Demain N° 05 - Juin 2019

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CHAMBRE VAUDOISE DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE 06-2019 N°05

la cvci.ch

ACTUALITÉ VOYAGE AU PAYS DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET DES ALGORITHMES

ACTUALITÉ RELATIONS SUISSE - ROYAUME-UNI : « MIND THE GAP », TEL EST LE NOM DE CODE

CAHIER PRATIQUE PETITE MISE À JOUR SUR LA GRÈVE DANS LE DROIT SUISSE

EN 2019, QUELLES PERSPECTIVES POUR VOS AFFAIRES ?


«Proximité et expertise, source de plus-value.» BDO SA

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Audit | Fiduciaire | Fiscalité | Conseil


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ÉDITORIAL JUIN 2019

Il faut accompagner le changement Si des termes comme intelligence artificielle (IA), big data, algorithmes ou encore machine learning suscitent légitimement interrogations et craintes, nombre d’experts affirment que la pérennité des entreprises dépendra de la manière avec laquelle ces dernières réussiront le virage numérique. TEXTE CLAUDINE AMSTEIN DIRECTRICE DE LA CVCI CLAUDINE.AMSTEIN@CVCI.CH PHOTO DR

SOMMAIRE ACTUALITÉ Agenda de la CVCI....................................... 4 Penser l’entreprise pour Demain La déferlante digitale devra être cadrée......................................... 6 Enquête conjoncturelle Des perspectives 2019 favorables.............. 8 Economie et politique « Mind the gap » ou atténuer le choc......... 11 Cryptomonnaie et blockchain seront mieux encadrées............................ 13 Chronique economiesuisse....................... 14 Chronique AEnEC...................................... 15 « Préférer un achat responsable est un choix politique »...............................17 Reprendre une PME, un parcours initiatique............................. 19 Les chiffres du mois.................................. 21

VOTRE CVCI Le choix de la FIT....................................... 23 Atelier adapt. pour les PME...................... 24 Le prix PERL 2019, toujours plus haut.... 25 Nouveaux membres................................... 26

CAHIER PRATIQUE Fiche juridique N° 100 (mise à jour) La grève...................................................... 28 DE PARTENAIRE A PARTENAIRE Conférence partenaire .............................. 29 Agenda des partenaires............................. 30

Il y a deux ans, la CVCI a réalisé une étude sur la digitalisation des entreprises vaudoises dans laquelle 60 % des sociétés voyaient une chance dans cette transition. Nul doute que cette proportion a crû depuis lors. C’est le signe que les entrepreneurs ont le courage de penser autrement, de remettre en question leur mode de fonctionnement et d’y voir de grandes opportunités. Cette foi dans le progrès ne doit toutefois pas nous aveugler, car la dématérialisation croissante des opérations commerciales et industrielles accroît dans le même temps le péril sécuritaire. Aucune firme n’est aujourd’hui à l’abri d’une cyberattaque. Se prémunir contre ces dangers est toutefois possible et ne coûte pas une fortune. Et ce doit être l’une des tâches prioritaires auxquelles doivent s’atteler les entreprises. Mais la cybercriminalité n’est pas le seul écueil qui se dresse sur le chemin de l’industrialisation 4.0 ! Car des voix s’élèvent pour dénoncer les risques que cette numérisation effrénée fait planer sur le monde du travail. Comme les révolutions industrielles précédentes, celle-ci aura des conséquences sur l’emploi, dans un premier temps du moins. Des métiers, peu spécialisés en particulier, vont disparaître. Ces perspectives, la CVCI a pu les entrevoir lors d’un récent voyage au cœur de la transformation digitale à Boston, entre Harvard et le Massachusetts Institute of Technology (lire en pages 6-7). Les experts entendus sur place ont identifié trois visions de la transformation numérique : l’Américaine, l’Européenne et la Chinoise. Les États-Unis favorisent la technologie et avancent à marche forcée vers la digitalisation en apprenant des leurs erreurs ;

l’Europe, elle, se soucie des conséquences des avancées technologiques sur l’humain et le climat ; la Chine, enfin, utilise l’IA pour surveiller et contrôler la population. L’approche développée sur le Vieux-Continent pourrait à terme constituer un atout commercial de ce côté-ci de l’Atlantique dans la mesure où la responsabilité sociétale des entreprises prend chaque jour, et c’est heureux, davantage d’importance. S’adapter à cet environnement en perpétuelle mutation, on le voit bien, est pour le moins crucial. L’importance de se former tout au long de son cursus professionnel n’échappera ainsi à personne. Les entreprises ont la responsabilité, pour permettre cette transition, de promouvoir la formation continue afin de développer la capacité d’apprentissage de leurs collaborateurs, pour ne laisser personne sur le bas-côté. Mais ce n’est pas tout : l’école a elle aussi un rôle central à jouer en remettant l’humain au premier plan, afin de préparer les talents de demain. L’instruction publique a formé des générations d’élèves qui savent certes compter, mais qui n’ont plus d’esprit critique. Il est grand temps de réhabiliter la réflexion sur les bancs scolaires. Accompagner le changement doit rester une priorité.


DEMAIN 06-2019

FORMATIONS JURIDIQUES

ACTUALITÉ AGENDA DE LA CVCI

ASSURANCES SOCIALES

Présentation de la jurisprudence récente en droit du travail.

Présentation des différentes assurances sociales suisses et démarches à entreprendre, définition du salaire déterminant soumis aux cotisations sociales, législation de sécurité sociale applicable en cas d’activités dans plusieurs pays ou de détachement dans un autre pays, détermination du statut d’indépendant ou de dépendant en matière d’assurances sociales.

13.06.2019 16h00 … 18h00 18.06.2019 10h00 … 12h00 CVCI 100 francs membres CVCI ou HR Vaud 150 francs non-membres (la séance)

17.09.2019 08h30 … 16h30 CVCI 490 francs membres CVCI ou HR Vaud 650 francs non-membres Documentation, repas de midi et pauses-café inclus

ÉCHOS DES TRIBUNAUX EN DROIT DU TRAVAIL

INTRODUCTION AU DROIT DU TRAVAIL Principes généraux du droit du travail suisse : conclusion du contrat, durée du travail, obligations du travailleur, salaire, protection de la santé et de la personnalité, vacances et congés, fin des rapports de travail. 03.09.2019 08h30 … 16h30 CVCI 490 francs membres CVCI ou HR Vaud 650 francs non-membres Documentation, repas de midi et pauses-café inclus

ENGAGEMENT D’UN TRAVAILLEUR ÉTRANGER Règles et procédures applicables à l’engagement d’un travailleur étranger : catégories de permis de travail, procédures, assurances sociales, impôt à la source, droit du travail. Cours co-animé par le Service juridique et les Caisses sociales de la CVCI. 10.09.2019 08h30 … 16h30 CVCI 490 francs membres CVCI ou HR Vaud 650 francs non-membres Documentation, repas de midi et pauses-café inclus

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FORMATION EXPORT

LE B.A BA DE L’EXPORT : FORMALITÉS DOUANIÈRES ET NOTIONS D’ORIGINE DES PRODUITS Votre entreprise est amenée à travailler avec des fournisseurs ou des clients suisses et étrangers ? Vous souhaitez croître à l’international ? Pour que vos marchandises traversent les frontières rapidement, elles doivent être accompagnées des documents appropriés. Il vous sera utile de comprendre les différentes procédures douanières, les erreurs à ne pas commettre et leurs conséquences. Vous serez appelé à devoir déterminer l’origine de vos marchandises, à utiliser les Incoterms®, les accords de libre-échange et à établir les documents nécessaires. Cette formation vous donnera une vue d’ensemble de tous les sujets liés à l’importation et à l’exportation, afin que vous soyez sûr d’entreprendre les bonnes démarches en toute conformité avec les règles et usages. 04.06.2019 13h30 … 17h00 CNCI, Neuchâtel 210 francs membres CVCI 300 francs non-membres Renseignements et inscriptions : valerie.brulhart@cvci.ch T. 021 613 35 36 www.cvci.ch/événements

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS POUR LES COURS DE DROIT DU TRAVAIL  Elodie Brechbühler droit@cvci.ch T. 021 613 36 37


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ACTUALITÉ AGENDA DE LA CVCI

INTERNATIONAL LINK

CONFÉRENCE #FUTUREOFWORK

RCE VISITE DE CRIDEC

A quoi ressemblera votre environnement professionnel en 2025 ? #FutureofWork c’est la rencontre de l’innovation sociale, de l’employabilité, des nouvelles méthodes de management et des technologies disruptives dans l’entreprise, pour repenser et réinventer le monde du travail de demain. Dans un avenir proche, le quotidien des employés différera considérablement de celui que nous connaissons aujourd’hui. Pour y voir plus clair, nous vous proposons de faire un saut dans le futur ! Comment, où, pourquoi, et avec quels outils travaillerons-nous demain ? Comment faire du travail une source d’inspiration et d’agilité pour tous ? Trois experts s’exprimeront pour vous aider à appréhender cette transition, partager avec vous les meilleures pratiques et vous proposer des nouvelles solutions.

CRIDEC est active dans le domaine de l’environnement et spécialisée dans la collecte, l’analyse et le suivi environnemental, ainsi que le tri et la valorisation des déchets spéciaux.

