Bruxelles Culture juillet 2021

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BRUXELLES CULTURE 5 juillet 2021 Brussels Diffusion asbl Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com

RENCONTRE : NADINE MONFILS


RENCONTRE : NADINE MONFILS Nadine Monfils est née à Etterbeek en 1953 et excelle dans tous genres. Son éclectisme la pousse à pratiquer l’art du roman, la poésie, le scénario de bandes dessinées, le théâtre et, même, le cinéma comme réalisatrice. Elle s’est également produite sur les planches en tant que comédienne et a tenu une galerie à Bruxelles. Thomas Owen a écrit d'elle dans une postface : « Elle est pareille à ses héroïnes. Elle demeure maîtresse de la situation. Quand on l'interpelle, elle se retourne, se penche en avant, trousse son jupon, montre son derrière et s'envole par-dessus les toits. » Rencontre. Qui êtes-vous Nadine Monfils ? On dit que je suis un lutin, un ovni … Je me définirais comme une enfant espiègle et romantique. Un garçon manqué aussi ! Durant de longues années, vous avez été prof de morale. Quels souvenirs gardez-vous de l’enseignement ? J’ai détesté ça ! Pourtant, j’aime transmettre, j’aime les jeunes mais pas l’école, ni les contraintes, ni les programmes obsolètes. Pour moi, un bon enseignant est celui qui aide ses élèves à trouver et cultiver leurs singularités et, fatalement, leur apprend à ne pas bêler avec les moutons, ni à rester dans les rangs. Ce n’est pas vu d’un bon œil ! En écrivant, je continue à transmettre des choses, mais on me fiche la paix. Et ceux qui m’ennuient, je les zappe ! D’où vous vient le goût pour l’écriture ? Je ne sais pas. Ça a poussé tout seul depuis que je suis petite. Je n’ai pas beaucoup grandi. J’ai toujours aimé lire, en commençant par les livres illustrés de mon enfance qui sont mes plus grands trésors. A quel moment avez-vous décidé d’envoyer votre premier manuscrit à un éditeur J’avais vingt ans et j’avais écrit « Contes pour petites filles perverses ». Mon père possédait plusieurs ouvrages des éditions Marabout dans sa bibliothèque (« J’élève mon chien », « Je jardine », etc.) et je leur ai envoyé ce truc de ma plume. Par chance, mon manuscrit a atterri sur le bureau d’un jeune qui bossait là et qui voulait monter une maison d’édition avec son copain. Ce jeune, c’était Pierre Maury, devenu journaliste au Soir et qui a créé avec Christian Lutz les éditions « Le cri » à Bruxelles. Ils ont démarré leur boite avec mes contes. Elle a duré plus de trente-cinq ans ! Entretemps, j’ai rencontré la peintre Léonor Fini, très célèbre à l’époque, qui a eu un tel coup de cœur qu’elle a fait des illustrations pour mon manuscrit et me les a offertes. Que raconte ce premier livre ? Des histoires de femmes-enfants, un peu Lolitas, qui font les quatre cents coups, sont amoureuses d’hommes qui ont l’âge de leur père, attendent les petits vieux sur les bancs en face de l’école … pour les trousser ou en faire des brochettes. Des choses qu’on ne pourrait plus écrire à notre époque puritaine où on nous rogne insidieusement les ailes. A peu près à la même période, vous avez débuté sur scène comme comédienne. Quel bonheur y a-t-il d’interpréter un rôle devant des centaines de spectateurs ? J’ai surtout fait du théâtre pour entrer dans le ventre des mots, des dialogues et apprendre à rédiger des pièces. Je ne crois qu’à l’apprentissage sur le terrain. Je ne crois pas aux écoles pour les artistes. D’ailleurs très peu percent une fois qu’ils sortent avec un diplôme. Artiste


ça ne s’apprend pas. On l’est ou on ne l’est pas. Les plus grands sont souvent autodidactes. Vous avez imaginé plusieurs personnages récurrents, qui sont devenus des séries. De quelle manière définissez-vous le commissaire Léon, Mémé Cornemuse et Elvis Cadillac ? Lequel vous ressemble le plus ? Tous mes personnages me ressemblent. Nous sommes faits de plusieurs facettes. Le commissaire Léon qui tricote en cachette des paletots pour son chien, c’est moi. Je tricote des trucs informes et je suis gaga de mon chien qui, d’ailleurs, s’appelle Léon. Mémé Cornemuse, c’est aussi moi. Elle dit tout ce qui ne se dit pas, elle ouvre sa gueule et fait plein de conneries. Elle symbolise la liberté. Je l’adore, cette vieille bique ! Et Elvis Cadillac, c’est un peu de ma Belgique colorée, kitch. Je possède une énorme tendresse pour ce genre de personnages barrés. Quand on écrit, on est aussi bien les gentils que les méchants. Il faut avoir de l’empathie pour être inspiré. On vous sent attirée par le polar. Selon vous, qu’est-ce que ce genre possède de fédérateur ? A une époque, celle de la Série Noire dont j’ai eu la chance de faire partie, le polar était un terrain de jeu et de réflexion. C’était la liberté ! On formait une famille de potes, on picolait et on rigolait bien. Aujourd’hui, ce sont souvent des histoires qui ne laissent malheureusement pas de traces. Et les auteurs sont là pour vendre et non plus pour déconner ! Mais il y a toujours de très bons auteurs comme Jacques Expert, Michel Bussi … et ce bon vieux Simenon, indémodable et qui ne nous déçoit jamais. Tout comme Frédéric Dard ! Vous avez été critique littéraire. Quel bénéfice un auteur tire-t-elle de cet exercice qui consiste à analyser la production de ses consœurs et confrères ? Un jour Amélie Nothomb m’a dit : « Nadine, les écrivains ne devraient jamais critiquer les romans des autres… » Et elle avait raison. Je n’aime pas ça du tout et, quand on me demande mon avis, je refuse. A l’époque, j’étais journaliste pour gagner ma vie. Amélie n’en avait pas besoin. Plus facile de tenir ce discours dans ces circonstances … J’avais un fils à nourrir, elle n’a pas d’enfant ! Et je n’avais pas non plus le choix de faire autre chose. Mais Amélie avait quand même raison ! Selon vous, un bon livre c’est … Une histoire qui vous tient en haleine, des chapitres courts qui se terminent au bord du précipice, de l’humour, de la poésie … Un récit qui vous embarque dans un fabuleux voyage et laisse des traces de pas dans la neige. Où on s’amuse, on se passionne et on apprend en même temps sans s’en rendre compte. Un bon livre, on le garde toute sa vie. Il y en a peu ! A quel instant, un texte est-il prêt pour être livré au public ? Quand l’éditeur est content. Y a-t-il certaines choses que vous referiez ou non ? René Magritte ne regardait jamais en arrière, ni en avant. Il ne se souciait que du moment présent. C’est un peu ma philosophie. Il est inutile d’avoir des regrets. Chaque pas, même si on rate une marche, est utile à notre progression. La vie que j’ai aujourd’hui me plaît beaucoup. Sans mes « faux-pas », elle ne serait ce qu’elle est. Je n’ai donc aucun regret. Quel bonheur y a-t-il à écrire des polars atypiques ? La liberté et la singularité qui font qu’on ne ressemble à personne. En 2000, on vous a retrouvée derrière la caméra pour diriger Michel Blanc, Josiane Balasko, Didier bourdon, Annie Cordy, Dominique Lavanant, Rufus, Bouli Lanners, Andréa Ferreol, et bien d’autres à l’occasion de votre seul film comme réalisatrice, hormis un court-métrage : « Madame Edouard ». Comment s’est déroulée cette aventure peu banale ?


Fabuleuse aventure ! J’ai adoré faire ça. Quatre ans de ma vie ! J’ai fait le film que j’avais envie de faire, ce qui est déjà pas si mal. Et aujourd’hui, il me plaît toujours. Les acteurs l’ont beaucoup aimé. Ce qui est plutôt rare, car la plupart détestent se voir à l’écran. Nous sommes d’ailleurs restés amis. Par contre, les rapports à la production ont été beaucoup moins marrant. Surtout lorsqu’on a affaire à des gens incompétents qui pensent avoir la science infuse. Le monde de l’art et de l’argent ne seront jamais compatibles et, malheureusement, l’un ne peut pas exister sans l’autre. Et inversement ! Où ont été tournées les séquences de ce long métrage ? Au Luxembourg et à Bruxelles. On y reconnaît, notamment, des adresses dans les Marolles et à Saint Gilles. Comment passe-t-on de romancière à metteur en scène, de surcroit pour une production défendue par l’élite du cinéma français ? J’ai toujours adoré le cinéma. Je suis une grande cinéphile, surtout de réalisateurs qui créent un vrai univers comme Jean Pierre Jeunet - qui m’a toujours guidée et c’est un peu grâce à lui que j’ai eu les couilles (on peut encore dire ça ?) de faire mon film. Pedro Almodovar, David Lynch, Terry Gillian, Federico Fellini, Bertrand Tavernier et Alfred Hitchcock s’ajoutent à la liste de mes préférences. Durant quelques années, j’ai travaillé avec le réalisateur polonais Walérian Borowczyk (« Les contes immoraux », « Blanche », « La bête », …) et j’ai beaucoup appris avec lui. Au cinéma, je vois les images. Donc, ça s’est fait tout naturellement, mais pas sans combat car, en France c’est mal vu qu’un écrivain puisse aussi être auteur de pièces de théâtre, faire des bédés, du cinéma, dessiner… Or pour moi, il s’agit de toutes des branches d’un même arbre. Geordy, mon plus jeune fils, est devenu réalisateur. Ses courts métrages ont remporté des tas de prix. Je suis très fière de lui. Aussi de mon fils aîné qui joue dans mon film, le rôle du gardien du cimetière qui fait pousser des légumes sur les tombes. Il est une des raisons pour lesquelles j’adore mon film. Aujourd’hui, seriez-vous tentée de renouveler l’expérience ? Parfois je me demande si j’aurais encore l’envie de me battre contre des moulins (les producteurs), mais j’adorerais. J’aurais pourtant plutôt tendance à lâcher le bébé entre des mains qui comprennent sa singularité, habituées à être confronté aux trucs chiants de la production. Votre dernier livre vient de sortir chez Mijade. Il s’intitule « Le doux murmure du tueur ». De quel sujet traite-t-il et pourquoi faudrait-il se le procurer ? Jack, un ado de quinze ans est amoureux de Nina, qui lui préfère un mystérieux inconnu. Lorsque sa vieille voisine un peu sorcière lui offre un livre qui a le pouvoir de révéler le futur, Jack a une vision de Nina étranglée par le ruban rouge de sa robe … Ce roman est autant pour ados que pour adultes. Malgré le fait que vous résidez en France, quelles sont vos attaches par rapport à la Belgique ? Je garde des liens profonds avec le pays de toute une partie de mon existence. Je reste très belge et je n’ai jamais voulu prendre la double nationalité, étant mariée à un Français. Mes chanteurs préférés sont belges (Jacques Brel, Arno, Saule), mes films préférés sont ceux de Benoît Mariage, Joachim Lafosse, Stijn Coninx, mes peintres préférés restent René Magritte et Léon Spilliaert. Quant à mes plats de prédilection ils se nomment croquettes de crevettes, boulettes sauce tomate-frites … avec une bonne Orval évidemment ! Retrouvez Nadine Monfils sur www.wikipedia.org Propos recueillis par Daniel Bastié


EXPOSITION : ESPACE ART GALLERY EN EXTRA-MUROS ! Espace Art Gallery (situé derrière la place de Brouckère) prend des vacances. Et pas seulement le patron ! Il embarque une série d’œuvres dans ses bagages et part les exposer dans le Namurois pour répondre à l’invitation de la Galerie Art’Pero. Une sélection de travaux que les amateurs ont pu découvrir en janvier dernier dans ses salons et qui maintenant prennent le large. Des originaux laissés en dépôt par les artistes et destinés justement à être ressortis en cas d’opportunité telle que celle-ci. Il est donc concevable de parler de cet accrochage et de le détailler en soulignant qu’il s’agit d’un raccourci d’une partie de ce qui a été présenté durant les années passées. Soit une trentaine de créations issues d’ateliers répartis dans une dizaine de pays, dont la Roumanie, l’Equateur, l’Espagne, la France, la Corée du Sud, la Tchéquie, l’Ukraine, le Venezuela, les Pays-Bas et bien sûr la Belgique. Une brochette de plasticiens poussés par un besoin d’expression et de tutoiement, jamais en perte de vitesse et dont la démarche mérite qu’on s’y intéresse. En cette période où les mesures sanitaires se relâchent avec l’été et les activités en extérieur, il importe de leur accorder la place qu’ils méritent et de les encourager dans leur discipline respective, tout en sachant que la ou les œuvres présentes à Namur ne sont qu’un échantillon de leur production, même si elle(s) reflète(nt) leur tempérament. Se juxtaposent donc des toiles nourries de couleur et d’autres épurées, les contrastes marqués de paysages nimbés de lumière et des compositions abstraites. Par ordre alphabétique, voilà la liste des participants : Mihai Bara, Marie Céline Bondue, Ludovic Broquart, Chanon, Ju Chou, Alexandra De Grave, Emmanuel Delahaye, Jerry Delfosse, Robert Denis, Dielle, Nadine Genesse, Edwin Ijpeij, Christian Kubala, Jiri Maska, Alvaro Mejïas, Igor Misyats, Gyslaine Pachet Micheneau, Céline Pinon, Cristian Sainz Marin, Pierre Staquet, Aimé Venel, Skaii de Vega et Nicolas Wauters. Un événement à voir à Art’Pero du 18 juillet au 8 août 2021. Voyez plus de détails sur le site www.espaceartgallery.eu Rue Haute, 12 à 5332 Crupet Daniel Bastié


EXPOSITION : ABSTRACTION CONCRÈTE À LA PAPPILIA Vous ne rêvez pas : cet oxymore qui mêle l’inconciliable traduit bien les œuvres de Jean-Marie Bertrand et de Walid Glaied, les galeristes fondateurs de la Pappilia. Et le rêve, il y en a plein dans leurs toiles qu’ils exposent jusqu’au 24 juillet, à deux pas de la place Flagey. Les figures abstraites inspirées de Kandinsky, Miro, Motherwell, Rothko, Pollock et Le Corbusier, prennent forme devant nous. Sous les angles, sous les courbes, sous les paraphes, sous les envolées et les nombres, nos deux artistes se livrent complètement. Ils se dévoilent sous l’abstrait de leurs toiles. L’abstraction devient concrète avec eux. Comme dans un rêve... Dans Portail, un visage naît du brouillard autour duquel tourne la constellation des étoiles. « Tout cela n’est pas exprimable, commente Walid. Je ne peux pas dire ce que j’ai ressenti à ce moment-là. La peinture visualise cette sensation. Elle met des accents sur ma vision. C’est la mémoire d’un geste, d’une sensation, d’une impression. Elle dit ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu ou senti dans un rêve un peu abstrait. Parfois, on fait des rêves familiers. C’est comme si on les avait déjà vécus ou qu’on allait les vivre dans la réalité. Parfois, dans nos rêves, on vit ce mode réel-irréel. Je rêve des choses que je veux vivre. Mais avec le sentiment en même temps que je l’ai déjà vécu. C’est très bizarre en effet. » Le tableau donne l’impression d’un tourbillon. Utilisant la projection des couleurs au sol, Walid fait tourner la toile sur elle-même pour changer sa vision de l’espace. On a l’impression d’un mouvement qui emporte l’abstraction. Un mouvement presque musical, comme celui qu’il vient d’interpréter au piano devant lequel il pose avec son ami et collègue Jean-Marie. Les couleurs rouge, jaune et noire rappellent en effet la partition qu’il exécutait de mémoire. « C’est comme si le souvenir me revenait de très loin pour me hanter. Il me réveille la nuit. Il me poursuit, et c’est lui que je fixe sur la toile à l’aide de ma palette. » Walid préfère le mot anglais, plus usuel, de palette knife pour désigner sa technique. Il peint dans la veine post-expressionniste, avec un couteau à palette. C’est un outil émoussé utilisé pour mélanger ou appliquer de la peinture, avec une lame en acier flexible. Walid l’emploie pour peindre ses toiles avec l’acrylique, sa peinture préférée faite de latex et de pigments. Il pratique aussi l’action painting, la peinture gestuelle, avec la projection des couleurs sur la toile posée au sol. A ces mouvements sidéraux, qui tournent sur eux-mêmes dans un brassage perpétuel, Walid mêle son visage qui devient le centre de sa rêverie. Il avoue être emporté par le rêve qui fut la part essentielle du surréalisme. Son tableau, comme il dit, est un portail ouvert sur l’univers : « Je vois dans cette peinture mon visage. On devine les yeux, le nez. C’est comme si j’étais emporté dans le mouvement des galaxies. Dans mon rêve, je vois le mouvement des étoiles, la courbe des nébuleuses. Le microcosme est dans le macrocosme. Je laisse la porte ouverte sur l’interprétation. C’est un portail sur le monde... » Deux et deux font quatre Jean-Marie Bertrand a opté, lui, pour l’abstraction géométrique. Pour les formes qui s’enchevêtrent,


mêlant le carré, le cercle, l’angle et la courbe. « Quand on peint une rue, on se laisse emporter par elle. Elle devient votre sujet. Vous tentez de la peindre dans le détail. Et vous vous effacez. Dans l’abstraction, vous êtes le sujet. Tout vient de vous. Vous vous livrez complètement. Le peintre qui pratique l’art abstrait fait une analyse de lui-même. Il sonde le fond de son âme. Il accouche de lui-même. C’est comme Socrate qui disait : Gnôthi seauton, connais-toi toi-même. C’est devenu la devise de la franc-maçonnerie. » Jean-Marie Bertrand s’interroge toujours sur le sens de l’abstraction : « Quand vous dites deux et deux font quatre, c’est une abstraction. Vous ne pouvez pas voir le concept. Pour le voir, il faut y ajouter du concret : si vous ajoutez les vaches au nombre quatre, vous les voyez, vous les comptez, vous les touchez. Pour percevoir l’abstrait, il faut le matérialiser. » Ses tableaux sont l’interprétation de ce qui n’existe pas. La peinture abstraite fait dire les choses par des concepts qui n’ont rien à voir avec la réalité. Ces choses en disent beaucoup plus que la peinture d’un paysage. Dans Homage to Kandinsky, il s’est inspiré du peintre expressionniste des années 1910, mis à l’index par les nazis. « Il appelait ses tableaux des paysages. Etrange de les appeler ainsi. Il y voyait des paysages oniriques qui étaient ses rêves à la manière de ceux de Walid. C’est la symbiose de notre exposition. » Il y a intégré plusieurs plans : « Oui, en effet. Kandinsky parlait beaucoup des univers parallèles avant qu’on ait découvert la possibilité d’autres univers précédant le big bang. Il en parlait avec une sorte de prescience. C’était un génie. C’est un chanoine de Louvain qui a parlé le premier du big bang en 1927. Longtemps après Kandinsky. Le big bang est une onomatopée américaine. Kandinsky a parlé d’un univers extérieur à notre monde, dans lequel vivraient des gens tout à fait différents de nous. C’est cela qu’il a voulu montrer dans le tableau qui m’a inspiré. » La technique du papier collé qu’on trouve pour la première fois chez Braque (Collage, 1911) est présente aussi dans de nombreuses œuvres de Jean-Marie Bertrand. Des bouts de phrases, des mots, des morceaux d’articles apparaissent dans ses toiles. Et aussi le nombre 202 dans Etude 202, qui est comme sa nouvelle signature. Laura Vitale, qui a déjà exposé deux fois à la Pappilia, nous en donne la clé : « Chaque couleur est une énergie. Chaque lettre, chaque nombre porte sa propre énergie. Il y a un rapport entre la théâtralité et le nombre 202. C’est l’association aux autres et à soi-même. Ce sont nos deux polarités : la polarité gauche et la polarité droite, l’hémisphère gauche et l’hémisphère droit. C’est ce qu’exprime 202 : deux et deux font quatre. Quatre est le signe de la matière créée à l’intérieur du nombre. Le 0 est la concrétion cosmique des énergies qu’on retrouve dans la fleur. » Avec ce nombre, on est à l’intérieur du tableau. On est avec Jean-Marie qui se met en scène dans l’abstrait. Dans Etude 138, on retrouve Picasso et Braque qui ont inventé le cubisme. « L’origine du cubisme fut une soûlerie entre eux. Ils étaient ivres-morts à Montmartre. L’un a demandé à l’autre de prouver qu’il savait mieux faire avec des carrés, des rectangles, des angles droits, etc. Le Corbusier a repris cette


idée pour l’urbanisme. Il était du reste peintre et poète lui-même. Le célèbre poème de L’Angle droit donnera naissance à un tableau de Picasso. » Picasso et Braque ont rivalisé avec les formes cubiques. C’est ainsi qu’est né le cubisme : cube, sphère, cône et cylindre étant l’essence de la vie. La perception des objets ne se fait pas en une fois, mais bien en en faisant le tour et en représentant successivement les diverses perceptions que l’on a d’eux, donc le profil et la face. On retrouve cette perception dissociée de la réalité dans les toiles de Jean-Marie Bertrand. Raturées d’un paraphe, elles donnent l’impression d’un enchevêtrement de plans où les formes se superposent, le cercle se mariant au linéaire dans une tension palpable La couleur scinde le tableau en le faisant exploser. Etude 138 montre une géométrie variable qui s’agglutine autour d’une échelle : le mouvement est celui d’un corps décomposé qui semble traverser la toile. Et dans cette silhouette, on croit reconnaître le peintre lui-même marchant de son pas dodelinant. Comme s’il avait lui-même dissocié son propre mouvement en le portant à la toile. Quant à l’échelle au centre de la composition, elle monte vers le ciel ou, comme conclut Jean-Marie avec un grand sourire, « elle descend vers l’enfer après l’amour ». Plus d’informations sur www.pappilia.be. Galerie d’art Pappilia, rue de la Brasserie, 71 à 1050 Ixelles jusqu’au 24 juillet. Michel Lequeux

EXPOSITION : TREES FOR MEMORIES Les arbres racontent notre histoire. Ils en gardent du moins la mémoire dans leurs entrailles, sous l’écorce où les balles les ont atteints. La Fondation Boghossian accueille 31 artistes de réputation internationale qui exposent leurs œuvres. Chacune est un plaidoyer pour la paix dans le monde un siècle après la fin de la Première Guerre mondiale qui est ici évoquée. Ces œuvres ont pour origine un bloc de chêne carré de 30 cm de côté. Le bois, issu du front alsacien où les combats firent rage, porte encore en lui les stigmates de la guerre. Par les blessures qui leur furent infligées, les fragments de projectile en métal encore incrustés sous l’écorce ainsi que par le noircissement de leur surface, ces blocs de bois sont les reliques de la guerre. Ils nous disent, si nous les écoutons, si nous les regardons : Plus jamais cela ! Trees for Memories rassemble à la Villa Empain des artistes qui insufflent une voix au bois, afin que les arbres puissent raconter leur histoire qui est la nôtre. Ils représentent, ces artistes, les 31 pays qui se sont affrontés durant quatre ans en 14-18 : le bloc de l’Entente contre celui des Empires centraux d’Europe et d’Asie (Allemagne, Autriche-Hongrie et les Otto-


mans). Au total, la guerre a coûté 9 millions de morts et plus de vingt millions de blessés. Un horrible bilan en pertes humaines dont témoignent ces blocs qui furent débités et partagés entre les 31 artistes. « Les arbres ont été les témoins silencieux de la Première Guerre mondiale, explique Mattijs Visser, le commissaire de cette exposition collective. S’ils pouvaient prendre la parole, ils nous raconteraient une histoire faite de souffrances indicibles. Certains ont été touchés par des armes d’artillerie, d’autres par des grenades ou par des balles de fusil. Tous ont assisté aux mêmes horreurs. Pendant un siècle, les traces de ces événements sont restées cachées sous leur écorce. » Aujourd’hui, on découvre les blessures indélébiles sous le scalpel des artistes. Jana Sterbak nous montre la grenade d’assaut prise sous une souche (Canada). Huang Yong Ping, artiste chinois récemment décédé à Paris, a incrusté des yeux d’oiseau dans le bois à la place des trous d’impact laissés par les balles : ils nous épient pour voir si nous recommencerions la même horreur. Günther Uecker a parsemé son bloc de clous tordus pour évoquer les destructions de la guerre (Allemagne). Fiona Hall y a mis la sciure des tranchées, les ongles déchirés, le fil de fer barbelé du no man’s land pour nous dire qu’avec la sève contenue elle aussi dans la sculpture, la vie pourrait reprendre son cours à la place des images de la mort (Australie). Jana Želibská a sculpté un corps déchiqueté par un oiseau de proie sous un crâne qui ricane, symbole de toutes les agonies de la guerre (République tchèque). Plus loin encore, un bloc enchaîné de Sándor Pinczehelyi (Hongrie) nous crie « plus jamais cela ! ». Ce n’est qu’un aperçu des 31 sculptures que vous pourrez voir en visitant l’exposition Trees for Memories. Elles se dressent devant nous à la mémoire des guerres pour que celles-ci n’aient plus jamais lieu. Imaginées d’après une idée maîtresse de Volker-Johannes Trieb, ces œuvres ont été présentées une première fois au Varusschlacht Museum de Kalkriese et au Bundestag de Berlin en 2018. L’exposition se tiendra également au Parlement européen de Bruxelles en novembre 2021, avant d’être présentée en 2022 à l’ONU (New York). Elle est visible actuellement au Project Space de la Villa Empain du 4 juin au 24 octobre 2021. Adresse : avenue Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles. Plus d’informations sur www.boghossianfoundation.be. Michel Lequeux


