45e anniversaire - Journal Les 2 Rives

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CÉLÉBRONS LE

CÉLÉBRONS

PARCOURS DE NOTRE RÉGION

LE PARCOURS DE NOTRE RÉGION

VOTRE JOURNAL EST À L’INTÉRIEUR

CAHIER ANNIVERSAIRE Témoin de notre HISTOIRE Depuis 1978 Vol. 45 • Numéro 05 | Supplément spécial | Mardi 3 octobre 2023 104 pages www.les2rives.com
| Les 2 Rives ©
Photo Steve Gauthier
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Un engagement renouvelé

Il n’y a pas de petit anniversaire dans la vie d’un être humain et encore moins dans la vie d’un média d’information comme le nôtre. C’est pourquoi, alors que nous cheminons vers notre 50e anniversaire, nous n’allions certes pas rater l’occasion de souligner les 45 ans du journal Les 2 Rives.

Plus qu’un simple anniversaire, cette étape est surtout l’occasion idéale de renouveler notre engagement à bien vous servir, chers lecteurs et annonceurs. Réaffirmer haut et fort notre engagement à vous rejoindre partout, en tout temps et de toutes les façons possibles dans votre quotidien.

Depuis 45 ans maintenant, nous sommes votre tribune de prédilection ainsi que vos yeux et vos oreilles sur l’ensemble de notre vaste territoire. Nous faisons écho

à toutes vos avancées, à vos batailles et à vos revendications.

C’est avec conviction que nous nous engageons à continuer de faire ce que nous faisons si bien depuis le premier jour, c’est-à-dire vous offrir une information pertinente, rigoureuse et de grande qualité. Une information vérifiée et équilibrée, produite par des journalistes professionnels aguerris.

Jamais les médias sociaux et les Facebook de ce monde ne pourront vous en offrir autant et envoyer des journalistes et photographes couvrir vos assemblées municipales, vos activités de financement, vos bons coups économiques, vos débats ainsi que vos activités culturelles ou sportives. Voilà la valeur ajoutée que nous apportons chaque semaine à la communauté soreloise avec le support et la confiance des décideurs et annonceurs de chez nous. En cette période trouble pour les

médias d’information et à l’heure où Meta fait obstacle à la libre circulation des nouvelles produites par les médias d’information comme le nôtre et attaque sans gêne notre démocratie, nous avons plus que jamais besoin de sentir votre soutien et votre solidarité. Et bien entendu de ressentir toute votre fierté de nous lire avec intérêt et attention chaque semaine.

Conçu par des gens de talent de chez nous, des artisans passionnés par leur métier et leur mandat, le journal Les 2 Rives est depuis toujours votre porte-voix et un outil démocratique où les débats de société sur les enjeux et les préoccupations citoyennes des gens d’ici peuvent s’exprimer librement.

Et grâce à vous, il le restera longtemps. Voilà le bonheur que je nous souhaite.

Témoin et acteur de notre région

À l’occasion de la Semaine nationale des journaux, alors que Meta (FacebookInstagram) bloque les nouvelles partout au pays, il ne pouvait y avoir meilleur moment pour souligner les 45 ans de notre journal à tous, remercier notre communauté et réitérer notre amour envers l’information de notre région.

Meta laisse tomber l’information prétendant qu’elle ne lui est d’aucune valeur. C’est à se demander s’ils méritaient qu’on leur fournisse sur un plateau d’argent nos nouvelles creusées et vérifiées par nos journalistes. Sans compter qu’ils se gavent gratuitement de nos données personnelles au passage!

Après 20 ans d’existence du géant Facebook, les deux mains plongées dans notre plat à bonbons, l’heure est à se poser les vraies questions sur le legs de cet « ami » envers notre société de plus en plus polarisée et qui fait un pied de nez à nos lois et à notre démocratie, pendant que de nombreux journaux, complètement lessivés, tombent au combat.

À chacun sa mission! Notre meilleure réponse est de continuer à bien vous informer avec le même engagement, la même

rigueur et la même passion. Une communauté, c’est un écosystème où tous ses acteurs sont interreliés pour grandir. La mission du journal est d’en être au cœur, d’être son porte-voix, sa mémoire en plus de jouer un rôle de rempart à la démocratie.

En plus de vous livrer de l’information de qualité, participer de façon active dans notre collectivité fait partie de notre ADN. Que ce soit en nous impliquant au sein des organismes ou en soutenant nos marchands locaux, nous demeurons ancrés dans notre région et en connaissons ses enjeux. Le journal Les 2 Rives est d’ailleurs le fier instigateur du Gala du mérite économique de Sorel-Tracy et nous sommes toujours impliqués dans son organisation pour souligner le talent de nos bâtisseurs.

Il n’y a pas d’autres recettes pour réussir puisque nous faisons tous partie d’une même roue : c’est votre histoire que l’on raconte, vous faites de nous votre référence de choix pour vous informer et ce sont nos entrepreneurs d’ici qui nous accordent crédibilité et efficacité pour leurs publicités. Sans notre communauté, on n’existe simplement pas. C’est aussi grâce à vous que l’on a remporté pour une deuxième fois le titre

Éditeur : Benoit Chartier

Directeur général : Marcel Rainville

Rédacteur en chef : Martin Bourassa

Hebdo de l’année au Grand Prix des Hebdos en 2020, en plus des nombreux prix et nominations année après année à ce concours d’excellence des hebdos partout au Québec.

Retour aux sources

En cette période de surabondance d’information, où il est difficile de discerner le vrai du faux et d’en connaître la provenance et l’intention, profitons de ce bras de fer avec les géants du Web pour recentrer notre relation avec nos nouvelles. Prenons le temps d’assimiler les nouvelles qui nous touchent et d’en connaître les tenants et aboutissants auprès de sources fiables. Consultez vos nouvelles directement à la source, via la version imprimée de votre journal ou sur notre site web, sans passer par des intermédiaires et algorithmes qui s’intéressent plus à vos biens qu’à votre bien.

Notre région est unique et mérite d’être bien informée. Avoir accès à un hebdomadaire local fort et indépendant, gratuit et livré à sa porte est une grande richesse collective. Voilà pourquoi le thème de cette édition festive est Célébrons ensemble le parcours de notre région. Vous y trouverez une part de notre histoire, témoin de la vôtre en plus de

Photographe : Pascal Cournoyer et Steve Gauthier

Caricaturiste : Gilles Marcotte

votre journal régulier au centre. Merci de nous permettre de continuer à faire un des plus beaux métiers, celui de vous informer. Merci à ma précieuse équipe qui y croit au moins autant que moi. Bonne lecture!

Hebdomadaire publié par 655, avenue Sainte-Anne, Saint-Hyacinthe, Québec J2S 5G4

58, rue Charlotte, Sorel-Tracy (Québec) J3P 1G3

Tél. : 450 742-9408 redaction@les2rives.com www.les2rives.com

Petites annonces

450 771-0677 / Sorel-Tracy : 450 742-1002

Directeur de production : Alex Carrière

Directeur de l’information : Jean-Philippe Morin

Journaliste : Alexandre Brouillard et Stéphane Fortier

Chroniqueurs : Denis Marion et Louise Grégoire-Racicot

Contrôleur : Monique Laliberté

Publicitaires : Carole Pettigrew et Kevin Arseneault

Coordonnatrices aux ventes : Mélissa Giard et Marie-Pier Robidoux

Distribution : Distribution Transcontinental Inc. Division Publisac Montérégie

Imprimerie Transcontinental s.e.n.c., division Transmag, 10 807, rue Mirabeau, Anjou, Québec, H1J 1T7 et distribué par Publi Sac pour plainte ou requête 450 773-6028 ISSN 0839-7864

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Toute reproduction des annonces ou des informations est interdite TIRAGE ERTIFIÉ HEBDO ÉBECINC TIRAGE ERTIFIÉ HEBDO ÉBECINC Distribution certifiée par : Merci de recycler ce journal. PEFC/01-31-106 CertifiéPEFC Ceproduitestissude forêtsgérées durablementetde sourcescontrôlées www.pefc.org Membre de : CAHIER ANNIVERSAIRE
Benoit éditeur Photo gracieuseté Marcel Rainville, directeur général Photo NathB

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Contre vents et marées

JEAN-PHILIPPE MORIN

« Dans un an, cinq ans, dix ans… est-ce que tu vas encore travailler au journal, tu penses? Ça va encore exister? »

Si j’avais mis un « trente sous » de côté chaque fois qu’on me posait cette question, je pourrais acheter le journal.

Plus sérieusement, on n’a jamais autant discuté de l’avenir des médias, surtout avec Meta qui nous met des bâtons dans les roues. Récemment, on apprenait la fermeture du Journal Métro et de plusieurs journaux de Métro Média, entre autres.

C’est sans parler des revenus publicitaires qui chutent dans la plupart des journaux depuis bien avant la pandémie… qui n’a pas aidé non plus les médias à se sortir la tête de l’eau.

Malgré tout, nous sommes là. Encore en forme, plus motivés que jamais.

En 45 ans, notre rôle n’a pas changé. Je cite ici Robert Auger, qu’on retrouve dans ce cahier spécial en page 15. Il a acheté le jour-

nal Les 2 Rives en 1979 des fondateurs et il y est resté pendant 29 ans : « Je souhaite que l’équipe en information garde sa passion et qu’elle garde en tête qu’on ne fait pas l’événement, mais on le rapporte. On ressent cette passion, gardez-la! » Ça tombe bien, c’est exactement ce qu’on s’exerce à faire : rapporter une information juste, vérifiée, semaine après semaine, avec passion.

En relisant cette entrevue avec M. Auger, une chose m’a frappé : les difficultés financières du journal à cette époque. Pourtant, grâce à sa vision et à la détermination des employés en place, contre vents et marées, le journal a su se relever et connaître le succès qu’il a actuellement. Ça ne peut que nous motiver, avec notre belle équipe, de continuer le travail qu’on fait assidûment pour le bénéfice de la population.

Depuis 11 ans (et demi), je contribue à ma façon, comme journaliste, à être un témoin de notre histoire collective. Ça peut sonner cliché, mais aucune semaine n’est routinière, même si recommencer un journal semaine après semaine, c’est une routine. On rencontre de nouvelles personnes, on réalise des entrevues pertinentes et on met en lumière des exploits sportifs, culturels ou autres. On creuse, fouille, questionne; c’est enrichissant, passionnant et surtout pas redondant!

ciale. Certaines villes sont orphelines de journaux, ce qui aurait été impensable il y a quelques années à peine. Résultat? Les gens s’informent dans les bulletins municipaux, rédigés par des personnes employées par ces mêmes municipalités. Aucune veille journalistique n’est faite dans les conseils municipaux, si bien que les décisions ne sont

scrutées que par des citoyens vigilants qui Pour revenir à la question de départ… est-ce qu’il va y avoir encore un journal dans 10 ans? Je le souhaite de tout cœur. Je NOUS le souhaite. Pour ça, il faut trois choses : que le journal demeure pertinent (ce que nous nous efforçons de faire chaque jour!), que les annonceurs réitèrent leur confiance en nous et surtout, que les gens nous lisent. Merci d’être encore si nombreux à nous lire, et merci de nous faire confiance depuis 45 ans!

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Je suis arrivé au journal souligner mes 10 ans au journal. Les livres derrière? Les archives de tous les journaux publiés en 10 ans!
Directeur de l’information

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Le journal qui nous ressemble

STÉPHANE FORTIER Journaliste

J’œuvre dans les médias d’information depuis 30 ans. J’ai touché un peu à tout. Du quotidien au magazine en passant par le plus important, selon moi, l’hebdomadaire.

Un hebdo, comme le journal Les 2 Rives, se veut le média le plus important dans la vie des citoyens, d’abord de par sa proximité avec eux. Bien des événements et bien des personnes d’exception passeraient sous le silence dans la communauté, voire même dans la société, sans la présence du journal local.

Au fil des années, j’ai réalisé que, malgré tous les moyens mis à leur disposition, les médias nationaux n’ont pas d’autres choix que de s’abreuver régulièrement aux journaux locaux. Pourquoi? Leur territoire de couverture est trop vaste. Ils ne peuvent se permettre de développer un lien étroit avec les communautés situées en région, ce que le journal local, lui, est en mesure de faire.

Il est aussi incroyable de constater, année après année, combien sont riches les municipalités régionales. Riches en événements, riches en innovation, riches en exploits sportifs. Et seuls les journaux locaux peuvent les rapporter pleinement.

Chaque région revêt ses particularités. Chaque région se démarque dans différents domaines, qu’ils soient économiques, sportifs, ou culturels. Et seul le journal local est en mesure de les faire connaître adéquatement de par sa connaissance du milieu et, je le répète, de par sa proximité.

J’ai appris beaucoup sur les gens, au fil du temps, sur leurs intérêts, leurs passions, leurs talents et cela, grâce au fait que j’ai œuvré au sein d’un journal local.

