L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans cinq régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre Val de Loire, Normandie, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.
C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he
N°03 Vendredi 4 mai 2018 p. 1 > Soutiens GNCR p. 2 > Soutiens et recommandations GNCR p. 3 > Soutien GNCR et ACID + Programmation ACID à Cannes p. 4 > Soutiens AFCAE Actions-promotion + Soutiens AFCAE Jeune public p. 5 > Soutiens AFCAE Patrimoine / Répertoire p. 6 > Agence du court métrage > l'Extra court
Directeur de publication : Yannick Reix et Antoine Glémain, co-présidents de l'ACOR | rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info | Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre Val de Loire, Pays-de-la-Loire, Nouvelle Aquitaine et Bretagne
SOUTIENS GNCR L’EMPIRE DE LA PERFECTION de Julien Faraut France • 2017 • 1h30
UFO Distribution • 11 juillet 2018 | La Berlinale / Cinéma du Réel 2018
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Entretien vidéo (blog Cinéma du Réel) avec J. Faraut ici Le cinéma ment, pas le sport… Au début des années 80, le tennisman John Mc Enroe est étudié sous toutes les coutures, filmé sous tous les angles, copié dans toutes les écoles. Roland Garros 84, il a tutoyé la perfection et pourtant…
Ce portrait déconstruit de John McEnroe aborde l’univers du tennis par un angle méconnu et drolatique : le film d’instruction, qui fait « bel et bien partie de l’histoire du cinéma », comme le précise Mathieu Amalric en voix-off. Gil de Kermadec, directeur national technique du tennis pendant des décennies, lui a donné ses lettres de noblesse. À ce pionnier, Julien Faraut emprunte des images mais aussi un glissement thématique : parti d’une recherche de gestes suffisamment génériques pour être élevés en méthode dans ses films didactiques, Kermadec fait le choix en 1977 de se tourner vers des portraits de joueurs. Dès lors, c’est la singularité du geste qui compte. C’est à cette époque que le critique de cinéma Serge Daney écrit ses textes les plus brillants sur le tennis et que McEnroe émerge sur la scène mondiale. En montant de passionnants rushes 16 mm filmés au tournoi de Roland-Garros, Julien Faraut triture le documentaire. « C’est l’avantage de la terre battue, écrivait Daney : elle crée de la fiction. » McEnroe, connu pour ses colères, étonne par sa capacité à continuer à penser stratégiquement lors d’une partie. À pas feutrés, c’est une enquête sur le perfectionnisme qui s’esquisse – son enfer (« l’empire » au sens d’emprise), la lutte avec soi-même qu’il impose et la dramaturgie complexe qu’il instaure, bien au-delà du cirque médiatique. Charlotte Garson • Cinéma du réel
À GENOUX LES GARS de Antoine Desrosières France • 2018 • 1H38 • avec Souad Arsane, Inas Chanti, Sidi Mejai, Mehdi Dahmane Rezo Films • 20 juin 2018 | Un Certain Regard - Cannes 2018
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici En l'absence de sa sœur Rim, que faisait Yasmina dans un parking avec Salim et Majid, leurs petits copains ? Si Rim ne sait rien, c'est parce que Yasmina fait tout pour qu'elle ne l'apprenne pas. Quoi donc ? L’inavouable… le pire… La honte XXL, le tout immortalisé par Salim dans une vidéo potentiellement très volatile.
[…] Quel lien faites-vous entre votre précédent film Haramiste (comédie de 40 minutes avec Inas Chanti et Souad Arsane, sortie en 2015, sur deux jeunes filles voilées prises entre l’étau des interdits et de leurs désirs naissants) et A genoux les gars ? Haramiste montrait comment l’interdit provoque de la frustration, et A genoux les gars travaille sur la suite, ou comment la frustration conduit à la violence. La vie et la société forgent des (mauvaises) consciences avec ces étapes, nous, nous racontons comment des jeunes femmes apprennent à y résister, en cela c’est une comédie d’apprentissage à la résistance contre la culture dominante patriarcale. Les deux films ont en commun de finir en remettant en question le saint graal des interdits sexuels culturels ou religieux. Bref utiliser les codes d’un imbroglio sentimentalo sexuel d’une bande de potes pour l’emmener ailleurs que d’habitude. [...] La comédie peut-elle éduquer sur des questions de société ? Pourquoi avoir choisi la comédie plutôt qu’un drame ? J’ai le sentiment que par la comédie, un public pouvant se reconnître dans le reflet négatif montré par le film peut rire de lui-même. Sans relativiser la dureté des faits, le rire ouvre une brèche dans le cerveau, cela le rend plus perméable à ce qu’on veut raconter. C’est aussi une comédie sur le langage, une parole vive, imagée, provocatrice. J’aime faire entendre une langue de tous les jours peu montrée au cinéma. En la resserrant comme on l’a fait autour des trouvailles verbales, on en entend mieux la beauté, la poésie, la drôlerie. C’est aussi ma manière d’écouter et d’aimer les acteurs coscénaristes avec lesquels je travaille que de leur demander de n’en faire ni plus ni moins qu’au naturel dans le niveau de crudité. Bref si ca provoque, c’est que cette langue n’a pas assez été mise en valeur dans le patrimoine jusqu'à présent. Mais au fond ce n’est pas provocateur, ou alors c’est à considérer tout ceux qui la parlent comme des provocateurs.