Premières de cordée
Pentester
Ces femmes du numérique qui ont changé le cours de l’histoire
Ces hackeurs qui veulent du bien aux entreprises
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Vers le numérique et au-delà
Vu sur le web
Les assos se bougent pour attirer davantage de filles
Applis et comptes 100% feminins (garçons bienvenus !)
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avril 2021
GASPARD G l e
j o u r n a l
d e s
m é t i e r s
d u
n u m é r i q u e
N°23
Rédac chef du jour Youtubeur et créateur de contenus autour de l’actualité
Allez les filles !
LE FUTUR EST ENTRE VOS MAINS ! Elles sont à l’origine du premier programme informatique, du wifi, de l’intelligence artificielle ou encore du premier conte interactif... Qui çà ? Les femmes bien sûr ! Nous l’avons aujourd’hui oublié mais les femmes ont été à l’avant-garde de nombreuses innovations numériques, puis ont été par la suite - la France n’y échappe pas - invisibilisées. Pourtant, en Malaisie par exemple, le secteur est composé à parts égales d’hommes et de femmes et les filles sont majoritaires dans les filières d’études du numérique. Alors, l’informatique serait-elle la chasse gardée des garçons... de préférence solitaires et boutonneux ? Que nenni ! ll est temps de faire mentir un certain nombre de préjugés... valables pour toutes et tous ! Suiveznous !
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DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’ATLANTIQUE… Édito
T
out comme les lecteurs de Day-Click, je suis ce qu’on appelle un « digital native » : je fais partie de cette génération qui a grandi avec le développement d’internet et des nouvelles technologies. Aujourd’hui, force est de constater que le numérique est au centre de tous les outils que j’utilise dans mon quotidien professionnel, que ce soit pour mon métier de créateur de contenus ou encore pour gérer la partie administrative de mon entreprise. Ayant passé une partie de ma scolarité aux EtatsUnis et au Canada, j’ai pu constater de nombreuses différences culturelles et l’un des phénomènes les plus frappants outre-Atlantique est sans doute celui des « communities ». Dans la culture nord-américaine, il y a de nombreuses communautés et parmi celles-ci
des communautés de Tech Girls. Celles-ci sont très puissantes et valorisent la place des filles dans la tech. Ces femmes qui ont réussi dans le numérique ont une responsabilité sociétale et deviennent des Rôles Modèles inspirants pour les jeunes filles. C’est le cas de Whitney Wolfe Herd par exemple. La cofondatrice de Tinder a été la plus jeune milliardaire des USA, puis en fondant Bumble, une autre application de rencontres, elle a créé un nouveau modèle dans lequel ce sont les femmes qui font le premier pas. Ce sont des Rôles Modèles de ce type qui permettent aux jeunes femmes de se dire « c’est possible ». Et puis, comme on le voit dans ce numéro du journal Day-Click, les femmes ont été à l’origine de l’internet moderne. Il est temps qu’elles reprennent le pouvoir. Go Girls ! Gaspard G. Créateur de contenus autour de l’actualité.
PARTICIPEZ AU PROCHAIN NUMÉRO ! Vous êtes professeur documentaliste, conseiller d’orientation, élève ? Votre classe ou votre établissement travaille sur un projet lié au numérique ? Contactez-nous pour en parler dans notre prochain numéro ! contact@ledayclick.fr
DAY-CLICK BY SYNTEC NUMÉRIQUE
Filles et numérique :
Halte
aux clichés! @Mila : « Le numérique, c’est un truc de mecs » Que l’on pense à Ada Lovelace, créatrice du premier programme informatique, à Hedy Lamarr, qui a déposé ADA LOVELACE en 1941 un brevet pour sécuriser les télécommunications toujours utilisé dans les liaisons Wifi et Bluetooth, à toutes les autres pionnières du numérique : le passé invalide cette idée ! Tout comme le présent, car dans certains pays, les métiers de l’informatique sont considérés comme féminins. En Malaisie, le secteur est composé à parts égales d’hommes et de femmes et les filles sont majoritaires dans les filières d’études du numérique (source : Unesco 2017). L’image du numérique comme secteur masculin est donc culturelle et toute relative !
