soient très utilisées, c’est le symptôme d’un dysfonctionnement structurel de la fabrique de la ville. - Un accès équitable aux ressources économiques, naturelles et physiques ; laisser place à de micro-centralités comme complément des centralités urbaines. Il y a donc nécessité d’une prise de conscience des citoyens, professionnels et des élus. Et si architectes et ingénieurs partageaient une écologie/économie du projet ? 39


Et si on créait complémentarités mobilités douces ?

des centres urbaines

de à

Et si au-delà de la fonction, le projet était déterminé par son milieu ? Rythmes sociaux et naturels, comment les rendre compatibles ? Milieux de vie des choses nous précède et vont nous succéder, tout à un impact, le milieu vivant est toujours en devenir, tous les jours instables, interdépendants, interactions. La question de la chaîne de la vie , elle vient au premier plan, changement de modèle, paradigme (autre façon de changer) bio-inspirations, le vivant = matière première de notre vie . Comment toutes les choses codeviennent, comment on va pouvoir se transformer de manière collective (humains et non-humains) À la marge de la ville de Montfermeil (ce sont les marges qui tiennent les pages”) : lisière, interfaces rural/urbain, franges, limites, écotone, ouverture, fronts urbains. Composer de la micro à la macro-échelle , par des échelles intermédiaire. Et si plus que l’habitation, les architectes devaient concevoir la cohabitation ? Et si on construisait une ville frugale, pour tous et résiliente ? Et si au-delà de la fonction, le projet était déterminé par son milieu ? Et si architectes et ingénieurs partageaient une écologie du projet ? Et si on créait des hyperlieux mobiles ? Et si l’on pensait les espaces publics à partir des innovations technologiques ?

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Conclusion _ Réciprocité ville/nature : La proximité (faire du lien) se cultive contrairement à la promiscuité -espace urbanisé à optimiser -espace urbanisé à optimiser -secteur densification préférentiel -secteur urbanisation préférentiel -pôles de centralités à conforter hors agglomération centrale -front urbain d’intéret régionale : contenir l’étalement urbain -espaces agricoles -espaces boisés, naturels -espaces verts à créer ou à ouvrir au public -continuité écologique -coupure d’urbanisation à maintenir (schémas) Penser au logement pour toucher toutes générations (coup de vieux de l’agence Bond avec lgt participatifs crées par jeune sénior pour eux) Evolution du vivant selon actes naturels ou humains (adaptabilité) / Villes évoluent pour mieux respecter leur milieu (urbain s’adapte progressivement au vivant / idée de ville fertile) Du grand paysage, aux organismes vivant, jusqu’au métabolisme des sols, les espaces ouverts assurent collectivement de nombreux services et fonctions indispensables au fonctionnement et à l’équilibre des territoires. Ces fonctions relèvent des trois piliers du développement durable : des fonctions économiques (production, prévention des risques naturels…), contribuant à l’attractivité du territoire ; - des fonctions écologiques (poumons verts, épuration de l’eau, stockage du carbone, préservation de la biodiversité…), assurant la vitalité et la pérennité du territoire ; - des fonctions sociales (qualité du paysage, structuration de l’espace, lien social, identité locale, calme…), participant à la qualité du vivreensemble. 42


DU 22 OCTOBRE AU 3 DÉCEMBRE, VERS LE JURY

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I UN CHEMINEMENT À la suite des corrections du pré-jury, nous sommes arrivés au constat que Montfermeil était une commune marquant la fin de l’étalement urbain depuis Paris. Elle se retrouve à une place de limite pour de nombreuses autres raisons (que ce soit par rapport aux projets intercommunaux, au paysage ou même au rayonnement de Paris), venant ainsi renforcer l’aspect délaissé de celleci.

1. Les PADD des communes Notre première idée suite à cette réflexion à été d’essayer de comprendre les enjeux des communes voisines et quelles solutions sont mis en avant par celles-ci. Clichy-sous-Bois, Livry-Gargan, Gagny, Chelles et Courtry ont chacune un PADD (Projet d’Aménagement du Développement Durable) qui leur est propre. En les observant, des questionnements se sont mis en place. Comment les PADD ont, ils été rédigés ? Sont ils pensés en intégrant les autres communes ?

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Quels sont les points communs entre les PADD et donc les ambitions de chaque commune ? Ces trois questions que nous nous sommes posés respectivement dans cet ordre nous à mené à l’idée de superposer les PADD de toutes les communes. Cela permettait à la fois de simplifier la lecture des intentions des villes, mais aussi de chercher quels sont leurs points communs à une échelle territoriale. En cherchant des objectifs propres au territoire et pas seulement aux communes de manière individuelle, il devient plus simple de déterminer quelles sont les actions évidentes à mettre en place pour le projet. Celuici peut alors mieux s’inscrire dans le développement communal et intercommunal. En agissant ainsi, nous voulions également trouver un moyen de nous recentrer sur des endroits précis aux limites de Montfermeil. Après lecture et compréhension de ce document, nous avons décidé de le simplifier et donc de le ré-interpreter selon nos intérêts.

Cette synthèse des PADD se composent de certains éléments importants dans la compréhension des enjeux territoriaux futurs. Les axes bleus correspondent aux différents flux marquant des liens entre les communes. Ceux-ci sont de dimension et de longueurs différentes, mais leur objectif reste le même. Celui de connecter des éléments importants au sein de la ville, mais aussi avec les communes voisines. Les surfaces rouges sont représentatives des zones d’activités vers lesquelles les flux sont importants. Celles-ci peuvent être de plusieurs types, cela peut aller de la ZAC (au sud) ou aux centres émergeant de communes (Clichy-Montfermeil). En superposant ces surfaces avec les espaces naturels (en vert) et les axes bleus, on se rend compte que des points d’articulation sont fortement marqués sur les entrées de ville. Tous ces points constituent des points importants dans l’organisation du territoire. Afin de faire ressortir et de simplifier nos idées, nous avons décidé de constituer notre propre PADD.

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2. PADD personnel

ouverts en passant aussi par la ville et ses activités. Ces différents espaces sont ensuite traversés par les grands axes routiers marquant les entrées de ville, ceuxci viennent également se relier aux équipements observés précédemment. Ces différentes entrées sont d’importantes articulations pour la ville, elles sont assimilables à des points de serrage autour desquels le territoire s’organise. Quatre éléments ponctuels se dessinent laissant entrevoir de potentiels sites de projets, notamment à Franceville, au niveau de l’Intermarché et à l’est à Courtry. Enfin, un cheminement se dessine, celui-ci part de l’entrée de Montfermeil à Gagny et passe par chacun des éléments ponctuels énoncés précédemment avant de se stopper à Courtry. Celui-ci s’organisera autour d’une alternance entre le bâti, l’arboré et les champs. De plus, au bois de l’étoile, au sud de Franceville et au sommet du mont Sempin, des balcons naturels peuvent offrir de superbes vues sur le paysage, le rattachant ainsi à son territoire. Ainsi, des éléments forts commencent à se dessiner, ils peuvent être matérialisés

Pour venir compléter la synthèse effectuée précédemment, nous avons dessiné une carte de recensement des différents équipements publics situés de par et d’autre de la lisière sud de Montfermeil à Courtry. L’objectif de ce travail était de déterminer quels étaient les différents points d’accroches situés tout autour de la lisères. En les prenant en compte dans le projet, il devient possible de s’intégrer à la fois au paysage, aux projets communaux, mais aussi à une échelle plus réduite liée aux polarités des villes ainsi qu’aux équipements de quartiers. La combinaison de ces éléments à permis de dessiner un PADD propre à nos intentions ne comprenant que l’essentiel. Nos intentions concernant les enjeux futurs étant maintenant matérialisées, des éléments ont pu être mis en avant. Dans un premier temps, il était important de mettre en avant la notion d’enchainement d’espaces ouverts et fermés qui se déroule sur toute la longueur de cette lisière sud. Nous passons des bois couverts aux champs Commerces Eau Etablissements associatifs Etablissement scolaire Etablissement sportifs Lisière Parcs Privé (logements)

ZAC de La Regale

Ecole maternelle Jolio Curie ZAC Vaucanson

Etang de Chantereine

Colège Carnot et Gymnase Georges Cousin Ecole élémentaire docteur Calmette et gymnase Delambre

Mare Peau Grasse

Arboretum

Ecole maternelle Claude Chappé

Zone valorisation commerce et artisanat

Parc Jean-Pierre Jousseaume Aéroclub

Stade de foot

Lycée Gustave Eiffel / Lycée professionnel Jean Baptiste Clement

Collège Pablo Neruda Parc Forestier du bois de l’étoile

Ecole mixte Emile Cote

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Ecole maternelle Jules Ferry

Asso dance

Armée du salut

Zone Aldi - Intermarché

Salle de gym

Refuge sans abri

Zone Madeleine Tuilerie

Cosanostra Skatepark

Asso parent d’éléves

Ecole maternelle Les Aulnes Complexe sportif Maurice Groussel Groupe scolaire Fournier

Stade de l’Est

Ecole mixte Victor Hugo

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graphiquement par trois entités fortes : Un grand axe à Franceville vient ouvrir les impasses sur le paysage avec comme intention d’augmenter la porosité des limites du quartier. Un pincement s’effectue au niveau de l’Intermarché, entrée de la ville. À cet endroit, les espaces ouverts et boisés sont scindés par les grands axes, de plus, il s’agit d’un lieu de convergence de population en raison de ses commerces. Les habitants de Montfermeil se retrouvent ici pour pouvoir faire leurs courses. Enfin, des surfaces assurant la transition entre urbain et rural se dessinent à Courtry. Ici, l’étalement urbain est venu progressivement dévorer les champs ce qui en fait un lieu à la limite entre pavillonnaire et champs.

multiples communes. Celui-ci vient relier les différentes zones d’intérêts entre elles tout en étant ponctué d’interactions propres à chaque tronçon. L’expérience sera globalement différente entre une marche dans les bois au sud de Franceville et au sommet de Sempin. Ainsi, une idée de séquence commence à se dessiner, dans un premier temps par l’alternance d’espaces (ouverts, boisés, bâti) et donc d’ambiances. À cela, vient s’ajouter l’idée de lien avec le vivant. En effet, en passant par ces espaces naturels, nous venons rencontrer de nombreuses espèces vivantes interagissant les unes envers les autres sur le territoire. Nous ne sommes donc pas seulement sur un projet lié à l’humain , il se lie aussi au vivant. Par cette action, nous cherchons à nous relier avec la nature. Ce cheminement se doit d’être tout ancré à l’échelle territoriale autant du point de vue humain et administratif qu’animal. Des zones d’intérêts viennent ponctuer le tracé en faisant ainsi des sortes bastions. Le cheminement prend alors une place de chemin de ronde pour les habitants des communes et le reliant ainsi à son passé lorsque

3. Sites d’intervention possibles Toutes ces idées sont venues se rejoindre en se liant au cheminement. Nous avons ainsi pu dessiner un parcours non-linéaire sur la lisière traversant de

Montfermeil était une point stratégique convoité militairement. Cela s’explique par sa position sur le plus haut plateau du département. Concernant les trois sites évoqués précédemment, ils possèdent chacun des enjeux propres. Au niveau de Franceville, l’idée serait de supprimer les limites actuelles concernant les parcelles proches de la forêt afin de laisser une place à la nature en cœur d’îlot. Cela aurait pour effet de dessiner de nouveaux espaces publics. L’entrée de Montfermeil et Chelles au niveau de l’Intermarché est située dans une zone commerciale et industrielle. Il conviendrait de revoir la place du supermarché au sein de celle-ci. De plus, cet espace imperméable vient couper la trame brune et verte qui dessine tout l’arc paysager horizontal du territoire. Il serait envisageable de dessiner un écoduc afin de permettre aux végétaux mais aussi aux animaux et insectes de traverser cette faille sans difficulté assurant ainsi une liaison douce de biodiversité de l’Ouest en Est. Enfin, au niveau de Courtry, il s’agit de la

fin du cheminement, après avoir traversé les bois et la ville, on se retrouve devant des champs s’étendant jusqu’à l’horizon. Ce lieu pourrait consister en une ferme école dans le but de lier le monde urbain et rural par une compréhension et un apprentissage pouvant mener à une cohabitation entre ces deux entités. Nous nous sommes donc posé une suite de questions sur l’intérêt de notre projet pour Montfermeil : Redéfinir le lien entre la ville, ses forêts et sa vallée qui appartiennent aujourd’hui aux autres communes dû aux limites administratives Offrir un accès plus évident à la mémoire de Montfermeil en s’appuyant sur des tracés et des faits historiques Rendre l’accès possible à de nouvelles dynamiques en périphérie de la ville par la mise en place d’interactions entre des typologies actuellement indépendantes. Ces intentions peuvent mener à un nouveau rapport entre les quartiers, la ville et son territoire.