POLÉMIQUE À PROPOS DU MUSÉE DU CHAT (suite et j’espère fin !) J’ai été surpris lorsque mon rédacteur en chef m’a transmis quelques courriers de lecteurs concernant mon article portant sur la création du futur Musée du Chat dans notre belle capitale. Une polémique qui, à mon avis, n’a pas lieu d’être. Personnellement je ne comprends pas celles et ceux qui s’agitent en activant une pétition et vilipendent tous azimuts. Finalement, que reproche-t-on à Philippe Geluck : d’avoir du succès, de vendre des albums par camions entiers, d’être populaire, de plaire et d’en faire du business ? Ma question est celle-ci : à qui et en quoi nuit-il ? Est-il meilleur ou pire que nos Diables rouges qui se prêtent à diverses publicités et qui encaissent annuellement les euros par millions ? A certains influenceurs qui vendent leur image ? Non, il faut reconnaître qu’il possède du talent, que nos voisins français l’adorent autant que la majorité des Belges et que personne n’oblige quiconque à le lire, à l’écouter ou à le regarder à la télévision. Donc, il gagne honnêtement l’argent que le public lui attribue, sans tromper personne sur la marchandise, sans se prostituer et en développant un concept qu’il a eu l’idée de mettre en place sans rien devoir à quiconque. Puis, ses détracteurs affirment qu’il ne produit pas de l’art. Une affirmation qui m’énerve dans la mesure où il me paraît compliqué de définir justement ce qui est artistique ou ne l’est pas. Trois taches de couleur valent-elles mieux qu’un Delacroix, une installation mérite-t-elle d’être exposée dans un musée ? Maintenant, le Chat relève-t-il de ce domaine ? Il y a cinquante ans, on se gaussait des planches d’Hergé alors qu’aujourd’hui on s’arrache les originaux pour plusieurs centaines de milliers d’euros. Même chose pour les impressionnistes, les expressionnistes … tous ceux que les nazis avaient taxés d’artistes dégénérés ! L’avenir tranchera concernant Philippe Geluck. Le nœud de l’histoire n’est cependant pas de savoir si son personnage mérite d’être exposé ou non dans un Musée, mais de comprendre ce que cela implique. Le susdit Musée permettra de générer une vingtaine d’emplois fixes sans subsides, des gens paieront pour le visiter et il devrait avoir une aura qui pousserait les touristes à venir le découvrir. Enfin, question gros sous, plus de sept millions et demi seront amenés par des sponsors. Y a-t-il actuellement meilleur projet pour réaffecter le bâtiment logé dans le cœur historique de la ville ? S’il existe, pourquoi ne pas le sortir d’un tiroir et le déposer sur la place publique ? Enfin, mesdames et messieurs les râleurs, sachez que si par un coup de griffe de dernière minute le Musée ne se concrétise pas chez nous, son géniteur n’aura aucun mal à le faire adopter de l’autre côté de la frontière, là où justement on lui fait les yeux doux ! Paul Huet

THÉÂTRE : COUP DE GRÂCE 48 heures avant sa mort, elles ont accepté de venir à son chevet. Il a dévasté leur vie de femme. Elles sont trois : Anna, l’enfant abusée, veut exorciser son impossible pardon ; Clémence, l’épouse battue, veut tenter de comprendre et Iris l’amante sous influence, veut résister sans compassion... Elles vont s’affronter, rire aux larmes, boire à la vie et rendre grâce aux femmes. Ce qui nous bouleverse d’abord, c’est la langue. La force des mots et des phrases, leur humour. Cette façon de les tisser les uns aux autres, qui donnent de la légèreté, du souffle et du rire à une histoire noire. Pour tenter d’exprimer l’indicible. Ensuite, il y a les actrices. Trois femmes splendides pour défendre une thématique ultracontemporaine, un texte exigeant, une histoire de pouvoir et de rédemption. De passion et de compassion. Trois actrices puissantes pour briser le silence. Comment dire, la domination, la soumission, les abus ? Et pourtant, vous ne verrez jamais de victimes. Le texte de Pietro Pizzuti au service de ces trois là fait merveille. Elles causent franoc et disent la révolte, la vigilance, la résistance, sans détour. Un texte de Pietro Pizzuti défendu par les formidables Anne Claire, Laurence D’Amelio et Sarah Lefèvre à découvrir au Théâtre Le Public jusqu’au 17 juillet 2021. Infos et réservations sur le site officiel de l’organisateur www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles


THÉÂTRE : ARLEQUIN, VALET DE DEUX MAÎTRES Vingt ans déjà ! Vingt ans que nous avons créé Arlequin, valet de deux maîtres avec le Théâtre de l’Éveil. Ça nous (et vous) avait tellement plu, que cette saison, on remet le couvert. Mais pour jouer Arlequin, il fallait un Arlequin ! Luca Franceschi, le metteur en scène, a découvert Othmane Moumen et tout a démarré. En s’emparant de la plus célèbre œuvre du Vénitien Carlo Goldoni et il rend un hommage virtuose à la commedia dell’arte qui, en son temps, a transformé le jeu d’acteur. L’occasion surtout, après une longue période de fermeture liée à la crise du Covid, de lancer une vibrante déclaration d’amour au théâtre et… aux spectateurs ! De quoi s’agit-il ? En fait, la vie est terriblement compliquée quand on n’a pas un maître… mais deux ! Pour Arlequin, petit homme analphabète, pauvre et affamé, servir deux maîtres à la fois relève du défi. Puis, cela rapporte davantage d’argent. Et lorsqu’on ne mange pas tous les jours à sa faim, on compte les pièces de monnaie. Pour réussir le pari de servir deux aristocrates en goguette, l’ingénu autant qu’ingénieux valet, s’invente un clone, bouleverse les amours de ses maîtres, vole, virevolte, reçoit double ration de coups de bâton, d’insultes et… triomphe à la fin. Ecrit en 1745, ce texte drôlissime, bourré de quiproquos et de retournements de situation, fait qu’on s’amuse énormément. Qu’avons-nous besoin de plus en cette période qui ouvre un pan vers le retour à la vie normale ? Jeanne Kacenelen-bogen, Marwane El Boubsi, Soufian El Boub-si, Thierry Janssen, Jérémie Petrus, Pierre Pou-cet, Yentl Rousseau-Piot et Sherine Seyad complètent la distribution et sont à applaudir au Théâtre Le Public du 21 juin au 14 août 2021. Plus de détails sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

NOUVELLE DIRECTION AU THÉÂTRE DE LA BALSAMINE Suite à un appel à candidature lancé en janvier dernier, la Balsamine et son conseil d’administration ont eu la joie de recevoir trente-cinq dossiers de candidature pour la future direction du théâtre. Après un examen minutieux et dans le cadre d’un processus dédié à la transparence, onze d’entre-eux ont été sélectionnés, avant l’étape finale de trois auditions en live. De la sorte, Isabelle Bats et Mathias Varenne ont été choisis pour succéder à Monica Gomes et assurer la direction pour un mandat de cinq ans. La philosophie de leur projet est centrée autour du processus et du temps long. Dès lors, ils entendent proposer une programmation artistique diversifiée et riche d’écritures en mutations, de pratiques émergentes et transdisciplinaires. Ils auront aussi une attention toute particulière pour les cultures urbaines qu’ils souhaitent inviter à s’asseoir autour de la table gourmande qu’est La Balsamine. Matthias Varenne a débarqué de France il y a quinze ans. Ses études au sein de l’ESACT ont porté son intérêt artistique vers les travaux de création collective et les artistes faisant cas de l’intime/politique. Au sortir de cette formation, il a fait connaissance avec la scène performative bruxelloise, notamment lors des soirées « Composites » de la Bellone sous la direction d’Antoine Pickels, pour ensuite prendre le chemin de la mise en scène avec son projet « La Preuve » qui a reçu les prix du « Jury jeune » et du « Jury international » lors du festival Émulation 2014. Transfuge carolorégienne, Isabelle Bats est passée par l’INSAS, section mise en scène théâtre. Très vite, elle s’est impliquée dans des projets d’écriture portés au plateau. A la Balsamine avec « La méduse » et ensuite avec le principe de la performance: « Anne et Isabelle - a soap » entre la Balsamine, le Théâtre Océan Nord et les Halles de Schaerbeek. Puis la performance a pris le pas et elle a investi de plus en plus souvent le plateau, interrogeant ses possibles en marge, mettant en friction les outils du théâtre et de la performance, la parole et le corps, voire l’installation. Après un détour de quelques années dans le spectacle, elle a repris sa propre parole en main et a créé d’une part le collectif féministe F et a écrit « girl/fille » au Théâtre de l’Ancre et à MARS en 2019.


LE TTO AFFICHE SA PROGRAMMATION ! Plus d'un an que l’équipe du TTO grattait à la porte, avec des spectacles prêts qui n'attendaient que leur public pour exister. Les nouvelles sont désormais bonnes et les projets peuvent se concrétiser par le truchement d’une comédie estivale en plein air durant l’été au lac de Genval pour tousser de rire en contaminant les autres avec « Sex and Jalousy ». Puis retour at home avec un hit au succès jamais démenti, « Cendrillon ce Macho » plus que jamais d'actualité à l'heure où le monde entier questionne les dogmes liés au genre. « Frédéric », le succès de Jean-François Breuer, fan de Mercury. « Homo Sapiens », l’histoire des ratés de l’humanité croquée par Fabrizio Rongione. La claque féministe de « King Kong Théorie ». Le nouveau seul en scène d'Alex Vizorek, qu'on a bien trop longtemps attendu. Le premier d'Inno JP. La star des réseaux Thomas Poitevin qui donne vie à ses perruques, sans oublier une corrosive comédie de Noël baptisée « Tout Ca Ne Nous Rendra Pas Noël ». Une fameuse salve de spectacles à voir ou à revoir parce que, quoi que certains en disent, le théâtre, le rire et l'émotion sont essentiels à la vie et sans la culture il n’y a pas de vivant. Derrière ses portes trop longtemps fermées, l’équipe du TTO n’a jamais douté d’une issue heureuse et a continué à peaufiner des projets, à inventer, à répéter, à rêver. La programmation de la nouvelle saison est désormais connue. Retrouvez-la en ligne sur le site www.ttotheatre.com Sam Mas

RETOUR AU MRAH DU RETABLE DE SAINT GEORGES Après trois années de restauration, le célèbre retable de saint Georges (1493) de Jan II Borman resplendit de nouveau au Musée Art & Histoire (parc du Cinquantenaire). Ainsi, les groupes de statuettes magnifiquement sculptées ont retrouvé leur emplacement d'origine dans ce chef-d'œuvre monumental qui a également été soigneusement remis en état. Il s’agit d’un des plus beaux ensembles sculptés en bois de l'histoire occidentale : un retable spectaculaire mesurant pas moins de 5 mètres de large et 1,60 mètre de haut, avec plus de 80 figures minutieusement détaillées. Il s'agit du chef-d'œuvre de Jan II Borman, le maître incontestable de la dynastie éponyme d'artistes bruxellois, décrit de son vivant comme le meilleur sculpteur de son temps. Le maître a signé et daté cette œuvre en 1493. Les scènes du gothique tardif sont sans conteste intemporelles et d’une qualité tout à fait exceptionnelle. Elles surprennent le spectateur par leurs compositions cinématographiques, leurs personnages réalistes d’une grande expressivité et la virtuosité inégalée du travail. Comme dans un arrêt sur image, les personnages sont représentés en pleine action. En sept scènes, Borman donne vie à l’atroce martyre de saint Georges. En raison de sa foi, le héros inébranlable est suspendu par les pieds au-dessus des flammes, éviscéré, décapité…


GALERIE ARIELLE D’HAUTERIVES Quel parcours ! Arielle d’Hauterives est une passionnée qui, toute sa vie, s’est frottée à l’art et à la création. Née à Bruxelles, elle a suivi sa famille en France dès l’âge de deux ans, Des études de stylisme l’ont ensuite ramenée en Belgique, pays elle où s’est installée définitivement pour mettre son diplôme en pratique et travailler dans la mode, avant de distribuer pour le Bénélux des parfums d’ambiance exclusifs Gilles Dewavrin. Néanmoins, l’art a toujours été présent dans son univers, avec des parents qui taquinaient les muses en peignant, des amis qui jouaient de la musique, sculptaient ou dessinaient, un frère qui tenait une galerie. A son tour, elle a décidé de franchir le pas et de donner corps à ses coups de cœur en ouvrant sa propre enseigne. Un lieu qui correspond à ses goûts et à ses attentes. Une galerie qui rejette les étiquettes et qui se veut libre dans la mesure où elle ne suit pas forcément les modes et se targue d’un vrai projet qui consiste à mettre en avant ce qui se fait de mieux dans les ateliers, d’aller tirer par la main les jeunes à la sortie des académies et de débusquer les talents purs, en offrant une place essentielle aux femmes, à la fois par détermination et par militantisme. Fondée en 2010, la galerie qui porte son nom présente donc le travail de créatrices émergentes ou établies, dont le profil se veut pluriel ou multiculturel, essentiellement centré sur la création contemporaine. Située en plein ciel à la tour Upsite, entre Kanal Centre Pompidou et Tour & Taxis, cet écrin s’agence en un magnifique lieu d’exposition avec une vue impressionnante sur la capitale, sans omettre une série d’activités extra-muros, exclusivement ouvertes sur rendez-vous et invitation. Les goûts éclectiques d’Arielle d’Hauterives évitent tout clivage et s’illustrent par une grande variété de travaux originaux exposés pour une durée déterminée. Voyez tous les détails concrets sur le site www.arielledhauterives.be Quai des Péniches, 69 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié

UNE NOUVELLE STATUE PRÈS DE CHEZ VOUS ! Vous ne l’avez peut-être pas encore remarquée. Pour la voir, il suffit de se balader dans le parc des étangs à Anderlecht, non loin du ring. Une sculpture métallique vient d’y être posée. Une pièce monumentale de quatre mètres de hauteur et intitulée « Le double miracle ». Créée par Cléon Angelo, Eric Mercenier et Bénédicte Gastout, elle fait référence à toutes celles et à tous ceux qui peinent à se mouvoir. Elle a été imaginée dans le cadre du projet Chais’Art, qui emploie l’art pour promouvoir l’inclusion des personnes à mobilité réduite dans notre société qui, trop souvent, les oublie. L’idée n’a pas été de polémiquer ni de dénoncer quoi que ce soit, mais de rappeler les difficultés réelles vécues au quotidien par plusieurs d’entre-nous. Voilà donc une sculpture dynamique et intelligente, dont le demi-cercle évoque une chaise roulante sur laquelle siège une personne en posture de handicap. Pour ne pas s’égarer le long des étangs dits de Neerpede, elle repose sur un socle sis en face de l’immeuble du numéro 35 de l’avenue Marius Renard. Daniel Bastié


L’OMMEGANG 2021 ANNULÉ Cette année encore, comme en 2020, le cortège de Charles Quint parcourant les rues de Bruxelles est annulé suite au Covid-19. Malgré le déconfinement en cours, les organisateurs n’ont pas voulu prendre le risque de réunir la foule sur la Grand-Place pour voir défiler les 1400 figurants habillés en costumes d’époque. Ceux-ci ne s’arrêteront donc pas place du Grand Sablon pour assister au tir à l’arbalète, ni sur la Grand-Place pour participer au spectacle historique au cours duquel Charles Quint, en 1549, présentait son fils, le futur Philippe II, et ses deux sœurs aux notables de la ville pour leur annoncer la mise en œuvre de sa succession. « Nous mettons d’ores et déjà toute notre énergie à préparer les sorties de 2022 afin de pouvoir enfin fêter dignement l’inscription de l’Ommegang au Patrimoine immatériel de l’Unesco et vous proposer un spectacle encore plus grandiose », a précisé Paul Le Grand, président des festivités de l’Ommegang à Bruxelles. L’Ommegang 2021 sera virtuel sur les réseaux sociaux. Le 30 juin, une action symbolique sur la GrandPlace sera retransmise à 20 h 30 en direct sur la page Facebook de l’Ommegang. Le 2 juillet, également à 20 h 30, une reconstitution de la procession de la vierge « Notre-Dame du Sablon » sera elle aussi postée en ligne. Les places achetées en 2020 et reportées en 2021 restent valables pour ces deux dates. Plus d’informations sur www.ommegang.be Michel Lequeux

EXPOSITION : BLACK-OUT Avec Black-Out (Editions Futuropolis), la scénariste Loo Hui Phang et le dessinateur Hugues Micol composent l’extraordinaire biographie fictive de Maximus Wyld. Un acteur qui connut son heure de gloire dans le Hollywood des années 1940-50. Métis d’ascendances noire, chinoise et amérindienne, il fut l’acteur aux mille facettes, interprétant des rôles ethniques : chef indien, révolutionnaire mexicain, dandy oriental… Sa filmographie est une anthologie du cinéma : Vertigo, Le Faucon maltais, Mogambo, Rebecca, etc. Fiction intégrant nombre d’éléments réels, Black-out sème le trouble et révèle de sombres et fascinantes facettes de l'âge d'or hollywoodien. Hugues Micol, prince des aventures graphiques, compose des planches au noir et blanc vertigineux. Habité d’une véritable poésie expressionniste, son trait s’adapte parfaitement à cette relecture magistrale de l’histoire du Septième art américain. La galerie Champaka a le grand plaisir de présenter les couvertures, les plus belles planches du récit, ainsi que trois grandes illustrations couleurs inédites réalisées pour cette exposition dédiée à un baroudeur graphique et ce jusqu’au 17 juillet 2021. Voyez tous les détails pratiques sur le site de la galerie www.galeriechampaka.com Rue Ernest Allard, 27 à 1000 Bruxelles Julie Plisnier


LES TRIBULATIONS DE LA FAMILLE ZOEGEMEEL À BRUSSELLES 1.3 — Den duvel oen a nek ! éructe Ware, treize ans comme son ami Lowie. Le Jaake m'a donné pour faire un pétard et si tu crois que j'ai les poepers de mes parents tu peux courir, fieu. Y sont occupés à travailler dans la maison de Tichke aujourd'hui et y a personne chez moi. On sait aller là pour fumer à son aise. Le petit Lowieke n'est pas convaincu. Jacques, dit le Jaake, le frère d'Édouard, est majeur depuis onze mois et fait ce qu'il veut, mais eux, les petits, s'ils se font prendre, ils risquent une bonne raclée si pas plus. Toutefois, la perspective d'un trip chez les grands le tente sérieusement. — C'est vrai qu'on voit des éléphants roses quand on fume ça ? On doit avaler la fumée ? Mon père il tète sa coute avec sa bouche et puis la fumée ressort par son nez. — Ara ! Jaake m'a dit qu'il en fume une juste avant d'aller à son entraînement de baskett. Il arrête pas de rigoler et de marquer des paniers. Mon kozze Yves il appelle ça de la beuh. C'est lui qui en donne au Jaake. Paraît qu'il en vend à l'école, mais c'est cher, t'sais ! Tu fumes ça et toutes les filles tombent comme des mouches. — Oué mais moi, les filles, je m'en fous. — Och erme, dis ! T'es pour les kets ? C'est une lowiske, la Lowieke ? J'aurais pas cru ça de toi, fieu. — Mais non, c'est pas ça. J'ai déjà ma sœur qui est sur mon dos tout le temps, alors je vais pas aller courir derrière une autre, ça tu vois d'ici. — Eh ben ta sœur la Jacqueline, mon Jaake il lui ferait bien son affaire. Il en est bleu ! Jaak et Jakline, c'est in de zak, qu'il dit comme ça. Il a pris une photo et c'est sur son smart direct quand il l'allume. Bleu de cette meuf, qu’il est, que je te dis. Moi,c’est la Josiane que j’ai à l’œil. C'est une de ma classe et elle me regarde ossi en stoumelinks comme ça. J'ai un ticket, je crois. Un de ces jours je vais lui donner une baise sur sa bouche comme mon père fait avec Christine, la meï de la crèmerie, quand ma mère est pas avec. Tous les jours il va soi-disant chercher un ettekeis mais c'est pour la baise de Christine, ça moi je sais. J'ai mon zoeil sur tout, fieu, et comme ça tu apprends des tas de choses, surtout avec les filles. — Oué bon, on y va alors ? Je t'ai dit, moi, les filles, je m'en fous. — Eh ben t'as tort. Quand tu sais un peu les froucheler comme ça elles te disent Arrête ! Arrête ! mais elles aiment bien quamême que tu continues comme ça un tout petit peu. C'est tof. Tu vas voir, quand tu auras fumé ta beuh, comme tu vas rigoler et vouloir courir après une fille. Pas Josiane, hein ! Propriété privée ! — J'ai quamême un peu les poepers que ma mère sent que j'ai fumé, murmure timidement Lowieke. — Toi t'es potverdekke une ka keek, t'sais ! Une fois c'est oué, une fois c'est non ! Je vais pas fumer ce pétard tout seul ! J'ai bien envie de demander à Josiane, si tu viens pas. — Non, non. Ça va, je viens. La demeure des Veulemans n'est pas loin. Les garçons entrent dans le salon. Ware déplie avec précautions le paquet formé par du papier journal, et découvre l'objet de ses vœux. — Voilà. Maintenant, on prend un morceau de papier et on roule une cigarette. — Mon bompa il fume ça avec une pipe, c'est plus facile, faut pas rouler dans du papier. — Ton bompa il fume du Semois, Lowie ! C'est pas la même chose. D'ailleurs, on n'a pas de pipe. — Eh ben si, moi j'en ai une ! Regarde : elle est petite mais j'ai pas envie de fumer beaucoup. J'ai gagné ça à la baraque de tir de Buffalo Bill la semaine dernière avec poepa. Y avait du sel anglais dedans comme dans les hosties du bollewinkel. — Bon. Moi je me roule une cigarette, t'as qu'à prendre de la beuh dans ta pipe. Les allumettes sont dans la cuisine, je vais les chercher. On roule, on bourre, on allume. Bientôt la pièce s'emplit d'une fumée bizarre. Le Ware s'étonne soudain : — Eh, Lowie ! Y a ta pipe qui fond chaque fois que tu tires ! Le petit Lowie est blanc comme une robe de mariée de Camerounaise.


