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Mali
unique à travers le continent. Pensez-vousaujourd’huidisposer de tels relais enAfrique?
La famille Aponte n’est certes pas aussi connue que la famille Bolloré en Afrique, mais MSC est reconnu dans le monde entier, et donc sur le continent, comme l’un des principaux opérateurs de réseaux intégrés de transports. Notre stratégie industrielle doit résonner avec les attentes des pouvoirs publics africains puisqu’elle consiste à améliorer les infrastructures terrestres, portuaires etferroviaires.L’influencesebâtitsur la confiance et le professionnalisme dont un opérateur fait preuve dans la gestion d’infrastructures fondamentales dans le développement économiquedespays,etdoncducontinent. Et, dans ce sens, notre vision devrait concorder avec celle des autorités africaines.
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Cetteopération de rachat est intervenueà unmoment où BAL connaissait quelques difficultés judiciaires à Lomé età Conakry, oucontractuellesàDouala.Quelle étaitl’approche deMSC surces dossiers durant les négociations?
Ce sont des problèmes hérités d’une autre époque et qui ont été gérés par le groupe Bolloré. MSC reprend un groupe très bien organisé, selon des standards élevés qui
MSC reprend un groupe très bien organisé, selon des standards élevés qui seront encore renforcés par notre arrivée.
seront encore renforcés par notre arrivée. Quant au dossier de Douala, il y a une réalité qui s’impose : celle d’avoir gagné l’appel d’offres en 2020, alors qu’aujourd’hui nous ne disposons toujours pas des clés du terminal. J’espère que la reprise de BAL va nous donner l’occasion de discuter avec les autorités portuaires deDoualapourqu’elleshonorentleur partie du contrat et que notre filiale Terminal Investment Limited (TIL) puisse rapidement reprendre la gestion des quais qui lui revient.
Train de la société Sitarail (ex-Bolloré Africa Logisitics) dans la gare de Koudougou, au Burkina Faso.
Vous parliez plus tôt des relations existant entre les familles Bolloré et Aponte. Est-ce que cela a joué durant les négociations?
Il existe entre nos deux familles une vraie relation d’amitié et de respect qui explique que les discussions se soient passées de manière aussi élégante. Nous avons réalisé en trois mois un travail d’audit, que seule la confiance réciproque a rendu possible.Letravailaainsiétégrandement facilité,jepensepouvoirl’affirmer,du fait que la famille Bolloré n’était pas prête à vendre à n’importe qui, mais bienàceluiquigarantissaitunecontinuité dans les activités du groupe.
De quand date cette relation?
Nos deux pères se connaissent depuis plus de trente ans et ont conservé, durant cette période, des contacts plus ou moins réguliers, mais toujours constants, notamment lorsque Bolloré possédait également la compagnie maritime Delmas. MSC est depuis très longtemps un client significatif de Bolloré, sur les terminaux, dans le transit. Je connais d’ailleurs personnellement Cyrille depuis de nombreuses années, ce qui nous a permis de mener les négociations en toute confiance, sous l’œil tout aussi confiant de nos pères respectifs. Il a suffi que nous nous serrions la main lors d’un déjeuner pour entériner l’accord que nous venions de négocier.
L’année 2022 a démarré en fanfare pour MSC puisque, en plus de mettre la main sur le premier réseau portuaire d’Afrique, la compagnie devenait en janvier le premier transporteur de conteneurs du monde, en à peine un peu plus de cinquante ans d’existence. Qu’est-ce que cela signifie pour MSC et son fondateur, Il Capitano?
Cela lui a fait évidemment extrêmement plaisir en même temps que cela nous remplissait d’une fierté bien légitime. Nous avons en effet grandi d’une manière fulgurante, grâce à notre vision et au travail réalisé par nos 110 000 collaborateurs à travers le monde, auxquels je dédie cette réussite.
Votre croissance a été jusqu’à présent essentiellement organique. Avec cette première opération de rachat externe, inaugurez-vous une nouvelle stratégie?
Absolument pas. Notre force a justement été de croître en interne. C’est notre ADN, et nous devons le respecter. Maintenant, le fait de disposer de liquidités nous permet de réaliser certains investissements, mais toujours corrélés à notre industrie
LE GROUPE OMOA INAUGURE UN HUB TECHNOLOGIQUE DES PAIEMENTS À LOMÉ
C’est en présence de Madame Rose Kayi Mivedor, la Ministre de la Promotion de l’Investissement, représentant Madame Victoire Dogbé, Premier Ministre du Togo, et du Directeur Général du GIMAC et de représentants du GIM-UEMOA, que le Groupe OMOA a inauguré officiellement, le 12 mai dernier, sa filiale Operator Payment System. Le premier centre privé de processing et de cartes en Afrique subsaharienne est un véritable Hub technologique, qui offre des solutions de paiement digitales clé en main, complètes et sécurisées.

