Rethinking Migrant Reception / Réimaginer l'Accueil des Exilé·es

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RETHINKING MIGRANT RECEPTION

I took the picture on the cover coming out of the refugee centre in Lesvos, Greece.

J'ai pris l'image sur la couverture en sortant du centre pour réfugié·es à Lesvos, Grèce.

Garance has a Masters degree in European law from the University of Rennes. Garance est dipômée d’un Master en droit européen de l’Université de Rennes.

In July 2023 I packed my bags and tent and cycled to Germany, the first step of the Dignitour, a five-month trip across Europe to document migrant1 reception conditions.

Dignitour echoes the European citizens’ initiative (ECI) #Dignity in Europe, a campaign created in the city of Rennes (France) in 2022 asking the European Union (EU) to ensure dignified reception conditions for asylum seekers. Citizens, local associations, school pupils, fellow students and lawyers came together to demand a fairer distribution of asylum seekers in Europe based on their free-will and effective access to their rights.

We asked the EU to:

1. allow asylum seekers to choose their country of protection 2. create a European regulation harmonising reception conditions

The initiative was registered with the European Commission on 14th April 2023, which marked the start of a 12 month period to collect a million signatures of support across Europe.

Eager to help and continue identifying solutions for migrant reception, I planned the Dignitour. I would discuss reception policies with EU and non-EU citizens, experts and young people, and encourage them to sign our campaign. In May, I pin-pointed my friends and family who live abroad, the initiatives’ partner organisations and the cities twinned with Rennes, and traced my itinerary.

I brought my bicycle with me to travel slowly, independently and in the hope of coming across the unexpected. Nothing felt more exciting than cycling and camping across rural Europe. I pedalled through borders, up mountains and over the fields where migrants notoriously work illegally in South Italy. I cycled alone for the most part, spotting deer, hares, sheep and, to my terror, wild pigs and stray dogs. For long distances I opted for the train and bus.

En juillet 2023, j’ai fait mon sac et je suis partie en Allemagne en vélo, première étape du Dignitour, un voyage de cinq mois à travers l’Europe pour documenter les conditions d’accueil des exilé·es1.

Le Dignitour fait écho à l’initiative citoyenne européenne (ICE) #Dignity in Europe, une campagne créée à Rennes en 2022, qui demande à l’Union européenne (UE) d’assurer un accueil digne des demandeur·ses d’asile. Des citoyen·nes rennais·es, des associations locales, des élèves, des étudiant·es et des juristes se sont réuni·es pour exiger une répartition juste des demandeur·ses d’asile, basée sur leur libre arbitre, et l’accès effectif à leurs droits.

Nous demandions à l’UE de :

1. permettre aux demandeur·ses d’asile de choisir leur pays de protection 2. créer un règlement européen harmonisant les conditions d’accueil

L’initiative a été enregistrée auprès de la Commission européenne le 14 avril 2023, marquant le début d’une période de 12 mois pour recueillir un million de signatures de soutien à travers l’Europe.

Souhaitant participer à cette épreuve et continuer à identifier des solutions à l’accueil des exilé·es, j’ai imaginé le Dignitour. J’y discuterais des politiques d’accueil avec des citoyen·nes européen·nes et noneuropéen·nes, des expert·es et des jeunes, et je les encouragerais à signer notre campagne. En mai, j’ai identifié mes contacts personnels à l’étranger, les organisations partenaires de l’initiative et les villes jumelées de Rennes, et j’ai tracé mon itinéraire.

J’ai pris mon vélo pour voyager lentement, en toute indépendance et pour privilégier les rencontres spontanées. C’était incroyable de pédaler et camper dans l’Europe rurale. J’ai franchi des frontières, des montagnes et les champs où de nombreux·ses exilé·es travaillent illégalement dans le sud de l’Italie. J’étais seule la plupart du temps, rencontrant tantôt des cerfs, des lièvres, des moutons et, à ma terreur, des cochons sauvages et des chiens errants. Pour les longues distances, j’ai préféré le train et le bus.

Across 13 countries, I met with over 350 members of nongovernmental organisations (NGO), refugee-led associations, migrant councils and youth groups, people on the move, elected officials, lawyers, activists, students and researchers. Our discussions focused on the reception and inclusion policy: border crossing, access to administration, health services, accommodation, employment, language courses and education of all non-EU citizens present on EU territory.

I was blown away and hugely inspired by the tenacity of those fighting for the unconditional right to live in dignity. This zine presents 15 of their proposals on 5 themes: residency, employment, accommodation, inclusion and political representation and how these could be implemented at European level.

Unlike the law, zines disregard strict definitions. Experimental, messy and self-published, zines can help us re-engage with subjects obscured by legalese. They are the perfect medium to showcase radical ideas.

FR

À travers 13 pays, j’ai rencontré plus de 350 membres d'organisations non-gouvernementales (NGO), collectifs de réfugié·es, conseils de migrant·es et groupes de jeunes, des personnes exilées, élu·es, avocat·es, militant·es, étudiant·es et chercheur·ses. Nos discussions portaient sur la politique d’accueil et d’inclusion : le franchissement des frontières, l’accès à l’administration, aux services de santé, au logement, à l’emploi, aux cours de langue et à l’éducation de toustes les citoyen·nes non-européen·nes présent·es sur le territoire de l’UE.

J’ai été très impressionnée et inspirée par la ténacité de celleux qui se battent pour le droit inconditionnel de vivre dans la dignité. Ce zine présente 15 de leurs propositions, réparties sur 5 thèmes : la résidence, l’emploi, le logement, l’inclusion et la représentation politique, ainsi que la manière dont elles pourraient être mises en œuvre au niveau européen.

Contrairement au droit, les zines se passent de définitions strictes. Expérimentaux, désordonnés et auto-publiés, ils permettent de réimaginer des sujets obscurcis par le jargon juridique. Ils constituent le support idéal pour porter des idées audacieuses.

What would you want to say? Que diriez-vous ?

The European system classifies non-EU citizens in the following legal categories, each granting them specific rights:

REGULAR MIGRATION

Migration régulière

International protection

Protection internationale

Asylum

Asile

Victimsofpersecution on grounds ofnationality, race,politicalopinion, religion or socialgroup

Refugee Status

Statut de réfugié·e

≈ 2.1 million·s*

ethnie , opinionpolitique, religion ou groupesocial

Seeking asylum

Demande d’asile

≈ 0.9 million*

Activated for Ukrainians

Temporary protection

ActivéepourlesUkrainien·nes en 2022

Protection temporaire

≈ 3.8 million·s*

Subsidiary protection

Protection subsidiaire

≈ 1.5 million·s*

Victimesdepersécution en raisondeleurnationalité, Victims of war, torture or risking the death penalty

Victimes de guerre, torture ou risquantlapeinedemort

Humanitarian protection

Protection humanitaire

Population EU/UE = 448 million·s**

Non-EU citizens/ Citoyen·nes non UE = 27.3 million·s (6.1%)**

*Besoin de changement systémique

Le système européen classe les citoyen·nes non-européen·nes dans les catégories juridiques suivantes, chacune leur octroyant des droits spécifiques :

Economic migration

Migration économique

Health

Santé

Travail

≈4.6 million·s*

Work Studies

Victims of traffcking

Victimes de traite des êtres humains

ect...

