Le bulletin Interclochers

Octobre 2017- n° 267 Bulletin interparoissial de Plouharnel, Carnac et La Trinité-sur-Mer Abonnement 15 e, le numéro 3 e

Ces saints et saintes qui ont vécu l’amitié avec le Seigneur rienté vers la Toussaint, ce numéro d’Interclochers veut se faire l’écho du culte des saints sur nos paroisses et plus largement sur notre région. Parmi ceux-ci, nous honorons en premier lieu la Vierge Marie, dont la fête de l’Assomption a été particulièrement mise en valeur à La Trinité-sur-Mer avec la traditionnelle procession et la bénédiction de la mer, mais aussi célébrée avec ferveur aux pardons de Notre-Dame des Fleurs et du Plaesker à Plouharnel, à Kergroix à Carnac, ou encore plus modestement à Locmaria. Nous nous souvenons également de saint Cornély, patron de la paroisse de Carnac, fêté traditionnellement et solennellement le deuxième dimanche de septembre,

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En cette fête de la Toussaint, fixons nos regards sur tous ces hommes et toutes ces femmes qui, avant nous, ont fait l’expérience simple de l’amitié avec le Seigneur.

de saint Armel célébré à Plouharnel le dimanche qui suit l’Assomption, et encore de saint Joseph, honoré à La Trinité-sur-Mer le dimanche le plus proche du 19 mars… Nous faisons mémoire de tant de saints, les uns à travers une chapelle qui leur est consacrée, les autres par le biais d’une statue, d’un tableau ou d’un vitrail qui leur est dédié, ou simplement par le nom qu’ils ont laissé à un hameau : saint Gilles, saint Antoine, saint Eloi, sainte Barbe, saint Colomban, saint Guénolé, saint Michel, sainte Marie-Madeleine, saint Aubin, saint Tugdual…

Mais qui sont ces saints ?

Marie, Mère de Jésus, représente le plus beau joyau de la sainteté. Celle qui a accueilli Dieu dans son corps pour lui donner chair a d’abord accueilli Dieu dans son cœur. Elle s’est donnée, corps et âme, pour que s’accomplisse la volonté de Dieu et que son plan devienne réalité. Saint Joseph, son époux, est remarquable par sa confiance. Il aurait pu être terrassé par le doute, enfermé dans ses interrogations. Mais il fait confiance, pas de celle qui se confond avec la Suite pages 2 et 3

Edito qui sont les saints et saintes ?

crédulité, mais de celle qui jaillit de l’amour vrai, qui fait corps avec lui.

Puis vient Marie-Madeleine. Comme Marie et Joseph, elle a connu Jésus en personne. Elle lui a lavé les pieds avec un parfum de grand prix et les lui a essuyés avec ses longs cheveux. Elle l’a suivi avec les apôtres tout au long de sa prédication jusqu’à la Croix au pied de laquelle elle se tenait avec Marie, le disciple bien-aimé et quelques femmes. Elle était le premier témoin de la Résurrection. Son culte étant lié aux léproseries au Moyen Âge, il était normal qu’elle soit honorée à Carnac où vivait une communauté de lépreux, qui a d’ailleurs laissé son empreinte dans le nom “Coët a Tous” qui signifie en français “Bois des lépreux”.

Chronologiquement, vient saint Cornély, pape au milieu du III e siècle.

Après seulement deux ans de règne, il meurt martyr à Rome. Pourquoi est-il honoré à Carnac, si loin de Rome ? Son culte est apporté par les moines de saint Tugdual, venus s’installer en nos contrées au e VI siècle, dans un village qui garde encore leur souvenir dans sa toponymie : le Moustoir, ce qui signifie le monastère. À cette époque, on place les nouvelles “paroisses” sous le patronage d’un saint. Hors, à l’époque, les saints – sont à part la Vierge Marie, saint Joseph et les apôtres – en grande majorité des martyrs. Il n’y avait que l’embarras du choix. Pourquoi saint Cornély est-il choisi plus qu’un autre ? Nul ne peut le dire… à moins que la ressemblance entre le 2

Rayonnement méditerranéen À la même époque dans l’actuelle Turquie, vivait une jeune fille qui se fit baptisée en secret. Ayant découvert le secret, son père qui tenait les chrétiens en horreur la tua de ses propres mains. Venus récupérer le corps martyrisé et ne souhaitant pas dévoiler leur identité, des chrétiens demandèrent la dépouille de “barbara”, c’est-à-dire “la barbare”, Barbe en français. Comment son culte est-il arrivé à Plouharnel ? On peut supposer que nos ancêtres ont choisi de lui bâtir une chapelle pour se mettre sous sa protection et échapper aux incendies.

En Bretagne

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On a toujours l’impression qu’un saint, c’est quelqu’un qui a fait des choses extraordinaires, alors qu’il a vécu la vie ordinaire : il a travaillé, il a prié, il a eu confiance en Dieu...

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Un peu plus tard, fin III et début e IV siècles, en Égypte cette fois-ci, vivait saint Antoine, fondateur du monachisme chrétien. Dans sa chapelle de Plouharnel, il est associé à saint Eloi, un Gallo-Romain du e VII siècle qui, après avoir exercé le métier d’orfèvre royal, reconnu pour son honnêteté et ses bonnes qualités de jugement, devint l’évêque de Noyon et de Tournai dont il assura inlassablement l’évangélisation.

Comment ces deux personnages si différents ont-ils été associés dans un même culte : celui qui s’est retiré du monde et celui qui l’a rejoint, celui qui consacra son temps à la prière et celui qui le consacra à évangéliser ? Sans doute parce qu’ensemble, ils montrent que la prière et l’action sont dépendantes l’une de l’autre. La sainteté n’oppose pas : elle conjugue.

nom de ce martyr et l’histoire locale plusieurs fois millénaire d’un culte aux bêtes à corne, n’ait décidé nos moines à le choisir lui plus qu’un autre.

On rencontre les moines dit “celtiques” venus d’Irlande ou de Bretagne insulaire pour s’installer en e e Armorique, entre les IV et VII siècles – saint Tugdual (Pays de Galles, e VI siècle) et saint Colomban (Irlande, e VI siècle) –, ou nés en Armorique – saint Guénolé le Jeune, moine au e Moustoir en Carnac au VI siècle et honoré à Coët à Tous, dans la chapelle où il avait l’habitude de célébrer la messe, saint Aubin, né à Languidic e à la fin du V siècle, premier évêque d’Angers. Pourquoi sont-ils honorés chez nous ? On comprend que les moines de saint Tugdual aient importé le culte de leur fondateur, que saint Guénolé ait marqué la communauté où il a lui-même vécu… Mais saint Colomban et saint Aubin ? Ontils séjourné à Carnac ? Ont-ils été honorés ici en fonction des vertus qu’on leur prête : saint Colomban connu pour donner de l’esprit à ceux qui en manquent et saint Aubin guérissant des maux d’yeux ?

