Focus Culture 2019

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CULTURE 2019


TABLE DES MATIÈRES


EDITO 4

FAITS 70

LA CULTURE, PLUS QUE JAMAIS ESSENTIELLE............................................... 5 DES POLITIQUES CULTURELLES EN TRANSITION ............................................ 7

DONNÉES BUDGÉTAIRES .............................................................................. 71 BUDGET DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES EN 2019....................................... 71

GRAND ANGLE

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QUELQUES INITIATIVES DE LA CULTURE EN 2019...................................................................... 9

PÉRIMÈTRE CULTUREL AU SEIN DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES (2019)......74

LES DÉPENSES CULTURELLES DE L’ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA CULTURE .......................................................................... 76

1. RÉPARTITION DES DÉPENSES CULTURELLES SELON ................................................78

– LES DOMAINES CULTURELS .................................................................................78

– LES FONCTIONS CULTURELLES ........................................................................... 80

LA PLACE DE LA CULTURE EN MILIEU CARCÉRAL ................................ 19

– L’ORGANIGRAMME DE L’AG CULTURE ...................................................................82

UN NOUVEAU DÉCRET « MUSÉES », EN PHASE AVEC LES ENJEUX D’AUJOURD’HUI ....................................... 29

DOSSIERS 18 1 2

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LES ARTS DU CIRQUE, FORAINS ET DE LA RUE : 20 ANS DE POLITIQUES CULTURELLES .................................................. 31

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LES ÉVOLUTIONS SOCIÉTALES AU CŒUR DE L’ACTION DES OPÉRATEURS D’ÉDUCATION PERMANENTE ? ................................. 35

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ARTS NUMÉRIQUES 2015-2020 ............................................................. 39

2. RÉPARTITION SELON LE TERRITOIRE......................................................................... 85

– TERRITOIRES ET DOMAINES CULTURELS............................................................. 85

– TERRITOIRES ET FONCTIONS CULTURELLES........................................................ 86

– TERRITOIRES ET ORGANIGRAMME DE L’AGC.........................................................87

3. RÉPARTITION SELON LE VOLUME DES SUBVENTIONS .............................................. 88

4. RÉPARTITION DES BÉNÉFICIAIRES SELON................................................................. 90

– STATUT DES BÉNÉFICIAIRES ................................................................................ 90

– TERRITOIRES ........................................................................................................ 90

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– SUBVENTIONS MOYENNES ...................................................................................91

ZOOMS 44

– VOLUME DES BÉNÉFICIAIRES .............................................................................. 94

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BIENNALE DE VENISE 2019 : « MONDO CANE », INTERVIEW D’ANNE-CLAIRE SCHMITZ, COMMISSAIRE D’EXPOSITION...... 45

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EN 2020, LE PECA NAÎT DANS LES CLASSES MATERNELLES ................ 49

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LA RÉGULATION DU PRIX DU LIVRE : ÉTAT DES LIEUX EN 2020 ............. 55 JOUR J, LE SECTEUR JEUNESSE FACE AUX DÉFIS DE DEMAIN .............. 59 L’ALPHABÉTISATION, UN SECTEUR ENTRE COMPLEXITÉ ET RECHERCHE DE RECONNAISSANCE .................................................. 63 A PROPOS DES INSTANCES D’AVIS ........................................................ 67

EMPLOI NON MARCHAND .............................................................................. 96

ANNEXES 98 RESSOURCES HUMAINES ............................................................................. 99 TABLEAUX COMPLÉMENTAIRES................................................................... 102 COLOPHON................................................................................................... 106


EDITO


E L L IE T N E S S E IS A M A J LA CULTURE, PLUS QUE

Au moment de dresser un bilan de la politique culturelle 2019, imprégnée des décisions menées sous l’ancienne législature, je ne peux faire l’impasse sur la crise majeure qui ébranle notre monde et particulièrement le monde culturel. Le monde culturel s’est retrouvé au printemps 2020 presque totalement immobilisé durant plusieurs mois et – après un semblant de reprise – se retrouve à l’heure d’écrire ces lignes portes closes à nouveau. C’est, sans aucun doute, la plus grande crise à laquelle le monde culturel fait face depuis la deuxième guerre mondiale. Cette crise pointe les difficultés auxquelles sont confrontés ses acteurs, mais elle a montre également à quel point la culture est indispensable à notre société. « La culture... ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers », écrivait Malraux. En effet, la culture est un élément essentiel de l’épanouissement personnel et d’un vivre ensemble harmonieux. Face au Covid-19, la Fédération Wallonie-Bruxelles a, dans un premier temps, travaillé à gérer l’aide d’urgence et le déconfinement en partenariat constant avec l’administration, qui a été amenée à trouver ou inventer des solutions inédites. Celle-ci e a répondu présente, allant jusqu’à déployer de nouvelles manières de travailler lorsque cela s’est avéré nécessaire. Dans un second temps, il nous a paru essentiel d’envisager le redéploiement des politiques culturelles au départ des enseignements de la crise. Un groupe de réflexion, intitulé « Un futur pour la culture », a été constitué à cet effet. Ce groupe a présenté ses conclusions début juillet avec plusieurs axes de propositions, dont le soutien à la création et la médiation culturelle ainsi que l’importance de la démocratisation culturelle. Malheureusement, malgré les efforts et la créativité du secteur culturel, la deuxième vague met un arrêt brutal à cette reprise timide, et postpose le redéploiement envisagé.

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FOCUS 2019

EDITO

Mais revenons à ce Focus Culture que vous avez entre les mains. Je vous invite à y découvrir des actions et projets déployés par l’administration de la Culture durant l’année 2019 en lien avec l’accessibilité de la culture pour toutes et tous. L’Education permanente qui est au cœur du développement d’une citoyenneté active fait également l’objet d’un bilan de son action. Un état des lieux en matière de gouvernance culturelle vous est proposé. Ce chantier important entamé sous la législature passée nécessite un travail conséquent pour sa mise en œuvre. Fin juin 2019, des appels ont été lancés pour constituer les différents organes prévus par le décret en matière de « Nouvelle gouvernance culturelle » : le Conseil Supérieur de la Culture qui sera mis en place prochainement, les chambres de concertations où sont représentées les fédérations professionnelles, les sept commissions d’avis et le Conseil de la Langue française, des Langues régionales endogènes et des Politiques linguistiques. Gouvernance et transparence restent à ce jour des objectifs majeurs en matière de politique culturelle. Dans ce contexte particulier, les acteurs du monde culturel peuvent compter sur le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et d’une administration proactive. Ce soutien est, plus que jamais, une condition pour préserver le rôle essentiel de la Culture dans notre société, et donner du sens aux bouleversements que nous traversons. Je vous souhaite une excellente lecture Bénédicte LINARD, Ministre de la Culture

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N IO IT S N A R T N E S E L L E R DES POLITIQUES CULTU

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EDITO

Il ne fallait pas rompre la chaine de production du Focus ; une heureuse initiative prise par mon prédécesseur que je tiens à saluer. Le Focus 2019 parait néanmoins avec beaucoup de retard, et nous nous en excusons. Je ne suis, à priori, pas un grand fan de chiffres sauf s’ils partent d’un cadre à vérifier, d’une hypothèse à infirmer ou confirmer. Dans le champ culturel, comme ailleurs, il ne peut y avoir de chiffres sans une grande intelligence dans leur analyse, sans non plus une grande finesse dans leur récolte. Mais en même temps, je sais que nous sommes dans l’ère de la transparence avec l’obligation de rendre des comptes, de contrôler aussi, et de piloter mieux surtout. Le Focus 2019 s’inscrit dans cette ligne, notamment par la mise en place de nouvelles instances d’avis dont le Conseil Supérieur de la Culture. L’exercice de transparence doit nourrir l’implication du plus grand nombre et sa réflexion sur le futur de nos politiques culturelles publiques. La Culture n’évolue pas positivement sans formation, ni sans information. C’est en partie l’ambition de ces chiffres et de ces lettres. Mais c’est aussi un patrimoine, une archive de demain. Le futur aura besoin de se souvenir et on mesure qu’à l’heure des informations non recoupées, garder les traces précieuses de faits et de vérités prend un sens quasiment existentiel. Bravo à l’équipe qui chaque année remet l‘ouvrage sur le métier et déjà nous savons que la prochaine édition aura une saveur particulière. Freddy Cabaraux, Administrateur général de la Culture

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QUELQUES INITIATIVES DE LA CULTURE EN 2019

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GRAND ANGLE 19 0 2 N E E R U T L U C A L E D S QUELQUES INITIATIVE

Naninne, en route vers le d

éveloppement durable !

En juillet 2019, 908 panneaux photovoltaïques d’une puissance de 249,7kWc ont été installés sur le toit du Centre de Prêt de Matériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles à Naninne. La production de cette électricité verte a été estimée à 234.933 kWh/an. L’autoconsommation a quant à elle été évaluée à 45,2%, sur base des données quarthoraires communiquées par la nouvelle Cellule Energie du Ministère de la FWB. Le montant total du projet s’est élevé à 140.270 € HTVA. Au printemps 2020, le remplacement des luminaires existants vétustes et très énergivores par des luminaires LED de haute performance est venu compléter ce projet écologique. Tout en améliorant le confort visuel (la nouvelle lumière LED sera de technologie MCOB), l’économie sera également conséquente : une réduction de la facture d’électricité d’au moins 55% ! Le montant total de ce marché à quant à lui été estimé à 168.698 € HTVA.

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Hänsel n io r a M e d a m es, le ciné g a u n s le là e d Par

Réalisé par Caroline D’hondt dans la collection ‘Cinéastes d’aujourd’hui’, Par-delà les nuages évoque plus de 40 ans de travail et de création du cinéma de Marion Hänsel, un voyage à la découverte d’un parcours d’une extrême cohérence, d’une œuvre exigeante et intimiste. Rencontre d’une réalisatrice atypique devenue aussi productrice, d’une femme à l’énergie débordante qui n’a jamais pris un « non » pour une réponse définitive. Au fil de l’eau et en passant par les déserts, Caroline D’hondt questionne ce cinéma, son auteur, ainsi que la famille de professionnels qui a collaboré à ses films successifs. La collection ‘Cinéaste d’aujourd’hui’ est une initiative de la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a pour ambition de donner envie à un large public de découvrir ou redécouvrir le travail des cinéastes belges contemporains. Les 8 films de la collection sont disponibles sur www.laplateforme.be. La sortie du 9ème ‘Tout va bien ! Le Cinéma de Jan Bucquoy’, est prévue en 2020. Chaque film est coproduit avec la RTBF. Dans le cas de Par-delà les nuages, ADV Productions, Proximus TV et Ciné + s’y sont associés, en recourant également au Tax Shelter. Plus d’infos : www.cineastesdaujourdhui.be.

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Nos talents à l’honneur a u Festival d’Angoulême Issu de l’Institut Saint-Luc de Liège, Julien Lambert a été révélé en 2013 en tant que lauréat du prix Raymond Leblanc. Son premier livre, « Edwin, le voyage aux origines » a été publié en 2014 aux éditions du Lombard. Julien Lambert s’est ensuite lancé dans le secteur du film d’animation tout en poursuivant ses recherches en bande dessinée. Dans ce cadre, il est devenu lauréat d’une bourse « découverte » de la Fédération WallonieBruxelles. Son projet, « Villevermine » a été publié en 2 tomes aux éditions Sarbacane et a été récompensé, par le « Fauve Polar », au Festival de Bande dessinée d’Angoulême. « Villevermine » est une dystopie, une « utopie sombre », à portée fantastique. Le cadre de l’histoire est une ville dont le nom véritable a été oublié : une cité décatie, avec des enfants livrés à eux-mêmes, une famille très puissante et, pour faire bonne mesure, un personnage bien étrange, Monsieur Maeterlinck. Le personnage central du récit se nomme Jacques Peuplier. Un détective privé, taciturne, doté d’un don singulier puisqu’il parle aux objets, d’où son surnom, « l’homme aux babioles »… Ce talent lui sera bien utile pour son enquête à savoir la recherche d’une jeune femme disparue. La Villevermine de Julien Lambert est imaginaire. Ceci étant, le lecteur pourra y retrouver des ambiances urbaines de la région de Liège, ainsi que d’autres villes d’Europe et d’Amérique du Nord. Originaire de Mesnil-Saint-Blaise (Houyet, Province de Namur) Julien Lambert partage aujourd’hui sa vie entre le Sud de la France et sa région d’origine, à laquelle il est resté très attaché. Il a été l’invité de la Fédération Wallonie-Bruxelles à la Foire du livre 2019. Le Festival d’Angoulême 2019 a aussi connu la désignation d’une présidente du Jury du Festival ; il s’agissait d’une première, pour une autrice. Cette mission a été confiée à Dominique Goblet, autrice et présidente de la Commission d’aide à la bande dessinée de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Biennale de Venise : B W F n e n o ti a ré c la e d vitrine La Biennale de Venise est considérée comme l’une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe, et dans le monde. C’est aussi l’une des plus anciennes, puisqu’elle fut créée en 1893 et se tint pour la première fois en 1895. Le Pavillon Belge, érigé par Léon Sneyers en 1907, est l’un des premiers pavillons étrangers construits dans les Giardini. Sous le principe de l’alternance, le pavillon Belge est occupé, chaque année, par un projet porté par la Communauté flamande ou par la Communauté française dans le cadre des Biennales internationales de l’Architecture et des Arts Visuels. En 2019, c’est à la Fédération Wallonie-Bruxelles que revenait l’occupation du Pavillon Belge dans le cadre de la 58ème édition de la Biennale internationale des Arts visuels de Venise. La procédure de désignation a pris la forme d’un marché public qui a été lancé le 26 mars 2018. Le 11 juin, 13 dossiers de candidatures étaient réceptionnés. Le 27 juin, à la suite d’un long processus d’analyse des dossiers, un jury de professionnels, mis en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles, proposa la sélection du projet MONDO CANE du duo d’artistes bruxellois Jos de Gruyter & Harald Thys sous commissariat de la curatrice Anne-Claire Schmitz. La Ministre de la Culture, Alda Gréoli, confirma, en juillet 2018, la désignation du projet lauréat. En 2020, dans le cadre de la 17ème Biennale internationale de l’Architecture (du 29 aout au 29 novembre 2020), le Pavillon Belge accueillera un projet porté par la Communauté flamande.

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La FWB rayonne encore à Cannes en 2019 Lors de la 72e édition du festival de Cannes, la Fédération Wallonie-Bruxelles a rayonné aux yeux de l’ensemble de l’industrie cinématographique internationale. En effet, -trois films de réalisateurs belges francophones y ont été sélectionnés : Lucía en el Limbo de Valentina Maurel, Le jeune Ahmed de Luc et Jean-Pierre Dardenne, Nuestras Madres de César Diaz. Deux films de réalisateurs étrangers soutenus par le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel viennent compléter cette sélection : Atlantique de la franco-sénégalaise Mati Diop et Oleg du réalisateur letton Juris Kursietis. Le jeune Ahmed a reçu le prix de la mise en scène, septième récompense des frères Dardenne au festival de Cannes, et Nuestras Madres a reçu la Caméra d’or. Ce prix récompensant le meilleur premier long métrage d’un réalisateur, toutes sections confondues, avait déjà été remporté par Jaco Van Dormael en 1991 pour Toto le héros. Atlantique a, quant à lui, remporté le Grand Prix du festival.


La radio à l’ère du numérique en FWB La radio analogique en modulation de fréquence (FM) est encore le moyen le plus répandu pour écouter la radio. Cependant, toutes les fréquences de la bande FM sont utilisées et réutilisées au maximum de sorte qu’il n’y a plus de place pour de nouveaux projets de radios. Malheureusement, cette saturation est également responsable de nombreux brouillages qui compliquent la vie des radios mais aussi et surtout celle des auditeurs. Heureusement, la FM analogique est amenée à être remplacée progressivement par le DAB+.

Le DAB+, c’est qu oi ? Le DAB+ est l’équivalent numérique de la FM. Avec le DAB+, la radio passe aussi à l’ère du numérique. Pour l’auditeur, ce nouveau standard de radiodiffusion numérique offre une meilleure qualité d’écoute, plus de programmes et est disponible partout, gratuitement et sans abonnement internet (contrairement à la radio sur smartphones, ordinateurs ou tablettes). Plus besoin non plus de connaitre les fréquences des radios : ces dernières apparaissent désormais automatiquement sur l’écran de votre récepteur. Le DAB+ a été lancé officiellement le 4 novembre 2019 en Belgique francophone suite à une initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celle-ci a, en effet, mis à disposition, de la RTBF et des réseaux privés, des fréquences qui permettent actuellement de diffuser, en hertzien numérique, 25 programmes de radios publiques et privées disponibles partout en Wallonie et à Bruxelles, à l’exception des radios provinciales, plus limitées géographiquement (Antipode à Bruxelles et dans le Brabant Wallon, Sud Radio dans la province de Hainaut, Maximum FM dans la province de Liège et Must FM dans les provinces de Namur et de Luxembourg). Source : https://www.dabplus.be La Fédération WallonieBruxelles a également mis des fréquences numériques à disposition des radios locales. Ces fréquences permettent potentiellement de diffuser 216 radios réparties sur 12 zones locales situées en Wallonie et à Bruxelles. A ce jour, 75 radios locales ont ainsi été autorisées pour une diffusion en DAB+. Plus d’info sur https://www.dabplus.be 13

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QUELQUES INITIATIVES DE LA CULTURE EN 2019

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t n e m e v u o L’AGC en m L’AGC évolue continuellement. La création ou la fusion de services, tout comme les engagements de personnel ou les départs en témoignent presque quotidiennement. Au fil des ans, les services centraux de l’AGC se sont retrouvés éparpillés sur trois étages du bâtiment Léopold II, siège principal de l’Administration FWB. Il s’est donc avéré nécessaire de rebattre les cartes pour que l’AGC dispose d’un ensemble cohérent de locaux lui permettant de travailler de manière efficiente. Les objectifs poursuivis étaient multiples : permettre davantage de synergies entre services, redonner la place nécessaire à chaque service en appliquant les nouvelles normes d’occupation, redessiner les contours de notre administration générale, améliorer son organisation interne mais aussi créer des salles de réunion supplémentaires (exclusivement réservées au personnel des différents services généraux de l’AGC). Grâce aux efforts de tous, l’AGC dispose désormais de 6 salles de réunion. Les agents de l’AGC travaillant à l’Espace 27 Septembre occupent actuellement 143 bureaux regroupés sur deux étages au lieu de 178 bureaux répartis sur trois étages, avant le déménagement. Cette mise en œuvre du plan d’optimalisation des espaces a duré 29 jours entre le 19 août et le 30 septembre 2019. Outre ces déménagements, des travaux de construction et de démolition des cloisons ainsi que des travaux de câblage ont été effectués. C’était aussi l’occasion de rafraichir les bureaux (peintures et cirage du lino).

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La Fédération Wallonie-B ruxelles, invitée d’honneur au Salo n du livre de Genève

QUELQUES INITIATIVES DE LA CULTURE EN 2019

Du 1er au 5 mai, le prestigieux Salon du livre de Genève a mis la Fédération Wallonie-Bruxelles et ses talents littéraires à l’honneur. Un vaste programme de conférences, de rencontres, d’ateliers et d’activités pour enfants a été proposé durant ces 5 jours au public genevois avec : 1 stand de 500 m² composé d’une scène, d’une librairie, d’un espace exposition, d’un espace jeunesse, d’un coin (très) gourmand et d’un salon pro. Y étaient présentés : 38 autrices et auteurs (littérature, bande dessinée, poésie, théâtre, littérature jeunesse, essais…) programmés sur la scène belge, plus de 40 maisons d’édition dont les livres ont été exposés dans la librairie, une exposition présentant 8 maisons d’édition Jeunesse et leurs talents, un espace salon pour les rencontres professionnelles, des activités pour enfants sur l’espace Jeunesse, 5 tables de dédicaces ainsi qu’un bar à bières. Ce programme mettant à l’honneur les talents belges francophones a été coordonné par Wallonie-Bruxelles International et le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en partenariat avec les associations d’éditeurs belges, l’ADEB et Espace Livre & Création, ainsi que la Foire du Livre de Bruxelles. Sur le carnet et les instants : https://le-carnet-et-les-instants.net/2019/04/30/fwb-au-salon-du-livre-de-geneve/ Sur le site de WBI : http://www.wbi.be/fr/news/news-item/lisez-vous-belge-federation-w-b-invitee-dhonneur-au-salon-du-livre-geneve#.XkvdGHto1EY

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« Lucie et les papillons »

à Mons

De septembre 2018 à juin 2019, Mons a accueilli sa première Biennale post Capitale européenne de la Culture articulée autour des ingrédients qui ont fait le succès de Mons 2015 : humanité, créativité, exigence artistique, folie, ancrage et participation. La Fondation Mons 2025, le Pôle Muséal de la Ville de Mons et Mons arts de la scène (Mars) ont uni leurs expertises pour proposer neuf mois d’événements culturels, festifs et rassembleurs. Cette coopérative culturelle a donné un caractère unique et original à l’évènement et a permis à chacun des trois opérateurs d’apporter son expertise dans les domaines artistiques et culturels. La Biennale a invité le public à « habiter la ville » ; se réapproprier ses espaces en y dansant, en y fabriquant, en y chantant, en y mangeant, en y vivant ensemble. La grande rétrospective consacrée à Niki de Saint Phalle au BAM (une première en Belgique) a insufflé cette dynamique dès le début de l’évènement. Dans la foulée, les Commémorations de la Grande Guerre ont également été mises à l’honneur au sein de ce dense programme culturel, notamment au travers d’un grand mapping créé pour l’occasion. Toujours dans cette volonté d’habiter la Ville, la Fondation Mons 2025 a transformé l’espace public en un musée à ciel ouvert. Des lieux ou objets du quotidien ont été détournés, habillés, révélés par des artistes confirmés, locaux et internationaux, accompagnés d’étudiants, d’associations avec le soutien d’entreprises locales dans un parcours d’art urbain. La métamorphose de la Ville continue !

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s il a r s le r u s t s e Le projet WBFin Le projet WBFin a pour objectif d’outiller le Ministère d’un progiciel de gestion intégré permettant d’améliorer et d’accroître son contrôle interne, de mettre en place une comptabilité analytique ainsi que les nouvelles règles de la comptabilité publique. Il donne une vision, presque en temps réel, de la consommation des budgets et a pour objectif d’accélérer les phases administratives des dossiers. Ce changement implique des modifications de nombreux processus métiers dont la dématérialisation des dossiers papier. Ce chantier est de taille et les premières étapes ont été franchies fin 2019 : la première version de l’outil est utilisée par toutes les administrations de la CF, les formations en ligne sont disponibles, le suivi de la comptabilité budgétaire… A côté de ces évolutions techniques, un travail sur la mutualisation des connaissances et des lieux d’échanges sur les pratiques et les rapports comptables sont en train d’être mis en place au sein de l’AGC. Ce type de projet ne peut être mené à bien sans un important investissement des nombreux agents concernés.

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DOSSIERS

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DOSSIERS

L A R É C R A C U IE IL M N E E R LA PLACE DE LA CULTU

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Chaque année, Focus Culture cherche à mettre en valeur des initiatives, actions et projets déployés par l’AG Culture ou ses opérateurs, qui révèlent à quel point le déploiement culturel, dans ses composantes de création, de diffusion, d’éducation et d’émancipation, est une richesse voire une nécessité pour l’ensemble des citoyens qui composent la société. Focus 2019 pose le regard sur les ponts et passerelles permettant au monde carcéral de vivre des expériences culturelles de qualité, notamment autour de la lecture, des arts vivants, via le cinéma et l’Education permanente.

LIRE EN PRISON

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es livres en prison ? Une idée folle ou au contraire un pas vers la réinsertion ? Depuis déjà de longues années, des livres circulent en prison avec parfois beaucoup de bonheur et souvent de grosses difficultés. Il est aujourd’hui évident que la lecture et l’écriture constituent un véritable levier dans la démarche de réinsertion des détenus au terme de leur peine, une clé dans leur démarche d’apprentissage. Et pourtant, rien n’est simple, les contraintes liées au milieu carcéral transforment parfois toute envie en véritable parcours du combattant. La présence du livre, les interventions des bibliothécaires, les animations mises en place sont de véritables contributions à la restauration d’un lien social fragilisé.

POURQUOI DES BIBLIOTHÈQUES EN PRISON ? La lecture est un droit fondamental, un outil d’émancipation individuelle, mais aussi collective, tout comme l’accès à l’information et aux œuvres culturelles et ce, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un public « empêché » ou éloigné de la lecture. Sur base de ce constat, il semble évident que des initiatives doivent se mettre en place. Heureusement, certaines existent. Un exemple : à Nivelles, un travail de développement des pratiques de lecture au sein de la prison a été mis sur pied, depuis de longues années, par la bibliothèque publique en partenariat avec les associations locales actives en prison.

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DOSSIERS LA PLACE DE LA CULTURE EN MILIEU CARCÉRAL

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Il existe dans presque chaque prison francophone un lieu qu’on peut qualifier de bibliothèque. Un endroit où des livres sont rassemblés et où les détenus ont soit un accès direct, soit une possibilité de faire une commande qui sera apportée dans la cellule. Ces bibliothèques sont, dans le meilleur des cas, organisées en concertation avec une bibliothèque publique, sinon bricolées à l’aide des dons reçus sans aucune analyse de territoire (celui de la prison). Les bibliothécaires occasionnels sont souvent des détenus sans aucune formation bibliothéconomique ou des agents pénitentiaires. Les logiciels de prêt sont inexistants, ce qui implique des disparitions de documents ainsi que des difficultés dans la gestion documentaire. Dans un premier temps, l’idée est de pouvoir faire accompagner ces différents lieux par des professionnels qualifiés et, par la suite, de développer, dans chaque prison, une véritable bibliothèque publique tenue par un bibliothécaire professionnel, qui proposerait un travail de médiation autour du livre et au départ de son analyse du territoire.

DES ACTIVITÉS, DES PROJETS Depuis 2015, le Service de la Lecture publique s’investit dans des projets qui ont pour but d’aboutir à cet objectif final : une bibliothèque publique dans chaque lieu de détention. La même année, la Fureur de lire proposait de permettre aux parents incarcérés de recréer du lien avec leurs enfants au travers du livre. Ces moments de lecture se déroulaient lors des visites. Partager un moment de lecture avec son enfant, quoi de plus tentant. Quel plaisir que d’échanger autour des pages qui se tournent. Lire, c’est un vrai moment câlin, d’échange, de jeu, de rires et de tendresse. Oui mais, quand on est un papa ou une maman incarcérée, il n’est pas toujours simple d’ouvrir un livre avec son enfant. Trouver un album se révèle parfois difficile, et puis, les parents détenus se posent les mêmes questions qui taraudent la plupart des parents : quel livre choisir ? Comment faire si mon enfant n’aime pas lire ? Comment procéder ? Que faire si je ne sais pas lire ? Et les comptines, c’est utile ?