Être associé à un journal local m’a toujours permis de développer mes sujets plus en profondeur, autant humains que ceux traitant de l’actualité, car j’avais l’opportunité de prendre le temps de parler aux gens, de bien les connaître et de bien les décrire. Justement, en œuvrant pour un journal local, il n’y a pas de place pour le traitement des sujets à la va-vite et ça, pour un journaliste, c’est beaucoup plus stimulant et enrichissant.

Dans un journal local, il y a le souci de parler de la communauté et de ceux qui la font vivre, la font vibrer. Comme journaliste,

je n’ai jamais eu la fibre sensationnaliste en moi. J’aime mieux écrire sur des choses positives et je crois sincèrement que c’est ce que les gens veulent retrouver dans leur

hebdo. Dans notre société, il arrive moins souvent que les médias nationaux nous servent un plateau de bonnes nouvelles. Pas dans un journal local.

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Le journal a évolué au fil des années tout en respectant sa mission première : rester près des gens. Photos Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

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Mémoire vive

LOUISE GRÉGOIRERACICOT

Tel un humain de 45 ans, le journal atteint une certaine maturité. Au fil des ans, il a développé sa personnalité, établi cette crédibilité nécessaire pour entretenir des rapports ouverts avec les lecteurs, intervenants, institutions, organismes et gens d’affaires du milieu.

La région était très fébrile à mon embauche, en 1981. Elle traversait une période d’inflation extrême. Les relations de travail étaient ponctuées de grèves et lock-out fréquents. Les élus se disputaient. Les Hells Angels s’y installaient. Vraiment la journaliste « témoin » que j’étais avait fort à faire. Nous étions alors peu nombreux formés pour rédiger faits et gestes en nouvelles. On a ouvert des chemins, car élus et intervenants n’étaient guère habitués à être questionnés sur leurs déclarations, leurs discussions, leurs interventions, leurs déci-

sions. Et ce, sans contrôle sur ce que nous écrivions après avoir assisté à leurs rencontres, vérifié leurs dires et parlé à ceux qui voyaient les choses autrement.

Ils ont mis un certain temps à m’accepter, d’autant que je signais déjà des éditoriaux où je commentais non pas leur personne, mais leurs décisions. De plus, je n’étais pas native d’ici. Une étrangère… du Haut-Richelieu dont on ne connaissait pas la famille!

Malgré la confiance enfin établie, plusieurs n’ont eu cesse de me reprocher de nuire à « l’image de la région » par mes textes traitant des remous politiques, économiques et sociaux qu’elle traversait. Mais Les 2 Rives persistait, désireux de contribuer ainsi à ce diagnostic et à son traitement.

Robert Auger, alors nouveau propriétaire du jeune journal avide de devancer ses compétiteurs dans la vente de publicité notamment, y croyait aussi. Avant même que je ne me joigne à l’équipe, il avait confié à Pierre Plante la rédaction en chef du journal. Journaliste dans l’âme, amoureux de sa région, Pierre avait l’ambition d’en faire plus qu’un circulaire commercial. Un journal lu et apprécié pour son contenu journalistique complet et intellectuellement honnête. On était donc sur la même longueur d’ondes pour traiter des réalités, réalisations, gran-

deurs et limites de la région. Pour que chaque semaine le lecteur ait le goût de le lire! Nous faisions alors partie des Hebdos montérégiens de la famille Auclair et jouissions d’une grande liberté de contenu heureusement retrouvée aujourd’hui.

Le défi était exigeant et emballant. Je m’y suis inscrite sans compter les heures. Comme journaliste pendant 40 ans, dont rédactrice en chef plus de 25 ans. J’y ai travaillé avec plusieurs journalistes et chroniqueurs qui l’ont enrichi de leurs textes et idées.

Le journal a aussi grandi graphiquement. Il est passé du noir et blanc à l’impression couleur. Du montage manuel à l’infographie. Journalistes, nous avons troqué notre dactylo contre un traitement de texte, devenant alors seuls responsables de la qualité orthographique et grammaticale de nos textes. Hélas, plus de correctrice de textes autre qu’Antidote!

Il a aussi changé de mains trois fois plutôt qu’une. Chaque acquéreur avait sa façon de voir le traitement de l’information et engageait des journalistes qui y correspondaient. J’y ai été parfois réfractaire.

J’ai eu la chance que DBC Communications – dont son propriétaire Benoit Chartier croit à une information régionale complète et proactive – me réintègre à raison d’un

Comme journaliste et maintenant chroniqueuse, Louise Grégoire-Racicot a laissé (et laisse toujours!) sa marque au journal Les 2 Rives. Photo d’archives

texte par semaine. J’ai accepté parce que j’aime cette région. Je veux partager avec les lecteurs tout ce chemin qu’elle a parcouru et les leçons à en tirer! Bon 45e au journal!

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Chroniqueuse lgracicot@sympatico.ca

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Ces liens entre nous

nous aident tous à prendre position sur des enjeux qui ont un impact sur nous.

Les médias sont sous pression. L’offensive de Meta qui ne rend plus accessibles aux utilisateurs de Facebook le contenu des médias a placé au cœur du débat public l’importance des publications comme le journal Les 2 Rives. Le 45e anniversaire de notre hebdo régional nous donne l’occasion de poursuivre la réflexion. Ce n’est pas du temps perdu.

Maire de Massueville pendant 16 ans, j’ai toujours aimé que nos médias régionaux soient les témoins, par leurs articles, leurs chroniques, leurs nouvelles (et leurs caricatures!) du dynamisme de notre vie régionale et de notre démocratie régionale. Ils répercutent les informations, ils donnent la parole aux acteurs, ils les contestent parfois, ils posent des questions ou tentent d’y répondre. Ils placent sous les projecteurs des éléments que nous ignorerions autrement et

Si nos décideurs sont parfois agacés à la lecture de certains articles ou de commentaires d’opinion, ils sont aussi stimulés à s’exprimer plus clairement, à répondre à des questions qu’ils préfèreraient ignorer parfois ou à agir promptement. Bref, à être meilleurs. Pourquoi pas? On y gagne tous, à la fin.

Les journalistes, rigoureux et attentifs à ce qui est important pour vous, jouent un rôle majeur dans notre capacité à comprendre ce qui se passe dans la région. C’est essentiel pour éviter les dérives et pour renforcer l’environnement démocratique qui est mis à mal actuellement un peu partout autour de nous. La démocratie commencera toujours localement.

Les grandes et les petites émotions des gens d’ici sont partagées par les médias régionaux. Avec eux et grâce à eux, nous vivons et sympathisons aux peines ou aux drames des uns et nous nous réjouissons avec les autres de leurs succès ou de leurs prouesses.

Maintenant chroniqueur dans ces pages depuis près de deux ans, je constate plus encore la richesse de notre région, une richesse qui s’exprime dans tous les domai-

tique, culture, sport, vie communautaire. Je suis davantage attentif à d’autres aspects de notre réalité spécifique, particulièrement concentré que j’étais jusqu’alors sur la dynamique municipale.

Nous sommes une véritable société régionale et les médias locaux nous lient les uns aux autres. Quelle serait notre identité régionale sans ces médias? Ne participentils pas à l’ancrage à notre territoire et ne sont-ils pas des miroirs des rapports que nous entretenons avec celles et ceux qui le font vivre, évoluer et progresser?

Par l’entremise de votre hebdomadaire et de notre radio régionale, vous prenez connaissance d’une partie de ce qu’y se passe

dans la région. Les journalistes ne peuvent tout couvrir, ce qui demeure quand même la preuve du dynamisme de la région.

C’est souvent par les médias locaux que les personnes qui s’installent dans la région apprennent à nous connaître un peu et à apprivoiser leur nouvel environnement. Les médias sont une fenêtre ouverte sur la région.

Je n’ai jamais changé d’idée sur l’importance des médias locaux. Ils sont des témoins de ce que nous devenons collectivement et des acteurs de notre dynamisme, de notre diversité. Il faut se le rappeler de temps en temps.

Bon anniversaire à toi, cher journal Les 2 Rives et à tous tes artisans.

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collective 45 ans, ça se fête et ça fait aussi réfléchir

Le journal papier : une trace de notre vie

envers la protection de l’environnement, y réfléchisse à deux fois avant de vouloir copier la recette de la mairesse de Montréal. Visa le noir, tua le blanc.

Les 2 Rives fête ses 45 ans, il faut s’en réjouir. Un anniversaire est un moment pour regarder le chemin parcouru, ce que je laisserai aux artisans du journal, et aussi une occasion pour se projeter dans l’avenir. Sur ce point, au moment d’écrire ces lignes, il y a d’énormes nuages dans le ciel des médias et particulièrement des médias écrits, imprimés et livrés à domicile. Désolé de casser le party.

La décision de la Ville de Montréal d’empêcher la distribution du Publisac a porté un dur coup aux journaux de quartiers regroupés au sein du groupe Métro Média. Ce n’est pas la seule raison qui a provoqué la fermeture de ces 16 journaux de quartier.

Des journalistes ont scruté les dessous de cette affaire pour nous apprendre que le propriétaire avait encaissé un dividende de 2,6 M$ quelques mois avant le début de ses difficultés financières, et que d’autre part, il avait reçu 2,6 M$ de fonds publics (1,3 M$ du gouvernement du Québec et 1,3 M$ de la Ville de Montréal). Ça sert à ça le journalisme d’enquête : fouiller au-delà de la déclaration ou du communiqué.

De là, la pertinence de pouvoir compter localement sur une entreprise de presse, DBC Communications, propriétaire des 2 Rives, qui met les efforts pour aller plus loin que le communiqué bienveillant.

Les fausses bonnes intentions

Il faut retenir de cette saga l’importance des médias de proximité, parfois les seuls à couvrir les conseils municipaux. Qu’une bonne intention, inspirée par la protection de l’environnement, dans ce cas-ci, l’arrêt de distribution du Publisac, peut avoir une répercussion directe sur la santé de la vie démocratique.

La fermeture des quotidiens Métro Média prive les citoyens des arrondissements montréalais d’avoir des échos des décisions prises lors des assemblées municipales. Est-ce que la mairesse Plante et son entourage avaient évalué cet impact? Les cyniques diront que oui et que cela fait leur affaire. Un déficit d’information sur les projets municipaux, ce n’est rien de concret pour mousser la participation aux élections municipales.

Il est souhaitable que le conseil municipal sorelois, malgré son engagement sincère

Le journal papier : une trace de notre vie collective Quand on parle de toi dans le journal, pour les bonnes raisons, tu existes aux yeux de tes pairs. Cela génère de la fierté pour tes proches et de la motivation pour toi. Quand c’est pour les mauvaises raisons, ne blâme pas le journaliste, ne tire pas sur le messager. Regarde-toi dans le miroir.

Le jour où ta photo paraîtra dans la rubrique nécrologique, c’est que tu auras cessé d’exister, mais que tu resteras présent dans la mémoire de ceux qui t’ont côtoyé de près ou de loin.

On peut allumer un feu, éplucher des patates, emballer des cadeaux, essuyer ses pinceaux avec le contenu du Publisac. Le journal peut surtout allumer des débats, éplucher des dossiers complexes, emballer des partisans, vous faire essuyer une larme, encourager un athlète, éclairer les citoyens sur des enjeux importants, démasquer des imposteurs, remplir le scrapbook des parents et des grands-parents, laisser une trace indélébile de notre vie collective.

Pour toutes ces raisons, bonne fête et longue vie aux 2 Rives, à ses artisans, à ses lecteurs et à ses clients.

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Le journal papier, une trace de notre vie collective. J’étais d’ailleurs sur la Une du journal Les 2 Rives du 31 mars 1992. Photo Louis Latraverse | Les 2 Rives © LOUIS LATRAVERSE Chroniqueur louislatraverse@gmail.com
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L’offre médiatique régionale : une belle complémentarité

Les 2 Rives fête ses 45 ans. Profitons de l’occasion pour dresser un bref portrait de l’environnement médiatique régional.

Le doyen des médias, CJSO , avec Sylvain Rochon, qui est passé de journaliste, à attaché politique et à député pour redevenir journaliste, couvre l’actualité de manière professionnelle avec une oreille attentive aux municipalités rurales. Son travail est d’autant plus remarquable qu’il est seul au poste. CJSO compte de nombreux collaborateurs et est un témoin important de notre vie culturelle, sociale et économique.

Le SorelTracy Magazine , tenu à bout de bras depuis 23 ans par Jean Doyon, a su faire sa place et s’imposer comme l’incontour nable dans la catégorie média numérique. Les journalistes pigistes qui y collaborent apportent un éclairage toujours pertinent et complémentaire aux actualités locales.

MaTV, dont la cote d’écoute des assemblées du conseil sorelois a donné des moments d’anthologie, pour le meilleur et

le pire, offre un complément télévisuel à l’offre régionale. La fermeture récente de MaTV Montréal est pour le moins préoccupante pour l’avenir des stations régionales.