≈ 0.9 million*

Family

Famille Études

≈ 8 million·s*

All those without a residence permit. Tey are requiredtoleavetheEU .

Toustes celleux sans titre de séjour. Iels sont supposé·esquitterl’UE .

IRREGULAR MIGRATION

Migration irrégulière

≈ 2.9 - 3.8 million·s*** (Pew Research Center)

*Present in the EU on 31st December 2022.

**Present in the EU on 1st January 2023.

*** In 2017, including Iceland, Liechtenstein, Norway, Switzerland, and the United Kingdom.

All numbers are provided by Eurostat unless stated.

Te 'refugee status' number is missing data from Austria, Denmark and Greece.

Te 'subsidiary protection' number is missing data from Austria, Denmark, Greece and Spain.

*Présent·es dans l’UE le 31 décembre 2022.

**Présent·es dans l’UE le 1er janvier 2023.

*** En 2017, incluant l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni.

Tous les chiffres porviennent de Eurostat sauf si mention.

Le chiffre 'statut de réfugié·e' ne comprend pas les données de l’Autriche, le Danemark et la Grèce.

Le chiffre ‘protection subsidiaire’ ne comprend pas les données de l’Autriche, le Danemark, la Grèce et l’Espagne.

1. This legal classification

exacerbates vulnerabilities

Vulnerable people (i.e. minors, victims of trauma or violence, LGBTQI people), who are isolated and possess no or limited funds are those in most need of state reception services. Paradoxically, by limiting or taking away asylum seekers’ and irregular migrants’ access to income and public services, the system itself creates socio-economic vulnerabilities and marginalisation.

3. It is unsustainable: irregular migrants will always be present in the EU

Many irregular migrants are considered « non-removable », meaning their return has been indefnitely suspended on technical, health, or family grounds. Some migrants are irregular solely because of their delayed asylum application registration (in Madrid, the waiting time could take up to 9 months in 2023) or residence permit renewal. Bear in mind that many regular migrants have gone through multiple years of irregularity before obtaining a residence permit4.

2. It is based on an inadequate refugee status

Te refugee status does not recognise natural catastrophes, droughts, famine or corruption as grounds for protection, leaving people whose lives are threatened in their home country with no international protection status. Moreover, the refugee status is not applied uniformly across EU states. On the extreme side, in 2022, 3% Iraqi applicants were granted refugee status in Poland compared to 77% in the Netherlands2. Te asylum system has been referred to as a lottery3.

2 European Union Agency for Asylum/ L’Agence de l’Union européenne (EUAA), "Factsheet EUAA/ IAS/2023/19", 2023, p. 5.

3 European Council on Refugees and Exiles/ Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), "Asylum statistics in Europe: Factsheet", 2020, p. 3

4 On the fluidity between regularity and irregularity see/ Sur la fluidité entre régularité et irrégularité voir F. Héran, « Immigration : le grand déni », 2023, pp. 140-143.

4. Subpar categories perpetuate racism and discrimination

Te mere existence of categories inevitably creates power imbalances. Each time their personal and material scope are publicly re-assessed, governments reiterate their control over migrant communities. Discrimination perpetuated by private individuals arises naturally from the system, whether it be landlords who explicitly look for ‘Hungarian speaking’ tenants, doctors who refuse to take on foreign patients in Czechia or vehement xenophobia across board. Very visible migrants, people of colour, are most likely to be discriminated.

Te need for systemic change requires implementing non-reformist reforms.

1. Cette classification juridique exacerbe les vulnérabilités

Les exilée·s vulnérables (les mineur·es, les victimes de violences, les personnes LGBTQI par exemple), isolé·es et fnancièrement précaires sont celleux qui ont le plus besoin des services d’accueil de l’État. Paradoxalement, en limitant ou en supprimant l’accès des demandeur·ses d’asile et des exilé·es en situation irrégulière à un revenu et aux services publics, le système renforce et même crée des vulnérabilités socio-économiques et ainsi la marginalisation de ces personnes.

3. La situation n’est pas viable : les exilé·es en situation irrégulière seront toujours présent·es dans l’UE

De nombreux exilé·es en situation irrégulière sont considéré·es comme « nonexpulsables », leur retour étant indéfniment suspendu pour des raisons techniques, de santé ou familiales. Certain·es exilé·es sont en situation irrégulière uniquement en raison du retard de l’enregistrement de leur demande d’asile (à Madrid, le délai d’attente pouvait atteindre 9 mois en 2023) ou du renouvellement de leur permis de séjour. Il convient de garder à l’esprit que de nombreux exilé·es en situation régulière ont connu plusieurs années d’irrégularité avant d’obtenir un permis de séjour4.

2. Elle repose sur un statut de réfugié·e inadéquat

Le statut de réfugié·e ne reconnaît pas les catastrophes naturelles, les sécheresses, la famine ou la corruption comme motifs de protection, ce qui prive de statut les personnes dont la vie est pourtant menacée dans leur pays d’origine. En outre, le statut de réfugié·e est appliqué de manière hétérogène dans les États membres de l’UE. À l’extrême, en 2022, 3 % des demandeur·ses irakien·nes ont obtenu le statut de réfugié·e en Pologne, contre 77 % aux Pays-Bas2. Le système d’asile a été comparé à une loterie3.

Le besoin de changement systémique exige la mise en œuvre de réformes non-réformistes.

4. Les sous-catégories perpétuent le racisme et les discriminations

La simple existence de catégories crée inévitablement une hierarchisation et ainsi des rapports de force inégaux. Chaque fois que la portée personnelle et matérielle de ces catégories est réévaluée publiquement, les gouvernements réaffrment leur contrôle sur les communautés migrantes. La discrimination perpétuée par la population dans le pays d’accueil découle naturellement de ce système, qu’il s’agisse de propriétaires qui recherchent explicitement des locataires parlant hongrois, de médecins qui refusent les patient·es étrangèr·es en Tchéquie ou les hostilités xénophobes qui se multiplient en Europe. Les exilé·es les plus visibles, les personnes racisés·es, sont les plus exposé∙es à la discrimination.