28.05.2019 18h30 … 20h30 Lausanne 20 francs tuyet.barbey@crpm.ch

WORKSHOP L’IA DANS L’INDUSTRIE En collaboration avec la société Visium SA, la CVCI vous propose un workshop d’une demi-journée sur l’application de l’intelligence artificielle (IA) au sein des entreprises industrielles. L’objectif du workshop est de donner les bonnes pistes de réflexions aux cadres et collaborateurs sur le potentiel des technologies de Machine Learning. Le workshop comprend l’explication du fonctionnement de la technologie, les avantages potentiels, des cas pratiques d’utilisation, les pratiques optimales et des discussions sur ce qui nous attend dans les années à venir. 07.06.19 08h00 … 12h00 CVCI 200 francs membres CVCI 300 francs non-membres

Sur le site d’Eclépens, nous découvrirons des chaînes de traitement des déchets – pour certaines uniques en Suisse – permettant de valoriser des déchets chimiques et dangereux provenant d’industries et collectivités publique. 12.09.19 10h00 … 13h30 Eclépens 90 francs membres CVCI 115 francs non-membres veronique.gauzargues@cvci.ch

VISITE DE STS INDUSTRIE SA STS Industrie SA est active depuis 1975 dans la conception et la réalisation d’installations de traitements de surfaces dans le domaine de la galvanoplastie. Leader dans les domaines de l’horlogerie, de la connectique, du médical et des circuits imprimés, STS Industrie SA exporte dans le monde entier ses machines à la pointe de la technologie, réalisées sur mesures. 26.09.19 15h00 … 18h00 Yvonand 90 francs membres CVCI 115 francs non-membres veronique.gauzargues@cvci.ch

Tous nos prix sont indiqués hors taxe. La TVA sera facturée en sus.

MEET THE VAUDOIS VISIT OF THE LOCAL SME ECLAIR Ever wondered what a local SME looks like? Eclair is a company that produces cakes, biscuits and pastry following traditional recipes and using almost exclusively regional products. This event will be a unique opportunity to see how a Vaudois SME is organized from the inside, discover their activities and the people who work there. 04.06.2019 09:00am … 11:00am Eclair Vuilleumier S.A., Romanel-sur-Morges Free of charge for partners of International Link members companies’ employees Check with your partner’s HR or us directly 25 Swiss francs for non-members internationallink@cvci.ch

RELOC’COFFEE (RE) FIND YOUR WAY TO THE JOB THAT YOU LIKE! This is a practical, interactive and fun session that will bring to your awareness some obstacles that may keep you away from the job that could bring you fulfilment. We will also explore how to address these obstacles and how to use your current situation to your advantage. 14.06.2019 10:00am … 12:00pm CVCI Free of charge for partners of International Link members companies’ employees Check with your partner’s HR or us directly 25 Swiss francs for non-members internationallink@cvci.ch


DEMAIN 06-2019

ACTUALITÉ PENSEZ L’ENTREPRISE POUR DEMAIN

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La déferlante digitale devra être cadrée avant de tout emporter Sous l’égide des Chambres de commerce romandes, une délégation du monde de l’économie est partie prendre la mesure de la transformation numérique à Boston. Verdict : ces bouleversements, inéluctables, devront être accompagnés pour profiter à la société. DE RETOUR DE BOSTON JEAN-FRANÇOIS KRÄHENBÜHL JEAN-FRANÇOIS.KRÄHENBÜHL@CVCI.CH PHOTOS SHUTTERSTOCK & DR

Le siège bostonien de Swissnex a accueilli la plupart des rencontres.

Le périple que notre magazine entreprend cette année au pays de l’intelligence artificielle (IA) et des algorithmes nous a mené en avril aux Etats-Unis, là où la digitalisation a pris un essor phénoménal. Sous la houlette des Chambres de commerce de Suisse romande et de Xavier Comtesse, figure de proue du Think Tank industriel Manufacture 4.0, un groupe de divers représentants de l’économie s’est rendu à Cambridge, dans la banlieue de Boston. Entre le quartier de Harvard, notamment au siège de Swissnex, et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), nous sommes allés à la rencontre des acteurs majeurs de la digitalisation sur la Côte est. Au menu, des exposés et des présentations qui illustrent une réalité incontournable : on ne parle pas d’innovation, mais bien de transformation ! Les chefs d’entreprise, les juristes et les startuppers que notre délégation a eu l’occasion de côtoyer trois jours durant ont confirmé

ce dont on pouvait se douter : la révolution digitale est un rouleau compresseur et elle va à peu près tout emporter sur son passage. Que ce soit dans le domaine de la santé, des fintech ou des transports, les horizons ouverts par l’intelligence artificielle et les algorithmes semblent sans limite. En particulier de ce côté-ci de l’Atlantique. Question d’état d’esprit. L’optique, dans ce domaine disruptif, varie bien d’un coin du globe à l’autre: culturellement, les Etats-Unis privilégient la fuite en avant, mettant la technologie au premier plan et apprenant de leurs erreurs (« At least, you tried »), l’Europe tend à préserver l’humain, alors que la Chine opte pour la surveillance et le contrôle. Quelle voie emprunter ? Vu d’ici, on n’est pas loin de l’aphorisme rabelaisien « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Mais les choses sont un peu plus complexes que cela… Deux participants à cette aventure 4.0 nous livrent leurs impressions et leurs réflexions.

UN SOMBRE TABLEAU « L’objectif de ce voyage consistait à aller au-delà de nos préoccupations quotidiennes et à voir ce que les nouvelles technologies peuvent nous apporter, explique Thierry Linder, associé chez UDITIS, société spécialisée dans la transformation numérique et ses conséquences organisationnelles sur les PME. Techniquement, je n’ai rien vu qui m’ait réellement bluffé. En revanche, ce qui m’a surpris, c’est la noirceur du tableau dressé quant à ses conséquences humaines. » Le Neuchâtelois fait allusion à l’exposé d’Urs Gasser, directeur du centre de recherche Berkman Klein de Boston. Spécialisé dans la compréhension de l’usage des technologies, l’académicien a souligné les opportunités extraordinaires de la technologie, mais aussi ses contraintes. L’une d’elles interpelle : une fois qu’une décision basée sur l’intelligence artificielle a été prise, aucun expert ne parvient à expliquer pourquoi l’IA arrive à certaines conclusions... Gros défi que de comprendre ces mécanismes. Et donc, enjeux majeurs. Autre écueil de taille : les conséquences de l’usage de ces technologies ne seront pas les mêmes pour tous. Certains en profiteront alors que d’autres resteront sur le carreau. Urs Gasser estime qu’il faudra suivre ces


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ACTUALITÉ PENSEZ L’ENTREPRISE POUR DEMAIN

« LE MASSACHUSETTS INSTITUTE OF TECHNOLOGY, HAUT LIEU DE LA TRANSFORMATION DITIGALE SUR LA CÔTE EST. »

changements tout en maintenant un cadre de paix. Gérer ces opportunités et ces risques nécessite, selon le juriste, l’adoption d’une stratégie. « Tenir compte des conséquences sociétales de cette transition me paraît indispensable, remarque Thierry Linder. Si la société ne s’en préoccupe pas, il y aura des blocages. J’ai le sentiment, et c’est une bonne nouvelle, que ce sera notre job de trouver des solutions ayant un minimum d’impact négatif sur l’humanité. » Directeur du domaine Ingénierie de la Haute école Arc, à Neuchâtel, et ancien directeur d’une entreprise biennoise de machines-outils, Philippe Grize a lui aussi ressenti, en écoutant certains orateurs, « un cri d’alarme ». Lors d’une présentation au MIT, le professeur Ali Jadbabaie a révélé que 68 % des Américains ne croyaient plus aux médias traditionnels... Le directeur de la HE-ARC a décelé une réelle prise de conscience des milieux académiques, pour qui « les réseaux constituent un enjeu majeur, et peuvent faire trembler les démocraties ». Pour lui, l’Europe a une optique quelque peu Bisounours : « On fait un RGPD, mais on ne change rien dans le fond. On ne se rend pas forcément compte que l’on se fait manipuler. On ne peut pas laisser aller les choses de cette manière. »

Que faire, dès lors ? « Contrôler la fuite en avant en privilégiant l’humain », résumet-il malicieusement. A ses yeux, le monde industriel est conscient des enjeux : « Je reste optimiste, car les entreprises considèrent aujourd’hui qu’elles doivent accompagner leurs collaborateurs. Cela ne sert à rien de lutter contre cette déferlante : c’est du temps et de l’argent perdus. » Est-ce dès lors le rôle des autorités, des entreprises, ou des deux, d’accompagner cette transformation ? « C’est une mission conjointe, estime Thierry Linder. La notion de revenu de base inconditionnel (RBI) me paraît devoir prendre de l’ampleur, sous une forme à définir; et il s’agira de le financer en partie grâce aux gains de productivité que permet la transformation numérique, assure-t-il. Malheureusement, les Etats-Unis n’ont pas du tout cette vision. »

IL FAUT « RÉAPPRENDRE À PENSER » Philippe Grize a une vision plus nuancée : « Le RBI c’est bien joli, mais ça ne valorise pas les gens, il faut leur donner un but, une occupation, qu’ils se sentent utiles. Il y a un moment où il y aura vraiment moins de travail. On ne parlera plus de chômeurs, mais

de gens dont on n’a pas besoin. J’ai peur que ce pourcentage ne s’élève rapidement. C’est un choix politique. » Surtout, ce dernier juge qu’il ne sert à rien de faire des grandes théories sur la question de savoir si l’on vit une évolution ou une révolution : « On s’en fiche : les enjeux sont déjà là ! La technologie, c’est génial, mais considérons ses impacts. » Son message est le suivant : il est urgent que l’on réapprenne à penser ! « Depuis des années, on valorise les maths, et on a fait des générations de personnes qui savent compter, mais plus penser. Il faut remettre en avant l’esprit critique pendant tout le cursus éducatif. » On le voit, ce déplacement s’est révélé riche en enseignements. Thierry Linder se prêtait pour la seconde fois à l’exercice – une telle délégation s’est déjà rendue à Shanghai et à Munich précédemment. « Au retour, je me dis que c’était une très bonne chose de partir et de partager ce vécu. Le bonus est double : être en-dehors du quotidien et partager cette expérience avec des personnes avec lesquelles je n’aurais probablement pas discuté de ces thèmes si je n’étais pas parti. C’est très enrichissant de tisser un réseau de personnes locales en étant dans une bulle à l’extérieur, pendant quelques jours. »


DEMAIN 06-2019

ACTUALITÉ ENQUÊTE CONJONCTURELLE

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Des perspectives 2019 favorables malgré un regain d’incertitudes Les entreprises vaudoises tirent un bilan positif de l’année 2018, conformément aux prévisions établies lors de l’enquête du printemps dernier. Bien que la marge bénéficiaire soit à nouveau restée en deçà des attentes, les bons résultats observés devraient se poursuivre en 2019. Les entreprises vaudoises tirent un bilan positif de l’année 2018. La marche des affaires se révèle en effet bonne à excellente pour 40 % des répondants, et ceci tant dans l’industrie que dans les services. La progression est notable en termes de chiffre d’affaires, en revanche la situation bénéficiaire est restée inférieure aux attentes exprimées 12 mois auparavant, en particulier dans l’industrie (37 % des sondés y constatent une diminution par rapport à 2017). La marche des affaires des entreprises du canton ne devrait pas faiblir en 2019 au vu des prévisions établies. Plus de 4 entreprises sur 5 s’attendent à une stabilisation ou une hausse tant du chiffre d’affaires que du bénéfice, une tendance observée aussi bien dans le secteur secondaire que tertiaire.

LE MARCHÉ DE L’EMPLOI DEVRAIT RESTER DYNAMIQUE Les entreprises sont également optimistes quant à l’évolution des effectifs. 22 % d’entre elles envisagent d’augmenter leur personnel en 2019, alors que seules 7 % devraient être contraintes de réduire leurs effectifs. La situation est particulièrement réjouissante dans le secteur secondaire, où un quart des sondés envisagent une hausse du nombre d’emplois.

38  % DES SOCIÉTÉS DE + DE 100 COLLABORATEURS SONT PRÉOCCUPÉES PAR LA DIFFICULTÉ À RECRUTER

TEXTE PATRICK ZURN PATRICK.ZURN@CVCI.CH

LÉGÈRE REPRISE DES INVESTISSEMENTS ATTENDUE

l’insuffisance de main-d’œuvre locale reste la principale raison invoquée par les sondés (69 %).

La tendance positive initiée l’an dernier devrait se confirmer en 2019. En effet, 23 % des sociétés interrogées envisagent une augmentation des investissements pour 2019, une proportion plus importante s’agissant du secteur secondaire (28 %) que tertiaire (20 %).

A l’heure des discussions au sujet de l’accord-cadre, le sondage montre aussi un très fort attachement des entreprises aux accords qui nous lient à l’UE. Un répondant sur deux s’estimerait négativement touché par la résiliation de la libre circulation des personnes, une proportion qui atteint 62 % s’agissant des accords bilatéraux, alors que moins de 3 % imaginent un impact positif. Les freins seraient nombreux pour l’économie. Concrètement, 60 % des entreprises estiment que les difficultés de recrutement se feraient sentir encore davantage, une proportion qui grimpe à 96 % parmi les grandes entreprises. De quoi interpeller lorsque l’on sait que la difficulté à recruter est déjà une réalité. Les conséquences seraient aussi négatives au niveau de la charge administrative et du chiffre d’affaires. Autant de bonnes raisons pour la CVCI de continuer à s’engager pour assurer le maintien de bonnes relations avec l’Union européenne.

LE NIVEAU D’INQUIÉTUDE AUGMENTE Publié pour la 11e année consécutive, le « Baromètre des préoccupations des entreprises » montre une recrudescence des incertitudes (tensions commerciales, Brexit, accord-cadre Suisse-UE… ). La situation économique générale gagne 10 points et redevient la principale préoccupation des entreprises (45 %). Bien qu’en baisse, la concurrence (43 %) et la recherche de nouveaux clients (34 %) restent largement citées par les répondants. Par ailleurs, le regain d’inquiétude quant à l’excès de réglementations et à la difficulté de recrutement – qui se dessinait déjà l’an dernier – se confirme. Ces craintes sont en effet toujours évoquées par un quart des sondés.

m www.cvci.ch/enquetes

LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES EST JUGÉE INDISPENSABLE PAR LES ENTREPRISES Alors que la libre circulation des personnes est menacée par plusieurs initiatives à venir, notre enquête montre que 42 % des répondants emploient de la main-d’œuvre provenant de l’Union européenne (UE). Si cette proportion est en baisse par rapport au dernier sondage effectué en 2013 (53 %),

22  % DES ENTREPRISES PRÉVOIENT D’AUGMENTER LEURS EFFECTIFS CETTE ANNÉE


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ACTUALITÉ ENQUÊTE CONJONCTURELLE

Evolution des effectifs Soldes 30 25 20 15 10 5 0 -5 -10 2005

2006

2007

2008

2009

2010

ÉVOLUTION ENREGISTRÉE

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

PRÉVISIONS PRINTEMPS

Marche des affaires 48%

50%

40% 34%

32% 30%

30% 21% 20% 14% 10% 10% 5%

4%

2% 0% TRÈS DIFFICILE

2018

DIFFICILE

2019

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

« Mind the gap » ou atténuer le choc Le nom de code de la stratégie de la Suisse pour maintenir, voire développer, les relations étroites qu’elle entretient avec le Royaume-Uni sonne comme un avertissement. Qu’adviendra-t-il des relations de la Suisse avec notre 6e plus gros marché d’exportation (2017) après le Brexit ?

Cet accord de février constitue un bon début. Reste encore à résoudre la question de la libre-circulation des personnes. C’est en cours puisque la Confédération a ouvert une procédure de consultation sur un texte protégeant ressortissants et entreprises des deux pays. Fin 2018, environ 43 000 Britanniques séjournaient en Suisse, quand 34 500 Suisses vivaient de l’autre côté de la Manche.

Dans la mesure où la plupart des liens entre nos deux pays sont couverts par les accords bilatéraux avec l’UE, le Brexit a également des conséquences pour la Suisse. Ils ne seraient plus applicables au Royaume-Uni, après un retrait sans deal avec l’UE.

Les droits acquis par la libre circulation des personnes avec Londres seraient maintenus après le Brexit. Droit de séjour, mais aussi droits en matière d’assurance sociale ainsi que reconnaissance des qualifications professionnelles seront valables à vie. En revanche, ceux qui immigreront dans l’autre pays après le Brexit ne sont pas couverts.

La Suisse et le Royaume-Uni ont donc signé en février un accord visant à pérenniser leurs échanges. Quel que soit le modèle de sortie. L’objectif se résume en un mot : stabilité. Donc rien ne doit changer. A vrai dire, « attention à l’intervalle » est un avertissement d’une acuité bien plus forte encore pour les Britanniques. Outre la fin de la participation du Royaume-Uni au marché unique européen, c’est le sort d’une quarantaine d’accords de libre-échange passés entre Bruxelles et le reste du monde, couvrant une septantaine de pays, qui est en jeu. Si le Brexit se réalise sans accord, ces arrangements deviendraient caducs

d’un jour à l’autre. C’est dire si le chemin est encore long pour le secrétaire d’Etat britannique au Commerce international, puisque seul le Chili, Israël, les Iles Féroé et… désormais la Suisse ont signé un accord. En cas de sortie dure de l’Union, la Suisse et le Royaume-Uni ont donc conclu un accord de libre-échange qui préserve l’existant. Il reprend aussi celui de lutte contre la fraude et celui sur les marchés publics. Face à l’urgence, le protocole sur les équivalences douanières (reconnaissance mutuelle en matière d’évaluation de la conformité) est encore en suspens. Ce protocole concerne 80 % des marchandises helvétiques exportées, dont les trois-quarts, liées aux produits de la pharma et de l’automobile sont épargnés puisqu’une solution a été trouvée. Dix-sept autres secteurs, dont l’horlogerie et l’industrie des machines, ne sont pas encore couverts.

Si la phase de transition entre Bruxelles et Londres se déroule comme prévu, les accords bilatéraux avec l’UE continueront à être applicables. Rien ne changera dans la pratique entre Berne et Londres, la Suisse ayant alors jusqu’au 31 décembre 2020 pour régler les relations futures avec le Royaume-Uni. En revanche, si la Grande-Bretagne quitte l’Union sans accord ni phase de transition, l’accord approuvé par le Conseil fédéral s’appliquera à titre provisoire. Dans ce contexte compliqué, il faut saluer le fait que la Suisse ait pris les devants avant que la nature de la phase transitoire que vivra la Grande-Bretagne soit connue. Tout dépend, du résultat des élections européennes et de la capacité de l’île à enfin prendre une décision. Tout un programme !

TEXTE PHILIPPE MIAUTON PHILIPPE.MIAUTON@CVCI.CH PHOTO SHUTTERSTOCK

La Suisse a pris les devants et signé, en février, un accord visant à pérenniser ses relations avec le Royaume-Uni, quel que soit la forme que prendra le Brexit.


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ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

Cryptomonnaie et blockchain seront mieux encadrées L’évolution numérique que constituent les cryptomonnaies et les blockchains nécessite un encadrement juridique à même d’assurer au processus une sécurité légale. Le Conseil fédéral a lancé une consultation sur un projet de loi. La CVCI y répondra avec vous. Les monnaies virtuelles centralisées auprès d’un émetteur unique existent depuis longtemps. Elles sont dirigées par une centrale qui émet des droits en échange d’un montant versé. Toutefois, la faiblesse du système a toujours été que l’émetteur pouvait à tout moment disparaître sans honorer sa créance, laissant l’ayant droit dénué de toute prétention possible. Ce problème est désormais résolu par un système prometteur et potentiellement sûr, celui de la blockchain (lire encadré). L’achat d’une monnaie, par exemple un Bitcoin ou une participation, peut être « crypté » dans un registre informatique accessible et contrôlable par l’ensemble des utilisateurs. Les transactions sont vérifiées de manière informatique et sont non modifiables. Le registre, accessible et partagé, ne peut être falsifié, parce qu’il est justement « partagé » et non plus détenu par un seul utilisateur. Le processus est utilisé dans divers domaines, qui vont de la traçabilité des produits à la vente de monnaies virtuelles, en passant par les ICO (Initial Coin Offering) pour lever des fonds. Le Conseil fédéral propose de légiférer sur ce point, pour augmenter la sécurité juridique, supprimer les obstacles entravant les applications fondées sur la technologie des registres distribués (TRD) et limiter les risques d’abus. Le projet vise donc à apporter des améliorations au cadre réglementaire applicable à la TRD en Suisse, notamment dans le domaine financier.

CE QUE LE PROJET CHANGERAIT Le projet prévoit que des droits soient inscrits dans un registre électronique ayant la même fonction que des papiers-valeurs. Il

s’agit ainsi d’augmenter la sécurité juridique lors du transfert d’actifs fondés sur la TRD. Les droits-valeurs auront un caractère de papier-valeur lorsque les parties auront convenu, d’une part, qu’ils sont inscrits dans un registre électronique distribué, et d’autre part, qu’il n’est possible de les faire valoir et de les transférer que dans ce registre. Pour augmenter la sécurité juridique, la revendication des crypto actifs devra entrer dans la masse de la faillite. Elle devra être expressément réglementée dans la loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite. Dans son message, le Conseil fédéral relève la nécessité que les émetteurs obtiennent, à certaines conditions, une autorisation pour utiliser ces techniques et cette innovation, moyennant une adaptation de la future loi sur les établissements financiers. Il faut aussi intégrer dans la problématique la lutte contre le blanchiment d’argent. Cet aspect sera toutefois traité dans une révision ultérieure de la loi sur le blanchiment d’argent.

LA BLOCKCHAIN, C’EST QUOI ? La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Par extension, une blockchain constitue une base de données contenant l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. La blockchain est un instrument qui permet de mettre en place juridiquement la multipropriété d’un actif. Elle rend aussi possible une utilisation partagée de l’objet. Dans l’exemple d’une voiture, le détenteur d’un token (un actif numérique transférable entre deux parties) peut conduire le véhicule pendant une période, le conserver éventuellement à la maison et détenir des droits attachés à ce bien.

DE RÉELLES AMÉLIORATIONS Au final, le projet mis en consultation prévoit juridiquement la « tokenisation » qui consiste à créer une représentation numérique d’un objet du monde physique et des droits qui y sont liés. Il vise de manière adéquate une meilleure assise juridique au développement des droits virtuels, ceci pour éviter à l’investisseur la perte subite de ses droits sans possibilité légale de les faire valoir. La CVCI considère qu’il offre un cadre positif aux nouvelles émergences de la blockchain et des TRD. Elle prendra volontiers en considération les positions données par ses membres, avant le 31 mai prochain, pour rédiger sa réponse finale à cette consultation.

Le projet en consultation donnerait une meilleure assise juridique au développement des droits virtuels, et permettrait aux investisseurs de faire valoir les leurs.

TEXTE LYDIA MASMEJAN LYDIA MASMEJAN@CVCI.CH


DEMAIN 06-2019

ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

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Objectif zéro droit de douanes 350 millions de francs. C’est le montant que les consommateurs suisses pourraient économiser en une année, si les droits de douane sur les produits industriels étaient portés à… zéro. Alors que les États-Unis, la Chine, l’UE et d’autres pays relèvent leurs droits de douane, la Suisse envisage d’abolir ceux appliqués aux produits industriels. Une mesure à contre-courant ? Non, la réalité est que les droits de douane coûtent des millions non seulement aux entreprises, mais aussi aux consommateurs, comme vous et moi. Pour lutter contre l’« îlot de cherté » en Suisse, le Conseil fédéral a ainsi adopté un train de mesures dont la plus spectaculaire est la suppression unilatérale des droits de douane sur les produits industriels importés. Il est important de noter qu’en 2018, les produits industriels ont représenté 95,2 % de la valeur des importations en Suisse. En suppri-

mant ces taxes, le prix des biens importés baisserait sensiblement, ce qui se traduirait par des frais de production pour les entreprises moins élevés. Ce faisant, le volume des intrants augmenterait, ce qui intensifierait la concurrence entre les entreprises ; une concurrence qui inciterait ces dernières à répercuter les économies réalisées sur les clients, afin de rester compétitives et attractives sur le marché. Les baisses les plus significatives (-3,6 %) se vérifieraient sur les rayons des textiles, de l’habillement, du cuir et des chaussures. Au final donc, moins de coûts pour les entreprises et des prix moins élevés pour les consommateurs suisses. CQFD.

DaziT de l’Administration fédérale des douanes à réaliser d’ici 20026 – en font partie. L’élimination des obstacles techniques au commerce et la conclusion de nouveaux accords de libre-échange avec d’importants partenaires commerciaux font également partie des objectifs à atteindre, si la Suisse ne veut pas perdre son attractivité et sa compétitivité face à ses concurrents.

TEXTE CARMELO LAGANÀ, SUPPLÉANT ROMAND ET RESPONSABLE DE PROJETS

La suppression des droits de douane sur les produits industriels n’est toutefois pas la panacée, et une telle mesure doit conduire à d’autres simplifications et améliorations. La numérisation complète et la simplification des processus douaniers en Suisse – projet

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

Hôtellerie : l’engagement énergétique visible Lieux de passage, attentifs à leur image, les établissements hôteliers sont propices à afficher les efforts qui sont les leurs, notamment liés aux législations sur l’énergie et le CO2. Les hôtels sont nombreux parmi les 4000 entreprises suisses que l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC) accompagne dans l’amélioration de leur performance énergétique. Le rapport annuel 2014 de l’AEnEC avait ainsi mis en avant l’exemple de l’hôtel Mövenpick de Lausanne-Ouchy. Sa consommation de gaz de chauffage était passée de 1348 MWh en 2010, à 801 MWh en 2014, cela en dépit d’une nouvelle aile de 72 chambres (construite en 2012). Comment est-on parvenu à ce résultat ? En travaillant sur plusieurs axes : la réfection des façades, l’amélioration de l’étanchéité et de l’isolation des toitures, le triple vitrage des fenêtres, l’installation d’une pompe à chaleur combinée à une nouvelle chaudière à gaz, le chauffage solaire de

l’eau sanitaire… De plus, malgré l’extension, la consommation électrique n’a augmenté que de 5 %, notamment grâce à un autre train de mesures (éclairage basse consommation quasi généralisé, mini-bars classe A, ascenseurs et équipements en cuisine plus performants… ). De beaux objectifs ont également été atteints dans l’imposant Caux Palace de la Fondation « Initiatives et Changement Suisse » – pas moins de 200 chambres, au-dessus de Montreux. Ses 21 000 m2 sont désormais chauffés au bois : on est passé de 300 000 litres de mazout brûlés annuellement à 60 000 en appoint, et l’empreinte carbone est tombée de 680 tonnes de CO2 par an à 189 ! Là aussi, parallèlement, il a fallu agir sur l’enveloppe du bâtiment : isolation des toits plats, joints améliorés pour les 900 fenêtres – le classement patrimonial du palace interdit en effet de changer celles-ci. En sus, au fil de 2 km de tuyauterie, des vannes de radiateur ajustées judicieusement pour chaque chambre selon

sa situation, ont été installées. Ce système assure partout une température égale, en évitant d’aligner toute l’installation sur la chambre la plus fraîche du bâtiment. Caux Palace, avec sa vocation de centre de conférences, organisateur du Caux Forum annuel dédié à la paix, à l’économie équitable et au développement durable, est en position idéale pour afficher ses efforts importants de gestion énergétique durable. Tout en invitant ses visiteurs, à l’instar de bien d’autres établissements hôteliers, à contribuer à cet objectif par de petits gestes simples.

TEXTE JEAN-LUC RENCK, AENEC

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

« Préférer un achat responsable est un choix politique » L’initiative « Entreprises responsables » entend renforcer la protection de l’environnement et des droits humains face aux activités des entreprises suisses à l’étranger. Mais dans ce domaine, que font-elles déjà ? Mise en perspective avec Philippe Cloux, directeur général d’Importexa SA à Lutry, actif dans le secteur du textile.

Quelles sont les limites principales du système de contrôle ?

Vous avez des usines et des soustraitants à l’étranger. Comment avez-vous mis en place une chaîne de valeur « responsable » ?

L’initiative « Entreprises responsables » apporterait-elle de meilleurs résultats ?

Nous avons travaillé à deux niveaux. A l’interne, nous sommes certifiés en qualité ISO 9001, ISO 14 001 par rapport à l’environnement et « Entreprise citoyenne » pour le respect et l’égalité sociale. A l’étranger, notre usine en Tunisie est auditée sur les standards FLOCERT (soit l’équivalent de Max Havelaar, au niveau social). Pour nos autres usines sous-traitantes - turques, indiennes ou chinoises –, une charte qualité et un code de conduite sont contresignés par nos fournisseurs – tous labélisés par divers organes selon les pays. Notre règle est que 80 % de nos achats soient réalisés dans des entreprises responsables.

Pourquoi pas 100 % ? Parce que nous sommes réalistes ! Certains clients nous demandent des produits qui ne sont pas confectionnés dans nos usines. Nous devons alors passer par des traders, des intermédiaires, ce qui nous empêche de maîtriser l’ensemble de la production. Le principal souci dans le textile reste la sous-traitance de la sous-traitance. Beaucoup de sociétés mettent en place des usines vitrines semblant « parfaites », avec tous les labels, et quand les auditeurs sont partis, ces usines sous-traitent à d’autres pour diminuer le coût de production.

Dans votre secteur, la situation s’agissant des droits humains a-t-elle évolué ? Elle s’est clairement améliorée. La Chine, par exemple, est en pleine croissance et peine à trouver des employés pour les ateliers de

couture. Trouver du personnel exige donc de mieux le payer. Dans le sud du pays, que l’on appelait les ateliers du monde avec plus de 20 millions d’ouvriers, les salaires augmentent de 10 à 15 % tous les 12 mois. Il n’y a pas de non-paiement, de maltraitance et de travail des enfants. Mais tout n’est pas réglé, puisque les Chinois commencent à sous-traiter dans des pays à risques.

Quelle est la marge de progression dans le contrôle de la chaîne de valeur ? Les marges de progression existent dans les pays les plus pauvres. Il faut regarder le salaire moyen pour définir le risque. En Chine, il se monte actuellement à 350-400 dollars par mois, au Bengladesh à 80-90 dollars, au Cambodge à 60-70 dollars. Il s’agit d’un problème sociétal. Il faudrait arrêter cette course en avant consistant à toujours acheter moins cher. Si le consommateur ne veut que du prix bas, il doit être conscient que son acte d’achat contribue à entretenir de mauvaises pratiques au fil du flux de production.

Une prise de conscience large est donc nécessaire… On avance. Certaines administrations ont déjà fait un premier pas. Opter pour un achat responsable est un vrai choix politique. La Suisse est moins engagée que les pays nordiques ou la France, où des régions ont décidé de payer 10 % de plus en échange de l’assurance d’acheter « responsable ». Au niveau des motivations des multinationales, il faut noter la crainte du dégât d’image. Elles exigent que leurs achats soient toujours plus « clean ».

Il y a l’idéal, puis ce que le législatif met en place, et ensuite la réalité de l’application. On peut exiger des choses, mettre en place des processus pour répondre aux exigences. En parallèle, on voit quand même des usines « vitrines » produisant 4 fois plus que leur capacité. L’autre problème, dans des pays où le salaire moyen est faible, ce sont les auditeurs locaux, amenés à mettre plus facilement un tampon sur un certificat en échange d’argent.

Si son ambition est d’améliorer les choses, elle n’y parviendra pas en alourdissant la charge administrative des entreprises. On le voit en tant que PME, les exigences des multinationales deviennent telles que, sur certains dossiers, nous ne répondons même plus aux appels d’offres. C’est tellement contraignant, nous n’avons pas les ressources nécessaires. Le danger d’une initiative comme celle-ci, c’est que les multinationales vont travailler entre elles, et de nombreuses PME seront exclues de ces marchés.

Un contre-projet sera peut-être proposé. Que devrait-il contenir pour être applicable et utile ? Selon moi, l’avenir ne passe plus par des labels. Rien que pour le textile, il en existe plus de 70. Le consommateur ne s’y retrouve plus… Chaque produit est « eco-quelque chose ». La vraie étape sera la traçabilité et la transparence, l’openbook. Nous y travaillons depuis plusieurs années, avec des outils informatiques traçant la production et indiquant les coordonnées des usines. Toute la chaine de sous-traitance est ainsi rendue transparente. Nous avons par exemple développé un outil de traçabilité « uniquetrace » pour des t-shirts en coton bio, avec un QR code comprenant les adresses de tous les fournisseurs.

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

Reprendre une PME, un parcours initiatique Le rachat d’une entreprise fait partie de la vie, parfois secrète, du tissu économique. Stéphanie et Jonathan Bayle nous racontent leur reprise de Lombois, menuiserie-charpenterie, à Leysin. Comment votre envie de reprendre une entreprise est-elle née ?

Comment les équipes vous ont-elles accueillis ?

Jonathan Bayle : J’ai toujours su que je voulais devenir entrepreneur, mais il faut des moyens, de l’expérience… Après mes études de commerce, j’ai rejoint une équipe d’investisseurs. J’étais exposé à la transmission d’entreprise, mais de l’autre côté du miroir. Après une dizaines d’années en région parisienne, ma femme et moi avons décidé de revenir en Suisse, près de mon père, et de chercher une entreprise à racheter. Stéphanie Bayle : On s’est rencontrés jeunes, à 16 ans, et devenir entrepreneur était déjà une évidence pour Jonathan ! Un jour, on s’est dit « c’est maintenant », avant que les enfants grandissent. Il fallait prendre le risque, sortir de nos carrières toutes tracées. J’ai fait une thèse en mécanique des structures et je travaillais dans l’aérospatiale à l’époque.

J. B. : Je suis arrivé dans l’entreprise il y a trois ans, et la reprise s’est faite début 2019 seulement. On a expliqué qu’on allait amener nos compétences commerciales, en s’appuyant sur les compétences métiers des techniciens en place. S. B. : Cette phase a permis à chacun de prendre sa décision. C’est exceptionnel qu’un patron vous donne cette occasion-là. Comprendre l’industrie, les équipes, les relations avec les clients et fournisseurs. J’ai ainsi pu quitter mon travail uniquement quand j’ai été sûre que la transaction allait se faire. J’étais restée en France, avec nos trois enfants.

Quel a été votre parcours pour dénicher l’entreprise de vos rêves ? J. B. : L’entreprise Lombois nous a été présentée par un ami. Nous avions activé notre réseau, cherché sur internet. En Suisse romande, il y a peu d’acteurs dans l’intermédiation d’entreprises. Et un entrepreneur qui vend ne l’expose pas forcément librement. Dans le cas de Lombois, le patron avait un certain âge et aucun repreneur dans son cercle proche. Nous sommes donc arrivés au bon moment, mais une banque devait nous faire confiance… Nous ne venions pas du métier, c’était donc plus difficile. Le cautionnement romand a facilité les choses en diminuant la prise de risque pour la banque.

PROPOS RECUEILLIS PAR FANNY OBERSON FANNY.OBERSON@CVCI.CH PHOTO ZUZANNA ADAMCZEWSKA-BOLLE

Quand on reprend une PME, qu’est-ce qui est primordial ? J. B. : Il faut être patient, ne pas précipiter la reprise. Aller vers l’inconnu demande du sang froid. Il faut aussi s’entourer de gens compétents, pour avoir des conseils. S. B. : Oui, les conseils sont vitaux. Avoir trop envie d’aller au bout du projet est un risque. Dans ce sens, le Réseau Entreprendre Suisse Romande (RESR) est précieux. Il permet de remettre, plus objectivement, les choses en question.

Quel type de soutien apporte ce réseau ? J. B. : En amont, avant d’en être membre, une dizaine d’experts passent au crible votre projet de reprise. Ils soulignent ses faiblesses et points forts. Cette phase renforce les projets. Ensuite, si vous êtes lauréat, un parrain vous suit durant deux ans, tous les mois. Il vous aide à trouver des solutions. Des chefs d’entreprise décident de consacrer du temps, bénévolement, à ce « coaching ». Et parrains et repreneurs se choisissent. Nous avons racheté la menuiserie Saudan, à Yverdon. Pour ce projet aussi, RESR nous accompagne.

Comment voyez-vous l’avenir ? S. B. : Notre objectif est de faire perdurer localement environ 40 emplois. Les premières années, il faut déployer énormément d’énergie pour transmettre sa vision, moderniser les structures et faire un travail de repositionnement. On ne réapprend pas à l’entreprise à faire ses métiers de base, mais on lui donne de nouveaux moyens de les faire. Cela passe par beaucoup d’investissements et de changements.

RESR : UNE COMMUNAUTÉ 100 % CHEFS D’ENTREPRISES ! Les membres du Réseau Entreprendre Suisse Romande, tous créateurs ou dirigeants d’entreprises, contribuent bénévolement à la réussite des nouveaux entrepreneurs, par leurs compétences, leurs expertises et leurs personnalités. Ce programme d’accompagnement gratuit s’adresse aux créateurs ou repreneurs de tous secteurs d’activités (en phase de démarrage), sur deux ans : • Un accompagnement immédiat dès la phase d’étude de projet • 2 rendez-vous mensuels : individuel (avec l’accompagnateur) et collectif (entre lauréats) • Connections entre membres et lauréats : afterwork, conférences… • Un accès à 14 000 chefs d’entreprises internationaux présents dans 10 pays. Plus d’infos : www.reseauentreprendre-suisse-romande.org


CHRONIQUE GROUPE MUTUEL

Productivité et satisfaction de votre personnel. Une piste ? Fortement implanté dans le canton de Vaud, le Groupe Mutuel offre aux entreprises les outils nécessaires à un accompagnement concret et efficient. Tour d’horizon avec Marc-André Müller, directeur-adjoint et responsable du centre de services de Lausanne. Le case management, en fait, c’est quoi ?

On évoque de plus en plus le rôle des risques psychosociaux…

Notre concept CorporateCare propose une gestion intégrée et proactive des sinistres. Le gestionnaire attitré à votre entreprise dispose d’une boîte à outils qui contient divers instruments, tels le visiteur des malades, le médecin-conseil ou le case manager. Ce dernier accompagne l’employé malade ou accidenté, coordonne sa réadaptation et sa reprise du travail, par la mise en réseau de tous les acteurs – assuré, médecin traitant, employeur et autres instances telles qu’AI, caisse chômage etc. Une vraie plus-value que le Groupe Mutuel offre avec ses propres case managers.

Ces derniers créent en effet des situations et des besoins nouveaux. On en parlait peu dans le monde manuel et on les observe aujourd’hui dans ces métiers également. Le case management est de plus en plus utile dans des contextes où l’on travaille beaucoup en processus.

Et le rôle économique du Groupe Mutuel dans le canton de Vaud ?

Quand le case manager intervient-il ?

Doté d’un centre de services, à Lausanne, fort de près de 240 personnes, il assure un tiers de la population vaudoise et 6517 entreprises du canton lui font confiance. L’entrepreneur vaudois bénéficie pleinement de l’expertise du Groupe Mutuel, que l’on parle de LAA, LPP ou perte de gain.

Face à une situation médicale complexe – parfois conjuguée à des problématiques professionnelles ou familiales; lorsque l’on constate qu’un faisceau d’éléments vont rendre compliquée la reprise du travail dans la même activité.

Marc-André Müller Directeur-adjoint clients stratégiques mamuller@groupemutuel.ch T. 058 758 36 88 m www.groupemutuel.ch

Il s’agit bien, pour l’assuré, d’une démarche volontaire ? Oui. C’est une démarche proposée, et l’assuré n’a aucune obligation de l’accepter.

Quelles compétences doivent posséder les case managers du Groupe Mutuel ? Ceux-ci sont pour la plupart titulaires du CAS en case management et viennent d’horizons différents : infirmier en neurologie, conseiller en réinsertion professionnelles, ORP et AI, physiothérapeute, sage-femme, RH et assurances sociales, etc. Ce sont avant tout des compétences humaines accompagnées de connaissances sociales ou médicales.

Le centre de services du Groupe Mutuel à Lausanne.

TÉMOIGNAGE DE DAVID CHENEVARD, CASE MANAGER AU GROUPE MUTUEL Case manager, c’est quoi comme métier ? Du conseil en réinsertion professionnelle, selon une démarche personnalisée, précoce et dans un environnement complexe avec de multiples intervenants. Quelles qualités sont-elles nécessaires ? D’abord des qualités sociales. De l’empathie, c’est-à-dire de comprendre ce que vit l’assuré, à quoi ressemble sa carte du monde et son univers. De l’aider en lui donnant les outils nécessaires pour être actif dans le processus, seule manière pour lui de construire quelque chose de solide. La contrainte n’apporte pas de réussite durable. Un récent cas concret à l’issue heureuse ? Je pense par exemple à cette infirmière, victime d’un accident, après lequel il lui était devenu impossible de travailler avec des ports de charges, qui s’est reconvertie comme case manager à l’hôpital et s’en est trouvée très contente et heureuse.


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ACTUALITÉ LES CHIFFRES DU MOIS

Où déménagent les entreprises suisses ? En 2018, environ 41 000 entreprises domiciliées en Suisse ont transféré leur siège, dont 84,5 % au sein du même canton et 6341 entreprises dans un autre canton. IMMIGRATION/ÉMIGRATION NETTE D’ENTREPRISES EN 2018 DANS/VERS D’AUTRES CANTONS 120

21.7%

21.4%

20.5%

24.2%

19.9%

GE

FR

-11

-15

21.6%

21.2%

NE

BE

ZH

-16

-81

-139

25%

90 60 30

119

106

89

62

13

5

ZG

TG

LU

VS

VD

JU

0 -30

20%

15%

-60 -90 -120 -150

16.4%

14.5%

12.3%

■ Immigration ■ Emigration ■ Taux d’impôt sur le bénéfice

10%

15.6%

Le canton de Vaud arrive en revanche en tête concernant l'évolution de la croissance nette des effectifs avec 716 collaborateurs. Suivent Fribourg (484), Valais (263), Genève (182), Jura (65) et Neuchâtel, seul canton romand qui enregistre un recul du personnel (- 149).

SOLDE DES MOUVEMENTS ENTRE CANTONS

THURGOVIE

71 VAUD

FRIBOURG ZÜRICH

94 ZUG

66 89

132

272 80

GENÈVE

VALAIS

39

LUCERNE

78

SOURCE : CRIF

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VOTRE CVCI LE CHOIX DE LA FIT

KITRO : réduire le gaspillage alimentaire Des millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque jour dans le monde. Cette situation contribue non seulement à renforcer la pauvreté, mais aussi à alimenter le changement climatique dans le monde. La start-up KITRO a mis au point un dispositif intelligent capable de nous éloigner de cette situation. Anastasia Hofmann et Naomi Mackenzie, cofondatrices de KITRO, se sont rencontrées alors qu’elles étudiaient à l’École Hôtelière de Lausanne. « Nous avons constaté les immenses quantités de nourriture que jettent les hôtels et les restaurants, et nous voulions faire quelque chose à ce sujet », explique Anastasia. En collaboration avec des ingénieurs de l’ETH Zurich et de l’EPFL, elles ont développé un appareil qui s’adapte aux poubelles existantes et qui mesure et suit automatiquement la quantité de nourriture jetée. Les managers reçoivent des rapports sur le gaspillage alimentaire de leur entreprise, leur indiquant où ils peuvent réduire leurs coûts pour un impact maximal.

En quoi votre produit est-il innovant ? Jusqu’à présent, lorsque les employés jetaient de la nourriture, ils devaient saisir manuellement le type et la quantité de nourriture sur une tablette fixée à une poubelle. C’est un processus qui prend du temps et qui va à l’encontre du rythme rapide de travail dans une cuisine professionnelle. Notre appareil est le premier à utiliser la technologie de reconnaissance d’image pour identifier automatiquement les aliments jetés. Il associe cette technologie à un logiciel de mesure et de calcul des coûts pour générer des rapports. Le résultat est une solution qui s’intègre parfaitement aux opérations existantes. Lors

du développement de notre système, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos clients pour nous assurer qu’il répondait précisément à leurs besoins, en l’améliorant continuellement en fonction de leurs commentaires.

Où en êtes-vous actuellement ? Nous avons six employés, trois pour la technique et trois pour le développement des affaires. Notre objectif actuel est d’améliorer chacun des trois composants de notre système – le matériel, les logiciels et le tableau de bord – et de sensibiliser à notre produit, non seulement en Suisse, mais aussi à l’international. Nous avons lancé notre entreprise au bon moment : la responsabilité sociale est clairement devenue un élément central de la stratégie des entreprises et notre dispositif les aide à atteindre leurs objectifs tout en réduisant leurs coûts.

Quels sont les projets de KITRO ? Nous allons bientôt sortir la prochaine version de notre appareil, qui permet aux clients de personnaliser le tableau de bord et de se focaliser sur les indicateurs qu’ils souhaitent suivre. Il peut également générer des rapports plus fréquemment. Nous prévoyons d’avoir un produit prêt à être commercialisé fin 2019. Une grande partie de notre travail de développement a été réalisée avec des chaînes de restaurants et des établissements locaux. Notre objectif est de diversifier les types de points de vente utilisant notre système. Nos segments cibles incluent également les grands hôtels et cafétérias, ainsi que les hôpitaux, avec lesquels nous allons renforcer notre collaboration et notre service. m www.kitro.ch

TEXTE SYLVIA SMITH & LARA ROSSI PHOTO ZUZANNA ADAMCZEWSK A-BOLLE

Soutenue par FIT Digital (FIT Digital Seed de 50 000 francs) en avril 2019, KITRO permet aux restaurateurs d’être plus conscients des déchets générés par leur activité.


DEMAIN 06-2019

VOTRE CVCI SERVICES ET PRESTATIONS

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Ateliers adapt. pour les PME : 2 sessions CVCI cet automne ! Pour évoluer il est essentiel que les dirigeants de PME puissent prendre du recul et du temps pour revoir le fonctionnement de leur organisation. Comment affiner la compréhension des clients dans le but de mieux les servir ? Quels nouveaux canaux de vente utiliser pour augmenter les revenus ? Comment réduire les coûts de fonctionnement pour être plus compétitif ? Quelles nouvelles compétences fautil acquérir et quelles collaborations établir pour assurer la pérennité d’une entreprise ? Cette formation se compose de deux ateliers : • Jour 1 : diagnostic des besoins de votre entreprise • Jour 2 : construction d’une feuille de route concrète pour déployer un projet digital dans votre PME

Rejoignez d’autres dirigeants de PME les 8 et 29 octobre (autre session les 15 et 26 novembre) pour des ateliers collaboratifs menés par des modérateurs experts et expérimentés. Les ateliers sont participatifs avec des alternances entre exposés et travaux pratiques spécifiques à votre domaine d’activité. Lors de la deuxième journée, des experts invités par les partenaires, tels que Swisscom, (technologies digitales), Kellerhals Carrard, (juridique) et la Vaudoise Assurances (analyse des risques) offriront un accompagnement personnalisé en fonction de vos besoins. Entre les deux journées d’atelier, vous aurez 20 jours de réflexion durant lesquels un coach sera à votre disposition pour vous soutenir dans vos projets.

Les ateliers adapts. vous aideront à prendre le temps de revisiter votre modèle d’affaires selon vos besoins.

TEXTE RAPHAËL THIÉBAUD RAPHAEL.THIEBAUD@CVCI.CH

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VOTRE CVCI SERVICES ET PRESTATIONS

Le prix PERL 2019, toujours plus haut Les jeunes pousses les plus innovantes de la région étaient à l’honneur le 30 avril, au Palais de Beaulieu. Parmi les 5 finalistes du Prix Entreprendre Région Lausanne, c’est la start-up Involi qui a emporté le 1er prix de cette 17e édition. L’innovation se plaît dans la région lausannoise et le prix PERL en a fait une fois de plus la démonstration. Les 8 entreprises nominées cette année ont toutes développé des technologies originales dans leur secteur, et les 5 finalistes attendaient la cérémonie du 30 avril, à Lausanne, pour découvrir le palmarès 2019. Le concours PERL, organisé par Lausanne Région, est notamment soutenu par la CVCI. Doté de 100 000 francs, il apporte un soutien et une visibilité aux start-up prometteuses de la région, mais a aussi pour intérêt d’accentuer les relations entre les porteurs de projet et les autorités communales.

UN COUP DE POUCE AUX RETOMBÉES CONCRÈTES

Sur la scène de Beaulieu, à travers les voix du conseiller d’Etat Philippe Leuba et du syndic de Lausanne Grégoire Junod – président du jury –, les autorités politiques ont ainsi souligné lors de cette soirée l’intérêt qu’elles portent aux entreprises installées sur leur commune.

Pour toutes ces entreprises, le prix PERL se révèle précieux. Pas seulement parce qu’il met en lumière le caractère innovant et prometteur de leurs projets, mais bien parce qu’il les aide à les poursuivre. Ainsi pour Lumendo, ce « coup de pouce » permettra d’engager un collaborateur supplémentaire, à temps partiel, afin de se développer.

Cette dernière start-up a su séduire le jury, attentif aux perspectives de développement et de création d’emplois dans la région. Il a remis à Involi le 1er prix, et donc 50 000 francs. Les autres finalistes ont également été récompensés (chacun des prix étant doté de 10 000 francs). Le « Prix du public » – qui a voté durant la soirée – est revenu à Lumendo, le « Coup de cœur du jury » à Aurora’s Grid, et les trois « Prix de l’innovation » à Aeler Technologies, Astrocast et à nouveau Lumendo, doublement primée.

TEXTE FANNY OBERSON FANNY.OBERSON@CVCI.CH PHOTO JEAN-BERNARD SIEBER

le réseau d’Involi a déjà été déployé sur un quart du territoire Suisse, en partenariat avec Swisscom. L’ensemble du pays devrait être couvert en 2020 et l’extension à l’international est bien sûr un objectif pour l’entreprise. Cette dernière a su saisir l’importance de l’enjeu et a déjà rejoint le Swiss U-Space, l’initiative de gestion du trafic de drones menée par Skyguide. Nous lui souhaitons le meilleur des vols, dans la région, en Suisse et au-delà de nos frontières.

L’INNOVATION À L’HONNEUR UN LAURÉAT QUI S’ENVOLE Les start-up finalistes se sont présentées, en vidéo, aux quelque 350 invités, qui ont pris la mesure du caractère innovant de leurs activités. Ainsi, Aeler Technologies travaille sur un modèle de container en composite connecté pour le transport de fret maritime. Tandis qu’Astrocast mise sur un réseau de minisatellites permettant la communication de l’internet des objets (IoT), et qu’Aurora’s Grid développe des logiciels de gestion des batteries couplées aux installations d’énergies renouvelables. Lumendo, quant à elle, crée une technologie à même de construire des implants dans le corps de façon simplifiée, non invasive. Enfin, Involi propose un système de contrôle sécurisé des drones dans le trafic aérien.

Involi, grand gagnant de cette édition, compte déjà une équipe de sept personnes. La société, établie à Renens, est portée par trois fondateurs depuis 2017 : Mélanie Guittet (business development), Cristina Mihalachioiu (legal) et Manu Lubrano (CEO). Le système breveté qu’elle a développé fournit aux drones des données uniques de trafic aérien, en temps réel, recueillies grâce à un réseau de senseurs de détection au sol. Evaluer les distances à l’œil nu étant difficile pour les pilotes de drones, il s’agit d’éviter les collisions. Face au développement annoncé des livraisons par drones notamment, assurer la sécurité s’avère simplement essentiel. Actuellement,

Mélanie Guittet co-fondatrice d’Involi, lauréate du 1er prix.

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DEMAIN 06-2019

VOTRE CVCI NOUVEAUX MEMBRES

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La CVCI souhaite la bienvenue à ses nouveaux membres BIEN-ÊTRE, MÉDICAL, SPORT EMILIA NICOLET 1814 La Tour-de-Peilz Esthéticienne T. 076 369 00 41

HELVETIA HUMAN PERFORMANCE GROUP SA 1291 Commugny Services de consultance relatifs à l’amélioration de performance et du bien-être d’individus Hugh Quennec T. 079 460 77 71

SARA TRABER 1005 Lausanne Psychothérapeute T. 076 348 22 88 www.archetypes.ch

COMPTABILITÉ, FIDUCIAIRE, FISCALITÉ PROSPERIFY GMBH 3006 Bern Comptabilité et création d’entreprises en ligne Flamur Ademi Laurent Knecht T. 031 934 01 01 www.prosperify.ch

Saisie mobile du temps de travail et des notes de frais

CONSULTING, ACCOMPAGNEMENT FABIEN DUTASTA CONSULTING SERVICES 1260 Nyon, Conseil T. 079 831 44 25 www.fdconsulting.org

CULTURE, ÉDITIONS DIVERTISSEMENT ÉDITIONS CHEMINS DE VIE SÀRL 1279 Chavannes-de-Bogis Edition, Marcel Didier Vrac T. 079 866 75 90 www.editionsambre.ch

Accélérez vos processus de travail avec l‘app business AbaCliK et évitez les saisies multiples grâce à la synchronisation avec Abacus Business Software: • Temps de présence et de travail • Prestations, notes de frais et quittances • Données personnelles, jours de congés ou absences (ESS) www.abaclik.ch Téléchargement gratuit dans Apple App Store / Google Play Store


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JEAN PREVOST 1004 Lausanne Organisation et production d’événements musicaux T. 076 392 39 07

ÉCOLE, FORMATION, LANGUES

VOTRE CVCI NOUVEAUX MEMBRES

IT, DIGITAL, WEB, MARKETING CRINCO CREATIVE INSPIRATION CONTENT ANNA DÉCOSTERD 1005 Lausanne Marketing, création de contenus T. 078 638 16 20 www.mysweetmouette.ch

INDUSTRIE, TECHNOLOGIES, ÉLECTRONIQUE SGM DÉVELOPPEMENT SÀRL 1266 Duillier Création de pièces pour l’horlogerie Frédéric Richard T. 078 766 22 64

LARA EPINEY TAKACHE 1110 Morges Enseignement, coaching, services lingustiques T. 076 560 35 71

ENVIRONNEMENT, DÉVELOPPEMENT DURABLE, AGRICULTURE, ALIMENTAIRE AQUA - HAPINESS SNC 1400 Yverdon-les-Bains Activités et conseils dans le domaine de l’eau de baignade Virginie Bonneau, Andrea Facchinetti T. 078 812 66 70

DEEP IN 1005 Lausanne IT Services Jérôme Berthier T. 076 578 40 17 www.deepin.ch

HAVUTA SÀRL 1260 Nyon Service informatique Fabien Dutasta, Paul de Havilland T. 079 831 44 25 www.havuta.com

IMMOBILIER, CONSTRUCTION

TECHNIQUE, SÉCURITÉ EVRIKA THEODOR MAMAÏS 1195 Dully Conseil qualité, santé et sécurité T. 079 922 27 30

MARBRERIE GHIRINGHELLI RIVIERA-CHABLAIS SA 1844 Villeneuve Marbrerie Fabio Ghiringhelli T. 024 466 25 47 www.marbrerie.ch

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1040 St-Barthélemy Peintre en bâtiment Andrea Fanesi T. 076 386 77 16

ADRESTIA LEGAL SÀRL 1002 Lausanne Etudes d’avocats (droit, art, sport) Alessandro Brenci T. 021 321 63 63 www.adrestialegal.com

HÔTELLERIE, RESTAURATION FUSION TRAITEUR VALÉRIE GILLIÉRON RAJAONARIVO 1814 La Tour-de-Peilz Restauration, service traiteur T. 078 658 00 80 www.fusion-traiteur.ch

SKWOLL SA 3963 Crans-sur-Sierre Technology / restauration Johanna Roussel T. 079 538 45 71 www.skwoll.com

R&B COURTIERS SÀRL 1110 Morges Immobilier Christophe Bolomey T. 077 522 43 38 www.rbcourtiers.ch

SAPIN ENERGIE SÀRL 1135 Denens Chauffage et la ventilation Cédric Sapin T. 079 937 71 94 www.sapinenergie.ch


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CAHIER PRATIQUE FICHE JURIDIQUE N° 100

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La grève DROIT DU TRAVAIL

I. DÉFINITION ET BASE CONSTITUTIONNELLE A défaut de définition légale, c’est le Tribunal fédéral (TF) qui qualifie la grève de refus collectif de la prestation de travail due, dans le but d’obtenir des conditions de travail déterminées de la part d’un employeur. Concrètement, l’exercice du droit à la grève ne touche pas le rapport contractuel en tant que tel, mais il consiste en une suspension de la prestation de travail par le travailleur, à laquelle répond une suspension du versement de la rémunération par l’employeur 1. Selon l’article 28 de la Constitution fédérale (Cst), les conflits sont, autant que possible, réglés par la négociation ou la médiation (al. 2) ; la grève et le lock-out sont licites quand ils se rapportent aux relations de travail et sont conformes aux obligations de préserver la paix du travail ou de recourir à une conciliation (al. 3) ; la loi peut interdire le recours à la grève à certaines catégories de personnes (al. 4).

aux matières réglées dans la CCT. Il s’agit là de l’obligation de paix relative, laquelle doit être distinguée de l’obligation de paix absolue, qui étend l’obligation aux matières qui ne sont pas réglées dans la convention et qui n’existe que si la CCT l’impose expressément. 3. La grève doit respecter le principe de la proportionnalité. En cas de conflit, le recours à la négociation ou la médiation doit être privilégié (art. 28 al. 2 Cst). Ce n’est qu’en dernier ressort que la grève peut être envisagée. Cette dernière ne doit en outre pas être plus incisive que nécessaire, notamment dans son ampleur et sa durée. 4. La grève doit être appuyée par une organisation de travailleurs ayant la capacité de conclure une CCT. Ainsi, une grève sauvage conduite par des travailleurs isolés, même réunis en un « comité ad hoc », ne saurait être licite. Aucune grève n’est donc admissible sans un syndicat, celui-ci ne pouvant être qu’une association tenue par ses statuts de représenter les intérêts des salariés à l’égard des employeurs.

II. GRÈVE LICITE OU NON ? III. QUELLES CONSÉQUENCES ? Si la grève est bel et bien reconnue en tant qu’élément constitutif de la liberté syndicale, son exercice n’en est pas pour autant inconditionnel. La jurisprudence constante du TF 2 et l’art. 28 Cst soumettent la licéité d’une grève aux quatre conditions cumulatives suivantes : 1. La grève doit se rapporter aux relations de travail et porter sur une question susceptible d’être réglée par une convention collective de travail (CCT) 3. Sont ainsi exclues les grèves « politiques » (au sens large, dans le sens qu’elles n’ont plus de rapport avec la relation de travail), qui tendent à faire pression sur les autorités ou qui poursuivent des objectifs corporatistes, extérieurs à l’entreprise ou à la branche 4. 2. La grève doit être conforme aux obligations de préserver la paix du travail ou de recourir à une conciliation. L’obligation de maintenir la paix du travail, liée à l’existence d’une CCT, résulte de l’art. 357a al.2 CO, qui prévoit que les parties à une CCT sont tenues en particulier de s’abstenir de tout moyen de combat quant

Licite ou non, toute grève a pour premier effet de suspendre le droit au salaire. L’absence de rémunération du temps consacré à la grève est le corollaire de la suspension des prestations du travailleur. A noter que les autres obligations contractuelles des parties demeurent (devoir de fidélité, protection de la personnalité, etc.). Dès lors qu’une grève licite permet au travailleur de ne pas offrir ses services, un licenciement prononcé par l’employeur en raison de l’exercice de ce droit serait soit injustifié soit abusif, selon qu’il est donné avec effet immédiat ou en respectant le délai de congé. Une grève illicite, à savoir lorsque l’une des conditions de licéité n’est pas remplie, constitue une violation du contrat de travail et peut, à ce titre, faire l’objet de sanctions. Celles-ci peuvent aller de l’avertissement au licenciement ordinaire, voire même immédiat pour juste motif selon les circonstances. Par ailleurs, le travailleur fautif, c’est-à-dire le travailleur qui ne pouvait ignorer de bonne foi le caractère illicite de la grève, pourrait de-

voir répondre du dommage causé à son employeur (art. 321e CO).

IV. LA GRÈVE FÉMINISTE DU 14 JUIN 2019 Divers collectifs et syndicats régionaux et nationaux se sont regroupés pour annoncer et organiser une « grève féministe et des femmes » 5 le 14 juin 2019. Sans entrer dans une analyse approfondie des conditions de licéité de cette grève, au moins deux d’entre-elles posent problème. La première tout d’abord, dans la mesure où les revendications annoncées ne se rapportent pas principalement aux relations de travail, mais portent sur des questions diverses et variées qui ont trait au statut des femmes au sens large dans la société, telles que le sexisme, les discriminations et violences subies par les femmes, la répartition des tâches domestiques, éducatives et de soins aux parents âgés, la place des femmes « dans une espace public et politique conçu par et pour des hommes », etc. La troisième ensuite, rien n’indiquant que des négociations préalables aient eu lieu au sein même des entreprises, encadrées par un syndicat, avec l’objectif de trouver des solutions avant de recourir à la grève (ultima ratio). Cette grève pourrait donc être qualifiée de grève « politique » et, par conséquent, illicite au sens de la jurisprudence du TF évoquée ci-dessus, sous réserve de cas particuliers hypothétiques, les conditions de licéité devant être analysées pour chaque employeur concerné. 1 Arrêt du TF 4A_64/2018 du 17 décembre 2018 2 Arrêt du TF 4A_64/2018 du 17 décembre 2018 et la jurisprudence citée 3 ATF 125 III 227 4 ATF 132 III 122 2 www.grevefeministe2019.ch

TEXTE SERVICE JURIDIQUE DROIT@CVCI.CH


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Institut de recherche spécialisé en intelligence artificielle et transfert de technologies, vous proposent une conférence sur les défis et solutions pour l’implémentation des technologies de l’IA dans une entreprise. Témoignages et présentation d’un nouveau programme de formation universitaire en intelligence artificielle intégré en entreprise seront notamment au rendez-vous de cette conférence. Mardi 25 juin, de 16h30 à 18h30, à la CVCI.

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FORMATION ARIAQ

WORKSHOP CÉLINE RENAUD

L’Institut Ariaq organise à Yverdon-les-Bains les formations suivantes : • dès le 14.06.2019 Lean dans les services : pratiques efficaces – Devenir le référant Lean au sein de son service (3 jours) • 06.06.2019 Salle propre, salle blanche, sécurité microbiologique – Dispositifs médicaux (1 jour) • dès le 28.06.2019 Agent systèmes de management intégrés (SMI) – qualité, sécurité et environnement (10 jours)

Céline Renaud organise un workshop pour sur le thème : « Parler en public et storytelling » avec Céline Renaud au Brassus.

14.06.2019 Yverdon-les-Bains T. 024 423 96 50 www.ariaq.ch natalia.darocha@ariaq.ch

SCORE MANAGEMENT Score Management organise à la CVCI une formation intitulée « Vendre mieux, vendre plus, c’est tellement simple ! ». 20.09.2019 Lausanne T. 078 655 62 30 www.score-management.ch/formation eric@score-management.ch

AFTERWORK SAFETYFIRST SafetyFirst organise un afterwork sur le thème : « Suis-je en adéquation avec la loi sur la sécurité au travail ? ». 12.06.2019 Le Mont-sur-Lausanne T. 079 648 14 26 www.safetyfirst.ch isabelle.polack@safetyfirst.ch

14.06.2019 Le Brassus T. 079 312 02 65 info@celine.renaud.ch www.celinerenaud.ch

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CONFÉRENCE L’UNIVERSITÉ POPULAIRE DE LAUSANNE L’université populaire de Lausanne organise une conférence sur le thème : « Hypnose et burn-out ». 02.06.2019 Lausanne T. 021 3415 24 24 info@uplausanne.ch www.uplausanne.ch

PETIT DÉJEUNER DES PME & START-UP Le SPEI, en collaboration avec les partenaires de la promotion économique du canton, organise un petit déjeuner des PME & Start-up intitulé « Gouvernance d’entreprise : générations et nouveaux modes de travail ». 14.06.2019 Lausanne petitsdejeuners@vaud.ch www.petitdejeuners-vaud.ch

SYMPOSIUM HEIG-VD L’édition 2019 du Symposium Energies Renouvelables, organisé par la HEIG-VD, se concentrera sur la rénovation énergétique, l’efficacité énergétique et l’environnement, les énergies renouvelables et les écoquartiers. 18 & 19.06.2019 Yverdon-les-Bains T. 024 557 23 26 www.er19.ch alexis.duret@heig-vd.ch

IMPRESSUM Editeur Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), avenue d’Ouchy 47, CP 315, 1001 Lausanne T. 021 613 35 35, F. 021 613 35 05 cvci@cvci.ch, www.cvci.ch Rédaction Guy-Philippe Bolay, Zuzanna Bolle, Laurine Chiarini, Julien Guex, Jean-François Krähenbühl, Philippe Miauton, Fanny Oberson, Mathieu Piguet et Serge Sahli. Gervaise Defago (rédactrice responsable) Conception Buxum communication, Galeries Benjamin-Constant 1, 1003 Lausanne, www.buxum.ch Imprimeur PCL Presses Centrales SA Acquisition de partenaires Urbanic Régie publicitaire, Chemin de SousMont 21, 1008 Prilly, T. 079 278 05 94, info@urbanic.ch Tirage 4500 exemplaires Parution 4e semaine du mois


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