Les filles représentent moins de 10 % des effectifs en bac STI2D, 21 % en classes prépa scientifiques, et 28 % des élèves en écoles d’ingénieurs. Est-ce parce que les filières d’études techniques et d’ingénierie seraient plus adaptées aux garçons ? De nombreuses études de sociologie et psychologie ont prouvé que cette répartition n’a aucun fondement biologique. C’est une construction sociale qui influence les choix d’orientation des filles et leurs performances. En clair, les filles ne sont pas encouragées à s’intéresser aux matières techniques et sont tellement convaincues que ce n’est pas fait pour elles qu’elles n’osent pas s’y lancer. Pourtant, tout au long de leur scolarité, elles ont de meilleurs résultats scolaires que les garçons et leur taux de réussite au bac est plus élevé : elles sont donc tout autant compétentes que les garçons ! Mais la tendance est dure à inverser : rejoindre une filière où les garçons sont majoritaires peut en freiner certaines. Une seule solution : que les étudiantes investissent en nombre ces filières d’avenir !
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GASPARD G
Pendant mes études, j’ai été accueilli dans une famille aux USA dont la mère était la numéro 3 chez Photoshop, une application professionnelle mondialement connue et utilisée par des millions de personnes. C’était une femme. Elle ne s’est jamais considérée comme une femme qui faisait du numérique. Çà, ça n’existe que dans la tête des élèves et de leurs professeurs. Aucune filière n’est en réalité genrée. Le numérique, c’est pour toutes !
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l
es femmes ne représentent que 28 % des travailleurs du numérique. Un chiffre qui descend à 16 % dans les activités techniques comme le développement ou la cybersécurité, et à moins de 10 % dans la création de startups ! Cette désaffection cache de nombreuses idées reçues sur le secteur. En voici quelques-unes livrées par les lecteurs et lectrices du Day-Click.
@Gabriel : « Le bac STI2D, c’est plus fait pour les garçons »
@Karim : “Pour travailler dans le numérique, faut être fort en maths” C’est vrai pour certains créneaux, comme les data sciences, mais pas dans les plus de 80 métiers, très variés, que compte le numérique ! Pas besoin d’être un matheux pour s’atteler à la gestion de projet, à la création (infographiste, level designer, UX designer, webdesigner…) ou au webmarketing (chef de projet e-CRM, community manager…). Les métiers techniques eux-mêmes ne sont pas réservés aux scientifiques. Coder demande de faire preuve de logique, de rigueur et de créativité, pas de connaissances en maths ! D’ailleurs, pour certains, apprendre à coder, c’est comme apprendre une langue étrangère : les profils littéraires seraient donc avantagés ! C’est pourquoi les formations du digital sont souvent ouvertes à des profils variés : bacs généraux et technos de toutes spécialités, et pour certaines, bacs pro et jeunes ayant quitté l’école avant le bac.
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@Rayan : “Bidouiller un ordinateur, je ne vois pas l’intérêt : je veux un métier utile à la société” Calculer le trajet le plus rapide, surveiller sa santé, communiquer avec nos proches qui vivent de l’autre côté du globe : les applications numériques et les objets connectés nous rendent de nombreux services au quotidien ! Ils constituent aussi de formidables outils pour aider les enfants à apprendre, des supports efficaces pour mobiliser autour de grandes causes (réchauffement climatique, excision…), et grâce aux jeux vidéos, aident les séniors à développer leur motricité. Travailler dans le numérique, c’est donc contribuer à transformer la société et à rendre le monde de demain meilleur !
@Lina : « Passer mes journées toute seule derrière un écran : mon pire cauchemar ! » Rassure-toi : l’image du développeur « geek » passionné par la technique, plus à l’aise avec les ordinateurs qu’avec les êtres humains, est un cliché ! La majorité des métiers du numérique s’exercent en équipe : créer un site web ou une application demande l’intervention de personnes aux compétences variées, coordonnées par un chef de projet. Sans compter la communication régulière avec les clients pour s’ajuster au mieux à leurs besoins. En clair : mieux vaut ne pas être asocial pour travailler dans le numérique !
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@Eloïse : « Les débouchés, c’est Google, Microsoft et Facebook » Ces entreprises sont des acteurs incontournables du domaine. Mais le digital transformant tous les secteurs d’activité, on peut exercer un métier du numérique aussi bien dans le tourisme, la banque, la santé, que l’agriculture ! Pour accompagner cette transformation, des sociétés mettent leur expertise numérique au service d’autres acteurs. Parmi elles : les ESN (entreprises de service du numérique), les éditeurs de logiciel, les sociétés de conseil en technologie... Autant de débouchés variés ! S’y ajoute la possibilité de créer sa startup.
