La Feuille n°26

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La Gabylie, groupe de musique sarthois, est de ces porteurs de projets qui ont bénéficé du dispositif Envie d’Agir. Et notamment de « Projet Jeune », dédié aux jeunes de 11 à 30 ans, piloté en Sarthe par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS, ex-DDJS). Faisons un retour d’expériences avec Grégoire, chanteur, tromboniste et guitariste du groupe.

Peux-tu nous dire comment vous êtes nés ? C’était en 2006, on était des potes de lycée qui voulaient jouer pour rire. Ca a fonctionné, donc on a continué ! Qu’en est-il de vos 1ères répétitions et concerts ? Pour répéter c’était simple. On jouait en acoustique, donc pas besoin d’infrastructures adaptées. Ça se faisait chez nos parents, quand on avait l’autorisation… Ensuite on est allé au Silo ! C’est un lieu adapté et vivant. Les 1ers concerts se sont faits au lycée grâce à notre CPE. Puis on a joué dans des petites salles. Ça fonctionnait par rencontres et bouche à oreille. A quel moment êtes-vous passés à l’enregistrement ? On a fait une 1ère démo à la maison en 2007. Par la suite on est allé en studio chez Musiques Plurielles. On l’a financé par nos propres moyens. On s’est vite rendu compte qu’on était pas prêt. Le studio ça s’apprend. Faut jouer précis. C’est là qu’on s’est remis en question : on reste un groupe de potes qui s’amusent ou on approfondie les choses ? Fin 2009, on a pris un nouveau cap, on a changé de musiciens et nos envies musicales. Et l’été dernier on a eu l’occasion d’enregistrer un 5 titres, soutenu par l’Association de l’Orchestre de l’Université du Maine (AOUM) pour le pressage.

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L’été 2009 vous êtes partis dans les pays de l’Est réaliser un documentaire. Quelle(s) envie(s) aviez-vous ? C’était un projet muscial et personnel. Pour ma part, c’était aussi pour me confronter au montage de projet. On en a rêvé et on s’y est attellé. Il a fallu trouver des financements. On s’est rapproché de la DDCS. On nous a expliqué la démarche et ça ma passionné ! On s’est également autofinancé et on a été soutenu par la ville du Mans. Il y a eu une vraie émulsion collective autour de ce projet. On a beaucoup échangé avec des musiciens, une amie nous a trouvé des concerts…. Ça nous a beaucoup fait évoluer ! Comment envisagez-vous la suite ? Remonter sur scène ! On a beaucoup travaillé notre jeu et notre technique, mais on a besoin de regards extérieurs pour nous faire avancer. On souhaite élargir notre réseau et s’améliorer en communication. On peut faire beaucoup par nousmêmes mais ça a ses limites. D’où la nécessité du réseau en étant en relation avec des structures et personnes comme Bebop (Bruno Le Roy et le CRIM), Thomas Château de L’Excelsior, Dominique Quétel à la ville du Mans, Trempolino à Nantes… www.myspace.com/lagabylie

Vous êtes constituées en association depuis moins de 3 ans, vous avez un projet à fort caractère de proximité… n’hésitez plus ! Il existe près de 10 points relais Envie d’Agir répartis en Sarthe pour vous accompagner et vous soutenir financièrement dans vos intentions. Plusieurs commissions “Projet Jeune” ont lieu chaque année. Alors pour en savoir plus, contactez : Benoit Besse à la DDCS au Mans Tél : 02 43 14 60 39 www.enviedagir.fr


l’actu des musiques actuelles en Sarthe est une édition de l’association BeBop dans le cadre de sa mission de Centre Ressource-Informations pour la Musique en Sarthe – le CRIM.

C’est le Centre Ressource-Infos Musique en Sarthe. Développé par l’association BeBop depuis 2004 et reconnu Centre Info Départemental par le Conseil Général de la Sarthe depuis 2005, il est au service des amateurs et professionnels qui peuvent se poser des questions pour développer leur groupe, organiser un concert, un festival et tout type de projet musique.

