Le fantôme du collège

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Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » Tyfenn se raidit sur place : ça recommençait ! Elle citait des trucs littéraires qui existaient vraiment, alors qu’elle n’était même pas en salle d’histoire ! « Ah non, je suis bête, je connais cette morale, c’est vraiment moi qui l’ai dite. » Elle n’eut pas le temps d’arriver au colombier. Dorian l’attendait au bord du chemin, avec une jeune femme qu’elle ne connaissait pas et dont elle fut jalouse tout de suite, par principe. – Je te présente ma cousine. Elle va nous conduire chez quelqu’un qui veut absolument te rencontrer. Ils montèrent dans une voiture qui, de toute évidence, n’avait pas été achetée la veille. « Sûrement un vestige oublié par les Templiers, ça aussi ». La route était mauvaise et les conduisit encore plus avant dans la campagne, dans un endroit oublié par la civilisation. Au bout d’un petit chemin mangé par les fougères se dressait une toute petite maison de pierre à l’apparence assez rudimentaire. Un banc de bois peint en vert se tenait accroché à la façade, à peine visible au-dessus des ronces. Au-dessus de la porte d’entrée, un linteau portait des inscriptions latines et sur la porte, une espèce de symbole géométrique évoquait on ne sait quel talisman protecteur. Mais Tyfenn n’était pas au bout de ses surprises. À l’intérieur les attendait un vieil homme un peu voûté, assis dans un fauteuil aussi vieux que lui. Derrière lui, une cheminée au foyer surdimensionné accueillait un grand chaudron de cuivre. « On se croirait au Moyen Age » se dit Tyfenn, sans oser faire sa réflexion à voix haute. Un peu

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