Giovanni Fontana - Giordano Bruno: un 'Fluxus' vers la philosophie totale, 2007

parmi Esprit nomade, hérétique philosophe leshérétiques, etpoète... > Giordano Bruno : un( Fluxus verslaphilosophie totale par G i o van n iFon tana

S ansdout e,l' u n d e s p l u sg ra n d sm é ri te s de G ior dano Bru n o(fi g u reg é n i a l ed a n sl a culturede tous lestemps,espritnomade, parmileshérétiques, philosophe héretique et poète, lucidedes cosmologue et explorateur mécanismes de l'intelligence et des sens)a éte celuid'avoir relancéla philosophie versladimensionscientifique moderne. llconsidérait la philosophie commeun moyenfondamental de connaissance, au-delàdesconditionnements de la theoloqie et desopinionspréconques de l'Église.

SelonBruno,la vie ne peut pasétre séparéede la philosophie,commela philosophiene peut pashumilierla verité.

NuccioOrdine(critiquelittéraireet historiende Bruno)note justementqu'il < ecritsesceuvres, maisen méme tempsses euvres écriventsa vie.Ce n'estpas un hasardsi la dernière page de sa philosophiecoincideavecle bùcherde Campo dei Fiori>r.Danscette phrase,l'échotragiquede la vie du philosophe retentitdansun ( Fluxus> magiqued'idéescourageusesqui arriventà toucherde fagonsingulière notremonde en cnse.

Brunopenseque savoir,véritéetjusticesontdesvaleurs qu'on ne peut pas négligeret auxquelleson doit se référer d'une manièrecomplètementdésintéressée.

Le philosophe critiqueàprementceuxqui usentde la doctrinedansun but lucratif.Cetaspectest biensoulignépar NuccioOrdinedans son ceuvreLa sogliadell'ombraz.Dansla prefacede ce livre, PierreHadot(professeur honoraire du Collègede France) écrit que le dangerde mort pour la philosophie et pour l'humanité estla logiquedu profitdansla sociétéde consommation et de (fondacompétition.

Lefaitestque le discoursphilosophique mentalpourdonnerun sensà lavie)devientunemarchandise et cessed'exprimerla penseeobjectiveet d'orienterla vie désintéressee du philosophepoursesoumettreà desraisons politiquesou à des imperatifscommerciaux, individuelsou collectifs.D'aprèsHadot,NuccioOrdineévoquejustement cespéniblestendancesde notreépoque,danslaquelle< les savoirsscientifique et humanistique risquentde plusen plus d'étreau servicedu profit et du marcheou au serviced'un 13. vainexercicedu pouvoiracadémique NuccioOrd ine so ulig nel'ac t ualit éde Br uno de c et t e fagon: A cetteépoque sont danslaquelle lesécoles et lesuniversités transformées enentreprises et le savoir devientunmoyen pourseconformer auxlogiques lesréflexions du marché, deBruno aooaraissent comme unavertissement : elles revendiquent lagratuité du savoirOnnedoitpasétudier pouraccumuler desrichesses et du pouvoir.

Onétudiepourse

c omprendre soi -mèmeet l e monde.P ourapprendreà penser avecuneatti tudecri ti queMai sl e savoi r, au contrai rede ce pédagogi es que certai nes hédoni stes veul entfai recroi re,n'est pasun cadeau,mai sl e frui td'uneconquétetrèsfati gante pour B runo,seréal i se[...]dansune [...].Toutel 'exi stence, i népui sablrecherche e du savoi r.S eul ement l esdi eux,qui qui présument s aventtout,et l esi gnorants, savoi tout, r ne c herchentpasa.

GIOVANNIFONTANA s'i ntéresse dep ui s30 ansaux l angages à pl us i eurs c odes , auxtechni qu esi ntermédi as et aux synest hés i es l l étudi . e lesrapportsparmi lesarts, i l parcourtdesc hemi ns poétiquesqui se trouvent aux frontièresdes langages,il produi tdesco ntami nati ons à Brunoa étéun penseur Giordano coherentjusqu'au bout partirdessourcespoétiques philosophandi,phonovisuelles.Parcette et il a payésévèrement le prixde salibertas commeunchoixd'honnèteté congue intellectuelle etd'indé- methode il concoitune pendance.

Eneffet,pourBruno,c'estinequitable d'accepter nouvel l ei deedu tex te:un texteintégré,un polytexte, uneopinionpourcomplaisance; c'estcontraire à la valeur un hypertextem ultipoétique, de lalibertehumaine desesoumettre et des'incliner devant un ultro-textetransversol,qui l'autorité ; c'esttrèssotdecroirepourhabitude ; c'estabsurde annoncel a texturedy nami que àde l a it unethèseparcequ'unbonnombrede personnes qui s'accomp l au-del d'accepter page,dansune di mens i on juge la vraie. spatiotemporelle.

