DH Magazine 130 - Janvier-Février 2010

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CH de BRIVE

Le SIH Propos recueillis auprès de Chantal RENAUDIE, ingénieur - projets, Jean-François DECAY, praticien contractuel - DIM, Claire ROCHELLI, cadre chargée de mission projets, Christelle CHOÏ, directrice-adjointe, système d’information et Stéphane MONEGER, ingénieur informaticien.

A

Brive…on part de loin : le SIH était très éclaté, disparate, avec différents applicatifs en fin de vie. La stratégie que nous avons arrêtée était donc celle de l’homogénéisation et de l’uniformisation du système. La décision prise en comité exécutif fut de se doter d’un outil unique pour les différentes fonctions de MCO, SSR, psychiatrie, hormis celles pour lesquelles un chantier régional a été mis en place, par exemple RésUrgences pour les urgences, ou une application spécifique était préexistante, pour l’hémodialyse ou pour la réanimation. En dehors de ces trois spécialités il n’y avait aucun dossier patient informatisé. La première étape, le préalable indispensable, a consisté à créer un dossier patient papier unique, pour d’abord fédérer les acteurs. Cet important travail s’est concrétisé avec le lancement du dossier unique sur l’ensemble de l’établissement. Il a fallu faire preuve de pédagogie et de diplomatie auprès des praticiens, mais nous avions un praticien chef de projet, assisté d’un ingénieur informaticien et d’un ingénieur chef de projet. Nous avons rencontré tous les praticiens pour recueillir leurs vœux, commencé à leur exposer le concept du dossier patient commun, avec un classement identique pour tout le monde ; cela nous a pris 18 mois. Puis nous avons monté un dossier avec un certain nombre de praticiens, qui a ensuite été validé et en décembre 2006 on l’a déployé en « big-bang » du jour au lendemain. On l’a associé avec un logiciel de gestion des archives aXigate notamment pour répondre à

la crainte de praticiens qui redoutaient de ne jamais retrouver certains dossiers. Lorsqu’un patient entre, automatiquement il est référencé dans ce logiciel et l’archiviste crée la pochette et la livre dans les unités. Cette centralisation permet d’assurer une cohérence. Nous avons à cette fin réorganisé le service des archives pour répondre aux besoins et aux livraisons. Ensuite nous avons calé le dispositif. Ce dossier patient unique regroupe le dossier de soins unique lui aussi composé de 70 fiches validées, le dossier médical, le laboratoire, anesthésie, transfusionnel, dossier administratif... Ce classement papier est évidemment relativement lourd. Ce dispositif est totalement tourné vers les soins. Ce sont réellement les soignants qui vont piloter l’évolution ultérieure du système d’information, jusqu’à la facturation. La deuxième phase est donc de transférer ce dossier patient unique dans sa déclinaison informatisée. En 2007 nous avons mis en place une cellule d’identito-vigilance, en lien avec les représentants des usagers : l’identité sécurisée est en effet le préalable impératif. L’ARH nous appuie fortement car elle est dynamique sur ce domaine informatique et a ainsi obtenu 7 M € dans le cadre du plan Hôpital 2012 pour appuyer l’informatisation de tous les établissements du Limousin et assurer l’interopérabilité des applications de chaque établissement, avec l’idée à terme d’un dossier partagé régional. Nous avons choisi CrossWay de McKesson après une étude régionale préalable. Notre appel d’offres était général et ambitieux,

englobant par exemple la pharmacie et le médico-technique. L’appel d’offres a été déclaré infructueux mais a permis de présélectionner cinq fournisseurs et nous avons terminé la procédure en marché négocié. L’axe médico-économique est le fil conducteur du dossier et nous y avons intégré la dimension études de processus. Cela nous oblige à réfléchir sur nos organisations avec un œil extérieur. Le lancement a été opéré en octobre 2009, avec deux chantiers initiaux : le mouvement et le projet technique. Parallèlement nous avons lancé une consultation sur l’infrastructure : architecture des serveurs, salle informatique dédoublée, sécurisation des stockages, ceci est fait nous avons bordé maintenant l’équipement des étages, les répartiteurs, les équipements wifi… Il faut que les terminaux de saisie soient immédiatement et rapidement accessibles par les praticiens. Cette même année 2010 nous conduisons l’informatisation interne de la pharmacie, la mise en place des volets PMSI, SSR et psychiatrie, un module de recueil de l’activité libérale, et un module bureautique (lettres de sortie, comptes-rendus médicaux) ainsi que la gestion de la confidentialité et des accès par CPS. En 2011-12-13 seront menés à bien les modules de prescription au lit du patient, planification des soins, site par site. Les laboratoires sont déjà informatisés via l’application de Medasys et les données seront rapportées dans CrossWay. Pour le PACS, le projet est régional : on s’oriente vers un produit en open source. Pour la coopération avec la médecine de ville, la solution envisagée serait un Web sécurisé. Nous avons encore à nous améliorer quant à l’exhaustivité de la valorisation de notre activité. Le codage en décentralisé sera sans doute plus efficace. Le réseau depuis 2008 a été entièrement refondu, avec de gros équipements redondants, la fibre optique, deux salles avec des équipements identiques pour une relève immédiate ; les serveurs plus anciens sont virtualisés sur ces nouveaux équipements. C’est un chantier sur cinq ans.

Janvier - Février 2010 K DH Magazine n°130

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