Grieg lirique Giovanni Bietti
La renommée d’Edvard Grieg (1 843-1 907) s’appuie surtout aujourd’hui sur des compositions comme les musiques de scène pour le Peer Gynt de Ibsen, le Concerto pour piano ou la Holberg Suite , dans sa version pour orchestre d’instruments à cordes. Pourtant le musicien norvégien a bâti sa carrière internationale essentiellement grâce à ses compositions de musiques de chambre: les Sonates pour violon et piano (dont la première lui valut l’estime, très importante, de Liszt qui, à partir des années ’70 du XIX° siècle, ne cessa de se prodiguer pour promouvoir la carrière de Grieg), et surtout la vaste série des Lyriske stykker ( Pièces lyriques), qui traverse presque toute la carrière du compositeur, de 1 867 (op. 1 2) à 1 901 (op. 71 ). Cette concentration sur les genres de la musique de chambre ainsi que sur de courtes formes recueillies et intimes, est tout à fait singulière de la part d’un compositeur qui a vécu dans la seconde moitié di XIX° siècle. Grieg eut en effet le rare mérite de reconnaître très tôt son manque d’aptitude pour la musique symphonique et pour la grande orchestre: il n’écrivit qu’une seule Symphonie (à l’âge de vingt et un ans, au terme de sa période d’études), arrivant jusqu’à préciser sur le manuscrit «ne devra jamais être jouée». Rien d’étonnant donc, si la critique est
19