Sesouvrages Michele Ciliberto écrit: verbovisuelssont de vraies partitions,des prétextes,des C'estici - danscetteattitudecritiqueau programme- le par lesquelsil avant-textes, caractèreradicalementsubversifde toute la philosophie aboutit à la performancede ses de B runo.E tquandj e di s ga,j e ne pensepasseul ement soundpoems,lès appréciés qu'i la pri sesdevantl esInqui si teurs, j usqu'au aux posi ti ons par l esmi l i euxde l a rec herc he choi xde mouri r,pourdéfendrecel l equi l ui apparai ssai t arti sti quei nternati onal e commel'inaliénable vérìté.Je me réfère,avanttout, aux Architecteet professeur c hoi xphi l osophi ques il a fait des et cul turel qu'i s la voul ufai rependant d'architecture, étudesd'art,de scienceset de toute savie,en repensant, à partirde leursfondements,les musi queA uteurde théàtreet ( tradi ti onsDphi l osophi que et sci enti fi que anci ennes et de temps en temps,metteur modernes.

C ederni erpoi ntestaussii mportantque négl i gé: aux arts en scène,il s'intéresse pasa pri oril esphi l osophi es Brunone repousse du passé, el ectroni queet s audi ov i s uel s y compri scel l eari stotél i que l l l essoumetà uneanal yse s'adressant surtoutaux forme5 cri ti quescrupul euse, en prenantcommepi errede touche et aux moyensde trans mi s s i of ( >, leur opérativité lesbons- ou lesmauvais- effetsqu'elles de l a cul ture,notamment peuventprodui re, du poi ntde vue de l a < véri téo et de l a en regarddesprobl èmes < ci vi l i sati on >s. technol ogi que s

onenseigne auxenfants de avancés commelesscandinaves, primaire quel'évolution de laconception de l'univers l'école partroisthéoriessuccessives : la ptolémaique, la estpassée > et,justement, labruniennes. copernicienne qui saitbiens'opposer HilaryGattiestunehistorienne le philosophe de Bruno,en regardant à l'imageésotérique En de laculturede la Renaissancee. danslajusteperspective effet,dansla secondemoitiédu XX"siècle,on a finalement que,danslaRenaissance, magie, hermétisme et astrocompris de l'idéede la connaissance logieétaientpartieorganique entrel'expérience et du monde,fondéesurla conjugaison laraison. spécial enavance sursontemps.

Brunoestun personnage infinis, il introduit unevisionbien Avecsathéorie desmondes parladoctrinechrétienne, qui, plusvastequecelleinfluencée dominaitmémedanslesdomaines lesplus à cemoment-là, de avancés scientifiquement.

QuandBrunoaffirmel'infinité l'univers, Copernic, bienqu'ilait démontrela centralité du dansson continue à considérer Soleilparrapportauxplanètes, la sphèredesetoilesfixescommelimiteinfranchissystème PourHilary Gatti,Brunodonnemèmeuneanticipation sable. quifurentreconpost-einsteiniennes desthéoriesphysiques (prixNobelde du niveau dellyaPrigogine nuesparunsavant bienconnusurleplanphilosophique comme chimieen 1977, >,disparu <theoricien de lacomplexité en2003). de la présentation de l'éditioncritiquedes À l'occasion publiéeparGiovanniAquilecitaliennes de Brunoro, CEuvres de NuccioOrdine,llya et la préface chiaaveclacoordination Prigogine affirme:

B ùc herde l' l n q u i s i t i o n , miniaturedu XV"siècle. ( Bibliot hè q um e unicipale de Toulouse).

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Danslaproclamation courageuse desapropreliberté(qui luicoútalacondamnation aufeu),on peuttrouverlesraisons deI'ostracisme successifenvers sesceuvres et,de l'autrecóté, limitatives lespositions de certains Enparticulier, studieux. lefaitquelesceuvres c'esttrèssignificatif, Bruno deGiordano pendanttroissiècles ont etéignorées aprèssamortet que certains écritsontététraduits du latin,il y a quelques années ) ont ététraseulement.

Parexemple, sesécrits( magiques duitsen italienen2001.

Lesdétracteurs neserendentpas.Cen'estpasrarede lire quitracent desessais desportraits faussés du phiabsolument losophepardesdéformations interpretatives de sesceuvres.

GuidodelGiudice, directeur du <siteofficieldesadeptes de Bruno>,contre-attaque sansréserves enverslesaccusaparlesfondamentalistes, groupesclétionslancées certains ricaux et les<nationalistes anglo-saxons travestis enstudieux, pourBrunocommes'ilavait encoreassoiffés de vengeance rustique traitél'incivilité de laplèbeanglaise et lapédanterie obtusedesdocteursd'Oxford>6.Le philosophe a étédéfini putassier, comme( [m]agicien, sorcier, vantard, chicaespion, ) au nomde l'orthodoxie nierarrogantet présomptueux et de laconvenance.