Un peu plus tardivement, au e VII siècle, Gilles, natif d’Athènes,

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vint s’établir en Provence, près de Narbonne, pour y vivre en ermite.

La légende dit qu’un roi chassant une biche décocha une flèche qui vint percer la main de Gilles. Désolé, le roi répara l’accident en construisant un monastère dont il confia la direction à saint Gilles. Son culte a connu une très grande croissance tout au long du Moyen Âge. Fautil trouver dans la longue liste des bienfaits qu’on lui attribue l’une des raisons pour lesquelles il est honoré à Plouharnel, au village du Cosquer ?

Convulsions, cancer, folie, stérilité, peurs enfantines, dépression…

N’oublions pas l’archange saint Michel, honoré sur le tumulus de Carnac. Généralement, le culte de saint Michel est très clairement un culte de substitution à un culte païen, comme c’est le cas pour le Mont-Saint-Michel. On pourrait aussi ajouter saint Isidore, un saint laïc et e marié du XI siècle. Bien qu’Espagnol, il est représenté en costume breton dans nos églises. Extrêmement populaire en Bretagne, il est le patron des laboureurs, ayant luimême exercé ce métier toute sa vie.

Dans nos contrées qui des siècles

Courriel :

Recteur-doyen : Père Dominique Le Quernec Tél. 06 11 30 65 87 Père Marc Wilhelm marcwilhelm@wanadoo.fr Presbytère de Carnac et de Plouharnel 28 rue Colary, 56 340 Carnac Tél. 02 97 52 08 08 Presbytère de La Trinité-sur-Mer 24 rue des Frères Kermorvant 56 470 La Trinité-sur-Mer Centre Interparoissial de Locmaria 5, avenue des Saules 56 340 Carnac

durant ont vécu du travail de la terre, on comprend que son culte soit très répandu chez nous.

En conclusion Pour répondre à la question : qu’est-ce qu’un saint ?

Il me fallait passer d’abord par celle que je viens de développer : qui sont les saints ? Et notamment ceux qui font l’objet d’un culte sur nos trois paroisses. On a toujours l’impression qu’un saint, c’est quelqu’un qui a fait des choses extraordinaires, alors qu’il a vécu la vie ordinaire : il a travaillé, il a prié, il a eu confiance en Dieu, il a ouvert son cœur à ses semblables pour leur apporter soutien et présence fraternelle, il a accueilli la Parole de Dieu, il l’a vécue et en a témoigné… Finalement, c’est ça qui est extraordinaire !

En cette fête de la Toussaint, fixons nos regards sur tous ces hommes et toutes ces femmes qui, avant nous, ont fait l’expérience simple de l’amitié avec le Seigneur. Qu’ils nous aident nous mêmes à grandir dans cette amitié, dans notre vie à la suite du Christ ! 

édaction - Administration : Presbytère, 28 rue de Colary R 56 340 Carnac - ISSN : 0750-2842 CPPAP : 0220 L 82 772 Responsable de la rédaction : Père Dominique Le Quernec Cinq numéros par an. Éditeur : Bayard Service Édition Centre - Ouest - BP 97 257 35 772 Vern-sur-Seiche Cedex - Tél. 02 99 77 36 36 bse-ouest@bayard-service.com - www.bayard-service.com.

Directeur de publication : Bayard Presse représenté par Pascal Ruffenach Rédactrice graphiste : Nelly Denos Secrétaire de rédaction : Romain Pénisson Imprimeur : Atimco (35)

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Vie paroissiale

Vingt-deux équipes familiales ont participé, le 2 août, à la cinquième édition du Rallye des familles, dans le cadre de la pastorale d’été.

140 personnes (à savoir 55 adultes et 85 enfants et adolescents) ont passé une journée au grand air sur la commune de Plouharnel, entre Sainte-Barbe et le Bégo.

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ette année, plus besoin de voitures. Place à la marche à pied pour parcourir le village de Sainte-Barbe et découvrir son histoire. La chapelle fut observée sous tous ses angles pour répondre

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aux questions et la dessiner. La matinée s’est terminée après être descendu aux fontaines.

Un déjeuner sur l’herbe à proximité du terrain de sport du Bois d’amour a réuni tous les participants et les organisateurs, qui ont repris des forces pour affronter les épreuves de l’après-midi.

Parties du musée de la chouannerie, toutes les équipes ont investi le site du Bégo, qui fut un des éléments importants du mur de l’Atlantique au cours de la seconde guerre mondiale.

Elles ont usé de la boussole pour se repérer et se déplacer, fait preuve d’adresse au gymkhana de vélo et à la balle-obus, respiré l’air du large en arrivant sur la grande plage des surfeurs, admiré la végétation qui protège les dunes. Elles ont revécu l’histoire de notre pays de 1941 à 1945 avec la tour de direction, les cuves à canon, les bunkers, les tobrouks et le musée LBMG (Liberty Breizh Memory Group). Toute une page de la vie de notre région à transmettre aux générations suivantes.

Ce parcours s’est clôturé au terrain de foot du Bois d’amour, mis gracieusement à notre disposition par l’Association sportive de Plouharnel. Adultes

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Le Rallye des familles 2017

et enfants ont disputé des matchs de foot endiablés dans l’attente des résultats aux questions et activités du rallye. Ils ont tous été enthousiasmés par cette dernière compétition qui n’a cessé que tard dans la soirée.

La journée s’est déroulée dans une ambiance conviviale et fut très appréciée. Les forces vives de l’organisation recherchent des successeurs pour que 2018 connaisse le sixième Rallye des familles. Que toute personne apte à continuer cette activité n’hésite pas à se faire connaître au presbytère, afin que ce rallye 2017 ne soit pas le dernier.  Guy Bergerat

Vie paroissiale

Sorties découverte du patrimoine Voilà maintenant treize années que je guide les sorties estivales portant ce titre.

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la demande des responsables de la pastorale d’été de l’époque, j’avais accepté de prendre la suite du Père Le Cabellec, puis de M. Alphonse Daniel. Cependant, d’emblée ma position a été claire. Ces sorties concerneraient le patrimoine en ces divers composants : églises et chapelles, patrimoine civil – villes, villages, hameaux et leur bâti très riche sur le plan architectural ainsi que les divers types de moulins. Et la grande richesse de notre secteur : à savoir les manoirs privés, témoins de leur époque, sans oublier les sites naturels. Après des débuts où la demijournée alternait avec une journée complète en juillet comme en août, nous sommes passés à quatre journées entières à raison de deux par mois. Face au succès de plus en plus grand que nous rencontrons, depuis quatre ans nous proposons cinq journées : deux en juillet et trois en août.

C’est ainsi que chaque année nous découvrons un pan du Morbihan.