Parlons du jubilaire : côté couverture journalistique, Les 2 Rives, grâce à ses trois journalistes permanents, apportent de la profondeur à l’actualité locale, tant dans les secteurs sportif, culturel, économique et politique. De plus, le journal peut compter sur les analyses toujours pertinentes d’une journaliste de talent et observatrice de la scène régionale depuis les tout débuts du journal, en la personne de Louise-Grégoire Racicot. Denis Marion, politicien devenu chroniqueur, amène à son tour une vision éclairante compte tenu de sa connaissance des dossiers régionaux issus de la MRC.

Communication, devoir de loyauté et bullshitomètre

Poussons la réflexion. Par déformation professionnelle, j’observe que la plupart du contenu régional en nouvelles provient des communiqués de presse des différents organismes publics et parapublics (muni-

cipalités, MRC, cégep, Centre de services scolaire, CISSS, SQ, grandes entreprises, syndicats, organismes de développement économique, etc.). Ainsi, on peut retrouver essentiellement, à peu de choses près, le même contenu dans tous les médias (c’est le même phénomène au niveau national).

Faute de moyens, il est rare que le contenu de ces communiqués soit scruté à la loupe, que les émetteurs soient questionnés, que les énoncés soient remis en perspective. Il faut remarquer que cela accommode bien tous les communicateurs et les relationnistes. Leur travail permet de nourrir la bête médiatique qui s’en accommode.

Étant donné que tous ces émetteurs sont, dans le cas des organismes publics et privés soumis à un devoir de loyauté, il ne faut pas compter sur eux pour nous informer si quelque chose dérape dans leur organisation. Je ne blâme personne, c’est un fait. Personnellement, j’ai toujours cru que mon devoir de loyauté était envers les citoyens.

Le droit du public à l’information, surtout quand il s’agit d’organisme public,

Quand l’aiguille du bullshitomètre est rouge, un média comme Les 2 Rives se doit de veiller au grain! Photo gracieuseté

existe-t-il vraiment? Elle est où la ligne entre l’information, la propagande, la désinformation, le marketing politique et la publicité sympathique. Souvent, l’aiguille du bullshitomètre tape dans le rouge!

En contrepartie, plus d’une fois, l’équipe des 2 Rives a su remettre les pendules à l’heure.

Vous trouvez que votre fil Facebook est plutôt ennuyeux, voire insipide, depuis la disparition des nouvelles locales? Ce n’est qu’un avant-goût de ce qui pourrait arriver advenant la déconfiture de notre écosystème médiatique régional. On deviendrait une banlieue-dortoir médiatiquement parlant, sans personne pour documenter les exploits, petits et grands, des membres de notre communauté et sans professionnels pour exercer le contre-pouvoir que représente le métier de journaliste.

Longue vie aux 2 Rives et aux médias régionaux.

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Louis Latraverse | Les 2 Rives

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ans de journalisme de proximité

Démêler le vrai du faux : un travail essentiel

Heu, il arrive parfois que les politiciens mentent sciemment pour protéger leur image. D’accord, ce n’est pas la révélation du siècle, mais pensez-y la prochaine fois que vous lirez une nouvelle ou lorsque vous irez voter.

Ayant travaillé au défunt journal La Voix et ayant traversé de l’autre côté de la clôture, à titre de communicateur, au sein de l’administration municipale soreloise, ces expériences conjuguées me donnent une vision 360 de la relation complexe entre la communication publique et le journalisme.

Cette vision des deux côtés de la nouvelle me permet de dévoiler quelques secrets et de déboulonner quelques mythes. Oh, non, je ne ferai pas de révélations croustillantes sur le sujet chaud de l’heure. Inutile d’en rajouter, la cour est pleine.

D’avoir travaillé comme journaliste m’a permis de comprendre le vécu des journalistes et les contraintes de l’heure de tombée et la recherche du scoop. Alors, en partant du principe que si c’est écrit dans le journal, ça doit être vrai…

Soyons clairs, les politiciens ne sont pas tous des menteurs, il faut respecter ceux qui font le saut en politique. Ce que je veux expliquer, c’est que quand vous lisez ou écoutez la déclaration d’un politicien, ne prenez pas ça pour du cash. C’est à ce moment que commence le travail essentiel du journaliste. Démêler le vrai du faux.

Savoir lire entre les lignes

Règle générale, un politicien peut dire ce qu’il veut. Il fait de la politique. Il joue sur les perceptions et les émotions plus que sur les faits.

Pour sa part, le communicateur au service d’un organisme public informe sur les décisions du conseil d’administration, en théorie. Il est une courroie de transmission. Il doit s’en tenir aux faits. C’est pourquoi, dans les dossiers sensibles et hautement politisés, le communicateur peut suggérer au journaliste de s’entretenir directement avec l’élu ou de faire une

demande en vertu de la Loi d’accès à l’information, si de la documentation existe sur le sujet en question.

Deuxième point : tout ce qui est écrit ou dit dans les médias n’est pas nécessairement vrai. Les journalistes sont des êtres humains et peuvent faire des erreurs et surtout, ils les publient. L’appellation Fake news ne date pas d’hier. Encore une fois, il faut être perspicace.

Troisième mythe : avis aux complotistes, les élus ne contrôlent pas les médias, ni les élus, ni personne d’autre. Ils sont indépendants. Oui, il existe un mur étanche entre les ventes et l’information. Ce mur peut parfois avoir des oreilles et cela n’est pas particulier à la région.

Les médias locaux étant des entreprises privées avec un objectif de rentabilité, exceptionnellement, il peut arriver qu’ils donnent moins d’attention à une nouvelle concernant un gros client. Inversement, il se peut qu’un client décide d’acheter moins de publicité dans un média en termes de représailles à la suite d’une nouvelle peu flatteuse à son sujet.

Pour conclure sur une note positive, je peux témoigner de la rigueur et du professionnalisme des journalistes des 2 Rives et cela s’applique à toute l’équipe avec qui j’ai

eu une relation professionnelle pendant plus de 25 ans. (Je me dois de mettre un bémol sur la brève période pendant laquelle le journal avait été acheté par Québecor et avait sombré dans du grand n’importe quoi).

Longue vie aux 2 Rives et à ses artisans, passés, présents et futurs!

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Démêler le vrai du faux : voir l’écart entre les envies du citoyen et la réalité malodorante. Photo Louis Latraverse | Les 2 Rives ©
LOUIS LATRAVERSE Chroniqueur louislatraverse@gmail.com
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L’homme d’affaires Robert Auger a acheté le journal Les 2 Rives en 1979 des actionnaires Philippe Fontaine et André Millette, quelques mois après la première édition publiée en septembre 1978. À sa façon, il a amené le journal Les 2 Rives où il est présentement avec ses équipes en place pendant 29 ans.

Pourquoi avez-vous acheté le journal

Les 2 Rives quelques mois après sa fondation alors qu’il y avait déjà trois médias locaux, soit La Voix, La Voix du samedi et le Courrier Riviera?

Comme homme d’affaires, j’étais un client du journal. J’aimais beaucoup le produit, mais il y avait une réforme à faire. Je me suis fait approcher puisque le journal était sur le point de fermer. On a réuni les employés, qui n’étaient pas payés depuis un moment, et j’ai tout de suite vu une équipe motivée qui était prête à défoncer les murs. Ça rejoignait mes valeurs. J’ai acheté à une condition : que les employés restent et y travaillent avec la même flamme. Dans la nuit qui a suivi, on a annoncé une expansion du journal Les 2 Rives et des dépenses additionnelles malgré les difficultés financières. On a mis en place une réforme qui a tout changé, notamment pour la vente de publicités.

Qu’est-ce qui a fait la renommée du journal Les 2 Rives?

On a innové dans plusieurs domaines. Une fois par année, on allait dans une petite municipalité et on publiait, par exemple, le journal de Saint-Ours, où il y avait des annonceurs et des nouvelles sur Saint-Ours, au centre du journal régulier. Les résidents de ces petites municipalités adoraient ça, ça

piliers. Notre rigueur et notre passion ont fait la différence.

Comment voyez-vous que Les 2 Rives appartiennent à DBC Communications qui est maintenant dirigé par le fils de votre bon ami Denis Chartier?

Denis a beaucoup participé au succès du journal Les 2 Rives. C’était notre imprimeur et au début, il était très patient sur les paiements (rires). On s’est toujours parlés, même si on ne s’est jamais rencontrés. Il y avait 50 problèmes par jour et je lui demandais des conseils tout le temps. Comment on fait ci, comment on fait ça. Il avait toujours raison! De voir que le journal Les 2 Rives appartient à son fils, c’est très positif. Quel est votre meilleur souvenir de votre journal local?

À notre premier anniversaire, on avait organisé un très gros événement au O-Bu-Ro. Il y avait 400 invités, tout le monde politique et des affaires était là. Les vitres à l’étage étaient enlevées pour laisser entrer un gâteau géant monté grâce à une grue. C’était grandiose avec bar et buffet ouverts. On a fait ça avec des échanges de publicités à des clients et grâce à la confiance de gens d’affaires parce qu’on ne faisait pas d’argent à ce moment-là. Malgré nos pertes d’argent, on avait encore annoncé des expansions et des investissements ce soir-là. C’était un moment-clé dans l’histoire du journal Les 2 Rives. On venait de venir au monde.

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire de votre journal local? Je souhaite que l’équipe en information garde sa passion et qu’elle garde en tête qu’on ne fait pas l’événement, mais on le rapporte. On ressent cette passion, gardez-la! Je continue de vous lire et je remarque tout le travail derrière les publications. Le journal, c’est le reflet des événements de la semaine dans la

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« Le journal, c’est le reflet des événements de la semaine dans la région, il faut que ça continue comme ça »
– Robert Auger
Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Les 2 Rives Robert Auger a été une des pierres angulaires des succès du journal Les 2 Rives, qui a pris son envol après son acquisition en 1979. Photothèque | Les 2 Rives ©
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« Le rôle d’un média local est de traiter d’enjeux qui touchent les

Patrick White est professeur de journalisme et responsable du programme de baccalauréat en journalisme à l’UQAM. Au cours de sa carrière, il a notamment été éditeur et rédacteur en chef de HuffPost Québec, en plus d’être rédacteur en chef de Canoe, chez Québecor. Il a accepté de répondre à nos questions en lien avec le 45e anniversaire du journal Les 2 Rives.

Quel rôle doit occuper un journal local dans sa communauté?

L’idéal, c’est de faire de l’hyperlocal. Les gens doivent savoir ce qui se passe dans leur coin. Au coin de la rue, dans leur quartier, dans les sous-quartiers. Le rôle d’un média local est de traiter d’enjeux qui touchent les gens de près. Par exemple, des nouvelles culturelles qui ne seraient pas couvertes au national. Ce n’est pas juste de rapporter des communiqués, c’est d’offrir de la profondeur, de la recherche. Ça exige de se pointer aux conseils municipaux, par exemple.

Quelles sont les différences entre un média local et national? Et pourquoi un journal local a son importance dans une municipalité?

Les gens pensent avant à leur quartier, et après à l’ensemble. La proximité, c’est le municipal, et après, c’est le provincial et le fédéral. Tout passe par la proximité : nos poubelles, l’aqueduc, l’émondage d’arbres dans le quartier, le nid-de-poule dans ma rue, l’entretien de mon parc préféré. Après trois ans de pandémie, les gens regardent encore plus leur compte de taxes et veulent des services. D’où l’importance de bien les informer de ce qui se passe chez eux.

Quels sont les défis auxquels la presse locale doit faire face aujourd’hui?

Le principal défi, c’est de rester pertinent, de continuer d’aller sur le terrain malgré les pertes de revenus et le manque de moyens. Souvent, dans un hebdo, il y a un journaliste pour tout couvrir, c’est plus précaire. Il faudra que les médias locaux trouvent des moyens de financement, lancent des infolettres, des alertes de nouvelles sur les téléphones ou autre afin de

contrer le blocage de Facebook. Il faudra aussi lancer des campagnes marketing pour inciter les lecteurs à aller directement sur le site Web des médias locaux. Il leur faut être multiplateforme pour rejoindre entre autres les jeunes qui sont sur TikTok. Mais pour ça, ça prend des moyens et les médias doivent profiter des programmes d’aide gouvernementale.

Quelle est la solution pour assurer l’avenir des médias locaux?

Chaque fois qu’un commerce ou une ville achète de la publicité sur Facebook, elle contribue à fermer un média local. Il faut rappeler ça chaque jour, ça contribue à leur perte. Une municipalité, par exemple, doit donner l’exemple à travers la publication d’avis publics, d’appels d’offres ou de publicités dans son journal local. Déjà que les médias locaux se battent contre les géants du Web, il faut les soutenir.

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire du journal Les 2 Rives?

