Clutch Artbook [Teaser]

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2012 2012 -- 2014 2014





« LA LIBERTÉ D’EXPRESSION EST LA LIBERTÉ SANS LAQUELLE TOUTES LES AUTRES LIBERTÉS DISPARAISSENT » SALMAN RUSHDIE


Clutch Artbook 2012-2014 est un livre édité par la Scop Éditions 138 DIRECTEUR ÉDITORIAL & RÉDACTION Baptiste Ostré DIRECTRICE ARTISTIQUE, CONCEPTION & RÉALISATION GRAPHIQUE Julie Leblanc aka La Fée Clutchette DIRECTEUR COMMERCIAL Benoît Joyeux CONSPIRATEUR POSITIF Loïc Blanc

Éditions 138 - Société coopérative et participative à responsabilité limitée et à capital variable RCS de Toulouse 753 921 675 • 68 avenue de l’URSS, 31400 Toulouse • editions138.fr Achevé d’imprimer en mars 2015 à l’imprimerie Escourbiac, Graulhet (France). Dépôt légal 1e semestre 2015 ISSN : 2262-5542 © Éditions 138 - Magazine Clutch, 2015. Tous droits réservés. Toute reproduction interdite sans l’autorisation des auteurs.


2012 - 2014


PRÉFACE

2012 -

U

2014

n œil exorbité lorgnant vers le logo Clutch. Les mains agrippées à deux Posca, tel un cowboy urbain prêt à dégainer... Le personnage qui emplissait la couverture du premier numéro de notre magazine annonçait la couleur et le lien que Clutch entretient depuis avec les artistes. En septembre 2012, Gilen ouvrait donc le bal des créateurs auxquels, chaque mois, un portfolio serait consacré au sein de notre revue culturelle. Après bientôt trois ans d’existence, et tandis que les pages du magazine continuent à chaque numéro de voir (ap)paraître de

nouveaux artistes, ce premier Artbook est une façon pour nous de nous retourner sur notre aventure - les artistes ayant répondu présents ont tous été publiés sur la période 2012-2014. Sans être un « best-of », il nous permet aussi d’amplifier et de montrer une vision de l’art à Toulouse. Une formule que nous préférons à celle d’ « art toulousain », car si la dominante urbaine est indéniable, l’art ne saurait être résumé à la simple influence d’une ville. Et malgré tout : les dix-sept artistes réunis ici participent, selon nous, à donner une dynamique aux murs de la ville, que ces derniers


ECAFÉRP

CET ARTBOOK CONDENSE LES RENCONTRES ARTISTIQUES DU MAGAZINE SOUS LA FORME D’UN HORS-SÉRIE

soient dans la rue ou à l’intérieur des galeries. Ce n’est pas le moindre des paradoxes si, dans le même temps, ils en abattent aussi, de ces murs qui cloisonnent, contraignent et emprisonnent. Qu’ils soient à la marge ou au premier plan, qu’ils fassent de la photographie, de la peinture, de l’illustration, de la sculpture ou du graffiti, les artistes qui ont collaboré avec nous ne se laissent pas enfermer dans des chapelles qui voudraient réserver l’art à l’usage exclusif d’une population d’élite. Tournez les pages, arrêtez-vous sur les œuvres, écoutez les artistes parler de leur travail. Dégagé

des contraintes et des limites de temps imposées par la parution mensuelle du magazine, cet Artbook est pour nous une manière de montrer de nouvelles images. De témoigner d’une vitalité de la création artistique sans cesse renouvelée. Car si ce livre raconte une histoire, c’est aussi celleci : la plus jeune artiste est née lorsque tombait le Mur de Berlin, notre doyen, lui, a vu le jour au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Du métier oublié de l’affichiste de cinéma à l’usage des technologies numériques, cet Artbook condense les rencontres

artistiques du magazine sous la forme, inédite pour nous, d’un livre conçu comme un hors-série. Ni un début ni une fin, mais un pas de côté, un décalage permettant de poser un autre regard - rendu possible, aussi, grâce au soutien de nos partenaires sur ce projet. Pour cette raison, ce livre n’a pas été construit comme une reprise de nos portfolios. Plutôt comme une ouverture, un développement et une remise à niveau, pour continuer à éveiller la curiosité, partager nos rencontres et l’émerveillement que nous éprouvons devant ces générations d’artistes aux pratiques diverses.


SEPT. 2012

GILEN 16


AUTOPORTRAIT © Gilen

gilen.fr & ixilik.fr

ET SI... GILEN ÉTAIT

SIGNE PARTICULIER : Peinture & illustration

On pourrait s’étonner de ne pas trouver les Monty Python dans les influences de Gilen. Comme eux, ce Toulousain aux racines basques, membre du 4CHA4 (voir p.56), œuvre dans le pince-sansrire. Mais il a beau se targuer de n’être que dans la dérision, ses personnages loufoques révèlent à la fois une vision et une critique. Innocent et trash, enfantin et adulte : tout un art du contre-pied.

Un personnage de film ? Jim Carrey dans Man on the moon

2012 - 2014 Un roman ? Le monde selon Garp de John Irving

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L’art selon Gilen, ce serait quoi ? Caricaturer un monde esthétiquement artificiel, sous une approche absurde et burlesque.

Si vous deviez citer des mentors ou vos influences principales ? Mac Carthy, Lucian Freud, Bill Plympton, Maëster, Jonathan Bergeron, Jeremy Fish...

parfois banal. Je me plonge ensuite dans le sujet à peindre via des images, trouvées sur Google ou ailleurs, pendant quelques jours. Puis je dessine, gomme et redessine jusqu’à obtenir quelque chose de convenable à mes yeux. Ensuite je passe à ma toile et mes pinceaux pour peindre. Le principal c’est de se faire plaisir et faire ce que l’on aime. C’est à la fois une question d’éthique et d’esthétique, les deux s’entremêlent.

Si vous deviez faire une liste de matériel pour vos dessins, qu'y trouverait-on ? Crayon, papier, pinceau, acrylique, toile. Et cervelle (parfois) !

L’atelier d’un artiste, c’est un refuge ? Pour moi, c’est avant tout ma bulle, mon cocon mais qui n’est pas hermétique : c’est moi qui fais le pont entre mon atelier et le monde.

Comment vient l’inspiration ? Personnellement, c’est quand une chose me touche plus qu’une autre à un moment donné. C’est parfois inhabituel,

Si on devait tout résumer en une image, quelle serait-elle ? Ce serait la collection de cartes Les Crados !