Unlike reformist reforms which tweak the current system (i.e. refugee camps must have electricity), nonreformist reforms create long lasting structural change (i.e. close mass refugee camps). André Gorz coined this term in 1964. He explains they are "reforms which are conceived not in terms of what is possible within the framework of a given system and administration, but in view of what should be made possible in terms of human needs and demands"5 .

Also called revolutionary reforms, they modify power dynamics to change the core of the political system and create autonomous and sustainable societies. Tey do not necessarily come at an extra cost.

Reformist reforms are not necessarily bad, a couple appear in this zine. Tey can however take our attention away from actual lasting change. In addition to never parting with the current system, reformist measures are often paired with a tightening of the rules.

Tis is the case for the en-masse regularisations of irregular migrants: 1- yes, they improve living conditions for one group of irregular migrants but do nothing to address future irregular migrants. 2 - they have historically been paired with restrictive measures at the border6.

More importantly, reformist measures do not take into account the predicted increase in immigrants to the EU. Lastly, only structural change can attempt to defy Member States’ escalating attempts to make themselves as unattractive to migrants as possible.

André Gorz admits that the difference between reformist and non-reformist is not always clear cut and depends on the context and way the measure is implemented. Inspired by Against Borders, the next three questions may help you identify nonreformist reforms for reception and integration. A non-reformist reform should respond positively to the following questions.

5 A. Gorz, "Strategy for Labor: A Radical Proposal", Martin A. Nicolaus & Victoria Ortiz trans., 1967, p.7. A. Gorz, « Stratégie ouvrière et néocapitalisme », 1964 p. 12. 6 G. Bradley & L. De Noronha, "Against Borders: the case for abolition", 2022, pp. 152-154.

*Les réformes non-réformistes

Contrairement aux réformes réformistes qui modifent légèrement le système actuel (par exemple, s’assurer qu’il y ait de l’électricité dans les camps de réfugié·es), les réformes nonréformistes créent des changements structurels durables (par exemple, fermer les camps de réfugié·es de masse). André Gorz a forgé ce terme en 1964. Il explique qu’elles sont des « réformes conçues non pas en fonction de ce qui est possible dans le cadre d’un système et d’une gestion donnés, mais en vue de ce qui doit être rendu possible en fonction des besoins et des exigences humaines »5 .

Appelées aussi réformes révolutionnaires, elles modifent les rapports de force pour transformer le cœur du système politique et créer des sociétés autonomes et durables. Elles n’entraînent pas nécessairement des coûts supplémentaires.

Les réformes réformistes ne sont pas nécessairement mauvaises, quelques unes apparaissent dans ce zine. Elles peuvent cependant détourner notre attention d’un véritable changement durable. En plus de ne pas se défaire du système actuel, elles sont souvent proposées de pair avec un durcissement des règles.

C’est le cas des régularisations ponctuelles des migrant·es en situation irrégulière :

1- oui, elles améliorent les conditions de vie d’un groupe d’exilé·es, mais elles n’apportent pas de solutions aux futur·es exilé·es en situation irrégulière.

2 - elles ont historiquement été couplées avec des mesures restrictives aux frontières⁶.

Aussi, les mesures réformistes ne tiennent pas compte de l’augmentation prévue du nombre d’exilé·es dans l’UE. Enfn, seul un changement structurel peut tenter de défer la tendance des États membres à se rendre aussi peu attrayants que possible pour les migrant·es.

André Gorz admet que la différence entre réformiste et non-réformiste n’est pas toujours nette et dépend du contexte et de la manière dont la mesure est mise en œuvre. Inspirées de celles posées dans Against Borders, les trois questions suivantes aident à identifer les réformes non-réformistes en matière d’accueil et d’intégration. Une réforme nonréformiste répondrait par l’affrmative à celles-ci.

1. Does the reform grant non-EU citizens autonomy?

Autonomy = freedom from external control.

External control in the reception system is illustrated by limited access to income, public services and accommodation, security in reception facilities (the fve EU-built reception centres in the Aegean islands boast a double layer of barbed wire, camera surveillance, limited entry times, x-rays, scanning cards and fngerprints), infantilisation (needing camp approval to see a doctor or not being allowed to bring in your own food) or police control. Migrants’ lack of autonomy makes them dependent on the State, whose capacity to provide services relies heavily on the NGO sector.

handouts and employment). Te psychological trauma created by the exclusionary reception system further exacerbates marginalisation.

Inclusion is essential to non-EU citizens’ survival and wellbeing. It is equally vital to challenge the narrative that they threaten EU citizens’ security.

2. Does the reform include non-EU citizens in society?

Exclusion is inherent to the current reception system. It is geographical (when asylum seekers are grouped in centres with thousands of people, far away from city centres, to facilitate the return to their country of origin if they were to be denied asylum), social (unhygienic and dehumanising living conditions) and economic (exclusion from

3. Does the reform reduce funding for immigration control?

A sustainable reception system entails reducing migrants’ dependence on immigration services, who paradoxically beneft from controlling migrants. As one refugee put it, they « live off immigration ». Reducing the need for residence permit renewals, making appointments, seeking authorisations or recognition technologies enables us to channel funds from immigration control to services which beneft society as a whole, such as teachers, social workers and social housing.

1. La réforme accorde-t-elle de l’autonomie aux exilé·es ?

Autonomie = absence de contrôle externe.

la sécurité dans les centres d’accueil (les cinq camps récemment construits par l’UE dans les îles de la mer Égée sont dotés d’une double barrière de barbelés, de caméras de surveillance, d’horaires d’accès restreints, de rayons X, de cartes à puces et d’empreintes digitales), l’infantilisation (nécessité d’une autorisation du camp pour consulter un médecin ou interdiction d’apporter sa propre nourriture) ou les contrôles policiers. Le manque d’autonomie crée une dépendance entre les exilé·es et l’État, ce dernier étant fortement compensé par le secteur associatif.

sociale (par les conditions de vie insalubres et déshumanisante) et économique (par l’exclusion des allocations et de l’emploi). Le traumatisme psychologique créé par l’exclusion aggrave la marginalisation subie par les exilé·es.

L’inclusion est essentielle à la survie et au bien-être des citoyen·nes non européen·nes. Elle est également vitale pour rompre avec l’idée qu’iels menacent la sécurité des citoyen·nes européen·nes.