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MONT GUICHET

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II GEOGRAPHIE ECOSYSTEMES 1 Géographie Montfermeil se situe sur un point culminant de la Seine-Saint-Denis. Ce sont les pluies et le temps qui ont sculpté les sols pour faire de sa géographie un plateau à 100 mètres d’altitude. Et c’est cette même géographie qui a longtemps été convoitée comme position stratégique militaire puis a été responsable de l’isolement et de l’oubli de la ville.

Les armoiries de Montfermeil rappellent l’étymologie du nom de la ville ainsi que l’activité principale du vieux village. Elles sont surmontées par la couronne Cybèle (en forme de muraille à quatre tours crénelées, placée en cimier). C’est aussi, dans les armoiries des villes, le symbole que portaient les déesses grecques protectrices des cités. Il fait écho aux noms de la ville qui signifie mont fermé ou fortifié. Le tout est entouré de pampres de vigne rappelant l’activité agricole de la ville qui fut essentiellement vinicole jusqu’au xxe siècle et qui a tendance à reprendre aujourd’hui. Montefirmo en 1122 Mons fermeolus en 1196, Mons fermoil en 1200, Monfermeil en 1209, Mons firmalis, Mons fermolii, Mons-firmolium en 1221,

Montéfirmo cité en 1122, Montfermolio en 1124, Mons firmiolus en 1248. Occupations successives Le lieu est habité depuis la période du Néolithique (silex taillés, haches, grattoirs, flèches). Des tribus gauloises, des colons romains et mérovingiens adoptent par la suite le plateau et en font un site stratégique d’observation de la vallée de la Marne. La guerre de Cent Ans fait des ravages dans la région et Montfermeil est occupé par les Anglais. Jeanne d’Arc passa dans le bourg le 13 septembre 1429. Montfermeil, ruinée, se dépeuple. À la fin de l’époque napoléonienne, Montfermeil souffre, lors de la campagne de France de 1814 et lors des Cent-Jours de 1815, des invasions russes et prussiennes, qui marquent leur passage par des pillages et des réquisitions abusives. Aussi, Montfermeil est durement touchée par la Première Guerre mondiale. Avec 90 morts, ses pertes sont au-dessus de la moyenne nationale. De plus, Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent de nouveau la ville qui sera libérée le 27 août 1944 par les troupes américaines. Problèmes de desserte Montfermeil était, à la fin du xixe siècle, un bourg assez isolé et malaisé d’accès, et en 1847, les transports publics étaient constitués par des voitures publiques, qui faisaient deux fois par jour le trajet Paris - Le Raincy en deux heures environ. Lorsque la ligne Paris - Strasbourg rendit les déplacements plus faciles, un service d’omnibus à chevaux fut mis en place par la Compagnie des chemins de fer de l’Est pour relier Montfermeil à la gare de Gagny et puis à celle du Raincy. La commune de Montfermeil souhaitait toutefois un désenclavement plus efficace vers le chemin de fer, et elle militait pour la création d’une ligne de tramway, qui « valoriserait les terrains, multiplierait 53


les propriétés de plaisance, encouragerait la fixation dans la commune de sa population estivale ». De ce fait, en 1867 est installé un monorail entre Le Raincy et Montfermeil. La question des transports en commun est à nouveau traitée en 1888, avec la concession accordée à M. Dufrane-Macart pour la création et l’exploitation d’un tramway à cheval entre Le Raincy et Montfermeil. La ligne est mise en service en 1890, mais rapidement exploitée en traction à vapeur et en traction électrique en 1895. L’année 1896 marque un tournant décisif dans l’histoire de Montfermeil avec la création des quartiers pavillonnaires de Franceville et des Coudreaux, et la ville devient à la fois villégiature populaire et banlieue de peuplement. Les Coudreaux, à la limite de Chelles et de Coubron, est un quartier résidentiel ; Franceville, à la limite de Gagny et de Chelles, est le quartier aisé et résidentiel ; tandis que les Oiseaux, à la limite de Chelles, devient le quartier aisé de la commune. À cette époque, la ligne fut la dernière de cette compagnie à être exploitée en tramway, qui sont remplacés, le 14 août 1938, par des autobus, alors considérés comme plus modernes. De nos jours, le tramway fait son grand retour et le projet du Grand Paris Express vise à rattacher la commune aux banlieues et à la métropole. Le territoire est donc sujet à de nombreux plans de relance intercommunale. En une décennie, à Montfermeil, le PRU, un des plus emblématiques en France, a totalement bouleversé le paysage du territoire. Montfermeil a alors beaucoup souffert de sa géographie.

Aussi, le PLU indique que l’infiltration superficielle est également proscrite. Cela est dû à la capacité insuffisante du sol de surface à absorber l’eau de pluie, ce qui entraîne la stagnation prolongée de l’eau en surface ou une capacité insuffisante du sol sous-jacent à transporter l’eau en profondeur vers la nappe phréatique, et donc à drainer l’ouvrage. De plus, nous savons que la région est caractérisée par la présence de nombreuses carrières de calcaire.

Dans la législation, cela entraîne la proscription d’injections profondes. Un puits d’injection (ou « forage d’injection ») est un dispositif permettant d’injecter (généralement sous pression ou haute pression) un fluide dans le milieu souterrain à plus ou moins grande profondeur, dans une formation géologique de roche poreuse (grès poreux ou calcaire). Le fluide peut être par exemple de l’eau, des eaux usées, de la saumure (eau salée), ou de l’eau mélangée avec des produits chimiques, etc. Les lents mouvements différentiels du sol induits par ce retrait-gonflement associés aux phases de sécheresse et réhydratation de sols dits « gonflants » ou « expansifs », peuvent détruire les structures ou infrastructures trop peu élastiques pour y résister dans le sol. Il peut aussi dégrader certains ouvrages d’art et tous les réseaux enterrés (dont les réseaux d’évacuation ou de distribution d’eau, qui sont parfois en amiante-ciment) dont les puits d’injection.

C’est ici que se fait l’interaction entre la trame bleue qui pénètre la trame brune et la trame verte en surface qui influence elle-même la faune. Le problème est que ces eaux pluviales sont très polluées et le cas du ru de Chantereine en est la preuve. Situé à l’est de Montfermeil et à proximité de la ZAC de la Régal, des études alarmantes quant à la qualité de l’eau soulèvent une vraie menace pour les écosystèmes due à une forte pression sur les milieux humides.

Le gypse est une roche dans laquelle des cavités peuvent se former par dissolution à cause des eaux d’infiltration, ce qui présente un risque naturel dans les zones construites.

2 Nature des eaux Nous parlions de la nature des sols à Monftermeil, en effet la région est sujette à des mouvements de terrains et des risques d’effondrements. Les coteaux qui bordent le plateau sont le lieu de l’aléa retrait gonflement des argiles qui les composent.

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A cela s’ajoute le débit très limité de rejet d’eaux pluviales au réseau public d’assainissement. Ainsi, la situation est telle que les eaux de pluie ruissellent dans les rues jusqu’en bordure de plateau, là où se trouve une zone d’intérêt écologique.

L’étang a récemment subi un cuvage pour le nettoyer de ses boues d’épuration noires et odorantes. Elles ont été soumises à la bioévaluation environnementale, c’est l’observation des écosystèmes en place et il s’avère qu’ils sont très pauvres et fragiles. C’est grâce à l’hydrobiologie qu’on a trouvé dans le cours d’eau des plaques de suies de combustion des moteurs de voiture, des poussières pneumatiques à cause du freinage, une forte pollution aux hydrocarbures et aux métaux lourds tels que le cuivre, plomb, zinc… avec d’éventuels 55


risques microbiologiques, écoépidémiologiques et de pollution ou contamination de cultures ou pâturages, notamment quand les eaux usées contiennent des métalloïdes, métaux lourds ou des molécules toxiques, écotoxiques, indésirables et peu biodégradables. À cela s’ajoutent les liquides industriels qui normalement sont autocontrôlés c’est à dire que l’entreprise s’engage à débourber, déshuiler, filtrer et dégriller ses déchets. Par conséquent, l’IBGN Indice Biologique Global Normalisé est très mauvais et à l’exutoire, il dépasse 800 fois la limite baignable. Dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) Marne Confluence, un objectif est de rendre baignable la Marne. Il s’agirait peut-être d’avoir recours à la phytoépuration pour traiter les eaux en amont et cela naturellement et donc gratuitement.

3 Où va l’eau ? Si l’eau ne peut aller nulle part, où vat-elle ? À l’époque de la formation du marais de Chelles, la plaine alluviale qui est un bassin-versant vers la Marne était fréquemment inondée lorsque le fleuve entrait en crue. Ce scénario a tendance à se produire de plus en plus fréquemment à cause de l’imperméabilisation des sols en amont. Nous projetons alors d’aménager une collecte des eaux de ruissellement. Elles seront acheminées uniquement par gravité dans une canalisation de récupération, comme une gouttière, un égout, un caniveau, une noue drainante. Tantôt, à sec, c’est un chemin et tantôt irrigué, c’est une rigole, un chenal. On reprendra le concept de falaj, un système hydraulique d’irrigation au Moyen-Orient pour en fin de course garantir la fertilité des terres agricoles assurée par leur drainage et leur arrosage. Le stockage protège donc des inondations, les milieux naturels sont diversifiés dans le réseau de mares et encourage la richesse faunistique et floristique au même titre qu’une réserve naturelle. Ainsi, nous avons recensé différents espaces, supports de la biodiversité du Mont Guichet et du Mont Sempin. 56

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III DU CHEMINEMENT AU COURS D’EAU 1. Succession d’analyses Habitat La première analyse autour du cheminement s’est avéré être une continuité de celles faite précédemment sur la biodiversité. En effet, que ce, sois par le rapport entre notre premier tracé et le paysage ou par le grand nombre d’espèces vivant sur les communes, un lien est visible entre tous les êtres vivants. Les humains, végétaux, insectes ou animaux ont chacun une manière propre de vivre et de concevoir la notion d’habitat. Les zones pavillonnaires peuvent ainsi contenir des unités de voisinage dont l’objectif serait de loger les humains. Les essences végétales ainsi que leur manière, de pousser varie totalement entre l’arboretum, les friches et la forêt alluviale. L’un vient catégoriser les essences tandis qu’un autre laisse une possibilité d’ensauvagement favorable à la biodiversité. Les réseaux de mares ainsi que les milieux humides sont favorables à la poussée de plantes aquatiques ainsi qu’à la vie d’espèces animales amphibies (notamment les batraciens). L’écoduc permettrait aux animaux de passer audessus des constructions humaines. Prendre en compte les différents habitats de tous les être vivants est donc la première étape pour créer une symbiose. Nous partageons tous les mêmes espaces que ça soit entre être humains et animaux, insectes et végétaux. Patrimoine Dans une pensée territoriale, l’histoire et donc le patrimoine à une place très importante. En effet, la géographie est un élément qui était pris en compte dans la création des villages puis des villes selon les ressources et les avantages apportés

Pression très élevée sur les milieux

par celles-ci. Par exemple, Montfermeil était une ville considéré comme un point stratégique militaire en raison de sa présence sur un plateau. On retrouve donc la présence de dégagement de vue semblable à des miradors. De plus, des éléments emblématiques de la ville comme le moulin ou le château du Montguichet sont situés sur les points culminants du plateau. Ils deviennent ainsi des éléments de repères pour les communes. La présence importante de champs dans le passé ayant été rasés au profit des zones pavillonnaire permet de se rendre compte de l’importance des métiers de la terre dans l’histoire de la ville. Pour cette raison, un musée des métiers (principalement de la terre) est érigé proche du centre-ville afin de conserver cette époque dans les mémoires. L’arboretum, quant à lui, peut être considéré comme un musée du vivant. Son objectif étant de contenir de nombreuses essences d’arbre, il en devient un catalogue de celles-ci. En raison du temps de pousse des arbre, certains sont sur le site depuis des centaines d’années en faisant des marqueurs temporels.