Beaucoup de médias ont de la misère à durer aussi longtemps. On a vu plusieurs

médias fermer, dont le HuffPost Québec dont j’ai fait partie. Les Buzzfeed, Vice, Voir de ce monde ont fermé, ainsi que plusieurs hebdos après la guerre entre TC et Québecor. De voir un modèle comme Les 2 Rives perdurer, de continuer d’effectuer du journalisme de qualité, sur le terrain, c’est encourageant pour l’avenir. Si vous continuez à vous diversifier, tout en étant conscients des défis de l’avenir, vous allez faire encore 45 ans!

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gens de près »
– Patrick White
Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Les 2 Rives Patrick White est le responsable du programme de baccalauréat en journalisme à l’UQAM. Photo gracieuseté
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« Les 2 Rives demeure le média le plus près des gens »

Artisan de première heure avec Les 2 Rives dès les premiers mois de sa fondation, Pierre Plante a porté presque tous les chapeaux au journal durant sa longue carrière. Il a gentiment accepté de répondre à nos questions.

Vous êtes arrivé au journal Les 2 Rives en avril 1979, quelques mois après sa création, quel a été votre rôle et pourquoi avoir choisi d’y travailler?

Après des études universitaires en communication, ma priorité était de revenir dans ma région, à Sorel, pour exercer un travail en communication. Je me suis donc installé à Sorel en mars 1979 et en avril, j’offrais mes services au tout nouveau journal Les 2 Rives qui en était à ses premiers mois d’opération. On m’a alors confié la photographie (prise de vue et opération de la chambre noire) ainsi que plusieurs missions en journalisme.

Au fil du temps vous avez occupé plusieurs rôles : photographe, journaliste, directeur et même publiciste pendant la pandémie. Qu’est-ce que ça représente pour vous d’avoir consacré votre carrière au journal Les 2 Rives?

Connaître toutes les facettes d’opération du journal m’a permis d’apprécier les différents éléments qui permettent au journal de se développer. Chaque fonction comporte ses propres défis et les relever les uns après les autres était extrêmement satisfaisant. De plus, m’impliquer à fond au journal pendant 33 ans m’a apporté une grande fierté de contribuer au développement de la région.

Quelle nouvelle ou page frontispice a été le plus marquante pour vous?

Au début des années 80, la région a perdu des milliers d’emplois industriels. En particulier, le déclin puis la fermeture de Marine Industries ont été longuement traités ainsi que les conséquences pour les gens de la région. Par ailleurs, pour le journal Les 2 Rives, les bonnes nouvelles arrivaient d’année en année avec la reconnaissance de

la qualité de notre journal par l’Association des hebdos du Québec. Le point culminant de cette reconnaissance s’est traduit par le prix d’Hebdo de l’année en 2005.

En quoi le journal Les 2 Rives est un acteur dans la communauté?

Les 2 Rives est au cœur de l’actualité de la région et contribue ainsi à mettre en valeur toutes les phases de son développement. En jouant adéquatement son rôle d’informateur, le journal contribue ainsi à faire progresser de nombreux dossiers dans toutes les facettes de la vie régionale.

Le journal Les 2 Rives a créé le Gala du mérite économique en 1986. Pourquoi était-ce important à ce moment de créer un tel événement?

À ce moment-là, avec la décroissance que la région connaissait, il était important que les forces vives du milieu économique fassent front commun, d’où l’importance de regrouper les principaux acteurs autour d’un projet de valorisation des gens et des entreprises qui s’illustraient. Ainsi, d’année en année, la grande fête du monde économique a permis de mettre en valeur nos plus belles réussites et nos plus dynamiques

intervenants. Le journal Les 2 Rives a grandement contribué au succès du Gala en étant un de ses fondateurs et en participant encore aujourd’hui à son organisation.

Quel est votre meilleur souvenir de votre journal local des 45 dernières années?

Au début des années 2000, Les 2 Rives a obtenu de belles reconnaissances avec un prix d’hebdo de l’année, un premier prix pour son site internet (première fois où ce prix était décerné par l’Association des hebdos du Québec) et une étude sur le taux de lectorat qui confirmait que Les 2 Rives se classait parmi les hebdos les plus lus au Québec. Savoir que nous étions lus par pratiquement toute la population de la région constituait le plus beau des trophées.

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire de votre journal local?

Malgré toutes les nombreuses plateformes de diffusion de l’information, Les 2 Rives demeure le média le plus près des gens et joue son rôle avec grand professionnalisme. Soyons fiers de compter sur Les 2 Rives Bon anniversaire!

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Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Les 2 Rives Les 2 Rives a remporté le prestigieux prix d’Hebdo de l’année en 2005. Au centre, Pierre Plante était fier de recevoir cet honneur qui a rejailli sur toute une équipe. Photothèque | Les 2 Rives ©
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« Tant qu’il y aura des lecteurs, je continuerai à faire ce métier! »

Les 2 Rives

Gilles « Bill » Marcotte publie des caricatures dans le journal Les 2 Rives depuis maintenant plus de 10 ans. Avec plus de 450 caricatures à son actif, son style a évolué depuis le temps, allant du crayon à plomb au iPad. Le sympathique artiste a accepté de nous partager sa passion dans le cadre du 45e anniversaire du journal.

Quel rôle doit jouer un caricaturiste dans une communauté tissée serrée comme Sorel-Tracy?

Mettre en humour l’ensemble de l’opinion du public, faire réagir et montrer parfois qu’avec l’absurdité, c’est parfois près de la réalité.

Quelle est votre top 3 de vos caricatures préférées depuis votre arrivée au journal Les 2 Rives en février 2013 ?

À vrai dire, c’est difficile de faire un top 3 puisque parfois, celles que je trouve excellentes ne sont pas autant aimées par les lecteurs. Voici quand même mes trois caricatures préférées.

• 13 janvier 2015 : En solidarité avec Charlie Hebdo

• 21 avril 2020 : COVID-19 et Sorel-Tracy sur l’autoroute 30

• 10 mai 2022 : Sculpture contemporaine d’oreille et affaire d’écoute électronique de l’ex-maire Serge Péloquin

Une bonne caricature, c’est quoi?

Une bonne caricature, c’est quand le lecteur en fait sa propre opinion, bonne ou mauvaise.

Vos caricatures font souvent réagir. Comment composez-vous avec un sujet chaud? Est-ce que la critique vous a déjà fait hésiter?

La critique ne me fait pas hésiter. Je fais ce métier toujours en pensant que c’est 50-50.

J’en fais rire certains et j’en choque d’autres!

Avez-vous une anecdote à raconter avec une de vos caricatures et une personnalité publique?

Oh oui! 9 avril 2012, je caricature Geneviève Dulude-De Celles. Je ne la connaissais pas et j’ai pris une photo de référence sur laquelle il y avait plusieurs personnes… sauf que j’ai caricaturé la mauvaise per-

sonne. Par chance, ma conjointe a remarqué que je m’étais trompé et j’ai pu la refaire in extremis!

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire de votre journal local? Mon premier rêve d’enfant était de devenir bédéiste, comme les Astérix, Tintin et Gaston Lagaffe que je lisais à l’époque. Aujourd’hui, les caricatures que je produis pour le journal me permettent de vivre ce rêve. Je souhaite un heureux 45e au journal et longue vie encore pour longtemps. Tant qu’il y aura des lecteurs, je continuerai à faire ce métier, c’est grâce aussi à eux si je garde mon cœur d’enfant!

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– le caricaturiste Gilles « Bill » Marcotte
Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Dans mon top 3 des caricatures depuis 10 ans : celle du 10 mai 2022. Sculpture contemporaine d’oreille et affaire d’écoute électronique de l’exmaire Serge Péloquin. Dans mon top 3 des caricatures depuis 10 ans : celle du 21 avril 2020. COVID-19 et Sorel-Tracy sur l’autoroute 30. Dans mon top 3 des caricatures depuis 10 ans : celle du 13 janvier 2015. En solidarité avec Charlie Hebdo. Gilles « Bill » Marcotte, caricaturiste. Photo NathB
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« Mon travail est aussi de saisir un moment qui marque l’histoire »

Steve Gauthier exerce le rôle de photographe de faits divers depuis un peu plus d’un an au journal Les 2 Rives, en plus d’effectuer de la photo pour l’actualité générale de temps à autre. Photographe d’expérience, il se fait un devoir de prendre la meilleure photo possible pour bien illustrer l’article en question et ainsi préserver un devoir de mémoire. Il a accepté de répondre à nos questions dans le cadre du 45e anniversaire du journal.

Quels sont les principaux défis auxquels vous avez dû faire face depuis le début de votre carrière?

Je fais de la photographie depuis plus de 15 ans. Les événements m’ont amené à couvrir les faits divers et à me spécialiser dans la photo d’incendie. Les défis auxquels je fais face sont ceux que je m’impose. Le mot respect est très important dans mon travail.

D’abord je tente de mettre en lumière le travail des autorités. Nos valeureux pompiers qui risquent leur vie pour effectuer leurs tâches et, par le fait même, sauver la vie des autres. Il y a aussi tout le respect qui entoure l’événement auquel je suis témoin. Derrière chaque drame, il se cache des victimes et je m’efforce d’effectuer mon travail sans entacher la mémoire de ces gens. Quand on est photographe de faits divers, la ligne est parfois mince entre l’image à prendre qui révèle l’ampleur de l’événement et le voyeurisme. Il faut toujours se servir de sa tête avant d’appuyer sur le déclencheur.

Quelle importance accordez-vous à une photo dans un article journalistique?

La photo est probablement la première chose qui attire l’attention du lecteur. Comme photographe de presse, je touche un peu à tout. Le sport, les arts et spectacles, la politique et les faits divers. Je sais que mes photos vont donner de l’impact et de l’importance à un texte de mes collègues journalistes. C’est un magnifique travail

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Propos recueillis par Stéphane Martin Les 2 Rives Steve Gauthier est photographe de faits divers depuis un peu plus d’un an au journal Les 2 Rives Photo gracieuseté

but du photographe est aussi de mettre en valeur le travail des pompiers lors d’un incendie.

d’équipe qui me permet de m’accomplir avec énormément de satisfaction. Mon travail est aussi de saisir un moment qui marque l’histoire. Une photo et un article de journal sont deux choses qui restent après en archives. Je suis témoin d’événements et mes photos servent à se souvenir.

Quel est ton top 3 des événements médiatiques couverts qui vous ont le plus marqué et pourquoi?

La noyade d’une fillette de 3 ans m’a touché. C’est venu chercher une corde sensible

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La vague d’amour donnée à Karl Tremblay lors du spectacle des Cowboys fringants alors qu’on venait d’apprendre qu’il avait un cancer a ému le photographe Steve Gauthier.

puisque ça impliquait un enfant. Je me souviens également d’un incendie où le mari pleurait et criait que sa femme était à l’intérieur. Il y a aussi l’accident dans lequel trois jeunes garçons sont décédés à Saint-Robert l’an dernier.

Quelles photos vous rendent le plus fier et pourquoi?

J’ai vécu de grandes émotions lors du dernier spectacle des Cowboys fringants. On venait d’apprendre que le chanteur Karl

Le public québécois avait été généreux envers Karl Tremblay, qui avait annoncé être atteint d’un cancer quelques jours avant son spectacle à Sorel-Tracy.

Tremblay avait un cancer. Ce soir-là, il a reçu une grosse vague d’amour des gens de SorelTracy. Je suis fier des photos que j’ai réalisées. Je suis aussi fier d’une photo d’incendie qui m’a fait remporter un premier prix aux Grands Prix des Hebdos l’an dernier.

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire de votre journal local? Il y a 45 ans, les photos se prenaient sur des pellicules que l’on devait faire développer avant de savoir si elles étaient bonnes ou non. Aujourd’hui, avec le numérique, nous avons la chance de travailler dans l’instantanéité. En 45 ans, le journal témoin de plusieurs événements qui ont façonné l’histoire de Sorel-Tracy. Je suis extrêmement choyé d’être au sein de cette belle équipe qui s’efforce d’informer la population dans les règles de l’art.

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Photo Steve Gauthier Photo Steve Gauthier Steve Gauthier a remporté un premier prix aux Grands Prix des Hebdos en 2022 grâce à cette photo. Photo Steve Gauthier Le Photo Steve Gauthier
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tant que fils d’un

Le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond, prône depuis toujours l’importance des médias écrits, surtout comme fils d’imprimeur. Il a accepté de répondre à nos questions en lien avec le 45e anniversaire du journal Les 2 Rives.

Comment voyez-vous la critique dans les médias?

La critique dans les médias est cruciale pour une société démocratique, préservant transparence, responsabilité et intégrité dans le processus politique. Une critique équilibrée, mettant en lumière à la fois les succès et les échecs, permet au public de se forger une opinion éclairée. Elle offre une perspective complète des enjeux, elle encourage un dialogue constructif et favorise une meilleure compréhension des problèmes complexes auxquels nous sommes confrontés. Dans une ère d’information omniprésente, la critique responsable et équilibrée demeure essentielle pour lutter contre la désinformation.

