INFORMATIONS GÉNÉRALES LE MULTIPARTISME ET LA MONTEE DE L’ISLAMISME
SUR L’ALGÉRIE
cipées: Abdelaziz Bouteflika, né en 1935, ancien de la guerre d’indépendance et Ministre des affaires étrangères de Boumedienne de 1965 à 1980, l’emporte, après le
L’islamisme politique sort de la clandestinité et emporte, à
retrait spectaculaire des six autres candidats. Le 5 juillet, le
travers le Front islamique du Salut (FIS) 54% des com-
Président Bouteflika, à l’occasion de la fête nationale, fait
munes. Fort de son succès, le FIS appelle à une grève insu-
bénéficier d’une grâce présidentielle quelques milliers d’is-
rrectionnelle qui échoue. Ses chefs sont arrêtés en juin
lamistes non impliqués dans les crimes de sang. Le 16 sep-
1991, alors que le deuxième tour des législatives
tembre, une loi sur « la concorde civile » du Président
(décembre 1991) qui allait donner la majorité absolue au
Bouteflika est adoptée à une majorité de 98,63%
FIS est interrompue; le président Chadli démissionne. Pour
(85,06% de votants) après avoir été votée par les députés
gérer la crise politique, un Haut Comité d’État (HCE) est
et les sénateurs en juillet. La loi prévoit d’amnistier tous
créé, sa présidence est confiée à une figure historique
les militants islamistes qui déposent les armes avant le 13
Mohamed Boudiaf, 72 ans, en exil au Maroc depuis 1966.
janvier 2000 et qui n’ont pas commis de crimes de sang,
Il sera assassiné 6 mois plus tard (juin 1992).
viols, incendies ou dépôts de bombes dans les lieux publics.
Le pays est plongé dans le chaos et placé sous la furie terroriste islamiste qui fera 100.000 morts en moins de dix
Vers une économie de marché
ans (civils, forces de l’ordre, islamistes armés). Des milliers d’Algériens ont fuit le pays qui accuse une véritable
Fin Janvier 2000, Bouteflika annonce de grandes réformes
déroute économique. L’Algérie est contrainte à des
et une vague de libéralisation dans tous les secteurs, y
réformes économiques sous l’impulsion d’un plan d’ajus-
compris dans les hydrocarbures, longtemps considérés
tement structurel recommandé par le FMI: libéralisation
comme une souveraineté nationale.
du commerce, privatisations, dévaluation, arrêt des sub-
Les impératifs d’insérer l’Algérie dans l’économie mon-
ventions à la consommation pour obtenir un allégement
diale mènent, en 2002 au paraphe de l’accord d’associa-
financier.
tion avec l’Union Européenne et à la reprise des discus-
À la fin de l’année 1995, le Président Liamine Zéroual
sions en vue de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC.
(Général de l’ANP, en retraite) estime contrôler suffisamment la situation pour pouvoir organiser une élection présidentielle qui le fera réélire. En 1996, une nouvelle Constitution est votée interdisant l’utilisation de la religion à des fins politiques, renforçant les pouvoirs présidentiels et introduisant le bicaméralisme. L’année suivante, les élections législatives et locales sont organisées donnant la majorité relative au RND (parti soutenant le président Zeroual). L’AIS (branche armée du FIS) déclare sommet. En octobre 1998, Zeroual annonce son intention d’écourter son mandat et d’organiser des présidentielles anti-
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une trêve unilatérale, sur fond de malaise politique au
S.E Abdelaziz Bouteflika