Ferme école

Unité de voisinage

Milieux humides

Forêt alluviale

Fête des voisins

Grainothèque mature

Niches

Friche

Unité de voisinage

Ecoduc

Réseau de mares

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Grainothèque Ferme musée Spectacle d’aviation / navigation

Eglise St Pierre - St Paul Sons et lumières Musée des métiers de la terre

Moulin de la Galette

Sanctuaire de la mare Moulin à eau

Musée du vivant

Briqueterie

Les carrières de gypses présentes au Montguichet ainsi qu’à Sempin (bien que celles-ci sont en train d’être rebouchées) indiquent une richesse du sol de Montfermeil et des communes alentours. Les pierres récupérées ici ont été importantes dans la construction des villes alentours. Il faut penser ce vide comme l’élément qui a permis d’extruder les villes.

Bastion Mare de la Tranquilité Mare de la Désolation

Tour de guet

Château du Montguichet Entrée des carrières de gypse

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Activités Les différentes communes par lesquelles passe le cheminement accueille des programmes tels que des gymnase, stades ou encore une piscine. Ceux-ci sont fermés et sont liés à des bâtiments (école, complexe sportif...). Il existe de nombreuses autres activités situées en plein air et pour lesquelles un lien avec le paysage est possible. Dans le parc de Gagny, de grands espaces d’herbes ainsi qu’une vue dégagée sur Chelles font

Equitation Santé Ateliers

Piscine (Groupe 8) Parcours de santé

Piscine naturelle

Football Basketball Pétanque Skateboard

Course à pied

Chemin de randonnée

Courses de bateaux Aérodrome de tourisme et loisirs

Activités de «bien être»

Piste cyclable Promenade des chiens

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de cet endroit un lieu où les habitants promènent leurs chiens. Des sentiers existent dans les bois à la frontière sud de Montfermeil. Ceux-ci viennent relier les mares entre elles et permettent de se promener dans des espaces boisés. Il doit également être possible de faire du vélo à cet endroit et ainsi d’en faire une nouvelle piste cyclable. Ces sentiers peuvent ainsi devenir des chemins de randonnée, mais aussi de course à pied. Des usagers différents peuvent se retrouver sur un même lieu. Au sommet du Mont Sempin, il est possible de profiter de la vue tout en effectuant des activités de bien être ou de détente (pic-nique, yoga). Le Bois des Coudreaux accueille un parcours de santé passant à coté des marres. Celui-ci mène jusqu’à la plaine de jeux des Coudreaux sur laquelle se trouve un terrain de basket, football, pétanque, un skatepark et des jeux pour enfants, tous en plein air.

L’autre facteur reliant les humains est aussi celui qui permet de faire fonctionner des sociétés. La dimension du commerce et de l’économie permet d’assurer la pérennité d’une ville. Les analyses se sont principalement portées sur les métiers de la terre en raison de leur importance évoquée précédemment. Au niveau du Mont Guichet, un local à lancé une production viticole en raison de la qualité et de la variété des sols sur le territoire. En effet, il est possible pour lui de produire des cépages différents, les première récoltes seront faites en 2021. En allant vers les champs, la ferme peut générer une production alimentaire locale. Ces deux denrées peuvent alors être distribuées à la coopérative qui proposera ainsi des produits frais de qualité aux habitants des communes alentours. Il est donc possible de créer un système de circuit court favorable au développement de la ville.

Services

2. La noue

En plus des activités, des lieux permettant des interactions sociales et donnant accès à certains programmes utiles ou de divertissement existent. Cela se manifeste par la présence d’associations notamment à Franceville. Les petits frères des pauvres ont pour objectif d’aider des personnes âgées à conserver une vie sociale en leur faisant faire des activités de groupe dans toute la France. L’ARPEI à quant à elle organise des événements et des sorties avec des enfants handicapées. La dimension sociale proposée par ces associations peut se coupler aux services déjà proposés par la ville (avec l’association de permaculture, la plaine de jeux ou la ferme par exemple). L’ajout d’une coopérative au niveau de l’Intermarché peut devenir un lieu de rencontre entre les habitants des communes alentours. Tous ces éléments ont un intérêt pour les habitants et leur donnent de nouvelles possibilités.

Interfaces

Économie

Après avoir passé en revue ces différentes thématiques, nous les avons superposées afin d’observer les différentes interactions possibles entre chacune d’entre elles. Un nouveau tracé correspondant au cheminement s’est alors dessiné de manière évidente. En effet ce trait à de multiples fonctions, il permet de lier chaque thème. De cette manière, il devient un élément fort dans le territoire, marquant le lien entre habitats, histoire, sport, culture, social et économie. Il semble ainsi bien répondre aux objectifs que nous nous étions fixés précédemment. De plus, les recherches effectuées sur la géographie du territoire nous ont permis de comprendre le détail de la trame brune du site et par conséquent de l’impact de la trame bleue sur celleci. La solution la plus évidente quant aux ruissellements et à l’infiltration des sols (dont les conséquences peuvent être désastreuses) est donc de gérer le fil de l’eau en le guidant. Le cheminement le plus pertinent selon nos analyses peut

Ferme école Equitérapie

Aqualudique Hôtel et bains (Groupe 8)

Guinguette ASMM

Plaine de jeux

Coopérative

Association permaculture Petits frères des pauvres ARPEI

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être quelque peu modifié pour suivre la topographie. De cette manière, l’eau suit le cheminement et nous avons un cours d’eau qui devient un marqueur de la ville, un générateur de relations et un lien entre toutes les entités aujourd’hui déconnectés entre les communes. Le cours d’eau peut ainsi se définir non plus comme un simple réceptacle de liquide mais comme le liant entre toutes les communes par lesquelles il passe. L’hydrique Afin de rendre le dessin de ce cours d’eau possible, plusieurs éléments étaient à prendre en considération. Dans un premier temps son écoulement. En effet, l’eau ne peut avancer qu’en suivant une légère pente (à moins d’utiliser d’importants systèmes d’écluses qui n’étaient pas forcement pertinents dans notre cas). De cette manière, sa position initiale est située dans le parc de Gagny ou elle suivra la topographie. Elle longera ainsi la lisière sud de Montfermeil jusqu’au quartier des Oiseaux en restant à une altitude proche des 100 mètres. Elle pénètre ensuite l’arboretum et passera sous terre de la sortie de celuici jusqu’à l’hôpital où elle sera exploitée par le groupe 8. Le cours d’eau continue ensuite en longeant Sempin puis elle s’approchera du moulin avant de redescendre vers les champs la faible pente guidera celle-ci jusqu’à Courtry ou une station d’épuration l’accueillera. Ainsi, tout le long de ce trajet, le cours d’eau est alimenté par les ruissellements de l’eau de pluie. Celle-ci est alors traitée ou stockée tout le long du parcours par divers procédés (bassin de rétention, canalisation, filtres plantés, réservoir, bassin de décantation, noue de drainage, roselière, bassin de stockage, sablière de filtration, hydroponie, phytoépuration, dégrillage). En arrivant à Courtry, le cours d’eau devient un bassin baignable puis vient achever son parcours en repartant vers la Marne.

Transports

Phytoépuration

Un autre intérêt du cours d’eau d’une grande importance vient se relier à la notion de transport et de desserte. En effet, que ce sois par le tracé en lui-même ou par son environnement immédiat, il devient possible de traverser la ville d’une toute nouvelle manière. Cela peut se faire à pied ou par les transports en commun. Dans le cas du bus, de nombreuses lignes traversent aujourd’hui les différentes communes. Cependant, leurs directions ne permettent pas de rejoindre toute la ville d’une manière équitable. Il est rapidement nécessaire de marcher et la topographie importante de la ville ainsi que la répétition de certains lieux comme dans les zones pavillonnaires par exemple rend celle-ci contraignante et peu gratifiante. En recensant les distances de marche à pied entre les différentes microcentralités de la ville et le trajet du cours d’eau, on se rend compte que tout est à une dizaine de minutes tout au plus. En combinant les dessertes de bus avec le temps de marche depuis le cours d’eau, on peut dire qu’il devient un raccourcit dans la ville. Il prend la place d’une rue, d’une place qui serait en longueur. Les interactions proposées sur cette place et avec tous les éléments gravitant autour invite à l’emprunter que l’on soit là pour flâner, faire du sport ou encore pour ne pas arriver en retard à un rendez-vous dans le centre-ville.

Hydroponie Sablière de filtration

Dégrillage

Exutoire, retour vers la Marne

Filtres plantés

Roselière

Bassin de stockage

Noue de drainage

Réservoir Canalisation

Bassin de décantation

Bassin de rétention

1000

Marché

Gare

27 min

Collège 10 min

Centre ville 12 min

5 min

Collège

Ecole

17 min 6 min

15 min

10 min

Aérodrome

Arboretum

Stade Intermarché Ecole

9 min 9 min

10 min

9 min

DURÉE TOTALE : 1H30 LONGUEUR TOTALE : 8KM POINT CULIMINANT :100M POINT LE PLUS BAS 50M TRANSPORTS EN COMMUN 1000

3. Pôles et projets

FERME / PHYTOEPURATION

Projet urbain En superposant encore une fois toutes les analyses thématiques vue précédemment, des zones distinctes se sont dessinées. En les identifiants, des pôles majeurs ont été mis en avant. Chacun étant lié à une fonction, les analyses ont été simplifiées pour montrer seulement les éléments essentiels de chaque zone. Le projet urbain global consiste en cinq grands pôles : Habitat et Services, situé à Franceville et

Bassin baignable

Grainothèque Ferme musée

CENTRE VILLE HISTORIQUE

Bassin baignable

SPORT / LOISIRS

Football Basketball Pétanque Skateboard

HABITAT / SERVICES

ECONOMIQUE / CULTUREL Association permaculture

Petits frères des pauvres ARPEI

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65 1000


dont la dimension est principalement sociale. Le centre-ville historique, dont la mise en avant du patrimoine et/ou de nouvelles polarités se fait par les autres groupes de la promotion auxquels nous nous raccrochons. Économie et Culture, une place d’échange centrale permettant d’assurer les circuits courts entre les communes tout en mettant en avant des produits et des méthodes locales. Sports et Loisirs, un endroit attractifs ou de multiples activités sont possibles. Il s’agit autant d’un lieu d’apprentissage, qu’un lieu de détente et d’activités sportives. Ferme et Phytoépuration, où un lien fort se dessinera entre l’eau et les champs. Cet endroit ludique aura pour objectif de faire connaître les métiers de la terre à des personnes de tout âge tout en permettant de travailler et de produire des produits venant se greffer aux circuits courts. Ces différents pôles interagissent les uns envers les autres tout en étant reliés physiquement par le cours d’eau. De cette manière, ils ont à la fois un impact sur leur contexte immédiat, mais aussi à une échelle intercommunale. Il serait donc possible de relier toute la population sans barrière d’âge tout en recréant un lien social et en générant une nouvelle économie entre toutes les communes à proximité.

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Les quatre projets

4. Immersions

Le pôle du centre-ville étant géré par le reste de la promotion, nous allons traiter les quatre restants. De l’amont à l’aval :

Ces quatre projets sont reliés par un même fil d’Ariane, le cours d’eau du projet urbain. Ceux-ci devront alors avoir un lien étroit à l’eau qui les traverse. Entre les projets, le cours d’eau, noue ouverte sur 8 km de long traverse le grand paysage. Il passe par une mosaïque de quartiers et de nombreuses communes entre espaces construits et espaces ouverts. Le tracé suit le territoire à l’interface entre la ville et la nature. Il s’accroche vers des points d’eau et des ruissellements existants. Il passe par une alternance d’espaces ouverts et boisés, des prairies, des mares, des bassins et des zones humides qui apportent chacun des ambiances différentes. De plus, connecté aux grands axes routiers pénétrants dans la ville, il accompagne doucement l’entrée dans Montfermeil. Ce chemin cours d’eau constitue un enchaînement d’espaces très différents, c’est un parcours à travers milieux, climats, espaces et temps. Ces différentes atmosphères seront décrites d’amont en aval, comme une marche exemple d’un des nombreux parcours possibles autour de ce collier qui innerve les quartiers des communes de Gagny, Chelles, Montfermeil, Courtry, jusqu’à Le Pin.