NON
@Thiméo : « Peu de femmes dans le numérique : tant qu’il y a des hommes pour faire le job, où est le problème ? »
NON
@Louna : «Un boulot répétitif : au secours ! » Encore une image véhiculée par le cliché du « geek » devant ses lignes de codes… Difficile pourtant de trouver un secteur qui bouge autant que le numérique ! Avec des applications innovantes qui se créent chaque jour, des technologies qui évoluent sans cesse et « obligent » les professionnels à mettre leurs connaissances à jour, 85% des métiers de 2030 qui n’existent pas encore et de belles progressions de carrières et de prises de responsabilités… S’ennuyer dans le numérique relève du challenge !
OI ! L A N C E- T
Justement, on manque de talents dans les métiers du numérique : autour de 200 000 emplois ne seraient pas pourvus en France en 2022 d’après France Stratégie**. La participation des femmes est donc cruciale ! D’autant que plusieurs études ont montré que les équipes mixtes étaient plus performantes et créatives. Par ailleurs, les femmes représentant plus de la moitié des usagers des technologies numériques, il est indispensable qu’elles participent à leur développement pour qu’elles leur correspondent ! Enfin, pourquoi ne profiteraient-elles pas des opportunités d’emploi et de carrière prestigieuses et fortement rémunérées de ce secteur en forte croissance ?
Ça bouge aussi côté entreprise PARMI LES INITIATIVES DES ENTREPRISES DU NUMÉRIQUE : Entretiens de recrutement menés par deux recruteurs (un homme et une femme)
Formation et sensibilisation à la mixité de toutes les personnes de l’entreprise
Des dispositifs de reconversion des femmes vers les métiers techniques
si les femmes étaient plus présentes dans le numérique, d’après la Commission Européenne*.
“Le savais-tu ?” Le premier développeur indépendant de jeux vidéos était… une développeuse ! En 1976, alors qu’elle n’a que 17 ans et que les consoles de jeux interchangeables n’en sont qu’à leurs balbutiements, Joyce Weisbecker conçoit et développe ses premiers jeux. L’entreprise RCA, où travaille son père ingénieur qui lui a donné le goût pour la technologie, lui achète ses deux créations (en noir et blanc évidemment) et lui en commande plusieurs autres, avant que la jeune femme ne se dirige vers une carrière d’analyste.
*Syntec Numérique (2019), Manifeste pour la reconversion des femmes dans les métiers du numérique **Dares/France Stratégie/L’Emploi & les Métiers en 2022/2015
Chiffres-clé, rôles modèles inspirants, concours auxquels participer...un compte à suivre pour te tenir au courant de l’actu du numérique au féminin !
Femmes@numérique
Découvre des témoignages vidéos de femmes partageant leur parcours dans la tech, pour se projeter et mesurer la diversité des secteurs d’application et des fonctions, de la gestion de projet à PDG ! A l’origine d’un Livre blanc de propositions concrètes pour augmenter la visibilité des femmes dans la tech, le collectif relaie plein de news sur les événements qui font bouger les choses.
JamaisSansElles
Sur Instagram Tiffintech
Avec plus 107 000 abonnés, Tiffany est l’une des développeuses les plus suivies de la planète ! L’opportunité de plonger dans le quotidien d’une codeuse logicielle et les coulisses du métier.
Sites web & Applis incontournables
C’est l’augmentation de Européenne chaque année
FemmesduNum
Si tu cherches une veille de qualité sur l’égalité hommes/femmes, tu es au bon endroit !
Des forums et événements dédiés à la rencontre d’entreprises impliquées dans l’égalité professionnelle avec des étudiantes, jeunes diplômées et ingénieures et techniciennes en recherche d’emploi
PIB que connaîtrait l’Union
Sur Twitter
digital_ladies
Des offres d’emploi rédigées de manière inclusive et des visuels de présentation de l’entreprise mixtes
9 milliards
Les comptes à suivre :
SocialBuilder Découvre des actions de formation et d’insertion pour concrétiser ton envie de te lancer dans le numérique et les podcasts Entrepreneur.e qui donnent aux femmes qui souhaitent créer leur entreprise des conseils pratiques, stratégiques et psychologiques (comme vaincre le syndrome de l’imposteur !). Sur Spotify : Podcast « Les filles s’en mêlent » : Pars à la rencontre de femmes qui se sont fait une place dans l’univers encore très masculin de la cybersécurité, du développement, de l’UX design et partagent en toute franchise leurs parcours… Et te donneront peut-être envie de suivre leur voie ?
