Texte Giulianelli

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PAR-DELÀ BÉATRICE : LE DIALOGUE DE CLAUDIO GIULIANELLI

Du 31-05 au 25-06-17 l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35 à 1050 Bruxelles) a mis à l’honneur l’œuvre du peintre italien, Monsieur CLAUDIO GIULIANELLI, par une exposition intitulée DIALOGUE AVEC LA NATURE. La caractéristique majeure concernant l’œuvre de cet artiste est, sans conteste, l’atmosphère théâtrale qu’elle exhale. À cette noble théâtralité, s’ajoute la poésie de la Renaissance, particulièrement dans la vision dantesque de la Nature, exprimée par la Femme, la BÉATRICE sublimée, embellie, symbolisée dans le Tout cosmique. Plastiquement exprimée, cette vision se concrétise sur la toile par le personnage féminin, à l’avant-plan, derrière lequel ressort un paysage champêtre, montagneux, lacustre ou maritime. Ce paysage, tout de brumes entouré, met la Femme en exergue, dans une Toscane mythifiée. La Renaissance est présente, tant dans le costume du personnage que dans sa façon de poser. Jamais il ne pose de face mais toujours de trois-quarts ou de profil. Elle est campée à l’intérieur d’un arc dont nous ne voyons que l’arcade avec les colonnes portantes. Concernant le cadrage, une constante régit la présentation du portrait, tant masculin que féminin, à savoir que bien souvent, le personnage n’est pas représenté en entier. Celui-ci est compris dans un cadre (une focale, s’il s’était agi de photographie – un « plan américain », s’il s’était agi de cinéma) extrêmement serré, le montrant à partir de sa taille. La mise en exergue du personnage, en l’occurrence de la Femme, s’exprime par le fait qu’elle occupe, même campée dans un coin, la majorité de l’espace, à l’avant-plan. Elle est cadrée de telle façon qu’à partir de la taille, celle-ci « monte » en flèche (typique de l’esthétique de la Renaissance) jusqu’à donner le sentiment d’atteindre le sommet de l’arcade (sous laquelle elle est enserrée) qu’un ciel aux teintes surréalistes empêche de rejoindre. Ajoutons à cela que son regard est constamment adressé au visiteur dans un sourire légèrement changeant, selon les œuvres. Juste derrière elle, le paysage est délimité par une ligne d’horizon très basse (également typique de l’esthétique de la Renaissance). La lecture que nous impose l’œuvre de cet artiste est essentiellement philosophie et symbolique. Chose, une fois encore, e appartenant à la pensée du 16 siècle où philosophie (naissance de la pensée moderne) et symbolique (consistance du courant religieux) s’alternaient dans les méandres de la pensée politique. Une suite d’allégories de la Renaissance apparaît dans chaque œuvre que le regard approche. Un premier élément, musical celui-là, s’invitant sous la forme de la flûte (que l’on retrouve dans tout le parcours de l’artiste comme une signature), représente la présence de la danse. La conception de la flûte, à la Renaissance, est complexe dans son interprétation car, à l’instar de la bulle de savon (dont nous parlerons plus loin), elle représente la fragilité de l’existence ainsi que l’illusion destinée à s’évanouir. D’ailleurs, une des images évocatrices de l’esprit, à la Renaissance, est celle montrant un cylindre (une flûte ?) scintillant. LE RÊVE (60 x 60 cm - acrylique et huile sur toile - 2017)


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