PANELS, ATELIERS ET NETWORKING La cérémonie de lancement officiel de la filiale Operator Payment System a inclus plusieurs panels. Le premier, sur le thème « L’enjeu de la démocratisation et de l’accessibilité des paiements », a compté sur la présence du Professeur Akodah Ayewouadan, Ministre de la Communication et des Médias et Porte-parole du gouvernement togolais. Deux autres panels ont été consacrés au « Paiement digital pour faciliter l’inclusion financière » et à « La sécurité, les nouveaux défis et enjeux dans un contexte en forte évolution ». Plusieurs ateliers ont été organisés dans le but de retracer le véritable parcours d’un client d’une banque ou d’une institution de microfinance (enrôlement, personnalisation des cartes, retrait avec ou sans cartes, alimentation wallet, dépôt d’espèce et de chèques sur le GAB). Au total, plus de 140 personnes ont participé à l’événement, dont les clients du Groupe OMOA en provenance de dix pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. Ce centre est doté des dernières technologies et certifications, notamment la certification PCI DSS, relative à la protection des données liées à la carte bancaire et répond également aux exigences réglementaires de la BEAC et de la BCEAO. Il dispose d’un niveau de normes et de sécurité inégalé pour un centre privé mais également d’un personnel dédié hautement qualifié qui inclut de nombreux Togolais.
UNE GAMME DE SOLUTIONS
Operator Payment System propose une offre globale de services et des solutions innovants : - Une offre complète de digital banking basée sur une application mobile s’interfaçant simplement avec les environnements techniques existants grâce à sa passerelle API ; - Une solution de e-wallet permettant de rapprocher davantage la banque à ses clients et d’élargir ainsi sa base marchande grâce à des services de type transferts d’argent, paiement de facture, retrait sans cartes, etc. ; - Des solutions digitales de gestion et de management du parc d’ATM et de TPE afin d’accroitre le taux de disponibilité des équipements et de renforcer l’image de banque performante ; - Une offre de personnalisation de cartes permettant de garantir un prix unique pour une prestation sur-mesure avec une livraison sur le lieu désigné par le client.
AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT
L’activité de cette filiale d’OMOA s’inscrit parfaitement dans la mise en œuvre de la stratégie de digitalisation dénommée « Togo Digital 2025 », une priorité stratégique de Son Excellence Monsieur Faure Gnassingbé, président du Togo. L’objectif principal est de toucher les populations les plus vulnérables et de leur permettre d’accéder aux moyens de paiement, même dans les zones les plus reculées. Inclure cette frange de la population dans le secteur des services financiers formels améliorerait non seulement leur qualité de vie mais contribuerait également à renforcer les systèmes financiers eux-mêmes et à mieux calibrer les politiques gouvernementales d’accompagnement. « Il est prouvé que les systèmes financiers inclusifs contribuent à réduire les inégalités de revenus et à soutenir la croissance économique » explique Bart Willems, Directeur Général du Groupe OMOA.
Rose Kayi Mivedor, Ministre de la Promotion de l’Investissement du Togo
Bart Willems, Directeur Général du Groupe OMOA

Alix Noumsi, Directrice Générale du Crédit Populaire S.A. effectuant une opération de dépôt d’espèces sur ATM
OMOA
Afrique de l’Ouest
Côte d’Ivoire : Tél. : (+225( 27 22 51 40 45
Afrique Centrale
Cameroun : Tél. : (+237) 233 43 66 62
et avec l’objectif de renforcer le groupe, pas de le diluer. D’où notre intérêt devant la privatisation en Italie de la compagnie ITA Airways.
Cette position de leader va-t-elle vous pousser à ouvrir un peu plus les livres de comptes en même temps que le capital du groupe?
Il n’y a pas de changement à attendre de ce côté-là. Nous avons la chance et le luxe d’être une compagnie privée, et ce n’est pas parce que nous sommes devenus numéro un que nous allons communiquer nos chiffres et dévoiler notre stratégie. Nous avons traversé des moments difficiles, mais nous nous en sommes toujourssortissansavoiràfaireappel aux marchés. C’est un avantage que nous entendons conserver.
Justement, comment avez-vous traversé la période du Covid-19?
Nous avons veillé à toujours assurer la continuité des opérations. La situation était pourtant très préoccupante lors de la première vague, en Asie, puisque, du jour au lendemain, nous enregistrions une baisse de 17 % de nos activités cargo pendant que la partie croisière s’effondrait. Ce qui nousapermisdenousrendrecompte que quand la Chine ferme ses usines il n’y a plus rien à transporter. Une fois qu’elles ont été rouvertes, l’effet a été immédiat et multiplicateur. Nous avons dû faire face à une explosion de la demande mondiale de transports de biens de consommation. L’ensemble des armateurs a donc dû se montrer très agile et mettre tout ce qui flottait à disposition. Le monde entier a alors réalisé l’importance du secteur maritime dans l’économie mondiale. Personne ne nous connaissait vraiment, alors que plus de 90 % du commerce international se fait par voie maritime.
