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Ce devait ĂȘtre un motif de fiertĂ©, le point dâorgue dâune stratĂ©gie de soft power et de dĂ©veloppement Ă©conomique baptisĂ©e « National Vision 2030 ». Lâorganisation par le Qatar de la 22e Ă©dition de la Coupe du monde de football, la premiĂšre disputĂ©e en terre arabo-musulmane, obtenue il y a douze ans au dĂ©triment des Ătats-Unis, nâen finit pourtant pas de susciter des polĂ©miques. De son obtention, donc, toujours contro versĂ©e, car nimbĂ©e dâun Ă©pais voile de suspicion de corruption, Ă son coĂ»t faramineux (6 milliards dâeuros pour la seule construction des huit stades nĂ©cessaires), en passant par les conditions de travail des milliers dâouvriers venus dâAsie du Sud et dâAfrique, le non-respect des droits de lâhomme (en particulier concernant les homosexuels) ou le non-sens Ă©cologique de lâĂ©dition la plus Ă©nergivore de lâhistoire de la compĂ©tition. La tempĂȘte de protesta tions soulevĂ©e en Occident a atteint un niveau jamais Ă©galĂ© Et les appels au boycott nâont jamais Ă©tĂ© aussi nombreux. Conclusion logique de
lâĂ©mir du Qatar : « Mon pays a Ă©tĂ© la cible dâune campagne de dĂ©nigre ment quâaucun autre pays hĂŽte nâa subie »
LâĂ©mirat a-t-il mĂ©ritĂ© ce traite ment? Si nombre de critiques sont fondĂ©es et auraient mĂ©ritĂ© une autre rĂ©ponse de la part des dirigeants qataris quâun dĂ©ni hautain, on ne peut que constater leur virulence et la sĂ©lectivitĂ© dâune indignation essentiellement occidentale. Les accusations de corruption? Câest le lot de toutes les Ă©ditions de la Coupe du monde et des jeux Olympiques aussi dâailleurs â, comme lâattestent le Fifagate et les multiples scandales qui ont Ă©maillĂ© lâhistoire contempo raine de lâinstitution, dont seule la partie Ă©mergĂ©e de lâiceberg a donnĂ© lieu Ă des condamnations. Imaginer que les Ătats-Unis, la Russie, le BrĂ©sil ou la plupart des autres candidats nâont jamais essayĂ© dâobtenir de maniĂšre illicite les faveurs des « dĂ©cideurs » Ă Zurich ou ailleurs confine Ă lâhypocrisie Les morts sur les chantiers? Sans nier les faits et encore moins le drame humain que
cela reprĂ©sente, il est tout de mĂȘme Ă©trange quâun chiffre sorti de nulle part les 6 500 morts Ă©voquĂ©s Ă lâorigine par le journal britannique The Guardian, en fĂ©vrier 2021 soit Ă ce point repris et martelĂ© partout dans les mĂ©dias en Occident, comme sâil Ă©tait parole dâĂ©vangile. Mais comme le ridicule, lui, ne tue pas, le comitĂ© chargĂ© de la construction des stades au Qatar Ă©voque⊠trois dĂ©cĂšs directement dus Ă des accidents de travail sur les chantiers⊠Les droits humains? Ătrangement, la question sâest focalisĂ©e sur la non-recon naissance des droits des personnes LGBTQ+. La marque dâun fossĂ© entre deux mondes lâOccident et le Sud, pour caricaturer qui nâont pas les mĂȘmes prioritĂ©s Mais le premier veut Ă tout prix imposer les siennes au reste de lâhumanitĂ©. Le sort des homosexuels, par exemple, est-il plus important que celui des femmes? Aucun dĂ©luge de critiques similaires en matiĂšre de droits de lâhomme ne sâest abattu sur la Chine ou sur la Russie lors des JO dâhiver 2022 ou de la Coupe du monde 2018. Les deux ne sont pourtant guĂšre des parangons
de vertu dans ce domaine. « Deux poids, deux mesures », pense une partie de la rue arabe qui, elle, exalte sa fiertĂ© de voir un « pays frĂšre » organiser lâĂ©vĂ©nement sportif le plus populaire de la planĂšte.
Si leur ressentiment Ă lâĂ©gard du traitement infligĂ© Ă la « Coupe du monde des Arabes », comme lâavait appelĂ©e lâĂ©mir Tamim Al Thani lors du passage de tĂ©moin avec Vladimir Poutine, en 2018, est rĂ©el et en partie fondĂ© tant les critiques peuvent sembler excessives, condescen dantes, hypocrites et, dans certains cas, tout simplement racistes, les « frĂšres » arabo-musulmans du petit Ă©mirat gazier doivent cependant pousser leur rĂ©flexion un peu plus loin. Le Qatar mĂ©rite-t-il vraiment leur soutien pour dâautres raisons que le pavlovien rĂ©flexe de fiertĂ© identitaire? Pas vraiment⊠DĂ©jĂ , Ă lâoccasion de ce fameux Mondial, les autoritĂ©s de Doha, qui nâont pas vraiment de problĂšmes de fin de mois ni de trĂ©sorerie, auraient pu inviter des ressortissants de la rĂ©gion et du Maghreb, a fortiori parmi les suppor teurs des nations qualifiĂ©es pour la phase finale ou Ă tout le moins leur proposer des tarifs plus accessibles. Des jeunes, des Ă©tudiants, des fans de foot, ceux qui nâont pas les moyens de voir jouer leurs idoles, des dirigeants et des cadres de clubs modestes, des orphelins, que sais-je. CâĂ©tait le moment dâouvrir les bras, de faire preuve de solidaritĂ© et de prouver que cette Ă©dition Ă©tait bien celle de tout un peuple, de Rabat Ă Bagdad. RĂ©sultat : walou, comme on dit chez nousâŠ
Au-delĂ de cet acte manquĂ© ponctuel, et donc cette occasion gĂąchĂ©e de faire montre dâempa thie Ă lâĂ©gard des siens, le Qatar a Ă©galement largement dĂ©montrĂ© depuis plus dâune dĂ©cennie quâil ne pouvait incarner un exemple et un soutien pour le monde arabe. Si le troisiĂšme dĂ©tenteur de rĂ©serves gaziĂšres au monde, aux moyens quasi illimitĂ©s, sâest efforcĂ© dâimposer sa « marque » en investissant massivement dans le sport (Paris Saint-Germain, BeIN Sports, Coupe du monde), dans
les villes les plus chics et leurs palaces (Paris, Londres, New YorkâŠ) ou dans les grandes entreprises (Accor, EADS, Volkswagen, Total, LagardĂšre, RosneftâŠ), portant Ă prĂšs de 500 milliards de dollars les actifs
Pour réfléchir ou sourire, chaque mois, notre sélection des citations les plus marquantes, les plus intelligentes ou les plus drÎles. M.B.Y.
Le monde appartient aux optimistes, les pessimistes ne sont que des spectateurs François Guizot
de son fonds souverain, force est de constater que son empreinte dans le monde arabe est presque nulle, pour ne pas dire nĂ©gative. LâĂ©mirat avait fait des Printemps arabes la matrice de sa supposĂ©e volontĂ© dâaccompagner la dĂ©mocratisation de la rĂ©gion. Il en est finalement arrivĂ© Ă participer financiĂšrement et militairement au renversement de Mouammar Kadhafi en Libye, avec les consĂ©quences que lâon connaĂźt, et Ă appuyer les mouve ments islamistes un peu partout dans le monde, notamment les FrĂšres musulmans en Ăgypte et Ennahdha en Tunisie. En revanche, quand il sâest agi dâaider ces deux derniers Ătats, et non la formation politique de leur choix, Ă gĂ©rer des transitions dĂ©mocratiques dĂ©licates ou Ă les accompagner financiĂšre ment pour sortir de la crise, fĂ»t-ce par des prĂȘts, rien du tout. Idem en Libye. Pis, les « frĂšres » palestiniens, dont la plupart des dirigeants arabes parlent Ă longueur de discours pour Ă©voquer le drame qui les accable et la nĂ©cessaire solidaritĂ© dont ils devraient ĂȘtre lâobjet, nâont jamais rien vu venir de Doha.
Si le Qatar ne mĂ©rite sans doute pas lâavalanche de critiques qui sâest abattue sur lui Ă lâoccasion de cette Coupe du monde, il ne mĂ©rite pas non plus le soutien dâun monde arabe qui visiblement ne lui importe guĂšre plus que la derniĂšre lubie de Neymar ou lâachat dâun Ă©niĂšme immeuble dans le 8e arrondissement de ParisâŠ
On ne secoue pas un sac de piment lorsquâon ne connaĂźt pas la direction du vent Ligeor Nsongola
Un jour lâamour a dit Ă lâamitiĂ© : « Pourquoi existes-tu puisque je suis lĂ ? » LâamitiĂ© lui a rĂ©pondu : « Pour amener un sourire lĂ oĂč tu as laissĂ© des larmes » Friedrich Nietzsche
Chaque parole a une conséquence. Chaque silence aussi. Jean-Paul Sartre
Les émotions les plus belles sont celles que tu ne sais pas expliquer Charles Baudelaire
AucundĂ©lugede critiquessimilaires nesâestabattusur laRussieen2018ou surlaChineen2022.
Câest une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain nâĂ©coute pas.
Victor Hugo
On a deux vies. Et la deuxiĂšme commence le jour oĂč lâon se rend compte quâon en a quâune. Confucius
et sagesse
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La sĆur jumelle de lâancien prĂ©sidentcongolais,qui jouit dâune grande influence auprĂšsde son frĂšre, sâestlivrĂ©e Ă une attaqueenrĂšgle contre Kigalidevant le Parlement panafricain.
«Elle estnĂ©e le mĂȘme jour que Joseph, mais avant lui », souligne lâun desintimesdelafamille Kabila. Jaynet esteneffet la premiĂšredes jumeaux Ă voirlejour le 4juin 1971, Ă HewaBora, dans le Sud-Kivu. Ils sont depuis toujoursextrĂȘmement proches.
Parmi lesseptenfants, câĂ©tait la seule que Laurent-DĂ©sirĂ©Kabila «craignait », selon le terme dâun membredeson entourage. Petite, elle Ă©tait le plus souvent Ă©pargnĂ©e par la colĂšreâetles punitions âde sonpĂšre.
Elle joue le rĂŽle de cheffedefamille auprĂšs de ses frĂšres et sĆursetde leursenfants. Câestelle qui acrééla
fondation Laurent-DĂ©sirĂ©Kabila et qui sâoccupedes affaires familiales. Ferventeprotestante, elle ne se dĂ©place jamais sans une Bible et nâa jamais Ă©tĂ©mariĂ©e.
NĂ©edans le maquis, elle aĂ©tĂ© formĂ©e dĂšslâenfance Ă lâusage desarmes. Elle afait une grande partie de soncursus scolaireenTanzanie, oĂč elle aĂ©galement effectuĂ© son service national. En 2019, alors quâil forme une coalition avec le camp Tshisekedi, Joseph Kabila la choisit pour prĂ©sider la Commission dĂ©fenseetsĂ©curitĂ©delâAssemblĂ©e nationale
Elle estdĂ©critecomme une femme complexemais discrĂšte. Sesprises de parole sont rares,elle atoujours refusĂ©decirculer en convoietne sâ de gardesducorps.
(FCC). Lors desréunions du parti, elle esttrÚsécoutée.
«Nousavons certes120 groupes armĂ©sauCongo, maisleplus grand problĂšme,câest le Rwanda, qui soutient le M23»,a-t-elle assĂ©nĂ© dĂ©but novembredevant le Parlement panafricain, en Afrique du Sud. «Les FDLR [ForcesdĂ©mocratiquesdelibĂ© ration du Rwanda] ont tuĂ© beaucoup plus de Congolais que de Rwandais. Câestdelamauvaisefoi [de la part du Rwanda] de continuer Ă parler de cettehistoire», a-t-elle poursuivi, alorsque Kigali, accusĂ©par la RDC de soutenir le M23, reproche Ă Kinshasadâaider lesFDLR.
sonprĂ©sident de ticipĂ©aux lĂ©gisla ans la circonscrip Kalemie.Personne nâapu se prĂ©senterde 2018.Elle estdonc lâune desreprĂ©sen nganyika, dont sonfrĂšre erneur avant dâĂȘtre 21
Ă©coutĂ©e eillĂšrelaplus influente seph Kabila lorsquâil au pouvoir,elle continue Ă jouer un rĂŽle majeur auprĂšs de lui comme au sein du Front commun pour le Congo
Elle estla copropriĂ©tairedeDigital Congo, chaĂźne de tĂ©lĂ©vision fondĂ©e en 2005 pour soutenir la campagne de Joseph Kabila en vue de la prĂ©sidentielle de 2006.Elle asuivi desĂ©tudesdecommunication, notamment en Namibie,oĂč elle aobtenuundoctorat.
Elle aĂ©tĂ© citĂ©e en 2016dans lâenquĂȘte desPanama Papers. Selon celle-ci, elle acrééune sociĂ©tĂ©offshorebasĂ©e dans le Pacifique sud, dĂšslâarrivĂ©e au pouvoir de sonjumeau, en 2001. Elle codĂ©tenait cettesociĂ©tĂ©avecun proche,Kalume Nyembwe Feruzi, le fils de lâancien patron de lâAgence nationale de renseignement (ANR), Didier Kazadi Nyembwe. Elle aaussi Ă©tĂ©indexĂ©e par CongoHold-Up, une enquĂȘteselon laquelle sa famille s'est enrichie de plusieursdizaines de millions de dollarsdurant la prĂ©sidence de Joseph Kabila.
Anna Sylvestre-Treiner
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RĂ©alisĂ© dans le respect des protocolessanitaires. Continuons de respecterles gestes barriĂšres Continuons de porter un masque partoutoĂčilest recommandĂ©par lesautoritĂ©s scientifiques.
surviennent des«cas de force majeure»,des «actes de Dieu ». Entendez :des dĂ©cisions des Occidentaux.Ilsedit que les dĂ©boires dâAccraont Ă©tĂ©exacerbĂ©s par lesagences de notation occidentales. Des financiers africains pourtant bien informĂ©s adhĂšrent Ă lathĂšse selon laquelle une application irraisonnĂ©edes critĂšres ESG(environnementaux,sociaux et de gouvernance) explique la dĂ©gradation de la notation du pays, qui aurait par ricochet aggravĂ© la dĂ©prĂ©ciation du cĂ©di, lâinflation et le malheur despopulations locales.
Les autoritĂ©s Ă©conomiques et monĂ©taires françaises auraient pu nous Ă©pargner lâincongru moment dâautosatisfaction enduréà lami-novembre, Ă lasortiedudernier rapport Ă©conomique et financier sur la coopĂ©ration avec leszones monĂ©taires africaines. «Imaginez, si le Mali ou le Burkina Faso,en proieĂ des successions de crises politiquesetsĂ©curitaires,avaient leur propremonnaie.Celles-ci sâeffondreraient face aux devises internationales, avec comme consĂ©quence la âdollarisationâ desĂ©conomies»,ont-elles indiquĂ© Ă Jeune Afrique.Est-il sage de relancer le dĂ©bat sur le franc CFA, alorsque lâhabituel chĆur dĂ©nonçant la «servitude monĂ©taire»semble dĂ©passĂ© par lesĂ©vĂ©nements? Peut-ĂȘtre. DepuisledĂ©butdelâannĂ©e, le cĂ©di acĂ©dĂ©57%face au dollar amĂ©ricain, contre8,6 %pour le francCFA. DucĂŽtĂ©dâAccra, lâinflation aatteint 37,2 %en septembre, soit quatrefois la limitesouhaitĂ©e parles autoritĂ©s monĂ©taires.Etcela malgrĂ©les interventionsdĂ©sespĂ©rĂ©es de la Banque du Ghana,qui arelevĂ©son taux directeur de 11points depuis un an. Le Nigeria sâen sort mieux, si lâon peut dire,avecune inflation de 20,8 %seulement, soit deux
fois Ă peinelalimite supĂ©rieure souhaitĂ©e par la CBN. Entre temps, elle resteau-dessous de 8% dans la zone Uemoa, et de 4,1% dans la Cemacselon la BCEAO. Lescontempteursdufranc CFA souhaitent-ils Ă ces pays le sort du Ghana? «Ils diront que leschiffres publiĂ©snesont pas vrais et que la population ghanĂ©ennevit bien Jâai dĂ©jĂ entendu cela », regrette un financier abidjanais
La France peut se dĂ©fendreâou sâenfoncer âtouteseulequand il sâagit de ses relations avec sesanciennescolonies. Mais le fait estquâil nâyanimiracle ni malĂ©diction en matiĂšrede politique Ă©conomique.Hormis pour ceux qui persistent Ă croire que lesdĂ©cisions prises parles Ătatsafricains nâont aucune consĂ©quence,que catastrophes et rĂ©ussites adviennent comme
Personne nâaobligĂ© le gouverne ment dâAccra Ă accroĂźtresadette extĂ©rieure, Ă 82%du PIBen2021, quand Abidjan maintenait ce ratioautour de 51 %, au-dessous de la limitede70% imposĂ©e par le «carcan monĂ©taire»,câest-Ă direles critĂšres de convergence Ă©conomique de la zone Uemoa. Pense-t-onvraiment que les autoritĂ©s ivoiriennesnâauraient passouhaitĂ©obtenir plus de financements? Et qui abien pu «contraindre »legouvernement du prĂ©sident Nana Akufo-Addo de recourir Ă des endettementsdecourtterme aussi onĂ©reux?Ils sont estimĂ©sĂ plus de 16 %deladetteexterne, soit quatrefois le niveau observĂ© en CĂŽte dâIvoireetplusdecinq fois celui du Cameroun.Qui peut croireque câestlâexpertise Ă©conomique desimpayables autoritĂ©s militaires de Bamako qui aconvaincu le marchĂ© rĂ©gional de prĂȘter 12 milliards de FCFA (18,2 millions dâeuros)au Mali au dĂ©but de novembre, au taux extraordinairede6,6 %pour une maturitĂ©deseptans?Câest Ă peine 1point de plus que le taux exigĂ©par lesinvestisseurspour la CĂŽte dâIvoire. Et ce alorsque la detteghanĂ©enne dâune maturitĂ© similaireatteint un taux dâintĂ©rĂȘt de 40 %. La soliditĂ©dufranc CFA estaucĆur de cesdiffĂ©rencesde traitement. CQFD.
RĂ©dacteur en chef adjoint Ă JeuneAfriqueLe fait estquâil nâyanimiracle ni malĂ©diction en matiĂšredepolitique Ă©conomique.
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Que retenir de cette annĂ©e qui sâachĂšve ? Dans la continuitĂ© de 2020 et de 2021, le sentiment le plus perceptible est lâinquiĂ©tude ; le constat le plus objectif, la rĂ©gres sion. Coups dâĂtat militaires et transitions tronquĂ©es au Mali, en GuinĂ©e, au Tchad, au Soudan et au Burkina. Propagation du jihadisme au Sahel. Guerre civile tragique en Ăthiopie. RĂ©surgence du conflit qui mine lâest de la RD Congo et menace dâembraser la rĂ©gion des Grands Lacs Croissance en berne Pis, lâAfrique est confrontĂ©e Ă de puissants vents contraires et Ă des
crises dont elle nâest pas respon sable : Covid-19, rĂ©chauffement climatique, guerre en Ukraine, creusement des inĂ©galitĂ©s, hausse sidĂ©rante du coĂ»t de la vie, affres dâun systĂšme financier international qui la pĂ©nalise.