Dans le travail de prospection, l’aide de Pierre Morice, bien connu de tous, m’a été acquise dès le premier jour.

Plus tard et pendant 3 ans nous a rejoint Dominique Le Gall. Maintenant c’est Annie Eliot – jeune retraitée de la Drac – qui s’est jointe à nous.

Le repérage des lieux en vue d’établir le circuit est riche en découvertes, mais aussi en déceptions face à un patrimoine non entretenu. Riche également par les rencontres avec les divers propriétaires avec lesquels se créent des liens. Nous n’avons jamais eu un seul refus pour les manoirs privés. Il arrive même que les propriétaires aillent au-delà de notre demande en ouvrant largement leurs portes à la visite. Que de trésors cachés en notre campagne morbihannaise !

Une fois le circuit défini, outre le travail d’approfondissement de la connaissance des lieux, et en fonction de ceux-ci, je retiens un thème historique qui servira de fil conducteur pour la journée.

Par exemple : “Moines noirs et moines blancs ou le monachisme en Bretagne”, “Les guerres de Ligue en Bretagne”, “La peinture religieuse des e e XVII et XVIII siècles”, “Noblesse et pauvreté”. L’an passé le thème retenu était “L’art roman en Bretagne”. Il est e e vrai que les églises du XI et XII du pays du Roi Morvan s’y prêtaient.

Ce thème a été poursuivi cet été, en l’enrichissant d’apports sur les populations en frange de la société : “Les mendiants en Basse Bretagne, les bagnards du Canal de Nantes à Brest”. Parmi les joyaux découverts cette année, les sablières du “Maître de Kerlénat”, la carrière romaine de Locuon, le manoir de Coatcaraval, et la merveilleuse église de Langonnet aux vitraux contemporains, objet d’échanges passionnés.

Dans chaque chapelle ou église, les visiteurs sont invités à s’asseoir, à s’imprégner du lieu, puis vient le moment où Pierre Morice – de sa belle voix de ténor – chante un cantique breton. Important témoignage de foi qui donne vie au patrimoine.

C’est un réel bonheur pour nous, organisateurs, de voir l’enthousiasme des participants – dont certains reviennent depuis de nombreuses années – amenant chaque été de nouvelles recrues.

D’ores et déjà, rendez-vous est pris pour 2018… Venez nous rejoindre, nous vous attendons.  J.-J. Bougot 5

Vie paroissiale

Les vacances, un levier pour reprendre confiance Les vacances permettent de reprendre souffle, de se livrer à des activités sportives ou culturelles, de faire de nouvelles rencontres, de s’épanouir.

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préparation, du retour et sur le lieu du séjour. Michelle, une des responsables de cet accueil en camping, témoigne : “Chaque famille a pu apprécier le séjour les pieds dans l’eau dans une belle caravane. Certains ont participé aux activités du camping.

Ils sont tous contents et voudraient revenir ou rester plus longtemps !” Il n’est pas exagéré d’affirmer que les vacances sont une nécessité, particulièrement pour les familles en grande pauvreté. Ces temps de rupture avec le quotidien permettent de se voir sous un autre jour. C’est un signe fort de dignité retrouvée qui est envoyé à l’entourage, avec le sentiment d’être comme tout le monde.  Béatrice Victor

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es études montrent qu’après des vacances, les personnes en précarité reprennent des forces pour se soigner, retrouver un travail, se former. Cette expérience est génératrice d’estime de soi, créatrice de liens sociaux. Elle place les bénéficiaires dans une dynamique de projets.

L’équipe du Secours catholique de Carnac propose aux familles et enfants des séjours de vacances. Cette année, elle a accueilli quatre familles,

une de Plumelec et deux de Plœren avec chacune quatre enfants, une famille de la région de Rouen avec trois enfants dont deux avec un handicap.

Chacune de ces familles prend deux semaines de vacances au camping des Sables blancs à Plouharnel.

Dans le cadre de l’accueil des enfants, une famille de Locoal-Mendon a reçu une petite fille pendant près de trois semaines, pour la quatrième fois. L’objectif est d’aider des parents à offrir des vacances à leur enfant en lui permettant de changer de cadre de vie et de s’épanouir au contact d’autres enfants et adultes avec lesquels il pourra créer des liens nouveaux. Ces différents séjours ont tous en commun un accompagnement individualisé adapté lors de la

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Traditions bretonnes

Ma première Saint-Cornély

Quelle joie, ce jour-là, en entrant dans l’église !

Pleine à craquer. Quelle émotion aussi pour moi de remonter l’allée centrale en portant dans mes mains le petit reliquaire contenant quelques fragments du corps de saint Cornély. Il fallait évidemment le mettre à l’honneur ! Cette messe fut belle et priante, bien enracinée dans notre culture bretonne, accompagnée à l’orgue et à la bombarde et par de beaux chants en breton. Si le temps avait été plus radieux, sans doute aurions-nous vu davantage de gens

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our l’édition 2017 de la Saint-Cornély, j’avais invité Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié, bien connu à Carnac, à présider notre pardon le 10 septembre dernier. Il se faisait une joie d’être des nôtres jusqu’au moment où il apprend que l’un de ses amis, récemment nommé évêque aux Armées, allait être ordonné le même jour. Pris entre deux feux, il m’en parle à la mi-août. Comprenant son désarroi, je le libère de son engagement en lui assurant que ce serait aussi une joie pour moi de présider ce pardon pour la première fois.

costumés dans l’assemblée. Mais sortir son costume breton avec un temps aussi incertain était un pari risqué.

La messe terminée, tous se retrouvent sur la place de l’Église. Là nous attend le verre de l’amitié. C’est aussi cela un pardon : cultiver la fraternité à travers des gestes de convivialité. Quelques pas de danses aux sons de la bombarde et du biniou ont rajouté à la fête. La place alors attirait les badauds qui passaient par là. Plusieurs sont venus me voir pour me demander : “Que se passe t-il ?”

Des Anglais, des Hollandais C’est la Saint-Cornély, notre fête patronale… rejoignez-nous, prenez un verre avec nous ! Et les voilà associés à la fête. Plusieurs d’entre nous sont allés dans différents restaurants du bourg pour le repas de la “SaintCornély”. Une première ! Le but ?

Rester dans le bourg et revenir aux vêpres… parce qu’on sait que si l’on retourne chez soi, il est plus difficile de revenir. Parce que les vêpres font partie intégrante de la fête. Pour une première fois, j’étais impressionné par une assemblée bien fournie. La première partie nous a concentrés sur l’office et le chant des psaumes devant le Saint-Sacrement avant d’en recevoir la bénédiction. Puis la procession s’est organisée, les bannières et le buste reliquaire portés par des

hommes et des femmes solides. La pluie menaçait sans toutefois arrêter le pèlerin. La procession est sortie pour se rendre à la fontaine où l’assemblée s’est recréée. En regardant dans la fontaine, j’ai connu un moment de panique. Elle était bouchée et il n’y avait aucun accès à l’eau.

