Solidarité Guatemala 192

Page 1

Solidarité Guatem la

Lettre des adhérents du Collectif Guatemala Bimestriel

n° 192 novembre-janvier

Numéro Spécial Tournée de militantes guatémaltèques 2010.

D

epuis sa création, le Collectif Guatemala organise régulièrement des tournées de militants d'organisations sociales guatémaltèques afin de faire connaître et de sensibiliser le public européen aux problématiques du pays et d’obtenir des appuis à leurs revendications. Il y a trois ans, nous recevions ainsi les représentants de la Finca Nueva Linda dont nous avons souvent l'occasion de donner des nouvelles dans la Lettre à l'Adhérent. L'an passé, Javier de León et Fernando Solis venaient nous parler de l'activité minière au Guatemala et plus spécifiquement, du cas de la mine Marlin à San Miguel Ixtahuacán. Cette année, c'est avec honneur et plaisir que nous avons pu organiser la venue de deux femmes Maya Mam, Marìa Guadalupe Garcìa Hernández, de Mama Maquìn, et Carmen Mejìa, de l'Association pour le Développement Intégral de San Miguel Ixtahuacán-ADISMI. La thématique de cette année portait également sur l'activité minière et l'exploitation des ressources naturelles en général. Mais le thème transversal de la tournée, c'était avant tout la question du genre et la place de la femme- et de la femme autochtone- dans les luttes sociales au Guatemala. Et à ce propos, Marìa Guadalupe et Carmen Mejìa ont beaucoup de choses à dire. Marìa Guadalupe est originaire de San Ildefonso Ixtahuacán, dans le département de Huehuetenango. En 1982, elle fuit avec sa sœur vers le Mexique, comme nombre de guatémaltèques terrorisés par les massacres perpétrés par l'armée de Lucas Garcìa puis de Rìos Montt. Pendant cette fuite, sa sœur sera enlevée, violée, torturée puis assassinée par l'armée. Marìa Guadalupe parvient quant à elle jusqu'au Mexique et ce sera dans les camps de réfugiés du Chiapas qu'elle commencera sa formation politique, associative et féministe. C'est aussi dans les camps que l'association de femmes Mama Maquìn voit le jour et commence à revendiquer les droits des femmes et avant tout, le droit à l'accès à la terre, que seuls les hommes détiennent. En 1992, l'association -et Marìa Guadalupe- s'installe de nouveau au Guatemala et continue leur travail pour la reconnaissance des droits des femmes et en parti-

Sommaire

par Cynthia Benoist

Édito

culier, des droits des femmes autochtones, tout en soutenant la lutte pour la défense du territoire dans les villages ou viennent se réinstaller les réfugiés. Carmen Mejìa, plus jeune, n'a pas connu les années les plus noires de la guerre. Cependant, son combat n'en est pas moindre et c'est par conviction qu'elle commence à se former politiquement, rêvant un jour de pouvoir aller étudier à l'université. Son histoire militante commence à peu près en même temps que l'exploitation de la mine Marlin, en 2005. Elle constate les impacts sur l'environnement, sur l'eau et sur la vie des femmes et décide alors de s'engager avec ADISMI pour que l'entreprise Montana, filiale de Goldcorp Inc., quitte le territoire de San Miguel Ixtahuacán, dans le département de San Marcos. Ces femmes, pour moi exemplaires et sources d'inspiration, ont montré et montrent toujours un grand courage afin de mener de front leur vie de femme et leur vie de militante. Car on aurait tord de croire qu'une fois intégrées dans les mouvements sociaux « de gauche », tout est simple pour les femmes. Comme l'ont répété à différentes reprises nos invitées durant cette tournée, le combat social pour les femmes, c'est un double voire, triple travail. En effet, en plus de lutter pour sa « cause » comme la défense du territoire et des ressources naturelles par exemple, il faut également lutter contre les préjugés machistes chez soi mais également, au sein des organisations sociales. Et oui, il faut bien souvent du courage et de la ténacité afin de faire accepter et entendre la voix des femmes au sein d'espaces majoritairement contrôlés par des hommes. ■

p. 1

Tournée de militantes guatémaltèques 2010 par Cynthia Benoist. Activités

p. 2

Le Collectif Guatemala rencontre des lycéens par Marie Bard. Activités p. 4 « Défendre notre territoire, c’est défendre notre culture et notre identité » par Cynthia Benoist. Actualité p. 5 Cinquante-sept consultas ont été réalisées depuis 2005 par Maryline Griffon Brèves

p. 6

Bloc-Notes

p. 7

Collectif Guatemala

p. 8

Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris - France Tel/Fax : + 33 (0) 1.43.73.49.60 collectifguatemala@gmail.com http://collectif-guatemala.chez-alice.fr/

Permanence : Du lundi au vendredi 10h-18h Directrice de publication : Isabelle Tauty Chamale ISSN 1277 51 69 Ont participé à ce numéro : Cynthia Benoist, Louise Levayer, Vanessa Gongora, Amandine Grandjean, Marilyne Griffon, Marie Bard, Isabelle Tauty.

