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Réanimation et anesthésie du brûlé chez l’adulte E. Cantais, P. Goutorbe, Y. Asencio, A. Montcriol, E. Meaudre-Desgouttes Environ 10 000 brûlures conduisent à l’hôpital chaque année. La mortalité et le devenir fonctionnel des plus graves ont été améliorés, probablement par le meilleur contrôle du choc initial et par les progrès chirurgicaux. La physiopathologie du choc initial et de l’œdème, de l’atteinte pulmonaire et des désordres inflammatoires n’est pas parfaitement élucidée. La prise en charge initiale impose une évaluation de la surface brûlée et une réanimation dominée par les apports de solutés cristalloïdes dans les premières heures. Le refroidissement est efficace dans les premières minutes pour limiter la profondeur des lésions. Le risque d’hypothermie est à prendre en compte. Le contrôle des voies aériennes s’impose lorsque l’inhalation fait redouter un œdème obstructif des voies aériennes supérieures, qui peut s’installer dans les 6 heures. La prise en charge hospitalière débute par une évaluation des lésions, en surface et en profondeur, le plus souvent sous anesthésie générale. Le diagnostic des lésions trachéobronchiques par fibroscopie est recommandé. L’utilisation d’albumine diluée après un certain délai est consensuelle. Le suivi de la réanimation hémodynamique peut faire appel à un monitorage invasif, même si aucun gain en termes de mortalité n’est rapporté. La stratégie chirurgicale doit être discutée dès la période initiale, pour réaliser les gestes d’urgence (fasciotomies décompressives) et anticiper les gestes ultérieurs d’excision et de greffe. Les besoins transfusionnels sont importants et ils sont majorés par la chirurgie d’excision-greffe précoce. Le recours aux substituts dermoépidermiques artificiels est prometteur, mais le coût de ces substituts en limite encore l’usage. La réanimation secondaire est dominée par l’hypercatabolisme et la nutrition à réaliser, et par les complications infectieuses. L’infection nosocomiale est plus fréquente chez le brûlé que chez les autres malades de soins intensifs. L’infection de la brûlure elle-même est mieux contrôlée par les topiques modernes et par la chirurgie d’excision-greffe. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Préhospitalier ; Chirurgie ; Physiopathologie ; Brûlure
Plan ¶ Introduction
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¶ Physiopathologie Œdème et désordres hémodynamiques initiaux Lésions d’inhalation et atteinte pulmonaire précoce Brûlure et infection
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¶ Prise en charge préhospitalière Faire cesser l’agression thermique Évaluation précoce Abord veineux, réanimation hydroélectrolytique, analgésie Voies aériennes, réanimation respiratoire Transport, régulation
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¶ Réanimation initiale Gestion des voies aériennes Réanimation hémodynamique Support ventilatoire Traitement de la brûlure, chirurgie d’urgence
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¶ Stratégie chirurgicale Chirurgie d’urgence Excision-greffe précoce Couverture temporaire, substituts dermiques Autres procédures chirurgicales
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Anesthésie-Réanimation
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¶ Réanimation à la période secondaire Apports hydroélectrolytiques Nutrition Gestion de l’infection
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¶ Anesthésie du brûlé Anesthésie, particularités du brûlé Anesthésie pour chirurgie d’excision-greffe Anesthésie pour pansement de brûlure
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¶ Conclusion
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■ Introduction Le traitement des brûlures graves se limitait, il y a 50 ans, à des mesures de confort, sans véritable espoir de guérison. Les désordres initiaux n’étaient pas accessibles au niveau thérapeutique de l’époque, et la réhabilitation était jugée comme impossible. La situation a considérablement évolué, et on connaît une diminution spectaculaire de la mortalité pour les brûlures profondes et étendues. Ces progrès sont à mettre au crédit du meilleur contrôle du choc initial et d’une plus grande agressivité chirurgicale, avec excision la plus précoce possible
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