Mondial 2010

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partenaires économiques ont eu confiance, les médias télévisés aussi, ils seront là en 2010. Ce n’est que justice. Je crois que c’était une responsabilité morale de donner la Coupe du monde aux Africains », expliquaitil en juin 2009 lors d’une conférence de presse à Johannesburg. Début 2009, le président Blatter confiait : « C’est un projet auquel je pense depuis 1976, lorsque j’ai commencé ma carrière à la Fifa en tant que responsable du développement. À l’époque, je me suis rendu à AddisAbeba (Éthiopie) et j’ai alors compris ce que le football représentait pour l’Afrique. » Selon le même principe de rotation intercontinentale, le Brésil a été choisi pour accueillir le prochain Mondial en 2014.

CONTRE L’APARTHEID

Une immense satisfaction pour João Havelange, président de la Confédération brésilienne des sports (CBD) pendant vingt-cinq ans avant de diriger la Fifa et de tenir aussi un rôle important dans la lutte contre l’apartheid sud-africain. « Une équipe du Brésil s’est rendue en Afrique du Sud et fut empêchée de débarquer en raison de la présence de joueurs de couleur. À l’époque, cela m’avait

DEAN TREML/AFP

64 LA LONGUE MARCHE

João Havelange (à g.) et Joseph S. Blatter, deux présidents pour une continuité dans la politique africaine de la Fifa.

causé une grande tristesse et une amertume qui ont duré plusieurs années, se souvient-il. J’ai alors fait en sorte que l’équipe rentre immédiatement au Brésil, et aussi longtemps que j’ai présidé la CBD, je n’ai permis à aucun athlète de mon pays de participer à une compétition en Afrique du Sud. » En 1976, João Havelange va plus loin et exclut de la Fifa la Fédération sud-africaine de football, déjà suspendue depuis 1964 pour sa

politique ségrégationniste. Elle ne sera réintégrée qu’en 1992 lorsque la législation ségrégationniste sera démantelée. « Je me suis rendu à Johannesburg, où j’ai eu un entretien très important avec Nelson Mandela. La Fifa a pris immédiatement la décision de reconnaître la fédération de football de ce pays », rappelle-t-il. Personne ne semble l’avoir oublié, non seulement en Afrique du Sud, mais aussi sur tout le continent. ● BERNARD MARCOUT

Ydnekatchew Tessema (à dr.), membre du comité exécutif de la Fifa, avec Abdelaziz Mustafa, président de la CAF, en octobre 1966.

C

ofondateur en 1957 de la Confédération africaine de football (CAF), qu’il a présidée de 1972 à 1987, Ydnekatchew Tessema a aimé passionnément le sport. Le football, d’abord, qu’il a pratiqué au plus haut niveau jusqu’à l’équipe nationale d’Éthiopie, dont il a porté quinze fois le maillot,

COP. FIFA

DE LA CAF AU CIO, TESSEMA AU SERVICE DU SPORT avant d’en devenir le sélectionneur et de gagner la Coupe d’Afrique des nations en 1962. Féru également d’athlétisme et de boxe, il devient à 46 ans président de la Confédération nationale des sports d’Éthiopie, qui se transforme un an plus tard en Comité olympique éthiopien. En 1971, il est le premier Éthiopien élu membre du Comité international olympique. Cette fonction ainsi que sa place au sein du Comité exécutif de la Fifa de 1966 à 1972 permettront à ce militant tiers-mondiste de se battre aussi énergiquement contre l’apartheid en Afrique du Sud. Durant ses quatre mandats à la tête de la CAF, il va s’attacher à négocier les droits des retransmissions télévisées et du marketing sportif afin de donner au football africain son autonomie financière et politique. Il ralliera les pays africains derrière la candidature du Brésilien João Havelange à la présidence de la Fifa en 1974. Atteint d’un cancer en 1984, Ydnekatchew Tessema poursuivra son action près de trois années, avant de s’éteindre en août 1987 à l’âge de 66 ans. Il sera remplacé par le Camerounais Issa Hayatou. ● B.M. J E U N E A F R I Q U E • N U M É R O S P É CI A L CO U P E D U M O N D E 2010


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