Vous avez participé à un mandat d’initiative sur l’avenir des médias d’information avec notamment l’éditeur du journal Les 2 Rives, Benoit Chartier, en 2019. Qu’avez-vous retenu du rôle que doit jouer un journal local dans sa communauté?

L’essor du numérique dans la sphère médiatique entraîne de profondes transformations pour les médias d’information. C’est pourquoi il est important d’appuyer les différents médias afin de pérenniser l’information de qualité dans toutes les régions du Québec, peu importe leur taille. Dans une région comme la nôtre, les médias locaux informent la communauté, soutiennent les entreprises locales et favorisent le sentiment d’appartenance. Ils constituent un pilier essentiel pour informer, engager et unir la communauté locale.

Étant natif de Sainte-Anne-de-Sorel, quel est votre premier souvenir de votre journal local?

En tant que fils d’un imprimeur, les médias écrits ont toujours occupé une place de choix au sein de ma famille. Les exemplaires des journaux locaux, à cette époque, La Voix et Les 2 Rives, étaient toujours soi-

gneusement disposés sur la table, accessibles à tous les membres de la famille ainsi qu’aux visiteurs. Grâce à leur contenu, les médias écrits ont souvent été à l’origine de discussions parfois animées, mais surtout enrichissantes au sein de notre foyer. Je garde certainement de bons souvenirs de ces nombreuses discussions.

Le fédéral vient d’adopter la loi C-18 visant à forcer les géants du Web à indemniser les médias pour le partage d’articles sur leur plateforme. Comment le gouvernement provincial peut-il, de son côté, protéger les médias locaux?

Je suis fier que le gouvernement du Québec emboite le pas du moratoire des investissements publicitaires chez Meta en plus d’avoir participé à la journée sans Meta le 15 septembre dernier. Rappelons que durant la crise sanitaire, nous avons rapidement reconnu l’importance des médias locaux pour diffuser de l’information cruciale aux citoyennes et aux citoyens. Comme député, je me suis assuré que nos médias locaux, dont le journal Les 2 Rives, reçoivent leur part de cet investissement. Lorsque les temps sont difficiles, il demeure impératif de soutenir nos médias d’information.

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire de votre journal local? Je tiens sincèrement à féliciter le journal Les 2 Rives pour toutes ses années à informer de façon objective et transparente notre communauté. Au cours de ces 45 années, nous avons été témoins de tant de moments mémorables, de triomphes et de défis, mais votre engagement envers la qualité de l’information et la voix de notre communauté est resté constant. Que cette célébration soit l’occasion de célébrer notre journal local et l’impact qu’il a eu sur notre communauté au fil des ans.

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« En
imprimeur, les médias écrits ont toujours occupé une place de choix au sein de ma famille » – Jean-Bernard Émond
Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Les 2 Rives Le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond. Photo gracieuseté

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« L’information, c’est un pilier de la démocratie »

Le député de Bécancour-Nicolet-Saurel, Louis Plamondon, entamera bientôt une 40e année comme député à la Chambre des communes, lui qui y siège depuis 1984. Avant d’être député, il était très impliqué dans la région, notamment comme président de la Chambre de commerce. Avec toutes ses implications qui durent depuis des dizaines d’années, Louis Plamondon a toujours fait partie des pages du journal Les 2 Rives

Le député bloquiste a bien voulu répondre à nos questions.

Comment a évolué votre relation avec votre journal local au fil du temps?

J’y ai côtoyé des femmes et des hommes passionnés. C’est un métier où l’on ne compte pas ses heures. Où tout peut arriver à tout moment. Un métier qui requiert beaucoup de polyvalence. En feuilletant les archives des 2 Rives, c’est un grand pan de ma vie professionnelle qui me revient, comme président de la Chambre de commerce ou député, et une bonne partie de notre vie collective. Leurs meilleurs et moins bons moments.

Qu’avez-vous remarqué sur l’évolution du journal local?

Ce que j’ai remarqué – si vous m’autorisez une réponse plus globale – c’est combien, partout au Québec, les sources d’information se sont raréfiées. Les 2 Rives, à leur naissance, ont constitué, pour les Sorelois, un

nouvel endroit où s’informer. Ils avaient déjà une radio et d’autres hebdos où s’abreuver de nouvelles locales. Votre journal est venu enrichir l’offre qui a, au fil des ans, fondu comme neige au soleil. Vous occupez seuls le rayon de l’imprimé. Vous l’occupez bien avec une solide équipe de journalistes, mais ça ne m’attriste pas moins d’avoir vu disparaitre la diversité.

Quel est votre meilleur souvenir de votre journal local au cours des 45 dernières années?

J’en ai, comme vous vous en doutez, quelques-uns après 40 ans en politique. J’ai de la difficulté à identifier le meilleur. Je pourrais répondre la Une de chacune de mes victoires (rire), mais je crois que c’est plutôt chacune de mes discussions avec votre doyenne, Louise Grégoire-Racicot. La région doit beaucoup à cette femme.

À quel point est-ce important pour vous de préserver un journal local considérant cette ère incertaine entourant les géants du Web, comme Meta?

C’est essentiel de le préserver, d’assurer sa survie en s’y annonçant (je pense aux commerçants), en se prêtant aux questions de ses journalistes (je pense aux élu.e.s et aux

décideurs et décideuses) et en le lisant pour ensuite avoir une participation citoyenne éclairée aux débats. L’information, c’est un pilier de la démocratie. Sans une information juste, complète, vérifiée et communiquée par des professionnels, la démocratie s’effondre. Voilà pourquoi son boycott par Meta est si honteux et le refus du géant américain de partager une infime part des profits qu’il fait sur son dos est si scandaleux. De 2008 à 2020, les revenus des journaux canadiens sont passés de plus de 4,6 milliards à moins de 1,5 milliard en 2020. Pendant cette période, Google et Facebook ont vu leurs revenus canadiens passer d’un peu plus de 1 milliard de dollars à plus de 8 milliards. De 2008 à 2021, 450 médias d’information canadiens ont fermé leurs portes. Les chiffres parlent!

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire de votre journal local? Je souhaite aux 2 Rives, à l’ensemble de ses artisans, des journalistes aux publicitaires, en passant par les chroniqueurs, photographe, caricaturiste, une longue vie. Je félicite son éditeur d’y maintenir une nombreuse équipe sur le terrain et son directeur de l’information de veiller à offrir en plus des comptes-rendus des dossiers fouillés.

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Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Les 2 Rives Louis Plamondon, député de BécancourNicolet-Saurel. Photo gracieuseté

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« Le journal Les 2 Rives est un des joyaux de la ville de Sorel-Tracy »

Le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, a toujours prôné l’importance d’une presse écrite forte. Il a accepté de répondre à nos questions à propos du 45e anniversaire du journal Les 2 Rives

Vous êtes élu depuis 10 ans à SorelTracy, dont bientôt un an comme maire. Quel rôle le journal a eu sur l’actualité municipale depuis cette époque?

Le journal a toujours eu une grande importance sur l’actualité municipale. Les journalistes couvrent tous les sujets et enjeux importants de la région. Les éditorialistes contribuent au débat public et l’excellent caricaturiste, Gilles Bill Marcotte, trouve toujours le ton juste pour nous faire rire. Comme élus, nous y voyons le reflet des actions que nous posons.

Que fait la Ville de Sorel-Tracy pour aider son journal local?

Puisqu’il est important de soutenir les médias locaux indépendants, la Ville investit des sommes considérables en publicités. Par exemple, pour la campagne « On se voit en ville », le journal est l’un des outils de communication privilégiés. La Ville

ses appels d’offres et ses offres d’emploi. Comme gouvernement de proximité, quelle est votre perception du rôle d’un journal local dans sa communauté?

Pour nous, le fait de pouvoir encore compter sur des médias qui embauchent de vrais journalistes est extrêmement important. Le fait qu’ils évoluent dans notre milieu permet de bien comprendre les enjeux locaux et les sensibilités des citoyens.

même façon comme maire que comme citoyen? Quelle information suscite le plus votre intérêt lorsque vous le lisez?

Comme maire, je le lis très attentivement! Évidemment, les sujets qui touchent la Ville constituent mon premier intérêt. De plus, j’adore y lire des portraits de citoyens ou de gens d’affaires qui ont fait de grandes réalisations et qui rayonnent chez nous et audelà de nos frontières. Je continue aussi de suivre attentivement les résultats sportifs de nos athlètes et les projets de nos artistes.

Vous avez suspendu l’achat de publicités sur Facebook et Instagram. Pourquoi est-ce important pour la Ville de supporter les médias locaux dans leur combat contre les géants du Web?

La Ville a suspendu ses publicités sur Meta par solidarité avec nos médias locaux puisque le travail de ces derniers profitait à cette multinationale, sans compensation. Il est donc important pour nous d’appuyer nos journalistes dans leurs revendications. Il faut être conscient de la chance que nous avons, à Sorel-Tracy, d’avoir autant de médias locaux de qualité, ce que certains milieux n’ont plus. L’avenir de ces médias est essentiel à une vie démocratique en santé.

Avez-vous un mot pour le 45e anniversaire de votre journal local?

Le journal Les 2 Rives est un des joyaux de la ville de Sorel-Tracy. Sa talentueuse équipe, d’ailleurs récompensée annuellement aux Grands prix des hebdos pour sa qualité de la langue, son suivi des affaires municipales et pour la qualité de ses photos, met la barre haute sur le plan journalistique. Mais il ne faut pas oublier tout le travail de l’ombre des autres artisans du journal qui contribuent à ce succès par leur service à la clientèle efficace. Encourageons tous ensemble Les 2 Rives, notre journal!

Sylvain Dupuis a occupé plusieurs rôles dans la sphère publique soreloise. Le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel a accepté de répondre à nos questions.

Les 2 Rives a couvert vos activités comme conseiller et maire, directeur de la Chambre de commerce, préfet de la MRC et directeur d’organismes au fil des années. Quel rôle le journal local a-til joué et joue-t-il encore dans votre quotidien?

Le journal joue un rôle central pour rejoindre la population et les gens liés de près ou de loin à nos organisations. Il faut comprendre que l’accès à des informations régionales et locales est important pour dynamiser notre milieu et assurer que les différentes initiatives locales soient connues. Il est clair dans mon esprit que sans les journaux locaux, il y aurait un cruel manque d’information.

Comme préfet, un journal hebdomadaire dans une MRC qui englobe 12 municipalités, ça représente quoi pour vous?

Bien que la MRC de Pierre-De Saurel et la Ville de Sorel-Tracy possèdent des ressources en communication pour diffuser et

informer les citoyens, les plus petites municipalités ont souvent l’obligation de passer par des communiqués ou des annonces plus générales. Le journal hebdomadaire permet de faire connaître des initiatives sur l’ensemble du territoire en faisant connaitre les

informations nécessaires aux différentes actions posées dans les municipalités rurales. Les communications sont très importantes aujourd’hui et d’autant plus par les médias de notre région. Avec l’arrivée des médias sociaux, ce sont les médias traditionnels locaux qui nous donnent l’heure juste et la crédibilité qui quelquefois fait défaut dans les réseaux sociaux.

Qu’est-ce qui vous a marqué depuis le début de votre carrière politique dans la couverture journalistique locale?

Le journal a un impact direct auprès de la population puisque la nouvelle de la semaine est reprise dans la version papier et beaucoup des citoyens lisent le journal. Une chose que j’ai constatée est qu’un article qui n’est pas nécessairement dans les premières pages a souvent plus de portée lorsqu’il est au centre de l’édition. Je m’en voudrais de ne pas mentionner que la présence des caricatures dans chaque édition en lien avec les informations a un impact éditorial des plus intéressants.

En 2019, la MRC a appuyé les médias locaux via une résolution. Est-ce encore aussi important pour vous après une pandémie d’afficher votre appui à la presse régionale?

La pandémie a modifié énormément les paradigmes de l’information, mais une

chose est certaine; un journal indépendant possédant une salle de presse objective permet d’assurer une information pertinente et assure la validité de l’information pour les citoyens. Nous avions appuyé par résolution et encore aujourd’hui la MRC assure une présence importante tant au niveau de la diffusion des informations que l’achat de publicité afin d’assurer la pérennité du journal. Le journal local est accessible partout, on le retrouve au restaurant en déjeunant par exemple, les gens lisent les nouvelles de leur coin, ils ont un attachement à leurs journaux locaux.

Avez-vous un mot pour le

45e anniversaire de votre journal local?

En discutant avec les préfets des autres régions, on me raconte que les journaux sont disparus de leur région et que les villes et les municipalités ont de la difficulté à diffuser, rejoindre ou informer la population locale. Chaque information locale ne mérite pas la une des journaux nationaux, mais l’information demeure un moteur important pour informer la population. La presse locale et régionale contribue au rayonnement de nos municipalités. Enfin, pour ce 45e anniversaire du journal Les 2 Rives, nous souhaitons une longue vie indépendante, à l’écart de la convergence et toujours aussi connectée sur les enjeux de notre région.