— Och erme, dis, tu vas pas gueubeler dans le salon de ma mère, quamême ! Ce que le garçon s'empresse de faire. Il envoie une gerbe sur le tapis en peau de vache véritable, sur la petite table en marbre travertin, sur le sofa en velours fraise écrasée, et finit par un jet copieux sur le dos du chien qui passait malencontreusement. — Mais Lowie ! C'est une pipe en plastique, ça ! Elle a fondu en même temps que la beuh brûlait ! T'est maft ou quoi ? Et il se met à rigoler pire que Manneken Pis qui arrose des touristes cambodgiens ou des coboilles étasuniens. La beuh commence ses effets. Là-dessus, la porte de rue s'ouvre sur des parents Veulemans couverts de poussière de plâtre : — Ça tu m'auras plus à aller casser un faux-plafond ! Regarde-moi ça : je vais direct prendre un bain car mes cheveux collent... — Comme du plâtre, je sais, Nadine. On avait promis d'aller aider Tich et on l'a fait. Mennant on prend une bonne demi-gueuze pour faire passer la poussière et puis c'est tout. — Janvermille qu'est-ce que ce gamin a fait dans mon salon ? Il a dégobillé partout sur mon tapis ! — Ouille ! Et ce pauvre Spons, dis ! Son dos est tout couvert de vomi ! Il se frotte partout contre pour enlever cette saloperie. Awel, men, qu'est-ce qui s'est passé ici ? Édouard hésite un peu, puis se lance : — C'est le Lowie, m'man, il voulait fumer du Semois dans une pipe en plastique et il a rendu sa race dans le salon ici. — Et mon tapis ! Mon fauteuil ! Ma table si chic ! Tout est à moule ! — Et mon clebs va puer le vomi pendant des semaines ! Il a pas ses cinq, ce ket ! Ça a treize ans et ça veut fumer ! Avec une pipe en plastique, en plus ! — Dis Miel, tu as déjà vu les yeux de ton gamin ? On dirait des numeros de trekbiljaar tellement ça tourne. Tu vois qu'il est bu, le notre. Eh ! menneke ! Qu'est-ce que tu as ? Le gamin éclate de rire, prend son copain par l'épaule et l'emmène vers la porte de rue : — Viens, Lowie, on est gekeist ici ! On va chercher Josiane et on va trouver un scheir pour toi. Du coup, libéré d'un grand poids et sous l'emprise de la beuh, Lowie éclate de rire à son tour : — Oué ! Mais pas en plastique, hein, sinon elle va fondre ! Je me dois de préciser que les deux garnements ainsi que leurs pourvoyeurs ont été punis d'importance et ne recommenceront pas. Fumer nuit (gravement) à la santé. Il faut bien sacrifier à la morale. Georges Roland LEXIQUE Den duvel oen a nek : des clous ! avoir les poepers : avoir peur coute : mégot kozze : cousin Och erme : oh la la être bleu de quelqu'un : aimer in de zak : dans la poche une baise :un baiser en stoumelinks : en douce

ettekeis : fromage de Bruxelles froucheler : papouiller, peloter potverdekke : juron bruxellois ka keek : poule mouillée bompa : grand père poepa : papa bollewinkel :magasin de bonbons gueubeler : vomir maft : zinzin

Janvermille : juron bruxellois Ouille : aïe Awel, men : eh bien, mon garçon à moule : fichu trekbiljaar : machine à sous être bu : être ivre menneke : mon garçon gekeist : attrapés scheir :béguin

FÊTE NATIONALE Chaque année, le 21 juillet, de nombreux événements vous attendent à Bruxelles pour célébrer la Fête Nationale. Ils sont répartis sur plusieurs sites de la capitale. Toutefois, avec les mesures sanitaires mises en place, nous sommes dans l’incapacité, à l’heure actuelle, de vous en fournir l’agenda précis. Nous vous invitons donc, avant de vous rendre sur l’un ou l’autre lieu emblématique, de vous renseigner au préalable et de ne pas oublier masque et gel hydroalcoolique, si nécessaire. Néanmoins, quoi qu’il en soit, la fête aura bien lieu, avec quelques aménagements idoines. Sam Mas


L’ÉTÉ À LA CINETEK La sélection des vacances estivales dore sous des rayons naturels ou de studio et plonge dans le bain de scénarios d'amours saisonniers, d'étés inoubliables, d'aventures rocambolesques, de chroniques lucides ou de flashbacks mélancoliques. Juillet, c'est aussi une certaine façon de filmer les corps et les paysages qui ouvre la voie à des recherches sensorielles (La Ciénaga), révèle des interprètes solaires (telle Béart chez Berri) ou durcit leurs ombres en pleine lumière (ainsi du duo Vitti/Delon chez Antonioni). Dix longs métrages, doux ou brûlants, qui suffoquent ou réchauffent, mais sont, quoiqu'il en soit, une promesse d'intensité, sont proposés à la Cinetek. Il s’agit de « La Collectionneuse » d'Éric Rohmer, « L’Éclipse » de Michelangelo Antonioni, « La Ciénaga » de Lucrecia Martel, « Nuages épars » de Mikio Naruse, « Bonjour tristesse » d'Otto Preminger, « Le Sauvage » de Jean-Paul Rappeneau, « Un été inoubliable de Lucian Pintilie, « Chronique d’un été » de Jean Rouch, « Manon des sources » de Claude Berri et « Jean de Florette » également de Claude Berri. Un florilège de classiques à louer en streaming du 10 juillet au 10 août via le site officiel www.lacinetek.com/be/tresors-caches Sam Mas

WALDEN FESTIVAL Le Walden Festival est une nouvelle initiative des créateurs du Klarafestival. Le concept ? Vous permettre de profiter de la musique dans toute sa diversité, sur différentes scènes dans et autour du parc Léopold à Bruxelles, cœur vert du quartier européen. Attendez-vous à un festival d’été plein de surprises pour les jeunes et les moins jeunes ! Le jardin du Muséum des sciences naturelles, qui jouxte le parc Léopold, est le point de départ d’un voyage exploratoire à travers la musique classique, le jazz, la musique contemporaine et les musiques non occidentales. Le projet opte résolument pour des formats de concert alternatifs et l’abolition des frontières entre les différents genres. Un quatuor à cordes, oudistes, guitaristes de flamenco, des paysages sonores mystérieux et un solo de jazz … au Walden Festival, vous découvrirez tout cela. Un événement à découvrir le 18 juillet 2021. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.waldenfestival.be Parc Léopold à 1050 Bruxelles Sam Mas


SANS COLLIER : REFUGE ANIMALIER L'asbl « Sans Collier » a vu le jour en 1972. Basée à Perwez, en plein cœur du Brabant Wallon, cette association a pour fondement l'amélioration de la relation entre l'homme et l'animal, tout en tenant compte de leur bien-être réciproque et de la place de l'animal dans la société. Concrètement, « Sans Collier » agit en proposant, d’une part, des initiatives et des actions de sensibilisation positives et, d'autre part, en gérant un refuge pour chiens et chats trouvés ou abandonnés du Brabant Wallon, qui ne pratique pas l'euthanasie. Chaque année, ce sont plus de mille six cents animaux qui sont sauvés et plus de dix évènements ou campagnes qui sont réalisés, ainsi qu'une centaine d'ateliers de médiation animale. Le refuge abrite en permanence près de quatre-vingts chiens et une septantaine de chats. Cette association possède un réseau de membres de plus de quatre mille personnes et ne perçoit aucune subvention pour sa gestion quotidienne. Son budget annuel dépasse 450.000 euros. Enfin, elle est administrée par un Conseil d'Administration bénévole et gérée au quotidien par une équipe de douze salariés, soutenue par cent soixante bénévoles. Bien entendu, un petit coup de pouce sous forme de don est bienvenu. Si cette association vous intéresse ou si vous souhaitez l’aider, je vous invite à la découvrir via le site www.sanscollier.be Sam Mas

SPECTACLE : LE PETIT PRINCE Paru en 1943, le récit de Saint-Exupéry a fait le tour du monde et touche au cœur petits et grands. Il sera monté à Villers-la-Ville cet été en remplacement de « Lucrèce Borgia ». Un spectacle qui déploiera toute la théâtralité du conte et nourrira l’imaginaire du spectateur au fil des rencontres du Petit Prince avec de multiples personnages croisés sur les planètes ou dans son dialogue avec l’aviateur solitaire tombé, lui aussi, du ciel. La mise en scène d’Alexis Goslain développera un cheminement poétique où se croiseront l’amitié et le secret des étoiles. Le récit est archi-connu. Quelque part dans un lieu désertique, un aviateur se retrouve en panne d’avion. Tombé du ciel, le petit prince arrive sur terre et l’interpelle de cette façon : « S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! ». Et l’aviateur écoute le récit de l’enfant chassé de sa planète par un chagrin d’amour (quand il découvre que sa rose, son amour, peut avoir des épines) et son voyage de planète en planète qui ne lui procure que des rencontres décevantes, mais néanmoins riches d’enseignements, avec un roi, un businessman ou un allumeur de réverbères qui incarnent tous les défauts des hommes. Lorsqu’un renard lui apprend que l’essentiel est invisible pour les yeux et que l’on est responsable pour toujours de ce que l’on a apprivoisé, le petit prince repart retrouver sa rose. Un classique réinventé du 13 juillet au 8 août 2021 dans le site abbatial de Villers-la-Ville. Plus de détails via www.villers.be


EXPOSITION : MATHIEU PERNOT Mêlant photographies, vidéos et supports manuscrits, cette exposition place en son cœur un espace-temps aussi précis qu’emblématique : l’île de Lesbos au cours de l’année 2020. Située en mer Egée, à quelques kilomètres des côtes turques, cette île a connu en 2020 une succession de crises qui en font un point nodal de notre histoire et de notre conscience. C’est à ce titre que le Musée Juif de Belgique a imaginé cette exposition, création originale qui interroge des thématiques qui font écho à l’histoire longue des collectivités juives : l’exil, la violence et la solidarité. Montré pour la première fois, le travail que Mathieu Pernot a mené à Lesbos en 2020 est ici ancré dans une œuvre au long cours. Depuis plus de dix ans, le photographe se confronte à la question migratoire et à la présence des demandeurs d’asile sur le continent européen. Si les premières images rendaient compte d’une forme d’invisibilité de ces individus cachés sous des draps dans les rues de Paris ou chassés de la forêt de Calais, les séries réalisées par la suite explorent de nouvelles formes de récits partagés. En recueillant des textes écrits sur des cahiers d’écoliers ou en réceptionnant des images enregistrées sur leur téléphone portable, l’auteur se fait aussi le passeur de « la vie des autres », indiquant combien celle -ci, avant même d’être celle des autres, est une Histoire commune qu’il faut raconter ensemble. Lauréat du Prix Cartier-Bresson 2019, Pernot s’inscrit dans la démarche de la photographie documentaire pour finalement en détourner les protocoles. Interrogeant sa propre pratique, explorant les formules alternatives, son travail construit ce qui manque si souvent, des récits à plusieurs voix. L’exposition à voir jusqu’au 19 septembre 2021 au Musée juif de Belgique. Découvrez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

PARCOURS FAMILIAL À LA PORTE DE HAL Intitulée « Les Trésors de Vlieg la Mouche », voilà une activité pour toute la famille et pour tout l’été. S’agit-il finalement d’une porte ou d’un château ? Dans ce bâtiment, chacun peut traverser facilement six siècles de l'histoire de Bruxelles, mais il importe d’être extrêmement attentif aux détails ! Un pont-levis, un escalier secret, un panorama spectaculaire, voilà de quoi enflammer le plus blasé ! Marcelle, l'insolente perruche à collier, est là comme adjuvant. On raconte qu’elle adore manger des mouches. Le jeu consiste à chercher les parties dessinées du bâtiment et à chaque coin ou élément d'architecture correspond une mission sous forme de dessin à concrétiser de façon à créer de la sorte un bâtiment stylé. Lorsque les énigmes seront résolues, les jeunes explorateurs pourront demander le coffre à trésor à l'accueil. On le devine, il est ici question d’une activité ludique faite pour permettre aux enfants de passer du bon temps dans la capitale et ne pas s’ennuyer pendant les deux longs mois de vacances scolaires. Avec le Covid, on devine aisément que certains ne quitteront pas nos frontières territoriales et que beaucoup de parents chercheront à occuper leurs gamines et gamins. Un événement auquel on peut participer jusqu’au 31 août 2021 à la Porte de Hal. Plus de détails sur le site www.kmkgmrah.be Boulevard du Midi, 150 à 1060 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : THE ULTIMATE KISS Née au Pays-Bas en 1939, Jacqueline de Jong a voyagé à travers l’Europe et elle a été en contact avec de nombreux mouvements d’avant-garde. Elle a notamment participé au groupe radical de l’Internationale Situationniste qui voulait en finir avec la société du spectacle et de consommation. Active comme peintre, elle a aussi été graphiste et rédactrice en chef du « The Situationist Times ». Par sa figuration et son style exubérant, elle crée des œuvres désinhibées qui combinent humour, érotisme, violence et engagement politique. Depuis le début des années 60, elle conçoit l’image picturale comme vecteur de confusion et de subversion. Mêlant l’absurde à l’énigmatique, elle fait partie des artistes qui ont réintroduit des formes de narration en faisant des emprunts à la culture populaire, au cinéma et à l’illustration. Avide d’expérimentations, cette artiste se joue de la forme, des styles et des idiomes pour développer un travail singulier et subversif qui ravit ou rebute, mais qui toujours surprend. Ses travaux sont à découvrir au Wiels jusqu’au 15 août 2021. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : REGENERATE Seconde exposition proposée par le Wiels durant l’été ! Tout simplement baptisé « Regenerate », ce projet invite à scruter la situation actuelle en se débranchant du discours tenu par les médias et en se voulant à la fois joyeux, critique, prudent, optimiste et nourri de bienveillance. Pas toujours facile d’oublier les confinements et les restrictions imposées ! La preuve que l’art doit demeurer plus vivant que jamais en période de crise pour commenter ce qui étreint les cœurs, râcle les gorges et pousse au pessimisme. En se concentrant sur la production récente de femmes et d’hommes de chez nous, explicitement ou implicitement, les travaux sélectionnés deviennent le reflet du moi-profond, une sorte de baromètre de la société forcée à ralentir sa cadence, teintée d’imprévisibilité et confrontée à quelque chose de totalement inédit. Une manière d’exorciser l’impact de la pandémie, d’analyser ses (premiers) effets et de peser ses conséquences visibles et à venir. Cécilia Bjartmar Hylta, Elen Braga, Carlos Caballero, Chloë Delanghe, Bram Demunter, Effi & Amir, Eitan Efrat & Sirah Foighel Brutmann, Helen Anna Flanagan & Josefin Arnell, Eva Giolo, Corentin Grossmann, Tom Hallet, Nokukhanya Langa, Eva L’Hoest, Sandrine Morgante, Camille Picquot, Batsheva Ross et Marie Zolamian ont répondu à cette invitation et nous livrent le résultat de leur gestation. Une exposition également à découvrir au Wiels jusqu’au 15 août 2021. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles André Metzinger


EXPOSITION : THOMAS HOUSEAGO Thomas Houseago vit et travaille à Los Angeles. Il a obtenu une licence en art en 1994 à la Saint Martin’s School of Art de Londres, a étudié à De Ateliers, Amsterdam (1994-1996) et a travaillé à Bruxelles de 1995 à 2003. Il évoque son retour dans la capitale belge à l’occasion de cette exposition en usant de ces termes : Quelle expérience étrange et vraiment surréaliste que de voir le monde s’arrêter – ralentir, se replier sur luimême – et se confronter à sa vulnérabilité. La nature cyclique du fait d’être amené de la réclusion à la ville de ma jeunesse, et maintenant accueilli avec le soutien de ses curateurs et de son musée, où j’ai passé un nombre incalculable d’heures étant jeune artiste, représente une connexion indescriptible. Comprenant des peintures de grand format, des dessins et des journaux jamais exposés auparavant, ses travaux occupent les deux premiers étages des espaces d’exposition. Un défi dans la manière de les confronter à la collection du musée et de comparer la force émotionnelle des peintures néoclassiques à celle de ce créateur contemporain, ainsi que leurs différences formelles et leurs points communs. Un événement à découvrir aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique jusqu’au 1er août 2021. Découvrez tous les aspects pratiques de cette manifestation sur www.fine-arts-museum.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PIERRE ALECHINSKY Aujourd’hui encore, Pierre Alechinsky, pionnier du groupe d'avant-garde CoBrA et lauréat du Praemium Imperiale (2018), continue, du haut de ses 93 printemps, de faire chanter non seulement le papier, mais l’ensemble du Musée. L’exposition démontre comment l’exploration imaginaire portée par un sens aigu de l’expérimentation technique a jeté les bases d’une pratique qui fait de l’acte de dessiner – et donc du dessin – le cœur d'une création riche et multiforme, tout en offrant un regard transversal permettant d’établir des liens entre l’artiste et la collection des MRBAB, d’Ensor à Magritte. L’opportunité de présenter une sélection d’œuvres sur papier d’Alechinsky puisée dans les quelques deux-cent soixante travaux entrés par donation dans les collections des Musées royaux, ainsi que de nouvelles donations exceptionnelles mettant à l’honneur cette figure de proue de l’art moderne. Plus de deux cents dessins, aquarelles, eauxfortes, lithographies et peintures vous invitent au rêve et au voyage dans l’infini de l’imaginaire jusqu’au 1 août 2021 aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fine-arts-museum.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : ABORIGINAL ART Prolongeant l'interrogation sur la modernité entamée avec BEModern, les MrBAB présenteront une exposition consacrée à la peinture aborigène mise en confrontation avec nos collections. Plongez-vous dans l'univers rituel de l'art aborigène. Depuis Papunya Tula au début des années 1970, les peintres aborigènes ont initié un mouvement artistique qui jouit d'une réputation internationale de plus en plus large. Dialoguant avec le "primitivisme moderne", ces œuvres rendent compte de la modernité de ceux qui furent trop longtemps considérés comme "primitifs". Au-delà des clichés, s'impose une peinture qui fait désormais la part essentielle à l'expression féminine tout en livrant une interrogation critique sur certains du regard ethnographique tel qu'il s'est articulé depuis le XIXe siècle. Un voyage à la découverte de formes rituelles qui ouvrent en même temps une fenêtre sur la spiritualité. Un événement à découvrir jusqu’au 1 er août 2021 aux Musées royaux des Beaux -Arts de Belgique. Plus de détails sur le site www.finearts-museum.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles

INSTALLATION : PURIFICATION Pionnier de l’art vidéo, Bill Viola a révolutionné le genre en investissant très tôt le champ des possibilités offert par la technologie numérique. Il a développé ces dernières décennies un style reconnaissable entre tous, marqué par son admiration pour les grands maîtres de la peinture ancienne. Ses installations plongent le spectateur dans un univers contemplatif, imprégné de mysticisme, et dans lequel la figure humaine occupe une place centrale. Purification, une double projection réalisée pour la mise en scène par Peter Sellars de l’opéra de Wagner Tristan et Isolde en 2005, offre une parfaite synthèse de tous ces éléments. Avec des gestes ralentis à l’extrême, un couple se livre à un rituel de purification, qui évoque une renaissance. Ainsi que le décrivait l’artiste : Depuis le début, je n'essaie pas de créer des images en moi, mais de trouver l'origine des choses, des gens, des situations. J'ai donc commencé à écrire ce que j'avais en tête sur un morceau de papier, et là c'est devenu très simple d'avancer. Je me suis plongé de plus en plus profondément dans le livret, et c'est de là que sont venues toutes ces images. Une installation à voir jusqu’au 1er août 2021 aux Musées royaux des Beaux-Arts. Voyez plus de détails sur le site officiel www.fine-arts-museum.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : JARDINS INTÉRIEURS L’intérêt pour les plantes et leur étude sont sans doute aussi anciens que l’humanité. Au début des Temps Modernes sont constitués, en Europe, les premiers jardins botaniques universitaires et privés, véritables prolongements, dans certains cas, des fameux cabinets de curiosités où s’entassaient, dans un ordre méticuleux, les productions les plus étonnantes. Fruits d’un nouveau rapport aux choses, des voyages de découverte ou commerciaux qui scandèrent le développement des empires européens et de leurs réseaux diplomatiques. C’est dans ce même berceau des 16e et 17e siècles que commence à se développer un commerce de plantes exotiques, dont une des expressions les plus folles demeure la spéculation autour des bulbes de tulipes, cause de nombreuses ruines aux Pays-Bas (17e). La possession de plantes rares et chères accroît le prestige des élites sociales et, plus, généralement, d’une bourgeoisie qui se fait sa place au soleil. A Bruxelles, en 1822 se constitue la Société de Flore de Bruxelles dont les principaux animateurs sont, précisément, des aristocrates ou de riches bourgeois, cependant que les horticulteurs locaux n’y bénéficient que d’un statut secondaire. De nombreuses sociétés commerciales accompagnent la naissance de ce type d’associations, où se côtoient, souvent, producteurs et amateurs de plantes. La Société Royale Linnéenne (fondée en 1835) plus démocratique, dans son esprit, en est un bon exemple, comme la Société d’Horticulture et d’Agriculture de Schaerbeek (1878), ou tant d’autres qui rythmeront la vie sociale bruxelloise de leurs expositions et concours, tout au long du 19 e et durant une partie du suivant. Notons qu’alors les élites investissent les alentours de la capitale (les fameux « faubourgs » que resteront longtemps des communes comme Schaerbeek ou Evere, parmi d’autres) pour y fuir le bruit, les odeurs et la saleté de la ville, et y établir des « campagnes », le plus souvent dotées de serres, ne serait-ce que pour cultiver des fruits et des légumes. Dans une situation où, durant quelques décennies l’horticulture devra sa prospérité à une clientèle avide de raretés directement importées des Tropiques, la question du chauffage pèsera lourd. Il faudra charger le poêle durant de longs hivers. A cette dernière, s’ajoute encore la phalange des jardiniers, profession qui, bientôt, se forme dans des écoles d’Etat (1849), véritables symptômes des tocades d’une époque. Les jardins d’hiver deviennent également extrêmement courants dans la seconde moitié du 19e siècle. A y bien réfléchir, jardins et autres structures de fer (ou de bois) et de verre, témoignent d’une forme de bipolarité bourgeoise : positiviste, elle aspire à contrôler, intellectuellement et pratiquement, la nature, mais ne peut s’empêcher de se laisser aller à l’évocation romantique de sa sauvagerie, notamment à travers les récits de voyages. Le 19e siècle est aussi, corrélativement, le temps de l’explosion de l’industrie horticole belge, la belle époque des naturalistes-collecteurs payés par cette dernière, un temps où l’on se dote de manuels d’instruction destinés à guider les observations et la collecte. L’introduction permanente des plantes dans les demeures est révélatrice du rapport que la société industrielle tisse avec la nature. Entretenir des plantes est une activité édifiante et pacificatrice : on cultive chez soi au lieu d’aller au cabaret… Souvent négligée par l’histoire de l’art, elle est pourtant incontournable pour comprendre l’évolution esthétique des intérieurs de cette période. Une exposition à découvrir jusqu’au 6 mars 2022 à la Maison Autrique et ce du mercredi au dimanche de 12 à 18 heures. Plus de détails sur le site www.autrique.be Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles


SUMMER@BELVUE Rendez-vous au cœur de la capitale durant les vacances d’été pour découvrir notre pays et son histoire ! Au musée Belvue, à travers des jeux et des parcours pour chaque tranche d’âge, vous vous initierez à sept thématiques actuelles qui traitent de notre royaume d’hier et d’aujourd’hui. Les plus jeunes sont invités à aider Mimi & Momo dans leur recherche d’objets disséminés un peu partout. Les plus grands sont amenés à endosser la responsabilité d’un ministre pour quelques temps ou de découvrir la ville par le truchement d’un cahier d’activité intitulé « Connaissez-vous Bruxelles ? » Puis, des stages sont organisés en français comme en néerlandais pour les enfants de sept à douze ans. L’accès au Musée est gratuit tous les mercredis de 14h à 17 heures. Qu’on se le dise. Si un voyage intramuros vous titille, voyez tous les détails pratiques sur le site www.belvue.be Place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles Sam Mas

FORMATION HIP HOP : ÉTÉ 2021 Cela fait cinq années que l'asbl « Freestyle Lab » existe et rassemble à chaque évènement des centaines de danseurs freestyles de tout âge, tout style et tout niveau. Une association de danses hip hop unique en Belgique créée en 2016 par Anissa Brennet, danseuse hip hop freestyle, avec l’unique objectif de contribuer au développement, à la visibilité et à la professionnalisation des danseurs hip hop belges. Cette association met en place divers évènements ponctuels ou réguliers, offre des performances hip hop itinérantes qui s’adaptent aux lieux et interagissent avec le public, se déplace avec son large collectif de danseurs dans le cadre d’évènements internationaux (battles, shows, voyages) et agit pour, par et avec la communauté de danseurs freestyles belges. « Freestyle Lab » est surtout fier d’avoir mis en place le premier camp de danses freestyles en Belgique, qui propose une semaine de développement intensif, incluant les cours, les activités, le logement et les repas dans un même lieu de résidence. Le concept permet de conserver une ambiance intimiste et de favoriser le développement individuel. A savoir, quarante danseurs sont plongés dans la culture hip hop avec cinq pionniers internationaux, divers intervenants belges, plus de quarante-cinq heures d’ateliers et vingt heures d’activités complémentaires. Le nombre restreint de participants permet un travail personnalisé et adapté sur les compétences, la personnalité et la créativité de chacun. Cette année, deux périodes ont été choisies pour organiser les susdites formations estivales : une première du 11 au 17 juillet 2021 et la seconde du 9 au 15 août 2021. Le centre Destelheide à Dworp, en plein milieu de la nature belge, a été choisi pour ces sessions. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.freestylelab.be Sam Mas


EXPOSITION : DE PÉKIN À HANKOU – UNE AVENTURE BELGE EN CHINE Cette aventure belge en Chine vous fera entrer dans l'histoire méconnue mais néanmoins incroyable de la construction par notre petit royaume, au début du XXe siècle, de la ligne Pékin-Hankou, la plus grande ligne de chemins de fer de Chine, reliant le nord au sud du pays. Pendant sept ans, plusieurs dizaines de milliers d'ouvriers ont travaillé à ce chantier pharaonique. Cette aventure hors normes est le fruit d’une collaboration entre ingénieurs, techniciens, ouvriers mais aussi diplomates et financiers occidentaux et chinois. A leur tête, Jean Jadot, un jeune ingénieur belge alors âgé de trente-sept ans, coordonna et mena à bien ce projet colossal. Outre cette aventure historique, cette exposition présente également le développement impressionnant des chemins de fer en Chine aujourd’hui à travers son réseau à grande vitesse. Des œuvres originales en lien avec la construction de la ligne Pékin – Hankou réalisées à quatre mains par les artistes Li Kunwu (Chine) et François Schuiten (Belgique), apportent une dimension artistique contemporaine à ce que les visiteurs découvrent dans les salles. D’autres œuvres de Li Kunwu, inspirées de l’univers ferroviaire chinois, viennent également enrichir cette vision. Un événement à découvrir jusqu’au 10 octobre 2021 à Train World. Plus de détails sur le site www.trainworld.be Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : HOME GAME Avec cet accrochage, le Botanique présente la première grande rétrospective de Memymom à Bruxelles, ville natale du duo d’artistes composé par Marilène Coolens et Lisa De Boeck (mère et fille), avec plus de deux cents œuvres échelonnées de 1990 à aujourd’hui, afin de donner une suite beaucoup plus large et complètement réinventée à leur exposition personnelle au Musée de la Photographie de Charleroi (2018). L’élément central ? La symbiose fascinante entre les deux artistes, aussi primordiale lors de la conception que de la réalisation des œuvres. Les deux artistes autodidactes font pratiquement tout ellesmêmes : photographie, recherche des décors et des lieux, casting, stylisme, éclairage et postproduction. Un projet unique à quatre mains. En misant sur un langage visuel post-moderne attrayant et haut en couleur, le duo bruxellois porte un regard critique sur le monde d’aujourd’hui. Dans le cadre de leur exposition soigneusement élaborée, les deux artistes posent ouvertement des questions brûlantes sur le monde de demain. Le style narratif se compose de tons propres et davantage qu’une mine de contrastes, leurs compositions est surtout l’occasion de chercher des liens, des clins d’œil et des réflexions sur les différents murs. Une quête rendue encore plus passionnante par le mystère que recèle chaque image et qui n’est pas toujours levé facilement. Certaines références sont très personnelles et ne peuvent pas vraiment être décortiquées, ce qui donne une œuvre complexe aux multiples facettes, qui garde néanmoins comme fil conducteur la recherche de la beauté Un travail à découvrir au Botanique jusqu’au 1er août 2021. Voyez toutes les informations idoines sur le site www.botanique.be Rue Royale, 236 à 1140 Bruxelles