• De l’information culturelle en département et en région • Des contacts utiles en lien avec l’univers de la musique en département et en région, entre autres : groupes et artistes, festivals, cafés-concerts, studios de répétition et d’enregistrement, où se former en région, radios, presses... • Un fonds documentaire (ouvrages spécialisés, fiches pratiques, magazines, revues, fanzines, supports multimédias…) • Une équipe pour vous accompagner dans vos projets…

Association BeBop 28 av. Jean Jaurès 72100 Le Mans 02 43 78 92 30 crim@bebop-music.com www.oasislemans.fr

En ce printemps bien entamé, aux airs d’été avancé, on sent souffler le vent chaleureux de ses premiers amours associatifs qui contribuent au dynamisme global d’une municipalité, d’un canton, d’un « pays », d’un département… Vous l’aurez deviné, il s’agit là, des festivals d’été ! Notre bonne terre sarthoise en compte un certain nombre. Quelques uns fleurissent depuis peu, d’autres ont « trépassé » pour diverses raisons, et une poignée d’entre eux résistent aux aléas des saisons. Qu’est-ce qui fait qu’un événement est considéré comme festival? Est-ce que ce serait le fait d’une soirée concerts avec plusieurs groupes, une programmation particulière, un lieu original, plusieurs jours consécutifs ou non… un peu de tout cela ? En se penchant sur la question, on se rend compte que l’on trouve plusieurs définitions. Le Larousse considère comme festival « toutes séries de représentations consacrées à un art, à un artiste ». Le Ministère de la Culture et de la Communication définit quant à lui le festival comme « une manifestation où la référence à la fête, aux réjouissances éphémères, événementielles et renouvelées s’inscrivent dans la triple unité de temps, de lieu et d’action ». Et Luc Bénito de compléter, dans son ouvrage Les festivals en France : Marchés - enjeux et alchimie, le festival est « une forme de fête unique, célébration publique d’un genre artistique dans un espace temps réduit. » Voilà qui peut aider à s’en faire une idée plus précise. Pour rendre compte de ce qui se trame en Sarthe et de vous faire un avis sur la question, nous vous proposons de faire un tour d’horizon, le plus exhaustif possible, de ce qui se fait sur notre territoire. L’Indic a dit vous a donc concocté un programme de ce que peuvent nous offrir les mois à venir en matière de festivals et autres évènements musicaux ! Bonne lecture, bonne(s) découverte(s) et bon vent estival ! L’équipe de Bebop

n° 26 / Avril 2011. Journal gratuit d’informations sur les musiques actuelles en Sarthe. Le CRIM collecte l’ensemble des informations contenues dans ce magazine au titre de sa mission de Centre Ressource-Infos Musiques Actuelles. Tiré à 10 000 exemplaires. Imprimerie : Compo 72. Directeur de la publication : Bruno Le Roy. Rédacteur de ce numéro : Emmanuel Bois. Création maquette & mise en page : www.mdamcreation.fr.

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Aux festivals qui ont marqué le paysage musical sarthois, entre ceux qui ne sont plus depuis quelques temps, d’autres depuis peu, et ceux qui se réorganisent… Oxyjeunes, La Ferté Sème le Son, La Grand’Mecque des Rurboeufs, Le Patch’Rock Festival, Un Foin d’Enfer, Festival VAC, Jam à la Maison, L’Eco-BCN, Le Tapette Fest, Du Soleil à La Campagne, Libre Cours etc. Faisons un tour d’horizon de ceux qui animent encore notre territoire pour le printemps et l’été à venir :

Dates : du 22 mars au 15 mai Création : 1980 Programmation : 101 concerts... Lieux : Coulaines, Arnage, Le Mans, La Flèche... Infos pratiques : de 5€ à 20€, bar sur place... Les plus : une programmation pour tous les goûts et les publics - concerts au collège et au lycée, en maisons d’arrêt, auprès de personnes âgées dépendantes… www.europajazz.fr

Dates : du 26 au 30 avril Création : 2008 Programmation : concerts - Le Projet Stavinsky et Bazbat ; ateliers graff’, rap, djing, MAO, beat box, danse, vjing ; rencontres ; cinéma. Lieu : Le Mans Infos pratiques : de gratuit à 10€. Les plus : mettre l’accent sur le métissage des pratiques et des publics, et créer des échanges entre artistes et publics. Cette année la danse est à l’honneur. Suivre le festival : Facebook