2. La réforme inclut-elle les exilé·es dans la société ?

L’exclusion est inhérente au système d’accueil actuel. Elle est géographique (lorsque les demandeur·ses d’asile sont groupé·es par milliers dans des centres loin des centres-villes pour faciliter le retour dans leur pays d’origine si l’asile leur est refusé),

3. La réforme réduit-elle le budget dédié au contrôle de l’immigration ?

Un système d’accueil durable entend réduire la dépendance des exilé·es à l’égard des services d’immigration, qui, paradoxalement, tirent proft du contrôle des migrant·es. Comme l’a décrit une réfugiée, iels « vivent de l’immigration ». Réduire les besoins de renouveler son permis de séjour, prendre rendez-vous, obtenir une autorisation ou le recours aux technologies de reconnaissance permettrait de canaliser les fonds des services de l’immigration vers des services qui proftent à la société dans son ensemble, pour les enseignants, les travailleurs sociaux et les logements sociaux par exemple.

EN FR

Te 15 subsequent proposals may be implemented at European level if they fall under the EU's competence (its powers). For regular migrants, the EU can harmonise Member States’ reception policies by creating or amending legislation.

Concerning integration, the EU has a limited role. It may still produce soft law such as communications, action plans and guidelines. One of the EU’s essential tools is funding, for which the EU sets priorities and proposes grants to Member States7.

Te EU only has competence to combat irregular migration. Legislation targeting their residency rights and integration would require modifying the European treaties. Meanwhile, the States have exclusive competence in these areas.

Les 15 propositions suivantes peuvent être mises en œuvre au niveau européen si elles relèvent de la compétence de l’UE (ses pouvoirs). Pour les migrant·es en situation régulière, l’UE peut harmoniser les politiques d’accueil des États membres en créant ou en modifant la législation.

En ce qui concerne l’intégration, l’UE a un rôle limité. Elle peut néanmoins produire des actes juridiques non contraignants tels que des communications, des plans d’action et des lignes directrices. Un des outils essentiels de l’UE est ses fonds, pour lesquels elle fxe des priorités et propose des subventions aux États membres7.

L’UE est uniquement compétente pour lutter contre l’immigration irrégulière. Pour légiférer sur le droit au séjour et à l’intégration des personnes en situation irrégulière, il faudrait modifer les traités européens. En attendant, les États membres sont seuls compétents dans ces domaines.

to resident

From migrant

current migrant categories all them the freedom of movement in the European Union.

Mini zine by Madeleine Tan
Mini zine by Maeve Erfield

De facto residency

[create residency cards]

A de facto resident status recognises the presence and legitimacy of all people physically present in the EU, citizen or not. Represented by a physical card, it serves as a proof of identity and should give access to integration programmes, vocational training, hospital services, cultural events and political representation. Eligibility should not require a fxed address so as to include homeless people. Te card should be handed out by local authorities, but with the format harmonised at European level to facilitate people’s mobility in Europe.

= Create European guidelines harmonising residency cards8.

Résidence de facto

[créer des cartes de résident]

Un statut de résident de facto reconnaît la présence et la légitimité de toutes les personnes physiquement présentes dans l’UE, citoyennes ou non. Représentée par une carte physique, elle sert de preuve d’identité et donnerait accès aux programmes d’intégration, à la formation professionnelle, aux services hospitaliers, aux événements culturels et à la représentation politique. L’éligibilité ne devrait pas nécessiter une adresse fxe, afn d'inclure les personnes sans-abris. La carte devrait être remise par les autorités locales, mais le format devrait être harmonisé au niveau européen pour faciliter la mobilité des personnes en Europe.

Créer des lignes directrices européennes harmonisant les cartes de résidence8.

8 Te French national association of welcoming cities and territories (ANVITA) put together a list of existing local residency cards/ L’Association Nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) a dressé une liste de cartes de résidence locales existantes « Cartes d’identité municipales : vers une citoyenneté locale inclusive », 2022.

Freedom of movement

[allow asylum seekers to choose their country of protection]

Te general rule obliges asylum seekers to ask for protection in the frst country they enter on arrival in the EU (country A). In practice, most asylum seekers go to the country where their community lives (country B). In 2022, only 11% of asylum seekers breaking the rule were effectively transferred back to country A9. Te rest have to wait 18 months, with no benefts, before being able to register for asylum in country B. However, under the regime of temporary protection, Ukrainians are allowed to choose their country of protection. Tis should be the case for all those seeking international

Liberté de circulation

[permettre aux demandeur·ses d’asile de choisir leur pays de protection]

La règle générale oblige les demandeur·ses d’asile à demander la protection internationale dans le premier pays par lequel iels entrent dans l’UE (pays A). En pratique, la plupart des demandeur·ses d’asile se rendent dans le pays où vit leur communauté (pays B). En 2022, seuls 11 % des demandeur·ses d’asile enfreignant la règle ont été re-transférés dans le pays A9. Les autres doivent attendre 18 mois, sans aucune aide, avant d’être autorisé·es à demander l’asile dans le pays B. Par contre, sous le régime de la protection temporaire, les Ukrainien·nes peuvent

être le cas pour toustes les demandeur·ses de

Access

to health for immigrants sleeping rough in Trieste

L'accès aux soins pour les exilé·es à la rue à Trieste

Le Silos

From handouts

to autonomy

Limiting the right to employment forces people into working illegally or under a false identity. As a consequence, they are deprived of a legal framework, public health insurance and benefits. Alternatively, continuous unemployment is associated with poor mental health and substance abuse.

For asylum seekers, the right to work exists, but is rarely effective. In Austria for example, asylum seekers may work three months after their application is admitted. However, only for seasonal six month contracts in tourism, agriculture or forestry. They must also prove to the labour market service that the respective vacancy cannot be filled by an EU citizen. Finally, if they earn over 110 euros per month they must leave their basic care accommodation.

Limiter l’accès à l’emploi oblige les personnes à travailler illégalement ou sous une fausse identité. En conséquence, elles sont privées du cadre de travail juridique, de l’assurance maladie et des avantages sociaux. Autrement, le chômage permanent est associé à une mauvaise santé mentale et à l’abus de drogues.

Pour les demandeur·ses d’asile, le droit au travail existe mais il est rarement effectif. En Autriche par exemple, les demandeur·ses d’asile peuvent travailler trois mois après l’admission de leur demande de protection. Toutefois, uniquement pour des contrats saisonniers de six mois dans le tourisme, l’agriculture ou la sylviculture. Iels doivent également prouver à l’administration compétente que le poste vacant ne peut être pourvu par un·e citoyen·ne de l’UE. Enfin, s'iels gagnent plus de 110 euros par mois, iels doivent quitter leur hébergement.

Foreign skills recognition

[recognise foreign qualifications and skills]

Foreigners’ qualifcations are often not recognised making it diffcult for them to fnd suitable employment.

Expand the framework of the Directive (EU) 36/2005 on the recognition of qualifcations for EU citizens to include non-EU citizens.