Les adeptes de la mĂ©thode CouĂ© pourront toujours Ă©voquer cette formidable rĂ©silience qui fait que lâĂ©difice ne sâeffondre pas malgrĂ© les lĂ©zardes qui se multiplient. Ils nâauront pas tout Ă fait tort Mais serrer les dents, faire le dos rond en priant de voir poindre le bout du tunnel ne fait pas office de stratĂ©gie pour en sortir, ni, surtout, pour prĂ©parer lâavenir
LâAfrique de demain, plus moderne, plus juste et fiĂšre dâelle-mĂȘme car elle exploiterait enfin de maniĂšre souveraine ses ressources inouĂŻes et ce potentiel
que tout le monde lui reconnaĂźt, se construit aujourdâhui. HĂ©las ! ce nâest pas grĂące Ă nos dirigeants, qui, dans leur grande majoritĂ©, ne brillent pas par la sagesse de leur gouvernance ou par leur vision. « Le politicien pense Ă la prochaine Ă©lection. Lâhomme dâĂtat, Ă la prochaine gĂ©nĂ©ration », Ă©crivait le thĂ©ologien amĂ©ricain James Freeman Clarke. Nous avons donc affaire Ă des politiciensâŠ
En revanche, dans la plus grande discrĂ©tion mais aussi dans le plus criant manque de reconnaissance â, de nombreux Africains sâefforcent de changer notre continent, refusant la fatalitĂ© de lâinertie Chacun dans leur domaine, grĂące Ă leur dĂ©termination et Ă leur courage, ils font bouger les lignes, secouent le cocotier, sâĂ©vertuent Ă briser les multiples plafonds de verre et les carcans qui freinent le progrĂšs ou excluent des pans entiers de nos populations, en particulier les femmes et les jeunes. Ils se battent pour la justice, lâĂtat de droit, la dĂ©mocratie, la prĂ©servation de lâenvironnement, lâinnovation et la recherche, une finance plus accessible et plus solidaire, lâĂ©mergence dâindus tries culturelles et crĂ©atives. Et tentent de mettre fin Ă la corruption, aux conservatismes en tout genre, aux systĂšmes politiques qui secrĂštent tant dâinĂ©galitĂ©s ou de gabegie.
Nous avons choisi de consacrer lâ« EnquĂȘte » de ce mois, le dernier de lâannĂ©e, Ă ces hĂ©ros plus ou moins anonymes qui mĂ©ritent dâĂȘtre encouragĂ©s, soutenus et reconnus. Ils incarnent ce que lâAfrique a de meilleur, cette Ă©nergie et cette inventivitĂ© qui essaiment dans chacun des cinquante-quatre pays qui la composent, notamment parmi les plus jeunes dâentre nous. EspĂ©rons quâils susciteront de trĂšs nombreuses vocationsâŠ
Le bras de fer Ă©tait perdu dâavance,maiselle aura menĂ© la bataille jusquâaubout. EnvoyĂ©e Ă laretraite par FaustinArchangeTouadĂ©ra (FAT), et donc littĂ©ralement Ă©jectĂ©e, le 25 octobre, de sonposte de prĂ©sidentedelaCourconstitutionnelle de la RĂ©publique centrafricaine,quâelleoccupait depuis 2017,DaniĂšle Darlan restera dans lesmĂ©moires comme la magistratequi aosĂ© direnon auprĂ©sident. EngagĂ© depuis desmois dans un projet de rĂ©formeconstitutionnelle qui lui permettrait de briguer, en 2025,untroisiĂšmemandat, FAT sâestheurtéà une damedefer.
Durant lescinq annĂ©es quâelle apassĂ©es Ă latĂȘtedelaplus hautejuridiction du pays,cette ex-enseignante en droit public de lâuniversitĂ©deBangui sâĂ©tait dĂ©jĂ distinguĂ©e Ă plusieurs reprises.EnaoĂ»tdernier,par exemple, elle sâĂ©taitopposĂ©e
au projet re Ă lâadoption la cryptomon naie,soutenu parTouadĂ©r DaniĂšleDarl pasdavantag cadeaux Ă l En dĂ©cembr avait invalid de lâancienp BozizĂ©,aum lâobjet de poursuites judiciaires.
Sâagissant de lâactuel projet de rĂ©formedelaConstitution, la magistratesesavait attendue au tournant,aussi bienpar lâopposition que par la majoritĂ©. Lâexamen de la requĂȘtedevant laCourconstitutionnelle sâest dâailleursdĂ©roulĂ©dans un climat dĂ©lĂ©tĂšre, entremenacestĂ©lĂ©phoniques, communiquĂ©sde presse incitant Ă laviolence et manifestations devant le siĂšge de lâinstitution. Pour avoirrefusĂ© de cĂ©der,Darlan afinalementĂ©tĂ© remplacĂ©epar un intĂ©rimaire, jugĂ© proche de TouadĂ©ra.
Attendue au tournant, Martha KoomelâĂ©tait elle aussi. En qualitĂ©deprĂ©sidente de la ur suprĂȘme du Kenya, il lui combait de trancher le conteneux opposant William Ruto,le e-prĂ©sident,Ă sonrival, Raila inga.Cedernier contestait les sultatsde la prĂ©sidentielledu oĂ»tdonnant Ruto vainqueur avec Ă peine 233000 voix dâĂ©cart.
Tous lesregards se sont donctournĂ©sversMartha Koome.Cettemagistrate a succĂ©déà David Maraga, entrĂ©dans lâhistoire du paysunjour de septembre2017aprĂšs avoirprislacoura geusedĂ©cision dâinvalider lavictoire
chef face plus hauteinstitution du pays en exemplepour lecontinent, et ajoutédela pression sur lesépaules de la successeusedujugeMaraga.
Ălâorigine,Martha Koome nâĂ©tait paspressentie pour ce poste.Avant sa nomination, en mai 2021,cette avocatede formation sâĂ©tait surtout illustrĂ©e dans la dĂ©fensedenombreux opposantsemprisonnĂ©ssous le rĂ©gimedeDaniel arap Moi. Raila Odinga en faisait partie Ce passĂ©aux cĂŽtĂ©sdecelui que certains surnomment «Baba» nâapas empĂȘchĂ© la magistrate de retoquer,enmarsdernier, le projet de rĂ©formeconstitu tionnellequâil promouvait avec Kenyatta.
Cettefois-ci, la juriste Ă©tait parfaitementconscientede lâimpactque reprĂ©sentaitsa dĂ©cision dans un pays encore traumatisĂ© parles violences postĂ©lectoralesde2007-2008 Odinga avait dâailleursannoncĂ© la couleur en faisantdecette nouvelle bataille judiciaire«un combat pour la dĂ©mocratie et la bonnegouvernanceface aux cartels de la corruption ». Martha Koomenâa pasflĂ©chi. Le 5septembre, elleavalidĂ© lâĂ©lection de William Ruto.Une dĂ©cision finalement«respectĂ©e» par Raila Odinga Romain Gras
Pas un gendarme.Unarbitre. Câestainsi quâAhmed Rahhou voit sa nouvelle fonction de prĂ©sident du Conseil de laconcurrence du Maroc. Ă64ans, cet ingĂ©nieur originairedeMeknĂšs, diplĂŽmĂ© de lâĂcole polytechnique de Paris en 1980,fait partie de ceshauts commis de lâĂtat polyvalentsdont Mohammed VI aime Ă sâentourer.PassĂ© parRoyal Air Maroc, LesieurCristal, ou encore le CrĂ©dit immobilierethĂŽtelier,quâil asauvĂ© de la faillite et transformĂ© en lâune des banquesles plus compĂ©titivesdupays, Ahmed Rahhou aensuitevĂ©cuentre Bruxelles et Rabat, Ă lasuitedesanomination, en fĂ©vrier2019, au postedâambassadeur du Maroc auprĂšs de lâUnion europĂ©enne.
En mars2021, le roile place Ă latĂȘteduConseil de la concurrence.Créée en 2009,lâinstitution est chargĂ©e dâassurer la transparencedes relations Ă©conomiquesetdeveiller Ă leurĂ©quitĂ©. Le profil Ă©clectique et lâintĂ©gritĂ© de Rahhou âilnetraĂźne aucune casserole âfontdelui la personne idĂ©ale pour occuper ce postesensible
Sonemploi du tempsest particuliĂšrement chargĂ©. Depuis la libĂ©ralisation du marchĂ© des hydrocarbures,en2015,les entreprises du secteur sont en effetrĂ©guliĂšrementaccusĂ©esdeprofiter de la hausse desprix pour rĂ©aliser dâĂ©normes bĂ©nĂ©fices. Aziz Akhannouch,lâactuelchefdu gouvernement,est dâailleursactionnairedelâune dâelles,Afriquia.
Ălafindâavril 2022,alorsque la guerre en Ukraine aaccentuĂ©lâinflation et que lesaccusations de conflitsdâintĂ©rĂȘts envers le gouvernement sont Ă leur paroxysme,leConseil de la concurrence sâautosaisit du sujet. Objectif :vĂ©rifier lesconsĂ© quencesdelâinflation «sur le fonctionnement concurrentieldes marchĂ©snationaux ».
Lâavis quâil Ă©met, le 31 aoĂ»t, estsans appel:«Les marchĂ©sdugasoil et de lâessencesont fortement concentrĂ©s,aussi bienenamontquâen aval, et ce malgrĂ©lâarrivĂ©edenouveauxopĂ©rateurs, dont la taille, lesmoyens et lâoriginenâont paspermis dâinsuffler une nouvelle dynamique concurrentielle au sein de ces marchĂ©s. »
En thĂ©orie,les prĂ©rogativesduConseil, renfor cĂ©es en 2014, lui confĂšrent un pouvoir de sanction Ahmed Rahhou troquera-t-il sonmaillotdâarbitre pour un uniformedegendarme? SoufianeKhabbachi, Ă Casablanca
DouzeannĂ©esdurant, Asmaou Diallo,accompagnĂ©e dâautres victimes, acommĂ©morĂ© le massacredustade de Conakry,survenu le28septembre2009.«Pour se faire entendre»,malgrĂ©tout, dâun gouvernement qui,sous AlphaCondĂ©, ne manifestait pas la moindreintention dâouvrir un procĂšs.
En 2022, cetteGuinĂ©enne vit lâaboutissementde ses longuesannĂ©esdelutte:onzegradĂ©s au pouvoirĂ lâĂ©poque,dont Moussa DadisCamara,lâancien prĂ©sident de latransition, comparaissent devant un tribunal. Ce funestejourde2009,lefils aĂźnĂ© dâAsmaou Diallo, Ali, professeur dâhistoire, Ă©tait allĂ© manifester contre la candidatureducapitaine putschiste, quibriguaitlamagistraturesuprĂȘme.IlaĂ©tĂ© tuĂ©,ainsi que 156 protestataires,
RencontRezlescRĂ©ateuRs delanouvellegĂ©nĂ©Ration quisontlesfutuRsleadeRs, poRte-paRoleet successeuRsdelâafRique.
Cettehistoirecommence en 1820 avec un garçonde ferme dans une petiteville dâĂcosse.IlseprĂ©nommait John Walker.Ilnâavait pas beaucoup de ressourcesmatĂ©rielles, mais il avait une Ă©tincelle dans les yeux, une passion dĂ©bordanteetun esprit innovateur.Ilvoulait ĂȘtre un grandhomme dâaffaires et pour se lancer dans cette aventure, il vendit la ferme de sonpĂšreetyouvrit une Ă©picerie. Une fois cela accompli, il avu lâopportunitĂ©decrĂ©er et de mettre en bouteille un mĂ©lange unique de whisky pour le vendreĂ ses clients. Au fil des ans, le petit hobbyde John dans lâarriĂšre-boutique sâest transformĂ© en une gigantesque distillerie Ă©cossaiseetilcommença le voyage avec sesfils pour crĂ©er ce que nousconnaissons aujourdâhui comme lâemblĂ©matique Johnnie Walker
Aujourdâhui encore, le scotch whisky primĂ© Johnnie Walker recherche activement et cĂ©lĂšbreceux dont lâesprit ne recule jamais. Johnnie Walker,encollaboration avec Trace Africa, acommencĂ©son voyage au dĂ©but de lâannĂ©e pour trouver les 30 meilleurscrĂ©ateursafricains de la prochaine gĂ©nĂ©ration dans les domaines de la musique, de la mode, de lâart, des mĂ©dias et du cinĂ©ma. Ces crĂ©ateurssontdes ambitieux, ceux qui dĂ©fient le statu quo et repoussent les limites de ce qui pourrait ĂȘtre.Allons Ă larencontrede ceux qui continuent Ă marcher
De Kinshasa et MaputoĂ Addis et Abidjan, cescrĂ©ateursont fait avanc er leur carriĂšreendisant âouiâ aux opportunitĂ©s qui se prĂ©sentaient Ă eux. Pour beaucoup dâentreeux, la dĂ©cision de fairelepremier pas aĂ©tĂ© prise.
Une fois ce premier pas franchi, tout le restesemet en place. Pour lâIvoirienne LafalaiseDion, crĂ©atricedemode, cela acommencĂ© par une vocation crĂ©ativeetle choix de suivrecette voie.Lafalaise utilisedescaurispourcrĂ©erdesbijoux complexes, mais ce sont plusque de simples Ćuvres dâart -câest aussiune dĂ©claration de prospĂ©ritĂ©, de spiritualitĂ©etdestatut. Comme lâexplique Lafalaise, âla missionquejemâengage Ă mener Ă bien estpersonnelle, intime et collective. [...] Câest un devoir dâhonorer mon hĂ©ritage et dâĂ©leverlavoix de mes ancĂȘtresafin de briser les idĂ©es fausses qui entourent les pratiques ancestrales africaines. Je crois quâil est important de dĂ©couvrir,dâapprendreetdepartager lâexpertise des artisans africains Ă travers le monde.â
Le masque facial en cauris de Lafalaise, appelĂ© Lagabaja, aĂ©tĂ© portĂ©par la reine de la musique populaire, BeyoncĂ©. Ăson tour,cela aeuunimpactsur la carriĂšrede Lafalaiseetsur sonobjectif audacieux.
Cependant, emprunter le chemin de lâinvincibilitĂ©est souvent semĂ© dâembĂ»ches. Pour la plupart des membres du Top30, seule la dĂ©termination Ă rĂ©ussir les guide. Câest le cas dâEvelyne Ily, rĂ©alisatriceetactrice, originairedela CĂŽtedâIvoire. AprĂšs avoir acquis de lâexpĂ©riencedevant et derriĂšrelacamĂ©ra, Evelyne acréésa propresociĂ©tĂ©,Yevedi Production, qui viseĂ former les jeunes femmes souhaitant rejoindrelâindustrie du divertissement. Il est difficile pour une femme dâĂȘtrepriseausĂ©rieux dans lâindustrie du divertissement et Evelyne veut dĂ©fier ce stĂ©rĂ©otype en montrant que les femmes peuvent
ĂȘtre des productrices, des camĂ©ramans et des narratrices audacieuses.
Non loin dâEvelyne, lâartistevisuel Obou Gbais achoisi de considĂ©rer la pandĂ©mie du COVID comme une bĂ©nĂ©diction plutĂŽt que comme un dĂ©fi. Comme il le dit lui-mĂȘme, âla pandĂ©mie aaffectĂ© ma crĂ©ativitĂ© de maniĂšreproductiveetpositive. Jâaisoudaineuplusdetemps seul chez moi pour me concentrer sur montravailetessayerdenouveaux Ă©lĂ©mentsetmĂ©thodes. Beaucoup degens ont dĂ» se limiter au mini mumpendantcettepĂ©riode,cequi peut ĂȘtre unesource dâinspiration, surtoutpourlesartistes.â
Obou acanalisĂ©sacrĂ©ativitĂ© dans des piĂšces qui parlaient dâidentitĂ©, de traumatisme et de la condition humaine. Ses Ćuvres ont Ă©tĂ© reconnues pour leur impact Ă©motionnel dans le monde entier et luiont valu plusieurs expositions.
On peut affirmer que lorsque le Top 30 dĂ©cidĂ© dâaller de lâavant, il le fait Ă grands pas. Ils deviennent inar rĂȘtables, persĂ©vĂ©rantsetfĂ©roces. Ils brisent les attentes et tirentle meilleur parti de chaque situation, quâil sâagisse dâun dĂ©fi ou dâune opportunitĂ©.
Que peut apprendreleTop 30 Ă ceux qui veulent repousser les limites ?Ehbien, pour reprendre les motsdeJohnWalker,âKeep Walking!â
Consultez la listecomplĂšte du Top30deKeep Walking Africa sur afRicatop30.tRace.tv
tandis quâune centaine de femmes Ă©taient violĂ©es par desmilitaires desforcesdedĂ©fenseetdesĂ©curitĂ©.
PrĂ©sidentedelâAssociation desvictimes, parents et amisdu28septembre(Avipa), quâelle afondĂ©epeu aprĂšs,Asmaou Diallo sâestbattue sans relĂąche pour que lesresponsablessoient traduitsenjustice.Un«combat laborieux », menĂ© sous le rĂ©gime de transition de SĂ©kouba KonatĂ©, puis sous la prĂ©sidence dâAlpha CondĂ©.
Câestfinalement un militaire, Mamadi Doumbouya, lâactuel dirigeant de latransition, qui apermisque le procĂšsait enfin lieu. «Il Ă©tait tempsdâouvrirles yeux desGuinĂ©ens sur ce quâil sâestpassĂ© ce jour-lĂ , se fĂ©licite Asmaou Diallo.Cenesont que quelquesmilitaires qui sont devant lesjuges.Pourtant, si le procĂšs se dĂ©roule bien, câestlaGuinĂ©equi gagnera. Lesgens saurontquâil nâestplus possiblede commettreles mĂȘmeserreurs. »
Prix Martin-Ennals (lâĂ©quivalent du Nobeldes droits de lâhomme) en 2015,Asmaou Diallo se bat aussi pour que lessurvivantsdecedrame soient reconnus et indemnisĂ©s,notamment les femmesviolĂ©es,dont beaucoup ont Ă©tĂ©rĂ©pudiĂ©es par leur famille aprĂšs le drameetlivrĂ©es Ă elles-mĂȘmes. Pour la prĂ©sidentede lâAvipa, letravail de lâassociation se poursuivra aprĂšs le procĂšs,mais diffĂ©remment. «Jâaiperdu mon fils, je ne pourrai jamais le retrouver. Mais, lorsque justice aura Ă©tĂ©rendue, jâaurailaconscience tranquille», conclut-elle.
MariĂšme SoumarĂ©Bien malgrĂ©lui,Alioune Tine, 73 ans, sera encoreune fois sur le devant de la scĂšnepourdissuader un chef dâĂtat sĂ©nĂ©galaisâMacky Sallenlâoccurrence âdebriguer un troisiĂšmemandat.Si, Ă quatorze mois de la prĂ©sidentielle,ce dernier nâatoujourspas clarifiĂ© ses inten tions, sonsilence susciteuncertain embarraschez plusieursacteurs de la sociĂ©tĂ©civile,dontAlioune Tine. «Jesuis trĂšs gĂȘnĂ© de me tenir Ă nouveau auxcĂŽtĂ©s desjeunes,dix ans aprĂšs[avoirvĂ©cuune situation similaire], pour reparler de cette question », confiele militant des droitshumains, qui, le 27 octobre, alancĂ© avec desONG lâinitiative «JĂ mm aGĂ«n 3e mandat»(«Mieux vaut la paixquâun troisiĂšme mandat»).