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Le Festival Chapitôrock est de nouveau en pause cette année. Le temps de réorganiser le projet et pour garder sa dynamique de territoire, l’association organise son premier tremplin musical. Date : 07 mai Création : 2004 Programmation : finale tremplin - Nyxtone, R.U.P, Peytah, Scarlet ; concert - La Ruda ; Lieux : Fresnay-sur-Sarthe Infos pratiques : de 7 à 8,50€, 19h Les plus : sous chapiteau, en partenariat avec Tous Ces Chaps et son festival, La Marmite Festival, ainsi qu’avec Le Labo Sonore. www.chapitorock.fr


Dates : du 6 au 8 mai Création : 1993 Programmation : Bals folk avec Philippe Plard Trio, Amuséon ; expositions ; bric à brac ; stages, ateliers et spectacles de danse avec Chamby Folk, Arte Flamenco, Blaga Ruze, Amusicoeur… Lieu : Champagné Infos pratiques : de gratuit à 30€ Les plus : ce sont les rencontres folkloriques de Champagné, un festival de danses et musiques traditionnelles. http://corfolc.wifeo.com

Date : samedi 21 mai Création : 2009 Programmation : Beatles Patrick, Little Sister, The Clammy Hands, Cassius Belly, Léonie, The Riptide Movement, Ekhô, MelisSmell, Outrage et une scène “Off”. Lieu : Coulaines. Infos pratiques : 8€, à partir de 13h, navettes SETRAM, bar et restauration sur place, animations, village associatif. Les plus : rendre le public participatif à la construction du festival (vote programmation…), mise en valeur d’associations locales, accentuer la démarche développement durable (réflexion sur une charte). www.insane-festival.fr

Date : 4 juin Création : 1986 Programmation : La Fanfare AOC, La Gabylie, Birdy Hunt, Susheela Raman. Lieu : Le Mans Infos pratiques : gratuit, à partir de 12h, accès en bus ou Tramway, restaurations et bar sur place. Les plus : manifestation culturelle et populaire en plein coeur de la cité, animations tout public, village associatif, scène locale… www.umcs-lemans.fr - Facebook

Dates : du 10 au 13 juin Création : 2000 Programmation : plus de 30 artistes Canto Antico, Mosca Tosca, Violet, Stuveu, Blauzann, Philippe Plard… Lieu : Coulans s/ Gée Infos pratiques : restauration et bar sur place, hébergement, camping (gratuit), de gratuit à 75€. Les plus : dédié aux danses et musiques traditionnelles de tout horizon ; concerts, bals, stages de danse et de musique. http://damadafestival.blogspot.com

Dates : du 23 au 28 mai Création : 2003 Programmation : séances jeune public, showcases FNAC, concerts : Mathieu Bouchet, Imbert Imbert, Lady Like lily, Peau, Novels, Meltones, Silvouplay, Cerceuil, Kill The Young, le finaliste du tremplin Chapitôrock, D’accord et On Voix, Lo’jo, Watcha Clan, Jami Rose? Kosmo Pilot, Agua No Boca Lieux : Voivres, Mézeray, Allonnes, Arnage, Roëzé sur Sarthe, Le Mans. Infos pratiques : de gratuit à 17€ ; camping gratuit, bar et restauration… Les plus : s’ouvrir au jeune public, l’itinérance urbaine et rurale, accentuer la démarche de développement durable... www.tousceschaps.org

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Dates : du 14 au 16 juin Création : 1988 Programmation : créations des groupes amateurs montées durant l’année avec des artistes professionnels, duo beat box, Getatchew Mekuria & The Ex. Lieu : Allonnes Infos pratiques : de 3 à 9€ Les plus : soutenir et développer les pratiques culturelles des personnes en situation de handicap. Suivre le festival : Facebook

Date : 02 juillet Création : 2005 Programmation : Cyril Le Trolle, Va le dire à ta mère, Chaika Nagoi, deux autres groupes sont en cours de confirmation, association Payaso Loco (jeux) Lieu : Courgains Infos pratiques : concerts 6€, repas+concerts 13€ (sur réservation), camping, bar et restauration sur place. Les plus : familial, abordable pour tous (programmation, tarifs), troupe de rue avant et aujourd’hui des jeux… www.myspace.com/assobash