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Un instrument de musique ? Une flûte à bec

Une chanson ? « SIC » de Slipknot

Un lieu de Toulouse ? La Dynamo



2012 - 2014

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OCT. 2012

TAZAS PROJECT 24


TAZAS © Guillaume Beinat & Jeremy Delhuvenne

tazasproject.com

SIGNE PARTICULIER : Laboratoire de création

Redessiner la réalité en métissant les champs de la création traditionnelle et numérique, c'est l'approche du projet Tazas. En permanente collaboration, les membres de Tazas ne sacrifient rien au digital. Au contraire, l'usage de la réalité augmentée ou de technologies connectées témoignent d'un attachement profond aux racines d'une production graphique imprimée.

2012 - 2014

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Qui se cache derrière le projet Tazas ? Guillaume Beinat, Alexandre Suné, Jeremy Delhuvenne, Oze Tajada.

Comment résumer le projet Tazas ? Notre démarche repose sur le cadavre exquis. Chaque personne membre de Tazas génère une idée, qui est ensuite façonnée à plusieurs.

C’est quoi, un moment d’inspiration ? Un moment d’inspiration ne se définit pas à la minute où l’acte de produire se révèle. C’est une accumulation d’indices, collectés le plus souvent par des déplacements. C’est la mutation d’une pensée par l’acquisition de connaissances.

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Quelles sont les influences du projet ? Neil Armstrong, Edwin « Buzz » Aldrin, Karel et Michael Collins. Sur quels supports travaillez-vous ? Tous supports imprimables ou prêts à recevoir notre action graphique/numérique. Quel serait votre rituel de création ? Nous buvons du thé.

Comment être original dans un monde où tout a déjà été fait ? En faisant des copies originales. L’art, c’est une question d’esthétique ou d’éthique ? Ni l’un, ni l’autre... tout en étant les deux à la fois : l’art est une question. Un atelier artistique, c’est une fenêtre sur le monde ? C’est le monde.

ET SI... TAZAS ÉTAIT

Une image ? Le jardin des délices de Jérôme Bosch

Un personnage de film ? HAL 9000 dans 2001, l'Odyssée de l'Espace

Un roman ? Gestes et opinions du Dr Faustroll, d’Alfred Jarry

Un instrument de musique ? Un synthétiseur modulaire, mais un gros

Une chanson ? « It’s More Fun to Compute » de Kraftwerk

Un lieu de Toulouse ? Le point GPS : 43.598119, 1.438961


Š Guillaume Beinat & Oze Tajada


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Š Guillaume Beinat


JAN. 2013

LE PETIT COWBOY & LE GROS INDIEN 32


lepetitcowboy.com - legrosindien.com

AUTOPORTRAIT-TOURNAGE © Gael Guyon

SIGNE PARTICULIER : Photo et vidéo

Le portfolio publié dans nos pages en 2013 résumait toute la démarche du Petit Cowboy. Des diptyques où des enfants, issus des communautés de gens du voyage, et des personnes âgées confrontaient leur quotidien à une mise en scène de ce qu’ils rêveraient d’être. Avec plaisir et humour, le regard posé par le collectif toulousain est toujours porté par un sens du rapport à l’autre dépassant les clichés.

2012 - 2014 Qui sont Le Petit Cowboy et le Gros Indien ? Le Petit Cowboy est un collectif associatif, né en 2002, dédié à l’image sous toutes ses formes. Depuis 2012, trois de ses membres se sont associés pour créer la société de production Le Gros Indien et développer des projets de cinéma. Donc, Cowboys et Indiens alias Elizabeth Germa, Erik Damiano et Loran Chourrau.

Avez-vous une technique de création, un rituel ? - Non. - Écriture automatique. - Non.

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en vente sur C’est quoi, un moment d’inspiration ? - Sous la douche... - Une accélération du temps. - Mon job !

Quels sont vos outils de travail ? Ceux qui permettent de fabriquer et de travailler les images.

Si rien ne se crée mais que tout se trans-

Si on devait résumer votre fonctionnement artistique... - Improvisé et travaillé. - Intuitif. - Simple et direct.

Un atelier, c’est une bulle hermétique ou une fenêtre sur le monde ? Rien de tout ça, ou tout ça !

forme, comment faire pour être original ? shop.clutchmag.fr Ne pas chercher à l’être...

Quels ont été vos mentors ? - Kubrick. - Lynch, Hitchcock, Soderbergh. - Mon père et les gens.

Une image ? - Le regard caméra de Jack Nicholson dans Shining. - La scène du Mont Rushmore dans La mort aux trousses. - Claude François chez les Carpentiers.

ET SI... LE PETIT COWBOY & LE GROS INDIEN ÉTAIENT

Un personnage de film ? Donnie Darko / Bad Lieutenant

Un roman ? Le grand cahier d’A. Kristof / Les liaisons dangereuses de C. de Laclos / Lunar Park de Bret Easton Ellis

Un instrument de musique ? Une batterie

Une chanson ? « Dance this mess around » des B52’s / « Yeah » de LCD Soundsystem

Un lieu de Toulouse ? Une cave à vin pour la dégustation / Tout sauf l’Enseeiht / La boucherie de la Halle


LE GROS INDIEN | ...VANITÉS... - Film d'Erik Damiano © Erik Damiano


2012 - 2014

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LE PETIT COWBOY | LABORATOIRE - Cie Divergences à l'Usine (Tournefeuille / Toulouse métropole) © Loran Chourrau


MARS 2013

MANON LACOSTE 40


MANON LACOSTE © J. Verstappen

manonlacostecollagiste.tumblr.com SIGNE PARTICULIER : Collage

Armée de ses ciseaux, Manon Lacoste détourne les éléments visuels de la culture pop. Elle collecte et accumule divers supports glanés ici et là (flyers, affiches, journaux et extraits de magazines) qu’elle recycle et transforme dans ses patchworks. Mais si sa spontanéité privilégie à la base le mouvement et l’harmonie de l’ensemble, elle dessine en filigrane une critique de la société de consommation.

Quelles influences retrouve-t-on dans vos collages ? Elles viennent autant de la publicité que de la rue et du street-art. J’aime à la fois le côté sauvage, dirty, révolté, du graffiti et le côté lisse, esthétique et conformiste, de la pub.

2012 Je m’en imprègne et me -le 2014 réapproprie avec mon histoire, ma sensibilité... Donc tout se transforme mais devient unique et original de par l’unicité, l’âme, et l’humanité de chacun. Faut-il privilégier l’esthétique ou l’éthique ? L’esthétique est au centre de mon travail : je recherche le mouvement, l’association de couleur, l’harmonie, la sensualité. La question de l’éthique se retrouve plutôt dans une démarche plus globale, autour de l’échange, la bienveillance, l’intérêt face au monde qui m’entoure et la façon de le faire partager.