EXPOSITION : UNITED COMICS OF BELGIUM L’exposition intitulée « United Comics of Belgium » présente le travail de vingt-sept autrices et auteurs de bande dessinée belge issus de différentes générations, genres et communautés. Ils ont été sélectionnés par neufs commissaires également auteurs. Chaque artiste expose un projet en gestation ou publié au cours de l’année, qu'il s'agisse de planches originales, d’œuvres numériques, d’installations et de diverses sculptures. Miroir de la création locale en 2020, l’exposition se veut « un instantané de la création » bouillonnante, diverse et multiple, contradictoire, chaotique, novatrice, prometteuse, provocatrice, créative, artistique, riche, diversifiée et marquante ! Cette expérience souhaite susciter des échanges constructifs entre les artistes et entre les œuvres. Elle entend également éveiller la curiosité des visiteurs et les encourager à s’interroger sur la création actuelle en bande dessinée. Les artistes retenus sont Marec, Kim Duchateau, Max de Radiguès, José Parrondo, Hermann, Benoît Feroumont, Chariospirale, Thijs Desmet, Mathilde Vangheluwe, Aurélie William Levaux, Léonie Bischoff, Ptiluc, Jean-Claire Lacroix, Ephameron, Romain Renard, Wide Vercnocke, Valentine Gallardo et Elodie Shanta. Une carte blanche à découvrir jusqu’au 12 septembre 2021 au Centre belge de la Bande dessinée et ce du mercredi au dimanche. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : MATHILDE MAHOUDEAU ET LUCAS CASTEL Les photographes Mathilde Mahoudeau et Lucas Castel explorent à travers l’image et le son, les différentes problématiques liées à la possible réouverture d’un site d’extraction minière en Ariège (France). L’exposition mêle le médium photographique à une pièce sonore, résultats des témoignages recueillis sur place. En février 2020, une première version de Deuxième saison a été présentée au Centre culturel Wolubilis à Bruxelles pour l’exposition Prix Médiatine, à l’occasion de laquelle le duo d’artistes a obtenu le Prix de la Ville de Bruxelles. En 2021, le duo propose une nouvelle version de Deuxième saison dans la Centrale Box. À cette occasion, Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau présentent une autoédition rassemblant les différentes pièces de leur documentaire. Ce projet est présenté à la Centrale for Contempory Art jusqu’au 12 septembre 2021. Ne vous privez pas de cet événement et voyez tous les détails concrets sur le site www.centrale.brussels Place Sainte-Catherine, 44 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : FAKE FOR REAL Dans la grisaille de la routine quotidienne, le sensationnel, le spectaculaire et le surnaturel nous permettent d’échapper à l’ordinaire. Mais le jeu de l’imposture n’est amusant que si nous en acceptons les règles. Ceux qui se laissent abuser risquent gros : argent, crédibilité, intégrité... Certains y ont laissé la vie. Aujourd’hui, la désinformation est partout, mais le mal est ancien. L’histoire regorge de faux-semblants de toutes natures. Le Cheval de Troie, modèle mythologique de la supercherie, fait ainsi écho aux problèmes contemporains d’un monde dominé par Internet. Embarquons pour un voyage dans le temps et aventuronsnous au gré des fraudes et falsifications qui ont jalonné l’histoire tout en gardant un œil sur la réalité des choses. La Maison de l’histoire européenne, située dans le parc Léopold, inaugure une nouvelle exposition, « Fake for Real : une histoire du faux et de la contrefaçon ». Elle explorera le monde fascinant des faux, du mensonge et des contrefaçons et entrainera les visiteurs dans un récit allant de l’antiquité à nos jours. Un astucieux dispositif de miroirs à l’entrée et un chemin labyrinthique à travers les différents thèmes de l’exposition donnent immédiatement le ton de la visite - comment trouver ou échapper à la vérité ? Comment jouer avec les illusions ? Les visiteurs sont invités à réfléchir à la manière dont les mensonges sont racontés et dans quel but. Comme l’explique la commissaire d’exposition Joanna Urbanek : « Nous devons être conscients que parfois nous voulons être trompés, pour pouvoir transcender notre quotidien, rêver. Il est humain de croire à certaines contrefaçons. Mais cette inclination peut être exploitée et les conséquences peuvent être considérables. » Répartie sur six thèmes tout au long d’un parcours chronologique, l’exposition présente plus de deux cents objets remarquables venus de toute l’Europe. Emblématique, chacun raconte une histoire édifiante de falsification et de tromperie - des archives effacées des empereurs romains, des biographies manipulées de saints médiévaux, des histoires de voyages qui ne se sont jamais produits - à une fausse armée utilisée par les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Ils incluent également des documents d’une importance cruciale dans notre histoire tels que la donation de Constantin et les lettres utilisées pour accuser Dreyfus. Tous démontrent que les émotions et les croyances personnelles ont une influence sur la façon dont nous voulons comprendre le monde, ou délibérément nous le représenter de manière déformée. La communication sur la pandémie liée au Covid-19 et la désinformation qui l’entoure sont également examinées dans cette exposition. Le terme «désinfodémique» est le rappel opportun que les vérités et les contre-vérités circulent constamment et que la pensée critique et l’action civique sont de précieux gardiens contre la tromperie. La dernière section de l’exposition, intitulée « Une ère de post-vérité? » est un espace interactif fait de jeux et de vidéos où les visiteurs peuvent devenir des vérificateurs de faits, décider de ce qui est publié, ou encore jouer avec une « bulle filtre » innovante qui explore la façon dont les médias sociaux fonctionnent. Comme un voyage à travers les motifs et l’impact des faux mais aussi sur notre façon de nous exposer à eux, cette exposition nous bouscule et met en lumière toute la complexité et les contradictions qui jalonnent notre passé, présent et futur. Heureusement, nous avons des outils à notre disposition: faire preuve d’esprit critique, ne pas se fier à ses premières impressions, être conscient de ses préjugés et évaluer la fiabilité des sources sont autant d’éléments qui peuvent nous aider à distinguer les faits de la fiction et à nous frayer un chemin dans les méandres de la réalité. Une exposition à découvrir jusqu’au 28 octobre 2021 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : MABELE ELEKI LOLA ! Pour la première exposition temporaire depuis l’ouverture en décembre 2018, l’AfricaMuseum invite l’artiste kinois Freddy Tsimba à un dialogue avec les collections du musée. La sélection des objets ethnographiques a été réalisée avec la contribution scientifique de Henry Bundjoko, directeur du Musée national de la République démocratique du Congo à Kinshasa. Jean Bofane, écrivain, auteur de Mathématiques congolaises (publié chez Actes Sud) et commissaire d’exposition, propose ici un regard inédit sur l’art de Freddy Tsimba en dévoilant la face spirituelle de son œuvre. En tant que grand forgeron selon la tradition, Freddy Tsimba transforme le métal des conflits en matière première d’une nouvelle narration. Les églises de réveil promettent le paradis. Mais quel paradis évoquent-elles ? Pour Freddy Tsimba et Jean Bofane, il est impérieux de se débarrasser des fausses promesses. La terre est décidément au-dessus de tout. Elle est plus belle que le paradis ! Le titre est né d’une d’une conversation avec l’artiste, optimiste, amoureux infatigable de la vie et de la beauté. Les créations monumentales de Tsimba entrent pour la première fois en dialogue avec les collections du musée. L’artiste rend ainsi hommage au travail du forgeron et du sculpteur classique. Vingt-deux installations de Freddy Tsimba, lors de cette rencontre exceptionnelle, font face à trente pièces du musée dont la plupart n’ont jamais été montrées. Pour ceux qui l’ignorent, Freddy Bienvenu Tsimba est né en 1967 à Kinshasa et a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale. Il travaille le bronze et les métaux de récupération, en parfaite indépendance. Profondément attaché au respect des droits humains, en particulier les droits des plus fragiles, les mères et les enfants, il expose le tragique de la guerre et témoigne des violences à travers le temps. Mais il est aussi le porte-parole de la paix et de la résilience. Il rend de façon sublime hommage aux femmes et à la vie. Freddy Tsimba est aujourd’hui un artiste connu et reconnu à Kinshasa et sur la scène artistique internationale. Il est célèbre pour ses sculptures faites de douilles, de cartouches et aussi pour ses maisons-machettes. L’artiste a participé à plusieurs Biennales de Dakar (2002, 2006 et 2008) et à des expositions collectives comme The Divine Comedy (2014), Kongo am Rhein (Bâle, 2017) et Afriques Capitales (Lille, 2017) sous l’égide de Simon Njami. Il rappelle également la mémoire des Congolais victimes de la colonisation. Une exposition à découvrir jusqu’au 15 août 2021 à l’AfricaMuseum (ancien musée d’Afrique centrale). Plus de détails sur le site www.africamuseum.be Leuvensesteenweg, 13 à 3080 Tervuren


EXPOSITION : BÉJART FÊTE BRUXELLES La Maison Béjart présente en ses murs « Béjart fête Bruxelles », qui retrace la période bruxelloise de l’œuvre de Maurice Béjart à l’aide de photographies, programmes, affiches, manuscrits, correspondances, films, etc. Outre les documents imprimés, la Maison Béjart détient des textes manuscrits originaux du chorégraphe (correspondances, journal, textes…) mais aussi des dessins et peintures uniques ayant servis pour la conception des décors de ses ballets ou encore de très nombreux films et captations de ballets. Nous pouvons souligner la rareté de la collection. Sur les 350 créations de Maurice Béjart, la Maison Béjart peut s’enorgueillir de posséder déjà différents éléments concernant plus de trois cents ballets. L’exposition s’intéresse notamment aux différentes collaborations du chorégraphe avec un certain nombre de stylistes et costumiers, dont Germinal Casado, Issey Miyake, Thierry Bosquet, Corte Real, Jean-Paul Knott ou encore Gianni Versace avec qui il développa une profonde amitié. Une madeleine de Proust à savourer sans avoir honte d’y prendre du plaisir. Un événement à voir jusqu’au 9 juillet 2021. Trouvez davantage de détails sur le site www.mauricebejart.be Rue de la Fourche, 49 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : DES AILES POUR GRANDIR « Des ailes pour grandir » est la dix-septième exposition du Musée des Enfants, entièrement imaginée et créée par l’équipe. Elle est conçue comme un parcours en six étapes pour aider les petits à grandir et à voler de leurs propres ailes. L’objectif : apprendre à mieux se connaître et à mieux connaître le monde qui les entoure. Dans le grand hall, une impressionnante machine volante attend les visiteurs, pour que chacun puisse prendre son envol et découvrir le parcours de l’exposition, ainsi que les ailes dont il a besoin pour sortir du nid et grandir à son rythme ! (Joli symbole !) L’occasion de découvrir les aventures de Ben et Lili, deux petits personnages qui traversent parfois des moments difficiles, d’enfiler une cape de super-héros et de les aider- à trouver des solutions ! « Un ami, ça sert à quoi ? » se demandent le chat et la souris, deux copains inséparables que tout semble opposer. Au fil du parcours qui mènera les visiteurs de la maison de la souris à celle du chat, chacun peut explorer l’amitié, cette relation riche en émotions et souvent source de questionnements. Et si Newton avait mangé la pomme ? Et si l’on pouvait manipuler un tableau de Fernand Léger et le transformer en sculpture ? Et si le petit chaperon rouge avait apprivoisé le loup ? Et si un tunnel sensoriel bousculait nos repères ? Et si… Voilà des supputations qui méritent d’être explorées ! Les jardins secrets prennent forme et constituent les décors de cette pièce féerique ! A chacun de s’installer dans un nid géant, dans une fusée ou dans une bibliothèque enchantée pour prendre le temps de rêver. Quelle forme aborde l’univers auquel chacun aime penser lorsqu’il flâne, rêve ou se repose ? Enfin, il est possible de partir à la rencontre des cultures de différents pays et de ce qui fait leur richesse, en apprenant des autres et de leurs différences. Une manière de décider de ce qui est nécessaire pour de nouveaux arrivants et pour soi-même, afin de cohabiter en harmonie. Un événement ludique et citoyen à ne pas rater au Musée des Enfants jusqu’au 30 juillet 2021. Voyez davantage d’informations sur le site www.museedesenfants.be Rue du Bourgmestre, 15 à 1050 Bruxelles


EXPOSITION : DINO WORLD Deux fois plus importante que lors de son précédent passage en Belgique en 2013, l’Exposition Dino World est de retour à Bruxelles et permet de vivre un voyage extraordinaire de plus de soixante-cinq millions d’années dans le temps pour partir à la découverte d’un monde où régnaient les créatures les plus extraordinaires que notre planète n’ait jamais connues. Soixante dinosaures animés envahissent le Palais 2 à Brussels Expo. Dans d’impressionnants décors naturels, vous allez pouvoir vous immerger dans un univers fascinant : celui de l’ère mésozoïque, période à laquelle vécurent les plus grands monstres jamais connus sur notre planète. Laissez-vous impressionner par la taille et les rugissements du tricératops, du brachiosaure ou du célèbre Tyrannosaure. Evaluez l’envergure fantastique du Ptéranodon et comparez vos empreintes à celle d’une jeune Diplodocus. Saviez-vous que d’authentiques dinosaures ont également été trouvés en Belgique ? C’est ainsi qu’à la fin du 19e siècle, le squelette d’un iguanodon a été découvert en parfait état à plus de 322 mètres sous terre, dans une mine charbon située à Bernissart. Ce petit bout d’histoire bien de chez nous sera lui aussi raconté au sein de l’exposition Dino World grâce à un partenariat établi avec le Musée des Sciences Naturelles de Belgique. Les dinosaures étaient-ils bipèdes ou quadrupèdes ? Appartenaient-ils tous à la même espèce ? Comment ont-ils disparu ? Où et comment vivaient-ils ? En découvrant les reproductions des iguanodons au sein de l’exposition Dino World, toutes vos questions trouveront réponse. Il ne vous restera plus qu’à visiter le Musée des Sciences Naturelles de Belgique pour devenir un véritable expert en la matière… Conçue prioritairement pour les enfants, l’Exposition Dino World leur explique le développement de la vie sur terre. A l’aide d’un audioguide et grâce à parcours à la fois interactif et ludique, ils découvriront le mystère de l’apparition et de l’extinction des grands Sauriens sur notre planète. Grâce aux répliques de nombreux fossiles, ils pourront également comprendre comment les scientifiques ont pu trouver et conserver les traces des dinosaures. Une exposition à découvrir à Brussels Expo. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.brusselsexpo.com Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : MIDAM De ses premiers dessins aux œuvres les plus récentes, l’auteur belge Midam cultive l’art du rire et met son talent au service du gag. Les albums de Kid Paddle, connus et traduits dans le monde entier, symbolisent à eux seuls cet univers humoristique devenu un incontournable de la bande dessinée européenne. S’il dessine depuis toujours, Midam entre dans la profession en rejoignant l’équipe de Spirou, pour lequel il crée de nombreux dessins afin d’animer les rubriques du journal. À partir de 1993, il met en scène le personnage de Kid Paddle dont les aventures en mode jeu vidéo connaissent un succès grandissant auprès du public. Dès 2003, l’univers se prolonge avec la série Game Over, présentant les aventures du « Petit Barbare », l’avatar virtuel de Kid. Retraçant plus de vingt ans de création, l’exposition revient sur les grandes étapes de la carrière de Midam et lui donne la parole. Une exposition faite pour titiller la rétine jusqu’au 28 août 2021 au Centre belge de la Bande dessinée. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : GUSTAV KLIMT : THE IMMERSIVE EXPERIENCE Lorsque l’art digital fraie avec l’un des plus grands maîtres de l’art nouveau et peintre autrichien novateur, Gustav Klimt, le mélange donne vie aux œuvres de ce dernier. L’occasion de déboucher sur une expérience unique et d’embarquer pour un voyage où les dernières technologies transforment le parcours en un spectacle unique, à la fois culturel, didactique et récréatif. L’imagerie virtuelle, la réalité augmentée, une spectaculaire galerie des miroirs dorés et l’anamorphose appliquée à des toiles telles que « Le Baiser » vous immergent littéralement dans le travail de l’artiste, avec une magnifique reproduction en 3-D de cette dernière représentation (sans doute le clou de la visite ?). Plus de deux cents peintures et esquisses ont été sélectionnées pour être projetées de manière vivifiante, créative et surprenante et éveiller vos sens par le truchement de coups de pinceaux virtuels. L’exposition ne se limite pas à son seul espace immersif et ne serait pas complète sans qu’elle vous propose de vous glisser dans la peau de Gustav Klimt dans le but d’entreprendre en accéléré un résumé de sa carrière. De décorateur d’intérieur à initiateur du mouvement sécessionniste, sans oublier sa période dorée, il a été l’une des figures majeures du monde culturel de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Au crépuscule de son existence, Il s'est intéressé davantage à la peinture intimiste et aux portraits. Il a réalisé des tableaux de femmes de grandes dimensions, avec des compositions richement décorées, pour flatter une clientèle riche et bourgeoise qui lui faisait des commandes et il a également conçu de nombreuses scènes de femmes nues ou aux poses langoureuses et érotiques, en tenues extravagantes dans des compositions asymétriques, sans relief et sans perspectives, riches d'une ornementation chatoyante, envahissante et sensuelle. Gustav Klimt est né en 1862 à Baumgarten et est décédé en 1918 à Vienne. Parfois, il est associé au mouvement symboliste. Un événement à découvrir à la Galerie Horta jusqu’au 5 septembre 2021. Plus de détails sur le site www.expo-klimt.be Rue du Marché Aux Herbes, 116 à 1000 Bruxelles Paul Huet

EXPOSITION : ELLIS ISLAND Voici une exposition qui rassemble des œuvres d’Armando Andrade Tudela, Marianne Berenhaut, Heidi Bucher, Miriam Cahn, Latifa Echakhch, Sigalit Landau, Alina Szapocznikow, Naama Tsabar et Lawrence Weiner sur le thème « Ellis Island », cet étroit banc de sable à l’embouchure de l’Hudson », un îlot face à Manhattan. Entre 1892 et 1924, il a été l’entrée principale de nombre de communautés arrivant sur le sol américain. Près de seize millions d’émigrants – majoritairement d’Europe mais aussi de pays arabes – y sont passés en transit et ont été amené à subir toute une série d’examens médicaux et psychologiques, mais aussi à changer d’identité. Georges Perec, écrivain d’origine juive polonaise, nous offre une description minutieuse de ce « non-lieu » dans un texte écrit en 1979. Un lieu utopique où on s’oublie, où le corps et l’identité se transforment, un lieu où on laisse aussi place aux rêves et à l’espoir d’un monde meilleur. Dans la suite du récit de Perec, l’exposition au Musée Juif de Belgique nous concentre sur la manière dont les artistes contemporains traitent le thème de l’exil et comment ils confrontent le monde en tant que lieu de dispersion, d’enfermement et d’errance. Ellis Island explore le déracinement et l’émigration comme un état mental ou physique, mais aussi comme un « catalyseur » de création où sont mis en œuvre des processus artistiques d’assemblage et de fragmentation. Un événement à découvrir jusqu’au 29 août 2021 au Musée juif de Belgique. Plus de détails sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : ICONS Des premières icônes d’Europe et du Moyen-Orient aux œuvres modernes et contemporaines, les icônes ont inspiré de nombreux croyants et artistes, à travers les âges. L’exposition dévoile comment les dimensions spirituelles ont été intégrées dans les œuvres d’art depuis l’Antiquité. La tradition attribue les premières icônes à Saint-Luc qui, après la Pentecôte, aurait peint trois représentations de la Vierge Marie. Des premières icônes d’Europe et du Moyen-Orient aux œuvres modernes et contemporaines, ces représentations imagées du divin ont inspiré de nombreux croyants et artistes. L’exposition Icons, curatée par Henri Loyrette, ancien Directeur du Musée d’Orsay et PrésidentDirecteur du Musée du Louvre, dévoile comment les dimensions spirituelles ont été intégrées dans les œuvres d’art depuis l’Antiquité à nos jours. L’exposition présente une sélection d’icônes anciennes en provenance d’Europe et de Russie – représentant tour à tour le Christ, la Mère de Dieu, ou des Saints individuels – dont la simplicité frappante les distingue en tant qu’objets de vénération intemporels. Un second ensemble d’œuvres d’artistes du XIXe et XXe siècle, tels Charles Filiger ou encore Lucien Levy-Dhurmer, explore la composition frontale et sans profondeur des icônes. L’exposition aborde également l’utilisation que font les artistes contemporains du langage iconographique, à l’instar de Yan Pei-Ming et Wim Delvoye. Un événement à voir jusqu’au 24 octobre 2021 à la Villa Empain. Plus de détails sur le site www.villaempain.com Avenue Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles

APPEL Á PROJETS « Trolls & Bestioles » est de retour pour une nouvelle édition légèrement remaniée. Cette année l'exposition se déroulera du 3 juillet au 29 août. A cette occasion, le Musée d'Art Fantastique lance un grand appel à projets aux dessinateurs, illustrateurs, peintres, photographes et graphistes de tous horizons. Les artistes sélectionnés feront partie de l'exposition collective Trolls & Bestioles 2021. Basée sur l'univers des trolls et autres créatures étranges, elle réunira des artistes belges et internationaux qui verront leurs œuvres imprimés en exemplaire unique sur bâches de 80 x 120 cm ainsi que sur cartes postales éditée en édition limitée à 100 exemplaires. Chaque artiste sélectionné recevra 25 cartes postales de son oeuvre. Six prix seront décernés : le prix du MAF, Le prix du Public, le prix de la Région Bruxelles-Capitale, le prix Francophones Bruxelles, le prix du BIFFF et le prix Charles Picqué. Nous vous renvoyons au règlement de l'exposition pour les détails via le site www.fantastic-museum.be


EXPOSITION : ROGER RAVEEL Roger Raveel (1921-2013) aurait eu cent ans aujourd’hui. Une occasion idéale pour BOZAR de lui consacrer une grande rétrospective. L’artiste est considéré comme l’un des peintres belges les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle, mais il se distingue radicalement de ses contemporains par un langage visuel tout à fait unique, à mi-chemin entre figuration et abstraction, prenant son propre environnement comme principale source d’inspiration. À travers plusieurs volets thématiques, cette exposition retrace le long parcours artistique d’un créateur hors-normes et l'émergence de sa vision plastique unique. Son style se singularise par un mélange de figuration et d’abstraction, servi par des couleurs vives et vitales, parfois soulignées de contours sombres. Il a aimé représenter le mouvement avec une acuité bienveillante. Pour lui, l’acte de peindre était une nécessité autant que l’air pour respirer. Il a également travaillé comme graphiste. Enfin, il avait besoin de percevoir les choses et les traitait sous un jour différent, à des lieues du regard du commun. L’influence de la physique et des nouveaux développements techniques l’ont doté d’un intérêt croisant pour les choses qui nous entourent. Il a cherché à rendre cette nouvelle vision du monde invisible tangible. L’exposition qui lui est consacrée à Bozar est à découvrir du 18 mars au 21 juillet 2021. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LA FOIRE DES PASSIONS Après plus d’une année de mise en pause de ses expositions, Home Frit’ Home renoue avec les passions humaines ! « La Foire des Passions », signée Catherine Le Goff (gravure, pastel gras), nous entraîne dans l’effervescence du monde forain. L'absence de Foire du Midi à Bruxelles en 2020 et le brouillard sanitaire qui entoure son installation en 2021 n'ont fait que renforcer l’envie de se plonger dans une série de souvenirs, réels, visionnés ou imaginaires. Auto-scooters, Madame Irma, miroir déformant, grande roue, train fantôme, etc. se donnent rendez-vous pour en mettre plein la vue. Cette ambiance à nulle autre pareille permet de transposer une atmosphère si chère aux citadins, avec tout le folklore qui caractérise le mois d’août qui annonce d’ordinaire une série d’attractions qui se succèdent entre la Porte d’Anderlecht et celle de Hal. Une exposition accessible chaque premier week-end du mois ou sur rendez-vous et ce jusqu’au 4 septembre 2021. Plus de détails sur le site www.homefrithome.com Rue des Alliés, 242 à 1190 Bruxelles


