l'agriculture des années 1700 à 2024 et plus

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L’Agriculture

des années 1700 aux années 2040 et plus…

© Auteur : Noël Vinet, ing. courriel : noelvinet@gmail.com

Formateur accrédité de Québec à cheval, à l’attelage etendébusquage etEntraîneur certifié de la Fédération Équestre Canadienne

Tous droits de traduction, d’adaptation etde reproduction réservés pour tous les pays.

ISBN – 368769/978-2-923473-19-2 Dépôt légal 1re édition: juin2017 2e édition: janv.2018

Dépôtlégal – Bibliothèque nationale duQuébec, mai 2016

Dépôtlégal – Bibliothèque nationale duCanada, mai 2016

ÉDITEUR, NoëlVinetPrésident de «Les Distributions Horse World s.e.n.c.»

Sites web; www.acericulture-debusquage.com www.agriculture-foresterie.com www.xtraphotos4u.com

PAGE COUVERTURE / VERSOCrédits à «The Antique Automobile Club of America»

MISE ENPAGE etINFOGRAPHIE, Virginie D’Halluin

REVISIONdes TEXTES, Paulette Pomerleau VERSIONANGLAIS, Carol Cupples

Nous tenons à remercier toutes les personnes citées dans l’ouvrage etles organismes suivants, pour leur permissiond’utiliser certaines illustrations ouphotos;

- Le Musée McCord de Montréal, Mme Suzanne Sauvage, Présidente etchefde la direction

- Le Musée « Reynold’s Museum of Wetaskiwin» de l’Alberta

- Le Musée « Reynold’s Alberta Museum» de l’Alberta

- Le Musée « Westerndevelopment Museum of Saskatoon» de la Saskatchewan

- Les Archives nationales duQuébec

- La MRC de Charlevoix-Est, document «Inventaire des bâtiments agricoles/ PATRI-ARCH»

- La maison d’Édition Anne Sigier, pour les Oeuvres de ThérèseSauvageau

Nous tenons aussi à remercier les organismes suivants pour leur précieuse collaboration à promouvoir l’acériculture, la foresterie etl’agriculture:

- L’Association forestièredu sud du Québec

- L’Association des propriétaires de boisés de la Beauce (A.P.B.B.)

- L’Association Provinciale du Patrimoine Agricole (Québec)

- Vintage Iron& Traditions (EasternOntario)

- Équiterre www.equiterre.org

Pour commander ce livre, communiquez par courriel à : noelvinet@gmail.com

Préface de Ghislain Gervais,

12e président de La Coop fédérée

Faire la genèsedusecteur agricole d’ici etde ses gens, et d’enlaisser une vision prospective, constitue toujours uneaventure passionnante, mais audacieuse. D’une part, la motivationsanction de certains événements à posteriori n’est pas évidente etd’autre part, les données disponibles, les moyens et la méthodologiene feront pas nécessairement l’unanimité. Audacieuse, puisque les «héros dusol» sont généralement très discrets et faute de temps, leurs réalisations, leurs succès ou infortunes se retrouvent davantage dans les souvenirs plutôtque dans les centres de documentation. Ils se contentent de les vivrecomme l’exige leur sagesse toute paysanne. Nous avons tout de même accès à cette riche expérience grâce aux historiens, aux romanciers etaux artistes comme nos anciens etsans oublier les médias. Cependant, après avoir parcourula présente édition, les lectrices etles lecteurs sauront dénicher quelques coins et recoins à découvrir, à explorer encore puisque nous avons le privilège d’exercer un des métiers les plus passionnants aumonde. Le document que vous tenezdans vos mains relève d’un long travail de recherche mi-historique, mi-documentaire-activiste etquelques fois romancéde passion de son auteur età mon avis constitue un exploit en soi.

En tantque descendant de nombreux agriculteurs, je tiens à affirmer hautet fort que l’engagement et la passiondes agriculteurs sont conformes à la mission qu’ils se donnent c’est-àdire cellede nourrir le monde. Etcet engagement estdéjà une promesse tenue par des femmes et des hommes qui font le sacrifice d’eux et par ricochet de toutes leurs descendances.

Comment cet engagement est-il mesuré dans le temps ?

L’engagement des gens de la terre d’ici comme d’ailleurs, est marqué par la disponibilité de ressources nourricières, le souci de procurerune sécurité alimentairegrandissante et de qualité. Cetengagement se mesure aufil des ans par la somme de découvertes et d’innovations technologiques, une caractéristique propre à notre secteur d’activités. Leur dévouement est aussi remarquable, par de nouveaux modèles d’affaires, de nouvelles cultures etde mesures innovatrices de protectioninventées par eux etpour eux. C’estnotamment cette expérience humaine que raconte Noel Vinet. De l’an1700 avec 600millions d’individus de population humaine, à nos jours avec 7,6 milliards de personnes, sans oublierque nous serons plus de 8 milliards d’individus à l’horizonde 2040. Nous avons dupain sur la planche !

Qu’avons-nous accompliaunord du Globe ? Où allons-nous ? Lavraie question étantcomment avons-nous nourri notre monde ?

L’agriculturesera eta toujours été une activité économique importante auCanada. Elle est d’abordetavant tout une activité profondément humaine, une histoire d’hommes etde femmes qui, d’une génération à l’autre, se sont succédé et ont porté à haut niveau leurs standards en offrant à leurs concitoyens unaccès à des produits de haute qualité. Nos agriculteurs pratiquaient une économie de proximité bienavant que l’expressionsoit à la mode. L’agriculture au Québec comme au Canada, c’estaussi une façonparticulière de concevoir notre pays etla qualité de vie de ses habitants en raisonde la fiabilité etde la sécurité des produits offerts tout comme des emplois créés, de l’activité économique suscitée. Cette particularité inclut également la recherche de pointe etle développement de services numériques. La gestion de l’offrecomme instrument de gestion estun choix de société, unchoix de valeurs et unsystème efficient. Ence sens, notre philosophie agricole etagroalimentaires’imposecomme une partie de notre identité collective, l’expression durespect que nous portons à la personne, à la famille, aux animaux, au territoire et à l’environnement. Cettephilosophie a permis le développement d’une économie agricole qui se démarque dans l’actifde l’expérience canadienne.

À chaque époque, nos agriculteurs modernisent leurs pratiques, recourent à des technologies plus performantes etplus écologiques. Ils diversifientleur offre de produits et participent à notre rayonnement mondial, tout en faisantla démonstrationde la pertinence de divers modèles et outils qui permettentaux producteurs, aux transformateurs et aux consommateurs d’y trouver leur compte, tout enassurantla sécurité alimentairede tous.

C’estgrâce à leurs innovations etleurs façons de faireque nos agriculteurs réussissent à vivre décemment de leur métier. Et ce, encomposant avec uncontexte climatique qui impacte considérablement leurs coûts de productiontout comme la proximité de prédateurs agroéconomiques. Il nefautpas passer sous silence que cesderniers rêventde maximiser davantage leurs profits en entrantdans nos fermes et nos supermarchés sans tenir compte des effets négatifs sur nos économies régionales.

Notre pays,ses régions et ses villes se sont construits grâce à la déterminationet à l’énergiede pionniers qui voulaient construireun monde meilleur dans le respectdes valeurs humaines les plus admirables : l’honnêteté, l’entraide, la solidarité et l’équité, des valeurs profondément ancrées chez les membres de La Coop fédérée. Et l’histoirede cespionniers, à ce jour et notée dans le présentouvrage, est un succès retentissant qui n’a pas besoinde céder auchant des sirènes des ayatollahs dulibéralisme économique d’aujourd’hui oude demain.

Notre organisationcoopérative, La Coop fédéréequi est mentionnée dans les prochaines pages, celleque je représente avec fierté entantque 12e Président aumoment de la publication de cette édition2017, est l’incarnation mêmede cette noble missionde nourrir le monde. Notre coopérative agricole, sonréseau et ses marques affiliées dont elle estpropriétairecélébreront 100 ans enoctobre de l’an2022. Que de chemins parcourus ! Notre réseauagricole comptait près de 625 coopératives à sa création. Il en compte 70 de nos jours et la tendance est au regroupement. Ses bâtisseurs se sontemployés à réduireles fossés réels et virtuels entre les femmes etles hommes, entre les régions etles villes, entre les générations de travailleurs. Ce n’est pas sans noter qu’en1945 l'Organisationpour l'alimentationet l'agriculture(FAO) a été créée dans la ville de Québec par 44 pays. La FAO est la première des institutions spécialisées des Nations unies établies aujourd’hui à Rome, enItalie.

Comme toutes les organisations aux métiers traditionnels, La Coop fédérée etsonréseau ont connu des vagues de changements structurels avec la dernière décennie de révolution numérique. Comment abordera-t-elle la prochaine celledutout numérique, de l’automatisation, l’intelligence artificielle? Nous devons continuer à innover comme nous l’avons toujours fait.

Les vocations des métiers et certains aspects de rentabilité des fermes changeront. Les modèles de financementet d’investissementdes produits et services agricoles évolueront, sans contredit. Les habitudes des consommateurs etla responsabilité sociale des entreprises évoluent constamment et elles seront au cœur des actions de tous. Enfin, de la mondialisationdes économies etdes grands ensembles géopolitiques, l’agricultureet sa réglementation seront bousculées.

Notre mouvementa survécu à deux grandes guerres mondiales, des changements technologiques majeurs, quelques chocs économiques énergétiques mondiaux, des catastrophes climatiques etenvironnementales, des exodes ruraux massifs, etc…malgré tout La Coop fédérée a su tirer son épingle dujeu parce qu’elleredéfinit sa mission et ses ambitions sans compromettre sa vision axée sur ses valeurs coopératives intrinsèques d’honnêteté, d’équité,de responsabilité, de solidarité et enfind’éthique (HERSE). De nombreux pays, dont notamment l’Inde etle Brésil, refusent le modèle unique pour cetteactivité exceptionnelle que constituentla productionet la transformationdes aliments pour la consommationhumaine. Nous devons assurer les Canadiens que les aliments qu’ils achètent etconsomment sontconformes à nos valeurs etaux normes de qualité et d’éthique auxquelles ils ont droit.

Toujours avec un souci réel de sa missiond’êtrele maillonfort dutemple de l’alimentation, de l’agricultureet de la protectionde la vie rurale prospère, La Coop fédérée tientcompte de tous les mouvements de l’écosystème agricole, des nouvelles avenues technologiques etles changements d’habitudes des consommateurs. C’estdonc avec unréel optimisme que j’entrevois les prochaines années pour nos agriculteurs, les nouveaux comme les anciens ainsi que nos consommateurs d’aujourd’hui etde demain.

Bonne lecture!

Ghislain Gervais

Président etmembredu comité exécutif

La Coop fédérée

À propos de La Coop fédérée Fondée en 1922, La Coop fédérée est un acteur majeur de l’industrie agricole et agroalimentaire au pays, avec plus de 90 000 membres regroupés dans 70 coopératives,près de 18 000 employés et un chiffred’affaires combiné atteignant 9,2 milliards de dollars. La Coop fédérée mène ses activités, directement ou par le biais de filiales (Olymel, Groupe BMR, La Coop) et de partenariats, dans huit des dix provinces canadiennes.

Note de l’auteur et remerciements…

Que s’est-il passé pour qu’une fois de plus, je me lance avec passion et détermination dans l’écriture d’un tout nouveau livre, mais cette fois se rapportant à l’agriculture ?

Une rencontre bien particulière avec M. Michel Jolicoeur de Ste-Clotilde-de-Beauce. Celui-ci, un fermier dans l’âme avec treize générations en agriculture, venait de vendre ses terres et de prendre sa retraite, mais sa passion pour l’agriculture l’a bien vite remis sur les rails afin de me donner des conseils judicieux pour remettre ma terre en culture.

C’est en besognant aux champs, jour après jour, que la passion de la terre s’est ravivée en moi et qu’enfin je comprenne l’importance d’un bon sol et tous les avantages d’un «versant sud»…

Travailler les champs aux petites heures du matin au lever du soleil, avec mon fidèle compagnon un «border collie», cadeau de mon ami Jocelyn Michaud de l’Alberta, et terminer au coucher du soleil avec le sentiment d’avoir accompli quelque chose…voilà toute la différence!

Ce livre est un hommage à tous ceux qui ont choisi la profession d’agriculteur et de fermier, que ce soit sur de petites exploitations ou sur de très grandes superficies, avec des équipements hautement sophistiqués ou tout simplement avec des chevaux ou avec de petits outils…

Les consommateurs, de plus en plus, désirent des produits bio et toute une nouvelle génération de jeunes jardiniers-maraîchers ont su saisir cette opportunité pour démarrer leur ferme maraîchère au bonheur de tous.

La prochaine génération de jeunes fermiers(ères) se doit de réinventer le modèle agricole et ceux-ci le font déjà avec succès, j’en suis des plus convaincus.

Un clin d’œil à ma mère, une Beauceronne dans l’âme, qui a su m’insuffler cette énergie pour réaliser mes rêves.

Un legs aux générations futures

Noël Vinet, ing.

Sommaire

Chapitre 1. Un retour en arrière, l’agriculture d’antan...

Chapitre 2. L’invention des engins à vapeur, le grand bouleversement !

Chapitre 3. Un nouveau langage le «Horsepower»…

Chapitre 4. Au tournant du XXe siècle, des innovations et encore des innovations !

Chapitre 5. L’histoire fantastique des plus grands fabricants d’équipements agricoles…

Chapitre 6. Des collectionneurs passionnés…

Chapitre 7. Redonner à la terre ses lettres de noblesses, un fait vécu !

Chapitre 8. Les défis actuels en agriculture, un avenir prometteur…

Chapitre 9. L’agriculture à plus petite échelle,

La prise en charge par nos «jardiniers-maraîchers bio»…

Chapitre 10. Les chevaux ont-ils encore toute leur place au XXIe siècle ?

Chapitre 11. À la découverte de votre Auteur et Éditeur…

15 ans d’édition ça se fête!

Chapitre 1

Un retour en arrière, l’agriculture d’antan...

Photos tirées de la collection du Musée McCord de Montréal

Chapitre 1

DUn retour en arrière, l’agriculture d’antan... urant des générations, au XVIIIe et XIXe siècles, l’agriculture sous toutes ses formes s’est pratiquée avec tous les animaux de la ferme; bœufs, chevaux, ânesetmules.

Des bœufs étaient souvent attelés seuls ou avec des chevaux pour défricher les terres dans un premier temps…

Pour les régions comme le Corn Belt aux États-Unis et l’Ouest Canadien, nulbesoindesefairemouriràenlever desroches,quedesprairiesàpertede vue!

Saviez-vousque?

L’expression « faire de la terre» vientdecetteépoque!

1.1
Défricher la terre avec un boeuf Livre « La vie rurale » / Archives nationales du Québec Attelage «bœuf & chevaux» pour défricher la terre /Photo Musée McCord de Montréal Les grandes prairies du Corn Belt, USA / Musée McCord de Montréal

Mais pour d’autres régions comme celledela Beauce dans les Appalaches, l’on nommait cesterres: « des terres de roches»!

Des terres de roches / Livre la vie rurale «Archives nationales du Québec

Certains allaient même jusqu’à dire que l’on pouvait « sauter d’une roche à l’autre»dansleschamps!

Des roches et encore des roches même aujourd’hui !

Défricher la terre, tout un exploit à cette époque !

Dans unpremier temps, il fallait abattre tous les arbres, dégager la terre des troncs et par la suite, enlevertouteslesrochescequin’était pasuneminceaffaire!

La plupart dutemps, ils n’avaient comme outils que leursmains, une hache,leurbœufetleurcheval…

Pouvez-vousimaginer,unseulinstant, toutletravailqu’ilsdevaientdéployer, duleveraucoucherdusoleil etce,six jourssursept!

Un appareil à levieravait même été conçu pour déplacer les plusgrosses roches…

1.2
Appareil à levier conçu pour déplacer les roches / Œuvre de Mme Thérèse Sauvageau

Une fois les arbres, les troncs et les rochesenlevées,lestravauxdelabour pouvaientalorscommencer…

Parlasuite,unefoisleschampssemés etprêtsàêtrerécoltésl’onpouvaitles faucheravecsonattelage…

Atteler et dresser des bœufs demandait une expertise bien spéciale. Ce ne sont pas tous les bœufs qui pouvaient être ainsi attelés!

1.3
Labour au champ / Tiré du roman Maria Chapdeleine Livre «La vie rurale / Archives nationales du Québec Prairie en culture / Tiré du roman Maria Chapdeleine
Saviez-vousque?

Comment les animaux étaient-ils harnachés à cette époque pour le travail aux champs ?

Le cuir étant un bien précieux à l’époque, il fallait donc l’utiliser à bon escient.

L’ingéniosité aidant, l’on utilisait à l’époque des «ménoires en bois» pour tracter les différents équipements sur la ferme, telsque les sleighs, les carrioles, les berlots, les tombereaux et de nombreux autres véhiculeshippomobiles…

Cettefaçondefaireétaitaussiutilisée par les Amérindiens des prairies pour déplacer leurcampement…

Le harnais d’autrefois… le harnais à chevilles !

La plupart des harnais, utilisés pour tracter les équipements autrefois n’avaientdoncpasde«traits».

Ce type de harnais appelé communément «harnais à chevilles» étaitdesplusefficaces…

Les ménoires de bois (shaft’s) remplaçaientles traits àl’époque…

1.4
Ménoires de bois fixé au harnais pour tracter le véhicule / Toile du peintre Krieghoff- La ferme Ménoires de bois utilisés par les Amérindiens pour déplacer leur campement dans les prairies / Photo du Musée McCord de Montréal

L’on introduisait les chevilles de métal fixées au collier dans les extrémités des ménoires de bois (Shaft’s) et l’on pouvait ainsi tracter les voitures et les équipements de la ferme sans avoirrecoursàdestraits,lesménoires deboisfaisaientofficedetraits…

Un système des plus ingénieux, des plus efficaces et des moins coûteux pourl’époque!

Un autre grand avantage du harnais à chevilles, était le fait que le cheval en tirantsurlesménoiresenbois,ceux-ci venaient se refermer sur lui, évitant ainsi qu’un arbre ne se coince entre lesménoiresetlecheval.

Lechevalpouvait ainsi circulerunpeu partout, en forêt et dans l’érablière, sans qu’un arbre ne vienne se coincer entrelesménoiresetlecheval…

Un véhicule tout usage, un tout-en-un, une sleigh plate !
1.5
Chevilles insérées aux extrémités des ménoires en bois Cheval aux sucres avec un «Harnais à chevilles» Croquis d’une « Sleigh plate »

Cette sleigh appelée communément sleigh plate ou sleigh à bâtons, lorsqu’elle était munie de bâtons sur ses côtés, pouvait servir pour ramasser les roches aux champs, transporter des billots, livrer des marchandises ou même se rendre au village.

Pour la plupart des fermiers, il leur fallaitunvéhiculetoutusage,untouten-un et la sleigh plate, comme ils l’appelaient, étaitcevéhicule!

La plupart du temps, on utilisait des ménoires de bois, souvent dits «ménoires traînants» installés à l’avant de la sleigh sous les patins pourtractercelle-ci.

La partie arrière des ménoires de bois devait obligatoirement être sous les patins de la sleigh, ce qui facilitait les virages serrés en forêt ou dans l’érablière…

Cet équipement tout-en-un a été utilisé durant plusieurs siècles et est encore en usage aujourd’hui dans certainesérablièresartisanalespourla collecte de l’eau d’érable durant la saisondessucres…

1.6
«Cariole» à gauche et «Sleigh plate à bâtons» à droite / Œuvre du peintre Krieghoff Ménoires traînants en bois sous les patins de la sleigh «Sleigh plate» pour la collecte de l’eau d’érable

Le travail aux champs, avec un seul animal, ou avec plus de 30 !

Selon les régions à cette époque, la composition des attelages pouvait êtrecomplètementdifférente.

DanslesAppalaches,attelerensimple ou en paire des bœufs et des chevaux

était leur quotidien afin de défricher les dures terres de roches en montagneettravaillerauxchamps…

Au contraire dans les grandes prairies del’OuestCanadienouencoredansle

Corn Belt aux États-Unis, les attelages de dix, vingt et même trente chevaux et mules étaient leur quotidien pour tracterleséquipementsd’agriculture.

Les premiers outils d’antan…

Il faut se rappeler que les premiers outils pour travailler la terre à cette époque telle la charrue, étaient fabriquéstoutenbois….

Il aura fallu bien longtemps avant qu’elles ne soient remplacées par des charruesenacier.

1.7
Travail aux champs dans les Appalaches… / Photo du Musée McCord de Montréal Attelage de plus de 30 chevaux dans les grandes prairies / Photo du Musée McCord de Montréal Charrue tout en bois - Attelage de chevaux en paire / Photo Musée McCord de Montréal

Les forgerons de l’époque ne chômaient pas, ils étaient passablement occupés à réparer les équipements de toutes sortes: charrues, roues de bois et bien entendu,trimeretferrerlespiedsdes animaux…

Grâce à leur contribution, une multitude de nouveaux équipements aratoires, pour travailler la terre, ont ainsi vu le jour aux XVIIIe et XIXe siècles.

Dès 1830, plusieurs grandes entreprises en Amérique du Nord produisaient déjà une multitude d’équipementsaratoires.

Prenons le temps de découvrir deux de ces grands inventeurs du passé…

Un1er Grand INVENTEUR, John Deere…

Né au Vermont le 7 février 1804, il devient forgeron (Blacksmith) de métier.

1.8
Boutique de forge d’époque / Sherbrooke Nouvelle-Écosse John Deere (1804-1886)

À son grand désarroi, sa boutique de forge est ravagée par le feu à deux reprises.

Charrue en bois

À l’époque les charrues étaient toutes en bois et ne pouvaient résister aux solsdursdesprairiesdesÉtats-Unis…

Compte tenu de la récession en cours au Vermont aux États-Unis à cette époque, il décide donc de partir, de tout quitter, et de vivre la grande aventuredel’OuestAméricain.

Il s’installe donc comme forgeron à «Grand Détour» en Illinois en 1836 et se fait vite solliciter par tous les fermiers du coin pour réparer leurs charrues de bois qui ne cessent de se briserdanslessolsdursdelarégion!

L’acier étant très rare à cette époque, John Deere récupère donc un bout d’acier,d’unelamebriséed’unmoulin à scie, et se met à la forger pour en faire une charrue avec un socle en acier…

1.9
Boutique de forge /Oeuvre de Carolle Beaudry représentant M. J.P. Sarazin Nouvelle charrue avec socle en acier

Sa charrue d’acier fut tellement populaire, que dès qu’il en fabriquait une,elleétaitaussitôtvendue!

Si bien qu’en 1843, il en fabriquera plusdemille…

Ce forgeron de métier qu’était John Deerefutungéniequiinventalatoute première génération de charrue en acier et révolutionna ainsi le monde del’agriculture.

Un2e INVENTEURderenom,

Cyrus McCormick…

Son nom John Deere est maintenant connu à travers le monde entier.

Cyrus McCormick est né le 15 février 1809surune fermeenVirginieettrès tôt, il se mit à la besogne pour inventer de nouveaux outils pour l’agriculture.

À cette époque, l’ensemble des travaux aux champs étaient encore accomplis manuellement avec des outilstrèsrudimentaires.

1.10
Cyrus Hall McCormick (1809-1884)

Cyrus McCormick, un fermier dans l’âme, désirait ardemment inventer des outils pour améliorer les tâches manuelles et en particulier la coupe des fourrages tels l’avoine, le blé et l’orge.

Il mit donc toute son énergie à inventer son célèbre «reaper », qu’il mitàl’essaien1831…

Le premier «McCormick reaper» fut officiellement enregistré (patented) le 21juin1834.

Ilnecessaalorsd’améliorercelui-ciau coursdesannées…

Reaper - McCormick, 1885

Dorénavant, les fermiers n’auraient plus à besogner dur, jour après jour, pourrécolter leurfourrage…

1.11
Fermiers aux champs - Travail à la main… Premier prototype du nouveau reaper de Cyrus McCormick

Celui-ci ne cessera de perfectionner son«reaper»toutaulongdesavieet changera ainsi le cours de l’histoire partoutenAmériqueduNord.

Cetéquipement devint si populaire qu’ilétaitmêmeexportéenEurope…

Ce génie en agriculture développa de nombreux autres équipements agricoles et le nom McCormick est maintenantlégendaire.

L’apogée des mules et des chevaux en agriculture…

L’agriculture avec traction animale atteindra son apogée au milieudu XIXe siècle,le nombre de chevaux et demulesautravailsurleterritoiredes États-Unis seulement atteignait les 25 millionsdetêtes!

Toutefoislemanque demaind’œuvre enagriculture etleprixélevédugrain durant la guerre civile aux États-Unis ont eu un impact majeur sur l’évolution de l’agriculture dans tout l’AmériqueduNord.

Suite à ces événements, de nombreux inventeurs et entrepreneurs, se sont mis à développer de nouveaux équipements au tournant des années 1830’s afin demoderniser les pratiquesenagriculture.

Très bientôt vers les années 1860’s, une invention adaptée au monde de l’agriculture viendra révolutionner de façon majeure toutes les façons de faireenagriculture…

1.12

Il s’agit dela machine à vapeur sur roues pouvant être déplacée par des chevaux…

Cette machine à vapeur adaptéeaux besoins de l’agriculture viendrait révolutionneràtoutjamaislemondedel’agriculture!

L’agriculturevenaitd’entrerdansl’èrede lamécanisation.

L’invention des engins à vapeur,

Le grand bouleversement !

Chapitre 2
Crédits des photos – Reynold's Alberta Museum

Chapitre 2

L’invention des engins à vapeur, le grand bouleversement !

La plupart des tâches au XVIIIe et XIXe siècles étaient faites à «bras d’hommes» et ceci autant pour les femmes que pour les hommes!

Onaurait puchanger cetteexpression pour plutôt dire que cela prenait beaucoup «d’huile dans les coudes»

pour exécuter tous les travaux quotidiens de la ferme, tellement on dépendaitdelaforcephysique.

Par surcroît sans «assurance emploi», sans «congé parental», sans «médecins à proximité», tous devaient se débrouiller par leurs propres moyens en espérant compter sur l’aide des voisins à proximité pour l’entretien des chemins ou la constructiond’unegrange…

Il fallait donc à tout prix, utiliser au maximum, la force animale pour transférer celle-ci à d’autres applicationsdelaviecourante…

2.1
Corvée d’antan pour l’érection d’un bâtiment de grange Œuvre de Thérèse Sauvageau

On commença donc par inventer un tamiseur à grain (Case Threshers), dans les années 1850’s, celui-ci étant actionné par deux chevaux sur un tapisroulant…

D’autres, tant qu’à eux utilisaient un bœuf pour actionner le tamiseur à grain.

Peu de temps après, l’on comprit vite que ce même tapis roulant pouvait aussi actionner un moulin à scie pour débiterdubois…

Par la suite, l’invention de la machine à vapeur et son utilisation pour en faire des locomotives et ainsi installer des voies ferrées à travers tous les continents viendrait changer à tout jamais le cours de la vie sur toute la planèteterre!

2.2
Tamiseur à grain, actionné par deux chevaux sur une trépigneuse / Crédits à Jack Norbec Trépigneuse actionnée par un boeuf / Tiré du Livre «La vie rurale 1866-1953» Moulin à scie, actionné par une trépigneuse / Crédits à Jack Norbec Premières locomotives au temps des chevaux

Très tôt, l’on se rendit compte que la machine à vapeur pourrait aussi trouver diverses applications dans les travauxauxchamps…

Au tournant des années 1880’s, de nombreux «engins à vapeur» dits engins stationnaires feront leur apparition dans tout l’Amérique du Nord…

Il faut noter sur ces premiers engins à vapeur, le système de pôle et de baculsàl’avantdel’engin,permettant de déplacer celui-ci à l’aide de chevauxdechampsenchamps…

Ilfautnotersur l’image,la positiondu siège du conducteur à l’avant de l’engin,cequiestassezinusité!

2.3
Engin Stationnaire déplacé par des chevaux / Wikipedia Engin Stationnaire déplacé par des chevaux /Wikipedia Engin stationnaire pouvant être déplacé avec les chevaux / Wikipedia Engin stationnaire pouvant être déplacé avec les chevaux / Crédits à Jack Norbeck

Ces engins à vapeur stationnaires seront mis à contribution dans tous les secteurs de la vie courante; au moulin à scie pour couper des billots, à la ferme pour pomper l’eau, en agriculture pour moudre les grains et pourdescentainesd’autresusages…

Dès lors, des inventeurs, des entrepreneurs et des hommes d’affaire comprennent vite l’importancedecesenginsàvapeuret comment ceux-ci viendront bientôt changer toutes les façons de faire en agriculture…

Ces engins sont, selon eux, un moyen efficace d’accélérer le travail, d’augmenter la productivité et de compenser pour le manque de main d’œuvre en agriculture dans bien des endroitsdupays.

L’un de ces premiers engins stationnaires à vapeur a vu le jour à Philadelphie USA en 1849, conçu par A.L.Archanbault.

Il offrait alors les versions 4, 10 et 30 Horsepower.

Saviez-vousque?

Un tel engin doté alors d’une puissance de 30 Horsepower pesait tout près de 30 tonnes àl’époque !

Des «ingénieux», des «patenteux» et des «talentueux», ne cesseront alors de développer la machine à vapeur pour la mettre en usage dans tous les domainesdelaviecourante…

2.4
Moulin à scie des années 1882 / Crédits à Jack Norbeck
Wikipedia

Dès lors, le retour en arrière est impensable,lesortenestjeté!

Plusieurs grandes entreprises se lanceront dans la construction de ces engins à vapeur tant au Canada qu’aux États-Unis et vont les adapter pourl’agriculture…

Ces premiers engins à vapeur doivent doncêtredéplacésdefermeenferme avecl’aidedeschevaux…

Saviez-vousque?

Cet engin de Baker & Hamilton des années 1883 se vendait alors $2,100.

Un engin mobile…

Le défi pour tous les inventeurs est maintenant de rendre tous ces engins stationnaires mobiles, pouvant se déplacer par leur propre force motrice…

Dès 1854, Henry Hames, réussit cet exploit et construit lui-même une usine pour fabriquer ces engins à vapeur mobiles, un pas important venaitd’êtrefranchit !

2.5
Engin pouvant être déplacé avec les chevaux /Crédits à Jack Norbeck Engin à vapeur de Baker & Hamilton / Wikipedia Engin mobile /Crédits à Jack Norbeck

Des engins à vapeur, tous s’y mettent pour en construire…

Encyclopedia of American Steam Tractor Engines / Crédits à Jack Norbeck
American-Abell Aultman & Co. Avery Co. A.D. Baker Co. Birdsall Co.
etcetantauxÉtats-Unis qu’au Canada...
of American Steam Tractor Engines / Crédits à Jack Norbeck
Encyclopedia
I. Case
Thresher Co.
Buffalo
Pitts J.
Co. Advance
Machine Works
Harrison M. Rumely Co.