ET SI... MANON ÉTAIT

Un personnage de film ? Nikita

Un roman ? L’alchimiste de Paulo Coelho

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Un instrument de musique ? Les cordes vocales, la voix...

L’atelier d’un artiste, c’est une bulle hershop.clutchmag.fr métique ou une fenêtre sur le monde ?

Une chanson ? « La cumbia sobre el mar » de Flowering Inferno. Le soleil de l’esprit

Quelles sont les étapes de création d’un collage ? Il faut d’abord des magazines, flyers, affiches... et puis de la colle classique, un support en toile, ou tout matériau que je peux récupérer : do it yourself ! Je lis, regarde et découpe pendant un long moment avant de commencer une création. Une grande énergie est nécessaire car je préfère faire mes œuvres d’un trait. Comme je fais maintenant de grands formats, les collages me prennent entre 5h et 20h.

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Si vous deviez décrire un moment d’inspiration... Ce serait quand on se détache d’une certaine réalité pour construire une autre dimension... Si rien ne se crée mais que tout se transforme, comment faire pour être original ? L’essence même du collage est de reprendre ce qui à été créé par d’autres.

Je m’inspire de la culture pop, c’est donc forcément une fenêtre sur le monde. Et, en même temps, je m’isole pour faire mes collages, rester connectée à mes émotions. Quel a été votre premier contact avec l’art ? Il s’est fait dans les chiottes chez mes parents ! Il y avait L’ossification prématurée d’une gare de Dalí et une des Constellations de Miró. De Dalí, je garde le goût pour la symbolique et la sensualité, Miró m’a inspirée pour les formes et les couleurs.

Un lieu de Toulouse ? Le cœur des Toulousains : Arnaud Bernard ! Là où j’ai grandi quand je suis arrivée à Toulouse



2012 - 2014

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AVR. 2013

MATHIEU BOURRILLON 48


AUTOPO AU LIVRE © Mathieu Bourrillon

latoile-collectif.fr

SIGNE PARTICULIER : Dessin

Cofondateur de l’association d’édition La Toile Collectif, Mathieu Bourrillon affectionne tout ce qui touche à la narration. En avril 2013, il dévoilait ainsi dans les pages de Clutch des dessins réinterprétant des images de film, inventant leurs propres histoires. Cette fois-ci, c’est une autre facette qui se retrouve dans les pages de l’Artbook. Mais toujours en creusant une veine graphique surréaliste.

2012 - 2014

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Ça veut dire quoi, être un artiste ? Raconter des histoires en un dessin ou en plusieurs pages.

appropriation d’une image existante pour griffer l’apparence et essayer de faire émerger ce qui s’y cache.

Si vous deviez citer des mentors ou influences ? Alberto Breccia, Hieronymus Bosch, Francis Bacon, Julio Cortazar, Henri Michaux...

S’il fallait une définition du mot « art », quelle serait-elle ? L’art est une question de sincérité. « La postérité est un discours aux asticots » disait L. F. Céline.

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C’est quoi, un moment d’inspiration ? Plus que d'inspiration, je parlerais plutôt de travail, un rendez-vous quotidien, souvent agréable, d'autres fois plus délicat.

L’atelier d’un artiste, c’est une bulle hermétique ou une fenêtre sur le monde ? Une bulle oui, mais pas hermétique...

Quelle est votre méthode de création ? Je travaille au crayon papier, à la mine graphite. Une des méthodes consiste à lire dans une trace initiale la figure qui en émerge et d’essayer ensuite de lui donner une présence. L’autre méthode est une

Si vous deviez résumer votre vocation en une image ? Difficile à dire, mais un de mes premiers chocs c’est Le jardin des délices de Hieronymus Bosch ; j’ajoute Le triomphe de la mort de Brueghel l’Ancien.

ET SI... MATHIEU ÉTAIT

Un personnage de film ? Un second rôle dans un film de Lynch ou Gilliam

Un livre ? Les nouvelles de Cronope et Fameux de Julio Cortazar

Un instrument de musique ? La baguette du chef d’orchestre

Une chanson ? « What goes on » du Velvet Underground

Un lieu de Toulouse ? Le pont Saint-Pierre, j'aime l'idée de traverser, rattacher des rives


GAUCHE : A SATIÉTÉ | 14 x 21 cm, 2014 DROITE : BANQUISE | 32 x 32 cm, 2011


2012 - 2014

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MAI 2013

4CHA4 COLLECTIF

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AUTOPORTRAIT © 4CHA4

4CHA4

ET SI... 4CHA4 ÉTAIT

SIGNE PARTICULIER : Les artistes Blasté, Gilen, Jhano et Nikko K.K.O constituent le collectif 4CHA4

L’histoire entre Clutch et le 4CHA4 remonte au tout premier numéro du magazine, avec le portfolio de Gilen, puis celui de Nikko K.K.O. Entre temps, Blasté et Natty ont accueilli plusieurs expositions Clutch au sein de la Green Galerie et le collectif s’est retrouvé en couverture pour le lancement du projet Scratch Da Surface (initié par Natty), customisation de crânes (moulés par Jhano) et de vinyles par des artistes issus des cultures urbaines.

Un personnage de film ? Michel Galabru dans tous les épisodes du Gendarme

2012 - 2014

Un roman ? En un combat douteux de Steinbeck

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C’est quoi, le collectif 4CHA4 ? Nous sommes tous dessinateurs, peintres et plasticiens - Blasté ajoutant le tatouage dans son carquois (la Green Galerie, à la base, c’est lui et Natty). Nous avons chacun un style propre et ce qui nous rassemble, c’est plus l’envie de se retrouver autour d’une feuille et d’une peinture comme autour d’un bon repas et d’une bonne bouteille. On se retrouve par convivialité et par amitié. Voilà ce qui nous relie. Même si quelques projets nous ont orientés parfois en ce sens, ce collectif n’a pas de fonction professionnelle à la base.

se fournir en pigments (Gilen rougit un peu). D’ailleurs, c’est de là que tout vient : d’une boîte de Crayola dans une classe de maternelle. Un remède contre la panne

d’inspiration ? shop.clutchmag.fr On chante l’intégrale de Jean-Luc Lahaye

Votre outil de prédilection ? On adore les Crayola mais on a du arrêter de les utiliser car Gilen les mange tous. Du coup, on le tape contre les murs pour

avec un accompagnement au kazoo (Nikko est un virtuose). C’est transcendant. Si rien ne se crée mais que tout se transforme, comment faire pour être original ? Réaliser un éternel cycle de recommencement, construire et déconstruire à l’infini. L’art n’est qu’un rocher de Sisyphe... À la fois une question d’esthétique et d’éthique donc.