Soirée publique à Gent, Belgique .

Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011

1


Activités Le Collectif Guatemala rencontre des lycéens. par Marie Bard Depuis longtemps déjà le Collectif Guatemala souhaite développer des activités en milieu scolaire afin de sensibiliser un jeune public aux problématiques actuelles du Guatemala. La venue des deux femmes activistes a été l’occasion de mettre en place une activité nouvelle et motivante. Ce fut une expérience très enrichissante pour chacune des parties présentes, militants, élèves et enseignants ont pu échanger et réfléchir ensemble sur les problèmes et les injustices en cours dans le pays.

C

’est le lycée Jean Monnet de la Queue-lez-Yvelines qui nous a ouvert ses portes à deux reprises, lors d’une première séance le vendredi 19 novembre avec Carmen Francisca Mejìa Aguilar et Marìa Guadalupe Garcìa Hernández, accompagnée par Cynthia Benoist et une nouvelle fois le lundi 22 novembre avec Miguel Ceto, bénévole et Thierry Lewden, bénévole et ancien accompagnateur international. Pour la venue des activistes guatémaltèques, nous avions prévu une seule rencontre de deux heures avec deux classes au CDI du lycée mais devant l’intérêt des élèves et des professeurs nous avons choisi de proposer deux sessions d’une heure chacune afin de pouvoir en faire profiter quatre classes. Au total ce sont presque 150 élèves de Première et de Terminale qui ont rencontré « le Guatemala ».

la tournée des guatémaltèques, sur la problématique de l’exploitation des ressources naturelles par des multinationales et particulièrement sur le cas de San Miguel Ixtahuacán et de la Mine Marlin exploitée par la société canadienne Goldcorp. Inc. * L’idée était de Carmen et María Guadalupe avec les lycéens. faire participer activement les élèves, en répartissant les ter au lycée. Enfin ils ont dû prendre des tâches sur différentes classes. Nous notes pendant les interventions pour en avons commencé par une recherche sur faire des comptes rendus. Un panel de le Guatemala, sa population, son régime leurs témoignages est en cours de publipolitique, ses ressources naturelles et cation sur le site internet du lycée. bien sûr le conflit armé et ses consé- Les élèves de Première ont eu pour Un mois de travail sur le Guatemala. quences sur la population indigène du tâches de réaliser des affiches et des En réalité l’objectif n’était pas seulement pays. Dans un second temps, nous avons textes annonçant les interventions et de rendre les élèves consommateurs travaillé sur un document didactique pro- leurs thématiques, affiches et textes qui d’une conférence supplémentaire propo- duit par la COPAE de San Miguel ont été exposés au lycée et mis en ligne sée par des enseignants ou des membres (Commission pastorale pour la Paix et sur le site, juste avant l’arrivée des milid’associations mais de les plonger dans l’Ecologie) expliquant le fonctionnement tantes. la réalité d’un pays qu’ils ne savent pas d’une mine d’or à ciel ouvert et les contoujours situer sur une carte. séquences de son exploitation sur l’envi- Les temps forts C’est ainsi que nous avons monté une ronnement, la santé et la société locale. Les élèves avaient préparés des quesséquence pédagogique entière autour de L’étude de ce document a été illustré par tions en espagnol avec leurs professeurs, la projection de Sipakapa no ce qui a permis de lancer assez facilese vende de Alvaro Reven- ment un échange de questions-réponses, ga et du film de Grégory Las- une fois les premières timidités surmonsalle, Le Business de l’or au tées. Si les réponses des guatémaltèques Guatemala: chronique d’un ont été traduites en français lors de la première session, tout s’est fait uniqueconflit annoncé. Les missions des élèves de ment en espagnol pendant la deuxième Terminale ont été de traduire séance, ce qui a donné encore plus d’au(en partie) le document de thenticité et d’intensité au moment. présentation de la tournée des L’émotion et la concentration des élèves défenseures en Europe, de étaient palpables et leurs réactions l’espagnol vers le français, pleines de vivacité et de cœur. Ce fut un ensuite d’écrire des lettres vrai moment de partage et de témoiargumentées en espagnol gnage. pour se présenter et les inviAffiche présente dans le lycée pour annoncer la venue des deux Mais pour en rendre compte, le mieux défenseurs. 2

Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011


Activités à des causes qui en fait nous pouvons-nous faire pour vous aider ? concernent tous. » Camille TL2. Qu’est-ce que la Terre Mère ? [...] Elles ont révélé les menaces et les « Ils ajoutèrent (Miguel Ceto et attaques menées contre elles, ou contre Thierry Lewden) que malgré des membres des communautés. [...] toutes les manifestations de la Leur courage m’a beaucoup impressionpopulation la situation n’a pas née, ce sont deux personnes extraordiévolué. Le gouvernement sou- naires. Je me suis sentie indignée quand tient toujours la mine. ». Marine elles ont dit qu’elles avaient été menaTL1. cées de mort.... » Marine TS1. « Nous avons eu la chance de pouvoir poser des questions à des personnes qui sont des acteurs de la lutte en faveur des Droits de l’homme en Amérique Latine. Nous avions étudié le thème en classe mais la rencontre a apporté un regard des femmes guatémaltèques qui nous ont expliqué la relation profonde qui les unit à la nature et que les occidentaux ne peuvent pas comprendre » Clément TS1. Peinture murale réalisée dans la communauté de Panzos, Alta Verapaz, représentant Mama Maquín, leader communautaire q’eqchi’ tuée en 1978 lors d’un massacre à Panzos alors qu’elle souhaitait déposer une lettre de protestation au gouvernement local pour le droit à la terre. Son nom a été donné à l’organisation à laquelle appartient María Guadalupe.

c’est de leur laisser la parole : « ... C’était très intéressant de les voir et d’écouter leurs propres versions des faits. Mais cela n’a duré qu’une heure et la traduction a pris beaucoup de temps et donc elles n’ont pas eu le temps de dire tout ce qu’elles voulaient (et nous tout ce que nous voulions savoir). Mais elles nous ont dit des choses très fortes, très émouvantes qui ont fait naître un sentiment de compassion et l’envie de les aider elles et les autres guatémaltèques qui souffrent de ces problèmes ... » Yassamine TS1.

« Nous avons vu que ces deux femmes sont très impliquées dans la société de leur pays, et, par leur façon de s’habiller, qu’elles respectent des valeurs et des coutumes de la culture indigène. » Pauline TS1.

« Ce qui m’a le plus dérangé ce fut de découvrir à quel point un gouvernement peut ignorer l’appel à l’aide de son peuple et laisser contaminer les terres et la population sans rien demander à l’entreprise. Cela m’a vraiment indigné ! ». Il est certain que cette rencontre a été bien plus utile que beaucoup de cours théoriques sur les conséquences de la mondialisation qu’ils traitent en cours de géographie et éventuellement en cours d’espagnol. Lorsque l’on a la possibilité de rendre concret un enseignement, les élèves en sont reconnaissants et savent apprécier ces opportunités. Une expérience à reconduire, donc, d’autant que nos intervenantes ont elles aussi beaucoup apprécié cet échange. S’adresser à des jeunes qui sont en train de se forger une personnalité politique et sociale ne peut que leur apporter des éléments supplémentaires pour se forger une opinion personnelle et pour développer la capacité de poser un regard critique sur leur environnement.

« La rencontre s’est très bien passée, les défenseures ont répondu à toutes nos questions comme : Comment faites-vous pour lutter contre ça ? Recevez-vous de l’aide de la part de pays européens ? Que C’est un appel à leur vigilance.

« Elles nous ont parlé de la violence, de la criminalisation, de la pollution, des dommages causés par la mine et de la liberté. [...] J’ai été très impressionné par ce qu’elles ont raconté parce que la violence est plus forte que je ne le croyais... » Winsley TS1. « Nous nous sommes rendu compte des difficultés de leurs vies... selon moi cette rencontre était une bonne idée parce que ce fut l’occasion de savoir ce qui se passe dans le monde et de nous intéresser

La rencontre se termine

Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011

3


Activités « Défendre notre territoire, c'est défendre notre culture et notre identité » par Cynthia Benoist

Du 5 au 21 novembre a eu lieu la tournée européenne organisée par le Collectif Guatemala avec l'aide de ses partenaires en Suisse, en Belgique et en France. Retour sur deux semaines riches en émotions et en rencontres.

