N°06 | 2018

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans cinq régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre Val de Loire, Normandie, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°06 Lundi 17 septembre 2018 p. 1 > Soutien ACOR p. 2, 3 et 4 > Soutiens GNCR p. 5 > Table-ronde ACID p. 5, 6 et 7 > Soutiens AFCAE Actions-promotion p. 7, 8 et 9 > Soutiens AFCAE Patrimoine / Répertoire / Soutiens ADRC P.10 > Infos ADRC

Directeur de publication : Yannick Reix et Antoine Glémain, co-présidents de l'ACOR | rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info | Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre Val de Loire, Pays-de-la-Loire, Nouvelle Aquitaine et Bretagne

••• SOUTIEN ACOR ••• SOPHIA-ANTIPOLIS de Virgil Vernier

France • 2018 • 1H38 • avec Dewi Kunetz, Hugues Njiba-Mukuna, Sandra Poitoux, Bruck, Lilith Grasmug | Shellac • 31 octobre 2018

Site distributeur ici Sophia-Antipolis, c’est le nom de ce territoire étrange entre la mer Méditerranée, la forêt et les montagnes. Sous un soleil aveuglant, des hommes et des femmes sont à la recherche d’un sens, d’un lien social, d’une communauté. Ils vont croiser le destin d’une jeune fille disparue.

Dans le cadre de son soutien, l'ACOR a commandé un texte sur le film à Adrien Denouette, critique à Critikat et Trois couleurs (Texte bientôt disponible) Celui-ci peut intervenir en salle pour accompagner le film. Le premier vrai choc de ce festival est arrivé le deuxième jour : c'est Sophia Antipolis, de Virgil Vernier, magnifique et fidèle reflet de notre époque. L'un des signes qu'un film est remarquable, c'est qu'il nous semble soudain en adéquation parfaite avec son époque, le reflet le moins déformé du Réel, une métaphore absolue, sans aberration (...), du monde dans lequel nous vivons. C'est le cas du nouveau film du cinéaste français Virgil Vernier ( Les Mercuriales), présenté ici à Locarno dans la bien-nommée sélection "cinéastes du présent". Sophia Antipolis, rappelons-le brièvement, est un technopole, un pôle d'activité mégalomaniaque (sur le projet) fondé à la toute fin des années soixante dans la région de Nice (...). Le film de Vernier nous en livre une image contemporaine. Une image terrible de nos civilisations "développées". [...] Le mode narratif du film est à la fois sophistiqué et d'une rare clarté, mené selon le système du marre-bout-de-ficelle avec une rare dextérité, où il est bien difficile au spectateur de savoir s'il se trouve dans un documentaire ou une fiction. Tout commence dans le cabinet d'un chirurgien esthétique où se présentent des jeunes et jolies femmes qui tiennent absolument à se faire refaire les seins, sans que l'on comprenne exactement pourquoi. Puis, nous nous retrouvons avec une jeune veuve d'origine vietnamienne qui n'a pas besoin de travailler pour vivre et qui s'ennuie. Qui va bientôt entrer dans une secte, sans souffrance, sans heurt, comme si tout était normal. C'est aussi là que le le film se montre admirable : il décrit, montre sans démontrer (...), sans juger. Tout ce que nous voyons est (a priori) normal. Or, pas du tout justement. […]. Sophia Antipolis nous entraîne dans la nuit de notre époque, un Moyen-Âge naissant, une ère obscure baignée du soleil de la côte d'Azur, où les êtres, perdus, abandonnés, en deuil, petits héros de leur vie, grands devant leur seule conscience, errent comme des fantômes à la recherche d'autres fantômes, sans jamais en retrouver la trace, en quête d'un sens impossible à obtenir. Sophia Antipolis est un grand film. Jean-Baptiste Morain • les Inrocks

Derrière le paysage de carte postale de la Côte d’Azur, le film Sophia Antipolis brosse le portrait oppressant d’un monde en manque d’idéaux. (…) Les palmiers, le bleu de la mer et du ciel se rejoignant à l’horizon, le soleil : les plages d’Antibes et de Nice offrent une synthèse des fantasmes du touriste en quête de calme et de volupté. Mais quelques dialogues dans le cabinet d’un chirurgien esthétique suffisent pour que derrière le rêve pointe le cauchemar. L’aspect documentaire du 16 mm est à un coup de bistouri du film d’horreur. Loin de la Promenade des Anglais, Virgil Vernier filme le quotidien d’une galerie de personnages en errance. [...] « Lieu froid dans un pays chaud », nous dit Vernier, la technopole Sophia Antipolis inflige aux personnages la logique du zonage : ici les bureaux, là les résidences, ici le parc naturel, là les lieux de loisirs. On se calfeutre derrière des barrières et des digicodes, la voiture règne sans partage, des compagnies de sécurité privées rôdent sans bien connaître les limites géographiques de leurs compétences.Entre ces « non-lieux », pas une once d’espace où générer une vie en commun. La rationalité supposée de l’aménagement fonctionnel, incarnation dans l’espace de la logique productive, crée du vide (...) Les uns s’entraînent aux sports de combat et jouent aux justiciers à la nuit tombée, les autres se font refaire les seins ou se gavent d’antidépresseurs, d’autres encore communiquent avec des mondes parallèles. Et Virgil Vernier nous prévient : la misère existentielle engendre la folie ordinaire. Manouk Borzakian • Geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr


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N°06 | 2018 by Association des cinémas de l'ouest pour la recherche - Issuu