L’unité de voisinage de Franceville, dont l’objectif est de recréer du lien social au cœur d’une zone pavillonnaire en redélimitant les frontières entre les parties privées et publiques. La collectivité : située à côté de l’Intermarché, celle-ci est une halle qui assurera des échanges commerciaux avec les producteurs locaux afin de proposer des produits frais et de saison tout en étant un lieu de rencontre et d’échange entre les consommateurs. La plaine de jeux, spectacles et mouvements : la plaine de jeux des Coudreaux est un lieu ou de multiples disciplines interagissent entre elles et ou un apprentissage artistique et physique est possible. La ferme-école, tiers-lieu paysan : cette ferme expérimentale permet la cohabitation entre des logements,, une école, des lieux de formations et de recherche tout en assurant un lien fort entre son contexte immédiat et le paysage.

Je vois souvent au loin vieilles personnes qui contrebas la vallée de la cela doit être leur petit repas.»

un couple de regardent en ville de Gagny, rituel avant le

Pour rentrer chez moi, je prends un raccourci qui longe le cours d’eau, où le passage dans la forêt se fait par une porte sur l’avenue des Volubilis. L’entrée s’ouvre sous la canopée du Montguichet. S’ensuit un parcours à travers les troncs d’arbres, chacune de ses entités se dresse pour tenir ce toit translucide vert, créé par la lumière qui traverse les feuilles. Celle-ci laisse des superpositions d’ombres marquant la pierre qui borde le fil d’eau.

«Ce chemin, c’est celui de ma vie, celui qui me porte depuis ma plus jeune enfance. Après l’accroche au parc de l’étoile qui permet d’accéder à mon lycée et le collège de Gagny, où l’un de mes voisins de Franceville allait à l’époque, ce sentier suit la promenade qu’on appelait “la promenade des chiens ”, c’est ici le repère des promeneurs d’animaux que l’on croise à la sortie du lycée.

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Je lève la tête et le soleil m’éblouit, c’est alors que les cabanes suspendues entre les arbres m’emmènent dans les souvenirs de mon enfance. Elles paraissaient si hautes. Ces cabanes où l’on devenait de vrai guerrier, des chevalier protégeant la ville sur leur tour de guet. Chacun y ajoutait sa touche, ces architectures en bois se construisent en collaboration avec les associations à proximité, celle de l’association des parents d’enfant inadaptée, l’ARPEI et les petits frères des pauvres. C’est un lieux intergénérationnel réuni avec le château de Chelles en fond. C’est un lieu d’histoire, il n’est plus figé puisqu’il revit à travers les activités et les histoires que l’on s’y crée. Certaines de ses cabanes flottent dans les arbres tandis que d’autres flottent au-dessus d’un réseau de mares.

Aujourd’hui je continue le chemin sur la piste cyclable pour arriver plus vite chez moi et passe devant la permaculture de l’unité de voisinage qui m’évite un petit détour, cependant quand notre famille venait d’emménager à Montfermeil on suivait la topo qui descend jusqu’aux carrières du Montguichet, on longeait le canal dans un jeu de niveaux, ou celui-ci passe au-dessus de nos têtes, il dessine un parfait cadre pour la vue du paysage en fond. Après la visite des carrières chargée d’émotions du passé, avec mon frère nous adorions passer par les 68

successions de mares avec des accroches différentes au canal. C’est celle en pas japonais ou la marre se fond comme partie intégrante du canal, car c’était l’un des meilleurs passages pour jouer à notre jeu d’enjambement au-dessus de l’eau. C’est un endroit où encore aujourd’hui, on retrouve une ambiance familiale, puisqu’ il est en contact direct entre les écoles du quartier pavillonnaire et le site du Montguichet.

Ma voisine qui adore les randonnées me disait souvent qu’elle aimait aussi cette balade à travers les marres, et ce qu’elle aimait par-dessus tout c’est le moment ou le chemin du cours d’eau passe par la marre de la tranquillité puisqu’il y a des parties qui sortent de la canopée et arrive sur des bastions, l’un est naturel et marqué d’une pièce rocheuse blanche et l’autre un construit par la pierre du canal qui crée un fin chemin, perchoir qui nous envole au-delà des arbres.

Elle nous offre une vision sur la ville de Chelles en contrebas et les vignes de Mr Pierric Petit. Elle prend aussi ce chemin pour aller faire ses courses jusqu’à la coopérative à l’entrée entre Chelles et Montfermeil, à seulement 10 minutes au pied de la colline, là où le pont à gibier passe.

Ce chemin est aussi une transition agréable vers le centre, une ouverture sur la ville qui permet d’arriver directement vers l’arboretum. Tous les premiers du mois si l’on passe par là, on peut assister à la brocante du quartier des oiseaux. Ce lien avec l’arboretum, c’est aussi le lien avec le tramway et celui du rythme de la ville. C’est aussi le lien avec le patrimoine de Montfermeil, puisqu’il passe par le musée du travail et le château des cèdres. Le musée du travail est un lieu où l’on peut voir l’histoire de l’agriculture, l’histoire des travailleurs des carrières, toutes les archives de Montfermeil, c’est une sortie marquante quand on est à l’école primaire. Le château des cèdres quant à lui, on s’y est longtemps retrouvé avec mes amis pour les festivités de Montfermeil comme la fête des lumières.

Après l’arboretum, le canal disparaît pour ressortir à la nouvelle piscine (groupe 8) pour ensuite s’effacer à travers les bâtiments de la ville. Ce qui est bien

avec ce cours d’eau, c’est qu’il est à la fois noues et toutes les pièces d’une maison, il est une porte, un toit, une table, un banc, une chaise longue, une fenêtre cadrée sur le paysage, une place. Entre les pavillons, il devient un comptoir et le prolongement de la rue, c’est souvent ici que la fête des voisins à la meilleure ambiance quand j’y participe avec mes amis puisqu’on fait chacun un petit bout de la soirée chez les uns et les autres. J’aime particulièrement cette rue quand elle est animée, tous les gens se retrouvent à boire autour de la popote et du barbecue. L’eau passe autour de nous et nous réunit autour de la festivité.

Lorsqu’on suit la route, on a un large dégagement sur la vallée, on arrive à la grande pause du trajet au niveau du Parc du Sempin. Le Parc s’est vu étendu, on peut y faire de nombreuses activités sportives, de balades autour de marres, avec un grand nombre d’amphibiens. Le canal se poursuit jusqu’ici, il passe par de niches à chauve-souris. On arrive vers des vues sur le grand paysage. Un petit amphithéâtre se dessine dans la pente. Ici de nombreuses familles s’arrête dans la balade pour observer la ville de Chelles. Après leur pause, tous les enfants veulent aller s’amuser au sanctuaire de la mare. C’est un espace animé par les enfants 69


qui essaie tour à tour d’attraper les grenouilles. Elles n’ont aucun répit. Cet endroit nous suit tout au long de notre vie, puisque j’y retourne avec mes amis pour être tranquille. La marre du fond est ma préférée, peut d’enfant viennent jusqu’ici, l’atmosphère y est calme. C’est ici que j’ai eu mes premiers rendezvous amoureux atour d’un dîner aux chandelles avec le son de l’eau qui nous submerge. Chaque marre est traitée différemment selon les usages que l’on peut y faire. Ce sont des traitements pour magnifier, intégrer, contourner..

La pente qui mène jusqu’au parc est très importante, on voit les champs qui s’étendent à perte de vue. Arrivé en bas, le moulin nous accueil. Depuis que le fil d’eau nous y amène, une guinguette à vu le jour, c’est à ce moment ou les pierres du cours sortent de terre pour créer une grande assise en écho avec la terrasse de la guinguette. Elle cadre l’espace et nombreuse sont les personnes qui s’y appuient. Parfois, le canal sert de table, les jours de fête tout le monde y pause son verre pour se libérer les mains et danser toute la nuit.

net. Ce rond que la lumière laisse sur le sol nous rend compte du débit d’eau. Ce banc me ramène au film de Hayao Miyazaki. Il est juste la, et nous amène vers un ailleurs. On existe à travers nature, et la physique de celle-ci. C’est aussi l’histoire qui nous revient, avec les hommes qui de tout temps ont utilisé les éléments naturels à leur avantage.

Après le bois des Coudreaux, on arrive aux espaces de sports et de loisirs. C’est ici que le week-end, je vais faire du skate avec d’autres jeunes des communes voisines. Le mouvement de l’eau, se prolonge jusqu’à nos mouvements. Nous dansons avec elle, dans une chorégraphie de va-et-vient.

À travers champ, après le moulin un nouveau chemin des écoles se dessine. C’est un espace de circulation à travers la culture qui change au fil des années et des saisons. Les champs poussent, et nous avec eux. Le cours d’eau se transforme en marche et nous permet d’observer la masse des cultures comme une mer jaune. Celle-ci bouge au rythme du vent, chaque pousse fait partie d’un tout qui dessine des vagues. On est pris par la mélodie du vent et l’immensité de cet océan aux odeurs céréalière. Je n’avais jamais observé les champs vu du ciel à mon échelle.

Plus loin une de mes partie préférée, un banc face à l’espace ouvert des champ. Le canal passe sous nos pieds. La force de l’eau pousse un moulin, lorsqu’il tourne le lampadaire à ma droite scintille. Plus le courant est fort plus la lumière est 70

Je me pause souvent au terrain de foot, sans forcément qu’il y est de match, pour regarder un autre spectacle, celui des avions. Ces machines aériennes s’envolent sur l’aérodrome, ils laissent une ombre sur le sol qui nous fait rêver d’horizons.

Devant l’école maternelle, le fil d’eau se divise pour laisser place à une course de bateau, les enfants crie et parient sur leur bolide de papier. La course peut se faire à toutes les étapes du cours puisque qu’une feuille tombée dans le fil d’eau descend avec nous. L’eau est guidée par la pente, la topographie permet à la noue de retenir, stocker et traiter l’eau tout en la mettant en scène.

Le temps est aussi mis en scène, les noues évoluent avec le temps, la faune et la flore grandissent. Une noue en périodes sèche, l’étiage du cours d’eau permet de créer de nouveaux espaces publics. En saisons de pluies, elle se remplie et en temps de crues des drains sont mis en place sous terre, pour éviter les débordements.

Le tracé permet une connexion de la ville fragmentée, des raccourcis et de nouvelles dessertes, de nouvelles découvertes d’espaces et de mesures du temps qui passe. Lié aux centres valorisés par les futurs projets des communes voisines et du grand Paris, il est une invitation à découvrir la ville d’une nouvelle manière en été comme en hiver. 71


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IV PROJETS INDIVIDUELS

.Plus intime pour les espaces d’habitation avec de nombreux arbres. Cette végétation crée de l’ombre et de la fraîcheur en été. Aspect favorable pour des espaces de rassemblement lors des chaudes journées d’été. De plus, la notion intimité invite à rencontrer de nouvelle personnes et donc à sociabiliser.

1. Unité de voisinage Contexte Située à l’Est de Franceville, en limite des bois. Il s’agit d’un îlot de 40 000 m2 où se trouvent des parcelles de logement et un terrain dédié à la permaculture. L’îlot est situé là où la noue s’enfonce dans les bois. L’intervention devient une entrée du projet urbain. La noue dans le projet de réaménagement de l’îlot a pour but de récupérer les eaux de ruissellement des différentes impasses pour les ramener au cours d’eau principal. C’est aussi le lieu où le fil de l’eau vient se fondre dans les bois. Il devient ainsi une porte d’entrée vers la forêt et les autres programmes du cheminement. À travers, ce site, le projet a pour but de redonner de la sociabilisation aux espaces pavillonnaires qui aujourd’hui sont sans vie et où chacun reste chez soi sans tenir compte de ses voisins. Concept Pour cela, je me suis inspiré des citésjardins et la résidence des Grand Cèdres localisé à St-Fargeau-Ponthierry.