EXPOSITION : NAPOLÉON - AU-DELÀ DU MYTHE ! L’espace muséal de la gare Liège-Guillemins accueille son nouveau grand événement intitulé « Napoléon – au-delà du mythe ! » sur près de 3.000 m². Une aventure culturelle immersive qui retrace les multiples facettes de Napoléon Bonaparte, personnage historique majeur qui, deux siècles après sa mort, continue de peser sur notre quotidien. De l’homme à la légende, les grandes étapes qui ont façonné une personnalité hors normes sont abordées en détails à travers plusieurs centaines de pièces originales et souvent inestimables, dévoilées par le biais d’impressionnantes mises en scène. Ces œuvres exceptionnelles, provenant de collections privées et d’institutions renommées belges et étrangères, sont autant de témoignages de la vie incroyable qu’a été celle de Napoléon Bonaparte. Sa légende (qu’il a luimême contribué à bâtir) s’est considérablement amplifiée depuis son décès, inspirant plus de 70 000 ouvrages et un millier de films et documentaires. Cette exposition met l’accent sur une dizaine de thématiques afin de mieux connaître l’homme, mais aussi sa vie et son œuvre. Trois grands décors originaux, des mises en situation remarquables ou encore des pièces exceptionnelles sont autant d’éléments rassemblés pour offrir une visite aussi passionnante qu’édifiante. On l’oublie souvent, mais l’empereur souhaitait laisser une trace durable. La rédaction de ses mémoires y a contribué. Quant à son règne, il a modifié fortement le visage de son pays en accumulant des réformes notables, car il souhaitait un état moderne : Code pénal, Banque de France, préfectures, Universités, Cadastre, etc. sont le fruit de son travail, une sorte de dictature de salut public qui a transformé le Consulat en Empire. Enfin, de nombreux « Belges » faisaient partie de son entourage. Un espace particulier leur est ici dédié. Cet événement est à découvrir à une heure de train de la capitale et ce jusqu’au 9 janvier 2022. Voyez davantage d’informations sur le site www.europaexpo.be

Gare de Liège-Guillemins Sam Mas EXPOSITION : COVID-19, LA NOUVELLES PESTE NOIRE ? La pandémie de Covid-19 occupe nos esprits depuis plus d’un an. L’information relayée par les médias concerne avant tout des chiffres de personnes contaminées, hospitalisées, aux soins intensifs, les mesures de confinement et de déconfinement, leurs impacts sur la santé morale et psychologique et plus récemment les vaccins. Mais des sujets comme c’est quoi un virus, sa fixation, sa pénétration dans les organes cibles, le déclenchement de la tempête cytokinique, les différences entre vaccins… sont rarement abordés. Le Musée de la Médecine s’est donc fixé comme objectif d’expliquer et d’illustrer ces concepts fondamentaux, de manière didactique et originale, en faisant appel à des médecins de terrain et à des artistes. Pour rendre l’exposition encore plus attractive, les similitudes et différences avec la Peste Noire qui a décimé l’Europe en 1347 sont commentées. Et pour terminer, des dessins d’artistes du Pop Art et du Street Art montrent que ces derniers ont été et sont également concernés. Cet événement se tient jusqu’au 15 décembre 2021 dans la Salle dite « Nobel » au deuxième étage, à quelques pas de l’entrée principale de l’hôpital Erasme. Plus de détails sur le site officiel de l’hôpital www.museemedecine.be Route de Lennik, 808 à 1070 Bruxelles


CD : LES GRANDES MUSIQUES DU PETIT ÉCRAN Le label Music Box Records inaugure sa toute nouvelle collection intitulée « Les Grandes Musiques du Petit Écran » et consacrée à l'âge d'or des musiques de séries françaises. En collaboration avec Sony/ATV Music Publishing France, il présente quatre CD qui mettent en relief le travail de Raymond Alessandrini pour « Les Colonnes du ciel » (1985) et « Félicien Grevêche » (1986), de Claude Bolling pour « L'Étrange Monsieur Duvallier » (1979) et « Miss » (1979), de Georges Delerue pour « La Cloche tibétaine » (1974) et « Splendeurs et misères des courtisanes » (1975) et celui de Serge Franklin pour « Des grives aux loups » (1984) et l’épisode « Le secret de Marion » (1995) de la saga « Le juge est une femme ». Des feuilletons mythiques qui ont réjoui les familles, qui ont fait pleurer dans les chaumières ou qui ont apporté un immense souffle de dépaysement après le journal de 20 heures. Des sagas qu’on peut toujours se procurer en DVD et qui continuent d’enchanter les amateurs. Toutefois, écouter leur partition sans les dialogues ni les bruitages incommodants demeure un plaisir infime pour les passionnés de scores originaux. Si Georges Delerue reste le compositeur préféré de François Truffaut et de Philippe de Broca, Claude Bolling a immortalisé le film « Borsalino » en le ponctuant d’un thème au piano bastringue devenu un standard. Quant à Raymond Alessandrini, il a été pianiste pour Georges Delerue et a pris sa relève au pied-levé lorsque celui-ci est parti poursuivre sa carrière à Hollywood, composant des B.O sur mesure pour, notamment les réalisateurs Michel Wynn et Gabriel Axel. Enfin, Serge Franklin a débuté comme chanteur, a poursuivi comme soliste de studio, a travaillé pour des décors sonores au théâtre et a suivi le metteur en scène Alexandre Arcady lorsque ce dernier a tenté avec succès l’aventure du grand écran. Des partitions qui font ici l’objet d’une première édition discographique et qui ont été entièrement remasterisées pour la circonstance. Avis aux passionnés ou aux nostalgiques ! Daniel Bastié

CD : BUCH DER LIEDER / GEHARNISCHTE LIEDER Né en Hongrie en 1811, Liszt était un prodige, un virtuose de naissance. À certains égards, son expérience d'enfance en tant que musicien en tournée n'était pas sans rappeler celle de Mozart et ses talents étaient largement exploités par son père. Alors que beaucoup pourraient affirmer qu'il était un artiste typique de l'époque romantique, il était sans aucun doute bien plus que cela. Le répertoire pour piano du début du XIXe siècle n'était pas aussi large qu'aujourd'hui et il était naturel pour un virtuose tel que lui de composer ses propres œuvres et de transcrire la musique d'autres compositeurs pour son répertoire de tournée. Alors qu'il se trouvait au sommet de sa célèbre vie de virtuose, il décida de se retirer en 1847 dans la petite ville allemande de Weimar, dans le but de se concentrer sur sa composition et sa carrière de chef d'orchestre. Il y a révisé de nombreuses œuvres pour piano composées au cours des années précédentes, créant des chefs-d'œuvre tels que la « Sonate pour piano en si mineur ». Il a également profité de la disponibilité de chanteurs talentueux travaillant dans l'opéra de cour et a composé la plupart de ses chansons à cette époque. Ce CD revient sur une partie des pièces écrites à Weinar. Pour le présent enregistrement du label Naxos , elles sont interprétées par le soliste Alexandre Dossin. Sam Mas


CINÉMA : THE MISFITS Film de casse de Renny Harlin, avec Pierce Brosnan, Tim Roth, Jamie Chung, Nick Cannon, Mike D’Angelo et Hermione Corfield. USA 2021, 1 h 34. Sortie le 16 juin. Résumé du film – S’étant échappé de prison, Richard Pace, pickpocket professionnel, a la CIA collée à ses trousses. Il est repéré par les « Misfits », un groupe de braqueurs surnommés les Robinsons des temps modernes, qui l’engagent pour le casse du siècle : voler les lingots d’or détenus dans un coffre du Moyen Orient, sous la prison centrale du Jazeristan. Ces lingots doivent servir à financer le terrorisme international. Mais ce que Pace ignore, c’est que sa propre fille est de mèche avec le gang qu’il a rejoint. Commentaire – Pierce Brosnan, qui a interprété quatre fois les aventures de James Bond avant d’être détrôné par Daniel Craig vu son âge, a toujours la ligne et le sourire ravageur. Ce sourire qu’il cache sous une lippe pour livrer les nouveaux frigos à la prison que ses amis et lui convoitent. Il a bien pris quelques kilos aux hanches, mais il reste fringant à l’approche des 70 ans (il en avait 67 en commençant le tournage en 2019). Les jeunes n’ont qu’à bien se tenir face à son rire espiègle dont il use et abuse dans cette comédie drôle. Le réalisateur est Renny Harlin, connu pour ses films d’action : 58 minutes pour vivre avec Bruce Willis, 1990, ou Cliffhanger avec Sylvester Stallone, 1993. Et de l’action, il y en a dans The Misfits qu’on pourrait traduire par Les Désaxés, car ces escrocs sont fous à lier : course-poursuite en voitures dans les rues de Los Angeles, qui nous fait songer à une parodie des films de James Bond, avec les mêmes embardées. Ou dans le désert des Émirats sur une musique rock de Trevor Rabin qui nous entraîne à fond à travers les barkhanes. Brosnan lui-même en est surpris sous son air un peu hâbleur. Il nous adresse un clin d’œil ironique devant ces images exotiques. De l’action encore avec la caméra qui plonge sur les tours d’Abu Dhabi où le film a été partiellement tourné, avec l’envie d’être dans cette ville portuaire des mille et une nuits. Les femmes y papillonnent en mini-jupe ou sous le voile, et les cultures se croisent au sommet des tours gigantesques, sous les fontaines des jardins du ciel. Plus loin encore, dans le désert, la caméra tourne dans les hauteurs sur le campement de bédouins dont les escrocs font partie, et elle revient ensuite sur les visages burinés à l’heure du coucher de soleil. La violence du sultan qui se conduit en véritable boucher (nous sommes au Jazeristan, le pays de l’égorgement que protège la CIA, compte tenu des affaires) est contrebalancée par une fameuse dose d’humour : voilà donc les ingrédients de ce film de casse où notre équipe va avoir fort à faire pour détrousser le sultan du magot qu’il détient dans ses caves. Petit clin d’œil à la Bible : les lingots seront fondus dans un bélier d’or. Le tournage a débuté en février 2019. Il s’est déroulé à Abou Dhabi, à Dubaï et à Los Angeles mais la diffusion en a été reportée à cause de la pandémie. Avis – Si vous voulez voir un James Bond drôle, quoique vieillissant, au cœur d’une comédie d’action dans les sables du Moyen Orient, allez-y. Vous y verrez un Pierce Brosnan pétant de vie et de santé. Michel Lequeux


CINEMA : UN ESPION ORDINAIRE Film d’espionnage de Dominic Cooke, avec Benedict Cumberbatch, Merab Ninidze, Rachel Brosnahan, Jessie Buckley et Angus Wright. USA 2021, 112 min. Sortie le 23 juin. Résumé du film – 1960. Alors que la guerre froide menace le monde, Greville Wynne, un homme d’affaires britannique, mène une vie très ordinaire. Jusqu’à ce qu’il soit contacté par les services secrets anglais et américains qui l’envoient à Moscou pour rencontrer l’officier soviétique Oleg Penkowsky. Les deux hommes vont collaborer pour faire passer des informations militaires au-delà du rideau de fer. Une mission d’autant plus périlleuse que les Russes s’apprêtent à installer dans le plus grand secret des missiles à Cuba pour frapper les Etats-Unis. Greville n’a pas le choix : Penkowsky ne veut traiter qu’avec lui pour éviter l’affrontement nucléaire qui se prépare. Commentaire – D’abord intitulé Ironmark, nom de code de la source soviétique, The Courier ou Un espion ordinaire nous fait partager l’amitié qui se crée entre ces deux hommes et qui les conduira à affronter le KGB et les geôles de Moscou. Contrairement à 13 jours (Roger Donaldson, 2001) qui ciblait les événements survenus du 14 au 28 octobre 1962, le suspense de Dominic Cooke se déroule avant et après cette date où le monde a frôlé la catastrophe nucléaire. The Courier commence deux ans plus tôt, lorsque le colonel Penkowsky, inquiet du comportement impulsif et irrationnel de Khrouchtchev, réussit à contacter les services secrets occidentaux qui lui dépêchent un homme d’affaires banal, n’éveillant pas les soupçons. L’apprenti-espion britannique se lie bientôt d’amitié avec Penkowsky, marié et père de famille comme lui, pour lui faire découvrir la « vie dissolue » de l’Occident au fil des voyages qui vont s’enchaîner. Le but de ces visites est de recueillir du Russe les informations destinées aux services secrets anglais et américains : le MI6 et la CIA. Cinq mille documents seront ainsi copiés et acheminés de Moscou à Londres, jusqu’à ce que le trafic du tandem soit découvert lors de la fameuse crise des missiles. S’inspirant d’une histoire vraie, Dominic Cook, venu du théâtre et dont c’est ici le second long-métrage, a bâti son film comme un suspense à l’ancienne, faisant progressivement monter la tension. La dernière partie montre des gros plans saisis à l’arraché par une caméra portée, avec un montage nerveux qui traduit un réel sentiment d’urgence. Les deux espions sont dans la ligne de mire du KGB. Ces deux acteurs incarnent chacun leur personnage à la lettre. Benedict Cumberbatch, qu’on a vu en Sherlock Holmes dans la série Sherlock de 2010 à 2017 et en officier britannique dans 1917 (2019), coopère d’abord pour protéger sa famille et éviter une catastrophe nucléaire. Il le fait aussi parce qu’il a un ami qu’il ne veut pas laisser tomber de l’autre côté du rideau de fer. Merab Ninidze, acteur géorgien qui a joué dans de nombreux films allemands et russes, collabore pour que ses informations soient utilisées à bon escient et servent seulement la paix dans le monde. A aucun moment, il ne donne l’impression d’être un opportuniste animé par l’appât du gain. C’est un pacifiste convaincu. Avis – Basé sur une histoire vraie, un thriller à l’ancienne pour savoir comment furent transmis 5000 documents top secrets à l’époque de la guerre froide et de la crise des missiles de Cuba. Sur un rythme qui s’accélère et rend le récit haletant. Michel Lequeux


CINÉMA : THE DISSIDENT Documentaire de Bryan Fogel sur l’assassinat de Jamal Khashoggy. USA 2021, 117 min. Sortie le 30 juin. Résumé du documentaire – Quand, le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggy entre dans le consulat saoudien à Istanbul, il ne sait pas qu’il va vivre les derniers instants de sa vie. A peine entré, le journaliste est conduit dans un petit local. On le menotte et on lui met un sac plastique sur le visage pour l’asphyxier au terme de huit minutes d’agonie. Son corps sera ensuite démembré et fourré dans des caisses pour être transféré en Arabie saoudite. A moins qu’il n’ait été réduit en cendre dans la demeure voisine du consul, où on l’aurait transporté. Commentaire – Jamal Khashoggy allait avoir 60 ans. Il venait chercher une attestation de célibat pour épouser sa jeune fiancée qui l’attendait à la sortie du consulat. L’éditorialiste saoudien s’était exilé en 2017 aux EtatsUnis où il collaborait notamment au Washington Post, y dénonçant les agissements du prince héritier Mohammed ben Salmane, dit « MBS » dans les médias. Oscarisé avec son documentaire Icarus sur le dopage des sportifs en Russie (2017), le réalisateur américain Bryan Fogel revient sur les derniers moments du journaliste. Il raconte toute la dissimulation internationale ourdie dans un documentaire puissant, nourri de preuves, d’images inédites, d’archives et du témoignage d’intervenants, comme la fiancée Hatice Cengiz qui s’est portée partie civile, le parquet turc qui a incriminé l’État saoudien ou cet autre dissident, Omar Abdulaziz, journaliste lui aussi avec lequel correspondait Jamal depuis un an. Tout indique que le complot venait des plus hautes sphères de Riyad. Le commando saoudien de quinze hommes avait été envoyé avec deux avions en Turquie dans le but d’en finir avec « la victime du sacrifice », comme l’indiquaient les bandes d’enregistrement qui furent saisies au consulat. Cette affaire criminelle a terni l’image du jeune prince héritier, l’homme fort du royaume rapidement désigné par les responsables turcs comme étant le commanditaire de ce meurtre ignoble, malgré les dénégations saoudiennes. « MBS » avait bien des raisons pourtant d’en vouloir à Khashoggy, d’abord attaché au régime en place. Le journaliste avait percé à jour la dictature du prince sur la société, son emprise sur les jeunes et sur les réseaux sociaux qu’il contrôlait au moyen de Pégase, un logiciel espion de niveau militaire mis au point par la société israélienne NSO Group. Khashoggy était en passe de rallier, avec son ami et collègue Abdulaziz, toute une jeunesse avide de liberté après la déroute des printemps arabes. Il fallait le faire taire pour garder le contrôle du pays. Ce documentaire nous montre comment, avec une logique machiavélique que Donald Trump a feint d’ignorer au profit de la manne saoudienne : 110 milliards de dollars, soit l’équivalent de 600 000 emplois aux Etats-Unis. Khashoggy n’a pas pesé lourd dans la balance. Il avait le poids d’un fœtus de paille. Bryan Fogel a dû attendre huit mois pour trouver un service de streaming pour son documentaire, qui sera diffusé par une société indépendante. Sean Penn, acteur et réalisateur, est intervenu comme producteur exécutif pour soutenir ce film tourné notamment à Istanbul. C’est tout dire ! Avis – A voir absolument si vous voulez savoir ce qui se cache sous la barbe noire du prince héritier d’Arabie saoudite. Beaucoup ont fermé les yeux sur le régime en place, maître de la moitié du pétrole dans le monde. Chapeau au réalisateur ! Michel Lequeux


CINÉMA : DRUNK Comédie de Thomas Vinterberg, avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe et Magnus Millang. Danemark 2020, 115 min. Ressortie le 8 juin. Résumé du film – Quatre collègues qui enseignent dans une école danoise mettent en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait, dès sa naissance, un déficit d’alcool dans le sang. Ils se mettent à boire pour être au top de leur forme dans les classes techniques où ils enseignent. Si les premiers résultats sont spectaculaires, notamment chez Martin, dépressif, qui se rallie tous les élèves, la situation va vite dégénérer. Commentaire – Ivre, traduction de Drunk, vante les mérites de l’alcool qui donne des ailes et permet d’affronter le stress, autre traduction du titre sans n. Jusqu’à un certain point, bien sûr, au-delà duquel l’espoir devient cauchemar. C’est une comédie drôle, divertissante, signée Thomas Vinterberg, réalisateur et scénariste danois qui nous a livré en 2018 Kursk, le drame de ce sous-marin russe en perdition dans la mer Baltique. Il revient ici sur les problèmes de l’alcool au Danemark, le pays le moins sobre de la Scandinavie, où les jeunes font une forte consommation de bière. Par exemple lors du « lundi bleu », en début d’année, quand ils s’enivrent à qui mieux mieux autour des lacs où ils font la course. C’est la beuverie qui fait partie des usages admis. La police n’est pas très stricte sur le terrain. Cette comédie souligne la chose en montrant comment quatre enseignants, qui représentent l’élite intellectuelle du pays, glissent progressivement dans l’alcoolisme. Martin compense avec l’alcool son angoisse de la quarantaine face à ses élèves et à sa femme qui va voir ailleurs. Comédie, ou plutôt satire de la société danoise où tout le monde boit en cachette, dans la mesure où la fin montre notre prof rayonnant, libre de tout souci et bon danseur sur la place, au côté de ses élèves alcoolisés. Avec plusieurs verres dans le nez qui le font sauter par-dessus les bancs publics. Qu’a donc voulu faire le réalisateur devant la situation grave qu’il dénonce ? Il en a fait en tout cas un film accrocheur qui nous introduit dans le cénacle de ces quatre collègues attendant les bienfaits régénérateurs de l’alcool dans leur vie. « Si le film est une forme de célébration de l’ivresse, explique Thomas Vinterberg, il est évidemment aussi un portrait lucide de ses effets dévastateurs. L’excès d’alcool tue et détruit nos vies. » Il poursuit encore : « Nous connaissons tous le sentiment de l’espace qui s’agrandit, de la conversation qui prend de l’ampleur, et des problèmes qui disparaissent à mesure que l’on boit de l’alcool. » Avec Drunk, il retrouve Mads Mikkelsen qu’il avait dirigé dans La Chasse (2012) et qui campe avec un naturel parfait l’ivrogne qui s’effondre après avoir bu plus que de raison. Le réalisateur retrouve aussi son acteur fétiche Thomas Bo Larsen, la vedette de ses autres films qui furent, pour certains, des flops. Avis – Une comédie drôle sur l’alcool à vertu thérapeutique. Elle fera du bien aux enseignants stressés par leur métier (ou le Covid) et aux autres aussi. Jouée avec brio par l’excellent Mads Mikkelsen. A consommer sans modération mais en restant sobre. Michel Lequeux


DVD : FALLEN Lorsque Luce, dix-sept ans, est envoyée à Sword & Cross, un lycée d’éducation surveillée après avoir été accusée d’un crime dont elle n’est pas responsable, elle se sent d'emblée attirée par le ténébreux Daniel. Dans cet endroit lugubre où les ordinateurs et les gsm sont prohibés, où les élèves traînent un passé lourd et où des caméras épient les moindres faits et gestes, le garçon devient pour elle l’objet de toutes les obsessions. Mais ce dernier l’évite. Assez rapidement, elle découvre être dans la mire du beau Cam, un brun aux yeux verts et à la mâchoire carrée. Malgré sa fascination pour Daniel, elle n’arrive pas à résister à l’emprise de Cam. Ce dilemme perturbe la jeune fille, déjà déstabilisée par la présence incessante d’ombres qui la poursuivent et la malmènent depuis l’enfance. En fait, et elle ne le sait pas encore, tous deux sont des anges déchus qui se disputent son attention depuis des siècles. Le réalisateur Scott Hickx (« Cœurs perdus en Atlantide », « La neige tombait sur les cendres », « Le goût des autres ») change ici de registre et balise le territoire du film pour teenagers façon « Twilight » et autre « After ». Bien sûr, la photographie est exemplaire, la partition de Mark Isham emporte les indécis et le jeu des comédiens est sensible (Addison Timlin en tête !), mais le script pèche par quelques invraisemblances et quelques questions demeurées sans vraie réponse. Néanmoins, comme on se situe dans le domaine du film pour grands ados, il se doit de retenir l’atmosphère envoûtante, la love story qui se met lentement en place et les contradictions qui ébranlent la jeune héroïne. La localisation de l’action oscille également vers un huis-clos par instants oppressant. Enfin, la portée symbolique de ce long métrage nous invite à réfléchir à l’éternel combat qui oppose l’univers de la lumière à celui des ténèbres, à l’éternel combat qui met face à face le Bien et le Mal, le paradis et l’enfer. Manichéen, en somme ! Sam Mas

L’ASSASSINAT DE JOSEPH KESSEL Que reste-t-il dans les annales de la figure de Nestor Ivanovitch Makhno ? Pas grand-chose hormis un nom sous quelques photographies sépia et le lointain souvenir d’un homme qui a fait de l’engagement politique sa maîtresse. Fort jeune, il se frotte à l’injustice et sent bouillir en lui un sentiment de révolte. L’anarchie devient une porte qu’il ouvre à grand coups de talons pour s’y engouffrer. Réfugié en France, il signe avec quelques condisciples une plate-forme qui circonscrit les bases de l’anarchie. Mikaël Hirsch revient sur le parcours de cet homme singulier et hanté par une violence farouche à l’encontre de l’écrivain Joseph Kessel, qui a eu le malheur de le présenter dans « Makhno et sa juive » comme un monstre sanguinaire, un bandit venu d’Ukraine. Un portrait qu’il réfute, reprochant au futur auteur de « Le lion » et de « Les cavaliers » de noircir sa légende, voire de l’en délester. Alors, pistolet en poche, il erre dans les rues de la capitale pour faire la peau à celui qui n’a pas hésité à salir sa réputation. Mikaël Hirsch nous propose une balade au cœur des années 20, dans les basfonds de Pigalle et exhume les odeurs de l’opium, des alcools peu coûteux et la silhouette de parias venus de partout. Au hasard des déambulations, on croise Malraux et Cocteau. Un livre qui, on le sait, n’aboutit pas au crime du célèbre écrivain, mais qui relate une anecdote qui aurait pu s’achever de façon tragique. Ed. Serge Safran – 148 pages Daniel Bastié


PORTRAIT : ÉRIC ALLARD Éric Allard est né un jour de carnaval en 1959 à Charleroi. Après avoir enseigné les maths et la physique pendant 41 ans, jeune retraité, il peut se consacrer davantage à ses activités littéraires. Il nous confie : J’ai coanimé (avec S. Gucciardo et P. Schroven) une revue littéraire, RemueMéninges, sur une période de 25 ans. Cela m’a permis de rédiger mes premières recensions et d’approcher, pour des interviews, de grands noms, notamment, des Lettres belges francophones : Toussaint, Lamarche, Mertens, Tirtiaux ou François Emmanuel. En 1983, avec Jean-Louis Delande comme éditeur, j’ai sorti un premier recueil de poèmes de jeunesse, préfacé par Jean-Claude Bologne. Au début des années 2000, j’ai écrit deux ouvrages au Service du livre luxembourgeois consacrés, l’un, à l’œuvre littéraire de Nicole Malinconi, et l’autre, à celle, alors débutante, d’Alexandre Millon. À la fin des années 2000, deux recueils ont été publiés, l’un, en prose poétique, Les Corbeaux brûlés aux Éd. du Cygne, à Paris, et un autre, de contes brefs, Penchants retors, chez Gros Textes, via Éric Dejaeger. J’ai ensuite écrit un recueil à quatre mains, avec le regretté Denys-Louis Colaux, Les Lièvres de jade, pour l’éditeur Jacques Flament, puis sorti au Cactus inébranlable un recueil d’aphorismes, Les Écrivains nuisent gravement à la littérature, qui égratigne, sur le mode de l’humour, les travers du monde littéraire, avant de faire partie, chez le même éditeur, de l’anthologie de l’aphorisme francophone belge coordonnée par Michel Delhalle.J’ai la chance de compter au nombre des 30 poètes belges dont parle Philippe Leuckx dans son récent essai, Aux hautes marges, paru au Coudrier. Je fais partie, toujours au Coudrier, de À quels feux s’invitent vos rêves ?, l’anthologie de textes inédits rassemblé par Joëlle Billy pour les 20 ans de sa maison d’édition et aussi de celle des 20 ans de poésie contemporaine des Éditons du Cygne. Fin 2008, j’ai créé un blog littéraire intitulé Les Belles Phrases (https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com) sur lequel, au fil des années suivantes, une quinzaine d’écrivain(e)s - sans compter les collaborateurs spécifiques – sont venus chroniquer des centaines de livres : D. Billamboz, Ph. Leuckx, N. Delhaye, L. Santoro, Ph. Remy-Wilkin et J-P. Remy, D. Charneux, P. Guiot, J.-P. Legrand, G. Faucer, J.-M. Aubevert, Ph. Brahy et S. Elvireanu… Le blog compte une moyenne de 60 000 vues par an et possède un groupe Facebook fort de 1500 membres. C’est donc une activité de promotion des Lettres que je poursuis en parallèle, de même, désormais, qu’au sein d’une équipe sympathique et dynamique de l’Association des Ecrivains belges. En novembre dernier, j’ai publié une nouvelle dans la collection Opuscules des Éditions Lamiroy intitulée La Maison des Animaux : une dystopie fantasque se déroulant au temps des premiers animaux sociabilisés dans une ville administrée par un bourgmestre de gauche qui, sous des atours irréprochables, dissimule de vils penchants. Un récit qui joue sur différents registres: l’émotion, la critique sociale et la satire. À titre personnel, j’ai, dans les mois à venir, des publications prévues, dont un nouvel opus au Cactus inébranlable intitulé La vie du poète, qui me permettront de retrouver avec bonheur des éditeurs qui m’ont déjà fait confiance. lesbellesphrases2644731#2D6C8FC Silvana Minchella