Lâex-directeur rĂ©gional dâAmnesty International pour lâAfrique de
Connudepuisune vingtaine dâannĂ©es dĂ©jĂ , Karim El Aynaouifait toujours autant parler de lui. Le prĂ©sident exĂ©cutif de lâun desthink tanks lesplusinfluents du moment, le Policy Center for the NewSouth (PCNS), sis Ă Rabat, estinvariablement dĂ©crit comme «lâundes profils lesplus prometteursdesagĂ©nĂ©ration ».Ilcumule ce rĂŽle,entre autres,aveccelui de membre de conseils stratĂ©giquesouscientifiques auprĂšs de nombreuses institutions, comme lâAutoritĂ© marocainedumarchĂ© descapitaux ou encore lâInstitut français desrelations internationales (Ifri).
Mais, depuis2014, Karim El Aynaouiest surtout doyendelaFacultĂ©degouvernance,sciences Ă©conomiquesetsociales(FGSES) de lâUniversitĂ© Mohammed-VIPolytechnique (UM6P). Il ahĂ©ritĂ©dece poste lorsque lâĂcole de gouvernance et dâĂ©conomiede Rabat, dontil Ă©taitle directeur, aĂ©tĂ© intĂ©grĂ©eĂ lâUM6P.
lâOuestetlâAfrique centrale sâĂ©tait en effet dĂ©jĂ opposĂ©,en2011-2012, Ă une troisiĂšme candidaturedâAbdoulaye Wade (le prĂ©sident sortant sâĂ©tait finalement inclinĂ© dans lesurnes). «Aujourdâhui, il serait incongru quejemâexclame âMacky dĂ©gage!â alorsquâavec lesdirigeantsactuels nous avions militĂ©pour le dĂ©partde Wade », explique Alioune Tine,par ailleursexpertindĂ©pendant, chargĂ© par lâONU dâĂ©valuer la situation des droitsdelâhomme au Mali.
Depuisplus de trenteans, ce docteur en linguistique qui aforgĂ© sa conscience politique, Ă lafindes annĂ©es 1970,ausein de la Ligue dĂ©mocratique (LD/MPT) sâefforce dâapaiser lestensions en Afrique de lâOuest. En juin, il acontribuĂ© Ă dĂ©samorcer lacrise entrele gouvernement sĂ©nĂ©galais et les leadersdeYewwi Askan Wi (la principalecoalition de lâopposition), qui rĂ©clamaient le rĂ©tablissement de leur liste de candidatstitulaires aux lĂ©gislativesdu31juillet, invalidĂ©e parleConseil constitutionnel.
Un an plus tĂŽt, le fondateur dâAfrikajomCenter,unthink tank spĂ©cialisĂ©dans lesquestions de gouvernance,avait fait la navette entrelaprĂ©sidence,les leaders religieux et lâopposition pour obtenirla fin desmanifestations dĂ©clenchĂ©es,enmars2021, par lâarrestation dâOusmane Sonko. Violemment rĂ©primĂ©es,elles avaient fait quatorze morts.
Alorsque le climat politique risque de se tendre dâiciĂ laprĂ©sidentielle,Alioune Tine appelle Ă lalibĂ©ration de dĂ©tenus politiquesetplaide po que Karim Wade et lâex-maired Dakar,KhalifaSall, frappĂ©s dâ peine dâinĂ©ligibilitĂ©, recouvrent leursdroitsciviques(ils ont respectivement Ă©tĂ© condamnĂ©sĂ six et cinq ansdeprison, et Ă de fortesamendespour «enrichissement illicite» et «escroquerie portant sur
desfonds publics »). Le plaidoyer dâAlioune Tine semble avoir Ă©tĂ©entendu. Le 28 septembre, le chef de lâĂtat ademandĂ© Ă son ministredelaJustice «dâexaminer dans lesmeilleursdĂ©laisunschĂ©ma dâamnistie pour despersonnes ayant perduleur droit de vote ». HermannBoko
Depuis que MoulayHassanest entréà laFGSES,en 2020,Aynaoui estlâinterlocuteur privilĂ©giĂ© pour ce quiatrait au parcoursacadĂ©mique du prince hĂ©ritier Un rĂŽle sensible,quâil honoreenĂ©tant en contact rĂ©gulier avec le prince, rapporteunproche.
En plus dâĂȘtrelâune destĂȘtes dâaffiche du monde universitaire marocain, ceconseiller privilĂ©giĂ© de Mostafa Terrab (le patrondugroupeOCP) estavant tout Ă©conomistedeformation. Titulairedâundoctorat en Ă©conomie de lâUniversitĂ©deBordeaux,passĂ© parla Banquemondiale et par labanque centrale du Maroc (Bank Al Maghrib),ilatout du parfait haut commis de lâĂtat. Taiseux et discret, Karim El Aynaoui estaussi avareensorties mĂ©diatiquesquâil estdotĂ©dâunimpres sionnant rĂ©seau relationnel, commeentĂ©moigne la liste desinvitĂ©s de marque quâil reçoit aux Atlantic Dialogues, la confĂ©rence annuelle du PCNS. Dans ce thinktank,conçu pour ĂȘtreun« outil dâinfluenceĂ
lâĂ©chelle internationale », Aynaoui,spĂ©cialiste reconnu de lâĂ©conomie marocaineet de la macroĂ©conomie despaysĂ©mergents, passe pour un fervent dĂ©fenseur de la coopĂ©ration Sud-Sud.Ă ce perfectionniste qui aplusieurscordes Ă son arcon prĂȘtedeplusgrandes ambitions:remplacer Abdellatif Jouahri Ă latĂȘtede Bank AlMaghrib ou AhmedLahlimi Alami Ă celledu Haut-Commissariat au Plan.«Des projetsrĂ©alistes, maispas pour tout de suite»,commententles uns; «des plans sur la comĂšte », rĂ©torquentles plus sĂ©vĂšres, qui,sans remettreenquestion ses compĂ©tences,lui reprochent dâĂȘtreune personnalité«controversĂ©e» et «peu diplomate».Lui dĂ©ment touteambition politique,son uniqueobjectifĂ©tant de «continuer Ă travailler dansledomaine despolitiquespubliques, de la rĂ©flexionacadĂ©mique et sur lesdĂ©fis du dĂ©veloppement du Marocetdunouveau Sud ».
Lorsquâil estnomméà la tĂȘte de lâInspection gĂ©nĂ©rale desfinances (IGF)delaRDCongo,en2020, qui connaĂźt JulesAlingeteKey? Cetexpert-comptableamenĂ©sa carriĂšreĂ lâombre de cetteagence, puis au sein de plusieurscabinets ministĂ©riels,jusquâĂ celui de lâĂco nomie nationale,oĂčilest directeur adjointlorsque FĂ©lix Tshisekedi le choisit.
Pour cet homme de 57 ans, originaireduMaĂŻ-Ndombe(ouest du pays), la mission sâannonce aussi largeque pĂ©rilleuse :Ă lui de lutter contre la corruption, une des promesses phares du prĂ©sident.
Alingetesây attaque tous azimuts, rĂ©volutionnant la mĂ©thode.SanglĂ© dans sonabacost Ă la Mobutu, sourcils froncĂ©s, il rĂ©pond volontiersaux questions desjournalistes et rend publicslaplupart de ses rapports.Les entreprises publiques sont auditĂ©es; lessommes provenant de certaines taxes, dĂ©cortiquĂ©es.Certains mastodontes congolais jusque-lĂ intouchables
sont missur le bancdes accusĂ©s. Du «contrat du siĂšcle »concluen 2008 avec la Chine Ă lagestion de la GĂ©camines, lâem blĂ©matique sociĂ©tĂ© miniĂšre, sous Albert Yuma (2010-2021), lâIG dĂ©noncelaperte de de dollarsdurant la dencedeJosephKabi
LesrapportsparaphĂ© Alingetefontaussi tomber des figures de la viepolitique.Comme Matata Ponyo,lâancien Premier ministre, misencausedans le scandale Bukanga-Lonzoetun tempsinquiĂ©tĂ©par la justice;ou Eteni Longondo,ex-ministre de la SantĂ©etsecrĂ©taireadjoint de lâUnion pour la dĂ©mocratie et le progrĂšs social (UDPS),mis en causepour dĂ©tournementsde fonds destinĂ©s Ă laluttecontrele Covid-19.Mais lesdeuxhommesfinissent parĂȘtre blanchis et libĂ©rĂ©s.ĂlaGĂ©camines,
rsonne t finalement inquiĂ©tĂ©, stion stĂšres celle ses ont pas fondamentalement roche de r, et de dĂ©mo cratiquesduCongo(AFDC), du prĂ©sident du SĂ©nat Modeste BahatiLukwebo,Alingetesâest toujoursdĂ©fendu dâavoirappartenu Ă une quelconquechapelle.Reste queson agence estdirectement rattachĂ©eauchefdelâĂtat,avecqui il Ă©changerĂ©guliĂšrement.Alorsque la RDC entredans une annĂ©eĂ©lectorale au coursdelaquelle le candidat Tshisekedi fera campagne, Jules Alingetetient lâoccasion de fairela preuve de sonindĂ©pendance. Anna Sylvestre-Treiner
LeCameroun,paysbilinguedâAfrique centraleestsituĂ©aucĆurduGolfede GuinĂ©e;sasuperïŹcie,475000km2 pour unepopulationdeplusde27millions dâhommesetdefemmesauxtraditions richesetvariĂ©es.
Destinationtouristique,leCameroun prĂ©senteunegrandediversitĂ©de ressourcesdueĂ lavariĂ©tĂ©desonrelief, desonclimat,desafaune,ainsique desaïŹore.LeCamerouncâestĂ©galement unaccĂšsĂ lamer,debellesplagesvierges etsurtout,plusieursPortsdontun, eneauprofonde.
LaforĂȘtcamerounaiseconstituelâundes atoutsmajeursdupays;ellereprĂ©sente, Ă elleseulelâensembledelaforĂȘt Ă©quatorialeducontinent,etrenferme desessencesfortrecherchĂ©es.
LeCamerouncâestĂ©galementune agriculturericheetdiversiïŹĂ©equifait decepays,legrenierdelâAfriquecentrale. IlestprĂ©sentĂ©commeunscandale gĂ©ologiquedufaitdesonsous-sol richeauxmineraisdivers.
LeCameroun,câestaussi,unejeunesse bienformĂ©e,unpaysautauxdescolaritĂ© supĂ©rieurĂ lamoyenneenAfrique subsaharienne.
LeCameroun,câestĂ©galementunclimat desaïŹairesfavorabledufaitdâuncadre juridiqueetrĂ©glementairesincitatif.
LeCamerouncâestsurtoutunpaysaux institutionssolides,unestabilitĂ© politiquequirassure.
CâestceCameroundynamique,paciïŹque etïŹerquisâouvreĂ tous,etdontlaporte dâentrĂ©eestlâAgencedePromotion desInvestissements.
B.P.:20771 Yaoundé www.investincameroon.net
MaramKaireavait dĂ©jĂ la tĂȘte dans les Ă©toileslorsquâil nâĂ©tait quâungamindeDakar, sâĂ©chappant aprĂšs le dĂźner pour observer le ciel.Enmai 2021,ilya inscrit sonpatronyme en devenant le premier SĂ©nĂ©galais Ă donner son nom Ă unastĂ©roĂŻde.
Quand lâobjetcĂ©leste 35462est dĂ©couvert par le Français Alain Maury, en 1998,MaramKaire nâaque 20 ans.AprĂšs Polytechnique Dakar,il entame ses Ă©tudesdâingĂ©nieur Ă Paris,etila «rangĂ© dansune boĂźte» sa passion dâenfance: lâastronomie.«Tout avait commencĂ©en 1986,quandjâavais apprisaux informations que la navetteamĂ©ri caine Challenger sâĂ©tait dĂ©sintĂ©grĂ©e. Avantcela, je ne savais mĂȘme pas ce quâĂ©tait lâespace», raconte-t-il. Il dĂ©vore alorsles livres des
astrophysiciensHubert Reeves et Robert Jastrowet, à 14ans, construitson premier télescope, à partir de planchesdécoupéeset de lentillesdejumelles.
«Une phrasedemon pĂšre rĂ©sonne encore dans ma tĂȘte.Quand je lui ai dit que je voulais ĂȘtreastronome,ilmâa rĂ©ponduque je nâaurais jamais de travail au SĂ©nĂ©gal,quâici ça nâexistait pas. Ăa aĂ©tĂ© un dĂ©clic :jâavais le choix entreabandonner ma passion etĂȘtrecontraint de vivreĂ lâĂ©tranger. Jâai dĂ©cidĂ© de mebattre pour queles autres, aprĂšs moi, nâaient pas Ă choisir.»
Le virage estpris en dĂ©cembre2005. Celuiqui estalors ingĂ©nieur en France rentre Ă Dakar afin de «vulgariserlâastro nomie».IlcrĂ©eAfrica Space,constructeur
de microsatellites et fournisseur dâimageries satellitaires.Surtout, il lance lâAssociation sĂ©nĂ©galaisepour la promotiondelâastro nomie,qui propose aux SĂ©nĂ©galais« de 4Ă 99 ans »des «baladessous lesĂ©toiles »ouĂ bordde Spacebus.
Sâensuivralâorganisation de trois missionsauSĂ©nĂ©gal, sous la houlettedela Nasa.« Uneprouesse dans un pays quine
compte pas dâastronomesprofessionnels! Pour nâimportequi,ça aurait Ă©tĂ©infaisable, mais Maram lâafait!» sâexclame lâastrophysicienĂric Lagadec, qui a participéà deuxdeces missions.
UnedĂ©termination rĂ©compensĂ©e lorsque lesastrophysiciens français qui ont travaillĂ© avec Maram Kairedemandent que lâastredĂ©couvert par Mauryporte sonnom
Directeur du laboratoirederecherche en immunologie de lâUniversitĂ©deCalifornie-Irvine,ce chercheur marocain natif de Tagante(villageamazigh situéà 18kmde Guelmim) estlacoqueluche desmĂ©dias amĂ©ricains depuis quâil abrevetĂ© un vaccin universel efficacecontre toutes lesformes de coronavirus. Car, tient-il Ă rappeler, la pandĂ©mie de 2020 estloindâĂȘtrela derniĂšre.
Lbachir BenMohamedsâapprĂȘtedonc avec sonĂ©quipe de neuf chercheurs Ă lancer lesessais cliniques de ce vaccin, pour lequel lesĂtats-Unis ont investi19millions de dollars(4millions pour sondĂ©veloppementet 15 millions pour les essais cliniques). GrĂące Ă ses travaux
«Tuhonores lâastronomie, il estnormal quâelle tâhonore», Ă©crira ce dernierĂ Kaire quandildonnerason nomaucorpscĂ©leste de 10 km de diamĂštrequi graviteautour du Soleil, entreMarsetJupiter. Ce fut une «immense surprise, que jâai reçue avec beaucoup dâhumilitĂ© », commente lâintĂ©ressĂ©.
«Cettereconnaissance,Maramlâa amplement mĂ©ritĂ©e, mais ellevaau-delĂ de sa personne, ellevaut pour tout le SĂ©nĂ©gal », estime Ăric Lagadec.
Pour Maram Kaire, lâenjeu estbien lĂ :«Je veux que lesjeunes de mon pays puissent devenir astronomesou astrophysicienssâils le souhaitent. Ce sera possible le jour oĂč le SĂ©nĂ©galsera devenu une nation spatiale. »
Manon Laplace
Dansunenvironnement trÚs concur rentiel et encore largement dominé parles laboratoires pharmaceutiques étrangers, Patrick Eloundou afait le pari de fabriquer dans sonpays, le Cameroun, desmédicaments dequalité, conformes aux normes internationales.
Un dĂ©fi qui aprisforme en 2019 avec la crĂ©ation de Tebimosa Pharmaceuticals.SituĂ©eĂ Mfomakap, danslabanlieue de YaoundĂ©, lâusine sâĂ©tend sur 3000m2.Elle produit quotidiennement 2millionsde comprimĂ©scontrelepaludisme,les mycoses et lesversintestinaux, ainsi que desgels dĂ©sinfectants.
LâentrĂ©e de Tebimosa sur le marchĂ© desanticancĂ©reux,en2020, arendu cesmĂ©dicaments disponibles,Ă un coĂ»t sept foisinfĂ©rieuraux prix usuelsâfruit dâune collaboration avec le laboratoiretunisien Cytopharma, qui en dĂ©tient les brevets.
Patrick Eloundou et Tebimosa Pharmaceuticals pourraient-ils ravir au sous-continentindien sa premiĂšreplace dâexportateur sur le marchĂ© africain du mĂ©dicament? Pour lâanciendirecteur desfilialesde
Delpharm, Unither et PetersSurgical, ce marchĂ©,aujourdâhuiĂ©valuĂ© Ă prĂšs de 500milliards de FCFA (environ 762millions dâeuros), estentoutcas une aubaine pour lespaysafricains, qui pourraient en fairelâundes piliers deleurdĂ©veloppement.
DiplĂŽmĂ© de la facultĂ©depharmacie deGrenoble (France), Eloundou envisagedecrĂ©er un laboratoire exclusivement consacréà lâĂ©tude des plantesutilisĂ©esdans la mĂ©decine traditionnelleafricaine,dâoĂčsorti raientdes mĂ©dicaments manufacturĂ©s.Pour ce faire, lesbĂ©nĂ©fices de TebimosasontrĂ©investis dansla recherche et le dĂ©veloppement.Pour Patrick Eloundou, le cap estclair : «LâAfrique ne doit plus dĂ©pendrede lâĂ©trangerpour se soigner. » Franck Foute, Ă YaoundĂ©
et Ă ses recherchessur lâherpĂšs simplex,le scientifique figure, en 2022, sur la liste desnominĂ©sduprixWarren Alpert, quedĂ©cernent chaque annĂ©elaHarvard Medical School (Ă Boston)etlaWarrenAlpertFoundation.