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« Sans les journaux locaux, il y aurait un cruel manque d’information »
– le préfet Sylvain Dupuis
Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Les 2 Rives Sylvain Dupuis, préfet de la MRC de Pierre-De Saurel. Photo Mireille Caza Propos recueillis par Jean-Philippe Morin Les 2 Rives
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CAHIER ANNIVERSAIRE

Pourquoi choisissez-vous

le

journal Les 2 Rives comme média efficace pour vos publicités?

Le journal Les 2 Rives, c’est le journal régional de vos nouvelles, mais c’est également un véhicule publicitaire efficace pour les annonceurs qui nous font confiance. Un journal donne une vitrine aux entreprises leur permettant de s’associer à du contenu de qualité et de rejoindre des lecteurs attentifs et engagés pour raconter leurs histoires et d’y afficher leurs promotions. En retour, ce sont eux qui nous permettent de vous offrir ce journal gratuitement chaque semaine et de poursuivre notre mission. À l’occasion de notre 45e anniversaire et de la Semaine nationale des journaux, voici des témoignages représentatifs de 15 de nos fidèles annonceurs.

Le journal Les 2 Rives : une façon sûre de rejoindre les citoyens et les citoyennes de ma circonscription et de savoir tout ce qui se passe dans notre belle région.

– Louis Plamondon, député de Bécancour – Nicolet – Saurel

C’est notre journal local qui représente notre région et nous donne la chance de nous exprimer sur une plateforme médiatique. Merci!

– Alexandre Martel, pharmacien propriétaire, Pharmacie Martel

Parce que vous êtes directement dans notre région. Parce que vous travaillez fort. Parce que vous faites du travail de qualité. Parce que vous y mettez tout votre cœur.

– Sophie Paquin, copropriétaire de Botanix Comptoir Richelieu

Bravo à toute votre belle équipe dynamique pour ce 45e anniversaire de fondation! L’information locale de qualité revêt une importance capitale pour notre démocratie. En ces temps de lutte à la désinformation et de combat inégal avec les géants du Web pour les revenus publicitaires, tenir le coup relève assurément de l’héroïsme. Je vous félicite pour ce tour de force remarquable et je souhaite longue vie au journal Les 2 Rives! La population a besoin de vous pour encore longtemps!

– Xavier Barsalou-Duval, député de Pierre-Boucher — Les Patriotes — Verchères

Le CISSS de la Montérégie-Est reconnaît l’apport essentiel des 2 Rives dans la transmission d’information sur nos soins et services auprès de la population et de nos partenaires.

– Sébastien Poirier, conseiller en communication, Direction adjointe des communications organisationnelles et des relations médias, CISSS de la Montérégie-Est

J’aime publier dans Les 2 Rives, car c’est un beau journal lu par la population. De plus, c’est un 2 en 1 puisqu’il est distribué en papier et est publié sur leur site Web. L’achat local passe par le journal local! Être dans le journal Les 2 Rives est une bonne façon de publiciser nos commerces.

– Gaby Charbonneau, Location FGL

Avec l’arrivée des nouvelles technologies numériques qui bouleversent bien des modes de vie, nous sommes fiers à L’Orienthèque de compter sur Les 2 Rives pour rejoindre notre clientèle, et ce, par le biais d’un journal format papier, accessible aux gens de tous âges et livré directement à la maison. Parmi les personnes qui communiquent avec nous, certaines ont, bien sûr, consulté la version électronique, mais bien d’autres nous mentionnent encore que c’est en feuilletant le journal qu’ils sont tombés sur nos services! Nous tenons donc à remercier chaleureusement l’équipe du journal Les 2 Rives

– Mylène Castonguay, directrice générale de L’Orienthèque

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L’implication dévouée et professionnelle de ma conseillère publicitaire du journal Les 2 Rives, Carole Pettigrew, a fait une différence pour aider à créer l’image raffinée que je souhaitais donner à la Lingerie. Son écoute, sa patience et sa compréhension de ma vision de l’entreprise ont fait de nous des complices depuis le tout début de notre relation. Donc depuis plus de 20 ans maintenant! Merci Carole!

– Maryse Phaneuf, propriétaire de la Lingerie Frou Frou

La visibilité que nous offre le journal Les 2 Rives est essentielle pour nous, les organismes communautaires. Il est important pour notre association Le Vaisseau d’Or de faire connaître nos services auprès de la population grâce aux parutions régulières dans ce média. Cela nous offre une belle vitrine incontournable et la certitude de pouvoir rejoindre les gens là où ils sont.

– Claude Descheneaux, directeur Le Vaisseau d’Or

Service impeccable, journal et publicité avec de l’information pertinente. Une belle visibilité pour les gens de notre région. Merci à votre équipe pour votre excellent travail.

– Nicolas Silveri Laliberté, représentant hypothécaire, Services de financement hypothécaire Desjardins, Services aux particuliers

Ce journal est notre fierté pour la ville. C’est à la fois un moyen de communication efficace et aussi une façon de pouvoir véhiculer l’information actuelle à la portée de tous les citoyens, d’où l’importance de la presse écrite pour les jeunes et moins jeunes!

– Bernard Beauchemin, directeur général de l’Hôtel de la Rive

Nous choisissons d’annoncer dans le journal Les 2 Rives, car cela permet d’encourager notre hebdomadaire local ainsi que les emplois s’y rattachant. La solidarité fait partie de nos valeurs et il est important pour nous de l’être envers les organisations de notre communauté.

– Ando Andrianady, directeur général du Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu

La famille Savoie et Les Résidences Soleil Manoir Sorel tiennent à célébrer les 45 ans d’existence du journal de proximité Les 2 Rives. Son ancrage local, son positionnement comme source d’information régionale et la mise en lumière de la communauté et d’histoires d’entrepreneurs locaux inspirants en font la voix incontestable de ses lecteurs. Mille mercis et longue vie.

– Katarina-Darkise Marcil, directrice marketing, Résidences Soleil

En annonçant dans le journal Les 2 Rives, Boutique auLit s’assure de communiquer avec la grande communauté de Sorel-Tracy tout en présentant ses collections de matelas de qualité et une variété d’accessoires pour améliorer votre expérience de sommeil.

– Marie-Pierre René, directrice générale de Boutique auLit

La relation de confiance que les citoyens et les entreprises entretiennent envers Les 2 Rives est toujours aussi forte après 45 ans. Les 2 Rives est un journal crédible qui nous permet de ne rien manquer et de confirmer semaine après semaine la vivacité de notre belle région.

– Stéphane Mailhot, directeur communication chez ArcelorMittal Produits longs Canada

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Le journalisme au cœur du développement culturel

Que ce soit un théâtre, un festival, un salon de diffusion ou un musée, la presse locale est toujours un partenaire essentiel au développement des organismes culturels.

C’est du moins l’opinion que partagent deux figures de proue de la sphère culturelle soreloise, Marie-Josée Bourbonnais et Rachel Doyon.

La première a été directrice générale d’Azimut diffusion pendant plus de 31 ans. « Lorsque j’ai pris la direction d’Azimut en 1990, j’ai rapidement remarqué que le journal était essentiel pour la communauté. Il offre l’accès à de l’information gratuite et de qualité. Il permet de faire parler de nous. Aussi, la proximité qui se crée avec les journalistes permet d’avoir un lien de communication plus efficace. Une presse nationale n’est pas suffisante », explique Marie-Josée Bourbonnais.

Pour la seconde intervenante, qui est la directrice de la Maison de la musique de Sorel-Tracy, la presse locale est le moyen par excellence pour faire connaître les organismes de la région. « Les médias, qu’ils soient papier, virtuel ou même à la radio, sont importants pour faire rayonner la culture! C’est comme la musique, les gens choisissent

ce qu’ils écoutent, comme ça tout le monde est satisfait », explique Rachel Doyon.

Collaboration et diffusion

Pour Marie-Josée Bourbonnais, il est primordial qu’une salle de diffusion telle qu’Azimut entretienne de bons liens avec son journal local. « Il faut mettre des efforts pour développer une relation de proximité, pense-t-elle. Par exemple, à l’époque avec Pierre Plante, qui était publiciste, et les journalistes, on se croisait souvent et on entretenait de belles relations. On pouvait compter sur eux, et de cette façon, les partenariats sont plus faciles pour notamment mousser des événements », détaille-t-elle.

« Le journal est très efficace pour les ventes et pour rejoindre le public de la MRC. […] C’est un bon partenaire pour mousser nos activités et faire connaître la Maison de la musique. […] Quand les médias s’intéressent à ce qu’on fait, c’est vraiment un honneur », soutient Rachel Doyon.

Des souvenirs plein la tête Marie-Josée Bourbonnais se remémore avec joie la relation qu’elle entretenait avec la journaliste d’expérience et aujourd’hui chroniqueuse au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot. « Elle était souvent au

théâtre. J’avais toujours des échanges très pertinents avec elle. Nous avons toujours eu une belle collaboration », détaille celle qui dirige le Théâtre Petit Champlain depuis novembre 2021.

Côté anecdote, elle confie qu’elle a rencontré son partenaire de vie grâce au journal lorsqu’en 1991, Louise avait fait un portrait sur elle, lors de ses débuts à la direction de l’organisme. « Sabin [Farley] avait vu le portrait! Ç’avait semé la graine de mon couple », partage-t-elle avec générosité.

Sans anecdote précise en tête, Rachel Doyon confie qu’elle se fait un point d’honneur de toujours bien accueillir les journalistes lors des conférences de presse de son organisme. « Je le fais bien parce que leur présence est primordiale. J’aime quand ils se déplacent, ils prennent le pouls et échangent avec les différentes personnes présentes. C’est plus humain que d’envoyer un communiqué. […] Ils sont les vases communicants de la région », conclut-elle.

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Alexandre Brouillard | Les 2 Rives Marie-Josée Bourbonnais a été directrice générale d’Azimut diffusion pendant plus de 31 ans. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives © Rachel Doyon est directrice de la Maison de la musique de Sorel-Tracy. Photo Steve Gauthier| Les 2 Rives ©

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L’importance d’une section culturelle riche et variée

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

En 45 ans, les artistes qui ont défilé dans les pages culturelles des journaux de la région sont nombreux. Derrière ces textes se cachent des journalistes chevronnés qui n’ont pas hésité à mettre sous la loupe les faits d’armes d’artistes. Julie Lambert est l’une d’entre elles. Pendant plus de sept ans, de 2011 à 2018, elle a parlé avec de nombreux artistes qui l’ont marquée. « Sorel-Tracy ne serait pas la même sans sa communauté artistique », affirme-telle sans détour.

« C’est peut-être la seule occasion pour les artistes de se faire voir autrement que par la promotion qu’ils font eux-mêmes, ajoutet-elle. Pour moi, c’était important de relater les moments importants de leur carrière, comme leurs expositions, leurs lancements de disques ou les honneurs remportés. Ces moments, pour eux, sont le fruit de plusieurs années de travail. »

L’ex-journaliste se souvient entre autres de belles réussites, comme celles de l’auteurcompositeur-interprète Antoine Lachance, dont elle a couvert les succès dès ses tout débuts jusqu’à sa victoire à Ma première place des arts ou sa participation à La Voix.

« On peut dire fièrement que c’est le journal qui a parlé de lui en premier. Surtout, il est resté très humain et accessible par la suite. Je crois que les lecteurs ont ressenti ça. Antoine Lachance, c’est un exemple, mais il y en a plein comme ça », souligne Julie Lambert, qui réitère l’importance qu’un journal local parle de culture.

« Encore aujourd’hui, je me fais remercier par des artistes de qui j’ai parlé. C’est une belle vitrine pour eux, mais c’est surtout une belle occasion pour le journal de montrer que des moments marquants doivent être soulignés, que ce soit dans le sport, la culture ou autre », conclut-elle.

Au journal La Voix, Hélène Goulet a aussi couvert la section culturelle pendant de nombreuses années, ce qui lui a d’ailleurs

valu le prix de Journaliste culturelle de l’année offert par le Conseil culturel de la Montérégie en 1995. « Ça m’a émue parce que c’est eux qui m’ont choisie et non pas moi qui ai appliqué. Ça vient souligner mon travail, surtout que ce n’est pas à Montréal qu’ils vont parler de l’actualité culturelle locale! », lance-t-elle.

Hélène Goulet a travaillé à La Voix de 1989 à 1996, puis de 1999 à 2007. Elle a aussi brièvement écrit une chronique culturelle dans Les 2 Rives en 1999 avant de retourner à La Voix.

« C’est important de parler de la vie culturelle et des artistes d’ici. Je me souviens que des chanteurs venaient me porter des

cassettes de musique au journal! J’allais voir des spectacles la fin de semaine, des expositions… je couvrais les événements de A à Z, comme le Festival de la gibelotte et le Carnaval de l’acier. On avait aussi un calendrier culturel qui était très populaire », se souvient-elle.

