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Les masque africain, objet de culte ou objet d’art
Artfrik LE MASQUE AFRICAIN, OBJET DE CULTE OU OBJET D’ART
Par la rédaction
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Représentatif par excellence de la culture, le masque est devenu quasiment un objet luxueux réservé à une tranche de la population, les plus aisés en général. Il est très souvent utilisé comme objet décoratif surtout ceux de haute qualité ou à grande valeur historique qui montre la grandeur et la valeur d’un lieu ou d’un individu.
Historiquement un objet de culte
L’histoire du masque africain se perd dans la nuit des temps et il est bien difficile de donner à cet art une date d’origine. On trouve des portraits de personnages masqués sur des peintures pariétales en Algérie, datant de l’époque où l’Afrique du Nord était encore habitée par une population Noire. Il est intéressant de noter que le masque africain est rarement figuratif et cherche très peu à reproduire des expressions humaines ; son rôle essentiel est d’être un intermédiaire entre les hommes et les dieux, et un objet de culte ; l’objectif n’est donc pas qu’il soit représentatif. Il existe des milliers de cultures sur le continent, et chaque masque est rattaché à une culture, une civilisation. Il peut incarner une divinité, un ancêtre, un esprit, etc. Raison pour laquelle certains sont traités comme des humains notamment lorsqu’il s’agit de masques rituels, on les nourrit par des offrandes et ils possèdent leurs sanctuaires personnels. La partie sculptée, la plus travaillée, que l’on montre dans les musées n’est qu’un élément du masque, qui consiste, en fait, en un costume complet, qui a un nom propre
(il n’existe pratiquement pas de terme générique), et qui est exhibé au cours de cérémonies dont la musique et la danse sont parties intégrantes. Ces cérémonies sont aussi des spectacles, mises en scène des grands problèmes existentiels élaborés à travers des mythologies spécifiques : lutte entre le bien et le mal, mystère des origines, angoisse de la mort.
Le masque africain peut avoir des fonctions très variées, qui vont être garantes de sa valeur. En effet la culture africaine accorde infiniment plus de valeur à la dimension rituelle et sacramentelle de l’objet d’art qu’à sa dimension esthétique. Un système de valorisation bien différent de ceux des autres cultures. - La fonction culturelle : les guerriers masqués interviennent régulièrement au cours de cérémonies d’initiation ou de deuil ; et font partie inhérente de la cérémonie dans des fonctions très codifiées. Selon les ethnies, ils peuvent par exemple présider la circoncision, ou intervenir dans une optique purement initiatique afin de révéler aux jeunes guerriers les secrets de leur tribu.
- La fonction ésotérique : véritable objet sacré à part entière, le masque africain sert d’intermédiaire entre les hommes et les dieux, et il est prié comme tel. II permet d’accorder aux hommes des avantages certains : temps favorable pour les moissons, bon déroulement des semailles
… - La fonction politique : les sorciers interrogent le masque africain pour connaitre l’opinion des dieux sur les décisions à prendre en cas de conflit avec une autre ethnie ; la décision qui en ressort, souvent demandée en dernier recours, sera suivie quoi qu’il advienne. - La fonction festive et sociale : c’est une fonction beaucoup plus occupée par les masques de nos jours, qui prend le pas sur sa dimension sacrée. Il sert à animer des danses rituelles et à se récréer dans une atmosphère festive. Les danses masquées annoncent généralement l’ouverture de fêtes.
Objet d’art

Le MASQUE AFRICAIN de Côte d’Ivoire L’ art africain reflète la richesse de l’histoire, de la philosophie, de la religion, des mythes, des cultures des sociétés de ce vaste continent. Le masque africain est désormais considéré comme de l’art plastique, désormais des artistes plasticiens en façonnent pour le plaisir de la création et de l’esthétique ; Des concours et des salons d’exposition d’art sont justement organisés à cet effet, permettant aux sculpteurs et autres fabricants de présenter leur savoir-faire au grand public.