Enréalite, dansplusieurs domaines il y a eu l'ind'étude, fluencenégative d'unélémentqui a créébeaucoup d'ambiguìtéde jugement.ll s'agitde l'étiquettede magicien, fortement amplifiée aprèslesétudessurlatraditionherméqui ont eu un bonsuccès pourbeautiquede Frances Yates, coupdetempsT. Malheureusement, malgrélesnombreuses analyses critiqueset l'essai quimetenévidence de Frances Yates, desnouvellesimages de Brunoet sesdistances faceà l'hermétisme, quelqu'un quiinsiste aujourd'hui encore, il y a toujours surcet aspect, spécialement en ltalie,oÌrlesvaleurs du philosophe devraient étreorgueilleusement soutenues.

Dansunepolémique avecunjournaliste // du quotidien Foglio,Guido delGiudice écrit: < Danslespaysculturellement

faireressortir davantage Giordano Bruno comme llfaudrait prophète delascience humaine.

Jepounais citerplusieurs parBruno points posés oùrlesproblèmes sontdesproblèmes encore aujourd'hui.

Undecesproblèmes dontnousdiscutons infini.Nousnesavons celuide l'univers est,detouteévidence, passinoussommes dansun surunpetitglobequinavigue où setrouventde nombreux autresunivers, ou si espace Mais,mémes'ilestunique, il serait notreunivers estunique. il correspondrait à l'image immense et,dansuncertainsens, del'univers infini. brunienne pointde insiste surl'absence ducentre.

Chaque Bruno cequ'onretfouve l'univers estsoncentre. c'estjustement et isotrope de lacosmologie dansle modèlehomogène galaxie qui moderne.

Chaque estentourée desautresgalaxies proportionnelle à unevélocité à ladistance. ll n'ya s'éloignent oasdecentrert.

Prigoginecontinue: Nuccio Ordine, enparlant de Bruno, a écrit:< Lechoix del'infini exigeuneparticipation lucide d'unephilosophie nécessairement unemodification de totalequiimplique personnelle. >ll mesemble quecelasoitune l'existence vérité.Noussentons la nécessité orofonde ouenotresociété quenous soitplusconforme à ladiversité et auxdimensions denous.

Maispourètreenharmonie trouvons toutautour encontinuel devenir, nousdevons trouverde aveccetunivers L'univers a unedimension nouvelles méthodes d'exoloration. o narrative >.À chaqueniveau, qu'ily a une nousconstatons qu'ily a des Lecaractère narratif signifie formed'histoire. événements imprévisibles; d'icil'idée d'ununivers aléatoire.

Toutefois, noussommes loind'avoirtrouvélaformulation quantitative quicorrespond à ladimension denotrevision. l'abienmisenévidence :< Pourunhomme, Nuccio Ordine penser penser faqon, l'infinic'est,d'unecertaine soi-méme partie comme uneminuscule d'untout,enmanifestant avec quesaproprevieparticipe, lacertitude enthousiasme avec lesproportions nécessaires, à l'incessant mouvement de j'étais u C'estexactement laconclusion l'Univers. à laquelle quiontaccompagné maviede arrivédanslesréflexions chercheur et deprofesseur'2.

mémepour ll nefautpasoublierqueBrunosedistingua le désirde DansDeimmenso, Brunomet en évidence l'hommed'embrasser la totaliteet, en mèmetemps,de sa forteoppositionà la conquèteviolentedu < nouveau d a n sl a monde>. considé redra nsl' univ er s alit ce é q u i l u i a p p a ra ît PierreHadotnousrappellela condamnation de Bruno maisaussi singularite. ll possède laconscience del'immensité, de Cristoforo Colombo: infinies, auxquellescontrel'expédition celledelacomplexité destransformations C'est l'univers sontsoumis. et l'homme(quilui appartient) C'estbien significatifle fait que,danslespremièrespages qu i d i v i s e nB t ru n od e s e s u n desp o i n tsfondam ent aux de la Cenodelleceneri,l'auteur[...] dénoncele cynismede la l'héliocentrisme < conquète> masquéeen < découverte> desTiphysmodernes, contemporains.