EXORCISME À BERCHEM SAINTE-AGATHE Tout commence par une journée pluvieuse d'automne. Rachel Donkerwolke, une jeune ado qui ne se différencie pas spécialement des autres ados, brosse le cours de gym' en compagnie de trois camarades pour se rendre au bois du Wilder, histoire d'aller y fumer une "tige". A l'instant où les jeunes gens pénètrent dans ce petit bois bien connu de tous les habitants de Berchem Sainte-Agathe, ils croisent une gitane au regard de braise. Une légende tenace raconte que la gitane fait commerce avec le diable et qu'il faut éviter de soutenir son regard au risque de se retrouver envoûté(e)... Rachel Donkerwolke n'y échappera pas, sans cela, ben, il n'y aurait pas eu de roman et ce roman, "Exorcisme à Berchem SainteAgathe", autant vous prévenir tout de suite, est avant tout un roman fantastique déjanté où l'humour flirte allégrement avec le 36ème degré. Il est donc fortement déconseillé aux pisse-froid, aux sinistres et aux plus de 150 ans (allez savoir pourquoi...). Par contre, si vous n'êtes pas un atrophié de l'humour et que l'envie de vous payer une bonne et franche rigolade vous titille, nul doute que ce roman haut en couleurs répondra à votre attente avec ses nombreuses allusions à des personnalités du monde de la télé, avec ses protagonistes aux patronymes des plus loufoques comme Lucien Aznavour, Henri Balavoine, l'abbé Desanges (qui ne vient pas de Nice), Loïc Lemerdeux ou Josip Kraspek, et avec un exorcisme final complètement fou fou, fou... Ed. Lamiroy - 110 pages Sam Férir

TERMINÉ BONSOIR Marka se raconte. Sans fard, mais avec autodérision. Regard dans le rétroviseur. De son véritable nom Serge Van Laeken, il naît à Molenbeek d’une mère étalagiste et d’un père boxeur amateur. Plus Bruxellois que ça, tu meurs ! Toujours est-il qu’il décide de faire de la musique, tout en étant fan de groupes punks. Puis, la scène et le public … Une carrière en dents-de-scie avec forcément des coups de blues. L’inspiration l’a toujours tenu debout contre vents et marées, sûr de pouvoir compter sur un noyau de fidèles. Sur le plan privé, il vit en couple avec l’humoriste Laurence Bibot et est le papa des artistes Angèle et Roméo Elvis, des valeurs sûres de la pop actuelle. Quant à son plus grand titre de gloire : être toujours présent en radio et refuser toute étiquette. Sa musique ne connaît aucun périmètre (forcément trop restrictif !) et arpente les voies du rock, du reggae, des rythmes cubains et des sonorités latines, toujours à la recherche du son idoine. Dans la foulée de la parution de ce livre, il sort un album chez Sony Music sans jamais rien lâcher, parce que les passionnés ne lâchent rien ! Un livre à mettre devant tous les yeux et un CD à écouter en boucle, prouvant que, à soixante piges, l’ancien bassiste des mythiques « Allez Allez » sait ce qu’il veut. Ed. Lamiroy – 154 pages Daniel Bastié


LE CUISINIER SE POILE L'amateur de bonne chair que je suis n'a pas résisté à l'envie de mâcher ses mots...Je veux parler de ceux de Pichault Etienne et de ses délicieux aphorismes. L'auteur publié pour la première fois aux Editions du Cactus Inébranlable propose un florilège de mots/mets tout droit, tout chaud, sorti des fourneaux ! Accompagnez le tout d'un pichet...euh,..d'un Pichault de rouge ou de blanc, c'est selon ; et laissez-vous aller à la douceur des belles phrases. Un régal ! Comme tout bon mets, mangez-le bien...et surtout, dégustezle ! Et finissez votre assiette... Voici un aperçu de la carte : En entrée : "J'ai horreur des hors-d'œuvres avariés. En plat consistant : "Le poisson appâté a fini en pâté de poisson." En dessert : "Victor hésite entre un misérable et une gozette." La suite est à découvrir dans le recueil. Sans oublier, les illustrations de Pierre Kroll. Ed. Cactus Inébranlable- 72 pages Gaëtan Faucer

PRENDRE MOT Chaque page est une ode au poème, à la rue, aux gens et à la vie. Dans ce recueil de poésie, l'auteur nous embarque dans son univers bien à lui. Une agréable sérénité s'installe au fil d'une lecture douce et apaisante. On a l'impression que le silence parle. Poèmes à lire dans le désordre ou dans l'ordre des pages...qu'importe, la furtive musique du silence est constante. Philippe Leuckx est le premier auteur à être publié aux éditions Dancot-Pinchart. Longue vie à la poésie, hommage aux mots et bonne chance à cette nouvelle maison. Les mots clés du recueil : Ville /Gens/ Poème. Ed. Dancot-Pinchart – 41 pages Gaëtan Faucer C’est le moment où le jour, et toute une vie, remonte à la surface de la conscience, où la mélancolie affleure et où le poète Leuckx établit, à l’orée de la nuit, ses quartiers d’écriture. Souvent, au revers de soi, est rameutée l’enfance : « ce puits sans tain / où puiser / quelque transparence ». C’est l’heure où la petite musique leuckxienne se fait entendre, à laquelle il faut tendre l’oreille comme on « écoute le cœur », comme on regarde son âme. Elle joue sur une gamme de notes graves, des notes de cœur, justement, et quelques thèmes, qu’on reconnaît de recueil en recueil, familiers mais nouant à chaque fois des liens neufs pour de subtils accords. Pas de tapage dans la poésie de Philippe Leuckx ; les mots se forment dans « la forge du silence ». C’est sa façon de « prendre la mesure du monde » mais aussi de ce qui bout dans le sang et « incise le cœur ». Ce recueil inaugure une nouvelle maison d’édition à l’initiative de Pierre Dancot et Nicolas Pinchart, qui donne, toute sa place au texte et promet d’autres belles pages dédiées à la poésie exigeante.


LA COMMODE AUX TIROIRS Olivia Ruiz est cette chanteuse rescapée de la « Star Ac » qui a sorti plusieurs albums acclamés avec succès. En parallèle, elle mène une carrière d’écrivaine, avec déjà huit livres au compteur. Lorsqu’elle hérite de sa grandmère, une petite-fille se retrouve à une commode avec une dizaine de tiroirs à explorer. Cela suffit amplement à exhumer ses souvenirs d’enfance et à se promener dans le passé de celle qu’elle surnommait chaleureusement Abuela celle qu’elle chérissait tellement. Or, on le sait, prendre possession du vécu de quelqu’un qui n’est plus revient parfois à ouvrir la boîte de Pandore pour exhumes des fantômes enfouis auxquels on ne s’attend pas. Via une collection d'objets emblématiques allant d'une médaille de baptême à une enveloppe, l’héroïne découvre également ses origines et un pan de l’histoire familiale, avec ses secrets et ses non-dits. S'il débute et se termine par la narration de la petite-fille, tout le corps du récit porte la voix de sa lumineuse grand-mère dans un style colorée et épicé d’expressions s espagnoles. Un roman court, mais d’une rare intensité ! Ed. Le Livre de Poche – 181 pages Amélie Collard

AU BONHEUR DES FILLES Par un admirable flashback, Vivien revient sur son vécu. Un bond dans le temps d’une soixantaine d’années. A l’époque, elle était une jeune femme un peu décervelée qui venait de rater l’université. Dépitée, sa mère l’envoie chez une tante à New-York. L’action se situe en 1940, alors que la guerre fait rage en Europe. Libérée du joug maternel, elle découvre une métropole où rien ne peut arrêter celles et ceux qui respirent l’envie de liberté. De surcroît, comme la tante gère un théâtre, elle s’initie au monde de la nuit, croise des show girls, découvre son attrait sur les hommes et boit parfois plus que de raison. Au fil des chapitres, elle nous apparaît capricieuse, généreuse, égocentrique, superficielle, passionnée par son travail, dévergondée et prête à consumer l’existence en la brûlant à toute vitesse. On le sait, dix-neuf ans équivaut à l’âge de tous les possibles et de toutes les envies à concrétiser, même si un faux pas risque de tout endiguer … Au fil du récit, on la voit mûrir, traverser des épreuves, faire des choix et gagner en sagesse. Elisabeth Gilbert reproduit à merveille cette ambiance un peu magique du monde des coulisses tout en annonçant le souffle rauque de l’entrée prochaine en guerre des Etats-Unis. Ed. Le Livre de Poche – 604 pages Amélie Collard


1984 Dans un monde de plus en plus surveillé avec la crise de la corona, il n’est pas surprenant que ce roman de George Orwell ressorte des placards. À l’heure des fake news et de l’intrusion du Net dans nos existences, l’univers de « 1984 » ressemble de plus en plus à la société dans laquelle nous vivons. En 1949, quelques mois avant le décès de son auteur, ce livre prémonitoire est sorti de presse. Présenté comme une œuvre de sciencefiction, il se voulait une analyse de notre monde, régi par des lois et des codes, ainsi qu’une mise en garde contre les totalitarismes, avec une censure omniprésente. Dans cette société aseptisée, quelques rebelles n’entendent pas perdre leur libre-arbitre et organisent la résistance, dont Wilson Smith, le protagoniste. Résumer ici le contenu de cet ouvrage est totalement inutile, puisque tout le monde a déjà entendu parler de Big Brother et de slogans tels que « La liberté, c’est l’esclavage » ou « La guerre, c’est la paix ». Il a donc fallu compter sur le talent de Frédéric Pontarolo pour adapter ce classique de la littérature mondiale, en respectant sa trame et en faisant, néanmoins, preuve d’originalité. Le travail de reconstruction plonge donc à nouveau les lecteurs dans les rouages terrifiants de Big Brother, avec un graphisme réaliste, une palette teintée de couleurs froides et une mise en page moderne. Il s’agit indéniablement d’une réussite, qui peut être lue comme une bédé de SF ou comprise tel un cri d’alarme, alors que, chaque jour et avec l’aval de la majorité d’entre nous, les libertés sont confisquées au nom de l’urgence sanitaire. Un roman salutaire qui décrit les nombreux dangers de la modernité politique et de l’essor des technologies de surveillance. Ed. Michel Lafon – 136 pages Daniel Bastié

MAUDIT KARMA Le jour de l'anniversaire de sa fille Lilly, Kim Lange va recevoir son prix de meilleure animatrice télé. Mais, elle meurt le soir même et est réincarnée en fourmi. Comme punition, elle assiste à l’évolution des siens depuis qu’elle est partie. Bien entendu, ce qu’elle découvre ne lui plaît pas. Par exemple, qu’une de ses amies est prête à épouser son veuf. Tout est ici une question de karma, car la nouvelle vie est récompense ou punition de la précédente. Naturellement, il convient d’adhérer à ce postulat de départ pour accepter la suite du récit. Disons qu’il pourrait s’agir de fantastique ! Christopher s’est amusé à adapter le roman de David Safier et à en faire une bédé drôle et caustique à la fois, qui joue avec les codes et bouscule les stéréotypes. Bourré d’adrénaline, ce récit va bien au-delà de ses faux airs de fable bouddhiste et nous engage à méditer sur la manière dont nous réglons nos relations avec les autres, la façon dont nous prenons soin d’eux autant que de nous-mêmes et sur la pertinence de nos priorités. Un roman sans prétention mais qui fait du bien en cette période de Covid ! Ed. Michel Lafon – 150 pages Daniel Bastié


LAZARE ATTEND Lazare est un personnage biblique. Saint Jean nous apprend qu’il faisait partie des proches de Jésus. Décédé depuis quatre jours et déposé dans un sépulcre, il serait revenu à la vie sur ordre du Christ. James Morrow nous raconte qu’il aurait clamé haut et fort n’avoir jamais été ressuscité. Alors, de curieux visiteurs le traînent à bord d’un vaisseau pour un périple à travers l’espace et le temps et qui lui fera remonter les époques jusqu’aux années 1969, avant d’aller explorer les lieux du christianisme et du judaïsme, tout en osant une réflexion sur notre civilisation. Avec une imagination débridée, l’auteur ose un conte initiatique à la manière de Jonathan Swift et de Voltaire. Il s’agit d’une grande cuvée qui mêle diverses passions et qui se déguste sans faire la moue. On y retrouve de la réflexion, de l’humour, un zeste de non-sens et énormément de passion. L’écriture est flamboyante et l’intelligence atteint une apothéose rarement célébrée. Assurément, les références abondent au fil d’une narration nourrie d’idées fortes et par une approche qui mérite d’être encensée. Ed. Au Diable Vauvert – 466 pages Paul Huet

ET NOUS AURONS L’ÉTERNITÉ Une romancière âgée vit le crépuscule de sa longue existence. Le temps du succès est derrière elle et l’avenir ne s’agence pas sous les meilleurs auspices. Depuis le décès de son époux, elle vit en anachorète, retranchée du monde des vivants, plongée dans les souvenirs, avec l’urne du disparu comme unique témoignage des félicités perdues. Puis, elle doit abandonner son appartement pour emménager dans une séniorie ou maison de retraite. Un chambardement auquel elle n’est pas prête. Lorsqu’une étudiante sollicite le droit de l’interviewer sur son œuvre, elle accepte le dialogue, mais se range bien vite à l’avis que toute existence comporte sa part de mystères et que certains coins d’ombre ne doivent pas être révélés tels quels et qu’il convient de les pavoiser en les enjolivant, quitte à se laisser dévorer par une part de fiction. Catherine Frodier ose une série de sujets qu’on évoque relativement peu en littérature : la vieillesse, le temps qui se ralentit, le passé qui se morcèle par petites touches, les agréments qu’on invente pour faire rutiler ce qui n’est plus. A cela, elle offre une place de choix au rôle tenu par le livre dans le quotidien de certaines personnes. Un récit sensible qui va au cœur et qui se veut également une réflexion sur la création ! Ed. Au Diable Vauvert – 288 pages Daniel Bastié


UNE CATHÉDRALE À SOI Il y a des familles qui se vouent une haine séculaire. Bien entendu, il ne s’agit pas des Capulet ni des Montaigu, devenus les archétypes des querelles de voisinage. James Lee Burke met en scène des mafieux qui se cherchent querelle depuis des lustres et qui ne reculent devant aucune perfidie pour asseoir leur puissance. Des gens alimentés par le mal. Seuls les enfants des Balangie et des Shondell échappent à cette viciation de l’âme et, contre toute attente, éprouvent l’un envers l’autre des sentiments qui s’apparentent à de l’amour. Même si la trame fait immanquablement songer à celle d’une des pièces les plus célèbres de Shakespeare, James Lee Burke s’en dégage pour noircir le tableau. La belle Isolde vient d’être promise au répugnant oncle de Johnny, bien décidé à en faire son jouet sexuel. Quant au jeune homme, il est prêt à en découdre pour ne pas laisser ce plan abject se concrétiser. Noir de noir, ce roman parle certes d’amour, mais surtout d’épanchements qui doivent défier le monde entier, affronter les préjugés et hurler face à la bêtise ambiante. Ce Roméo et Juliette moderne prouve, s’en faut-il, que la fin justifie les moyens ! Ed. Rivages Noir – 443 pages André Metzinger

VOYAGE AU CENTRE D’UN CERVEAU D’AUTISTE Déséquilibrer le verbe formé dans le cerveau et que la bouche peine à expulser pour devenir parole, voilà l’objectif prôné par Babouillec dans ce texte court qui consiste à revoir notre jugement sur l’autisme. Une pathologie dont tout le monde a entendu parler, que peut connaissent vraiment et pas toujours aisée à diagnostiquer. Elle-même atteinte de troubles du comportement, l’autrice a décidé de se raconter et de prouver que tout un chacun a le droit de disposer de la parole pour s’épanouir. Par la violence des émotions, et par le dépeçage de son corps, elle secoue notre phobie de la différence, cette peur qui pousse à se défier de ce qui est dissemblable et dont nous nous défions parce que nous ignorons ses tenants. Assurément, l'étendue et la gravité des symptômes est très variable. Généralement, elles reviennent à appréhender les interactions sociales, se marquent par des intérêts obsessionnels et des comportements répétitifs. Mais pas que … Ed. Rivages – 63 pages Sylvie Van Laere


DANS MA RUE, IL Y AVAIT TROIS BOUTIQUES Les magasins de quartier ont cette fâcheuse tendance de disparaître au profit des grands complexes ou d’être remplacés par les achats en ligne. Pourtant, ils représentent des liens sociaux de proximité et, parfois, une kyrielle de services qu’on ne soupçonne pas toujours. Il fallait un écrivain pour en parler et exhumer tout ce qui en fait la magie et la singularité. Papeterie, mercerie, épicerie, quincaillerie, etc. Chacun contribue à la vie d’une région et irradie dans le kaléidoscope des souvenirs. D’une écriture enjouée et sympathique, Anthony Palou évoque ces commerces qu’il fréquentait et suit les traces de Marcel Proust pour goûter à l’une ou l’autre madeleine. Avec lui, le temps se suspend et on redécouvre certaines saveurs parfois oubliées, de celles qui ont le goût de l’enfance, de joies éphémères, de rencontres plus ou moins durables. Il nous parle ici de Quimper et du quartier du Gros Caillou dans la capitale. Il y évoque avec gourmandise une série d’artisans de bouche merveilleux, tout en déplorant les enseignes évaporées qui prônaient la qualité, le relationnel et un certain art de vivre, dévastées par la grande distribution. Loin d’étioler la fleur de la nostalgie, il espère et croit que, avec le Covid qui a ébranlé les certitudes, le petit commerce renaîtra de ses cendres pareil au phénix. Chaque génération entend imposer ses codes et ceux-ci sont souvent puisés dans le passé en les réinventant, en les mixant, en les adaptant. Ed. Presses de la Cité – 188 pages Daniel Bastié

UNE VOISINE ENCOMBRANTE Voilà un roman 2.0. signé par l’une des reines du thriller contemporain ! A l’insu de ses voisins, un ado a pris la mauvaise habitude de s’infiltrer dans les appartements et d’aller fouiller dans les ordinateurs. Quel est son but ? Puis, lorsque les victimes de ces infractions reçoivent un courrier anonyme pour les avertir de la situation, la tension grimpe ostensiblement. Un apogée est atteint quand le cadavre d’Amanda Pierce est retrouvé au fond d’un lac. Shari Lapena signe un suspense électrisant et parle d’un monde des apparences, des silences et des non-dits. Il suffit parfois d’un drame pour faire éclater ce qui ressemblait à un semblant de félicité. En filigrane, l’autrice parle de paranoïa et de la peur de se voir dénudé à la face des autres. En s’immisçant dans le quotidien du voisinage, qu’y a-t-il à débusquer ? La nature humaine prend ici un uppercut et apparaît sans fard dans ce qu’elle possède de plus simple (et de plus vil). Il s’agit d’un roman linéaire et, en même temps, tellement addictif ! Par empathie, on pourrait se dire que ce genre de situation pourrait nous arriver. Une effraction, c’est un peu un viol … Même si le terme peut apparaître un peu fort ! Ed. Presses de la Cité – 313 pages Daniel Bastié


BERNARD TAPIE - LEÇONS DE VIE, DE MORT ET D’AMOUR Atteint d'un double cancer de l'œsophage et de l'estomac, Bernard Tapie (aujourd’hui âgé de 77 ans) n’entend pas user de langue de bois et, avant de partir, souhaite éclaircir certains points. Pas pour entretenir sa légende, mais pour demeurer un homme debout jusqu’au terme d’une existence au cours de laquelle il a mené maints combats et diverses professions (chanteur, homme d’affaires, acteur, …), refusant à d’autres de répondre à sa place. Franz-Olivier Giesbert a recueilli ses propos lors de diverses rencontres. Mille et une vies narrées dans un ouvrage aux allures de testament. Politique, affaires, amours, revers judiciaires et maladie, rien n’est éludé ! Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à des révélations fracassantes, mais du point d’un vue d’un homme qui a été dans la mire de l’actualité durant plusieurs décennies, qui a été présenté comme un winner avant de connaître une descente aux enfers. Il se livre également sur son rapport à la religion, son statut de paria après sa chute, la dépossession de ses biens et la privation de ses droits civiques. Enfin, il ne cache rien sur le mal qui le ronge insidieusement et l’affaiblit. Des leçons de vie, certes, mais d’un point de vue forcément subjectif ! Ed. Presses de la Cité – 294 pages Daniel Bastié

LES DAMES DE TARNHAC 1914. Le départ des hommes au front change le destin de Mondane, jeune femme mariée à un chatelain. Les murailles de Tarnhac, qui dominent la vallée de la Dordogne, abritent un microcosme où s’ébrouent la famille du propriétaire et une série de domestiques et de métayers liés professionnellement aux résidents. Livrée à ellemême dès les premiers coups de feu du conflit, la jeune femme se dégage de la férule de sa belle-mère et décide d’abandonner les cultures vivrières pour celle du tabac, élément indispensable dans la besace des poilus. Guillemette de La Borie nous plonge au cœur d’une région magnifique. Avec une écriture qui maîtrise le sens des détails, elle décrit merveilleusement la terre, les traditions, la vie des gens et de leur contrée sans sombrer dans le revers carte postale. Puis, elle souligne surtout l’émancipation de celles qui, lentement, prennent conscience de leurs nouvelles responsabilités et d’une liberté inconnue de leurs mères. In fine, elle nous livre une chronique attachante qui puise sa force dans le personnage de Mondane, qui dévoile une face inconnue de sa personnalité et qui s’affranchit des codes pour nouer des liens d’amitié solides avec celles qui, comme elle, ont vu leur mari, frères ou père monter dans des trains pour une guerre d’usure. Ed. Presses de la Cité – 492 pages Julie Plisnier


LUCILE DE NANTES Il ne s’agit pas d’une suite de « Ces Ombres sur le fleuve » de Nathalie de Broc, même si … L’action se déroule à l’aube du XIXe siècle. Mariée au capitaine du « Solidaire », Lucile mène aux Antilles une existence entre indocilité et indépendance. Lorsque son époux est obligé de retourner dans la métropole, elle n’a guère d’alternative que celle de l’accompagner. Le voyage en mer, qui s’annonçait serein, est loin de répondre à ses attentes. Les éléments se déchaînent et la flotte anglaise n’est jamais loin d’un boulet du canon. Arrivée à destination, elle se sent envahie par des appréhensions qu’elle croyait inhumées. Des fantômes émergent du passé avec pour seul but de la malmener. Puis, sa vie de couple n’a rien d’une lune de miel. Riche d’une cargaison de sucre de canne alors fort prisé, elle croit pouvoir mener la grande vie. Très vite, elle découvre que quelqu’un lui en veut. Pour quel motif ? La vengeance ? La jalousie ? Un peu dans la veine de la saga « Angélique, marquise des anges », l’autrice soigne un roman d’aventure qui sent bon l’action, le crime et la passion, tout en mettant en scène une héroïne flamboyante qui ne craint pas le verbe haut et qui sait rendre les coups. Une rebelle qui refuse de se soumettre, moderne avant l’heure ! Ed. Presses de la Cité – 356 pages Julie Plisnier

LA NUIT DES AVENTURIERS Le coup d'État du 2 décembre 1851 est l'acte par lequel, en violation de la légitimité constitutionnelle, Louis-Napoléon Bonaparte accapare le pouvoir, aidé par des aventuriers qui lui sont entièrement dévoués. Cet acte engendre des réactions un peu partout dans l’hexagone, notamment dans les zones rurales. Ce complot a été minutieusement élaboré en amont, même si les proches du principal intéressé étaient fort peu nombreux au départ. Nicolas Chaudun revient sur cet événement en utilisant ses ficelles de romancier. Jouer sa peau pour le pouvoir reste un privilège bien humain. Outre une mise en place réussie des personnages, l’auteur propose une petite leçon d’histoire (peu ou mal connue du quidam) et se prend de passion pour les protagonistes. Au passage, il évoque des noms tels que Hugo et Zola et nous parle de ce que certains évoquent toujours comme étant le péché originel du second Empire. Il s’intéresse, non seulement aux sanglants et spectaculaires événements parisiens, mais également aux réactions en province. Un travail juste et intéressant remis dans son contexte, sans fioritures inutiles et écrit en bonne connaissance des choses. Ed. Plon – 236 pages Paul Huet