R

ésumer deux semaines remplies de réunions, rencontres, activités publiques et autres n'est pas tâche facile. Nous avons eu la chance d'accueillir cette année deux femmes d'exception dont le combat, la ténacité et la joie de vivre devraient être des exemples pour nous tous-tes. Les accompagner pendant l'ensemble de cette tournée m'a appris beaucoup, ainsi qu'à toutes les personnes qui ont pu assister à l'une des activités. Dès le départ, le discours de Marìa Guadalupe et celui de Carmen se sont complétés, la première développant davantage la thématique des femmes, du conflit et des consultations communautaires, la seconde abordant le cas de la mine Marlin et ses impacts sur la vie des habitants et des habitantes de San Miguel Ixtahuacán. Au fur et à mesure des deux semaines, chaque discours s'est enrichi de nouveaux éléments, développant le sujet de manière profonde, complète et personnelle. Beaucoup de personnes des différents publics que nous avons croisé sont venus leur dire à quel point leur histoire et leur combat les avaient touchés. C'est qu'il est difficile de rester insensible au thème de la spoliation des terres et de l'exploitation irraisonnée des ressources naturelles au Guatemala, œuvre de multinationales prêtes à tout pour s'enrichir, alliées aux grandes familles de l'oligarchie nationale. Pour Marìa Guadalupe, la dynamique actuelle d'exploitation des ressources est une nouvelle étape de colonisation du territoire, après celle des espagnols au XVIe siècle, après celle des militaires il y à 30 ans. Et selon elle (et beaucoup d'autres analystes féministes), cette colonisation du territoire est également une colonisation des corps et surtout, du corps de la femme. Depuis des milliers d'années, conquérir un territoire, c'est aussi en conquérir les femmes. Le corps de la femme comme butin de guerre, on peut retrouver cette analogie dans de nombreux endroits dans le monde et, malheureusement, encore aujourd'hui 4

(pour ne citer qu'un exemple, voir le cas de la RDC). María insiste et explique que l'entrée massive des multinationales sur les territoires autochtones au Guatemala, c'est pour elle comme un retour au temps du conflit armé et un retour aux mêmes conséquences. Elle cite les différentes personnes mortes pour avoir défendu leurs droits au territoire, en commençant par Mama Maquìn, qui a donné son nom à l'organisation. Elle cite également les femmes qui ont été vioRéunion à la Commission Européenne à Bruxelles. lées par la Police Nationale Civile ou par les gardiens de sécurité privés de mière ligne pour la défense de la Terre l'entreprise CGN, à El Estor, département Mère et c'est pour cela que nous soufde Izabal. Carmen enchaîne et parle des frons tellement de la voir se faire démenaces qui pèsent sur elles, des intimi- truire», répète à l'envie María Guadadations, de l'agression contre doña Diodo- lupe. Ces paroles ont également été ra en juillet dernier, qui lui a coûté un œil. celles de Lorena Cabnal, de l'Association des femmes Xincas. Nous avons eu la Ces discours, ce discours, c'est celui de la chance de la croiser lors de notre passage femme qui souffre mais pas en silence, à Bruxelles, alors qu'elle était elle-même c'est celui de la femme qui lutte même en tournée avec Brigades internationales contre les structures les plus tradition- de la Paix. Les deux activités réalisées en nelles du machisme afin de défendre son commun ont été très riches et très fortes identité et sa culture. Car pour Marìa en ce sens qu'elles ont montré la converGuadalupe comme pour Carmen, il ne gence de la lutte des femmes pour leur s'agit pas ici d'oublier ses origines, de liberté, pour leur territoire et pour l'harrenier sa culture, il ne s'agit pas d'adopter monie de la vie avec la Terre Mère. aveuglément des idées occidentales qui ne prennent pas en compte les spécificités J'avais envie de conclure le récit de cette culturelles. Ce dont il est question, c'est tournée par notre visite au cimetière du de créer une pensée de femmes venant de camp de concentration du Vernet, en leur culture Maya, conservant les élé- Ariège, où nous avait accueilli Carmen ments de leur cosmovision tout en insis- Samayoa pour une activité avec son astant fortement sur l'importance de l'équi- sociation « Regards de femmes ». Profilibre entre hommes et femmes. Car l'équi- tant d'une manifestation contre les noulibre est un point central de la cosmovi- velles lois sur l'immigration en France, sion Maya. Selon elle, l'univers entier se une marche a été organisée vers ce cimemaintient grâce à un équilibre entre tous tière car le Vernet était l'un des nomles éléments: l'eau et le feu, la lune et le breux camps où ont été enfermés puis soleil, la femme et l'homme. Dans leur déportés vers l'Allemagne de nombreux discours, Carmen et Marìa Guadalupe ont républicains espagnols et internationaaussi beaucoup insisté sur la relation pro- listes fuyant la victoire franquiste. En fonde et privilégiée de la femme avec la plus de montrer les connexions entre les Terre Mère. Cette analogie, présente dans combats du passé et du présent, la prétoutes les cultures du monde, marque le sence de Carmen et de Marìa Guadalupe lien entre deux entités ayant le don de a été l'occasion de relier les luttes d'ici et féconder et de créer la vie. « C'est pour d'ailleurs et de comprendre l'universalité cela que les femmes sont toujours en pre- du combat pour la liberté des peuples.

Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011


Actualités Cinquante-sept consultas ont été réalisées depuis 2005 par Marilyne Griffon

Selon l´association AVANCSO1, plus de 720 000 personnes ont participé aux 57 consultas organisées au Guatemala depuis 2005. Pratique millénaire que réalisent les populations indigènes pour gérer collectivement les affaires d´intérêt social, les consultas communautaires sur l’exploitation des ressources naturelles de leur territoire ont gagné du terrain depuis leur reconnaissance au niveau international et les premières mises en place il y a 5 ans. Malheureusement, l’Etat n’a toujours pas montré de réelle volonté politique pour que soit respectée l’opinion des communautés indigènes exprimée lors des consultas et se conformer ainsi aux exigences de la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Preuve en est : l´essor des concessions minières accordées aux multinationales extractives par l´Etat sans consultation ni accord préalable des communautés.

R

upture entre le discours et la pratique Ces derniers mois beaucoup d’énergie a été dépensée afin de décrédibiliser au sein de l´opinion publique l´organisation de ces référendums populaires. Les quatre dernières consultas de l´année, qui ont eu lieu dans les régions du Quiché (Santa Cruz, le 22 octobre et Uspantan, le 29 octobre) et de Quetzaltenango (Cabrican, le 20 octobre et Huitan, le 22 novembre) ont fait l’objet d’une véritable campagne de dénigrement dans les médias guatémaltèques. Le quotidien national La Prensa Libre n’a cessé de publier, d’octobre à décembre, de nombreux articles et communiqués de presse dans ses colonnes d´information générale, campo pagado, rubrique Opinion2, accusant les consultas de ne pas être libres et leurs organisateurs de « menacer et faire pression sur la population pour qu´elle participe à cet évènement et vote contre l´activité minière et les hydroélectriques », notamment à Uspantan (Prensa Libre du 24 novembre 2010 : « Les pressions furent tant extrêmes que les organisateurs de la consulta sont passés de maison en maison exigeants de ces occupants qu´ils signent ou apposent leur empreinte digital comme preuve de sa participation. ») La rupture est donc très nette entre le discours et la pratique du droit à la consulta des peuples indigènes au Guatemala. Depuis le gouvernement d’Álvaro

« A voté »

Arzú (1996-2000), 137 licences d’exploration minière ont été accordées, la majorité en territoire indigène et la totalité sans le consentement ou la consultation préalable des populations concernées. Cette tendance qui a connu son apogée sous le gouvernement d’Óscar Berger (2004-2008) avec 80 concessions accordées, reste suivie par le gouvernement actuel d’Álvaro Colom avec plus de 263. Dernière consulta de l’année 2010 La consulta de Huitan, située dans la région occidentale de Quetzaltenango, a clos la série de l´année 2010. La petite municipalité de Huitan est touchée directement par 7 licences d´exploration minière sollicitées par les compagnies multinationales Montana Exploradora et Entre Mares, deux filiales de la canadienne Goldcorp Inc. sans que la population en ait été informée ou consultée au préalable. Les 65 sources d’eau dont dépendent les 12 000 habitants de peuple Maya Mam de Huitan mais également des municipalités alentours comme celle de Cabrican et Momostenango sont directement menacées. Cinquante-septième consulta, on note l´évolution des processus de mobilisation et de participation de la population. Les 17 maires indigènes de la municipalité ont reçu tout le matériel nécessaire : bulletins de vote, registres, isoloirs, encre, stylos… Une organisation « à l’occidentale » bien différente des consultas organisées précédemment dans la région du Quiché. Ce fut la particularité des deux consultas qui ont eu lieu à Quetzaltenango en 2010. Comme lors des consultas de Santa Cruz et Uspantan (Quiché), les votants étaient séparés en six groupes selon le sexe et l´âge (de 7 à 12 ans, de 13 à 17 et de 18 à 100 ans). Mais le vote ne s’est pas fait à main levée sinon à bulletin secret, une façon de procéder peut-être plus efficace, au moins pour contrer les critiques de manipulation et de non respect de l’opinion de chacun par le vote à main levée, suspecté

d´engendrer un effet de groupe. Les bureaux de vote des 17 communautés ont ouvert de 8h à 14h. A la fermeture des urnes, le comptage des bulletins a démarré sous fond de Marimba (musique traditionnelle), et en fin de journée les résultats sont apparus : plus de 53% de la population totale a participé, les femmes furent deux fois plus que les hommes. 98,37 % ont dit « NON » à la question : « Etes-vous d´accord avec l´exploitation minière dans la municipalité de Huitan ? », un chiffre comparable à celui obtenu lors des consultas précédentes. Pour les détracteurs des consultas à mains levées, il apparaît que le vote à bulletin secret n´a pas permis de libérer d’éventuelles voix favorables à l’exploitation, n´osant pas s´exprimer à l’encontre des autres quand le vote est collectif. Données sur les consultas depuis 2005 (Source: AVANCSO, 2010)