Dureste, il arrive à entrevoir qui ont conqui sl 'A méri que, indépendamment de Copernic enfondantsesobservations d e sArgonautes, non poussés p a r l e dési rde connai ssance, mai spar l 'avi di tédu gai n.l l s enparticulier suruneétudeattentive desphilosophes anciens, l esterreset o n t t roubl él a pai xd'autruii,l sont confi squé Pythagore. ll s'agitd'unesortede retourà la puretédes hommes, à d'autres i l s le s r ichesses ont détrui tl eurrel i gi on pensee par origines nonconditionnée lesdogmes. de la e t leurscoutumes[...].U n trèsgrandméri tede B runoest il est un et SelonBruno, l'univers estétenduet matériel ; ju stementcel uid'avoi rété l 'undesrarestémoi nsde son quiavantapparaissait multiple.

L'àme, unedansI'uneettoute é p o quequi ai t osédénoncerl a pi rateri e desconquérantsl ó. de dansle tout,estdésormais àmemultipledansbeaucoup corpsr3. exprime desconsidérations semblables : GiulioGiorello Lescorpssedivisent en configurations et semultiplient de nosocéans, de ceuxde l 'anti que L e snavi gateurs quinaissent. diverses. lly a beaucoup d'àmes Cesontsurtout m ythol ogi jeusqu'auxhommescommeC ol ombo,ont ensei gné quipeuvent cesont lessubstrats lesaccueillir ; decettefaEon desterresqu'i l sont < découvert) surtout a u xindi gènes qui s'engendrent. surtoutlesétresanimés < l' artde s'assassi ner et de setyranni ser l esunsl esautres> je trouvetrèsbeaul'exemple (et donc leurvol a été vraimentfou, parcequ'ilsont exporté A ce propos, du soleilqui de l a vi ol ence). le smani ères européennes A u contrai re, le sereflètedansle miroir:si l'uniquesoleilfut opposéà un < a dépassé p h il osophe de l a nature,arméj ustede sarai son, soleil; uniquemiroir, danscemiroiron pourrait voirl'unique l'air,a pénétréle ciel,a parcourulesétoiles,a passéles en maissi,parhasard, le miroirse brisaiten semultipliant lim ìtesdu monde> et,de cettefaqon,u a donnédesyeuxaux voirquechaque d'innombrables fragments, nouspourrions qu'i la affranchi ta u pes>,c'est-à-di re de l 'i gnorance au moi ns Mais fragment l'image du soleil. reflèteencore, toutentière, la p arti ed'humani técapabl ede sui vrevertuet connai ssancel T. (soitpourleurpetitesse, fragments soitpour danscertains U mbertoGal i mberti soul i gne la Mèmel e phi l osophe quelque un reflet à leursurface) seulement défautinhérent bruni enne de l a < conquètemasquée en confusparaîtra, ou encoreil n'yauraaucunrefletde cette c o n d amnati on >: < Lespopulations amérindiennes, écritBruno, présente danseux, découverte formeuniverselle, laquelle esttoutefois langue, leur leur le leur culture, religion.