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DAY-CLICK BY SYNTEC NUMÉRIQUE
Sujet de société
PREMIÈRES DE CORDÉE L
e secteur du numérique, parce qu’il pâtit d’une image stéréotypée, manque de femmes dans ses rangs. Et c’est bien dommage car il prévoit de recruter plus de 230 000 emplois d’ici à 2027 ! Pour apporter sa pierre à l’édifice, Day-Click fait la lumière sur les pionnières de l’informatique d’hier à aujourd’hui et les dispositifs mis en place pour féminiser la filière.
1960
Ces femmes du numérique qui ont changé le cours de l’histoire. Qui l’eût cru ?
1942
D
ans les années 50, les femmes représentaient entre 30 et 50% des effectifs dans le secteur de l’informatique et 30% d’entre elles étudiaient les sciences informatiques dans les années 80. Beaucoup de femmes ont donc ainsi été des pionnières en la matière avant que l’histoire ne les invisibilise progressivement. Petite frise utile pour remettre les pendules à l’heure :
(1914-2000)
1944
(1815-1852)
ille du poète Lord Byron, elle a inventé le premier algorithme logiciel. Férue de mathématiques dès son plus jeune âge (à une époque où les filles n’étaient pas vraiment programmées pour devenir scientifiques), elle est considérée aujourd’hui comme la première codeuse de l’histoire.
lle a créé le code informatique qui permit le succès de la mission Apollo 11 (programme spatial grâce auquel les hommes se sont posés pour la première fois sur la Lune).
1972
lle n’était pas qu’une actrice hollywoodienne sulfureuse. Avec son ami George Antheil, la star américano-autrichienne met au point une technique « d’étalement de spectre » pour transmettre l’information sur 88 fréquences. Cette découverte fut à l’origine du wi-fi et du GPS.
Ada Lovelace
F
Dorothy du Boisson (1914-2000)
E
lle sut maîtriser la machine de déchiffrement «le Colossus» (pour craquer le langage codé des nazis). Ce qui incita Eisenhower à programmer le Débarquement et selon les propres mots du Président américain, permit de réduire la IIe Guerre mondiale de deux ans.
Roberta Williams
(née aux États-Unis en 1953)
E
lle est la créatrice du premier jeu vidéo d’aventure graphique « Mystery House ». Elle est considérée comme LA pionnière des contes interactifs. Ses talents de visionnaire lui ont permis de beaucoup innover en matière d’univers, d’intrigues, d’énigmes et de game design.
LES RÉSEAUX DE FEMMES DU NUMÉRIQUE a Fondation Femmes@Numérique et le programme Femmes du Numérique mobilisent les énergies et les forces Lsensibilisation en présence pour que le secteur numérique attire enfin en nombre les talents féminins. Grâce aux actions de engagées, aux partenariats entre les acteurs de la filière, à la mise en valeur des femmes qui s’y épanouissent et aux initiatives pour favoriser la mixité dans ce secteur, ces deux réseaux s’y emploient chaque jour.
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(née en 1936 aux États-Unis)
Hedy Lamarr
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1842
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Margaret Hamilton
N°23 I AVRIL 2021
RYM TRABELSI
CO-FONDATRICE DE CLEAR FASHION
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« Il faut inlassablement répéter aux filles qu’elles ont les mêmes capacités que les garçons »
ES ÉTUDES D’AGRONOMIE NE PRÉDESTINAIENT PAS RYM TRABELSI À TRAVAILLER DANS LE NUMÉRIQUE MAIS LUI ONT OUVERT LES YEUX SUR L’IMPACT SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DE NOS MODES DE CONSOMMATION. D’OÙ L’IDÉE DE CRÉER CLEAR FASHION, UNE APPLICATION QUI ATTRIBUE AUX MARQUES DE VÊTEMENT UNE NOTE, SELON PLUSIEURS THÉMATIQUES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE. ELLE A BIEN VOULU RÉPONDRE À NOS QUESTIONS SUR SON PARCOURS DE FEMME ENTREPRENEUSE.
n’avaient pas grand chose à voir avec le numérique, la mode, ni même la création d’entreprise... J’ai dû acquérir de nouvelles compétences pour créer Clear Fashion. Parmi ces compétences, il a fallu apprendre à développer !
COMMENT AVEZ-VOUS EU L’IDÉE DE CLEAR FASHION ?