Nbr de consultas depuis 2005

Activités minières

46

2005

4

Hydroélectrique

7

2006

9

3

2007

12

Législation ou autre Pétrole

1

2008

15

2009

11

2010

6

Total

57

Nbr consultas / thème

Nbr de participants entre 2005 à 2010 717 968 NON OUI Total

3 339 721 437

1

Asociación sobre el avance de las ciencias sociales en Guatemala. 2 http://www.prensalibre.com/opinion/Consultas -chu ecas_0_364763545.html 3 « El derecho de consulta de los pueblos indìgenas en Guatemala: la ruptura entre el discurso y la práctica » http://noticias.com.gt/ nacionales/20100330-consultas-comunitariasganan-terreno.html

Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011

5


Brèves Claudia Paz y Paz élue Procureur général, un espoir pour la justice au Guatemala “La justice au Guatemala ne peut plus attendre et je suis disposée à faire tous les efforts possibles pour réduire l'impunité de ce pays” sont les premières paroles du nouveau Procureur, élue le 9 décembre dernier. En juin, le procureur Conrado Reyes avait vu son élection annulée suite aux signalements de la CICIG (Commission Internationale contre l’Impunité au Guatemala). La nouvelle titulaire a expliqué les trois objectifs principaux de son plan de travail pour la prochaine période à la tête de l'entité chargée des poursuites pénales. En premier lieu, Claudia Paz y Paz a mentionné les "priorités de la persécution pénale" et en cela a mis l'accent sur les "délits contre la vie, contre la liberté, contre l'intégrité physique et le crime organisé". Le second thème prioritaire est la coordination avec le Ministère Public et la Police Nationale Civile, et la nécessité de renforcer le système de protection aux témoins. Enfin, elle a fait mention de la consolidation de la formation et de la carrière judiciaires. Les organisations sociales et de défense des droits humains ont fortement salué l’élection de Caludia Paz y Paz, qui a fait l'une de ses premières apparitions publiques quand a été annoncée la prolongation du mandat de la CICIG dans le pays, le 20 décembre 2010 (jusqu’à septembre 2013).

Peine maximale pour la disparition forcée de l'étudiant et militant syndical Fernando García Le 28 octobre dernier, ont été condamnés à 40 ans de réclusion, Héctor Ramírez Ríos et Abraham Lancerio, deux ex-officiers de la Police Nationale, pour la disparition forcée de Edgar Fernando Garcìa, le 18 février 1984. Frernando Garcia était syndicaliste de la CAVISA, membre de l’association d’étudiants-AEU et un des leaders clandestins du mouvement de jeunes du parti communiste PGT. Garcìa faisait partie du comité central du Parti Guatémaltèque du Travail (PGT) et était considéré ennemi interne pour ses activités syndicales et étudiantes, par le gouvernement du général Oscar Mejìa Victores. Les disparitions forcées sont reconnues comme des crimes imprescriptibles par la Commission d’éclaircissement historique (CEH), mais il a fallu attendre plusieurs années avant qu’une condamnation soit portée pour ce délit1. C’est la première fondée sur les documents de l'Archive Historique de la Police Nationale découverts en 2005. Ces archives contiennent des milliers de documents datant du conflit armé, qui détaillent les multiples violations aux droits humains que la police avait démenties par le passé. On estime à 45 000 le nombre de guatémaltèques disparu-es, la majorité entre 1978 et 1984. Dans le cas de Garcìa, la juge a déclaré la peine maximale prenant en compte que la victime était étudiante, que le crime est politique et pour l'intensité des dommages causés à sa famille et à la société guatémaltèque. Son épouse de l’époque, Nineth Montenegro, fondatrice du Groupe de Soutien Mutuel (Grupo de apoyo Mutuo-GAM) et députée de Encuentro por Guatemala, déclarait à la sortie du tribunal: “la justice commence à se renforcer au Guatemala, pays de l'éternelle intolérance [...]. La justice divine tarde, mais elle n'oublie jamais.” 1

Les premières sentences pour ce délit ont été prononcées en 2009 contre d'anciens militaires, suite à la lutte des familles de victimes des communautés de Choatalum (sentence le 31 août) et de El Jute (le 4 décembre).