Dates : du 23 au 25 juin Création : 1997 Programmation : Manu Dibango (au piano), festival off dans les bars, ateliers musiques actuelles de l’école de musique, groupes du tremplin Soirs au village, Lyre Le Temps, Talco, Djemdi, You And You, Fumuj, Parabellum, animations changements de plateau, marché nocturne (en cours – producteur locaux, métiers d’art, tatouages). Lieu : Saint-Calais Infos pratiques : gratuit, 20h, bar et restauration sur place. Les plus : la gratuité, dynamiser le territoire, en plein air et à taille humaine. www.myspace.com/soirsauvillage

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Date : 02 juillet Création : 2004 Programmation : Peytah, Santa Macairo Orchestra, Z.E.P, ODN, Los Percutos, animations (village associatif, théâtre, musique, art de rue, cirque). Lieu : Souligné sous Ballon Infos pratiques : de gratuit à 8€, à partir de 14h. Les plus : proposer des spectacles pour tous, valorisation des associations locales, s’inscrire dans une démarche de développement durable (réflexion sur une charte). Suivre le festival : Facebook

Date : 02 juillet Création : 2008 Programmation : Les Gars dans l’Coin, Whiskybaba, Sea and Field. Lieu : Vibraye Infos pratiques : gratuit, 20h, bar et restauration sur place. Les plus : pour tous, s’inscrit dans une démarche de développement durable. Suivre le festival : Facebook

Dates : 15 et 16 juillet Création : 2008 Programmation : tremplin pop/rock (scène constituée de groupes locaux), concert/repas bio sous chapiteau – Las Vargas, apéro-comique (Ronan Tablantec), animations, marché bio, conférences, rencontres… Lieu : Pontvallain Infos pratiques : de gratuit à 22€ (repas+concert), bar et restauration bios sur place, Les plus du festival : tenter de faire quelque chose de festif autour du bio et d’y allier la musique et le théâtre de rue. http://festi-bio.e-monsite.com


Date : 16 juillet Création : 2009 Programmation (en cours): 2 à 3 groupes locaux - Ryal Selah. Lieu : Aubigné-Racan Infos pratiques : tarif pas plus de 5€, 20h Les plus : la programmation est principalement axée sur la culture reggae, s’inscrit dans une démarche de développement durable. Suivre le festival : Facebook

Date : 21 juillet Création : 2006 Programmation : Chel, Abel, Gérard Delahaye, Tarabi Scooter, Les Frères Léon, Toma Sidibé, Le Ténor de Brest, Hot Society, Jäipur Kawa Brass Band, Cie l’Arbre à Nomades, Cie Paris-Bénarès, Cie d’Ailleurs, Juk’MenBox. Lieu : Sablé-sur-Sarthe Infos pratiques : 8€, 11h - 16h Les plus : dédié aux 3-12 ans, festival mêlant chanson, rock pour enfants et arts de la rue. www.sable-culture.fr

Date : 06 août Création : 2009 Programmation : animations pour petits avec du matériel de récupération, jeux de société géants, Cie Cirka’Diem - déambulation et pyrotechnie, apéro-concert avec scène locale, Peytah, Outrage, Les Caméléons. Lieu : Le Lude Infos pratiques : gratuit, à partir de 15h, camping gratuit, restauration et bar sur place Les plus : gratuité, tout public. Suivre le festival : Facebook

Date : 27 août Création : 2009 Programmation : déambulations dans les rues avec Arrêts spectacles et Karnavage ; spectacles de rue avec Gorky (cirque), Filigan (musique), Nicolas Béatrix (cirque théâtral), Mimulus (cirque) ; concerts avec Chéenne de Vie et Blaga Ruze. Lieu : Connerré Infos pratiques : gratuit, à partir de 14h30, bar et restauration sur place. Les plus : festival de rue pluridisciplinaire, multi-culturel et intergénérationnel. www.lestroublesville.fr