Comment faire ? Heureusement, j’avais prévu de l’eau dans le bénitier porté en procession. Une fois cette eau bénie, il ne fallait pas perdre de temps, la pluie commençait à tomber et il fallait protéger nos bannières.

Une fois les animaux bénis et aussi l’assemblée, tant pis si on ne faisait pas le tour traditionnel, il fallait rentrer dare-dare à l’église.

Tout en continuant nos chants, chacun a pu venir se recueillir devant les reliques de saint Cornély et à travers son serviteur, faire monter devant Dieu sa prière personnelle. Elle était bien longue et émouvante cette procession où chacun personnellement touchait ou embrassait le buste reliquaire. Puis après les traditionnels remerciements, tous les acteurs de cette fête se sont retrouvés au presbytère pour clore la journée autour d’un goûter.

Une première, oui ! Pleine d’enseignements pour faire des suivantes des fêtes toujours plus ancrées dans notre terroir et ses traditions, plus significatives de notre foi et plus participantes à notre communion.  7

Traditions bretonnes Quatre pardons pour honorer les saints de Plouharnel

Saint Armel, saint Gilles, sainte Barbe, saint Antoine et saint Eloi bration des reliques de saint Armel, c’est le pot de l’amitié : on se retrouve, et on fait aussi connaissance car c’est l’occasion de nouvelles rencontres”.

à faire avant le pardon de l’année prochaine avec en urgence la voûte et l’enduit de trois murs intérieurs.

Et en projet un autre vitrail de Michel Brulé pour la fenêtre Sud. À ce jour nous n’avons pas encore d’association constituée, comme pour les autres chapelles de la paroisse, mais nous y réfléchissons : ce sera pour cet automne, peut-être…”

Saint Gilles

Eliane Dréano explique le déroulement du pardon qu’elle a préparé avec l’aide de Sandrine Bataille.

“Le 20 août à 10 h, de la chapelle Notre-Dame des Fleurs à l’église paroissiale, la procession s’étire en chantant, bannières en tête. La messe est célébrée par notre recteur, le Père Dominique Le Quernec, qui retrace au cours de l’homélie les grands moments de la vie de saint Armel. Philippe Bataille est à l’orgue.

L’église est pleine et les derniers arrivés qui n’ont pas trouvé de place se serrent difficilement sous le porche d’entrée. Des paroissiens habituels, mais surtout beaucoup, beaucoup de nouveaux visages. Après la célé8

Sainte Barbe

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Saint Armel

27 août à10 h, au village du Cosquer, c’est le pardon de Saint-Gilles préparé par Jean-Luc Guézello et Eliane Guesnel. Jean-Luc commente : “Bien informés par la presse, des flyers spécialement faits à cette occasion et un bouche-à-oreille très efficace, les anciens et les nouveaux résidents du village étaient là, ainsi que beaucoup d’habitants des hameaux environnants. Pour que la chapelle soit prête et belle, les services techniques de la Ville et de nombreux bénévoles n’avaient pas ménagé leurs efforts : ravalement, entretien des fenêtres, nouvelles peintures…

Michel Brulé avait créé un nouveau vitrail pour la fenêtre Nord et Lionel Guesnel avait fabriqué un nouvel autel. Nous avons encore beaucoup

Gilbert Le Baron, président de l’Association des amis de la chapelle Sainte-Barbe, nous parle du pardon du 3 septembre qui a été perturbé par la pluie mais qui s’est déroulé dans une grande ferveur, avec comme chaque année la présence d’une délégation de pompiers.

“Durant l’homélie nous avons écouté avec beaucoup d’attention et d’intérêt le Père Michel Dréan nous raconter ses 50 ans de prêtrise. Après la messe le Père Dominique a procédé à la vénération des reliques.

Puis, pour son jubilé d’or, le Père Michel Dréannous a offert l’apéritif servi exceptionnellement dans la chapelle. Ce pardon est toujours une occasion de rencontres avec des gens de passage ou en vacances qui viennent découvrir des traditions qui n’existent pas chez eux. La chapelle était belle, les joints extérieurs refaits cette année.

Au programme pour 2018 : l’enduit intérieur et la peinture de la voûte.

Ainsi seront terminés les gros travaux programmés depuis des années.

Sainte Barbe est la patronne de huit corporations : les artilleurs, les pompiers, les artificiers, les armuriers, les couvreurs, les maçons, les mineurs

Traditions bretonnes et les charpentiers. À mon avis sainte Barbe est à l’écoute de tous ceux qui l’invoquent pour différentes causes.

Personnellement, j’ai reçu le témoignage de deux pompiers de Carnac qui ont été sauvés d’une mort certaine alors qu’ils étaient en très grand danger dans leur intervention”.

Saint Antoine et saint Eloi Jean-Noël Le Piouff, président de l’Association des amis de la chapelle Saint-Antoine et Saint-Eloi, présente le pardon du 24 septembre : “Pas d’évêque à cheval cette année (comme il y a deux ans, à l’occasion des dix ans de l’association), pas de vénération de reliques puisque nous n’en avons pas, mais c’est encore l’occasion d’une belle fête pour le village de Saint-Antoine et pour toutes celles et tous ceux qui – comme d’habitude – viennent nom-

breux de Plouharnel et des communes environnantes.

Après la messe, procession depuis la chapelle vers la fontaine en passant par le village de Saint-Antoine, bien sûr avec les bannières mais aussi avec les chevaux : c’est la tradition.

Un grand moment de ferveur et de recueillement cette année : Marie-

Quitterie Parlieret Ewenn Audau reçoivent le baptême, sacrement de la naissance à la vie chrétienne. Cette journée est celle du pardon, mais aussi celle de la joie avec l’entrée de ces deux enfants sur le chemin du Christ”.  Propos recueillis par Daniel Vaillant

Nos joies nos peines

Baptêmes

Nos peines

Carnac 9 septembre : Mathis et Ambre PERES 30 septembre : Antoine LORCY

Carnac 4 septembre : Hervé LE LEUCH, 54 ans 7 septembre : Chantal THOMAS, née Rubat du Merac, 85 ans 13 septembre : Christian GUEZEL, 46 ans 27 septembre : Léontine LE PEN, née Bertic, 88 ans 28 septembre : Rolande GIRARD, née Le Douarin, 78 ans 7 octobre : Guy LE GOFF, 76 ans

Plouharnel 23 septembre : Luis LE QUERE 24 septembre : Ewann AUDAU 24 septembre : Marie-Quitterie PARLIER 7 octobre : Alma LE HIR

Mariages Carnac 16 septembre : Guénaël LENFANT et Gaëlle ALMAR 30 septembre : Vincent LORCY et Elodie LE CALVEZ 7 octobre : Frédéric LALAUZE et Marie-Gabrielle JAOUEN Le Trinité / Mer 30 septembre : Léopold DUSSOSOY et Clémence FILLIETTE

La Trinité/mer 26 septembre : M.-Thérèse BERSIHAND née Bellego, 86 ans Plouharnel 14 septembre : Bernadette PECHOUR, née Le Gloahec, 97 ans 9

La Toussaint

La sainteté ne se limite pas à une La vocation de tout baptisé est la sainteté. Évoquer cet état ne soulève pas un enthousiasme débordant chez les chrétiens.