Emilia Quan Staackman, du Centre d'Études et de Documentation de la Frontière Occidentale de Guatemala est assassinée à Huehuetenango Emilia Quan Staackman, jeune femme de 27 ans, sociologue du CEDFOG – Centre d'Études et de Documentation de la Frontière Occidentale de Guatemala– a été torturée puis assassinée le 7 décembre dernier, après avoir été enlevée par des hommes armés à Huehuetenango. Le pilote du véhicule, Victor López, a quant à lui, été abandonné, blessé et ligoté. Simultanément, le comptable de la Pastorale Sociale de Huehuetenango était lui aussi enlevé puis libéré quelques heures plus tard. Emilia effectuait des recherches sur les pouvoirs parallèles dans la région – trafiquants de drogue et groupes paramilitaires–, et le CEDFOG venait de mettre à jour une série d'anomalies dans la gestion de travaux d'infrastructure du Conseil Départemental de Développement (CODEDE). Les deux organisations de Huehuetenango directement attaquées, “partageait les mêmes espaces d'échange sur le développement, l'audit social et la sécurité citoyenne” indiquait la directrice de l'Unité de protection des défenseur-es des droits humains (UDEFEGUA), signalant un mobile politique. De nombreuses organisations sociales et de défense des droits humains ont manifesté leur profonde consternation face à ce crime, et ont exigé aux autorités une investigation efficace afin de capturer, juger et condamner les responsables matériels et intellectuels de ces actes. Enfin, celles-ci ont demandé que soit garantie la sécurité pour les organisations du département de Huehuetenango qui œuvrent pour le développement, la sécurité et la justice.

La femme d’Adolfo Ich Chaman poursuit Hudbay Minerals au Canada Adolfo Ich, enseignant de la Unión, département d’Izábal, était un leader communautaire respecté, impliqué dans la défense de la terre et des droits des autochtones de sa communauté. Le 29 septembre 2009, à la suite d’une manifestation pacifique, il est tué à coups de machette et d’une balle dans la nuque par le chef de la sécurité de la CGN (Compañía Guatemalteca de Niquel), filiale de la compagnie canadienne Hudbay Minerals exploitant la mine de nickel de El Estor. Une semaine auparavant, il avait accompagné des représentants d’Amnesty International dans leur enquête sur les abus de CGN/Hudbay dans la zone. L’affaire a été présentée devant la Cour supérieure de l’Ontario et dans la capitale guatémaltèque en décembre dernier. Au Canada, l’incompétence de juridiction des tribunaux a systématiquement été invoquée pour faire échouer ce type de poursuites. Un projet de loi a été déposé en avril dernier par le député du Nouveau Parti Démocratique (NPD) Peter Julian pour permettre de traduire les compagnies minières canadiennes devant la Cour Fédérale pour des délits ou crimes commis hors des frontières du Canada. Ce projet n’a toujours pas été adopté. 6

Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011


Bloc notes Des nouvelles du terrain - Nous avons accompagné fin décembre le premier groupe de personnes de la Finca Nueva Linda, qui est allé signer au Secrétariat des Affaires Agraires les documents pour l'acquisition d'une partie de leurs nouvelles terres, négociées par le biais de différentes institutions de l'État dans le cadre de la résolution de leur conflit. Marilyne, Vanessa et Amandine et deux autres accompagnateurs, ont passé, nous l’espérons, le dernier Noël au bord de la route, avec le groupe Nueva Linda. - Avec UDEFEGUA, nous avons rendu visite à Mateo López, attaqué par balles le 28 octobre dernier, alors qu'il se rendait à une assemblée du Syndicat National des Travailleurs de Santé (Action urgente d'AI en ligne: http://www.amnesty.org/fr/library/ info/AMR34/010/2010). Le syndicaliste est engagé dans la lutte pour l'accès et la qualité des services publics, ainsi que contre des irrégularités de paiement aux salariés de la santé. Il fait aussi partie de ceux qui ont dénoncé pour corruption l'ex-directeur (il vient d'être remplacé en novembre) de la direction départementale de la santé de San Marcos. Cette attaque suit de près la commémoration de l'assassinat de Victor Gálvez, le 20 octobre 2009, membre du FRENA de San Marcos et dirigeant de la lutte contre l'entreprise espagnole d'électricité Unión Fenosa, lutte à laquelle était lié Mateo López. De fait, López avait participé a cette commémoration, exhortant la population à réclamer ses droits. D'autre part, un suspect a été arrêté le 17 novembre dernier et placé en prison préventive pour l'assassinat de Vìctor Gálvez. Cette arrestation est le fruit du travail de la CICIG, qui a déclaré continuer à rechercher les autres responsables du meurtre. - Marilyne termine son contrat d’accompagnatrice le 23 février et passera son dernier mois au sein de l’équipe mobile, basée à la capitale. Amandine quitte également le projet, après 20 mois d'accompagnement au sein de différentes équipes. Toute l'équipe du Collectif au siège et sur le terrain la remercie chaleureusement pour tout son travail, toujours effectué avec sérieux et passion. MERCI!