L’année suivante, soit en 1855, Obed HusseydeBaltimoreUSA, donnesuite lui aussi et se lance lui aussi dans la constructiondetelsenginsmobiles.

Ces nouveaux engins, peuvent ainsi transférés leur force motrice par le biais d'une poulie et d'une courroie à toutautreéquipementagricole...

Ces engins à vapeur mobiles sont surtout utilisés pour les grandes cultures de blé au Dakota, au Colorado, au Montana, au Nebraska, au Kansas, en Californie et dans l’OuestCanadien.

2.8
Engin avec poulie sur le côté /Musée de L'Alberta, Canada Engin à vapeur transférant sa force motrice à une batteuse à grain / Crédits à John Carroll Batteuse à grain actionnée par une courroie d’un engine à vapeur / Crédits à John Carroll Équipement actionné par une courroie / De quel appareil s’agit-il ?

Des engins beaucoup trop lourds !

Ces engins, en raison de leur poids, devaientêtreutilisés surdessols durs et sur de très grandes surfaces pour êtrerentables…

À titre d’exemple cet engin à vapeur pour les travaux dans les champs ne pesait pas moins de 45 000 lbs et devait être alimenté par un wagon de bois à tous les jours pour produire la vapeurnécessaireàsonutilisation!

Saviez-vousque?

Un tel engin à vapeur pouvait consommer jusqu’à 5 000 lbs. decharbonparjour!

Très vite, l’on comprit qu’il fallait réduirelepoidsdecesenginspourles rendre plus productifs et surtout pour pouvoir les utiliser sur des exploitationsdepluspetitestailles…

2.9
L’engin à vapeur le plus lourd ! Engin à vapeur des plus monstrueux / Wikipedia Des engins des plus lourds !

Des engins de toutes sortes…

Saviez-vousque?

Dès 1900’s, plus de 30 entreprises produisaientdesenginsàvapeuren Amérique du Nord à un rythme de 5,000 unités par an ! d à un rythme de 5,000 unités par an !

Ces engins à vapeur ont dominé le mondedel’agricultureautournantdu XXe siècle pour atteindre leur apogée danslesannées1910’s.

Saviez-vousque?

La pression obtenue par ces engins à vapeur était de 80 à 100 lbs. à l’origine pour ensuite atteindre les 150 lbs dans les années1915’s…

Lemondedel’agricultureétaitdéjàen pleine révolution et la traction animale faisait déjà le passage vers la tractionmotrice!

2.10
Wikipedia Crédits à Crédits à John Carroll Wikipedia

L’ère de la mécanisation était déjàà nos portes…

Touslesfabricants d’enginsmécanisés vantaient les mérites de leur équipement dans les magazines et les journauxdel’époque.

Mais personne n’avait encore mesuré de façon précise et comparer la performance de tous ces équipements entre eux!

L’heureétaitdoncvenuedemettrede l’ordre dans toutes ces publicités vantant les mérites de ces engins à vapeur et de trouver un étalon pour mesurer la puissance réelle de ces engins… Unecommunemesuredepuissance!

2.11
Crédits à «the Automotive Club of America» Crédits à «the Automotive Club of America»

Chapitre 3

Un nouveau langage, le « Horsepower »…

Le Horsepower ou Cheval-vapeur…

1ch=735,5watts

Source

Wikipedia / Version originale en allemand par Sgbeer

Chapitre 3

LUn nouveau langage, le « Horsepower »… a traction animale migre maintenant vers la traction motrice et ce à un rythme des pluseffréné!

Un nouveau venu aux champs !

Les fermiers, sur les terres les plus reculées, sont loin de se douter que l’agriculture est dans un tournant stratégiqueverslafinduXIXesiècle.

Dans quelques années, ils comprendront que leur style de vie et tous les équipements en agriculture changeront drastiquement du tout au tout.

Herse à disques tracté par des chevaux

Fauchage à l’aide de chevaux

Le portrait de l’agriculture dans tout l’Amérique du Nord est en voie de changerprofondément!

3.1
Les équipements actionnés par les animaux seront bientôtchosesdupassé!

La force motrice chevaline devra bientôt aussi laisser sa place graduellement à la force motrice mécanisée !

Cette pièce d’équipement d’antan, appelée «trépigneuse» servait à transférerlaforcemotriceduchevalà une autre pièce d’équipement en usagesurlaferme.

Une courroie était installée après la «trépigneuse» pour actionner l’autre pièced’équipement.

Cet équipement, innovateur pour l’époque, devra lui aussi céder sa place.

Parfois même, un autre animal tel un chien, pouvait être utilisé pour actionner une roue et ainsi pouvoir aiguisersafaux!

Tous ces équipements seront dorénavantchosesdupassé!

3.2
«Trépigneuse» actionnée par un cheval Oeuvre de Thérèse Sauvageau

Les équipements agricoles se transforment…

Les équipements agricoles autrefois tractés par des chevaux et des mules seront bientôt transformés pour être tractés par des équipements mécanisés…

Certains engins sont même munis d’une poulie qui transfère la force motrice à l’aide d’une courroie d’un équipementàunautre….

Il nous faut comprendre qu’au cours du XIXe siècle, les chevaux étaient le moyen le plus utilisé pour tous les travauxauxchamps…

Ils étaient aussi utilisés pour les déplacements, le transport de marchandises, la poste et une multituded’autrestâches.

3.3
Batteuse tractée par un tracteur Traction motrice transférée par une courroie Courroie actionnant une batteuse à grain Œuvre de «Antique Automobile Club of America»

Saviez-vousque?

En 1879, les 38 lignes d’omnibus de Paris requéraient quelques 16,500 chevaux.

Au tournant du XXe siècle…

Mais très bientôt, vers la fin du XIXe siècle, les engins stationnaires et les enginsàvapeuraurontprislarelève …

Il fallait donc trouver une équivalence entre la force brute du cheval et la «force motrice» des nombreux équipementsàvapeuretàessence

Cetenginstationnaireéquivalait-ilàla puissancede2ou3chevaux?

Ettrèsbientôt,audébutduXXesiècle, ce sera maintenant l’ère de l’automobile et des premiers tracteurs…

3.4
Œuvre de «Antique Automobile Club of America» Œuvre de «Antique Automobile Club of America» Engin stationnaire

Etcelui-ci,quelleforceavait-il?

Voilà des questions bien justifiées auxquelles il fallait trouver une réponse…

Il fallait donc dès lors, trouver un équivalence pour mesurer la «force motrice» ?

Dès lors, sans plus tarder, il fallait trouver une équivalence entre la «force d’un cheval» et la «force motrice»desnouveauxengins …

De là, la notion de «Horsepower», ce terme venait de prendre tout son sens etdes’imposeràtraverstoutela planète!

L’inventeur du «Horsepower»…

M. James Watt, un grand savant britannique, s’attaqua donc à ce problème.

Il prit comme référence la puissance quedéveloppeunchevalquandonlui fait remonter un certain poids d’une certaine hauteur dans un temps donné…

3.5
Engin stationnaire

Le Cheval-vapeur

1 ch = 735,5 watts

https://commons.wikimedia.org

Enutilisantlesunités deson pays que sontleslivres(lbs),lespieds(pi),etles secondes il en a fait une mesure de puissancedansle système anglais…

Un Horsepower est donc la puissance nécessaire pour remonter de 10 pieds de hauteur, un poids de 55 livres en uneseconde.

Cette unité de puissance allait plus tardêtreconvertieen WATT’s.

Dans le système français, ou système métrique, le «cheval-vapeur» est la puissance développée par un cheval pour remonter de 1 mètre une masse de75kg en1seconde.

Il existe une légère différence de puissance entre ces deux systèmes de mesure, mais comme toute chose dans lavie,rienn’estjamaissimple !

Puissancebruteounette?

Les gens ont vite réalisé, que la puissance d’un engin pouvait varier selon que l’on mesurait cette puissanceàlasortiedumoteurousur l’embrayage(shaft)decelui-ci!

Encore ici, deux écoles de pensée se sontaffrontées…

LapremièreécoleenEuropeveutque la puissance soit mesurée à l’embrayage, avec le moteur équipé de tous ses accessoires et de ses échappements.

La deuxième école de pensée aux États-Unis, veut que la puissance soit mesurée à la sortie du moteur de façon à ne pas calculer les pertes de puissance dues à la transmission et à l’échappement.

C’est pourquoi encore aujourd’hui, lorsque vous achetez un véhicule, les fabricants vous indiqueront la puissance à la sortie du moteur ainsi que la puissance effective à l’embrayage.

3.6

Mais que signifient donc les «cc» ou « centimètres cubes » sur un moteur ?

Ainsi donc, si votre moteur n’a qu’un seul piston, les cc ou centimètres cubes devotremoteursontlenombre de centimètres cubes de la chambre decombustiondecepiston.

Sur bien des véhicules maintenant, la puissancedumoteurestexpriméepar les cc ou centimètres cubes du moteur.

Ils’agittoutsimplementdu volumede lachambredecombustiondumoteur.

Si votre moteur a plusieurs pistons, le nombre de cc sera la somme des centimètres cubes de toutes les chambres de combustion sur tous les pistons.

C’est une mesure simple et facile afin d’avoir une idée de la force brute de votre moteur tout en vous donnant une indication de la puissance brute decelui-ci.

Chambre de combustion du moteur

Mais quelle sera l’unité de mesure de l’avenir ?

Compte tenu des nouvelles formes d’énergie : les capteurs solaire, l’électrification des voitures, la robotisation,les éoliennesetcombien d’autresencore, denouvellesmesures de puissance verront sans doute le jourtrèsbientôtauXXIesiècle…

3.7

Les équipements seront propulsés par toutessortesdeformesd’énergie tant sur nosroutes que dans nos champs etdanslesairs...

Solar Impulse 2

L’Avion muni de capteurs solaires

Panneaux solaires transparent pour les édifices de l’avenir

Système de guidage automatique intégré Tracteurs du XXIe siècle

«Agricultural robotics &automatisation» auXXIe siècle…

3.8

Chapitre 4

Au tournant du XXe siècle, des innovations et encore des innovations…

1er

Tracteur au Kérosène

1ère

Trépigneuse

Coopérativefédérée du Québec

1er

Engin à chenille

1er 1ère

Tracteur pneumatique

Chapitre 4

Au tournant du XXe siècle, des innovations et encore des innovations…

Les années 1850’s à 1950’s ont été le théâtre de bouleversements majeurs dans le monde de l’agriculture et ce à l’échelledelaplanète.

L’ensemble des travaux sur la ferme étaient autrefois exécutés manuellement avec le recours à la force motrice de tous les animauxdisponibles:bœufs,chevaux, ânesetmules…

Plusieurs facteurs sont venus bouleverser ce fragile équilibre, entre autres : l’ouverture de nouveaux territoires gigantesques pour l’agriculture en Amérique du Nord, l’augmentation de la population à l’échelle mondial, l’exode des paysans vers les centres urbains privant ainsi l’agriculture d’une main d’œuvre essentielle, et les conflits armés des deux grandes guerres mondiales privant des populations entières de denréesalimentaires.

Il fallait donc, dès les années 1850’s, envisager de nouveaux moyens pour mécaniserl’agriculture.

De nombreux inventeurs et entrepreneurs, bien au fait de cette situation, et qui pour la plupart étaient né sur une ferme, ont fait le choix de s’investir à fond pour développer de nouvelles technologies pourl’agriculture.

4.1
Tiré du roman de Maria Chapdelaine

Leur passion et leur détermination

étaient à toute épreuve, ils connaissaient bien la terre et désiraient développer des équipements mécanisés pour effectuer les divers travaux sur la ferme.

Bien que dans la mémoire collective, seuls quelques noms sont fréquemment véhiculés tels: McCormick, John Deere, Ford… la vérité est qu’ils ont été si nombreux, des centaines d’inventeurs et d’entrepreneurs, à avoir marqué profondément cette époque en changeant à tout jamais les façons de faireenagriculture.

1859- L’invention de la trépigneuse parÉmeric LesixenFrance…

Trépigneuse, 1859 / Wikipedia

Cette invention allait révolutionner le monde l’agriculture tant en Europe qu’en Amérique.

Qui sont ces grands hommes et ces grandes inventions ?

Pour mieux vous faire connaître certains de ces grands hommes, nous allonsvousprésenterceux-ciàtravers leurs inventions dans l’échelle du temps.

En route, à la découverte de toutes ces inventions…

Il s’agit d’un tapis roulant incliné, actionné par traction animale et destiné à mettre en mouvementdesmachinesfixes.

Un cheval, une vache ou une mule en marchant sur celui-ci, met en mouvement une poulie, qui à son tour entraîne une courroie de transmission et actionne une machine fixe telle unebatteuseàgrain.

4.2

Cetéquipementétaitlargement utilisé pour battre le grain et était déplacé de ferme en ferme…

La trépigneuse pouvait aussi être utilisée pour entraîner de nombreux autres équipements telle une scie pour couper du boisentreautres.

1859- La découverte du pétrole en PensylvanieauxÉtats-Unis…

Bienviteaprèsladécouvertedu pétrole, l’on commence déjà à distiller et à produire divers carburants tels le kérosène et l’essence.Lekérosèneenraison de son bas prix est aussitôt adopté comme carburant par l’industrie.

Le «Waterloo Boy» a été l’un des premiers tracteurs à fonctionneraukérosène…

Wikipedia

MonsieurRudolphDiesel(18581913) tant qu’à lui a réussi à mettre au point un moteur diesel à un faible coût, fonctionnant avec du pétrole lourd et dont l’allumage se faisait par compression du carburant.Sonnomfutdonnéà son invention et ce moteur fut connu dans le monde entier. Celui-ci fut porté disparu mystérieusement en 1913 à bord d’un paquebot lors de la traverséedelaManche!

4.3
Trépigneuse à deux chevaux largement en usage au Canada / Wikipedia Tracteur au kérosène / Source

1867- Le Charriot sur rail pour déplacer et entreposer le foin a été inventéetbrevetéauxUSA…

Cette invention allait révolutionner,nonseulementla façon de manipuler et d’entreposer le foin dans les granges, mais allait aussi changer l’architecture des granges pour favoriser les grangesà«toitsbrisés»pouvant grandement augmenter les capacités d’entreposage des fourrages.

C’est William Louden (18411931) qui fit breveter cette invention le 24 septembre 1867.

Ses parents fermiers d’origine Irlandaise émigrèrent aux ÉtatsUnis dans l’Iowa. À l’âge de 23 ans il faillit mourir d’une infection et dû se résigner à accomplir des tâches légères par la suite. Il mit donc son génie à inventer des façons de faire pour rendre le travail du fermierbeaucoupplusfacile. Après avoir étudié la façon traditionnelle de décharger le foin des charrettes à foin et de l’entreposer à la main dans la grange, il en vint à inventer un système de fourche à foin sur railpouraccomplircetravail.

4.4
Système de rail breveté par William Louden le 24 septembre 1867 Fourche à foin sur rail Grange à toit brisé avec le système de fourche à foin sur rail

Fort de son invention, il en installa quelques-uns aux alentours mais les fermiers ne pouvantlepayer,ilfitfaillite.

En 1889 son frère, R.B.Louden, le tira d’affaire et devint le conseiller financier de l’entreprise laissant tout le développement de nouveaux produitsàWilliam.

Au début du XXe siècle des millions de «barn hay carrier» avaient été vendus à travers tout l’Amérique du Nord et l’entreprise possédait 118 brevets à la mort de William en 1931.

Les animaux tels les bœufs sauvages et les bisons étaient alors chassés sur de très grandes étendues. Le déboisement et la mise en culture des terres forçaient donc les fermiers à délimiter leurpâturage.

1874- L’invention du Fil de fer barbelé…

Bien que cette invention passe aujourd’hui dans l’oubli, elle a joué un rôle déterminant dans le type d’agriculture pratiqué danstoutel’Amérique.

4.5
Fil de fer barbelé / Wikipedia La fin du «Far west» / Toile de Charles Russell

C’est en 1874 que l’Américain Joseph Glidden Dekalb, dans l’Illinois, déposa un brevet pour produire le fil de fer barbelé le plus répandu à travers tout le continent.

De grandes étendues pouvaient maintenant être clôturées, augmentant ainsi le rendement des élevages et la mise en culture des terres à grande échelle.

Toile de Frederic Remington

Certains historiens avancent même que «la fin de la conquête de l’Ouest» coïncide avec l’arrivée du fil de fer barbelé!

1880’s- Le développement de l’industrie du beurre et du fromage…

Dèsledébutdesannées1880’s, l’industrie du beurre et du fromage commence à s’organisersurtoutleterritoire, ce qui amènera des changements majeurs sur les fermes et dans l’agriculture en général. La création de la Société d’industrie laitière (SIL) permet alors d’introduire une classification dans les produits laitiers et une certification des usinesdeproductionlaitière.

Pour les fermes àcetteépoque, faire le beurre était une corvée lente et pointilleuse accomplie dans la cuisine de la ferme, le barratage étant une tâche fastidieuse.

4.6

L’implantation du système de production en usine permettait dorénavant au fermier de vendre son lait tout en lui assurant une source de revenus des plus intéressantes et offrait aux citadins un produit de qualitésupérieure.

Durant l’hiver, certains fermiers, gagnaient aussi un surplusd’argentencoupantdes blocs deglace surles lacs etsur lesfleuvespourlesglacièresdes crémeries…

La glace, une fois découpée sur le fleuve, était transportée et par la suite entreposée dans du «bran de scie» et servait à garder au frais, le beurre et le fromage, dans les grandes glacières des crémeries durant lasaisonestivale.

1884- Un nouveau mode de commerce au détail, la vente par catalogue…

Dans un continent aussi vaste qu’était l’Amérique, il fallait trouver une façon de rejoindre la clientèle chez elle et de leur faire parvenir la marchandise peuimporteoùellesesituaitet ce même dans les localités les plus éloignées de l’Ouest et du GrandNord…

C’est en 1884 que Timothy Eaton produisait pour le Canada, son premier catalogue de 32 pages en noir et blanc sans illustrations. Dix ans plus tard, Simpson emboîtait le pas et publiait lui aussi son catalogue.

4.7
Crédit au Musée McCord de Montréal

Dès 1887, les illustrations commençaient à meubler les catalogues et la couleur fit son apparition dans les catalogues dès1915. La clientèle rurale était ciblée par ces catalogues et les grands commerçants tels Eaton, leur offrait même des salles d’attente pour se reposer lorsqu’ils venaient dans leur magasin faire leurs achats sur place!

Dès 1896, le service des commandespostalesd’Eatonau Canada, expédiait 135000 colis par la poste et 74000 par service express, de quoi faire rêver notre service postal d’aujourd’hui !

De nombreuses entreprises vont ainsi commercialiser leurs biensetservicesetlesoffrirpar un service de catalogue et le secteur de l’agriculture n’y échappepas.

4.8
Catalogue Simpson’s Spring and Summer, 1899 / Wikipedia Catalogue P.T. Légaré, Harnais et voiture hippomobile, 1920 / Wikipedia

Le fermier pouvait dorénavant commander une charrue aussi bien qu’une voiture hippomobile ou même des composantes pour la construction de sa grange tels: deslanterneaux, desgirouettes, etquoiencore…

Achat de bois en vrac pour la construction de la grange / catalogue Eaton’s Fall and winter 1918-19

Les biens et services étaient maintenantàlaportéedetous.

La vie quotidienne des fermiers s’en trouva transformée, isolés comme certains pouvaient l’être depuis belle lurette, ils avaient maintenant accès aux bienslesplusrécents.

Aujourd’hui la plupart de ces catalogues sont disparus pour faire place au commerce électroniqueenligne.

Malgré cette tendance, certains commerçants tels: «LEE VALLEY» et «VESSEY’S» offrent toujoursceservicedecatalogue à travers tout le Canada au grandbonheurdeleurclientèle. 1880-1910 Les engins à vapeur prennentlarelève…

Afin de pouvoir exploiter efficacement les grandes terres de l’Ouest Canadien et Américain, il fallait songer à de nouvellesfaçonsdefaire.

Bien que des attelages de plus de 30 chevaux étaient couramment utilisés pour tracter certains équipements,la venue des engins à vapeur permettait de mécaniser plusieurs de ces opérations fastidieuses.

4.9

Lavenuedecesenginsàvapeur

tout comme la mise en place des voies ferrées à travers les continents allait changer à jamais le cours de l’histoire de l’agriculture.

Ces engins à vapeur ont atteint leur apogée vers les années 1910’s…

Toutefois ces engins étaient beaucoup trop lourds et beaucoup trop volumineux, sans compter le fait qu’ils étaient des plus voraces en charbon!

1906 - L’un des premiers prototypes de tracteur à essence…

L’utilisation de l’essence commecarburantpermettaitde réduire considérablement la tailledesengins…

Dès lors, l’on venait d’entrer dans une nouvelle ère par la construction d’engins plus petits.

4.10
Prototype expérimental de tracteur Henry Ford

Dès 1906, Henry Ford, s’intéresse à ce domaine et construisit un premier prototype expérimental de tracteur à même des composantes d’automobile!

Henry Ford désirait offrir sur le marché un tracteur au budget de tous les fermiers, il offrit donc ceux-ci à un très bas prix, forçant la concurrence à s’ajuster ou à se retirer du marché.

1908 – Les engins à chenilles pour l’agriculture…

Benjamin Holt et Daniel Best furent parmi les premiers à équiper un tracteur de chenilles.

Les tracteurs équipés de chenilles permettaient de travailler dans des terrains plus difficiles tout en évitant de compacterlessolsoud’ylaisser dessillons.

Déjà en 1904 à Stockton en Californie, Benjamin Holt avait mis au point son premier tracteur à vapeur équipé de chenilles. En 1908, il avait déjà équipé plusieurs tracteurs de chenilles pour travailler sur le chantier du «Los Angeles Aqueduc»auxÉtats-Unis.

Cestracteursmunisdechenilles étaient très recherché pour les chantiersenforêt…

4.11

La suite est bien connue lorsqu’on réalise la percée de l’entreprise Caterpillar à travers le monde tant dans les domaines de l’agriculture que dans les mines et les chantiers deconstruction!

1917 - La production de tracteurs en série…

Henry Ford qui marqua l’industriedel’automobilefitde même avec la mise au point de chaînes de montage pour la production de tracteurs en série.

Sonmodèlele«FordsonF»était le1er tracteuràêtrefabriquéen série.

L’impact sur le monde de l’agriculture fut fulgurant en permettant d’offrir ce nouvel équipement, à bas prix, à tous lesagriculteurs.

Il changea ainsi à tout jamais la conception et la fabrication de tracteursàtraverslemondepar lebiaisdeschaînesdemontage.

4.12
Un «Cat –Challenger» avec chenilles de caoutchouc

1918 - La mise au point des premiers tracteurs diesels…

Déjà en Europe dès 1918, de nombreux fabricants de tracteurs adoptent le moteur diesel, moins coûteux et plus économiqueencarburant.

LesentreprisesLANZ,FENDT et MANsontparmicelles-ci…

1920 - Le besoin de mettre un peu d’ordredansl’industriedutracteur, les tests du Nebraska…

Tous les manufacturiers d’engins à cette époque se vantaient d’offrir les équipements les plus performantssurlemarché.

Les tracteurs étaient généralement lettrés avec le nom du modèle suivi de deux sériesdechiffres,exemple «1020» ou «8-16» ou «18-30», à titred’exemple…

4.13
Tracteur LANZ / Source Wikipedia

Le premier chiffre indiquait la puissance en Hp à la barre de traction et le deuxième chiffre la puissance en Hp à la poulie de transfert servant à activer d’autreséquipementsagricoles. Mais la question sur toutes les lèvresàcetteépoqueétait:Estce que ces puissances en Hp sont comparables d’un fabricantàl’autre?

Déjà en 1908, des concours de performances se tenaient à Winnipeg au Canada afin de comparer la performance de différents engins et ces concours suscitaient l’intérêt généraldugrandpublic.

Dès 1920, M. Wilmot F. Crozier membre de la législature de l’État du Nebraska, mit de l’avant une série de tests visant à mesurer la puissance, la consommation de carburant et le rendement du moteur de ces engins.

Ces tests à l’époque deviennent vite une référence et l’état du Nebraska fut le premier État à imposer aux fabricants de mentionner les résultats de ces testsdansleurpublicité.

Cette nouvelle législation sera adoptée par les autres États et Pays.

L’ère de la standardisation des performances venait de prendre place au bonheur de tous.

1921 - L’avènementdu P.T.O. …

LeP.T.O.communémentappelé «Prise de force» ou «Power take off» est localisé à l’arrière du tracteur et aussi à l’avant maintenant sur les nouveaux tracteurs duXXIesiècle…

P.T.O. et système 3 points aussi à l’avant du tracteur maintenant

4.14

Bien que la plupart des gens pensent que le système du P.T.O. est assez récent, eh bien détrompez-vous!

Déjà au tournant du XXe siècle, touslesenginsàvapeuravaient déjàunepouliesurlecôtépour entraîner une courroie qui actionnait différents équipementsagricoles…

Déjà en 1904, un premier prototype de P.T.O. avait été installé sur un tracteur en Écosse.

Toutefois International Harvester fut le 1er fabricant aux États-Unis à faire de cette invention un succès commercial.

LeP.T.O.(Prisedeforce)futmis au point et offert sur leur modèle«8-16junior»…

Le McCormick-Deering 15-30 équipé d’un P.T.O fut aussi un des premiers tracteurs à être soumisauxtestsduNebraska…

4.15
Engin à vapeur avec Poulie d’entraînement Source Wikipedia Tracteur International model 8-16 McCormick Deering modèle 15-30

Saviez-vousque?

Son prix de $1,250 était supérieur au «Fordson F », mais bien inférieur au prix des autres concurrents. Quelque 128,000 unités furentvenduesen8ans!

Afin de s’assurer que les agriculteurs comprennent bien les avantages du nouveau système de P.T.O., International Harvester publia une brochure commerciale en 1924 vantant les mérites de cettenouvelletechnologie.

1922- La création de la Coopérative fédérée de Québec…

La création de la Coopérative fédérée en 1922 allait marquer l’agriculture au Québec dans un premier temps et dans tout le Canadaparlasuite.

Elle constitue encore aujourd’hui après tout ce temps, un puissant levier économiquedenotresociété…

Histoire de la Coopérative Fédérée / Par Jacques Saint-Pierre

4.16

Les coopératives ont toujours joué un rôle important dans le développement économique et social et tout particulièrement enagriculture.

Plusieurs formes d’associations agricoles sont apparues au tournant du XXe siècle, dont les sociétés de fabrication de beurre et fromage organisées en vertu d’une loi adoptée en 1882. Celles-ci marqueront le pas à l’implantation de coopératives de toutes sortes parlasuite.

1930’s - Les premiers tracteurs à quatre roues motrices…

Bienqu’aujourd’huil’option4X4 soit un incontournable pour le tracteur en agriculture, il n’en n’apastoujoursétéainsi!

Déjà au début du XXe siècle, cette innovation technologique prenait place et dès les années

1930’s MASSEY-HARRIS offrait son modèle GP (General Purpose)à4rouesmotrices…

Nonseulementles coopératives permettaient de mieux contrôler la mise en marché de la production agricole, mais elles contribuaient aussi grandement aux échanges commerciaux, à la formation des agriculteurs et à la modernisation de tout le secteuragricole.

Mais à cette époque, plusieurs concurrents offraient des tracteurs de plus petites tailles, plus maniables, et le modèle «GP Four wheel drive» de MASSEY-HARRYS n’eut pas le succèsescompté.

4.17
Tracteur MASSEY-HARRIS GP 1930’s, four wheel drive / Source Wikipedia

Ilfutprincipalementutilisépour les chantiers forestiers et l’option4X4siinnovateur étaitelle, tomba aux oubliettes pour plusieursdécennies!

Bien des années ont été nécessaires avant que l’industrie et les fermiers ne réalisent tous les avantages de la traction aux 4 roues et l’adaptent par la suite sur tous lesvéhiculesenagriculture.

La résistance aux changements semble avoir été de toutes les époques!

1930’s – Conception de tracteurs spécialisés pourlesculturesenligne…

Déjàdèsledébutdu XXesiècle, les besoins pour des équipements spécialisés pour travailler les cultures en ligne telles le maïs, les patates, le tabac et bien d’autres était criants…

L’une des particularités de ces cultures est de pouvoir travailler le sol entre les rangs avec un tracteur mais sans toutefois endommager les plants.

Plusieursfabricantsdetracteurs ont vite compris que pour répondre à cette demande, il leur fallait mettre au point un tracteuravecuncadresurélevé, avec des roues rapprochées à l’avant que l’on nommait «tricycle» et aussi avec des roues arrière ajustables à voies larges selon le type de cultures…

4.18
Tracteur AVERY Model C, 1919 / Source Wikipedia

Plusieurs autres fabricants emboîtèrent immédiatement le pas pour produire ces tracteurs spécialisésdont: JOHN DEERE, ALLIS-CHALMERS, OLIVER, DAVID-BROWN et bien d’autres…

L’un des fabricants qui se démarqua le plus avec ce nouveau type de tracteurs pour les cultures en rang fut International Harvester avec ses fameux modèles de type FARMALL qui sont devenus des icônes…

1933 - Le nouveau système d’attelage hydraulique à troispoints…

La mise au point d’un système d’attelage hydraulique à troispoints à l’arrière du tracteur viendra révolutionner l’agricultureàtraverslemonde!

L’ondoitcetteinventiongéniale àM.HarryFerguson.

Dès les années 1920’s, Harry Ferguson, élabore en premier lieu un système de ressorts et de leviers pour le système à trois-points qui sera remplacé rapidement par un système hydraulique.

4.19
Tracteur FARMALL de type trycicle Système d’attelage hydraulique à trois-points

En 1933, il s’associe avec David Brown, un fabricant de tracteurs bien connu à l’époque, pour lancer l’entreprise «Ferguson-Brown Company» et ainsi offrir sur le marché les premiers tracteurs équipés d’un système d’attelage hydraulique à troispoints, toutefois ce partenariat nedureraquequelquesannées.

C’est en 1938, que Harry Ferguson,rencontreHenryFord aux États-Unis et conclut immédiatement une nouvelle entente avec celui-ci pour équiper les tracteurs FORD du nouveau système d’attelage hydrauliqueàtrois-points…

Cette entente fut scellée, à cette époque, par une poignée de main entre les deux partenaires.

Le 30 juin 1947, le petit-fils de Henry Ford mettra fin définitivement à cette entente entrelesdeuxparties. Des rumeurs semblent nous indiquer que Harry Ferguson avait un caractère un peu particulier!