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À travers cet exemple, on voit que la sociabilisation se fait par des espaces communs végétalisés. Or, dans le quartier de Franceville, il n’y a pas d’espaces communs, tout est dédié aux espaces privatifs. Le projet compte créer des lieux de sociabilités en redonnant des espaces communs en cœurs d’îlot. Un lieu où pourrait se rassembler les habitants et où pourraient jouer librement les plus jeunes. Comme les enfants sont l’un des premiers rapports pour créer des liens sociaux entre les voisins. C’est pour cette raison que le projet redessine les espaces dans le cœur d’îlot. Pour favoriser les échanges entre les personnes et les générations. Ainsi, les espaces communs de l’îlot sont divisés en trois parties :

.De coopération à travers le développement de l’espace de permaculture déjà présent dans l’îlot. Programmation Le projet prévoit la construction d’autres habitations à l’arrière de celles déjà existantes. Ainsi, plus de personne vivront sur le site, augmentant donc les possibilités de rencontre. Quant à la programmation, il s’agirait de services destiné à l’îlot et aux îlots voisins, car le projet se situe à 10 minutes à pied de la micro-centralité de Franceville (l’école) et 12 minutes à vélo du centre-ville. Ainsi, les programmes sont : .La réhabilitation et l’extension de la maison de la permaculture. Elle contiendra une cuisine commune une salle d’atelier et une serre.

.La transformation d’une maison en maison de rassemblement qui contiendrait des salles de rassemblement, d’activités ludiques et créatives et des salles polyvalentes pouvant accueillir différents événements pour les habitants des îlots. Inspirations Pour le semestre prochain, je compte développer les idées vues à travers les conférences de champs critiques comme : .La conférence d’Iris Chevet est très intéressante. Des projets comme celui de St-Brieuc montrent un travail à différentes échelles. Ainsi, c’est un aspect que nous avons voulu travailler dans notre projet. La grande échelle correspond au projet urbain, là où nous composons avec les grands paysages. Quant à la petite échelle, il s’agit des différentes zones d’interventions où nous cherchons à faire une continuité entre les grands paysages et l’échelle urbaine d’un quartier. Il y a aussi la conférence d’Hugo Bruley qui permet de mieux imaginer la modification du quartier.

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Travaillant dans une zone périurbaine, son projet de la zone commercial de Bordeaux montrait comment à travers des règlements d’urbaniste, on arrive à modifier un quartier. C’est une chose que je veux développer dans mon projet pour que les limites entre le privé et le public aient une importance plus faible dans le paysage. .C’est justement dans la création de ces espaces communs que la conférence de Nicolas Deshais-Fermandes m’intéresse pour le projet. Notamment pour créer des liens sociaux, il faut des espaces plus intimes. Il est donc important d’avoir des espaces végétaux qui évoluent pour répondre à des besoins qui changent dans le temps. Ainsi, ces espaces communs auraient une vraie attractivité dans le temps. .Je suis aussi très intéressé par la conférence de Christelle Gautreau. Celle-ci concernerait plus le bâti architectural à travers des logements et des lieux de service modulable. Ainsi, ils pourront convenir à des usages variés et à des ménages différents. Avec cette modularité, un pavillon pourra accueillir différentes familles. Le projet aurait pour but de redonner de la vie aux quartiers pavillonnaires. Mais aussi d’être une porte pour la communication avec les autres communes grâce à la noue.

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2. Coopérative alimentaire Contexte temporel et spatial

Le projet de marché couvert s’implante sur une friche symétrique à une grande surface de distribution, à la porte d’entrée entre Chelles et Montfermeil. Ici la route départementale entaille la continuité verte de la pénétrante paysagère entre les deux communes. De part et d’autre le site est bordé de lotissements pavillonnaires.

On a relevé sur cette carte en rouge les constructions qu’on estimera intouchables. Rive droite, se trouve la zone commerciale avec «Le dépot vente de l’est parisien» un magasin d’antiquités, un supermarché Aldi, «Laplace aux Jardins» un pépinièriste, «Toomedical» pour la vente de matériel médical, GP Lavage une station de lavage automobile, un 80

Intermarché SUPER de 5 000 m² où se trouvent la pharmacie Plain Champ, l’institut de beauté Body Lys, Saint Algue, Carla Fleurs, un tabac, une station de service et un photomaton. On assiste là au schéma typique de la GMS Grande et Moyenne Surface qui propose divers services de proximité pour concentrer l’activité économique. Ce schéma date des années 60 et entre aujourd’hui en mutation. A quoi ressemblera le supermarché du futur ?

En effet, les distributeurs misent sur plus de digital et un retour aux traditions dans l’expérience qu’ils proposent aux clients. On parle maintenant de phygital qui est une contraction du mot physique et digital. Ainsi, à l’instar du Lifestore et d’Amazon Go, tout est assisté par notre smartphone. On constate que la demande des usagers tend à nouveau vers les magasins de proximité avec des produits bio, locaux, frais ou encore vers le vrac. C’est pourquoi les grandes enseignes changent orientent leur publicité vers de nouveaux arguments tels que le «made in» car le consommateur prend conscience de l’origine de ce qu’il achète et de son impact environnemental, le bilan carbone; ou encore les «fruits moches» pour moins de gaspillage alimentaire.

C’est l’avènement du drive et du click and collect. Mais ce que ces commerces ne feront probablement pas, c’est s’intégrer à un circuit court. En effet, on dit que c’est le «dernier km» qui pollue le plus. Un circuit court, quant à lui, mise sur la diminution du nombre d’intermédiaires entre la production et la consommation. Mais attention cela ne va pas de paire avec la proximité, cela signifie qu’un camion qui vient des Pays Bas pourrait acheminer directement sur le lieu de vente sans transfert, il fonctionnerait en circuit court ce qui est plutôt contradictoire.

Programmation A la manière d’un marché de plein vent, le projet est comme une grande halle de foire ou encore un bazar, sous une coque.

L’intention pour ce projet est d’être le lieu de distribution dans le circuit mais il doit impérativement être rapproché du lieu de naissance du produit. C’est pourquoi il est en étroite collaboration avec la ferme de Chantereine et celle du Mont Guichet. Ainsi, le consommateur a le choix d’acheter directement à la ferme ou de passer par le marché pour acheter des produits préparés ou encore de s’arrêter à l’Intermarché pour acheter ses barres chocolatées préférées. Ici sont vendus sur les étales des produits bruts tels que des légumes, des fruits, de la viande, du lait, de la volaille, des œufs, du poisson... mais également des produits transformées sur place tels que du fromage, du pain, du vin, des yaourts... qui pourront être préparés et cuisinés dans les restaurants, les bars, les ateliers encadrés, les comptoirs... puis consommés en terrasse sur les grandes tablées aux ambiances de réfectoire ou de cantine. 81


On trouvera aussi plus au sud du site, des ateliers pour les artisans d’une firme par exemple ainsi qu’un centre de tri des déchets.

3 Concept

tressage frêne

L’ensemble du projet est parallèle et symétrique à la zone commerciale et son parking bitumé. Ici, se trouvent deux anciens réservoirs en friche. Ils mesurent respectivement 24 et 22 mètres de rayon pour 4m de profondeur. C’est donc sur le dernier que le marché couvert prendra place tandis que le premier sera ouvert pour dévoiler un bassin.

CONTENANT

étanchéité fibre

ossature chêne

structure béton

CONTENEUR

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Pour générer la géométrie de la coque, on s’appuiera sur la tangente aux axes urbains par exemple au coin de l’Intermarché, sur les entrées traversantes nord/sud et sur la volonté d’une structure sur deux appuis. La coque peut être en béton. Le concept est inspiré du panier de courses. Ainsi, on peut retrouver cette référence dans la matérialité du bois de la couverture, à travers la vannerie sur arceaux et le point de crocane. 82

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3. Plaine de jeux des Coudreaux : Spectacles et Mouvements Contexte La plaine de jeux des Coudreaux se situe au nord de Chelles à la limite de la zone pavillonnaire des Coudreaux. Celle-ci constitue de part son emplacement un élément charnière entre la ville et le paysage.

route. Celui-ci a pour utilité de guider ses usagers de la marche calme du parcours de santé vers un endroit plus dynamique où de multiples disciplines dialoguent les unes envers les autres. La plaine de jeux actuelle, comme son nom l’indique, accueille divers programmes comme un skatepark, un terrain de basket, de pétanque et de foot ainsi que des jeux pour enfants.

de ce site d’être un lieu de rencontre et d’amusement est important et pourrait en faire un nouveau pôle de la ville. Cependant, il apparaît que celui-ci n’est que peu exploité. Cela peut s’expliquer par plusieurs raisons. Dans un premier temps vis-à-vis des programmes proposés en eux même. En effet, bien que ceux-ci soient assez généreux en terme de diversité, leur dimensionnement en fait des lieux dont l’usage devient très vite limité. Le skatepark, par exemple, ne comporte qu’un seul module très basique au centre d’une surface carré en béton. On a donc rapidement fait le tour de celui-ci ce qui invite à aller chercher d’autres endroits pour pratiquer. Vient ensuite un problème de placement de ceux-ci, il s’agit d’entités séparées et positionnés sur l’intégralité du site sans qu’il y ait forcement de lien concret entre eux. On n’a donc que peu d’intérêt de s’intéresser au terrain de basket si l’on est venu faire de la pétanque ce qui limite les relations visuelles mais aussi humaines possibles entres les programmes. La question de l’entretien est ici primordiale. Les jeux pour enfants sont dégradés et peu entretenus, les espaces disponibles pour s’asseoir sont peu nombreux, le terrain de pétanque semble se faire envahir par la pelouse. L’herbe du terrain de foot à également subit les courses à pied et est dans un très mauvais état (ce qui est le cas de l’ensemble de la prairie).

Elle est à la jonction entre des milieux tous différents les uns des autres. Au Nord, la ville, à l’Ouest les Bois des Coudreaux, au Sud des champs et à l’Est la plaine de l’aérodrome de Chelles. Divers pôles liés à l’éducation se démarquent aux alentours du site (collège, école, maternelle). Le cours d’eau passe par le Bois des Coudreaux et traverse le site avant de repartir vers l’aérodrome en longeant la 84

Au vu de la présence d’établissements scolaires ainsi que de ces éléments sportifs, on peut facilement comprendre que le public touché par cette plaine est majoritairement juvénile. Celle-ci n’est pas seulement un endroit permettant le jeu, elle accueille aussi des événements comme des festivals de musique ou encore des regroupements associatifs dû à sa grande étendue. Le potentiel

Tous ces éléments qu’ils soient de l’ordre urbain ou programmatique indiquent la possibilité de retravailler la plaine de jeux des Coudreaux comme un nouveau pôle d’activités sportives et extrascolaires pouvant appartenir aux habitants de Montfermeil, Chelles, Courtry, mais aussi de communes plus lointaines comme Clichy-sous-Bois par exemple. De plus, il apparaît que l’environnement immédiat (aérodrome, champs…) ainsi que le type de programmes présents sur le site peuvent se rapporter aux notions de mouvements (physiques ou temporelles) et de spectacle (spectateur, comédien). Ainsi, le site ne doit pas paraître figé et doit inviter à, dans un premier temps, observer ce qui s’y produit puis dans un second temps d’expérimenter et de pratiquer les activités et le paysage.