AVEZ-VOUS EU LE SENTIMENT QU’ÊTRE UNE FILLE DANS CE SECTEUR ÉTAIT UN AVANTAGE OU UN INCONVÉNIENT ? ET POURQUOI ?
Marguerite Dorangeon (mon associée) et moi en avons eu l’idée lorsque nous étions étudiantes en agronomie. Mes études m’ont formée à comprendre l’impact social et environnemental de ce que nous mangeons. Cela nous a convaincu du pouvoir des consommateurs : à chaque fois que nous dépensons de l’argent en choisissant tel ou tel produit, on soutient son économie. Puis nous avons eu un déclic : nous achetons également des vêtements. Mais nous ne savons pas comment et par qui ils ont été fabriqués. Comment faire pour consommer éthiquement, éviter les marques polluantes ou celles qui exploitent les travailleurs ? C’est pourquoi nous nous sommes résolues à construire une solution pour informer les consommateurs : leur donner les outils pour mieux choisir et ainsi construire la mode de demain.
AVIEZ-VOUS FAIT DES ÉTUDES DANS LE NUMÉRIQUE ? SI OUI, LESQUELLES ? J’ai commencé par une prépa, puis j’ai enchainé avec une école d’ingénieur à Toulouse (INP-ENSAT) et enfin, une dernière année à AgroParisTech. Mes études
QUELLE ÉTAIT LA PROPORTION DE FILLES DANS VOTRE CURSUS ? Dans mon école d’ingénierie agronome, il y avait quasiment autant de femmes que d’hommes ! Ce qui prouve que les mathématiques, la physique et le numérique ne sont pas des matières exclusivement masculines.
Être une fille dans le numérique ne devrait être ni un avantage ni un inconvénient. Pour moi, les compétences ne sont pas genrées. Il faut inlassablement répéter aux filles qu’elles ont les mêmes capacités que les garçons, déconstruire et dé-genrer les jeux et les activités extra-scolaires dès l’enfance. Par exemple, j’ai toujours adoré faire à la fois du sport, des échecs, du théâtre et de la peinture... Aujourd’hui, je me rends compte à quel point il est capital pour atteindre la parité, de travailler à la déconstruction de la vision genrée que nous avons des compétences, des activités et des métiers. Le fait que nous soyons Marguerite et moi deux femmes ingénieures nous vaut souvent d’être félicitées. Probablement car nous ne sommes pas si nombreuses ! Mais tant mieux si notre parcours peut inspirer des vocations auprès des jeunes femmes en leur montrant que « femme » et « ingénieure » sont deux mots compatibles.
TRAVAILLER DANS LE NUMÉRIQUE C’EST S’OUVRIR DES PORTES PLUS GRANDES !
Donnez-nous des « elles » dans le numérique sont des fiches éditées par Syntec Numérique. Tu y trouveras quelques exemples de femmes (et d’hommes) qui exercent les métiers de développeur.se, architecte technique ou data scientist et qui en donnent des explications claires et détaillées.
GASPARD G
À TÉLÉCHARGER ICI
FICHES MÉTIER
bit.ly/DesElles
LA ROUTE DES FEMMES DU NUMÉRIQUE :
UNE FEMME DU NUMÉRIQUE DANS VOTRE ÉTABLISSEMENT
L
es déléguées régionales Femmes du Numérique se déplacent dans tous les établissements scolaires de métropole pour sensibiliser les filles aux métiers du numérique. En intervenant auprès d’un public féminin pour démystifier le numérique et au travers d’ateliers collaboratifs et de kits pédagogiques, leur rôle est de rendre ce secteur attractif, de déconstruire les préjugés et les idées reçues.
Nouvelle-Aquitaine : Sylviane Bordas
Bretagne : Cécile Martin
(IBM France : sylvianebordas@fr.ibm.com) PACA : Stéphanie Ragu (Lauralba Conseil : sragu@lauralba.net) Île-de-France : Gaëlle Picard (Docaposte : gaelle.picard@docaposte.fr) Occitanie : Magali Germond (Axiodis : mgermond@axiodis.com) Bourgogne/Franche-Comté : Delphine Morandet (I-Com : delphine.thouviot@i-com.fr)
(1Kubator : martincecile.pro@gmail.com) Pays-de-Loire : Aurélie Beaupel (Digitaly France : abeaupel@gmail.com) Rhône-Alpes : Virginie Boissimon-smolder (L Digital : virginie@smolders.fr) Centre/Val-de-Loire : Sylvie Lefevre (GFI Informatique : sylvie.lefevre@gfi.fr) Grand-Est : Catherine Philibert (Le Clan Digital : c.philibert@leclandigital.com)
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Fiche métier
PENTESTER
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es métiers de la cybersécurité ont le vent en poupe et ce n’est pas près de s’arrêter. Pentester, par exemple, est une profession dont les compétences sont particulièrement recherchées. Si tu es curieux.se, rigoureux.se, si ton sens de l’éthique est irréprochable et si tu sais garder des informations sensibles confidentielles, il y a toutes les chances pour que tu t’y épanouisses.