Dates : du 22 au 23 juillet Création : 1982 Programmation : Carlos Nuñez & Dan Ar Braz, The Serge Gainsbourg Expérience, Jaqee, Shantel & Bucovina Club Orkestar. Lieu : Sablé-sur-Sarthe Infos pratiques : gratuit, 21h, bar et restauration sur place. Les plus : événement populaire, festif et rassembleur (intergénérationnel) et s’inscrit dans le prolongement de la programmation musicale de la saison culturelle de la Scène Conventionnée de Sablé. www.sable-culture.fr

Dates : du 25 au 28 août Création : 2001 Programmation : 3 soirées et 3 après-midi - concerts (Clara Clara [fr], Papaye [fr], Les Trucs [all], Driver Driver [all], Meihn Sohn Williams [fr]…) ; installations (Euphorie par 1024, Axes par Perceval Music et Laurent Chomette, Dôme sonic) ; ciné-concert + jeune public (Adventures In Front Of The TV Set pat Niwouinwouin) ; ateliers arts numériques... Lieux : Le Mans, Allonnes. Les plus : développer le lien entre musiques amplifiées et scénographie au travers d’un parcours sonore et visuel au gré de concerts, ciné-concerts, installations… http://teriaki.fr

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Opérons un petit retour en arrière. On est le 26 mars au Mans et ce soir on a rendez-vous avec les Mia Wallas qui partagent l’affiche d’un concert avec Lya à l’Underground (l’Union Jack). La rencontre a lieu à la fin des balances avec Baptistin (guitares/chant), Max-Victor (piano/claviers), Benoît (basse/chœur), Ludwig (batterie/percussions) et Laurent (ingénieur son). Il y a un peu plus d’un an vous étiez vers La Rochelle. Comment s’est fait votre rencontre ? Qu’est-ce qui a motivé ce « retour au pays » et comment gérez-vous la vie du groupe à distance ? Benoît : c’est la venue de Max à la Rochelle qui lancé la chose. Baptistin l’a suivi, ils ont commencé à écrire et à faire des concerts avec Ludwig, et c’est fin 2009 que j’ai intégré le groupe. Ludwig et Max : nous on rentrait à Jazz à Tours. On revenait donc automatiquement dans la région. Nous sommes éloignés, mais on répète en Sarthe sur des sessions de plusieurs jours. Benoît : en Charente il n’était très évident de trouver des concerts. On s’est dit que ce serait l’occasion de refondre le projet, de le mûrir. Et puis la distance a du bon, elle teste la motivation. Ça amplifie notre niveau d’exigence, on optimise notre temps, ce qui nous rend plus productif. On échange beaucoup via Internet et les pauses entre les répétitions nous permettent de « digérer » les choses pour repartir de plus belle à chaque session. Il y a des changements d’organisation mais également de nom du groupe. Avec cette récente mutation, pensez-vous avoir trouvé une identité ? Baptiste : oui, on voulait aller plus loin dans notre démarche. Prendre le temps de faire les choses ensemble et repartir sur de nouvelles bases à l’arrivée de Benoît. Depuis The Others, notre musique a beaucoup évolué. Laurent : l’arrivée de Benoît a consolidé le groupe et a permis d’affirmer les envies. Mia Wallas : The Others c’est un nom qui existait déjà. On a donc croisé nos références et nous nous sommes arrêtés sur Tarantino et ses musiques qui nous correspondaient. Notamment le personnage de Mia Wallas dans le film Pulp Fiction. Votre musique est à la croisée d’une pop moderne et d’un rock grunge affirmé sur fond vintage. Comment s’opère l’alchimie pour réussir cette synthèse ? Et globalement, comment définissez-vous votre musique ? Ba. : l’identité de la musique vient de nous tous. Max et moi posons les bases et on propose ensuite. Généralement, ce sont des propositions assez larges et on affine suivant les avis. M. : on arrive à avoir des choses assez variées. Baptistin compose à l’ordinateur et moi avec mes claviers. Be. : on a tendance à s’éparpiller en donnant nos avis et finalement on demande à ce que Baptistin pousse les choses, qu’il donne plus de lui-même. Si on devait déterminer un style, on serait plutôt à la frontière du rock/rock progressif avec un côté rock indé.

