











Jeannine Chartrand est une agricultrice passionnée et résolument engagée dans son milieu. À preuve : couronnée agricultrice de l’année 2012 pour le Centre-du-Québec, cette éleveuse de porcs est aussi vice-présidente de La Coop Covilac, vice-présidente de la caisse Desjardins de Nicolet et commissaire à la commission scolaire de la Riveraine !
l ne faut surtout pas me lancer un défi, confie cette femme à la curiosité insatiable. Quand je ne comprends pas une chose, je suis portée à m’embarquer pour pouvoir l’analyser sous tous ses angles. »
Sa passion pour l’agriculture lui vient de ses parents, qui exploitaient une ferme laitière dans l’Outaouais. « Mon père a été administrateur de La Coop Agrodor pendant plusieurs années. Je ne sais pas si j’ai hérité du gène de la coopération, mais quand j’étais jeune, je pratiquais des sports d’équipe et j’aimais m’impliquer dans différentes organisations. »
Après l’obtention de son diplôme en productions animales à l’ITA de Saint-Hyacinthe, en 1983, elle a travaillé pendant cinq ans au Programme d’analyse des troupeaux laitiers du Québec
(aujourd’hui Valacta), tout en s’impliquant comme secrétaire du Club Holstein et du Syndicat de gestion de Papineau. Elle a ensuite été représentante technique en productions laitière et végétales, puis responsable des commandes et du service à la clientèle au Centre agricole de Lac-Saint-Pierre (aujourd’hui Covilac). Elle a quitté cet emploi en 1995, lorsque son conjoint et elle ont acquis la ferme porcine de son beau-père.
« Certains disent : “Qui prend mari prend pays.” Moi, je n’ai pas changé de pays, mais j’ai changé de production ! » fait-elle remarquer. Comptant aujourd’hui une maternité de 630 truies et 46,8 ha de terres louées à des entreprises céréalières avoisinantes, la Ferme Porcibel se distingue entre autres par l’excellence de ses pratiques agroenvironnementales, qui lui ont valu un prix régional en 2007.
À partir de 1998, la dynamique agricultrice s’est aussi engagée au sein du Mouvement Desjardins, où elle a notamment été vice-présidente puis présidente de la caisse des Deux-Rives, jusqu’à sa fusion avec la caisse de Nicolet, en 2010.
Après l’arrivée de ses quatre enfants, nés entre 1994 et 2000, elle a temporairement délaissé les organisations agricoles pour se consacrer au milieu scolaire. Pendant 10 ans, elle a présidé un conseil d’établissement et siégé à de nombreux comités de parents, avant de devenir commissaire scolaire en 2011.
Maintenant que ses enfants sont grands, Jeannine Chartrand est heureuse de renouer avec La Coop Covilac, cette fois à titre d’administratrice. Sa vaste expérience comme ex-employée, comme productrice et comme dirigeante dans d’autres organisations est un atout précieux au conseil.
« Lorsque je suis entrée, en 2012, on envisageait de construire un nouveau centre d’engrais. Or pour y avoir travaillé et connu les problématiques sur le terrain avec les producteurs, j’étais en mesure d’analyser tous les impacts de cette importante décision », fait-elle valoir.
Récemment nommée à la vice-présidence de Covilac, elle est consciente que ce poste constitue souvent un tremplin pour la présidence. Cette éventualité ne l’effraie pas, dans la mesure où « ce n’est pas très différent d’une présidence de caisse », dit-elle.
Toujours aussi pleine d’énergie et de projets, elle n’a pas l’impression d’avoir vieilli entre 20 et 50 ans. « Je regarde mes anciens camarades d’école qui sont à leur préretraite et je me sens très loin d’être rendue là. Il y a encore bien trop de choses à changer et à améliorer pour que je me retire ! » estime-t-elle.