Pentester, qu’est-ce que c’est ?
Ses missions Le pentester doit compromettre par tous les moyens le réseau informatique des entreprises qui l’ont sollicité, s’introduire par toutes les failles et les voies mal protégées. En repérant les vulnérabilités d’un système, on peut mieux identifier les solutions techniques pour le sécuriser. Le but étant bien entendu d’améliorer et de renforcer la sécurité du parc informatique du client et le protéger des vrais hackers qui, eux, n’ont aucun scrupule. Le pentester a aussi une mission d’accompagnement informatique des entreprises dans leurs choix stratégiques. Il les aide à réaliser leur transformation numérique en toute sécurité.
Non, il ne s’agit pas de tester des stylos comme on pourrait le croire au premier abord ! Pentester est la contraction de « Penetration testing ». Testeur d’intrusion en est donc la traduction exacte. Il s’agit de tester la sécurité informatique des entreprises. Pénétrer leur système, leurs applications, leurs réseaux temporairement pour repérer les zones de fragilités.
Compétences requises ? Quelles formations ? Forcément, ce métier nécessite d’être un as de l’informatique. Des certifications en sécurité de produits sont parfois exigées (OSCP - Offensive security certified professional). Plusieurs formations sont possibles et deux niveaux de diplômes.
Pour un bac+3, tu peux t’orienter vers une licence professionnelle des métiers de l’informatique (administration et sécurité des systèmes et des réseaux) ou cybersécurité. Le B.U.T Informatique est une alternative.
Pentester nécessite d’en connaître un rayon en matière de réseau et de sécurité informatique évidemment (cryptographie, codage, audits de sécurité…), de développement de logiciels et de systèmes informatiques (embarqués ou industriels). Il faut savoir programmer (Python, C/C++) et maîtriser le langage adéquat (Java, PHP). Être à l’aise à l’oral est indispensable (c’est un métier de communication) tout comme l’anglais qui est LA langue officielle de l’informatique ! Par ailleurs, pour asséner à son client des nouvelles désagréables (car il n’y a pas de système informatique inviolable), mieux avoir le sens de la formule et de la psychologie et savoir faire preuve de diplomatie. Être pédagogue est clairement un plus. Pour tout cela, en début de carrière, tu peux espérer gagner 3000€/mois.
Pour un bac+5, un diplôme d’ingénieur est une bonne option ou un Master en informatique avec une spécialisation en cybersécurité.
Après plusieurs années d’expérience, l’évolution la plus naturelle est de viser un poste de responsable intrusion, de devenir LE spécialiste d’un système (pentester de systèmes industriels) ou si tu as un tempérament d’entrepreneur.se, tu peux créer ton cabinet de conseil en sécurité informatique !
ALEXANDRINE TORRENTS : Une « hackeuse » qui veut du bien aux entreprises !
Découvre le portrait et les missions d’Alexandrine Torrents, pentesteuse chez Wavestone ! http://bit.ly/AlexPentester
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GASPARD G
Qu’on le veuille ou non, la transformation est là. Il faut saisir le coche. Les métiers du numérique sont des métiers d’avenir car le code est partout. On le voit bien ici avec Alexandrine : c’est terminé de dire que tel ou tel métier est genré.
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ET APRÈS ?
N°23 I AVRIL 2021
ORGANISATION
VERS LE NUMÉRIQUE ET AU-DELÀ
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asser les stéréotypes, faire connaître les métiers, donner le goût de l’innovation, proposer des rôles modèles auxquelles s’identifier… Les assos se bougent pour attirer davantage de femmes dans le numérique et les faire profiter des opportunités du secteur.