Elles avaient avaient miroir L'unique mémesanss'expliquer danssatotaleessence. paix selon leurs lois Mais de vivre en et leurs coutumes. droit parties lessujets brisé, les semultiplient commesemultiplient du profita transformé sansscrupules desprésusitouteslespar laconvoitise desémesetdesanimaux ; delamémefaqon, deconnaissance désireux envilspirates assoiffés miroir mésmarins enunemasse unique, l'unique tiessefondaient encore > Bruno écrit d'argentr8. dans Lo spaccio della bestia d'or et existerait : uneformeunique, uneàmeunique. à nouveau qu'ils < embarquèrent leurs l'abominasur navires trionfante nature dynamique :( La Procès, mouvement, conception avecle Commerce hàtifet vile,avecla Piraterie de lavicissi- bleAvarice, de la matière n'admetpasuneactiondégagée Fraude, Rapine, Usure et lesautres servantes crivivant, entransformationdésespérée, tude.>Lemondeestunorganisme préposés >re. et minelles, bonnes toutesles SelonBruno, continue; lamatière estdynamique. parla seulement interconnectés Maiscetteattituden'estpassuggérée choses sontcomposées de deuxéléments de Bruno, sonsensdejustice, sacompasforme)et grandehumanité strictement: une idéequi forme(6me,lumière, et souffrants; il y a encoreun Lesdeuxéléments, sionpourlesgensexploités unematière activecomposée d'atomes. quiconditionne important son avis : Brunoavait elément très et dansletemps.Mais en devenir, sontinfinisdansl'espace que, pour connaître vraiment I'homme, il fallaitle compris contribue l'homme, decemondeendevenir, commeélément aveclesautres enharmonie éléments delanature, sur sur penser à la détermination de sonpropredestin, en intervenant il nepeutpaset il nedoitpasexercer despressions et lesquels lesprocès. peut pas L'homme consiincontestée. ne étre sa domination Brunoavaituneidée Ciliberto, Giordano D'après Michele du monde>,commela religion quidébar- déré<maîtreet dominateur physique magique, naturalistique,voire del'action et commeleveut,en de sontempslevoulaient religieux, soitdesaspects et lascience rassait leschamps soitdesaspects encriseécologique et trèsprès effet,notremondeglobalisé, mystériquesla. ambiant. du collapsus surdesbasesscientifiques, Giordano Brunointervenait quiserapportebienà notretemps, Dansuneperspective desliaisons avecleDieu dejustifier sansseposerleproblème harmonieudesrelations Brunoaffirmel'importance desschèmes Giordano Brunoagissait au-dehors del'Église dominante. < parce que, Galimberti l'homme comme l'écrit, le sort de ses, NuccioOrdine A ce propos, et refusait chaqueabsolutisme. pas sort de l'autre homme, ni des entités de du n'est disjoint dit : lesplantes, latene, lanature, commel'eau,l'air,lesanimaux, Ab so lut is me et f o n d a m e n t a l i s mseo n tle sm a u xd u p r é se n t. nousavons, surtoutaujourd'hui, desdevoirs lesquels envers Lacosmologieinfinitistede Brunoinsistesur la relativitédes jusqu'àmaintenant, qu'aucune à l'exmoralen'acontemplé p u ce p oi n t sde v ue e n d é t r u i s a nct h a q u ehié r a r ch ieUn e t . e >20. brunienne la morale de ceotion u ne p lanèt eon t l e m é m ep o i d s c, o m m eto u sle sé tr e sviva n ts Bruno, lavaleurde latolérance selieluciChezGiordano s n o r é e sp a r le s . es o n td e sq u e stio n ig o nt la m émedig n i t éC <sansmurailles >où les d'ununivers dementà laconception p artis ans x t d e sg u e r r e sm a sq u é e s desc o m b a t sr e l i g i e u e ( >, coexistent. nom de Bruno récrit au solaires infinis systèmes e n m is s ionde p a i x[ . . . J L . at o l é r a n c e st u n d e sco n ce p ts r n ifie de l'hommeavecla natureet sonsavoir, lesrapports basi laires de la p h i l o s o p h idee B r u noT. o lé r e sig l'infini, perc ev oir leslim i t e sd e s o np r o p r epo in td e vu e e t co n ce vo ir ilfond Selon Nuccio Ordine, aveclalittérature. aveclalangue, l e p l u ralì s m e, n o n c o m m eo b s t a c l ema , isco m m er ich e sse . religion dialogue et viecivile, cielet tene,formeet matière, s,sla n g u e s.

PourBruno,ily a ì e sr e l i g i o n sl e , sp h ilo so p h iele et lecomique. ll fait<voir>cequeles Gi ordanoB runo,fi gures leserieux et comédie, !e Cebordem e ndtu n a t i o n a l i s meet d u r a cism eco n stitu eu n e que geométri quesi l l us trantl ' étude voientpas.ll le faitavecla pleineconscience ne autres p o u r l' h u m a n ité r 5 -enac e lrèsor a v eD o u rl ' E u r o o e t cause unemétamorphose, unenouvelle desmesuresdesc hos es transgression chaque

a3 ^ s a : n c €c e s o t-mè me e t d u m o n d equinousentoure. les ce Lesimagesmnémotechniques, en effet,constituent q u el e p h i l o s o phe n e s lp a sp a rh a s a rd on peutaccéder à lacompréhension amoureux du savoi r ( portes>parlesquelles temoignera desaviel'entrelacement serréentreexistence et desstructures du mondephénoménologique.

SelonFrances paroleet pensée, parBrunoservaient connaissance, biographie lesimagesadoptées à concentrer et philosophie2r.Yates, parcequ'elle desénergies pouvant Lapensée deBruno, d'unepart,estnomade magiques fairedescendre dansl'esprit estfondeesurl'exploration au dernierdegréde l'univers humainlesconnaissances desagentssupérieurs colloqués >.ll s'agitd'unethéorietout à fait sensible et de l'univers culturel, sansopinionsprécongues,dansles<hautessphères ) parcequ'elle parrapportà soninterprétation et d'autrepartsapensée est<plurielle congue hermetique tendà limitative éviterlesdivisions, dansla perspective Enrealité, le recours auximages a une de l'unitédu savoir: de l'euvrede Bruno. quin'estpasseulement un savoir interdisciplinaire, Elles maisqui toutautrevaleur. seposentcommedesstructures logiquidépassent estmémesoutenuparI'exercice d'écritures les quesde supportà larecherche scientifique. pour limites desgenres.

Maislavoiedu savoir SelonRitaSturlese, lestablesvisuelles sontdesvéritables esttrèsdifficile Brunoparcequ'ellene prévoitpasparvenir à descompro- instruments de naturetechnique aveeuneintentionpratiquil'engage mis.C'estun parcours beaucoup.