Changement de coordinatrice au siège Après 5 années passées au développement et à la coordination des activités du Collectif Guatemala en France, Anne Boucher a décidé de poursuivre son engagement associatif pour le respect des droits de l’homme vers d’autres horizons et de passer à une nouvelle étape de sa vie professionnelle et militante. Toute l’équipe du Collectif lui dit un GRAND MERCI pour tout le travail accompli, son engagement et sa patience, et lui souhaite le meilleur pour l’avenir! Compte-tenu de la charge de travail et des nouveaux financements qu’Anne a su trouvé, nous avons pu passé d’un mi-temps à un poste à temps plein. Ce nouveau poste sera occupé par Louise Levayer. Louise a suivi des études de siences-politiques orientées vers la coopération internationale et l’Amérique Latine, elle a également travaillé comme volontaire en Equateur, au Guatemala et en dans le nord de l’Argentine. Elle partira ce mois de janvier pour une mission de 2 semaines au Guatemala afin de rencontrer nos partenaires sur place et de prendre en main ce nouveau poste de la meilleure manière possible. Nous profitons donc de ce bulletin pour saluer et remercier vivement Anne, et souhaiter la bienvenue à Louise.

9ème édition du Festival International du Film des Droits de l’Homme à Paris.

Le Festival international du film des droits de l'homme propose chaque année, pendant une semaine, un temps de rencontre et de débat entre des réalisateurs, le monde associatif et le grand public autour de projections de films documentaires inédits sur les écrans français.

Prochaine journée d’initiation de Peace Brigades International - France le samedi 5 février, 10h-18h Cette journée vise à accueillir et orienter les personnes intéressées par la nonviolence, la prise de décision au consensus, l’accompagnement international et la protection des droits humains. Elle est gratuite et ouverte à toute personne intéressée par ces thématiques. Elle comprend une présentation des principes régissant l’action de PBI, des mises en situation et la rencontre avec un-e ex-accompagnateur-rice. L’approche de PBI de l’accompagnement peut différer légèrement de celle du Collectif Guatemala et il est toujours enrichissant de pouvoir connaître ces visions différentes. Plus d’informations et inscriptions: pbi.france@free.fr

Cette année, Grégory Lassalle y présentera son dernier film, « Le business de l’or au Guatemala: chronique d’un conflit annoncé ».

Collectif Argentin pour la Mémoire - Débat Projection « L’éducation, avant et après la dictature en Argentine » Projection du documentaire « Regìstrese, Archìvese y Comunìquese, en el Guido Miranda » de Nora Anchart et Monica Costa (2009, 68 min) (en espagnol). Suivi d’une table ronde avec la réalisatrice Nora Anchart et Alejandra Birgin. Organisé par le Collectif Argentin pour la Mémoire.

A partir du 8 mars 2011 www.festival-droitsdelhomme.org

Date et lieu: vendredi 21 janvier, 20h, Maison de l’Argentine - Cité Universitaire de Paris, 27 boulevard Jourdan, 75014 Paris. Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011

7


Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association 1901 de solidarité internationale. Il est composé d’associations et de particuliers, dont une bonne dizaine de membres actifs, sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis octobre 2002, l’équipe s’est étoffée avec l’arrivée d’une permanente à mi-temps. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles)

Les activités du Collectif au Guatemala ● L’accompagnement international √ des populations indigènes victimes du conflit armé impliquées dans des procès contre les responsables de violations massives des droits de l'Homme, √ des personnes menacées du fait de leurs activités militantes. Comment ? √ à la demande des groupes ou personnes menacées, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 4 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeurs, de tous horizons, désirant s’engager pour une durée minimum de 4 mois. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont accueillis et suivis par le Centre d’action légale pour les droits de l’Homme (CALDH). ● L’organisation de voyages pour découvrir le Guatemala autrement

√ séjour annuel de 2 semaines √ rencontres avec nos associations partenaires

Les activités du Collectif en France

L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie

√ en relayant des dénonciations de violations des droits de l'Homme, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentants de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques et financiers. ● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits de l'Homme, √ l'action des organisations populaires, indiennes et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre à l’adhérent mensuelle, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, réunions, √ par des réunions bimensuelles ouvertes à toute personne intéressée. ● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala

√ associatifs, √ institutionnels.

ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien : 

Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre à l’Adhérent

23 €

Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif)

15 €

Don, un soutien supplémentaire pour nos activités

Total :

……… ………………

Nom .................................................................. Prénom ................................................................................ Adresse ............................................................................................................................................................. Code Postal ........................................ Ville ..................................................................................................... Téléphone ........................................... Courrier électronique ..........................................................................

□ Je souhaite être informé(e) par e-mail des activités du Collectif Guatemala □ Je souhaite faire partie du Réseau d’alertes urgentes électronique Les dons et cotisations peuvent être déductibles pour moitié des impôts. Un reçu fiscal vous sera adressé sur demande.

8

Solidarité Guatemala n°192 nov-janv. 2011


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.