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Le chant est dorénavant en anglais. Pourquoi ce choix et que contez-vous dans vos morceaux ? Ba. : l’anglais est un pur choix musical. On le fait pour la musicalité des mots. Be. : on a tout simplement pas assez de talent d’auteur. Aujourd’hui, il nous reste un seul morceau en français. Si on devait écrire en français, on devrait le faire vraiment bien. L’anglais demande un gros travail de l’accent. Il a même une petite touche française, qui lui donnerait un côté touchant. La. : le texte est secondaire et l’anglais vient naturellement. L’important est le son que donne la voix passée par l’anglais. Elle est joué comme un instrument. Ba. : Les textes sont de Max et moi. Ils parlent de la peur, de la nonviolence, de soi… Vous avez collaboré avec le label Dans le Rouge Productions et le studio à L’West de la FertéBernard pour la production de votre EP. Comment s’est faite cette rencontre et comment avezvous travaillé pour l’occasion ? La. : on s’est rencontré aux débuts de leurs concerts et à l’enregistrement de la 1ère maquette en 2009. J’ai vraiment été séduit par le projet et leur démarche de se débrouiller pour sortir une production la plus efficace possible. Ils sont venus me voir pour me demander mon avis et on a fait le master ensemble. Ba. : rapidement la question de l’ingé son s’est posée pour les concerts. Laurent en a fait quelques uns, on a appris à se connaître, le son s’est bonifié et on s’est persuadé qu’il y avait quelque chose à faire ensemble. Be. : finalement on intègre l’ingé son comme un membre du groupe. Il est primordial pour le live de bien connaître notre son. La. : je n’avais pas l’habitude du live mais l’envie est vite venue. Ça m’oblige à sortir la tête du studio,

à m’ouvrir sur d’autres musiques. Il y a également une belle affinité qui scelle les choses et nous persuade de travailler ensemble. Ba. : le tout a été enregistré en une semaine. On a allégé au maximum la production et surtout de ne pas la sur-produire. La.: le master est simple. On a fait un bon travail d’équal. Il n’y a pas eu de mauvaise surprise au moment du mix, pas de chose à rattraper. Le master, fait chez Master Lab System, a permis d’affiner le tout.

permettra d’appréhender la salle, la scène, le son… La.: ce sera un rodage à tous les niveaux et pour tous.

Le 14 avril vous jouez à L’Oasis en 1ère partie de Puggy, nouvelle scène pop/rock montante. Qu’attendez-vous de cette date ? Comment vous vous y êtes préparés ? Be. : pour nous c’est une marque de reconnaissance du secteur professionnel. C’était une étape logique dans l’orientation à donner au projet et c’est bien que cela arrive si tôt ! M. W. : c’est une chance pour nous. Il a fallu que l’on adapte le set. On s’est préparé pour jouer 45 min. Et la veille on a la salle à disposition pour y faire un filage. Cela nous

Comment voyez-vous l’année à venir ? M. W. : l‘idéal serait un album et des concerts ! Be. : en parallèle à cela, l’idée est d’élargir notre réseau dans d’autres régions. L’objectif n’est pas un album à tout prix, mais au moins un maxi bien poussé, bien marqué. Et on a besoin de jouer pour se faire identifier et créer du réseau. Ba. : on doit continuer à s’entourer, d’être en relation avec des structures telles que Bebop mais dans d’autres régions.

Et sinon Mia Wallas, un groupe de studio ou de scène ? M. W. : On est résolument un groupe de scène ! En studio, là où l’exercice était compliqué, c’était de pouvoir faire un rendu aussi fidèle que le set joué sur scène, avec toute l’énergie que l’on y met.

www.myspace.com/miawallasfr

Maxi 8 Titres We Are Alive - 2009 / Autoproduit Maxi 5 Titres Éponyme - 2011 / Dans le Rouge Productions Merci à l’Union Jack pour son accueil. Les photos ont été prises dans son caveau l’Underground. Sans oublier Loïcat qui signe les photos d’illustration de cette double page et de la couverture.