Un instrument de musique ? Un kazoo ! (en chœur)

Une chanson ? « Laissez-nous rêver ! » de Herbert Léonard (ils s’échangent des regards humides)

Un lieu de Toulouse ? Le bureau de Jean-Luc Moudenc, pour refaire la déco bien sûr


AFFICHES POUR L'ÉVÈNEMENT "VEINES URBAINES" by 4CHA4 (art work © Gilen)


2012 - 2014

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JUIN 2013

PIERRE BETEILLE 64


AUTOPORTRAIT © Pierre Beteille

pierrebeteille.com SIGNE PARTICULIER : Photographie

Parce qu’une photographie brute ne retranscrit pas directement les idées, ombres, ou couleurs, qu’il a en tête, Pierre Beteille serait plus un sculpteur d’images qu’un photographe. Étroitement lié à la caricature et au portrait, le travail de cet autodidacte met en scène un imaginaire regorgeant d’humour et de détails. Une manière décalée d’entrer en résonance avec des sujets d’actualité.

Pourrait-on définir votre démarche ? Je n’ai pas vraiment de démarche artistique. Il n’y a pas de fil conducteur ou de cohérence dans mon “travail”. Je fais juste des images parce que j’aime ça. J’essaie seulement de faire en sorte qu’elles aient un sens et qu’elles répondent à une esthétique, mais cette esthétique est tout à fait provisoire. Je sais que, dans quelques semaines ou quelques mois, je n’aimerai plus ce que je fais aujourd’hui.

ET SI... PIERRE BETEILLE ÉTAIT

Un personnage de film ? Dogberry, joué par Michael Keaton dans Beaucoup de bruit pour rien de Kenneth Branagh

2012 - 2014

étincelle. Je choisis des thèmes ou des pistes de travail et j’y pense ensuite des jours, des semaines ou des mois avant d’avoir la moindre idée “intéressante et originale”. Je note mes idées dans un carnet, je reviens dessus, les développe ou les jette. C’est un processus long et laborieux.

Un roman ? Water Music de T. C. Boyle

version complète Si rien ne se crée mais que tout se transforme, comment faire pour être original ? Je n’ai pas la prétention d’être original mais lorsque j’ai une idée, la première question que je me pose c’est : “Est-ce que, à ma connaissance, ça a déjà été fait ?”. Si la réponse est oui, je passe à autre chose.

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Quelles influences retrouve-t-on dans vos photos ? Pierre Desproges, Gustave Doré, Lucian Freud, Francisco Goya, Buster Keaton, Francisco Gonzalez Ledesma, Groucho Marx, les Monthy Python... Je peux continuer comme ça pendant des heures !

Un instrument de musique ? Des ondes Martenot

shop.clutchmag.fr L’art, c’est une question d’esthétique

Pour faire une bonne image, il faut... ? Un appareil photo et des êtres humains... C’est quoi, un moment d’inspiration ? Déjà, en dehors des contraintes techniques liées à la photographie, je n’ai aucune méthode ni aucun rituel. Et je n’ai malheureusement pas de moments d’inspiration. Pas d’illumination subite ni même de petite

ou d’éthique ? Les deux. Sans esthétique, l’art est chiant et élitiste. Sans éthique, il est stérile. Un studio photo, c’est une bulle hermétique ou une fenêtre sur le monde ? Pour moi, il y a deux phases dans un processus de “création”. La phase de réflexion, de préparation, de maturation des idées doit être ouverte sur le monde. La phase d’exécution, que ce soit en studio ou ailleurs, doit être autarcique.

Une chanson ? « Making plans for Nigel » de XTC

Un lieu de Toulouse ? La Garonne...



2012 - 2014

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SEPT. 2013

VINCENT ABADIE HAFEZ - ZEPHA -

72


ZEPHA © DR

abadiafez.com

ET SI... ZEPHA ÉTAIT

SIGNE PARTICULIER : Calligraphie

Du mur au métal. De la bombe à l’acide. Vincent Abadie Hafez, alias Zepha, a navigué du graffiti à la gravure, expérimentant différentes formes et matières pour mieux trouver son langage : une calligraphie mêlant alphabets latins et orientaux. Sur toile, dans des installations et même dans la pratique du tatouage temporaire, son travail conserve avec les racines du graffiti un goût pour les œuvres évolutives et participatives.

2012 - 2014

L’art calligraphique selon Vincent Abadie Hafez, ce serait quoi ? Une quête hors du temps, un alphabet universel à déchiffrer, une transe graphique sous forme d’idéaux/grammes.

Si rien ne se crée mais que tout se transforme, comment faire pour être original ? Grand fan d’Anaxagore, philosophe présocratique auteur de cette formule, je dirais qu’il faut aller puiser au plus profond de soi cette essence qu’il appelait « Noûs ».

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Quels ont été vos mentors ou vos influences ? En vrac : l’art cycladique, les peintures rupestres, l’artisanat des anciennes civilisations, le graffiti New Yorkais, la musique, la rue, la nature...

L’art, c’est une question d’esthétique ou d’éthique ? La première question mène à l’autre, si toutefois on a pris le bon sentier. Ensuite, l’art consiste à ne pas le perdre.

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Quels matériaux utilisez-vous ? Techniques mixtes tous supports. Avez-vous un rituel de création ? Fermer la porte, ouvrir la fenêtre, faire retentir une basse sourde, se tourner vers l’usine Job, la transe commence. C’est quoi, un moment d’inspiration ? C’est le moment où l’instant devient éternité et l’éternité un instant.

L’atelier d’un artiste, c’est une bulle hermétique ou une fenêtre sur le monde ? Une bulle hermétique qui donne naissance à des fenêtres avec vue sur mon Monde. Si une image devait résumer le début de votre vocation, quelle serait-elle ? Une affiche syndicale à la typo bâton appelant à la grève générale, réalisée par mon père.

Un personnage de film ? Zorro

Un roman ? Voyage au bout de la Nuit de L. F. Céline

Un instrument de musique ? Un Hang

Une chanson ? « Beast of no Nation » de Fela Anikulapo Kuti

Un lieu de Toulouse ? Mix’art Myrys !


GAUCHE : MATRIX | Zinc assemblé, 20 x 30 cm - Major Minority / San Francisco, 2014 DROITE : CLEPSYDRES SONORES | Laiton formé au marteau, gravé et patiné - collection privée / Maroc, 2012


2012 - 2014

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DÉC. 2013

NIKKO K.K.O 80


AUTOPORTRAIT © Nikko K.K.O

nikko-kko.com

ET SI... NIKKO ÉTAIT

SIGNE PARTICULIER : Peinture & illustration

Toiles, croquis, matériel de récup’ ou art-toys ne sont pas de trop pour donner vie au monde de Nikko K.K.O. Le jeu sur les techniques se retrouve dans les thèmes chers à ce membre du 4CHA4 (voir p.56) : un goût pour le jeu fait de détournement, bricolage et rafistolage, qui se traduit dans des personnages à la mécanique vacillante, en collision avec la vie mais fonctionnant coûte que coûte.