1933 - L’arrivéedes pneumatiques en agriculture,touteunerévolution…

Lesrouesd’acieràcramponsde métal inondaient tout le paysage, les engins à vapeur en étaient équipés aussi bien que touslespremierstracteursetce peuimportelemanufacturier…

4.20
Harry Ferguson et Henry Ford Crédit à l’artiste Marilyn Hunt

Ces roues à crampons de métal avaient bien des désavantages, elles étaient lourdes, avaient tendance à compacter les sols, limitaientlavitessedesenginsà 6 km/h, et empêchaient ceux-ci de circuler sur les routes en raison des dommages occasionnés aux routes par les crampons.

Bien que les pneumatiques équipaient déjà les premiers prototypes de voitures automobile dès 1896, il nous faudra attendre plus de 35 ans plus tard avant que les pneumatiques ne soient adaptésaux tracteurs!

C’est grâce aux efforts et à la détermination de l’entreprise ALLIS-CHALMERS que ce passage se fera et qu’enfin le pneumatique fera son introductionsurles tracteurs. ALLIS-CHALMERS utilise en tout premier lieu des pneus d’avion soufflés à basse pression pour réaliser ses premiers essais de pneumatiques sur ses tracteurs en1932.

Les avantages furent immédiats tant dans les champs que sur les routes. Les tracteurs qui auparavant étaient limités à une vitesse d’environ 6 km/h peuvent maintenant atteindre desvitessesde24km/h.

En 1933, à la foire de Milwaukee, ALLIS-CHALMERS dévoile enfin le 1er tracteur à pneumatiques. Un pilote de course en fait la démonstration atteignant la vitesse incroyable pour cette époque de 56 km/h, dujamaisvu!

À la même époque, le pilote de course mondial, Ab Jenkins, pilota un tracteur ALLISCHALMERS Modèle U à 107,8 km/h sur les salines de l’Utah auxÉtats-Unis,toutunexploità l’époque !

4.21
Barney Oldfield , célèbre pilote de course au volant du tracteur ALLIS-CHALMERS, 1933

Une nouvelle génération de tracteursvenaitdenaître…

Une révolution prenait place et quelques années plus tard, soit en 1937, plus de la moitié des tracteurs vendus aux États-Unis étaient alors équipés de pneumatiques.

Saviez-vousque?

Il fallait alors payer $200 de plus à cette époque pour équiper son tracteur de pneumatiques.

1940’s – Styliser les équipements agricoles…

Bien que la plupart des fabricantssedémarquaientdéjà les uns des autres par une couleur particulière et la forme de leur logo, au tournant des années 40’s, ils ont vite réalisé l’importance de styliser leurs équipements pour percer davantagelemarché.

Pour plusieurs fabricants, qui déjà avaient une couleur bien particulièrequileurétaitpropre et unique, ceux-ci renchérissaient l’image de leur marque en associant un type d’animalàleurlogo…

Ce fut le cas pour JOHN DEERE et CASE entre autres, pour ne nommerqueceux-là…

4.22

Dèslesannées1940’s,plusieurs fabricants commencèrent à engager des stylistes pour revoir les formes de leurs équipements et passer du style rectiligne aux formes beaucoup plusarrondies…

Ces nouvelles tendances, rajeunissaient et rafraîchissaientleséquipements tout en les personnalisant, les agriculteurs et les fermiers pouvaient ainsi se démarquer dans ces nouveaux styles plus avant-gardistes.

Les grilles frontales des tracteurs étaient complètement redessinées et la carrosserie épousait maintenant des formes plus arrondies ce qui plaisaitàlaclientèle…

Bientôt tous les fabricants emboîtèrent le pas dans cette nouvelle vague de styliser leurs équipements.

4.23
CASE Modèle D, 1939 Cockshutt 40 De luxe, 1949 FORD série 600, 1955

1980’s - L’ère des Cab’s et pas n’importelesquelles…

L’aspect sécurité n’a jamais été la première préoccupation des fabricants d’équipements par le passé, jusqu’à ce que des pressions externes s’exercent pourrevoirledesigndecertains équipements afin de les rendre plussécuritaire.

Les accidents furent nombreux, comme dans bien d’autres domaines de l’industrie, et il aura fallu attendre l’évolution de la technologie pour réduire les risques associés à différents équipements.

La mise au point de «cabines sécurisées et fonctionnelles» allait grandement contribué en cedomaine…

La mise au point de ces nouvelles cabines fait maintenant l’objet d’une spécialité dans l’industrie et tous les aspects ergonomiques et l’installation des équipements reliés aux technologiesdepositionnement (GPS)sontpris enconsidération dans le design de celles-ci maintenant.

1990’s – Toujours plus de Hp, la courseàlaperformancedesengins…

Alorsqu’audébutduXXe siècle, des engins de 15 à 30 Hp étaient des plus spectaculaires, un siècle plus tard nous en sommesàplusde400Hp!

4.24

Années 2000’s - Encore des innovations et des innovations…

Plusieurs autres innovations dans les équipements agricoles sontvenuesmodifiernosfaçons de faire en agriculture au cours de la dernière décennie,en voiciquelquesexemples:

L’utilisation massive de la technologie associéeau systèmedepositionnementtels les G.P.S.depuis quelques annéesaaussirévolutionnénos façonsdefaireenagricultureet de multiples logiciels ont été développés pour diverses opérationsauxchamps.

- Le système d’attache dit à «prise rapide» communément appelé «quick attach» a permis de faciliter diverses manœuvres pour installer et enlever des équipements sur les tracteurs sans intervention manuellede lapartdel’opérateur.

- La prise de force (P.T.O.) maintenantdisponible à l’avant dutracteur permetmaintenant de combiner plusieurs opérations et de réduire le nombre de passages aux champs et les coûts de production.

- L’utilisation de chenilles de caoutchouc, beaucoup plus performantes sur les terrains mousetmarécageux.

Déjà les différentsfabricants d’équipements en agriculture sont sur leurstablesà dessin à bâtir des prototypes qui opéreront maintenant sans conducteur.

La robotisation est à nosportes etdansnoschampsdéjà!

La précision dans les interventions auxchamps, l’économie de carburant et de maind’œuvre et l’efficacité seront de mise au cours de la prochainedécennie.

4.25

Chapitre 5

L’histoire des plus grands fabricants d’équipements agricoles…

et combien d’autres…

Chapitre 5

LL’histoire des plus grands fabricants d’équipements agricoles… ’histoire des plus grands fabricants comme celle des plus petits fut marquée de fusions, d’acquisitions, de réorganisations et de faillites et ce à l’échelledelaplanète…

C’est dans cette foulée que nombre d’équipementsdetoutessortestelsla charrue en acier, la première moissonneuse-batteuse, les engins stationnaires, les engins à vapeur, et lespremierstracteursontvulejour.

Saviez-vousque?

En 1905 l’on ne comptait que sixfabricantsdetracteursaux États-Unisetdéjàen1920,ily enavaitplusde160!

Le manque de main-d’œuvre pour exploiter les grandes terres de l’Ouest Américain et de l’Ouest Canadien ont incité divers entrepreneurs à développer des équipements pour mécaniser l’agriculture et ce dès le XIXesiècle.

Des gens de talents, doublés d’un entreprenariat à toute épreuve ont révolutionné le monde de l’agriculture. Leur génie a été mis à profit pour développer et produire en série un très grand nombre d’équipements agricoles tant au XIXe qu’auXXesiècle.

La découverte du pétrole dans l’état de Pennsylvanie, en 1859, permet d’obtenir du kérosène et de l’essence à travers la distillation de celui-ci. Ces nouveaux carburants auront un impact majeur sur le développement denouveauxenginsmécanisés.

5.1

Saviez-vousque?

Le moteur diesel fut inventé par M. Diesel au XIXe siècle, lequelenginconnutunsuccès instantané à travers le monde. M. Diesel fut porté disparu mystérieusement en traversant la Manche en paqueboten1913!

Lesdeuxguerresmondiales,soitcelles de 1914-18 et de 1939-45, ont aussi créé une synergie à travers toute la planèteoùpourrépondreauxbesoins de L’Europe en denrées alimentaires.

L’Amérique du Nord a dès lors été mise à contribution pour fabriquer un très grand nombre d’équipements agricoles en Europe en y implantant plusieurs usines tant en Irlande qu’en Angleterre et que dans plusieurs autrespays.

Lamondialisationdesmarchésprenait déjà place à cette époque dès les années1910’s!

Rares sont les entreprises en équipements agricoles qui ont conservé leur nom d’origine, l’entreprise JOHN DEERE est l’une de celles-cietestuncasd’exception.

Voici donc un résumé de la fascinante histoire de quelques-unes de ces entreprises…

JOHN DEERE, un incontournable…

John Deere (1804-1886) / Source: Wikipedia

L’histoire de l’entreprise JOHN DEERE commença en 1837, quand John Deere, alors âgé de 33 ans et maréchal-ferrant de métier dans l’Illinois, fabrique une première charrue en acier, une révolution à l’époque car toutes les charrues étaient alors en bois et se brisaient constammentdanslessolsdurs.

5.2

Le fils de John Deere, Charles Deere, un homme d’affaire hors pair, se joint à l’entreprise et c’est en 1868 que l’entreprise se constitue en société par actions sous le nom de «DEERE & Company».

Des points de vente sont créés partout sur le territoire et il établit aussi un réseau de revendeurs indépendants offrant même des facilitésdefinancementàsaclientèle, unepremièreàcetteépoque.

Lesuccèsne sefaitdoncpas attendre pour John Deere et dès 1852 la productionatteintdéjà4000charrues paran,pouratteindrequelque13000 charrues pour l’année 1856, un record!

JohnDeerefaitpreuvedetenacité et necessed’améliorersesdifférents équipementsaufildutemps.

5.3
1re charrue fabriquée en acier par John Deere en 1837 / Peinture de Hinton Charrue JOHN DEERE au travail Charrue JOHN DEERE sur roues / Source : Wikipedia

John Deere ne cesse d’élargir sa gammed’équipementsagricoles…

En 1911, six entreprises dans divers domainesdemachinerieagricole,sont rachetées et intégrées à la «DEERE & Company».

En 1918, l’entreprise fait l’acquisition de la Waterloo Gasoline Engine Company, dans l’Iowa, et se lance à son tour dans l’aventure du tracteur qui sera un choix déterminant pour toutl’avenirdel’entreprise.

Par cette acquisition, DEERE rejoint à son tour les grands qui ont déjà fait leurplacedanslenouveaumondedes tracteurs.

5.4
Engin à vapeur avec charrue JOHN DEERE / Source : Wikipedia Le «cultivateur» JOHN DEERE / Source : Wikipedia Herse à disques de JOHN DEERE / Source : Wikipedia

Le Waterloo Boy propulsera DEERE à l’avant-garde dans le monde des tracteurs…

Le Waterloo Boy estledescendantdu premiertracteur àcombustionàavoir vu le jour, lequel fut inventé par John Froelichen1892.

L’entreprise International Harvester était un compétiteur et un géant à l’époque et offrait aussi une gamme d’équipements agricoles sur le marché. Il fallait donc que DEERE se positionne rapidement sur le marché des tracteurs en faisant l’acquisition de la Waterloo Gasoline Engine Companyen1918.

Saviez-vousque?

En 1916 le Waterloo Boy était le 1er tracteur à essence fonctionnelauprixde $850.

5.5
Publicité du «Waterloo Boy» qui fut fabriqué de 1914 à 1923 Waterloo Boy modèle N, au Kérosene, 1924 1er tracteur à combustion construit par John Froelich, 1892

À cette époque, l’Angleterre avait un besoin criant de tracteurs pour subvenir à leurs besoins alimentaires et ils commandèrent donc à DEERE

4,000 tracteurs «Waterloo Boy» vendus sous la marque «OVERTIME» enAngleterre...

Dans les années 1920, l’entreprise

DEERE développe le Modèle D, un tracteur deux cylindres au kérozènemazout beaucoup plus léger et moins coûteuxàproduire.

Cettedécisionfutdespluspertinentes et ce compte tenu des conséquences économiques de l’après-guerre 19141918. LemodèleD soustoutessesvariantes fut produit jusqu’en 1953 à quelques 160,000exemplaires,unrecord!

Ce modèle D avait un son bien caractéristique que produisait le pot d’échappementquiluivalutlenomde «JOHNNY POPPER» ou «JOHNNY le Péteur»!

Saviez-vousque?

Ce son si caractéristique du «JOHNNY POPPER» provenait du fait que le vilebrequin du moteur était équipé de bielles désaxéesde180°.

Dès cette époque, la couleur verte bien caractéristique des équipements JOHN DEERE fait fureur et ultérieurement le logo avec le chevreuil viendront caractérisés la marqueJOHNDEERE.

5.6
Tracteur OVERTIME vendu en Angleterre «Modèle D» de DEERE fabriqué de 1923 à 1953 / Source : Wikipedia

Durantl’entre-deux-guerresmondiale, l’entreprise soutient les fermiers en difficulté qui lui doivent de l’argent et cette confiance lui vaudra la fidélité de sa clientèle pour des générations futures.

La technologie ne cesse d’évoluer et son compétiteur, International Harvester, met sur le marché le fameux«FARMALL».

Un tracteur polyvalent pouvant à la fois faire du «row-crop» (culture en rang) et du «haulage work» (Culture avec des équipements tractés à l’arrière).

Ce nouveau type de tracteur fit immédiatement fureur auprès des fermiers et répondait à un besoin en agriculturepourlacultureenrang.

La version DEERE de ce type de tracteur fut lancée en 1928 et portait le nom de «GP» pour «General Purpose».

Même si le tracteur «GP» ne put battre le record de vente du FARMALL «Row-crop» de International Harvester, il en vendit tout près de 30,000 unités durant les 8annéesdesaproduction,seclassant ainsi le 2e parmi les grands producteurs de machinerie agricole à cetteépoque.

5.7
Tracteur JOHN DEERE , modèle GP peint en vert et avec son chevreuil si caractéristique Tracteur JOHN DEERE LINDEMAN à chenilles, 1939 Tracteur DEERE modèle «GP», 1928 / Source : Wikipedia

Le succès de JOHN DEERE était de concevoir des tracteurs fiables toujours équipés de son célèbre moteur «Horizontal twin-cylinder», économique en carburant et avec touteslesnouveautésdel’heure…

À cette époque, les constructeurs commencèrent à abandonner les lettres pour désigner leurs tracteurs pour dorénavant utiliser des chiffres tel lemodèle320deDEERE.

C’est au cours des années 1937’s que le dessinateur industriel Henry Dreyfuss,metsestalentsàprofitpour styliser tous les modèles de tracteurs

JOHN DEERE en s’inspirant des nouvelles tendances de l’industrie automobile.

Les formes carrées et rectilignes vont bientôt faire place aux formes arrondies!

Au milieu des années 1950, des sites de fabrication et des points de vente

JOHN DEERE sont implantés sur les marchés Allemand et Mexicain et en 1958 l’entreprise met sur pied une division industrielle soit la «DEERE’S IndustrialEquipment».

Au cours des années 50’s, JOHN DEERE réalisait que des changements majeurs étaient à prévoir dans la technologie des tracteurs. La clientèle désirait des moteurs plus puissants, de meilleures transmissions et encore plus d’options, l’ère du «Twincylinder»étaitrévolue!

5.8
Publicité de DEERE, modèle 320, 1955 Publicité de DEERE, modèle 420, 1955

Au tournant des années 50’s, l’entreprise DEERE se porte aussi acquéreur de la compagnie de tracteursAllemand«LANZ»…

CettecompagnieAllemandefabriquait déjàdeséquipementsagricolesdepuis 1859 et était devenue l’un des deux premiers fabricants de tracteurs Allemands.

Les tracteurs LANZ pouvaient fonctionner avec des carburants de qualitéinférieure,notammentavecde l’huilepourmoteurdiluéaumazout!

Au tournant des années 60’s DEERE désirelancerdenouveauxmodèlesde tracteurs. L’équipe de design de DEERE fut donc relogée dans une épicerie de Waterloo à l’abri des regardsetceafindegardertoutesses nouveautésconfidentielles.

Les nouveaux prototypes de tracteurs furent mis à l’essai dans des fermes isoléesloindesregards…

5.9
Premier tracteur «LANZ» / Source : Wikipedia Tracteur «LANZ Bulldog», 1945 / Source : Wikipedia Nouveau modèle DEERE 4320 diesel, 1960

En dépit du fait que 95% des composantes de cette nouvelle ligne de tracteur étaient de nouvelle fabrication, il n’y eu aucun «rappel» et aucun changement de design, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour certainsfabricants.

L’entreprise DEERE put ainsi déloger son concurrent International Harvester et ainsi devenir le 1er fabricant d’équipements agricoles et industrielauxÉtats-Unis.

En 1963, l’entreprise se lance aussi dans les équipements spécialiséspour l’entretiendesparcsetjardins.

En1987,lasociétéselanceaussidans la production d’équipements pour les terrains de golf et les champs de courseshippiques.

Des tracteurs de plus de 400 Hp sont maintenantoffertssurlemarchéainsi que des moissonneuses-batteuses à voielarge…

La société JOHN DEERE jouit d’une réputation mondiale tant au niveau des équipements agricoles que des équipements industriels et des équipementsplusspécialisés.

Au tournant des années 90’s, un nouveau «look» avec un nez rabaissé estdonnéaucapot ettoutelacabine est conçue sur des bases ergonomiquesdufutur…

5.10
Moisonneuse-batteuse DEERE à voie large

Ferguson, un inventeur déterminé…

Le nom «Ferguson» est lui aussi un icônedanslemondedestracteurs.

Harry Ferguson est bien connu pour l’invention du système d’attelage à trois points qui est devenu un incontournablesurtouslestracteursà traverslemonde.

5.11
Cabine ergonomique DEERE, années 2000’s Lelogo JOHN DEEREestmaintenant connuàtraverslemonde! Harry Ferguson, 1884-1960 / Source: Wikipedia

Son père était un agriculteur Irlandais et il se passionna dès son tout jeune âge à la mécanique. Déjà à 20 ans, il travaille pour son frère comme mécanicien et pilote de course. Ultérieurement en 1909, il conçoit et construit plusieurs aéroplanes puis devientconcessionnairedetracteursà Belfast, Irlande, pour la marque OVERTIME, version Britannique du «WaterlooBoy».

OVERTIME tracteur / Source : Wikipedia

C’est uninventeur dans l’âme avec un sens inné pour les affaires et pour saisirlesopportunités.

Son premier système d’attelage qu’il développe se compose de ressorts et de leviers, puis il perfectionne celui-ci pour mettre au point un prototype hydraulique pour un tracteur de marqueBROWN.

5.12
Système hydraulique à trois points Logo promotionnel du système à trois-points de Harry Ferguson Charrue en opération sur le système hydraulique trois-points de Harry Ferguson

Les avantages de ce concept du troispoints sont très nombreux à l’époque. Le poids des équipements accessoires est transféré sur les roues arrière du tracteur augmentant ainsi la traction et les équipements agricoles sont d’autant plus faciles à installer et à enleverévitantainsi unegrandeperte detemps.

L’ajustement de la hauteur des équipements via le trois-points évite que le tracteur ne s’enlise et ne se renversesurleconducteur.

C’est en 1933 qu’il s’associe au producteur David Brown pour créer la société FERGUSON-BROWN Company et ils produiront quelques 1,250 tracteurs de type A équipés de ce nouveau système trois-points hydraulique.

Bien que ce nouveau tracteur offre l’optiondu3points,le prixdutracteur FERGUSON-BROWN modèle A, oscillait les 224 livres sterling en 1936 alors que le modèle N FORDSON de son concurrent se vendait 140 livres sterling!

David Brown désirait apporter divers changements à la conception du tracteurmaisFergusons’yopposa.

Les deux hommes n’ont pas les mêmes vues et leur association prend fin!

En 1938, HARRY FERGUSON rend visiteàHENRY FORDauxÉtats-Uniset lui fait la démonstration de son ingénieux système. Les deux hommes d’affaires scellent un accord sur le champ et Ferguson pourra immédiatement bénéficier des ressources financières et des grandes capacitésdeproductiondeFord.

Avec cette technologie de pointe qu’est l’attelage hydraulique, Ford prend l’avantage dans la guerre des prix menée contre l’International Harvester.

5.13
Tracteur BROWN-FERGUSON, modèle A, 1933 / Source : Wikipedia

À la fin1946,lepetit fils d’Henry Ford avise alors Harry Ferguson que l’accord passé avec son grand-père viendra à terme le 30 juin 1947 et ne serapasrenouvelé.

FORD décide alors de mettre sur le marché un nouveau modèle, le FORDSON 8N avec un système de trois-pointslégèrementmodifié.

Harry-Ferguson poursuit alors Ford et quatre ans après, soit en avril 1952, il obtient des dommages et intérêts pour $9,25 millions, mais certains de ces brevets sont maintenant échus et laisse le champ libre pour copier son systèmepartoussesconcurrents.

Il décide donc de se lancer dans la fabricationdesesproprestracteurset confie la production de ceux-ci à la STANDARD MOTOR COMPANY en Angleterre.

Il fait fabriquer le modèle TE 20 (Tractor England 20) et le TO 20 (Tractor Overseas 20), tous deux équipés de sonsystème d’attelageà 3 points.

5.14
Alliance FORD- FERGUSON en 1939 Modèle FORD 2N - avec le double sigle FORD-FERGUSON Tracteur Ferguson, modèle TE 20, 1949 / Source : Wikipedia

Son célèbre modèle TE 20 jouissait d’une fidélité à toute épreuve et participaàl’expéditiondupôleSudde l’explorateur Sir Edmund Hillary en 1957-58.

Plusieurs modifications furent apportées au tracteur comme l’ajout dechenilles,unecabinepourprotéger des intempéries, des batteries spéciales pour basses températures, unmoteur4cylindresàessencede28 ch, et des freins imperméables résistants. Sestracteursétaientdecouleur«gris» etfurentsurnommés«GreyFergy».

Entre1946et1956plusde300,000TE 20 seront produits en GrandeBretagne et quelques 60,000 TO20 seront fabriqués à Détroit aux ÉtatsUnis.

Une version améliorée du TE 20, soit leFE35Diésel,estlancéeen1951…

En 1953, Harry Ferguson décide de vendre sa compagnie à MASSEYHARRYS au Canada et la nouvelle société prendra le nom de MASSEYFERGUSON.

Par la suite, il fonda sa propre entreprise de recherche et se consacra au développement du système de 4 roues motrices pour les voitures de courses et pour les automobiles.

5.15
Tracteur TE 20, équipé de chenilles pour une expédition au pôle sud, 1957-58 / Source Wikipedia Ferguson FE 35 Diésel, 1951

Ford,

Un génie dans l’âme…

Le célèbre Henry Ford, un icône de l’industrie de l’automobile sans aucun doute mais aussi un icône dans l’industriedeséquipementsagricoles.

C’esten1906-07quelaFORDMOTOR

COMPANY construit un premier prototype de ce qui deviendrait par la suite le premier tracteur produit en sérieàtraverslemonde.

Le FORDSON Model F, voit le jour dix ansplustarden1917…

5.16
Henry Ford 1863-1947 / Source : Wikipedia Premier prototype FORD, 1906-07 FORDSON Model F, 1917 Source : Duane Helman’s tractor workshops, Ohio

Il était évident que Henry Ford profiterait des avancées technologiques du domaine de l’automobile au profit du secteur agricole, lui qui était né sur une ferme.

Les petits tracteurs connaissent alors un essor rapide sur toute la planète. De six fabricants aux États-Unis en 1905,ilsserontplusde160en1920!

Henry Ford, visionnaire et homme d’affaire avisé, y voit là l’occasion idéale pour produire des tracteurs en série afin de répondre à la demande mondialesanscessecroissante.

Son FORDSON-F, de petite taille, équipé d’un moteur à essence à quatrecylindresetd’unepuissancede 20 Hp était produit en série dans son usine d’assemblage à Dearborn dans le Michigan aux États-Unis et offrait celui-ciauprixde$750en1918.

Ce prix incroyablement bas à l’époque, baissa jusqu’à $395 en 1922.

Plusieurs de ses rivaux déclareront faillite ne pouvant compétitionner ce prix.

Aux États-Unis, le tracteur Ford s’imposera sur le marché et atteindra 75%desventesàcetteépoque!

Saviez-vousque?

Dès 1918, les ventes du FORDSON–F atteignent déjà les34,000unités!

Le gouvernement de guerre Britannique institue alors à cette époque diverses politiques visant à encourager la production de denrées alimentaires dont l’usage de petits tracteurs pour mécaniser rapidement laproductionagricoleenAngleterre.

Une commande de quelques 6,000 unitésfutplacéeparlegouvernement Britanniqueàl’entrepriseFORD.

Dans cette foulée, Henry Ford saisit cette opportunité et ouvre aussi une usine à Cork, en Irlande, pour y produire le FORDSON–F afin de répondreàlademandemondiale.

Saviez-vousque?

Dès 1924, le FORDSON–F est aussiexportéenAllemagne!

5.17

Pour des raisons économiques, en 1928, il doit fermer son usine aux États-Unis et transférer toute sa productionenAngleterre.

Le FORDSON modèle N, est alors produitenAngleterredès1929…

Le Krach boursier de 1929 vient compliquer les choses et cause un ralentissement marqué dans la production de tracteurs aux ÉtatsUnis.

Dès les années 1930’s, Ford innove encore en équipant son modèle FORDSON –F dechenilles…

Afin de se rapprocher de ses marchés et de ses sources de matières premières, une nouvelle usine est misesurpieden1933àDagenhamen Angleterre.

Un nouveau modèle, le FORDSON modèleN«RowCrop»futconstruiten 1938etimportéauxÉtats-Unis…

C’est en 1939 que Harry Ferguson, l’inventeur du système hydraulique à trois-points, rencontre Henry Ford et s’associe avec celui-ci afin de produire le célèbre FORD-FERGUSON Model9N.

5.18
FORDSON-F standard et FORDSON-F à chenilles, 1930 / Collection de M. Réal Roy Système de chenilles « Trackson» du FORDSON-F FORDSON modèle N «Row Crop», 1938

Saviez-vousque?

Tous les fermiers s’arrachaient ce nouveau tracteur, plus de 10,000 unités du modèle 9N étaient déjà vendus au cours des premiers 6 mois et au cours de l’année 1941 plus de 40,000 tracteurs Modèle 9N étaientvendus!

Le modèle 9N sera produit à 99,000 unités,unrecordàl’époque,leprixde venteétantde$585dujamaisvu!

Cet arrangement se conclut sur une poignée de mains sans papiers sans avocats, les deux hommes se faisant confiance, étant tous les deux des ingénieurs et des hommes d’affaires désireuxd’innover.

L’équipe de projet de FORD se met au travail et huit mois plus tard, un nouveau tracteur, le Modèle 9N, avec le système trois-points de Ferguson étaitenproduction!

Cetteassociationprendrafinle30juin 1947 lorsque le petit-fils de Henry Ford, soit Henry Ford II, met fin à cette association. Le caractère quelque peu exceptionnel de Ferguson y était sans doute pour quelquechose!

Les prochains tracteurs fabriqués par FORD dans ses usines auront dorénavant une version adaptée du système trois-points mais sans la participation deHarryFerguson.

5.19
Harry Ferguson et Henry Ford à sa droite, The new FORDFERGUSON Modèle 9N, 1939 FORD-FERGUSON Model 9N, 1939 avec système d’attache hydraulique à trois-points

Ferguson intentera un procès contre

Ford qui durera 4 ans jusqu’en 1952. Ferguson obtiendra en dommage et intérêtsunmontantde$9,25Millions.

La nouvelle version du «9N» était largement supérieure; une transmissionà4vitesses,demeilleurs freins et diverses autres options. Plus de 100,000 unités furent vendus en 1948 de quoi donner raison à Henry FordII,lepetit-filsdeHenryFord.

Saviez-vousque?

En raison de la pénurie de caoutchouc durant la seconde guerre mondiale, les fabricants de tracteurs ont du revenir aux roues en acier pourquelquetemps!

En 1953, FORD célèbre son 50e anniversaire et profite de cette occasionpourstylisersestracteurs.

Afin de souligner cet événement, la division de tracteurs Américaine produisit le Modèle «NAA», le «Golden Jubilee». Ce modèle ne fut disponible que durant l’année 1953 et ceux-ci sont maintenant très recherchésdescollectionneurs…

L’année 1959, se caractérise par le lancement du FORD WORKMASTER 541 de l’usine de Deaborn, au Michigan,États-Unis.

5.20
FORDSON avec roues d’acier durant la 2e guerre mondiale Le «Golden Jubilee Modèle NAA, 1953 / Source : Wikipedia FORD WORKMASTER 541, 1959 / Source: Wikipedia

De nouvelles couleurs caractériseront ce modèle, et la position du conducteur est décalée, le moteur diésel était aussi disponible sur demande.

Dans les années 60’s, FORD a des usines de tracteurs au Brésil, en Grande-Bretagne, en Inde et aux États-Unis.

La FORD MOTOR COMPANY fait l’acquisition de la division NEW HOLLAND de SPERRY CORPORATION en 1986 et deviendra la FORD NEW HOLLAND.

C’est en 1918, que l’entreprise FIAT (Italie) met au point son premier tracteur et en 1919 le premier tracteur FIAT-702 sort de la chaîne de montage.

Les tracteurs FORD sont alors vendus dansplusde75pays!

En 1991, la FORD NEW HOLLAND est rachetéeparFIAT.

L’entrepriseFIATnecesseradecroître au fil du temps pour accaparer le marchémondialpardesfusionsetdes «joints-ventures» dans tous les pays delaplanète.

FIAT est maintenant un leader mondial dans les équipements agricolesdetoutessortes.

5.21
FORD NEW HOLLAND 8340, l’un des derniers tracteurs à porter le nom de FORD

ALLIS-CHALMERS (A-C),

une entreprise qui a fait sa marque…

Les origines de cette entreprise viennent de la «Reliance Works Flour Milling Company» fondée en 1847 à Milwaukee,Wisconsin,États-Unis.

En 1860, Edward P. Allis, un entrepreneur de New York qui savait fleurer les bonnes affaires fit l’acquisition de cette entreprise pour lamodiquesommede$22.72

Il poursuit avec quelques autres acquisitions et s’implique par la suite danslesenginsàvapeur.

Au tournant du siècle, soit en 1900, unefusionavecla«Fraser&Chalmers Company» relancera l’entreprise sous le nom de «ALLIS-CHALMERS» en mettant en commun l’expertise des deux entreprises. La gamme de produits qu’offrait maintenant l’entreprise était des plus variées, allant des engins à vapeur, aux équipements miniers ainsi qu’aux locomotives.

Plus de 10,000 personnes travaillaient alorspour ALLIS-CHALMERS aux ÉtatsUnis.

En mai en 1912, tout allait changer, une telle diversité n’allait pas sans d’immenses complications organisationnelles et financières, si bien que l’entreprise était techniquementauborddela faillite!

Le général Otto H. Falk est alors nommé à la direction de l’entreprise pour relancer celle-ci sur la bonne voie.