Rien ne prĂ©destinait pourtant ce ouldchaab (« fils du peuple »), nĂ© en 1968 au Marocdans un milieu populaireâson pĂšre aĂ©tĂ© berger,puis mineur dans le norddelaFranceavant dâouvrir une petiteĂ©picerie Ă Guelmimâ,Ă devenir une star de lâimmunologie,Ă la tĂȘte de lâundes laboratoires de recherche lesplus importantsdâAmĂ©rique du Nord
AprĂšs une licence en biologie Ă lafacultĂ©des sciences dâAgadir, puis un doctorat Ă lâInstitut Pasteur,Ă Paris,
le chercheur fait un postdoctorat Ă lâUniversitĂ©de Californie (Ătats-Unis), dont il agravitousles Ă©chelons. Aujourdâhui, il espĂšre crĂ©erauMaroc le premier institut dâimmunologie dâAfriqueafin dâaider lespays du continentĂ affronter lesĂ©pidĂ©miesinfectieuses, prĂ©sentes et futures:« Au coursdeces vingt derniĂšres annĂ©es,beaucoup dâentreelles, commeEbola, ont dĂ©butĂ©enAfrique,souligne-t-il. Je suis prĂȘt Ă faire bĂ©nĂ© ficier le Marocdemes vingt-cinqannĂ©es dâexpĂ©rience, acquisesenEuropeetaux Ătats-Unis, pour fairedupays la locomotive de lâAfriqueenmatiĂšre de recherche,de dĂ©veloppement etdeproduction de vaccins. »
FadwaIslah
Ă69ans, cet ingĂ©nieur diplĂŽmĂ© de lâInstitut national polytechnique de Grenoble (INPG),issudâune famille modestedeFĂšs,areçudenombreuses rĂ©compenses, dont le prix Charles-Stark-Draper (Ă©quivalent du Nobel pour lesingĂ©nieurs) pour ses travaux de recherche sur les batteriesrechargeables. Un symposium sur la fabrication et le recyclagedurablesdes batteriessecondaires portant sonnom amĂȘme Ă©tĂ©organiséà lafindenovembre, en ThaĂŻlande,enprĂ©sence de neuf Prix Nobel.
Sa dĂ©couverte de lâanode graphitepour la batterie lithium-ion, qui estaucĆur de la transition Ă©ner gĂ©tique,a rĂ©volutionnĂ© le monde.Lescientifique marocain ne compte passâarrĂȘter lĂ :avecson Ă©quipe, Ă Singapour, il aprĂ©sentĂ©, en septembre, uneinnovation permettant de recharger lesbatteriesĂ©lectriques de voitures en moins de six minutes.Une performance qui aĂ©tĂ© au cĆur desdĂ©batslorsducongrĂšs international BatteriesEvent,enoctobre.
Rachid Yazami âqui vit entreSingapour,Grenoble et le Marocâreste fidĂšle Ă ses racines.Il afondĂ©,Ă FĂšs, un Centre dâexcellence sur lesbatteries(CEB), qui apour but deformerdes ingĂ©nieurscompĂ©tentsdans ce domaine, et afait don de plusieursbrevets Ă son
A
LestandardRSS.Les licences «Creative Commons ». La fameuseplateformeReddit. Toutes cescrĂ©ations, et dâautres encore, portent la marque dâAaron Swartz. Cettefigure de lâinternet libre, qui,en2013,sâest donnĂ©la mortĂ lâĂąge de 26 ans, encourait une peine de trente-cinq ans de prison et une amende de 1million de dollarsaumomentdesamort. Soncrime ?Avoir misencirculation plus de 4millions dâarticles universitairesillĂ©galementtĂ©lĂ©chargĂ©s surlesite(payant) de la bibliothĂšque numĂ©riqueJSTOR.
Au-delĂ de sontalent, de son engagement et de ses rĂ©alisations, deux choses frappent chez cet informaticienprĂ©coce : soncouragemoral et sonindĂ©pendance dâesprit. Dans une
interview,en2010,ilexpliquait le sentiment de frustrationquâavait suscitĂ©chez lui un systĂšme Ă©ducatif quâil jugeait rigide,autoritaire, dĂ©pourvu dâambition.
Sâil fait peudedouteque «lâĂcole »enaaliĂ©nĂ©plusdâun, la maniĂšre dont Aaron Swartz rĂ©agissait Ă cette frustration Ă©tait Ă©loquente:« Je me suis misĂ lire deslivressur lâhistoiredelâĂ©ducation, la maniĂšredont le systĂšme Ă©ducatif fut dĂ©veloppĂ©,des alternativesĂ cesystĂšme,lamaniĂšre dont lesgens pourraient vĂ©rita blement sâinstruireplutĂŽt que de simplement rĂ©pĂ©tercequâon leur aenseignĂ©.Cela mâaconduit Ă mâinterroger et Ă dĂ©construire tout. AprĂšs la remise en cause de lâĂ©coledans laquelle jâĂ©tais,jeme penchai surlasociĂ©tĂ©dontcette
Ă©cole Ă©tait le produit,les entreprises danslesquelleslâinstitution scolaire enverrait ses Ă©lĂšves,et enfinlâĂtat qui avait Ă©difiĂ© toute cette infrastructure. »
Passage révélateur de la densité intellectuelle du personnage, mais aussideson caractÚresubversif. Avec lesaffaires Snowden et Assange, le grand public adécouvert le sort réservéà ceux qui persistent à penser hors des sentiers battusetqui ont le talent de traduireleursidées en actes.
Car«changer leschoses », câestremettre en causelâordre Ă©tabli, contesterlalĂ©gitimitĂ©des institutions de pouvoir.Quel que soit le domaine âscientifique, culturel, artistique â, et quelle que soit lâintention desdissidents, toutedĂ©marchedont lâissue
pays natal. «AveclatransitionĂ©nergĂ©tique,lâindustrie marocaine aura un gros besoin de main-dâĆuvreformĂ©e Ă ces technologies, qui connaisse le fonctionnement des batteries, le circuit de fabrication ainsi que lesnormes de sĂ©curitĂ©,explique-t-il. Le CEB permettra de rĂ©pondre Ă cettedemande.»
Le chercheur discutepar ailleursavecdiffĂ©rents partenaires de laconstruction,auMaroc,dâune usine GigaFactory de production de batteriesetdesystĂšmes derechargeultrarapides. Sâil se rĂ©alisait, ce projet permettraitauroyaume de devenir un hub pour le continentafricain, oĂč, pour le moment, aucun pays ne produit de batteriesaulithium.
FadwaIslah
conduitĂ fairetable rasedelâordre dominant estfondamentalement politique et avocation Ă susciter une rĂ©ponseforte destenantsdu statu quo.
Uneépoque étrange
Lesexemplesabondent. Dâune certaine maniĂšre, dâailleurs, le test ultime pour distinguer lespersonnalitĂ©s vĂ©ritablement «rĂ©volutionnaires »des autres,câest lâattitude desautoritĂ©s Ă leur endroit.Il seraitnaĂŻf de penser que tous ceux qui sont dans le collimateur du pouvoirsont nĂ©cessairement porteursdâun«vraichangement », certes. Mais il ne fait aucundoute que ceux qui sont adoubĂ©s par lesstructuresdepouvoir sont jugĂ©s hautement «compatibles ». Imagine-t-on Edward Snowden ou Julian AssangeinvitĂ©s Ă la Maison-Blanche,rĂ©compensĂ©s par le gouvernement amĂ©ricain ?
LâAfrique ason patrimoine de game changers. Ceux-ciont souvent Ă©mergéà des pĂ©riodes oĂč lâHistoireĂ©tait en mouvement (indĂ©pendances, luttes pour le multipartisme,etc.). AprĂšs la guerrefroide, lâHistoiresâest figĂ©e âlechercheur en sciences politiquesamĂ©ricain Francis Fukuyama pensant alorsquâelle Ă©tait terminĂ©e.EnAfrique,les classesĂ©duquĂ©es se sont «professionnalisĂ©es»:prioritéà la
carriÚreetausuccÚsindividuel. La mondialisation aencouragé cettetendance,offrant visibilité, statureetlauriersaux profils les plus lisses, lesplusdociles, lesplus inoffensifs.
Dansces conditions, Ă quoi bon «changer leschoses »?Lecynisme estdâĂ©poque.Une Ă©poque Ă©trange, oĂč lessupposĂ©s« leaders »africains, de demain ou dâaujourdâhui, sont cooptĂ©s, misenbouteille et
Africains qui refusedepasser sa vie entreNetflix et TikTok et sâobstine Ă faireentendre une voix politiquement incorrecte.
LâĂ©mergence despuissancesque lesstratĂšgesamĂ©ricainsqualifient de «rĂ©visionnistes »est fascinante pour deux raisons. Dâabord, ces puissancescontestent lâordre dominant. Sans surprise, ellessont fĂ©rocement combattues, ce qui confirme quâellesincarnent bien une possiblealternative Ă lâordre actuel. Ensuite, leur existence crĂ©e un espace.Toutdâuncoup, desoptions existent,denouvelles alliancessenouent, desidĂ©es qui avaient disparu de lâordre du jour rĂ©apparaissent dans les discussions, un nouvelhorizon se dessine.
proposĂ©s au public par diverses structures dont la raison dâĂȘtre est la dĂ©fensedelâordre en place.
Nous en Ă©tions lĂ jusquâĂ ce que, contre touteattente, lâHistoirese remetteenmouvement. Il yaeu lâĂ©mergencedelaChine,delâInde, et dâautres puissancesdĂ©termi nĂ©es Ă sâimposer sur la scĂšne internationale et Ă redĂ©finir lâordre mondial, le rĂ©veil dâune Russie que lâOccident croyait avoir enterrĂ©e aprĂšs lâeffondrement de lâURSS, et lâarrivĂ©esur le devant de la scĂšne dâune gĂ©nĂ©rationdejeunes
«Lemonde ancien se meurt, le monde nouveau tarde Ă apparaĂźtre, et dans ce clair-obscur surgissent lesmonstres », avait prĂ©venu le philosopheet thĂ©o ricien du marxisme Antonio Gramsci. Lestempsqui viennent seront troublĂ©s. Mais il yafortĂ parier que,dans cettepĂ©riodede bouillonnement historique, de nouvellesfigures Ă©mergeront en Afrique,dĂ©terminĂ©es,indĂ©pendantes dâesprit,capablesdepenser un monde complexeetdecrĂ©er les conditions de ruptures libĂ©ratrices. Aujourdâhui, comme hier, chacun saura lesreconnaĂźtre.
Unegénération de jeunesrefuse de passer sa vie sur Netflix ou TikTok.
Elle passe unegrandepartiedeses journĂ©es, et parfoisdeses nuits, les yeux rivĂ©ssur sesmessages ou suspendue au tĂ©lĂ©phone.Elle rĂ©pond aux questions de parentsdontunenfant aĂ©tĂ© abusĂ©, Ă©coute lestĂ©moignagesdâadolescentes violĂ©es ou ienrassureune femmeque sonmari violente tente, tant bien quemal,delamettreĂ lâabri âlaCĂŽtedâIvoirenedispose quedehuitplaces dâaccueil pour femmes battues, et desstructures privĂ©es sont en cours de crĂ©ation ĂgĂ©e dâĂ peine 30 ans, Marie-Paule Okri recueille sans faiblir tous cesrĂ©citsde viesfracassĂ©es.Cofondatrice de la Ligue ivoirienne desdroitsdes femmes, ou Ligue225,nĂ©e sur lesrĂ©seaux sociauxen avril 2020 et qui compte environ 200 bĂ©nĂ©voles,elle incarne un fĂ©minisme
Sa tribune danslemensuel Femmes du Maroc, lorsquâune Marocaine avait Ă©tĂ©arrĂȘtĂ©e pour «avortementillĂ©gal », en 2019, avait dĂ©frayĂ© la chronique.Sur le modĂšle du «Manifeste des 343»(paru en 1971 dans Le Nouvel Observateur Ă lâinitiative de Simone de Beauvoir et appelant Ă lalĂ©galisation de lâavortement en France), SoniaTerrab sâĂ©taitnotammentassociĂ©eĂ la romanciĂšre LeĂŻlaSlimani et avait rassemblĂ© 490 signatures.
Trois ans et demi plus tard, le Collectif 490, dit MoroccanOutlaws, quâelle acofondĂ©,vient de dĂ©poserĂ laChambre desreprĂ©sentants une pĂ©titiondemandant unemodification de lâarticle 490ducodepĂ©nal, qui punit dâemprisonnement lesrelations sexuelles horsmariage. Ce dĂ©pĂŽt,symbolique,«est dĂ©jĂ une victoireen soi, qui montreque tout estpossible », explique la jeune femme,qui, en plus dâaccompagner lesactions coup-de poing, gĂšre la stratĂ©gie digitale du Collectif 490. Ainsi,enseptembre, quand le dĂ©cĂšsdâune adolescenteĂ lasuitedâun avortement clandestin avait soulevĂ©une vague dâindignation, SoniaTerrab avait dĂ©crĂ©tĂ©une
journée de deuil avec,commemot de rallie ment,lehashtag #Meriem,prénomleplus donné au Maroc.
RentrĂ©edans sonpaysen2014aprĂšs avoir vĂ©cu en France,laMeknassie se dĂ©mĂšne sur tous lesfrontspourfaireĂ©voluer lois et mentalitĂ©s.AprĂšs une brĂšvecarriĂšredejournaliste, elle estaujourdâhui tout Ă lafois militantedes droitsdes femmes, romanciĂšreetrĂ©alisatrice Pourtant, elleavoue nâavoirdĂ©couvert le combat fĂ©ministe quâen2017,lorsdelarĂ©alisation dâune sĂ©riedocumentaireproduitepar le programme Jawjab, incubateur de la sociĂ©tĂ©deproduction de Nabil Ayouch. La sortie de Marokkiates, oĂč la rĂ©alisatricedonnait la parole Ă des Marocaines sur dessujetstabous, coĂŻncidait avec la naissance du mouvement #MeToo :«Jâai commencĂ© Ă penser ma fĂ©minitĂ©,jâairepassĂ© le film de ma proprevie,etje me suis souvenue desparolesdefemmesqui me racontaient des histoires terribles.»
Avec cette nouvellepĂ©tition contre la pĂ©nali sation desrelations extraconjugales, lâobjectif estde«rassembler tous lesargumentsdes
combatif et nâhĂ©site pas interpeller lesresponsablespolitiquespour queles dossiers desvictimes ne soient pasmis de cĂŽtĂ© parlâadministration ou parlajustice.
La Ligue sâestrapprochĂ©edâautresassociations ivoiriennesdeluttecontreles violencessexistes. Ellesforment aujourdâhui un largecollectif. «Nous travaillons en synergie,pourdonnerplus de poids Ă notre action », se rĂ©jouitMarie-Paule Okri,qui multiplie aussi lesvoyages dans la sous-rĂ©gion pour rencontrer dâautres associations fĂ©ministes. Elle compte mĂȘme se prĂ©senteren candidateindĂ©pendanteaux Ă©lections lĂ©gislativesde2026. LâAssemblĂ©enecompte que 12 % de femmes. «Jesais ce que ça fait de ne pas ĂȘtre Ă©coutĂ©e », sourit-elle FlorenceRichard
conservateursetdeles retournercontreeux ». Pour SoniaTerrab,lâarticle490 nâestque le premier dâune longue liste de textes Ă revoir ou Ă abroger.«Onest continuellement et quotidiennementsujettesĂ des discriminations,rappelle t-elle.Onnâest pas lĂ pour fairelalibĂ©ration sexuelle,maispour changertoutesles lois liberticidesrelativesaux droitssociĂ©taux.»
En 2022, Laetitia Ky aĂ©tabliunrecorddu monde.Celui du plus grand nombredesauts rĂ©alisĂ©s en moinsde30 secondesau-dessus de ses propres cheveux, modelĂ©sencorde Ă sauter.Unrecordinsoliteet, dit-elle,«un honneur ». Mais cetteIvoirienne de 26 ans aunmessage plus politique Ă fairepasser depuis quâelle sâestfait connaĂźtresur les rĂ©seaux sociaux grĂące Ă ses impressionnantes sculptures capillairesrĂ©alisĂ©essur sa tĂȘte avec du fil de fer âune idĂ©einspirĂ©e de certaines coiffures africainesremontant Ă lapĂ©riode prĂ©coloniale.
Devenue cĂ©lĂšbreen2017, Laetitia Ky a rapidement comprisque lâutilisationdeses cheveux commemodedâexpressionlui offrait dâinfiniespossibilitĂ©s pour faire entendre sa voix.Luttecontreles violencessexuelles, droit Ă lâavortement, cĂ©lĂ©bration de la beautĂ© desNoiresâetdeleurscheveux,Ă©videmment â, Laetitia Ky dĂ©fend sa pensĂ©e fĂ©ministe sur diffĂ©rentes plateformes(6,2millions dâabonnĂ©s sur TikTok,prĂšsde500000 sur Instagram).
Quâelle fasse naĂźtreautour de sonvisage un voile fait de cheveux tissĂ©s pour dĂ©fendrela cause desIraniennesoubien quâelle se photographie,les cuisses couvertes de peinture rouge, pour revendiquer le droit Ă lâhygiĂšne menstruelle,lâartiste dĂ©construit lesnon-dits liĂ©sĂ lacondition de la femme
Pour sa premiĂšreexposition, Laetitia Ky a reprĂ©sentĂ©son pays Ă laBiennale de Venise, en avril Au mĂȘme moment sortait son premierlivre, Love and Justice, qui retrace sonparcoursetprĂ©senteses Ćuvres.«Lâun desmoyens lespluspuissantspourlutter
contre la violenceest dâutiliserlepouvoir de la parole.Nos voix peuvent changer desvies», a fait savoir lâartiste,qui apartagĂ©seizehistoires dâagressionssexuellesconfiĂ©es pardes anonymes. Savoir sâaccepter, dĂ©fier lescanons de beautĂ© en refusant lâĂ©pilation ou le port du soutien-gorge, lutter contre lesprĂ©jugĂ©s, protĂ©gerles femmes de la violence de genre: autant de thĂšmes sur lesquels elle revient sans cesseâtoujoursenutilisant ses cheveux commeoutil politique.Ouvrant ainsi la voie Ă desdĂ©batssur dessujetsencoretabous. MariĂšme SoumarĂ©
SurWhatsApp, elle vous accueille avec gentillesseavant de conclureles salutations dâusage par un « Fine,al-hamdou lillah! », ce qui nâest pas si courant au Rwanda. En ce 26 octobre, Ă lâapproche du Mondialdefootball au Qatar (20 novembre-18 dĂ©cembre), Salima Radhia Mukansanga devient une femme pressĂ©e. Ă peine le contactĂ©tabli, la voici qui Ă©numĂšreles activitĂ©s qui lâattendent avant ce rendez-vous crucial :« Tests de fitness,sessions et tests thĂ©oriques, examens mĂ©dicauxâŠÂ» Pas question de fairelamoindre entorse Ă ladisciplineque ce dĂ©fi lui impose.AuQatar,cette Rwandaisefera en effet partie dâun trio inĂ©dit. Avec la Française StĂ©phanie FrappartetlaJaponaiseYoshimi Yamashita, elle sera lâun des105 arbitres que la Fifa aretenuspour la compĂ©titionreine.Elles seront sixfemmes, dont trois arbitres assistantes :une premiĂšredans une Coupedumonde masculine ĂlâoccasiondeladerniĂšreCoupedâAfrique desnations (CAN), au Cameroun, Salima Mukansanga avait dĂ©jĂ marquĂ© lâhistoiredu ballon rond en arbitrant la rencontreentrele Zimbabwe et la GuinĂ©e,le18 janvier,Ă YaoundĂ©
La jeune femme avait pourtant commencĂ© sa carriĂšresportive par le basket-ball, avantdâabandonner sonrĂȘvedepratiquer ce sport en professionnelle fautedestructures adĂ©quates dansson pays. InitiĂ©eaufootball par sonpĂšre, elleafinalement optĂ© pour lâarbitrage, et, depuislâobtention de son diplĂŽme, en 2008,a participĂ© Ă nombredecompĂ© titions internationalesfĂ©minines:Mondialdes moins de 17 ans, CAN,Jeux olympiques⊠Digne reprĂ©sentante dâun pays qui afait de lâĂ©galitĂ©homme-femme lâun de ses mantras, elle dĂ©clarait au quotidien français LâĂquipe, au lendemain de la CAN :« Je voudrais ouvrir dâautres portes,etmontrer auxAfricainesquâelles peuvent yarriveraussi.»Le20novembre, elle aura gagnĂ© sonpari. Mehdi Ba
La guerredes prixdumobile money fait rageauSĂ©nĂ©gal et en CĂŽte dâIvoire, pour le plus grand plaisir desconsommateurs, qui, Ă lafaveur desbaissestarifaires et en particulier depuis que Wave acassĂ© lesprix destransactions, sâestiment lesgagnants de cetteconcurrence acharnĂ©e. Telnâest paslecas desagentsde distribution du mobile money, qui gĂšrent lesquantitĂ©s dâargent liquide Ă©changĂ©esquotidiennement et qui constituent donc le centrenĂ©vralgique du secteur.Depuisplusieursmois, ces intermĂ©diaires nâhĂ©sitent plusĂ exprimer leur mĂ©contentement face Ă lâeffondrement destaux de commissions, qui leur permettaient jadis de vivre. Câestce manque Ă gagner que lâentrepreneur sĂ©nĂ©galais Mika Diol, 45 ans, pensepouvoir combler en proposant Ă ces agentsdedevenir desfranchisĂ©s de sa sociĂ©tĂ©, KaliSpot.