Mouvement Les premières recherches portaient sur la notion de mouvement. Celle-ci est déclinable autant à l’échelle de la ville (et donc des populations) qu’à celle du corps et du temps. Depuis les débuts de l’humanité, les populations n’ont cessé de se mouvoir au sein du monde qui les entoure. Cela se traduisait auparavant par des tribus nomades se déplaçant d’un endroit à l’autre, en recherche permanente de ressources pour subvenir aux besoins de tous. Bien que les l’homme ait finit par s’installer à des endroits fixes, il n’a pas stoppé de parcourir le monde à la recherche d’éléments rare et inconnus (que ce soit de l’ordre de découvertes géographiques, culturelles ou encore matérielles). Aujourd’hui, des moyens de déplacement considérables existent, on peut faire le tour du monde en un temps extrêmement court. Dans les villes, où la concentration en être humain est massive, des moyens de locomotion ont été développés afin de se rendre d’un point à un autre de la manière la plus rapide possible. Dans un cadre privé, on pense à la voiture, mais aussi maintenant aux trottinettes ou skate pour ne citer qu’eux. Dans un cadre public les transports en commun tels que les bus métro et tram assurent des dessertes plus ou moins bonnes selon la destination souhaitée. La notion de déplacement au cœur de la ville apparaît maintenant comme un enjeux tout aussi important que le déplacement des tribus nomades dans le passé. Tout doit être organisé au mieux pour permettre à chacun d’aller où il le souhaite et de la manière la plus rapide possible. Cette notion de vitesse est devenue omniprésente, on pense bien évidemment à Paris où de nombreuses personnes semblent courir contre la montre à toutes heures.

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Cet aspect d’optimisation du temps est dû au fait que chacun d’entre nous possède et suit un emploi du temps qui lui est personnel. Les plages de temps de celui-ci peuvent être plus ou moins étalées selon les personnes. De cette manière, chacun se créer sa propre routine, bien que certains moments ou lieux peuvent varier, chaque habitant suit en partie le même tracé dans la ville. Cela peut se dessiner comme le trajet entre le logement et le lieu de travail en semaine, le week-end des activités diverses peuvent avoir lieu. En suivant cette idée, on peut établir que certaines personnes seront à un endroit bien défini à une heure particulière un jour donné. L’exemple le plus simple à mettre en avant et pouvant se rapporter au projet est celui des jeux pour enfants. Si des jeux pour enfants sont situés à proximité d’une école, on peut être certain que des enfants et leurs parents exploiteront le lieu entre 16h et 18h. Après ça, l’espace se videra progressivement jusqu’à ce que des jeunes plus âgé (lycéen par exemple) viennent s’asseoir sur les bancs publics après leurs cours. L’été, des gens en vacances viendront faire un pic-nic en soirée au même endroit, chose qui arrivera probablement moins en hiver dû à la température trop basse et au manque d’installations thermique sur le lieu. Toutes ces idées, concernant le mouvement, peuvent se rapporter à une autre échelle plus individuelle. En effet, notre corps en lui-même se déplace d’une manière totalement différente dans son espace selon de très nombreux facteurs. Ceux-ci sont dépendants par exemple des lieux dans lesquels nous nous trouvons (que ce soit en terme de milieu, de densité de population par exemple). En effet, la manière dont l’on peut envisager le fait de marcher n’aura rien à voir selon que l’on soit au cœur de Paris, dans une zone pavillonnaire de banlieue ou dans une zone rurale entre les champs. Des environnements comme les villes se dessinent par de nombreux éléments adaptés à l’homme et à son échelle. À l’inverse, les zones 86

pavillonnaires sont des lieux très étendus ou seuls les logements rappellent quelque chose de taille humaine. En allant dans la campagne et dans les champs, on se sent insignifiants tant, le paysage semble vaste par rapport à nous, les distances semblent toutes gigantesques, comme une sorte d’océan où se profile l’horizon. Ainsi, l’espace qui nous entoure vient modifier notre perception et influence la manière dont nous parcourons le monde. Un flux piéton, important en ville va indirectement nous inciter à suivre une certaine cadence et donc à avoir une marche plus soutenue. La où dans de grands espaces ouverts à la densité de population plus faible, le corps est invité à se déplacer plus lentement ce qui permet de se rendre compte de ce qui nous entoure. En pensant ces flux selon différents moyens de transport, on peut déterminer quels seront les espaces d’arrêts ou de passage. Enfin, la notion de mouvement du temps est essentielle à prendre en compte. Celle-ci permet de penser à la manière dont un lieu ou un bâtiment peut évoluer que ce soit dans le sens de changements programmatiques, morphologiques ou de la dégradation. On se rend compte dans le cas de la plaine de jeux des Coudreaux que le manque d’entretien mène à une certaine altération des éléments composant le site ce qui influence l’usage que l’on en fait ainsi que leur attractivité.

En effet, il serait dommageable de supprimer des activités aujourd’hui accessibles par tous, n’importe quand et gratuitement. Celles-ci seront déplacées et ré-aménagées selon le nouveau dessin de l’espace public. La programmation de ce lieu consiste donc en un terrain de football, de basket, de pétanque, des jeux pour enfants, un skatepark et des plaines. Concernant le bâtiment, une école de musique, théâtre, danse et art martiaux, il vient compléter les programmes liés au mouvement tout en offrant un apprentissage de discipline ne pouvant être enseignés aux alentours. Cette école serait couplée à une salle de représentation dans laquelle les élèves pourront exploiter pleinement leur apprentissage. Celle-ci pourra également servir aux communes alentours pour accueillir des événements et des représentations ponctuelles. La pensée initiale liée au mouvement concernant le projet à été de dessiner l’intégralité de l’espace comme exploitable par le skate. Des villes comme Bordeaux ont en effet démontré que de penser la ville autant pour les piétons que pour les skateurs pouvait apporter de nombreux avantages. En effet, le skateboard est, en plus du coté sportif, une manière d’appréhender la ville comme une continuité.

Les trottoirs, bancs, escaliers, rebords, pour ne citer qu’eux, deviennent des modules exploitable par les skateurs. On peut penser au travail de Raphaël Zarka dont les clichés viennent montrer cette appropriation de la ville par le skate (allant jusqu’à une appropriation de l’art en pratiquant le sport sur des sculptures artistiques de grande dimension). En plus de cette appropriation, le skate à une tendance à gentrifier certains lieux. Souvent, les endroits abandonnés deviennent des espaces propices au skateboard, ainsi des squats se retrouvent vidés par la présence des skaters. Des commerces viennent ensuite se greffer autour de ces zones, car ils savent que la fréquentation du lieu va devenir plus importante. Pour revenir à Bordeaux, ce partage entre les piétons et les skaters s’est fait naturellement. Il a été incité et aidé par le dessin de mobilier urbain répondant aux deux usages. Ainsi, un banc permet de s’asseoir, mais à aussi une dimension propice aux différentes figures réalisable en skate (principalement des slides qui consistent à placer une partie de la planche sur la surface pour glisser dessus).

Enjeux La plaine de jeux apparaît comme un lieu propice aux activités ludiques, sportives et de détente ayant toutes un lien avec la notion de mouvement. Les questionnements posés sur ce sujet laissent envisager certaines pistes sur la manière de rendre à cet endroit son attractivité et sa place à l’échelle des communes. Dans un premier temps, il semble essentiel de conserver tous les programmes existant déjà sur le site.

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Ces réflexions autour du skateboard et de l’espace public ont mené au dessin dans un premier temps de plusieurs skate-park de différents types (street pour les figures au sol, bowl pour faire des sauts dans des pentes raides et pumptrack pour des parcours de vitesse se faisant en boucle) connectés par des espaces skatables avec du mobilier urbain adapté. Des jeux de topographie permettaient de creuser le terrain selon les besoins. Ensuite, l’espace public entier est devenu exploitable en skate, cela a rendu possible de faire disparaître les limites du skatepark. Les jeux de topographie étaient également bien plus importants allant jusqu’au dessin d’un bâtiment entérré. Deux problèmes sont apparus de manière flagrante à ce stade, dans un premier temps, la dimension de l’espace public était extrêmement grande et ses limites peu fixées. En effet, il n’y avait pas de différences entre arriver par la mosquée ou par les Bois des Coudreaux. Toute la surface se retrouvait alors déconnectée des éléments l’entourant. De plus, pour rendre l’intégralité accessible en skate, il fallait utiliser du béton sur la majeure partie du site ce qui impliquait donc une imperméabilisation presque complète de celui-ci.

Les jeux de topographie étaient également trop marqués et nombreux en faisant un espace encore trop peu épuré dans ses usages et son dessin. Il convenait donc de fixer d’une manière claire les limites de celui-ci, d’utiliser des jeux de topographie lorsque c’est vraiment nécessaire et enfin de repenser la matérialité au sol de l’intervention sur le site pour ne pas le rendre entièrement imperméable. Interventions La première intervention concernant la perméabilité des sols à été de rendre le dessin de l’espace public plus compact en pensant celui-ci selon un axe transversal au site. De cette manière, la surface d’espace perméable est bien plus importante que celle dessinée précédemment. Au vu de l’importante dimension de la plaine et de celle, déjà disponible, il devient alors possible de replanter de nombreux arbres et ainsi de donner au Bois des Coudreaux une plus grande surface boisée (plus propice à l’arrivée de nouveaux écosystèmes que la plaine actuelle qui semble stérile). Seule une partie de la plaine est conservée.

Celle-ci dessine alors une arrière-cour au bâtiment et permet d’avoir un espace transitoire calme entre le silence des bois et l’agitation des activités sportives. De plus, elle peut être utilisée par des disciplines comme les arts martiaux ou encore la danse si le temps est clément. Les accès ont ensuite été redessinés pour relier le site à son contexte d’une manière plus simple. Depuis le Bois des Coudreaux, il est possible de se rendre sur le site en suivant le cours d’eau ou en marchant sur un chemin venant de la mare située au nord-ouest proche de la zone résidentielle. L’autre accès se fait par le nord à côté du parking de la mosquée, lui même desservit par une ligne de bus, permettant ainsi de venir en voiture plus facilement sur le site. Le terrain de football est enfoncé dans le sol sur une profondeur de 50 cm, le volume de terre récupéré permet ainsi de dessiner des buttes sur les deux largeurs du terrain. La partie tournée vers le terrain se dessine sous une forme de gradins permettant de regarder les matchs avec attention. L’autre versant forme une légère pente invitant ainsi à s’asseoir ou à s’allonger dans l’herbe, permettant ainsi de se reposer ou de pic-niquer en étant spectateur des activités se déroulant tout autour de nous (que ce soit les skaters qui roulent, les enfants qui courent, les basketteurs qui esquivent,

les footballeurs qui frappent, les avions qui s’envolent ou encore la chute des boules de pétanque). Un système de plateau permet ensuite de redéfinir d’une manière simple les limites entre le site et chacun des milieux l’entourant. Des jeux de matérialité et de superposition entre ces éléments viennent définir les espaces de circulation, les programmes et les liens entre chacun d’entre eux. Ainsi, le dessin de ces plateaux consiste en des surfaces simples de 10 cm de haut se chevauchant. La surface de circulation est constituée du même matériau que celui accompagnant le cours d’eau. Les contours de celui-ci s’élargissent pour devenir la surface. Chaque programme se surélève ensuite de 10 cm également et possède une matérialité propre à son usage (béton pour le skatepark et linoléum pour les jeux d’enfants, asphalte pour le terrain de basket et sable entouré de béton pour le terrain de pétanque). De cette manière, les limites se ressentent d’une manière légère, mais indiquant cependant une arrivée dans un lieu spécifique. Le bâtiment quant à lui se divise en deux parties au rez-dechaussée. D’un coté un espace opaque accueillant la salle de représentation et de l’autre

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une partie transparente permettant de traverser l’édifice de part et d’autre par le regard. Du coté calme se situe des bureaux pour l’administration de l’école et du côté des activités une salle de pause commune au public, élèves et employés du bâti dans lequel se trouve une buvette. Les salles de classes seront toutes situées au premier étage qui viendra lier la partie transparente et opaque du bâtiment. De plus, il semble important de prendre en considération que les programmes liés à ce bâtiment pourraient changer dans le futur. Une trame simple régit donc celuici, le noyau de circulation est positionné de manière centrale, les cloisons doivent être facilement remplaçable et la hauteur sous plafond de 5 m permet d’envisager un nouveau dessin complet de l’intérieur du bâti sans démolition totale de celui-ci. Des questions d’entretiens seront bien évidemment à penser le semestre prochain afin de rendre celui-ci viable et donc ré-exploitable sur une longue durée Conclusion Le projet commence à prendre une certaine consistance et à se fixer. Cependant, il est apparu lors du jury que celui-ci possédait encore quelques

éléments un peu flous qui mériterait 90

une remise en question avant de pouvoir complètement rentrer dans le dessin du bâtiment. L’intégration du cours d’eau par son cheminement et sa matérialité n’en fait pas encore une architecture suffisamment puissante pour le rendre indispensable dans le projet. Il convient donc de repenser quelque peu le rapport avec celui-ci. De plus, bien que de premières intentions aient été dessinées concernant l’édifice, il semble encore trop figé malgré tout le rapport au mouvement du site (ce qui est également le cas du système de plateau qui mérite un approfondissement). Les réflexions ne sont donc pas encore fixées et la recherche n’est pas terminée. Il convient avant le semestre prochain d’avoir remis à plat ces pistes et d’avoir repensé le rapport au site pour qu’il devienne évident. Cet inter-semestre permettra de prendre du temps pour enrichir les connaissances liées aux écoles de musique, dance, théâtre et arts martiaux (que ce soit de par une compréhension de la discipline, mais aussi de la manière de l’apprendre) afin de penser au mieux les espaces lorsque, ce sera nécessaire. Cela pourra se coupler avec des scénaris ayant pour but d’anticiper l’évolution possible du bâtiment selon les besoins et les changements autant liés au site qu’a tout son contexte urbain.