Lephilosophe que.Onpeutmémeutiliser cestablescommedestableaux ests0rqueseulela recherche rendleschoses vraies, tandis de calculsqui permettentla composition de motset de quel'apparence esttrompeuse.

SelonBruno, HilaryGattinoteque le procèsqui conduità la le peintreet le phrases22. philosophe font desmetiersqui seressemblent. l'usage d'idées Cesmétiers connaissance demande oudeparamètres bien partentde l'ombre.Maislescontours parl'artistene liésà l'activité délinéés de la perception sensible.

Maiscequel'esprit pas,il estnécessaire suffisent d'allerde l'avantet detraverser trouvedansle mondenatureldépendlargement desaxioleseuilde l'apparence. quel'espritmèmeproduit meset desparamètres mentaux commeinstruments de sarecherche.

Brunon'estpastant qu'àla géometrie intéresse à la géometrie euclidienne de <où sontdéfinis l'esprit lesesoaces et lesmouvements de la pensée danssonparcours du sujetà l'objet,encombinant les queltyped'images mots,leslettres, leschiffres et n'importe ou de signes, de fagonà obtenirdesschèmes toujoursplus parlesquels raffinés, cueillirce sensde l'ordrequ'onpeutà peinepercevoir >23. danslechaosdesimages sensorielles En realité lesimages ontundoublecaractère et undoublesignifié: ellesseposentcommedessignes complexes à grande val eursymbol i que, s peutc om pr im er dansl esquelon et contenir beaucoup d'informations, diversement enchaînées entreelles, mémedefaEon synesthésique et avecunevaleur ordonnée; enmèmetempsellesconstituent desinstruments par lesquels linguistiques et interprétatifs on peutméme mettreenévidence lastructure deschoses.

Cesinstruments, tel un miroirde procèsmentaux, sonttraduisibles suivant descodesdifférents : lesimagespeuventsetransformer en mots,lesmotsen chiffres, leschiffresen symboles, etc.Du reste,dansnotreesprit,lesimagesdu mondedessensse mélentauxintentions et assument desformesdifferentes ensetransformant foisen mots,ensons,en images, chaque ou en seconstituant à l'intérieur de structures composites qu'onpourrait >,enutilisant spéciales, définir< intermédiales un conceptspécifique à la contemporanéité24.

A ce propos, on ne doit pasoublierque Brunoobservele mondeavec lesyeuxdu philosophe et du poète.Jecroisqu'ilavaitbien comprisle mécanisme de la perception en cequi concerne la dimension synergique. ll examine attentivement lessens et leurfonctionnement, maisil souligne aussil'importance desfonctions de la fantaisie et de la réflexion.

Lafantaisie Giordano Brunotientcomptedu mondedesimages lessollicitations dessenspourlesenregistrer, avec accueille les beaucoup de soin.ll faitun usageparticulier qui combiner, lesdiviseÉs.

Maisparmilesportes desimages d'accès à travers qui sedessine fondentsonart de la mémoire, < le chasseur commeune lesquelles d'àme> lancesesliens,il y a aussila pascommeunesimplediscipline véritable science, mnémo- portede l'espritou de l'imagination26.

Alors,on a enviede technique. ll faitproceder parimages la pensée et nonpar sesouvenir de ce que PaulZumthora écritsurlesceuvres u intermédiales concepts.

Cesderniers ) et synesthésiques, constituent, eneffet,I'appauvrissement et surcommentelles de l'image.

L'artde lamémoire, cette<divinefolie>quiades arri vent à sol l i ci ter un mémepoi nti ntéri eurbien , qu'elles racines trèsloinet qui serépanddansle MoyenAge,passe passent pardesvoiessensorielles differentes.

Lessignaux parRaymond Lulleet anive,dansla Renaissance, passer parl'ceilou parl'oreille, à Nicolas peuvent maisc'esttoujours le de Cues, à Picde la Mirandole, à Marsile Ficin.Brunoen est mémelieuquiestfrappéau-dedans denous27.

C'esttoujours l'héritier, maisil seconcentre surlavaleurdesimages Etdecepointun renvoiinford'une lemémelieucachéaucentre. fagonabsolument > irresistible, originale. mulableirradie;c'estune< présence d'autant ll comprend tout de suitequel'organisation qui seforme.C'estla < magie> synesthésique, visuelle de plusunique, peutfavoriser la pensée le développement et maisc'estaussi lemiracle delaperception ordinaire de la science ! Eneffet, de la connaissance.

Lestempssontbienmùrs.Et la mné- l essi gnaux qui vi ennent l , l ' orei l le de l ' cei de e t desaut r es peutrepresenter motechnique parune<voix> suigeneris un momentcentralde cette senssonttoujoursréorganises recherche. qui naîtde l'intérieur.