Créée en 2019, la start-up alevĂ©des fonds, en aoĂ»t dernier, auprĂšs de 500 Global, un investisseur rĂ©putĂ© de la Silicon Valley. Objectif :installer un rĂ©seau de distributeurs automatiquesdebillets de banque au SĂ©nĂ©gal, en CĂŽte dâIvoire, puis dans la sous-rĂ©gion de lâOuestetdu Centre.ConnectĂ©s Ă lâinternet mobile en 3G et raccordables Ă des panneaux solaires,les guichetsdeKaliSpot sont disponiblesĂ touteheure,ettous les joursdelasemaine. Surtout, ils sont compatiblesavec lessystĂšmesdes principaux acteursdumobile money,cequi permet Ă tout dĂ©tenteur dâun portefeuille OrangeMoney, Wave ou autrederetirerde lâargent lorsquâil le souhaiteet indĂ©pendamment deshoraires dâagence.
Pour installer rapidement ses distributeursdebillets en Afrique de lâOuesteten Afrique centrale,Mika Diol espĂšre convaincreles agents du mobile money quâinvestir dans desappareils KaliSpot leur apportera un complĂ©ment de revenu. De quoi rĂ©tablir un certain Ă©quilibredans la chaĂźne de valeur dâune industrie qui pĂšse 701milliards de dollars sur le continent et dont le SĂ©nĂ©galais compte capterune partsignificative.
Quentin VelluetĂduquer lesAfricains et leur diaspora Ă lafinance en utilisant la cryptomonnaie :câest lâambitieux dĂ©fi que sâestfixĂ© la Franco CamerounaiseNellyChatue-Diop en 2019. Conçue comme une plateforme financiĂšre, Ejara permet dâĂ©pargner et dâinvestir soit en actions, soit dans desmatiĂšres premiĂšres,soit en cryptomonnaies grĂące Ă unportefeuille mobile money.Lâentrepriserapproche ainsi le monde descryptomonnaies (connectĂ©ausystĂšme bancaire, puisquâil faut un compte bancairepour en acheter) despopulations nonbancarisĂ©es.
Avant de regagner le Cameroun, en 2020,cetteingĂ©nieureen informatique et tĂ©lĂ©communications, formĂ©eenFrance, avait construit lâessentiel de sa carriĂšreenEurope. Experteenanalysede donnĂ©es,elle aoccupĂ©des postes de conseil, de management et de direction au sein desgroupes Darty, Casino ou encoreBetclic Ămesureque la pĂ©nĂ©tration du bitcoin et de sesdĂ©rivĂ©s progresse, Ejara permet aux utilisateursdecrĂ©er un portefeuille crypto-dĂ©centralisĂ©. Sur un continent oĂč 80 %delapopulation nâestpas bancarisĂ©e,mais oĂč lâadoption du mobile money
connaĂźt une croissance annuelle Ă deux chiffres, nombreux sont ceux qui voient dans cettealternative au secteur financier traditionnel une menace.Ils sont tout aussi nombreux Ă considĂ©rer quâelle peut contribuer Ă lâintĂ©gration Ă©conomique du continent.
Fortedecetteperspective, Ejara adĂ©jĂ levĂ©2 millions de dollarsen2021etobtenu une licence de prestataire de servicessur actifs numĂ©riquesauprĂšs de lâAutoritĂ©
françaisedes marchésfinanciers. En octobre, la jeune pousse aconclu un deuxiÚme tour de table à huit chiffres. Elle compte de nombreux spécialistesdes cryptomon naiesparmi sesinvestisseurs, dont leslondoniens Anthemis Group et CoinShares,ainsi que Pascal Gauthier, fondateur de la start-up françaiseLedger, leader mondial de la conservation et de la protection descryptoactifs.
Quentin Velluet«Vous avez desbombes crĂ©ativesdevant vous, et vous nâen faites rien!»LorsduCreative Africa Nexus (Canex), en septembre, Laureen Kouassi-Olssonnâa pasmĂąchĂ©ses mots devant la ministreivoirienne de la CultureetleprĂ©sident dâAfreximbank. Il yadeuxans,cette trentenaire, quiaconnu une premiĂšre vie dans le private equity chez Lehman Brothers,Proparco et Amethis, sâestdonnĂ© une mission :aider lescrĂ©ateursducontinent Ă entrersur le marchĂ© mondialduluxe, considĂ©rĂ© parbeaucoup comme inaccessible. En unmot :sublimer lâexception africaine.
Depuis la fondation de sa sociĂ©tĂ©, Birimian, en avril 2021,cebourreau de travail adĂ©jĂ soutenu une vingtaine dâentrepreneursgrĂąceĂ son «programmedâaccĂ©lĂ©ration », qui portesur lesvoletsfinancement et conseil. Sept autres entrepreneurslâont Ă©tĂ©par le biais de sa collabora tionavecOrangeBank Africa, lancĂ©eenseptembrelorsdâunĂ©vĂ©nement Ă Abidjan auquel aassistĂ© la directrice gĂ©nĂ©rale du gĂ©ant destĂ©lĂ©coms, ChristelHeydemann :signeque LaureenKouassi-Olsson, alumni de lâEM Lyon et de la Harvard BusinessSchool, cibleles acteursdepremier plan. Sa stratĂ©gie :multiplier lespartenariatspour consolider le rĂŽle de Birimian dans le paysageduluxeencorebalbutiant en Afrique.
En quelquesmois, lâentrepreneusefranco-ivoirienneaconvaincu XavierMarin, lâancienpatron dâEurazeo (32,5 milliards dâeuros dâactifs sous gestion),delarejoindre. Elle apar ailleursĂ©toffĂ©son comitĂ© dâinvestissement de pointures tellesque Frannie LĂ©autier,associĂ©ede SouthBridge, Thomas Delattre,de lâInstitut françaisdelamode, ou encore FrĂ©dĂ©ricMaus,patrondeWSN,qui promeut de nouveaux crĂ©ateurslorsdes FashionWeeks. CettefinanciĂšre pourtantpeu prolixequand il sâagit de parlerdes rĂ©sultats de sa sociĂ©tĂ©sâaffaireaupremier tour de table de irimianVentures, sonfonds de 30 millions de dollars.Lâoccasiondâaccueillir un nouvel investisseur institutionnel,panafricain cette fois, pour renforcer lâADN continentalde Birimian, dont lesĂ©quipes sont installĂ©es Ă Abidjan.RĂ©solument tournĂ©e vers le continentqui lâavue grandir et quâelle a retrouvĂ© en 2016, LaureenKouassi-Olsson Ă©largir rapidement sonchamp tion au Ghana et au SĂ©nĂ©gal. De renforcer encoreletissu crĂ©atif cain.
Aurélie Benoit
Il estlâundes visages du combat que mĂšnent Abidjan et Accrapour unemeilleure rĂ©munĂ©ration de leurscacao culteurs. ĂlatĂȘtedelâInitia tive cacao CĂŽte dâIvoire-Ghana depuis le dĂ©but de 2021,Alex Assanvo, Ivoirien originairede Treichville, coordonne lâaction desdeuxpays, respectivement premier et deuxiĂšme producteursmondiaux dâor brun, pour rééquilibrer le rapport desforcesauseindelafiliĂšre cacaoyĂšre.Cenâest pasune minceaffaire. Lâindustrie mondialisĂ©e du chocolat, qui reprĂ©sente130 milliards de dollarsdeventes par an et fait intervenir une multitude dâacteurs(producteurs, broyeurs, traders,
Pouvez-vous vous présenter ?
HPS est un groupe créé en 1995 Ă Casablanca (Maroc) et spĂ©cialisĂ© dans lâĂ©dition de solutions de paiements. Nous proposons aux acteurs du monde des paiements (Ă©metteurs de cartes, banques, clients,entitĂ©s ïŹnanciĂšres, etc.) PowerCARD,unensembledesolutions via une plateforme digitalequi permetderĂ©aliser des transactionsdemaniĂšresimple, ïŹuide et sĂ©curisĂ©e. Notreplateforme est utilisĂ©e par plus de 450 entitĂ©s dans plus de 90 pays. Lâessentielde notrechiffredâaffaires (plusde90%) est rĂ©alisĂ© Ă lâinternational (Afrique, Moyen-Orient, Asie, Europe et AmĂ©rique du nord). HPS compte parmi ses clients8des 25 premiĂšres banques mon diales. Le groupe est prĂ©sent sous la forme de ïŹliales dans plusieurs pays (Afrique du sud,Ămirats Arabes Unis, France,Maurice et Singapour) et emploie plus dâun millier de collaborateurs, dont 85 %sont Africains.
Comment lâactivitĂ© a-t-elle Ă©voluĂ© au cours de la pĂ©rioderĂ©cente ? Comme dans le reste du monde, la pandĂ©mie du Covid-19 aeupour effet dâaccĂ©lĂ©rer la moderni sation des systĂšmes de paiementenAfrique. Les paiements sanscontact et lee-commerce enregistrent des croissances trĂšs rapides. Lestaux de progression varient selon les pays mais le phĂ©nomĂšne concerne dĂ©sormais le continentdans son ensemble. Un autrephĂ©nomĂšne intĂ©ressant concerne la mise en place par les banques centrales de plusieurs pays africains de dispositifs dâinteropĂ©rabilitĂ© entreleMobile Money dĂ©ve loppĂ© par les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©communications et le Mobile Banking opĂ©rĂ©par les banques. CetteinteropĂ©rabilitĂ© est un facteur dâinclusion ïŹnanciĂšre. EnïŹn, on constate queles nouveaux usages ont aussi malheureusement stimulĂ© le dĂ©veloppement de la fraude.Les banques doivent se prĂ©munir de façon de plus en plus efïŹcace pour contrer les fraudeurs.
Comment intervenez-vous ? HPS propose des solutions technologiques globales pour accompagner nos clients,qui incluent la protection contrelafraude. Nous sommes en mesure dâinstallernotrelogiciel dans leurs data center mais nous proposons aussi un modĂšle «SoftwareasaService »(SaaS). Dans lâoffreSaaS, HPS est responsable de toutes les questions relativesaulogiciel,Ă lâhĂ©bergement, Ă lamaintenanceetĂ lasĂ©curitĂ©. Câest unesolution avan tageuse pour le client :lecoĂ»t dâinvestissement est rĂ©duit car le client souscrit un abonnement;
des services supplĂ©mentaires peuvent ĂȘtreintroduitsaisĂ©ment; et lâĂ©quipe informatique peut se concentrer sur dâautres projets de natureplus stratĂ©gique
Quelle est votrevision en matiÚre de Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) ?
La RSE est au cĆur de la stratĂ©gie de dĂ©veloppement du groupe. Nous avons Ă©tĂ© certiïŹĂ©s par la ConfĂ©dĂ©ration GĂ©nĂ©rale des Entreprises du Maroc (CGEM) et nous souhaitons obtenir une certiïŹcation internationale dâici 2024. Lâengagement du groupe se traduit par une sĂ©rie dâactions concrĂštes via la Fondation HPS et au sein du groupe (maison mĂšreet ïŹliales). Nous sommes trĂšs attachĂ©s Ă laquestion du genre. Actuellement, 35%denos collaborateurs sont des femmes. Le conseil dâadministration comprend trois femmes sur les dix membres. Notre objectif est dâatteindrelaparitĂ© aux diffĂ©rents Ă©chelons au sein du groupe.
Quels sont vos projets en Afrique ? Nous allons poursuivrenotredĂ©veloppement en Afrique et Ă©tendrenotreprĂ©sence gĂ©ographique. Notreobjectif est dâĂȘtreprĂ©sent dans tous les pays dâAfrique Ă brĂšve Ă©chĂ©ance et nous Ă©tudions actuellement des projets dâacquisition. La dynamique de modernisation des systĂšmes de paiement en Afrique va se poursuivre Ă unrythme accĂ©lĂ©rĂ©. Nous entendons continuer Ă ĂȘtreunacteur de cette transformation.
«Nous souhaitons installer notre plateforme digitale de paiements dans tous les pays dâAfrique»bdeslam Alaoui Smaili, o-fondateur et directeur gĂ©nĂ©ral du groupe HPS HPS
chocolatiersâŠ), sâesten effet dĂ©veloppĂ©e au dĂ©triment desplanteurs. Maillon faible de la chaĂźne,ces derniersne touchent que 6%environ des revenus du secteur,unpour centageenbaisse constante depuis lesannĂ©es 1970.
Pour changer la donne,les deux voisins ont nouĂ© une alliance, «lâOpepducacao », qui, depuis 2019, impose une prime de 400dollarsla tonnedecacaoensus du prix fixĂ©sur lesmarchĂ©s Ă terme lorsdelâachat desfĂšves.Une dĂ©marche dont le bilanest mitigĂ©:sâilslasoutiennent sur le papier,les acheteursont trouvĂ© desmĂ©canismespour contourner la prime tout en recourant Ă dâautresfournisseursenAfrique (Cameroun et Nigeria), mais aussien AmĂ©rique du Sud.
ParallĂšlement Ă cettebataille pour une meilleurerĂ©munĂ© ration desplanteurs, tous les acteurs, publicsouprivĂ©s, gĂ©ants(Mars,Mondelez, Barry Callebaut,Olam,CargillâŠ) ou entreprises de tailleplus modeste (CĂ©moi,coopĂ©ra tivesâŠ),sâefforcent de rendre la cultureducacao plus durable en luttant contre la dĂ©fores tationetcontreletravail des enfants. Un enjeu majeur en CĂŽte dâIvoire, qui aperdu la majoritĂ©deson couvert forestierdepuis les annĂ©es1960 et oĂč prĂšs de 800000 enfants mineurstravaillentdans la cacaoculture.
PassĂ© par la GIZ (lâagence allemandedecoopĂ©ration), puis par lâorganisme de certification Fairtrade,puis par Mondelez et Mars avant de rejoindre lâInitiative CĂŽte dâIvoire-Ghana, Alex Assanvo croitaux vertus du dialogue pour faireprĂ©valoirlâintĂ©rĂȘt desplanteurs. LâInitiative,qui arĂ©cemment haussĂ© le ton, compte aussi sur la future adhĂ©sion de YaoundĂ© et dâAbuja pour se renforcer. Le plus dur resteĂ faire. Estelle Maussion
LesTunisiens ZiedetOmar Guiga ne sont pas lespremiersĂ avoir eu lâidĂ©e de construiredes voitures made in Africa. Mais Wallyscar,quâils ont fondĂ©e en 2006,est lâune desrares entreprises africainesĂ concevoir,fabriquer, vendre, exporteretassurer un service aprĂšs ventesur dâautres continentsâjusquâĂ lâĂźle Saint-Martin, aux CaraĂŻbes,oĂčles deux frĂšres ont vĂ©cu dans leur enfance.
La carrosserie en fibredeverredumodĂšle de rĂ©fĂ©rence,leSUV Iris, ne surprend plus lesautomobilistestunisiens. Elle sĂ©duit jusquâauMoyen Orient, oĂč Wallyscar rĂ©alise30% de sonchiffre dâaffaires,qui aatteint 21 millions dâeuros en 2021.
Zied(42 ans), «fan »demotorisation, et Omar(37 ans), «fondu »dedesign, proposent desvĂ©hiculesbon marchĂ©,aux contoursaffirmĂ©s, comme la Wallys 619, au style rĂ©tro, la moins chĂšredumarchĂ© (moins de 10 000 euros). «Onaime ou on dĂ©teste,mais on ne restepas indiffĂ©rent », lance lâaĂźnĂ©. Wallyscar sortira trĂšs prochainement cinq nouveaux modĂšlessur autant de segmentsdiffĂ©rents.
Pour pĂ©renniser leur entreprise, qui procure120 emplois, directs et indirects,les frĂšres Guiga misent sur la frugalitĂ©. PrĂšs de 60 %des piĂšcesdu modĂšle Iris sont ainsi fabriquĂ©es en Tunisie.Les entrepreneursregardent de loin la frĂ©nĂ©sie desmoteurs Ă©lectriques:«Latechnologie Ă©lectrique est plus polluantequâun moteur essence sur une petitecitadine,assurent-ils. Il faut beaucoup dâeaupour extrairelelithium, indispensable aux batteries. Or le continent manque dâeau. »Cela ne signifie pas pour autant quâil faille fabriquer desvoitures surles modĂšlesdâil yaquaranteans. ZiedGuiga est trĂšs attentif au progrĂšsdes moteursĂ hydrogĂšne,une vision qui asĂ©duit le KIA (fonds souverain koweĂŻtien), actionnairedepuis 2019.
Le choix dâune production en sĂ©rie mais en petitequantitĂ©(1800 vĂ©hicules par an) ne permet pas une expansion infinie,ceque lesfrĂšresGuiga ne recherchent dâailleurspas. Mais ils lorgnent horsdes frontiĂšres tunisiennes et commencent Ă intĂ©resserlemarchĂ© international. Des entrepreneurs et desfinanciersmoyen-orientaux ont fait appel Ă leur expĂ©rience pour dupliquer la rĂ©ussitedeWallyscar chez eux.
Ziedaime Ă rappeler la genĂšse du projet. En 2004, sur lesĂźlesdeWallis et Futuna, il tombeenarrĂȘt devant une Jeep Grandin Dallas, cĂ©lĂšbrevoiture de plagesans toit et Ă lacarrosserie minimaliste.Les jourssuivants, il discute avec sonconcepteur,RenĂ© Boesch. Quatreans plus tard, le prototypeIzis, voituredeplagedeWallyscar,crĂ©elebuzz au Mondial de lâautomobile,Ă Paris. Quatorze ans plus tard, lesfrĂšresGuiga ont acquis une renommĂ©e internationale
MathieuGaltier,Ă Tunis
De la sĂ©riephotographique sur lessapeursde Brazzaville,qui le fit connaĂźtreen2008, le Congolais Baudouin Mouanda agardĂ© la joie,lâĂ©nergieetla couleur.Son exposition Ă laScam (Ă Paris, jusquâau 17 mars2023) et Ă laCOP27 sâattaque,certes, Ă un sujet bien plus dramatique âlerĂ©chauffement climatique â, mais sans pathos, jouant Ă lafois sur la dynamique desteintes vivesetsur lâĂ©lĂ©gance de poses soigneusement mises en scĂšne.