4. Tiers-Lieu paysan

qui jusque-là était une surface floue. La ZAC s’agrandit au péril d’une partie du bois des Coudreaux pour accueillir un inter-marché dans plusieurs années. À l’est de grandes étendues de champs de colza entoure le site. La délimitation du site à l’est se dessine par deux départementales : la D34 qui rejoint le centre-ville de Chelles jusqu’à ClayeSouilly en passant par l’autoroute A104 et la D86 qui rejoint le Nord de Courtry jusqu’au département de la Seine-SaintDenis vers Coubron. Le site est bordé à l’Ouest par le bois des Coudreaux. La topographie descend très légèrement vers la zone humide au sud, ce qui permet un écoulement des eaux naturels vers le ru de la Chantereine qui descend lui-même vers la Marne.

Contexte

Le site du Tiers-lieu paysan est une déchetterie située dans le département Seine saint Denis (77) à la lisière entre la ville à l’Ouest et le monde rural à l’Est. Il est à la jonction de trois communes : Chelles, Courtry et Le Pin.

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ouvert lundi mercredi jeudi vendredi

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ZONE HUMIDE fonctions :

-hydrologiques pour recevoir, stocker et restituer l’eau, -physiques et biogéochimiques, car ces milieux sont autant de filtres naturels des bassins versants, -écologiques car elles favorisent le développement d’un écosystème riche, tant pour la faune que pour la flore.

bassin «baignable»

impasses : -Cadrages, vues ou accès

EQUITATION

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ouvert lundi mercredi jeudi vendredi

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impasses : -Cadrages, vues ou accès

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ZONE HUMIDE fonctions : bassin «baignable»

Collège

-hydrologiques pour recevoir, stocker et restituer l’eau, -physiques et biogéochimiques, car ces milieux sont autant de filtres naturels des bassins versants, -écologiques car elles favorisent le développement d’un écosystème riche, tant pour la faune que pour la flore.

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Lien avec Canal

À l’ouest de la zone d’étude se trouve une étendue de quartier pavillonnaire avec un parcellaire régulier. Une rue principale, frange entre les activités de la ville et le cultivable, relie le Nord et le Sud de Courtry. Cette rue passe par des équipements publics importants de la ville et du quartier des Coudreaux, un centre sportif, un collège et une maternelle. Entre cette rue et le site une grande ZAC coupe nettement la frange

Enjeux du site

EQUIPEMENTS PUbLICS

MARCHé

1km

Le ru de Courgain qui descend du pin pour se jeter dans le ru de la Chantereine, sera dévié afin d’être traitée dans le site, il devient le lien entre les programmes. Traité, il pourra arroser certains vergers et maraîchers. Il arrive au centre du projet, au milieu de la cour de la ferme, lieu de vie. l’eau fait partie de la vie du projet, il est son fil directeur, l’accroche au paysage et au projet urbain. C’est aussi l’eau qui rejoint les trois communes. La ferme en aval, n’est donc pas la fin du fil d’eau du projet urbain, mais l’entrée sur le monde rural.

En aval du projet urbain, le site est à la jonction de 3 éléments, la noues sur 8km du projet urbain, cheminement qui rencontre les rus de Chantereine et Courgain. La croisée de ses trois entités constitue la zone humide, lieu de biodiversité du site, c’est le lieu de la phytoremédiation. L’eau du canal traitée en amont arrive dans un bassin de décantation puis de rétention, pour finir dans un bassin baignable avant que celui-ci descende dans la Marne entre les départements de Chelles et Le Pin. Ces trois fil d’eau sont des promenades pour les piétons et cyclistes à travers champ, ils proposent tous une ouverture sur le paysage agricole de la région.

L’enjeu du site est de rayonner autour de trois communes, notamment par le lien avec les écoles et collèges alentour, par des activités de plein air en période scolaires et extrascolaires. Mais aussi d’être le lien entre ville et agriculture. Il doit jouer le rôle d’interface entre espace construit, espace ouvert et espaces humides, il consiste en lui-même une frange. L’enjeu du grand paysage se dessine par la continuité des espaces verts, ouverts à travers le site. Ainsi que la continuité des cours d’eau traités. Ceux-ci sont créateurs de balades entre bois et champs pour mettre en scène l’agriculture et la sylviculture du territoire. Le site doit assurer une production importante pour pouvoir jouer un rôle dans le circuit court à l’échelle des communes notamment avec le marché coopératif que Louise Thiard dessine. L’enjeu est d’arriver à une culture de l’autosuffisance ou du moins une certaine capacité à l’autonomie. Une culture contre celle industrielle du pourrissement des sols. La perméabilité des sols devra être assurée contrairement à celle de l’ancienne déchetterie.

Concept Le Tiers-lieu paysan est un jeu entre pleins et vides avec l’eau comme fil d’ariane. Le site forme un triangle avec en son sein un carré représenté par les bâtiments existant de l’équitation, un cercle qui constitue le corps de ferme et un disque avec comme centre un espace d’outil et de stockage élément structurant des maraîchages et vergers positionner en orbite autour de lui. Le disque et le rond jouent entre pleins et vide. Puisque que le cercle évidé en son centre pour laisser place à une cour, se retrouve au nord du site pour constituer l’espace central du jardin vivant (maraîchages, vergers et animaux) Ces cercles sont concentriques et heurtent l’équitation représentée par un carré. Les ondes sont alors mises en tension par une géométrie qui vient les briser. Le cercle de la ferme est à la fois un élément centripète qui réunit les usagers au centre. Il est aussi centrifuge puisqu’il permet la distribution vers tous les programmes. C’est un cercle traversé. Le cercle est une forme qui rassemble, on pense au globe théâtre, le théâtre de Shakespeare à Londres qui réunit sur des balcons les spectateurs sur la scène centrale. Comme dans le projet de la ferme, l’animation se place au centre pour mettre en scène la vie du tiers-lieu paysan.

TIERS-LIEU PAYSAN FERME ECOLE

JARDIN VIVANT EQUITATION EQUITHERAPIE BOULANGERIE LAITIERE

CAFE ASSOCIATI ANIMATIONS F (école) IVE

CANTINE COLLECT

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SALLES de ATELIERS PARTAGES FABLAB FORMATION ARTISANAT

PETITS COMMERCES CANTINE economie social et solidaire

PLACEDU DUVILLAGE VILLAGE PLACE COLLECTIF FERME COLLECTIF DEDE LALA FERME Le faire ensemble Le faire ensemble » » et«lefaire « faire soi-même et le soi-même » »

LOGEMENTS RECHERCHE / NUMERIQUE entreprise alternative

ATELIERS PARTAGES

Relations sociales interpersonRelations sociales et et interpersonnelles atelier intergénérationnel nelles et et atelier intergénérationnel

ANIMATIONS ASSOCIATIONS

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COOPERATIVE MARCHE

Santé et approches préventives, apprendre, se ressourcer, réfléchir et se nourrir en lien avec la terre

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La ferme est un lieu de recherche pour l’agriculture de demain, une école pour accueillir des personnes en formations que l’ETA propose sur 1 à 3 ans, et pour accueillir les plus petits en période scolaires et extra-scolaire. Des Logements sont donc créés pour les travailleurs qui peuvent être utilisés pour des colonies de vacances ou week-ends découvertes hors périodes de travail pour certains.

Programmation Le tiers lieu s’organise autour de plusieurs entités reliées par un parcours sensible. Ce parcours est organisé autour du « jardin vivant » . C’est un lieu de productions qui s’organise en fonction des besoins plus on est proche de la ferme plus la maintenance demande de soins plus elle se trouve proche du bâti, les maraîchers, vergers, et animaux s’organisent du quotidien, intensif, au régulier hebdomadaire, en passant par le semi-cultivé, saisonnier pour finir au sauvage.

L’équitation existante qui servira aussi de centre d’équithérapie, en relation avec les associations (ARPEI et petits frères des pauvres) annexées au cours d’eau, ainsi que de nombreuse écoles pour permettre la découverte de soi, du monde et du ressourcements avec la nature à travers les animaux.

Le corps de ferme, qui réunit autour d’une cour, accueille de nombreuses personnes extérieur à la ferme, il est important d’être en lien avec l’extérieur, de leur faire comprendre le lien à la terre, à la culture et le vivre-ensemble, l’ouverture du bâtiment tourné vers le jardin vivant et la zone humide permet aussi d’accompagner les axes principaux, cheminement vers les autres programmes. Le volume mis en place unifie les programmes autour d’une place centrale, une directionnalité révélant la vie de la ferme. Les percées et ouvertures dans le bâtiment sont axées de façon à donner l’envie de découvrir le jardin vivant. Le corps de ferme se positionne comme une entrée, elle accueille les visiteurs et la vie de toutes les personnes y travaillant. Le bâtiment de la ferme incite les usagers à traverser la cour jusqu’aux cultures. Son rôle est d’accueillir tout en assurant

la perméabilité du site par ses passages protégés et ses percées visuelles au rez-de-chaussée. Sur les étages, des coursives sont tournées vers l’extérieur et invitent les gens à être en lien avec les éléments naturels. À l’Est le bâtiment fait un étage de moins il permet les entrées de soleil sur les logements. C’est le bâtiment de recherche, où les coursives sont transformées en serres, elles permettent de protéger des rayons du soleil les travailleurs en fin de journée. Les différents programmes sont reliés par une structure légère : le toit et un socle communs, jeux de niveaux entre usages, sol, cultures et cours d’eau. Le rez-de-chaussée sera en pisé ainsi que les refends porteurs. Les étages seront différenciés entre logements en bois et la partie recherche en métal.

RECHERCHE ET ATELIERS

CANTINE CUISINE LIVRAISONS

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Ce jardin est réparti à plusieurs endroits du site et comprend au total 152 hectares de production. La zone humide au sud participe au jardin vivant. C’est le lieu de la phytorémédiation avec un bassin baignable. - Schémas conceptuels, fonctionnels et explicatifs - Plan masse ou axono ou isométrie du projet dans le contexte (éch. 1/200e) - Plan RDC (éch. 1/200e) avec traitement des abords - Coupes significatives de la structure (éch. 1/100e) - Élévations (ech.1/100e) avec leurs héberges - Perspective au sol, obligatoire, thématique au choix

LOGEMENTS

Chaque slide doit contenir : - Titre du projet commun ; - Titre du document ; - Légende(s) ; - Orientation ; échelles graphiques ("barrettes") et cotes - Rappel noms prénoms et autres informations en bas de pages ; - Optionnellement: cadre, fond, animation, frise, logo, etc.

RECHERCHE ET ATELIERS ECOLE

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- Schémas conceptuels, fonctionnels et explicatifs - Plan masse ou axono ou isométrie du projet dans le contexte (éch. 1/200e) - Plan RDC (éch. 1/200e) avec traitement des abords - Coupes significatives de la structure (éch. 1/100e) - Élévations (ech.1/100e) avec leurs héberges - Perspective au sol, obligatoire, thématique au choix Chaque slide doit contenir :

FORMATIONS

CANTINE

ACCUEIL ET VENTES

CUISINE LIVRAISONS

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Références Le Tulou (“bâtiment de terre”) est une forme traditionnelle de résidence communautaire des populations hakka que l’on trouve dans la province du Fujian, dans le Sud de la Chine. Cette référence est intéressante car comme la ferme elle relie de nombreuses habitations tournées en son centre, pour laisser place à une vie de quartier. Tous les logements donnent sur des coursives qui donnent sur l’animation de la cour en cercle. Le choix des matériaux m’intéresse, ce sont des matériaux vernaculaires, il s’agit de la terre pisé et du bois.