A STA

Enréalité, avecsesrecherches de sontempslorsqu'ils surl'artdelamémoire, Bruno savants allaient ouvrirla voiequela veutexpérimenter de nouveaux instruments occidentale auraitparcourue. de recherche pensée Maisaujourd'hui, c'est que. lemomentoù il fautrendredescomptesparcequelepouvoir interlinguistique orientés verslaconnaissance scientifi quelesimages Hilary Gattisouligne de Brunoacquièrent de l'hommesurla natureinquiètel'hommelui-méme.

Son >dereprésenta-pouvoirde faireestdevenuplusgrandque sonpouvoirde unsignifié entantqu'(instruments logiques parlesquels ,leséléments prevoiret dedirigersonhistoire. tionvisuelle ontentede<peindre d'ununivers infinicomposé dematières faitesd'atomes.

Tout Aujourd'hui le nombrede philosophes quisontconvain>trèsdifférents celarendces< instruments oudes cusde l'utilité de valoriser lapensée desicónes de Brunoaugmente.

En quicachent pouvoirs talismans magiques demystérieux occul- particulier, UmbertoGalimberti croitquedonnerreliefà sa tes28, selonl'interprétation de Frances Yates.

Au contraire, il philosophie, c'esttrèsimportantet passeulement poury qui investitmémela voir l'actualité s'agirait, en substance, de l'anticipation d'unproblème deslnlînitimondi(mondes redefinition de l'imaginaire scientifique contrele géocentrisme ou,de toutefagon, infinis) de sontemps:poury recond'une<tentative de traiterlesimages mentales de manière naîtrelagrandefiguredeceluiqui,justeenvertude lathéorie scientifique, en relationaveclefonctionnement complexe de desmondesinfinis, a doutéquel'hommepuisse ètrepensé >2e. l'esprit dansletempset dansl'espace commelecentrede l'univers, doncen pleindroitd'endispo5i l'onparlede < magie>,on doitparlerde ( magiemen- ser,naiVement, selonlesmodestes et terriblesschèmes d'un qui,jusqu'à géniale tale>,c'est-à-dire cetypeparticulier de capacité de projetacritique cejour,a imposé laloidel'homme regarder lemondeselonunceildifférent: surleTout,contrelaloiduToutà laquelle uneil quicapteles (occidental) sereféo images et quisaitlestransformer enstructures mentales acti- raitlamaoiede Bruno32. (mémedans ves.Cesstructures aurontlacapacité d'informer le sensde <donneruneforme,mettreen forme,; du latin in-linductifl quiamplifie eîfoma)lemonde, dansun procès touslesrefletsenspirale. ll s'agit,aufond,decetteactivitéde pensée quitransforme extraordinaire ledesordre desimpressionssensorielles en connaissances lucides et ordonnées. pensée par AvecBruno,l'onpourraitparlerde véritable images.

Eneffet,danssesceuvres, la pensée serapporteaux procès qui,souvent, trèscompliqués s'organisent au-dehors de la logique. quela psychanalyse Galimberti nousrappelle possède parimages unecertainè maîtrise delapensée :Jung, qui accusent Freud, aujourd'hui JamesHillman, la psychanalysedk insuffisance imaginative,.

Maisla psychanalyse, danssatentative des'accréditer commescience, a perduson àme.

La magiede Brunose posedansce courantsouterrainde pens ée, la < pe n s é ep a r i m a g e s> ,q ui,m è m es' ilaé té p e r d a n t en Occident,continuea ètre la sourcesecrètede la pensée.

A cette sourceon peut accéder,commePlatonle voulait,par d esex périenc eésr o t i q u e sm, a i sn o n p a rd e sa r ch ite ctu r e s logiques.On doit lire,à ce propos,le Symposium etle Phèdre, o ù l ' onoarled' a m o u re t d e l a f o l i edivin e L ào n d it o u e l 'a moures tunef o r m ed e f o l i eà l a o u e llele sa m a n tss' a d r e sse n t < pourdirec e q u e ,a u t r e m e n ti ,l n e p o u r r a ie nja t m a isd ir e ,c' e st pourquoiilspa r l e n d t e f a q o né n i g ma tiq u e t o b scu r eo 3 0 .

, ena m ém eq u in ' e x c l upta sl av a l e u r Q uoqi u 'i l e ns oitily desceuvres mnémotechnioues de Brunoaustadetechnioue pardesexemples réel,en le démontrant pratiques.

C'estle cassuigeneilsde GianniGolfera, auteurd'un livrequi offre l e sclesi n te rpr ét at iv et eslesme i l l e u resstra té g i epso u r mémoriser un nombresurprenant de notions.

