Perenco : exploiter le pétrole coûte que coûte

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À gauche : les deux lits dont dispose le centre. À droite : entrée d’un centre de santé. (Communauté du PNLT, février 2010.)

9. Observations lors des missions de septembre 2010, novembre 2010 et février 2011. 10. Observations lors de la mission de septembre 2010.

Un problème soulevé par les communautés est le non-respect de la part de l’entreprise Perenco G. L. de ses engagements pris au niveau social et du développement des communautés. La seule aide constatée sur place consiste en des pupitres légués aux écoles, de faible qualité et estampés du logo de l’entreprise. « Même à la radio on entend qu’ils [l’entreprise Perenco G. L.] ont aidé pour les écoles mais ici, on a vu qu’ils ne tiennent aucune promesse. Vous avez vu l’école, elle est en mauvais état, les pupitres n’ont rien de ce qu’ils disent, parce que s’ils tenaient leurs promesses, l’école serait en meilleur état. » (Habitante d’une communauté du PNLT, février 2011.)

« Ils disent que Perenco, c’est elle qui donne tout ici pour le développement, qui fournit les écoles et apporte des aides importantes. Mais ce sont des mensonges, ils ne donnent rien. » Habitante d’une communauté du PNLT , septembre 2010.

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Beaucoup d’habitants des communautés insistent sur le fait que Perenco G. L. a réduit ses services de santé (initialement, une visite mensuelle d’un médecin dans les communautés) ou que cette aide consiste uniquement en des donations de paracé-

tamol. D’autre part, les « centres de santé » ne sont souvent que des cabanes de simples planches de bois, sans aucun matériel 9. « Quand on va là-bas, c’est comme si on avait tous la même maladie, car ils nous donnent à tous le même médicament. » (Habitante d’une communauté du PNLT, février 2011.) Une autre promesse était de construire des routes praticables pour les 37 communautés du PNLT. Si aujourd’hui les chemins sont aplanis et couverts de gravillons jusqu’aux installations de Perenco, à peine dépassées celles-ci, il n’existe plus que des pistes et chemins accidentés qui deviennent impraticables en saison des pluies 10. Il arrive aux habitants de solliciter une aide auprès de Perenco pour certains projets. Dans l’une des communautés du PNLT par exemple, alors que des horaires ont été imposés aux femmes pour se rendre à la lagune voisine pour laver le linge ou se baigner « en raison de possibles risques », la demande d’installation d’un puits mécanique n’a pas été prise en compte pour compenser l’accès à la lagune. « Ils disent qu’ils ne peuvent pas faire de puits parce que c’est une zone protégée, que les gens ne sont pas en situation régulière, et que si tout à coup ils s’en vont, ce serait du travail perdu, a-t-il dit [une personne de l’entreprise Perenco]. » (Habitante d’une communauté du PNLT, février 2011.)


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