La présence du livre, les interventions des bibliothécaires, les animations mises en place sont de véritables contributions à la restauration d’un lien social fragilisé.

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Ce projet s’adresse aux parents détenus et leur propose d’apprendre, de réapprendre ou tout simplement d’oser raconter des histoires à leurs enfants. L’idée est d’assurer le rapprochement entre parent et enfant via le livre et non de développer l’apprentissage de la lecture. Le livre permet de « booster » les liens entre l’enfant et son parent. Les parents détenus souhaitent rester des parents comme les autres, introduire le livre dans leur rapport avec l’enfant est une évidence pour une bonne partie d’entre eux. La Fureur de lire a permis d’apporter un début de solution à ces questions en proposant aux bibliothécaires volontaires du réseau de la lecture publique de suivre une formation qui leur permet de proposer des ateliers « Lire en prison » aux détenus. Les ateliers répondent joyeusement à toutes les questions et mettent en place les conditions nécessaires afin que les participants puissent assurer des moments de lecture. L’atelier est ouvert à tous les papas et les mamans, les futurs parents sont les bienvenus également. Une sélection de livres d’auteurs belges y est proposée. Les détenus manipulent les albums, se réconcilient, le cas échéant, avec la lecture et se remémorent les comptines qu’ils pensent avoir oubliées depuis longtemps. Les détenus retrouvent, d’une certaine façon, quelque peu leurs compétences de parents… Cette sélection de livres d’auteurs et d’illustrateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles sera offerte par le Service général des Lettres et du Livre aux enfants des prisonniers participant au projet et à la bibliothèque de la prison. Cette activité a été proposée dans deux prisons : Lantin et Marche-en-Famenne. Les ateliers ont réuni quelques parents avides d’apprendre et de découvrir les livres et même un agent pénitentiaire de Marche-en-Famenne. A terme, l’objectif est de permettre aux parents de lire un livre, de raconter une histoire lors des visites parents-enfants, mais également de dynamiser les liens entre prison et bibliothèque afin que des livres circulent.


1 DOSSIERS LA PLACE DE LA CULTURE EN MILIEU CARCÉRAL

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D’autres projets ont suivi après une analyse des résultats observés :

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- des animations autour du livre mises en place par la bibliothèque itinérante de la province du Luxembourg, - des ateliers jeux proposés par l’opérateur d’appui du Luxembourg et ce, à la demande des détenus, - des ateliers d’écriture, - un concours d’écriture de textes rédigés par des détenus et pour lesquels un jury d’auteurs et de critiques littéraires a décerné des prix lors de la dernière Foire du livre. Ce concours, organisé avec l’ASBL CAAP (Concertation des Associations Actives en Prison) a permis de recueillir des contributions émouvantes, empreintes de sensibilité et significatives de l’intérêt de l’écriture dans la reconstruction personnelle de chaque détenu. Le 19 novembre 2019, une table-ronde était organisée par le Service de la Lecture publique de la Fédération WallonieBruxelles et l’ASBL dans le cadre des Journées Nationales de la Prison. L’objectif était de faire intervenir des personnes (bibliothécaires ou engagées par des bibliothèques) disposant d’une expérience d’animation ou de médiation autour de la lecture et l’écriture en prison, des ex-détenus pouvant témoigner d’une réinsertion réussie ou non en lien avec le thème proposé « Après la prison, toujours la prison ? ». Le Service de la Lecture publique a également proposé à une compagnie théâtrale « Le théâtre de la Chute » de jouer en prison une adaptation de la pièce « L’étranger » d’Albert Camus. Les détenus ont, avec l’accompagnement des bibliothécaires et la complicité des Centres culturels, pu rédiger une plaidoirie. Cette activité a pris place à Tournai en décembre 2019 et à Marche en janvier 2020. Tous ces projets favorisent la création de bibliothèques, répondant aux critères du réseau

public de la Lecture et du décret 2009, dans chaque lieu d’enfermement en Belgique francophone. Tout en gardant à l’esprit les difficultés évidentes liées au milieu carcéral. Organiser des ateliers au sein d’une prison ne se fait jamais sans obstacles: annulation de l’activité pour insuffisance de personnel, détenus en déplacement sanitaire, détenus au parloir pour visite de leur avocat… Ces difficultés pourraient, en partie, être surmontées si, à l’intérieur de la prison, un bibliothécaire était en charge du développement des pratiques de lecture et des capacités langagières en gérant la politique documentaire, les animations, les ateliers et les médiations et ce tout en construisant un partenariat riche et fécond avec les associations ou opérateurs culturels.

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QUOI DE NEUF ? MOLIÈRE !, UNE INITIATIVE EN ALPHABÉTISATION

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epuis 2008, Adeppi, association d’Education permanente, participe, chaque année, à l’appel à projets Alpha-Culture dont le principe est d’impulser une dynamique culturelle dans le cadre de formations visant des publics adultes pas ou peu scolarisés. Depuis 2017, la circulaire ministérielle Alpha-Culture prévoit une priorité au soutien de projets en milieu carcéral. La spécificité de cet appel annuel est d’être basé sur un partenariat entre un opérateur de formation en alphabétisation et un professionnel du monde de la Culture, quelle que soit sa discipline, en vue de co-construire un projet où doivent se rencontrer des objectifs pédagogiques et des objectifs culturels. Le projet « Quoi de neuf ? Molière ! » évoque les thèmes universels traités par Molière (jalousie, avarice, usurpation d’identités…) pour faire découvrir la magie du théâtre aux détenus de la prison de haute sécurité d’Ittre. A travers

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une série d’ateliers, les participants, pour la plupart non francophones, découvrent cet auteur français. Le but est d’amener les prisonniers à créer leurs propres histoires et à les jouer tout en approfondissant leur apprentissage de la langue française et en alimentant leur réflexion et esprit critique à partir de textes sans âge, surprenants de modernité. L’objectif final est de se produire devant leurs codétenus. Exercices, improvisations, prise de parole, jeu dramatique doivent développer l’imagination et la cohésion du groupe. Ecrire des saynètes, gérer une structure narrative et des dialogues pour créer un spectacle collectif est un défi permanent dans ce contexte d’enfermement ! Pour le relever, Nicolas Swysen, metteur en scène diplômé du Conservatoire royal de Bruxelles, qui fait partie de l’équipe du théâtre de la Guimbarde et enseigne le théâtre dans deux académies, a mis au service du projet tout son savoir-faire pédagogique et artistique.

Mener une intervention culturelle en prison est toujours complexe : recruter les participants est compliqué, être soumis aux aléas de restrictions de mouvements à l’intérieur de la prison liées à des facteurs externes ou des transferts…Des congés pénitentiaires et des libérations peuvent également amener à une recomposition du groupe, au fil du projet, dans un univers clos, parfois soumis à des tensions relationnelles et fort déshumanisé. Organiser des activités artistiques dans un tel contexte est une opportunité de redonner de la valeur humaine à la détention et de mettre en place une démarche d’Education permanente dans le cadre d’un projet culturel Alpha-Culture.


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QUELQUES INITIATIVES EN EDUCATION PERMANENTE

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SLAMEKE (CONVENTION 2018-2020) Dans le cadre d’une convention courant sur deux années, l’association Slameke a pour mission de promouvoir la poésie écrite, son expression orale et de faciliter l’accès à la pratique et à la culture du Slam-Poésie. L’association vise l’action citoyenne, via des ateliers et des animations dans différentes institutions : écoles, centres culturels, bibliothèques, prisons… Les ateliers de slam au sein des prisons francophones ont été initiés afin de favoriser la réinsertion sociale des détenus par l’outil culturel. Une dizaine d’ateliers ont eu lieu en 2018 au sein de la prison de Jamioulx et les textes produits ont été déclamés sur la scène du Théâtre de la Vie à Bruxelles. D’autres ateliers sont menés depuis juin 2019 à la Prison de Saint-Gilles et de Jamioulx.

Une demande de partenariat a également été soumise à la Prison de Forest pour y intégrer ces ateliers à l’avenir. Les ateliers réalisés à la prison de Jamioulx ont eu un franc succès. Le personnel pénitentiaire était impliqué dès le début de l’activité : proposition de l’activité aux détenus intéressés, préparation du local (ouverture et fermeture), échanges avec les participants, autre regard/ relation avec les participants… Plusieurs textes ont d’ailleurs été rédigés par les participants eux-mêmes. Les difficultés rencontrées à Jamioulx étaient surtout liées aux problématiques internes à l’institution (conflits entre certains participants, grève du personnel, non accès aux locaux).

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THÉÂTRE DE LA MONNAIE - UN PONT ENTRE DEUX MONDES (PONCTUEL 2018) Ce projet a été soutenu en 2017 et en 2018. L’annexe psychiatrique de la Prison de Saint-Gilles accueille des détenus souffrant de troubles psychiques. L’internement n’est pas une peine mais une mesure de sécurité ayant un double objectif : soigner le détenu interné et protéger la société. La base du programme social du Théâtre de la Monnaie repose sur l’article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme : « toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent. » L’activité créatrice a pour objectif de placer le détenu sur plusieurs chemins régénérateurs, celui de la confiance en soi, celui de la (re)socialisation et de l’apprentissage de la gestion des émotions. L’art en prison est utilisé comme un puissant outil en vue de développer des compétences clés et va donc au-delà d’une simple distraction. L’objectif de l’atelier chant, par exemple, est de permettre la participation à la réinsertion sociale, de favoriser l’esprit collectif, d’augmenter l’estime de soi, de dynamiser les potentiels des participants, de stimuler la mémoire et favoriser l’apprentissage… Outre l’accès à la culture, les ateliers de chants permettent aux détenus de prendre confiance en eux et de se resocialiser. L’art en prison est un outil pertinent pour développer des compétences telles que l’expression positive des sentiments et des émotions par le biais de la créativité. La Monnaie apporte une méthodologie spécifique à l’environnement carcéral et psychiatrique. L’animateur

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chef de chœur propose et développe un répertoire gospel et traditionnel. Le chant est une activité exigeante intellectuellement, mais qui procure de l’apaisement mental et un bien-être physique. Malgré la réalité carcérale, l’atelier de chant remporte un vif succès auprès des détenus. L’activité est soutenue par la direction de la prison, les gardiens, le corps médical et les différents intervenants, qui remarquent les bienfaits de cette activité éducative et artistique. Elle contribue, notamment, à faire baisser les tensions inhérentes à la détention. Le travail à long terme que mène le projet « un pont entre deux mondes » permet de créer un climat de confiance avec les détenus, le personnel et la direction de la prison. Cette activité a abouti à une représentation en fin de saison sous la forme de « répétition ouverte » pour le personnel pénitentiaire, la direction et les équipes de soin. Le groupe n’étant pas stable, cette forme de représentation a permis de valoriser le travail réalisé et de créer un moment de partage.

Toutefois, des difficultés liées à l’univers carcéral empêchent parfois le bon déroulement des ateliers telles que des tensions entre les participants, la difficulté de trouver une langue commune et la difficulté de compréhension ou encore l’instabilité du groupe en raison des transferts ou des libérations.


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Le Service d’Aide aux Détenus ORS Espace Libre, situé à Charleroi, propose un accompagnement psycho-social aux détenus qui en expriment le besoin et développe des activités socio-culturelles en prison. Initier un atelier d’improvisation au sein de la prison repose sur des objectifs de développement personnel, d’amélioration de la confiance en soi et au groupe, de développement de l’intelligence artistique des participants, de l’apprentissage à réagir et à s’adapter à différents types de situations, de promouvoir la liberté d’expression… Il s’agit également d’un espace de sensibilisation à la culture, au théâtre, à la littérature. En collaboration avec un animateur de la compagnie Gambalo, l’association propose des ateliers d’improvisation de paroles et d’expression avec un groupe de détenus de la prison de Jamioulx. Plusieurs aspects sont y développés, notamment,

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l’aspect collectif, la découverte du monde théâtrale, le travail des émotions, l’élaboration de scènes structurées. Les participants ont eu l’occasion d’improviser, de déclamer des textes et de s’essayer à la diction-éloquence. Ils ont pu, à travers ces différentes techniques, développer leur écoute, leur confiance en soi et aux autres et disposer d’un espace où ils peuvent s’exprimer. Ces ateliers d’expression sont en lien avec l’atelier d’écriture mené par une autre animatrice au sein de la prison. Les participants ont apprécié le fait de pouvoir utiliser cet espace d’expression pour partager leurs écrits.

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ORS ESPACE LIBRE (PONCTUEL 2018)

L’atelier a rencontré un réel succès auprès des participants même s’ils n’étaient pas toujours présents (certains occupés par leur dossier judiciaire, d’autres transférés ou encore non autorisés par les agents pénitentiaires de leur section). Ils ont d’ailleurs manifesté le souhait de pouvoir le poursuivre. Cet atelier a donné l’opportunité à certains de s’exprimer, à d’autres de gérer leurs émotions ou encore de découvrir des scènes d’auteurs classiques (Molière...).

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AGENCE ALTER (PONCTUEL 2018) Le projet Alter Média Lab est un laboratoire de coproduction et de diffusion d’informations sociales critiques. L’idée d’élargir le concept aux prisons est née suite aux contacts entrepris avec le directeur de l’établissement pénitentiaire de Mons. La volonté première est d’accompagner les détenus dans leur l’accès à la culture, d’anticiper leur réinsertion et de les préparer à leur sortie de prison. Ce projet a pour objectif d’offrir une voix d’expression (écrite, illustrative…) à un public absent des tribunes médiatiques. Le projet consiste à inviter les détenus à choisir un média en vue de traiter un sujet qui les intéresse (par ex. réalisation d’un article, d’une émission radio, de photo ou BD). Cette démarche s’inscrit dans une perspective de réhabilitation et de socialisation de personnes en marge de la société.

Ce projet a abouti à : - La réalisation d’un journal papier de 44 pages intitulé : » Détention : Les voix oubliées ». Ce journal comprend des articles réalisés par et avec les détenus (interview du directeur de la prison de Mons et des membres de l’organisation Internationale des prisons, des paroles, un glossaire du vocabulaire de la prison…) des photographies prises dans le cadre des ateliers et des illustrations réalisées par les détenus. - Une exposition de photo de dix tirages réalisés par et avec les détenus pendant l’atelier dans leurs cellules afin de représenter leurs conditions de détention. - La réalisation d’un Rap de 4 minutes intitulé « Mons Churchill 24 » écrit et enregistré par les détenus. - Une émission radio de 40 minutes réalisée en collaboration avec le GSARA et comprenant de « faux directs » et des capsules réalisées lors des ateliers. Des évènements ont été organisés en novembre 2018 dans le cadre des journées nationales de la prison (JNP).

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Le caractère pluridisciplinaire des ateliers a permis au groupe de pouvoir s’exprimer selon différents médias. Une publication et la réalisation d’une émission radio s’est concrétisée au mois de novembre 2018. Le groupe de participants était stable (entre 10 et 15 participants). La mixité du groupe a posé question auprès du personnel pénitentiaire suite à un incident survenu lors d’un atelier. Néanmoins, il est apparu que la mixité de l’atelier a permis d’aborder les sujets en tenant compte de la sensibilité des participants, avec une approche parfois différente. Le caractère ponctuel d’une telle activité pose également question dans la gestion de l’après projet par les détenus qui poursuivent leur incarcération. Selon les témoignages des participants, les ateliers ont suscité une réflexion sur les conditions carcérales, sur la possibilité de se projeter positivement, sur la reconnaissance des participants en tant que personne pouvant exprimer des choses et non comme « détenus » jugés par rapport aux infractions commises dans le passé. Les séances de travail ont été ponctuées de moments de convivialité très appréciés par le groupe.


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Au niveau des démarches de promotion, le CCA lance fin avril, début mai un appel à participation général à l’ensemble des opérateurs socioculturels reconnus en FWB. Il s’appuie, pour ce faire, sur les différents services2 de l’AGC qui relaient tous l’appel auprès de leurs contacts et opérateurs respectifs. Concernant les opérateurs participants, il leur revient d’organiser leur(s) projection(s) et de communiquer au mieux auprès de leurs publics et de leurs médias locaux. Une liste de conseils, type vade-mecum, est mise à leur disposition sur le site du Mois du Doc. Une évaluation globale articulée autour de trois grands axes (programmation, communication et perspectives) est réalisée pour chaque édition, chaque année début décembre. Cette évaluation permet d’identifier les difficultés et freins rencontrés par les opérateurs et de recueillir leurs recommandations.

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haque année, depuis 2013, le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel (CCA) de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) organise, durant le mois de novembre, sur le territoire de la FWB, une opération de promotion visant à donner un coup de projecteur sur le cinéma documentaire belge francophone. Cette opération, qui s’inscrit dans une stratégie de promotion du cinéma belge plus large élaborée par le CCA, vise à mieux faire se rencontrer les documentaires de la FWB et son premier public à Bruxelles et en Wallonie. En 2018, après 5 éditions sous le nom de Week-end du Doc, l’opération a été rebaptisée le Mois du Doc (formule sur un mois entier) et a rejoint le réseau du Mois du Film Documentaire, initiative française rassemblant plus de 2.200 structures en France et 35 pays dans le monde.

Le Mois du Doc vise à mobiliser le temps d’un mois (novembre) un large panel d’opérateurs sociaux-culturels en FWB et à les inviter à programmer des projections de documentaires belges francophones dans leurs lieux respectifs. Au niveau des opérateurs participants, il s’agit tant de salles de cinéma A&E, de Centres culturels, de bibliothèques publiques, de ciné-clubs, de maisons de jeunes, d’associations actives en jeunesse et/ou éducation permanente, mais également de bars, restaurants ou tout autre lieu improbable à même d’accueillir un public et de projeter un film. Lors de l’édition 2019, pour la première fois, grâce à la collaboration avec l’asbl « Aide et Reclassement », des projections ont pu être organisées dans des espaces fermés à savoir 3 prisons à Andenne, Marneffe et Huy.

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Service général des Lettres et du Livre / Service général de l’Inspection de la Culture / Service général de l’Action territoriale / Service général de la Création artistique / Service général du Patrimoine / Service général de l’Education permanente et de la Jeunesse

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EN AUDIOVISUEL, LE MOIS DU DOC


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Concernant le cas de l’asbl « Aide & Reclassement », voici le compte-rendu de leur expérience par son animatrice Justine Etienne, Agent de guidance (Service d’aide aux détenus) et Chargée en projets d’Education Permanente (TIRCIS / Tremplin pour l’insertion). Il s’agissait d’organiser des projections dans 3 prisons en Wallonie : Andenne (420 détenus), Marneffe (150 détenus) et Huy (100 détenus).

RETOUR SUR LE DÉROULEMENT : PRISE DE CONTACT ET PRÉPARATION : Les objectifs visés étaient de sensibiliser davantage les détenus par rapport aux différentes problématiques actuelles. Leurs activités ont pour but de responsabiliser, conscientiser, développer l’esprit critique et la solidarité. Créer un débat autour d’une projection (d’un long métrage belge) pourrait être un point d’accroche pour un public en milieu carcéral. Concernant la programmation, le souhait de l’asbl est de travailler sur une thématique à même de susciter l’intérêt et le questionnement mais aussi la conscientisation chez le détenu. Différentes thématiques sont imaginées : médias, genre, migration, écologie, système belge et son fonctionnement, stéréotypes et préjugés. Le CCA propose quelques titres présents sur Laplateforme.be (plateforme vidéo de promotion des films de la FWB) en liens avec les différentes thématiques et renvoie vers les 2 ateliers d’accueil WIP et CBA si besoin de plus de choix. Deux thématiques se dégagent : écologie et divergences hommes/femmes dans la société actuelle. Une liste de 9 documentaires est retenue et proposée aux détenus des 3 prisons afin de recueillir leurs préférences. Deux films sont finalement retenus par les détenus : « Des cendres dans la tête » de Patrick Séverin, « Burning out » de Jérôme Le Maire.

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ORGANISATION : D’un point de vue pratique, il a fallu tenir compte des dispositions des 3 établissements et des contraintes propres à chaque prison en matière de sécurité.

PROJECTION : Prison de Huy : 19 détenus assistent à la projection qui se déroule en présence du réalisateur Patrick Séverin. Il n’y avait plus eu d’activités de ce genre depuis un an. Satisfaction générale et opération jugée comme un vrai succès. Prison de Marneffe : Il s’agit d’une prison plus ouverte que celles de Huy et d’Andenne. 8 détenus participent à la projection. Le réalisateur n’a pas pu être présent. Retours très positifs de la part des détenus. Prison d’Andenne : 16 détenus participent à la projection de « Des cendres dans la tête ». Echanges après le film jugés plus pauvres que pour les autres projections à Huy et Marneffe. La projection du film « Burning out » a dû être annulée en raison d’un incident dans la prison, incident totalement indépendant de l’activité « cinéma ».

CONCLUSION : Retours succincts de l’association : - Difficulté de faire un compte-rendu homogène vu les réalités des 3 prisons ; - Délai d’organisation très long et lourd en termes d’autorisation et d’implication des détenus ; - Difficulté d’acheminer et d’installer le matériel de projection dans les prisons vu les questions de sécurité ; - Difficulté d’animer un débat. En conclusion, l’association se dit très satisfaite d’avoir tenté l’expérience mais si c’était à refaire, elle ne le referait certainement pas dans les mêmes conditions car trop énergivores et chronophages pour un résultat fort en-deçà des ambitions de départ. De son côté, le CCA a trouvé l’expérience très intéressante car il s’agissait d’une première en terme de collaboration avec des prisons et des publics enfermés. Néanmoins, le travail d’accompagnement pour l’organisation de ces projections a nécessité un lourd investissement en temps et écoute (nombreux échanges téléphoniques et emails) vu qu’il s’agissait d’une première participation pour l’asbl « Aide & Reclassement » à ce type d’opération « cinéma ». Presse : https://www.nordeclair.be/464912/ article/2019-10-30/le-mois-du-doc-des-projectionspour-les-detenus-andenne


Depuis le 1er janvier 2020, le secteur muséal en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) dispose d’un nouveau dispositif légal3, qui redéfinit ses rapports avec les pouvoirs publics.

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Décret relatif au secteur muséal en Communauté française 25 mars 2019 et son Arrêté du Gouvernement de la Communauté française portant exécution du décret du 25 avril 2019 relatif au secteur muséal en communauté française 19 juin 2019.

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DOSSIERS ES », É S U M « T E R C É D U A E V U UN NO UI ’H D R U O J U ’A D X U E J N E S EN PHASE AVEC LE

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e secteur n’est pas coutumier de changements décrétaux ; le nouveau texte abroge, en effet, un dispositif datant de 2002 qui montrait à maints égards des signes de désuétudes4. Le nouveau décret fait suite à l’adoption par la FWB, en octobre 2015, de la Convention de Faro5, une initiative du Conseil de l’Europe visant à renforcer l’articulation entres les populations et le patrimoine et ainsi compléter les logiques de préservation-conservation déjà bien implantées dans le secteur. La Fédération WallonieBruxelles n’est pas la seule à redéfinir sa vision en matière de politique patrimoniale. En février 2017, la Communauté flamande a également revu son dispositif légal dans le secteur6. Les déclarations de politiques régionales bruxelloise et wallonne (les régions sont compétentes pour le patrimoine immobilier et le tourisme), adoptées en 2019, portent également d’importantes ambitions de changements. Il n’est donc pas excessif de constater que le secteur patrimonial, dans ses différentes composantes, vit un moment clé dans la redéfinition de ses rapports avec les pouvoirs publics.

4 Décret relatif à la reconnaissance et au subventionnement des musées et autres institutions muséales du 17 juillet 2002 et l’Arrêté du Gouvernement de la Communauté française portant exécution du décret du 17 juillet 2002 relatif à la reconnaissance et au subventionnement des musées et autres institutions muséales du 22 décembre 2006. 5 Décret du 21 octobre 2015 portant assentiment à la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, faite à Faro le 27 octobre 2005. 6 Décret relatif au soutien de l’exploitation du patrimoine culturel en Flandre, Autorité flamande (24 février 2017).

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DOSSIERS UN NOUVEAU DÉCRET « MUSÉES », EN PHASE AVEC LES ENJEUX D’AUJOURD’HUI

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Musée des Beaux-arts de Liège - La Boverie (Musée de la Ville de Liège, inauguré en mai 2016).

MUSEF - Musée du folklore et de la vie frontalière (Musée de la Ville de Mouscron, inauguré en septembre 2019).

Salle du Musée royal de Mariemont (Musée de la Fédération WallonieBruxelles – Morlanwelz).

Le nouveau décret de la FWB s’inscrit en partie dans la continuité des politiques jusqu’ici menées, et comporte aussi des évolutions qui visent à renforcer l’accessibilité des populations à la culture. Renforcer le lien entre la culture et les populations est la principale motivation d’une politique culturelle, le voir opérationnalisé dans le secteur patrimonial n’a donc rien d’étonnant. Ainsi, parmi les critères d’accès au subventionnement, on retrouve l’obligation de pratiquer la gratuité d’accès le premier dimanche du mois, celle d’adopter une politique tarifaire spécifique pour le public scolaire et le public défavorisé (Article 27), celle enfin de concevoir une stratégie de communication pluriannuelle.

Le renforcement souhaité du numérique et des nouvelles technologies dans la vie des musées s’inscrit à la fois dans l’ambition d’accessibilité (médiation numérique) et celle d’optimalisation de la gouvernance (le numérique au service du fonctionnement de l’institution). Désormais, les musées reconnus se doteront d’un plan stratégique de développement numérique et accorderont une attention particulière à la numérisation de leur collection avec, si nécessaire, le soutien du Pep’s (la délégation à la numérisation du patrimoine de la FWB).

Enfin, le nouveau décret crée une nouvelle forme de reconnaissance, celle « d’opérateurs d’appui muséaux », reprenant les organismes qui soutiennent les musées dans leurs actions (asbl de soutien, concepteurs d’expositions, éditeurs d’art) et les opérateurs qui soutiennent le secteur patrimonial au sens large (les sociétés d’histoire et celles d’archéologie). Aucun dispositif légal n’encadrait jusqu’ici ces opérateurs, c’est désormais chose faite.

Visant également une accessibilité accrue, l’articulation entre les logiques muséales et les logiques territoriales se voit renforcée. Cette prégnance des logiques territoriales traverse la Déclaration de politique communautaire 20192024, elle se retrouve ici sous différentes modalités. Les musées devront désormais structurer leurs activités par le prisme d’une vision stratégique quinquennale intégrant : les logiques touristiques, les synergies entre opérateurs culturels présents sur un même territoire voire, sur base volontaire, la constitution de pôles muséaux regroupant plusieurs opérateurs muséaux (au moins 4).