LES HOMMES DE BONAPARTE Napoléon est devenu un archétype. Un mythe. Toutefois, il convient de remettre les pendules à l’heure, car les faits qui lui ont été imputé relèvent généralement d’un travail collectif. Sans adjuvants, il n’aurait pas pu grand-chose, malgré son génie stratégique et la chance qui, longtemps, s’est rangée à ses côtés. Jean-Philippe Rey revient sur les événements qui se sont succédé de la prise de Toulon aux Britanniques en 1793 jusqu’à la victoire de Marengo en 1800 et redonne une place de choix aux principaux seconds du futur empereur. L’occasion de (re)parler de Junot, Marmot, Murat, Davout, Lannes, Cambacérès, Tayllerand, Roederer, Berthollet, Monge et bien d’autres sans qui Bonaparte n’aurait pas pu gravir les échelons jusqu’au sommet de la pyramide étatique. Des gens qui, sans lui également, seraient demeurés des quidams sans connaitre un destin exceptionnel. D’une plume alerte, l’auteur retrace tout un pan d’Histoire de France en investissant les coulisses du pouvoir, en mettant en relief les officiers de l’ombre, les financiers et les premiers compagnons d’armes. Cet ouvrage se lit tel un roman, sans buter sur les mots et en bénéficiant d’une écriture fluide. Il nous raconte la conquête progressive du pouvoir. Une période souvent éclipsée au profit d’autres plus glorieuses … ou dramatiques ! Ed. Perrin – 316 pages Daniel Bastié

MAÎTRESSES ET FEMMES D’INFLUENCE Par le passé, certaines femmes ont joué un rôle capital dans notre société, étant de tous les combats, prêtes à changer de destin, à conseiller leur époux ou amant. Robert Schneider a exhumé dix d’entreelles pour retracer leur existence. Se succèdent donc Marie Walewska, la duchesse de Dino, Sophie Dosne, Virginia de Castiglione, Léonie Léon, Jeanne Bibesco, Berthe Cerny, Marguerite Baldensperger, Thérèse Peyrera et Hélène de Portes. Certains noms vous diront sans doute quelque chose. Leur point commun : se trouver au cœur du pouvoir politique depuis 1789 ! la plupart ont vécu à une période où les décisions étaient dictées par les hommes et où la femme ne jouait aucun rôle dans la vie publique. La loi salique veillait à leur interdire toute fonction de ce type. Pourtant, certaines ont rempli une vraie fonction. Cet ouvrage raconte dix récits de vie où se tordent passions, ambitions, trahisons, souffrances et drames. Dix tracés singuliers de dames qui ont inscrit leur ADN dans l’Histoire ou qui l’ont côtoyée d’extrêmement près. De l’épopée napoléonienne à la seconde guerre mondiale, l’auteur revient sur ces influenceuses de talent et montre à quel point leur sagacité a pu modifier le cours de la vie. Des êtres de chair, mais séductrices et intelligentes dont le souvenir est à exhumer de toute urgence. Ed. Perrin – 316 pages Amélie Collard


UNE SEMAINE SUR DEUX Les gosses partagés entre parents séparés ou divorcés, voilà le lot de beaucoup d’enfants aujourd’hui ! Cette étude analyse une situation qui touche de nombreuses familles. Que font les adultes lorsqu’ils n’ont pas les petits chez eux ? Comment organisent-ils les gardes ? A quelle distance habitent-ils l’un de l’autre ? Comment gèrent-ils la scolarité de leur descendance ? Doivent-ils acheter tout chacun de leur côté ? Même s’il n’existe pas de panacée, le problème est réel et génère parfois bien des frictions. Même séparé, le couple d’hier est amené à garder des contacts, parfois pour le pire ! Benoît Hachet tente de répondre à une série de questions afin de désamorcer différents problèmes qui laminent les relations. Il a suivi quelques foyers dans leur quotidien et ce durant plusieurs années pour étayer d’exemples concrets son étude et proposer des solutions applicables. Bien entendu, il ne prétend pas vendre un produit miracle, mais a le mérite d’ouvrir des pistes. Ici, la grande nouveauté est de porter une attention particulière sur les adultes lorsqu’ils se retrouvent seuls, de les observer dans leurs loisirs de nouveaux célibataires ou de personnes remises en ménage. Une enquête a été lancée auprès de juges, d’avocats et d’associations diverses pour étayer ou infirmer certains propos. L’auteur s’est également inspiré d’un questionnaire en ligne auquel de nombreux adultes ont répondu. In fine, cet essai dévoile le résultat d’une plongée en apnée. Avis aux amateurs ! Ed. Les Arènes – 259 pages Sylvie Van Laere

L’INCROYABLE HISTOIRE DU VIN Le vin est patrimonial. Depuis toujours, on le retrouve dans le bassin méditerranéen comme ailleurs. Il est synonyme de festivité, de joie et d’abondance. On l’adore et on l’adule. Remonter à ses origines est le défi entrepris par Benoist Simmat et Daniel Casanave. Il ne s’agit pas d’un traité d’œnologie ni d’un guide, mais d’une bédé alerte et enjouée qui envisage l’évolution de la culture de la vigne comme une tradition à la fois ancestrale et vivace. L’occasion de découvrir ses origines, ses adaptations et les inventions qui ont permis d’en faire l’un des breuvages les plus appréciés. Du coup, on voyage de la Mésopotamie à l’Egypte pharaonique, en passant par la Grèce et Rome. L’essor du christianisme a naturellement boosté ses ventes en le plaçant au cœur de la liturgie. En mêlant la petite à la grande histoire, les auteurs réussissent un livre à la fois didactique et récréatif, rempli de promesses et qui enivre par ses qualités intrinsèques. De la préhistoire à nos jours, voilà près de dix mille ans d’aventure condensés en un seul et épais volume. De chapitre en chapitre, il démontre de quelle manière l’homme a appris à conserver ce nectar, à sélectionner les cépages et les terroirs, puis de quelle façon le vin s'est établi dans les Amériques, avant d’aboutir en Asie … jusqu'aux dernières perspectives qui s'offrent en ce début de XXIe siècle avec le vin bio ! Ed. Les Arènes – 298 pages André Metzinger


JE VOUS AI TANT AIMÉS … Certains l’ignorent encore, mais l’animateur Benjamin Castaldi est le petit-fils de Simone Signoret. Il a donc bien connu le couple mythique qu’elle a formé avec Yves Montand, le père adoptif de sa maman Catherine Allégret et auprès de qui il a partagé de nombreux pans de son enfance. Aujourd’hui, il a décidé de parler d’eux en exhumant leur intimité mais également en revenant sur une frange de l’histoire du cinéma. Un livre empreint de tendresse, avec un chouia de nostalgie à l’évocation de ces deux êtres partis trop tôt et qui, de leur empreinte, ont marqué sa vie en demeurant immortels à travers les nombreux films qu’ils ont laissés. Un héritage heureux à porter. Il ne faut bien entendu pas s’attendre à des révélations fracassantes, contrairement à celles rédigées par sa mère dans le livre « Les souvenirs et les regrets aussi … » qui égratignent la légende Montand en l’accusant d’attouchements. Benjamin Castaldi joue la carte de l’enfant qui a été chouchouté et qui possédait néanmoins des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Il nous explique ce qui s’est passé, de quelle manière le chanteur-acteur s’est peu à peu détourné de celle qu’il adorait parce que, subitement, il l’a vue vieillir et ne plus se soucier d’elle, prompte à vider des verres de rouge. Puis quelle reconversion pour cette femme de talent, qui a ébloui tout le monde en campant madame Rosa dans le film « La vie devant soi », avant de retrouver son cher public à la télévision dans des séries mémorables, dont « Madame Le Juge ». Également que la critique l’a adoubée en tant qu’autrice dotée d’une plume alerte et généreuse. Enfin, au fil des pages, on découvre que le couple a été engagé politiquement en faveur des opprimés, affichant ses opinions communistes avant de déchanter face à la dureté de la réalité soviétique. Un livre de souvenirs qui a l’heur de plaire et qui se lit comme on goûte une madeleine de Proust. Ed. du Rocher – 282 pages Daniel Bastié

L’ÉLYSÉE À LA PLAGE Voilà un livre sympathique pour démarrer l’été en fanfare. L’idée est tout simplement de convier le lecteur à découvrir les présidents de la Cinquième république en vacances, loin du protocole, même s’ils savent que les objectifs des photographes se trouvent dans les parages ou qu’ils doivent parfois se mettre en scène. Une manière de se rapprocher du peuple et de montrer qu’ils sont, eux aussi, des Français comme les autres, avec des préoccupations ordinaires et un besoin de décrocher pour se payer du bon temps à plusieurs dizaines (voire centaines) de kilomètres de l’Élysée. De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron sont passés à la loupe et prouvent qu’ils sont capables de profiter de la dolce vita à l’instar de tout un chacun. Au fil des pages, l’auteur relate des anecdotes qui exhument les soirées du général devant le petit écran en applaudissant les candidats d’Intervilles, les safaris africains de Giscard d’Estaing, les escapades discrètes de Mitterrand dans sa maison cachée et, parmi beaucoup d’autres, la maîtrise du jet-sky de Macron. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à de grandes révélations. Pierrick Geais s’est amusé à enquêter et a fait appel à maintes sources pour étayer cet ouvrage allant du chaud au froid et qui, finalement, pose la question idoine : un président a-t-il droit de prendre des vacances, alors que la nation a besoin de ses services ? Ed. du Rocher – 218 pages Sylvie Van Laere


SUR LES TRACES DE L’HOMME SAUVAGE Pour l’homme moderne, conditionné par une société qui circonscrit ses zones d’action, le retour à la nature est un appel séduisant. Or, franchir le pas implique des choix et, parfois, des décisions complexes, puisque répondre à ces sirènes constitue un abandon de ce qu’on a été pour un envol idéal ou idéalisé, avec le risque de déchanter. Vivre en communion avec la forêt et les animaux demeure pourtant un enjeu captivant. Florent Barrère analyse les raisons qui font que certains d’entre-nous se voient à des lieues de leurs habitudes et de leurs contraintes, affranchis du bruit, de la civilisation et du marasme du vivre ensemble. Pour cela, il se plonge dans les récits ancestraux, s’immisce dans les religions et regarde ce qui se vit ailleurs. L’homme sauvage est-il le modèle à suivre et mérite-t-il un nouveau regard ? Au demeurant, de quoi parle-t-on ? Se réfère-t-on à l’homme primitif, à l’anachorète ou à autre chose ? Pour répondre à ces questions, l’auteur mène une enquête de terrain et convie le lecteur à une forme d’aventure in petto pour mettre en parallèle le tangible et ce qui ne l’est pas, les éléments du folklore et les approches techniques (voire scientifiques). Si le retour à une nature vierge attire autant, on peut le comprendre par une saturation, par le besoin de renouer avec la part de liberté innée qui stagne en nous et la portion d’animalité qui fait partie intégrante de nos instincts. Il y a trois cents ans, Jean-Jacques Rousseau parlait déjà du mythe du bon sauvage, avec l’idée que l’être humain naît bon, mais est ensuite corrompu par le système sociétal. S’émanciper serait-ce le moyen de retrouver l’innocence et la pureté originelle ? Des extraits de films et de livres étayent les arguments choisis. A chacun de se forger un avis en cette période Covid ! Ed. Favre – 311 pages André Metzinger

LA PUISSANCE DU COEUR Avec ces quarante-deux cartes rassemblées dans un coffret cartonné, Françoise Clerc nous invite à prendre conscience de la puissance de notre cœur. Il ne s’agit évidemment pas d’une démarche médicale ou scientifique, mais d’un protocole qui vise au bien-être de tout un chacun, en suivant sa nature profonde, ses sentiments et son instinct. Pour cela, il convient de se connaître et de trouver la clé qui permet de transcender la peur, d’échapper aux blocages dus à l’éducation, à la religion et aux règles sociétales. S’épanouir doit se réaliser dans le respect de soi et des autres, dans la bienveillance et en ne perdant jamais de vue qu’on ne vaut pas moins que ses voisins. Les illustrations accompagnées d’un texte approprié ouvrent des pistes qui aident à appréhender la vie avec des messages d’éveil pour mettre en lumière l’amour qui circule en nous et qui ne demande qu’à se propager chez nos proches. L’auteure est guérisseuse et organise régulièrement des stages afin de stimuler le potentiel souvent inexploré de ses contemporains. Avis aux amateurs ! Ed. Favre – 42 fiches Amélie Collard


LA LIBERTÉ EN HÉRITAGE Louis-Philippe se maintient au pouvoir jusqu’à sa destitution en 1848. La chute de la monarchie provoque maints soulèvements et Paris est en proie à une agitation sans nom, bien vite régulée dans la violence par le ministre Adolphe Thiers. Césarine, une enfant issue de la noblesse, fuit les échauffourées et embarque pour l’Angleterre. Mais le bateau fait naufrage. Recueillie par un marin, elle grandit dans le dénuement, loin des fastes quelle a jadis connus. Des années plus tard, elle s’amourache d’un homme fortuné. Néanmoins, elle hésite à s’engager par peur de perdre son indépendance et de s’assujettir à quelqu’un dont elle ignore un pan du passé. Mathieu Vervisch signe un roman plein de panache, qui virevolte à chaque chapitre et qui se veut un antidote à la morosité. La vie de Césarine n’a rien d’un long fleuve tranquille et chacune de ses décisions va dans le sens que la liberté doit demeurer le bien le plus précieux que le ciel lui ait offert. Contrairement à Cendrillon, cette héroïne a autre chose à faire que d'attendre le Prince Charmant en faisant le ménage. Impossible de ne pas aimer le personnage qui tient un peu de Scarlett O'hara et de Katniss Everdeen. Puis l’auteur réussit à nous faire adorer le XIXe siècle en le parant de jolies descriptions bien documentées. In fine, il nous sert le destin peu ordinaire d’une femme qui refuse de se laisser brider dans ses agissements et qui doit prendre une revanche sur le camouflet qui lui a été infligé lorsqu’elle était petite. Puis, certains imprévus entrent en compte, dont l’amour qui surgit inopinément. Pourvu qu’il soit sincère et vrai ! Ed. City - 396 pages Sylvie Van Laere

L’ENFANT DU SUD Les secrets de famille pèsent dans une vie. 1950. Au chevet de sa grand-mère, Joyce en fait la douloureuse expérience. Avant de rendre son dernier souffle, la vieille dame lui révèle l’origine de sa naissance. En fait, la jeune femme a été adoptée. Pour seul indice, elle dispose d’une carte postale de la Nouvelle-Orléans. Il n’en faut pas davantage pour la pousser à chercher la trace de ses géniteurs. Une enquête qui lui permet progressivement de recomposer un puzzle aux pièces éparses. Lentement, sur place, tout s’agence. Sa mère était une blanche issue de la bourgeoisie. Le carcan imposé par les siens l’étouffait et, progressivement, elle s’est rapprochée d’un jazzman de couleur. Une liaison illicite. Surtout le point de départ d’un drame et de … sa naissance. Amélie Grégoire décrit une Amérique raciste, loin du modèle européen, où tout était à faire pour permettre à tous les citoyens de vivre dans une situation de bienveillance. Ce livre parle également de courage et de détermination, tout en racontant une histoire d’amour tragique, cassée par les préjugés, le regard des autres, la violence et l’intransigeance. Le roman joue sans arrêt sur les contrastes avec une jolie description du milieu afro-américain, plein de bruit et de vie, et la froideur des bâtisses des riches colons empreints de préjugés et de morgue. Un livre qui chamboule dans la mesure où il parle d’une situation qui sévit toujours chez l’Oncle Joe (Biden), malgré ses promesses de bannir la xénophobie et de rendre à chacun le respect auquel il a droit. Ed. City – 352 pages Daniel Bastié


MORTELLES DOUCEURS Prudence Poivert est l’héroïne imaginée par Katy-Lyn Cénas, une sorte de Miss Marple quarantenaire et divorcée, fine mouche et bien décidée de profiter de quiétude à la campagne. Puisqu’elle vient d’hériter d’une superbe maison non loin de Bordeaux, pourquoi ne pas passer quelques jours les orteils en éventail à profiter de la belle saison et du bon air ? Lorsqu’elle se lance dans l’exploration des environs, elle bute contre un cadavre. Celui du méprisable dentiste du coin, un notable haï par beaucoup. Il s’avère que le bonhomme a été empoisonné avant d’être culbuté dans l’eau. Le meurtre ne fait aucun doute. Puis, les soupçons se dirigent vers le neveu de la nouvelle provinciale, un garçon qu’elle trouve volontiers jocrisse mais qui n’a pas l’étoffe d’un assassin. Alors, pour lui venir en aide autant que pour faire avancer les investigations de la police, elle prend les choses en main et se met à remuer les secrets les moins avouables, provoquant un séisme lorsqu’elle débarque. Le second degré est présent et, sans avoir l’impression d’y toucher, Prudence possède un flair de truffier, capable de débusquer les indices les moins visibles. Ce roman lorgne naturellement du côté d’Agatha Christie et de Charles Exbrayat, auxquels il ajoute une dose d’extravagance et de folie bienvenue. Ed. City – 336 pages Daniel Bastié

NE T’ARRÊTE PAS DE COURIR Un journaliste et un braqueur se rencontrent deux fois par semaine au parloir d’une prison. Entre eux s’établit la communication. Le premier se prénomme Mathieu et se rêvait star du ballon rond. Le second, Toumany, est un athlète professionnel, mais également un voyou dissimulé sous une cagoule. Peu à peu, ils dévoilent leur intimité, fraternisent et font le bilan de leur existence. Comment ont-ils grandi et quelle leçon doivent-ils tirer de leur parcours ? Au fil du dialogue, les secrets se décantent et les non-dits s’effilochent. Autant qu’il tente une introspection de sa situation, Mathieu désire éclaircir le cas « Coulibaly ». Mathieu Palain, qui se met ici en scène, nous parle de banlieue, de camaraderie, d’intégration, d’enfermement et de délinquance. Sans angélisme ni naïveté, il traite d’une réalité bien tangible en France comme ailleurs. Pourquoi détruit-on son destin et comment en arrive-t-on à mener deux existences que tout oppose ? Tout sonne juste et vrai dans cet ouvrage qui tente d’expliquer pourquoi certains s’en sortent et d’autres pas. Aussi, quelle voie doiton emprunter pour accéder à la rédemption ! Un livre écrit avec les tripes. Ed. L’Iconoclaste – 424 pages Sam Mas


SEULE EN SA DEMEURE Un domaine majestueux : Machère. Quelques mois après un mariage arrangé, la belle Aimée croit toujours qu’elle pourra s’éprendre du riche et froid propriétaire dans les bras duquel sa famille l’a jetée. Malgré le temps qui s’écoule, elle ne peut miser que sur son désintérêt et sa lassitude. Puis, elle découvre que la première épouse du maître des lieux est morte peu avant. Se pourrait-il que son âme hante encore les murs ? L’atmosphère pesante est brillamment dépeinte, l’intrigue extrêmement bien menée et l’écriture servent admirablement le récit. L’angoisse s’installe par petites touches, avec une ambiance proche d’Emily Brontë. Tout semble devenir menace : les cris d’oiseaux nyctalopes, l’omniprésence d’Henria la domestique, les silences de l’époux, les non-dits et les ombres qui se dessinent derrière chaque recoin de l’immense bâtisse. Cécile Coulon parle ici d’émotions bridées ou refoulées, de l’absence de dialogue, de distanciation et de mâle autoritaire à une époque où on ne parlait pas ou peu du droit des femmes. Un livre envoûtant dans lequel on découvre l’évolution d’une jeune femme sans réels talents, un brin timide et romantique. Et c'est par le regard de ce personnage que tout transite ! Une histoire d’amour, d’envoûtement et de hantise, mais surtout un enchaînement de surprises ! Ed. L’Iconoclaste – 333 pages Amélie Collard

MON MARI La femme parfaite n’existe pas ou « est une conasse », pour se référer au livre d’Anne-Sophie Girard. Au bout de quinze années de vie commune, une épouse se targue d’aimer son mari comme au premier jour. Un homme qui la comble et qui lui a donné deux enfants aussi beaux que la maison qu’ils occupent. Le bonheur familial est parfait, même si elle remarque que les baisers ressemblent de plus en plus à des frôlements épidermiques et que sa présence ne le titille plus autant qu’avant. Alors, elle se met à épier chacun de ses gestes, à l’espionner sans méchanceté. Juste pour tâcher de comprendre. S’agit-il des prémisses au désamour, de la fin d’une idylle ? Maud Ventura signe la chronique d’un couple et s’amuse à suivre les élucubrations d’une femme qui en arrive à douter, qui note les fautes de celui qui partage son lit, qui songe aux sanctions à lui infliger, aux pièges à lui tendre. On la suit tout au long d’une semaine et, progressivement, on s’immisce dans son mental pour découvrir que la tension va crescendo, au point de redouter l’issue fatale. Avec une acuité pertinente, l’autrice souligne la routine qui lamine les couples et qui pousse à oublier les caresses et les câlins. Si on rit de certaines situations, le ton se durcit et on en arrive à comprendre pourquoi tant de personnes divorcent ou se séparent. Bonne étude de mœurs ! Ed. L’Iconoclaste – 356 pages Amélie Collard


LES VICTORIEUSES Dans un foyer surnommé Palais, des femmes de toutes origines, de toutes religions et de tous horizons vivent en communauté. Sans résidence, elles y sont hébergées pour une durée temporaire. Avec sa maman, Sumaya, originaire d’Afrique centrale, débarque pour fuir les violences de son pays d’origine. Sur place, elle apprend l’histoire de ce refuge pas comme les autres, mais également l’histoire de Blanche, la fondatrice du lieu. L’occasion d’effectuer un saut dans le passé et de se familiariser avec les coutumes d’autrefois, avec des lois parfois extrêmement rigides qui régulaient les rapports entre les gens et qui discriminaient les filles. Clémence Pollet a adapté le roman de Laetitia Colombani en le résumant et en l’illustrant de magnifiques dessins chargés de couleur. Il s’agit d’un récit positif, à la fois pédagogique et ludique qui prouve à quel point les choses ont évolué en plusieurs décennies, mais que l’avancée des combats est loin d’être bouclée. Il s’agit également d’un récit raconté à hauteur d’épaules, sans esbrouffe et avec une belle lucidité. Cet ouvrage nous invite à découvrir les habitantes de l’institution, mais surtout leurs joies, leurs drames et leurs rêves servis par une forte générosité qui donne envie de se mettre au service d’autrui. Ed. Grasset Jeunesse – 54 pages Amélie Collard

LA TRÈS GRANDE AVENTURE C’est l’histoire d’un petit pois, d’un haricot et d’une fourmi à qui il arrive une série de péripéties dans le monde gigantesque des humains où tout peut devenir danger ou menace. Alors, pour tenir bon, il incombe de ne pas relâcher la vigilance et de se serrer les coudes. Aussi de pratiquer l’art de la débrouille en se servant de son imagination. Le scénario est bien entendu un prétexte à faire voyager les protagonistes d’un endroit à l’autre, de les plonger dans des situations incroyables et de proposer un joli récit qui traite d’amitié et de solidarité, en se parant de jolis dessins colorés dus à Olivier Latyk. Au fil des pages, Anne Cortey, auteure, enfile les idées et les modèle avec humour, poésie et, parfois, un brin de surréalisme. Plusieurs leçons peuvent tirées de cet album : le bonheur est souvent à portée de chez soi, l’aventure se trouve au coin de la rue et l’endroit où l’on va est aussi important que les personnes qui nous accompagnent ! Un miroir de l’existence traité avec délicatesse et une poignée de références au cinéma, au monde des séries télévisés et aux contes traditionnels. Un road-movie sans naïveté pour jeunes lecteurs ! Ed. Grasset Jeunesse – 32 pages Daniel Bastié


LES CHEVAUX DE CŒUR On le sait, la présence de chevaux calme les malades, génère du contact, instaure des liens. Mona Reine vit dans une ferme et prend soin des animaux de sa voisine, de magnifiques animaux avec lesquels elle développe des liens extrêmes. Lorsqu’un AVC la cloue dans un lit d’hôpital, Rose, Julien et Jojo viennent à son chevet. Ils sont un peu les enfants qu’elle n’a pas eus et qu’elle a pris en nourrice avec la patience et l’amour d’une mère. Cécile Pardi signe un roman sans pathétisme, fort et beau. Elle nous parle de communion profonde avec la nature, de solidarité, de fusion et du bienfait de côtoyer des êtres chers. Elle-même amoureuse des chevaux, elle nous offre un récit inspirant qui, par le fil du récit, adopte l’allure d’une parabole, avec de grands instants de solidarité et la métamorphose d’individus repliés dans leur quotidien, en passant d’un commercial désabusé à une amoureuse optimiste sans oublier un hippie bouddhiste. Une faune qui, bien vite, se met à nu pour exposer toute son humanité et donner un sens à la vie. Un voyage initiatique qui fait chaud au cœur et montre que, après un traumatisme, on parvient à se reconstruire. Ed. Albin Michel – 255 pages Amélie Collard