Sometimes foreigners have long-term experience in their feld but without any offcial certifcation. Foreign skills could be recognised through a process for which an appointed inspector observes and evaluates a worker's skills. In Germany, this results in granting the worker a nationally recognised equivalence or certifying their skills in a detailed report10.

Create European guidelines for a foreign skills recognition mechanism.

Compétences étrangères

[reconnaître les qualifications et les compétences des personnes étrangères]

Les diplômes des étrangèr·es ne sont souvent pas reconnus, ce qui rend diffcile la recherche d’un emploi approprié.

Élargir le cadre de la directive (UE) 36/2005 sur la reconnaissance des qualifcations des citoyen·nes de l’UE aux citoyen·nes non européen·nes.

Parfois, les étrangèr·es ont une longue expérience dans leur domaine sans avoir obtenu de certifcation offcielle. Les compétences étrangères pourraient être reconnues par un processus dans lequel un inspecteur désigné observe et évalue les compétences d’un travailleur. En Allemagne, cette procédure aboutit à l’octroi d’une équivalence reconnue au niveau national ou à l’attestation de ses compétences dans un compte rendu détaillé10

Créer des lignes directrices européennes pour un mécanisme de reconnaissance des compétences étrangères.

Facilitated access

[remove work permits]

A number of administrative requirements stand in the way of asylum seekers fnding employment such as needing a bank account, an identifcation number or a permanent address. One of those obstacles is applying for a work permit, for which the asylum seeker must prove that no European could fll the vacancy. Removing this requirement, as it is the case in Italy and Spain and for displaced people from Ukraine across Europe, would facilitate asylum seekers’ access to employment.

(EU) 2024/1346

Accès facilité

[supprimer les autorisations de travail]

Un nombre d’exigences administratives empêche les demandeur·ses d’asile de trouver un emploi, tel que posséder un compte bancaire, un numéro d’identifcation ou une adresse permanente. L’un de ces obstacles est l’obtention d'une autorisation de travail, pour laquelle le·a demandeur·se d’asile doit prouver qu’aucun·e européen·ne ne pourrait pourvoir le poste vacant. Supprimer cette exigence, comme c’est le cas en Italie ou en Espagne, ou pour les déplacé·es d’Ukraine dans toute l’UE, faciliterait l’accès à l’emploi des

accueil (UE) 2024/1346

Allowing all residents, including irregular migrants to employment is essential for their fnancial autonomy (and survival). Te implementation of this right can be progressive, starting with long-term residents. However, limiting employment to specifc sectors, which are often lowpaid and precarious, is detrimental to overcoming discrimination against foreigners.

It is up to Member States to allow irregular migrants to work.

Permettre à toustes les résident·es, y compris les exilé·es en situation irrégulière, d’avoir un emploi est essentiel pour leur autonomie fnancière (et leur survie).

La mise en œuvre de ce droit peut être progressive, en commençant par les résident·es de longue durée. Cependant, limiter l’emploi à des secteurs spécifques, souvent mal rémunérés et précaires, est préjudiciable à la lutte contre la discrimination à l’égard des étrangèr·es.

Il appartient aux États membres de permettre aux migrant·es en situation irrégulière de travailler.

From centres

to homes

Accommodation far from city centres creates geographical exclusion11. Poor living conditions create social exclusion. In Lesvos (Greece), the Vastria camp supposed to accommodate 5,000 asylum seekers was built in the middle of a forest 40 km away from Mitilini. Up in the hills, the Samos camp (Greece) is 5km away from the closest supermarket. In Erlangen (Germany), the white and yellow containers in which asylum seekers are accommodated hide behind a metal fence. In Trieste (Italy), asylum seekers wait to be transferred to formal facilities in tents in the Silos, a huge abandoned factory by the railway station.

Les hébergements situés loin des centresvilles créent une situation d’exclusion géographique11. Les conditions de vie précaires renforcent l’exclusion sociale. À Lesvos (Grèce), le camp de Vastria censé accueillir 5 000 demandeur·ses d’asile, a été construit au milieu d’une forêt à 40 km de Mitilini. Dans les collines, le camp de Samos (Grèce) est à 5 km du supermarché le plus proche. À Erlangen (Allemagne), les conteneurs blancs et jaunes dans lesquels sont logés des demandeur·ses d’asile se cachent derrière une clôture métallique. À Trieste (Italie), les demandeur·ses d’asile attendent d’être transféré·es dans des installations officielles dans des tentes dans le Silos, une immense usine désaffectée près de la gare.

*Le camp de réfugié·es actuel à Lesvos, pendant la construction du centre Vastria. Vastria a coûté à l'UE 79 millions d'euros. En 2023, la plus haute juridiction grecque a bloqué sa construction pour des raisons environnementales.

new article 20 paragraph 1 Reception Directive (EU) 2024/1346

Adequate standards of living

[define accommodation standards in the reception directive]

Conditions in accommodation vary widely depending on Member States. Te law requires reception centres to guarantee an

- the minimum surface area per person - a ‘three meals a day’ minimum

- access to electricity - access to drinking water

- the number of doctors per person - sanitary standards

nouvel article 20 paragraphe 1 directive accueil (EU) 2024/1346

Niveau de vie adéquat

[définir les normes d’hébergement dans la directive accueil]

Les conditions d’hébergement sont très variables selon les États membres. La loi

- la surface minimale par personne

- un minimum de trois repas par jour

- l’accès à l’électricité

- l’accès à l’eau potable

- le nombre de médecins par personne

- des normes sanitaires

Young adult accommodation

[include accommodation in aftercare for young adults]

Specifc rules should apply to former unaccompanied minors regardless of their status as long as they are in the EU. Over half of EU states offer some aftercare programmes once former unaccompanied minors turn 18. It is essential that access to accommodation is part of the aftercare for young adults until the age of 21 to enable them to access education and vocational training. In Slovakia for example, both asylum and non-asylum-seeking adults preparing for a profession can beneft from accommodation until the age of 2512.

= Create EU guidelines to harmonise aftercare practices including accommodation for unaccompanied minors once they turn 18.

Logement jeunes adultes

[inclure l’hébergement des jeunes adultes dans les programmes de suivi]

Des règles spécifques doivent s’appliquer aux ex mineur·es non accompagné·es, quelque soit leur statut, tant qu’iels se trouvent dans l’UE. Plus de la moitié des États membres de l’UE proposent un programme de suivi une fois qu’iels atteignent l’âge de 18 ans. Cependant, l’accès au logement doit faire partie de ce suivi jusqu’à l’âge de 21 ans pour leur permettre d’étudier et se former professionnellement. En Slovaquie par exemple, les jeunes demandeur·ses d’asile ou non, en formation professionnelle peuvent bénéfcier d’un hébergement jusqu’à l’âge de 25 ans12.