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Cette valorisation des collections ne se cantonne pas à la « collection permanente » du musée (appelée décrétalement « collection de référence »), elle porte aussi sur la valorisation des œuvres classées comme Trésors de la FWB et sur la valorisation des œuvres appartenant à la FWB. En effet, lors de leurs expositions temporaires, les musées reconnus sont invités à davantage solliciter les œuvres de la FWB actuellement en réserve. La distinction, décrétalement actée, de « Musées reconnus par la FWB » et de « Musées liés à la FWB » s’inscrit dans cette logique. Le nouveau dispositif favorise les synergies qui se feront avec les seconds, à savoir des asbl muséales dont l’objet principal est la valorisation des collections de la FWB.

Le nouveau cadre décrétal accompagne le monde muséal dans les changements que la plupart d’entre eux ont déjà entrepris. Il représente cependant un réel défi pour le secteur qui, en sus et comme l’ensemble des opérateurs culturels, sera évalué par des nouvelles instances d’avis et de nouveaux regards. Plus prosaïquement, les musées seront invités à dématérialiser la plupart de leurs courriers avec l’administration (projet SUBSIDE). Autant de changements qui devraient s’accompagner d’un refinancement public du secteur, déjà entamé en 2019. Par Roland Van Der Hoeven, Directeur général adjoint Service général du Patrimoine


DOSSIERS

: E U R A L E D T E S IN A R O F , LES ARTS DU CIRQUE CULTURELLES 20 ANS DE POLITIQUES

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C’est fin 2019 que le secteur des arts du cirque, des arts forains et des arts de la rue a fêté les 20 ans de sa reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles au sein du secteur des Arts de la Scène. L’occasion de se plonger dans 20 années de politiques culturelles à destination d’un secteur sans cesse grandissant.

LES DÉBUTS

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epuis 2000, le Service du Cirque, des Arts forains et de la Rue, qui relève du Service général de la Création Artistique (anciennement Service général des Arts de la Scène), a pour missions de promouvoir, favoriser et développer la création, la diffusion et les initiatives artistiques de niveau professionnel en Fédération WallonieBruxelles dans les domaines dont il s’occupe. Ces missions se traduisent, notamment, par l’octroi de bourses, d’aides au projet et de subventions structurelles au bénéfice de compagnies, de festivals, de lieux de création, de centres scéniques ou de structures de services. Même s’il est financé depuis 2000, c’est en 2003 que le secteur est intégré au décret-cadre relatif à la reconnaissance et au subventionnement du secteur professionnel des Arts de la Scène de la Communauté française. Il se distingue des secteurs des arts vivants par certaines spécificités : ses modes de création et de production, les lieux de représentation, les types de dramaturgie, les modalités de diffusion, les possibilités de financement (entre autres les coproductions), etc.

Compagnie Carré Curieux, spectacle Famille Choisie, 2018.

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FOCUS 2019

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DOSSIERS LES ARTS DU CIRQUE, FORAINS ET DE LA RUE : 20 ANS DE POLITIQUES CULTURELLES

LE BUDGET Tableau 1 2000 (25 opérateurs subventionnés)

2010 (37 opérateurs subventionnés

2020* (67 opérateurs subventionnés)

369.900 €

1.102.000 €

1.956.000 €

97.700 €

296.000 €

630.000 €

179.500 €

304.000 €

280.000 €

Compagnies

62.100 €

309.000 €

500.000 €

Lieux de création

23.600 €

176.000 €

518.000 €

/

9.000 €

20.000 €

7.000 €

8.000 €

8.000 €

Budget total Aides au projet** Festivals

Bourses Service FWB

* Budget initial ** Aides au projet de création en 2000 et 2010, aides au projet tous types confondus en 2020

Habeas Corpus Compagnie, spectacle BURNING : je ne mourus pas et pourtant nulle vie ne demeura, 2018.

Il est difficile de comparer tels quels les budgets entre 2000 et 2020 car les dispositifs d’aide et les budgets qui y sont alloués ont été fortement modifiés. En effet, jusqu’en 2017, les lignes budgétaires étaient réparties comme telles : bourses, compagnies (aides structurelles et aides ponctuelles), festivals (aides structurelles et aides ponctuelles), aides aux projets de création et enfin lieux de création et activités de promotion (aides structurelles et aides ponctuelles). Aujourd’hui, les budgets consacrés aux contrats-programmes et aux aides aux projets sont distincts. S’il est difficile d’établir des comparaisons, on constate toutefois que le budget global est aujourd’hui 5 fois plus important qu’en 2000. Cette augmentation concerne l’ensemble des types d’aides.

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Quelques chiffres pour dresser un rapide bilan des 20 ans de cette politique. Entre 2000 et 2020 : • 8 opérateurs ont bénéficié de 71 subventions octroyées à des activités de promotion et lieux de création (aides aux projets et conventions confondues) ; • 188 subventions ont été octroyées à 31 événements différents (aides aux projets et conventions confondues) ; • 21 compagnies se sont partagées 143 subventions entre 2000 et 2020 (aides aux projets et conventions confondues) ; • pas moins de 245 spectacles ont bénéficié d’un soutien.


1 DOSSIERS LES ARTS DU CIRQUE, FORAINS ET DE LA RUE : 20 ANS DE POLITIQUES CULTURELLES

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AIDES STRUCTURELLES

5 FOCUS 2019

Tableau 2 Opérateurs

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Montant du contratprogramme

Espace Catastrophe asbl

300.000 €

Latitude 50 asbl

200.000 €

Fête des Artistes de Chassepierre asbl

150.000 €

Hajimé asbl (Cie Carré curieux)

90.000 €

Théâtre d’un Jour asbl

80.000 €

Balai Bros asbl

70.000 €

Ah mon amour asbl

60.000 €

Théâtre du Sursaut asbl

60.000 €

Pom Pom Théâtre asbl (Cie des Quatre Saisons)

60.000 €

Les Unes Fois d’Un Soir asbl

60.000 €

Les Royales Marionnettes asbl

60.000 €

La Piste aux Espoirs asbl

60.000 €

Le CAR (MCAth asbl)

20.000 €

Au niveau structurel, 13 opérateurs bénéficient actuellement d’un contrat-programme. On remarque que les mêmes opérateurs sont subventionnés depuis longtemps, notamment les centres scéniques actuellement reconnus. Trois lieux bénéficient, en effet, d’une subvention depuis au moins 12 ans : l’Espace Catastrophe, Latitude 50 et le CAR (aujourd’hui intégré à la Maison Culturelle d’Ath). Si les aides dont ils bénéficient depuis 2018 représentent une augmentation de 46% par rapport aux moyens qui leur étaient auparavant consacrés, elles restent inférieures à celles qui sont accordées, par exemple, dans le secteur du théâtre. Les deux centres scéniques du secteur cirque et arts de la rue reçoivent en moyenne 250.000€ par an, contre 3.010.000€ en Théâtre adulte et 442.325 € en Théâtre Jeune public. Etant donné l’absence de coproducteurs potentiels dans le secteur, l’enjeu est d’avoir un lieu à Bruxelles et un ou deux lieux en

Festival International des Arts de la Rue de Chassepierre, édition 2019.

Wallonie qui puissent avoir les moyens financiers, humains et techniques pour accompagner les compagnies et les artistes dans leur travail de création.

renouvellement important au niveau des structures de création et l’arrivée de nombreuses nouvelles compagnies, peu d’entre elles bénéficient d’un contrat-programme.

Du côté des festivals, les trois événements bénéficiant actuellement d’un contrat-programme sont subventionnés depuis 2000 : le Festival International des Arts de la Rue de Chassepierre, La Piste aux Espoirs et les Unes Fois d’Un Soir.

AIDES PONCTUELLES

En ce qui concerne les compagnies, on constate une plus grande variation. Des compagnies historiques sont subventionnées depuis une dizaine d’années : la Compagnie des Argonautes, la Compagnie des Chemins de Terre (elle ne reçoit plus d’aide structurelle depuis 2018), Feria Musica (dont les activités se sont terminées en 2017), Les Royales Marionnettes et le Théâtre d’un Jour. D’autres compagnies sont subventionnées de manière structurelle depuis quelques années seulement à l’image de la compagnie Ah mon amour, la Compagnie des Quatre Saisons et le Théâtre du Sursaut. Si l’on constate un

Il existe deux types d’aides ponctuelles : les bourses et les aides aux projets. C’est à partir de 2008 que des bourses ont été attribuées. Celles-ci sont destinées à soutenir des artistes pour des périodes de création, de recherche ou de formation continue. Elles sont accordées à des personnes physiques pour un montant variant entre 1.000€ et 6.000€. Les aides aux projets concernent différents types de projets : créations, festivals, compagnies, agence de diffusion, reprises de spectacles, etc. Leur montant maximum est de 125.000€. Certains opérateurs sont soutenus de manière récurrente via des aides aux projets.

33


1 2 3

DOSSIERS LES ARTS DU CIRQUE, FORAINS ET DE LA RUE : 20 ANS DE POLITIQUES CULTURELLES

4

DES PERSPECTIVES POUR 2020

FOCUS 2019

5

En 20 ans, le secteur s’est donc complètement professionnalisé. Aujourd’hui, ce sont 13 opérateurs actifs dans le secteur qui bénéficient d’un contrat-programme : sept compagnies, trois festivals, un lieu de création et deux centres scéniques. Beaucoup d’autres opérateurs également, subventionnés ou non, créent, produisent, coproduisent, programment, accompagnent… des propositions de plus en plus hautes en qualité à destination d’un public de plus en plus nombreux.

Cependant, certaines difficultés des débuts ne sont pas entièrement résolues. Outre le renforcement des moyens affectés aux compagnies, il est nécessaire d’être attentifs au développement des centres scéniques et des budgets qu’ils peuvent consacrer au financement et à l’accompagnement de nos artistes et de leurs projets de créations. Une réflexion sur la diffusion des spectacles dans l’espace public doit être menée pour réfléchir à la prise en compte des conditions d’infrastructures particulières et coûteuses (matériel, équipements, chapiteaux, véhicules, etc.) des créations de cirque et de théâtre itinérant ainsi qu’à l’impact écologique de certains projets. La déclaration de politique communautaire 2019-2024 a pour objectif de répondre à ces enjeux. Elle ouvre au secteur des arts forains, du cirque et de la rue de nouvelles perspectives positives de stabilisation et de développement tout en l’inscrivant pleinement dans la transversalité des pratiques propres aux arts vivants. Par Julie Abrassart, Service du Cirque, des Arts forains et de la Rue

Compagnie des Chemins de Terre, spectacle Ni cage ni nid, 2019.

34


DOSSIERS

N IO T C A L’ E D R U Œ C U A S E AL LES ÉVOLUTIONS SOCIÉUTCATION PERMANENTE ? DES OPÉRATEURS D’ÉD

4

En 2018, le secteur de l’Education permanente voit apparaître un changement majeur dans ses dimensions réglementaires puisque le décret de 2003 fait l’objet d’une modification adoptée par le Parlement le 14 novembre 2018.

C

es changements résultent d’un processus d’évaluation lancé en 2017. Celui-ci comprend une phase courte qui s’attache à des questions opérationnelles et de régulation du décret, et une phase longue confiée à une équipe de chercheurs du GIRSEF7. Cette deuxième phase aborde des questions relatives aux publics, aux associations elles-mêmes, aux effets de l’éducation permanente ou encore aux transversalités avec d’autres secteurs. Les rapports tirés de l’évaluation sont consultables sur le site : www.educationpermanente.cfwb.be.

UN DÉCRET RÉNOVÉ Suite à cette révision, l’intitulé même du décret est modifié dans le but de mettre en exergue l’Education permanente, non plus en tant que champ, mais en tant qu’ensemble de processus et de démarches visant la mise en œuvre des finalités du décret. On passe ainsi du « soutien » à la vie associative dans le champ de l’éducation permanente au « développement » de l’éducation permanente dans le champ de la vie associative. La révision du décret aboutit à : • l a centralité réaffirmée de l’article 1er définissant les finalités et les enjeux de l’Education permanente ; • des modes de contrôle et d’évaluation revus, avec un accent sur l’auto-évaluation tournée vers le sens de l’action des associations ; • des mesures nouvelles en faveur d’une transversalité entre les axes favorisant une prise en compte de l’action globale des associations.

7

Groupe interdisciplinaire de Recherche sur la Socialisation, l‘Education et la Formation

35


1 2

DOSSIERS LES ÉVOLUTIONS SOCIÉTALES AU CŒUR DE L’ACTION DES OPÉRATEURS D’ÉDUCATION PERMANENTE ?

3

5

UN SECTEUR POLYMORPHE

FOCUS 2019

4

Les associations d’éducation permanente composent un paysage des plus variés, notamment en raison des problématiques sociétales qui les animent ou encore de leurs formes d’action. Par ailleurs, l’Education permanente a cette particularité au sein de l’Administration Générale de la Culture (AGC) qu’elle intègre une dimension à la fois sociale et culturelle. Une composante sociale que l’on pourrait même qualifier de « sociétale » dans la mesure où les associations s’emploient,

par leurs actions, à impulser des changements de paradigmes, en consacrant leurs travaux aux grands enjeux sociétaux actuels et de demain. Elle s’inscrit également dans le champ de la culture puisqu’elle rencontre de manière ciblée les missions de l’AGC orientées vers les enjeux de démocratie culturelle, de participation culturelle et de citoyenneté. Les différents axes d’action prévus par le décret relatif à l’éducation permanente mettent en œuvre des activités de participation citoyenne, de formations, de productions de réalisations matérielles à dimension critique - analyses, études, outils pédagogiques, etc. - ou encore des campagnes de sensibilisation. Assurer une meilleure visibilité du travail des associations d’éducation permanente est une tâche complexe dans la mesure où leur spectre d’action est extrêmement large et diversifié. Une initiative du service de l’Education permanente y contribue d’ores et déjà : la plateforme Kaléidoscope. Elle permet, par les relevés qu’on peut en tirer, de discerner certaines évolutions marquantes dans les productions des associations et les thématiques sociétales qu’elles abordent. Le traitement des données 2018 n’étant pas terminé, on s’intéressera prioritairement aux évolutions constatables entre 2014 et 2017. En outre, un regard posé sur les associations reconnues sur la période 2014-2019 permet d’identifier des questions sociétales majeures qui les mobilisent au quotidien par, pour et avec leurs publics. Il ne s’agit pas ici d’accoler des étiquettes au dos des associations ni de les ranger dans des « cases », tant leurs préoccupations sont multiples, mais bien de sérier les enjeux sociétaux qui les occupent.

36


1 2

DOSSIERS LES ÉVOLUTIONS SOCIÉTALES AU CŒUR DE L’ACTION DES OPÉRATEURS D’ÉDUCATION PERMANENTE ?

3 « Immigrations / Migrations » figure néanmoins en bonne place dans les évolutions, et on peut l’associer logiquement à la « Lutte contre le racisme » et aux « Droits des étrangers ». Les relevés relatifs aux outils et services accroissent encore fortement cette tendance.

1°) Sous le prisme des productions des associations :

LUTTE CONTRE LES INTÉGRISMES

LE DOMAINE DE LA COMMUNICATION ET DE L’INFORMATION

La « Lutte contre les intégrismes et la radicalisation », sans être directement corrélée aux questions migratoires, connaît également une progression significative.

Deux thématiques clairement interconnectées, « Vie privée » et « TIC » ont connu, entre 2014 et 2017, un accroissement très notable de leur traitement. On peut y voir l’intérêt croissant vis-à-vis des dérives possibles des moyens de communication électronique. Les thématiques « Information » et « Médias » connaissent aussi une évolution notable et qui peut y être associée. Parmi les sous-thématiques ou thématiques nouvelles, « Internet » et « Réseaux sociaux » renforcent nettement la tendance. « Information » est de plus très régulièrement associée à « Désinformation », reflet fidèle des soucis que pose désormais la multiplication des fake news et autres sur les réseaux et plateformes web.

LES QUESTIONS DE GENRE Démonstration que les associations n’ont pas attendu les actualités récentes pour se consacrer aux thèmes urgents. « Questions de genre » et surtout « Lutte contre les violences de genre » ont connu une progression d’intérêt remarquable. On peut légitimement penser que ces thèmes susciteront encore plus de travaux en 2018-19, puisqu’alors que le traitement 2018 n’est pas terminé, on observe déjà une progression de près de 50% par rapport à 2017.

LES PHÉNOMÈNES MIGRATOIRES Les questions liées aux migrations ont toujours constitué une part importante du travail associatif. La thématique

LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE La thématique des « Rapports Nord-Sud » est à rapprocher aussi - principalement peut-être - de celles de l’« Aide au développement » et de l’« Education au développement ». A l’heure où la mondialisation fait violemment sentir ses effets, notamment sur les questions climatiques, les relations entre pays « développés » et en développement deviennent une question d’autant plus cruciale. Les nouvelles reconnaissances d’associations intervenues entre 2014 et 2018 confirment largement cette tendance altermondialiste, en y ajoutant un accent porté sur l’agriculture paysanne et le phénomène d’accaparement des terres vs la souveraineté alimentaire.

LES QUESTIONS CLIMATIQUES Dans les productions reprises par Kaléidoscope, la montée de l’urgence des enjeux climatiques ne s’est pas traduite en 2017 - ni 2018 - à travers la thématique « Climat », dont le nombre d’occurrences est resté stable. Le sujet est depuis longtemps au menu des associations. Il y a cependant fort à parier que les productions 2019 révéleront une nouvelle évolution. D’ores et déjà, de nouvelles sous-thématiques environnementales démontrent que les associations se sont appropriées de nouveaux angles de réflexion : « Collapsologie » (ou « Effondrement ») et « Décroissance » ont ainsi clairement émergé.

Tableau 1 : thématiques ayant connu une progression significative entre 2014 et 2017

2017

2014

Vie privée

142

80

TIC

122

94

(Lutte contre les) violences de genre

119

38

(Lutte contre les) intégrismes

117

74

87

68

Médias

61

20

(Lutte contre le) racisme

52

28

Aide au développement

49

32

Immigrations / Migrations

44

32

Rapports N-S / Solidarité internationale

41

33

Droits des étrangers

36

10

Collapsologie

36

20

Désinformation

31

11

Internet

31

28

Décroissance

26

18

Information

24

13

Réseaux sociaux

13

1

Alimentation

2

3

Climat

1

0

Questions de genre

2°) Sous le prisme des associations nouvellement reconnues (2014-2019) : Ces associations, comme leurs « aînées », se mobilisent autour de diverses thématiques sociétales. On observe cependant, un intérêt fort pour les questions environnementales et écologiques. Environ un tiers des associations en question développent des projets autour des problématiques du développement durable, de l’agro-écologie, de l’alimentation responsable, des droits environnementaux, avec une dimension internationale pour celles centrées sur les relations

37

4 5 FOCUS 2019

QUELQUES ÉVOLUTIONS MARQUÉES EN TERMES DE THÉMATIQUES SOCIÉTALES


1 2

DOSSIERS LES ÉVOLUTIONS SOCIÉTALES AU CŒUR DE L’ACTION DES OPÉRATEURS D’ÉDUCATION PERMANENTE ?

3 4

FOCUS 2019

5

Nord-Sud et la solidarité internationale. Par ailleurs, des associations s’investissent en nombre (près de la moitié) sur la question de la diversité culturelle et de l’interculturalité, les droits sociaux et économiques, la lutte contre la pauvreté, les droits des femmes, la santé et la culture. Quant à leurs publics, leurs caractéristiques sont diverses et multiples, « à l’instar de la complexification de nos sociétés qui deviennent de plus en plus difficiles à décrypter sociologiquement », comme le souligne le GIRSEF. Cependant, quelques grandes tendances peuvent être identifiées à partir du relevé des opérateurs reconnus depuis 2014 dans l’axe 1 « Participation, éducation et formation citoyennes », c’està-dire les opérateurs en relation directe et régulière avec des publics. Premièrement, on observe qu’environ un quart des opérateurs développent leurs actions en faveur de publics spécifiques. Outre les opérateurs qui s’adressent prioritairement à des publics féminins, d’autres opérateurs touchent en particulier des publics porteurs de handicap, des personnes fragilisées sur un plan psychique, des personnes vulnérables sur les plans sociaux et économiques ainsi que des personnes issues de la diversité culturelle. Ensuite, une autre catégorie de publics, en tant qu’acteurs de l’éducation permanente, peut également être mise en exergue, celle de publics défendant des courants alternatifs en matière d’écologie, d’environnement, de développement durable au sens large. A propos de la mobilisation des publics, toujours selon le rapport du GIRSEF, leurs formes mêmes évoluent et « signent une mutation importante des formes de participation politique dans le sens large du terme. L’ancrage durable

38

des publics dans des associations spécifiques où s’organise une implication de long terme semble se déplacer au profit d’engagements plus limités en intensité ou plus concentrés et mobiles ». Toutefois, la mobilisation des publics peut se distinguer selon trois formats ou logiques qui peuvent se combiner : la logique thématique (mobilisation pour une cause commune), la logique catégorielle (mobilisation biographique par le collectif) et la logique territoriale (action collective autour d’enjeux territoriaux).

EN GUISE DE CONCLUSION

Tableau 2 : associations nouvellement reconnues entre 2014 et 2018.

Les observations faites dans le cadre de la rédaction de cet article nous enseignent qu’elles y travaillent, tous les jours, en mobilisant leurs ressources et leur énergie afin d’atteindre leurs objectifs d’émancipation culturelle et sociale des citoyens.

Education au développement/nord-sud/ coopération au développement

8

19 %

Développement durable/agroécologie/ environnement/droit environnementaux

6

14 %

Interculturalité/diversité culturelle

6

14 %

Santé/Y

3

7 %

Culture

3

7 %

Droits des femmes

3

7 %

Lutte contre la pauvreté

2

5 %

Education aux médias/audiovisuel

2

5 %

Droits sociaux et économiques

2

5 %

Alphabétisation

2

5 %

Handicap

2

5 %

Parentalité

2

5 %

Volontariat

1

2 %

Egalité des chances

1

2 %

43

100 %

Total

A l’heure des grands changements sociétaux que l’on traverse, l’éducation permanente garde d’autant plus tout son sens et sa légitimité. Par ailleurs, les défis actuels et à venir continuent de confronter les associations d’éducation permanente à la nécessité de concevoir leurs activités, dans une société où les formes de participation sont plurielles et en constante évolution.

Par la Direction de l’Education permanente


DOSSIERS 0 2 0 -2 5 1 0 2 S E U IQ R É M U ARTS N

5

Depuis 2006, un soutien spécifique aux arts numériques a été initié en Fédération Wallonie-Bruxelles afin de reconnaitre et d’encourager les nombreux créateurs et artistes actifs dans ce secteur au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Focus vous propose d’en savoir plus sur les arts numériques et de revenir sur le soutien apporté au secteur ces cinq dernières années.

L

’œuvre d’art numérique en Fédération WallonieBruxelles est définie comme toute création innovante associant des médias différents grâce à des processus informatiques et des technologies numériques, en vue de proposer un « usage » reposant principalement sur une « interactivité ». Cette œuvre sera destinée notamment à une édition sur support numérique, à une diffusion sur un réseau ou à une présentation dans un environnement accessible au public. A noter que d’autres pays (France, Québec…) englobent l’art vidéo, le cinéma expérimental, le web-documentaire et la web-fiction sous cet intitulé « arts numériques ». Ce n’est pas le cas en Fédération Wallonie-Bruxelles, où l’art vidéo relève des arts plastiques au sens commun, tandis que le cinéma expérimental, le web-documentaire et la web-fiction sont du ressort du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel. Initié depuis 2006, le soutien au secteur s’est progressivement organisé selon une taxonomie en aides aux structures (un seul opérateur conventionné), aides aux projets d’œuvres et bourses, et aides aux événements (opérateurs culturels). Les aides sont octroyées sur avis de la commission consultative des arts numériques, composée de professionnels et d’artistes représentatifs du secteur.

En 2019, la commission a examiné 50 demandes d’aides aux projets d’œuvres et proposé d’en soutenir 23 : 4 demandes de bourses, toutes soutenues ; 21 demandes d’événements, dont 19 ont été soutenues : Soutien aux projets d’œuvres

140.211

23

Soutien aux événements

125.769

19

27.020

4

Bourses

Cette politique contribue à la reconnaissance nationale et internationale des artistes.

Exposition Signal à Berlin : œuvre Signal to Noise de Labau

39


1 2

DOSSIERS ARTS NUMÉRIQUES 2015-2020

3 4

FOCUS 2019

5

TYPES D’AIDES ET CHIFFRES

81 artistes ont bénéficié d’une ou plusieurs aides entre 2015 et 2019; D’un montant total de 75.000€ en 2006, le budget a graduellement bénéficié d’augmentations substantielles pour atteindre 582.500€ en 2019.

AIDES AUX PROJETS D’ŒUVRES, DESTINÉES AUX ARTISTES Afin d’accompagner l’artiste tout au long de son parcours de création, différentes aides aux projets d’œuvres existent. Ces aides se sont progressivement diversifiées, de la conception à la diffusion en passant par la production et la promotion. De 2015 à 2019 inclus, 81 artistes ont bénéficié d’une ou plusieurs aides. Aides aux projets 2015-2019 2015

2016

2017

2018

2019

Conception

7

15

13

9

7

Production

9

8

8

6

9

Diffusion

3

5

6

1

3

Promotion

2

4

6

2

4

21

32

33

18

23

BOURSES Depuis 2017 des bourses ont été mises en place, elles sont uniquement accessibles aux personnes physiques (maxima de 3 bourses en 4 ans) : • D estinée aux artistes, la bourse à la création vise à développer la carrière d’un artiste. Elle n’est pas liée à la présentation, à la conception ou au développement d’une œuvre particulière : il s’agit d’un travail sur un niveau esthétique, technique et/ou conceptuel étayant une démarche artistique. • La bourse à la formation à la monstration d’art numérique est destinée aux professionnels de la culture (personnel technique d’une structure, artistes, curateur). Elle a pour objectif de soutenir les apprentissages liés

40

à la monstration d’art numérique, par exemple un stage dans un lieu culturel (salle de spectacle, musée), ou un workshop spécialisé organisé par une institution ou un festival. En effet, la monstration d’art numérique nécessite du matériel spécialisé et des techniques de scénographie complexes. • Bourse à la recherche : cette bourse vise spécifiquement les commissaires d’exposition et les artistes. Elle a pour objectif de soutenir un travail de recherche dans le domaine de l’histoire de l’Art, un projet d’exposition dont la thématique nécessite une approche théorique, un travail rédactionnel visant à analyser une démarche artistique ou une recherche artistique coordonnée à un développement technique innovant.

5 7

201 201

Bourses 2017-2019 Année

Nombre

Montant total

2017

6

37.950

2018

0

0

2019

4

27.020


1 DOSSIERS ARTS NUMÉRIQUES 2015-2020

2 3

AIDE AUX STRUCTURES

Instauré depuis 2008, ce soutien permet aux opérateurs culturels d’organiser un événement incluant l’art numérique et, par là même, d’attirer un nouveau public vers cette discipline artistique. Depuis 2015, il s’agit essentiellement de la saison des cultures numériques détaillée infra.

L’asbl iMAL basée à Bruxelles est le seul opérateur conventionné dans le secteur. Elle a pour objet de produire des œuvres d’art numérique, d’éveiller les artistes et le grand public à l’appropriation créative et artistique des technologies de l’information et de la communication, d’encadrer logistiquement et pédagogiquement de jeunes créateurs d’œuvres d’art numérique, d’être un lieu focalisateur des émergences de la culture numérique francophone en Communauté française, et particulièrement à Bruxelles, offrant une visibilité et des échanges aux niveaux national, européen et international.

Aides aux événements 2015 - 2019 Année 2015

Nombre

Montant total

27

100.000

2016

26

137.883

2017

30

150.619

2018

21

173.412

2019

19

165.269

Festival NovaXX au centre Wallonie-Bruxelles de Paris : œuvre Decay de Pepa Ivanova

Rencontre professionnelle de mai 2019 : œuvre Landscape n°1 de Laura Colmenares Guerra

4 5 FOCUS 2019

AIDES AUX ÉVÉNEMENTS

Exposition de l’œuvre Invisible cities de Pierre-Jean Giloux à Berlin : Invisibles cities PJ Giloux

41


1 2

DOSSIERS ARTS NUMÉRIQUES 2015-2020

3 4

FOCUS 2019

5

PROJETS ET INITIATIVES PHARES SAISON DES CULTURES NUMÉRIQUES Depuis 2008 une enveloppe budgétaire annuelle spécifique est affectée au soutien aux « événements numériques ». Cependant, peu de demandes étaient soumises, notamment, car la communication n’était pas optimale. Dès lors, afin de stimuler l’organisation d’événements d’arts numériques par des opérateurs culturels non spécialisés dans le domaine, l’Administration a organisé la « Saison des cultures numériques » qui octroyait un subside pour un événement se déroulant pendant une certaine période. Cet évènement a été organisé sous différents noms entre 2013 et 2017 (Quinzaine numérique, Festival des arts numériques et Saison des cultures numériques). Outre les subsides octroyés, une campagne de communication était organisée pour l’ensemble des événements soutenus. Cette opération a indéniablement porté ses fruits en ce qui concerne l’apparition de nouveaux opérateurs, puisque le nombre d’événements par an a fortement évolué en passant de 6 en 2011 à 30 en 2017. Le lien avec d’autres secteurs culturels est aussi un vrai succès. On notera, à cet effet, la participation au fil des années du Musée Erasme, du Château médiéval de Corroy à Gembloux, de la Maison du Livre, du Mundaneum, du Centre d’art contemporain du Luxembourg, de plusieurs Centres culturels, d’organismes d’éducation permanente, de la maison de la Science, du centre de la marionnette…

PARTICIPATION À LA NEWSLETTER « LETTRES NUMÉRIQUES » Le nouveau marché public (2018-2021) relatif à la newsletter hebdomadaire a ouvert son contenu aux arts numériques et plus particulièrement aux nouvelles écritures numériques. Cette collaboration s’inscrit dans le contexte de la convergence croissante entre l’édition numérique et le propos artistique numérique. Elle vise un enrichissement mutuel de deux secteurs et sert la promotion des artistes qui proposent des œuvres dans ce créneau particulier. Concrètement, 10% des articles sont consacrés, chaque année, aux arts numériques en contrepartie d’un soutien financier équivalent à 10% du coût global de la newsletter.

CATALOGUE DES ŒUVRES La visibilité des artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles est restée en-deçà des espérances. C’est pourquoi, la priorité a été mise, depuis 2018, sur une meilleure connexion des opérateurs culturels à la scène artistique numérique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour ce faire, une première rencontre professionnelle a été organisée le 18 avril 2018 à l’Iselp afin de présenter une dizaine d’artistes numériques soutenus en Fédération Wallonie-Bruxelles. Par ailleurs, un catalogue des œuvres soutenues de 2015 à 2017 a été réalisé et diffusé mi-mai 2019 lors d’une seconde présentation d’artistes. Le nouveau catalogue 2018-2019 est en préparation, il sera présenté lors de la troisième rencontre professionnelle en 2020.

Cap 46digital: œuvre 528Hrz de Mathieu Zurstrassen

42


1 DOSSIERS ARTS NUMÉRIQUES 2015-2020

2 3 4

PRÉSENCE INTERNATIONALE (BERLIN ET PARIS)

Il faut souligner à cet égard l’indéniable pertinence d’une présence à Berlin pendant les festivals CTM/TM vu le nombre important de professionnels du secteur qui s’y rendent. En 2019 également, le centre Wallonie-Bruxelles à Paris a initié un cycle d’expositions « Le 46 Digital » pour la monstration, chaque année, de quatre installations numériques d’artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Un jury de professionnels français et belges a sélectionné 4 œuvres parmi les 22 candidatures soumises : • • • •

Anne-Marie Maes : Sensorial Skin Lionel Maes : All work no play Sandrine Morgante : Wardine Say Momma Beat // You know What I’m Saying Mathieu Zurstrassen : 528HZ // I LOVE YOU I HATE YOU_TDS* (photo)

Le centre Wallonie-Bruxelles de Paris organise également la deuxième édition de NOVA XX qui ambitionne la mise en exergue d’œuvres d’artistes femmes qui questionnent autant qu’elles attestent, critiquent et incorporent des innovations scientifiques et technologiques. En 2019, l’exposition d’une dizaine d’œuvres de 8 artistes femmes numériques (dont 4 belges) a eu lieu du 29/11 au 04/01/20, ainsi que plusieurs performances, lors du week-end d’ouverture, et une conférence le 11/12/19.

5 FOCUS 2019

Pendant les festivals Transmediale (TM) et ClubTransmédiale (CTM) 2019 à Berlin, plusieurs événements ont mis en valeur les artistes et opérateurs en arts numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles : exposition SIGNALS à l’ambassade de Belgique à Berlin, performance au sein de Transmediale, atelier d’IMAL et exposition Invisible Cities de Pierre-Jean-Giloux. A l’initiative du Ministre-Président, ces événements ont été organisés par WBI et la délégation Wallonie-Bruxelles à Berlin avec le support de l’attachée en arts numériques du Ministère de la Fédération WallonieBruxelles et en partenariat avec les deux festivals susmentionnés. Cette opération a généré une très bonne promotion des acteurs en arts numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles (prestige du lieu d’exposition) et a eu des retombées positives immédiates pour les artistes.

PERSPECTIVES SELON LA COMMISSION DES ARTS NUMÉRIQUES Le bilan de la Commission des Arts numériques dresse certaines perspectives pour le secteur. Il s’agit avant tout de maintenir le système d’aide et l’augmentation annuelle des montants dévolus aux projets, aux événements et aux structures. Des aides à l’acquisition d’œuvres ont également été évoquées. La promotion et la diffusion des artistes et de leurs œuvres passent par la création d’un réseau de promotion et de diffusion national et international. L’émergence d’espaces de création et de diffusion ouverts aux nouvelles formes d’expression, et au croisement avec des formes plus traditionnelles, doit être soutenue. L’accessibilité des arts numériques doit aussi se traduire par un meilleur relais médiatique et par une sensibilisation des jeunes publics. Par Anne Huybrechts, Direction des Arts Plastiques Contemporains

43


ZOOMS

Jos de Gruyter & Harald Thys, vues d’exposition, MONDO CANE, commissariat d’Anne-Claire Schmitz

44


ZOOMS

» E N A C O D N O M « : 9 1 0 2 BIENNALE DE VENISE

1

Interview d’Anne-Claire Schmitz, commissaire d’exposition En juillet 2018, MONDO CANE, le projet du duo d’artistes Jos de Gruyter & Harald Thys et de la commissaire d’exposition Anne-Claire Schmitz était sélectionné – sur proposition d’un jury d’experts - par la Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour représenter la Belgique à la 58e édition de la Biennale de Venise. Le 8 mai 2019, le pavillon était inauguré par la Ministre. A la clôture des journées professionnelles, le pavillon belge recevait une mention spéciale décernée par le jury international de la Biennale, une première pour la Belgique à Venise. Retour sur une expérience unique et passionnante.

P

ascale Viscardy: Quels sont les enjeux pour une jeune curatrice et des artistes comme Jos de Gruyter et Harald Thys de s’inscrire dans une biennale telle celle de Venise, sous bannière nationale? Y a-t-il un contexte particulier qui a favorisé votre candidature pour le pavillon belge en 2019?

Anne-Claire Schmitz: Quand j’ai pris connaissance de l’appel à candidatures, j’ai réfléchi assez rapidement à un projet avec Jos de Gruyter & Harald Thys. J’apprécie leur travail que je suis depuis longtemps et je partage avec eux une amitié de longue durée. Il me semblait également que c’était pour eux, dans le développement de leur travail, certainement le bon moment pour profiter d’une plateforme internationale telle que celle de Venise. Ensuite, dans l’appel proprement dit, il y avait la volonté de la Ministre de la Culture de valoriser un accord de collaboration culturelle

favorisant les synergies entre les deux communautés de notre pays. Aussi, il y avait sans doute quelque chose d’assez excitant, d’intéressant dans la spécificité de notre association (une commissaire belge francophone et un duo d’artistes bruxellois néerlandophones) qui espérait représenter la Belgique à Venise en tant qu’équipe belge. Si on réfléchit aux structures et opportunités culturelles qui existent dans notre pays, le pavillon belge est l’une des rares qui a encore une portée nationale. Mon engagement dans la culture va de pair avec une compréhension de celle-ci comme étant un espace de diversité, d’ouverture et de questionnements, et une pratique de terrain qui s’établit au-delà des distinctions politiques ou identitaires. Il était donc logique que notre proposition aille dans ce sens-là également.

Jos de Gruyter & Harald Thys, vues d’exposition, MONDO CANE, commissariat d’Anne-Claire Schmitz

Cependant, il est à relever que le contexte de la Biennale de Venise comporte son lot d’ambiguïtés tant il est lié à l’histoire,

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mais également à l’actualité vivante, de la représentation nationale. Cette question est difficile à aborder et demeure un défi pour des pratiques artistiques qui habituellement entretiennent une distance certaine envers de telles revendications. Pour moi, il y avait une sorte d’évidence à convoquer le travail d’Harald et Jos dans ce contexte car il articule un langage qui parvient simultanément à être critique, rigoureux et ouvert. C’est en effet, un travail très proche de ces engagements. Il se développe au travers d’une esthétique et d’un vocabulaire très cohérent, avec assez

Notre projet porte un regard sur la culture occidentale et la manière dont celle-ci flirte assez aisément, à l’heure actuelle, avec un certain repli sur soi et donc une forme de régression. peu de concessions, ce qui en fait sa force. C’est aussi un travail qui regarde énormément la société qui l’entoure, ses systèmes de représentation et, par extension, ses systèmes politiques, idéologiques et sociétaux et, ce, avec clarté, générosité et beaucoup d’humour. Soit, une combinaison ayant un très beau potentiel pour Venise et son contexte spécifique. Je pense aussi que ce projet arrivait ni trop tard, ni trop tôt dans la trajectoire de nos parcours respectifs.

Jos de Gruyter & Harald Thys, vues d’exposition, MONDO CANE, commissariat d’Anne-Claire Schmitz

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L’une des particularités certaines de développer une exposition pour représenter son pays à Venise tient au fait que le projet proposé est vu, attendu, discuté et analysé de manière critique par énormément de protagonistes différents dont le milieu de l’art belge et international. C’est aussi sans doute LE projet qui permet une visibilité unique et maximale dans la carrière d’un artiste. Je ne sais s’il y a d’autres exemples d’expositions qui permettent de partager un travail avec un nombre si important de visiteurs (environ 6.000 par jour). Ce dernier point est aussi un challenge en soi. On a à la fois envie que la proposition soit précise, singulière et critique mais, tout à la fois, qu’elle soit généreuse et en capacité d’accueillir décemment le public nombreux. Ce sont là les premiers et grands enjeux du projet que nous avons porté. J’ai, pour ma part, l’impression que les artistes les ont rencontrés.


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ACS: Nous étions très heureux et honorés. C’est une reconnaissance qui se situe surtout au niveau du milieu de l’art international. Nous avons été particulièrement sensibles à la motivation du jury pour nous remettre ce prix. Celleci reconnait l’un des enjeux essentiels de MONDO CANE. Notre projet porte un regard sur la culture occidentale et la manière dont celle-ci flirte assez aisément, à l’heure actuelle, avec un certain repli sur soi et donc une forme de régression. Je pense que le mutisme, le statisme et la répétition qui activent MONDO CANE sont une manière de pointer comment la culture devient une valeur refuge utilisée par les idéologies populistes qui n’hésitent pas à figer son statut. Le fait que le jury ait pu mettre le doigt sur cette articulation clé, dans le contexte de la Biennale de Venise et celui plus large de l’actualité européenne et occidentale, est fondamental pour nous. Du point de vue de la Belgique, il y a aussi quelque chose d’assez excitant à pointer cet enjeu du projet, l’année où l’appel d’offre articulait spécifiquement une volonté d’ouverture. Cette mention permet de lui donner une belle résonance. PV : Une autre spécificité a vu le jour au sein du pavillon belge à Venise en 2019, il s’agit du Young Curators Programme que vous avez initié en collaboration avec le KASK et le BIJ. Pouvez-vous en évoquer brièvement sa genèse et sa pertinence ? ACS : Je voudrais, tout d’abord, dire que chaque équipe qui représente la Belgique au pavillon belge contribue d’une manière ou d’une autre à ce qui s’y déroule les années suivantes. En 2019, il y a eu un concours de circonstances qui a rejoint une envie et un besoin qui ont permis la concrétisation du Young Curators Programme. Un programme pilote, voué à évoluer d’année en année et à faire intrinsèquement partie

des éditions futures du pavillon belge à Venise. Il s’agit d’une part, de permettre à des jeunes commissaires d’exposition belges de développer une expérience professionnalisante à l’occasion de la Biennale de Venise. En Belgique, il y a assez peu d’initiatives qui s’adressent particulièrement aux commissaires d’exposition et encore moins aux jeunes commissaires alors que des écoles se créent tant du côté néerlandophone que francophone. Il existe très peu d’opportunités ou de structures qui facilitent et soutiennent le saut nécessaire entre l’école et un premier emploi. D’autre part, la Biennale se déroule en Italie, à Venise, avec sur place, pour la Belgique, une structure assez légère qui ne peut compter sur la permanence d’une institution portant le projet d’édition en édition (Pro Helvetia (Suisse), British Council (Angleterre)). De ce fait, il me paraissait aussi important de renforcer l’équipe du pavillon mais surtout l’accueil du public et le travail autour de l’exposition sur place.

Jos de Gruyter & Harald Thys, vues d’exposition, MONDO CANE, commissariat d’Anne-Claire Schmitz

Pour cette première édition, nous avons collaboré avec quatre jeunes commissaires (deux néerlandophones et deux francophones, en cohérence avec notre vision pour l’ensemble du projet) qui ont été invités à passer un mois et demi à Venise avec deux objectifs : l’un qui concerne le développement d’un projet personnel qui leur permettrait d’avancer dans leurs propres ambitions curatoriales et

L’idée au cœur de ce projet étant de créer un environnement de transmission et de partage de connaissances avec les jeunes commissaires.

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PV: Que représente pour vous et pour les artistes la mention décernée par le jury international de la Biennale au pavillon belge ?


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l’autre, d’effectuer une mission de médiation auprès du public et d’assistance curatoriale auprès de l’équipe du pavillon belge et, par là même, devenir des relais actifs et importants entre la situation Vénitienne, les artistes et la commissaire. L’idée au cœur de ce projet étant de créer un environnement de transmission et de partage de connaissances avec les jeunes commissaires. PV: Une autre spécificité de cette édition 2019 est le désir formulé par la Fédération Wallonie-Bruxelles de partager l’aventure Vénitienne avec le public belge. ACS : Oui, nous en sommes très heureux. MONDO CANE est revenu en Belgique, à Bozar (du 19 février au 21 juillet 2020) dans une articulation pensée spécifiquement pour ce nouveau contexte. https://www.mondocane.net https://www.bozar.be/fr/activities/159365-mondo-cane https://www.belgianpavilion.be/ Par Pascale Viscardy, Direction des Arts plastiques contemporains

Belgian Pavilion Awards Ceremony © Photo by Andrea Avezzù, Courtesy of La Biennale di Venezia

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BUDGET ALLOUÉ PAR LA FWB POUR LA RÉALISATION DU PROJET DU PAVILLON BELGE À VENISE :

450.000 euros TVAC Budget alloué pour le Young Curators Programme :

3.900 euros sur le budget alloué au pavillon BIJ : 2.200 euros Kask : 10.000 euros

Jos de Gruyter & Harald Thys, vues d’exposition, MONDO CANE, commissariat d’Anne-Claire Schmitz, Pavillon belge, Biennale de Venise 2019 – Courtesie et copyright : les artistes et le pavillon belge


ZOOMS

LLES E N R E T A M S E S S A L C S E L NS A D ÎT A N A C E P E L , 0 2 0 2 N E

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Acronyme de Parcours d’éducation culturel et artistique, le PECA signifie, depuis le 1er septembre 2020, le retour progressif et généralisé des arts et de la culture à l’école. Les classes de 1ère à 3ème maternelles sont les premières concernées mais ce parcours est appelé à s’étendre jusqu’à la fin du secondaire à l’horizon 2031-2032. Le PECA est un élément du Pacte pour un enseignement d’excellence dont les termes ont été confirmés par le Gouvernement issu des élections de mai 2019. Le PECA est un défi pour l’enseignement et une opportunité pour les artistes et les opérateurs culturels.

S

i les arts ont quelque peu déserté l’enseignement, nombreux sont encore les membres des équipes pédagogiques convaincus du potentiel de la culture et des arts dans la formation des citoyens de demain8. Le Pacte pour un enseignement d’excellence a reconnu ce potentiel en précisant que l’éducation culturelle s’entendait comme l’éducation « à » et « par » la culture et les arts, pour leurs apports et effets intrinsèques mais aussi extrinsèques en raison de leur impact positif tant sur le développement de la personnalité que sur l’appréhension des autres matières. Par le biais des arts et de la culture, tant la créativité que la pensée complexe et l’interdisciplinarité à finalité citoyenne peuvent en particulier se développer.

8 Dans le numéro 7 de sa série Etudes, paru en décembre 2018, l’Observatoire des politiques culturelles dresse un état des dynamiques déjà à l’œuvre dans l’alliance Culture-Ecole, au cours de l’année scolaire 2015-2016.

Le PECA occupe une place particulière dans le Tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire qui va se déployer dès septembre 2020. Regroupés avec le Français au sein d’un des sept domaines d’apprentissage, les arts et la culture vont faire l’objet d’un enseignement au sens classique du terme. Mais cet enseignement sera renforcé par la pratique individuelle et collective de trois disciplines artistiques : l’expression française et corporelle, l’expression musicale et l’expression plastique. Dans ce cadre, l’école sera appelée à ouvrir ses portes à des intervenants artistiques et culturels extérieurs. Elle devra aussi mener les élèves hors de ses murs, à la rencontre des lieux culturels et des œuvres. Enfin, l’ensemble des autres domaines d’apprentissage seront appelés à mettre en évidence leurs dimensions culturelles et établir des liens avec les arts.

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ZOOMS EN 2020, LE PECA NAÎT DANS LES CLASSES MATERNELLES

LE PECA EST UN DÉFI Le PECA s’appliquera de la 1ère à la 3ème maternelle dès septembre 2020. Selon les chiffres disponibles (situation au 15 janvier 2020), de l’ordre 175.000 élèves de maternelles sont concernés. Ce nombre sera porté à 285.000, quand les élèves de 1ère et 2ème primaire s’y ajouteront, en septembre 2021. L’entrée en vigueur du Tronc commun et du PECA constitue un défi pour l’enseignement. Pour atteindre les objectifs de ce Tronc commun, deux référentiels ont été élaborés, qui présentent de manière structurée les savoirs, savoir-faire et les compétences à acquérir dans une ou plusieurs discipline(s). Ces référentiels s’appliquent à l’ensemble des réseaux d’enseignement. Par niveau et classe et avec le souci de la continuité des apprentissages, ils fixent ce qu’il faut apprendre et à quel moment dans les sept domaines d’apprentissage.

Pour viser l’universalité de la mise en œuvre du PECA, les équipes pédagogiques qui en sont les premières responsables peuvent déjà s’appuyer sur de nombreux opérateurs culturels reconnus par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les 150 réseaux de bibliothèques publiques sont d’anciens partenaires de l’enseignement. 118 Centres culturels intègrent déjà le public scolaire dans leur zone de projet. Les 78 musées sont déjà tenus, à des degrés divers, d’intégrer une dimension pédagogique. Certains centres d’expression et de créativité, parmi les 130 reconnus, mènent déjà des actions touchant le public scolaire. 13 opérateurs de théâtre jeune public intègrent déjà ce public dans leur programmation. Des organisations de jeunesse sont particulièrement actives dans le milieu scolaire. PointCulture mène des actions à vocation pédagogique.

S’agissant du PECA, les différents référentiels sont articulés autour de neuf compétences à acquérir : C1. Fréquenter divers lieux culturels et patrimoniaux et des œuvres de différents langages artistiques, de différentes cultures et de différentes époques. C2. Appréhender la démarche artistique d’un artiste, d’un créateur ou d’un professionnel de l’art et de la culture. C3. Formuler une émotion et une appréciation esthétique nuancées. C4. Identifier les éléments des langages artistiques d’une œuvre, d’un style, d’un genre, d’une époque. C5. Utiliser un vocabulaire spécifique aux langages artistiques. C6. Etablir des liens. C7. Expérimenter régulièrement différents outils, instruments et techniques d’expression liés aux langages artistiques. C8. Créer collectivement et/ou individuellement. C9. Présenter une production artistique collective et/ou individuelle.

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Des référents culturels et des référents scolaires, à désigner respectivement au sein des réseaux d’enseignement et des opérateurs culturels, apporteront leur soutien à la mise en œuvre du PECA au sein des dix zones de concertation de l’enseignement et entre elles.

«L’AG Culture est pleinement investie dans la mise en œuvre du PECA. Au sein de ce chantier du Pacte pour un enseignement d’excellence, elle mène des travaux selon trois axes. Le premier axe est celui de la médiation entre le monde de l’Enseignement et celui de la Culture. Si ces deux mondes sont déjà appelés à coopérer, il convient de mettre en œuvre toute action de facilitation en ce sens. Après avoir dressé le profil des catégories d’opérateurs culturels reconnus qui doivent collaborer avec les écoles et de ceux qui peuvent agir en ce sens, l’AG Culture a principalement étudié la problématique de l’universalité de cette médiation afin que toute école puisse entretenir un dialogue avec un opérateur culturel, local ou non. Le deuxième axe consiste à identifier les programmes de soutien à la Culture à l’école et à vérifier en quoi ils pourraient être développés et/ou étendus en vue d’offrir un maximum d’opportunités de développement d’actions scolaires s’inscrivant dans la mise en œuvre du PECA. Un dernier axe vise à faciliter l’intervention des artistes en milieu scolaire, en dehors d’un projet mené par un opérateur culturel. Il s’agit principalement d’informer les partenaires du cadre social et fiscal de cette intervention et des opportunités qu’offre le PECA. Cet axe est complété par une action de soutien aux formations continuées destinées aux artistes et autres intervenants culturels.»


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LE PECA EST UNE OPPORTUNITÉ

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Modifier le regard d’un enseignant sur un élève par le biais des arts et de la culture est aussi un enjeu du PECA, poussé par la reconnaissance des intelligences multiples et de la créativité dans le monde socio-économique. De nombreux opérateurs culturels et artistes actifs en milieu scolaire témoignent, régulièrement, de l’effet de révélateur de talents qu’ils peuvent avoir. Leur intervention peut ainsi positivement modifier le regard d’un enseignant sur un élève et renforcer l’estime de soi. La reconnaissance par le PECA du rôle des arts et de la culture constitue une opportunité pour les artistes et opérateurs culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La légitimation de leur action positive facilitera celle-ci et la rendra plus efficiente. Le travail artistique se verra ouvrir de nouveaux espaces.

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ZOOMS EN 2020, LE PECA NAÎT DANS LES CLASSES MATERNELLES

LE PECA EST RÉALITÉ La mise en œuvre du PECA peut s’appuyer, notamment, sur de nombreux dispositifs et outils déjà initiés par l’AG Culture, par exemple : AGC - Service général

Dénomination

Public cible -

Objectifs

Dispositif/Outil

Audiovisuel et Médias

Cinéastes en classe

Fondamental et secondaire

Initiation au cinéma et rencontre avec des professionnels

Prise en charge d’honoraires et de frais de déplacement du professionnel.

laplateforme.be

Enseignants

Promotion des films de la FWB

Plus de 600 films belges francophones, tous genres confondus, disponibles gratuitement en ligne et en streaming

PointCulture et Cinémathèque FWB

La Petite Fureur

3 à 13 ans

Promouvoir la lecture et la créativité et assurer la visibilité des auteurs et illustrateurs de la FWB

Au départ d’une sélection annuelle de 12 titres, les enfants sont invités à prolonger leur lecture par une forme artistique de leur choix: dessin, collage, poésie, chanson, adaptation théâtrale, etc.

Le Wolf

30 propositions de sensibilisation au livre et à la lecture

ONE

Lettres et Livre

Plan Lecture

0-18 ans

Améliorer les capacités de lecture de tous

Partenaires

Budget 2019 35.000 €

13.613,74€

10.000 € 100.000 €

Bibliothèques (un album offert à tous les nouveaux nés (via ONE), un album à destination des classes d’accueil et de 1M (via Bibliothèques)

Action territoriale

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Objectif Plume

Enseignants

Portail des littératures belges francophones et de langue régionale

Mis en ligne en mars 2020

Ecrivains en classe

Tous les niveaux d’enseignement

Accueillir un auteur ou un illustrateur en classe afin de participer au développement des pratiques de lecture et d’écriture

Prise en charge de l’organisation, des frais de déplacement et des honoraires

125.000 €

Collection Espace Nord

Enseignants du secondaire

Outil de valorisation des auteurs belges auprès du monde scolaire et du public

360 titres du patrimoine littéraire francophone belge: format poche, prix accessible et appareil critique à la fin de chaque volume.