NâayantpuaccĂ©der,pendantles inondations, aux rues et auxquartiersbrazzavillois envahispar la pluie et encombrĂ©s de cĂąbles Ă©lectriques arrachĂ©s, Baudouin Mouandasâest rendusur place aprĂšs coup,invitantles habitantsĂ poseraveccertains de leursbiens dans un sous-sol inondĂ©. Composant avec lesreflets dâune eaucalme, lâartistepropose, avec Cieldesaison, une sĂ©rie de portraits Ă lafois sereins et annonciateursdedĂ©sastres Ă venir. «Ces photographies rappellent Ă tout un chacun la
nĂ©cessitĂ©deprĂ©server et de respecterlâenvironne ment,sous peine de [subir des] reprĂ©saillesnaturelles»,indique lâartiste,qui areçupour ce travail le prix Roger-Pic âlejurysaluant «untravail remarquable,nĂ©cessaire, documentant et interrogeant le rĂ©el avec humanitĂ©, singularitĂ© et humour ». Les connaisseursy liront aussides rĂ©fĂ©rences stylistiquesaux grands peintres populaires desdeux Congos.
Photouin, comme il estparfoissurnommĂ©,a commencĂ© sa carriĂšreen1993etnâa depuis cessĂ©de sâintĂ©resserĂ lâhistoiredeson pays, ycompris Ă ses heures lesplus sombres.ExposĂ©aux Rencontres de Bamako (Mali) et aux Rencontres internationales de la photographie dâArles(France), il areçude nombreux prix et collaborerĂ©guliĂšrement avec la presse,dont Jeune Afrique. Membre du collectif Afrique in Visu, Mouanda estaussi unpasseur qui sâengageauquotidien, utilisant sonart comme un levier de dĂ©veloppement. Il sâimplique notamment
Ă Madibou, un arrondissement de Brazzaville,oĂčil crĂ©e Classpro-culture, un centre culturel destinĂ© à «contribuer Ă lâĂ©panouissement despopulations » parlebiais de «lieux de loisirstels quâune biblio thĂšque,une salle de cinĂ©ma, une salle de spectacle, une galerie photo ». Ce centre, qui devrait ouvrir en juillet prochain, travaillera en Ă©troiteliaison avec douzeĂ©tablissementsscolaires sur lethĂšme de lâenvironnement. Il se veut aussi un lieu de vie pour lâensemble deshabitants
Nicolas MichelNĂ© en 1980 Ă Tunis, Yamen ManaĂŻest un homme de prix Auteur de quatre romans (La Marchedelâincertitude,La SĂ©rĂ©nade dâIbrahim Santos, LâAmas ardent et BelabĂźme), il aremportĂ© huit rĂ©compenses littĂ©raires.Avec LâAmas ardent, unesuperbefable Ă©cologique sur la disparition desabeilles, lâauteur aobtenu,en2017, le Comardâor, le GrandPrix du roman mĂ©tis et le Prix descinq continents de la Francophonie. Pour BelabĂźme, il sâestvu attribuer le Prix Orange du livreenAfrique en 2022.
Certes,lavaleur dâun livre ne se mesurepas aunombre de rĂ©compenses reçues.Il nâempĂȘche :YamenManaĂŻ estunauteur Ă suivre. Son Ă©criture,vive, prĂ©cise, portĂ©e parune sainecolĂšrecontreles injustices,lâhypocrisiesociale ou lesatteintes Ă lâenvironnement, estmiseauservice dâhistoiresoriginales et de personnages attachants.
Adepte de contes philoso phiques, ce Tunisien estun
lecteur Ă©clectique.Parmi ses auteursfavoris,ilciteaussi bienNaguib Mahfouz que DanielDefoe, Tawfiq al-Hakim quâĂmile Zola, Amin Maalouf que J.M.G. Le ClĂ©zio
Sâilafait desĂ©tudes scientifiques, ilnâa jamaisoubliĂ© cettenouvelle,Ă©criteaulycĂ©e, qui lui avait valu lesencoura gementsdeses professeurset une premiĂšrepublication dans le journal de lâĂ©tablissement. Il sâestlancĂ© dans lâĂ©criture Ă lâĂągede24 ans, Ă lafindeses Ă©tudes dâingĂ©nieur,pour faire entendreune voix singuliĂšre. «Paradoxalement,cesont les moins bons livresqui mâont encouragéà écrire.Je me suis dit quâil yavait une place entre le chef-dâĆuvre et la mĂ©dio critĂ©, souffle-t-il en riant. Les grands auteursme coupent
dansmon élan :il me suffit de reliredeux paragraphes de Cent ans de solitude pour que je revienne sur terre. Ils me donnent juste enviedeme prosterner!»
Modeste malgrĂ© le succĂšs de ses derniersromans,le jeune hommeneplaceque de mincesespoirs dans lâavenir de lalectureetde lâĂ©criture,y compris dansson paysnatal, quesaprose Ă©gratigne.«Une dictature nâapas vocation Ă renforcerlalecture, dit-il. Au fil desans,jâaivules librairies et lesbibliothĂšquesfermer, jâai constatĂ©unrecul, affreux, du lectorat. Un Tunisienlit en moyennedeux livres dans sa vie,etle dernier câestau lycĂ©e! »Raison de plus pour dĂ©couvrir sonĆuvre. Nicolas Michel
Le marchĂ© des valeurs du TrĂ©sor de la CEMACaenregistrĂ©ses premiĂšres Ă©missions (Cameroun et RĂ©publique Centrafricaine) en novembre2011. GrĂące aux rĂ©formes engagĂ©es par la Banque Centrale, le marchĂ©sâinscrit aujourdâhui dans une dynamique dâapprofondissement de ses compartiments primaireetsecondairemaisaussi de son environnement.
Avec lâentrĂ©e progressive des autres Ătats de la CEMACsur ce marchĂ©, la Banque des Ătats de lâAfrique Centrale (BEAC) a engagĂ© dĂšs 2017 des actions de plusieurs ordres visantĂ dynamiser le marchĂ© et amener la zone vers les objectifs assignĂ©s au projet dâinstitution dâun marchĂ© rĂ©gional des titres publics. En parallĂšle, la BEACaĂ©galement ïŹnalisĂ© en 2018la rĂ©forme de sa politique monĂ©taire.
Réajustement du corpus réglementaire
Parlasuite, la Banque Centrale, avec le concours de lâensemble des acteurs, sâestinscrite dans une dynamique dâapprofondissement du marchĂ© des valeurs du TrĂ©sor de la CEMACĂ travers le rĂ©ajustement du corpusrĂšglementaire.Cela sâest traduit par :
-LâĂ©largissement du statut de SVTaux sociĂ©tĂ©s de bourse.
-LarĂ©vision desdroits et obligations des SVT. -LâĂ©laboration des Instructions portant sur les nouvelles opĂ©rations de marchĂ© :Ă©mission des titres par syndicationĂ domicile, rĂ©ouvertures de lignes de titres, institution dâun Cadreper manent de concertation des six TrĂ©sors publics de la CEMAC, etc.
-LâimplĂ©mentation du dispositif informationnel (Calendriers trimestrielsdes Ă©missions, Bul letinTrimestriel du MarchĂ© des Titres Publics, Statistiques mensuelles du marchĂ© des valeurs
du Trésor,Tableaux hebdomadaires du marché des valeurs du Trésor,etc.).
Forte hausse du volume des titres en circulation
Une dĂ©cennie aprĂšs ces premiĂšres Ă©missions, la dynamique dâapprofondissement est per ceptiblesur le marchĂ© primaire avec uneforte hausse du volume des titres en circulation. Ă ïŹnnovembre 2019, lâencours du marchĂ© des valeurs du TrĂ©sor aatteint la barresymbolique de 2000 milliardsdeF CFA(2001,44 milliards de FCFA).
En outre, lâanalyse de lâĂ©volution de lâencours des valeurs du TrĂ©sor de la CEMACpar rapport au PIB montreque les Ătats ont de plus en plus recours au marchĂ© pour ïŹnancer leurs besoins. Au 31 aoĂ»t 2022, lâencours destitres Ă©mis reprĂ©sente 7,8 %duPIB de la CEMACcontre2,8 %en dĂ©cembre2018(lors de la mise en Ćuvredu nouveau cadredepolitique monĂ©taire) et 0,1 % en dĂ©cembre2011.
Pour ce qui est du marchĂ© secondairedes valeurs du TrĂ©sor,lâencours sâest Ă©galement inscrit sur une tendance haussiĂšre. En outre, les placements des investisseurs institutionnels et des personnes physiques reprĂ©sentent 15,4 %de lâencours des titres Ă ïŹnaoĂ»t 2022 contre0,1%
lors de la miseenĆuvredunouveau cadrede politique monĂ©taire. CetteĂ©volutiondĂ©note lâintĂ©rĂȘt croissant du secteur privĂ© non bancaire pour ce marchĂ©, eu Ă©gardnotamment aux perspectives de rendement offertes,aumĂ©canisme de gestion de risque de crĂ©dit mis en place par la BEAC, Ă lanĂ©gociabilitĂ© des OTAetBTA,Ă leur admission en collatĂ©ral au compartiment des interventions de la Banque CentraleetĂ leur utilisation comme garanties des opĂ©rations interbancaires. La rĂ©partition de lâencoursdes titres par naturedes dĂ©tenteurs ïŹnaux montre quâau 31 aoĂ»t 2022, les SVTetautres banques dĂ©tiennent 78,8 %des valeurs du TrĂ©sor en cir culation, contre99,9 %enjuin 2018.
Le marchĂ© des valeurs du TrĂ©sor de la CEMAC engagĂ© dans une dynamique dâapprofondissement
Depuis 2019, Koyo Kouoh dirige lâun desplusimportantsmusĂ©es dâAfrique,le Zeitz Mocaa, au Cap (Afrique du Sud), sur le front de mer,dans dâancienssilosrĂ©novĂ©s. Auparavant,cetteCamerounaise, nĂ©een1967,avait multipliĂ© les missions de commissairedâexposition un peupartout sur la planĂšte.
CĂ©lĂšbrepouravoir créé et, pendant longtemps, animĂ© le centredâart RawMaterial, Ă Dakar, elle sâestillustrĂ©epar deschoix curatoriauxoriginaux et pointus danslecadredeplusieursĂ©vĂ©ne ments de dimension internatio nale :laContemporaryAfrican Art Fair 1-54 (Ă Londres), la Biennale internationale EVA(en Irlande), et,plus rĂ©cemment, la Triennale de la photographie de Hambourg (enAllemagne). Auparavant,elle avait participĂ©aux grands rendezvous culturels africains que sont lesRencontres de Bamako et la Biennale de Dakar.
Lorsquâelle aprislatĂȘteduZeitz Mocaa, Koyo Kouoh adĂ»affronter deux crises majeures :celledela pandĂ©mie de Covid-19, dansunpays oĂč le confinement aĂ©tĂ© particuliĂšrement strict,etdes problĂšmes
de gestion interne.Contraintede rĂ©duiredemaniĂšredrastique la programmation du musĂ©e,elle enaprofitĂ©pour en rĂ©former la gouvernance.«Laparticipationau nouveau conseil dâadministration estdevenue payantepour quesoit garanti un apport financier autogĂ© nĂ©ré»,nous confie lâintĂ©ressĂ©e.«Le conseil sâestpar ailleursdiversifiĂ©e accueillant de nouveaux membres tels queHasnaine Yavarhoussen, le collectionneuretphilanthrope malgache,Atose Aguele, un indus triel et collectionneur nigĂ©rian aussi puissant que discret, et Jody Allen, une philanthropeamĂ©ricaine.Gavin Jantjes, un artistesud-africain quiaune longue expĂ©rience en matiĂšredâinstitutions dâart, ysiĂšge Ă©galement.Nous avonsenoutre créé un GlobalCouncil, qui rĂ©unit descollectionneurs, desartistes et desprofessionnelsdĂ©sireux de contribuer Ă lâessor du musĂ©e.Les plasticiennes Julie Mehretu et Wangechi Mutusontmembres de ce GlobalCouncil,que prĂ©side le collectionneurcamerounais Acha Leke.»
Pour fairefonctionner le musĂ©e, Koyo Kouoh sâappuie dĂ©sormais sur
trois piliers:leconseil dâadministration,censĂ©apporterletiersdes ressources;les revenus internes (billetterie,restaurant, boutique, Ă©vĂ©nements privĂ©s);enfin, lâargent gĂ©nĂ©rĂ© par lespartenariatspassĂ©s avec desONG,des fondations ou dessponsors. Ce modĂšle pourrait inspirer lesinstitutionsappelĂ©es Ă fleurir sur le continent.
Quoi quâil ensoit, le Zeitz Mocaa fera parler de lui cette annĂ©epuisquâil propose,jusquâen septembre2023, une exposition ambitieusesur la figuration noire: When We SeeUs:ACenturyof BlackFiguration in Painting, qui rassemble 207Ćuvres, rĂ©alisĂ©espar 67 artistes issus de 28 pays.
Nicolas MichelEn mars2020, Ă lacĂ©rĂ©monie descĂ©sars, lâactrice AĂŻssa MaĂŻga dĂ©nonçaitlemanque dediversitĂ©dans lesmilieux du cinĂ©mafrançais. Deux ansetdemi plus tard, une rĂ©alisatrice française dâorigine sĂ©nĂ©galaise redessine lescontoursduseptiĂšme art, sans coups de gueule ni prises de position chargĂ©esdâĂ©motion.Câest en utilisant le langagedelacamĂ©ra quâAlice Diop(43 ans) se distingue.
Ăla Mostra de Venise,elle aobtenu le Liondâargent Grand Prix du jury pour sonpremier long-mĂ©trage, Saint-Omer, qui reprĂ©sentera la France aux Oscars.Une France oĂč, sous sonregardacĂ©rĂ©,une jeune Noirepeut
CrĂ©ativitĂ©, durabilitĂ© et fonctionnalitĂ©.Trois mots qui caractĂ©risent le travail de lâarchitecte burkinabĂš DiĂ©bĂ©do Francis KĂ©rĂ©,installĂ© Ă Berlin,enAllemagne.
SesconstructionsĂ©cologiquesâĂ©coles, hĂŽpitaux, lieux de culture,bĂątimentspublicsâ,adaptĂ©es auxbesoins actuels et pour lesquellesilutilise des matĂ©riauxlocaux,sont, pour la plupart, rĂ©alisĂ©esavec lâimplication descommunautĂ©s quienseront bĂ©nĂ© ficiaires.Cettevision, engagĂ©e,deson mĂ©tier avalu Ă Francis KĂ©rĂ© dâobtenir,enmars, la plus prestigieuse rĂ©compensedesadiscipline :leprixPritzker.«Il Ă©mancipeettransforme descommunautĂ©spar le biais de lâarchitecture», ont estimĂ© lesmembres du jury.
Si cettedistinction asoudain placĂ© le discretFrancis KĂ©rĂ© sous la lumiĂšredes projecteurs, il faisait dĂ©jĂ la fiertĂ©duBurkina Faso,oĂčilconstruitdes infrastruc tures dansdes villages depuis une vingtaine dâannĂ©es.Il estĂ©galementsollicitĂ© Ă travers le continent, duMali au Kenya, et aobtenu de nombreuses rĂ©compenses,dont le GlobalAward forSustainable Architecture, en 2009.
NĂ© en 1965 Ă Gando,dans le centre-estdupays, KĂ©rĂ© Ă©tudie Ă lâUniversitĂ©technique de Berlin. CâestlĂ , au coursdesaderniĂšreannĂ©edâĂ©tudes, quâil rĂ©aliseson premier projet dâenvergure, qui guidera la suitede sa carriĂšre. En 2004, grĂące Ă une levĂ©e de fonds et Ă laparti cipation deshabitants, il construit une Ă©cole primaire dans sonvillagenatal, ce qui lui vaut, la mĂȘme annĂ©e, le prixAga-Khan dâarchitecture. Plusieursprojets suivront, au Burkina Faso,comme le village-opĂ©ra de Loango, Ă quelqueskilomĂštres de Ouagadougou, dont lâĂ©dification acommencĂ© en 2010,Ă lâappel du cinĂ©aste allemand Christoph Schlingensief (dĂ©cĂ©dĂ© cetteannĂ©e-lĂ ). Le
projet, qui attireles touristes, prĂ©voit la rĂ©alisation dâun opĂ©ra entourĂ©dâhabitations, dâun dispensaireetdâune Ă©cole.Cette derniĂšre, dĂ©jĂ fonctionnelle,est construite avec desbriques de terre, et sontoit surĂ©levĂ©permet Ă lâair de circuler,rafraĂźchissant naturellement lespiĂšces. LâĂ©nergie estĂ©conomisĂ©e grĂące Ă lalumiĂšredujour.De larges auventsservent dâabris pour rĂ©sisterĂ destempĂ©raturessouvent trĂšs Ă©levĂ©esetfaireface aux intempĂ©ries. En 2020,KĂ©rĂ©aachevĂ©laconstruction de lâInstitut de technologie,Ă Koudougou.
Lâarchitecte enseigne par ailleursenAllemagne,en Suisse et aux Ătats-Unis.En2017,il aconçu un pavillon dâĂ©tĂ© pour laSerpentineGallery, Ă Londres.Unexercice auquel dâautres architectesrenommĂ©s, tels que Zaha Hadid et Oscar Niemeyer,sâĂ©taient pliĂ©s.
Parmi ses chantiers en cours figurent le Benga Riverside Residential CommunityProject, au Mozambique,constituĂ© dâun ensembledelogementset dâune Ă©cole (depuis 2014), le GĆthe-Institut de Dakar (lancĂ© en 2018),etlâAssemblĂ©enationale du BĂ©nin(en 2019)
AĂŻssatou Diallo
ĂȘtre universitaireetsâexprimerdans unfrançaischĂątiĂ©. VoilĂ , en partie, ce quedĂ©peintcefilm inspirĂ© de lâhistoire vraiedeLaurenceColy, une NoireĂ©duquĂ©e et lettrĂ©e,accusĂ©e dâavoirtuĂ© sa fille, et qui comparaĂźt devant une cour dâassises sous lesyeux dâune autre jeune femmenoire, romanciĂšre, enceinte. En redistribuant lescartesetles rĂŽles, Alice Diop asuimposer descorpsnoirsĂ lâĂ©cran, leur redonnerchair pour atteindrelâuniversel.