= Créer des lignes directrices européennes pour harmoniser les pratiques de suivi des mineur·es non accompagné·es qui ont atteint l’âge de 18 ans, incluant leur hébergement.

12 All Member States’ practices have been documented by the European Migration Network (EMN) in/ Les pratiques de tous les États membres ont été documentées par le Réseau Européen des Migrations (REM) dans "Transition of unaccompanied minors to adulthood", 2022.

Equal treatment of minors

[mix EU and non-EU minors in accommodation]

Unaccompanied non-EU minors are not automatically put in the same facilities as EU minors in foster care. In Austria, for example, this is never the case with the exception of two homes in Vienna. Tis separation results in a substantial difference in the daily allowance. In Austria, the state provides maximum 95 euros a day for an unaccompanied minor compared to minimum 120 euros for an Austrian minor. Mixed accommodation, which exists in France generally, requires a higher budget for immigrant minors, but is an opportunity to foster the integration and inclusion process, with direct repercussions on

Traitement égal des mineur·es

[mélanger les mineur·es européen·nes et noneuropéen·nes dans les foyers]

Les mineur·es non-UE non accompagné·es ne sont pas systématiquement placé·es dans les mêmes foyers que les mineur·es de l’UE. En Autriche, par exemple, ce n’est jamais le cas à l’exception de deux foyers à Vienne. Cette séparation résulte d’une différence substantielle du budget journalier accordé à chaque jeune. En Autriche, l’État fournit un maximum de 95 euros par jour pour un·e mineur·e non-européen·ne, contre un minimum de 120 euros pour un·e mineur·e autrichien·ne. L’hébergement mixte, qui existe en France généralement, nécessite

accueil (EU) 2024/1346

From integration

to inclusion

What is integration? In answer to this question, two types of criteria were suggested. The first is concerned with whether the foreigner spoke the language, was employed or shared the ‘European way of life’ (try defining that). The other bases itself only on whether EU citizens have accepted the person: if they are included. Inclusion highlights the idea that integration is a two way thing. It reminds European citizens of their responsibility to make room for foreigners, as part of the integration process.

Qu’est-ce que l’intégration ? En réponse à cette question, deux types de critères ont été proposés. Le premier se préoccupe de savoir si l'étrangèr·e parle la langue, s’iel a un emploi ou s’iel partage le « mode de vie européen » (c'est quoi ?). L’autre se base uniquement sur l'acceptation ou non des citoyen·nes de l’UE de cette personne : si iel est inclus·e. L’inclusion souligne l’idée que l’intégration est à double sens. Elle rappelle la responsabilité qu'ont les citoyen·nes européen·nes dans le processus d’intégration, et l'impotance de faire de la place aux étrangèr·es.

De l'intégration à l'inclusion

Let’s talk about inclusion

[replace integration by inclusion in legislation]

Te vocabulary used in European policy should reflect the desire to modernise the one-way integration narrative and make inclusion an EU policy objective. As a start, the European Commission replaced its 2016 Integration Action Plan by the Action Plan on Integration and Inclusion in 2021.

= Following this example, 'inclusion' should appear systematically in legislation, policy papers and call for grants.

Parlons d’inclusion

[remplacer intégration par inclusion dans la législation]

Le vocabulaire utilisé dans la politique européenne devrait refléter le désir de moderniser le récit d’intégration à sens unique et faire de l’inclusion un objectif de la politique de l’UE. Dans un premier temps, la Commission européenne a remplacé son plan d’action pour l’intégration de 2016 par le plan d’action pour l’intégration et l’inclusion en 2021.

= En suivant cet exemple, le terme « inclusion » devrait être utilisé systématiquement dans la législation,

- M. Sangaré, President of the Ivorian community in Greece

« L’intégration, c’est cuisiner pour quelqu’un·e et l’inviter à manger avec vous. L’inclusion, c’est inviter quelqu’un·e et décider du repas, le préparer et le manger ensemble. » - M. Sangaré, Président de la communauté ivoirienne en Grèce.

Inclusion ministry

[institutionalise the inclusion policy]

In 2021, the Bulgarian government took ‘integration’ out of their migration strategy and terminated their national integration programme 13. However, an effective integration policy requires above all that someone in government is responsible for it. Tat means allocating funding to a team in charge of the overall planning and implementation of the policy. In France, for example, an inter-ministerial department is in charge of the integration of refugees.

It is up to Member States to create a dedicated body in charge of integration/ inclusion.

Ministère de l'inclusion

[institutionnaliser la politique d'inclusion]

En 2021, le gouvernement bulgare a retiré le terme « intégration » de sa stratégie migratoire et a mis fn à son programme national d’intégration13. Cependant, une politique d’intégration effcace exige avant tout que quelqu’un en soit responsable au sein du gouvernement. Cela signife allouer des fonds à une équipe chargée de la conception générale et de la mise en œuvre de la politique. En France par exemple, une délégation interministérielle est chargée de l’intégration des réfugié·es.

Il appartient aux États membres de créer un organisme spécifque chargé de l'intégration/ l'inclusion.

Mini zine by Bertille Roux

Anti-racism training

[train administrators who work with migrants]

Some NGOs make their volunteers follow anti-racism courses to discuss power dynamics before working with migrants. Reports of violence between security staff and foreigners in reception facilities or instances of denigration in migration offces highlight the need to tackle these issues. Te migrant council in Potsdam (Germany) wants to put in place specifc training for civil servants who interact with migrants. Tere should be widely available European training courses and resources on this topic.

Te European Agency for Asylum (EUAA) could propose a training course for to government offcials and reception centre employees.

Formation anti-racisme

[former les administrateur·ices qui travaillent avec les exilé·es]

Certaines ONG font suivre à leurs bénévoles des formations contre le racisme pour discuter des dynamiques de pouvoir avant de travailler avec les exilé·es. Les cas de violences entre les agent·es de sécurité et les étrangèr·es dans les centres d’accueil ou de dénigrement au sein des services d’immigration soulignent la nécessité d’aborder ces questions. Le conseil des migrant·es de Potsdam (Allemagne) milite pour que les fonctionnaires qui interagissent avec les migrant·es suivent une formation spécifque. Il devrait y avoir une formation et des ressources européennes largement disponibles dans ce domaine.

= L’Agence de l’Union européenne pour l’asile (EUAA) pourrait proposer une formation pour le fonctionnaires et les employé·es des centres d’accueil.

Inclusion for all

[extend integration programmes to all residents]

Integration courses consist of language courses, administrative guidance and cultural information. When they exist, they are generally reserved for those holding long-term residence permits. Tis is not the case in Germany, which has included asylum seekers in its national integration programme, even though the limited number of places means they are sometimes not readily accessible in practice. It is important that language courses especially are made available to all residents, regardless of status.