Langue française en fête

Tous les niveaux d’enseignement

Valorisation de la langue française pendant une semaine autour du 20 mars

De nombreux événements organisés : ateliers d’écritures, expositions, spectacles, performances, outils (Dis moi 10 mots), appel à projets

Biblioprofs Jeunesse

Enseignants: Fondamental et début du secondaire

Prêts gratuits à la Bibliothèque centrale du Brabant Wallon pour les professionnels de la jeunesse

Jusqu’à 6 séries et 4 jeux pendant 8 semaines parmi un choix d’albums et de romans pour la jeunesse en exemplaires multiples, collection de jeux didactiques, malles philosophiques


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Spectacle à l’école

Fondamental et Secondaire

Promouvoir la diffusion de spectacles (théâtre, musique, danse, arts forains, du cirque et de la rue) d’artistes ou de compagnies issus de la FWB lors du temps scolaire

Deux dispositifs: «Théâtre à l’école» et «Chanson et musique à l’école» : Aide à la diffusion de spectacles jeune public reconnus par le Service de la diffusion

Provinces et COCOF

Muséobus

À partir de la 3e maternelle

Musées Valises

Enseignants – Tous niveaux

CRIA - Classes résidentielles en immersion artistique

950.000 €

Musée itinérant présentant une exposition pendant 24 mois

20.000 €

5 coffres contenant des objets authentiques prêtés par des musées sur différentes thématiques.

421 €

5-6 P

Séjours pédagogiques artistiques afin de vivre un projet participatif et citoyen et partager une expérience créative

Quatre disciplines : musique, arts de la scène, développement durable et audiovisuel

Jeunesses Musicales, Ekla, Empreintes, CFA

Enseignants

Répertoire des associations de jeunesse, d’éducation permanente, d’offre de formation, d’analyse et d’études et d’outils pédagogiques

Permet de retrouver les opérateurs socioculturels avec lesquels collaborer ainsi que les outils et études qu’ils ont réalisés.

Education permanente et Jeunesse Kaleidoscope

Explorer des sujets en lien avec le patrimoine

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Ekla, Théâtre de la Montagne Magique, Reform, Pierre de Lune, La Roseraie, divers Centres Culturels Patrimoine culturel

20.000 €

17.000 € par CRIA

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FOCUS 2019

Création artistique


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ZOOMS EN 2020, LE PECA NAÎT DANS LES CLASSES MATERNELLES

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Pour en assurer la visibilité, les dispositifs et outils ci-dessus et d’autres sont regroupés au sein de la Boîte à outils9 proposée par l’AG Culture.

La Boite à outils Culture, des ressources culturelles pour le secteur de l’enseignement Inviter un.e cinéaste ou un.e auteur en classe, fêter la Langue française, monter dans le Muséobus, vivre une résidence artistique « Du cri à l’électro », concourir à « La Petite Fureur »… La Boite à outils recense les initiatives proposées par l’Administration générale de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles au monde de l’école. Celles-ci permettent aux enseignants d’inviter l’art et la culture en classe.

Autant d’opportunités à activer tout au long du parcours scolaire Alors que certains outils permettent de documenter efficacement les cours (Biblioprofs, La plateforme.be, la collection Espace Nord, etc.). D’autres invitent à la rencontre entre élèves et artistes ou à la pratique artistique (Ecrivains & Cinéastes en classe, Spectacles à l’école, CRIA, etc.). La Boite à outils Culture est un support de communication qui permet de valoriser la richesse et l’étendue du panel d’activités proposées aux enseignants, toutes formes et secteurs confondus. Elle prend la forme d’une brochure présentant l’ensemble des initiatives et est accessible en ligne, sous forme de fiches, sur le site Culture.be. Les différents outils pédagogiques proposés s’adressent à des publics spécifiques (fondamental, secondaire, primaire, etc.). Visible en un clin d’œil, cette info permet de guider au mieux les enseignants dans leur choix d’activités. La Boite à outils reprend également de nombreuses ressources accessibles gratuitement. La brochure a été encartée dans le magazine PROF de septembre 2019, jointe aux envois Fureur de lire et Langue française en fête et enfin distribuée lors de différentes rencontres. La présentation de la Boite à outils Culture lors du salon EDUC 2019 a suscité l’intérêt, preuve que la demande est importante et qu’une offre pourtant riche reste encore méconnue. La Boite à outils Culture est amenée à évoluer afin d’accompagner le monde de l’enseignement dans l’exécution du PECA.

Par Dominique Vosters et Hélène Simonet, Administration générale de la Culture

9 http://www.culture.be/index.php?id=17462

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ZOOMS

0 2 0 2 N E X U IE L S E D T A T E:É R IV L U D IX R P U D N IO T A L LA RÉGU

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2018 a vu entrer en vigueur le décret relatif à la protection culturelle du Livre qui, pour la première fois, introduit une régulation du prix du Livre10. Son objectif premier est de « préserver la pluralité des canaux de vente et la diversité de la création afin de garantir au public le maintien d’une offre diversifiée, accessible et qualitative de livres. ». Premier bilan des mécanismes mis en place depuis son entrée en vigueur. En guise d’introduction, rappelons que ce décret met en place : • d es remises identiques partout pendant une période de 2 ans à dater de la première mise en vente (un an pour les BD et six mois pour les livres millésimés), soit 5% maximum pour le public, 15% maximum pour les bibliothèques, les écoles, centres de formation et autres organismes dont l’objet social relève de l’éducation, de l’alphabétisation… et 25% maximum pour les ventes aux écoles de manuels scolaires, au sens strict ; • la disparition progressive de la tabelle11 : plafonnée à 4% pour les nouveautés et les nouvelles éditions en 2020, elle disparaitra totalement sur ces productions dès 2021.

Si le Décret relatif à la protection culturelle du livre est entré en vigueur en 2018, il ne l’était de manière contraignante qu’en Wallonie. Il est entré pleinement en application, et de manière contraignante, à Bruxelles en mars 2019 et ce, grâce à l’accord de coopération entre la Flandre et la Fédération Wallonie-Bruxelles entériné par le Parlement fédéral. Cet accord rend en effet l’application des décrets francophone et néerlandophone contraignante sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.

10 L’entrée en vigueur eut lieu le 1er janvier 2018, de manière contraignante en Wallonie et sur la base volontaire des détaillants à Bruxelles. Le décret est devenu contraignant sur Bruxelles en mars 2019 grâce à l’accord de coopération entre la Communauté française, la Communauté flamande et l’Etat fédéral. 11 Majoration des prix des livres importés de France pratiquée par les importateurs.

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ZOOMS LA RÉGULATION DU PRIX DU LIVRE : ÉTAT DES LIEUX EN 2020

4 Plusieurs mécanismes ont été créés et sont actuellement à l’œuvre en matière de communication du prix du livre, de contrôle des prix et d’évaluation du décret :

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même livre même prix

LA COMMUNICATION DU PRIX C’est une première dans le monde francophone du livre, le portail www.prixdulivre.be, réalisé par marché public avec le PILEn (Partenariat interprofessionnel du livre et de l’édition numérique), offre au grand public l’accès aux informations commerciales des livres : le prix de vente du livre en Belgique, l’ISBN, le nom de l’éditeur, le nom de l’auteur/ illustrateur, le nom du traducteur éventuel, la classification du livre, la date de publication, la disponibilité de l’œuvre ainsi que les formats disponibles (livre imprimé, livre audio, livre numérique). Le consommateur peut y vérifier le prix d’un livre grâce au moteur de recherche alimenté par les bases de données du livre que sont la Banque du livre et Dilicom. Ce portail ne se limite pas aux exigences décrétales relatives à la communication des prix, il présente également les textes du décret et de l’accord de coopération, les questions régulières posées sur ces sujets et une sélection de livres du moment.

Éditeur responsable : SLFB – Syndicat des Libraires Francophones de Belgique

PRIX_UNIQUE_DU_LIVRE_AFFICHE_200x600_baskerville.indd 1

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© Agence Place Publique

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Les éditeurs francophones, dont les livres sont commercialisés en Belgique, sont donc invités à veiller à une mise à jour régulière des métadonnées de leur production dans les bases de données sources (exemple : date de sortie sur la Belgique, variation des prix notamment sur les livres scolaires) et à les enrichir au maximum (image de couverture, texte de présentation de l’auteur, de l’œuvre…).

LE CONTRÔLE DU PRIX En vue de contrôler sa bonne application, le décret a institué la Commission indépendante de règlement extrajudiciaire des litiges (CIREL) chargée d’arbitrer les pratiques divergentes, notamment, en matière de remises autorisées et de détabellisation. Mise en place début 2019, la CIREL est composée de 5 membres effectifs et de 5 membres suppléants : le président qui doit être juriste, deux experts « métier » représentant les bibliothécaires et les libraires, un expert en politique culturelle et un expert en protection des consommateurs. En janvier 2020, la CIREL avait déjà été saisie de quatre demandes d’intervention toutes reconnues recevables. Pour l’une d’entre elles, la CIREL a dû acter l’absence de réponse, dans les délais requis, de la partie mise en cause et a constaté qu’elle n’était donc pas valablement saisie d’une procédure. Les trois autres demandes sont traitées via une procédure de conciliation entre les parties qui sont invitées par la CIREL à échanger leurs arguments.

L’ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DU DÉCRET Le Comité d’accompagnement, qui a en charge la rédaction d’un rapport sur l’efficacité et les effets du décret, s’est réuni deux fois en 2018 et deux fois en 2019. Une liste d’indicateurs nécessaires à l’évaluation du décret a été dressée en fonction des objectifs du décret (défense de la librairie, disparition de la tabelle) et des besoins des opérateurs du livre. Le Comité est composé de 7 membres représentant la Ministre de la Culture, l’Administration et les différents maillons de la chaîne du livre que sont les auteurs, les éditeurs, les distributeurs, les libraires et les bibliothécaires.


1 2 ZOOMS LA RÉGULATION DU PRIX DU LIVRE : ÉTAT DES LIEUX EN 2020

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Ces demandes émanant des différents secteurs sont connues et déjà discutées dans les associations professionnelles. Elles concernent, entre autres, les livres millésimés, l’abaissement de la remise autorisée sur les manuels scolaires, l’ajout des services de presse dans la liste des livres hors champ décrétal, l’introduction de mesures coercitives en cas de non-respect du décret, des nuances à apporter pour les livres bilingues, la révision de la période des 6 mois à compter du jour du dernier approvisionnement, la place spécifique des livres scientifiques et juridiques avec notamment l’introduction des prix « étudiants », la suppression ou la modification des périodes de soldes, l’ajout parmi les bénéficiaires de remise à 15 % des bibliothèques scientifiques attachées à une institution scientifique (fédérale, régionale ou communautaire), les modalités de déstockage d’une publication en fin de vie, le statut des produits mixtes (livre vendu avec CD audio ou DVD), le calcul des frais de port… Une première évaluation structurée des effets du décret n’est pas attendue avant avril 2022 soit 3 ans après l’application de manière contraignante du décret à Bruxelles et en Wallonie. Néanmoins, les représentants du Syndicat des libraires francophones (SLFB) et de l’Association des Editeurs belges (ADEB) ont expliqué que 2019 fut une bonne année non seulement pour les libraires mais également pour les distributeurs. La crainte d’une baisse du chiffre d’affaires liée à la diminution de la tabelle ne semble, à ce stade, pas fondée. Au contraire, la rentabilité des librairies a augmenté grâce à la réduction des remises. Par ailleurs, des lecteurs qui

avaient pris le pli de commander leurs livres en ligne auprès d’opérateurs internationaux reviennent en librairie.

LA PROMOTION ET L’APPLICATION DU DÉCRET

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même livre même prix

FOCUS 2019

Des demandes de modifications décrétales émises par le terrain ont été listées par le Comité qui a convenu de mettre officiellement ces propositions en débat lorsque le décret sera d’application sur tout le territoire de la FWB depuis un an minimum soit à partir d’avril 2020. En effet, la rédaction du décret est le fruit d’un compromis résultant d’une large consultation interprofessionnelle.

Afin de permettre l’installation de bonnes pratiques conformes au décret, plusieurs actions de sensibilisation ont été menées : • l a campagne d’information « même livre, même prix partout » générée par le SLFB avait comme publics-cibles les détaillants de livres, les consommateurs finaux et les collectivités locales ; • une page Facebook présentant le Décret, son actualité et une foire aux questions, a permis une interaction régulière avec des professionnels du livre, • enfin, le renouvellement de la convention entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’ADEB aura permis d’y introduire des missions spécifiques de sensibilisation du monde de l’édition aux arcanes du Décret et de collecte des questions et avis du secteur sur les difficultés rencontrées par ses membres.

PARTOUT

SIGNET Prix unique du Livre 175x55.indd 3

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ZOOMS LA RÉGULATION DU PRIX DU LIVRE : ÉTAT DES LIEUX EN 2020

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LE MARCHÉ DU LIVRE IMPRIMÉ EN QUELQUES CHIFFRES12

FOCUS 2019

même livre même prix

• L es ventes de livres en Français chez les détaillants physiques pèsent en Belgique 242,68 millions d’euros. • 74 % de ces ventes sont des livres importés, principalement de France : ce chiffre est en augmentation régulière depuis plusieurs années (69,1% en 2010). • Nos éditeurs francophones ont exporté pour 138 millions d’euros sur les marchés étrangers. • C’est le secteur de la bande dessinée qui arrive en tête des ventes (18,2%) suivi de peu par la littérature générale (17,7%). Viennent ensuite les beaux-livres et livres pratiques (13,9%), les livres de poche ex aequo avec les livres scolaires et parascolaires (12,4%), la littérature jeunesse (9,8%), les sciences humaines (7,6%) ; les autres catégories de livres (dictionnaires et encyclopédies, livres scientifiques, techniques et médicaux, produits mixtes) représentent 8%. • Ce sont les librairies indépendantes de 1er niveau (générales et spécialisées) qui arrivent en tête des ventes avec 28,1%. Les librairies succursalistes représentent, elles, 22,6%. Les autres canaux de vente (grandes surfaces non spécialisées, librairies de 2e niveau ou magasins de presse, clubs de livres, ventes directes par les éditeurs, point de vente divers…) totalisent 49,3%. Pour en savoir plus www.prixdulivre.be 12

En 2017, en FWB, sans les ventes en ligne par des opérateurs hors sol.

CIREL : cirel@cfwb.be

PARTOUT

Comité d’accompagnement : sonia.lefebvre@cfwb.be Par Sonia Lefebvre, Service général des Lettres et du Livre (FWB) 11 En 2017, en FWB, sans les ventes en ligne par des opérateurs hors sol.

SIGNET Prix unique du Livre 175x55-2.indd 5

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DÉCRET PRIX UNIQUE DU LIVRE Le prix unique du livre est une chance pour tous les lecteurs. En respectant le prix fixé par l’éditeur dans tous les points de vente, on préserve la création, la diversité éditoriale et le maintien d’un large réseau de librairies en Belgique francophone.

Selon le décret LE LIVRE, C’EST : Une édition exclusivement en français : • d’un livre imprimé ou numérique • en ce compris la BD, le livre juridique, le livre spécialisé, le manuel scolaire.

LE DÉTAILLANT, C’EST : Toute personne physique ou morale qui – en ligne ou pas – vend des livres neufs au consommateur final, en Wallonie et à Bruxelles : • les librairies • les grandes surfaces, les chaînes, l’e-commerce • les points de vente de presse Et aussi • les auteurs, les éditeurs, les importateurs et tous les autres acteurs qui font de la vente directe vers le consommateur final.

LES REMISES, CE SONT : • 5 % maximum directement ou sur carte de fidélité • 15 % maximum pour les commandes passées par les bibliothèques, les écoles, les centres de formation et tous les organismes dont l’objet social relève de l’éducation, de l’alphabétisation… reconnus à cette fin par une autorité publique • 25 % maximum pour les commandes de manuels scolaires passées par les écoles Sont notamment exclus de cette définition les ouvrages de littérature, les dictionnaires, les ouvrages de référence, les cahiers de révision.


ZOOMS

MAIN E D E D IS F É D X U A E C A F E ESS N U E J R U E T C E S E L , J R U O J

4

Plus de 300 travailleurs de jeunesse, animateurs et formateurs, se sont rassemblés au Palais des Congrès de Liège, le 21 octobre 2019, autour d’un questionnement fondamental : quel sens et quelles priorités donner à l’éducation permanente des jeunes au XXIème siècle ? Retour sur une journée riche en rencontres et en échanges.

L

ors de cette grande journée de rencontre organisée par le Service de la jeunesse de la FW-B, des responsables d’associations de jeunesse, animateurs, formateurs, etc. ont pu échanger sur leurs pratiques d’éducation nonformelle, faire part des obstacles qu’ils rencontrent dans leurs actions au quotidien avec les jeunes, et des leviers permettant de les dépasser. Cette journée leur a permis d’échanger sur les pistes d’actions et de s’inspirer les uns les autres.

développement durable, la place et la participation des jeunes dans leurs communes, le développement de l’esprit critique face aux web-médias et aux réseaux sociaux, l’investissement à long terme des jeunes dans une activité et enfin, les liens entre les secteurs de la jeunesse et de l’aide à la jeunesse.

La première rencontre de la journée donnait la parole à François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique et d’environnement, et à Valéry Witsel, chargé d’animation et de recherche au sein de l’ASBL Commission Justice et Paix. Yasmine Boudaka, journaliste et fondatrice de New6s, « les acteurs de l’info constructive », a structuré le débat en tant que discutante.

« UNE JEUNESSE À L’AVANT-GARDE DE LA SOCIÉTÉ »

Des ateliers thématiques ont ensuite jalonné la journée. Les participants se sont répartis afin d’approfondir, en petits groupes, les diverses problématiques qui traversent le secteur de la jeunesse : la question des migrations en structures de jeunesse incluant les MENA (mineurs étrangers non accompagnés), l’éducation à l’environnement et au

Cet événement a également permis de mieux cerner ce que peut apporter aux participants et associations le Service de la jeunesse, et de rencontrer la nouvelle Ministre de la Jeunesse.

[Lors de cette journée, le secteur de la jeunesse a pu rencontrer sa nouvelle Ministre de la jeunesse, Valérie Glatiny

Suite à une consultation à petite échelle des jeunes, organisée par l’association Action Medias Jeunes, il ressort que les enjeux qui inquiètent et mobilisent le plus les jeunes sont : le climat, la mondialisation et l’emploi. « On est à un moment formidable où la jeunesse prend les choses en mains et où elle se positionne comme étant à l’avant-garde de la société. Parfois, la jeunesse est vue comme une génération qui ne s’intéresse à rien. On voit aujourd’hui que c’est en vérité tout le contraire. Ce sont

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1 2 3

ZOOMS JOUR J, LE SECTEUR JEUNESSE FACE AUX DÉFIS DE DEMAIN

4 les jeunes qui tirent la société derrière eux » explique François Gemenne en référence aux marches pour le climat emmenées par les jeunes en 2019. Il insiste sur la grande responsabilité des acteurs de jeunesse et leur rôle dans la valorisation de ces mobilisations. « Il faut trouver un moyen de capitaliser les victoires qu’ils obtiennent » rajoute-t-il. « Et cela passe, entre autres, par le travail des acteurs de jeunesse. »

5 FOCUS 2019

6

Un stand jeunesse était mis à la disposition des participants afin de discuter et rencontrer les membres du service

« DÉVELOPPER UNE CULTURE DE L’ENTRAIDE » La question des défis sociétaux et planétaires pour les acteurs éducatifs était au cœur de ce dialogue introductif. Réchauffement climatique, effondrement de la diversité, inégalités, perte de sens générée par le monde du travail, etc. : on entrevoit une source commune à ces épuisements consécutifs : « un courant de pensée qui privilégie les valeurs de compétition, de concurrence, de croissance, d’exploitation voire de cupidité ». Selon lui, il faut changer cette approche du monde et développer, notamment, une culture de l’entraide. « Le sens de la justice, du bien commun ou de la solidarité est trop peu encouragé dans la vie scolaire » rappelle-t-il. Il ajoute que ce sont pourtant les clés nécessaires à l’émergence d’une société meilleure. Il note, tout de même, les nombreuses initiatives porteuses d’espoir mises en place par des acteurs scolaires, à contrecourant parfois des exigences institutionnelles. « Et pour ce faire, tous les acteurs éducatifs ont un rôle à jouer » précise-t-il.

CLOISONNEMENT ENTRE ÉCOLE ET JEUNESSE Le manque de connections entre le secteur de l’enseignement et celui de la jeunesse a également été regretté. « Il y a un cloisonnement entre l’enseignement d’un côté et l’éducation permanente de l’autre. Ces deux réseaux ne sont pas toujours en lien, et parfois même contradictoires. Il faudrait plus travailler ensemble pour n’avoir qu’un seul réseau adapté pour toute la jeunesse » conclut un responsable d’association.

L’équipe du service de la jeunesse était au complet pour accueillir le secteur lors de cette grande journée d’échanges et de rencontres

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1 2 ZOOMS JOUR J, LE SECTEUR JEUNESSE FACE AUX DÉFIS DE DEMAIN

3 4 5 6 FOCUS 2019

« Il faut changer notre approche du monde et développer notamment une culture de l’entraide. C’est en faisant cela que nous serons à la hauteur des immenses défis écologiques et sociaux de notre temps. Et pour ce faire, tous les acteurs éducatifs ont un rôle à jouer Ce sont les jeunes qui tirent la société derrière eux » ECHANGE DE PRATIQUES ET D’IDÉES Beaucoup d’idées ont été partagées pendant les ateliers sur les moyens à mettre en place pour renforcer le travail avec les jeunes. Les points d’attention qui ressortent de la journée sont, entre autres, l’importance du collectif, le décloisonnement entre les secteurs, les partenariats, la souplesse et l’adaptation aux projets mis en place avec les jeunes ainsi que le soutien de dynamiques de participation des jeunes au niveau communal. Cette journée aura permis de se rassembler, de tisser des liens et de de partager des réflexions et des bonnes pratiques. Enfin, la compagnie de théâtre Jardin Passion à Namur a conclu cette journée sur une touche ludique en reprenant les moments et idées clés de cette grande rencontre sous l’œil amusé du public.

La compagnie Jardin Passion de Namur a conclu la journée avec une petite touche humoristique sous l’œil amusé du public

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ZOOMS JOUR J, LE SECTEUR JEUNESSE FACE AUX DÉFIS DE DEMAIN

4 5

Liste non exhaustive des enjeux abordés par le secteur de la jeunesse :

FOCUS 2019

6

1. La question des migrations en structures de jeunesse 2. L’éducation à l’environnement et au développement durable 3. La place et la participation des jeunes dans leurs communes 4. Le développement de l’esprit critique face aux web-médias et aux réseaux sociaux 5. L’investissement à long terme des jeunes dans une activité La première rencontre de la journée donnait la parole à François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique et d’environnement et à Valéry Witsel, chargé d’animation et de recherche au sein de l’ASBL Commission Justice et Paix. Yasmine Boudaka, journaliste et fondatrice de New6s, « les acteurs de l’info constructive », a structuré le débat en tant que discutante

6. Les liens entre les secteurs de la jeunesse et de l’aide à la jeunesse

Par Florence Cassart du Service de la Jeunesse (FWB)

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ZOOMS

TRE N E R U E T C E S N U , N IO T A E C L’ALPHABÉTIS N A S IS A N N O C E R E D E H C COMPLEXITÉ ET RECHER

5

La coopération institutionnelle en matière d’alphabétisation a pour principaux objectifs de connaitre les besoins des apprenants (diversité des savoirs sollicités, reconnaissance des compétences…) et de renforcer la qualité du soutien public aux opérateurs.

D

epuis 2005, un Accord de coopération entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale, en vue de développer des politiques concertées en matière d’alphabétisation des adultes, a installé une Conférence interministérielle et créé un Comité de pilotage permanent. En Belgique francophone, l’alphabétisation vise les adultes et est mise en œuvre au travers d’un faisceau de politiques d’éducation formelle et d’éducation non formelle qui dépendent d’institutions et d’administrations régionales et communautaire : Education permanente, Cohésion sociale, Action sociale, Insertion socioprofessionnelle, Enseignement de Promotion sociale. Le Comité de pilotage Alpha produit un état des lieux qui a pour objet de faire le point sur la situation mais aussi de poser un certain nombre de constats et de questions visant à orienter les politiques afin d’améliorer la situation tant du point de vue des personnes analphabètes que des dispositifs de formation.

Pour les Belges francophones, la notion d’alphabétisation se réfère à la définition adoptée par l’Unesco en 1958 : « Est analphabète toute personne incapable de lire et d’écrire, en le comprenant, un exposé bref et simple de faits par rapport à la vie quotidienne ». Le Comité de pilotage s’est accordé sur une nomenclature qui définit le périmètre de l’alphabétisation en fonction de deux critères : le niveau d’études ou de maîtrise des compétences de base et la connaissance ou non de la langue française.

Prêts pour la photo de couverture du livre collectif « Tous ensemble »

Public adulte visé selon son niveau de scolarisation

Francophone (ou parlant français)

Non francophone

N’a pas le Certification d’Etude de Base (CEB) à l’issue de la 6ème primaire ou ne maîtrise pas les compétences correspondantes

Formation Alpha écrit

Formation Alpha Français Langue Etrangère (FLE oral/écrit)

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1 2 3

ZOOMS L’ALPHABÉTISATION, UN SECTEUR ENTRE COMPLEXITÉ ET RECHERCHE DE RECONNAISSANCE

4 5 FOCUS 2019

6

Apprendre à lire, écrire et calculer en tant que compétences de base indispensables à tout citoyen, francophone ou non, vivant dans la société de la connaissance qui est la nôtre

Etat des lieux

de l’alphabétisation Comité de pilotage permanent sur l’alphabétisation des adultes

Fédération Wallonie-Bruxelles

Huitième exercice/ Données 2014-2015-2016

Les opérateurs qui proposent des formations Alpha écrit et/ou Alpha FLE sont considérés comme des opérateurs d’alphabétisation par le Comité de pilotage Alpha. Pour ceux-ci, ce dernier prend aussi en compte la formation de base (remise à niveau) ou le FLE de base. Cette question de l’alphabétisation est donc envisagée de manière large : apprendre à lire, écrire et calculer en tant que compétences de base indispensables à tout citoyen, francophone ou non, vivant dans la société de la connaissance qui est la nôtre. L’évolution de celle-ci repose sur la numérisation et les nouvelles technologies qui prennent de plus en plus d’ampleur et changent fondamentalement le fonctionnement d’un monde qui valorise l’écrit, la performance, l’acquisition constante de compétences supplémentaires et le concept de formation tout au long de la vie. Le défi est de taille à un moment où l’alphabétisation est souvent conditionnée par une finalité d’ordre socioprofessionnelle et de recherche d’emploi alors que les opérateurs constatent que les demandes de certains publics orientés vers d’autres préoccupations ou intérêts sont insuffisamment rencontrées : éducation permanente, insertion sociale et intégration des personnes d’origine étrangère. Souvent, un cheminement personnel reposant notamment sur une mise en confiance est indispensable. Les motivations évoluent en cours de prise en charge permettant à des personnes de se mettre en projet et de modifier leur parcours formatif en fonction d’objectifs

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différents de ceux initialement exprimés. L’alphabétisation est un processus d’apprentissage long au sein duquel la personne évolue et son projet mûrit. Depuis quinze ans, le Comité de pilotage remplit sa mission : d’une part, proposer des analyses, des remarques, des suggestions sur l’articulation et la coordination des politiques d’alphabétisation et d’autre part, améliorer la visibilité d’un secteur hétérogène en recherche de reconnaissance. En 2016, celui-ci mobilisait 44 millions d’euros tous pouvoirs publics confondus, 68 établissements de Promotion sociale, 226 opérateurs associatifs et parapublics tant wallons que bruxellois.

Les savoirs - comprendre le système scolaire belge


1 2 ZOOMS L’ALPHABÉTISATION, UN SECTEUR ENTRE COMPLEXITÉ ET RECHERCHE DE RECONNAISSANCE

3 4

• e n matière de besoins, tant qu’une étude sur le niveau des compétences des adultes n’est pas envisagée, une meilleure connaissance de ceux-ci est impossible ; • en matière d’offre de formation, compte tenu de l’hétérogénéité du secteur de l’alphabétisation partagé entre une approche d’éducation formelle et une approche d’éducation non formelle, il ressort que : – la construction d’un référentiel commun et de balises partagées serait de nature à faciliter l’identification des opérateurs et à approfondir les profils des personnes engagées dans un processus de formation, leurs difficultés, leurs parcours et leurs résultats obtenus – la poursuite de l’enquête transversale Alpha via le formulaire électronique devra permettre d’identifier plus clairement au sein de l’offre existante les formations visant les publics analphabètes et illettrés ; • sur le plan des politiques, il ressort : – la nécessité de considérer l’alphabétisation comme un secteur spécifique polysubventionné en demande de simplification administrative et d’un renforcement de sa cohérence par la construction conjointe de balises partagées et d’outils communs tout en maintenant l’autonomie et la souplesse nécessaires à l’action de terrain ; – la nécessité de poursuivre sa réflexion sur l’articulation de l’alphabétisation et du FLE en lien avec les politiques d’accueil et d’intégration des primo-arrivants ; – la nécessité de faciliter la circulation des apprenants entre formation de base, formations spécifiques et formations en entreprise et/ou emploi et de réfléchir à la formule de formation concomitante ;

13 http://www.alpha-fle.be/index.php?id=1057

– l ’importance du maintien de l’attention des politiques européennes aux publics peu ou pas scolarisés ; • sur le plan de l’approche culturelle, il est important : – de renforcer le soutien aux initiatives de ce type ; – d’informer et de sensibiliser les opérateurs au développement de projets culturels et socioartistiques avec les apprenants. Pour ne pas laisser une partie de nos concitoyens sur le bord du chemin de la formation des adultes, l‘enjeu de ce secteur est d’une part de mieux connaître les besoins de la population adulte en matière d’alphabétisation, de rencontrer la diversité des demandes de formation en savoirs de base de candidats francophones et non francophones, de favoriser l’accès des publics à une offre de formation plurielle de qualité, de faciliter la reconnaissance des compétences des apprenants et d’autre part, de renforcer le soutien des pouvoirs publics et d’alléger et de simplifier le travail administratif d’opérateurs en majorité polysubventionnés.

5 6 FOCUS 2019

Voici quelques perspectives dégagées par le Comité de pilotage dans le huitième et dernier état des lieux portant sur les données 2014-201613 notamment :

Quelques-uns des apports didactiques du jeu : l’observation, le raisonnement, le ses de la stratégie…

Le gouvernail des intelligences citoyennes -nous responsables, liberté, égalité, solidarité- définis et illustrés par le groupe

65


1 2 3

ZOOMS L’ALPHABÉTISATION, UN SECTEUR ENTRE COMPLEXITÉ ET RECHERCHE DE RECONNAISSANCE

4 5

En Belgique francophone, il n’existe pas de dispositif législatif spécifique unique pour l’alphabétisation des adultes.

6 FOCUS 2019

L’alphabétisation est mise en œuvre au travers d’un faisceau de politiques qui dépendent d’institutions et d’administrations différentes. Les données disponibles proviennent de différentes sources et ne sont pas exhaustives. Besoins : En 2016, on estime à 550.000 le nombre de personnes qui n’ont pas dépassé le niveau d’enseignement primaire dont 180.000 sans diplôme en Wallonie et à Bruxelles (Enquête Forces de Travail). En Wallonie, 80.000 demandeurs d’emploi n’ont pas dépassé le niveau d’études primaires (Forem). En Région de Bruxelles-Capitale, plus de 23.000 chercheurs d’emploi inoccupés sont titulaires au maximum d’un certificat d’études primaires reconnu ou non en Belgique. Offre : En 2017, selon l’étude menée par l’Université de Liège (Spiral) à l’initiative du Comité de pilotage Alpha, 90% des opérateurs proposent des actions de formation en alphabétisation pour des publics allophones et 40% des opérateurs proposent aussi des formations pour des publics francophones. Quelles que soient les régions, on constate la prévalence de l’offre d’Alpha FLE (Alpha Français Langue étrangère) qui vise des adultes non francophones. Temps d’écriture à plusieurs mains, apprenants et formateurs

Budget : En 2016, le financement global des activités d’alphabétisation s’élève à près de 44 millions d’euros. Participants : Les chiffres disponibles sont partiels. Tous dispositifs confondus, qu’ils relèvent des secteurs de l’éducation formelle ou non formelle, on estime entre 22.000 et 30.000 le nombre d’adultes wallons et bruxellois suivant une formation correspondant au périmètre défini par le Comité de pilotage Alpha. En 2016, le dispositif bruxellois de Cohésion sociale permet à 6.637 apprenants de participer à un processus d’alphabétisation (dont 1.091 via l’asbl Lire et Ecrire) tandis que dans l’Enseignement de Promotion sociale, pour l’année scolaire 2015-2016, plus de 10.300 personnes sont inscrites dans les unités d’enseignement prises en compte par le Comité de pilotage Alpha. Toujours en 2016, en Wallonie, l’offre de formation de base dans le secteur de l’Insertion socioprofessionnelle reste importante puisque un peu plus de 4.700 personnes y sont inscrites tandis qu’à Bruxelles, 866 stagiaires visés par les formations d’alphabétisation sont conventionnés dans le cadre des OISP (organismes d’Insertion socioprofessionnelle). Périmètre des formations prises en compte par le Comité de pilotage Alpha Public visé selon son niveau de scolarisation

Adultes parlant français

Adultes non francophones

N’a pas le certificat de fin d’études primaires ou n’en maîtrise pas les compétences

Alpha écrit

Alpha FLE

N’a pas de diplôme au-delà du primaire

Formation de base

FLE de base

Par Michèle Minne, Cellule Alpha (FWB)

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ZOOMS IS V ’A D S E C N A T S IN S E D S O A PROP

En place depuis 2007, la majorité de ces instances a été rassemblée dans le décret du 10 avril 200314 relatif au fonctionnement des instances d’avis œuvrant dans le secteur culturel et ses arrêtés d’application des 23 et 30 juin 200615. Les instances d’avis œuvrant dans les différents secteurs de la culture jouent un rôle majeur dans la conduite des politiques culturelles et artistiques en Fédération Wallonie-Bruxelles. Comme leur nom l’indique, ces organes consultatifs ont pour mission de formuler, d’initiative ou à la demande du Gouvernement ou du Parlement, des avis ou recommandations sur toute question relative au domaine qui les concerne. Elles se prononcent sur l´octroi de bourses, d´aides financières et de subventions, sur la reconnaissance d’opérateurs ou encore sur l’élaboration de textes législatifs.

14 L a grande majorité des IA régies par ce texte existaient en fait depuis des années -voire des décennies- en vertu d’une multitude de décrets ou d’arrêtés 15 Certains organes, comme le Conseil supérieur de l’Education permanente ou les commissions du secteur de la jeunesse (CCOJ et CCMCJ) relèvent de décrets spécifiques.

6

Depuis la rédaction de cet article : • Les membres du Conseil supérieur de la Culture ont été désignés par arrêté ministériel ce 16 juin. • Le Conseil a pu être officiellement installé ce 29 septembre 2020, au Théâtre national. • La majorité des membres du Conseil de la Langue française, des Langues régionales endogènes et des Politiques linguistiques, de la Chambre de Recours et des sept commissions d’avis ont pour leur part été désignés le 05 août. • Ces instances ont été mises en place durant le mois de septembre 2020. Elles ont pu, ainsi que les sept chambres de concertation sectorielles, entamer leurs travaux dans la foulée. 67


1 2 3

ZOOMS A PROPOS DES INSTANCES D’AVIS

4 5 FOCUS 2019

6

Conformément à ce que prévoyait la Déclaration de Politique communautaire 2014-2019, complétée par les travaux de la coupole « Nouvelle Gouvernance culturelle » de « Bouger les Lignes », un décret a été adopté par le Parlement le 28 mars 2019, suivi, le 8 mai 2019, par l’adoption d’un arrêté du Gouvernement dont l’entrée en vigueur immédiate a permis le lancement, le 27 juin 2019, des appels à candidatures (l’un à destination des asbl, l’autre des personnes physiques) visant à constituer les quelques 18 organes prévus par le décret et qui sont : • Le Conseil supérieur de la Culture qui exercera les fonctions de concertation, de consultation et de propositions, d’initiative, en matière de politiques culturelles, dans une optique générale et transversale. • Les sept Chambres de concertation, où seront notamment représentées les fédérations professionnelles reconnues (cfr. infra), qui exerceront

68

les fonctions de concertation, de consultation et de propositions en matière de politiques culturelles sectorielles pour les secteurs des Arts vivants, des Musiques, des Arts plastiques, des Ecritures et du Livre, du Cinéma, des Patrimoines culturels et celui de l’Action culturelle et territoriale. • Les sept Commissions d’avis qui exerceront les fonctions d’analyse et d’avis sur les dossiers individuels déposés par des opérateurs actifs dans ces mêmes secteurs. • Le Conseil de la Langue française, des Langues régionales endogènes et des Politiques linguistiques qui sera chargé de remettre des recommandations ainsi que des avis sur tous les textes législatifs et réglementaires en matière de politiques linguistiques et de promotion, d’enrichissement et de protection de la langue française, des langues régionales endogènes et de la langue des signes.


1 2 ZOOMS A PROPOS DES INSTANCES D’AVIS

3 4

Enfin, en tant qu’organe indépendant, composé de trois experts culturels et de deux experts juridiques, la Chambre de recours sera chargée d’analyser les recours introduits contre les décisions qui se fondent sur une recommandation d’une commission d’avis.

5 FOCUS 2019

6

L’objectif poursuivi réside bien dans la volonté de créer des lieux d’expression pour les fédérations professionnelles, soit au sein du Conseil supérieur de la Culture, soit au sein des Chambres de concertation sectorielles. Ce mécanisme de concertation sectorielle n’existait précédemment que par l’action de 4 instances : le Conseil du Livre, le Comité de concertation du Cinéma et de l’Audiovisuel, le Comité de Concertation des Arts de la Scène et le Conseil de la Langue française et de la Politique linguistique. Chaque secteur culturel se voit actuellement systématiquement assorti d’une Chambre de concertation qui lui est propre. A l’issue de ces appels, 58 associations ont introduit un dossier afin d’être reconnues comme fédérations professionnelles, dont 39 étaient déjà agréées en tant qu’organisation représentative d’utilisateurs (ORUA) dans le cadre du décret de 2003. Par ailleurs, 982 candidatures individuelles sont parvenues à l’Administration générale de la Culture. Elles ont fait l’objet d’une analyse minutieuse de la part des différents services concernés afin de sélectionner les meilleurs candidats possibles dans le respect des règles prévues par le décret (notamment en matière d’incompatibilités16). Par Quentin Hayois et Bertrand Dehont (FWB)

16 L’article 4 du décret prévoit notamment l’interdiction pour tout mandataire politique d’être membre des nouveaux organes ou à tout membre ayant déjà exercé deux mandats consécutifs dans une ou plusieurs instances régies par le décret de 2003 d’être désigné sauf en cas de pénurie constatée par le Gouvernement et pour assurer une continuité au sein des organes consultatifs, conformément à l’article 121.

69


FOCUS 2019

FAITS

FAITS 2019

70


FAITS

FOCUS 2019

FAITS

2019

DONNÉES BUDGÉTAIRES LE BUDGET DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES EN 2019

Budget FWB 2019: Dans ce chapitre sont analysées en profondeur les informations budgétaires de la FWB et les dépenses réalisées par l’Administration générale de la Culture en 2019 ; l’attention est également portée sur les données relatives aux instances d’avis et à l’emploi non marchand.

11,2 milliards d’euros

E

n 2019, le budget général ajusté des dépenses du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’élevait à 11,2 milliards d’euros. Très clairement, l’Enseignement, et notamment le paiement de quelque 133.000 personnes (dont 108.000 enseignants en activité), représente la plus grande part du budget : trois quarts du budget y sont consacrés. La Culture représente quant à elle 6% du budget général. Depuis 2011, la part culturelle dans le budget total de la FWB a augmenté d’un peu plus de 150 millions d’euros. Par ailleurs, le budget culturel a augmenté de 30% entre 2011 et 2019, pendant que le budget total de la FWB a augmenté de 20% et celui de l’enseignement de 19%.

71


FOCUS 2019

BUDGET DE LA FWB ET DU PÉRIMÈTRE CULTUREL

11 MILLIARDS

Dont • 144.000 euros au Conseil supérieur de l’éducation aux médias • 6.726.000 euros à l’Information, au Rayonnement et à la Promotion de la Langue, de la Culture françaises et de la Fédération Wallonie-Bruxelles • 1.465.000 euros à la Cellule Culture-Ecole

BUDGET GÉNÉRAL FWB

4%

6%

DOTATION À LA WALLONIE ET À LA COMMISSION COMMUNAUTAIRE FRANÇAISE

SERVICES GÉNÉRAUX

2%

1%

DETTE PUBLIQUE

73%

sport

72

répartition

CULTURE

4%

1%

ENFANCE

INFRASTRUC TURE

ENSEIGNEMENT

Dont • 1.877.000 euros pour l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique • 185.558.000 euros pour l’Enseignement artistique

6%

-

Dont • 31.324.000 euros pour les Infrastructures culturelles

3% AIDE À LA JEUNESSE

*

0,3%

MAISONS DE JUSTICE


FAITS

RÉPARTITION DU NOYAU DUR DE LA CULTURE

5%

4%

1%

ARTS PLASTIQUES

FOCUS 2019

706 MILLIONS

11%

AUDIOVISUEL ET MULTIMÉDIA

LETTRES, LIVRE & BIBLIOTHÈQUES

AFFAIRES GÉNÉRALES DE LA CULTURE

6%

DÉCENTRALISATION CULTURELLE

3%

PATRIMOINE CULTUREL

38%

DOTATION À LA RTBF

15%

19%

JEUNESSE ET EDUCATION PERMANENTE

ARTS DE LA SCÈNE

73


FAITS

FOCUS 2019

PÉRIMÈTRE CULTUREL AU SEIN DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES (2019)

Périmètre culturel :

939 millions d’euros

Noyau dur

En milliers d'euros 2016

2017

20181

2019

Variation 2018-2019

Variation 2016-2019

Affaires générales de la Culture

40.180

45.134

32.994

32.362

-2%

-19%

Arts de la Scène

90.575

90.809

102.089

104.125

2%

15%

Lettres, Livre et bibliothèques

24.983

25.289

26.278

27.098

3%

8%

Jeunesse et Education permanente

97.878

105.158

124.884

136.414

9%

39%

Patrimoine culturel

14.953

15.209

15.547

17.789

14%

19%

Audiovisuel et Médias (hors RTBF) Dotation à la RTBF Arts plastiques Décentralisation culturelle Infrastructures culturelles Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique Enseignement artistique Autres matières culturelles

Instituts supérieurs d'Architecture Observatoire des Politiques culturelles Conseil supérieur de l'éducation aux médias Information, Rayonnement et Promotion de la Langue, de la Culture françaises et de la Fédération Wallonie-Bruxelles Cellule Culture-Ecole

63.208

64.988

67.952

74.796

10%

18%

233.566

244.393

253.360

266.550

5%

14%

5.203

5.718

6.199

6.281

1%

21%

32.986

33.767

38.902

41.105

6%

25%

603.532

630.465

668.205

706.520

6%

17%

25.982

14.925

22.709

31.324

38%

21%

1.610

1.610

1.610

1.877

17%

17%

171.216

174.722

179.526

185.558

3%

8%

4.641

4.708

4.904

5.019

2%

8%

173

173

173

173

0%

0%

71

71

71

144

103%

103%

3.632

24.302

6.557

6.726

3%

85%

1.235

1.265

1.383

1.465

6%

19%

208.560

226.983

216.933

232.286

7%

11%

Périmètre culturel

812.092

857.448

885.138

938.806

6%

16%

1 Depuis 2018, le noyau dur est calculé sur base du budget après que les ajustements et toutes répartitions ont été opérés.

74

L

’organigramme du Ministère de la Fédération WallonieBruxelles est tel que l’Administration générale de la Culture n’englobe pas à elle seule l’ensemble des matières dites « culturelles ». Le « noyau dur » regroupe les compétences gérées au sein de l’AG Culture, et compose, avec d’autres matières culturelles gérées par le Secrétariat général et l’Administration générale de l’Enseignement, le périmètre culturel. Le budget alloué à l’Administration générale de la Culture couvre près de 75% du périmètre culturel. Le périmètre culturel représente quant à lui 8% du budget total de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2019. Le tableau ci-contre présente les budgets affectés aux différents secteurs formant le périmètre culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.


FAITS

706,5 millions d’euros

FOCUS 2019

Budget AG Culture : Evolution du périmètre culturel 2006-2019 (en millions d'euros) 1 000

Autres matières culturelles Noyau dur

900

Périmètre culturel 800 700 600 500 400 300 200 100 2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2006

2009

2014

2019

Noyau dur

415.816.000

520.171.000

589.628.000

706.520.000

Autres matières culturelles

170.161.000

196.809.000

201.971.000

232.286.000

Périmètre culturel

585.977.000

716.980.000

791.599.000

938.806.000

Le graphique montre l’évolution croissante depuis 2006 des budgets affectés au périmètre culturel. Les années 2009, 2014 et 2019 correspondent à des changements de Ministre de la culture.

75


FAITS

FOCUS 2019

LES DÉPENSES CULTURELLES DE L’ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA CULTURE

Le budget culturel 2019 a été réalisé à

L

es analyses reprises dans ce chapitre concernent spécifiquement les dépenses de l’Administration générale de la Culture.

Le terme « dépense culturelle », vise tout montant financier que le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles attribue à un bénéficiaire donné, sur un article de base déterminé (c’est-à-dire sur une ligne budgétaire du budget général des dépenses du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles) au titre de subvention. Toutes les subventions octroyées en 2019 et les variables qui les caractérisent ont fait l’objet d’un encodage quotidien précis et rigoureux par une cinquantaine d’agents de l’Administration, via un outil de gestion commun à l’ensemble des services. L’objectif étant de se focaliser sur le métier principal de l’Administration générale de la Culture, seul le subventionnement de bénéficiaires culturels est pris en compte dans les analyses, à l’exclusion des dépenses relatives au fonctionnement des services généraux (services et biens divers qui permettent aux services d’exercer leurs activités, y compris les frais relatifs au fonctionnement du Centre de prêt de Naninne, du Centre de rencontres et d’hébergement de la Marlagne et de la Bibliothèque Espace 27 septembre). Le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles est soumis à un système de comptabilité en crédits dissociés, crédits d’engagement d’une part et crédits de liquidation d’autre part. L’écart étant globalement minime, dans les analyses qui

76

vont suivre, seules les données correspondant aux crédits d’engagement ont été prises en compte. En 2019, le budget de l’Administration générale de la Culture après ajustement était de 706,5 millions d’euros. Le budget strictement culturel (hors fonctionnement) s’élevait quant à lui à 695,5 millions d’euros, et a été réalisé à concurrence de 688 millions d’euros, soit plus de 99 %.

99%


FOCUS 2019

FAITS

« Dépense culturelle » = toute subvention que la FWB attribue à un bénéficiaire à des fins culturelles En 2019, 3.218 bénéficiaires ont été subventionnés par l’Administration générale de la Culture, au moyen de 11.580 subventions2. Ce qui signifie qu’un même bénéficiaire peut recevoir plusieurs subventions, soit de la part du même service, soit de services différents. D’un point de vue méthodologique, il faut préciser que les bénéficiaires ont systématiquement été classés sur base du montant de la subvention la plus élevée. Enfin, en sorte de ne pas biaiser les informations de par la complexité propre aux dotations à la RTBF (domaine de l’Audiovisuel et Multimédia) et à la Commission communautaire française (domaine du pluridisciplinaire), il a été décidé de systématiquement retirer ces montants des analyses de Focus. Le montant total de la dotation et des quelques subventions ponctuelles à la RTBF en 2019 s’élevait à 285.373.395 €. La dotation forfaitaire à la COCOF s’élèvait quant à elle à 10.101.000 €. Une fois ces montants extraits du montant total des dépenses de l’AGC pour l’année 2019, il reste 391.623.201 € de dépenses culturelles analysées dans les pages de ce rapport.

L’analyse se structure en quatre parties distinctes : 1. 2. 3. 4.

Répartition des dépenses culturelles selon A les domaines culturels ; B les fonctions culturelles ; C l’organigramme de l’AG Culture. Répartition selon le territoire Répartition selon le volume des subventions Répartition des bénéficiaires selon – le statut ; – le territoire ; – la subvention moyenne ; – le volume de leurs subventions totales.

2 Parmi lesquelles 4.150 subventions proviennent du Service de la diffusion des Arts vivants (cadre scolaire et Tournées Art et Vie), dont les montants sont relativement constants et peu élevés avec une moyenne de 564 € par subvention et par bénéficiaire.

77


FOCUS 2019

FAITS

1. RÉPARTITION DES DÉPENSES CULTURELLES SELON A. LES DOMAINES CULTURELS3

La participation culturelle, les arts vivants et l’audiovisuel constituent des dépenses culturelles

83%

Domaine culturel

Montant total des subventions

Nombre de subventions

Arts vivants

105.051.700 €

4.915

Participation culturelle

171.751.241 €

4.551

Audiovisuel et Multimédias

49.440.405 €

712

Bibliothèques

20.983.409 €

453

Arts visuels

6.130.937 €

274

Livre et presse

3.204.818 €

273

Patrimoine

14.122.817 €

218

Pluridisciplinaire

18.072.123 €

113

Langues

273.436 €

48

Archives

2.592.315 €

15

391.623.201 €

11.572

Total

L 3 Voir Annexe pour la définition des domaines culturels

78

a répartition des dépenses selon le domaine culturel auquel elles appartiennent fait apparaître l’importance des domaines de la participation culturelle, des arts vivants et de l’audiovisuel qui, à eux seuls, constituent 83% du total des dépenses de l’Administration générale de la Culture en 2019. Les secteurs du pluridisciplinaire et des bibliothèques représentent chacun près de 5% du total, le domaine du patrimoine 3,6% et les domaines des langues, des archives, des arts visuels et du livre représentent ensemble 3,2% des dépenses totales.


FAITS

FOCUS 2019

Evolution des dépenses par domaine (en millions d'euros) 8

180

7 6 160 5 4 140

3 2 1

120

2011-2012 2013-2014 2015-2016 2017-2018

2019 Arts visuels

100

Livre et presse Archives Langues

80

60

40 Participation culturelle Arts vivants 20

Audiovisuel et Multimédias Bibliothèques Pluridisciplinaire

-

2011-2012

2013-2014

2015-2016

2017-2018

2019

Patrimoine

79


FAITS

B. SELON LES FONCTIONS CULTURELLES FOCUS 2019

36% des dépenses totales sont affectées à la création, 32% à l’éducation et 21% à la diffusion LES FONCTIONS CULTURELLES : DÉFINITIONS DES CONCEPTS Les six fonctions culturelles issues des travaux du groupe de travail ESSnet Culture peuvent être définies de la manière suivante4 : CRÉATION :

la création concerne les activités liées à l’élaboration d’idées et de contenus artistiques et de produits culturels originaux.

PRODUCTION ET PUBLICATION :

l a production de biens et de services culturels concerne des activités qui permettent de transformer une œuvre originale en une œuvre disponible. Par exemple, l’édition d’un livre papier relève de la publication tout comme l’édition de livres au format numérique.

DIFFUSION ET COMMERCE :

la fonction de diffusion correspond aux activités permettant que les œuvres créées et produites soient disponibles ; la diffusion inclut les actes de communication et de diffusion de contenus permettant que les biens et services culturels soient accessibles aux consommateurs (exemples : expositions, galeries, diffusion de programmes).

CONSERVATION :

la conservation, ou préservation, recouvre toutes les activités qui conservent, protègent, restaurent et maintiennent le patrimoine culturel. La numérisation est considérée comme faisant principalement partie des activités de conservation, même si elle a également une fonction de diffusion.

EDUCATION :

l’éducation, selon la classification ESSnet, est comprise comme l’éducation formelle et non formelle dans le domaine de la culture. Elle permet le développement et le transfert de compétences au sein d’activités culturelles reconnues, mais elle a également une fonction de sensibilisation aux domaines culturels. L’éducation culturelle inclut dès lors toutes les activités culturelles qui rassemblent des professionnels, les amateurs qui les pratiquent ainsi que les citoyens et consommateurs qui y participent. En FWB, cela se traduit par une multitude de démarches participatives visant l’émancipation individuelle et collective dans l’exercice des droits civils, politiques, sociaux, économiques, culturels et environnementaux.

Répartition budgétaire des fonctions culturelles 2019 4%

36%

32%

21% 3%

4%

Création Production/Publication Diffusion Conservation Education Administration/Règlementation

ADMINISTRATION la fonction de gestion renvoie aux activités menées par tous les organismes institutionnels, publics ou privés, dont la ET RÈGLEMENTATION : mission est d’offrir et de créer les moyens et l’environnement favorable aux activités, aux opérateurs et aux espaces

culturels. Cela inclut les activités administratives et les activités de soutien technique pour gérer et développer les activités culturelles.

