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Comment les arts de l’Islam ont-ils influencé la haute joaillerie?

Au Musée des Arts Décoratifs, une exposition exceptionnelle revient sur la manière dont les arts de l’Islam ont infusé la création de la maison Cartier. Olivier Gabet, le directeur du Mad, revient sur la complexité de cet échange culturel unique en son genre.

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L’amatrice (et cliente) de haute joaillerie Daisy Fellowes savait-elle, en achetant un extraordinaire collier Cartier de style « tutti frutti », combinant le bleu des saphirs, le vert des émeraudes et le rouge des rubis, combien ce style évoquait ces arts de l’islam chers à Louis Cartier, infatigable collectionneur et arpenteur du monde? Sans doute pas. Hier comme aujourd’hui, certaines références de la haute joaillerie n’ont nul besoin de clamer leurs inspirations venues d’ailleurs pour rester terriblement contemporaines. Cartier, donc. Joaillier des rois, roi des joailliers. Évoquez le nom, et voici un déluge insensé de tiares, aigrettes, couronnes, portées autant par les grandes fortunes industrielles que par les cours européennes, indiennes... et pas uniquement. C’est le grand mérite de l’exposition « Cartier et les arts de l’islam. Aux sources de la modernité », organisée au Musée des Arts décoratifs de Paris (Mad), d’attaquer tous les clichés pour renouer avec la fascination entretenue par l’Occident vis-à-vis des arts de l’islam dès la fin du XIXe siècle. Un univers magique, dont les clichés orientalistes ont – parfois – contribué à gommer la complexité, la richesse, et l’immensité d’un espace s’étendant du Maghreb au fin fond de l’Inde des empires moghols et des maharajahs.

25octobre 732. Charles Martel arrête une razzia arabe

Le 25 octobre 732, le chef des Francs, Charles Martel, arrête une armée arabe au nord de Poitiers. Les vaincus se retirent. C’en est fini des incursions musulmanes au nord des Pyrénées.

Cette bataille sans grande importance militaire va néanmoins obtenir presque aussitôt un très grand retentissement dans les milieux éduqués. C’est ainsi qu’une chronique espagnole à peine postérieure la décrit comme une victoire des Européens sur l’infidèle. C’est la première évocation connue de l’Europe comme civilisation et culture.

La bataille de Poitiers

Menace sur l’Aquitaine

En 711, soit à peine 80 ans après la mort de Mahomet, les musulmans envahissent l’Espagne.

Ils traversent la péninsule en huit petites années et occupent en 719 le Languedoc actuel. Cette province, entre les Pyrénées et le Rhône, s’appelle alors Gothie, en souvenir des Wisigoths, ou Septimanie, d’après ses sept villes principales (sa capitale Narbonne, Agde, Béziers, Nîmes, Maguelone, Lodève et Elne).

La bataille de Poitiers Naissance d’un événement historique

ÀMoussais, sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, située entre Tours et Poitiers, Charles Martel a défait une armée arabe le 25 octobre 732. Cette bataille, dite « bataille de Poitiers », est aussi désignée par les sources arabes comme la « Chaussée des Martyrs ». Son importance historique est aujourd’hui contestée dans certains milieux universitaires du seul fait qu’elle a été sollicitée, voire annexée, par l’extrême-droite et le Front National. L’historien Gabriel Martinez-Gros, spécialiste de l’islam médiéval, revient sur la controverse.

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