In the spirit of inclusion, programmes should also target EU citizens. Te City of Vienna (Austria) for example carries out integration projects targeting politicians, administrative staff or "Viennese interested in the diversity of languages and religions in their own city"14.

It is up to Member States to expand the scope of their integration programmes.

Inclusion pour toustes

[étendre les programmes d’intégration à toustes les résident·es]

Les programmes d’intégration comprennent des cours de langue, une orientation administrative et des informations culturelles. Lorsqu’ils existent, ils sont généralement réservés aux détenteur·rices d’un permis de séjour longue durée. Ce n’est pas le cas en Allemagne, qui inclus les demandeur·ses d’asile dans son programme national d’intégration, même si le manque de place le rend parfois diffcilement accessible en pratique. Il est important pourtant que les cours de langue en particulier soient accessibles à toustes les résident·es, quel que soit leur statut.

Dans un esprit d’inclusion, les programmes devraient également cibler les citoyen·nes de l’UE. La ville de Vienne (Autriche) par exemple, mène des projets d’intégration pour les politiques, le personnel administratif ou les « Viennois·es intéressé·es par la diversité des langues et des religions dans leur propre ville »14 .

Il appartient aux États membres d’élargir la portée de leur programme d’intégration à toustes les résident·es.

Integration in schools

[create language classes for foreign children in schools]

It is essential to include non-EU citizens in state schools. However, in some countries no national guidelines exist, letting each school do their own thing (Poland) or grouping all foreign children with ‘children with special needs’ (Bulgaria). In Catalonia, special welcome classes have been created for children who do not speak the language. Te newcomers attend these as well as regular classes until they have suffcient language skills to join regular classes fulltime.

Create an EU toolkit for the integration of foreign children in primary, middle and high school.

Intégration dans les écoles

[créer des classes de langue pour les enfants étrangèr·es dans les écoles]

Il est essentiel d’inclure les enfants non européen·nes dans les écoles publiques. Cependant, dans certains pays, il n’existe pas de lignes directrices nationales, laissant chaque école agir à sa guise (Pologne) ou regroupant tous les enfants étrangèr·es avec les «enfants avec des besoins spéciaux» (Bulgarie). En Catalogne, des classes spéciales d’accueil ont été créées pour les enfants de langue étrangère. Les nouveaux arrivant·es les fréquentent en même temps que les classes ordinaires jusqu’à ce qu’iels aient acquis les compétences linguistiques nécessaires pour intégrer les classes ordinaires à plein temps.

= Créer une boîte à outils européenne sur l’intégration des enfants étrangèr·es à l’école primaire, au collège et au lycée.

Mini zine by Friederike

No taxation without

representation

The idea that one should only pay tax if one is politically represented dates back to 1765, when American colonies refused the British stamp tax. Today, regular and irregular migrants pay tax to the State, whether it be direct (income, property) or indirect (VAT, customs). They rarely however enjoy political representation before acquiring an EU nationality. Political representation is not only a right for those who contribute to society, but also essential to foster inclusive policies. It is the competence of the EU Member States to grant political rights to non-EU citizens.

L’idée que l’on ne doit payer des impôts que si l’on est représenté·e politiquement remonte à 1765, lorsque les colonies américaines ont refusé le droit de timbre britannique. Aujourd’hui, les exilé·es en situation régulière et irrégulière paient des impôts à l’État, qu’ils soient directs (revenus, propriété) ou indirects (TVA, douanes). En revanche, iels bénéficient rarement d’une représentation politique avant d’avoir acquis une nationalité européenne. La représentation politique des exilé·es n’est pas seulement un droit pour celleux qui contribuent à la société, mais elle est également essentielle pour créer des politiques inclusives. Il relève de la compétence des États membres d’accorder des droits politiques aux citoyen·nes non européen·nes.

Elected migrant councils

[create migrant councils at local, national and European level]

A migrant council is an offcial body of representatives elected by the migrant community. In Germany, Austria and Greece, migrant councils are advisory partners to the city council, enabling them to participate in policy making. Representatives should be able to review proposals made by the municipality, participate in offcial committees and speak in city council meetings15.

If they exist locally, migrant councils are conceivable at regional, national and European level. In 2020, the European Commission appointed an informal expert group of people with an immigration background to give their opinion on the EU’s integration strategy16. Tis is a start, but an independent, formal body should be considered.

= Formalise the Commission’s expert group into a migrant council model for Member States.

Conseils de migrant·es élu·es

[créer des conseils de migrant·es aux niveaux local, national et européen]

Un conseil de migrant·es est un organe offciel composé de représentant·es élu·es par la communauté migrante. En Allemagne, en Autriche et en Grèce, ces conseils sont des partenaires consultatifs de la municipalité, leur permettant de participer à l’élaboration des politiques. Les représentant·es doivent pouvoir examiner les propositions faites par la municipalité, participer aux comités offciels et prendre la parole lors des réunions du conseil municipal16.

S’ils existent au niveau local, les conseils de migrant·es sont imaginables aux niveaux régional, national et européen. En 2020, la Commission européenne a nommé un groupe d’expert·es informel composé de personnes issues de l’immigration chargées de donner leur avis sur la stratégie d’intégration de l’UE16. C’est un début, mais un organe indépendant formel doit être envisagé.

= Formaliser le groupe d’experts de la Commission en un modèle de conseil de migrant·es pour les États membres.

15 Te European Coalition of Cities against racism (ECCAR) created a detailed guide on setting up migrant councils "Elected migrant council, Toolkit for equality", February 2017. La Coalition européenne des villes contre le racisme (ECCAR) a créé un guide détaillé sur la création de conseils de migrant·es « Commission consultative des migrants, Boîte à outils pour l’égalité », février 2017.

16 Te list of members is available on the European’s Commission website under/ La liste des membres est disponible sur le site de la Commission européenne sous "Expert group on the views of migrants in the feld of migration, asylum and integration (E03734)".

Right to vote

[give residents the right to vote in local elections]

Enjoying political rights was reported as a preoccupation for longer term residents rather than for newcomers. It enables concrete political representation. In Spain, the right to vote (passive suffrage) and stand as a candidate (active suffrage) in municipal elections exists for regular migrants from countries with whom Spain has a reciprocity agreement17. Te right to vote could be modelled on the Directive (EU) 80/994 which gives EU citizens living in a different Member State the right to vote in municipal elections.

Te right to vote can be implemented in a gradual way, taking into account voters’ period of de facto residency. Passive suffrage may be implemented before active suffrage, as it still creates a means for political expression.

Include political participation in the EU’s integration and inclusion action plan.