4 « Approche statistique européenne de la culture - Synthèse des travaux européens ESSnet-Culture, 2009-2011 », Valérie Deroin, Département des études, de la prospective et des statistiques, Ministère de la Culture et de la Communication, France (téléchargeable sur le site : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Etudes-et-statistiques/Articles/Approche-statistique-europeenne-de-la-culture)

80


11% des dépenses totales sont affectées aux fonctions de la production/ publication, de conservation et d’administration/règlementation

Archives

Création

Production/ Publication

Diffusion

Conservation

Education

Administration/ règlementation

Total

-

250.063 €

585.563 €

921.063 €

250.063 €

585.563 €

2.592.315 €

Arts visuels

3.029.657 €

619.423 €

1.892.425 €

391.766 €

197.666 €

-

6.130.937 €

Arts vivants

66.314.200 €

2.724.134 €

32.892.460 €

270.118 €

2.778.588 €

72.200 €

105.051.700 €

Audiovisuel et Multimédias

18.275.262 €

5.809.344 €

19.019.773 €

211.000 €

734.531 €

5.390.494 €

49.440.405 €

-

199.582 €

6.719.951 €

6.769.951 €

7.293.925 €

-

20.983.409 €

Bibliothèques Langue Livre et presse Participation culturelle Patrimoine Pluridisciplinaire Total

L

53.324 €

147.737 €

48.887 €

-

23.487 €

-

273.436 €

760.650 €

808.205 €

1.393.399 €

28.832 €

154.918 €

58.815 €

3.204.818 €

48.218.282 €

3.026.726 €

10.192.877 €

38.027 €

106.154.175 €

4.121.153 €

171.751.241 €

-

2.617.657 €

3.059.657 €

2.819.190 €

2.692.657 €

2.933.657 €

14.122.817 €

2.400.034 €

1.095.513 €

8.052.105 €

1.397.630 €

4.438.535 €

688.304 €

18.072.123 €

139.051.410 €

17.298.384 €

83.857.098 €

12.847.577 €

124.718.545 €

13.850.187 €

391.623.201 €

36%

4%

21%

3%

32%

4%

a répartition des dépenses par fonction culturelle met en évidence les trois orientations principales de la politique menée par la Fédération Wallonie-Bruxelles : – 36% des dépenses totales sont affectées à la création, dont 48% proviennent du domaine des arts vivants et 35% de la participation culturelle. – Un petit tiers des dépenses totales (32%) est consacré à la fonction d’éducation, dont 85% sont attachés à la participation culturelle. – La fonction de diffusion représente quant à elle 21% des dépenses totales ; bien que tous les domaines soient représentés dans cette fonction, les domaines des arts vivants et de l’audiovisuel et multimédias viennent en tête, avec respectivement 39% et 23%.

Arrivent ensuite les trois autres fonctions assumées par la Fédération Wallonie-Bruxelles : – La fonction de production/publication représente 4% du total des dépenses 2019 et concerne pour 34% la production cinématographique et pour 15% la publication d’ouvrages dans les musées, ou de revues d’art (patrimoine). – La fonction de conservation ne consomme que 3% du total des dépenses et concerne, pour la grande majorité, les activités menées par le domaine des bibliothèques (53%) et du patrimoine (22%). – La fonction d’administration/règlementation capte 3% des dépenses culturelles et concerne pour 39% le domaine de l’audiovisuel et multimédias. Elle est principalement

présente dans les dépenses de fonctionnement des services de l’administration (non reprises dans cette analyse), mais aussi à travers des subventions octroyées à des associations représentatives d’opérateurs.

81

FOCUS 2019

FAITS


FAITS

FOCUS 2019

C. SELON L’ORGANIGRAMME DE L’AG CULTURE

2/3 du budget de l’AGC est affecté

à la Création artistique et à l’Education permanente et Jeunesse

S

ont ici présentés les montants des dépenses culturelles réalisées en 2019 selon la structure de l’Administration générale de la Culture (renvoi vers page 99).

Le service général de l’Action territoriale englobe les centres culturels, la lecture publique (bibliothèques) et les « PointCulture », et constitue 15% des dépenses totales de l’AGC. Les dépenses octroyées aux centres culturels représentent 51% de ce service. La lecture publique, qui reprend les bibliothèques publiques et privées, compte pour 36% de ce budget. La Création artistique comprend le soutien aux artistes plasticiens, à la diffusion, au théâtre, à la musique, au conte, à la danse, au cirque, aux arts forains et de la rue mais aussi aux projets pluridisciplinaires et à l’interdisciplinaire. Ce sont les secteurs du théâtre et de la musique qui octroient les montants de subventions les plus importants, respectivement 35% et 31% du total de ce département. Le service général est également en charge des acquisitions d’œuvres d’art plastique. Le Service général des Lettres et du Livre englobe les secteurs du livre, des lettres, de la langue française et des langues régionales. Les bénéficiaires soutenus sont divers : les auteurs, éditeurs et libraires, ainsi que les associations de défense des langues régionales endogènes et de la langue française. Le secteur des lettres représente à lui seul 56% du budget total du service général. Le service général de la Jeunesse et l’Éducation permanente constitue le plus gros secteur en termes de montants de

82

subvention octroyés ; elle englobe le soutien aux organisations de jeunesse et centres de jeunes, aux associations d’éducation permanente, aux associations œuvrant dans le domaine des loisirs culturels, aux centres d’expression et de créativité ainsi qu’aux associations œuvrant dans le domaine de l’alphabétisation et de la diversité culturelle: 36% du total des dépenses culturelles y sont consacrés. Une part importante de ce budget, environ un tiers, sert à financer les dépenses de personnel des associations subventionnées dans le cadre de l’Accord sur le non-marchand. (Renvoi vers page 96) Le service général de l’Audiovisuel et des médias (hors dotation à la RTBF) prend en charge les aides à la presse, à la radio et la télévision ainsi qu’au cinéma. Ce service gère 13% du montant total des subventions, une fois la dotation à la RTBF retirée.

Le service général du Patrimoine soutient les musées reconnus par la Fédération Wallonie-Bruxelles, et les centres d’art. Il est également en charge des acquisitions d’œuvres d’art ancien et de la gestion des collections appartenant à la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Pep’s (numérisation) et de la Cinémathèque. Le budget du Musée Royal de Mariemont figure également dans ce périmètre. Enfin, la Direction du support administratif (hors dotation culturelle à la Commission communautaire française COCOF) reprend également le soutien complémentaire à l’emploi non marchand, et à des activités spécifiques gérées de manière transversale (par exemple l’équipement et les publications).


FAITS

Action territoriale

Total

57.610.885

Centres culturels

29.328.716

Lecture publique

20.983.409

Point Culture

Audiovisuel et Médias

49.440.405

Cinéma et audiovisuel

26.429.165

Médias et aide à la presse

23.011.240

6.130.937

Cirque, arts de la rue et arts forains

1.850.612

Conte

549.970

Danse

7.560.644

Diffusion

2.349.756

Interdisciplinaire

12.837.356

Musique

37.778.200

Projets pluridisciplinaires

10.343.190

Théâtre

42.789.633

146.436

Langues régionales

127.000

Direction du support administratif Total

1.950.254

Livre

1.254.564

Total

142.282.238

Alphabétisation

Patrimoine

3.478.254

Langue française

Lettres

Jeunesse et Éducation permanente

121.640.327

Arts plastiques contemporains

Total

Lettres et Livre

7.298.760

Total

Total

Création artistique

Dépenses culturelles

Créativité et Pratiques artistiques Education permanente

FOCUS 2019

Secteurs

79.000 4.574.193 64.942.473

Formation

2.023.092

Jeunesse

70.663.481

Total

16.715.133

Patrimoine culturel

16.715.133

Total

455.960

Initiatives et interventions diverses

455.960 391.623.201

83


FAITS

Dépenses culturelles 2019 par service de l'AGC

Action territoriale

FOCUS 2019

Centres culturels (7%) Lecture publique (5%) 6%

Point Culture (2%)

4%

Création artistique

7%

Arts plastiques contemporains (2%) 7%

Cirque, arts de la rue et arts forains (0,5%) 5%

Danse (2%)

4% 13%

Conte (0,5%) 2%

15%

Diffusion (1%)

2%

Interdisciplinaire (3%) Musique (10%)

2%

Projets pluridisciplinaires (3%) 18%

Théâtre (11%) Lettres et Livre Langue française (0,04%)

10%

Langues régionales (0,03%)

36%

31%

Lettres (0,5%) Livre (0,3%)

1%

Jeunesse et Éducation permanente

3%

1%

Alphabétisation (0,02%) 3%

Créativité et Pratiques artistiques (1%)

Bénéficiaires 2019 par secteur

17%

Formation (1%)

11%

Jeunesse (18%)

5%

Audiovisuel et Médias

10% 10%

1% 1%

Les deux graphiques ci-dessus montrent une corrélation naturelle entre le nombre d’opérateurs et le montant total des subventions octroyées par secteur. Des différences sont cependant perceptibles au niveau des opérateurs culturels émargeant à l’Action territoriale, œuvrant principalement dans le domaine des centres culturels et de la lecture publique, qui bénéficient de 15% des dépenses culturelles totales de l’Administration générale de la Culture et ne représentent que 9% des opérateurs ; les opérateurs du service des Lettres et du Livre, qui sont subventionnés à concurrence de 1% des dépenses culturelles, réunissent quant à eux 7% des opérateurs culturels.

84

Education permanente (17%)

Cinéma et audiovisuel (7%) Médias et aide à la presse (6%) Patrimoine

30%

Patrimoine culturel (4%) Support administratif Initiatives et interventions diverses (0,1%) 8%

37%


FAITS

Domaine culturel

Bruxelles-Capitale

Brabant wallon

Hainaut

Liège

Luxembourg

Namur

Hors FWB

Total

Archives

1.852.120

-

511.000

152.695

-

76.500

-

2.592.315

Arts visuels

1.959.087

99.115

2.959.737

785.873

187.150

139.975

-

6.130.937

Arts vivants

41.173.503

5.262.422

18.225.895

34.996.217

1.101.599

4.287.325

4.740

105.051.700

Audiovisuel et Multimédias

26.250.938

2.100.657

5.381.482

6.395.425

1.059.909

8.119.349

132.644

49.440.405

4.203.469

1.741.739

6.147.921

5.308.285

1.704.681

1.698.521

178.793

20.983.409

62.970

26.200

91.200

64.850

7.216

19.150

1.850

273.436

1.914.487

77.460

368.580

299.076

151.260

142.228

251.728

3.204.818

79.064.149

11.103.005

24.805.821

26.748.766

7.315.911

22.711.660

1.930

171.751.241

1.705.517

437.998

7.209.729

2.327.717

440.951

2.000.905

-

14.122.817

15.682.983

144.502

864.098

1.125.767

115.666

139.107

-

18.072.123

173.869.223

20.993.099

66.565.461

78.204.672

12.084.343

39.334.719

571.685

391.623.201

Bibliothèques Langue Livre et presse Participation culturelle Patrimoine Pluridisciplinaire Total

A. TERRITOIRES ET DOMAINES CULTURELS

E

st ici présentée la répartition des dépenses de subvention par territoire (les Provinces et la Région bruxelloise).

De manière générale, le lieu du siège coïncide avec le lieu des activités. Ce n’est toutefois pas le cas des fédérations, nombreuses dans le domaine de la participation culturelle. Les données ci-après mettent en évidence l’importance de la Région de Bruxelles-Capitale, puisque 45% des dépenses sont destinées à des opérateurs culturels siégeant à Bruxelles. La part des subventions relevant des domaines du patrimoine et des bibliothèques en Région bruxelloise ne dépasse cependant pas 20% de l’ensemble des subventions totales relevant de ces domaines. Ce sont ensuite les opérateurs des provinces de Liège et du Hainaut qui reçoivent le plus de dépenses de subventions, avec pour chacune respectivement 20% et 17% du total.

Outre la participation culturelle et les arts vivants dont l’importance apparait de manière évidente, on peut citer le domaine de l’audiovisuel et multimédias bien représenté à Bruxelles ; le patrimoine, les arts visuels, le pluridisciplinaire, les langues et les bibliothèques dans le Hainaut ; les bibliothèques dans la Province du Luxembourg ; le patrimoine dans la Province de Namur. En Province de Liège, on observe que le domaine des arts vivants est surreprésenté et atteint pratiquement le montant des dépenses dans ce domaine à Bruxelles ; c’est dû notamment à la présence de deux opérateurs majeurs que sont l’Opéra Royal de Wallonie (15,8 millions d’euros) et l’Orchestre Philharmonique de Liège (9,1 millions en 2019). Enfin, une très petite partie des subventions (0,2%) est octroyée à des bénéficiaires « étrangers », c’est-à-dire ne faisant pas partie de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il s’agit principalement d’opérateurs en audiovisuel et multimédias ainsi qu’en lettres et livre, des auteurs et des éditeurs.

85

FOCUS 2019

2. RÉPARTITION SELON LE TERRITOIRE


FOCUS 2019

FAITS

B. TERRITOIRE ET FONCTIONS CULTURELLES

La répartition géographique des fonctions de diffusion et de production est la plus homogène

Création

Production/Publication

Diffusion

Conservation

Education

Management/ Règlementation

Total

64.453.444

6.629.215

31.939.630

4.153.826

59.595.615

7.097.492

173.869.223

7.057.218

1.132.348

4.322.696

627.243

7.233.704

619.889

20.993.099

Hainaut

19.964.645

3.316.078

18.017.049

3.896.712

18.626.117

2.744.860

66.565.461

Liège

34.565.875

3.220.664

16.844.862

2.271.805

19.583.490

1.717.975

78.204.672

2.387.747

604.285

3.156.522

673.454

4.919.145

343.189

12.084.343

10.572.925

2.381.983

9.256.180

1.164.939

14.631.912

1.326.780

39.334.719

49.555

13.811

320.159

59.598

128.563

139.051.410

17.298.384

83.857.098

12.847.577

124.718.545

Bruxelles-Capitale Brabant wallon

Luxembourg Namur Hors FWB Total général

L

e graphique et le tableau ci-après présentent la répartition des dépenses totales de l’Administration générale de la Culture en 2019 par fonction culturelle et par province ou région (pour Bruxelles)5. La fonction de création est davantage présente à Bruxelles mais également la fonction de diffusion ainsi que les fonctions d’éducation et de production/publication, ce qui s’explique notamment par la concentration des fédérations d’opérateurs à Bruxelles. Les fonctions de diffusion et de conservation sont, elles, significativement plus présentes en Hainaut et en Province de Liège.

5 hors COCOF et RTBF

86

571.685 13.850.187

391.623.201


C. TERRITOIRES ET ORGANIGRAMME DE L’AGC

45% des dépenses sont consacrées à la Jeunesse et l’Éducation permanente à Namur et à Bruxelles, et à la création artistique à Liège

47%

Province

Bruxelles-Capitale

Brabant wallon

Hainaut

Liège

Luxembourg

Namur

Hors FWB

Total général

Action territoriale

14.330.354

4.668.030

15.753.714

11.285.685

4.677.022

6.717.287

178.793

57.610.885

Audiovisuel et Médias

26.250.938

2.100.657

5.381.482

6.395.425

1.059.909

8.119.349

132.644

49.440.405

Création artistique

51.540.831

5.442.787

21.950.831

36.853.090

1.293.749

4.554.300

4.740

121.640.327

1.977.457

103.660

459.780

363.926

158.476

161.378

253.578

3.478.254

76.012.007

8.012.007

15.270.925

20.826.133

4.454.236

17.705.001

1.930

142.282.238

3.557.637

437.998

7.720.729

2.480.412

440.951

2.077.405

200.000

227.960

28.000

173.869.223

20.993.099

66.565.461

Lettres et Livre Jeunesse et l’Éducation permanente Patrimoine Support administratif Total général

L

16.715.133 455.960

78.204.672

12.084.343

39.334.719

571.685

391.623.201

e tableau présente la répartition des dépenses culturelles par province et par service en fonction de l’organigramme de l’AGC.6

6 voir Annexe pour plus de détails

87

FOCUS 2019

FAITS


FOCUS 2019

FAITS

3. RÉPARTITION SELON LE VOLUME DES SUBVENTIONS

3% des dépenses sont réparties en 7.129 petites subventions 47% des dépenses sont réparties en 228 grosses subventions

Catégorie 1 Domaine culturel

Catégorie 2

Catégorie 3

Catégorie 4

Total

Montant

Nombre de subventions

Montant

Nombre de subventions

Montant

Nombre de subventions

Montant

Nombre de subventions

Montant

Nombre de subventions

Arts vivants

3.068.378 €

4.375

2.877.009 €

221

19.740.132 €

260

79.366.181 €

59

105.051.700 €

4 915

Participation culturelle

4.614.452 €

1.877

16.868.821 €

1 352

107.658.961 €

1 248

42.609.007 €

74

171.751.241 €

4 551

684.722 €

268

2.342.298 €

174

16.002.720 €

222

30.410.665 €

48

49.440.405 €

712

Bibliothèques

244.406 €

104

1.766.026 €

135

13.907.445 €

199

5.065.532 €

15

20.983.409 €

453

Arts visuels

485.927 €

154

881.746 €

85

2.357.263 €

33

2.406.000 €

2

6.130.937 €

274

Livre et presse

490.958 €

180

841.037 €

64

1.872.823 €

29

3.204.818 €

273

Patrimoine

216.828 €

95

670.629 €

47

4.590.913 €

58

8.644.448 €

18

14.122.817 €

218

Pluridisciplinaire

137.439 €

38

465.831 €

27

2.942.635 €

39

14.526.218 €

9

18.072.123 €

113

72.936 €

38

68.500 €

6

132.000 €

4

273.436 €

48

10.000 €

1

831.315 €

11

1.751.000 €

3

2.592.315 €

15

391.623.201 €

11 572

Audiovisuel et Multimédias

Langue Archives Total Montant moyen

C

10.016.045 €

7.129

26.791.898 €

2.112

170.036.207 €

2.103

184.779.051 €

228

3%

62%

7%

18%

43%

18%

47%

2%

1.405 €

e chapitre présente la répartition des subventions en fonction de leur montant. Quatre catégories ont été définies, sur base des procédures administratives à suivre: – Catégorie 1 : le montant de la subvention est inférieur à 6.000€, la subvention requiert le seul accord ministériel ; – Catégorie 2 : le montant de la subvention est supérieur ou égal à 6.000€ et inférieur ou égal à 25.000€, la subvention demande de surcroît l’accord de l’Inspection des finances ;

88

12.686 €

80.854 €

– Catégorie 3 : le montant de la subvention est supérieur à 25.000€ et inférieur à 250.000€, la subvention demande de surcroît l’accord du Ministre du Budget ; – Catégorie 4 : le montant de la subvention est supérieur ou égal à 250.000€, la subvention demande de surcroît l’accord du Gouvernement. Au total, 11.572 subventions ont été octroyées en 2019 (11.580 moins les dotations et subventions Cocof et RTBF). Les tableaux montrent que 62% des subventions

810.434 €

les plus petites (dont une majorité en arts vivants, et plus particulièrement en diffusion), totalisent seulement 3% des dépenses. A l’autre extrême, dans la catégorie 4, soit les 228 subventions égales ou supérieures à 250.000€, c’està-dire moins de 2% des subventions, totalisent 47% des dépenses globales.


FAITS

FOCUS 2019

90% des subventions en arts vivants sont des subventions de moins de 6.000 euros Répartition du nombre de subventions par catégorie 100%

59 260 221

90%

74

48

15

2 33

9

18

29

3 6

1 248 80%

222

199

70% 60%

58

64

39

85

1 352

50%

4

47 174 27

4 375 40%

38

135

11

180

30%

154 1 877

20%

95

268

38 104

10%

1

0% Arts vivants Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3 Catégorie 4

Participation culturelle

Audiovisuel et Multimédias

Bibliothèques

Arts visuels

Livre et presse

Patrimoine

90% des subventions en arts vivants sont des subventions de moins de 6.000 euros. Ce pourcentage est de 80% pour le domaine de la Langue et de 66% pour celui du Livre et presse. Pour les domaines des bibliothèques et pour l’audiovisuel et multimédias, les subventions entre 25.000 et 250.000€ représentent respectivement 44% et 31% du total des subventions pour chacun des domaines.

Pluridisciplinaire

Langue

Archives

80% des subventions sont inférieures ou égales à 25.000€, et ne totalisent que 36,8 millions d’euros, soit quelque 9% du budget. Pour les deux premières catégories, soit 9.241 subventions, la subvention moyenne est équivalente à 3.983€, alors que pour les catégories 3 et 4, la subvention moyenne est de 152.216€, pour un peu plus de 2.300 bénéficiaires. En annexe se trouve le nombre de subventions et le montant total des subventions octroyées en 2019 par secteur et par catégorie.

89


FAITS

4. RÉPARTITION DES BÉNÉFICIAIRES FOCUS 2019

3.218 bénéficiaires de subventions culturelles en 2019

O

n entend par bénéficiaire, un opérateur, toute personne physique ou morale qui a reçu, en 2019, une ou plusieurs subvention(s) culturelle(s). Il y a en 2019 3.218 bénéficiaires culturels soutenus par l’AGC. Ces opérateurs culturels sont très diversifiés et bénéficient de subventions ponctuelles, suite à des appels à projet par exemple, ou pluriannuelles, sur base d’une convention ou d’un contrat-programme. Ce sous-chapitre présente des informations sur l’ensemble des bénéficiaires de subventions octroyées par l’AGC.

STATUT DES BÉNÉFICIAIRES Les opérateurs culturels sont classés selon leur statut. Le graphique montre clairement la part très importante d’asbl parmi les bénéficiaires de subventions culturelles : en 2019, 75% des opérateurs étaient des associations, 12% des personnes physiques, 7% des sociétés, 5% des administrations communales. 87% du total des subventions est octroyé à des asbl. Ce pourcentage est de 8% pour les sociétés. Il est également possible de répartir les subventions sur base du statut de leurs bénéficiaires ; ainsi 88% du nombre de subventions est octroyé à des asbl, 4% à des personnes physiques, 5% à des sociétés et 3% à des communes.

Statut des bénéficiaires 100% 90%

1% 5% 7%

80%

12%

1% 3% 8% 1%

3% 5% 4%

asbl personne physique société commune

70%

association de fait

60%

province

50% 40%

autre

88%

87%

Répartition du nombre des subventions selon le statut des bénéficiaires

Répartition des montants des subventions selon le statut des bénéficiaires

75%

30% 20% 10% 0% Répartition des bénéficiaires selon le statut des bénéficiaires

Bénéficiaires 2019 et territoire 2%

TERRITOIRES Ce graphique situe les bénéficiaires par province. Sans surprise, ils sont plus nombreux à Bruxelles, à Liège et dans le Hainaut, provinces plus urbanisées que le Brabant wallon, Namur et Luxembourg.

10%

Brabant wallon

7%

Bruxelles-Capitale

5%

Hainaut Liège

19%

36%

Luxembourg Namur

14%

90

Hors FWB


FAITS

SUBVENTIONS MOYENNES FOCUS 2019

La subvention moyenne par bénéficiaire est de

121.698 €

Subvention moyenne par bénéficiaire selon le domaine Archives (9)*

267.844

Pluridisciplinaire (73*)

246.312

Arts vivants (hors bénéficiaires de la diffusion) (657)*

159.932

Participation culturelle (1096)*

155.642

Audiovisuel et multimédias (315)*

155.636

Moyenne générale (hors bénéficiaires de la diffusion) (2949)*

132.257

Moyenne générale (y compris bénéficiaires de la diffusion) (3218)*

121.698

Bibliothèques (185)*

116.306

Arts vivants (y compris bénéficiaires de la diffusion) (924)*

115.161

Patrimoine (148)*

97.341

Arts visuels (216)*

27.105

Livre et Presse (220)*

14.696

Langue (32)* * nombre d'opérateurs concernés

L

6.340 0

50000

100000

150000

200000

250000

300000

e montant moyen de la subvention pour l’ensemble des bénéficiaires de la politique culturelle (jeunesse comprise) s’élève à quelque 121.698 €.

La subvention moyenne par opérateur par domaine est présentée dans le graphique ci-dessus.

91


FAITS

FOCUS 2019

Subventions moyennes et population de la FWB

Subvention moyenne par habitant :

Territoire

Population

Subventions

Dépenses par habitant

FWB

4.660.230

391.051.516 €

84 €

Bruxelles-Capitale [1]

1.093.761

173.869.223 €

159 €

Wallonie

3.566.469

217.182.294 €

61 €

404.270

20.993.099 €

52 €

Hainaut

1.346.082

66.565.461 €

49 €

Liège[2]

1.032 541

78.204.672 €

76 €

Luxembourg

286.685

12.084.343 €

42 €

Namur

496.891

39.334.719 €

79 €

Brabant wallon

[1] une clé de répartition francophone/néerlandophone 90%-10% est appliquée à la population de la Région de Bruxelles-Capitale [2] hors Communauté germanophone

Province

Total général

Nombre d'opérateurs

Subvention moyenne par opérateur

FWB

391.623.201

3.218

121.698 €

Bruxelles-Capitale

173.869.223

1.394

124.727 €

Wallonie

217.182.294

1.768

122.841 €

Brabant wallon

20.993.099

224

93.719 €

Hainaut

66.565.461

465

143.152 €

Liège

78.204.672

614

127.369 €

Luxembourg

12.084.343

153

78.983 €

Namur

39.334.719

312

126.073 €

571.685

56

10.209 €

Hors FWB

92

L

84 €

es dépenses culturelles totales (y compris les dépenses relatives aux programmes « diffusion ») peuvent être croisées avec celles relatives à la population 2019 pour calculer des subventions moyennes brutes par habitant. La subvention moyenne par habitant de la Fédération Wallonie-Bruxelles est de 84 €. A Bruxelles, elle est de 159 €. Bien entendu, le poids de certains opérateurs majeurs, dont le rayonnement dépasse largement le lieu d’implantation, influence considérablement la subvention moyenne. Ainsi, l’action du Botanique ou du Théâtre National dépasse Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles ; l’Opéra Royal de Wallonie et l’Orchestre Philharmonique de Liège rayonnent bien au-delà de la province de Liège ; et les activités de Charleroi-Danse ou du MAC’S ne s’arrêtent pas au Hainaut.


FAITS

FOCUS 2019

Entre 2011 et 2019, les dépenses par habitant en FWB ont augmenté de (hors inflation)

35%

Evolution des dépenses par habitant (2011-2019)

Croissance 2011-2019 79 €

+74%

42 €

+53%

72 € 66 €

45 € 28 € 57 € 41 € 33 € 44 €

110 €

46 €

46 €

47 €

29 €

28 €

29 €

59 €

58 €

59 €

41 €

41 €

42 €

33 €

34 €

35 €

45 €

45 €

45 €

123 €

124 €

125 €

54 €

56 €

36 €

34 €

62 €

60 €

49 €

44 €

39 €

40 €

51 €

134 €

38 €

35 € 73 € 68 €

49 €

139 €

47 € 46 € 47 € 46 € 53 €

143 €

57 €

76 € 49 € 52 € 61 €

+34% +22% +56% +38%

Province de Namur Province du Luxembourg

154 €

159 €

+45%

Province de Liège Province du Hainaut Province du Brabant wallon Wallonie

62 €

63 €

63 €

64 €

72 €

71 €

75 €

80 €

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

84 €

+36%

Région de Bruxelles-Capitale FWB

2011

2019

Au cours des 9 dernières années, les dépenses par habitant en FWB ont augmenté, hors inflation, de 35% en moyenne (45% pour Bruxelles). En 2011, la dépense culturelle était de 62€ par habitant (pour une population de 4,46 millions). En 2019, la dépense était de 84€ pour une population de 4,66 millions.