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Autoproduction

Outrage AOSP / Mosaïc Music Distribution

C’est un bon accueil que nous faisons au 1er opus huit titres, dont trois remixes, du combo sarthois. Les protagonistes de Cassius Belly réalisent au travers de Heurts une belle performance musicale. Difficile d’y mettre une étiquette d’ailleurs. A la fois rap, electro, dub, pop et rock, il est plus aisé de l’assimiler à une bande son tout droit sortie d’un thriller palpitant, d’un roman noir angoissant, d’un film d’animation dont on serait le héros ou d’un scénario à la Tarantino narrant une cavale sans alternative… C’est en quelques sortes un bal électronique sur fond de musique profonde, trépidante et solennelle exprimant ainsi la gravité du ton de certaines actualités. Ne manquons pas de saluer les divers featurings et collaborations avec les rappeurs Sooolem (Henri Mash) et Monsieur Saï, la trompette de Marki, la voix du poète Mr Mad, et les touches electros de Marti et d’Otherness Society. Plus qu’un support audio, cette production est un réel objet, fruit du travail artisanal de La Machine Folle et des mains des Cassius Belly. www.myspace.com/cassiusbelly

Outrage, l’aventure continue ! Ça commence par une impression de déjà vu, du ska/punk, sûrement due à l’écoute des cuivres… mais aussi et surtout à un retour sur leur adolescence. Nostalgie oblige après 15 ans d’existence ! C’est souvent en regardant dans le rétro qu’on (re)trouve le sens de ce que nous faisons et de ce que nous avons entrepris (?). Ryzhom est en quelque sorte la résurrection du vent de la révolte que portait les outrageois à leurs débuts. Est-ce qu’ils ont senti le courant de l’indignation et des révolutions arabes qui prévoiraient un écho en terres occidentales ? Dans tous les cas, ça sonne et ça joue. Ils ont toujours autant d’énergie les gaillards ! Le quintet se prête même au jeu de l’acoustique, use de ses talents en italien et même en espagnol. Toujours sur fond de punk/ rock, on assiste à quelques envolées électriques proches du métal. Si vous souhaitez les soutenir, une souscription est ouverte jusqu’à fin mai. Sortie nationale le 21 mai 2011. www.myspace.com/outragepunk

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Good Citizen Factory / gcfactory.org, plateformes de téléchargement habituelles. Après un 1er EP, Le nouveau patriote, Monsieur Saï revient avec un récit de 14 titres sombres à souhait. L’écoute est rude pour un texte complet. Ne vous inquiétez pas, même si vous décrochez parfois, les versions instrumentales au rap pur et dur, aux influences rock abrasives teintées de free jazz vous rappellent à l’ordre. Elles vous figent et parlent d’elles-mêmes. Entre satire d’un portrait de son parcours, de notre sort quant à la maltraitance de notre environnement vital, du politique ou encore des dérives intrusives (?) de la surveillance publique... le ton est caustique, porté par un débit maîtrisé et paré à toute épreuve ! Pour agrémenter le tout, cet album compte dans ses rangs les voix de Clelia Vega et de Sooolem (Henri Mash), le mix de Cyesm et son apport aux productions aux côtés de Doz1JeE, le saxophone d’Arth?, les musiciens d’Henri Mash… Sortie le 15 avril 2011. www.myspace.com/monsieursai

Dans le Rouge Productions Sous ce nom de personnage de fiction, issue du film Pulp Fiction, on retrouve les anciens de The Others. Après un 1er essai de huit titres en 2009, le groupe marque un net bouleversement dans sa musique. L’ensemble est plus mature et précis, pour une production efficace. On y ressent bien les influences sans pour autant tomber dans le cliché ni les faux semblants. Ils y apportent à juste titre fraîcheur et originalité. La quatuor combine à la fois un rock grunge à la Nirvana, progressif à la Muse, 70’s à la manière des Led Zeppelin et des sonorités plus pop façon Radiohead… Le chant en anglais paraît évident et fait pleinement corps avec la musique. Il est judicieusement couplé aux claviers vintage, à deux guitares, l’une électrique et la seconde acoustique, sous la tutelle d’une basse ronde et d’une batterie bien placée. L’ensemble aboutie à un opus cohérent, sensible et percutant. Leur terre de prédilection, la scène ! www.myspace.com/miawallasfr Retrouvez-les en interview en pages 16 et 17 et en concerts le 09 juin en 1ère de Julian Perretta au 24h du Mans.

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