5.22
Logo de ALLIS-CHALMERS

En tant que nouveau Président, l’un des premiers gestes de Otto H. Falk, fut de positionner ALLIS-CHALMERS dans la fabrication et la vente d’équipementsagricoles.

Sonsensdesaffairesneletrompapas et fut déterminant pour l’avenir de l’entreprise.

Deuxansplustard,soiten1914,alors que l’entreprise n’a aucune expérience en ce domaine, elle construit son premier tracteur à essence, le Modèle 10-18 doté d’une seuleroueàl’avant…

ALLIS-CHALMERS ne dispose pas à cette époque d’un grand réseau de détaillants, il doit aussi promouvoir ses ventes par le biais des ventes par catalogue et par correspondance comme bien d’autres fabricants en AmériqueduNord.

5.23
Général Otto H. Falk, President de Allis-Chalmers Mfg. Co., 1912 / Source : Wikipedia ALLIS-CHALMERS Model 10-18, 1914 avec une seule roue à l’avant / Source : Wikipedia
par
au
du XXe
Vente
catalogue
début
siècle… / Source : Wikipedia

En 1915, l’entreprise met sur le marché le modèle 6-12, celui-ci à cette époque fut appelé la «charrue motorisée»!

Ce modèle de tracteur n’a pas le succès escompté, son prix de vente était de $850 alors que le FORDSON Model-F du compétiteur se détaillait à $750.

DeplusleFORDSONtantqu’àluiétait considéré comme un «vrai tracteur» etnoncommeune«charrue»!

Le modèle 6-12 fut produit à seulement500unitésetsaproduction cessa en 1922, mais ceci ne découragea en rien le Président Otto H.Falkquiavaitfoienl’avenir.

En1918, A-C lancerauntoutnouveau modèle, soit le 15-30, afin de contrecarrer l’offensive du FORDSON qui ne cesse de prendre des parts de marché!

Au cours des années 20’s la compétition du FORDSON est très agressive avecsapolitiquedebasprix et l’industrie en général a du mal à réagir.

Un autre modèle est donc lancé, soit le modèle 18-30, lequel est soumis auxnouveauxtestsdu«Nebraska»en septembre 1921. Compte-tenu des résultats positifs obtenus, le tracteur fut immédiatement renommé «Modèle 20-35» et toute la publicité futorientéeencesens…

La publicité de ALLIS-CHALMERS devint maintenant beaucoup plus agressive et les ventes étaient maintenantaurendez-vous…

5.24
ALLIS-CHALMERS, charrue motorisée modèle 6-12, puissance 12Hp, 1915-17 / Source : Wikipedia Publicité du Modèle 18-30 renommé Modèle 20-35 en 1921 / Source : Wikipedia

Lorsdelagrandecriseéconomiquede 1929, ALLIS-CHALMERS rachète à bas prix quelques entreprises dont la «Monarch Tractor Company» qui fabrique des tracteurs à chenilles. Ce nouveau marché lui permettra de fairefaceàlacrise.

Un nouveau Modèle U est alors lancé en 1929 et celui-ci est le 1er tracteur ALLIS-CHALMERSàafficherlanouvelle couleur «orange persan» qui fera la marque de commerce de A-C dans l’avenir…

En 1931, A-C rachète L’AdvanceRumely Tresher Company qui a une grande expertise dans la construction d’enginsàvapeuretdetracteurs.

Saviez-vousque?

L’entreprise ALLIS-CHALMERS fut la première entreprise à promouvoir les tracteurs équipés de pneumatiques, toute une révolution à l’époque!

5.25
Publicité du Modèle 12-20 / Source : Wikipedia
Nouvelle publicité / Source : Wikipedia
ALLIS-CHALMERS modèle U, de couleur «orange persan», 1929 / Collection de M. Réal Roy

En 1932, le tracteur ALLIS-CHALMERS

Model U muni de pneumatique, est testé dans une exploitation laitière du Wisconsin. Ce tracteur donne des résultats emballants pour les travaux aux champs et peut même atteindre unevitessede24km/hsurlaroute!

À cette époque la plupart des tracteurs n’atteignaient qu’une vitessede6km/hsurlaroute.

Dans sa stratégie promotionnelle, l’entreprise fit appel à des pilotes de courses pour des démonstrations de vitesses de ses tracteurs pneumatique, ceux-ci pouvant atteindre 56 km/h sur un circuit de course!

La presse agricole de tout le pays fit étatdecettenouveautéàtraverstous lesÉtats-UnisetleCanada.

Comme la vitesse maximale d’un tracteur à cette époque était de l’ordre de 6 Km/ h, vous pouvez alors imaginertoutel’attentiondupublicet desmédiasensachantquedespilotes de course pouvaient atteindre 56 Km/h avec le modèle U pneumatique de ALLIS-CHALMERS.

Saviez-vousque?

LepilotedecourseABJenkins, réussit à atteindre les 107,8 Km/h sur les salines de l’Utah avec le modèle U pneumatiquedeA-C!

5.26
ALLIS-CHALMERS Modèle U avec pneumatiques, 1933 ALLIS-CHALMERS Model U, avec Barney Oldfield, célèbre pilote de course, au Volant du modèle U / Source : Wikipedia

Pour capter l’attention des fermiers et se démarquer, tous les prochains modèles de tracteurs de A-C seraient dorénavant de couleur «orange persan»…

Au cours des années 40’s, les fabricants de tracteurs désiraient offrir des tracteurs pour des besoins spécifiques telle la culture en ligne pour les exploitations de maïs, de tabac, de pomme de terre et bien d’autres…

Le modèle G fut donc lancé en 1947 par ALLIS-CHALMERS pour répondre auxbesoinsdecesegmentdemarché.

Ce tracteur était beaucoup plus petit et moins lourd, évitant ainsi de compacter les sols, et son moteur localisé à l’arrière du tracteur permettait aussi de dégager le champ devisionduconducteur.

De plus des outils transversaux pouvaient être installés sous le tracteur, un avantage majeur pour ce typedecultureenligne…

De plus, les roues avant et arrière pouvaient s’ajuster à différents écartements selon les types de cultures.

Le modèle G devint un icône de la culture maraîchère et encore aujourd’hui nous retrouvons ce tracteur en opération sur plusieurs exploitationsmaraîchères.

En 1955, A-C fait l’acquisition de la GLEANERHARVESTERCORPORATION.

5.27
ALLIS-CHALMERS, Model WC , 1933 «Orange Persan» / Collection de M. Réal Roy ALLIS-CHALMERS Model G, 636 Kg., 8Hp, 1947 / Source : Wikipedia

En 1960, ALLIS-CHALMERS opte pour une couleur encore plus vive pour se démarquer, soit le «orange persan no.2» contrasté par des roues et la grille de radiateur de couleur «crème»…

ALLIS-CHALMERS Modèle D15 aux nouvelles couleurs de A-C Malheureusementen1985,durement touchéparlacriseéconomique,ALLISCHALMERS est racheté par la firme Allemande KLOCKNER-HUMBOLDTDEUTZ ( DEUTZ-ALLIS) qui à son tour en 1990 sera racheté par le holding américain ALLIS-GLEANER COMPANY (AGCO) qui renommera la division tracteursAGCOALLIS.

OLIVER,

Un icône dans l’industrie agricole… L’entreprise OLIVER a vu le jour en 1855.

/ Source : Wikipedia

Écossais d’origine, James Oliver, émigra aux États-Unis et travailla aux champs pour gagner sa vie. Il devient vite familier avec les travaux de labour.

5.28
AGCO ALLIS Modèle 9815, 1996 Portrait de James Oliver (1823-1908)

Ultérieurement, il s’établit à South Bend, Indiana où il acheta 25% des parts dans la fonderie «South Bend Iron Works» et en devient le gestionnaireprincipal.

En1856,ilacquierttouteslespartsde lafonderie.

Après plusieurs années de recherche, il met au point en 1855, une nouvelle charrue en acier trempé beaucoup plus résistante et avec une forme d’aile qui évite au fermier de constamment s’arrêter pour débourrer sa charrue de la terre et des racines. Il fit immédiatement brevetésoninvention…

Cefutunsuccèsinstantanéàl’époque et au tournant des années 1878, plus de 300,000 charrues avaient déjà été vendues!

Il faut comprendre qu’à cette époque desvaguesdemigrationhumaines,de la Scandinavie, d’Allemagne, d’Écosse et de toute l’Europe envahissaient les prairies de l’Ouest Américain jusqu’au Territoire de l’Orégon, et ce sans compterlesnombreuxpionniersetles colons de la Nouvelle-Angleterre, qui tous désiraient acquérir et posséder un lopin de terre dans l’Ouest Américain pour enfin devenir propriétaireterrien.

Toutefois, le sol des prairies était particulièrement dur par la nature du terrain et par le passage répété des millions de bisons depuis des milliers d’années.

Les charrues de bois alors utilisées pour travailler la terre, se brisaient au contact de ce sol dur et ne pouvaient résister très longtemps. Cette nouvellecharrueen acier trempé était donc l’outil idéal pour labourer ces solstrèsparticuliers.

5.29
Nouvelle charrue en acier trempé / Source : Wikipedia Diverses charrues fabriquées par J. Oliver / Source : Wikipedia

L’année 1929 fut des plus marquantes pour la destinée de l’OLIVERCHILLEDPLOWCOMPANY.

En effet, comme bien d’autres entreprises à cette époque, c’est en 1929 que HART-PARR Tractors, Nichols & Sheppard et l’Americain Seeding Machine Company se regroupent avec l’Oliver Chilled Plow Company pour fonder la nouvelle société Oliver Farm Equipment Sales Company.

Saviez-vousque?

Lemot«tracteur»aétéinventé par la firme HART-PARR en 1906.

La fusion de toutes ces entreprises permit alors de regrouper toutes les forces de chacune d’elles. HART-PARR ayant déjà une grande expertise dans le domaine des tracteurs, elle en profita pour concevoir de nouveaux modèlesdetracteurs etenparticulier le fameux «Row Crop» bien typique del’entreprise OLIVER.

5.30
Logo de HART-PARR / Source : Wikipedia Publicité du HART-PARR modèle 16-30 / Source : Wikipedia Tracteur Oliver HART-PARR Modèle A – affiche publicitaire / Source : Wikipedia

Ce nouveau tracteur Row Crop avec les roues avant rapprochées et les roues arrière ajustables sur l’essieu pour les cultures inter-lignes est une réponse directe à son rival, son concurrent«InternationalFarmall».

La réponse de la clientèle est immédiateet cefut unsuccès en tout pointpourOLIVER…

C’est en 1935, que l’entreprise Oliver lance son tout nouveau tracteur, soit le «Oliver HART-PARR , Row Crop 70 HC»…

Le suffixe «HART-PARR» fut abandonné sur le logo et tous les tracteurs seront dorénavant commercialisés avec le logo OLIVER uniquement.

Équipé d’un moteur à essence six cylindresàhautecompression,celui-ci est réputé pour son fonctionnement douxetsilencieux.

Saviez-vousque?

En quelques mois seulement, plusde5,000unitésduModèle 70serontvendus!

5.31
Oliver HART-PARR, Row Crop Oliver Model 70, 1937 / Source : Wikipedia

En 1940, OLIVER lance aussi sur le marchéleModèle«RowCrop- 60»…

Ces tracteurs, tels le modèle 70 et le modèle 60, font parti des tracteurs spécialisés à voie large de type tricycle à l’avant. Ce sont des équipements adaptés à des travaux et des cultures spécifiques tels que le maïs,letabacetcombiend’autres.

Ultérieurement le Oliver - Modèle 80, un tracteur plus conventionnel, sera lancéen1940…

Ces engins sont les premiers tracteurs dontl’écartementdesrouesarrièrese règleenfonction de l’espacement des différentstypesdecultures…

5.32
Oliver «Row Crop- 60», 1940 Oliver «Row Crop», Modèle 66, avec roues arrière ajustables Vue arrière du «Row Crop» Oliver Modèle 80, 1940

La société OLIVER décida en 1944 d’acquérir l’entreprise CLETRAC de Cleveland en Ohio afin d’élargir sa gammedeproduits.

CLETRAC était le nom commercial de la société Cleveland Tractor Co.. L’entrepriseCLETRACavaitétéfondée par Rollin White qui était très impliqué dans la mise au point d’un nouveaumécanismededirectionpour lestracteursàchenilles.

CLETRAC fabriquait aussi quelques tracteurs…

Tracteur

Suite à l’acquisition de CLETRAC par OLIVERen1944,lasociétéOLIVERprit la décision de construire de plus gros tracteurs à chenilles afin de concurrencer CATERPILLAR dans les domaines de la construction de routes. Des engins de plus de 40 Hp à 100Hpétaientlancéssurlemarché…

5.33
Tracteur à chenille CLETRAC / Source : Wikipedia Tracteur à chenilles CLETRAC Modèle F, 1920 CLETRAC / Source : Wikipedia Tracteur à chenilles avec le logo OLIVER, 1944

La demande pour des tracteurs pour depetitesexploitationsaussibienque pour de grandes exploitations, ne cessait de croître, ce qui obligeait parfois les fabricants à acheter des tracteurs de leurs compétiteurs en y faisantapposerleurlogo!

Saviez-vousque?

L’entreprise OLIVER a fourni ses tracteurs diésel modèle

500 à l’entreprise MASSEYFERGUSON sous le modèle MF-98!

Au cours des années 50’s afin de compétitionner FORD et de conserver ses parts de marché, de nouveaux modèles de tracteurs furent lancés telsqueleOliver –DiéselSuper55…

En 1960, la «WHITE MOTOR CORPORATION» rachète OLIVER, la nouvelle société fusionnera par la suite avec la COCKSHUTT et la MINEAPOLIS-MOLINE au sein de la WHITEFARMEQUIPMENT.

Au cours des années 60’s la WHITE décide qu’il était plus économique d’importer des tracteurs en y apposant le logo OLIVER que de fabriquersestracteursauxÉtats-Unis. Les tracteurs de la série 500 et 600 fontpartideceux-ci…

Tracteurs importés avec le logo OLIVER, années 60’s

En 1965, la décision fut prise par WHITE de cesser la production de tracteurs à chenilles. Le dernier tracteur à chenilles avec le logo OLIVER fut produit en 1974 de l’usine de l’IOWA marquant la fin d’une époque. La société WHITE préférant à l’avenir utilisé son propre logo sur ses tracteurs.

5.34
OLIVER Diésel Super 55, années 50’s

MASSEY-HARRIS (M-H),

une société Canadienne…

La société MASSEY-HARRIS a été fondée en 1891 à Toronto, Ontario, Canada, une société Canadienne bien connue. Les deux fondateurs, tous deux vendeurs d’équipements agricoles, étaient Daniel Massey et Alanson Harrisl’undesesconcurrents.

Actions émises par MASSEY-HARRIS en 1916… L’entreprise MASSEY-HARRIS avait l’avantage de posséder un large réseauderevendeursauCanada.

De nombreux produits et une large gamme d’équipements agricoles étaient offerts par l’entreprise MASSEY-HARRIS au tournant du XXe siècle dans son catalogue de produits…

5.35
Logo de la Société MASSEY-HARRIS / Source : Wikipedia Publicité de M-H, 1896…/ Source : Wikipedia

Quelques-unsdeséquipementsde fermeoffertsaucataloguede M-H…

5.36
Catalogue de MASSEY-HARRIS 1914 Binder MASSEY-HARRIS Chargeur à foin MASSEY-HARRIS Semoir MASSEY-HARRIS Engins stationnaires MASSEY-HARRIS

Dans un premier temps, dans les années 1910’s, plutôt que de s’engager dans la fabrication de tracteurs, l’entreprise choisit d’offrir à saclientèleunpremiertracteur conçu par l’entreprise des frères Parrett de Chicago…

Le tout nouveau Modèle MASSEYHARRIS «General Purpose» fut le premier tracteur conçu et construit parMASSEY-HARRISen1930…

En 1928, M-H fait l’acquisition de l’entreprise J.I.Case Plow Works Co. de Racine au Wisconsin, ceci leur donnant la main mise sur la fabrication des tracteurs de marque «Wallis modèle 12-20 et 20-30» afin depénétrerlemarchédestracteurs.

L’une des particularités de ces tracteurs était leur révolutionnaire «U-framedesign»…

5.37
Tracteur MASSEY-HARRIS no.3, conçu par l’entreprise des frères Parrett / Source : Wikipedia Tracteurs Wallis avec leur «U-frame design» / Source : Wikipedia Tracteur MASSEY-HARRIS, modèle General Purpose, 1930 à 4 roues motrices de même diamètre / Collection de M. G. Michaud

Saviez-vousque?

L’un des premiers tracteurs fabriqué par MASSEY-HARRIS, le modèle «General Purpose» de1930étaitcaractériséparla tractionaux4roues!

Bien que le concept des 4 roues motrices fut des plus révolutionnaires et des plus innovateurs et des plus performants à l’époque, il semble avoir été mal publicisé auprès de la clientèle, si bien que les chiffres de vente du modèle «General Purpose» furenttrèsdécevants!

La version actualisée de ce tracteur produite en 1936 sous le nom de «Four- Wheel Drive» n’eut pas non pluslesuccèsescompté!

Le modèle GP (General Purpose) était alors plus recherché pour les travaux forestiers en raison de la traction aux 4 roues et ne pouvait concurrencer à l’époque l’arrivée du nouveauFARMALLsurlemarché.

Les tracteurs MASSEY-HARRIS se caractériseront par leur couleur «rouge»et«jaunepaille».

Lemodèle101estlancéen1935…

Un nouveau tracteur MASSEY-HARRIS nommé Pacemaker verra le jour en 1936..

5.38
MASSEY-HARRIS Modèle 101, 1935 / Source : Wikipedia Tracteur MASSEY-HARRIS modèle Pacemaker, 1936 / Collection de M. Gilles Michaud, Kamouraska

Pour la plupart des constructeurs, la première et la seconde guerre mondiales offriront des opportunités pour la demande croissante de tracteurs tant pour l’agriculture que pourlesbesoinsdelaguerre.

Les modèles 81 et 82 de MASSEYHARRIS furent produits pour l’armée de l’air Canadienne (Royal Canadian AirForce)en1941…

Ces tracteurs étant utilisés comme véhicules de remorquage sur les terrainsd’aviation.

Ce tracteur de petite dimension répondaitàunbesoindumarché.

Fabriqué dans un premier temps à Woodstock en Ontario au Canada, il était toutefois plus populaire en Europe qu’en Amérique où l’on trouvait celui-ci trop petit pour de grandesexploitationsagricoles.

En 1951, une nouvelle usine prit donc place à Lille en France pour la production du PONY modèle 820 et 821pourlemarchéEuropéen.

L’un des tracteurs icône de MASSEYHARRIS fut sans nul doute le PONY d’une puissance de 11Hp, atteignant unevitessemaximalede11Km/h…

Saviez-vousque?

Lemodèle PONY aétéfabriqué à plus de 121,000 exemplaires, assezincroyable!

5.39
MASSEY-HARRIS, modèle 81, 1941 / Source : Wikipedia MASSEY-HARRIS PONY, modèle 820 / Source : Wikipedia

Après la seconde guerre mondiale, la compétition était féroce et les avancées technologiques telles que le P.T.O (Power Take Off) et le système hydraulique trois-points étaient très recherché par la clientèle, ce qui désavantageait grandement MASSEYHARRIS.

Malgré le lancement de nouvelles lignes de tracteur, l’entreprise était dépassée par les innovations technologiquesdesesconcurrents.

Ils approchèrent JOHN DEERE dans le but d’une fusion mais ceux-ci déclinèrentl’offredeMASSEY-HARRIS.

En1953, l’entreprise se fusionne donc avecFERGUSON.

En 1957, le nom de l’entreprise deviendraMASSEY-FERGUSON.

Bien que la nouvelle entreprise porte à l’origine le nom de MASSEY-HARRISFERGUSON, trois nouveaux modèles seront lancés en 1956 sous le logo MASSEY-FERGUSON, soit le MH33, le MH44 et le MH55, lesquels deviendront le MH444 et le MH555 dansuneversionactualisée…

5.40
MASSEY-FERGUSON, modèle MH555, 1956 / Source : Wikipedia Tracteur MASSEY-FRGUSON 3070 Autotronic

International Harvester (IH), un géant de l’industrie…

Source: Wikipedia

Cyrus Hall McCormick est né le 15 février1809etvécusonenfancesurla ferme de son père à Walnut Grove en VirginieauxÉtats-unis.

Il se mit à la besogne très tôt pour inventer de nouveaux outils en agriculture.

À cette époque, l’ensemble des travaux aux champs étaient encore accomplis manuellement avec des outilstrèsrudimentaires.

Cyrius McCormick, un fermier dans l’âme, désirait ardemment inventer des outils pour améliorer les tâches manuelles et en particulier la coupe desfourrages tels : l’avoine, le blé et l’orge.

Il mit donc toute son énergie à inventersoncélèbre reaper en1831.

Dorénavant, les fermiers n’auraient plus à besogner dur, jour après jour, pour récolter leur fourrage, il changera ainsi le cours de l’histoire partout en Amérique du Nord et mêmeenEurope!

5.41
Cyrus Hall McCormick (1809-1884), l’un des précurseurs de IH Ferme de Cyrus H. McCormick, Walnut Grove, Virginie McCormick «Reaper and twine binder», 1884 / Source : Wikipedia

L’entreprise IH futfondéede la fusion des entreprises DEERING et McCormick qui vit le jour en 1902, le capital de l’entreprise est alors évalué à$120millions lorsdecettefusion.

International Harvester construit déjà divers équipements agricoles et dès 1908, elle lance son premier modèle de tracteur à essence, le «TypeAMogul»...

Bien que la puissance du Mogul 8-16 ne soit que de 8Hp à la barre de traction et de 16 Hp à la poulie de courroie, c’était un modèle léger qui répondait aux besoins de la clientèle, saproductionpritfinen1917.

En 1910, L’IH était devenue le leader mondial,avecdéjà1/3desventesaux États-Unis.

Plus de 600 unités furent alors produites à l’usine de Chicago dans l’Illinois.

Dès 1914, le Modèle «Mogul 8-16», plus léger est lancé. Celui-ci est aussi produitdel’usinedeChicago.

Dès 1917, un autre nouveau modèle estlancé,le modèle«8-16Junior», un plus petit tracteur à coût réduit et ce afin de répondre aux besoins des plus petitesexploitationsagricoles…

5.42
Premier tracteur à essence de IH , Type A Mogul , 1908 / Source : Wikipedia Mogul 8-16, 1914, 2,279 Kg. / Source : Wikipedia

Un autre modèle est aussi lancé, soit le TITAN lequel est produit à l’usine MilwaukeedansleWisconsin…

IH avaitadoptéunestratégiedevente des plus payantes, le modèle MOGUL approvisionnait les détaillants sous la bannière «McCormick» et le TITAN approvisionnait les détaillants sous la bannière «DEERING».

De cette façon la pénétration du marchésefaisaitendoublesurtoutle territoireetétaitdesplusefficaces. Mais en 1917, le département de la justice américaine déclarait que cette stratégie contrevenait à la loi antitrust et que dorénavant tous les concessionnaires IH devaient afficher une seule bannière, soit la bannière InternationalHarvester. L’entreprisedécidedoncd’exporteret de vendre en Grande-Bretagne ses modèles TITAN et MOGUL afin de répondre aux besoins urgents de mécanisation de l’agriculture dans ces paysd’Outre-Mer.

Au cours des années 20’s, les ventes de tracteurs aux États-Unis se répartissent principalement entre FORDSON, International Harvester, CASEetJOHN DEERE.

Afin de concurrencer le très bas prix du FORDSON, IH offre une charrue gratuite à l’achat de l’un de ses tracteurs.

5.43
Le 8-16 Junior, 1917 / Source : Wikipedia Le TITAN, 1919, puissance de 22 Hp / Source : Wikipedia

Saviez-vousque?

International Harvester offrait dès 1920, une gamme incroyable d’équipements reliés à l’agriculture mais aussi dans divers autres domaines, tels des évaporateurs pour produire dusiropd’érable….

Évaporateur de IH, 1920

Bien que IH ne peut revendiquer d’avoir mis au point la prise de force (P.T.O.) sur un tracteur, ils en ont vite

comprislesavantagesetdéjàen1917

le P.T.O. était offert sur le modèle Junior et en 1921 celui-ci était aussi intégréàsontracteurmodèle15-30.

Le concept innovateur du FARMALL pour les cultures en ligne permettait d’enjamber les cultures et de loger des outils montés transversalement sousletracteur.

Lesrouesavant,entricycle,assuraient une bonne manoeuvrabilité lors des virages aidées par l’action des freins, capables de bloquer l’une des roues arrière pour réduire le rayon de braquage.

Dès 1924, le légendaire FARMALL constitua une percée dans l’histoire des tracteurs. Ce tracteur répondait aux besoins de tous les fermiers travaillant sur des cultures en ligne tels que le maïs, le tabac et combien d’autres...

Le concepteur, Bart R. Benjamin, un visionnaire, est l’un de ceux qui contribua à la conception du FARMALL.

En 1930, le nouveau FARMALL F-12 est aussi lancé. Il est équipé de roues enacieràbandage pleinpour pouvoir circuler sur les routes mais ces types de bandage de roues ont une mauvaise adhérence dans les sols humidesetargileux.

5.44
FARMALL, 1924 / Source : Wikipedia

L’arrivée du pneumatique sur les tracteurs viendra révolutionner le monde des équipements agricoles à traverslaplanète.

Les fabricants de tracteurs abandonnent alors les roues de métal à crampons, sauf pour une courte période durant la 2e guerre mondiale en raison d’une pénurie momentanée decaoutchouc.

des médias est immédiate tant qu’à la percéeduFARMALLsurlemarché.

Cepetittracteuratoutpourréussir,il offre une multitude d’avantages et vient finalement répondre en particulier aux besoins des fermiers pourlesculturesenligne.

En1932,lemodèleFARMALL F-12est lancé. Ses roues arrière peuvent être ajustéesselonletypedeculture…

IH ne s’attendait pas à une telle réaction, sa stratégie de vente était à l’origine de publiciser le FARMALL chez les détaillants où ses autres tracteurs accusaient du recul dans les ventes!

5.45
McCormick-Deering FARMALL F-12, 1930 / Source : Wikipedia Annonce publicitaire du FARMALL F-12, 1932 / Source : Wikipedia La réaction de la clientèle et

IH a vite compris par la suite que ce nouveau-né allait révolutionner le monde de l’agriculture et changea immédiatement sa stratégie pour en faireunicône.

Quelques4,000 unitésfurentvendues en 1926 et plus de 40,000 unités en 1930,unrecorddeventes!

Il devenait un symbole pour la culture en ligne, les mots Row Crop allaient devenirsymbolique…

Le sigle FARMALL devient bien plus qu’unmodèledetracteurdansl’esprit des gens, il devient une «marque de commerce»!

En1934,leFARMALL F-20estlancé…

IH pour des raisons de stratégies de pénétration de marché tient à conserver les gammes de produit McCormick Deering et FARMALL dans lesannées30’s.

Lemodèle W-30futpubliciséen1932 maisnefutlancéqu’en1934…

Une nouvelle génération de tracteurs vient de naître et le tout nouveau FARMALL-M est lancé en 1939 et marqueral’histoiredestracteurs…

5.46
FARMALL F-20, 1934 avec pneumatique et roues avant rapprochées / Source : Wikipedia IH Modèle W-30, 1934 / Source : Wikipedia FARMALL M , 1939 / Source : Wikipedia

Ce tout nouveau tracteur a été dessiné par Raymond Leowy et la couleur «rouge» caractériseracelui-ci. La couleur rouge attirait l’attention des acheteurs potentiels et un tracteur peint en rouge se faisait rapidement remarquer lorsqu’il circulaitsurlesroutes!

Ce nouveau tracteur était aussi doté d’une grille de radiateur de forme arrondie à barres horizontales le rendantplusàlamode.

L’optiondiéselnetardapasàsuivre…

Depuis le début des années 60’s jusqu’au début des années 80’s, IH commence à perdre des parts de marché.

Le modèle 7488 fut lancé en 1979 et fut surnommé «Super Snoopy» avec ses 4 roues motrices, seule l’appellation «International» apparait surletracteur…

Le tout nouveau FARMALL CUB fait aussi son apparition sur le marché et futaussiungrandsuccès…

5.47
FARMALL M au diésel / Source : Wikipedia Affiche publicitaire du FARMALL CUB
International 7488, 1979 / Source : Wikipedia

Au début des années 80’s, l’industrie agricole est touchée par une grave crisefinancièreetn’épargnepas IH.

Les pertes pour l’exercice financier 1980 s’élèvent à $3,9 millions pour atteindre les $1,6 milliards en deux ans!

En 1984, la TENNECO INC., qui a déjà racheté CASE, reprend la division des machineries agricoles de IH pour formerla CASE IH.

En souvenir de cet icône qu’était le FARMALL durant plus de trois décennies, votre auteur s’en est procuréunpoursaferme…

COCKSHUTT, unavant-gardiste…

Logo officiel de COCKSHUTT lors de l’incorporation de l’entreprise en 1882

Son fondateur, James G. Cockshutt (1851-1885), comme bien d’autres à cette époque, fabriquait principalement des charrues dans les années1877.

5.48
FARMALL de votre auteur sur sa ferme Charrue Cockshutt, 1877

La philosophie de James était de fabriquer des produits innovateurs et dequalitésupérieureafindesatisfaire les besoins de la clientèle et ainsi prendredel’expansion.

Malheureusement James ne put voir les résultats de tous ses efforts, il mourutdelatuberculoseàl’âgede34 ansetsonpère,Ignatius,ainsiqueson frère, William Foster, durent prendre aussitôt les commandes de l’entrepriseenpleineexpansion.

Une nouvelle usine fut construite à Brantford, Ontario, laquelle couvrait plusde23acresdesuperficie!

Sonautrefrère,Frank,prisparlasuite la relèveeten 1910, leplus jeune des frères, Henry Cockshutt, pris la Présidence de l’entreprise et grâce à sonleadershipilobtintlefinancement nécessaire à l’expansion de l’entreprise par diverses acquisitions, soit l’acquisition de Adams Wagon Company, Brantford Carriage Company et un tiers des parts dans Frost&WoodCo.

L’entreprise COCKSHUTT était devenue l’un des plus grands fabricants d’équipements agricoles au Canada et exportait même aux ÉtatsUnis, en Angleterre, en Écosse, en AustralieetenAfriquedusud…

Plusieurs membres de la famille Cockshutt s’impliquèrent en politique, entreautres WilliamFosterCockshutt qui était membre du parlement Canadien et Henry Cockshutt lequel fut le 13e Lieutenant Gouverneur de l’Ontario…

5.49
La célèbre charrue «J.G.C. Riding Plow» de COCKSHUTT largement utilisée pour labourer les prairies de l’ouest Canadien Nouvelle usine de COCKSHUTT à Brantford, Ontario Nouveau sigle de l’entreprise Cockshutt

Les représentants-vendeurs de COCKSHUTT ont vite compris qu’en faisant une vente d’une charrue à un client, ils pourraient aussi par la même occasion faire une vente d’un tracteursiCockshuttendisposait!

Alors, plutôt que de se lancer dans la production de tracteurs sans avoir aucune expérience en ce domaine, COCKSHUTT préféra s’associer dans un premier temps avec HART-PARR dans les années 20’s pour vendre des tracteursàsesclients.

Par la suite, COCKSHUTT changea d’allégeance, et noua une brève entente avec ALLIS-CHALMERS en 1929 pour la vente du tracteur A-C Modèle20-35.

Cette dernière entente ne fit pas long feu et l’entreprise décida de revenir avec HART-PARR, toutefois les tracteurs bien que fabriqués par HART-PARR afficheraient dorénavant lelogoCOCKSHUTT…

5.50
William Foster Cockshutt, membre du parlement Canadien Henry Cockshutt, 13e Lieutenant gouverneur de l’Ontario Premiers tracteurs HART-PARR vendus par Cockshutt

En 1935, l’entreprise fit l’acquisition delalignedetracteurOLIVER.

Durant la 2e guerre mondiale (193945), l’entreprise se diversifia pour contribuer à l’effort de guerre et une division aéronautique prit place, soit la«Cockshutt Aircraft Division».

C’est durant le cours de la 2e guerre mondiale, que COCKSHUTT pris la décision de concevoir son premier prototype de tracteur, soit le Modèle30pour30Horsepower.

Toutefoiscomptetenudelaguerreen cours, ce n’est qu’en 1946, que le Modèle-30 sera définitivement fabriqué en série et lancé sur le marché…

5.51
Tracteur HART-PARR avec le logo de COCKSHUTT / Collection de Michel Jolicoeur Tracteur HART-PARR avec le logo de COCKSHUTT / Collection de Michel Jolicoeur COCKSHUTT, Modèle-30, 4 cylindres, 1946 / Source : Wikipedia Tableau de bord du Modèle-30, bien en avant de son temps…

Les couleurs «blanc crème» et «rouge» distinguaient les tracteurs

COCKSHUTT de tous ses concurrents, ils avaient fière allure et leurs propriétaires en étaient pleinement satisfaits.

COCKSHUTT fut l’un des premiers à intégrerl’hydrauliquesurlesystèmeà 2pointsdel’attelage…

COCKSHUTT futaussile1eraumonde à développer et à installer la prise de force (P.T.O.) sur un tracteur, toute uneinnovationpour l’époque!

L’entreprise utilisait le moteur BUDA à4cylindrespoursonModèle-30etle moteur BUDA 6 cylindres pour son Modèle-40.

Aux États-Unis, les tracteurs

COCKSHUTT étaient vendus à travers le système de Coopératives en place, soit le «National Bureau Cooperatives».

Saviez-vousque?

En 1948, plus de 10,665 tracteurs COCKSHUTT du Modèle-30 avaient déjà été vendus au Canada, tout un exploit!

5.52
Siège avec amortisseur du Modèle-30, bien en avant de son temps… Nouveau système de prise force (P.T.O.) sur un tracteur… Nouveau système de prise force (P.T.O.) sur les tracteurs COCKSHUTT…

L’entreprise ajouta par la suite les Modèles 20, 40 et 50 à sa gamme de tracteurs…

C’est en 1958 que M. Raymond Loewy, un styliste des plus reconnus, redonna un nouveau «look» à tous lesmodèlesCOCKSHUTT.

En 1962, l’entreprise WHITE FARM EQUIPMENT, également propriétaire de la société OLIVER depuis 1960, fit l’acquisition de COCKSHUTT et le nom COCKSHUTT disparutàtoutjamaisau débutdesannées 70’s!

De nouveaux modèles furent donc lancés la même année, soit les modèles540,550,560et570…

Certains de ces nouveaux modèles, dont le modèle-550, n’eurent pas les résultatsescomptéscequiaggravales problèmesfinanciersdel’entreprise.

Durant tout près de 20 ans, l’entreprise COCKSHUTT fabriquades tracteurs à Brantford en Ontario et durant plus de 85 ans elle fabriqua aussi de multiples équipements agricoles pour tout l’Amérique du Nordetpour l’Europe.

Il faut se souvenir que cette grande entreprise fondée par un entrepreneur des plus engagé, James G. Cockshutt, fut entre autres l’un des piliers de l’industrie d’équipements agricoles au Canada au cours du XXe siècle, sans oublier sa grande participation à l’effort de guerre en 1939-45.

Pour tous les passionnés de COCKSHUTT,vousn’avezqu`à joindre leurclubinternet:

www.InternationalCockshuttClub.com

5.53
Tracteur COCKSHUTT Modèle- 550 / Source : Wikipedia

MASSEY-FERGUSON,

un nom qui restera dans nos mémoires…

En 1953, la compagnie de Harry Ferguson, l’inventeur du système d’attelage à trois-points, fusionne avec la compagnie canadienne MASSEY-HARRIS.

Comme l’une des entreprises a son siègesocialenAngleterreetl’autreau Canada, ils doivent s’entendre sur la façond’appliquerle «tauxde change» surlemontantdelatransaction.

Ferguson propose alors de tirer à pile oufaceetperdlepari,ilseprivealors de $1 million uniquement sur le taux dechange!

Dans un premier temps, la nouvelle entreprise continue de produire deux lignesdetracteursdistinctes.

Les dirigeants de la nouvelle société ont de la difficulté à s’entendre avec Harryetdécidentd’achetertoutesses parts pour $15 Millions et d’être maître de la destinée de la nouvelle entreprise.

À cette époque, l’entreprise possède des usines à Détroit, USA, au Canada etenAngleterre.

C’est en 1957, que l’entreprise prend officiellement le nom de MASSEYFERGUSON COMPANY et adopte définitivementlescouleurs«rouge»et «gris».

En 1955, le légendaire MF-35 est lancé sur le marché, un petit tracteur des plus polyvalent et des plus fiable…

5.54
Logo de MASSEY-FERGUSON Le légendaire MF-35X / Source : Wikipedia

Encore aujourd’hui, on retrouve souvent ce même petit tracteur datant des années 50’s en opération surdepetitesexploitationsagricole…

Toute une gamme de tracteurs dont lesMF-50,MF-65etMF-85suivront...

Les deux entreprises s’étaient spécialisées dans les petits tracteurs et, de plus en plus, la tendance était auxgroséquipements.

Ils n’avaient pas d’autres choix que d’acheter de plus gros équipements de leurs concurrents et d’y apposer leurlogo!

Ils prirent donc une entente avec Minneapolis-Moline pour le MF-95 SUPER et une autre entente avec OLIVERpourle MF-98…

Les équipements arboraient maintenant le «rouge flamboyant» pourlacarrosserieetle«gristypique» pourlechâssis.

5.55
Affiche publicitaire du MF-35 Tracteur MF-65 / Source : Wikipedia Tracteur MF-95 SUPER / Source: Wikipedia

Ces ententes commerciales allaient donner le temps à l’entreprise de mettre en place une équipe de projet pour concevoir une gamme de tracteurs plus puissants pour répondreauxbesoinsdumarché.

Pendant ce temps, l’entreprise fit l’acquisition du fabricant de moteur Perkins, lui assurant ainsi son approvisionnement en moteurs de séries.

Aucoursdesannées80’s,deplusgros modèles seront lancés atteignant des puissances de 190 Hp. Sur les plus gros modèles l’on opta pour un moteur Caterpillar V8 Diésel, pouvant ainsi atteindre des puissances de 324 Hp sur le modèle MF 4900 entre autres.

En 1994, MASSEY-FERGUSON est absorbé par L’ALLIS-GLEANER COMPANY(AGCO).

Toutefois le logo MASSEY-FERGUSON est conservé et commercialisé encore aujourd’hui…

MASSEY-FERGUSON pouvait dès lors être dans la classe mondiale des grands!

5.56
Nouveau tracteur MF, le SUPER 90, 68Hp, 1962 MF-9240, 240 Hp, nouvelle génération / Source : Wikipedia

CASE,

et son aigle emblématique…

En 1842, Jerome Increase Case (18191891) fonde sa propre entreprise à RacinedansleWisconsin,USA.

Durant cette période, il produit plus debatteuses et demachines àvapeur que toute autre firme, on le surnommele«roidelabatteuse».

Jerome Increase Case fut inventeur, entrepreneur, sénateur, banquier et possédait aussi le champion du monde des trotteurs de tous les temps!

Il a tout simplement révolutionné l’agricultureenAmériqueduNord.

L’entreprise américaine « J.I. Case Threshing Company» produisait déjà des tracteurs à vapeur depuis 1863, il pouvait donc être fier d’arborer son aigle emblématique sur tous ses équipements…

5.57
Jerome Increase Case (1819-1891) Usine de CASE à Racine au Wisconsin, USA CASE, le roi de la batteuse… / Source : Wikipedia

CASE est l’un des pionniers dans le développement et l’introduction de petits tracteurs à essence sur le marché.

Déjà un prototype à essence fut construit en 1892 par William Paterson, mais celui-ci présentait certains problèmes techniques et CASE préféra attendre avant de se lancer dans cette aventure risquée, une décision sage à l’époque. CASE poursuivit donc avec ses engins à vapeurpourencoreunedécennie.

En 1912, le premier modèle en série d’untracteuràessence,leCASE30-60 au prix de $2,500 fut lancé et sera suivi du CASE 20-40 au cours de la mêmeannée.

5.58
CASE avec son «aigle» emblématique durant plus de 100 ans ! Tracteur à vapeur CASE, 1912 / Source : Wikipedia Tracteur expérimental à essence CASE, 1892 / Source : Wikipedia CASE 20-40, 40 Hp, 1912

Saviez-vousque?

Le modèle CASE 20-40 fut le tracteur le plus vendu durant la première guerre mondiale de 1914-18 et celui-ci remporta deux médailles d’or en1913au«Winipegtrials»!

Les moteurs utilisés sur ces tracteurs comportaient deux cylindres opposés horizontalementnommés

Bienquecetypedemoteurprésentait des avantages certains, par contre l’alignement de la roue avant avec la roue arrière gauche présentait de réels désavantages ainsi que le fait que les deux roues arrières n’étaient pas aussi de la même largeur. De plus lavisibilitéduconducteurenraisondu design du tracteur était aussi grandementaffectée!

Les moteurs utilisés sur ces tracteurs comportaient deux cylindres opposés horizontalement nommés «Crossmotor» réduisant ainsi les vibrations. Le tracteur pouvait atteindreunevitessede4,8Km/h.

Un nouveau modèle à trois roues, un tricycle, devait suivre en 1915, soit le CASE Crossmotor 10-20. Ce moteur était celui d’une automobile et il était monté de travers sur le châssis du tracteurd’oùlenom«Crossmotor»…

Bien que le prix du CASE 10-20 était supérieur au principal concurrent le FORDSON, il permettait à CASE de demeurer dans la course alors que bien d’autres fabricants déclaraient faillite.

Cette gamme de tracteurs «Crossmount»étaitdesplusfiableset priséedelaclientèle.

5.59
CASE 20-40, 40 Hp et 6,256 Kg, 1912 / Source: Wikipedia CASE 10-20 Crossmotor, à trois roues, 1915 / Source : Wikipedia CASE Crossmount 22-40, 40 Hp, 1919 / Source : Wikipedia

Ce tracteur permit donc à CASE de demeurer dans la course malgré la fortecompétitionduFORDSON.

Compte tenu du succès de ce type de tracteur, une version réduite de ce tracteur fut aussi lancé sur le marché en 1922, soit le CASE 12-20 pour de pluspetitesexploitationsagricoles…

CASE n’hésite pas à lancer des campagnes publicitaires pour tenter deconserversespartsdemarché…

En 1930 est lancé le modèle CC si caractéristiqueparsagrandebarrede direction pour les roues avant où les oiseaux avaient tendance à venir s’y percher d’où le nom donné à ce tracteurde«perchoiràpoulets»!

5.60
CASE 12-20, 22,5 Hp, 1922 / Source : Wikipedia Publicité de CASE Publicité de CASE Crédits à l’artiste Marilyn Hunt pour cette œuvre…

En 1936 CASE lance son tout nouveau modèle R d’une puissance de 20Hp sous trois versions différentes, soit la version régulière «R», la version Row Crop «RC» et la version industrielle «RI»…

Entre 1950 et 1953, les ventes de CASEs’effondrentengrande partieen raison de nouvelles technologies offertes sur les équipements de ses concurrentstels :lesystèmed’attache à trois-points, l’utilisation de ficelle plutôt que de fil métallique pour lier les balles de foin dans les presses à foin,etc.

CASE accuse un retard sur le plan technologiqueetlagrèvede440jours à son usine de Racine aux États-Unis en 1945 lui a fait perdre plusieurs partsdemarché!

Un nouveau PDG est nommé en la personnedeJohnT.Brownen1953et un second souffle est donné à l’entreprise.

5.61
CASE Modèle CC surnommé le «perchoir à poulets», 1930 / Source : Wikipedia CASE Modèle RC, version Row Crop du modèle R, 1936 / Source : Wikipedia CASE Modèle DEX, 1940 / Source : Wikipedia

En1956,estlancélemodèle 300avec les nouvelles couleurs «rouge flambeau» et «sable du désert» et en 1957lemodèle 600suivra…

En 1972, CASE rachète la fabrique de tracteur anglaise DAVID BROWN avec toutsonréseaudepointsdeventeen Europe.

LaTENNECOInc.duTexas,USA,parle biais d’achat d’actions en bourse se porte acquéreur de CASE et par la suite de International Harvester en 1985. CASE IH devientlenouveausigledela divisionagricole…

En 1999, d’autres fusions prennent lieu, CASE IH se fusionne avec NEW HOLLAND pour devenir CNH Global quiestdétenuepar FIAT.

5.62
CASE Modèle E300, 1956 aux nouvelles couleurs / Source : Wikipedia CASE Modèle 600, 1957, avec son «aigle» bien en vue et aux nouvelles couleurs / Source : Wikipedia CASE IH, modèle MX 120, 1998 / Source : Wikipedia

HOLT,

Un pionnier dans les «chenilles»…

Les frères Holt, soit Benjamin et son frère Charles, étaient de très grands nomsdansledomainedesmachinesà vapeur et étaient très impliqués dans le domaine des exploitations forestièresauXIXesiècle.

En 1904, Benjamin décide d’adapter son moteur «Junior Road» de 40 Hp sur des chenilles à l’arrière d’un engin àvapeur.Lesessaissontconcluantset ce nouvel équipement peut évoluer sur tous les terrains où les autres équipementss’enlisaient.

Le terme «chenille» ou «caterpillar» venait de prendre tout son sens avec lacontributiondesfrèresHolt!

5.63
Benjamin Leroy Holt 1849-1920 / Source : wikipedia Tracteur à chenilles pour le travail en forêt Logo de HOLT

En 1906, Benjamin Holt, construit un autre prototype chenillé à essence et en 1908 il met en production 28 de ces engins pour le grand chantier du «Los Angeles Aqueduc Project», lesquels équipements se sont rapidement démarqués par leur performanceexceptionnelle…

En 1913, il fait breveter un autre tracteuràchenilles…

Dès 1915, l’entreprise HOLT fabriquait déjà différents modèles de tracteurs sur chenilles nommés «Baby Holt» et ceux-ci participaient à divers concours de labour à travers tous les États-Unis.

En 1923, le célèbre modèle «Caterpillar HOLT 2 ton» est lancé sur le marché et celui-ci fait immédiatementfureur…

Cet engin trouve sa place non seulement aux champs, mais aussi dans divers autres domaines et sur des terrains très accidentés tels la foresterie, sur les chantiers de construction, dans l’industrie minière etlorsdescombatsoutre-mer…

5.64
Premier tracteur à chenilles de Holt / Source : Wikipedia Tracteur à chenille sous le brevet #1076578, en 1913 Caterpillar HOLT 2 ton, 1923 / Source : Wikipedia

Le nom «Caterpillar» devient dorénavant la marque officielle de commercedeHOLT…

En1925,lescompagniesBELTetHOLT qui fabriquent tous les deux des tracteurs à chenilles décident de se fusionnerpourformerlaCATERPILLAR TRACTOR COMPANY etlancerontsur le marché toute une gamme de tracteurs à chenilles avec la couleur «jaune franc» qui leur sera si caractéristique…

Les guerres en Europe auront un impact majeur sur le développement de ce type d’équipement. En effet les armées désirent s’équiper de chars d’assauts et les États-Unis sont sollicités pour produire ce type d’équipements dans leurs usines pour desfinsdeguerre.

5.65
Sur les chantiers de construction… Sur les champs de bataille… Caterpillar Modèle SIXTY, 55 Hp, 1920 / Source : Wikipedia CATERPILLAR – TWENTY EIGHT, 1935 / Source : Wikipedia

1931 constitue un autre point tournant pour l’entreprise avec le lancement des tracteurs à chenilles équipésd’un moteurdiésel…

En1963,CATERPILLAR et MITSUBISHI HEAVY INDUSTRIES LTD formentl’un des premiers «Joint-Ventures» entre leJaponetlesÉtats-Unis.

Le nom «CAT» un diminutif de «CATERPILLAR» est maintenant devenu une légende dans l’industrie dutracteuràchenilles…

En 1981, la CATERPILLAR FINANCIAL SERVICES CORPORATION est créée pour offrir aux clients du monde entier des options de financement pouracquérirleurséquipements.

Dès 1986, les nouvelles chenilles sont maintenant en caoutchouc sur les équipementsCAT, cequiestbienplus avantageux en terme de traction, de flottaison et réduit aussi considérablement la compaction des sols.

5.66
CATERPILLAR diésel, modèle D4 / Source : Wikipedia Tracteur CAT, série Challenger avec «Mobil-Trac» en caoutchouc / Source : Wikipedi

Un hommage à tous ces entrepreneurs …

/ Source: Wikipédia

/ Source: Wikipédia

Portrait de James Oliver (1823-1908)

/ Source: Wikipédia

/ Source: Wikipédia

Général Otto H. Falk, Président de Allis-Chalmers Mfg. Co., 1912

/ Source: Wikipédia

Cyrus Hall McCormick (1809-1884), l’un des précurseurs de IH

/ Source: Wikipédia

Henry Ford 1863-1947 Harry Ferguson, 1884-1960 John Deere (1804-1886)

Chapitre 6

Des collectionneurs passionnés…

et combien d’autres !

Denis Bolduc, La Durantaye Michel Jolicoeur, Ste-Clotilde-de-Beauce Réal Roy, St.-Éphrem-de-Beauce Gilles Michaud, Kamouraska

Chapitre 6

Des collectionneurs passionnés…

Ils sont nombreux à se passionner pour des équipements agricoles d’une autre époque et ce partout en Amérique du Nord tant au Canada qu’aux États-Unis.

Pour nombre d’entre eux, ils ont connu l’époque où leur père et leur grand-père travaillaient aux champs avecceséquipementsd’antan.

Les plus chanceux se souviennent d’avoir travaillé avec les chevaux aux champs, dans la forêt ou à l’érablière…

Certains privilégiaient les équipements JOHN DEERE alors que d’autres ne juraient que par les équipements FORD, FARMALL, OLIVER, M’Cormick ou COCKSHUTT tandis que d’autres tant qu’à eux préféraient l’ALLIS-CHALMERS, le MASSEY-HARRISoutoutautremarque d’équipement répondant à leurs besoins.

Dans bien des cas, le choix du grandpèrepouruntracteurenparticulierse perpétuait dans la famille, de générationengénération… C’estl’unedesraisonspourlesquelles, certains collectionneurs préféreront unemarqueplutôtqu’uneautre.

Partout à travers le pays divers passionnés ont, au fil des ans, fait l’acquisition de nombreux équipements d’époque et sont fiers delesfaireconnaîtreaupublic. Laissez-moi vous présenter quelquesuns de ces collectionneurs et vous informersurlapassionquilesanime… Placeauxcollectionneurs…

6.1

M. Denis Bolduc, De La Durantaye…

Denis et son père avant lui, forgeron de son métier, ont toujours été bien connus dans leur région natale puisqu’ils étaient les fiers représentants de INTERNATIONAL HARVESTER pour la vente d’équipements agricoles depuis les 100dernièresannées.

Au fil des ans, Denis a collectionné d’innombrables équipements agricoles, de toutes sortes, qu’il rénovait pour leur donner une deuxième vie, et souvent il se faisait un devoir de présenter sa collection au grand public, ce fut le cas lors du week end de l’Association Provinciale duPatrimoineAgricoleàLaDurantaye l’étédernier.

Voici quelques-uns de ses équipementsassezinusités;

6.2
Denis Bolduc, La Durantaye Charrue d’époque réversible pour un attelage en pair / Musée de Denis Bolduc Petit semoir d’époque / Musée de Denis Bolduc «Trépigneuse» actionnée par deux chevaux / Musée de Denis Bolduc

Une trépigneuse est une pièce d’équipement Inventée par Émeric Lesix en 1859 et destinée à mettre en mouvement des machines agricoles fixes, reliées par une courroie, à la «trépigneuse».

La trépigneuse était un engin révolutionnaire pour l’époque, elle mettait les animaux de la ferme à contribution pour actionner divers équipements…

La trépigneuse était aussi appelée «hospor»,déformationdumotanglais «horsepower».

L’artiste Thérèse Sauvageau a pris la peine d’illustrer cette pièce d’équipement bien particulière sur l’une de ces toiles, soit une batteuse actionnéeparune trépigneuse…

Saviez-vousque?

Ces deux pièces d’équipement, soit la batteuse et la trépigneuse, étaient généralement transportées d’une ferme à l’autre pour battre les grains, moyennant une somme de $2 incluant l’équipement, le chevaletlamaind’œuvre !

Une partie des grains recueillis servait de semence pour le printemps suivant, une autre partie servait à l’alimentation des animaux de la ferme et la dernière partie était transformée en farine pour faire du painetdesgalettes.

6.3
Batteuse actionnée par une trépigneuse / Toile de Thérèse Sauvageau Four à pain d’époque / Œuvre de Thérèse Sauvageau

Plusieurséquipementsd’antanétaient actionnés par traction animale: chevaux, bœufs, mules et même par unchien àl’occasion !

Certains fermiers avaient aussi mis au point une grande roue actionnée par un chien leur permettant d’aiguiser leurfauxpourcouperlefoin…

Ces différents systèmes actionnés par traction animale évoluèrent au fil du temps et furent utilisés à d’innombrables tâches… et s’appliquèrent ultérieurement à différentestâches...

Au début du XXe siècle, les engins à vapeur remplaceront peu à peu la traction animale et bientôt ce sera l’arrivée massive des tracteurs qui viendrontdorénavantrévolutionnerle mondedel’agriculture.

L’un de ces tracteurs le FARMALL fut unicônedecetteépoque…

6.4
Grande roue actionnée par un chien pour aiguiser une faux / Toile de Thérèse Sauvageau Scie actionnée par la traction animale / Musée de Denis Bolduc Presse à foin actionnée par un cheval dont les balles sont attachées avec des ficelles de broche / Musée de Denis Bolduc

Saviez-vousque?

Les tracteurs FARMALL étaient toujours peints en rouge à une exceptionprès!

Saviez-vousque?

Le tracteur « FARMALL CUB » se détaillait $545 à cette époque!

En 1950, la compagnie International Harvester (IH) offrait à ses marchands (concessionnaires) un tracteur FARMALLdecouleur«blanc»à l'achat de cinq autres tracteurs du même modèle mais de couleur rouge. Ce tracteur peint en «blanc» était authentifié par la lettre (L), laquelle était encastrée dans la fonte du châssisdutracteur.

6.5
« FARMALL C, 1950 de couleur blanc » appartenant à M. Bruno Maheu de St. Isidore FARMALL CUB, 1950 de couleur blanc Publicité de l’époque du «FARMALL CUB»

Ce programme institué par IH en 1950, était une façon pour le fabriquant de célébrer les années 1950’s et de saisir cette opportunité pour renforcer la vente du FARMALL à travers toute l’Amérique du Nord sur les modèles FARMALL-C, FARMALL-CUB et FARMALL -SuperA. Ce programme eut un très grand succès…

Plusieurs marchands, n’ayant dans leurs inventaires que des tracteurs de couleur «rouge», ont dérogé aux règlesenpeignant enblancquelquesuns de leur FARMALL de couleur «rouge» et ce afin de profiter du succès de ce programme auprès de leurclientèle!

On appelait communément ces tracteursnonauthentifiésparlalettre (L) sur le châssis, des tracteurs «clonés».

Sivousavezl’undecesFARMALLavec la lettre «L» encastrée dans la fonte du châssis, il s’agit d’une pièce de collectiontrèsrare!

M. Denis Bolduc est un fier défenseur du patrimoine agricole et grâce à lui nous pouvons encore admirer tous ceséquipementsd’uneautreépoque.

M. Gilles Michaud,

Gilles et sa famille sont en agriculture sur une ferme laitière à Kamouraska depuis les cinq dernières générations et la relève est là pour prendre la suite…

Gilles, son père Raymond et l’un de ses fils Daniel Gilles se souvient encore lorsque son Grand-père lui racontait comment il était parti de Saint-Roch-des-Aulnaies sur une terre louée pour installer sa famille sur sa propre terre à Kamouraskaen1906.

6.6

Au fil du temps, Gilles a collectionné plus d’une soixantaine de tracteurs de tous les modèles, avec un coup de cœurpourlesMASSEY-HARRIS.

Toute la famille a contribué à mettre sur pied ce Musée où tous les équipements de sa collection y sont entreposés…

Plusieurs de ses tracteurs ont été reconditionnés et remis à neuf dans leur état d’origine, en voici quelques exemples…

Avant sa remise à neuf !

6.7
Musée de la famille de Gilles Michaud, Kamouraska Des nouveaux arrivants au Musée ! Après le travail complété / MASSEY-HARRIS modèle GP, 1933

Il faut souligner le travail, la patience et la détermination de tous les intervenants pour réussir de tels travauxderemiseàneuf.

The General, 1940 / Fabriqué par Cleveland et vendu par MASSEY-HARRIS

Afin de vous donner un aperçu de la collection de M. G. Michaud, voici quelques-uns de ses tracteurs d’époque…

Note : Toutes les photos présentées dans la collection de M. G. Michaud sont au crédit de Mme Lynda Bossé.

6.8
Avant sa remise à neuf ! Après le travail complété / MASSEY-HARRIS modèle 101, 1938 MASSEY-HARRIS, Pacemaker, 1938 / Alexis au volant MASSEY-HARRIS modèle 81, 1945

M. Raynald Pelletier, de La Durantaye…

M. Pelletier se passionne tant qu’à lui pourlesCOCKSHUTT…

Voici trois de ses tracteurs parfaitement remis en condition avec les pièces d’origine et aux couleurs d’origine…

Cestracteursétaienttrèsstyliséspour l’époque, leur couleur, la forme arrondiedeleur carrosserie,leurstyle et leur «look» faisait l’envie de leurs propriétaires.

Les COCKSHUTT étaient fabriqués au Canada et vendus en grande majorité àtraversleréseaudesCoopératives.

Pour diverses raisons, les Coopératives en vinrent plus tard à privilégier la marque OLIVER et les COCKSHUTTdisparurentdumarché!

Si vous possédez un COCKSHUTT en bon état aux peintures d’origine, il s’agitlàd’unepiècedecollection.

6.9
Trois «COCKSHUTT» appartenant à M. Raynald Pelletier de La Durantaye Voici l’arrière du COCKSHUTT, notez la suspension au siège du conducteur ! Voici le tableau de bord de LUXE du COCKSHUTT

M. Réal Roy, de St-Éphrem en Beauce…

Réal Roy a découvert l’univers des tracteurs sur la ferme laitière familiale.

Tout au cours de sa vie, il s’est toujours passionné pour les tracteurs antiques…

Ilpossèdeunecollectiondeplusd’une vingtaine de tracteurs de tous les modèles et de tous les fabricants, des années20’sauxannées50’s.

Il s’est toujours fait un devoir de les remettre à neuf avec les pièces d’origine et chaque semaine, chacun des tracteurs est démarré pour en assurerlebonfonctionnement.

Cette passion qui l’anime depuis plus de 50 ans est toujours présente et celui-ci est fier de pouvoir à l’occasion participer à divers événements avec ses tracteurs et ce fut le cas lors des fêtes du 150e anniversaire de StÉphrem-de-Beauce.

Voici quelques-uns de ses tracteurs avecleurtableaudebord…

6.10
M. Réal Roy, St-Éphrem-de-Beauce FORDSON, modèle M , 1935 Au tableau de bord, rien de bien compliqué !

Où sont les cadrans !

Ne craignez rien le sigle du «Chevreuil» est de l’autre côté !

On peut maintenant suivre la condition du moteur…

6.11
FARMALL Model F-20, 1937 JOHN DEERE Model 50, 1952
6.12
CASE, modèle L , 1934 Notez l’aigle emblématique Ne vous fiez pas aux cadrans, il n’y en a pas ! MASSEY-HARRIS, 1937 Un logo bien chargé ! Où est le tableau de bord !

Les fabricants de l’époque savaient capterl’attentiondesfutursacheteurs par le biais d’annonces publicitaires, en voici quelques-unes tirées de la collectiondeM.Roy…

M.MichelJolicoeur,

de Ste-Clotilde-de-Beauce…

La famille de Michel compte plus de 13 générations en agriculture sur le même lot dans la région de Lanaudièreetcedepuis1646.

Bien que retraité depuis peu, il conserve sa passion pour les équipementsagricolesd’autrefois.

Les équipements OLIVER sont son «dada». Son père avant lui avait toujoursprivilégiéle«Oliver66 – Row Crop» pour sa maniabilité, et son efficacité.

M. Réal roy espère que d’autres amateurs seront intéressés à sa collection:

realroy@telstep.net

6.13
Publicité du « FARMALL 12 » Michel et son OLIVER - 66

Le row crop comme on les appelait étaientparmileséquipementslesplus recherchés pour travailler les grandes cultures en rang : patates, blé d’inde, etc.

Sa dernière acquisition est un «COCKSHUTT / HART-PARR 18-28, 1936»…

6.14
OLIVER 66 – ROW CROP sous bonne garde ! COCKSHUTT / HART-PARR 18-28, 1936 Notez la manivelle et la direction… L’arrière est assez impressionnant !

M. Pierre Proulx,

de St- Ferdinand…

Maintenantàlaretraitesursafermeà St- Ferdinand, M. Proulx était de son métier «master mécanique» et travaillait dans le grand Nord Québécois.

Lesmoteursn’ontpasdesecretspour lui, les plus récents comme les plus vieux!

Au fil des ans, celui-ci a collectionné plusieurs tracteurs qu’il remet à neuf en changeant les pièces endommagées que ce soit le moteur, la transmission ou toutes autres composantes.

Voiciquelques-unsdesestracteursen attente d’être remis à neuf et il compte bien jeter son dévolu sur chacun de ceux-ci à son rythme durantlesprochainesannées!

6.15
Pierre sur sa ferme à St.-Ferdinand Grange-étable avec une architecture exceptionnelle sur la ferme de M. Proulx Tracteur en attente d’être remis à neuf…

Entre-temps, son B-12 a déjà été remis à neuf et lui sert tous les l’hivers…

Pourtousceuxquidésirentplus d’informationssuruntracteuren particulier,visitezlesite:

www.tractordata.com

Partout en Amérique du Nord, des gensontdécidédeseregrouperetde former diverses Associations afin de partager cette passion des vieux équipementsd’antan…

Ces Associations organisent diverses activités pour leurs membres et publient souvent leur propre Journal ouMagazine.

Elles sont des plus actives et sont la mémoire collective de ce passé si glorieux.

Voici l’une de ces Associations auxquelles vous pouvez devenir membre et profiter de leurs nombreusesactivités:

Association Provinciale du Patrimoine Agricole du Québec…

www.appaq.net

appaq1992@hotmail.com

6.16
Moteurs en attente d’être remis à neuf… B-12 remis à neuf

L’Association met sur pied plusieurs fois par année diverses visites de musées, de fermes, d’expositions et d’événements divers.

Une revue est aussi publiée à tous les membres pour les informer sur les événements importants, sur les activités à venir et tous les membres peuvent aussi y annoncer des équipementsàvendregratuitement.

Nemanquezpasle«week-endrouge» de l’Association, la 2e fin de semaine de septembre, une occasion unique d’échanger, de visiter de nombreux kiosques et d’assister à des démonstrations de machineries d’antan.

Fondéeen1992, cette Association n’a cessé d’intéresser des gens à travers tout le Québec et tous ses membres ensontfiers.

Joignez-vous à ce regroupement de passionnés qui partagent la même passion dans les équipements d’autrefois…

Pourdevenirmembre:

www.appaq.net

appaq1992@hotmail.com

6.17

Chapitre 7

Redonner à la terre ses lettres de noblesses, un fait vécu !

La nation ABÉNAKIS, en Beauce et Cantons-de-L’Est

Les premiers colons de Saint-Honoré-de-Shenley en Beauce

Pierre Bellegarde et sa 1re épouse Marguerite Pelchat et leur famille en 1903 à St.-Honoré-de-Shenley

Un hommage à ces peuples et ces colonsqui nous ont précédés, qui ont tiré leur subsistance de la terre et de la nature, et qui nous ont fait ce précieux legs qu’est la terre…

Chapitre 7

Redonner à la terre ses lettres de noblesses, un fait vécu !

Les premiers colons en Beauce…

La région de la Beauce dans les Appalaches, fut l’une des dernières régionsauQuébecàêtredéfrichéeau début des années 1736-1737 en raison de la rigueur de ses hivers, de son profil montagneux, et de ses sols enrochésetboueuxparendroits.

Certains endroits marécageux ont d’ailleurs attribué le nom de «jarrets noirs» à ses premiers colons et ses descendants!

LespeuplesAmérindiens,lesAbénakis principalement, fréquentaient déjà la région depuis plusieurs générations avantl’arrivéedesBlancs.

Ultérieurement, une tentative de pénétrationdeceterritoireaaussiété faite le 14 janvier 1811 afin d’y implanter un service de diligence (Stage Coach) pour relier la Ville de Québec à la Nouvelle-Angleterre. Toutefois ce trajet n’a pu être maintenu en raison des piteuses conditionsdelaroute.

7.1
Carte des Nations Amérindiennes

Lors de la première année de son inauguration, le tronçon «Craig» en particulier, présentait des conditions de terrain extrêmement difficiles et un changement de trajet a dû être envisagé.

Le tracé final du service de diligence pris donc place en 1833 afin de relier les villes de «Québec- KennebecBoston».

Saviez-vousque?

Le voyageur partant de Québec par diligence le lundi, arrivait à sa destination en NouvelleAngleterre, lesamedi suivantsi toutallaitbien, pouruncoûtde $35àl’époque.

Finalement, la colonisation des terres qui débuta aux abords de la rivière Chaudière en tout premier lieu se poursuivit par la suite à travers toute la Beauce et différents villages commencèrent à naître un peu partoutdanstoutelaBeauce. Les versants de la rivière Chaudière sont les premiers à profiter de cette vaguedecolons.Parlasuite,plusieurs rivières de la Beauce sont harnachées pour y installer des moulins à scie ou des moulins à farine ce qui permet le développement de plusieurs autres villagespluséloignés duterritoire. Un auteur prolifique du Québec, M. AndréMathieu,asudansunesériede romans, raconter l’histoire de ces premiers colons et de la création du village de St-Honoré-de-Shenley en Beauceenparticulier.

Parmi ces pionniers d’une autre époquefigureOctaveBellegarde,mon grand-père: un colon, un fermier, un cultivateur comme on disait à l’époque, il exploitait aussi une érablière avec ses chevaux comme beaucoupdecolonsàl’époque.

7.2
Diligence s’embourbant

Il avait aussi une «shop à bois» et produisait: des portes et châssis, des coffres de cèdre, des cercueils et divers articles communs. Il était aussi embaumeur et entrepreneur en construction.

Comme la plupart des gens de cette époque, il avait 36 métiers d’où l’expression :

«36métiers,36misères!»

Le système bancaire n’existait pas à cetteépoque,lesentrepreneursetles commerçants conservaient leur argent et leurs biens précieux dans leur coffre-fort, souvent remisé dans leurchambreàcoucher!

Marié à trois reprises, Octave a eu 20 enfants, et ma mère était du 2e lit commeondisaitdansletemps. Tous ces faits nous permettent de nous rappeler à quel point nos ancêtres ont travaillé dur pour défricher toutes ces terres et s’y installerpourfairevivreleurfamille.

7.3
Octave Bellegarde (1878-1965) à gauche, son père Pierre, à droite, son fils Charles Sr., au centre, et son petit fils, Charles Jr. Coffre-fort de Octave Bellegarde; une faute d’orthographe avait été faite sur le nom peint par le fournisseur sur le coffre-fort

La Beauce, en plein essor…

Les terres de la Beauce ont eu longtemps l’étiquette de «terre de roches», mais grâce à la patience et à la détermination de ces colons, ces terres sont devenues productives et font maintenant partie de l’un des plus beaux joyaux du Québec au cœurdesAppalaches.

L’agriculture y foisonne à plein, généralementde petites etmoyennes entreprises agricoles, et plusieurs producteurs maraîchers ont même réussi à y prendre racine et offrir une grande variété de fruits et légumes malgréunesaisonestivaleécourtée…

Les nombreuses érablières font aussi partie du paysage de la Beauce, un précieux héritage laissé par nos ancêtres…

Grâce à la détermination de certains entrepreneurs (res), des entreprises spécialisées dans la fabrication d’équipements acéricoles ont ainsi vu le jour en Beauce et sont des plus florissantes…

7.4
Toute la famille aux fraises…/ Fraisière Bellevue de Martin Bilodeau à St-Ephrem-de-Beauce Cabane à sucre en Beauce, tiré de la collection du Musée McCord de Montréal

Équipement

www.LSBILODEAU.com

Je lève mon chapeau à tous ces entrepreneurs, agriculteurs et jardiniers-maraîchers qui malgré les contraintes d’une région montagneuse aux hivers rigoureux, ont su relever ces défis et développer uneéconomiedesplusdynamiqueset florissantes.

Redonner à la terre ses lettres de noblesses,

un fait vécu !

C’est en 2008, que nous prenions possession d’une ferme de 125 arpents à Ste-Clotilde-de-Beauce dans lesAppalaches.

Déjà en 2002, cette ferme fit l’objet d’une plantation de plus de 60 000 sapins cultivés et ce dans les différentesprairiesdelaferme.

7.5
acéricole de L.S.Bilodeau, St-Ephrem-de-Beauce
Ferme à Ste-Clotilde-de-Beauce

À la fin 2014, soit 12 ans plus tard, le contrat venant à échéance, tous les «sapins de Noël» furent coupés et misenmarchéparleproducteur.

La décision ne se fit pas attendre et notre priorité était maintenant de remettretoutesles prairiesenculture sansplustarder. Dansmonesprit,nosancêtresavaient travaillé trop fort durant des siècles pour défricher toutes ces terres en Beauce pour qu’elles redeviennent à nouveauenfriche!

Il nous fallait donc, sans plus tarder, revoir la vocation de la ferme afin d’éviter de laisser nos terres en friche…

Une difficulté majeure se posait toutefois, puisque toutes les racines des quelque 60000 sapins étaient bien enracinés au sol et qu’il nous fallait s’en départir sans enlever le sol arabe en surface au pourtour de toutescesracines.

Plusieurs des agriculteurs de la place nous avaient sensibilisés au fait que notre fermeétait un versant sud avec un loam franc et que ses prairies avaient toujours été exposées au soleil du matin au soir et étaient des plus productives. Quelques sondages et analyses de sol nous confirmaient aussicesdires.

7.6
Plantation de sapins de 2002 à 2014 Racines de sapin laissé après la coupe des sapins

Dans la région de la Beauce, dans les Appalaches, contrairement aux régions en bordure du fleuve StLaurent, le sol arabe atteint rarement plus de 30 cm de profondeur et constitue l’élément essentiel du sol et sarichesse.

Les premières opérations pour enlever toutes ces souches débutèrent avec un vieil outil d’antan appelé«défonceuse»…

Unefoisl’outilinstallésurle3pointsà l’arrière du tracteur, il s’agissait maintenant de renverser ces souches une à une et de les entreposer dans un endroit à l’écart, laissant la nature faire son œuvre pour les faire disparaître au cours des deux prochainesdécennies.

Afin d’accélérer le processus d’enlèvement des racines du sol, un ami m’offrit de recourir à un tracteur plus puissant de 150 hp et d’utiliser une charrue autoportante à 4 raies sans disques pour accomplir ce travail titanesque…

7.7
«Défonceuse» utilisée à l’époque pour enlever les souches et les roches… Racines à nu.. Racines de sapins déposées et empilées sur un cap de roche…

Bien qu’il nous fallut fréquemment dégager les racines emprisonnées dans les raies de la charrue, cette méthode nous a permis d’enlever l’ensemble des racines de sapins sur les quelque 75 arpents de prairies tout en conservant le sol arable en place. Pour tous ceux qui croient que ces racines «pourriront» dans le sol de façon naturelle en quelques années, ehbiendétrompez-vous !

Durantles années suivantla coupe de sapins, bien des troncs formeront à nouveau des rejetons et feront à nouveaupousserdes sapins en friche. Tant qu’aux racines, elles seront encore présentes dans le sol pour deuxprochainesdécennies àvenir…

Laremiseenproduction des prairies…

Unefoistouteslesracinesenlevées,la préparationdusols’estfaiteavecune herse à disque de marque White avec lesdentscochéesàl’avant…

7.8
Charrue autoportante à 4 raies au travail… Tronc produisant des rejetons de sapins en friche

À quelques endroits, le sol a été légèrement déplacé pour améliorer l’uni du sol et finalement le lit de semenceétaitenfinprêt.

Unengraisvert(EV),dusarrasin,aété densément semé à la volée afin d’améliorer la teneur du sol en matièreorganique…

Un peu avant sa floraison, nous avons rabattu le sarrasin à l’aide des herses à disques et nous étions fin prêts à semertouteslesprairies. Notre choix s’arrêta sur une semence de foin de type 547 ( 50% Mil, 25% trèflerouge,25%Ladino). Lesprairies furent densément semées à la volée avecunsemoiràmain…

Lefaitdesemerdensémentunchamp mis à nu, soit 1,5 fois le taux normal, permet de réduire les risques que les herbes nuisibles n’envahissent les prairies durant la croissance du mélangedegraminées.

7.9
Herse à disques au travail Comme engrais vert, du sarrasin fut semé… Mélange 547 densément semé à la volée…

De plus le lendemain, nous avons aussi semé à la volée du «Brome» sur l’ensemble des prairies qui avaient déjàreçulemélangedetype547.

Le «Brome» est une autre fourragère résistante et de longue durée qui s’implante généralement la 2e année desonensemencement.

Afin de bien «coller» la semence au sol et d’augmenter ainsi son taux de germination, nous avons utilisé une pièce d’équipement nommée «Brillion»…

Équipement «Brillion»… www. landoll corporation brillion farm equipment

Le «brillon» laisse des rainures au sol ce qui évite qu’en cas de pluies abondantes, les semences ne soient toutsimplementlessivéesetperdues!

Voici les résultats de la 1re, 2e et 3e coupedefoinl’annéesuivante…

7.10
Foin à la mi-juin Mélange 547 avec Brome, 1re coupe Mélange 547 avec brome, 2e coupe

Plusieurs encouragements…

Bien que le fait, d’enlever toutes ces racines constitue un travail colossal sur plusieurs mois, c’était assurément la bonne décision à prendre pour remettrelaterre enculture.

Ce mélange 547 amendé avec du «Brome» et du «lotier» pourra nous servir pour les chevaux en 1re coupe, comme foin sec, et pour les vaches laitièresen2e et3e coupes.

Les gens du milieu rural sont particulièrement fiers de leur ferme, de leurs prairies, de leur boisé et de leurérablière.

Nous avons reçu de nombreux témoignages et encouragements des fermiers des alentours et de la communauté en général qui adhéraient à notre cause et étaient fiers que cette terre retrouve sa vocationpremièreenagriculture.

Merci à tous ceux qui ont cru en nous…

Maintenant avant de terminer ce chapitre, laissez-moi vous présenter dans les prochaines pages de ce livre, un trésor caché que peu de gens connaissent!

7.11
Mélange 547 avec Brome, 3e coupe Petit repos bien mérité après la dernière coupe de foin…

Découvrez les œuvres de Mme Thérèse Sauvageau…

Mme Thérèse Sauvageau, institutrice desonmétier,estnéele28décembre 1915et futmaîtresse d’école pendant plusde36ans.

Pendant toute sa vie, elle rêvait de pouvoir un jour représenter en textes et en peintures les différentes scènes rurales de la vie des gens d’autrefois autournantduXXesiècle.

À sa retraite en 1969, elle se mit à peindre et elle produisit plus de 97 toiles en peinture, toutes plus merveilleuseslesunesquelesautres.

Chacune de ses toiles représente des moments uniques dans la vie de nos ancêtres: la colonisation, les semences aux champs, le temps des foins, les sucres, les soirées d’antan, les fêtes de famille, la vie des chantiers,etc,etc.

Ses toiles sont le reflet fidèle des objets, des granges, des maisons, des moments importants, des fêtes et de la viedenos ancêtres à cetteépoque autournantduXXesiècle…

Dansladernièrepartiedesavie,ellea eulachancederencontrerMmeAnne Sigier, éditrice, qui présenta ses œuvresàtraverslemondeetenfitun recueildansdeuxlivrespubliéssousla maison d’Éditions Anne Sigier, l’un de ces livres est intitulé «Thérèse Sauvageau,Témoindenotrepassé».

Peu avant sa mort, Mme Thérèse Sauvageau, fit don de toutes ses peintures au Musée de la Civilisation delaVilledeQuébec.

Nous profitons ici de l’occasion pour vous présenter quelques-unes de ces toilesquiontmarquénotrepassétout en remerciant de tout cœur Mme Thérèse Sauvageau et son éditrice, Mme.AnneSigierdenousrappelerles faits marquants de cette époque par cesdifférentes œuvres…

7.12
La colonisation… Enlever les roches aux champs… Le magasin général… Faire le train… L’après souper… Faire son pain…

Grâce à leur détermination, à leur courage et à leur entraide, nos ancêtres hommes et femmes, ont forgénotredestinéeetnousontlaissé en héritage de belles terres et de beaux boisés qui aujourd’hui font vivre une grande partie de la communauté rurale et nous assurent une certaine indépendance alimentaire.

Sachons nous souvenir de tous les efforts qu’ils ont déployés pour défricher tous ces espaces et mettre en valeur ces terres, ces boisés et ces érablières.

Unvieiladagedisait:

« Un fermier à genoux est toujours plus grand qu’un gentilhomme debout ! »

Malgrécequel’onn’enpense,laterre ne nous appartient pas, elle ne nous est que prêtée, elle nous a été transmise par le biais des Abénakis, des Premières Nations, des premiers colons et sachons en faire bon usage pourlesgénérationsàvenir.

Préparer son bois d’hiver… La sortie du dimanche… Faire les sucres…

Chapitre 8

Les défis actuels en agriculture, un avenir prometteur…

Hameau Agricole ?

Semi-direct ?

Occultation ?

Habiter le sol par les racines ?

Équipements multifonctionnels ?

Chapitre 8

LLes défis actuels en agriculture, un avenir prometteur… expansion des villes au détriment des terres agricoles a réduit le territoire agricole et engendré une surexploitation des terresrestantes.

Saviez-vousque?

Il y a 100 ans, plus de 50% de la population travaillait en agriculture. De nos jours moins de 2% de la population travaille maintenant en agriculture!

L’agriculture, bien qu’à la fine pointe du progrès, est confrontée aujourd’hui à d’énormes défis et le modèle des grandes exploitations agricoles est souvent remis en question et ce sans compter qu’elle demeure et demeurera toujours à la mercide dame nature !

Bien des gens vous diront que la mondialisation et la globalisation des marchés sont sans nul doute les éléments les plus marquants de notre décennie. De plus, les médias sont là pour nous entretenir à tous les jours sur les échanges commerciaux, mais l’on oublie souvent que l’agriculture dans son quotidien fait face à d’immenses défis qui sont d’un tout autreordre.

Au fil du temps, nous avons vu se transformer le modèle agricole du début du XXe siècle où sur la ferme cohabitaient:veaux,vaches,pouleset cochons…

8.1
Ferme d’époque du XIXe siècle / Toile de Mme Thérèse Sauvageau

La taille des fermes, la spécialisation, la mécanisation, les nouvelles technologies associées au GPS et à la robotique ont maintenant transformé l’agricultureàl’échelle delaplanète. Les fermes ontmaintenantrecours de nos jours à de la main-d’œuvre extérieure pour être en mesure de procéder aux divers travaux agricoles lasaisonvenue.

Le modèle de ferme traditionnelle d’autrefois avec ses quelques poules, ses quelques porcs, sa dizaine de vaches et ses jardins est bien loin derrièrenous!

Les choix d’aujourd’hui, en agriculture, sont d’un tout autre ordre:

- Demeurer à plus petite échelle avec un plus faible revenu ou prendre de l’expansion avec un endettementconsidérable…

- Choisir d’être bio avec toutes ses particularités ou suivre les tendances de l’industrie avec l’utilisation d’OGM et l’application deproduitschimiques…

- Établir des liens directs avec sa clientèle de proximité ou faire affaire avec un réseau de distributeurs…

- Revoir ses pratiques pour un développement durable ou poursuivrecettecourseeffrénéeà laproductionàtoutprix…

Il faut comprendre qu’en raison du prix élevé des terres, qui ne cesse d’augmenter d’année en année par une surenchère, il devient difficile pour la relève agricole d’envisager de suivrelestracesdeleursparentsense portant acquéreur de la ferme familiale.

Afin d’assurer dans l’avenir, le succès des entreprises agricoles naissantes, il devient donc primordial de revoir le modèled’agricultureactuel.

L’épuisement des sols, leur contamination et leur surexploitation sontlàaussicertainsdesvraisdéfisde l’an2000.

De plus, beaucoup de jeunes qui sont des nouveaux venus en agriculture, sont désireux de desservir une clientèle de proximité avec des produitsbioetilnousfauttoutmettre en œuvre pour saisir ces opportunités etassurerlesuccèsdeleurentreprise.

8.2

Voici donc quelques-uns des défis auxquels nos agriculteurs sont maintenantconfrontés.

Repenser la vocation et la rentabilité de nos fermes…

La rentabilité de nos fermes au XXIe siècle ne dépend plus du très grand nombre d’hectares à cultiver, du très grand nombre d’animaux à engraisser ou de la très grande quantité de légumesàproduire!

Ces choix, d’autres les ont faits avant nous, et ce à grands frais et avec un surendettement à en faire réfléchir plusd’un…

Ce gigantisme se reflète maintenant dans les coûts astronomiques des terres, des tracteurs, des semences et desmoulées!

Il faut savoir se remettre en question, etsurtoutnepas laisser les autres décider pour nous, c’est un pensez-ybien!

Certains diront que le modèle d’agriculture de nos grands-parents est bel et bien terminé, d’autres diront que l’exportation et la mondialisation sont la voie de l’avenir àtoutprix,d’autresvousdirontmême que les fermiers n’ont plus leur place à proximité des centres urbains et d’autres vous diront même que l’agriculture en soi est tout simplementrévolue!

Bref, je vous dirais qu’il n’y a pas mieux que nous-mêmes agriculteurs, fermiers et jardiniers-maraîchers, pour décider de nos choix en agriculture et qu’il est temps que l’on reprenne nos choses en main, un point à la ligne. Arrêtons de nous acharner à vouloir produire à grandes quantités et à grand frais et retrouvons le plaisir de produire à plus petite échelle mais en misant sur la qualité des fruits, des légumes, des viandes et de nos productionsengénéral.

8.3

Actuellement, les pertes et les rejets (à la poubelle) au détail et dans la chaîne alimentaire, peuvent atteindre plus de 40 à 50% et ce tout particulièrement dans le domaine des fruits et légumes, c’est un pensez-y bien!

Saviez-vousque?

Les jeunes et joyeux

jardiniers-maraîchers bio qu’on appelle souvent les jardiniers de proximité, peuvent desservir plus de 150 clients en paniers bio avec un seul hectare en production, de quoi faire réfléchir!

Les gens sont, de plus en plus et de mieux en mieux, informés et leur vision del’agriculturechangeaussi.

Ils sont prêts à rechercher des légumes et des fruits bio de qualité plutôt que des tomates ayant toutes le même gabarit et n’ayant aucun goût!

Il y a moyen de faire les choses différemment sans dépendre totalement des institutions bancaires et des réseaux de distribution où s’engouffrent une grande partie des profits ce qui n’apporteaucune valeur ajoutéeauproduit.

Revoir le modèle d’agriculture ne signifie pas de faire une révolution et demonterauxbarricades!

Non cela signifie tout simplement de se conscientiser, de prendre nos choses en main, d’établir des liens directs avec les consommateurs, d’offrir des produits de qualité et de fidélisersaclientèle.

Prenons quelques minutes et poursuivons cette réflexion dans divers autres aspects du quotidien auquels tous les agriculteurs doivent fairefaceauXXIesiècle….

8.4

L’épuisement des sols, un enjeu majeur au XXIe siècle…

Faut-ilsesurprendred’enarriverlà!

Peu de gens réalisent que le sol n’est pas une matière inerte mais plutôt un milieu qui foisonne de vie et qui diffèred’unerégionàl’autre…

Un sol possède une structure et une compositionquiluiestunique:tantôt un loam sablonneux, argileux ou franc…parfoisavecdesminérauxbien particuliers… plus ou moins rocailleux…etquoiencore…

L’air et l’eau doivent aussi y circuler pour y maintenir cette vie microbienne.

La compaction de celui-ci limitera grandement le développement racinaire des plantes et leur croissance.

Unsol compactéqui nesedraineplus est en phase terminale et peu importe le type de semences ou la qualité des semences que vous y déposerez, votre rendement sera faible et voué à l’échec, c’est un pensez-ybien!

La structure de votre sol est comme votre«comptebancaire»,ilfautsavoir le protéger, le faire fructifier et constamment lui faire prendre de la valeur.

Nos champs, nos boisés et nos érablières sont des ressources importantes pour assurer l’avenir de nos fermes et il nous faut tout faire pourlesprotégerpourlesgénérations futures.

8.5
Sol compacté Assurez la santé de nos prairies

Le rendement de nos sols, il faut se questionner !

La rentabilité de nos fermes, petites ou grandes, passe en grande partie par la productivité de nos champs et denossols.

La qualité des fourrages, pour nourrir les animaux de la ferme, dépend directement de la nature des sols et deleurrendement.

Par le passé, la productivité d’un sol était déterminée par la région où la ferme était localisée, soit dans les riches terres de l’ancienne mer de Champlain pour les plus chanceux, ou dans les terres de roches argileuses des Appalaches pour les moins chanceux!

Mais les temps ont bien changé, la surexploitation des meilleures terres et la mise en valeur des terres moins productives ont complètement changé «ladonne».

8.6
Aménager nos boisés pour un développement durable Protéger nos points d’eau sur la ferme

Aujourd’hui de nombreuses terres dans les Appalaches feraient l’envie debiendesfermiersdelavalléeduStLaurent et tout particulièrement les terres avec un «loam franc» d’excellente qualité et localisées sur un versant sud, exposées au soleil du matin au soir et ce dans un décor champêtredanslesAppalaches…

Terre dans les Appalaches sur un versant sud

Aujourd’hui,peuimporteoùvousêtes localisés, le souci de bien travailler sa terre pour en obtenir un rendement optimal est une priorité pour tout agriculteur.

La terre, peu importe son emplacement, est un bien précieux que la nature a mis des millénaires à construire, couche par couche, et il nous faut tout faire pour protéger la structure de son sol, c’est un pensez-ybien!

La qualité et la quantité de fourrages ou de fruits et légumes qui y seront produitsaurontunimpactdirectsurle succès et sur la rentabilité de votre entrepriseagricole.

Notre première préoccupation ne devrait pas être la taille de notre machinerie agricole, mais plutôt la qualitédenotresol…ehoui…

Bien souvent nous concentrons nos énergies sur les productions animales en premier lieu, en délaissant sans le vouloir les aspects pratiques de la rentabilité de nos prairies pour réaliser par la suite que nous sommes en manque de fourrage de qualité pouralimenternosanimaux!

8.7

La compaction des sols, une problématique majeure au XXIe siècle…

L’utilisation sur la ferme d’équipements mécanisés, de plus en plus lourds, tels les tracteurs de plus de200hpoulesépandeursdeplusde 10000 litres en sont des exemples frappants…

Lepassagerépétédeceséquipements aux champs engendre la compaction des sols et ce non seulement en surface,maisaussienprofondeur!

Saviez-vousque?

L’effet de la compaction peut se faire sentir jusqu’à un mètre deprofondeur danslessols!

Un sol compacté est un sol qui se draine mal et qui n’a plus les qualités structurales pour donner un bon rendement, c’est unpensez-y-bien!

Une fois la compaction installée, il vous faudra déployer des mesures extraordinairespourenréduirel’effet.

8.8
La compaction des sols par les équipements lourds Sol compacté suite au passage répété d’équipements lourds

Parmi les équipements requis pour décompacterlessolsenprofondeur,il yalasous-soleuse…

Sous-soleuse

Toutefois l’utilisation de ce type d’équipement pour décompacter les sols, exige des tracteurs de forte puissance qui viennent à nouveau compacterlessols!

De là, l’importance de revoir nos façons de faire aux champs, et ce afin deminimiserlacompactiondessolset de maintenir nos prairies productives, d’annéeenannée.

Il nous faut donc tenter de réduire la taille de nos équipements mécanisés autant que faire se peut, et notre portefeuille s’en portera sans doute bienmieux!

Minimiser les interventions aux champs, utiliser des équipements multifonctionnels…

Le coût élevé du pétrole et les coûts de financement associés à l’achat d’équipement mécanisés de toutes sortes, nous obligent à revoir nos façonsdefaire.

De nouveaux équipements multifonctionnels combinant la préparation du sol, la préparation du lit de semence et même l’ensemencementdanscertainscas,et ce dans une seule opération, sont des moyens efficaces de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et aussi de minimiser la compaction des sols.

8.9
-

Bien choisir la taille de vos équipements mécanisés…

Au cours des deux dernières décennies, la taille des équipements mécanisés a pris un essor considérable et les coûts d’acquisition de ces équipements ont aussi monté enflèche.

L’on dit souvent qu’il faut estimer le prixd’untracteurneufà1 000$duhp.

Le prix d’un tracteur de 300 hp sera donc de l’ordre de 300 000$, c’est un pensez-ybien!

Ces nouveaux équipements, qui combinent souvent deux ou trois opérations en une seule, sont les outilsdel’avenir…

Plusieurs agriculteurs et jardiniersmaraîchers conçoivent maintenant leurs propres équipements multifonctionnels pour leurs besoins spécifiques.

Bienquedanscertainscas,surdetrès grandes exploitations agricoles, ces engins trouvent leur place, il faut convenir que pour bien des agriculteurs la taille des équipements mécanisés pourrait dans certains cas être réduite en considérant de nouvellespratiquesagricoles.

8.10
Outil multifonctionnel pour les champs– Le Brillion… Outil multifonctionnel pour la préparation de planches de semis pour les jardiniers-maraîchers, le motoculteur…

Le passage répété de ces immenses engins dans les champs compacte les sols, et ce non seulement en surface, mais aussi en profondeur et aura des conséquencesdirectsurlerendement denoschamps…

Déjà dans les années 50’s, plusieurs fabricants d’équipements agricoles tels: David Brown, Allis-Chalmers, International Harvester et plusieurs autres, avaient conçu à l’époque de petits tracteurs spécialisés pour les petites fermes et pour les fermes maraîchères.

Certains de ces équipements refont aujourd’huisurface,sontremisàneuf, et sont très appréciés de leurs utilisateurs.

Ils sont légers, peu encombrants, économes en carburants, et permettent une excellente vision du travailaccompliparl’opérateur…

8.11
Tracteur de gros gabarit Compaction des sols par de gros engins lourds Tracteur David Brown modèle 2-D, remis à neuf

Cespetitséquipementssontdespetits bijoux!

Il nous faut maintenant, non plus rechercher du «horse power», mais plutôt redéfinir nos besoins et rechercher des équipements plus légers et multifonctionnels.

Le choix optimal de vos

semences…

Là est l’avenir et la rentabilité de nos fermes…

Peudegenssontconscientsdescoûts élevés des semences sauf évidemment les agriculteurs et les jardiniers-maraîchers qui doivent en assumerlecoût!

Les coût associé aux semences est maintenantphénoménal.

Les grandes exploitations auront toujours leur place mais le créneau des petites exploitations de proximité est aussi une avenue des plus intéressantes.

Malgré le fort prix payé, qu’en est-il surlagarantiedutauxdegermination decelles-ci?

Il n’y a donc pas place à l’erreur dans le choix des semences, leur mise en terre etlesuccèsdeleur germination. De plus, dame nature demeure toujoursimprévisibleàcetégard…

De là l’importance de bien choisir ses semences en fonction du type de culture visée et de faire un suivi très serré du taux de germination, c’est un pensez-y bien!

8.12
Tracteur David Brown modèle 2-D, au travail

Questionner, questionner et encore requestionner vos spécialistes et vos fournisseurs de semences est là sans aucun doute la voie à suivre afin d’optimiser votre production au champ.

De mon expérience personnelle dans la production de foin aux champs, je suis passé d’un mélange «B» traditionnelaumélange«522»puisau mélange«547»etmaintenantjesème le mélange «547» et le lendemain je sème en plus à la volée du «Brome» pour obtenir un mélange de qualité supérieure…

Et de plus, afin de maximiser la productiondefoin,d’annéeenannée, dès la fonte des neiges, je sème à nouveau à la volée du trèfle pour renforcirlemélangedéjàenplace.

Ceprincipedesemerauprintempssur la dernière couche de neige, aussi appelé «sursemis sur sol gelé» ou «vasage», humidifie la graine et la colle au sol pour accélérer sa germination dès les premières chaleursduprintemps.

N’hésitez pas à consulter sur le web : «sursemis sur sol gelé» pour obtenir plusd’informationsàcesujet.

Le choix optimal des semences combiné à une bonne pratique, nous assure ainsi un rendement optimal auxchamps,annéeaprèsannée. La sur-utilisation de produits chimiques… Certaines productions à grande échelle nécessitent encore l’utilisation de certains produits spécifiques pour contrecarrer certains insectes et parasitesdanslesmonocultures.

Mais ceci nous oblige-t-il à faire de même dans toutes nos cultures, c’est un pensez-ybien!

Dans notre cas, lorsque nous avons prisladécisionderemettrenosterres en culture de foin, plusieurs personnes nous suggéraient d’appliquer au préalable un «herbicide» sur l’ensemble de nos prairiesavantdesemer.

8.13

Nousavonspréférénousenteniràun labour de surface, un passage des hersesàdisquespourensuitesemerà un taux plus élevé, soit 1,5 fois plus dense que prévu, et en voici les résultats…

Lesrésultatsontétésurprenants!

Dès la deuxième saison, nous avons obtenu trois coupes de foin et ce même dans une région où la saison estivaleestdecourtedurée.

La décision nous revient de faire des choixéclairésetc’estàl’agriculteurde prendre les décisions finales au profit desaferme.

Labour ou semi-direct ?

la question du siècle…

Par le passé, le labour a toujours été l’unedesseulesfaçonsdefaire…

Il faut toutefois être conscient, que dans les régions où la couche de sol argileuxestpeuprofonde,ilestrisqué de procéder à des labours car le sol argileux pourrait être remonté à la surface modifiant ainsi dramatiquementlastructuredusol!

8.14
1re coupe de foin 2e coupe de foin 3e coupe de foin

La mise en place de nouveaux concepts tel le semi-direct nécessite toujours une période de rodage plus oumoinslongue...

Rappelez-vous à titre d’exemple, que lorsque la traction aux 4 roues fut inventée au début du XXe siècle pour les tracteurs, il aura fallu de nombreuses décennies et aussi de nombreuses campagnes publicitaires pour que le nouveau concept de 4X4 soitenfinacceptédesagriculteurs!

Généralement, l’humain étant ce qu’il est, l’on assiste toujours à des réactions totalement opposées lorsque vient le temps de sortir des sentiersbattus:

- D’un côté les irréductibles du labour, qui ne dérogent pas de leur façon de faire, bien que dans certains cas, les labours sontbeaucoup trop profonds et font même remonter à la surfacelesargiles!

- et les nouveaux adeptes du semi-direct, qui ne jurent que par cette façon de faire et ce même sur des sols beaucoup troppauvres!

La réalité est tout autre, chacune de cesinterventionsquecesoitle labour ou le semi-direct a sa place et c’est à l’agriculteur de maîtriser ces différentes techniques pour un rendementoptimaldeseschamps.

La technique du semi-direct vise principalementàtravaillerlesolsursa couche superficielle et à réduire le nombre d’interventions en profondeur permettant ainsi de conserver et d’améliorer constammentlastructuredusol.

Diverses recherches sont en cours présentement tant en Europe qu’en Amérique afin de perfectionner la technique de semi-direct et de la combineravecl’introductiond’engrais vert (EV) tels : le sarrasin, l’avoine, le seigled’automne,le radisfourrageret combien d’autres et ce afin d’enrichir constamment les sols sans en affecter lastructure.

8.15
Coupe transversale d’un sol avec une sous-couche argileuse à moins de 15cm de profondeur

De nouveaux équipements mécanisés sont constamment mis au point pour facilitercettetechnique.

Ces équipements permettent de broyer en partie les engrais verts (EV) qui ont été semés auparavant et de les laisser en surface afin de préparer lelitdesemence.

Dans le cas des jardiniers-maraîchers, des équipements tels le motoculteur couplé à une herse rotative est souventutiliséàcettefin…

Par la suite, au printemps, les semences seront déposées au travers ce sol enrichi et vont prendre racine danscelui-ci.

Cette nouvelle technique de semidirect vise aussi, nous l’espérons, à réduire les herbes nuisibles et donc par le fait même à réduire l’usage d’herbicidesausol.

La connaissance de votre sol…

Les analyses de sol ne sont pas uniquement une façon simpliste de savoir si votre sol est acide ou non (son pH)…

Uneanalysedesoldansvosprairies estunincontournable!

Ilvousfautaussiconnaîtresateneur enAzote(N),enPhosphore(P)eten Potassium(K)…

8.16
Appareil de broyage d’engrais vert (EV) pour les semis-direct Motoculteur avec herse rotative pour enfouir légèrement les (EV)

Comme agriculteur ou comme jardinier-maraîcher, vous vous devez de bien connaître votre sol, et de poser les gestes pour le protéger, l’amender et toujours l’améliorer en fonctiondevoscultures.

Nos ancêtres avaient développé le sens de l’observation et, bien qu’ils n’avaientpastouteslesconnaissances que nous avons aujourd’hui, ils avaient appris au fil du temps à exploiter leur terre sur le concept de développementdurable.

Leurs techniques de labour à tous les

5 ans et la rotation de leurs cultures pour redonner vie au sol étaient des plus censées et aujourd’hui, nous redécouvrons cesfaçons defairedans unautrecontexte.

La mécanisation à outrance, la surexploitation et la sur-utilisation de produits chimiques nous a fait oublier ces vieux principesdebase de redonner vie au sol, c’est un pensez-ybien!

Il est important de prendre régulièrement des échantillons de votre sol dans vos prairies et sur vos planches de semis, à différents endroits, et ce afin de bien suivre l’évolution de votre sol en fonction des amendements qui y sont apportés.

La prise d’un seul échantillon de sol par prairie n’est pas suffisante. Chaque hectare doit être géré individuellement afin de bien connaître ses caractéristiques et d’y apporter des amendements particuliers. De plus, ces informations vous permettront d’année en année, de voir les progrès comparatifs obtenus pour améliorer votre sol sur chacundeshectares.

Dans un premier temps, vous pourrez par vous-même, vous habituer à reconnaître par observation les caractéristiques physiques de votre sol afin d’y apporter certains amendementslorsquenécessaire.

En prenant quelques sondages de votre sol, vous noterez aussi rapidement que la composition de votre sol peut changer radicalement d’une prairie à l’autre, d’une planche desemisàl’autre.

8.17

Il est donc important de prendre des échantillons à différents endroits, afin d’adapter vos interventions en fonction des caractéristiques de votre solàchacundesendroits.

Voici quelques-unes des caractéristiquesdevotresol,quevous devez reconnaîtreen effectuant un sondage:

- Sa consistance: votre sol est-il friable,léger,compact,etc.

- Sa composition: est-il du type sablonneux, argileux ou s’agit-il d’un«loamfranc»,etc.

- La matière organique: peut-on yvoirdestracesdecompost,de fumierorganique,d’engraisvert endécomposition,etc.

- La présence de vie: notez-vous la présence de microorganismes,deversdeterre,de larves, de champignons, d’insectesnuisibles…

- Son taux d’humidité : le sol estil sursaturé d’eau, bien drainé ou trop sec en surface et en profondeur…

Par la suite, les résultats des échantillons transmis au laboratoire, vous permettront d’en connaître davantage sur les caractéristiques physico-chimiquesdevotresol.

Il faut se rappeler que les analyses de sol vous donneront une multitude d’informations, entreautres:

- le pH de votre sol: une valeur de 6.5 à 7.0 est généralement recherchée,

- la teneur en azote (N), l’azote favorise surtout le développement foliaire des plantes,

- la teneur en phosphore (P), celui-ci contribue au développement racinaire des plantes,

- etle potassium (K), il agitsurla taille, la couleur, la vitalité des légumes et leur résistance aux maladies.

L’expression «bâtir son sol» prend alors tout son sens dans une agriculturesaineetensanté.

8.18

Alors que dans le cas de plants de bleuets, un pH légèrement acide est préférable, il en sera tout le contraire pourbiend’autrescultures…

De façon générale un pH entre 6.5 et 7.0estrecherché…

Saviez-vousque?

LorsquelepHdevotresolest inférieur à 6.0, le développement de la vie microbienne et l’activité biologique en général s’en trouvent perturbées, l’ajout graduel de chaux agricole (chaux dolomitique) est alors recommandé.

Ce sont les micro-organismes qui, au jour le jour, transforment la matière fertilisante en nutriments assimilables pourlesculturesetlesplantes.

Ce processus appelé «minéralisation» doit s’opérer dans certaines conditionsoptimalesdont:

- un pH dusolvariantde6.5à7.0 préférablement,

- une bonne réserve de matière organiquedanslesol,

- laprésencedeminéraux,

- untauxd’humiditéadéquat,

- etsuffisammentdechaleur.

Chacunedesplantes oudesculturesa des exigences bien particulières et il est important de maîtriser le tout afin depermettre une croissanceoptimale desculturesetplantesfourragères. Lorsquecertainssolssontgrandement déficients en minéraux, l’ajout d’engrais soluble en début de culture doitêtreenvisagé.

Des analyses de sol sur une base annuelle couplées à un plan de fertilisation annuel sauront vous garantirlesuccèsdevoscultures.

8.19

N’hésitez pas à aller sur le web et consulter ces quelques sites pour de plusamplesinformations:

- Reconstruirelaviedessols

- Larévolutiondessolsvivants

- L’épuisement des sols, l’enjeu duXXIesiècle

Rappelez-vousledicton:

« une pomme par jour, éloigne lesmédecinspourtoujours!»

L’utilisation des engrais vert (EV) va danslemêmesens…

Des engrais chimiques, des engrais vert (EV) ou du compost ?

Les coûts exorbitants des engrais chimiques et leur trace dans la chaîne alimentaire laisse bien des agriculteursdeplusenplusperplexes.

De plus, les consommateurs mieux informés que jamais auparavant, désirent connaître ce qu’ils mangent, la provenance des aliments et le contenudeceux-ci.

L’engouement pour les produits bio n’est pas seulement une mode comme certains pourraient le penser, il s’agit pour beaucoup d’un choix de vie,dudésird’encouragerlesfermiers deproximitéetsurtoutdemangerdes alimentssains.

La culture d'engrais vert est un procédé qui consiste à enfouir dans le sol des plantes herbacées à l'état vert en vue d'augmenter la quantité de matière organique dans le sol. Il en résulte une augmentation d'azote et une plus grande disponibilité de certainsnutriments,cequiaméliorela productivitédusol.

Lapratiquedelacultured'engraisvert (EV) est très ancienne. Environ 300 ans avant Jésus-Christ, les Grecs enfouissaient ainsi des fèves des marais, et au début de L'Empire romain, la culture d'haricots et de lupin pour amender le sol était de pratiquecourante.Il yadescentaines d'années que les Chinois ont découvert la valeur fertilisante du gazon et des mauvaises herbes et les premiers colons d'Amérique du Nord utilisaient fréquemment le sarrasin, l'avoine et le seigle pour engraisser la terre.

8.20

Les agriculteurs du sud-est des ÉtatsUnis ont reconnu dès le début du dixhuitième siècle la valeur de certaines cultures comme engrais vert, particulièrementdeslégumineuses. (réf. EAP Publication-51F)

L’utilisation d’engrais vert (EV) est doncconnuedepuislanuitdestemps.

Le sarrasin, le seigle d’hiver, l’avoine, la vesce commune, les haricots, la luzerne, le trèfle n’en sont que quelquesexemples…

Ces engrais verts ont aussi la capacité de capter l’azote présent dans l’air et delerapporter ausol sans compter le fait qu’ils apportent de la matière organiquecarbonéeausol.

Chacun des engrais verts est souvent utilisé à des moments différents de l’année et ce à des fins bien particulières:

- soit pour recouvrir le sol avant l’hiver afin de ne pas laisser le sol à nu et l’exposer au lessivageparlafontedesneiges etainsiperdreunepartiedeses élémentsessentiels,

- ou soit aussi comme un apport d’engrais vert juste avant le débutdessemences.

Lesarrasin,entreautres,permetaussi l’étouffement des plantes adventices…

Son temps de croissance comme engraisvertestde30à40joursetses fleurs attirent de nombreux insectes utileslorsquelaisséenfloraison…

8.21
Sarrasin en floraison Sarrasin en croissance utilisé comme engrais vert au champ

Le sarrasin est facile à semer et croît dans la plupart des sols à l’exception des sols extrêmement secs et compactés.

Son système racinaire bien ramifié, permet d’améliorer rapidement la structuredusol.

Ilestsouventseméendébutdesaison comme engrais vert aux champs et rabattu juste avant sa floraison à l’aidedeshersesàdisques.

En culture maraîchère, semé sur les planchesdesemis,ilpeutêtrerabattu à l’aide d’un motoculteur équipé de hersesrotatives.

L’avoine et la vesce commune, tant qu’à elles, peuvent être semées au début de l’automne comme engrais vert (EV) et ont l’avantage de croître rapidement,demouriraprèsquelques froidsetdelaisserdesrésidusfacilesà enfouir au printemps pour créer des matières organiques pour les prochainescultures. Les engrais verts (EV) ont donc les avantagessuivants:

- Améliorerlafertilitédessols,

- Contrôlerlesmauvaisesherbes,

- Améliorer la structure du sol (drainageetcompaction),

La plante utilisée comme engrais vert (EV) est donc rabattue juste avant sa floraison, au moment où elle a accumulé le maximum d’azote et qu’elleestleplusfacileàbroyer.

La plante peut être rabattue à l’aide de herses à disques pour les grandes superficies ou en utilisant un motoculteur pour les plus petites plantations.

- Augmenter la matière organiquedanslesol,

- Interrompre le cycle de maladiesetd’insectesnuisibles,

- Éviter de laisser un sol à nu, sujet au lessivage et à la perte desesélémentsfertilisants. Lesengraisvertsdoiventêtresemésà une densité très élevée pour être efficaces,parfoismêmede2à5foisle tauxnormalementrecommandé!

8.22

L’utilisation des engrais verts dans le plan de fertilisation de vos sols avec l’ajout de compost et de chaux au besoin vous permettra d’obtenir des rendementsoptimaux.

Le coût très élevé du prix des semences sans compter tous les efforts et les énergies pour les mettre en terre, doit nous inciter à tout faire pour que le sol puisse bien accueillir toutes les semences et les porter à maturité pour la rentabilité de la ferme.

Semis direct sous couvert végétal De nouveaux équipements sont conçus pour faciliter cette technique permettant de broyer les plantes, de les enfouir en surface, de semer à même le couvert végétal et d’ainsi obtenir de la matière organique sans avoiràmodifierlastructuredusol.

Le «semis direct sous couvert végétal»…

de quoi s’agit-il ?

Des essais et des expérimentations se poursuivent à travers la planète et dans différents pays depuis quelques années, afin de trouver les bonnes combinaisons de plantes pour obtenir des rendements équivalents sans avoir recours au labour ou à l’utilisationd’engraischimique…

Lebutultimeestdeprocéderàtoutes ces opérations avec des équipements multifonctionnels afin de réduire au minimumlenombred’interventions.

Voici quelques-uns des sites web que vous pouvez consulter pour en connaître davantage sur cette technique:

- Principes fondamentaux de la culturedesengraisverts

- Guide agronomique des grandescultures

8.23

La herse rotative, redécouvrir cet outil génial… Chacundessols,selonsacomposition, a ses propres caractéristiques et sa structure lui permet un drainage naturel par capillarité et une aération adéquate pour un échange d’air avec lesystèmeradiculairedesplantes.

Lesracinesdesplantesetdeslégumes peuvent ainsi être approvisionnées en en eau de façon naturelle et la compaction du sol est réduite au minimumafindefaciliterlacroissance delaplante.

Ilestdesplusimportantsdemaintenir et de conserver la structure du sol et de n’intervenir qu’en surface lorsque possible pour amender et ameublir le sol.

La herse rotative est l’outil par excellence pour cette intervention en surface tant sur les petites surfaces avec un motoculteur équipé d’une herse rotative que sur les grandes surfaces avec un tracteur équipé d’uneherserotative…

La herse rotative comporte une série de rotors équipés de dents, qui tournentautourd’unaxevertical.

Actionnées par la prise de force du tracteur (PTO), ces dents démêlent le solsansleretourner. Lacouchedesol en surface demeure donc en surface. Entre les rotors et le rouleau, une barre permet de niveler le sol et d’enfouir légèrement les roches de petites dimensions. Le rouleau contrôle la profondeur du travail et tasselégèrementlesol.

Un autre avantage à l’utilisation de la herse rotative est qu’elle peut être couplée à un autre équipement pour effectuerdeuxopérationsenune.

En définitive, vous conservez la structure du sol intacte et vous amendez constamment la couche superficielledevotresol.

8.24
Tracteur avec herse rotative mécanisé de marque kverneland

Les cultures de couverture, habiter le sol par les racines…

(réf. Tiré en partie de la brochure «Santé des sols & les pratiques agricoles de conservation» du MAPAQ)

Un sol laissé à nu est une occasion inespéréepourlanaturedereprendre tous ses droits et de permettre à toutes les graines en dormance de s’enracineretdecroître…

En laissant le sol à nu, on augmente ainsi les risques de lessivage des éléments nutritifs et d’appauvrissement des sols. L’implantation d’une culture de couverture a pour but d’entretenir, le plus longtemps possible, un système racinairevivantdanslesol.

La culture de couverture pourra être broyée avant l’hiver formant ainsi un paillissurlesol.

Voici quelques-uns des objectifs poursuivisparcettetechnique:

- Opposer une barrière physique à la croissance d’herbes nuisibles,

- Produire et restituer au sol une biomasse,

- Remettre en circulation les élémentsminéraux,

- Augmenter la biodiversité en ajoutant dans la rotation une autrefamilledeplantes,

- Briser le cycle des maladies et desinsectesravageurs,

- Augmenter la matière organiqueetlaviebiologique,

Une culture de couverture est une plante ou un mélange de plantes semées après ou pendant la croissance de la culture principale et dont l’objectif est de couvrir le sol. Elle ne sera pas récoltée, mais plutôt retournée au sol afin de remettre en circulation les éléments nutritifs que la plante a capté au cours de sa croissance, elle constitue ainsi un engraisvert(EV).

- Réduire ou éliminer les intrants chimiques.

Pour de plus amples informations sur ce sujet, n’hésitez pas à consulterlesiteweb:

«habiterlesolparlesracines»

8.25

L’importance de la rotation des cultures…

Bien souvent, nos ancêtres, en labourant un champ tous les cinq ans, appliquaient par le fait même le principe de rotation des cultures car ce faisant, ils variaient alors leur patrondesemences parl’introduction denouvellesplantesfourragèressurla prairielabourée.

Labours d’autrefois… Aujourd’hui, compte-tenu de l’intensification des cultures aux champs, nous semblons avoir quelque peu oublié l’importance de cette pratique.

Nous avons tendance à appauvrir constamment nos sols en pensant que, par magie, l’ajout d’engrais chimiqueviendratoutcorriger!

Le sol est une matière vivante, il nous faut bien comprendre les interactions avec celle-ci pour en obtenir unrendementoptimal.

La rotation des cultures présente plusieursavantages:

- Elle évited’appauvrirles sols en épuisant ceux-ci de leurs réserves,

- Elle permet d’implanter différentssystèmesradiculaires, favorisant ainsi la décompaction des sols, leur drainage et leur aération en surfaceetenprofondeur,

- Elle permet de réduire l’infestation d’organismes nuisibles aux cultures (insectes, larves,maladiesetautres)

- Elle permet aussi l’introduction d’engrais vert (EV) de différentes natures, pour favoriser la croissance des cultures.

8.26

La pose de drains agricoles, oui ou non, la question du siècle!

Un mauvais drainage combiné à une compaction des sols affecte grandement le développement des cultures.

L’eau de pluie, s’accumulant en surface, empêche l’oxygénation des racines et pour obtenir de bons rendements aux champs, les plants doivent être dotés d’un bon système racinaire.

De façon générale, les excès d’eau après une pluie, devraient être éliminés dans un délai de 24 à 48 heures.

La pose de drains agricoles sur la ferme constitue des investissements importants et se doit de faire l’objet d’uneétudepardesprofessionnels.

Par le passé, de nombreuses fermes ont opté pour la pose de drains agricoles et dans bien des cas le tout s’estavérénonfonctionnel,etenvoici quelques-unesdesraisons:

- La présence de la mangeuse de fer (l’ocre ferreuse) dans les drains qui occasionnaient le blocage des drains. La présence de cette bactérie dans certains sols est un obstacle majeur à la posededrains,

- La nappe phréatique trop près de la surface aurait pu tout simplementêtreabaisséeparle nettoyage ou l’ajout de fossés naturels,

- Le profil du terrain aurait pu tout simplement être modifié à certains endroits pour faciliter l’écoulementdeseaux,

En tout premier lieu, il faut d’abord identifier sile problème n’est pas tout simplement un problème local d’accumulation des eaux ou un problèmedefossésmalentretenusou manquants…

- La compaction des sols en surface est un élément nuisible aubonécoulementdeseauxde surface, il faut donc limiter la compaction de ses sols en tout temps.

8.27

Si vous envisagez la pose de drains agricoles, vous devez avant tout faire venirunexpertencedomaine.

Faites appel à un professionnel indépendant, les Groupes Agri-Conseil sauront vous guider pour le choix de cespécialiste.

Celui-ci fera, en tout premier lieu, différents sondages afin de vérifier si les problèmes sont ponctuels et peuvent être corrigés d’une autre façon.

S’il en vient à la décision que l’installation de drains agricoles est nécessaire sur une partie de la ferme, il vous fera alors des plans détaillés qui devront être suivis à la lettre par votre entrepreneur qui installera vos drains.

Votre expert-conseil vous indiquera, entreautres:

- Dansquelsensposervosdrains, selonlespentesdevotreterrain etlespointsdedéchargedevos drains,

- Le diamètre de ceux-ci, la distance entre ceux-ci et la profondeuràêtrerespectéepar l’entrepreneur tout au long de leurinstallation,

- Le type de raccords à être fait parvotreentrepreneur,

- Le plan d’entretien à mettre en place pour assurer l’efficacité de vos drains, d’année en année. Voici quelques-uns des problèmes fréquemment rencontrés lors de l’installationdedrains :

1)Drainsposéstropprèsdelasurface, Les drains ont été rapidement endommagés, soit par la compaction des sols dû au passage des équipements lourds, ou par divers équipements agricoles tels la charrue oulasous-soleuse.

Tout le réseau de drainage est alors compromis.

8.28

2)Raccordsdedrainsmalexécutés, Les raccords s’obstruent alors rapidement par des dépôts sédimentaires et tout le système de drainageestalorscompromis.

3)Drains mal installés avec des basfonds, des dos d’ânes ou des contre pentes.

Si certaines sections des drains sont mal installées et présentent des basfonds ou des dos d’ânes, tout le réseau en sera aussi compromis et l’eauresterastagnantedanslesdrains engendrant même une pire condition, soit un sol sursaturé d’eau en permanence.

8.29
Drains écrasés et hors d’usage car trop près de la surface Raccords mal faits, obstruant ainsi l’écoulement des eaux Sol sursaturé d’eau malgré la présence de drains

4)Drains installés dans un sol où la mangeuse de fer ( l’ocre ferreuse) estprésente,

L’ocre ferreuse appelée communémentla «mangeusedefer», est une bactérie de type filamenteuse engrainée dans le jargon des spécialistes, qui se multiplient pour former uneboue gélatineusesefixant ainsi aux solides et obstruant les drains.

Peu de temps après l’installation du système de drainage, les drains se rempliront d’une boue rougeâtre qui fera office de bouchons à différents endroits et empêchera les eaux de s’écouler.

Tout le système de drainage devient alorshorsd’usageàtoutjamais.

Bien des erreurs ont été faites par le passé dans la pose de drains agricoles etplusieursdeceserreursserépètent encorefréquemmentaujourd’hui! Mieux vaut ne pas avoir de drains agricoles que d’avoir un système qui ne fonctionne pas correctement et engendre la sursaturation des sols en eau.

Si à la suite de divers sondages, vous en arrivez à la conclusion avec votre expert-conseil, qu’un système de drainage doit être installé à certains endroits, exigez de votre entrepreneur, une garantie de fonctionnement sur les trois années suivantes.

Il est aussi important de se rappeler, que la rotation des cultures en implantant des plantes avec un système racinaire profond, permettra la fragmentation de la matrice du sol permettant ainsi une meilleure infiltration de l’eau en profondeur durantlespluies.

8.30
Présence d’ocre ferreuse dans le réseau

Quelques NOUVEAUTÉS…

LeMotoculteur, de quoi s’agit-il?

De façon traditionnelle, la plupart d’entre nous avons travaillé nos jardinsavecunrotoculteur...

MOTOCULTEUR

Lorsque le rotoculteur est en marche, l’action des dents autour d’un axe à l’horizontal a pour effet de défaire la structuredusolenplace!Lesolpar la suiteauratendanceàsecompacteret un déséquilibre s’en suit au niveau du drainageetdel’aération.

De nouveaux outils ont donc été développés afin de travailler le sol uniquement en surface, et ainsi conserver la structure du sol et du même coup enfouir les matières organiques afin de préparer le lit de semence…

8.31
Rotoculteur traditionnel

Grâce à une conception des plus ingénieux, vous pouvez travailler avec cet outil sur le côté de l’appareil et même renverser toutes les manettes decontrôle…

Unautreoutil,soitlatondeuseàfléau permet aussi de déchiqueter les engrais verts (EV) au préalable avant de les enfouir par la suite sur le lit de semence…

Le système directionnel pour être pivoté à 180 degré…

Tous ces outils peuvent être installés auPTOdu motoculteur…

L’entreprise Italienne BCS s’est spécialisée dans la conception de ces nouveaux outils et offre ceux-ci via sondistributeurauQuébec…

Les Équipements Thivierge inc. 1-819-398-7445

8.32
Herse rotative à dents verticales adaptable au Motoculteur Tondeuse à fléau adaptable au motoculteur

Autre nouveauté…

La culture maraîchère

sur planches permanentes…

Un très grand nombre de jardiniersmaraîchers bio ont choisi de travailler surplanchespermanentes…

Cette façon de faire permet de produire sur de plus petites surfaces, d’enrichir constamment son sol, de réduire au minimum la compaction des sols et de ne recourir qu’à de petits équipements minimisant ainsi les investissements dans des équipements mécanisés fort dispendieux.

Pour mettre en place ces planches permanentes, le sol est amendé dans un premier temps selon les résultats obtenus des analyses de sol (pH, N, P, K).

Par la suite, le sol est ameubli et mis enbutte…

Du compost, ainsi que certains autres éléments seront ajoutés et mélangés en surface pour obtenir un terreau de qualité.

Ces planches de semis permanentes sont par la suite amendées, d’année en année, c’est ce qu’on appelle bâtir son sol dans le jargon du jardiniermaraîcher.

Lorsque le temps des semences est venu, le sol pourra être ameubli en surface à l’aide d’une grelinette, permettant ainsi de bien aérer et ameublir le sol sans toutefois en modifiersastructure…

8.33
Planches permanentes

Les planches de semis permanentes ferontensuitel’objetd’unetrèslégère compaction en surface avant d’être semée.

Souvent des plantes d’accompagnement seront aussi semées entre les légumes afin d’occuper tout le sol et ainsi éviter la croissance d’herbes nuisibles. Cette façon de faire a aussi l’avantage de conserver en partie l’humidité du sol enévitantl’évaporationdesurfacesur unsollaisséànu.

Comme la planche permanente est surélevée, le drainage de surface par capillaritéenestfacilitéetsouventun système d’arrosage d’appoint au «goutte à goutte» ou par «pulvérisation contrôlée» offrira les conditions idéales de croissance aux plantes.

En étant surélevées, les planches permanentes captent ainsi plus de chaleur du soleil au printemps et permettent aussi au jardiniermaraîcher de planter plus tôt en saison.

L’entretien des planches permanentes se fait de chaque côté de celles-ci, ce qui évite de marcher sur les planches et d’engendrer de la compaction des sols, les racines peuvent donc descendre en profondeur dans un sol meuble.

Cette façon de jardiner ne requiert que de petits outils et de petits équipements.

Certains jardiniers-maraîchers auront aussirecoursàunmotoculteurpourle travail du sol en surface, auquel ils adapteront divers outils tel: la herse rotative,latondeuseàfléau,etc.

8.34
Outil «grelinette» Planches permanentes en production

Autre nouveauté…

L’ occultation, de quoi s’agit-il?

Il s’agit là d’une technique de désherbage,ehoui…

Pourcefaire,unebâchenoiredetype «couvre-sol» est déposée sur les planches de semis tôt en saison pour quelques semaines, et ce afin de réchauffer le sol et de permettre aux herbes nuisibles de germer et de mourirparlasuitesouslabâcheavant lesplantations.

Cette façon de faire réduit considérablement la quantité de plantesnuisiblesetapporteausolune biomasseadditionnelle.

En effet, l’utilisation de bâches de polyéthylène noire traitée UV de 6 millimètres permet de réduire considérablement les mauvaises herbes.

Celles-ci germent sous la bâche, laquelle crée des conditions chaudes et humides avant d’être détruites naturellement par l’absence de lumière.

Le temps venu, la bâche sera enlevée, le sol sera ameubli en surface à l’aide d’une grelinette permettant de bien aérer et d’ameublir le sol sans modifier sa structure et le jardiniermaraîcher pourra ensuite semer sa production.

8.35
Planches de semis permanente avec une bâche noire Préparation du sol de plantation avec une bâche noire

Grande nouveauté…

Les Hameaux agricoles, de quoi s’agit-il ?

Le développement urbain exerce une pression continue sur l’acquisition de terres agricoles à d’autres fins que l’agriculture!

Déjàpar lepassé,leterritoireagricole a été fortement amputé de ses meilleuresterresagricoles.

Des mesures législatives ont déjà été prises par le passé pour freiner sinon ralentir cette tendance, mais d’autres avenues doivent aussi être explorées pour assurer des assises solides à l’exploitation harmonieuse des terres agricoles à proximité des centres urbains.

Les enjeux ne sont pas uniquement politiques, bien au contraire ils sont d’ordresocialethumain :

- Désirons-nous prioriser la production de denrées alimentaires sur notre territoire?

- Désirons-nous prioriser la création d’emplois enrichissants enagriculture?

- Désirons-nous prioriser la qualité et la fraîcheur de nos aliments?

- Ou préférons-nous exporter nos emplois et dépendre d’un autre pays pour nos denrées alimentairesdebase?

Un nouveau concept soit celui du Hameau agricole a déjà pris place en Europeet est déjàimplantéà certains endroitsenAmériqueduNord. CesHameauxagricolessontunefaçon simple et efficace de répondre aux enjeux de l’heure, soit la préservation des terres agricoles, la création d’emplois agricoles et l’instauration de fermes de proximité en périphérie descentresurbains.

8.36

Il s’agitentreautres,desubdiviserune partie d’une ferme pour y permettre la construction de logements et de bâtiments agricoles, mis en commun par un groupe d’agriculteurs ou de jardiniers-maraîchers, afin de se consacrer à plein temps à l’agriculture.

La mise en commun des expertises, des locaux, des biens, des équipements et des ressources financières et matérielles permet de créer de nouveaux emplois, d’éviter l’endettement excessif, d’assurer la rentabilité du Hameau agricole et de mettre en place une agriculture de proximité pour desservir la clientèle locale.

Les jeunes agriculteurs qu’ils soient jardiniers-maraîchers, apiculteurs ou autres, peuvent se regrouper en commune avec des logements pour eux et des bâtiments et équipements mis en communs pour desservir ainsi lapopulationlocale.

Les instances municipales, régionales et provinciales doivent ainsi ajuster leurs règlements afin de permettre l’instauration de ces Hameaux agricolesauseindeleurterritoire.

C’estlecasde«La Ferme de La colline du chêne», localisée à Bromont au Québec, qui a été implantée selon ce concept.

Tous les intervenants du milieu ont travaillé de concert afin de permettre l’implantation de ce Hameau agricole qui fait maintenant la fierté de ses concitoyens.

Dans l’avenir, il nous faut non seulement axer nos efforts pour la densification de l’habitat urbain, le développement des transports en commun et la qualité de vie des citadins mais aussi créer un nouveau modèle d’agriculturequisauraêtreen harmonie avec les besoins du milieu etsupporterparlemilieuurbain.

8.37
Ferme de la colline du chêne, Bromont, Québec

Autre nouveauté…

Les Clubs Conseils

en agroenvironnement, de quoi s’agit-il ?

Ces Clubs Conseils en agroenvironnement sont des regroupements volontaires de producteurs agricoles qui ont été formésàtraverslaprovinceafind’agir comme organisme-ressource de premièreligneauprèsdesagriculteurs dans l’optique de soutenir leur prise de décision dans l’adoption de pratiquesagricolesdurables.

Ils organisent des cliniques, des séances d’information, des démonstrations et renseignent les agriculteurssurleursol.

Ils sont là pour vous accompagner dans vos différentes interventions dans vos champs, n’hésitez pas à les contacter.

Au fil des ans, ils ont développé une expertise et des connaissances qu’ils mettentànotredisposition.

La mise sur pied de «La Caravane Santé des sols» est une initiative du MAPAQ. Cette caravane se déplace surtoutleterritoireàlademandedes Clubs Conseils pour sensibiliser les agriculteurs à leur sol et aux différentes problématiques qu’ils peuventrencontrer…

8.38
La caravane santé des sols du MAPAQ

Un développement durable…

Votre FERME, votre BOISÉ et votre ÉRABLIÈRE, sont des biens précieux et unlegsauxgénérationsfutures…

Ils sont votre capital et votre compte bancaire.

Peu importe les travaux que vous planifiez, faites-les toujours dans un esprit de développement durable et pensez y intégrer un volet récréotouristique,pourquoipas…

N’hésitez pas à faire appel à des conseillers: ingénieurs, techniciens, agronomes, avant d’entreprendre vos divers travaux, ils sauront vous conseilleretvousguider,

Dans chacune de vos régions, des Associations se sont créées afin d’offrir des services de formation et dedéveloppement.

8.40
Pour améliorer la productivité de vos champs… Pour la protection de vos plans d’eau… Pour l’aménagement de vos sentiers en forêt… Et pour l’opération et l’aménagement de votre érablière…

Chapitre 9

L’agriculture à plus petite échelle,

la prise en charge par nos « jardiniers-maraîchers bio »…

Chapitre 9

L’agriculture à plus petite échelle,

La prise en charge par nos jardiniers-maraîchers bio…

Un mythe ou une réalité ?

Si certains doutent encore de cette tendance,ehbiendétrompez-vous!

Ils’agitlàd’uneréalitéquinecessede prendre de l’ampleur et ce à l’échelle delaplanète.

L’agriculture à petite échelle s’est implantée, au cours de la dernière décennie, sur des bases solides et durables, tant en Amérique du Nord qu’en Europe et ne cesse de prendre del’expansion.

La conscientisation du public en général à rechercher des aliments sains et de qualité prédomine maintenant, les consommateurs désirent avant tout des produits sans intrants chimiques, frais du jour si possible et désirent aussi encourager lesjardinierslocaux.

C’est grâce à la détermination de nombreux jardiniers-maraîchers bio que ce nouveau modèle d’agriculture a pris place au cours des dernières années.

Il ne suffit pas de «prêcher», «d’avoir de beaux discours» ou de «dépenser dans des campagnes publicitaires à grandfrais»pourchangerleschoses!

9.1
Jardinier-maraîcher local / Ste-Clotilde-de-Beauce

Non, il faut se retrousser les manches et s’y mettre : aller aux champs, cultiver,récolter,minimiserlespertes, offrir ses produits, développer sa clientèle et établir une confiance entreleclientetlemaraîcher…voicice quifaitchangerleschoses!

Enseregroupant,cesjeunesetjoyeux maraîchers ont uni leurs efforts et de concert ont développé des façons de faire pour répondre aux besoins de cetteclientèle,l’offrede«paniersbio» enestunbelexemple…

Panier bio

Ils accueillent le consommateur à la ferme,luioffredesproduitsfraisainsi que le système de paniers bio et sont présents dans plusieurs marchés publicssanscompterqu’ilsdesservent aussiplusieursrestaurants.

Le prix élevé des terres agricoles n’est pas un frein à leur détermination, au contraire, ils offrent de louer des terres ou de petites fermes pour se consacrer à la production de cultures maraîchères à petite échelle avec le minimum d’équipements mécanisés et n’utilisent aucun insecticide ou pesticidechimique.

Plutôt que de contracter des dettes importantes pour l’achat d’une mégaferme et l’acquisition d’équipements mécanisés hors de prix, ils préfèrent mettre leur énergie à bâtir une petite exploitation maraîchère rentable et à desservirlemarchélocal.

La culture maraîchère à petite échelle nesecomparenullementaux grandes exploitations agricoles, le jardiniermaraîcher bio offre une gamme de produits diversifiés à sa clientèle locale et privilégie un lien étroit avec celle-cipourmieuxladesservir.

Le jardinier-maraîcher offre ainsi sur une base hebdomadaire, des fruits et légumes à sa clientèle tout en respectant l’arrivée de nouveaux produits selon la température et les conditionsmétéo.

9.2

M. Jean-Martin Fortier et sa conjointe

Maude-Hélène Desroches sont au Québec et de par le monde de ferventspromoteursdececonceptde «jardinier-maraîcherdeproximité»…

Page couverture du livre de Jean-Martin Fortier http://ecosociete.org/livres/le-jardinier-maraicher

Cette initiative suivie de nombreuses autres initiatives, tant au Canada qu’aux États-Unis etqu’enEurope,est àchangerlemodèled’agriculture.

Ils ont non seulement mis sur pied leur ferme bio «Les Jardins de la Grelinette» à Saint-Armand dans les Cantons-de-L’Est, mais Jean-Martin a aussi publié un ouvrage des plus completssurlesujet.

Ce livre en est à sa 2e édition et renseigne les futurs jardiniersmaraîchers bio sur les façons de faire pour assurer le succès de leur entreprise.

Nombreux sont, de plus en plus, les jeunes jardiniers-maraîchers qui se retroussent les manches et qui par leurs propres moyens louent des parcelles de terre ou de petites fermespourimplanterleurentreprise.

Ilnes’agitpaslàtoutsimplementd’un retour à la terre, il s’agit là d’un choix de vie, du désir de vivre dans un environnement sain avec de bonnes pratiques maraîchères dans le respect de la nature et en desservant au mieuxuneclientèledeproximité.

9.3
Jean-Martin et Maude-Hélène

Au Québec, ceux-ci se sont regroupés pour fonder la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ). Elle permet entre autres aux membres de participer à des activités économiques coopératives et des formations, mais aussi d’être représentés auprès des instances municipales et gouvernementales. Ils ont ainsi une voix au chapitre des politiciensetdesmédias.

Il nous appartient à tous de promouvoir ce nouveau type d’agriculture dit de proximité et d’en assurerlesuccèsdanschacunedenos communautés.

Il n’est certainement pas utopique de penser que ce nouveau modèle d’agriculture à plus petite échelle et de proximité est en train de s’implanter un peu partout avec de nouvelles bases et de nouvelles orientations en faisant la promotion de la richesse des produits bio et en délaissant les énergies fossiles pour la productiondedenréesbio.

Il est temps de se questionner sur l’importation massive de denrées périssables qui pourraient tout simplement être produites sur nos fermes locales tout en créant des emploisenrichissantsetdurables.

Saviez-vousque?

Avec moins d’un hectare, un jardinier-maraîcher bio peut desservir plus de 150 familles enpaniersbio!

Ces nouveaux fermiers de famille ou de proximité, comme on se plaît à les appeler, sont ceux qui incarnent ce nouveaumodèled’agriculture.

9.4
La Ferme de la colline du chêne, Coopérative

de solidarité…

Nous profitons ici de l’occasion pour vous présenter une autre de ces fermesbiolocaliséeàBromontdansla Montérégie-Est…

Cettefermemaraîchèrebiolocaliséeà Bromont fait la fierté de ses concitoyens(nes).

Cette ferme bio s’étend sur quelques 23hectaresquiluisontprêtéselonun bail emphytéotique, par une copropriétéindivisede60hectaresau total en terrain montagneux et a été constituée en coopérative de solidarité par les propriétaires du terrainen2010.

Quelques deux hectares sont actuellement dédiés à la production maraîchèrequiadébutéen2011.

Elle fonctionne sur le concept d’une coopérative de solidarité avec un modèle d’agriculture soutenue par la communauté.

9.5
La Ferme de la colline du chêne à Bromont Bâtiment annexe / Grange d’époque Planches de culture permanentes en butte, dont les allées favorisent le drainage de surface

La clientèle est invitée à venir choisir elle-même ses légumes sur le site, où un pavillon d’accueil a été érigé à cettefin…

Ce service ne cesse de prendre de l’expansiondepuissacréation…

Tous les légumes de la ferme sont aussi offerts durant la saison estivale au marché public de Granby à proximité.

Afin de répondre aux besoins spécifiques de la clientèle locale, un systèmede paniers bio aaussiétémis enplace.Plusde225clientssontainsi desservis par ce système. Les paniers bio sont livrés dans des points de chuteconvenusaveclaclientèle.

La ferme dispose aussi de plusieurs typesdeserres pourses cultures:des serres de type «tunnel-chenille», une serre conventionnelle et une grande serremobilesurrails…

9.6
Pavillon d’accueil de la ferme Petite camionnette pour la desserte des paniers bio Serres de type «tunnel-chenille»

Laserre sur«rails» est principalement utiliséepourlaproductiondetomates jusqu’en fin d’automne pendant que l’on prépare à l’extérieur la plantation de nouveaux semis tardifs sur des planchespermanentes.

Une fois la production de tomates en serre terminée à l’automne, la serre mobileestensuitedéplacéeau-dessus du lit de semis tardifs pour compléter la production de ces semis plus résistants au froid (épinards, oignons, etc.) et offert à la clientèle durant les moisd’octobreetdenovembre.

9.7
Serre conventionnelle Serre mobile sur rails… Le système de rails… Production de tomates en serre

L’on peut ainsi ajouter cette productiontardiveauxautresproduits offertsàlafermeenfindesaison.

Cette ferme bio se démarque tant dans la qualité que dans la variété de ses produits offerts, mais aussi dans ses techniques de production sur planches permanentes, plus de 40 espèces de légumes certifiés bio sont ainsi offertesàlaclientèle.

L’un des fondateurs de cette coopérative est M. Cyrille Tremblay, qui est des plus habiles dans la soudure et la mécanique, et qui a fabriqué les différents équipements de la ferme pour faciliter le travail du sol sur planches permanentes en productionmaraîchère.

Celui-ciaeurecoursauxplansetdevis deM.JosephTemplierdelaFrance.

M. Templier a rendu tous ses plans & devis disponibles (libres de droits) sur internet au bénéfice des jeunes jardiniers-maraîchers désireux de concevoir leurs propres outils de travail.

9.8
Préparation des semis tardifs d’automne, qui prendront place sous la serre mobile. M. Cyrille Tremblay Culti-butte avec «ailerons» de chaque côté pour maintenir la forme de la butte

Plusieurs de ces équipements sont munis d’ailerons pour toujours conserver la forme surélevée de la planche de semis permanente, facilitant ainsi le drainage et en partie lecontrôledesherbesnuisibles.

Bien souvent, chacun de ces équipements remplit plusieurs fonctions, il devient donc un outil multifonctionnel afin de limiter le nombre d’interventions sur les planchesdesemis…

Ce concept nommé «Control traffic farming» vise à minimiser les interventions mécaniques sur les sols etainsi réduireles coûtsénergétiques et éviter la compaction des sols en productionmaraîchère.

9.9
Herse-peigne réglable pour désherber et faire de faux semis Renchausseur de buttes (Butteuse) Planches de semis permanentes en production

La ferme a aussi fait l’acquisition d’un vieil équipement des années 1955, soit un petit tracteur «David Brown 2D» qui avait été spécialement conçu pourles maraîchersàl’époque…

Quelques-unsdeceséquipementsont traverséles temps etsontmaintenant devenus des pièces de collection mais celui-ci a été remis au travail pour le bénéficedelaferme…

Ces petits tracteurs 2 cylindres d’une puissance de tout au plus 14 hp étaient très légers et avaient l’avantage de pouvoir être équipés d’outils sous leur châssis ce qui permettait à l’opérateur de voir en tout temps le travail des outils sur le sol. Vous noterez que le moteur est à l’arrière dutracteur afinde dégager la visiondel’opérateur.

Ces petits tracteurs étaient très prisés à l’époque pour les petites exploitations maraîchères, ils étaient peu gourmands en carburant, très fiablesetfacilesd’entretien. Lafermedela collineduchêneestun des nombreux exemples de ferme Bio quiréussittrèsbienenaffaire.

La ferme compte maintenant quelques six employés(es), soit deux coordonnateurs associés, trois employés(es)etunstagiaire.

Les techniques de travail et les équipements utilisés sur l’ensemble des fermes Bio sont constamment en évolution et améliorés d’année en année.

9.10
Tracteur David Brown, modèle 2-D, 1955 Personnel de la ferme de la colline du chêne ainsi que la relève…

Grâce aux échanges d’informations continuels entre les jardiniersmaraîchers bio, ceux-ci sont à mettre en place un nouveau modèle d’agriculture à petite échelle à travers laplanète…

Équiterre, de quoi s’agit-il?

(Textes tirés du site Internet d’Équiterre : www.equiterre.org )

Saviez-vousque?

«Pour être heureux une semaine : faites un voyage… pour être heureux un an: trouvez-vous un collègue qui partage vos passions…. pour être heureux toute la vie: devenezjardinier-maraîcher»

Les buts à atteindre sont un choix de société : la création d’emplois en agriculture, la possibilité pour les jeunes nouveaux agriculteurs de se lancerenaffairesansun endettement effarant, la production de denrées bio chez nous et à proximité des villes et villages, la réduction marquée des énergies fossiles par l’utilisation de plus petits équipements et le développement durable en protégeantlessols.

Lors du Sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992, des jeunes des quatre coins de la planète se retrouvent et se concertent sur des valeurs communes de solidarité et de respect de l’environnement. Parmi eux, quelques Québécois reviennent de Rio avec pour projet de créer une organisation citoyenne capable de proposer des solutions concrètes aux problèmes engendrés par la pollution, l’industrialisation à grande échelle et l’exploitationdestravailleursduSud. Un organisme voit ainsi le jour en 1993, sous le nom de ASEED: Action pour la solidarité, l’équité, l’environnementetledéveloppement. Il obtient le statut d’organisme à but non lucratif en 1995 et prend officiellement le nom «Équiterre» en 1998.

9.11

Depuissesdébuts,Équiterreregroupe des passionnés de différents champs d’expertise. Avec le concours des citoyens et des gouvernements, ils développent des projets dans les domaines de l’agriculture, du transport, du commerce, de l’énergie, de la consommation responsable et de la lutte aux changements climatiques.

Fort de 20 années d’expérience dans les paniers bio, Équiterre a développé une solide expertise ainsi que de nombreuxoutilspourvousguidertout au long de la mise en place de votre projetenagriculture.

N’hésitezpasàconsulterleursite :

http://www.equiterre.org/a-propos

Par son action, Équiterre veut porter l’attention sur les aspects fondamentaux de la vie. Manger, se transporter, habiter, jardiner et consommersont des besoins vitaux, mais aussi des moyens à la portée de chacunpouragirdefaçonresponsable etchangerlemondeungesteàlafois.

La

formule ASC, une formule gagnante… de quoi s’agit-il?

Chaque année, Équiterre est à la recherche de nouvelles fermes biologiques ou en processus de certification pour agrandir son réseau defermiersdefamille.

Le concept des paniers bio de fermiers de famille a été brillamment développé et popularisé au Québec par Équiterre et celui-ci regroupe maintenant des producteurs biologiques et des citoyens solidaires d’uneagricultureécologique.

L’un des grands avantages de la formule ASC (Agriculture soutenue par la communauté) est que la production du jardinier-maraîcher est habituellement prépayée par la clientèleendébutdesaison.

9.12

Ceux-ci peuvent dès lors planifier leur productionsaisonnièreen fonctiondu nombre de paniers bio à produire et acheter leurs semences sans endettement.

La «Fêtedessemences»,

de quoi s’agit-il ?

Afinderendrececonceptencoreplus intéressant, Équiterre soutient les fermes de différentes façons, du démarrage à la mise en marché, en passant par la promotion et la sensibilisationauprèsdupublic.

La vente directe de produits locaux entre le jardinier-maraîcher et la clientèle est l’essence même de cette formulegagnante.

Il s’agit donc d’une agriculture soutenue directement par la communauté.

Depuis déjà plus de 8 ans, Le Réseau d’Agriculture Urbaine de Québec organise annuellement la Fête des Semences, regroupant un très grand nombre d’intervenants pour la promotion de l’agriculture urbaine et bio. De nombreux exposants sont invités à présenter leurs produits et partager leurs connaissances. De plus, de multiples conférences permettent au public et aux gens du milieu d’être renseigné sur; l’Agriculture Urbaine, les Artisans Semenciers et divers autressujetsdel’heure…. N’hésitezpasàconsultercesite :

www.fete.agricultureurbaine.net

N’hésitezpasàconsulterce site:

http://www.equiterre.org/solution/paniers-bio

9.13

Chapitre 10

Les chevaux ont-ils encore leur place pour le travail aux champs ?

Culture Maraîchère

Bio

Oui et plus que jamais...

Chapitre 10

Les chevaux ont-ils encore leur place pour le travail aux champs ?

Pour tous ceux qui croient que ce type d’agriculture est révolu, eh bien détrompezvous, les chevaux sont là pour tout le XXIesiècle!

De nombreux fermiers et agriculteurs ainsi que plusieurs communautés pratiquent ce type d’agriculture sur unebasequotidienne…

L’utilisation de chevaux et de mules est largement répandue en Amérique du Nord tant dans le passé qu’aujourd’huiet pourlefutur.

Les avantages en sont multiples, une façonpeucoûteuseetéconomiquede travailler les champs, sans pollution, ne nécessitant que peu d’investissements dans de la machinerie et créant des emplois, un choixdevieendéfinitive…

10.1
Travail aux champs, St- Paul, Alberta, Canada / Crédit à M. Jocelyn Michaud Travail aux champs, Ohio, USA

Le «Slow food farming», de quoi s’agit-il ?

Cette façon de pratiquer l’agriculture, couramment appelé slow food farming, a de nombreux avantages et s’est ralliée nombre d’agriculteurs à traverstoutl’AmériqueduNord.

- Ce modèle est respectueux de l’environnement, sans pollution et le fumier des animaux est aussi réutilisé pourengraisserlesterres,

- Les équipements utilisés sont légers et évitent la compaction des sols, une problématique majeure aujourd’hui aveclesgroséquipementsmécanisés,

- Les produits cultivés sur ces fermes sont bien souvent bio ce qui en augmente l’intérêt auprès des consommateurs,

- et les investissements requis sont beaucoup moindres comparativement àunefermemécanisée.

De plus, ce type d’agriculture génère des emplois à proximité tels: les travailleurs aux champs, le kiosque à la ferme, la vente de produits au marché local et les ventes de paniers bio.

Un autre avantage important est que cetyped’agriculturemetdel’avantun modèle d’agriculture diversifié où la vieencommunautéprévaut.

Une réflexion pour les consommateurs… mais aussi pour les agriculteurs !

Une réflexion mérite d’être faite à ce sujet et nous devrions encourager ce modèled’agriculture pourle bien-être de toute la planète, tant pour les agriculteurs eux-mêmes que pour les consommateurs.

10.2
Crédit à «Workhorse – Workshops»

Un légume parfait «esthétiquement» ou plutôt de bon goût ?

L’apparence des fruits et légumes a trop souvent primé sur le goût et la qualité!

Dans l’avenir plutôt que de se référer à la perfection en tout point nécessitant l’utilisation à grande échelle de produits chimiques, il faudra se recentrer sur le goût et la qualité en acceptant parfois quelques imperfectionsdesurface.

La norme actuelle, est de se départir detoutproduitnonesthétique!

Nous devons nous interroger sur nos besoins réels: des fruits et légumes esthétiquementbeauxoudesfruitset légumes goûteux et nourrissants sans aucunadditifdetoutessortes.

Plusieurs agriculteurs et maraîchers en Amérique du Nord ont choisi de produire des fruits et légumes sur des fermesdepluspetitetailleetd’utiliser des chevaux ou des mules comme force motrice pour accomplir les travauxdelaferme…

Afin de faciliter ces divers travaux aux champs avec la force animale, de nouveaux équipements à la fine pointe du progrès ont été développés tantenAmériquequ’enEurope.

L’une des entreprises aux États-Unis qui s’est spécialisée dans ce domaine estl’entreprise Pioneer enOhio…

10.3
Panier de produits bio Crédit à l’entreprise Pioneer

De nouveaux outils Hi-tech développés par PIONEER…

16875 Jericho Road

Dalton, Ohio, USA 44618

Tél. 1-888-857-6340

Fax 330-857-0296

Depuis les années 1980’s, l’entreprise

Pioneer ne cesse d’innover et de développerdenouveauxéquipements des plus performants pour la traction animale…

L’utilisation de la force motrice qu’est le cheval ou la mule est au centre de toutescesinnovations.

Voici donc quelques-unes de ces innovations…

Leur fameux «Forecart»

un équipement tout-en-un…

L’un de leur tout premier équipement à avoir été développé et mis sur le marchéaétéleurfameux Forecart...

Cetéquipementdesplusfonctionnels, permet de tracter une multitude d’autres équipements sur la ferme en plus d’être un véhicule de promenade fortapprécié.

10.4
Le «Cultimulcher» Pioneer Forecart

Une version modifiée de ce Forecart peut aussi être utilisée comme appareildedéneigement…

Des développements plus récents ont permis de moderniser celui-ci en l’utilisant pour tracter des équipements de ferme tel ce «racleur à foin» actionné par sa propre force motriceauxrouesarrière…

En prime, en y ajoutant des patins, vous convertissez celui-ci en sleigh pourl’hiver…

10.5
Pioneer forecart avec un toit Forecart Pioneer couplé avec un racleur à foin Forecart Pioneer pour déneiger Forecart équipé de skis pour l’hiver

Une autre grande nouveauté, leur fameux

«Homesteader»…

Le Homesteader est un équipement développé dans les dernières années par Pioneer, et sur lequel peut être installée une série d’équipements pourletravaildusoletpourlaculture maraîchère…

Lesdifférentsaccessoiresdu

Homesteader…

Lesystèmed’attacherapidedit«quick attach» pour installer et enlever tous ces divers accessoires en font un équipementdespluspolyvalentetdes plus recherché…

10.6
Le fameux « Homesteader» de Pioneer avec Cultivateur avec Charrue Charrue Cultivateur Herse à disques Buttoir

Un tout nouveau Forecart avec PTO et l’hydraulique…

Une version encore plus moderne du Forecart estceluiéquipéd’unmoteur et d’une pompe hydraulique pour actionner différents équipements sur la ferme munis d’un PTO et d’hydraulique…

Forecart Pioneer avec PTO et hydraulique

Forecart avec PTO actionnant une presse à foin

Comment démarrer en culture maraîchère avec la traction animale ?

La formation restera toujours synonyme de succès dans tous les domaines d’activités et en traction animaleonn’yéchappepas!

Depuis la dernière décennie, des fermes-écoles en traction animale ont vu le jour tant en Europe qu’en AmériqueduNord.

Celles-ci offrent des formations sur mesure spécialisées dans la culture maraîchère…

10.7
Workhorse Workshops / Oregon, USA

Des sessions pratiques de 2 à 5 jours sont offertes et vous permettent de vous familiariser avec la traction animale et avec la plupart des équipements maraîchers pour travaillerlesol.

L’une de ces écoles en Oregon, aux États-Unis, vous offre ce genre de formation…

www.workhorseworkshops.com

Phone # - 541-510-2359

walt@workhorseworkshops.com

Quelsanimauxchoisir?

La clé du succès est tout simplement d’acquérir des animaux déjà formés à laculturemaraîchère.

De nombreuses foires aux États-Unis, et en particulier dans la communauté Amish, vous offrent de superbes animaux, chevaux ou mules, pour le traitmaraîcher.

Il s’agit de choisir des animaux, matures, calmes, patients et qui pardonnentl’erreurcarvousenferez!

Pourdeplusamplesinformations, n’hésitezpasàconsulterleursite.

Recherchez des animaux qui ont une symbiose avec vous et qui vous conviennententoutpoint.

10.8
Crédit à «Workhorse Workshops»

Qu’ils soient grands ou plus petits, de même couleur de robe ou complètementdépareillés,l’important est qu’ils accomplissent le travail aux champs, jour après jour, et ce en toutesécurité.

Le choix des harnais de travail…

Des harnais de cuir de première qualité avec des traits renforcés sont unbonchoix…maisdesharnaisdecuir non entretenus etayant fait l’objet de multiplesréparationssontàproscrire.

Une fois attelé et harnaché sur un équipement au champ, il n’est pas temps qu’un harnais se brise et vous mette à risque, c’est un pensez-y bien…

Pour ma part, pour les travaux aux champs et en forêt, je préfère les harnais de nylon avec traits doublés en raison de leur résistance et de leur facilitéd’entretien…

10.9
Trait maraîcher / Les jardins au pas de l’âne Trait maraîcher / Adrienne Lee & Ken Lamson

Le choix des équipements maraîchers…

Tous, nous faisons la même erreur quand vient le temps d’acquérir des équipementsneufsouusagés.

Nous désirons nous équiper d’une multitude d’équipements, qui pour la plupart ne serviront pas et seront des plusencombrants!

Voici une entreprise qui peut vous offrir des harnais de travail de qualité supérieure…

Tél:819-352-7323(Sébastien)

Tél:514-409-0172(Sophie)

www.attelageequinstar.com

courriel: info@attelageequinstar.com

Les équipements polyvalents avec système de «quick attach» sont de plusenpluspopulaire.

Selon votre type de culture, certaines tâches doivent être accomplies manuellement et d’autres devront requérir l’implication du cheval, alors ciblez ces tâches et choisissez les outilsenconséquence.

N’hésitez pas à faire des recherches sur internet pour les équipements agricoles en traction animale, vous serez des plus surpris des nombreux équipements disponibles et des plus Hi-tech.

10.10
Harnais de nylon de la Boutique «Les Harnais du Québec»

etle«coaching»

est-ceimportant?

Afin d’assurer votre réussite en traction animale, n’hésitez pas à rechercherdesinformationsdetoutes sortes sur internet, vous serez des plussurpris!

Entourez-vous de personnesressources fiables et d’expérience, disponibles par cellulaire ou par courrielaubesoin.

Ceux-ci sauront vous conseiller et vous guider dans vos décisions dans touslesdomaines,tantsurleplandes semences, du travail des sols, des engrais, des soins aux chevaux, du choixdeséquipements,etc etc. Réinventer la roue, d’autres l’on fait avant nous, soyons plus sages et consultonslesgensexpérimentés.

10.11

À la découverte de votre Auteur & Éditeur…

Chapitre 11
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Bibliographie et références

The Ultimate Guide to TRACTORS

Par Jim Glastonbury

Allis-Chalmers farm equipment 1914-1985

Par Norm Swinford

Ford & Fordson tractors

Par Robert N. Pripps and Andrew Morland

Histoire des tracteurs

Par Michel Williams

Le tracteur /Édition originale «The World Encyclopedia of tractors & farm machinery»

Par JohnCarroll

John Deere / Tracteurs de legend

Par Udo Paulitz, Duisbourg

Le livre d’or des Tracteurs

Par Éditions de LODI

Encyclopedia of American / Steam tractionengines

Par Jack Norbeck

CASE Tractors /Steam to Diesel

Par Dave Arnold

Classic Farm tractors / History of the tractor

Par Randy Leffingwell, 1993

Illustrated International Harvester Tractor

Buyer’s Guide Par Robert N. Pripps , 1995

Oliver Tractors

Par Robert N. Pripps, 1994

100 Tracteurs de Légende, Éditions SOLAR

Par Charlotte & Dominique Pascal, 2008

150 YEARS of International Harvester

Par C.H. Wendel, 1981

JOHN DEERE Tractors & Equipment

Par Don Macmillan& Russell Jones, 1988

Le grand livre des INVENTIONS

Éditeur – France Loisirs

Québec 1850-1950

Par Firefly books ltd.

La vie rurale 1866-1953

Par Paul-André Leclerc et Jacques SaintPierre

La Beauce / Un esprit de famille

Par Renald Lessard et Pierre C. Poulin

Magazine «Sabots» no. 39

Nov-Déc. 2010

Santé des Sols

Par Action Semis Direct

Le Jardinier-Maraîcher, 2e édition 2015

par Jean-Martin Fortier

The new Organic Grower’s

FOUR–SEASON HARVEST

Par Eliot Coleman

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