LA TROISIÈME GRIFFE DE DIEU Andrea Cort a été perturbée à la mort de ses parents et a rendu coup pour coup aux assassins de ceuxci. Maintenant, elle se retrouve à la tête d’une organisation baptisée Corps Diplomatique et prend ses décisions sans avoir de comptes à rendre à quiconque. Aujourd’hui, elle doit répondre à l’invitation de puissants marchands d’armes situés sur une autre planète. Que lui veulent-ils ? Sur place, elle échappe de peu à un attentat. Une arme extraterrestre vieille de plus de quinze mille a été exhumée pour la rayer du monde des vivants. Un instrument d’une portée destructrice incroyable et baptisée « la troisième griffe de Dieu ». Piégée loin de chez elle, elle n’a pas d’alternative que d’affronter ses nouveaux ennemis. Adam-troy Castro signe le deuxième volet des aventures consacrées à Andrea dans un univers inhospitalier et dangereux. Toujours rongée par son passé et ses crimes, l’héroïne s'est trouvé un nouveau but de vivre. Ce roman prouve son efficacité dans les péripéties et les révélations qui s’enchaînent, tout en profitant toujours au maximum des possibilités offertes par un décor de science-fiction addictif et bien rendu par le biais de descriptions jamais pesantes Ed. Albin Michel – 458 pages Paul Huet


PETITS CRIMES ENTRE VOISINS Hamish MacBeth est l’un des personnages récurrents de l’œuvre de M.C. Beaton (de son vrai nom Marion Chesney Gibbons), écrivaine écossaise décédée il y a peu et connue pour ses séries policières humoristiques, ses romans d’amour et ses récits historiques. Depuis quelques années, la télévision nous gratifie des épisodes de l’un de ses protagonistes préférés des lecteurs. En l’occurrence, la pimpante Agatha Raisin, au charme piquant et à l’acuité galopante. Chez nous, on connaît un peu moins bien Hamish MacBeth, ce policier un peu pataud qui évolue dans les Highlands. Avec une allure décontractée et un bon sens infaillible, il n’a rien à voir avec les experts de Manhattan ou d’ailleurs. Dégingandé, roux et soupçonné de paresse parce qu’il ne se passe presque rien de répréhensible dans le patelin qu’il arpente, il aide comme il le peut tout un chacun. Et le plus important : il est l'amoureux transi de Priscilla. Faut-il davantage pour rendre cette série addictive ? « Petits crim es entre voisins » nous raconte la lente désagrégation des liens de voisinage. Quand tout a-t-il dérapé ? Naturellement, on peut mettre bout à bout certains signes avant-coureurs, dont l’arrivée d’un couple de motards étranges, les sermons bizarroïdes du prêtre, la dévastation du cabinet médical, l’argent qui se volatilise, etc. Puis, Sean est retrouvé raide, l’uppercut défoncé. Cette fois, aucun doute n’est permis, un meurtrier sévit à Lochduch ! Au final, ce roman se lit d’une traite, en oubliant les misères qui émaillent le quotidien et surprend par son originalité autant que par son ton. Ed. Albin Michel – 238 pages Julie Plisnier

BOURREAU DES CŒURS Hamish est aux anges, car il vient d’emménager avec l’exigeante Priscilla et découvre les joies (et les revers) de la vie de couple. Une existence qui risque de s’enliser dans le ronron. Heureusement, peut-on dire, la vie le rattrape au quart-de-tour et le ramène aux contingences de son métier de flic. Le seul du coin. Peter Hyndn, tout juste installé, a l’heur de faire tourner la tête aux dames, jeunes et celles qui le sont moins. Dandy un peu précieux et extrêmement bien éduqué, il sait murmurer les mots idoines et se faire enjôleur. D’ailleurs, on le répète, la porte de sa chambre ne doit jamais se négocier et il la préfère ouverte et accueillante plutôt que froide et verrouillée. Un vent de déraison souffle dans les rues de Lochduch, avec pour effet de ralentir le temps et de susciter bien des fantasmes à moitié avouées. Puis le charme se rompt brusquement lorsque le bellâtre disparaît et que le cadavre de Betty, une des habitantes, est retrouvé. Loin de se pavaner dans les bras de son aimée, Hamish sait qu’il n’a pas d’alternative que celle de reprendre du service et d’éclaircir un mystère qui fait jaser dans toutes les chaumières. Evidemment, ce n'est pas de la grande littérature policière et M.C. Beaton n’a jamais eu la prétention de rivaliser avec Agatha Christie pour le titre de reine du crime. Au sérieux des protagonistes imaginés par cette dernière (Hercule Poirot, Miss Marple), elle préfère le ton de la comédie confortable, avec un regard pétillant, des traits de drôlerie, de l’humour décalé et des héros qui le sont tout autant. Un polar sans autre prétention que d’apporter du plaisir immédiat et de ne jamais s’accrocher à la tonalité du beau temps qu’il fait ou ne fait pas. Ed. Albin Michel – 318 pages Daniel Bastié


SIC TRANSIT GLORIA MUNDI Pour passer dans l’émission de cet animateur hors du commun, il ne s’agit pas tellement de présenter quelque chose de bon, mais surtout quelque chose d’insolite, voire de saugrenu. Ce qui fait dresser l’oreille à Christophe Derabanne, c’est le personnage singulier, inclassable, avec qui il pourra faire son meilleur numéro. Si vous êtes peintre et que vous désirez être reconnu, abandonnez toile, papier, pinceaux, ça n’intéresse pas ce découvreur de talents. Vous avez intérêt, pour vos barbouillages, à utiliser des supports inattendus, comme la tôle ondulée ou le béton armé, et les couvrir de colorants originaux : dentifrice, mayonnaise en tube ou jus de tomate. Si vous êtes sculpteur, n’employez pas le bois, le métal ou la glaise, mais façonnez plutôt le gros sel ou la déjection canine. De même si vous avez écrit un livre, arrangez-vous pour que l’histoire n’ait ni queue ni tête et que le vocabulaire soit abscons. Surtout, oubliez la ponctuation. Les points, les virgules, tout ça, c’est rituel, banal, convenu, bref, ça casse le flux narratif. Un recueil de nouvelles signé Gus Rongy. Editions Ménadès – 243 pages Sam Mas

L’ANARCHISTE QUI S’APPELAIT COMME MOI Deux récits se confondent dans ce roman de l’Espagnol Pablo Martin Sanchez. Tout démarre avec une confusion. En tapant son nom sur un moteur de recherches, l’auteur découvre qu’il possède un homonyme. Un homme aujourd’hui disparu et qui a sévi au cours des années 20 dans le Paris de l’entre-guerres. Titillé par la curiosité, des recherches s’imposent. Le voilà donc amené à remonter les temps et à s’imbriquer dans une enquête qui lui réservera maintes surprises. La démarche est originale, avec une mise en abyme ciselée, des références qui fusent et un sens de la narration populaire qui incite à ne pas lâcher le livre jusqu’à la dernière page. Epique, romanesque et feuilletonesque, « L’anarchiste qui s’appelait comme moi » brosse le portrait réaliste d’une époque où les utopies caracolaient, où l’énergie créative était décuplée dans un Belleville animé par les artistes et dans lequel les ardeurs s’embrasaient au nom de certains idéaux. On y croise des êtres attachants, mais également une faune au regard torve. La traduction de Jean-Marie-Saint-Lu contribue naturellement énormément au plaisir de cette découverte. Ed. Zulma – 606 pages André Metzinger


HAMLET À L’IMPÉRATIF Olivier Py est metteur en scène, comédien et auteur. Dire qu’il connait l’univers des planches est un bel euphémisme. Depuis 2013, il dirige le Festival d’Avignon qui célèbre le monde théâtral. Avec « Hamlet à l’impératif », il revient sur le texte tel qu’il a été imaginé il y a cinq siècles par William Shakespeare. Il le scrute, le décante, le désosse et interroge les personnages sur leur sens, leurs motivations, mais aussi l’influence qu’ils ont eu au cours des décennies suivantes. Le tout en employant une langue vivante qui fait appel à la méthodique socratique et en associant ses réflexions personnelles à celles des protagonistes. Puis, en traversant les époques, il aborde la question de l’universalité de ce récit et de sa traduction. En allant plus loin qu’une première lecture, on découvre la portée de ce chef-d’œuvre, avec une mise en évidence de thèmes tels que le pouvoir, la mort, l’amour et la vengeance. A mesure que les questions se résolvent, « Hamlet » demeure néanmoins un mystère. Refusant tout périmètre, cette tragédie reste sujette à maintes supputations, avec des avis qui caracolent dans toutes les directions. Il ne s’agit pas seulement d’une vision personnelle ni éthique, mais du besoin de savoir de quelle façon cette tragédie à réussi à marquer durablement les esprits, au point de faire entrer certains monologues dans le langage commun. To be or not to be … tout le monde connaît ! Ed. Actes Sud – 292 pages André Metzinger

KINGDOM / TRISTESSES / ARCTIQUE Née en Belgique en 1979, Anne-Cécile Vandalem est un couteau suisse de la scène : actrice, metteur en scène et auteure. Après de nombreux ouvrages acclamés un peu partout, elle se lance dans la rédaction d’une trilogie consacrée à la désagrégation de notre société. « Tristesses », créé au Festival d’Avignon 2016, est une pièce qui allie théâtre, cinéma et musique et avec lequel elle remporte haut la main le prix du meilleur spectacle aux Prix du Théâtre 2016 en Belgique, celui du meilleur spectacle étranger aux prix de la critique 2018 en France et le prix autrice « spectacle vivant » de la SACD. S’ensuit « Arctique », deuxième acte de ces représentations en trois parties, présenté dans le cadre de la 72ème édition du festival d’Avignon. A nouveau à mi-parcours entre théâtre, cinéma et musique, il raconte le récit d’hommes abandonnés en plein océan et confrontés à la rudesse d’une région hostile et froide. « Kingdom », évoque de quelle manière les membres de plusieurs ménages ont décidé de se retirer de la société de consommation pour aller vivre en communion avec la nature. Bien entendu, ils déchantent dans un environnement qui n’a rien à voir avec leurs rêves de félicité. Sur place, ils reproduisent les stéréotypes qu’ils tentaient de fuir et recréent un monde calqué sur le précédent. Ce texte devrait être créée encore cette année, si les conditions sanitaires le permettent. Les manuscrits de ces trois spectacles sont rassemblés dans le présent volume, avec un découpage précis par actes et par scènes. Avis aux amateurs ! Ed. Actes Sud – 178 pages André Metzinger


HANTÉE Vivre dans le deuil n’est pas chose aisée. Surtout lorsqu’on est jeune. Tilda a perdu sa sœur dans un accident de la route. Un drame terrible qui la laisse pantoise, livrée à un grand vide émotionnel. Mal dans sa peau, elle trouve de l’affection au refuge, un centre d’aide pour jeunes en difficulté. Lors d’une séquence de spiritisme, tout bascule à nouveau. Des spectres lui apparaissent. Elle se trouve à deux doigts de penser qu’elle perd la tête, qu’elle est bonne pour l’internement psychiatrique. S’agit-il d’hallucinations ou de la réalité ? Une chasseuse de fantômes se présente à elle, bien déterminée à l’aider. Néanmoins, assez vite, des doutes la submergent. Dans quel but propose-t-elle de la débarrasser des visions qui l’assaillent ? A-t-elle la capacité d’interférer avec le monde des défunts, de lui donner des nouvelles de la disparue ou de lui permettre d’entrer en contact avec elle ? Puis, que lui veulent tous ces esprits qui la hantent ? Ne seraient-ils pas plutôt eux-mêmes possédés par des forces qui les empêcheraient de quitter le diocèse des humains ? Mikaël Ollivier et Nicolas Pitz proposent ici une variation sur le thème de la possession, loin des poncifs auxquels le cinéma nous a habitués. Les amateurs de grand-guignol peuvent passer leur chemin, car il s’agit d’une bande dessinée plutôt familiale, servie par un dessin agréable, un scénario intelligent et des personnages fédérateurs. Bien sûr, il y a un suspense, mais qui ne dévie jamais dans la violence absurde ni le gore. Une belle surprise en cette période difficile ! Ed. Jungle – 126 pages Daniel Bastié

COMPLOTS À VERSAILLES – LE TRÉSOR DES ROVIGNY Après un tome 3 plein de rebondissements, la suite des aventures de Cécile et Charlotte tient la gageure de ne rien perdre sur le plan de l’efficacité. Tandis que la cour s’installe à Chambord, madame de Fortin s’empresse de mettre des bâtons dans les roues des deux jeunes femmes. Non seulement, elle empêche la première d’aller embrasser son grand-père, le fameux baron de Rovigny évoqué dans le titre, et se trouve vraisemblablement instigatrice de la disparition de la seconde. Bien sûr, il s’agit d’une adaptation fidèle du célèbre roman d’Annie Jay, qui sert de tremplin pour visualiser les personnages qui prennent chair sous les coups de crayons de l’illustratrice Giulia Adragna, au dessin rond et doux, très agréable et agrémenté de couleurs lumineuses. Malgré la complexité de l’intrigue, ramenée à une soixantaine de pages, différents thèmes sont développés : jeux du pouvoir, complots, initiation à la vie, fidélité, désenchantements et sens de l’honneur. Les scènes s’enchaînent avec dynamisme et le récit ne fléchit jamais d’un iota, proposant même un suspense de bon aloi digne du roman duquel cette adaptation a été modelée. Une bédé qui fait mouche ! Ed. Jungle – 64 pages Daniel Bastié


LEE MILLER Lee Miller, le célèbre mannequin pour les couvertures de Vogue, muse de Man Ray et devenue par la suite correspondante de guerre lors de la Seconde Guerre mondiale au sein de l’armée américaine, fait l’objet de la présente bédé. Ce roman graphique plonge le lecteur dans son existence multiple et la suit tout au long de son parcours en la présentant telle une winneuse, femme moderne avant l’heure, amante extrême, penseuse, cover-girl d’un célèbre magazine de mode et journaliste sans peur. L’occasion d’accoler quelques vérités à la légende, sans rien occulter de sa dépendance à l’alcool et de sa soif de liberté. Et pourtant, l’histoire la laisse largement incomprise malgré le fait que son nom ait traversé les océans et soit devenu synonyme de courage et de détermination. Eleonora Antonioni brosse son portrait à travers cinq moments-clés (son enfance, les années folles, sa vie parisienne, les années de guerre et ses derniers jours) en se servant d’un dessin servi par un noir et blanc épuré, seulement rehaussé par quelques touches de jaune. Constante dans son anticonformisme, son insouciance n’était pas qu’une façade et masquait des blessures profondes. Cet album retrace sa vie éminemment romanesque de celle qui a été, à coup sûr, l'une des femmes les plus extraordinaires de son temps. Ed. Steinkis – 169 pages Paul Huet

LE RÉALISTE – TOME IV Notre monde est ce qu’il est. Asaf Hanuka en propose une critique acerbe, incisive, en piquant notre ego, nos certitudes et nos a priori. Bref, il dézingue tous azimuts. Il s’agit d’humour noir (qui fait rire ou non) et qui place l’homme au centre d’une société qui part en vrille. Il se targue également d’une réflexion politique (Trump, les remous israélo-palestiniens), tout en portant un regard acide sur notre manière de concevoir le confort au quotidien. Il ne s’agit pas d’une histoire, mais de trips en une page qui explorent un point de vue : un été à Tel-Aviv, une histoire pour dormir, L’oncle d’Amérique, Grippe fatale, Jeux en famille, … A nouveau, l’israélien Asaf Hanuka revient avec un carnet de saynètes zébrées de délires graphiques, dans lesquels il allie virtuosité graphique et finesse du propos. Maintenant, on aime ou pas. A chacun sa tasse de thé ! Ah oui, le covid est invité au menu avec, notamment, « 2021, on est prêt ! » Qu’on se le dise … Ed. Steinkis – 128 pages Daniel Bastié


ON FERA LA FÊTE SOUS LE PARASOL ROUGE Le Covid est partout. Il a endigué notre façon de vivre et notre manière de penser. Comment a-t-il été vécu chez nous ? Martine Bronzin nous entraîne dans le microcosme de sa maison uccloise et de son jardin pour nous livrer une série d’impressions à travers un journal tenu au quotidien. Pour beaucoup, l’année 2020 ne ressemblerait à aucune autre, avec nos bagages d’habitudes rangés dans un placard, une existence rythmée par les conseils nationaux de sécurité, la découverte du visage de Sophie Wilmès et des virologues de tous bords. De nouvelles expressions se sont invitées dans les conversations : masques FFP2, gel hydro alcoolique, etc.; tandis qu’un printemps insolent éclaboussait les jardins et, plus que jamais, suscitait l’envie de bouger. Pour entrer en résistance contre cet infime et néanmoins coriace virus, l’auteure a saisi sa plume pour partager ses émotions et pour aligner maintes réflexions, autant d’états d’humeur et transposer de l’espoir là où il était permis d’en asseoir. Sa page Facebook est bien vite devenue le repère (repaire) des égarés de la pandémie, de celles et ceux qui refusaient de se laisser laminer ou diminuer. Ce fut sa manière à elle de lutter, « la lutte du colibri », comme elle l’écrit. Des bulles d’oxygène pour ne pas sombrer dans le marasme ambiant, dans lesquelles la joie et l’humour sont également présents, ce qui n’est donc pas un énième livre sur le confinement, mais un récit différent…. Le monde est ce qu’il est et tourne à son rythme, sujet aux caprices des éléments et des événements (parfois ingérables). Néanmoins, chacun a le devoir de lutter pour traverser l’épreuve et prouver qu’il peut être digne dans le malheur et l’incertitude. L’expérience est telle qu’on peut aujourd’hui assurer qu’il existe une issue positive à chaque alternative et que demain verra naître des journées meilleures. Du moins, ainsi devraient aller les choses ! Le titre est là pour nous rappeler qu’il en sera ainsi bientôt, nous l’espérons ! Ed. Le Lys Bleu - 212 pages Sam Mas

HERGÉ AU SOMMET Georges Rémi alias Hergé n’a pas fini de faire parler de lui et les ouvrages consacrés à son œuvre se succèdent à vivre allure. Coordonné par Olivier Roche et préfacé par Albert Algoud, « Hergé au sommet » regroupe les contributions des meilleurs Tintinophiles actuels pour tenter d’analyser les rapports du créateur d’un des personnages les plus iconiques de la bédé du XXe siècle avec les ascensions auxquelles ce dernier s’est prêté dans ses diverses aventures. En ce sens « Tintin au Tibet » demeure un fleuron qui a marqué les imaginations et qui a poussé le papa du journaliste de papier à s’intéresser à la méditation. J’étais jeune homme lorsque la presse belge a célébré les retrouvailles de Georges et Tchang à Bruxelles. Une rencontre aigre-douce, car trop médiatisée. Avec une vingtaine d’albums au compteur, les récits de Tintin ont fait l’objet de plus de cinq cents études, des plus doctes aux plus accessibles. « Hergé au sommet » est le fruit de la réflexion de passionnés, qui évitent un ton cannibale et qui invitent le lecteur à relire les vingt-quatre récits du reporter à la houppette entre Himalaya et Andes, Suisse et gratte-ciel des Etats-Unis pour se rendre à l’évidence que le protagoniste a toujours été attiré par les sommets, animé par un mouvement vertical allant de haut en bas autant que de bas en haut. Ed. Sépia – 192 pages André Metzinger


LE NOUVEL ART D’AIMER Depuis des années, Brigitte Lahaie, ex-égérie des films X, dirige la collection « Psycho-love » à La Musardine, consacrée aux questions de sexualité, de couple et d’amour. Forte de son expérience comme animatrice sur Sud Radio, elle distille des conseils en prenant soin de ne jamais être directive. Avec ce nouvel ouvrage, elle complète les précédents en suggérant un véritable art d’aimer qui ne peut naître que dans la complicité et la compréhension de l’autre. Il ne s’agit pas d’un traité de positions sexuelles ni d’un mode d’emploi en vue de transformer chaque lecteur en Mister Love ou en Miss Orgasme, mais de faire en sorte que le sexe ne soit pas qu’un devoir conjugal, une performance ou une seule activité physique. Emaillé d’exemples concrets, cet ouvrage vise une véritable liberté dans les étreintes, sans tabous et ce à condition que les deux partenaires en acceptent les pratiques. L’amour ne dure pas forcément trois ans, formule inspirée d’un fameux roman de Frédéric Beigbeder, et il peut aller bien au-delà de cette ligne pourvu qu’on y mette la forme et qu’on prenne le temps de se choyer en dialoguant, malgré la complexité des sentiments et les pressions de la société. Il ne s’agit jamais de chapitres longs, mais d’interventions prodiguées au cours de séquences relativement brèves. Une manière de ne pas s’enliser dans les stéréotypes et d’aller à l’essentiel. Parmi les nombreux thèmes abordés : le désir masculin et sa virilité, le langage du corps, les secrets des ménages heureux, l’apprentissage du lâcher-prise, l’importance de la sensualité, ce que donne l’amour, etc. Un livre qui se concentre sur une série d’astuces pour améliorer la vie à deux ! Ed. La Musardine – 232 pages Sam Mas

CINÉMA ABC Ouvert à Bruxelles en 1972 au cœur de l’âge d’or du cinéma X, période parfois surnommée « la parenthèse enchantée », le Cinéma ABC a disparu en 2013. Ancré à un saut de la place de Brouckère, il était l'un des derniers cinémas pornos au monde à projeter des films sur pellicule argentique 35 millimètres. À travers l'histoire de cette enseigne réservée aux plus de dix-huit ans, ce livre dresse le portrait d'un monde underground interdit, sujet à propos duquel très peu d'ouvrages ont été publiés en français. Au fil de ses quarante et une années d’existence, l’ABC est devenu une sorte de musée clandestin, rempli de bobines de celluloïd, de piles d'affiches et de photos, débordant de cartons empilés : un dédale d’espaces hantés par des récits inavoués. Outre un point de vue historique éclairé, de nombreux témoignages de spectateurs l’ayant fréquenté ou y ayant travaillé (stripteaseuses, projectionnistes...) ont été réunis. Les textes sont richement illustrés par des documents souvent rares, voire inédits : photos d'exploitation, pavés de presse et affiches promotionnelles. Ed. CFC – 304 pages Sam Mas


JEPHAN DE VILLIERS Jephan de Villiers, sculpteur français, a droit de son vivant à un livre d’art qui sert à la fois d’hommage et de rétrospective pour souligner l’importance d’un parcours entamé il y a une soixantaine d’années et qui fait de lui un artiste écologiste ou inféodé à la nature (qu’importe l’expression, même s’il abhorre les étiquettes qu’il trouve restrictives !). Né sous le signe du bélier en 1940 dans une petite localité, il fait du glanage son passe-temps, émerveillé par les mille trésors qu’il découvre dans le jardin de sa grand-mère non loin de Versailles. Avec ce matériel hétéroclite composé d’écorces et de brindilles, il bâtit des maisons fantasques. A l’aube des sixties, la découverte de l'atelier de Brancusi, reconstitué au Musée d'Art moderne de Paris, est la révélation de ce qu’il aimerait désormais produire et donne naissance à des sculptures blanches filiformes qu'il nomme Structures aquatiales. Puis, tout s’enchaîne avec Londres et Bruxelles. Chez nous, il découvre la forêt de Soignes et décide d’y installer, à quelques encablures, son lieu de résidence et de travail. Puis, à l’âge de la retraite, retour sur la terre de sa famille. Bien entendu, un créateur n’abandonne jamais ses matériaux de prédilection et, contre vents et marées, il continue d’exposer ici et un peu partout, donnant ses lettres de noblesse à un type de sculptures originales et en harmonie avec les éléments qu’il perçoit autour de lui. Il est de ceux à expérimenter de façon continuelle et à remettre sans cesse sur l’établi ce qui germe dans son esprit. A travers ses œuvres, il nous invite à délaisser le quotidien, à suspendre le temps qui passe et à s’immerger dans une civilisation végétale qui lentement prend corps et devient une nouvelle matière, sorte de raccourci fantasmé ou lien précieux qui unit l’homme et le souffle de la nature, qui dissout la mécanique du monde en marche et qui pose une halte salutaire tout en exhortant chacun à contempler les merveilles qui germent du sol et à réfléchir aux choses essentielles. Dans ses univers secrets, les racines et les nœuds de troncs d’arbres deviennent des peuples de nomades, des forêts en marche, des anges chevauchant des ours géants. Richement illustré de fort belles photographies en couleur, cet ouvrage nous tire par le poignet pour nous inviter à rejoindre le déplacement d’êtres silencieux qui défilent en rang et qui sont prêts à défendre leur territoire. Il suffit de parcourir les chapitres pour s’assurer que les travaux de Jephan de Villiers tiennent complètement de la fonction symbolique et de l’anthropomorphique. Avec son talent propre, il créé une société à nulle autre pareille, délestée de toute iconographie ancienne. D’une certaine manière, on pourrait dire qu’il s’agit de ses enfants nés du plus profond de son inconscient. Actuellement, ses sculptures font partie de nombreuses collections publiques et privées en Europe et ailleurs. Prisme Editions – 240 pages Daniel Bastié


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