La sainteté est considérée comme un but inaccessible.

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t pourtant avec la grâce de Dieu tout est possible.

La sainteté n’est pas liée à des actes et des faits extraordinaires, c’est-à-dire sortant de notre vie ordinaire. Au contraire, elle s’inscrit dans notre quotidien en ce qu’il a de plus banal, voire ce qui nous semble sans intérêt. Pour répondre à cet appel à la sainteté, il faut persévérer dans la prière et la louange de Dieu, nous offrir tels que nous sommes à Dieu et nous déployer en charité. L’Église nous propose un cortège innombrable de saints illustres. Ceux-ci jalonnent notre histoire. Ils sont les témoins d’une vie inspirée par le Christ et par le message laissé dans les Saintes Écritures. Pour connaître et s’imprégner de ces vies, que de livres ou articles écrits, de films tournés ou de CD enregistrés !

La Vallée des saints C’est un autre mode de transmission qu’a choisi M. Philippe Abjean (1)

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en lançant en 2008 le très grand défi de la “Vallée des saints”. En fait de vallée, le site retenu est une colline située sur la commune de Carnoët (Côtes d’Armor), au lieudit Quenequillec, à 230 mètres d’altitude, autour d’une motte féodale. C’est “un projet fou pour l’éternité”. Il a pour but la mise en place de mille grandes statues en granit (de 2,5 à 7 mètres de hauteur en moyenne) à l’effigie des mille saints bretons qui ont fondé une paroisse. Tous ces saints ne sont pas reconnus officiellement par l’Église catholique mais font partie de notre patrimoine transmis de génération en génération.

Sur le site, trois fois par an, des sculpteurs travaillent des blocs de granits de plusieurs tonnes extraits des carrières bretonnes. Ces chantiers s’effectuent entre mai et septembre. Chacun dure environ quatre semaines et voit réalisées 5 à 7 statues. Un mécénat d’entreprise (267 entreprises ou associations en 2017) et de particuliers (3275 personnes en 2017) soutient financièrement la réalisation de ces statues. Le coût d’une statue en 2017 est de 15 000 euros.

Chaque mécène choisit le saint qu’il finance.

L’artiste est assujetti à un cahier des charges, relativement souple. Il doit orienter les statues vers la commune d’origine de chaque saint. Celle-ci

doit avoir des allures de monolithe pour évoquer les menhirs. Il faut représenter un visage ainsi qu’un attribut en lien avec le saint tel un serpent, un loup, un poisson ou une bête à cornes comme pour saint Cornely, saint patron de Carnac. Le choix de l’emplacement est libre, ainsi que le mode de sculpture, à savoir art brut ou art naïf. À titre d’information, une souscription est ouverte pour la réalisation des statues de Yvon Nicolazic et Pierre (2) Le Gouvello, seigneur de Kériolet . À la fin de l’été 2017, 95 sculptures veillent sur les monts d’Arrée. Plus de 600 000 visiteurs ont été accueillis.

Au printemps 2018, la centième statue, à l’effigie de saint Piran, patron de Cornouailles, ne sera pas sculptée sur place, exceptionnellement, mais en Angleterre. Elle traversera la Manche à bord d’un ancien thonier. C’est en juillet 2018 qu’elle sera implantée parmi les autres saints à l’occasion du dixième anniversaire de ce pari. Quatre journées de festivités sont déjà fixées les 26, 27, 28 et 29 juillet pour l’événement.

Voilà un but de balade à une heure et demi de Carnac.

Nos racines chrétiennes À travers ces personnages qui ont fondé la Bretagne chrétienne, c’est la culture populaire traditionnelle bretonne qui est diffusée. Notre région a e e été évangélisée aux V et VI siècles par des moines celtes. Ceux-ci ont débarqué d’Outre-Manche (principalement du Pays de Galles et de Cornouailles) pour extraire du paganisme la popul ation vivant en Armorique.

Sommes-nous dans une situation bien

La Toussaint

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vallée

différente de celles de nos ancêtres ?

Le paganisme des temps modernes est un matérialisme ambiant. Celui-ci anesthésie à feu doux toute spiritualité et sens du divin.

Aussi, la “Vallée des saints” nous remémore notre enracinement chrétien. Il ne faut pas la visiter comme un château ou comme une “île de Pâques bretonne du troisième millénaire”.

Il y a plusieurs lectures possibles de la création de ce site : un aspect économique en remettant le granit à l’honneur pour une vitrine mondiale de cette pierre, un aspect artistique en développant les contes et légendes, un aspect historique en faisant connaître l’histoire de la Bretagne, un aspect touristique (236 000 visiteurs en 2016) pour dynamiser le Centre-Bretagne, et surtout un aspect spirituel pour réveiller les consciences.

Poser des statues de saints n’est pas un geste anodin. Cela nous rappelle que nous ne venons pas de nulle part pour aller vers le néant. Le christia-

nisme est le terreau de notre culture et de notre être. Avoir fait le choix d’un lieu surélevé a également un sens. Nous sommes appelés à nous élever, à prendre de la hauteur. C’est un tremplin pour accéder au divin.

Suivant une expression courante, un saint “a la tête au ciel et les pieds sur la terre, voire dans la glaise”.

Empreint d’un esprit missionnaire et d’évangélisation, monsieur Philippe Abjean veut parfaire cet esprit spirituel de la “Vallée des saints”. Actuellement, il manque des “clefs de lecture”. Ce point est à l’étude. La vie des personnages sculptés sera explicitée. Ainsi, le public découvrira-t-il des hommes et des femmes dont la vie peut être un exemple, un soutien, un guide pour nous.

Les saints ne sont pas des personnes hors du commun. Ils ont souvent une vie simple et ordinaire. Ils deviennent des êtres d’exception au fur et à mesure de leur vie parce qu’ils se laissent habiter par Dieu. Ils ont compris que l’abandon au Divin Vouloir est l’ouverture à une nouvelle vie en plénitude. Et de ce fait, ce n’est plus eux qui agissent mais Dieu qui agit à travers eux. Au quotidien, ils n’en demeurent pas moins des hommes et des femmes comme nous tous.

Cette vallée nous ouvre un chemin pour atteindre la béatitude éternelle à travers la présentation de saints.