Cette explosion de la demande a provoqué une hausse très élevée des taux de fret. Est-ce selon vous la fin de la « globalisation heureuse » qui, pendant trente ans, s’est justement appuyée sur des coûts de transport très bas?
Nous ne retrouverons certainement pas les tarifs d’avant-pandémie, trop bas de toute façon et en dehors de toute logique, notamment au regard des besoins en investissements des armateurs. Les flux évolueront un peu, mais l’Occident ne va pas se réindustrialiser. L’Europe et les États-Unis ne peuvent pas être compétitifs face aux produits fabriqués en Asie. L’Afrique a certainement un rôle à jouer en la matière si elle réussit son industrialisation,
À Genève, le 10 mai 2022. comme jeveux lecroire.Aujourd’hui, nous faisons face à un engorgement des terminaux, notamment aux États-Unis, amplifié dans certains cas par le manque de main-d’œuvre

portuaire. Nos services sont ralentis, les navires comme les conteneurs bougent moins vite, il en faut donc plus, mais il n’y en a pas. Les taux sont toujours élevés mais, à partir de 2023, beaucoup de nouvelles capacités vont entrer sur le marché.
MSC doit réceptionner à lui seul plus de 800 000 EVP de capacités supplémentaires ces prochaines années. En prévision de quoi?
De l’amélioration de certains de nos services existants et du développement de nouvelles lignes maritimes. Nous allons également en profiter pour retirer nos navires les plus âgés. L’idée est de disposer de davantage de capacités sur une flotte modernisée, notamment dans l’optique de la décarbonation des navires. La quasi-totalité des navires que nous allons prochainement réceptionner devraient marcher au GNL [gaz naturel liquéfié]. Notre objectif, c’est zéro émission nette d’ici à 2050. Pour y arriver, nous continuons d’étudier d’autres carburants alternatifs, en collaboration avec le secteur énergétique et les autres industries.
Pour atteindre notre objectif de zéro émission nette d’ici à 2050, d’autres carburants alternatifs que le GNL sont à l’étude.
Qui va payer les dizaines de milliards nécessaires pour décarboner la flotte mondiale?
Les armateurs feront techniquement tout le nécessaire puisque nous n’avons pas d’autre choix, mais le coût de ces investissements sera supporté par nos clients, qui, in fine, les répercuteront sur les consommateurs.
AVIS D’EXPERT
Rogers House, 5, President John Kennedy street, Port-Louis, Mauritius
www.taxafricanetwork.com
Tax Africa Network (TAN) est le premier réseau panafricain d’experts en fiscalité né en Afrique et développé par des Africains.
Créé début 2022, TAN a été pensé et conçu pour s’inscrire dans la mutation du paysage économique du continent. Ce réseau a été fondépar desprofessionnels chevronnés delafiscalité en l’Afrique, dotés d’une riche expérience en fiscalitéinternationale.Ces professionnelscomptent des décennies d’expérience dans des cabinets fiscaux internationaux depremier plan,travaillantsur desprojetsetdesinvestissements complexes surlecontinent.
RyanAllas,Président du ComitéExécutifdeTAN,estime que« lesmembresduréseauTAN s’engagent àcréerun réseaufiabledansdifférents pays africainsayant pour mandat spécifiquedefournirdessolutionspersonnaliséesaux entreprises du monde entier».
Le réseau offre des opportunités en termes de partagerdes connaissances, d’expériences et debonnes pratiques en matière fiscale ainsiqu’une plate-forme de discussions sur dessujets fiscaux internationaux actuelsimpactant le continent. Le secrétaire de TAN, ManameFalla ainsidéclaré que « ce cadred’échanges, d’expériences et d’opportunités d’une part, et de réflexionetdeformationd’autre part,sera certainement uneplateformed’innovation,d’auto-évaluationetd’excellence ».
Les membres de TANsont convaincusqu’en tant qu’acteurdel’environnement juridiqueetfiscal,lacontributionduTAN au développement du continent résidedans sonsavoir-faire et sa capacitéà prendre en chargedes sujetsfiscaux et juridiques complexes liésà l’Afrique à travers la mise en commun de sa propriété intellectuelle.Selonsontrésorier, Olivier Rwamasirabo, «TAN est une plateforme passionnantepourprésenter nos capacitésfiscalespointues à l’échelle internationale. Elle est destinée à devenirle réseau fiscalleplus robusteetfiableà travers lecontinent ».
Ryan Allas
Président Mauritius Rogers Capital Tax Specialist Services Ltd
ryan.allas@ rogerscapital.mu
Serge Mba Bekale
Vice président Gabon Leads Global
serge.dimitrimb@ leadsglobal.org Maname Fall
Secrétaire Sénégal SOJUFISC
manamefall@ me.com

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