CROWS, FOXES, & ROSES
Seven French Poems
Seven French Poems
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage: “Hé! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois.”
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le renard s’en saisit, et dit: “Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute: Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.”
Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu’on ne n’y prendrait plus.
Master Crow, perched on an oak, Was holding a cheese in his beak. Master Fox, lured by the scent, Spoke more or less like this:
‘Good day, my dear Sir Crow, How smart you are! How debonair you are! In truth, if your song Be as fine as your plumage, You are the phoenix of these woods.’ At this, the crow grew wild with glee; And to display his minstrelsy, He opens a big beak and drops his booty. The fox snaps it up, saying: ‘My dear sir, Learn that every flatterer Depends on an audience to live at ease. This lesson is doubtless cheap at a cheese.’ The crow, shamefaced and in troubled state, Vowed to be tricked no more – a little late.
crows, foxes, & roses
Paul Verlaine
Les sanglots longs Des violons De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure;
Et je m’en vais
Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte.
When a sighing begins In the violins
Of the autumn-song, My heart is drowned In the slow sound
Languorous and long
Pale as with pain, Breath fails me when The hours toll deep. My thoughts recover The days that are over, And I weep.
And I go
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
May lovely May in a rowboat on the Rhine
Ladies were looking from high on the mountain
You are so pretty but the boat is moving away Who made the river willows weep?
Now the flowering orchards congealed backwards
The petals fallen from the cherry trees of May
Are the nails of the one I loved so much
The wilted petals are like her eyelids
On the path on the riverbank slowly
A bear a monkey a dog led by Gypsies
Followed a caravan dragged by a donkey
While a marching tune played on a fife Faded away among the Rhineland vines
May lovely May has adorned the ruins
With Virginia creeper and wild roses
On the banks the wind from the Rhine shakes the willows
And the chattering reeds and the naked flowers of the vines
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Tomorrow, at dawn, at the hour when the countryside whitens, I will depart. You see, I know you wait for me. I will go through the forest and over the mountains. I cannot stay far from you any longer.
I will trudge on, my eyes fixed on my thoughts, Ignoring everything around me, without hearing a sound, Alone, unknown, back stooped, hands crossed, Saddened, and the day will be like night for me.
I will neither see the golden glow of the falling evening, Nor the sails going down to Harfleur in the distance, And when I arrive, I will place on your tomb A bouquet of green holly and flowering heather.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Under the Mirabeau Bridge there flows the Seine
And our loves recall how then After each sorrow joy came back again
Let night come on bells end the day
The days go by me still I stay
Hands joined and face to face let’s stay just so While underneath
The bridge of our arms shall go Weary of endless looks the river’s flow
Let night come on bells end the day
The days go by me still I stay
All love goes by as water to the sea
All love goes by How slow life seems to me
How violent the hope of love can be
Let night come on bells end the day
The days go by me still I stay
The days the weeks pass by beyond our ken
Neither time past
Nor love comes back again
Under the Mirabeau Bridge there flows the Seine
Let night come on bells end the day
The days go by me still I stay
Elle est retrouvée. Quoi? - L’Éternité. C’est la mer allée Avec le soleil.
Âme sentinelle, Murmurons l’aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu.
Des humains suffrages, Des communs élans Là tu te dégages Et voles selon.
Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s’exhale Sans qu’on dise : enfin.
Là pas d’espérance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sûr.
Elle est retrouvée.
Quoi ? - L’Éternité.
C’est la mer allée Avec le soleil
It has been rediscovered. What? Eternity. It is the sea fled With the sun.
Sentinel soul, We whisper confession Of the empty night And the fiery day.
From human prayers, From common spirits You free yourself And thus you fly.
Since from you alone, Satin embers, Duty breathes No one says: at last.
No hope here, No emergence. Knowledge with patience, Torment is certain.
It has been rediscovered. What? Eternity. It is the sea fled with the sun.
crows, foxes, & roses
Marceline Desbordes-Valmore
J’ai voulu ce matin te rapporter des roses; Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées. Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.
La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est toute embaumée . . . Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
I wanted to bring you roses this morning; But I had closed so many in my sash That the knots were too tight to contain them.
The knots split. The roses blew away. All blew off to the sea, borne by the wind, Carried to the water, never to return.
The waves looked red as if inflamed. Tonight, my dress is still perfumed. Breathe in the fragrant memory.
© Dhwani Garg 2023
Typeface
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This book is designed on Adobe InDesign CC 2023 (18.0). It is printed on Wove Finish, Ivory Paper and Cover Page is printed on Cardstock Paper at Boston University College of Fine Arts.