Lorsque cettenative dâAulnay-sous-Bois, Ă la pĂ©riphĂ©rie de Paris âoĂčelle agrandijusquâĂ ses 10 ans, Ă lâombredes grands ensembles de la CitĂ© des 3000 â, pose sa camĂ©radans lesbanlieuesfrançaises, elle ne filme pas les quartiers et lesviolences qui font lemieldes extrĂȘmes. Elle sâattarde plutĂŽt sur leurshabitants,pour explorer leur complexitĂ©, leur
diversitĂ©etleur intimitĂ©,loindes stĂ©rĂ©otypes sociaux ou raciaux auxquels on lesrĂ©duit trop souvent. Dans Vers la tendresse (CĂ©sar du meilleur court-mĂ©trage en 2017), la rĂ©alisatrice dĂ©construitlamasculinitĂ©des hommesdes citĂ©s pour se concentrer sur le rapport Ă lâamour de quatre jeunes garçons auxquels tout un chacun peut sâidentifier. Lorsque,cinqans plus tard, elle signe Nous, sonquatriĂšmedocumentaireâautitre fĂ©dĂ©rateur â, Alice Diop dresse un portrait de laFrance desbanlieues en suivantletracĂ© du RER B, ligne de train quirelie le nord et le suddeParisâŠetquâelle a empruntĂ© une bonnepartiedesa vie.Parce quecâest bien dâun trajet au long cours quâilest question dans sonĆuvre.Avec, pour pointdedĂ©part,lâintime; et pour destination, lâuniversel.
ĂvaSauphie
Pour un Africain, consulter les classementsinternationaux desuniversitĂ©s sâapparente Ă unactedepur masochisme. Quâil sâagisse du fameux palmarĂšs de Shanghai ou de celui du Times HigherEducation (THE), il lui faut patienter pour voir apparaĂźtreune universitĂ©qui ne soit pas amĂ©ri caine,europĂ©enne ou asiatique. Tout au plus peut-il sâamuser, maigreconsolation, Ă constater que lâordrenâest pas le mĂȘme vu dâAsie ou dâAngleterre. Shanghai proclame Harvard meilleureuniversitĂ©du monde depuis vingt ans alorsque le THE la classe deuxiĂšmederriĂšre⊠Oxford. Et nous?Nousregardons les trains passer.
Bien sĂ»r,ces classementssont parfois contestĂ©s, surtout par ceux qui yfigurent en mauvaiseplace. Il esteffectivement curieux quâune institution comme lâENS de la rue dâUlm, Ă Paris, qui forme la crĂšme de la crĂšme deschercheursfrançais, ne soit pas dans le pelotondetĂȘte. Cela estdĂ»aux critĂšres choisis : Shanghai comptabilise, entre autres,lenombredâarticlespubliĂ©s dans lesrevues Natureet Science, ce qui pĂ©nalisela«petite »etfranco phone ENS.
«Vol
Quoi quâil en soit, lesuniversitĂ©s africainesont fortĂ fairepour se hisser dans cesclassements ou simplement yapparaĂźtre. En rĂ©alitĂ©, le problĂšme estdouble PremiĂšrement, comment attirer leschercheursles plus brillants âautrement dit, comment
concurrencerlâEuropeetles ĂtatsUnis?Pour le moment, câestmission impossible.DeuxiĂšmement, comment retenir leslocaux lesplus prometteurs? Leur formation coĂ»te beaucoup dâargent Ă des pays aux ressourcesfinanciĂšres limitĂ©es. Des milliersdemĂ©decins et dâingĂ©nieurs quittent chaque annĂ©elâAfrique pour sâinstaller en Europeouen AmĂ©rique.Cetransfertnet dâargent âcequâacoĂ»tĂ©leur formation âne figuredans aucune statistique. Il sâagit pourtant de centainesde millions de dollars.
En maidernier,leprĂ©sident amĂ©ricain JoeBiden avait autorisĂ© desmilliersdeRusses Ă entrer et Ă sâinstalleraux Ătats-Unis sans formalitĂ©s âcâĂ©taitdit explicite ment âĂ condition quâils soient titulaires dâun masteroudâun doctoratensciences,enparticulier en physique nuclĂ©aireouenintel ligence artificielle. Cetteinitiative sensationnellenâĂ©tait que la conti nuationdelaguerrepar dâautres moyens :enlâoccurrence, par le «vol »des cerveaux de lâadversaire. En consultant la liste deslaurĂ©ats du prix Abel, le Nobeldes mathĂ© maticiens,onsâaperçoit que sur lesdix dernierslamoitiĂ© sont des
AmĂ©ricains naturalisĂ©s de fraĂźche date. Quel paysafricain pourrait concurrencer lesStates dans ce jeu oĂč lesmises sont faramineuses?
Harvard dispose Ă elle seule dâun capital(endowment)deprĂšsde 60 milliards dedollars, plus que le produit intĂ©rieurbrut du Ghana ou de la CĂŽte dâIvoireâŠ
Lâaffaireest-elle donc dĂ©sespĂ©rĂ©e? Pas nĂ©cessairement. Contrevents et marĂ©es, plusieurspaysafricains se sont donnĂ© comme but lâexcel lence en matiĂšredâenseignement supĂ©rieur et de recherche.Certaines universitĂ©s sont de vĂ©ritables game changers dans ce domaine :elles font desefforts Ă©nergiquespour promouvoir leursĂ©lĂ©mentsles plus prometteursetpourfairerevenir ceux qui font de bellescarriĂšres Ă lâĂ©tranger
Ăcourtterme,deuxpolitiques peuvent ĂȘtremises en place. La premiĂšre consisteĂ se concentrer sur desdomainespertinentspour le pays. Par exemple,leNigeria pourrait ambitionner un rĂŽle de leaderdanslarecherche en pĂ©tro chimie,leMaroc danslafiliĂšredu phosphate, la RDCdans lesfiliĂšres mĂ©tallurgiques. La deuxiĂšme politique seraitdecrĂ©er un statut de chercheurs «associĂ©s» :ceux-ci resteraient Ă lâĂ©tranger maisvien draientrĂ©guliĂšrement enseigner ou diriger desthĂšses dans leur pays natal. CombinĂ©es,ces deux approchespourraientconstituer un premier pas dans la conquĂȘtede lâexcellence⊠et desclassements.
BientÎt des universités
Comment attirer les chercheurs lesplus brillants et retenir les profils prometteurs ?
Dans une perspectivederelance et de diversification de lâĂ©conomie,une nouvelle loirelativeĂ lâinvestissement aĂ©tĂ© publiĂ©e le 28 juillet 2022. Le nouveau texte prĂ©voit de nouveaux rĂ©gimes dâincitation Ă lâinvestissementetlarĂ©organisation du cadreinstitutionnel. Lâambition de ce nouveau texte est de promouvoir les secteurs dâactivitĂ© Ă forte valeur ajoutĂ©e, de valoriser lâinnovation et le dĂ©veloppementdurable et davantagerenforcer la capacitĂ© dâexportationdelâĂ©conomie algĂ©rienne.
Desdispositifs dâincitation plus lisibles
LesinvestissementsĂ©ligibles peuvent dĂ©sormaisbĂ©nĂ©ficier de rĂ©gimes dâincitation dans certainsdomainesdâactivitéà lâinstar des secteursdes mines, des Ă©nergies renouvelables ou encore des technologies de lâinformation et de la communication. En outre, il estmis lâaccent sur deszones gĂ©ographiques auxquelleslâĂtataccorde un intĂ©rĂȘtparticulieroudans le contexte dâinvestissements dits «structurants », Ă haut potentiel de crĂ©ation de richesses et dâemplois. Lâobjectif est clair :adapter le cadrejuridique des investissements Ă lâenvironnementĂ©conomique actuel et palier auxinsuffisances du cadrelĂ©gislatif ayantjusquâici freinĂ© lâintĂ©gration de lâĂ©conomiealgĂ©rienne aux chaĂźnes de valeurs.
Que cela soit en phase de rĂ©alisation ou dâexploitation, lesinvestissements Ă©ligibles bĂ©nĂ©ficieront dâexonĂ©rations de droits de douane, de TVA, dâimpĂŽtsur les sociĂ©tĂ©soudetaxefonciĂšre. La durĂ©e des avantages, et afortioriles dĂ©laisderĂ©alisation de lâinvestissement, sontfixĂ©s de trois Ă cinq ans en phase de rĂ©alisation et de cinq Ă dix ans en phase dâexploitation. Ces durĂ©es ne pourrontĂȘtreprorogĂ©es quâexceptionnellementdâun an ou deux lorsque la rĂ©alisation de lâinvestissementdĂ©passe un certain tauxdâavancement. Surcedernier point,onpeutsaluer la prise en compte de la rĂ©alitĂ© bureaucratique algĂ©rienne bien que lesdĂ©lais rĂ©els dâachĂšvement desphases de rĂ©alisation des projets en AlgĂ©rie dĂ©passenttrĂšssouvent les 5annĂ©es.
La principale rĂ©forme de ce nouveau cadrelĂ©gislatifrĂ©side dans le remaniement des prĂ©rogativesdes institutionsenchargede lâinvestissement et du renforcementdeleur rĂŽle dâaccompagnementdes investisseursavecnotamment la rĂ©surrection des
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«Laprincipale rĂ©forme de ce nouveau cadrelĂ©gislatifrĂ©side dans le remaniement des prĂ©rogatives des institutions responsables de lâinvestissement et la rĂ©surrection des âguichets uniquesâafinde tenter dâen finir avec les lourdeurs administratives locales. »
«guichets uniques»afindetenterencoreune fois dâenfiniravec les lourdeursadministratives. Ainsi les formalitĂ©s administratives devraient-elles ĂȘtrefacilitĂ©esaveclerenforcement de lâAgence nationaledepromotion de lâinvestissement qui se voit attribuer de nouvelles missions. LâAgencejouera notamment le rĂŽle de guichet unique pour les investissements structurants ainsi que pourlâensemble des investissements Ă©trangers. Le dispositif sâappuieraĂ©galementsur des guichetsdĂ©centralisĂ©s permettantunsuivi des investissements au niveau local.
La rĂ©forme sâappuie Ă©galementsur lâinstitution dâune haute commission nationaledes recoursliĂ©s Ă lâinvestissement, chargĂ©e de statuer,dansundĂ©lai dâun mois, sur les recours introduits par les investisseurs.
On notera enfin la volontĂ© rĂ©affirmĂ©e de lâEtat de stabiliser le cadrejuridique des investissements Ă travers une disposition prĂ©munissantles investisseurscontreles abrogations et les modifications du rĂ©gime sous lequel ils ontrĂ©alisĂ© leursinvestissements. Pour autant, le cadrelĂ©gislatif et rĂšglementaire des investissements aĂ©tĂ© modifiéà de nombreuses reprises depuis 2001. IlconviendradoncdâĂȘtreattentif Ă laportĂ©e rĂ©elle de cette disposition.
Dâun cĂŽtĂ©,les Ă©tendues menacĂ©es du deuxiĂšme poumon vert de laplanĂšte. De lâautre, lesloquesdeplastiques qui parsĂšment lespaysages bĂ©ninois. IrĂšne Wabiwa Betoko (RD Congo) etSandra Idossou (BĂ©nin) ne se connaissent pas. Ăquelque2000 km lâune de lâautre,ellesmĂšnent pourtant un mĂȘme combaten faveur de la prĂ©servation de lâenvironnement.
Unecausepour laquelle IrĂšne Wabiwa Betoko arejoint lâONG Greenpeace il yaplusdedouze ans. Pour elle, la luttepasse par la sauvegarde du bassin forestier du Congo, deuxiĂšme forĂȘttropicaleaumonde aprĂšs lâAmazonie. Sonengagement acommencĂ©sur lesbancsde lâUniversitĂ©deKinshasa, quand elle Ă©tudiait le droit international. «MapremiĂšremotivation, en tant quâavocate, Ă©tait de dĂ©fendreles droitsdes communautĂ©s locales,qui nâontpas la possibilitĂ©desefaireentendre. La sauvegarde de lâenvironne ment en fait partie », explique t-elle.Ă peine diplĂŽmĂ©e, la Congolaisefonde,en2008, avec descamaradesdâĂ©cole,le
Conseilpour ladĂ©fense environnementale par la lĂ©galitĂ© et la traçabilitĂ© (Codelt). «Il sâagissait de voir si la lĂ©gislation nationale Ă©tait adaptĂ©eaux enjeux en matiĂšredeprotectiondelaforĂȘt et, lorsquâelle ne lâĂ©taitpas, de soumettre des propositions de lois », prĂ©cisela militante-juriste.
Deux ans plus tard, elle rejoint Greenpeace et ferraillecontre la coupedeboisillĂ©gale et la prĂ©dation fonciĂšre.«JâairĂ©alisĂ© quâauseindâune structure comme celle-lĂ desenjeux locaux pouvaient avoir un Ă©cho national et international», assure-t-elle.
Sandra Idossou, elle,se bat horsdetoutechapelle, convaincueque «chacun peut agir Ă son Ă©chelle et faireĂ©voluer la sociĂ©té».LedĂ©clic survient en 2017.«Jâavais vĂ©cu pendant dix ans au Rwanda, oĂč la prĂ©servation de lâenvironnement est prisetrĂšsausĂ©rieux. Je mâimaginais que câĂ©tait la norme.Ă mon retour au BĂ©nin, jâai rĂ©alisĂ©que le rapportĂ lanaturedeKigali Ă©tait lâexception », raconte-t-elle. Elle lance dâabordune pĂ©tition visantĂ interdirelâemballage
desalimentsdansdes «sachets plastiquestoxiques ». Puis lĂšve des«armĂ©es de bĂ©nĂ©voles»afin de collecter le plastique qui se dĂ©verse partout dans la capitale bĂ©ninoise. Ils sont quelques dizaines, lorsdes premiĂšres mobilisations,en2017.Cinqans plus tard,plusde500 volontaires se mobilisent Ă lâoccasion de la JournĂ©e mondialedu nettoyage.
«Jenâaijamais vraiment dĂ©cidĂ© dâĂȘtremilitante,mais que fairequand un gouvernement ne faitpas appliquer ses propres rĂšgles?AuBĂ©nin, il suffitde regarder autour de soi. La loi interdisant lessachets plastiquesnon biodĂ©gradablesnâa strictementrien changĂ©!»
Le constat dâIrĂšne Wabiwa Betoko nâestpas moinssĂ©vĂšre. «Quand deshectares de forĂȘt sont toujoursmonnayĂ©scomme une vulgairemarchandise, le combat se mĂšne Ă©videmment contrelâĂtat. Il faut ĂȘtrelucide : en RDC, ce sont les autoritĂ©s censĂ©esprotĂ©gernos espaces naturels etfairerespecter la loi qui la violent impunĂ©ment et bradent nosforĂȘts. »
OĂč sont les Noirs?.Câest le titredudocumentairedelajournalist militante RokhayaDiallo,sorti en 2020.Lemanque de reprĂ©sen tivitĂ©des personnesnoiresetracisĂ©es touche,enFrance,tousle aspects de la vie publique etartistique.Cevide, lâinfluenceuse Salima JeannePoumbga,connue sous le pseudonyme Crazy Sally(ou juste Sally),ledĂ©nonce depuis la crĂ©ation de sa chaĂźne YouTube, en 2018.
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SespremiĂšres vidĂ©os sâadressent avant tout Ă un publicfrançais afrodescendant. Elle ydonne des astucespoursoigner descheveux crĂ©pus et Ă©voque les problĂšmes liĂ©s Ă son ethnicity tag âles sempiternellesquestions quâon lui pose sur sesorigines(sa mĂšre estmarocaine;son pĂšre,camerounais). «Cela renvoieĂ lâidĂ©ereçue âetdĂ©bileâselon laquelle ĂȘtremĂ©tisse estunavantage, explique-t-elle.CettesociĂ©tĂ©fait tout pour nous fairecroirequâon estplusbeauquand on estmĂ©tisparce quâona la peau plus claire. »
La vlogueusesâattaque aussi, Ă travers un prisme juridique,Ă des sujetspluspolitiques, comme lesdiscriminations envers lesNoirsoucomme le blackface âtout en dĂ©veloppant un contenu plus divertissant surles rĂ©seaux sociaux,comme lâinfluence,«massive et souvent trop oubliĂ©e»,delaculturenoiredans la mode.
Lâartoratoireest la matrice de la vidĂ©aste depuisses Ă©tudesdedroit Ă lâUniversitĂ©deStrasbourg.En2018, elle yavait remportĂ© un concoursdâĂ©loquence sur le thĂšme «Faut-il fairedesavie uneĆuvre dâart? ».
Ă26ans, Sallycompte prĂšs de 900000 abonnĂ©ssur compte Instagram et sâestlancĂ©edans lâentrepreneuriat dâinfluence.Son dernierprojet:montrer, Ă travers desdocumentaires portant sur sesvoyages en Afrique,que le continent ne se rĂ©duit pas aux images de pauvretĂ© et de guerreque propagent lesmĂ©dias occidentaux.Les deux premiersĂ©pisodes de sa sĂ©rie Motherland, tournĂ©sauSĂ©nĂ©gal et en CĂŽte dâIvoire, ont Ă©tĂ©diffusĂ©s sur YouTube, et le troisiĂšme,tournĂ© au Cameroun,sur la plateforme françaiseBrutX.Unautre opus, consacréà laRDduCongo,sortira prochainement.
JeanneLeBihanCetItalien dâorigine sĂ©nĂ©galaiseest devenu une star dâinternet sans direunmot.Samarque de fabrique :des vidĂ©os muettes,qui tournent dĂ©rision desastucespas toujourssiastucieus et plutĂŽt ridicules, publiĂ©es sur internet.Ăla fin de chaque parodie,lejeune homme hausse lesĂ©paulesavecunsourireironique et dĂ©sabus paumestournĂ©esversleciel. Un gestequi lâar cĂ©lĂšbre.
Depuisjuin, KhabyLame(22 ans) estlâinternautele plus suividurĂ©seau TikTok,avecplus de 151 millions dâabonnĂ©sdans le monde.Lejeune homme agrandiĂ Chivasso, dans la banlieue de Turin, en Italie,lorsque sa famille aquittĂ©leSĂ©nĂ©gal,oĂč il estnĂ©etoĂčilapassĂ© la premiĂšreannĂ©edesavie.Avant le confinement imposĂ© lorsdelacriseliĂ©eauCovid-19,ilenchaĂźnait lespetits boulots.Puis, auchĂŽmageetdans un pays calfeutrĂ©, il a diffusĂ©ses premiĂšresvidĂ©osdepuis sa chambre.
Depuis lâouverturede soncompte TikTok,le 15 mars2020, sa vie achangĂ© Celui que lâItalie surnomme fenomeno vit dĂ©sormais de nactivitĂ©dâinfluenceur. ĂgĂ©rie marque HugoBoss, il aĂ©tĂ© éà laMostra de Veniseen2021, Festival de Cannes en 2022. Une npour le jeuneItalien qui ntactĂ© par Hollywood. Son nt luiafacilitĂ©lâobtention de la ienne.« Il nâestpas justequâune ans ce pays depuis autant dâannĂ©es, qui agrandi dans la cultureitalienne et nâajamaisenfreintlaloi nâait toujourspas droitĂ la citoyenneté»,avait-il dĂ©clarĂ©peu de tempsauparavant.
Lâinfluenceur arĂ©cemment adoptĂ©des positions plus politiques. Il apostĂ© un message antiraciste aprĂšs que descris de singe ontĂ©tĂ© adressĂ©s Ă des joueursdelâĂ©quipe de football de Napleslorsdâunmatch, et sâestaffichĂ© aux cĂŽtĂ©sdelamilitanteougandaiseVanessa Nakate. MariĂšme SoumarĂ©
Cetinvestissementpour lâAfriqueĂ©taitjugĂ©trĂšs audacieux. Avec mes associĂ©s, nous lâavons tenu sur nos fondspropres, avec une foi inĂ©branlable dansle dĂ©veloppement de ce grand ContinentetunefermevolontĂ© dâoffrirdesopportunitĂ©sdâune vie meilleure au plus grand nombre.