C’est à la fin du XIXe siècle que l’art africain devient largement accessible aux collectionneurs européens et donne aux plus grands artistes, peintres et sculpteurs, confirmation du bien-fondé de leurs recherches et justification de l’utilisation de formes d’expression affranchies du naturalisme figuratif. R. Fry affirme dès 1920 : « Le principal mérite de la sculpture africaine, c’est sa totale liberté plastique... Il semble que le passage d’une surface plane à une ronde-bosse ne leur pose aucun problème. » L’objectif premier de la sculpture africaine n’est pas, en effet, de représenter le monde visible mais de rendre sensibles des réalités d’ordre moral ou surnaturel, c’est un art abstrait par définition ; il ne cherche pas à faire naître la seule émotion esthétique, d’où son pouvoir de fascination.
Masques d’afrique : Les différentes sortes de masque africain Les masques africains sont nombreux et leurs aspects diffèrent en fonction des éthnies ainsi que leur rôle. L’art primitif regorge donc de nombreuses sortes de masques comme les masques à lames, les masques passeport , les masques heaumes et bien d’autres encore. Masques à lames : une catégorie particulière de masques, les masques dits à «lame». Ce sont des masques surmontés d’une grande planche de bois. On les trouve principalement au Mali (Dogon) et au Burkina Faso (Bobo, Mossi, Bwa...) Masques cimiers Ci Wara : Ce type de masque africain, certainement l’un des plus apprécié par les collectionneurs, est porté par une société secrète dont ils portent le nom : Ti Wara ou Tji Wara ou encore Ci-Wara. Ci Wara est la traduction. Il représente souvent des animaux. On les trouve surtout au Mali dans l’ethnie Dogon ou
l’ethnie Bambara.
Masques d’épaules : Les masques d’épaules sont une catégorie tout à fait à part dans la tradition des masques africains. Souvent lourds et imposants, ils se portent et s’utilisent parfois avec plusieurs assistants munis de perches. On les trouve beaucoup chez les Baga. Masques de mains : Petits masques tenus à la main, utilisés à la manière des marionnettes. Ces masques peuvent avoir aussi une fonction de séduction dans les parades amoureuses, c’est le cas notamment des petits masques de main des Chokwé.
Masques de maladie : Les masques dits «de maladies» ont été créés dans le but d’exorciser les fléaux. Leur face disgracieuse est ainsi figée dans le bois pour permettre aux devins ou guérisseurs de mieux fixer et ainsi combattre une maladie.
Masques en métal : Les masques métalliques ou en alliage de métal n’étaient jamais des masques destinés à divertir. Leur rôle était très cérémoniel, en rapport au prestige conféré par l’alliage de cuivre qui les compose. Masques faciaux/casques : A travers les formes qu’ils donnent à la matière, les sculpteurs de masques s’efforcent de rendre visible l’invisible et d’exprimer des idées. L’union des éléments naturels et des éléments abstraits. Masques Gelede & Egun : Egun et Guèlèdè sont deux sociétés qui s’organisent autour de la pratique des masques. Ils constituent les deux sociétés de masques les plus répandues au sein des communautés Yoruba d’Afrique de l’Ouest. miniatures, aussi appelés «masques passeport» sont sculptés pour accueillir les esprits ancestraux, à l’instar des grands masques. Leur fonction principale est la protection de la personne qui le porte. On les trouve chez les Dan. Masques planches : Très petite catégorie pour les masques planche, qui sont des masques plats... Toussian Sénoufo, Masques Bedu.
Masques ventres : Ce type de masque très particulier est porté sur le ventre des danseurs hommes, lors de cérémonies liées à la fertilité. On retrouve ce genre d’objet dans de nombreuses ethnies africaines, d’Est en Ouest (Yoruba, ...)
Les masques Heaumes : Ces masques lourds englobent toute la tête des danseurs. Ils sont utilisés lors de cérémonies rituelles particulièrement chez les Mendé Guinée et Libéria).
Masques de justice : Ces masques étaient portés par les juges. Ils étaient parfois décorés par des jouets (poupée par exemple) dans le cas de la Justice pour enfants. Comme vous le voyez, le «masque» fait partie intégrante de la vie et de la société africaine.