Le monde de Nikko K.K.O en quelques mots ? Ce serait illustrer un monde imaginaire en m’inspirant de la réalité et de ce qui m’entoure, en donnant une vision graphique, décalée et singulière.

2012 - 2014

la rue, dans un magasin et en voyage (surtout quand je change d’univers, de lieu, de ville). Si une idée vient, alors je la note ou la dessine sur ce que j’ai sur moi pour la travailler plus tard.

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S’il devait y avoir une liste de vos mentors et influences ? Pour les mentors, il y aurait Picasso, Brancusi, Henry Moore, Ernest Pignon Ernest, Tim Burton, Jamie Hewlett... et plein d’autres. Pour les influences, jeune il y avait les cartoons, les dessins animés, quelques BD. Et plus tard : l’art brut, l’art primitif, le pop art, la musique. Ces dix dernières années, l’art urbain, la mode, le monde dans lequel on évolue, divers courants picturaux et musicaux ainsi qu’une montagne de choses et d’objets du commun ou atypiques. Comme une casse de voitures, les peluches, la forêt, une moissonneuse batteuse abandonnée rouillée, camions, caravanes, etc., etc.

Que trouve-t-on dans votre atelier ? Peinture acrylique, posca, spray, stylos, toiles, papiers et objets de récupération.

en vente sur Par quoi commence une création ? Je fais souvent des croquis sur des carnets et feuilles volantes, que je reprends sur toile ou sur un support 3D, en atelier avec de la musique qui va bien ! (rire)

shop.clutchmag.fr Ton atelier, c'est un refuge

Un moment d’inspiration, c’est... Euh... c’est lorsqu’on a une idée pour créer c’est ça ? En dessinant, en gribouillant des croquis, l’inspiration arrive parfois. Mais je suis inspiré ailleurs qu’à mon atelier : dans

Un personnage de film ? Denver, le dernier dinosaure

Un roman ? La prisonnière de Malika Oufkir & Michèle Fitoussi. Ma lecture du moment mais je ne réponds pas à la question

Un instrument de musique ? Un violon

ou une ouverture ? Les deux. C’est effectivement le lieu où je me sens le mieux, comme un refuge, un laboratoire où je teste, j’assemble des motifs, des couleurs, des volumes... Là où je crée cet univers.

Une chanson ? « It hurts to be alone » de The Wailing Wailers

Si une image devait être au commencement ? Il n’y en a pas vraiment, ou alors je ne m'en souviens plus. Parce que j’ai toujours voulu dessiner, depuis gamin !

Un lieu de Toulouse ? Le bar Le Nain Jaune !



2012 - 2014

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GAUCHE : SQUELETTE Ô CHÊVRE - DROITE : @ DADA SUR MON BIDET


JAN. 2014

ARNAUD BAUVILLE 88


AUTOPORTRAIT © DR

arnaudbauville.blogspot.fr

SIGNE PARTICULIER : Collage

Jazzman et grand partisan de la fripe, Arnaud Bauville est un collectionneur qui transforme de vieux extraits de journaux en des tableaux à double-sens. Si on se laisse de prime abord charmer par la patine rétro (mais pas vintage) de ses collages, c’est pour ensuite mieux regarder dans le détail. Et décrypter ainsi les histoires qu’il nous raconte.

Un instrument de musique ? La contrebasse

Une image ? Celle de mon père qui peint

2012 - 2014

Créer, à la base c’est... ? Laisser venir à moi la personnalité d’un sujet au travers de coupures de presse anciennes chargées d’histoires et d’émotions. Accompagner l’œuvre jusqu’à ce qu’elle me quitte et vive sa vie loin de mon regard...

absolu du rien ne se crée... À partir du moment où tout se transforme, tout se crée. À cela, on ajoute une pincée d’élégance et on obtient du Beau. Après, l’Art intervient ou pas, ça c’est autre chose. C’est la magie... la fée clochette qui passe ou ne passe pas.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Les artistes de la première moitié du XXe siècle en général. Ceux qui ne mangeaient pas à leur faim et qui vendaient leurs toiles pour s’acheter du pain. Tout n’était pas forcement bon mais le romantisme de cette époque me fait encore, à plus de 40 ans, voyager... L’art s’émancipait en même temps que la société. J’aurais aimé boire des litres de rouge au Bateau Lavoir dans une chambre miteuse !

Que trouve-t-on dans votre caisse à outils ? De l’acrylique pour le fond et des coupures de presse originales, des années 1900 à 1950, pour la matière. J’applique aussi quelques astuces d’antiquaires pour la patine.

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en vente sur Votre atelier, en quelques mots ? Mon atelier est un dépotoir ! C’est le divan d’un psychiatre et la salle de jeu d’un grand enfant qui ne veut pas faire ses devoirs. C’est une fenêtre sur mon monde. Mon siège est juché sur une pyramide de journaux et, au hasard de ma pêche, l’histoire de mon sujet prend vie. Je prends toujours beaucoup de recul et fais énormément de pauses. Je laisse ma toile me parler autant que je lui raconte une histoire.

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À quoi reconnaît-on une œuvre réussie ? Une œuvre est bonne quand on croit qu’elle a toujours existé, et ce n’est pas pour autant qu’elle est commune. Être original n’est pas une fin en soi, être bon en est une. Je déteste les imposteurs... et dans ce milieu, il y en a des wagons qui s’accrochent à la dernière locomotive à la mode. Le vintage par exemple : le concept

ET SI... ARNAUD ÉTAIT

L’art c’est... ? Une question de vie ou de mort. S’il y avait plus d’artistes, il y aurait moins de soldats...

Un personnage de film ? Grégory Peck dans Les neiges du Kilimandjaro pour boire un coup avec papa Hemingway après le tournage et embrasser Ava Gardner pendant !

Un roman ? Journal d’un vieux dégueulasse de Bukowski

Une chanson ? « Granada », chantée par Caterina Valente

Un lieu de Toulouse ? La place des Carmes, pour y avoir passé de délicieux moments



2012 - 2014

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MARS 2014

FRANÇOIS BEL 96


FRANÇOIS BEL © A.-S. Gomes

fbelfbel.blogspot.fr

ET SI... FRANÇOIS ÉTAIT

SIGNE PARTICULIER : Sculpture

Ce ne sont pas seulement les objets qui sont suspendus dans les sculptures de François Bel. Pas seulement des horloges, bombes de peinture, téléphones ou instruments de musique brisés et maintenus par des structures variées. C’est aussi le temps qui s’arrête. Chez cet autodidacte passé par le monde de la musique et le graffiti, le mouvement se fige dans un arrêt sur image, un temps de pause entre deux états. Une mécanique de la déconstruction.