Des aides concrètes proposées par les associations :
L’association RevElles
La Fondation Femmes@numerique : Tu cherches des conseils d’orientation, de recrutement, un stage ou à discuter avec un.e pro du numérique ? Rendez-vous sur la page https://femmes-numerique.fr/les-assos-a-lacarte. En sélectionnant le filtre qui te correspond (collégienne, lycéenne, étudiante), tu trouveras l’asso qui pourra t’aider.
L’association BeComTech : Le programme « JUMP IN TECH » propose à des filles scolarisées de 14 à 17 ans 4 semaines gratuites de formation pour découvrir les métiers techniques de l’informatique. Au programme : coder son site web, découvrir l’intelligence artificielle, monter ses vidéos, visiter des entreprises de la Tech. https://becomtech.fr/
Elle propose aux jeunes filles des milieux modestes un accompagnement à l’orientation sous forme de coaching, de journées d’immersion en entreprise, de témoignages et d’ateliers. Le programme RVL Tech cible plus particulièrement les carrières scientifiques et numériques. http://www.revelles.org/programmes/rvl-tech/
Les associations à suivre : Elles bougent Journée de la femme digitale Femmes Ingénieurs
Girls Can Code! Pour réparer la prochaine génération de femmes entrepreneurs technologiques, l’association Prologin propose à des collégiennes et lycéennes des stages gratuits d’initiation à la programmation. https://gcc.prologin.org/
Femmes & sciences
À chacun.e son concours : Co nc ou rs In gé ni eu se s Identité : campagne de communication nationale et concours créés par la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs pour favoriser l’orientation des jeunes filles vers les carrières d’ingénieur·e·s.
Pour qui ?
Le s M ar ga re t Ju ni or :
Les étudiant.e.s ingénieur.e.s en France ou au Mahgreb ayant mené un projet lié à la promotion de l’égalité femmes-hommes Critères : investissement associatif et grande conscience des enjeux liés à la mixité des métiers et des formations. A la clé : Des prix de 500 euros à 1000 euros.
Identité :
Lauréate 2020 du prix de l’école la plus engagée : l’ENSIM pour son projet Ingé-
Pour qui ?
nieuseMans, qui a organisé une journée d’immersion permettant aux lycéennes d’échanger avec les élèves-ingénieures, de participer à une exposition numerique sur “les femmes et l’ingénierie” et à un atelier de team building. ingenieuses.fr
lancé en 2021 par la JFD en hommage à Margaret Hamilton, qui a développé les logiciels embarqués du programme spatial Apollo et permis à l’Homme de marcher sur la Lune. Les filles de 7 à 18 ans en Europe ou en Afrique qui ont l’idée d’un concept innovant (application, produit développé grâce à une technologie) qui répond à un enjeu de société.
Critères : audace, créativité, envie de changer le monde A la clé : bourses d’étude, mentorat/coaching et aides matérielles (tablettes, ordinateurs …).
A savoir : candidatures en janvier-février, remise des prix le 8 mars, Journée des droits des femmes.
La gagnante 2021 : Louise Lesueur, 11 ans : Cette élève de CM2 qui prend des cours de codage le samedi matin a créé l’application « Together ! » qui permet de contacter son médecin et de retrouver tous ses examens médicaux en un clic. De quoi faciliter la communication de parents séparés sur la santé de l’enfant, mais aussi de simplifier la vie des personnes atteintes de maladies ou de handicaps. joinjfd.com/prix-les-margaret/prix-les-margaret-junior
OI ! L A N C E- T
Tr op hé e Exce ll en ci a : Identité :
organisé par l’EPITA, école d’ingénieurs en informatique, pour sensibiliser les lycéennes aux métiers du numérique. Pour qui ? Toutes les bachelières ayant candidaté au Concours Advance sur Parcoursup et étant admises à l’EPITA Critères : dossier de candidature composé d’une biographie, d’une description de la motivation pour le numérique et du projet professionnel, et d’une proposition d’innovation numérique A la clé : le financement des 2 années de prépa intégrée à l’EPITA (8500 euros/an) A savoir : candidature entre le 30 juin et le 15 juillet 2021, résultats début août. Une des Lauréates 2020 : Alice Grieu Son projet : un système d’amélioration des foils (ailerons sons les bateaux) en y intégrant une intelligence artificielle permettant au skipper de ne plus s’en occuper. epita.fr/trophee-excellencia
Ch al le ng e In novaTe ch : Identité :
concours intergénérationnel 100% féminin en faveur de l’entreprenariat et de l’innovation créé par l’association Elles bougent. Pour qui ? des équipes composées de 2 marraines pro, 2 étudiantes et 2 lycéennes qui, sur une journée, imaginent un produit innovant lié à l’Industrie du Futur et le présentent sous forme de pitch façon startupeuses. Critères : esprit d’équipe, créativité, originalité
A la clé : plongée le temps d’une journée dans la vie d’une ingénieure/technicienne, découverte de la dynamique collective et de l’étendue des technologies A savoir : à l’issue des challenges régionaux, finale nationale.
