EDITORIAL Une règle est parfois difficile à nuancer. Prenez par exemple le principe de l’extension de responsabilité aux Présidents de nos clubs. C’est ce que prévoit le dernier alinéa de l’article 170 de nos Règlements Généraux, considérant qu’un Président doit obligatoirement être au fait de tout ce qui se passe dans les différentes équipes du club. Il doit de facto répondre des actes de n’importe lequel de ses éducateurs ou dirigeants. La Commission de Discipline « peut » sanctionner le Président d’un club au sein duquel une fraude est avérée, de deux années de suspension non compressibles. Cette sanction peut parfois être justifiée comme elle peut frapper aveuglément n’importe lequel de nos 250 Présidents. Il serait facile d’accuser les bénévoles de nos Commissions de discipline d’être rigides. Mais la réalité est toute autre à cause d’un fléau : la mauvaise foi. Pour une poignée de dirigeants irresponsables, cette mauvaise foi est « banale ». Après tout, « il s’agit simplement d’assouplir une sanction qui est TOUJOURS considérée comme injuste ». Une pincée de mauvaise foi bien dissimulée et la sanction peut être réduite d’un ou deux matches. Pour contrer cette mauvaise habitude, les membres des commissions chargés de rendre la justice se réfugient derrière les fameux barèmes, parfois sans les nuancer. Tant pis pour celles et ceux qui sont réellement de bonne foi. C’est précisément du cas de ces derniers que nous voulons débattre. Tant que les tricheurs avérés continueront de sévir, les dirigeants de bonne foi seront jetés en pâture dans nos P.V de séances. Quelle attitude adopter et quel moyen donner à nos commissions pour dénicher la vérité dans ces auditions qui se transforment souvent en jeu de cache-cache, chacun jurant de sa bonne foi face à des faits pourtant clairement avérés. D’autant plus que certains Présidents convoqués ne répondent même pas aux courriers officiels, ne s’excusent même pas, ne daignent pas venir présenter leurs arguments devant l’instructeur chargé du dossier et laissent les commissions prendre leurs décisions en traitant l’affaire uniquement sur dossier ! Qui ne dit mot (en se présentant pas) consent (c’est-à-dire reconnait les accusations portées par le club adverse) ! Les commissions ont de fait beaucoup de difficultés à nuancer leurs décisions comme elles pourraient le faire si elles étaient informées de tous les éléments de l’affaire. Mais sur un plan plus large, les règlements appliqués au football de base doivent-ils rester calqués sur ceux du football d’élite, nonobstant le fait qu’une tricherie reste une tricherie et représentera toujours une insulte aux valeurs du sport et un manquement grave à l’équité sportive.