2012 - 2014

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Comment définiriez-vous votre démarche artistique ? Tenter de saisir le/mon temps, le mouvement, l’espace... Et les déconstruire.

Si rien ne se crée mais que tout se transforme, comment faire pour être original ? Combiner de manière inattendue.

Y’a-t-il eu des mentors pour influencer votre pratique ? Alexander Calder, Arman, César... Le courant du Nouveau Réalisme et le street-art.

L’art, c’est une question d’esthétique ou d’éthique ? D’abord d’éthique et pourquoi pas d’esthétique.

Au moyen de quels procédés vos sculptures prennent-elles forme ? Les techniques sont variées : inclusion de verre, fils de fer galvanisé, fils de nylon et des objets divers...

L’atelier d’un artiste, c’est une bulle hermétique ou une fenêtre sur le monde ? Il oscille de l’un à l’autre, il s’ouvre et se ferme.

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Y’a-t-il un commandement à la création ? Ne pas se mettre la pression ! Qu’est-ce qu’un moment d’inspiration ? Un alignement de planètes... mentales.

S’il devait y avoir une image pour tout début ? Ce serait celle d’une vidéo de skateboard : Public Domain. Pour l’adaptation et le jeu avec le mobilier urbain normalement chiant !

Un personnage de film ? Axel dans Arizona Dream (Emir Kusturica)

Un roman ? Je serais Polanski ! Oui, c’est un peu naze. Mais si j’étais un livre je ne serais pas un roman, plutôt Indignez-vous de Stéphane Hessel

Un instrument de musique ? Une Turntable aussi connue sous le nom de platine vinyle. Mais si, ça peut être un instrument !

Une chanson ? « Aguas de março », par Elis Regina et Antônio Carlos Jobim

Un lieu de Toulouse ? Un panneau d’entrée ou de sortie de la ville



2012 - 2014

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AVR. 2014

ANDRÉ AZAÏS 104


lacinemathequedetoulouse.com

L’ATELIER DU PEINTRE EN 1965 42, rue Saint-Jérôme © DR

SIGNE PARTICULIER : Affiche

En 35 ans de carrière, André Azaïs a produit plus de 8 000 affiches de films. Ses créations seraient tombées dans l’oubli si Raymond Borde, le fondateur de la Cinémathèque de Toulouse, ne les avait en partie récupérées, permettant de redécouvrir les techniques mixtes de cet artiste-artisan disparu en 1989. En toute logique, c’est donc la Cinémathèque qui répond aux questions.

2012 - 2014 Comment décrire le métier d’André Azaïs ? Le métier d’André Azaïs correspond à une activité artisanale et populaire aujourd’hui disparue : celle de représenter sur des formats hors normes (5 mètres de large par 3 mètres de haut) des peintures pour les façades de cinéma. Il y a dans sa démarche artistique la volonté de s’inspirer des affiches ou visuels originaux, tout en jouant du format pour les dynamiser et se les approprier. À une époque où les cinémas monosalles se comptaient par dizaines en ville, cette production foisonnante n’en demeurait pas moins éphémère. Les œuvres d’André Azaïs demeurent le dernier témoignage d’une profession rendue obsolète par les nouvelles techniques publicitaires.

Jacques Bonneaud. Il les célébrait en les recopiant ! Comment travaillait-il ? Avec du matériel simple : du papier, de la peinture à la colle, des pinceaux, des crayons. Des outils plus techniques : une chambre claire pour reproduire sur petit format la maquette originale, une lanterne magique pour la projeter à l’échelle finale sur un mur...

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en vente sur Vivait-il comme une contrainte le fait de travailler dans l’urgence ? Son rythme de travail était soutenu : plus de 6 affiches par semaine pour différents cinémas toulousains. Mais on peut penser que cette cadence était plus une stimulation qu’une contrainte, une forme de gymnastique qui pousse à faire des choix rapidement. L’utilisation de collages peut symboliser le manque de temps comme celui d’une motivation moindre dans le sujet à traiter. Quoi qu’il en soit, du lettrage au dessin en passant par l’intégration des collages, tout relève d’un professionnalisme flagrant.

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Peut-on le relier à des mentors ou influences ? À une époque où les arts graphiques étaient très développés et avaient une place centrale dans la vie quotidienne, il a vu passer toutes les réalisations des grands affichistes de renom : Roger Soubie, Boris Grinsson, Guy-Gérard Noël, | VISUELS : © Collections La Cinémathèque de Toulouse

ET SI... ANDRÉ AZAÏS ÉTAIT

Une image ? La scène d’action d’un film populaire

Un personnage de film ? OSS-117, Jerk ou Coplan

Un roman ? J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian

Une chanson ? « Gimme Shelter » des Rolling Stones

Un lieu de Toulouse ? Son atelier de peintre, au 42 rue Saint-Jérôme, aujourd’hui disparu


L'ASSASSIN FRAPPE À L'AUBE | Peinture sur papier, 483 x 229 cm, 1970 - LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE | Peinture sur papier, 502 x 229 cm, 1968


2012 - 2014

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LES NUITS DE DRACULA | Peinture sur papier, 504 x 231 cm, non daté - LE MASQUE DE FU MANCHU | Peinture sur papier, 505 x 235 cm, 1966


MAI 2014

RONALD CURCHOD 112


RONALD CURCHOD © F. Serveau

ronald-curchod.net

SIGNE PARTICULIER : Fabricant d’images

De Cinélatino à Toulouse les Orgues en passant par le théâtre Le Ring, les affiches que signe Ronald Curchod sont reconnaissables à son inimitable jeu sur le subconscient, matière des songes et des cauchemars. Surtout, chaque illustration de ce graphiste affichant trente ans de carrière fonctionne d’elle-même lorsque l’on retranche le texte et le contexte.

ET SI... RONALD CURCHOD ÉTAIT

Un personnage de film ? N’importe quel partenaire de Monica Vitti dans un film d’Antonioni ou alors Chewbacca

2012 - 2014

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Qu’est-ce que c’est au fond, être graphiste et illustrateur ? Fabricant d’images.

Un roman ? Les Oiseaux de Tarjei Vesaas

Un instrument de musique ? À vent l’instrument !

shop.clutchmag.fr Maintenant, gouache et tempera.

Si vous deviez nous faire une liste de mentors ou d’influences ? Arts premiers & bruts, Veermer & Brueghel & Hopper & Rothko & Turrell, mais aussi Kantor & Tarkovski & Lynch etc., etc. C’est quoi, un moment d’inspiration ? Là, présentement j’en manque cruellement.