Notre diocèse prépare pour 2018 le jubilé de saint Vincent Ferrier. Cette grande figure de la sainteté du Morbihan nous donnera l’occasion de connaître sa vie. Pourquoi ne seraitil pas statufié parmi les 1 000 prévus à Carnoët ? Ce chiffre n’est pas limitatif du nombre de saints à vivre avec Dieu. C’est une incitation pour nous tous à entrer dans la véritable “Vallée des saints”. Nous sommes tous appelés à en faire partie si nous choisissons de vivre pour, par et avec Dieu. À nous de suivre l’exemple des saints canonisés par l’Église et de prendre les moyens pour les retrouver lors de nos fins dernières.  Guy Bergerat (1)

Philippe Abjean, philosophe et écrivain, est un militant breton qui souhaite redonner à la Bretagne une nouvelle dimension spirituelle et culturelle. Pour cela, il a mis en place le “Tro Breizh”, la “Vallée des saints” et il œuvre pour le renouveau des lieux de culte chrétien abandonnés ou fermés.

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Contacter pour tous renseignements : Ar Gedour “opération Nicolazic & Keriolet” sur les sites www.argedour.bzh ou www.lavalleedessaints.com.

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La Toussaint

Sainte Philippine, une très grande sainte…

La période de la Toussaint est tout indiquée pour se pencher sur certains saints méconnus et qui sont honorés comme tous les autres en ce jour de fête.

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Piété, abnégation et obéissance Si on devait résumer en trois mots le portrait de sainte Philippine, on retiendrait piété, abnégation et obéissance. Piété car elle priait sans cesse son Seigneur. Abnégation car elle se vouait aux autres sans compter. Obéissance car elle a toujours

“Le travail apostolique remarquable, et même héroïque, de nombreux missionnaires français de l’époque, qui se consomma souvent par l’acte d’amour suprême, le martyre, inspira à sainte Rose Philippine le désir de se joindre à eux.”

Cardinal Burke, en 2011.

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PHOTOS D.R.

n ami de notre recteur, Cédric de Rénéville, résidant en région parisienne mais attaché à Carnac pour ses loisirs, possède parmi ses ancêtres une sainte à la vie exemplaire.

Grâce à père Dominique, je me suis mis en relation téléphonique avec l’heureux descendant de sainte Philippine, afin de recueillir les éléments essentiels de sa vie.

accepté les décisions de ses supérieurs, quelles qu’elles fussent.

Toute sa vie, consacrée à l’évangélisation, elle a observé ces trois préceptes.

Née en 1769 à Grenoble d’une famille nombreuse et bourgeoise, de commerçants croyants et aisés, liée à la famille de Casimir Périer, banquier et président du Conseil en 1831, la jeune Rose Philippine Duchesne sent naître très tôt sa vocation au service des autres. Elle quitte le confort de sa famille et entre à 16 ans chez les sœurs de la Visitation ou Visitandines. Mais quatre ans après, c’est la Révolution française, qui fermera nombre de couvents. Philippine se retrouve “à la porte” mais ne se décourage pas, loin de là.

Plusieurs années ont passé. Elle fait la connaissance de Madeleine-Sophie Barat, religieuse française, fondatrice en 1800 de la Société du Sa-

cré-Cœur de Jésus, ordre religieux dans la mouvance des Jésuites.

Philippine est acceptée dans cette société. Cette rencontre avec Sophie Barat est essentielle pour Philippine.

Elles échangeront des centaines de lettres. Sophie Barat est bien au courant de la volonté farouche de Philippine d’évangéliser les populations les plus éloignées de la foi chrétienne.

Philippine lui demande de pouvoir partir de l’autre côté de l’Atlantique, en Louisiane. Cette Louisiane, c’est cette immense province occupée par Cavelierde la Salle dès 1682 au nom du roi Louis XIV, et qui, à l’ouest du fleuve Mississipi, s’étendait jusqu’au Canada. Bonaparte l’a cédée aux États-Unis en 1803.

La Toussaint

72 ans, en 1841, toujours animée de la même volonté, qu’elle part les rejoindre. Elle y restera une année seulement, au cours de laquelle elle ne cessera de prier pour la réussite de sa mission. Les Indiens, des Potawatomis, stupéfaits de voir Philippine prier sans cesse, l’avaient d’ailleurs surnommée “la femme qui prie toujours”. Philippine reste constante dans sa dévotion eucharistique et les nuits d’adoration passées devant le Saint-Sacrement. On la considère comme la fondatrice de toutes les maisons du Sacré-Cœur aux ÉtatsUnis qui comptent aujourd’hui des centaines de sœurs et des milliers d’élèves.

en hommage à sainte Philippine : “Le travail apostolique remarquable, et même héroïque, de nombreux missionnaires français de l’époque, qui se consomma souvent par l’acte d’amour suprême, le martyre, inspira à sainte Rose Philippine le désir de se joindre à eux.”  Dominique Ribadeau-Dumas

Je remercie Cédric de Rénéville, descendant de la famille de sainte Philippine, pour sa très aimable contribution à la rédaction de cet article.

Sa mémoire à Saint-Charles

Partir en Louisiane Sophie Barat était peu pressée de voir partir Philippine, devenue l’équivalent de secrétaire générale de la congrégation. Elle ne lui donna son accord pour partir en Louisiane qu’en 1818. Philippine, patiente, et toujours très obéissante vis-à-vis de ses supérieures, a alors 49 ans.

Elle débarque à Saint-Charles, dans le Missouri actuel, à l’ouest du Mississipi. Elle crée autour de SaintCharles six fondations, c’est-à-dire des écoles, véritables lieux d’accueil pour les familles les plus pauvres.

Elle y enseigne et évangélise, avec une grande humilité, toujours tournée vers les autres jusqu’à l’oubli d’elle-même. Abnégation totale et obéissance sans failles, conformes à ses vœux, sont les sources d’énergie qui l’animent depuis toujours.

La Louisiane était peuplée d’Indiens qui très tôt attirent Philippine, curieuse d’entrer en contact avec cette population indigène. Et ce n’est qu’à

Philippine restera à Saint-Charles jusqu’à sa mort en 1852. Elle avait 83 ans, âge remarquable si l’on considère les conditions d’existence qu’elle a dû traverser pendant toutes ces années aux États-Unis. Le souvenir de sa vie autour de SaintCharles a laissé une empreinte très forte, à tel point qu’aujourd’hui SaintCharles est le lieu d’un sanctuaire dédié à sainte Rose Philippine Duchesne. Philippine, dont l’existence est peu voire pas du tout connue en France, sera béatifiée en 1940 par le pape Pie XII, et canonisée par le pape Jean-Paul II en 1988. Philippine a-t-elle accompli un miracle ?

Un descendant de sa famille nous dit que, trois ans après sa mort, son corps était resté dans un état inchangé, non dégradé par la mort.

Ceci n’est-il pas un signe de Dieu ?