Lauréates 2020 :
l’équipe D’eau d’âne constituée de 2 lycéennes, 2 étudiantes de Centrale Lille et 2 marraines de chez Alstom et GRTgaz, a conçu un système de production d’énergie verte à partir de la pression des véhicules qui roulent sur les dos d’ânes. innovatech@ellesbougent.com
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DAY-CLICK BY SYNTEC NUMÉRIQUE
N°23 I AVRIL 2021
VU SUR LE WEB
A QUOI RESSEMBLERAIT INTERNET SI LES FILLES NE CODAIENT PAS ? «Il existe toujours une perception selon laquelle le codage n’est pas pour les filles, mais ce n’est pas vrai. Nous savons qu’une grande partie du Web a été codée par des femmes». Ces mots sont ceux de Reshma Saujani, fondatrice de Girls Who Code, une organisation à but non lucratif qui enseigne l’informatique aux filles aux USA. A l’occasion de la Semaine de l’éducation en informatique de 2020, l’association Girls Who Code a eu l’idée de montrer ce à quoi ressemblerait Internet, si chaque ligne de code écrite par des femmes disparaissait. Voyez plutôt :) https://missing-code.com/
© captures d’écran Girlswhocode
GASPARD G TE RECOMMANDE.... ….LE COMPTE YOUTUBE D’AMY PLANT, CODEUSE À L’ÉCOLE 42. Vous la retrouvez sur Youtube et Instagram sous le nom d’ ICI AMY PLANT. Amy, de son vrai prénom Emma, vous partage son quotidien de codeuse à l’école 42 avec un grain de storytelling à nul autre pareil. Le format est toujours ludique et son approche d’”autodidacte” rend les sujets traités toujours très accessibles. Et pourtant : Intelligence Artificielle, darknet, code... les sujets ont du fond, mais ils deviennent à l’écran à la fois funs et compréhensibles. Sa vidéo “Si je code pas ce jeu je suis virée de 42” (366 000 vues à ce jour) est un incontournable de sa chaîne. ( https://youtu.be/pzXOgXmO3Tw) Sur Youtube et Instagram
ELLE A CRÉÉ L’ILLUSTRATION DE UNE DE CE NUMÉRO AVEC SA TABLETTE ! @ALICECCARREWORK Alice Oudry-Lück est en 1ère STD2A à l’Institut Sainte Geneviève à Paris. Passionnée de dessin et de photographie, elle y suit 23h de cours d’arts appliqués par semaine. Déjà digne d’une illustratrice pro, elle partage un peu de son travail sur son compte Instagram... que l’on vous invite à suivre bien sûr !
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C’EST OFFICIEL, ON NE DIT PLUS DIGITAL MAIS NUMÉRIQUE ! C’est sorti au journal officiel le 9 mars 2021 : En France, on ne dit plus digital, mais numérique. La Commission d’enrichissement de la langue française a tranché ! Reste à voir si les usages confirmeront cette évolution dans un débat qui fait rage depuis de nombreuses années.
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Day-Click n°23 Journal édité par Syntec Numérique - 148 boulevard Haussmann 75008 PARIS - Tél : 01 44 30 49 00 - Directeur de la publication : Godefroy de Bentzmann Président de Syntec Numérique - Rédactrice en chef : Caroline Fouquet - Rédaction : Caroline Couty, Ariane Oudry, Joyce Weil. Impression : Becquart - 67, rue d’Amsterdam - 59200 Tourcoing - Action financée et pilotée par l’Opco Atlas selon des axes de coopération définis dans la convention signée avec le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation avec le concours des fonds collectés au titre de la taxe d’apprentissage. Conception et Réalisation : Brand Addict - 55, rue Hoche, 93500 Pantin - 01 83 64 60 55 - www.brand-addict.com - Direction artistique : Erwan MaheoIllustration UNE : Alice Oudry-Lück - Photos : Shutterstock, Istock, La.minute.culture