En Ă©tant un percepteurdâun impĂŽt volontaire qui nâexistait pas auparavant, nous participonsĂ la croissance du pays. En crĂ©ant desmilliers dâemplois, nous soutenons la population.EnintensiïŹantnos investissements, nous pĂ©rennisons notre Groupe
En cette annĂ©e dâanniversaire, je souhaite remercier de façon spĂ©cialelesAutoritĂ©sduTogoqui nous ont accordĂ©notrepremiĂšre licence,celles de tous lesautres paysqui nous ont faitconïŹance parlasuite,notreïŹdĂšleclientĂšle, nos collaborateurs dĂ©vouĂ©s qui depuisvingt-cinqansparticipent pleinement Ă larĂ©ussite de notre Groupe.
LemĂȘmeenthousiasme,lamĂȘme vigueur et la mĂȘme rigueursâappliquent aujourdâhui dans la modernisation de nos filiales, lâaccueil dâune nouvellegĂ©nĂ© rationdeclient et la formation de la relĂšve dâencadrementpour conforternotreplacedenumĂ©ro1 des jeux en Afrique.
Donation de Lydia Ludic au proïŹtd'unorphelinat.
Notre Groupeala capacitĂ©humaine, managĂ©riale, ïŹnanciĂšre et technologique pour aborder lesvingtcinq prochaines annĂ©es avec la sĂ©rĂ©nitĂ©nĂ©cessaire pour renforcer sa prĂ©senceenAfrique.
Cela faitvingt-cinq annĂ©esque mon Groupeinvestit en Afrique. Dans les annĂ©es 1990, ma vision de notre dĂ©veloppement Ă©tait claire :crĂ©er un grandGroupe avec desïŹliales citoyennes, socialement responsables, dynamiques, sĂ©rieuses et modernes. Aujourdâhui, Grupo Pefaco estlâun des plusgrands groupesaumonde danslesecteur desjeux.
En rĂ©ponse auxconsĂ©quencesĂ©conomiquesetsociales de la crise sanitaireduCOVIDde2020,lesïŹlialesLydiaLudicdeGrupoPefaco ont multipliĂ© les initiatives de soutien aux populations les plus dĂ©favorisĂ©es. Dans les ïŹliales dâAfrique de lâOuest, le PrĂ©sident FrancisPerezainitiĂ©leconcoursLydiaLudicTalentspourvaloriser et favoriser la crĂ©ation artistique. Avec la premiĂšre saison, la peinture Ă©tait Ă lâhonneur. Voici les peintres gagnants :
BĂNIN :
âąOgoudjobi Attere Lionel (1er)
âąKakpodjo Aissi AlbĂ©ric (2e)
âąBalloO.Yannick (3e)
BURKINAFASO :
âąOuedraogo Moussa (1er)
âąSiĂ© Palenfo (2e)
âąMaĂŻga Moussa (3e)
CĂTEDâIVOIRE :
âąGnohitĂ© (1er)
âąGueuGoneti(2e)
âąAnge KouamĂ© (3e)
TOGO :
âąLatĂ©MĂ©liLawson-Hellou(1er)
âąTĂ©yiEnyonam Lawson (2e)
âąDaona Deotanta (3e)
« Il est de plus en plus demandĂ©aux entreprises dâengagerleurs responsabilitĂ©s sociales dans leur gestion au quotidien. En redistribuant les bĂ©nĂ©ïŹces de lâentreprise Ă lacommunautĂ©, la sociĂ©tĂ© Lydia Ludic et Jack se rejoignent immanquablement. Ils partagentlesmĂȘmesvaleurssociales », fait savoir GnohitĂ© avant dâajouter quelâartistequâil est, Ă traversson Ćuvre va en croisade contrelesprĂ©jugĂ©sconcernantlesjeuxduhasard.«Câestvraique danslâimageriepopulaire,cesjeuxontunemauvaiserĂ©putation.En tant quâartiste,ilest possibledâinverser la tendance en valorisant ces jeuxqui en dĂ©ïŹnitiveparticipent Ă laprospĂ©ritĂ© ïŹnanciĂšre des citoyens dĂšs lors que celaneconstituepas un actedĂ©lictueux» (Extrait articleparudans rezoivioire.net).
La deuxiÚme saison avalorisé la création musicale dont les artistes gagnantssont :
BĂNIN :
âąAgbado Serdinos(1er)
âąAdonon Cyrus (2e)
âąAdebiaye Charles(3e)
BURKINA FASO :
âąKodombo Rosine (1er)
âąGuigmaPCamilleMelkior(2e)
âąLompo LamourdiaJacques
Dit Le Parolier (3e)
CĂTE DâIVOIRE :
âąNin Wlou (1er)
âąMax Melo (2e)
âąThibaultDally (3e)
TOGO :
âąKodjoviEtouassignon(1er)
âąAkouvi Kewou(2e)
âąKassigni Kotchiadjo Fanidji (3e)
Oeuvre« Jack » de lâartiste GnohitĂ©.
Les militantes ougandaises Vanessa Nakate et Joan Namaggwa, aux cĂŽtĂ©s dâautres activistes Ă©cologistes du monde entier, en marge de la COP27, Ă Charm el-Cheikh, en Ăgypte, le 11 novembre.
En GuinĂ©e, au procĂšs du massacre du 28-Septembre, Toumba DiakitĂ©, lâex-aide de camp de Moussa Dadis Camara, a reconnu les faits, mais il Ă©carte toute responsabilitĂ© personnelle. Est-il crĂ©dible?
NON 35 %
OUI 65 %
OUI : 65 %
MitigĂ© : le mot revient dans tous les commen taires sur la derniĂšre ConfĂ©rence des parties sur le climat, dont la 27e Ă©dition sâest tenue Ă Charm el-Cheikh, en Ăgypte. Alors que le sommet cristallisait les espoirs du continent africain, il est temps de compter les points.
Du cĂŽtĂ© des annonces officielles, les envolĂ©es ont Ă©tĂ© rares. Les chefs dâĂtat qui se sont succĂ©dĂ© Ă la tribune, les 7 et 8 novembre, nâont rien livrĂ© de transcendant. Ce que rĂ©sume cet internaute : « Le dĂ©but de la COP27 a donnĂ© le coup dâenvoi du festival annuel des prises de position de personnes qui ne pensent pas rĂ©ellement que le changement clima tique soit un problĂšme. »
Certes, les dirigeants africains ont appelĂ© les pays riches Ă verser les financements promis. Mais ce sont les promesses des pays du Nord qui Ă©taient scrutĂ©es, en vain. Et mĂȘme la sociĂ©tĂ© civile nâa pu meubler ce silence Interdits de manifester dans les rues de la citĂ© Ă©gyptienne, les acti vistes du climat ont Ă©tĂ© cantonnĂ©s Ă des Ă©vĂ©nements parallĂšles. Comme la militante ougandaise
Vanessa Nakate, qui a Ă©pinglĂ© les diri geants mondiaux pour leur soutien Ă de nouveaux projets dâexploitation dâĂ©nergies fossiles « malgrĂ© les aver tissements de la science ».
RemĂ©dier Ă la double peine Pourtant, des engagements signi ficatifs ont bel et bien Ă©tĂ© pris pour remĂ©dier Ă la double peine des pays pauvres. Faiblement industrialisĂ©s, ces pays contribuent peu au rĂ©chauf fement climatique, mais en subissent fortement les consĂ©quences. Ainsi de lâ« historique » accord sur les pertes et dommages, avec la crĂ©ation dâun fonds destinĂ© Ă compenser les dĂ©gĂąts climatiques que subissent les pays en voie de dĂ©veloppement. Mais aussi de lâencourageante annonce de Joe Biden au sujet du doublement de la contribution amĂ©ricaine pour lâadaptation des pays africains au dĂ©rĂšglement climatique. Ou de celle du Royaume-Uni, qui a dĂ©cidĂ© de tripler ses financements dâici Ă 2025. Ne comptant plus sur lâOccident pour financer le sacro-saint principe de pollueur-payeur, la BAD a Ă©galement lancĂ© son projet de « Green Bank » . AurĂ©lie MâBida
Il nâa jamais variĂ© dans ses dĂ©clarations malgrĂ© les tentatives de dĂ©stabilisation des parties adverses.De plus, ses dires ont Ă©tĂ© corroborĂ©s par des victimes. Lamine Sylla CĂŽte dâIvoire
NON : 35 %
Au cĆur du systĂšme, comment peut-il arguer en ignorer le fonc tionnement? CrĂ©dibilitĂ© zĂ©ro.
Laurent Foucher FranceCâest Ă©vident, Toumba a secouru les leaders politiques au stade. Et, lors du procĂšs, il sâest montrĂ© convaincant et coopĂ©ratif. En revanche, il apparaĂźt comme un militaire aux mĂ©thodes brutales. Sâil a facilitĂ© lâaccession de Dadis au pouvoir, il a fini par ĂȘtre mis Ă lâĂ©cart. Il nâest pas exclu que cette disgrĂące lâait dissuadĂ© de se battre pour Dadis le 28 septembre 2009 Il faudrait donc des preuves plus solides pour attester de son implication dans le massacre.
ArrĂȘtĂ© par les AmĂ©ricains en dĂ©cembre 2003, le raĂŻsdĂ©chu, jugĂ© par un tribunal spĂ©cial irakien, est exĂ©cutĂ©trois ans plus tard. Voici le rĂ©cit quâen fit alors Cherif Ouazani dans JA.
Saddam Hussein est en pyjama quand les AmĂ©ricains le remettentĂ despoliciers en civil. Les nuitssont fraĂźches, il garde son Ă©pais manteau. DĂšs sonarrivĂ©esur leslieux,une violentealtercation verbalelâoppose Ă ses nouveaux et Ă©phĂ©mĂšres geĂŽliers, quâil traitede terroristesetdevaletsdelâoccupant. Un haut fonctionnairesâenprend Ă lui :«Tout ceque nous endurons aujourdâhui estdetafaute! Tu nous as dĂ©truits. Tu nous as accablĂ©sde misĂšreettunous as fait vivredans le dĂ©nuement.
âJâaidĂ©truit vosennemis, iraniens et amĂ©ricains. Je vous aisauvĂ©sdela misĂšreetsortis du dĂ©nuement.
âDroit vers lâenfer! âDieutemaudisse!»
En montant sur la plate-forme oĂč estdressĂ©e la potence,Saddam nâa rien perdudeson orgueil.«LâIrak nâestrien sans moi!» lance-t-il Ă un responsable,leseulparmi les personnesqui lâentourent Ă ne pas porter de cagoule.Durantla diffusion desimages tournĂ©es par une camĂ©ra «officielle », sonvisage sera floutĂ©.
Saddam estenchaĂźnĂ©,pieds et poingsliĂ©s. DĂšs quâil gravit les marchesleconduisant Ă lapotence, il ne prĂȘteplusattention Ă cequi lâentoure. « Ya Allah! »implore-t-il. Aucune craintenâest perceptible sur sonvisage. DĂ©tail :ilnây apas un seul bourreaumaiscinq. Saddam refusedemettreunbandeau sur lesyeux.Les images officielles
sâarrĂȘtent quand il estplacĂ© debout sur la trappe, la corde au cou.
Un clercpsalmodie quelques versetsduCoran. Saddam récitela profession de foi desmusulmans,
âMoqtada!Moqtada!Moqtada! crient en chĆur desmembres de lâassistance
Hayaroujoula! », rĂ©torque Saddam, que lâon pourrait traduire par «Câest comme ça que vous ĂȘtes deshommes? », dans le sens bĂ©douin du terme.
«Lâhomme estentraindâĂȘtre exĂ©cuté»,lance Mounqidh al-Faroun, le procureur qui avait requis la peine de mort lorsdu procĂšs.Ilmenace de quitter la salle, ce qui provoquerait la suspension de lâexĂ©cution. Le conseiller national Ă lasĂ©curitĂ©, Mouwaffaq RoubaĂŻ, le raisonne.
Saddam entame Ă nouveau la chahada :«Ilnây adeDieu que Dieu et MohammedâŠÂ»Latrappesâouvre. On ne luiaura pas laissĂ© le temps dâachever la formule.Les images de lâagonie sont furtivesetfloues. Un plan fixemontrelecadavredans un linceul. Le visageest tumĂ©fiĂ©. ConsĂ©quence de la pendaison?
la chahada.Quatreflashs crĂ©pitent. Lesphotosprises pardâautres tĂ©lĂ©phonesportablesferont la une desjournaux de la planĂšte. Alorsque le clercĂąnonne,uncri fuse:«Pour MohamedBaqer Sadr[un grand ayatollah, oncle de Moqtada Sadr, pendupar Saddam en avril1980 pour «intelligence avec lâIran»].
Tracesdecoupspost-mortem, fruit de lâacharnement dâune partie de lâassistance sur la dĂ©pouille?Les circonstancesdelâexĂ©cution sont accablantes pour le gouvernement irakien et ses protecteursamĂ©ri cains. MĂȘme si lâexĂ©cution aeu lieu avant lâaube, la communautĂ© sunniteretiendraque lâex-dictateur aĂ©tĂ© exĂ©cutĂ©unjour sacrĂ©[AĂŻd el-KĂ©bir]. Elle aĂ©tĂ© le reflet de la justice qui aprononcĂ© la sentence, caractĂ©risĂ©epar un amateurisme criant. Uneparodie de procĂšs et une exĂ©cution comme on en voit dans les mauvais westerns.
TRAINING &ENGINEERING GROUP ou TEG, est non seulement une histoirederĂ©ussite, il fournit un exempleĂ©diïŹant dâune expertise de haut niveau et Ă forte valeur ajoutĂ©e mise Ă ladisposition des clients du groupe. Ălafaveur dâune offredâexpertise diver siïŹĂ©e, ce bureaudâĂ©tudes pluridisciplinaireaacquis une dimension internationale et unerĂ©putation reconnues. Une notoriĂ©tĂ© quâil doit au professionna lisme de ses Ă©quipes et Ă laconduitedeprojets en matiĂšredâĂ©ducation en gĂ©nĂ©ral et de sĂ©curitĂ© des examens nationaux, en particulier.Cederniersecteur stratĂ©gique est lâun des chantiers sur lesquels TEG sâattĂšle en prioritĂ© Ă lâheureactuelle. Manifestement ce domaine revĂȘt pour des raisons objectives une importancecruciale. Dâabord, du fait de la mobilisation par la majoritĂ© des pays africains dâimportantes dotations budgĂ©taires pour ce secteur nĂ©vralgique. Ensuite, pour assurer un dĂ©roulement optimal des examens dans toutes leurs Ă©tapes. EnïŹn, pour garantirla ïŹabilitĂ©dusystĂšme Ă©ducatif et notamment la qualitĂ© des diplĂŽmes dĂ©livrĂ©s.
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Dans son dernier livre, Entretiens avec AimĂ©CĂ©saire (HC Ă©ditions, Bordeaux, 2022), la journaliste et Ă©crivaine martiniquaise MarijosĂ© Alie offre un Ă©clairage intime sur la vision du monde du cĂ©lĂšbre poĂšte. Mais ce nâest pas tout. Elle raconte Ă©galement lâamitiĂ© qui a liĂ© le couple mythique AimĂ© CĂ©saire-LĂ©opold SĂ©dar Senghor.
On voit les deux hommes, cheminant cĂŽte Ă cĂŽte dans le Paris dâavant-guerre, discuter de leur condition de dominĂ©s et se chercher une identitĂ© culturelle commune Ils avancent le concept de « nĂ©gritude ». CĂ©saire dĂ©clare que seul ce concept est capable de le sortir du statut de colonisĂ© auquel il est rĂ©duit au regard du monde, lui, le Martiniquais « Ă lâidentitĂ© indĂ©finissable ».
Senghor Ă©coute et sourit. Il est enracinĂ©, lui, dans le continent comme un baobab. Pas de doute sur son appartenance Il accepte toutefois de porter avec son ami le concept de « nĂ©gritude » pour reven diquer le fait dâĂȘtre noir, pour faire reconnaĂźtre le destin dâun « peuple noir », uni et solidaire.
Mais la nĂ©gritude suffit-elle Ă dĂ©finir le continent? Senghor lui-mĂȘme craignait que ce concept ne soit une « tour » ou une « muraille » sâil impliquait que lâon rompe les
liens culturels avec le monde occi dental. Quid des liens avec lâAfrique du Nord? Puisque, sâil jette un pont au-dessus de lâAtlantique, le concept de nĂ©gritude oublie dâĂ©voquer les passerelles quâil faut bĂątir Ă lâintĂ©rieur mĂȘme du continent.
Vous lâaurez compris, câest une MaghrĂ©bine qui parle. Et qui rĂ©clame quâun mouvement plus large que la nĂ©gritude permette de cimenter le continent dâun bout Ă lâautre; une idĂ©e nouvelle qui dĂ©signerait lâAfrique dans sa totalitĂ© nĂ©groberbĂšre; qui refuserait de faire lâimpasse sur une histoire et une gĂ©ographie communes, et sortirait tout autant les Subsahariens de leur condition de Noirs que les MaghrĂ©bins des appartenances arabes et orientales dans lesquelles ils se sont enfermĂ©s.
Oui. On attend celui ou celle qui viendrait « recoudre » le continent, du cap Bon tunisien au Cape Town sud-africain; qui déclinerait la palette entiÚre des couleurs, des peaux,
des idiomes, traditions, religions et coutumes; qui rappellerait que lâAfrique, câest le Noir, le Blanc et le Brun, le swahili, le kabyle et le haoussa, les contes des griots et les saillies de Jha, lâolivier et le dragon nier, Ălyssa et la reine Nzinga, lâĂ©mir Abdelkader et Amadou HampĂątĂ© BĂą, les palabres et les fdawis,le malouf, la kora et le Nâgoni, les femmes en boubou, en mĂ©lia et en minijupe; celui ou celle qui dira : « Quand le monde voudra assumer toute sa diversitĂ©, il sâappellera lâAfrique. »
Cette conscience, nouvelle, que le continent doit ĂȘtre considĂ©rĂ© dans son intĂ©gralitĂ© nous est plus que jamais nĂ©cessaire. Elle pourrait proposer une sortie de lâhistoire actuelle, celle dâun monde tourmentĂ©, Ă©goĂŻste et dĂ©shumanisĂ©, dĂ©sorientĂ© par un systĂšme Ă©conomique mondia lisĂ©. Elle pourrait rebattre les cartes et reconjuguer lâavenir.
Il ne sâagit pas de prĂȘcher la thĂ©orie du « Tout-monde » chĂšre Ă Ădouard Glissant. Je parle dâun continent dâavant le monde, dâun continent dâavant les continents. De lâAfrique, par qui adviennent les naissances et sâĂ©crivent les chants premiers. Celle qui parle la langue de la sagesse millĂ©naire et qui sait vĂ©nĂ©rer la nature. Celle qui lĂ©gitime les diffĂ©rences et les unit dans un mĂȘme creuset de valeurs fondamentales. LâAfrique berceau de toutes les identitĂ©s, et donc la seule Ă pouvoir imposer lâidĂ©e dâune « identitĂ© universelle ». Tout cela peut sâappeler : lâafricanitĂ©.
VoilĂ . Je crois que nous sommes sur la voieâŠ