Par ailleurs, Sophie Barat fut béatifiée par Pie X en 1908, puis canonisée par Pie XI, en 1925. Cela montre à quel point ces deux femmes étaient de grandes saintes, tant leur énergie, leur foi, leur abnégation au service des autres ont été d’une grandeur exceptionnelle.

Comme l’a souligné le cardinal Burke dans une conférence en la cathédrale de Grenoble le 12 novembre 2011, 13

Patrimoine histoire

L’histoire de la chapelle Notre-Dame de la Croix (ou Notre-Dame des douleurs)

S

ituée dans le village de Kergroix, la chapelle s’inscrit dans la vie du village et de ses habitants. En 1950, elle était quasiment détruite et les pierres vendues ; c’est grâce à la mobilisation des habitants du village que cette vente n’a pas eu lieu et que des bénévoles locaux en ont entrepris la reconstruction. C’était la première de ce genre en Bretagne et ce fut l’origine du mouvement Breiz Santel.

Cet élan perdure aujourd’hui, en particulier au moment de la préparation du pardon célébré chaque année le troisième dimanche de septembre.

Depuis 1985, une association s’est créée autour de la chapelle. Une grande partie des habitants du vil-

lage, anciens et nouveaux, participent à l’organisation du pardon, certains résidants secondaires n’hésitant pas à poser des jours de congé pour être là le week-end de la fête.

C’est l’occasion de rencontres conviviales, de partage, d’entraide, y compris avec les villages voisins qui ont tissé des liens et participent aussi à leurs pardons mutuels. Cette ouverture à l’extérieur se manifeste aussi par l’accueil réservé aux touristes de passage, qui peuvent participer au repas (même au dernier moment…)

Tous les âges se retrouvent réunis dans une belle convivialité : enfants et jeunes donnant “un coup de main”.

On retrouve bien là l’esprit des pardons d’autrefois, occasions de sou-

der les participants, rencontres de bon voisinage. Le pardon – celui de Kergroix en est l’exemple – est toujours un geste de dimension communautaire, bien vivant aujourd’hui encore. 

Chez la plus vieille “Dame de Plouharnel”

D

ifficile de lui donner un âge.

Il semblerait qu’elle soit née entre 1550 et 1600. Sa destinée est de traverser les siècles ; comme nous tous avec des hauts et des bas mais c’est vers le haut que se dirige sa vie à notre époque. Il m’est agréable d’être quelques instants seul avec elle ; aussi, avant l’heure des visiteurs, je tourne la clef et referme la porte du sanctuaire. Enfin dans l’intimité bienfaisante de la chapelle Notre-Dame de Fleurs ! Me signer signifie que je pénétre dans un lieu saint ! Mon regard se porte vers le très beau visage du crucifié. Ses traits apaisés révèlent ce qu’Il sait de toute éternité : dans trois jours Il ressuscitera, la mort sera vaincue. Quelques pas, me voici en présence de NotreDame. Sa main droite semble se tendre vers le monde et lui dire : “Je suis votre mère, venez à moi sans crainte”, l’étonnement de la grâce qui 14

lui fut accordée nous est révélée par l’expression de son visage. Sur son bras gauche repose l’Enfant Jésus, maître du monde. Je ne puis résister à lui toucher son ravissant petit pied.

Mais il faut rallumer les veilleuses, offrande des visiteurs, l’atmosphère se crée sur les cantates de Bach. Éclairage, porte ouverte sur le magnifique paysage de la baie.

Notre-Dame des Fleurs accueille de nombreux visiteurs. Certains y reviennent fidèlement, comme en pèlerinage. D’autres pénétrent d’un pas décidé puis s’arrêtent, saisis d’émotion. Tous s’intéressent à ce patrimoine et posent nombre de questions ; des échanges sympathiques se créent. Notre-Dame des Fleurs renferme bien des trésors. Grâce à une équipe de bénévoles, il est possible à tous de les découvrir. Une petite fille s’écrie : “Maman, moi aussi je voudrais déposer une lumière”. Un

autre enfant demande : “À quoi sert la corde ?” Eh bien, tout simplement à faire sonner la cloche ; elle s’appelle Marie Louise Armande. Car toutes les cloches ont un nom. Elle résonne depuis 1771 pour accompagner les messes et autres cérémonies célébrées ici. Les dons des visiteurs sont toujours appréciés et bienvenus. Ils permettent la restauration et l’entretien de ce bel édifice. Mon temps de permanence se termine vite, je me retourne pour un au-revoir… Pierres ancestrales… Dans ton élégance, chapelle, tu regardes la baie et lui parle, vie sans cesse renouvelée.

Dans ton sein resplendit Notre-Dame, de fleurs et de fruits elle s’est drapée.

Passant, franchis le seuil et vient te recueillir un instant ; tu y trouveras la paix du cœur ; le parfum des fleurs que porte Notre-Dame touchera ton âme.  Didier Hérondelle

Bibliothèque

Rendez-vous à la bibliothèque L’été brûle encore de ses derniers feux lorsque nous écrivons ces lignes. Vous les lirez en automne.

Nous vivons un décalage qui nous empêche de traiter l’actualité immédiate. Cependant, nous voulons vous remercier, vous, les fidèles qui nous avez fait confiance encore cet été et êtes venus en famille emprunter des livres. C’est grâce à vous que la bibliothèque peut continuer à vivre : une bibliothèque sans lecteurs cela n’a pas de sens ! Nous aimerions vous accueillir encore plus nombreux pour partager ce bonheur de la lecture. Mario Vargas LLosa, en recevant le prix Nobel de littérature, mettait l’accent sur l’intérêt des livres : “Nous serions pires que ce que nous sommes sans les bons livres que nous avons lus ; nous serions plus conformistes, moins inquiets, moins insoumis et l’esprit critique, moteur du progrès, n’existerait même pas.” C’est ce que nous essayons de vous faire partager avec ces suggestions de lecture à retrouver bien sûr à la bibliothèque.

“Le jour où Luther a dit non” de Anne Soupa e Le 500 anniversaire de la Réforme protestante est l’occasion de se plonger dans la lecture de ce roman historique qui raconte les quelques jours où “s’est jouée l’une des plus grandes tragédies” de l’Église. Même si la Réforme protestante est née lors de l’affichage des 95 thèses, la veille de la Toussaint 1517, fête au cours de laquelle seraient vendues nombre d’indulgences pour rembourser les

dettes de l’Église, c’est dans le salon des Fugger (banquiers de l’Église en Allemagne) qu’a eu lieu ce rendezvous manqué, et c’est là que le processus d’exclusion de Luther est devenu irrémédiable.

Le cardinal Cajétan, légat du pape, s’est déplacé à Augsbourg, pour entendre la “rétractation” de Luther, mais celui-ci ne veut présenter que sa défense. Il n’y a rien de pire qu’un dialogue de sourds. “En lui résistant, il a consciemment accepté de défier la papauté”. Cette rencontre de deux figures de croyants est peu connue, peu relatée, elle aurait pu passer pour un événement mineur, alors qu’elle a été le déclenchement de la Réforme protestante.