93


FAITS

VOLUME DES BÉNÉFICIAIRES FOCUS 2019

62,5% du budget octroyé à 306 bénéficiaires

Nombre de bénéficiaires

Part des bénéficiaires

Montant total des subventions

Part des dépenses totales

Subvention moyenne par bénéficiaire

25

0,8%

91.965.043 €

23,5%

3.678.602 €

Bénéficiaires majeurs

281

8,7%

152.797.093 €

39,0%

543.762 €

Bénéficiaires moyens

1302

40,5%

137.232.836 €

35,0%

105.402 €

Petits bénéficiaires

713

22,2%

7.912.720 €

2,0%

11.098 €

Tout petits bénéficiaires

897

27,9%

1.715.509 €

0,4%

1.912 €

25 premiers bénéficiaires majeurs

Total

3218

L

e tableau et les graphiques présentent les bénéficiaires par catégorie. Les catégories proposées sont différentes des catégories présentées précédemment, qui se basaient sur le montant des subventions en fonction des paliers de contrôle administratif et budgétaire. Ici, les catégories se basent sur le montant total perçu par le bénéficiaire, quel que soit le service subsidiant. Il y a par exemple davantage de bénéficiaires majeurs (qui reçoivent plus de 250.000 €) que de subventions majeures (plus de 250.000 €), un bénéficiaire majeur pouvant avoir reçu deux subventions différentes inférieures à 250.000 € mais dont le total est supérieur à 250.000 €.

94

391.623.201 €

Les catégories sont les suivantes : – les « tout petits bénéficiaires » regroupent les bénéficiaires qui au total reçoivent chacun moins de 5.000 € ; – les « petits bénéficiaires » regroupent les bénéficiaires qui reçoivent un montant total compris entre 5.000 € et 25.000 € ; – les « bénéficiaires moyens » reçoivent, chacun, entre 25.000 € et 250.000 € ; – les « bénéficiaires majeurs » reçoivent, chacun, 250.000 € et plus ; – les « 25 premiers bénéficiaires majeurs » sont les 25 premiers bénéficiaires en termes de montant total des subventions reçues.

121.698 €


FAITS

Part des dépenses culturelles selon le volume des bénéficiaires

Part des dépenses culturelles2% selon le volume des bénéficiaires 38%

2%

Autres bénéficiaires majeurs

Bénéficiaires majeursmajeurs Autres Petits bénéficiaires 25 premiers bénéficiaires majeurs Tout petits bénéficiaire Autres bénéficiaires

24% 39%

Autres bénéficiaires Bénéficiaires moyensmajeurs

35% 38%

0.5%

25 premiers bénéficiaires majeurs

25 premiers bénéficiaires Bénéficiaires moyens majeurs 2% 62%

38%

Bénéficiaires majeurs

Bénéficiaires majeurs Autres bénéficiaires

24% 35%

FOCUS 2019

Part des dépenses culturelles selon le volume des bénéficiaires

28%

Les tout petits opérateurs, soit consomment ensemble moins de du montant total des subventions

24%

Autres bénéficiaires Petits bénéficiaires

62%

Bénéficiaires moyens Tout petits bénéficiaire

35%

Nombre de bénéficiaires

39%

Petits bénéficiaires

62%

1% Tout petits bénéficiaire

39%

Les 306 bénéficiaires majeurs représentent près de 10% du nombre total de bénéficiaires et consomment un peu plus de 62% des subventions ; parmi eux, les 25 premiers, qui représentent moins de 1% du nombre total de bénéficiaires, consomment près de 25% des dépenses culturelles totales. La subvention moyenne pour l’ensemble des opérateurs est de 121.698 € ; elle est de 1.912 € pour les tout petits opérateurs, qui représentent près de 30% des bénéficiaires, mais ne consomment ensemble que 0,4% du montant total des subventions.

9% Nombre de bénéficiaires 28%

1%

Nombre de bénéficiaires 1% 9%

40%

28% 22% 9% 28%

40%

22% 40% 22%

La subvention moyenne des bénéficiaires majeurs a tendance à diminuer d’année en année depuis 2015. En 2019, la subvention moyenne pour les bénéficiaires majeurs (25 premiers compris) est de 799.876 €. La subvention moyenne pour les autres bénéficiaires (tout petits, petits et moyens) est de 50.433 €.

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

925.655 €

947.767 €

884.913 €

914.095 €

867.620 €

836.903 €

834.623 €

799.876 €

Subvention moyenne

94.970 €

114.436 €

96.035 €

104.645 €

99.947 €

101.085 €

111.563 €

121.698 €

Subvention moyenne (autres bénéficiaires)

41.500 €

36.857 €

41.104 €

42.952 €

43.064 €

41.737 €

46.924 €

50.433 €

Subvention moyenne (bénéficiaires majeurs)

95


FAITS

EMPLOI NON MARCHAND FOCUS 2019

6.566 emplois socioculturels subventionnés par l’AGC

2

019 a été la première année pleine à voir s’appliquer les accords du non-marchand (qui, conclus le 30 mai 2018, n’avaient concerné que le 2ème semestre de cette année-là). Aux quelque 55 millions habituellement inscrits au budget, sont dès lors venus s’en ajouter environ 15,5 pour le secteur socioculturel qui regroupe ceux des centres culturels, de la lecture publique de droit privé7, de l’éducation permanente, des organisations de jeunesse, des maisons et centres de jeunes, des ateliers radio et de production, des télévisions locales, des fédérations sportives et Point Culture, ainsi que, pour la première fois, ceux des centres d’expression et de créativité et des coordinations des écoles de devoirs.

Ces moyens complémentaires récurrents permettent une actualisation annuelle du cadastre de l’emploi au sein des associations bénéficiaires des subventions prévues par le décret qui reçoivent par ailleurs plus de moyens pour atteindre le nouveau barème minimal pour la commission paritaire 329.02 à savoir, à présent, 97,14%.

organisations de jeunesse et centres de jeunes 31% de la subvention pour 31% des ETP, et les centres culturels 13% de la subvention pour 14% des ETP. Logiquement, la répartition des subventions par secteur suit la répartition des emplois équivalents temps-plein par secteur. Seul le secteur des bibliothèques reçoit 5% des subventions pour 3% des ETP.

En 2019, le budget total octroyé à l’ensemble du secteur socioculturel à l’exclusion des Fédérations sportives est de 67,3 millions d’euros et a contribué au financement de 6875 emplois. Les associations d’éducation permanente absorbent 41% du montant total de la subvention pour 40% des ETP, les

Budget ENM

Budget ENM

Nombre d’emploi équivalent temps-plein par secteur

Nombre d’emploi équivalent temps-plein par secteur

Opérateurs bénéficiaires

Opérateurs bénéficiaires

Centres culturels

8.623.000

13%

929

14%

115

13%

Bibliothèques publiques de droit privé7

3.623.000

5%

198

3%

41

5%

Organisations de Jeunesse et Centres de Jeunes

20.855.000

31%

2.039

31%

317

37%

Associations d'Education permanente

27.537.000

41%

2.658

40%

277

32%

606.000

1%

42

1%

10

1%

Télévisions locales

3.614.000

5%

368

6%

12

1%

Point Culture

1.086.000

2%

107

2%

1

0%

Centres d'expression et de créativité

1.322.000

2%

216

3%

88

10%

58.000

0,1%

9

0%

6

1%

Ateliers de Production

Ecole des devoirs Total 7 C’est-à-dire les bibliothèques publiques fonctionnant sous statut d’asbl.

96

67.324.000

6.566

867


FAITS

100%

90%

0,1% 2% 2% 5% 1%

FOCUS 2019

Evolution des dépenses par habitant (2011-2019) 1% 3% 2% 6% 1%

10% 1%

0% 1%

80% Ecole des devoirs 70%

41%

40%

32%

Centres d'expression et de créativité Pointculture Télévisions locales

60%

Ateliers de Production Associations d'Education permanente

50%

Organisations de Jeunesse et Centres de Jeunes Bibliothèques publiques de droit privé

40%

Centres culturels 37%

31%

31%

5%

3%

5%

13%

14%

13%

30%

20%

10%

0%

Budget ENM

Nombre d’emplois équivalents temps plein par secteur

Opérateurs bénéficiaires

97


FOCUS 2019

ANNEXES

ANNEXES

98


ANNEXES

ANNEXE 1 FOCUS 2019

RESSOURCES HUMAINES Administration générale de la Culture

Service général de l’Audiovisuel et des Médias

Service général des Lettres et du Livre

Service général de l’Inspection de la Culture

Service général de l’Action territoriale

Direction des Médias et de l’Aide à la Presse

Direction des Lettres

Directions des Ressorts d’Inspection

Direction des Centres culturels

Direction de la Production Cinéma

Direction de la Langue française

Ressort d’Inspection de Liège, Namur, Luxembourg

Service de la Commission de Sélection des Films

Service des Langues régionales

Ressort d’Inspection du Hainaut et Brabant-Wallon

Service de la Promotion et de la Diffusion Cinéma

Service Littérature jeunesse et Bande dessinée

Wallonie-Bruxelles Images

Service du Livre

Service d’Appui juridique et financier

Service d’Appui transversal

Académie Royale de la Langue et de la Littérature française

Service d’Appui transversal

Service d’Appui transversal

Ressort d’Inspection de Bruxelles

Direction de la Lecture publique Bibliothèque centrale du Brabant Wallon (Nivelles) Réserve centrale de Lobbes

Service général de la Création artistique

Direction des Arts plastiques contemporains Wallonie Bruxelles Design Mode Direction des Arts vivants

Service général du Patrimoine

Direction de l’Education permanente

Musée Royal de Mariemont

Service des Collections de la FWB

Direction de la Jeunesse

Direction du Support administratif

Service des Opérateurs culturels patrimoniaux

Bureau International de la Jeunesse

Service Ressources humaines

Direction de la Formation

Service Budget et Comptabilité

Service de la Créativité et des Pratiques artistiques

Service Infrastructure et Sécurité

Service des Sourds et transversal Malentendants

Service Emploi non marchand

Direction du Patrimoine culturel

Service des projets pluridisciplinaires

Direction de la Cinémathèque

Bibliothèque 27 septembre

Service de la Danse

Direction du PEP’S

Centre de Prêt de matériel de Naninne

Service du Cirque

Service d’Appui transversal

Service d’Appui transversal

Wallonie-Bruxelles Théâtre/Danse Direction des Musiques

Service de la Musique Wallonie-Bruxelles Musique

Direction de la Diffusion

Direction du Théâtre

Service d’Appui transversal

Service général de l’Education permanente et de la Jeunesse

Service Alphabétisation

La Marlagne

Service d’Appui transversal

Direction Stratégique

Service Communication Service Relations internationales Service Creative Europe Desk

Cellule Informatique

Cellule Économie et Statistique

99


FOCUS 2019

ANNEXES

Au 31 décembre 2019, l’Administration générale de la Culture comptait 558 employés. Ces personnes sont réparties en 7 services généraux, eux-mêmes organisés en services centraux établis à Bruxelles, et en services extérieurs implantés en Wallonie et à Bruxelles : les antennes décentralisées de l’Inspection de la Culture, le Musée royal de Mariemont, le Centre de prêt de matériel de Naninne, le Centre de Rencontre de La Marlagne, les centres relevant de la lecture publique à Nivelles et Lobbes. Les services transversaux de l’Administration générale se composent de la Direction du support administratif et la Direction stratégique. Le graphique ci-contre présente la répartition des 558 agents entre les services de l’Administration générale de la Culture.

Répartition des agents de l'AGC par service général Service général de l'Action territoriale

26

49

Service général du Patrimoine

63

49

Service général de l'Education permanente et de la Jeunesse

79

36

50

Service général de la Création artistique

57

Service général de l'Inspection de la Culture

7

33

Services transversaux

38

Service général de l'Audiovisuel et des Médias

38

Service général des Lettres et du Livre

33 0

20

40

60

80

100

120

Service général de l'Action territoriale (services centraux) Service général de l'Action territoriale (service extérieur : Lecture publique) Service général de l'Action territoriale (service extérieur : Centre de Prêt de matériel de Naninne) Service général du Patrimoine (services centraux) Service général du Patrimoine culturel (service extérieur : Musée royal de Mariemont) Service général de l'Education permanente et de la Jeunesse (service extérieur: Centre de Rencontre de La Marlagne) Service général de l'Education permanente et de la Jeunesse (services centraux) Service général de la Création artistique Service général de l'Inspection (services centraux) Service général de l'Inspection de la Culture (externe) Service transversaux Service général de l'Audiovisuel et des Médias Service général des Lettres et du Livre

100

140

160


FOCUS 2019

ANNEXES

L’âge moyen des membres de l’administration est de 48 ans La pyramide des âges présente la répartition du personnel par sexe (les femmes représentent 56%), par tranche d’âge (une tranche représente 5 années) et par statut 8. L’administration comporte également 6 mandataires (2 femmes et 4 hommes) : un Administrateur général et cinq directeurs généraux adjoints. Deux services généraux sont dirigés par des directeurs en l’attente de désignation de directeurs généraux adjoints. L’âge moyen des membres de l’administration est de 48 ans (47 ans pour les femmes et 49 ans pour les hommes).

Pyramide des âges 2019 du personnel de l'AGC Hommes plus de 61 ans 56-60 ans

41-45 ans

2

26-30 ans

80%

183

70% 60% 50% 40%

40

35

30

25

20

15

10

5

5

31

18

11

20

13

5

6 45

3 2

2 10

23

3

50

14 33

19

1

5 18

18

23

13

55

22

21

9

1

29

moins de 25 ans

28

21

23

8

31-35 ans

28

21

20 1

Part des contractuels et statutaires selon la catégorie d'âge 90%

12

18

4

12

31

46-50 ans

36-40 ans

20

21

51-55 ans

La part de statutaires (211 agents) est globalement de 38% : 18 % pour la catégorie d’âge 25-40 ans, un peu moins de 50 % pour les agents âgés de 41 à 65 ans.

100%

1

Femme

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Mandataire

Chargé de mission

Statutaire

Contractuel

Mandataire

Chargé de mission

Statutaire

Contractuel

45

50

55

60

130

30%

187

20% 10% 0%

25 - 40 ans

Statutaire

41 - 65 ans

Contractuel

8 Un chargé de mission est un employé d’un autre Ministère détaché au Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou des professeurs détachés au Ministère de la FWB

101


ANNEXES

FOCUS 2019

ANNEXE 2 LES DOMAINES CULTURELS : DÉFINITIONS DES CONCEPTS Les sections relatives aux domaines culturels et aux fonctions culturelles reposent sur un concept statistique établi au niveau de l’Union européenne. En effet, à partir de 1997, Eurostat, l’Office statistique de l’Union européenne, a mené différents travaux dans le domaine des statistiques culturelles, notamment le réseau ESSnet Culture 9 (European Statistical System Network on Culture). Les membres de ce réseau, coordonné par le Ministère de la Culture du Luxembourg, se sont focalisés sur les quatre aspects suivants: • cadre des statistiques culturelles et définitions ; • financements publics et dépenses privées pour la culture ; • secteurs et emplois dans l’économie de la culture ; • pratiques culturelles et aspects sociaux. Depuis 2011, l’Administration générale de la Culture s’est particulièrement penchée sur les travaux du premier groupe de travail, à savoir les définitions de la Culture, de ses domaines et de ses fonctions, et a analysé ses activités selon ce schéma. Le modèle attribue à la Culture une série d’activités culturelles réparties en dix domaines : • • • • • • • • •

patrimoine culturel ; archives ; bibliothèques ; livre et presse ; arts plastiques ; arts vivants ; audiovisuel et multimédia ; architecture ; publicité ;

9 Voir le rapport final de l’ESSnet Culture disponible sur le site de la Commission européenne http://ec.europa.eu/assets/eac/culture/library/reports/ess-net-report_en.pdf

102

• • • • • • •

artisanat d’art ; fonction de création ; fonction de production et de publication ; fonction de diffusion et de commercialisation ; fonction de conservation ; fonction d’éducation ; fonction d’administration et de management.

Au croisement de chaque couple « domaine/fonction », ont été définies une ou plusieurs activités culturelles. Le tableau global déclinant toutes les activités culturelles est disponible ci-après. Le périmètre des dix domaines culturels définis par l’ESSnet Culture ne correspond pas exactement aux compétences attribuées à l’Administration générale de la Culture ni même aux compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles – comme la publicité et l’artisanat d’art, de nature commerciale. Par ailleurs, certaines compétences de l’Administration n’apparaissent pas dans la définition des domaines. Pour combler ces manques, il a été décidé d’ajouter trois domaines complémentaires : • la participation culturelle, qui englobe les centres culturels et les associations culturelles œuvrant dans les secteurs de la jeunesse et de l’éducation permanente ; • la langue, qui englobe la promotion de la langue française et les associations de défense des langues régionales endogènes ; • le pluridisciplinaire, englobant les associations et opérateurs culturels œuvrant dans plusieurs domaines. Les activités de l’Administration générale de la Culture se répartissent ainsi en dix domaines culturels, dont sept strictement définis dans le cadre de l’ESSnet Culture.


ANNEXES

DÉPENSES TOTALES 2019 PAR SECTEUR SELON LE TERRITOIRE

Action territoriale

Bruxelles-Capitale Brabant wallon

Hainaut

Liège

Luxembourg

Namur

Hors FWB

Total

14.330.354

4.668.030

15.753.714

11.285.685

4.677.022

6.717.287

178.793

57.610.885

Centres culturels

2.904.946

2.926.291

9.554.579

5.951.792

2.972.341

5.018.766

29.328.716

Lecture publique

4.203.469

1.741.739

6.147.921

5.308.285

1.704.681

1.698.521

178.793

20.983.409

Point Culture

7.221.939

51.214

25.607

7.298.760

Audiovisuel et Médias

26.250.938

2.100.657

5.381.482

6.395.425

1.059.909

8.119.349

132.644

49.440.405

Cinéma et audiovisuel

17.766.170

1.271.250

1.370.039

4.420.896

200.120

1.268.045

132.644

26.429.165

Médias et aide à la presse

Création artistique

Arts plastiques contemporains

Cirque, arts de la rue et arts forains

Diffusion

8.484.768

829.407

4.011.443

1.974.529

859.789

6.851.304

23.011.240

51.540.831

5.442.787

21.950.831

36.853.090

1.293.749

4.554.300

4.740

121.640.327

1.959.087

99.115

2.959.737

785.873

187.150

139.975

6.130.937

717.628

73.800

161.224

542.360

163.000

192.600

1.850.612

Conte

287.650

115.900

17.500

125.400

3.520

Danse

4.041.644

3.499.000

10.000

10.000

7.560.644

447.564

270.372

501.437

559.128

245.489

323.526

2.240

2.349.756

7.823.800

1.025.000

88.500

197.026

941.370

2.215.080

26.961.450

238.860

1.890.710

2.500

37.778.200

Interdisciplinaire

3.153.060

Musique

5.528.230

Projets pluridisciplinaires

Théâtre

Lettres et Livre

Langue française

Langues régionales

Lettres

Livre

Participation culturelle

549.970

12.287.386

8.326.240

76.250

757.700

1.061.000

122.000

10.343.190

27.079.728

3.865.980

4.015.354

5.918.279

235.350

1.674.943

42.789.633

1.977.457

103.660

459.780

363.926

158.476

161.378

253.578

3.478.254

57.970

25.500

1.900

48.650

2.416

10.000

146.436

5.000

700

89.300

16.200

4.800

9.150

1.850

127.000

935.815

54.800

329.150

158.012

120.750

108.500

243.228

1.950.254

978.672

22.660

39.430

141.064

30.510

33.728

8.500

1.254.564

76.012.007

8.012.007

15.270.925

20.826.133

4.454.236

17.705.001

1.930

142.282.238

Alphabétisation

Créativité et Pratiques artistiques

42.500

5.000

10.000

19.500

2.000

79.000

1.547.288

532.151

772.118

660.088

243.362

819.186

4.574.193

Education permanente

43.600.132

3.405.276

2.295.617

6.140.555

439.400

9.059.564

1.930

64.942.473

Formation

1.282.542

229.754

198.156

238.980

Jeunesse

29.539.546

3.839.826

11.995.034

13.767.011

9.114

64.546

2.023.092

3.762.360

7.759.705

70.663.481

Patrimoine

3.557.637

437.998

7.720.729

2.480.412

Patrimoine culturel

3.557.637

437.998

7.720.729

2.480.412

440.951

2.077.405

16.715.133

440.951

2.077.405

16.715.133

Direction du support administratif

200.000

227.960

28.000

Initiatives et interventions diverses

200.000

227.960

28.000

455.960

455.960

Total

173.869.223

20.993.099

66.565.461

78.204.672

12.084.343

39.334.719

571.685

391.623.201

103

FOCUS 2019

ANNEXE 3


ANNEXES

FOCUS 2019

ANNEXE 4

NOMBRE ET MONTANT TOTAL DES SUBVENTIONS OCTROYÉES EN 2019 PAR SECTEUR ET PAR CATÉGORIE

Catégorie 1

Catégorie 2

Catégorie 3

Catégorie 4

Total

Montant

Nbre de subv

Montant

Nbre de subv

Montant

Nbre de subv

Montant

Nbre de subv

Montant

Nbre de subv

Action territoriale

582.138

283

2.499.332

192

34.627.935

450

19.901.480

29

57.610.885

954

Centres Culturels

337.732

179

733.306

57

20.566.848

245

7.690.830

12

29.328.716

493

Lecture publique

244.406

104

1.766.026

135

13.907.445

199

5.065.532

15

20.983.409

453

153.642

6

7.145.118

2

7.298.760

8

Audiovisuel et Médias

684.722

268

2.342.298

174

16.002.720

222

30.410.665

48

49.440.405

712

Cinéma et audiovisuel

649.344

256

2.305.958

171

13.233.284

200

10.240.580

20

26.429.165

647

Point Culture

Médias et aide à la presse

35.378

12

36.340

3

2.769.437

22

20.170.085

28

23.011.240

65

3.681.695

4.561

4.139.755

328

24.665.596

320

89.153.281

68

121.640.327

5.277

485.927

154

881.746

85

2.357.263

33

2.406.000

2

6.130.937

274

26.978

7

330.794

20

1.186.840

17

306.000

1

1.850.612

45

Conte

16.770

5

84.400

5

448.800

5

549.970

15

Danse

19.284

4

303.500

21

2.137.900

20

5.099.960

5

7.560.644

50

2.349.756

4.153

2.349.756

4.153

Création artistique Arts plastiques contemporains Cirque, arts de la rue et arts forains

Diffusion Interdisciplinaire Musique

15.000

3

197.000

15

1.783.586

19

10.291.800

9

12.287.386

46

671.133

192

1.457.627

128

4.276.280

61

31.373.160

11

37.778.200

392

Projets pluridisciplinaires

32.890

9

361.000

21

2.568.200

27

7.381.100

7

10.343.190

64

Théâtre

63.957

34

523.688

33

9.906.726

138

32.295.261

33

42.789.633

238

Support administratif

455.960

4

455.960

4

Initiatives et interventions diverses

455.960

4

455.960

4

Lettres et Livre

563.894

218

909.537

70

2.004.823

33

3.478.254

321

Langue française

33.436

18

49.000

4

64.000

2

146.436

24

Langues régionales

39.500

20

19.500

2

68.000

2

127.000

24

Lettres

220.167

81

554.587

40

1.175.500

16

1.950.254

137

Livre

270.791

99

286.450

24

697.323

13

1.254.564

136

4.286.769

1.704

16.220.347

1.300

86.856.945

1.005

34.918.177

62

142.282.238

4.071

72.000

18

7.000

1

79.000

19

Participation culturelle Alphabétisation Créativité et Pratiques artistiques Education permanente

502.097

173

1.897.060

141

2.175.036

64

4.574.193

378

1.201.371

544

5.690.072

456

30.722.013

403

27.329.016

43

64.942.473

1.446

Formation

192.559

105

426.580

37

1.403.953

19

2.023.092

161

Jeunesse

2.318.741

864

8.199.635

665

52.555.943

519

7.589.161

19

70.663.481

2.067

Patrimoine

216.828

95

680.629

48

5.422.228

69

10.395.448

21

16.715.133

233

Patrimoine culturel

216.828

95

680.629

48

5.422.228

69

10.395.448

21

16.715.133

233

7.129

26.791.898

2.112

170.036.207

2.103

184.779.051

228

391.623.201

Total Montant moyen des subventions

104

10.016.045

1.405

12.686

80.854

810.434

11.572 33.842


COLOPHON Une Publication de la Fédération Wallonie-Bruxelles (novembre 2020) Administration générale de la Culture Freddy Cabaraux 44 Boulevard Léopold II – 1080 Bruxelles www.culture.be +32 2 413 27 24 Conception et coordination : Thibaud Vaillant et Frédéric Lethé Nous remercions l’ensemble des services de l’Administration générale de la Culture et plus particulièrement tous les agents de l’AG Culture qui encodent quotidiennement le suivi des subventions et l’ensemble des personnes et partenaires ayant participé directement ou indirectement à cette publication. Graphisme : Mazy Graphic Design – www.mazygraphic.be Julie Radoux (FWB) Impression : Excelle Print

Crédits photographiques

© Jean Poucet : pages 4, 6, 7, 8, 18, 19, 21,22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 68, 69, 70, 71, 75, 76, 77, 78, 82, 83, 85, 86, 87, 92, 94, 95, 98, 102 © Jonathan Vilches Fernandez : page 9 © Monique Marnette : page 10 © Nick Ash : Jos de Gruyter & Harald Thys, vues d’exposition, MONDO CANE, commissariat d’Anne-Claire Schmitz, Pavillon belge, Biennale de Venise 2019 – Courtesie et copyright : les artistes et le pavillon belge : page 12 (photo de gauche) © J. Van Belle – WBI : Le stand de la Fédération Wallonie- Bruxelles au salon du livre de Genève : page 15 © Accalmie Studio – Fondation Mons 2025 : page 16 © Musée de la ville de Liège : page 30 (photo de gauche) © Musée de la ville de Mouscron : page 30 (photo du milieu) © Musée royal de Mariemont : page 30 (photo de droite) © Anna Barker : page 31 © Habeas Corpus Compagnie : page 32 © Festival International des Arts de la Rue de Chassepierre : page 33 © Compagnie des Chemins de Terre : page 34 © Frank-Michael Arndt : page 39 © Pepa Ivanova : page 41 (photo de gauche) © Laura Colmenares Guerra : page 41 (photo centrale) © Pierre-Jean Giloux : page 41 (photo de droite) © 123RF : page 42 © Mathieu Zurstrassen : page 42 © Nick Ash: pages 44, 45, 46, 47, 48 (droite) © Photo by Andrea Avezzù : page 48 (gauche) © FWB : pages 59, 60, 61, 62 © Karyne Wattiaux : page 63 © Le groupe de formation Regards Croisés : pages 64 (photo de droite), 65 (photo en bas), 66, © Lire et Ecrire Bruxelles : page 65 (photo du haut)

Editeur responsable : Frédéric Delcor, Secrétaire général 44 Boulevard Léopold II – 1080 Bruxelles


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