Parmi les artistes qui l’ont marquée, elle note entre autres Stéphane Tellier, qui était déjà un guitariste flamboyant alors qu’il n’avait que 15 ans. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des meilleurs guitaristes au Québec, rien de moins. « Je mettais les gens en confiance. J’aimais ça! Une section culturelle, c’est primordial dans un journal local », conclut-elle.

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Antoine Lachance bénéficie d’une excellente couverture locale, de ses débuts en musique jusqu’à aujourd’hui. Photo OSA images et TVA
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Les 2 Rives, une fenêtre sur la communauté

Les citoyens de la région ont la chance de pouvoir compter sur une multitude d’organismes composés de professionnels qui œuvrent pour le bien-être de la communauté. Une directrice et un directeur ont bien voulu livrer leurs impressions quant au rôle de la presse écrite dans la mission de leur organisation.

Pour Martine Simard, la directrice générale de L’Ardoise, une presse écrite rigoureuse permet d’éviter la désinformation, « notamment pour les personnes ayant de la difficulté à départir ce qui relève d’une fausse nouvelle ou d’être en mesure de se faire une idée claire de l’actualité. On peut y lire le contenu en toute confiance, on sait que les faits ont été vérifiés avant d’être publiés », explique-t-elle.

Le directeur général du Carrefour jeunesse-emploi (CJE), Mario Fortin, fait du

pouce aux propos de Mme Simard. « S’il n’y avait pas de presse écrite, on aurait des difficultés à suivre ce qui se passe chez nous », détaille-t-il.

En plus d’avoir travaillé dans son patelin en Mauricie, M. Fortin a aussi œuvré dans le Nord-du-Québec. Après différentes collaborations avec des hebdomadaires, il souligne que Les 2 Rives est bien ancré dans sa communauté. « Un journal doit être près de sa communauté et je crois que Les 2 Rives le réussit bien », précise-t-il.

Levier pour l’inclusion des personnes peu alphabétisées Alors que L’Ardoise offre des expériences d’alphabétisation populaire, son équipe utilise fréquemment Les 2 Rives parce qu’il permet les échanges entre les participants, suscite les débats et la connaissance des enjeux régionaux.

« Les 2 Rives est, à L’Ardoise, une fenêtre sur notre communauté. Dans le groupe, nous favorisons l’éveil à la participation

préalable ce qui se passe chez nous! Les 2 Rives est souvent le point de départ d’une démarche; on lit quelques articles, puis des discussions commencent et chacun donne son avis », explique Martine Simard, ajoutant que le journal contribue à faire de la sensibilisation à la problématique de l’analphabétisme auprès de la population.

Aussi, l’organisme utilise le journal de différentes façons. « Nous faisons régulièrement un petit questionnaire d’une dizaine de questions à partir des articles. Il s’agit de créer un cadre ludique pour connaître ce qui se passe dans la MRC, susciter des discussions et au bout du compte : lire et écrire! », mentionne Mme Simard.

Les 2 Rives participer à différentes activités d’organismes de la région. Il se rappelle avec enthousiasme que le journal avait été partenaire d’un cahier spécial dans le cadre du Marché de l’emploi. « Nous avons toujours eu une belle collaboration. Sans oublier son apport dans l’organisation du Gala du mérite économique », soutient le directeur général du CJE.

Finalement, Martine Simard se souvient de l’activité « Rédacteur en chef invité » organisée avec Les 2 Rives à l’occasion de la Semaine de l’alphabétisation populaire. « C’est intéressant d’avoir eu l’occasion de nous exprimer sans contrainte ni censure. Sans oublier la participation du journal au Lecturothon », conclut-elle.

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Alexandre Brouillard | Les 2 Rives Jean-Philippe Morin et le journaliste, Alexandre Brouillard, avaient animé l’activité « Rédacteur en
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Une relation de confiance entre sportifs et journalistes

Bien souvent, les athlètes prometteurs apparaissent sur le radar des journalistes de la presse locale dès leur jeune âge. Le journal Les 2 Rives ne fait pas exception, ayant suivi de nombreux sportifs de leurs balbutiements jusqu’au niveau professionnel.

On peut penser à de nombreux hockeyeurs, dont François Beauchemin, Marc-André Fleury, Anthony Beauvillier et Nicolas AubéKubel, mais aussi au boxeur David Théroux, qui ont soulevé les passions d’amateurs de sport à plusieurs reprises durant leur carrière.

Ce sont tous des athlètes qui ont excellé dans leur discipline. Dès leur adolescence, Les 2 Rives a bâti une relation de confiance avec eux, avant qu’ils deviennent des athlètes professionnels.

Rejoints par notre journaliste, Beauchemin et Théroux ont bien voulu se remémorer leur début sportif ainsi que leur premier contact avec le journal. « Différents journalistes de la région ont suivi ma carrière dès un jeune âge, fait savoir François Beauchemin. Je crois que ç’a commencé quand je jouais Bantam AA. La couverture s’est poursuivie au Midget AAA et dans le junior majeur. De plus en plus que je montais en

calibre, la couverture devenait plus importante. Jusqu’à tant que je gagne la Coupe Stanley avec les Ducks d’Anaheim en 2007, c’était le summum. »

De son côté, David Théroux précise que la boxe ne soulevait pas les passions à SorelTracy lors de ses premiers combats. « La boxe et sa couverture médiatique, c’était plutôt mort dans la région à mes débuts, soutient-il. Mais, dès mes premiers combats, à 14 ans, il y a eu des articles dans Les 2 Rives Mes parents ont conservé plusieurs coupures de journaux dans leur sous-sol. »

Grandir avec Les 2 Rives

Reconnu pour ses coups de poing rapides et dévastateurs, Théroux se rappelle avec enthousiasme ses premiers entretiens avec les journalistes locaux. « Au début, j’étais plus stressé, admet-il. Je voulais bien paraître. Mais rapidement, j’ai eu une relation de confiance avec eux et j’ai réalisé qu’ils voulaient des réponses sincères. Je crois que ça m’a bien préparé aux demandes des médias nationaux lorsque je suis devenu professionnel. »

Même si ses premiers contacts avec le journal remontent à plusieurs années, François Beauchemin se rappelle qu’il aimait toujours partager ses histoires avec les journalistes. « Même quand je jouais au baseball très jeune, j’avais eu ma photo dans le jour-

nal. C’était toujours le fun de voir ça, surtout pour un p’tit gars. […] Répondre aux demandes d’entrevues du journal local a toujours été important pour moi. En tant qu’athlète, c’était l’une de mes priorités », détaille celui qui a disputé 903 parties dans la Ligue nationale de hockey.

Chose certaine, plusieurs autres athlètes sorelois grandissent et grandiront avec Les 2 Rives. Pensons au gardien de but Gabriel D’Aigle – souvent comparé à juste titre à Marc-André Fleury – qui a déjà fait l’objet de quelques articles, alors qu’il évoluait avec les Gaulois de Saint-Hyacinthe dans le Midget AAA et maintenant avec les Tigres de Victoriaville dans la LHJMQ.

En juillet 1992, François Beauchemin avait vu sa photo apparaître dans le journal Les 2 Rives après avoir remporté deux tournois chez les Pee-Wee avec les Mariniers. Photo d’archives

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Alexandre Brouillard | Les 2 Rives David Théroux avait vaincu Jose Alfaro en février 2019 au Casino de Montréal. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

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Mettre en lumière des exploits sportifs et des événements majeurs

Avez-vous l’habitude de commencer à lire votre journal par la fin? C’est encore la routine de plusieurs lecteurs de la région. Les pages sportives ont toujours été des incontournables dans les journaux locaux, grâce notamment aux journalistes chevronnés qui ont couvert les sports d’année en année.

Patrick Turgeon, au journal Les 2 Rives et Daniel Lequin, au journal La Voix, ont tenu le fort pendant de nombreuses années. Les deux tiennent le même discours : ils ont souvent dû « se battre » pour obtenir plus d’espace dans les pages de leur journal respectif. Fort heureusement, on les a souvent écoutés!

« Je suis un passionné de sport, souligne d’entrée de jeu Patrick Turgeon, qui a travaillé au journal Les 2 Rives de 1999 à 2011. J’adore mettre en lumière des gens pour qui c’est peut-être la seule façon d’être mis en lumière. La jeune patineuse artistique de 13 ans, ce n’est pas le Journal de Montréal qui va en parler. Je me battais pour ces gens-là, pour leur donner l’espace qui leur revenait. »

Même son de cloche du côté de Daniel Lequin, qui a œuvré pendant une trentaine d’années à La Voix, uniquement comme journaliste sportif. « Quand on parle de sport dans une région, ça crée une effervescence. L’hebdo local est vital pour ça. Oui, je parlais des sports populaires comme le hockey et le baseball, mais j’aimais sortir des sentiers battus avec du badminton, du basketball ou du volleyball, par exemple. À l’époque, ce n’était jamais arrivé qu’un journaliste entre dans la polyvalente et parle de tels sports. Et bien souvent, j’en faisais plus et je n’avais pas l’espace pour tout mettre, alors je me battais pour qu’on libère des pages! », témoigne-t-il.

Patrick Turgeon insiste : oui, un journal se doit de couvrir les résultats, mais ce ne doit pas être que ça. « Une section sportive, c’est plus que le résultat. On allait chercher des nouvelles. On faisait des portraits de sportifs. On faisait découvrir des gens et des sports. En 2003, quand Sorel-Tracy avait obtenu les provinciaux de curling, c’était peu connu, on avait un peu fait l’éducation des gens. C’est un peu la même chose aujourd’hui avec le pickleball ou le cornhole, par exemple. »

Les deux ex-journalistes n’hésitaient pas à se déplacer aux événements. Par exemple,

Patrick Turgeon assistait aux Jeux du Québec sur place, peu importe l’endroit, pendant cinq jours. Il lui arrivait de produire environ 45 textes par semaine qu’il publiait sur le Web et dans la version papier.

Daniel Lequin mettait également beaucoup d’heures dans sa couverture d’événements. « C’était les soirs, les fins de semaine. Il fallait être passionné et vraiment aimer ça. »

De bons souvenirs

Encore aujourd’hui, Patrick Turgeon et Daniel Lequin ont en mémoire des événements marquants à leurs yeux. Patrick Turgeon se souvient notamment de la couverture du journal Les 2 Rives au Championnat canadien de curling qui avait lieu à Sorel-Tracy en 2010. « On a couvert l’événement de A à Z comme il se devait. C’était majeur et ça méritait sa place. Une bonne section sportive a sa place au même titre que les faits divers, les arts ou l’actualité dans le journal », relate Patrick Turgeon.

« Ça m’arrive encore souvent aujourd’hui que quelqu’un me dise qu’il a une découpure de journal chez lui, ajoute Daniel Lequin. Ça me fait toujours plaisir et c’est ce qu’un journal apporte; une trace de votre vie collective. »

Le Championnat canadien de curling qui a eu lieu en janvier 2010 au Colisée Cardin de SorelTracy été un événement majeur couvert par l’ex-journaliste du journal Les 2 Rives, Patrick Turgeon. Photothèque | Les 2 Rives ©

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Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives
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« Les journaux sont à la base de la mémoire collective »

Appelé à commenter l’importance du rôle que joue la presse écrite dans une communauté, le directeur général de la Société historique Pierre-De Saurel (SHPS), Geoffrey Shayne Packwood, en avait long à dire.

« Les journaux sont à la base de la mémoire collective! », a-t-il lancé d’entrée de jeu. Comme directeur général d’une société historique, il est bien placé pour témoigner de l’importance des journaux dans la mémoire d’une communauté puisque l’organisme travaille usuellement avec des archives de journaux, qui sont des sources secondai-

res inestimables. « C’est un outil essentiel, précise M. Shayne Packwood. Pour un historien, fouiller dans les archives des journaux est un réflexe. Sans les journaux, plein d’événements seraient oubliés. Ils facilitent la propagation de la mémoire. »

Il rappelle que la région de Sorel-Tracy a connu une dizaine de journaux différents, notamment Le Courrier de Sorel, Le Riviera, Le Sorelois, La Voix et bien évidemment Les 2 Rives. « Fin XIXe siècle et début XXe siècle,

c’était l’âge d’or des journaux. C’était l’outil numéro un pour s’informer et pour passer un message. Maintenant, ce n’est plus la même réalité avec les différentes difficultés que connait la presse écrite. C’est donc une bonne nouvelle de voir le journal Les 2 Rives fêter son 45e anniversaire », soutient M. Shayne Packwood.

Au fil des années, diverses figures emblématiques ont été éditeurs, propriétaires de journaux, imprimeurs et journalistes dans la

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Alexandre Brouillard | Les 2 Rives Membres de l’équipe du journal Les 2 Rives qui soulignent le 10e anniversaire. SHPS - P102, S1, SS1, SSS12, D21 636 Membres de l’équipe du journal SHPS - P102, S2, SS1, SSS4, D69 646

Chênevert et Michel Mathieu.