MaisGolfera lui-méme montreuneextraordinaire capacité de mémoire parlacommunauté aussi. ll estconsidere interscientifique nationale comme< l'hommeavecla plusgrandemémoire dansle monde>; il connaît à la lettreplusde 260livres, il se souvient de series de 10000chiffres à lapremière écouteet il estcapable de mémoriser lesnomsde 1 000personnes à laoremière rencontrerl I quisemble Maisdansle richebagage brunien, l'intuition repondre d'unefaqonplusfonctionnelle de à la dimension notretempset à sesnécessités est,sansdoute,cellequi,jusqu'àaujourd'hui, s'esteloignée leplusde lapensee occiden(soitdetypereligieux - selonlalignejuiveet taledominante -, soitde typescientiste), chrétienne c'est-à-dire la négation qui,parmilesentites absolue de lacentralité de l'homme de nature, a étéprivilégie chacommeceluiquipeutsoumettre ouec h o se .

Bruno, aucontraire, soutient lasuprématie deséquilibres instables, toujours ll a eténegligéparles en reconstruction.

Umberto Galimberti, ( L'Ereditàdi un Filosofo.

Giordano Bruno - L'uomo non è affatto il padrone del mondo >>, La Repubblica, 1OJanVrer2oo4.

19

G Bruno, Opere itolione, op. cit

20

U. Galimberti,op. clt

21

Voir Nuccio Ordine, op. cit.

22

Voir Rita Sturlese,( ll ( De imaginum, signorum et idearum compositione D di Giordano Bruno ed il significatofrlososofico dell'arte della memoria D, Gionole uitico della frlosofra itoliana, mai-aoút lggo

23 H. Gatti, op cit.

24 Voir Dick Higgins,Hotizons.

The Poeticsond Theory of the lntet medio, Cdrbondale, Southern lllinois Univerity Press,1984 Notes Giordano Bruno, Opele italiane, UfEf,2oo2

Nuccio Ordine, cité dans Enzo Marzo,( Giordano Bruno, eretico più forte di ogni rogo > [entrevue avec Nuccio Ordinel, ll Corriere della Sera, z novembre zoou.

N Ordine, La soglia dell'ombra.

Letteratura, frlosofroe pitturo in Giordano Bruno, Venezia, Marsilio,zoo3 PierreHadot, dans id, ibid E Matzo,op.cit.

Michele Ciliberto,n Primera deltutto è la materia ), /l Manifesto, 17 féwiet 2ooo Guido del G i udi c e,édi tor i al du r7 février zoo7, [En ligne], [www.giordanobruno info] Voir FrancesYates h964), Giordano ùuno e la trodizione ermetica, gati-Roma, Laterza, 1998.

G. del Giudice,< Lettera aperta al DfteÌtore de ll Foglioù,ll Foglio,3o aoùt zoo5 Voit Hilary Gatli, Giordano Bruno e la scienzadel Rinoscimento, Milaîo, RaffaelloCortina Editore,rggg

l l y a Pr i gogi ne,< Pr i gogi ne: con B(uno >, ll Corrierc dello se/d,30 mai 2oo3. td., ibid 13

G Bruno, < Lampastriginta statuarum D,Operemagiche, Milano, Adelphi, zooo.

Voir M. Cillberto, Pensorepel contrari. Dísincanto e utopia nel Rinoscimento, Roma, Edizionidi Storia e Letteratura, 2OO5.

E Matzo,op.cit.

Piere Hadot, ( ll prezzo da pagare per il diritto di parola >, ll Coruieredella Sera,r3 février 2oo3.ll s'agit ici d'une anticipation de la préfaceau livre de Nuccio Ordine, Ld soglia dell'ombra Letteroturo, filosofra e pitturo in Giordano Bruno,Venezia,Marsilio,2003.

Giulio Giorello,( ll folle volo da Ulissea Bruno rr,llCotierc d eIIo 5era, zt juillet zoo3

Voir G. Bruno, ( De magia ), Opere mogíche, op cit Voir G. Bruno, ( De vinculis in genere ), Opele magiche, op. cit.

Voi r PaulZ um t h o r, ( l g ra f e mi e i vocemi di Henri Chopin >, La Taverno di Auerbach, n' t, 't987.

28 Voir H. Gatti, op cit 29 td., ibid 3O U. Galimberti,< Giordano Bruno La divina follia contrapposta alla scienzaù, La Repubblica,r février zoot Gianni Golferc, L'arte della memoria di Giordono \runo, M i l ano,Ani m a E d i z i o n i ,2 o o 5 La technique de Golfera a été étudiée et vérifiée scientifrquement par l'lnstitut San Raffaelede Milan Les recherchesont confirmé l'habilité de Golfera dans I'usageconscientedu cerveau et de la mémoire, mais les s av antsn'ont p a s ré u s s i à établ i r l es l i mi t e sd e s e s capacités Voi r U G al i m b e rt i G rc rc i c :e Br uno ot a: