N°171 November/December 2018

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25 €

N°171 / Novembre/Décembre 2016 / English text included

La Montre

Nouvel accessoire de Mode

N°171 Novembre/Décembre 2016

Watch, the new trendy accessory

Bijoux en fête Holiday Season Jewelry

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E

dito

Depuis presque 30 ans, C+ accessoires est à l’écoute des détaillants et suit, pour les accompagner au mieux, leurs cheminements. Magazine professionnel initialement positionné sur le secteur de la maroquinerie, il a suivi l’avènement de l’accessoire de mode et relayé la naissance du bijou fantaisie. Aujourd’hui encore, il est confronté aux mutations du marché, qui l’entraînent sur des segments qu’il n’avait même pas osé convoiter — le précieux et la montre — tant leurs professionnels étaient éloignés de son lectorat « originel ». Mais les boutiques se transforment, se diversifient et les frontières, autrefois si précises, si bornées, du détail spécialisé se floutent année après année. Difficile de manœuvrer dans ces eaux troubles, de faire les bons choix… Qu’importe ! Le principal est de garder et de partager, malgré les obstacles, cette passion et ce plaisir qui portent à la création et à l’innovation… des qualités propres à tout entrepreneur, a fortiori celui qui évolue dans le domaine de la mode ! Parce qu’en tournant nos pages, vous conviendrez que le souffle des tendances est invincible : il s’est même

emparé du monde horloger que l’on croyait fermement ancré dans la tradition. Quant à nous, le moment est venu d’apporter de la fraîcheur à notre magazine : nouveau logo, nouvelle maquette en cours… pour un nouveau départ… comme à 20 ans… pour rester séduisant ! Séduire, toujours séduire, le secret de la longévité de nos activités… Le mot-clé à la veille des fêtes de fin d’année, que nous vous souhaitons chaleureuses et, nous l’espérons, lucratives ! Lydia Christidis Fondatrice

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Sommaire Ek Thongprasert

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45 Daniel Wellington

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Brèves

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Zoom

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L’œil dans la tendance

Portrait

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Dyrberg/Kern, glamour nordique

Figures du Luxe

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#tendances printempsété2017

Salons

Co.Ro

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Première Classe et Bijorhca peaufinent leur stratégie

Bijoux en fête

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La sélection de C+accessoires pour les fêtes de fin d’année

Prospectives Cuir Plus : 49, rue Ampère 75017 Paris - France Tél. : + 33 (0)1 40 24 09 07 - RC B350236469 contact@cplusaccessoires.com www.cplusaccessoires.com SARL au capital de 16 000 € ISSN : 0992 - 3675 Dépôt légal à parution Directrice de la publication et de la rédaction : Lydia Christidis avec la collaboration de : Sid-Ali Chikh, Marianne Dorell et Florence Julienne Directrice artistique : Laurence Devinat Montage : Florence Lautié Traduction : Primoscrib Impression : STIPA - 93189 Montreuil cedex Le numéro : 25 € - Bimestriel Tous droits de reproduction, même partielle, réservés 2016.

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Influences 2018 par Francéclat

Dossier

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La montre, nouvel accessoire de mode

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• Le marché horloger dynamisé • News • Quelle influence la mode exerce-t-elle sur la vente de montres ? • Lip, la mécanique d’une renaissance • Modèles tendance et profils gagnants

Abonnement

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English text

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BIJORHCA HALL 5

STAND D 058

MISAKI / SMP MONACO +377 97 77 65 40 sales@misaki.com www.misaki.com

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Brèves

par L. Christidis, M. Dorell et F. Julienne

Les Interchangeables by Gal Le diamant à l’état brut

Les Georgettes

Sac bijou personnalisable On connaît le savoir-faire conjugué du maroquinier, Maison Texier, et du bijoutier, Maison Altesse, au travers des manchettes Les Georgettes. Comme ce produit made in France remporte, depuis un an, un véritable succès commercial, la marque lance son sac coordonné : en collection capsule, tout d’abord, pour les fêtes de fin d’année, auprès des grands magasins et de quelques revendeurs et, plus largement, pour l’été 2017 avec une offre enrichie. Le sac des Georgettes est réalisé dans un seul gabarit, à porter le jour comme le soir. Il est décliné en cuir lisse, grainé ou vernis et en 9 coloris. Les finitions intérieures comprennent, elles aussi, une variation contrastée de matières et de 9 couleurs. Une plaque métallique — galvanisée argent, or, or rose ou ruthénium se clipse au-devant. Elle est existe en 2 tailles et 5 designs. Son prix de vente oscille entre 32 et 39 €. Quant à la chaîne, à maille gourmette ou cheval, elle permet la personnalisation jusqu’aux moindres détails. Ce sac bijou n’excédera pas 300 €. Il sera commercialisé en février pour PE 2017 et présent sur l’e-shop Les Georgettes. 4

Conforme à leur slogan « chic mais populaire », Les Interchangeables sont sans doute en train d’ouvrir une nouvelle brèche dans la démocratisation du bijou précieux. Profitant d’un cousin diamantaire et d’une petite-cousine créatrice en haute joaillerie, prénommée Galith (pour Gal), Audrey Bot, codirigeante, a eu l’idée d’utiliser des diamants bruts gris, kakis et kakis transparents, de 0,5 à 1,5 carat pour proposer des modèles précieux à tarifs attractifs : 129 € prix final, pour un bracelet chaînette en argent doré 3 microns, muni d’un grelot (1 diamant brut 0,5 ct) ; entre 200 et 249 € pour une petite plaque militaire pavée de diamants bruts montée sur bracelet ou collier ; et autour de 600 € pour une grande plaque. A noter que la revente de diamants est libre (contrairement aux métaux précieux dont le négoce est soumis à un livre de police et à des poinçons). Son commerce est réglementé par le certificat du processus de Kimberley, système qui permet de lutter contre les Blood Diamonds, autrement nommés diamants de la guerre, qui alimentent les conflits armés rebelles en Afrique. Les chokers, plaques de l’armée, joncs et bagues de phalanges de la capsule Les Interchangeables by Gal possèdent bien évidemment ce certificat ! Ils touchent les femmes qui souhaitent exhiber des diamants moins clinquants, plus naturels… mais toujours éternels.

Journées d’Achat

Une première signée BOCI

Parce qu’elle sait que les temps sont durs pour ses adhérents, la chambre syndicale BOCI n’a pas hésité à monter, en quelques semaines, le projet de proposer à la distribution du grand sud-ouest l’offre bijoux fantaisie et précieux d’une dizaine d’entreprises fabricantes. « Nous avons choisi la ville de Toulouse, car nous savons que le TGV ne desservant pas cette ville, les détaillants hésitent à monter à Paris à l’occasion de Bijorhca », déclare Julie Rey-Camet, gestionnaire de l’association. Ainsi les dimanche 16 et lundi 17 octobre 2016, en plein

centre de la ville rose, le salon de La Compagnie accueillait les créations de Apara, Bijoux à Monic/Côté Mecs, Blue Stone, Clo & Lou, Guiot de Bourg/Enomis, Marion Fillancq, Le Chat sur Trois Pattes, Nach, Taratata et Une Ligne. Une initiative dynamique et conquérante à laquelle s’est volontiers associé C+ accessoires !

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PARIS

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Eol Paris et Lore

Le groupe Christian Bernard élargit son offre Une année 2016 prolifique pour le groupe Christian Bernard qui, sous l’impulsion de son équipe créative dirigée par Raffi Buchakjian, lance deux nouvelles marques, Eol Paris et Lore. Les bijoux Eol Paris, qui s’adressent à une clientèle jeune et urbaine, dans un esprit rock, bohème chic et ethnique, sont en argent 925 millième rhodié ou plaqué or rose. « Nous souhaitions innover en retranscrivant toutes les influences de la mode dans

la bijouterie. L’idée est de suivre les dernières tendances et de proposer des collections, deux fois par an, plus ponctuellement des nouveautés », précise Thomas Robert en charge du branding et de la communication. La marque est pour l’instant distribuée dans 350 points de vente et possédera un site marchand courant 2017. Les 198 bijoux, répartis en 6 lignes, ont un prix qui évolue entre 39 et 459 €, qui permet une marge de 2,8. Le minimum de commandes est fixé à 1 700 €. Conçue pour parer « la femme romantique douce, naturelle et sensible », en or 375 millième décliné en trois couleurs et de l’oxyde de zirconium, Lore a su séduire 390 revendeurs en France, grâce à son positionnement plus traditionnel, selon Thomas Robert. Ce qui n’empêche pas la marque de cultiver un style unique comme avec sa bague iconique Confidence, réalisée grâce à un savoir-faire qui consiste à laquer l’intérieur d’une structure en or. Un présentoir permet de mettre en avant une sélection des 77 bijoux répartis en 6 lignes, vendus entre 49 et 395 €.

Les créations aux douces formes géométriques et aux motifs simples, évoquant les symboles de l’amour et de l’infini, sont proposées dans une élégante boîte rose, en veau velours, décorée d’un ruban.

en bref Philippe Audibert a inauguré, le 30 septembre dernier, une boutique éponyme au 1 place Alphonse Déville, non loin de l’hôtel Lutétia à Paris. A l’occasion de ses 30 ans, Satellite lance son premier parfum.

APPRÊTS ET BIJOUX ARGENT 925 DE FABRICATION FRANÇAISE ET ITALIENNE. LA QUALITÉ À PRIX COMPÉTITIFS ALLIÉE À L'EFFICACITÉ D'UN SERVICE SUR MESURE.

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by garance Made in France

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Les Interchangeables

Strass box et jonc gomme

Trollbeads

Joyeux anniversaire Il est encore temps de souffler les quarante bougies d’une marque qui fut à l’origine des charms et continue de surfer sur la vague des bijoux personnalisables. Aujourd’hui, une centaine de designers internationaux enrichit les collections, testant de nouvelles techniques et modernisant le style pour continuer d’inscrire Trollbeads dans l’air du temps. L’année 2016 est marquée par l’apparition de tous nouveaux stoppers design, des joncs métalliques couleur argent, or jaune et or rose et d’une édition spéciale nommée « Profondeurs des océans », aux finitions sophistiquées qui, dixit le communiqué de presse, « a été victime de son succès au point que très peu de passionnés ont pu se la procurer ». Notez que pour les fêtes de Noël, Trollbeads innove avec un collier torque et une perle Nœud double.

Alexandrine Paris Exit Les Créoles d’Alexandrine

Depuis juillet 2016, la marque Les Créoles d’Alexandrine a changé de nom et de logo pour devenir Alexandrine Paris. Une manière efficace de mettre fin au malentendu et de signaler que la maison, créée il y a une quinzaine d’années, ne propose pas uniquement des créoles, mais aussi d’autres types de boucles d’oreilles, clips et oreilles percées ainsi que des colliers, soit près de 2 000 références. 8

Parce que les femmes aiment accumuler les bracelets, la marque propose pour Noël une boîte, au prix de 49 à 69 €, contenant 4 bracelets. Enfin, pour l’été 2017, elle décline des bracelets en acier injecté de plastique, nantis de cristaux Swarovski, aux coloris vitaminés entre 29 et 49 €. Ils ont été réalisés avec le savoir-faire de deux sociétés italiennes, l’une spécialisée dans la découpe chimique, la seconde dans les branches de lunettes. Visuellement, ils ont l’aspect d’un bijou en silicone mais possèdent la rigidité du métal.

Co.Ro

Architecture à porter Une bague Pagode ou « New York » avec ses deux gratte-ciel caractéristiques, un bracelet en forme d’aqueduc, des silhouettes de maisons typiques de Positano apposées sur un collier : les bijoux conçus par Costanza De Cecco et Giulia Giannini, présentés pour la première fois à Paris, en septembre, à l’occasion du salon Première Classe, se distinguent par leur originalité, leurs formes géométriques et leurs nombreuses références à l’architecture. « Notre bracelet emblématique rappelle le gazomètre d’Ostiense, vestige postindustriel qui se dresse toujours dans ce quartier romain. Et l’une de nos bagues s’inspire directement du Petit Palais des Sports de Nervi, un chefd’œuvre que nous souhaitions mettre en lumière », explique Costanza de Cecco. On ne sera pas surpris d’apprendre que les deux créatrices ont étudié ensemble l’architecture tout en se formant à l’art de la joaillerie.

Leur amitié remonte au lycée, situé place du Collegio Romano à Rome, qui donnera son nom à leur marque. « Nous fabriquions des bijoux en cire perdue pour le plaisir, puis nos amies nous en ont commandés. Nous avons organisé des ventes qui ont eu du succès : tout s’est enchaîné très naturellement », précisent-elles dans un sourire. En 2014, après s’être formées auprès de Bernard Delettrez, elles ouvrent leur propre boutique atelier, près du Colisée. Les pièces, entièrement Made in Italy, sont en argent 925, en bronze plaqué or, or rose ou en rhodium teinté noir. L’introduction de la couleur se fait par l’émail. Côté prix, les colliers se situent entre 100 et 250 € et les bracelets entre 150 et 400 €, prix public. La commande minimum est de 800 € « mais l’important pour nous, c’est la pertinence de la sélection pour conserver l’identité de la marque », souligne Costanza. Les produits sont garantis un an, mais le duo reste à l’écoute du client même après ce délai si besoin. Les deux créatrices, francophones et francophiles, ont essaimé leurs créations dans une dizaine de points de vente en Italie et en Grèce. « La France est un marché dans lequel nous souhaitons nous insérer », soulignent-elles. Aussi sont-elles à la recherche d’un distributeur.

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boutiques

Gringoire Joaillier Première enseigne physique « Aujourd’hui, pour valoriser un produit, il faut développer une marque et, pour renforcer son image, ouvrir une boutique », nous confiait Yvan Le Dour, le président de la griffe, dans notre édition de janvier 2016. Pari tenu ! En octobre 2016, le joaillier retire le H de Gringoire et assied son identité visuelle grâce à une enseigne en nom propre, située à deux pas du Bristol. On y découvre un code couleurs (noir, or, blanc), un goût prononcé pour le style Art déco — murs dorés à la feuille d’or ou blancs ornés de baguettes en bronze, marbre de Carrare au sol, lustre avec lattes de verre qui descendent en gradin sur un guéridon au plateau de verre, sellettes en acier laqué noir dont le pied, très 1925, est inspiré par le corps féminin… — et une approche

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contemporaine qui stylise le tout — appliques lumineuses murales façon globes des années soixante 60/70, cloches de verre pour présenter les bijoux de manière moderne… Sur 70 m2 et 2 niveaux, cette personnalisation de l’espace permet à l’ADN créatif de Gringoire Joaillier, une association subtile et colorée de pierres fines et précieuses, de s’affirmer. Gageons que ce nouvel écrin permettra à la griffe, représentée par, environ, 400 bijoutiers horlogers français, de véhiculer mieux encore son French Chic, une posture audacieuse qui « invente ses propres règles, entre la technique et l’esthétique, car la modernité… c’est le mélange ! ». 32 avenue Matignon 75008 Paris

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Momad Metropolis

salons

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Calendrier 1er trimestre des salons dédiés aux bijoux

Janvier 2017

Anitya

Cabinet de curiosités Un espace de 20 m2 atypique, empli de bijoux fantaisie — au sens premier du terme, c’est-à-dire imaginés sans règle contraignante -, voilà ce que nous inspire ce nouveau multimarques, ouvert en septembre 2016 et situé dans le 10e arrondissement parisien, entre les boulevards SaintMartin, Magenta et la rue du Faubourg-Poissonnière. Ce quartier, nouveau bastion des artistes, n’a pas encore été investi par les chaînes commerciales et autorise, pour l’instant (et tant que les baux immobiliers n’ont pas flambé), de risquer une décoration personnelle et une offre non normative. C’est le parti pris de Nathalie Dumoulin, auparavant vendeuse chez Sic amor, Mi amor et Franck et Fils. Ses coups de cœur ? Samuel Coraux, connu des boutiques de musées internationaux, tortille des filaments en plastique pour créer des sculptures contemporaines inédites et uniques ; Marie Goldstein, entre kitsch et art brut, habite « un drôle de petit monde, peuplé de fées, de sorcières, de drôles d’animaux colorés, de soleils éclatants… », elle conçoit des bijoux et petits objets (dont les fameuses sirènes dans des boîtes à sardines) en résine colorée ; enfin Lyndie Dourthe nous embarque dans une esthétique qui marie botanique et croyances occultes. Nathalie Dumoulin inscrit sa démarche à l’inverse de la tendance picking ou l’art de sélectionner quelques pièces d’une marque pour les faire entrer dans un concept… store. Elle préfère, dans la mesure du possible, prendre en dépôt une collection entière plutôt que de cantonner son offre à quelques modèles. 45/47 rue d’Hauteville 75010 Paris 12

Accessorie Circuit Du 8 au 10 janvier 2017 The Javits Center, New York, USA. Accessories The Show Du 8 au 10 janvier 2017 Jacob K. Javits Convention Center, New York, USA.

Bijorhca Paris

Du 20 au 23 janvier 2017 Pavillon 5, porte de Versailles, Paris.

Journées d’Achats

22 et 23 janvier 2017 Yachts de Paris Ouest Port de Javel Haut 75015 Paris.

Première Classe Paris market week

(inclus d’autres accessoires de mode)

Du 20 au 23 janvier 2017 Parc des expositions, Paris. Vicenzaoro Du 20 au 25 janvier 2017 Fiera di Vicenza, Vicence, Italie. Tranoï Paris Women’s pre-collections (inclus d’autres accessoires de mode)

Du 20 au 22 janvier 2017. Palais de la Bourse, 75002 Paris. Carreau du Temple, 75003 Paris.

Homi

Du 3 au 5 février 2017 Foire de Madrid, Espagne Ambiante (inclus d’autres accessoires de mode)

Du 10 au 14 février 2017 Messe Frankfurt, Francfort, Allemagne Pure London (inclus d’autres accessoires de mode)

Du 12 au 14 février 2017 Olympia London, Londres, Angleterre Tranoï New York (inclus d’autres accessoires de mode)

Du 16 au 18 février 2017 The Tunnel, Chelsea, New York, USA Inhorgenta Munich Du 18 au 21 février 2017 Messe München, Munich, Allemagne. Accessories The Show Las Vegas Du 21 au 23 février 2017 Mandalay Bay Convention Center, Las Vegas, Paris. Accessories The Show Du 27 février au 1er mars 2017 Jacob K. Javits Convention Center, New York, USA.

Mars 2017 Première Classe (inclus d’autres accessoires de mode)

Du 2 au 5 mars 2017 Jardin des Tuileries, Paris. Tranoï Paris (inclus d’autres accessoires de mode)

Du 3 au 6 mars 2017 Palais de la Bourse, Paris. Carrousel du Louvre, Paris. Cité de la Mode et du design, Paris. Collections françaises

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(inclus d’autres accessoires de mode)

Du 27 au 30 janvier 2017 Fiera Milano, Milan, Italie.

Du 8 au 10 mars 2017 Hôtel Intercontinental Coex, Seoul, Corée du Sud. Baselworld Du 23 au 30 mars 2017 Basel Fairground, Bâle, Suisse

Février 2017 Madridjoya/Bisutex Du 1er au 5 février 2017 Feria de Madrid, Espagne.

Découvrez

le programme online 1er trimestre 2017 des salons professionnels dans notre prochaine édition digitale à paraître mi-décembre 2016

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nominations

expos

Comité Francéclat

Nouveau délégué général Hervé Buffet vient d’être nommé à la tête du Comité. Il a accompagné les extensions successives du périmètre d’intervention du Comité

Orsay fête ses 30 ans Le joaillier Mellerio à l’honneur de l’horlogerie-bijouterie-joaillerieorfèvrerie (1996), puis la bijouterie Fantaisie (2004) et enfin les arts de la table (2007). Il était délégué général adjoint depuis 2015. Il est également secrétaire général de la SDH (Société de Dévelopement de l’Horlogerie) depuis 1995.

UFBJOP

Légion d’honneur Le jeudi 29 septembre a eu lieu la cérémonie de la remise de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur à Daniel Cambour, président

de l’Union Française de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie, des Pierres & des Perles, depuis 2011. 14

Le Musée d’Orsay a inauguré, fin septembre, une exposition dédiée aux ar ts décoratifs du Second Empire pour fêter ses 30 ans. Hubert Le Gall signe la scénographie, qui mêle sculptures, peintures, photographies, dessins d’architectures, mobilier, costumes, objets d’arts et bijoux. Mellerio a été choisie pour représenter le savoir-faire joaillier de cette époque. Quand les premières industries du luxe voient le jour, les spectacles et les fêtes constituent de véritables scènes, où le beau monde affiche sa richesse et son goût grâce à ses parures. Mellerio, cette Maison si singulière, fondée par des Italiens, arrive à Paris en 1515. Elle se voit accorder des privilèges royaux par Marie de Médicis en 1613 et compte parmi sa fidèle clientèle, à la fin du XVIIIe siècle, Marie-Antoinette et son entourage. En 1815, elle sera le premier joaillier à s’installer rue de la Paix. Cette exposition met en avant 35 pièces fabriquées pendant le Second Empire, alors que l’entreprise est en plein essor. Parmi ces bijoux, dont la majeure partie provient de sa collection privée, on pourra admirer les pièces naturalistes comme le Grand bouquet de boutons de roses, pavé de diamants, ou encore une branche de lilas fraîchement coupée, en émail de couleur et diamants. Les ingénieux bijoux permettaient, par exemple, de transformer un diadème en turquoise et

diamants en 8 broches à combinaisons multiples. Les éditions Flammarion ont édité un catalogue sur cette période faste pour la Maison Mellerio, qui aujourd’hui continue la haute joaillerie, la création de bijoux sur mesure, l’orfèvrerie et s’est lancée dans l’horlogerie en 1993. Musée d’Orsay Jusqu’au 16 janvier 2017 Mellerio, Joaillier du Second Empire, Editions Flammarion, 14,90 €

rip Daniel Demetz Cet expert en galvanoplastie est décédé le 13 septembre dernier. En 1973, il reprend la direction de Micronor, société d’origine suisse, dont il diversifiera amplement les

champs d’activité. Très impliqué dans la profession, il adhère à la Chambre Syndicale Nationale BOCI en 1975, devient secrétaire du Bureau Syndical, de 1985 à 1995, puis président du Groupe des Industries Appliquées aux Métiers d’Art, avant d’assurer, de 1997 à 2008, la présidence de la Chambre Syndicale BOCI.

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Graphisme © Taratata • Photos : Alix Lauvergeat • Modèle : Sophie Lepionnier • Font Papercute : F. Coulez, J. Saurin • SAS JLN Capital 60000€ R.C.S CAEN 351693 973

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artisan concepteur

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Légende

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L’œil

dans la tendance

Magali Paris

Décliné en flacon de parfum (Kenzo World) ou en imprimé coloré (sur les foulards Années), version étui de téléphone portable (Yazbukey) et bien sûr, en bijou… L’œil revient en force ! On l’a vu encore lors des derniers défilés (AH 16-17 Givenchy, Hermès PE 17), sur les stands des salons professionnels en septembre dernier, auprès des créateurs tels Delfina Delettrez, Géraldine Carfield ou des marques plus commerciales comme Thomas Sabo ou Canyon… L’œil, ou plutôt le mauvais œil, est un symbole protecteur depuis l’Egypte ancienne. Particulièrement tenace autour du bassin méditerranéen, cette croyance populaire prétend que le regard d’une personne jalouse ou envieuse exerce un pouvoir maléfique dont il faut se prémunir.

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« Le fait qu’il n’y en ait précisément qu’un seul crée du trouble », souligne Valérie Goupil, qui enseigne l’histoire du bijou à Drouot Formation. « Si l’on peut faire remonter la tendance de ce type de bijoux à l’œil Oudjat, représentant celui du dieu faucon Horus, guérisseur et exorciste, ses vrais précurseurs sont en réalité le mouvement surréaliste et Salvador Dali », éclaire-t-elle. Et de regretter qu’il soit désormais réinterprété à tout va — une forme d’amande et une pupille — de façon simpliste. « L’œil Oudjat est esthétique et sophistiqué avec la conjonctive, la pupille et le sourcil, de même que la version de Dali avec sa larme », appuie-t-elle. Les créateurs n’ont donc plus qu’à continuer de nous surprendre en livrant leur réinterprétation de ce symbole universel… Par Marianne Dorell

Thomas Sabo

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Kenzo

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Givenchy Artwear Dimitriadis

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Légende

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Portrait

Dyrberg/Kern Glamour nordique

Un esprit scandinave, doublé d’un goût pour la mode, triplé d’un bon sens du business… Voici le tiercé gagnant d’une marque de bijoux fantaisie qui cible le réseau des bijoutiers horlogers. En 1985, deux étudiants sortent de la Copenhagen School Designer. Lui, Henning Kern, est formé au prêt-à-porter homme ; elle, Gitte Dyrberg, à la femme. En pleine époque Mugler/Montana, ils créent une ligne de vêtements féminins accessoirisée de bijoux. Surprise, ce sont ces derniers qui remportent un certain succès. Trente ans plus tard, le duo est devenu leader sur son marché, présent dans 20 pays et dans les catalogues d’une cinquantaine de compagnies aériennes. « Au début, nous vendions 90 % de nos bijoux au Danemark, explique Henning Kern, PDG et directeur créatif. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée ». En 2016, Malene Pilely, redevenue agent exclusif, est chargée de développer Dyrberg/Kern sur le territoire français. Son objectif ? L’implanter dans 120 à 150 points de vente HBJO, via une politique de terrain. Une démarche pertinente dans un contexte où de nombreux acteurs de ce 18

réseau de distribution cherchent à étoffer leur offre avec des produits plus mode ou plus accessibles. La force de Dyrberg/Kern réside dans sa capacité à conjuguer les standards de l’esthétique scandinave — simplicité, praticité, intemporalité — avec le goût, pour « tout ce qui brille », commun aux femmes du monde entier. Ainsi, les bijoux autrefois en laiton sont réalisés en acier, pur ou coloré au placage ionique « pour une meilleure résistance », précise Henning Kern. Le design est sobre, contemporain. Néanmoins, le parti pris d’apposer des pierres semi-précieuses de couleurs et des cristaux de verre (Swarovski ou Preciosa) opère un élégant twist sur les bangles fermés par un clip, les longues boucles d’oreilles, les

Stand Dyrberg/Kern dans le grand magasin ‘Magasin’ à Copenhague

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Le pittoresque canal de Nyhavn à Copenhague

bagues ou sur le contour du boîtier des montres. Le dernier concept, nommé Compliments, permet à la cliente d’acheter un anneau et de moduler ses chatons à l’envi grâce à un système de vis. « Pour le détaillant, cela signifie moins de stocks », indique le dirigeant. Malin ! Un présentoir avec les différents modèles a été créé pour faciliter la vente. L’esprit des charms n’est pas très loin… Le siège social de Dyrberg/ Kern est situé à Amager, banlieue de Copenhague, ancienne zone industrielle désormais occupée par des showrooms, car d’usines, il n’en reste guère au Danemark. Si le studio de création, dirigé par Gitte Dyrberg, conçoit les pièces, de manière assez originale, en tortillant des bolducs dorés, les prototypes et la fabrication sont externalisés dans le sud de la Chine et en Thaïlande. Une délocalisation qui confère à Dyrberg/Kern une fabrication à grande échelle et donc des prix ciblant un grand public (entre 45 et 150 €, prix aux consommateurs, avec une marge de 2,5, voire 2,7). La griffe vend 600 000 pièces par an et son chif fre

d’affaires atteint plusieurs millions d’euros. Fierté nationale, elle a reçu plusieurs fois le Gazelle Award, attribué aux entreprises qui réalisent la plus grosse croissance économique par le magazine financier Børsen. Avec deux collections par an (plus de 100 articles et plusieurs coloris), Dyrberg/Kern

sur fe à la fois sur ses classiques — la gamme Icons, 40 % des ventes, disponible et livrable immédiatement — et une déclinaison saisonnière. Après le Maroc et les lumières du nord, le printemps é t é 2 017, i n t i t u l é Ipanema, vibre au rythme de la bossanova, du Carneval, des Mayas… Une invitation au soleil bien compréhensible… Par Florence Julienne

Mood board de la collection PE 17 inspiré par le Brésil

Présentation de la collection en showroom C+ ACCESSOIRES – NOVEMBRE/DECEMBRE 2016/N° 171

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#Tendancesprintempsété2017

F

igures

du luxe

Du 27 septembre au 5 octobre 2016, les bijoux ont été les stars de la Fashion Week Paris. Non pas tant pour leur présence sur les shows (la maroquinerie y joue un rôle prépondérant), mais parce que plusieurs braquages ont alimenté les conversations dont un, notoire, celui de Kim Kardashian. De quoi nourrir, pour les parures du printemps été 2017, une certaine curiosité. Comme nous l’avions anticipé dans notre dernier numéro, les matériaux naturels, que nous pourrions qualifier de « pauvres » sont à l’honneur : cristal de roche, pierres brutes, bois… mais aussi plastique, résine, plexiglas… Il y a du mysticisme dans l’air du temps (cristal thérapie, pierres énergétiques, gris gris, fétichisme…) et un goût pour les matières de récup’ (cordes, mousquetons, mélis-mélos hétéroclites…). Autre fascination : le BDSM (bondage, domination, sadomasochisme). Une lame de fond qui passe par le choker — ras du cou en velours, strassé, collier de chienne… — des jeux de franges — en tissu ou sous la forme de chaînettes métalliques — et qui, paradoxalement, brandit l’étendard du féminisme. Les perles de culture revisitées, une boucle d’oreille portée sur un seul lobe (pour mettre en valeur l’aspect sculptural) ou les sautoirs en maille forçat (façon cordon à lunettes des années soixante-dix) tempèrent la surenchère. Le luxe entretient le désir, c’est ainsi qu’il touche le cœur de la consommatrice et croise le succès. Par Florence Julienne.

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Léonard

Dans les Tropiques Numériques, jungle urbaine conçue par la nouvelle directrice artistique de la Maison, Christine Phung, les colliers d’esclaves et les manchettes en laiton doré ou plaqué argent sont des entraves aux liens métalliques distendus. Le but recherché par la créatrice et le fondateur de Gabriel Bijoux, avec lequel elle a collaboré pour ses propres créations, est de créer une rupture avec la fluidité florale de Léonard. Symboliquement, il s’agit de transformer ces emblèmes de soumission en bijoux pour une femme libre. Briser les chaînes ? Un bon programme.

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Balmain

La force de ce collier est d’être à l a fo i s c o n te m p o ra i n e t ethnique. Moderne par sa sobriété, du métal brut sans fioriture, son design évoque un bijou ancien, probablement africain. De fait, les chaînettes suspendues transportent notre imagination : bijoux d’esclaves, rideau en métal masquant la poitrine, armure… Ce métissage est à l’image du jeune directeur artistique, Olivier Rousteing, qui fait la promotion du savoir-faire couture de cette Maison française, aujourd’hui sous pavillon qatari, via une intense politique de selfies sur Instagram. 4 millions de fans, ça fait rêver.

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Givenchy

C’est la deuxième saison que Riccardo Tisci utilise l’agate en médaillon géant. Dans ce contexte, difficile de pas faire le lien avec la lithothérapie, une « approche holistique de soin basée sur l’influence que peuvent exercer les minéraux sur le corps ». Une énergie subtile qui rayonne sur l’imprimé de la robe. En l’occurrence, cette agate du Botswana, souvent rosée avec des bandes de couleur différentes, aiderait à « diminuer la fatigue, garder le moral et régénérer les tissus cérébraux ». Une approche qui offre un lifting new age aux colliers des rappeurs.

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Céline

Ce choix d’image est motivé par la silhouette : look unisexe, effets de découpe, asymétries, ample pantacourt, tweed… Associer une allure aussi moderne au symbole becebège, limite conservateur, que sont les perles de culture blanche est osé. Cet antagonisme illustre bien une époque qui se radicalise, se mouvant d’une extrême à l’autre. La forme des perles, tant pour les boucles d’oreille que pour les pendentifs repérés sur d’autres passages du défilé, est hétérogène. Est-ce à dire que les novateurs vont gagner ? ! 24

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Stella McCartney

L’engagement en faveur de Mère Nature fait partie de l’ADN de la marque, aussi rien d’étonnant à ce qu’elle s’inscrive dans une esthétique inspirée par le recyclage. Le triangle en plexiglas remémore, dixit le communiqué de presse, « des souvenirs de bord de mer ». Chargée affectivement et montée sur une structure métallique rigide, courbe et épurée, cette combinaison a quelque chose de mystique, ésotérique… Entre talisman portebonheur et magie de la boule de cristal, Stella McCartney ouvre les voies de la spiritualité au monde du luxe. Esprit es-tu là ?

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Salons

Première Classe

La mode, la mode, la mode Doté d’un nouveau directeur général, le salon international de l’accessoire ouvre une nouvelle page de son histoire et affine une stratégie qui place le style au centre du débat.

Sylvie Pourrat, show manager du salon Première Classe.

« L’enseignement, que nous tirons des deux dernières sessions, est que la création, la nouveauté et les partis pris sont des postulats qui trouvent écho auprès des acheteurs, à la recherche de marques ayant un ADN. Le succès d’une griffe passe par son originalité et un concept légitime. Tel un grand magasin de l’accessoire de mode, Première classe est tenu d’apporter cette nourriture à ses visiteurs et d’être fort en proposition créative. Aussi, est-il important de proposer des It produits ou de s’ouvrir aux lunettes ou aux montres. Nous souhaitons satisfaire les besoins commerciaux grâce une sélection plurielle : Première Classe doit refléter le marché dans sa globalité, des boutiques de province aux concept stores internationaux et sensibiliser le réseau HBJO à la mode. Notre vocation est d’organiser notre offre par segments de marché avec des sectorisations identifiées : la fine joaillerie intemporelle, le vintage, les bijoux contemporains, les montres… La crise n’a pas mis à genoux les salons. Elle n’est pas non plus une maladie, mais une mise au point qui vient repositionner les curseurs. » Propos recueillis par Florence Julienne

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Salons

Bijorhca

En phase avec un marché mutant Nommée en septembre dernier, à la direction du salon international de la bijouterie précieuse, fantaisie et des montres, Aude Leperre dresse un premier constat sur un secteur en pleine évolution qui offre d’intéressantes opportunités. Aude Leperre, directrice du salon Bijorhca.

« Au-delà des tendances et de l’offre de nos exposants, nous devons répondre de façon pratique et concrète aux visiteurs. Bijorhca va donc développer des services dédiés et tenter d’apporter des solutions, donner des conseils, qui peuvent être facilement interprétés car ils répondent à leurs problématiques. Nous allons mettre en place des tables rondes avec des créateurs, les bijoutiers horlogers et les acheteurs de bijoux fantaisie pour connaître les retours terrain (qu’achètent-ils ? quand ? comment ?…). Nous réfléchissons à des parcours avec, par exemple, une thématique prix. Comme nous assistons à un brassage des genres Fantaisie et Précieux, le marché s’ouvre à une distribution variée, qui propose une large palette de styles et s’adapte à différents pouvoirs d’achat. Il nous incombe donc d’élargir le champ du salon en allant chercher de nouveaux acheteurs (concept stores, sites internet, coiffeurs, fleuristes…), les top buyers et en internationalisant notre visitorat. Bijorhca doit accompagner les professionnels et servir les intérêts d’un marché, qui bénéficie d’une offre sans cesse renouvelée par de nouveaux acteurs. » Propos recueillis par Florence Julienne

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BIJOUX

en fête Automne Hiver 2016-2017 A l’aube de la période cruciale pour le commerce que représentent les fêtes de fin d’année, C+ accessoires réunit une sélection de bijoux, qui se sont le mieux vendus au cours du second semestre 2016, et de parures à même de donner de l’éclat à vos vitrines. Cette proposition est orchestrée autour de six envies : celle de briller, de se distinguer, de retrouver son enfance, d’offrir et de s’évader… ailleurs. Pages réalisées par Lydia Christidis

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envie...

de briller Atelier Swarovski

Valérie Valentine Byba Bijoux

Orus Bijoux

Murat Paris

Louise Zoé

Thomas Sabo Les Georgettes

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Adore

Isabelle de Millery Anthony Vaccarello Doriane

Canyon Fashionvictime

Dolphins & Sharks Karine Sultan

Sweet Paris

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envie ... de chic éternel Misaki

Ek Thongprasert

Clio Blue

Skagen

Endless

Pandora

Michael Kors Leticia Ponti

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Elie Saab

Babylone

Nina Ricci

Karine Sultan

Hélène Courtaigne Delalande Hélène Prime

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envie... de se distinguer Atelier Swarovski

Dori Csengeri Philippe Ferrandis

Avril 8790 Ori Tao

On aura tout vu

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Gisel B.

Caroline Néron

Giorgio Armani Privé

Hélène Courtaigne Delalande

Géraldine Carfield

Rebirth Italy

L’Indochineur

Sylvia Toledano C+ ACCESSOIRES – NOVEMBRE/DECEMBRE 2016/N° 171

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envie ...d’offrir Police

Stella Flame

L’Artisan Créateur

Ursul

Fossil Néron

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Clio Blue

En Attendant Serge

Vivienne Westwood

Tom Hope

Edwin

Doriane

Cerruti 1881

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envie... d’ailleurs Nature Bijoux

Franck Herval By Garance

Dorjaï

Gringoire Joaillier

Hélène Prime

Opus 4

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Hélène Courtaigne Delalande

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Satellite Jalan Jalan

A-typik

Gas Bijoux

Jean Paul Gaultier

Endless

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envie... de contes Taratata

Alcozer & J

Pandora

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Ciclon

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Moschino

N°3

Lolilota

Tamarzizt Paris

N2

Lili la Pie

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Prospectives

Influences 2018

Le comité Francéclat analyse et interprète les prévisions de tendances du cabinet Nelly Rodi et les applique, avec pragmatisme, à l’horlogerie, bijouterie, joaillerie, orfèvrerie et arts de la table. Les mises en page, qui mêlent visuels d’inspiration et prototypes conçus par des designers, sont le point de départ d’un élan créatif, une piste à explorer pour stimuler l’innovation. Décryptage par C+ accessoires de cette veille créative. Connecté à la réalitél

Ce courant d’influence, nommé « Les Pragmatiques », exprime l’idée que le quotidien peut être enjolivé, stylisé, starifié… pour échapper à la banalité. C’est l’éloge du réalisme, de l’authenticité, de la simplicité. Commit yourself (avec les moyens du bord).

Le terrain du jel Se mettre en scène pour survaloriser son existence, voilà ce qu’exprime la page « Les Ego-maniaques ». On pense au 1/4 d’heure de célébrité d’Andy Warhol, aux maniaques des selfies, au storytelling des marques… C’est le domaine du rêve et des plaisirs. Tout ce qui brille est de l’or.

Classic is the new cooll La thématique des « Universalistes » montre le désir de créer du lien entre le passé et le présent — conséquence d’une époque qui consacre l’éphémère — de pérenniser ce qui est acquis et de transmettre l’héritage de nos aînés. Les codes (vieux/jeune, femme/homme, ancien/moderne…) sont brouillés. De la matière naît le matériau…

Moins mais mieuxl Revenir à l’essentiel, ne retenir que le beau, gommer les excès… La planche « Les Galeristes » signent le goût pour le design et l’art contemporain, les formes radicales, les tons monochromes et, bien sûr, l’érudition liée à cette forme d’esthétique minimale. Entre austérité, raffinement et sublime.

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Le cahier de tendances du Comité Francéclat est gratuit et disponible sur demande. Il est destiné principalement aux fabricants et artisans des métiers de l’Horlogerie, de la Bijouterie, de la Joaillerie et des Arts de la Table.

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Connecté à la réalité Surfaces striées, alvéolées…

Coloris vifs

Constructions graphiques

Volumes allégés, résilles, ajourés… « Détournements 3D – les structures rythmiques se répètent, les résilles allègent les matériaux ou leur redonnent au contraire de la rondeur. »

Le terraindu je

Jeu de dés, de cartes = loi du hasard

L’œil : entre surréalisme et sciences occultes

Motifs figuratifs: cœurs, pièces d’échecs…

Formes géométriques : damier, carreau…

« L’univers des cercles de jeux et des casinos à l’ancienne s’affiche s a n s c o m p l e xe d a n s une représentation parfois surréaliste, parfois ésotérique. »

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Classic is the new

cool

Lianes métalliques

Formes ajourées, découpées, pliées…

« Envoûtant savoir-faire, rubans aériens, entrelacs poétiques, enroulements intrigants rendent hommage au travail d’orfèvre. »

Travail à la feuille d’or

Moins mais

Association de cuirs, bois, papiers, cartons, tissus, métaux…

mieux

Objets dessinés, stylisés, sans ornementation

Influences nordiques Courant protestant

Dépouillement. Rigueur. Zen

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« Sobriété – l’austérité radicale, monochrome et dépouillée, conserve néanmoins une certaine inclinaison pour l’ornementation. »

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Dossier

nouvel Leaccessoire la montre de mode

C+ accessoires décrypte les perspectives positives qui attendent les points de vente qui sauront se mettre à l’heure de la montre mode, positionnée sur un prix inférieur à 300 € : distribution, chiffres clés, points de vue de revendeurs, reportage, tendances produits, marques qui buzzent… Le rafraîchissement de l’offre agit comme un relais accélérateur de croissance car la génération Z s’est appropriée la montre. Elle hisse, au rang de It produits, des griffes inédites sur le secteur, capables de relayer la technologie en second plan derrière la valeur mode. Un comble ? Peut-être… Des labels émergents, passant par les chemins de traverse que sont les réseaux sociaux, une imagerie life style… stimulent la profession. A la faveur de cette énième mutation du marché, acteurs traditionnels, marques de prêt-à-porter, réseau HBJO, concept stores, mais aussi bijoutiers fantaisie (ce serait dommage que ces derniers passent à côté !) peuvent générer du trafic en magasin, attirer une nouvelle clientèle, surprendre et séduire.

Enquête Le marché horloger dynamisé par la mode News montres Baromètre Quelle influence la mode exerce-t-elle sur la revente ?

Reportage Lip, la mécanique d’une renaissance Focus marques Modèles tendance et profils gagnants

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Enquête

dynamisé par la mode

Le marché horloger

L’envolée commerciale des montres mode et lifestyle s’annonce comme le fait marquant de l’année horlogère 2016. Comprise dans la tranche des prix accessibles, l’offre conquérante, mûrie sur Internet aux côtés des licences « couture », conduit distributeurs et détaillants à capter cette dynamique nouvelle, rentable mais… volage. Si la chronique quotidienne est alimentée par l’offensive des griffes horlogères ou technologiques du côté de la montre connectée, c’est pourtant dans le territoire en ébullition des marques à l’identité mode affichée, venues ou non du prêtà-porter, que les performances sont les plus notables. Les données recueillies, pour le comité Francéclat par le cabinet d’études Société 5 concernant le premier semestre 2016, donnent la mesure de cette percée dans un marché français estimé à 1,87 milliard d’euros de janvier 2015 à juillet 2016, en hausse de 3 %. « Au cours du premier semestre 2016 en effet, confirme Hubert Lapipe, directeur de Société 5, la très bonne tenue des ventes dans la catégorie des montres à moins de 1 000 € est le point remarquable. En valeur, ce segment de prix a connu un développement de 7 % et dans la fourchette comprise entre 100 et 300 €, la hausse est à deux chiffres ». C’est précisément dans cet éventail de prix que s’observe le succès spectaculaire des montres qui, de Daniel Wellington à Cluse ou Ice-Watch, ont investi le positionnement de la montre accessoire de mode accessible. L’évolution des ventes de ces articles, tant en volume (+ 20 %) qu’en valeur (+ 21 %), réalisées au cours des douze derniers mois, reflète bien cette tendance consistante. Dans la typologie de Francéclat, seule la tranche voisine des montres commercialisées entre 300 et 1 000 € enregistre des progressions aussi favorables (+ 21 en volume et + 13 % en 46

valeur). Par contraste, tandis que la performance des premiers prix s’érode — - 4 % en valeur et en volume pour les montres à moins de 50 euros et - 2 % et -1 % pour celles vendues entre 50 et 100 € — les ventes du haut de gamme s’effondrent. En valeur, le marché du + de 1 000 € chute de - 8 % ! « Ce retournement du luxe est d’autant plus extraordinaire qu’au premier semestre 2015 encore, cette tranche avait progressé de 13 % ! » observe Hubert Lapipe. La baisse des achats des touristes étrangers s’ajoute à la faible part de la clientèle française, portée sur les montres chères, pour expliquer cette dégringolade. Le succès des montres mode se réalise-t-il au détriment d’une autre catégorie de produits ou de marques ? « Rien ne le démontre, observe Hubert Lapipe. Nous voyons, au contraire, que les volumes écoulés dans les tranches de prix concernées sont en hausse. Et sur ce créneau, le segment des montres connectées n’échappe pas à ce constat ». Autrement dit, le succès de cette typologie de montres profiterait à l’ensemble du marché, en attirant à lui de nouvelles clientèles, les jeunes notamment. « C’est signe que nous restons sur un marché d’envie, où le dynamisme des marques fait toute la différence, » analyse l’expert. Quels critères permettent d’identifier cette offre émergente ? Les prix certes. Mais au-delà ? Une identité lifestyle qui colle à la mode et à son accessoirisation, tout en cultivant un esprit horloger plus ou moins affirmé. Les montres griffées, issues du prêt-à-porter, restent sur un segment légèrement distinct et sont, elles, soumises à rude épreuve. En effet, les nouvelles venues ont introduit une communication radicalement innovante. Avec une faible notoriété, elles parviennent à s’imposer, au terme de solides campagnes orchestrées sur les réseaux sociaux, les blogs d’influenceurs et leurs portails web. En ce sens, elles posent un défi aux griffes classiques. « Cela a des effets stimulants. Certains clients ne se retrouvent pas dans les médias traditionnels », confirme Hubert Lapipe. La perplexité gagne les industriels. « En 40 ans de métier,

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*Le temps de vivre C171_P45_63_Dossier Montres 1.indd 47

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Le détail spécialisé en ordre de marche Capter ce flux de nouvelles marques, ne pas rater les prochains Daniel Wellington ou Cluse constituent une des préoccupations majeures des distributeurs. Pour la chaîne de magasins Cleor, Gilles Bennejean dit s’inscrire de plainpied dans cette offre mode émergente. Kiosque Montres and Co « C’est l’identité même de notre enseigne, gravée sur notre base line », souligne-t-il. Aux côtés des bijoux, l’horlogerie représente un tiers des ventes, sur la moyenne des 130 magasins Cleor. Les prix commencent à 50 € avec pour une offre de private labels et de signatures entrée de gamme, telles Go Girl Only ou Certus. L’éventail monte ensuite avec les griffes Armani, Guess, Boss et les spécialistes Fossil, Seiko, Lip etc. Globalement, le nombre de fournisseurs a été réduit et un mobilier Cleor homogène valorise plus encore les marques que des vitrines séparées. Mais surtout, une veille systématique a été mise en place pour détecter les modèles qui frémissent sur les réseaux sociaux. « Une personne est dédiée à ce travail de repérage des articles, des matières et des couleurs les plus demandées », insiste-t-il. Après avoir manqué le train Daniel Wellington et Cluse, son prochain pari porte sur la marque accessible Paul Hewitt, dont les montres garanties deux ans apportent, selon lui, un bon rapport qualité prix entre 119 et 229 €. Sur la tranche de prix inférieure, Cleor continuera, en revanche, le développement de ses marques blanches. A l’image de sa récente acquisition du portail Montres & Co, le secteur de l’horlogerie est au cœur du déploiement du groupement coopératif Synalia, porté en 2016 à 440 points 48

de vente. Son offre horlogère compte une soixantaine de marques réparties en fonction du positionnement de chacune des enseignes : produits images (Michel Herbelin, Seïko, etc.) pour Guilde des Orfèvres ; collections mode (Ice-Watch, Daniel Wellington, Cluse) vendus entre 89 et 250 € chez Julien d’Orcel et l’éventail le plus large chez Montres & Co, qui prend le relais de Heures et Montres, avec 30 boutiques. La reconfiguration du marché imposée par les modèles incubés sur Internet est suivie de près par Cédric de Bretagne, directeur de l’enseigne Montres & Co et responsable du secteur horlogerie chez Synalia. « Les griffes « couture », qui avaient le monopole de l’horlogerie de mode, subissent une concurrence féroce, observet-il. Pendant ce temps, certaines m a r q u e s t ra d i tionnelles comme Casio se réinventent avec succès sur des gammes de produits complémentaires : Vintage, G-Shock, Edifice. D’autres se repositionnent en habillant leur savoir-faire d’une image plus moderne, comme Tissot ou Michel Herbelin. Pierre Lannier confirme, quant à lui, son succès avec des lignes contemporaines, toujours en adéquation avec les tendances du moment. » Avec Montres & Co, deux leviers sont activés pour couvrir ce marché. Le concept de kiosque, d’une part. Implanté au beau milieu des galeries marchandes des centres commerciaux, il présente sur 20 m2 jusqu’à 25 griffes positionnées sur le segment mode et couture. Le web et la vente multicanal, de l’autre. Le groupement hérite d’un portail très bien référencé qui, précise le responsable, « ne s’est jamais fourvoyé dans le discount ». Des offres exclusives sont déjà prévues avec Fossil, Skagen et Diesel. Bref, selon Cédric de Bretagne, « tous les ingrédients sont réunis pour déployer sur la montre des synergies multicanal et de proposer, commandes, achats et retraits des articles en magasin et/ou en ligne. » Quant à la veille du web et des réseaux, le responsable entend s’appuyer sur une équipe professionnelle, l’heure n’étant plus aux community management amateur. ©2015 SYNALIA Toute reproduction interdite sans l’autorisation de Synalia

je n’ai jamais connu un marché aussi volatil et incertain », confiait récemment, Philippe Bérard, PDG de SMB (Lip, Go Girl Only, Certus, All Blacks). De fait, la question de la pérennité des marques, propulsées si rapidement à l’acmé des ventes, se pose. Le marché horloger habitué aux signatures solides, parfois très anciennes, doit composer à l’évidence avec une nouvelle donne : des cycles de développements courts, des mises sur le marché moins prévisibles, des succès plus incertains. « Côté distribution pourtant, nuance Hubert Lapipe, il est notable que ces nouveaux opérateurs misent beaucoup sur les réseaux des bijouteries horlogeries spécialisées. On ne voit pas de percée dans les canaux alternatifs que pourraient être les bijouteries fantaisie, par exemple. »

Un concept de vente façonné par la montre mode C’est sans doute sur la chaîne Louis Pion que le souffle de la mode se vérifie le plus nettement encore. « Nous avons décidé

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de refaçonner complètement notre enseigne pour la recentrer sur l’univers de la montre mode », résume Daphné de Jenlis, directrice générale de Louis Pion et également en charge de l’offre horlogère des Galeries Lafayette. Il nous semblait essentiel d’ajuster notre modèle de vente à cette vision nouvelle. Il s’agit d’un marché d’envie, où le consommateur doit pouvoir adapter le produit à la tendance de la saison, voire à sa tenue. » Le nouveau concept Louis Pion, inauguré au centre commercial de Vélizy 2, sera transposé dans les 130 points de vente (galeries marchandes, corners dans les grands magasins). L’assortiment intègre les montres entre 29 et 1 000 €. Plusieurs innovations clés traduisent l’ambition nouvelle. Un espace Lab, destiné aux marques

émergentes en perpétuel renouvellement ; l’espace connecté, qui accueille un large éventail de montres et bracelets et enfin, un mobilier expérimentant « le libre toucher », réservé aux produits Louis Pion. « Notre clientèle est devenue familière des boutiques high-tech, où des produits bien plus chers sont en libre accès ; nous faisons le pari que cette mise à disposition s’étendra très vite à la montre », pronostique la responsable. Enfin, sous des dehors encore largement horlogers, les points de vente vont voir grossir la part des accessoires (bijoux, maroquinerie) qui donneront la pleine mesure de ce que Daphné de Jenlis qualifie de « concept store centré sur la montre ». Par Sid-Ali Chikh

Le nouveau concept inauguré à Vélizy 2

Montres connectées : un dernier trimestre décisif Selon l’étude trimestrielle du cabinet IDC International Data Corporation, le marché mondial de la montre connectée ne progresserait que de 3,9 % en 2016, les volumes des montres écoulées passant de 20,1 millions d’unités contre 19,4 en 2015. En France, les ventes pourraient être beaucoup plus soutenues. Aussi, l’étude des panels de distributeurs, réalisée par la société GFK, table sur un doublement des ventes en volume en 2016, qui passeraient à 800 000 unités pour un chiffre d’affaires, également doublé, de 200 millions €, le prix moyen de ces articles étant de 250 €. Selon Rémi Letemple, consultant senior chez GfK France et en charge des études sur les wearables, « ces prévisions sont en phase avec la forte saisonnalité de la commercialisation de ces produits pour lesquels le dernier trimestre s’annonce décisif. » Selon lui, à la fin juin, 150 000 articles ont été vendus. Skagen

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Salon international de l’accessoire de mode

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News par M. Dorell et F. Julienne

Manoush

Double ambition La griffe de prêt-à-porter féminin a fait sa réputation avec un style qui évoque les costumes exotiques d’Afrique du Nord, d’Inde ou du Moyen-Orient : étoffes bigarrées, brillances, broderies, ornementations… Habillée aux couleurs de la Maison (bracelets en tissu chamarré, mailles métalliques ornées de strass, motifs cœurs, main de Fatma…), la montre Manoush, est facilement identifiable. Dans le giron de Red Luxury, la première collection, lancée pour l’automne-hiver 2016, de ce produit de niche, typiquement féminin, va sans doute prendre du temps à s’installer sur le marché français mais, ici, la stratégie est double : se faire connaître auprès de ceux qui ne suivent pas la mode et permettre aux afficionadas, qui n’ont pas les moyens de s’offrir le textile (une robe coûte environ 500 €), d’accéder à la marque avec des modèles vendus entre 89 € (Hindi) et 215 € (Marilyn). Manoush suit ici la même logique commerciale que celle déclinée pour les parfums, les lunettes de soleil et autres accessoires de mode. En cela, elle est précurseur d’une dynamique que reflète notre dossier : la rencontre entre la mode et l’horlogerie.

Le Livre des montres Deuxième tome

Impressionnant par son format et la qualité de ses illustrations, le Livre des montres tome II raconte l’histoire de 24 marques — Alpina, Seïko, Tag Heuer, Ulysse Nardin, Longines… — qui apportent leur contribution à l’histoire de la montre, que ce soit par leur design original ou des innovations remarquables. L’auteur, Gisbert L.Brunner, spécialiste de l’histoire des bracelets-montres, présente à la fois des pièces qui incarnent le luxe abordable et des « smartwatchs » ou des chronomètres haut de gamme. Des maisons déjà renommées côtoient de jeunes labels faisant preuve d’ingéniosité. Avec son glossaire, très pratique, des termes techniques les plus importants, cet ouvrage séduira les experts tout comme les amateurs de la création horlogère. Editions teNeues, 25x32 cm Texte en français, allemand et anglais 272 pages, 49,90 €

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La montre mécanique et ses complications

Selon, Ryan Schmidt, l’auteur de ce véritable guide de la montre mécanique, tout commence avec l’émotion suscitée par cet objet de désir. Qu’il s’agisse d’une montre dont on hérite, d’une pièce rare que l’on convoite derrière une vitrine, d’un premier achat important, il y a selon lui « un je-ne-sais-quoi d’indéniablement spécial dans ces petites machines, un mystère qui, même lorsqu’on se sera enfoncé plus avant et qu’on aura acquis une meilleure compréhension des principes mécaniques, nous ramènera toujours à la magie des premiers instants ». Cet ouvrage très technique invite donc les explorateurs à approfondir leur passion en révélant l’anatomie interne de cet objet et les différentes parties du mouvement, en détaillant les complications ou les fonctions : des indications de temps aux inventions plus surprenantes comme le « baromètre anéroïde » ou encore la montre qui ne donne pas l’heure ! Près de 400 illustrations, représentant près de 90 manufactures, servent à illustrer les concepts mis en lumière par l’auteur. Editions La Bibliothèque des Arts, 29x24,5 cm 352 pages, 69 €

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Bulova

Dans le giron d’Horlogerie Distribution Depuis septembre 2016, la société Horlogerie Distribution propose la marque américaine Bulova, propriété de Citizen, aux détaillants français. Créée en 1875 par Joseph Bulova, elle a sa place sur le podium américain des ventes de montres situées entre 149 et 975 €. « Nous visons une distribution en HBJO et dans les grands magasins. Nous sommes déjà présents dans une vingtaine de points de vente et visons la cinquantaine pour la fin 2016 », précise Pascal Michel, le fondateur de l’entreprise. Une équipe interne se charge de commercialiser les 70 références de montres à quartz et automatiques, réparties en 8 collections et vendues entre 150 et 400 € prix public. « Avec Bulova, les revendeurs sont libres de calibrer leur offre comme ils le souhaitent : ils peuvent, par exemple, proposer 60 % de produits pour la clientèle féminine, ce qui est rare en horlogerie », appuie le dirigeant. Munies de mouvements japonais Citizen ou Bulova, elles sont garanties 2 ans.

Mondaine Pay

Payez sans contact avec votre montre En équipant plusieurs modèles du système Mondaine PayChip™, la marque helvétique innove en proposant une montre qui permet de payer ses achats sans contact. De la taille d’une carte SIM de téléphone mobile, la puce se loge très discrètement dans le bracelet, à l’intérieur d’une boucle de sangle pouvant s’adapter à la plupart des modèles. Ce positionnement permet de réaliser des règlements, très simplement, d’une simple rotation du poignet, aux points NFC (Near Field Communication) du monde entier. Déjà fonctionnel en Grande-Bretagne, grâce à un partenariat avec la banque Barclays, ce système le sera en France dès mai-juin 2017. Une idée porteuse lorsque l’on sait que les achats avec paiement sans contact ont progressé de 183 % entre mai 2015 et mai 2016.

Kelton

A l’heure du renouveau Après s’être éteinte en 1987, Kelton, qui bat désormais pavillon hongkongais, fait son retour en France, distribuée par le groupe AS Conseil. Propriétaire de la marque de bracelet en dentelle, Missiu, la société est par ailleurs active dans le secteur de la publicité et de la communication par l’objet. La collection ‘Idyllic’, propose une vingtaine de modèles colorés et étanches, avec un boîtier de 40 mm de diamètre et un mouvement japonais à quartz, à partir 17 € prix de gros. Fidèle à son célèbre slogan, que les plus de 40 ans ne peuvent ignorer, — Vous vous changez, changez de Kelton ! — son bracelet Nato est interchangeable et s’achète séparément au prix de 9 €. Dans les années 70, Kelton, dont il se vendait jusqu’à 15 millions d’unités les meilleures années, révolutionne le milieu horloger en inventant un nouveau modèle de distribution. Très abordables, elles sont présentes un peu partout, notamment dans les bureaux de tabac. Mais l’entre54

prise, comme beaucoup d’autres à l’époque, négocie mal le virage du quartz. Commercialisée à nouveau depuis mai 2016, la marque est désormais fabriquée en Asie. « A Besançon, dans son ancienne usine historique, on peut encore lire « Kelton » sur le bâtiment. Nous étudions la possibilité de la faire à nouveau fabriquer en France, mais pour l’instant, nous n’avons pas encore trouvé la bonne équation », explique Alain Foglia, responsable d’AS Conseil. « Côté distribution, nous sommes ouverts à tout. Nous avons démarré en douceur avec un peu de communication vers

la presse. Quelques bijoutiers, séduits par l’image du produit, travaillent déjà avec nous. Nous serons présents à Maison&Objet en janvier prochain, un salon qui nous permet de toucher également des points de vente plus atypiques comme des boutiques de décoration », précise-t-il. La collection Eté comportera quelques nouveautés comme des bracelets en cuir. Il n’y a pas de quantité de commande minimum et les détaillants peuvent directement passer commande en ligne. Jusqu’à la fin de l’année, ce sera sur le site de Missiu, en attendant l’ouverture de celui de Kelton. « Les professionnels doivent simplement s’inscrire. Nous vérifions, bien entendu, qu’il n’y ait pas plusieurs distributeurs trop proches dans des zones moins urbaines pour ne pas leur porter préjudice », souligne Alain Foglia. La garantie est de deux ans et la société assure le service après-vente. Chaque montre est vendue dans une petite boîte en carton effet soft touch. Des PLV au look très 80’s sont mises à disposition des détaillants.

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Grayton

La montre automatique abordable Depuis juin 2016, Montrichard lance, sur le marché français, Grayton, une nouvelle marque de montres entièrement automatiques. « Au milieu de tous ces modèles qui fonctionnent avec des piles, notre PDG souhaitait revenir aux valeurs de la tradition horlogère, celles de transmission et de longévité », explique Cathy Lebis, responsable marketing et vente. A la tête d’un groupe qui fabrique, depuis 20 ans, des montres pour de grandes marques dans son usine en Chine, Rémi Chabrat constate que si le prix des quartz ne cesse de baisser, ce n’est pas le cas des automatiques. Grâce à une intégration verticale qui lui permet de réduire les coûts, il choisit de proposer un produit de qualité à un prix de vente compétitif, situé entre 250 et 300 €, afin de conquérir un cœur de cible plus jeune. « Nous sommes convaincus que les gens en ont assez de consommer toujours plus, de jeter, de changer… », précise Cathy. Le résultat : un cadran qui se décline en trois tailles : 36 mm, plutôt à destination des femmes ; 40 mm, mixte et 44 mm en direction des hommes. En tout, 65 modèles animés par un mouvement japonais Seïko NH35, bénéficiant d’un traitement super LumiNova sur les aiguilles pour briller

dans le noir et étanches jusqu’à 100 m, avec un choix de bracelets en acier inoxydable, en cuir effet alligator, ou encore avec une surpiqûre contrastée. Pour commercialiser sa marque en propre au style vintage, le groupe ne compte pas passer pour l’instant par la case « salons », mais table sur de la vente directe via le site de la marque et une importante communication sur les réseaux sociaux pilotée par leur service de marketing digital. « Nous avons envie de surprendre. Nous allons régulièrement proposer des éditions limitées, avec des artistes notamment. Il nous semble que les concept stores pourraient être intéressés par notre produit », souligne Cathy Lebis.

Pierre Lannier

L’heure de scintiller La nouvelle Collection Cristal a vu le jour grâce à la découverte d’un « process exclusif » : des cristaux Swarovski sont dispersés au hasard sur le cadran. Ce procédé permet de faire de chaque pièce un modèle unique, à la texture et aux reflets particuliers. Fabriquée en France, un diamètre de 36 mm, en acier ou acier doré rose, munie d’un bracelet en maille milanaise, en cuir bleu nuit façon croco, ou encore en cuir lisse blanc nacré, elle se décline pour l’instant en 9 modèles, mais sera amenée à se renouveler au fil des saisons. Cette collection, étanche jusqu’à 30 mètres, est vendue entre 129 et 139 € prix public.

fondent un e-shop, exposent sur deux salons (Maison&Objet et Capsule) et ouvrent une cinquantaine de points de vente concept stores en France. Entre 2014 et 2016, leur chiffre d’affaires passe de 100 000 à plus de 1 million d’euros avec 10 000 montres commercialisées en 2016. De quoi donner des regrets au réseau de distribution HBJO ? « Dans ce circuit, trop Charlie Watch de concurrents sont en compéExpérience client différenciante tition, constate Adrien SangleUne campagne de financement parFerrière. Il est difficile de s’y faire ticipatif sur Indiegogo permit à Charlie remarquer. Aujourd’hui, Charlie Watch de voir le jour. Mais quand ses créateurs, Adrien Watch se positionne entre l’accessoire de mode et la Sangle-Ferrière et Antoine Parlos, montrent leurs premières montre pérenne. Notre stratégie vise prioritairement montres aux bijoutiers horlogers, sans PLV et avec peu de les grands magasins et l’inauguration de notre preproduits, ces derniers ne sont pas réactifs. Les deux diri- mière enseigne physique. D’ici fin 2017, nous reviengeants décident alors de créer une « expérience client dif- drons vers le circuit HBJO avec des articles à 450 €. férenciante » en vendant en direct. Leurs arguments ? Des Cela ne les empêchera pas de référencer nos autres montres mécaniques automatiques (mouvements à quartz, collections ! De toutes les façons, tant sur les modes suisses, calibre Ronda 1063) unisexes ; une esthétique qui de fabrication (impression 3D), le design et la techemboîte le pas à la tendance vintage ; des bracelets inter- nologie (les montres connectées) ou encore la dischangeables qui surfent sur la vague de la personnalisation ; tribution (internet), le marché de l’horlogerie est en un made in Paris (ou plus précisément dessiné et assem- profonde mutation ». blé à Paris) et un positionnement prix à moins de 200 €. Ils Première boutique 26 rue Pastourelle 75003 Paris. C+ ACCESSOIRES – NOVEMBRE/DECEMBRE 2016/N° 171

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Baromètre

Quelle influence

la mode

exerce-t-elle sur la vente des montres Propos recueillis par Florence Julienne

?

Louis Pion (130 boutiques) « La montre est un accessoire de mode ! Inscrire Louis Pion dans la tendance, promouvoir la désirabilité aussi bien que la technicité, tel est l’enjeu du nouveau positionnement de Louis Pion. En d’autres termes, être l’enseigne référente, précurseur des tendances de la montre et de tout ce qui l’habille. Dans notre nouvelle boutique de Vélizy 2, nous expérimentons un concept marchand inédit, une façon de travailler différente : nous sélectionnons nos marques et produits en fonction des tendances fortes et des attentes de nos clients. Aujourd’hui, les montres vintage, plates et épurées suscitent l’intérêt. Nous sommes au rendez-vous avec Daniel Wellington, Cluse, que nos clients apprécient particulièrement. La personnalisation est également une attente forte. Associer la couleur de son bracelet à sa tenue. Nous proposons un changement de bracelet facile, au cœur du magasin avec un meuble spécifique. Autre tendance très forte, les montres connectées et les produits connexes USB bank, petit réveil, écouteurs. Ainsi, nous créons du lien avec d’autres univers qui encadrent l’horlogerie : le bijou (Fossil, Diesel… mais aussi Zag, Un Jour Mon Prince…) la maroquinerie (Bandit Manchot…). Nous avons

Etre l’enseigne référente, précurseur des tendances de la montre et de tout ce qui l’habille

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mis en place également un labo mode avec des marques émergentes (actuellement Rich Gone Broke, Komono…). Nous les proposons aux clients de manière éphémère pour coller aux tendances. Nous sommes entrés dans des cycles plus courts d’achats de montres, c’est l’occasion pour nos clients de revenir en magasin humer les nouvelles tendances. » Daphné de Jenlis Directrice générale Nombre de marques distribuées : 50. Fourchette de prix : Entre 20 et 500 €.

Julien d’Orcel (42300 Mably) et Le Mouvement (42600 Montbrison) « La montre est devenue un accessoire de mode et cela booste le marché. Il y a 15 ans, nous vendions des noms horlogers, mais aujourd’hui les clients veulent acheter une marque : ils s’identifient aux licences. Julien d’Orcel opère des référencements optionnels ou obligatoires et a choisi de diffuser les montres Cluse plutôt que Daniel Wellington — qui ont toutes deux bâti leur renommée sur une stratégie digitale — parce qu’elles coûtent un peu moins cher (89 € contre 160 €). L’engouement pour une licence dure environ deux ans. Hier Guess, Diesel pour le gros boîtier, aujourd’hui Fossil, Cluse, la Casio vintage, Daniel Wellington… La tendance est aux bracelets interchangeables, personnalisables avec un design sobre : le modèle pour papy revisité. J’enregistre une progression de 7 % sur la vente des montres, contrairement aux bijoux qui représentent une offre plus classique (exceptés Pandora, Les Georgettes ou Fossil). Dans ce contexte, les ventes sur Internet ne nous font pas trop de mal. » Mme Thinard

La montre est devenue un accessoire de mode

Marques distribuées : Cluse, Fossil, Casio, Seïko, Pierre Lannier, Michel Herbelin, Pulsar… Panier moyen : 94 €. Meilleure vente : Cluse.

Bijouterie Caray (78500 Sartrouville) et montresetvous.com « Un nom connu est moteur d’achat. Généralement, l’acheteur repère sur le site Internet d’une marque le modèle qui lui plaît. Il regarde ensuite la liste des revendeurs, téléphone pour savoir si le bijoutier a le modèle, pose des questions, de plus en plus qualifiées et spécifiques, puis fait le déplacement… Nous achetons ferme nos modèles et investissons sur le phénomène marques. Pour ouvrir une boutique online, la plupart des griffes demandent qu’il y ait un établissement physique. Tenir un e-shop demande beaucoup de travail et d’investissement, ce n’est pas le même métier : il faut faire des photos, écrire des textes, opérer un référencement via Google… Les montres sur Internet représentent 20 à 30 % du volume total de mes ventes. En boutique, elles correspondent à 35 % de mon CA. » Raymond Cassarino

Un nom connu est moteur d’achat

Marques distribuées : Balmain, Michel Herbelin, CK Calvin Klein, Seïko, Flik Flak, Swatch, Frédéric Constant, Tissot, Guess, Victorinox. Panier moyen : entre 300 et 400 €. Meilleure vente : Tissot.

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Centre Commercial (75010 Paris) « La montre fait entrer une clientèle différente. Nous vendons plutôt aux hommes, tendance classique/minimaliste. Ils portent des tenues discrètes et ne veulent plus s’afficher avec un gros modèle qui fait un peu vulgaire. Cela se ressent dans la taille des boîtiers qu’ils choisissent (36/38 mm maximum). La montre est un produit agréable à travailler car elle a une histoire. Il y a un an et demi, nous avons commencé à en référencer et, chaque fois, je double mes commandes. Pour l’instant, cela représente une partie marginale de mes ventes ». Nicolas Israël

Chez Maman (3 boutiques à Paris) et chezmaman.com « Nous ne changeons même pas les piles ! C’est un choix que nous assumons. Le côté horloger passe en second plan, après l’esthétique, le style ou le nom de la marque. Nous n’avons pas d’atelier sur place ; nous confions le SAV à un horloger, avec lequel nous travaillons, ou directement aux marques. Voici 11 ans que nous considérons la montre comme un accessoire de mode. Nous nous tenons éloignés des bijouteries traditionnelles. Tout se joue sur l’ambiance, le look des vendeurs… Nous sommes sur un marché de niche. Nous opérons une fine sélection et refusons les minima de commandes. Je pense que la tendance vintage va perdurer.

Marques distribuées : Lip, March Lab

La montre fait entrer une clientèle différente Julien d’Orcel (3 boutiques :

Clermont-Ferrand, Le Cendre et Lempdes dans le Puy-de-Dôme)

et Ponge Bijouterie/La Guilde des Orfèvres (63000 Clermont-Ferrand) « L’impact de la mode sur les montres est plus flagrant que sur les bijoux. Les gens demandent un nom et c’est la publicité, tous supports confondus, qui les fait venir. Le positionnement de La Guilde des Orfèvres et de Julien d’Orcel n’est pas le même. Pour Julien d’Orcel, nous vendons plus de pièces à prix moins élevés (Casio, Festina, Fossil…). Pour La Guilde, c’est l’inverse. Mais quelle que soit la gamme de prix, depuis plus de 10 ans, la montre est devenue un accessoire de mode. Ce secteur est stable, il représente 30 % de notre CA. Une marque comme Daniel Wellington a attiré de nouveaux consommateurs et rajeuni la clientèle. J’appartiens à un groupe qui est en veille sur les sorties produits et les tendances. Aujourd’hui, les montres épurées avec une touche vintage (comme Skagen, Fossil, Cluse…) plaisent. Nous possédons un site de vente en ligne (bijouterie-ponge.fr) pour lequel nous appliquons notre règle : ne vendre que des produits en stock pour livrer les clients dans les meilleurs délais. Nos prix de vente publics sont ceux suggérés par les marques. » Stéphane Ponge

L’impact de la mode sur les montres est plus flagrant que sur les bijoux

Marques distribuées : Tissot, Michel Herbelin, Casio, Victorinox, Swatch, Seïko, Festina…Meilleure vente Ponge Bijouterie : Tissot. Panier moyen : 450 €. Meilleure vente Julien d’Orcel : Cluse. Panier moyen : 75 €.

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Nous ne changeons même pas les piles !

Actuellement, nous en sommes aux petits boîtiers : Charlie Watch, Les Partisanes… Les gens disent que nous sommes des lanceurs de tendances ». Violette Milteau Marques distribuées : + de 60 références. Prix moyen : entre 50 et 250 €. Meilleures ventes : Nixon, Charlie Watch, Komono, Triwa, Junghans…

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Emotion Bijoux (38000 Grenoble)

Horel (33000 Bordeaux)

« À trois reprises, des jeunes filles sont rentrées dans ma boutique en me demandant si je vendais Cluse. A la troisième, j’ai décidé de référencer cette marque. Je viens de commander 50 montres (2 par modèles) pour tester. Il y a 8 ans, je proposais celles de Guess, qui fonctionnaient bien, mais une boutique en propre s’est installée juste en face

« Les femmes s’intéressent de plus en plus aux montres. Elles veulent des automatiques et recherchent de toutes petites montres, celles qui correspondent à la tendance vintage, minimaliste, pour les fêtes de fin d’année… Les clients achètent moins mais mieux : ils veulent le prestige horloger, la qualité, le SAV, la maintenance… mais aussi des griffes cool qu’ils voient sur Instagram. De fait, dans notre concept store horloger, nous proposons des produits qui ont une histoire, un concept, une tradition et un bon rapport qualité/prix/ design, comme Lip, qui investit sur les produits ou Nixon, qui puise ses origines dans le surf. Nous ne sélectionnons pas les marques de prêt-à-porter qui développent une licence montres. Nous ne voulons pas que le client paie 50 % de marketing. Nous privilégions l’expérience acheteur. En boutique, nous sommes limités par la place, c’est pourquoi nous avons aussi un e-shop, que nous animons avec un blog, Actuellement, le chiffre d’affaires est à 50/50. » Aurélien Cram

A trois reprises, des jeunes filles sont rentrées dans ma boutique en me demandant si je vendais Cluse

Marques distribuées et meilleures ventes : Junkers, Lip, Casio G Shock, Les Partisanes, Komono… Panier moyen : 150 €.

Les femmes s’intéressent de plus en plus aux montres.

Grain de Sable (17300 Rochefort) « Je distribue les montres Stamps car c’est un accessoire fantaisie. La marque possède un bon SAV et change les produits facilement, mais je ne suis pas bijoutière. Grain de Sable est un magasin multicréateurs qui vend un peu de tout : bijoux fantaisie, maroquinerie, accessoires textiles. Les montres ne représentent pas même 10 % de mon activité. Pour développer ce secteur, il faut beaucoup de choix. Les clients vont plutôt vers des modèles classiques ou haut de gamme. Le SAV est compliqué. Je sais changer une pile ou un bracelet, mais c’est toujours un peu angoissant. Une fois, j’ai cassé un cadre… » Marielle Calvel

Je distribue les montres Stamps car c’est un accessoire fantaisie et je ne pouvais pas rivaliser. Si les bijouteries fantaisie ne vendent pas ce produit, c’est sans doute qu’elles ne savent pas le faire… Mais je pense que nous pouvons y arriver ! » Jean François Renaud Marques distribuées : Clio Blue, Uno de 50, Cluse.

Marques distribuées : Stamps, Opex, Sunset. Panier moyen : 90 €. Meilleure vente : Stamps.

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Reportage

Lip

La mécanique d’une renaissance

la réactivation de la fabrication des montres Lip et, depuis deux ans, de leur distribution auprès de concessionnaires. ISA est son fournisseur de mouvements. La perspective de le voir fermer conduit le dirigeant à échafauder des alternatives crédibles : « Sans fournisseur local, c’est tout un dispositif qu’il faut reconfigurer. Sans ISA, nous perdrions la réactivité et la compréhension mutuelle que permet la proximité. S’agissant de Lip dont l’identité comprend un ancrage local — le fabriqué à Besançon — ce n’est pas anodin ! » Puis calmement, le dirigeant, pragmatique, soupèse et interroge : « Nous avons bien sûr l’option Lundi 10 octobre 2016 : Un nuage obscurcit l’horid’un approvisionnement chez nos voisins zon de l’horlogerie franc-comtoise : la société ISA suisses. Pour ce type de produit, le surcoût France à Villers-le-Lac, dernier fabricant de mouà envisager ne sera pas insurmontable… » vements d’horlogerie à quartz basé en France Bref, pas de quoi compromettre la remise en vient de déposer le bilan. La presse locale donne selle de Lip, mais la reprise de ce fournisseur le plus large écho à cette nouvelle, qui menace proche serait un soulagement. La « tuile » l’emploi de près de 80 personnes. En cause, la ISA donne toute la mesure de la lucidité du décision de l’actionnaire hongkongais Chung dirigeant sur la préciosité de ce qu’il reste de Nam d’abandonner cette activité. Un repreneur l’écosystème horloger dans le territoire. Notre pourrait relancer l’entreprise mais rien à ce jour visite est nourrie de références bienveillantes ne le garantit. aux acteurs cruciaux de ce microcosme : Philippe Bérard, nous reçoit quelques jours plus les établissements Mouche, le sous-traitant tard au siège de son groupe horloger, à Besanquasi exclusif de SMB en assemblage ; la çon. Il s’agit précisément de faire un point sur la société Jean-Louis Frésard, qui par chance reprise des célèbres montres Lip et de prendre Modèle Churchill T 24. © Lip ouvre encore généreusement ses archives la mesure concrète du fonctionnement de cet industriel discret, devenu le numéro 1 de l’horlogerie en France de composants et de documents sur les modèles Lip sauvés avec 30 millions d’euros de chiffre d’affaires et 130 salariés. de la tourmente des années 1973-1976. « Sans ces ressources, Le dépôt de bilan d’ISA France ? « C’est un coup dur évi- nous devrions nous contenter de photos pour reconstituer et demment, car c’est tout simplement le dernier fabricant de analyser les Lip originelles », observe Philippe Bérard. La même mouvements encore actif en France, tous les autres sont en reconnaissance va aussi aux quelques familles qui perpétuent Suisse ou en Asie. » SMB est mobilisé depuis trois ans dans avec SMB une longue tradition de prise de travail à domicile.

Deux ans déjà que l’horloger SMB (Société des Montres Bisontines) a repris la célèbre marque de montres Lip. Visite de cette entreprise de la ZAC Valentin, au nord de Besançon, en compagnie de son PDG et fondateur Philippe Bérard, qui revient sur le pari industriel et commercial que représente la renaissance de cette pépite française chargée d’histoire.

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SMB : une expertise forgée par le temps A l’image de l’industrie horlogère française, SMB ne contrôle dans la chaîne de valeur que les étapes de la conception et de l’assemblage à partir de composants fabriqués par des soustraitants : cadrans, aiguilles, boîtiers, mouvements, etc. A Châtillon-le-Duc, l’activité est distribuée entre quatre bâtiments modernes : les quais de réception des marchandises, l’atelier d’assemMontre Himalaya 40 cœur battant. blage et de SAV, © Lip le marquage des produits, la préparation des commandes et l’expédition. Une organisation progressivement mise en place pour l’exploitation de ses marques historiques et de ses licences. Judicieusement, depuis le lancement par Philippe Bérard de sa première marque de montres Inotime en 1974 l’entreprise a très vite veillé à diversifier ses débouchés tant en France qu’à l’export.

Philippe Bérard, PDG de SMB, dans l’atelier d’assemblage. © C+ accessoires

Une automatisation importante et une logistique puissante A Châtillon-le-Duc, le transporteur charge trois fois par jour en bout de chaîne. La logistique est performante. L’automatisation intégrale de toutes les phases depuis la prise des commandes jusqu’à l’expédition a été développée et mise au point par les ingénieurs chargés du développement

Le réglage délicat des aiguilles. © C+ accessoires

Modèle Himalaya 40 Réserve de marche. © Lip

L’entrepôt de préparation des commandes Lip. © C+ accessoires

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informatique dans la filiale informatique HEXSYS. « On devient presque dépendant de la filiale », s’amuse Philippe Bérard pour souligner le poids considérable acquis par cette part dématérialisée de l’activité. 5 000 références sont ainsi gérées depuis un ordinateur central. Une commande passée le matin par un client est livrée le lendemain ! Tel est donc le terreau local qui, en janvier 2014, sur 5 000 m2, a accueilli le retour de Lip dans son berceau d’origine.

à un âge où il sait que l’avenir de l’entreprise passera entre les mains de ses enfants — Pierre Alain est déjà aux commandes opérationnelles de la marque Lip, ses filles, Mélanie et Julia, travaillent également dans la société — Philippe Bérard ne veut pas minimiser l’élan stimulant que l’exploitation de Lip a déjà donné à SMB ni le potentiel industriel et commercial des montres de Churchill ou du Général de Gaulle.

Une décision collégiale « Je suis quelquefois présenté comme le seul artisan du retour de LIP à Besançon… En fait, l’assise de SMB, le savoir-faire accumulé, notre place sur le marché et nos 1 500 points de vente sont des atouts indéniables et c’est sans doute pourquoi le propriétaire de la marque nous a sollicités pour sa reprise ». Philippe Bérard admet pourtant que, sans l’insistance et l’enthousiasme de son fils Pierre Alain, il ne se serait peut-être pas lancé dans l’aventure. « Ses arguments restent convaincants : l’histoire de Lip est liée à Besançon par 150 ans de développement ; son retour a donc résonné comme une victoire ; l’énorme notoriété du nom et des produits auprès des clients anciens ou actuels ; le boom commercial des modèles vintage auprès des jeunes hipsters ; l’intérêt grandissant des consommateurs pour la qualité et le made in France, etc. » D’ailleurs, le retentissant écho national qu’a connu le La Mach 2000 chrono. © Lip rapatriement de Lip dans la région en atteste : « Avec Lip, nous avons été mis sous les projecteurs du jour au lendemain par toute la presse écrite et télévisée, alors que nous avions fabriqué et commercialisé pendant 40 ans plus de 1,5 million de montres par an dans l’anonymat le plus total ». Parvenu

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La tampographie mécanique des cadrans sur machine Schmidt. © C+ accessoires

Un repositionnement judicieux de Lip De fait, le chemin accompli est déjà prometteur. En deux ans, le chiffre d’affaires annuel de Lip a été porté à 3 millions d’euros, au terme d’un repositionnement clair et assumé de la marque. Le développement produit a reconduit le partage des collections entre d’un côté, les modèles historiques (Général de Gaulle, Churchill, Himalaya, Panoramic, Henriette, Dauphine) et de l’autre, les références des lignes design conçues par des signatures de renom telles que Roger Tallon (Mach 2000, TV, Big TV) et François de Baschmakoff.

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Le catalogue actuel, riche de 105 références, autorise une segmentation de clientèles distinctes et complémentaires. Tous ces modèles trônent dans les vitrines de la salle de réunion où nous échangeons. Leur modernité ne laisse pas d’étonner le dirigeant. Il s’arrête sur la typographie contemporaine du logo, puis sur la montre Mach 2000 : « Son esthétique futuriste semble tout droit sortie d’un laboratoire de montres connectées. Pourtant Roger Tallon l’a conçue en… 1975 ! » Une belle base de travail sur laquelle n’ont été apportées que d’infimes modifications : l’adaptation de la carrure de certains modèles anciens, l’alignement horizontal des axes de la Mach 2000, etc. Du marché remontent aussi d’heureuses surprises. L’usage des clients hommes et femmes en font des montres unisexes et le charme rétro des modèles Henriette séduit jusqu’aux filles de 18 ans ! Le positionnement de la distribution est clair : Lip est réservée aux seules bijouteries horlogeries indépendantes, aux chaînes spécialisées et aux groupements de détaillants. Les concessionnaires de la marque LIP sont, aujourd’hui, au nombre de 600. La connaissance de la marque, l’histoire de chaque modèle, les caractéristiques des

Montre Dauphine 34 sur bracelet acier doré milanais. © Lip

produits requièrent un investissement et un niveau de formation des vendeurs que tous les horlogers ne sont pas capables de fournir. « Nous les y aidons au moyen de supports, de réunions ici au siège et plus récemment de démonstrations sur tablettes. »

Une ré-industrialisation nécessaire mais prudente Retour à l’atelier d’assemblage. Ce vendredi, dans l’espace vitré et lumineux à l’étage du bâtiment 3, plusieurs opérateurs s’activent sur les cadrans. La pose des aiguilles sur les axes est l’opération la plus délicate. Certains techniciens sont plus à l’aise avec le réglage et la fixation de la tige du remontoir, d’autres avec l’opération d’emboîtage. En une journée, un binôme assemble en moyenne une centaine de montres, 20 s’agissant des modèles les plus complexes. Au rez-de-chaussée, Philippe Bérard nous présente ensuite deux opérateurs. Ils sont affairés à l’impression des cadrans, pour laquelle cohabitent deux procédés. Le premier repose sur un logiciel graphique dont les données sont transmises à une machine jet d’encre et permet la sortie immédiate du nouveau cadran. Le second, plus traditionnel, et partiellement manuel consiste en une tampographie mécanique Schmidt, dont il faut paramétrer les coloris, l’épaisseur des encres, etc. Pour la production d’une série de 100 cadrans, la moitié du temps est consacrée au réglage de l’outil. Impression des cadrans et assemblage : deux étapes cruciales qui, demain, pourraient se prêter à une industrialisation plus avancée chez SMB, si les volumes des ventes de Lip le justifient. « C’est sérieusement à l’étude, confirme Philippe Bérard. Nous avons un peu de recul pour en mesurer l’opportunité, mais nous n’allons pas investir dans un atelier automatisé si c’est pour ne vendre que 35 000 montres par an ». Depuis sa naissance en 1847, la marque Lip s’est nourrie de tant d’inventions et a bravé tant d’incertitudes… La nouvelle greffe, qui lui permet avec SMB de prospérer en terres bisontines, lui donne tous les atours d’une jeune pousse propulsée à nouveau dans l’histoire. Par Sid-Ali Chikh

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Focus marques

Tendances

& profils gagnants

#stratégie

Pages réalisées par Florence Julienne et Laurence Devinat

Nixon Pourquoi la Time Teller plaît-elle ? Michel Bouchard, directeur des ventes Nixon Europe : Son design, minimaliste et mixte, séduit une clientèle jeune et raffinée. Le nom du modèle (littéralement « qui donne l’heure ») est l’effet recherché pour cette montre tout en simplicité. Son prix permet un achat facile pour notre cible, les 15-30 ans.

Comment expliquez-vous que Nixon soit fashion ? Contrairement à des accessoires plus classiques, tels que les foulards ou les chapeaux, la montre est un achat plus réfléchi avec un taux de rotation plus lent. Chez Nixon, nous essayons de suivre les tendances mode et proposons quatre saisons avec des nouveautés et déclinaisons de couleurs ou matières.

notre propre plateforme e-commerce et une boutique parisienne, au 14 rue Froissart qui possède un Custom Bar, un atelier de customisation où faire graver l’inscription de son choix au dos de sa montre. Les implantations varient en fonction de la taille, profil et potentiel du revendeur. On parle d’un minimum de 35 à 40 montres. La marchandise est livrée sous 24 / 48 heures.

Quelle va être, selon vous, l’évolution de ce business ?

Nous prévoyons une progression portée par une clientèle féminine de plus en plus importante. Actuellement, la femme représente 30 à 40 % de nos ventes, contre 10 % il y a 5 ans. Elle s’approprie la montre pour en faire un accessoire vestiTime Teller all gold, unisexe, boîtier et bracelet acier, mentaire. Pour les hommes, c’est un mouvement à quartz japonais Miyota à trois aiguilles, résistante à l’eau peu différent car l’objet « montre » à 100 mètres, 99 € prix public. Comment est organisée est souvent considéré comme votre distribution ? un bijou, le seul peut-être chargé d’affect (cadeau d’anniversaire, de mariage, fête des pères…). Depuis Nixon est revendu dans les magasins d’action sport, Surf Shop, deux ans, la Smartwatch est également un créneau Snow Shop et Skate shop, univers de référence de la marque. porteur. Le 10 octobre dernier, nous avons lancé notre Le circuit mode/lifestyle (Le Bon Marché, Colette, Les Galeries dernier modèle The Mission, première montre connectée Lafayette, Citadium…) est en forte croissance car il touche une des sports de glisse qui utilise les technologies Google clientèle mixte. Nous sommes présents dans de nombreux Android Wear et Qualcomm Snapgragon, ultra-robuste magasins indépendants ou on line et chez les horlogers et résistant à 10 ATM, unique sur le marché pour l’instant. bijoutiers avec des chaînes comme Louis Pion. Nous avons 64

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Calvin Klein

Cluse

#vintage Edwin

#gros boîtier

© photo d’ambiance Slow Life Style Slow Watch

Kapten & Son

VeryMojo

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Lotus Michael Kors

#cadranssertis Emporio Armani

© photo d’ambiance Les Talismans de Chanel

TrendyKiss

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Pierre Lannier

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#stratégie

Festina Pourquoi pariezvous sur la collection Mademoiselle ? David Bing, responsable marketing et communication Festina France : L’éclat du serti, la brillance du bracelet et le contraste entre l’acier et la couleur or rose apportent une note chic et font, à n’en pas douter, que ce modèle va plaire. De plus, les gros boîtiers sont passés de mode, nous sommes sur une taille d’ouverture réduite, qui est un standard plus fin. Nous destinons ce modèle à une clientèle féminine à la recherche d’une montre bijou, qui puisse l’accompagner tout au long de la journée. Elle est pratique, offre une belle visibilité, mais est aussi élégante et peut s’associer à une tenue de soirée.

L’esthétique joue-t-elle un rôle primordial ?

Avez-vous le souhait d’être présent chez d’autres revendeurs (concept stores, boutiques fashion…) que les horlogers bijoutiers ? Non. Nous avons un maillage commercial assez exhaustif, avec 3 000 points de vente en France, et nous nous concentrons sur notre réseau de distribution traditionnel. Nous essayons de les satisfaire au maximum. Nous souhaitons asseoir notre position de leader sur ce marché et la conserver dans un contexte concurrentiel.

Que pensez-vous de cette génération de marques qui n’ont pas de tradition horlogère et qui vendent un life style ? Ce n’est pas parce que nous sommes une marque horlogère que nous ne savons pas proposer des produits tendance. Cette concurrence a pour avantage de dynamiser le secteur, de créer de l’intérêt pour le produit. Il y a toujours des épiphénomènes, qui montent très haut, mais peuvent aussi redescendre rapidement. Les professionnels s’appuient sur des noms à forte notoriété qui constituent leur fonds de commerce, mais au-delà c’est aussi leur travail de saisir des opportunités de business.

Mademoiselle, boîte 21,5 mm, bracelet acier, bicolore acier et or rose, mouvement quartz Myota 3 aiguilles, 139 € prix public.

L’utilité première de la montre, qui est de donner l’heure, est devenue secondaire. Nous sommes plus dans l’accessoirisation. Toutefois, Festina est une marque horlogère et nous nous devons d’avoir une posture correspondant à notre statut d’horloger.

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Elixa

Marc Jacobs

#vintage Deja Vu

#petitboîtier

Les Partisanes

Rodania

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#stratégie Komono Quels sont vos modèles phares ? Charles Bauduret, directeur commercial et marketing de Samples & Supply, distributeur de Komono : Cette marque belge, née à Anvers, a débuté avec des écrans digitaux et a pris ensuite un tournant stratégique avec des bracelets en tissus imprimés (motifs léopard, palmiers, fleurs, formes géométriques…) doublés de cuir. Cette esthétique a favorisé son essor. Puis, la griffe s’est concentrée sur un style plus épuré et contemporain. Aujourd’hui, le concept est de suivre la mode, à raison de 4 collections par an et des injections saisonnières.

Comment est organisée votre distribution ? Nous sommes distributeurs pour les concept stores, boutiques fashion et opticiens (Komono, c’est aussi des lunettes, N.D.L.R.) français depuis 2013, soit plus de 300 points de vente. Le réseau HBJO est prospecté par Mister Watch, depuis mars 2016. Nous avons accès à toutes les collections et les séries limitées comme le modèle Estelle avec un bracelet en liège ou la Magritte x Komono, inaugurée chez Colette.

En fait, vous vendez plus un life style, qu’un produit ?

La montre mode révolutionne-t-elle l’horlogerie? Nous avons débuté avec le marché mode, en tant qu’offre complémentaire, convaincus qu’il ne faut pas 1 montre, mais 5 ou 7 pour parfaire son look. Nous souhaitons, dans un premier temps, créer notre image de marque pour ensuite attirer l’attention des horlogers bijoutiers, qui restent, somme toute, assez protectionnistes.

Nous traitons les montres comme s’il s’agissait d’articles de luxe et donc accompagnés d’investissements marketing. Komono, c’est du luxe accessible, un accessoire de mode à bon prix. Nous offrons un package complet avec des supports visuels et merchandising pour mettre le produit en valeur. Nous réalisons des images de mode (films et photos) au Brésil, à Tokyo, au Maroc… Pour la prochaine saison, ce sera en Islande. Nous organisons des campagnes de publicité ciblées auprès de notre cible, la génération Z.

Moneypenny Gold Black, boitier 16 mm, bracelet cuir, mouvement à quartz japonais Miyota à trois aiguilles, 49,95 €.

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Rich Gone Broke

Bill’s

© photo d’ambiance Paul Hewitt

#braceletspersonnalisables

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Morellato

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#stratégie

Tissot Pourquoi la Everytime plaîtelle ? François Thiébaud, président Tissot (Swatch Group) : Ce modèle reflète, par son cadran et son bracelet coloré, les tendances actuelles, tout en bénéficiant d’un savoir-faire authentique, puisque chaque jour, depuis 163 ans, Tissot produit des montres véhiculant de véritables valeurs horlogères suisses.

Tissot est-elle en train de se tourner vers la mode ?

Comment est organisée votre distribution ? Notre réseau de revendeurs est composé d’indépendants, de chaînes et de grands magasins (Galeries Lafayette, Printemps, BHV…). Nous possédons quatre boutiques en propre. Notre collaboration avec le circuit des professionnels HBJO nous permet d’être au service des consommateurs finaux, dont nous voulons toucher la sensibilité. Un client, qui a de l’argent mais qui a des doutes, n’achètera pas nos montres. Il est donc important d’être attentif, de faire naître la confiance avec un message commun et de la faire perdurer dans le temps. Ceci est primordial dans le secteur horloger.

Cela ne date pas d’aujourd’hui ! Elle a toujours été sensible aux mouvements et aux tendances. Si on se penche sur l’histoire de Tissot, on verra qu’avec la Tissot Banana de 1916, dotée d’un cadran aux lignes incurvées et la Tissot Porto, de 1919, dans les purs styles Art Nouveau et Art Déco, nous étions déjà à la mode. Au fil du temps, d’autres modèles très novateurs ont suivi, telle la Tissot Design, créée par le desiSelon vous, quelle est gner finlandais Pekka Piekännen en 1973, l’importance de la et la Tissot Pinky en 1971, qui se décline en Everytime, boîte en acier avec revêtement or rose, mouvement à quartz de fabrication mode sur le marché de couleurs vives et originales, symbolisant suisse 3 aiguilles, étanchéité jusqu’à la montre aujourd’hui ? une pression de 3 bar, bracelet en tissu l’esprit des années 1970. Il y a également avec boucle standard, 5 coloris (marron, saumon, bleu motif floral, bleu marine, eu la fameuse Tissot RockWatch de 1985, Elle peut impacter le monde turquoise - 30 € chaque), 210 € prix public. une montre taillée dans la pierre des Alpes horloger et beaucoup d’autres suisses, rendant chaque pièce totalement domaines. Pour une marque tradiunique. Un produit tel que la Tissot T-Touch, tionnelle comme Tissot, l’influence qui était la première montre tactile en 1999, reste révolutionde la mode peut s’inscrire pour certains modèles, comme naire puisque, depuis 2014, elle est également solaire. Nous pour la Tissot Everytime, mais pour d’autres lignes plus devons être proches du public et détecter ses attentes du classiques, comme la Tissot Le Locle ou la Tissot Chemin moment, tout en ne reniant jamais notre tradition. des Tourelles, l’aspect traditionnel horloger reste prioritaire.

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Sunset

Olivia Burton

#finitions Kenneth Cole

#complications

Triwa

Casio

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#stratégie

Zadig & Voltaire Pourquoi la Master plaît-elle ?

Comment appréhendez-vous ce marché ?

David Emmanuel Cohen, cofondateur de Red Luxury* : La Master est un modèle iconique. Nous l’avons réinterprété en conservant son aspect rock, mais en accentuant son côté masculin, branché et unisexe. Zadig & Voltaire est la brand extension (licence, N.D.L.R.) d’une marque de prêt-à-porter non horlogère. Son nom est accélérateur de désir. Nous utilisons ses valeurs, ses codes et le fait qu’elle renouvelle ses collections tous les 6 mois. Aujourd’hui, les clients veulent un produit cool.

Nous sommes arrivés dans une situation de crise, où il n’y avait pas de place pour nous. Les bijoutiers avaient beaucoup de marchandises et des vitrines au merchandising chargé. Notre constat est que les horlogers bijoutiers ne peuvent plus porter les stocks, les licenciés ou les distributeurs doivent assumer ce rôle. Seuls, ceux qui auront la surface financière pour le faire survivront. Nous allons assister à une concentration et une verticalisation du secteur.

Le consommateur final ne paie-t-il pas, en grande partie, le marketing ?

*Licences Red Luxury : Zadig & Voltaire, Manoush, Vuarnet. Marques propres : Rich Gone Broke, Kulte.

Le multiple entre le prix de fabrication et le prix final est, à mon avis, le même pour une licence que pour une marque horlogère. De plus, les sommes investies par les autres licenciés créent un engouement, un awarness (une conscience, N.D.L.R.). Ces techniques multicanales ont un effet vertueux sur les ventes.

Quel circuit de distribution visez-vous ? Nous avons opté pour un positionnement mode et web, mais souhaitons nous adresser aux revendeurs HBJO, aux boutiques de bijoux Fantaisie multimarques, aux concept stores et aux sites Internet. Nous proposons des produits qui correspondent à chacun de ces réseaux pour créer la surprise en magasin. La licence exclusive et mondiale nous est accordée pour une durée de 6 ans minimum. Nous avons confié la distribution française à la société MRC, convaincus par son approche du réseau HBJO. En septembre 2016, la marque a été présentée au salon Bijorhca, qui permet de présenter des produits originaux aux revendeurs traditionnels. Nous visons 300 à 400 ouvertures de compte d’ici la fin de l’année prochaine.

Master Marijuana, unisexe, cadran crème 36 mm, boîtier acier, bracelet en nubuck beige, mouvement à quartz Miyota trois aiguilles, double fuseau horaire GMT, résistante à l’eau à 50 mètres, 199 € prix public.

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Roberto Cavalli, défilé AH 2016-17 ©Pixelformula

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Légende

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E n g l ish t e x t Les Georgettes Customizable jewel bag

Mondaine Pay Pay without contact using your watch The Swiss label innovates by equipping several of its models with the Mondaine PayChip™ to offer a watch that lets you pay for your purchases without any contact. The chip is the size of a SIM card for cell phones and discretely fits into the bracelet, inside of a strap buckle that can be adapted to most models. The placement allows for easy payment with a very simple twist of the wrist, at NFC (Near Field Communication) spots around the world. Already operational in Great Britain, thanks to a partnership with Barclays bank, the system will be in France starting May-June 2017. A promising concept when we realize that contact-free payment for purchases increased 183% between May 2015 and May 2016.

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Les Interchangeables by Gal A diamond in the rough In line with its slogan, “chic but popular”, Les Interchangeables are probably in the process of opening a new breach in the democratization of the precious jewel. With the help of a cousin who is a diamond broker and a second cousin named Galith (Gal) who designs fine jewelry, Audrey Bot, co-manager, had the idea of using rough gray, khaki and transparent khaki diamonds, from 0.5 to 1.5 carats to offer precious models at attractive prices: 129€ retail price for a chain bracelet in silver 3 microns, with a bell (1 rough diamond 0.5 ct); between 200 and 249€ for a small dog tag with rough diamonds mounted on a bracelet or necklace; and around 600€ for a large dog tag. For women who want to wear diamonds that are less bling-bling, more natural...and as always, eternal.

We already know what happened when leather goods maker, Maison Texier, teamed up with the jeweler, Maison Altesse, to produce their Les Georgettes leather bands. Since the French made product has been a huge success, the label is launching its matching bag: first in a capsule collection for the holidays in department stores and in a few retail shops, and more widely for summer 2017 with an expanded offer. The Les Georgettes bag is made in one size for day and evening wear. It comes in smooth, grained or patent leather and in 9 colors. Inner finishes also come in a variety of contrasting materials and in 9 colors. A metal plate — galvanized silver, gold, pink gold or ruthenium metal clips on the front. Like the bracelets, it comes in 2 sizes and 5 designs. It retails for between 32 and 39€. A choice of curbed chain or figaro chain for customization of the smallest details. The jewel bag will not retail for over 300€. It will be commercialized in February for SS 2017 and available in the Les Georgettes e-shop.

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shops

Gringoire Joaillier First physical store “Today, in order to develop a product, we have to create a brand and to strengthen its image, open a shop,” confided Yvan Le Dour, the brand’s president, in our edition of January 2016. Deal! In October 2016, the jeweler removed the H from Gringoire and ensures its visual identity thanks to a flagship store near the Bristol. It reveals a color code (black, gold, white), a taste for the Art Deco style — golden walls with gold leaf or white decorated with bronze rods, Carrara marble floor, glass chandelier with tiered glass slats that hang down over a glass top pedestal table, mid-twenties style black-lacquered steel chairs with legs

inspired by a female body...— and a contemporary approach that adds style to the entire decor — mural globe lights from the 60s/70s, glass bells used to display jewelry in a modern way... With a floor area of 70 m2 on 2 levels, the personalized space allows Gringoire Joaillier, to assert its creative DNA, a subtle and colorful combination of fine and precious stones. Let’s bet that this new setting will allow the label, which represents approximately 400 French watchmakers and jewelers, to better convey its French Chic, a bold stance that “invents its own rules, between technique and aesthetics, because modernity...is combination!” 32 avenue Matignon 75008 Paris. C+ ACCESSOIRES – NOVEMBER/DECEMBER 2016/N° 171

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Portrait

Dyrberg/Kern

Nordic glamour

First, a Scandinavian spirit, second, a taste for fashion, third, good business sense... The trifecta for a fashion jewelry brand that targets the watchmaker jeweler network. In 1985, two students graduated from the Copenhagen School of Design. One was Henning Kern, trained in men’s readyto-wear and the other, Gitte Dyrberg, trained in women’s ready-to-wear. At a time when Mugler and Montana were extremely popular, they created a line of women’s clothing with jewelry accessories. To their surprise, they became quite a hit. Thirty years later, the duo leads on their market, are present in 20 countries and in catalogs for about fifty airline companies. “At first, we sold 90 % of our jewelry in Denmark,” explains Henning Kern, CEO and creative director. “Today, the trend has reversed.” In 2016, Malene Pilely became an exclusive agent, handling development for Dyrberg/Kern in France. The objective? To be carried by 120 to 150 watch making and jewelry shops, using a field policy. A relevant approach in a context where many players in the distribution 80

network seek to expand their offerings with more fashion or more accessible products. The strength of Dyrberg/Kern lies in its ability to combine standards of Scandinavian aesthetics — simplicity, practicality and timelessness — with taste for “all that glitters’, common to women around the world. Thus, jewelry pieces that used to be made of brass are now made of pure or colored, ion-plated stainless steel “for durability,” says Henning Kern. Designs are simple, contemporary. However, the use of colored, semiprecious stones and glass crystals (Swarovski or Preciosa) operates a stylish twist on bangles closed with a clip, long earrings, rings or around a watch case. The latest concept called Compliments, allows

Dyrberg/Kern counter in Copenhagen’s ‘Magasin’ department store

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The picturesque Nyhavn canal in Copenhagen

the client to buy a ring and change the toppings at whim, thanks to a twist system. “That means less stock for the retailer,” points out the manager. Clever! A display with the different models was designed to make sales easier. It’s very similar to the charms spirit...Dyrberg/Kern’s corporate office is located in Amager, a suburb of Copenhagen, former industrial zone now filled with showrooms because there are hardly any factories left in Denmark. The creative studio, managed by Gitte Dyrberg, designs the pieces in quite an original way, by twisting golden tape, the prototypes and manufacture are outsourced to southern China and to Thailand. Relocation that enables Dyrberg/Kern to produce on a large scale with prices aimed at a large public (retail prices between 45 and 150 €, with a margin of 2.5 or 2.7). The label sells 600,000 pieces per year and its turnover reaches several million euros. A national pride, several times the label received the Gazelle Award, awarded to companies that achieve the biggest economic growth and presented by the financial

magazine Børsen. With two collections per year (more than 100 articles and several colors), Dyrberg/ Ke rn i s s u c c e s s f u l with both its classic lines — the Icons range, 40 % of sales, in stock and immediately available for delivery — and a seasonal variation. After M o ro c c o a n d t h e northern lights, spring

summer 2017, entitled “Ipanema”, vibrates to the rhythm of the bossa nova, the Mayan “Carnival”… An understandable invitation to sunny days ... By Florence Julienne

Brazilian inspired mood board for SS 17

Presentation of the collection in the showroom C+ ACCESSOIRES – NOVEMBRE/DECEMBRE 2016/N° 171

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Report

Lip

The mechanics of revival

It has already been two years since watchmaker SMB (Société des Montres Bisontines) took over Lip, the famous watch label. A visit of the company located in the ZAC Valentin, north of Besançon, with the CEO and founder, Philippe Bérard, who talks to us about the industrial and commercial challenge of reviving the French company full of history.

been mobilized for three years to reactivate the manufacture of Lip watches and for the past two years, in their distribution to dealers. ISA is the label’s movement supplier. The prospect of seeing it close leads the manager to elaborate credible alternatives: “Without a local supplier, the entire operation needs to be reconfigured. Without ISA, we would lose reactivity and mutual understanding that comes from proximity. In regards to Lip whose identity has a local presence — the made in Besançon — it is not a trivial issue!” Then the director continues calmly, in a pragmatic way, carefully choosing his words: “Of course, we have the option of being supplied by our Swiss neighbors. The additional cost for this type of product would not be unbearable...” Monday, October 10, 2016: A cloud darkened the In short, not enough to jeopardize putting horizon of Franche-Comté watchmaking: the last Lip back in the saddle, but the recovery of quartz watch movement manufacturer based in the local supplier would be a relief. ISA as a France, the company ISA France in Villers-le-Lac, “building block” demonstrates the director’s has just filed for bankruptcy. Local press spread the insight on the preciosity of what remains of news that threatened the jobs of nearly 80 people. the area’s watchmaker ecosystem. Our visit The reason was attributed to Hong Kong shareis filled with benevolent references to key holder, Chung Nam’s decision to abandon the players in the microcosm: Établissements activity. A buyer could revive the company, but Mouche, which is practically the sole subnothing to date could guarantee the revival. contractor for SMB assembly; the Jean-Louis Philippe Bérard received us a few days later at Frésard Company, which luckily still genethe headquarters of his watchmaking group in Churchill model T 24. © Lip rously opens its archives of components and documents for Besançon. It was in fact to take stock of the take over of the famous Lip watches and to evaluate operations of the discreet Lip models that were saved from the turmoil of the years 1973industry that has become number 1 in French watchmaking 1976. “Without these resources, we would have to make do with 30 million euros in turnover and 130 employees. The with photos to reconstruct and analyze original Lip models,” bankruptcy of ISA France? “This is obviously a blow because states Philippe Bérard. He also shows the same gratitude for it is simply the last movement manufacturer in France that is several families that perpetuate a long tradition of working still active, all the others are in Switzerland or Asia.” SMB has for SMB from home. 82

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SMB: expertise forged by time As is custom in the French watchmaking industry, SMB only controls the stages of design and assembly of components manufactured by subcontractors in the chain of value: dials, hands, bezels, movements, etc. In Châtillon-le-Duc, activity is distributed between four modern buildings: merchandise receiving docks, the assembly shop and after sales service, product labeling, order Montre Himalaya 40 Open Heart. preparation © Lip and shipping. An organizat i o n t h a t wa s gradually introduced for the operation of its historic brands and licenses. Since Philippe Bérard launched its first brand of watches, Inotime, in 1974, the company wisely made sure to quickly diversify its outlets both in France and abroad.

Significant automation and powerful logistics

Philippe Bérard, CEO of SMB in the assembly workshop. © C+ accessoires

A collegial decision “I am sometimes introduced as the only force behind the return of Lip in Besançon ... In fact, the foundation of SMB, the accumulated know-how, our market position and our 1,500 sales outlets are undeniable assets and this is probably why the brand owner approached us for the company’s recovery.” Philippe Bérard admits that without the insistence and enthusiasm of his son Pierre Alain, he might not have

In Châtillon-le-Duc, the transporter loads three times a day at the end of the chain. Logistics is successful. The full automation of all phases from taking orders to shipping was developed and set up by software Manual dial assembly. development engi© C+ accessoires neers from the IT subsidiar y, HEXSYS. “You become almost dependent on the subsidiary,” laughs Philippe Bérard, emphasizing the considerable importance o f t h e d e m a te rialized por tion of the business. Modèle Himalaya 40 5,000 references Power Reserve. are managed by © Lip a central computer. An order placed by a customer in the morning is delivered the next day! Such are regional roots, which in January 2014 on 5000 m2, welcomed Lip back to its place of origin. The warehouse for Lip order preparation. © C+ accessoires

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launched into the adventure. “His arguments are convincing: the history of Lip is linked to Besançon through 150 years of development; the label’s return has resounded as a victory; the huge brand and product awareness from both current and former clients; the commercial success of vintage models with young hipsters; the growing interest of consumers for quaMach 2000 chrono. © Lip lity and made in France, etc.” Moreover, the resounding national echo when Lip returned to the region attests to all of that: “With Lip, we were put in the spotlight overnight by all written press and television, although we had manufactured and marketed for 40 years over 1.5 million watches per year in complete anonymity.” Having reached an age where he knows that the future of the company will pass into the hands of his children — Pierre Alain is already operations director for Lip, his daughters, Mélanie and Julia, also work in the company — Philippe Bérard does not minimize the stimulating momentum that the exploitation of Lip has already given to SMB, or the industrial and commercial potential of the Churchill and Général de Gaulle watches.

Tallon designed it in… 1975!” A beautiful work base on which there have only been minute changes: the adaptation of the middle section on some older models, the horizontal axis alignment on the Mach 2000, etc. There are also some pleasant surprises in return from the market. Men and women clients wear them as unisex watches and the old-fashioned charm of Henriette models attract even 18 year old girls! The positioning of distribution is clear: Lip is only reserved to independent watchmaker jewelers, specialized chains and retail groups. Today, there are 600 dealers for the Lip brand. The knowledge of the brand, the history of each model and product features requires an investment and a level of training for salespeople that all watchmakers are not able to provide. “We help them through media, meetings here at headquarters and more recently, demonstrations on tablets.”

A necessary but cautious re-industrialization

Back to the assembly workshop. This Friday, in the luminous glassed area upstairs in building 3, several operators are busy with dials. The most delicate operation is the laying of hands on the axes. Some technicians are more comfortable with setting and fixing the winding stem, others with the casing operation. In one day, a pair can assemble an average of one hundred watches, 20 in the case of more complex models. Next, on the ground floor, Philippe Bérard introduces us to two operators. They are busy printing dials for which there are two coexisting procedures. The first is based on graphic software from which data is transmitted to an inkjet machine and allows immediate printing of the A wise new dial. The second, The mechanical Schmidt pad printer for dials. © C+ accessoires repositioning more traditional, partly of Lip manual procedure uses a mechanical Schmidt printing pad In fact, the road already traveled is promising. In two years, the for which one must set the color, ink thickness, etc. For the annual turnover of Lip was increased to 3 million euros, after a production of a series of 100 dials, half of the time is devoted clear and assumed repositioning of the label. Product deveto adjusting the tool. Printing dials and assembly: two crucial lopment has renewed sharing collections between historical steps that tomorrow might lend themselves to more advanced models (General de Gaulle, Churchill, Himalayas, Panoramic, industrialization at SMB, if Lip’s sales volumes warrant it. “It is Henriette, Dauphine) and designer line models created by under active consideration,” confirms Philippe Bérard. “We renowned signatures such as Roger Tallon (Mach 2000 TV, have been able to distance ourselves to evaluate the opporBig TV) and Francis Baschmakof. The current catalog, rich tunity but we are not going to invest in an automated workshop with 105 references, allows segmentation of distinct and if it is only to sell 35,000 watches a year.” complementary audiences. All of these models are displayed Since its foundation in 1847, the Lip brand has built upon so in the windows of the meeting room where we speak. Their many inventions and braved so many uncertainties...The new modernity does not surprise the director. He stops to comtransplant, which allows the label to thrive with SMB in the ment on the logo’s contemporary typography, then shows Besançon region, gives it all the trappings of a young sprout the Mach 2000: “Its futuristic aesthetics seem to come straight that will again grow in history. out of a laboratory for connected watches. However, Roger By Sid-Ali Chikh 84

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