Comme directeur de la SHPS, Geoffrey Shayne Packwood a accès à une multitude d’informations et de faits inusités. Lors de ses recherches, il se souvient qu’à l’été 1992, trois événements d’envergure s’étaient déroulés à Sainte-Anne-de-Sorel : le mariage de Michelle-Marie Bourassa, la fille adoptive du premier ministre Robert Bourassa, une réunion des Hells Angels et l’annulation d’un festival néo-nazi qui devait se dérouler dans la Municipalité. « C’est un bel exemple de ce que les journaux peuvent nous rappeler », soutient-il.

La SHPS est propriétaire du fonds d’archives du journal Les 2 Rives. Il témoigne des personnages œuvrant dans les domaines de la politique, de la culture, du sport et aussi de la communauté soreloise, des entreprises, des bâtiments et des événements de la région de Sorel-Tracy, entre les années 1980 et 2000.

Le fonds contient une pléiade de documents textuels et iconographiques ayant servi aux journalistes, à la préparation et à l’écriture de leurs chroniques, et ce, depuis 45 ans. Il est composé de 43 boîtes d’archives, de sept mètres linéaires de documents textuels et de 180 230 photographies, négatifs et planches contacts. Le tout est classé, indexé et décrit dans le logiciel de gestion des archives de la SHPS. [Un mètre linéaire représente près de 5000 feuilles de papier standard].

Ce fonds est parmi les plus imposant de la Société avec ceux de Sorel Industries, de la Marine Industries et du journal La Voix

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Grève CSN des employés de la traverse en 1981. Livraison d’un premier wagon au Cameroun en 1981. SHPS - P102, S2, SS1, SSS10, D6 Association entre le Festival de la gibelotte et le Carnaval de l’Acier en 1987. SHPS - P102, S2, SS1, SSS11, D66
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De 1978 à 2023 : une page frontispice par année

Plusieurs Unes ont été marquantes au fil des années. Dans les pages qui suivent (p. 49 à 60), notre équipe a déniché une page frontispice par année depuis la toute première en 1978. Suivez l’évolution du journal à travers les logos, mais aussi les nouvelles qui s’y retrouvent!

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1981 1978 1979 1980 CAHIER ANNIVERSAIRE
50Les 2 RivesMardi 3 octobre 2023e45 anniversaire 1987 1985 1983 1988 1986 1984 1982 CAHIER
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45e anniversaireMardi 3 octobre 2023Les 2 Rives51 1994 1992 1990 1995 1993 1991 1989 CAHIER ANNIVERSAIRE
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54Les 2 RivesMardi 3 octobre 2023e45 anniversaire 2001 1999 1997 2002 2000 1998 1996
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45e anniversaireMardi 3 octobre 2023Les 2 Rives55 2008 2006 2004 2009 2007 2005 2003 CAHIER ANNIVERSAIRE
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45e anniversaireMardi 3 octobre 2023Les 2 Rives57 2015 2013 2011 2016 Les Équipements J. A. 5700, Place Kubota Drummondville, Qc Téléphone 819 478-1097 Télécopieur 819 478-0482 Les excavatrices compactes les plus vendues au monde. déport VOUS POUVEZ TOUT AVOIR 866 637-5236 Accident mortel à Yamaska le 10 avril Son MEILLEuR AMI S'étEInt SouS SES yEux (Photo gracieuseté) Les Saveurs du marché Dix personnes handicapées se retrouvent sans emploi PAge Le dossier du prolongement de la 30 refait surface 2014 2012 2010 CAHIER ANNIVERSAIRE
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60Les 2 RivesMardi 3 octobre 2023e45 anniversaire Vol. 44 Numéro 12 Mardi 22 novembre 2022 www.les2rives.com 44 pages Photo Alexandre Brouillard Les Rives © Le Cégep plongé dans une crise de confiance Pages et Nathalie Simard s’implique avec la Maison La Grande Ourse Page 10 PATRICK PÉLOQUIN ÉLU MAIRE DE SOREL-TRACY Pages 3 à 5 AVEC 51,66 % DES VOIX 2022 Photo Pascal Cournoyer Les Rives MARDI 17 MARS 2020 Fondé en 1978 41 année, no 28 56 pages CAHIER SPÉCIAL La région paralysée P. 3, 4, 5, 6 et 39 COVID-19 LA FUSION DE SOREL ET TRACY, 20 ANS PLUS TARD 16 PAGES AU CENTRE DU JOURNAL Les réactions fusent... - Commerçants - Élus - Santé - Éducation - Famille - Culture - Sport 2020 2018 2023 Vol. 44 Numéro 47 Mardi 25 juillet 2023 www.les2rives.com 28 pages Une Soreloise courtisée par des écoles de danse de partout dans le monde Le Gib Fest remplit ses promesses Page 11 Page SERGE PÉLOQUIN DEVRA FAIRE FACE À LA JUSTICE L’EX-MAIRE DE SOREL-TRACY ACCUSÉ AU CRIMINEL Page 3 Bonnes Nos bureaux sont ouverts DURANT toute la période estivale pour vous accompagner et vous tenir informés. Voir section spéciale pages 13 à 18 Vacances! 2021 Attribution du mérite dans le dossier du transport collectif Gilles Salvas fait une sortie contre Serge Péloquin Triathlon Osmose de Sorel-Tracy Plus de 300 participants ont donné leur 100 % Infatigable Louis Plamondon toujours d’attaque après sa 12 réélection MARDI 28 SEPTEMBRE 2021 Fondé en 1978 43 année, no 04 40 pages pages au centre journal Photo archives/Pascal Gagnon Les Rives Photo Pascal Cournoyer Les Rives À NE PAS MANQUER Dans votre CETTE SEMAINE du magazine 3édition inspirantes Découvrez les histoires P. 3 2019 Statera : surplus de 120 000 $ EXCLUSIF Nathaniel et Li-Anne, inattendu l’évaluation de leur maison mobile Des propriétaires mécontents à Contrecœur P. 5 Dévoilement des nouveautés pour la deuxième saison Photo Hé! Photographes 30 784 exemplaires MARDI 12 FÉVRIER 2019 Fondé en 1978 40 année, no 23 40 pages Photo Julie Lambert Les Rives Photo gracieuseté SUPPLÉMENT AGRICOLE pages 19 25 2017 Résidentiel & commercial Pour plus d’informations, contactez Martin Rousseau 450 780‑1560 Pascal Beauchemin 450 881‑1766 www.enseigneexpertsorel.ca www.constructionbetonrousseau.com NOUVEAU pour intérieur Éclairage au dEl transition, fabrication, modifications, installation 450 587-5001 www.immeublesjeanphilippecote.com/fr/ jp@immeublesjeanphilippecote.com Le mardi 31 janvier 2017 Volume 49 N° 05 28 764 exemplaires les2rives.com (Photo Jean-Marc Pelletier) Depuis 2014 26 nouveaux médecins de famiLLe Mairesse maria Libert soupçonnée d'avoir manqué d'éthique Les Vaillantes une page de l’histoire du mini-basket se tourne PAge 38 26 omnipraticiens ont commencé leur pratique dans la région, ce qui permis de réduire la liste de patients orphelins. Page BOOMERS Voir en pages 25 CAHIER ANNIVERSAIRE

Semaine nationale DES

Jean-Bernard Émond souligne le 45e anniversaire du journal

Les 2 Rives à l’Assemblée nationale

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond, a souligné le 45e anniversaire du journal Les 2 Rives dans une déclaration prononcée au Salon bleu de l’Assemblée nationale du Québec, le 28 septembre.

« Au fil des années, monsieur le président, Les 2 Rives a joué un rôle essentiel en informant nos citoyens et en mettant en lumière les enjeux locaux. Ce journal a été le témoin attentif de notre histoire collective, décrivant les événements marquants, les succès et les défis qui ont forgé notre identité », a déclaré Jean-Bernard Émond.

Le député de Richelieu s’est ensuite tourné vers les tribunes afin de souligner

la présence de Marcel Rainville, directeur général du journal Les 2 Rives. « Je tiens à saluer le dévouement de vos équipes et de toutes les personnes impliquées dans la production du journal et qui assure la pérennité de votre média. […] En cette période trouble pour l’avenir de nos médias locaux, j’exprime ma gratitude envers Les 2 Rives pour son engagement envers la vérité, l’intégrité et la transparence. Que cette célébration du 45e anniversaire soit le prélude à de nombreuses années d’informations de qualité. »

L’extrait de la déclaration dans son intégralité est disponible pour visionnement et diffusion au : https://youtu.be/ KxhKdnklpfE

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DU 1ER AU 7 OCTOBRE 2023
JOURNAUX
Alexandre et Marcel Rainville sont entourés des députés Jean-Bernard Émond et Mathieu Lacombe à l’Assemblée nationale. Photo gracieuseté

CAHIER ANNIVERSAIRE

Entretien avec un journal

STÉPHANE

Chaque entreprise a ses employés un peu spéciaux. Le journal Les 2 Rives a la chance (ou la malchance) d’avoir dans son équipe un journaliste hors normes qui peut s’entretenir avec des choses aussi bien qu’avec des gens. En ce 45e anniversaire du journal Les 2 Rives, pourquoi ne pas demander à un journal de nous faire part de ses états d’âme?

Journaliste : Bonjour, cher journal. Mon Dieu, vous avez l’air d’avoir froid.

Journal : Normal. Je suis imprimé sur du papier glacé. Mais parle plus fort. Je suis un peu dur de la feuille de chou.

Journaliste : Vous avez un look moderne.

Journal : Pour un journal, c’est important d’être toujours à la page.

Journaliste : Vous avez déjà joué au volleyball, m’a-t-on dit.

Journal : Oui, et j’étais très bon dans les manchettes.

Journaliste : À une certaine époque, vous suiviez beaucoup le tennis.

Journal : En effet. Et j’aimais beaucoup la joueuse allemande Para Graff, là...

Journaliste : Steffi Graff, vous voulez dire?

Journal : Ouan, celle qui était en couple avec André Agassan.

Journaliste : En gastronomie, quel plat préférez-vous?

Journal : Un entrefilet mignon.

Journaliste : Et comme dessert?

Journal : Un feuilleté.

Journaliste : Et je suppose que votre animal favori, c’est le canard? On m’a dit que vous avez fait un petit voyage en Afrique du Nord.

Journal : Oui et tu sais que là-bas, il n’y a pas d’hebdomadaire, mais des hebdromadaires, AH! AH! AH! Ils ont la bosse de l’information.

Journaliste : Très drôle. Vous avez déjà été marié, m’a-t-on dit.

Journal : Pour ton information (la pognestu?), je peux te répondre que oui et je peux aussi te dire de mon épouse qu’elle avait du caractère. Un gros caractère. Mais je ne l’avais jamais rencontrée avant. C’était une nouvelle. Mais je l’ai aimée. Je me suis tout de suite abonné et je me suis dit à l’époque : On se marie, ça Presse.

Journaliste :Quel genre c’était?

Journal :Le genre gazette.

Journaliste : Elle était anglaise?

Journal : Non. En papier, pourquoi?

Journaliste :J’ai pas dit en glaise….Ah! Pis oubliez ça. Comment l’avez-vous rencontrée? Par les petites annonces?

Journal : T’es un petit comique, toi. Non, dans un kiosque à journaux.

Journaliste : Et vous vous êtes séparés?

Journal : Oui. Et cela a été déchirant. Pour un journal, c’est une dure épreuve. Cela m’a toujours chiffonné.

Journaliste : Vous avez eu des enfants?

Journal : Oui et justement, ma petite dernière a fait une oTitre. C’est ce qui arrive quand on ne met pas son chapeau. Vignette qu’elle s’appelle et c’est pas une légende. Ça me rappelle que je viens de trouver le bas de Vignette qu’elle cherchait l’autre jour dans la sécheuse.

Journaliste : Je remarque que vous avez tendance à vous plier.

Journal : Depuis que le camelot a décidé de garrocher le journal sur le perron (ça se passait sur la rue Brique) j’ai des problèmes de dos. Je vais m’en souvenir de ce fils de pub. Journaliste : De dos? Des problèmes de colonnes, j’imagine. Mais je suppose aussi que c’est périodique?

Journal : Ouin. Et heureusement, j’ai gardé de bons hebdominaux.

Journaliste : Et votre avenir?

Journal :J’espère ne pas finir dans un foyer ni dans une litière à chat ou de servir pour envelopper des fanes de carottes ou du poisson. Je pense plutôt à me recycler. Retourner aux études et faire mon bac… bleu de préférence.

Journaliste : Une anecdote en terminant?

Journal : Tu sais qu’un journal a accompli tout un exploit le 20 juillet 1969. Il a marché sur la Une.

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Le journaliste Stéphane Fortier a déjà publié un livre rempli d’entrevues avec des objets. Pour sa toute première chronique du genre dans le journal Les 2 Rives, il récidive cette fois avec… un journal! Stéphane répétera l’expérience avec un autre objet dans l’édition du 17 octobre, et ainsi de suite aux deux semaines. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©
sfortier@les2rives.com
FORTIER
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