Agri-Nouvelles - Janvier 2012

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Le marché des grains de plus en plus volatile Que retenir des cultures de 2011, printemps douteux, été ambivalente, automne à la rescousse ... résultat: une récolte de belle qualité malgré tout mais un peu décevante sur les rendements.

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Et cette tendance semble être répandue à l’ensemble du continent nord américain. En effet, que ce soit en Ontario, au Québec ou aux États-Unis, les commentaires abondent tous dans le même sens et se résument à peu de surplus. Au Québec, ce qui a été notable cette année c’est le bas taux d’humidité à lequel le maïs a été récolté. Qui aurait cru cela à la St-Jean Baptiste! La récolte terminée, il est maintenant difficile de s’approvisionner avec le maïs du Québec, car le surplus étant écoulé, les producteurs ont engrangé le maximum de denrées, spéculant ainsi sur des hausses en tentant de reproduire le scénario de la dernière année. Concrètement, cette situation se traduit par des importations par les utilisateurs afin qu’ils puissent couvrir leurs besoins. tout aussi imprévisible que notre récolte, le prix du maïs à Chicago nous a offert, depuis le mois de septembre, une sévère correction à la baisse. Comme en témoigne le graphique, le prix du boisseau est passé de 7,75 $ à 5,87 $ ce qui représente une baisse de plus de 70 $ US/tonne. Malheureusement, pour les utilisateurs, la hausse des primes locales ainsi que la dévaluation de notre devise sont vite venues contrebalancer cette décote boursière. Cette situation est surprenante considérant que le rapport du United States Department of Agriculture de novembre dernier venait confirmer la diminution des rendements au sud de la frontière.

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Fort à parier que le ralentissement généralisé de l’économie mondiale, en partie dû à l’insécurité en Europe, a joué pour beaucoup dans la culbute du prix des grains. Les spéculateurs, via les fonds, se sont aussi passablement retirés des commodités. Il ne faut pas oublier l’éthanol, toujours présente, avec une consommation de 40 % de la récolte, qui a, elle aussi, son influence. Dans les faits, l’objectif de 2015 de 15 millions de gallons d’utilisation est pratiquement atteint, car les États-Unis utilisent présentement quelque 13,5 millions de gallons, bien que nous soyons en 2011. Cela pourrait peut-être ralentir le développement de cette industrie. Autre facteur intéressant: depuis 2008, la flambée du prix des grains a passablement diminué le cheptel de bovins aux États-Unis. Aujourd’hui, l’inventaire de bovins est comparable au niveau des années 1950. De plus, avant la venue des sous-produits, l’alimentation des bouvillons en engraissement était constituée de 80 % de grains, alors qu’elle se situe maintenant aux environs de 50 %. Bien que le prix des viandes se porte mieux qu’en 2008, certains analystes prévoient une reprise beaucoup plus lente de cette industrie en raison du temps de renouvellement du cheptel reproducteur. Ce qui ferait que, même avec une baisse significative du prix des denrées, la consommation de ce secteur ne serait peut-être pas en augmentation avant 2014.

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