Droit de vote

[donner aux résident·es le droit de vote aux élections locales]

Les droits politiques ont été signalés comme étant une préoccupation pour les résident·es de longue date plutôt que pour les nouveaux arrivant·es. Ils permettent une représentation politique concrète. En Espagne, le droit de vote (suffrage passif) et d’éligibilité (suffrage actif) aux élections municipales existe pour les exilé·es en situation régulière originaires de pays avec lesquels l’Espagne a conclu un accord de réciprocité17. La mise en œuvre de ce droit pourrait s’inspirer de la directive (UE) 80/994 qui accorde aux citoyen·nes de l’UE le droit de vote aux élections municipales.

Le droit de vote peut être mis en œuvre de manière progressive, en tenant compte de la période de résidence de fait des électeurs. Le suffrage passif peut être mis en œuvre avant le suffrage actif, car il crée toujours un moyen d’expression politique.

Inclure la participation politique dans le plan d’action de l’UE pour l’intégration et l’inclusion.

17 Spain has a reciprocity agreement with Bolivia, Cape Verde, Chile, Colombia, Ecuador, Iceland, Korea, New Zealand, Paraguay, Peru and Trinidad and Tobago. L’Espagne a conclu un accord de réciprocité avec la Bolivie, le Cap-Vert, le Chili, la Colombie, l’Équateur, l’Islande, la Corée, la Nouvelle-Zélande, le Paraguay, le Pérou et Trinité-et-Tobago.

Organisations

In chronological order

Dans l'ordre chronologique

France

Maison des Femmes de Paris

Ville de Strasbourg

Conseil de l’Europe

Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

Jeunes Européens Fédéralistes (JEF) Strasbourg

Université Côte d’Azur

Coup de pouce aux migrants Marseille

Réseau Toiles

Utopia 56 Toulouse

Centre Estrémadure (Rennes Métropole)

Coallia Rennes

ADIL35

Maison des Migrations de Rennes

Université de Rennes

Askoria

Germany

Rechtsanwältin Schäfer (Karlsruhe)

Rechtsanwältin Allisat (Leipzig)

Flüchlingsrat RLP

Maisha

JEF Hessen

Stadt Erlangen

Ausländer und Integrationsbeirat Erlangen

Institut für Fremdsprachen Erlangen

Institut français d’Erlangen

Zusammenleben Wilkommen

Migrantenbeirat der Landeshauptstadt

Potsdam

Piraten Partei

Flüchtlingsrat Munich

Poland

Spilno Poznań

Migrant Info Point

Foreigner’s Integration Center in Poznań

Rozbrat

Association for legal intervention Warsaw

Dobry Start

European Democracy Youth Network

Miasto Warszawa

Czechia

Agency for migration and adaptation

Dum Dobra

Association for Integration and Migration

Institute of International Relations Prague

Hostel a ubytovna Libeň

Europedirect Brno

Diecézní charita Brno

Mladiinfo

Centre for foerigners JMK

Austria

Österreichisches Rotes Kreuz

Caritas

Asyl Koordination

Stadt Wien

Fonds Soziales Wien

Sozialistische Jugend Österreich

Stadt Traiskirchen

Garten der Begegnung

Haus Sarah

Slovakia

Human Rights League

Islamic Foundation in Slovakia

I met

*Les organisations rencontrées

Hungary

Menedék

Helsinki Committee for Human Rights

Next Step Hungary Association

International Organisation for Migration

Romania

Crucea Rosie Sibiu

Sibiu Ukrainian Center

Association for Liberty and Equality of Gender

Maison d’Île-et-Vilaine

Primăria Municipiului Sibiu

JEF Bucharest

Migrasis Association

Bulgaria

Foundation for Access to Rights

Nadja Centre Foundation

Multikulti Collective

Council of Refugee Women

Sofia University

Caritas Plovdiv

Greece

Elpida Home

JEF Thessaloniki

Union of European Federalists

Fenix

Yoga & Sport with Refugees Lesvos

Iliaktida

Mavrovouni RIC

University of the Aegean

Inter Alia

Network for children’s Rights

Greek forum of Refugees

Greek council for Refugees

Yoga & Sport with Refugees Athens

Ref Check Point

Ivorian community of Greece

The Athens Zine Bibliothèque

Samos volunteers

HumanRights360

Movement for the Defence of Refugees and

Migrant Rights

Italy

CIDIS Onlus Naples

Arci Solidarietà

Studio legale libutti trotta

Citta dell’Utopia Rome (No Border Festival)

Consiglio Nazionale Giovani

Alice Nova Viterbo

CIDIS Onlus Perugia

Mediterranea Bologna

Comune di Bologna

Intercultural Center Zonarelli

CIDAS Bologna

Arca di Noè Bologna

European University Institute

No Border Violence ECI

Linea d’Ombra

Spain

Institut Jaume Vicens Vives

Institut Santa Eugènia

Association for Subasaharan women in Banyoles

Coordinadora d’ONGs Solidàries

Fons Català de Cooperació al Desenvolupament

Esenciales

Rumiñahui

Fundación porCausa

ONG Rescate Internacional

Portugal

Portuguese Association for Victim Support Associação Lusofonia Cultura e Cidadania.

I wish to thank all those who got involved in the Dignitour, the many organisations and individuals who took the time to explain the current reception issues in their area to me, who testifed, showed me around, sent ressources, helped organise events, hosted me and looked after me.

A very special thank you to the City of Rennes’ International Department, the Maison Internationale de Rennes and my professors at the Rennes Faculty of Law for their invaluable support.

Je tiens à remercier toustes les participant·es du Dignitour, aux nombreuses organisations et individu·es qui ont pris le temps de m'expliquer les problématiques actuelles d'accueil dans leur région, témoigner, me faire visiter leurs locaux, m’envoyer des ressources, m'aider à organiser des évènements et m'accueillir chez elleux.

Je remercie tout spécialement le service international de la Ville de Rennes, la Maison Internationale de Rennes et mes professeures à la Faculté de Droit de Rennes pour leur précieux soutien.

Tis project was made possible thanks to Ce projet a été mené avec le soutien de

Greece/ Grèce

Stop

Étape

Starting point

Point de départ

Cycling

Vélo

Train

Bus

Ferry

ECI co-organisator

Co-organisateur·rice de l’ICE

Rennes twin city

Ville jumelle de Rennes

Zine workshop Atelier zine

Puncture Crevaison

DIGNITOUR 18 Jul. - 7 Dec. 2023

FR EN

Fifteen legislative proposals by those fighting for the unconditional right to live in dignity in Europe.

Quinze propositions législatives par celleux qui se battent pour le droit inconditionnel de vivre dans la dignité en Europe.

Garance Foglizzo

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