PE ENT RAM AN C E M L DE Notre magazine s’enrichit d’une nouvelle série ! « Rampe de lancement » donnera la parole aux jeunes créateurs et créatrices en littérature jeunesse, en s’intéressant à leur processus créatif. Et pour partir le bal, nous vous proposons de découvrir la romancière Sarah Jalbert !
RENCONTRE AVEC SARAH JALBERT, AUTEURE
9-11 ANS
Propos recueillis par Martine Latendresse Charron, adjointe aux communications et aux projets d’édition chez CJ À PROPOS DE SARAH JALBERT Originaire de Longueuil, Sarah Jalbert a étudié en littérature et en cinéma à l’Université de Montréal. Elle est l’autrice de deux romans pour adolescent·e·s parus aux Éditions de Mortagne et aux Éditions Michel Quintin. On y suit les aventures de Mélissa, puis de Lili, deux jeunes filles qui vivent leurs premiers émois amoureux tout en faisant face à certains deuils et écueils.
Comment l’écriture est-elle arrivée dans votre vie ? La genèse de ma passion pour l’écriture est indissociable de mon grand amour pour Harry Potter. Quand j’étais au secondaire et que j’attendais impatiemment la publication du sixième tome de la série, j’ai commencé à lire des fanfictions gravitant autour de l’univers de J. K. Rowling. Puis, j’ai décidé d’en inventer à mon tour, parce que… pourquoi pas ? Je me suis prise au jeu et je suis vite devenue accro à l’écriture. Je me souviens comme si c’était hier de ces nuits entières durant lesquelles je composais en cachette des récits, que je publiais ensuite sur un site français. J’étais fébrile à l’idée qu’on me lise, et toujours surprise de constater que mes mots parvenaient à générer des réactions positives de la part des internautes. Ça a été un moment charnière de ma vie, et c’est vraiment de cette façon que j’ai découvert à quel point créer des histoires avait quelque chose de… magique !
Comment se déroule votre processus de création ? Avec les années, je me suis rendu compte que je n’étais pas très douée pour conjuguer le travail ou les études avec l’écriture romanesque. Comme s’il fallait que ma vie soit partiellement sur pause (en raison d’une grève étudiante ou d’une pandémie, par exemple) chaque fois que je me plonge dans un projet littéraire. Cela dit, ça se passe plutôt bien lorsque le processus de création est enclenché. Celui-ci se traduit généralement par un premier jet écrit presque d’une traite, puis l’étape de la réécriture s’impose. J’adore ce moment où il faut prendre du recul sur son propre texte, le revisiter en entier à de nombreuses reprises, charcuter, remodeler ou ajouter des passages, corriger une foule de maladresses, d’incohérences et de coquilles… Je me sens beaucoup plus en contrôle pendant cette période créative.
Quels ont été les plus grands défis de votre plus récente publication ? Tout d’abord, il m’a semblé plutôt ardu de mettre au monde non pas un, deux, quatre ou six personnages, mais bien 19 ! puisque Lili part en Équateur avec 15 de ses camarades de classe et trois professeur·e·s. Comment introduire, puis faire vivre, évoluer et interagir autant de personnages dans une seule histoire ? Même si environ 94
QU’EST-CE QU’ON LIT ? � ÉTÉ 2022