Mondial 2010

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Kalusha Bwalya

ZAMBIE

SANS K ALUSHA BWALYA, la réputation des Chipolopolos n’aurait peut-être pas dépassé les côtes africaines. Les Zambiens, qui portent cet étonnant surnom, n’avaient jamais connu avant lui un joueur de dimension internationale, récompensé par le Ballon d’or africain en 1988. En 1985, le Cercle Bruges, un modeste club belge, a eu la bonne idée de le sortir de son pays pour une poignée de dollars. À 22 ans, Bwalya, attaquant au pied gauche redouté, commençait à tourner en rond à Mufulira Wanderers, l’équipe de sa ville natale. En trois saisons et une trentaine de buts en première division belge, il en fera assez pour intéresser le PSV Eindhoven, le puissant club néerlandais, et s’y imposer. Il restera six ans aux Pays-Bas avant d’entamer un étonnant périple dans plusieurs clubs mexicains. Remarqué aux Jeux olympiques de Séoul pour ses trois buts contre l’Italie, laminée 4-0 par la Zambie, Kalusha Bwalya,

FABLET/PRESSESPORTS

ROI DES CHIPOLOPOLOS

qui compte une centaine de sélections, a participé à six phases finales de Coupe d’Afrique des nations. Il a pris part à la finale de 1994 en Tunisie, un an après le crash aérien qui avait décimé la sélection au large du Gabon. Ce jour-là, devant rejoindre le Sénégal depuis l’Europe, il avait échappé à la catastrophe. À la fin de sa carrière, Bwalya est devenu sélectionneur-joueur de la Zambie avant d’être élu président de la Fédération zambienne de football au printemps 2008, bouclant ainsi un parcours exceptionnel. ●

Salif Keita

ALEXIS BILLEBAULT

MALI

PRESSESPORTS

LA GRIFFE DU CHAMPION NÉ EN 1946 À BAMAKO, Salif Keita, fils de camionneur, a atterri très vite sur la planète football. Engagé par le Real de Bamako, « Domingo », son surnom, débute en sélection nationale à 17 ans après quelques matchs seulement en club. Très remarqué pendant la Coupe des clubs champions d’Afrique, le Malien termine meilleur réalisateur de l’épreuve en 1966 (14 buts) grâce à sa technique exceptionnelle et à sa grande polyvalence. Il décide alors de tenter sa chance en France et débarque en 1967 à Saint-Étienne après avoir voyagé en taxi depuis Paris. Son club paiera la note. Bientôt, ce sont ses adversaires qui feront les frais de sa classe et de son efficacité. Il est insatiable : 120 buts en 149 matchs, récompensés par un Soulier d’argent européen et trois

J E U N E A F R I Q U E • N U M É R O S P É CI A L CO U P E D U M O N D E 2 010

titres de champion. Il reçoit logiquement le premier Ballon d’or africain en 1970. En 1972, « la Panthère Noire », comme on l’appelle aussi, pose sa griffe à Marseille, où il va former un duo explosif avec le Yougoslave Josip Skoblar. Cette année-là, il échoue avec le Mali en finale de la CAN contre le Congo. En 1973, Il part au FC Valence avant de jouer au Sporting Portugal, à Lisbonne. Il termine sa carrière aux États-Unis où il apprendra la gestion. De retour au pays, Salif Keita va créer un centre de formation, le CSK (Centre Salif Keita), qui a notamment formé son neveu Seydou Keita, actuellement milieu de terrain au FC Barcelone. Domingo sort d’un mandat de quatre ans à la tête de la fédération malienne. ● D.G.-N.


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