“Prodigieuses créatures” de Tracy Chevalier C’est l’histoire d’une jeune-fille qui, malgré son âge, sa condition sociale, son illettrisme, fait une des plus grandes découvertes e du XIX siècle, remet en question la théorie de la création du monde et avance l’idée de “l’évolutionnisme.”

Vers 1810, sur la côte du Dorset en Angleterre, Mary Anning, petite villageoise un peu fruste, et Elisabeth Pilpot, vieille fille arrivant de Londres, cultivée et désargentée, se rencontrent sur les plages avec la même passion : la chasse aux fossiles.

Comme dans la plupart de ses romans, Tracy Chevalier dresse un tableau de l’époque, un monde

scientifique machiste, une société prisonnière de préjugés qui nous semblent maintenant si ridicules, dans laquelle évoluent ses protagonistes, qui font figure d’aventurières.

Lorsque Mary Anning découvre son premier dinosaure, elles sont maltraitées et spoliées mais rien ne les arrête. Elles affronteront les sociétés scientifiques de Londres et de Paris qui ne reconnaîtront leur découverte que quinze ans plus tard.

“L’opticien de Lampedusa” de Emma Jane Kirby Un petit livre à lire de toute urgence. Cette journaliste a réalisé un reportage sur le sauvetage des migrants en Méditerranée dont elle s’inspire. L’opticien mène une vie relativement tranquille jusqu’au jour où sa vie bascule. Un groupe d’amis savoure les joies de la navigation, heureux de partager ces moments d’amitié. Au petit matin, soudain, ils entendent des cris (les mouettes ?), aperçoivent des masses sur l’eau puis cette révélation : ce sont des hommes et des femmes qui se débattent dans l’eau… Ils arriveront à sauver 55 personnes, sur un bateau prévu pour 10 !

Ce livre raconte le destin de celui qui ne voulait pas voir. Nous assistons à l’éveil d’une conscience : la vie de l’opticien à partir de ce jour ne sera plus la même. 

A.-F. Le Mener et M.-T. Bougot

Nous vous attendons à la bibliothèque ouverte toute l’année le mercredi de 15 h à 17 h et le samedi de 10 h à 11 h. À bientôt !

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D.R.

Vie paroissiale

Fête de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie et bénédiction de la mer et des bateaux Pourquoi cette association ?

Cela fait des siècles que la Vierge Marie est très présente chez les marins qui lui vouent une piété fervente. Mais ce n’est qu’en 1893 qu’un certain abbé Dauffy (du Croisic en Loire Atlantique) aurait associé la fête de l’Assomption à la bénédiction des bateaux et de la mer.

A

ujourd’hui, ce sont tous les gens de mer et leurs d i ff é re n t s m é t i e r s q u i sont mis sous la protection de la Vierge Marie. Au cœur de la fête religieuse, c’est aussi une journée consacrée à la mémoire des péris en mer, que ce soit des marins professionnels comme les marins pêcheurs, les sauveteurs en mer, qui prennent des risques par tous les temps, ou bien des plaisanciers.

La messe du 15 août à 11 h en l’église Saint-Joseph de La Trinitésur-Mer a revêtu cette année une solennité particulière. Présidée par le père Dominique Le Quernec, recteur, et le père Marc Wilhelm, vicaire résident à La Trinité-sur-Mer, elle a été animée par une quinzaine de jeunes estivants conduits par Nathalie Jeanne-Beylot et Aude de Percin.

Le chant et les instruments (clavier, guitare et percussions) ont donné à la célébration une note de ferveur et une joie qui s’est communiquée à l’assemblée (plus de 600 personnes) réunie non seulement dans l’église mais aussi sur la place où des bancs et une sonorisation avaient été installés.

La bénédiction de la mer et des bateaux À l’issue de la messe, l’assemblée s’est dirigée en procession vers le port, en passant par la rue des Frères Kermorvant, dans une grande communion, expression d’une profonde fraternité qui n’était pas étrangère à la grâce de cette fête. L’arrivée au môle Caradec, en chantant (par exemple Regarde l’Etoile) témoignait de cette foi populaire et fervente qui là encore, d’une manière très simple et très familiale, faisait entendre la joie exprimée par tous les cœurs présents. Cette procession a d’ailleurs entraîné dans son sillage nombre de vacanciers, attirés par l’élan de cette manifestation. Après la bénédiction de la mer, le clergé fut invité à embarquer sur la vedette de la SNSM pour rejoindre la bouée du Trého, où était prévue la bénédiction des bateaux. Une fois rentrés au môle, une dégustation d’huitres a rassemblé la foule des présents et clôturé cette célébration joyeuse, très ouverte sur l’extérieur.

Quel sens donner à une telle célébration ?

La mer, son étendue (les 3/4 des la surface de notre planète), la richesse de son immense monde vivant, la nourriture des hommes depuis l’Antiquité, son avenir aussi dans la survie de l’humanité, sont placés sous la responsabilité de tous, pour ne pas détruire ses réserves halieutiques, pour ne pas la polluer avec nos malheureuses tentations d’y déverser tout ce qui nous gêne ou nous encombre… C’est un défi considérable et une responsabilité immense qui nous échoient si l’on veut préserver l’avenir. C’est une

richesse magnifique que Dieu nous a donnée, et nul n’a le droit de détruire ce bien précieux entre tous. Enfin, les hommes qui y naviguent, pêchent, voyagent, en font aussi un loisir, doivent se rendre compte de l’urgence de la protection de cette ressources (1) essentielle à la vie . C’est en résumé le sens de l’encyclique Laudato si (Loué sois-tu) que le pape François a publiée en 2015 : “Cette création que nous contemplons, elle nous est donnée par Dieu pour que nous en prenions soin, pour que nous veillons sur elle, pour que nous la sauvegardions.” Le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, dans une homélie prononcée le 15 août 2015 à la lumière de cette encyclique, ajoutait : “La bénédiction de la mer, c’est d’abord une bénédiction de Dieu qui nous a donné la mer. C’est une prière de remerciement et d’action de grâce ; nous rendons grâce à Dieu pour le spectacle de l’océan…” Donnonsnous rendez-vous le 15 août 2018 pour renouveler notre ardeur à prier la Vierge protectrice et notre conscience de chrétiens face à l’engagement que nous prenons de sauvegarder la mer et les océans.  Dominique Ribadeau Dumas, avec le concours de père Marc pour les célébrations, et que je remercie.

(1)

Rappelons en passant que l’oxygène que nous respirons provient essentiellement de la mer et des océans, véritables poumons de la planète ; le reste, un gros tiers, provient de la photosynthèse des forêts et des arbres de la planète.