J’ai longuement observé les corps de ferme fortifiés, qui partagent tous l’unité des bâtiments autour d’une cour centrale, c’est surtout le lien avec le processus de production qui est intéressant pour ce programme. Les bâtiments de Francis Kere m’ont beaucoup inspiré notamment pour leurs matériaux et l’organisation de la structure. Ainsi qu’un de ses bâtiment ou socle et toit unifient les programmes.

Le jardin vivant prend exemple sur les recherches de Gilles Clément sur le jardin en mouvement.

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Ouverture sur le sujet de diplôme et le semestre prochain.

Le groupe scolaire Miriam Makéba réalisé par TAO architectures est une référence pour la dualité de ses matériaux, qui me serait utile notamment pour le lien entre rez-de-chaussée et la partie recherche.

Conclusion Le Tiers-lieu paysan est une ferme productive, un centre de recherche et une école Organisée autour d’une place centrale intergénérationnelle. D’autres programmes gravitent autour, ils sont reliés par l’eau, la culture et les cheminements qui traversent les espaces ouverts. L’important est que chaque lieu se rattache au lien entre intérieur et extérieur. Cette ferme laboratoire expérimentale s’inscrit dans un circuit dynamique qui participe à la relance du territoire. Ce lieu est tourné sur la régénération à partir de la mémoire et la régénération des sols. C’est un programme de santé et approche préventives, d’apprendre, se ressourcer, réfléchir et se nourrir en lien avec la terre.

Il faut sortir de l’hyper concentration, défaire, sanctuariser ce qu’on a, arrêtez de construire pour construire. Il faut travailler de manière architecturale pour accueillir partout de manière répartie. C’est-à-dire sortir des centralités urbanisées au maximum. Il faut retravailler la métropole, il faut arrêter de construire en centre en augmentant la spéculation. Faut-il sortir des centres pour mieux y revenir ? Car aujourd’hui, le problème est interne, il se traduit notamment par des phénomènes d’exclusion sociale et de ségrégation spatiale, et externes, où ils consistent principalement dans la relégation et la délégitimation brutales des périphéries. C’est penser la décroissance de l’hyper centre pour des centres relatifs. Un seul centre engendre des ruptures d’échelle dans le territoire. Il faut retrouver un plaisir de ne pas être là, Pourquoi cette fascination pour la centralité ? Il faut travailler la décentralisation. Transformer le territoire avec frugalité, le biorégionalisme et le régénératif. Il s’agira de parler de l’architecture pour et par le territoire, de l’architecture du temps pour finir sur la fabrication, transformation et le faire ensemble. VERS UNE ARCHITECTURE HOLISTIQUE L’architecture pour et par le territoire Architecturer, c’est transformer, organiser les mutations de ce qui est déjà là. On ne construit pas à partir de rien. Chaque projet est contextualisé. On ne construit pas juste pour un programme, mais aussi pour une situation, des gens autour : on est forcément en lien avec l’histoire d’un territoire. Il faut créer de la surprise, de l’inattendu, du singulier. C’est valoriser par de nouveaux usages, notre relation aux choses, en articulant les liens entre l’homme et son environnement, entre ville, paysage et géographie. C’est aussi une pensée

de l’architecture par le vide, comment parfois enlever peut être plus fort que rajouter, comment un espace public peut aussi être régulateur de densité. Comment inverser la perception du territoire, un territoire longtemps marqué par des routes structurantes ? C’est aussi le rôle de cette noue. C’est un cheminement qui passe entre ville et nature, un tracé urbain qui organise le territoire en une contre image, c’est la ville côté «jardin», c’est un retournement du regard qui innerve tous les quartiers et communes alentour. C’est l’urbanité qui se ré-ancre en rapport aux milieux naturels au travers du rythme de l’eau et de la marche qui l’accompagne. C’est aussi l’urbanisme de l’eau où le paysage est égal à l’aménagement de l’homme. Le projet, c’est aussi travailler une logique d’ensemble tout en la reconnectant par des parcours à l’échelle du piéton. Ce travail nous interroge sur la ville grise et quelle place donne t’on à la voiture ? La forme architecturale peut donc relier le commun, le vivant, l’humain, les réseaux, la structure d’un paysage singulier. Cette forme, inscrite dans le territoire, ne peut être répétée ailleurs, ou alors celle-ci n’aurait pas de sens. C’est une forme comme géométrie à “n” dimension, l’architecture s’ouvre à d’autres espaces (d’autres formes) : la forme n’est pas que forme, elle n’est pas que formelle, elle intègre différentes dimensions. La forme du projet intègre toutes les formes , des trames, en passant par les cadres, les points de vues, les formes et inflections du paysage, ces ouvertures, les liens entre pleins et vides, ceux de la ville et ceux du bâtiment, toutes les formes que l’on instaure autour des fonctions et de nos fictions. Il y a une systémique de la géométrie dans le projet. La forme est un ensemble de formes. Elle est dissociée en différents plans de valeurs. L’architecture du temps, le «déjà là », c’est comment s’enchevêtre l’avant et l’après. C’est comment l’architecture joue avec 97


le contexte existant, l’histoire et sa futur forme dans le territoire. La nature introduit le temps, un temps au pluriel, dans une notion de cycle, une notion de croissance de la régénération, ou chaque être qui meurt apporte aux autres, à la terre, c’est toute une économie circulaire, le temps des saisons, des années. Comment le vivant peut-il être la première pierre de l’édifice contrairement aux promesses de là surmodernité du biopolitique des fourrures vertes ajoutée à nos balcons sur les perspectives de concours. L’architecture est un objet de transformation, c’est du temps dans l’espace. L’espace, c’est le temps qui se comprime. L’architecture n’est pas un objet fini, mais une mise en relation vivante au monde avec nos pratiques et nos usages. C’est quelque chose qui se fabrique, qui se transforme, qui s’approprie. Habiter ce n’est pas consommer de l’espace et du temps, c’est fabriquer son histoire dans l’histoire et le temps, habiter, c’est créer, c’est le rôle de l’architecture et des architectes. Fabriquer Le travail est œuvre, il est un acte créateur qui crée le créateur et ce qu’il va offrir aux autres, c’est faire, apprendre, fabriquer, transmettre, transformer. Dans transformation il y a forme : une forme à n dimension, les formes de vie, la forme et le temps. Architecturer, c’est transformer. C’est transformer à l’échelle du quartier, de nos communes, de nos régions, car tout territoire fait partie d’un tout, il n’y a pas juste des limites territoriales administratives. «La dimension cachée, c’est celle du territoire de tout être vivant, animal ou humain, de l’espace nécessaire à son équilibre. Chez l’homme, c’est une dimension aussi culturelle : peut-être est-ce moins le surpeuplement qui nous menace que la perte de notre identité.» Il y a d’autres critères que le rendement, la vitesse, la taille ; comme la diversité, le bien-être, le calme, la proximité, la qualité des espaces. J’aimerais prendre le parti 98

d’une éthique de la décroissance pour désurbaniser la terre, d’une biopolitique de la transformation : habiter, ménager (care, prendre soin), coopérer, entraider, autogérer. Une transformation résiliente et régénérative. La notion du faire est intimement liée aux matériaux eux-mêmes liés au territoire et à la fabrication. Vers une architecture holistique, symbiotique, régénérative. Vers une architecture de transition, de transformation. Cette architecture, ancrée par et pour le territoire qui utilise le “déjà là” pour se construire, est une architecture du temps. Une architecture du mouvement à travers temps et espaces. Une architecture de cycle, qui relie les communautés et transforme les manières d’être et de faire ensemble. C’est une architecture écologique qui permet à tout le monde de vivre, de cohabiter. CONSTRUIRE DES BÂTIMENTS OU DES LIEUX ?


BIBLIOGRAPHIE LIVRE

GAUTREAU Christelle, Et si plus que l’habitation, les architectes devaient concevoir la cohabitation ?

KEPEL Gilles, Banlieue de la République, GISLOU NICOLAS, Ville fertile nature urbaine Gallimard, Paris, 2012 LEGER Jean-Michel, Densifier/Dédensifier : Penser les campagnes urbaines, Parenthèse, 2018

GRISOT Sylvain, Et si on construisait une ville frugale, pour tous et résiliente ?

OCKRENT Christine, Les Grands Travaux du siècle, Sélection du Reader’s Digest, Paris, 1999

PRESENTATIONS :

SAFOU Jean-Paul, Politique de la ville et paysage urbain : l’expérience de Montfermeil, Edilivre, Paris 2019 SOULIER Nicolas, Reconquérir les rues, Ulmer, Paris 2012

ARTICLES ARAGAU Claire et TOUBLANC Monique, La lisière : un outil de la fabrique agriurbaine, 2020 AURCA, Fiche franges urbaines et rurales, 2015 CEREMA ILE DE France, L’infiltration des eaux pluviales et son impact sur la ressource en eau souterraine, 2017

SMBS, Présentation méthodologie inventaire zones humides et bocage, 2014

AUDIOGRAPHIE Balades créatives de l’atelier Médicis Programme B, Hors série, Campagnes urbaines

SITOGRAPHIE : https://www.ateliergrandparis.fr/ http://www.fao.org/tempref/FI/CDrom/ FAO_Training/FAO_Training/General/ x6708f/x6708f07.htm

IAU, Redécouvrir la nature en ville, 2015

CONFÉRENCES AUFFRET Pierre-Marie , Et si une nouvelle appropriation des RDC permettait de concevoir des projets multifonctionnels ? CHERVET Iris, Et si, entre ville et nature, les espaces de proximité pouvaient se relier au grand paysage ? 100

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Lexique Définitions Mixité sociale : La mixité sociale désigne la présence simultanée ou la cohabitation, en un même lieu, de personnes appartenant à des catégories socioprofessionnelles, à des cultures, à des nationalités, à des tranches d’âge différentes. Consiste en un brassage de populations d’âge, de culture et de classe sociale différentes Dans certains cas (cité hlm) peut provoquer nouvelles limites plus que mélange Futur ? —> prise de conscience des problèmes du XXe siècle, nouvelles générations plus ouvertes d’esprit et plus enclin à s’ouvrir à des personnes différentes (réseaux sociaux / internet / étrangers en France en augmentation et français dans d’autres pays(erasmus obligatoire dans certaines écoles)) Associations et collectivités font des événements pour faire de la mixité sociale (atelier Médicis)

Croissance spatiale des villes sous l’effet d’un accroissement démographique et/ ou de l’implantation de nouvelles activités économiques Étalement des zones urbaines sur les zones rurales, déplacement de la limite et traitement plus ou moins poreux de celle-ci (en général pavillon ou logements suivent le tracé des champs et se développent de manière concentrique autour de la vile) Futur ? —> envie générale de ralentir voir stopper cet étalement, mise en place de nouvelles normes, objectif d’épaissir la lisière avec le monde rural (écotone), travail de densification peut stopper l’avancé du front PLU : U=Urbanisé, A=agricole, N=naturel

Urbain : Relatif à la ville Sol imperméable, densité humaine/bâti, contraste avec rural Futur ? —> recherche d’ouverture à la nature (villes fertiles), voué à se développer sur luimême, car place pour s’étaler réduite Pavillonnaire : Bâti de pavillons, de petites maisons implantées dans un jardin, dans un parc. Terme généralement employé pour qualifier un quartier, une zone ou un lotissement formé de petits bâtiments isolés Type de quartier développé principalement au début du XXe siècle, suit le tracé géométrique (souvent quadrillage), redondance, habitat individuel mais ps vraiment adapté à tous Futur ? —> habitat modifiables selon les habitants et usages souhaités (co-living), entretien possible par habitants d’une manière plus simple pour éviter dégradation (idem pour rue?), émergence des habitats collectifs ? Étalement urbain : 102

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