Quels sont vos instruments de travail ?

Avez-vous un rituel de création à conseiller ? S’y mettre le matin... Si rien ne se crée mais que tout se transforme, comment faire pour être original ? Rien (surtout) L’art, c’est une question d’esthétique ou d’éthique ? ...

Une chanson ? « Besame... », peut-être ?

Un lieu de Toulouse ? Le fleuve


REINE - www.art-et-tirage.fr/mot-cle-produit/ronald-curchod-silence-images


2012 - 2014

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LOUPIOTE ORCHESTRA - www.art-et-tirage.fr/mot-cle-produit/ronald-curchod-silence-images


JUIN 2014

CÉDRIC LASCOURS - RESO -

120


RESO © Mr Keyz

resoner.com

ET SI... RESO ÉTAIT

SIGNE PARTICULIER : Graffiti artiste

Témoin et acteur de l’évolution du graffiti, il a arpenté les rues de Toulouse (et d’ailleurs), bombes à la main, depuis l’âge d’or du mouvement dans les années 90. Co-organisateur de l’exposition Mister Freeze, parmi les fondateurs du Mapcu (Mouvement Associatif Pour les Cultures Urbaines), Reso continue de signer son nom sur les murs mais a ajouté les toiles à son art du lettrage.

Un personnage de film ? John Coffey dans La Ligne Verte

2012 - 2014

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Quels ont été vos mentors ou vos influences ? Quelques noms du graffiti, tels que Duster (NY), Seen (NY), Ces (NY), Logan pour ses personnages incroyables, Ecb, Dare, Dizer...

monde, c'est une bonne connexion internet ! (rire)

en vente sur Qu’est-ce que ça veut dire, être un artiste original ? Être soi-même.

shop.clutchmag.fr dessin, qu’est-ce que c’est ?

Quel est votre outil de travail ? Des bombes et tout ce qui est peinture. C’est quoi, un moment d’inspiration ? C’est ce court instant de peinture où tu mets de côté les tracas du quotidien.

L'atelier d'un artiste, c'est une bulle hermétique ou une fenêtre sur le monde ? Pour le mien, c'est les deux... Tout dépend si tu laisses la porte ouverte ou pas (c'est un avantage). Et puis, la fenêtre sur le

Un instrument de musique ? La batterie qui donne le rythme

Le plus important pour faire un bon La spontanéité, le mouvement, ce sont les éléments essentiels.

Ce qui compte, c’est l’éthique ou l’esthétique ? C’est une question d’éthique, forcément. Si une image devait résumer le début de votre vocation ? Ma cousine, qui dessinait avec mon père dans la cuisine à la campagne.

Une chanson ? « Light out » de Menahan Street Band

Un lieu de Toulouse ? St-Sernin le samedi matin



2012 - 2014

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JUIL. 2014

MAT VULLO 128


AUTOPORTRAIT © Mat Vullo

mateovullo.com

SIGNE PARTICULIER : Dessin vectoriel

Le graphisme et l'atmosphère des 50’s et 60’s inonde l’imaginaire de Mat Vullo. Pourtant, c’est avec une technique moderne que ce néo-Toulousain dépoussière le rétro : l’écran est sa feuille blanche et la souris - préférée à la tablette graphique - le pinceau. Un trait proche du cartoon pour ce passionné de rock'n roll 2012 - 2014 et de rythm'n blues, grand amateur de quatre et deux roues. Il n’est pas rare de le croiser sur sa Vespa dans les rues de Toulouse !

ET SI... MAT VULLO ÉTAIT

Un personnage de film ? Fantomas (rien que pour avoir une DS volante !)

Un roman ? Des souris et des hommes de Steinbeck

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Le monde de Mat Vullo, en un mot ? Colorétrorigolo ! J’ai beaucoup été influencé par le graphisme et le design des 50’s et 60’s. Votre outil de travail ? Une souris !

L’atelier d’un artiste, c’est une bulle hermétique ou une fenêtre sur le monde ? Il y a des moments pour les deux ! Même si Internet reste une fenêtre constamment entrouverte.

Un instrument de musique ? Une batterie

shop.clutchmag.fr Comment vient l’inspiration ?

Qu’est-ce qui fait l’originalité d’un artiste ? Avoir un regard sur ce qui nous entoure que les autres n’auront pas. Puis tenter de le retranscrire du mieux possible.

Elle n’est pas vraiment facile à identifier... Je n’ai pas spécialement de rituel de création. Ça peut-être un instant précis d’un concert, une scène de rue mais aussi celui qu’on ne suspecte pas... et dont on arrivera peut-être à se souvenir bien longtemps après !

L’art, c’est une question d’esthétique ou d’éthique ? Oh la la, doucement ! J’ai eu 5 sur 20 en philo, moi !

Si tout avait démarré par une image ? Des formes cubiques avec des petit ronds en dessous... Des voitures, quoi !

Une chanson ? « Send me a postcard » de Shocking Blue

Un lieu de Toulouse ? La rue des Filatiers



2012 - 2014

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SEPT. 2014

KAMILLE LÉVÊQUE JÉGO 136


AUTOPORTRAIT © K. Lévêque-Jégo

kamille-levequejego.com SIGNE PARTICULIER : Photographie

Ancienne des Beaux-Arts de Toulouse, évadée un temps du côté de l’université de Bauhaus, Kamille Lévêque-Jégo se consacre à la photo mais a gardé un lien avec le dessin : toutes ses images partent de croquis. Elle met en scène et déforme ainsi ses photos jusqu’à obtenir le résultat qu’elle avait en tête. Ses différentes séries en tirent une constante : un trouble entre réel et fictionnel.

2012 - 2014 Une photo, est-ce le réel ou l’illusion ? J’invente des situations, des lieux et des contextes au travers de photographies en série, tout en les reliant à un univers familier. Je fais en sorte que ce qui semble réel soit remis en doute et, inversement, que ce qui semble être de la fiction paraisse crédible. J’entretiens l’effet d’ambiguïté car, lorsque les images ne se livrent pas instantanément, elles excitent la curiosité et remettent notre perception en question.

Pour la mettre en forme, je débute toujours par un dessin. Et après s’ensuivent les recherches, repérages, les idées de trucages pour des rendus particuliers et les choix formels au détail près. C’est une phase longue mais obligatoire avant de passer à l’action.

ET SI... KAMILLE ÉTAIT

Un personnage de film ? J’affectionne particulièrement la méchante salope machiavélique au sang froid que personne n’est censé aimer

Un roman ? Carmilla de Sheridan le Fanu

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D’où vient ce penchant pour l’ambiguïté ? J’ai été marquée par les pondeurs d’univers énigmatiques. Il y a aussi ces vestiges de villas Gallo-romaines que j’avais visités étant enfant dans ma ville natale. Ça a été un premier sentiment troublant, mêlé de questions, de frustration et de mélancolie. Une photographie est aussi un vestige d’un instant passé, qu’on regrette de ne pas avoir connu pour combler le silence qui l’entoure.

Qu’est-ce qui fait l’originalité d’un artiste ? Je crois que ce n’est pas l’idée même mais la manière de s’y prendre pour la réaliser. Car on est nombreux à avoir une idée similaire. Ce qui fait la différence, c’est quand la personnalité s’exprime.

Un instrument de musique ? Un gigantesque Taïko, pour faire vibrer les corps à distance

L’art, c’est une question d’esthétique ou d’éthique ? Par éthique, j’entends « un ensemble de règles », et je ne pense pas que l’art s’entende bien avec les règles. Par contre, des esthétiques il y en a sûrement plein et elles obéissent à des manières d’opérer définies, comme un langage visuel avec ses codes. Pour moi, l’art c’est choisir son esthétique ou inventer son propre langage avec ses propres règles.

Une chanson ? C’est cruel de ne choisir qu’une chanson

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La phase de recherche est-elle importante ? Je commence à créer par une envie de voir quelque chose exister sous mes yeux.

Un lieu de Toulouse ? Les toits du centre-ville en pleine nuit. En haut, tout est calme


SÉRIE ALTER-EGO | HAUT : DOUBLE #11 MORGANE - BAS : DOUBLE #01 JEAN-MARC


2012 - 2014

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SÉRIE ALTER-EGO | HAUT : DOUBLE #02 COYOTE - BAS : DOUBLE #03 PAULINE


OCT. 2014

MADEMOISELLE KAT 144


MADEMOISELLE KAT © D. Alalout

mademoisellekat.com SIGNE PARTICULIER : Art urbain

C’est dans les années 90, aux côtés de Miss Van, que Mademoiselle Kat a habillé les rues de Toulouse et instauré le féminisme dans le street-art. Mais s’arrêter à cette période serait réducteur : multipliant les supports et les techniques (de l’affiche au court-métrage), Mademoiselle Kat poursuit sa démarche avec une vigueur mordante et un rituel primordial : l’urgence !

Comment travaille Mademoiselle Kat ? J'interviens dans l'espace urbain depuis les années 90, en peignant des personnages féminins, et depuis peu en collant des affiches de films fictifs. Ces dernières me permettent de faire vivre le sujet féminin autrement et de jouer avec des codes visuels différents de mes peintures murales, dans lesquelles ne se trouvait pas de texte. Maintenant, il y a un titre, une accroche visuelle qui, à elle seule, laisse deviner un scénario soit catastrophique, effrayant, érotique soit comique.

2012 - 2014 genre ». Les Scream Queens, ces actrices court-vêtues, martyrisées par les monstres, me servent à présenter une image paradoxale de la femme. Sexy et clichées, elles sont néanmoins combattantes et résistantes, c'est l'apologie du féminisme en talons aiguilles face à un monde qui ne comprend pas bien son côté monstrueux !

version complète Quelles sont vos techniques de création ? Des acryliques, des aquarelles, des crayons de couleurs. Je travaille aussi sur mon ordinateur, avec des logiciels de vectorisation. Récemment, j'ai travaillé sur un projet vidéo-art : « Picture this ». Je tiens à encore et toujours développer mes interventions dans la rue et dans le même temps aller encore plus loin dans la fiction.

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Si on rembobinait jusqu'au début ? J'ai initié, avec Miss Van, un mouvement pictural qui a débuté à Toulouse dans les années 90. La singularité de mes peintures murales, la dimension de mes personnages féminins à taille humaine, leurs couleurs acidulées ont tout de suite interpellé les gens. Ce sont les images vues dans les livres, les comics, les mangas et les films qui mettaient en évidence la femme, qui m'ont dans un premier temps inspiré.

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Où puisez-vous votre inspiration ? Les plus grandes influences viennent actuellement du cinéma dit de « mauvais

L'art, c'est une question d'esthétique ou d'éthique ? L'art, c'est une question de liberté, c'est la vie, la rue. J'ai eu dès le départ la volonté de montrer à tous mon travail, quitte à l'imposer. L'esthétique est donc définie par cette raison éthique, un langage plastique simple, efficace, stylisé et coloré pour sensibiliser tout un chacun à un féminisme nouveau genre !

ET SI... MADEMOISELLE KAT ÉTAIT

Une image ? Une image d’actrice hollywoodienne. J’aime beaucoup parler de la femme-sujet, pas de la femme-objet

Un personnage de film ? Une femme-chat

Un instrument de musique ? La guitare électrique

Une chanson ? « Picture this » de Blondie


© Franck Alix


2012 - 2014

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© Franck Alix


PARTENAIRES

REMERCIEMENTS Sonia Gaja du Musée de l’Affiche de Toulouse Sylvie Corroler de la Fondation Caisse d’Épargne Sébastien Pressac pour Gibert Joseph Natty & Alan de la Green Galerie L’association Les Clutchers Notre imprimeur : imprimerie Escourbiac Le Godfather of Print, Sergent Papers Notre serial relectrice : Maggy Dubet Tous les artistes qui ont contribué à l’Artbook : Gilen, le Tazas Project, Le Petit Cowboy & Le Gros Indien, Manon Lacoste, Mathieu Bourrillon, le collectif 4CHA4, Pierre Beteille, Vincent Abadie Hafez aka Zepha, Nikko K.K.O, Arnaud Bauville, François Bel, André Azaïs et la Cinémathèque de Toulouse, Ronald Curchod, Cédric Lascours aka Reso, Mat Vullo, Kamille Lévêque-Jégo, Mademoiselle Kat Merci à tous les partenaires qui ont permis la publication de cet Artbook et à ceux qui soutiennent le magazine Clutch.





4102 - 2102

17 ARTISTES DE TOULOUSE Les rencontres artistiques 2012-2014 du magazine Clutch.

GILEN • TAZAS PROJECT • LE PETIT COWBOY & LE GROS INDIEN MANON LACOSTE • MATHIEU BOURRILLON • 4CHA4 • PIERRE BETEILLE VINCENT ABADIE HAFEZ aka ZEPHA • NIKKO K.K.O • ARNAUD BAUVILLE FRANÇOIS BEL • ANDRÉ AZAÏS • RONALD CURCHOD • CÉDRIC LASCOURS aka RESO MAT VULLO • KAMILLE LÉVÊQUE-JÉGO • MADEMOISELLE KAT


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