Clemence M
#9
Mode . Culture . Lifestyle
01/20
Jouer
#0 91 20 press play
J
Edito / ouer
Q
u'il est rassurant, ce monde artificiel, fait de lumières réconfortantes et de couleurs pastel. Et ces chevaux immobiles, et cet axe d'or auquel on s'agrippe, reliant ce qui n'est alors que l'illusion du ciel et de la terre... Qu'il est agréable, ce chemin sans encombre, ce parcours sans obstacle, cette trajectoire linéaire aux allures de cercle parfait. Et cette odeur de sucre tiède, et cette entêtante ritournelle... Pourtant c'est un fait, un beau jour, les enfants finissent par descendre du manège. Parce que la rue les appelle, parce qu'ils veulent jouer, vraiment. Alors, ils posent le pied sur le béton froid, ils s'abandonnent au brouillard, ils deviennent grands. Je ne sais pas trop pourquoi ni comment, mais aujourd'hui, j'ai l'impression d'en être là, exactement. Comme tiraillée entre cause et conséquences. A mi-chemin entre virtuel et réel. Une main tendue vers l'aventure, l'autre serrant encore fermement la simple idée d'un rêve. Oui mais voilà, j'ai aperçu le ciel. Dans vos yeux, j'ai entendu l'appel. Trop tard, un jour peut-être, je reviendrai... Qu'il est kitsch, cet au-revoir au goût d'adieu. Mais pouvait-il en être autrement ? Non, assurément. Parce que des débuts, il nous rappelle l'envie et l'insouciance. Parce que 11 ans de nous, c'est à la fois beaucoup et peu. Parce que la vie est un jeu. Parce que je me suis prise au jeu... .2
Som
pas si som
inspiration
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de l'enfance aux heures dorées, avancer à demi-masquée
13 mode
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disparaître, sur mes mains transparaître
25 .3
mmaire
mmaire
culture perdre ses repères, entre aujourd'hui et hier
lifestyle sans condition, préférer l'imperfection
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I N S PI RAT I O N
la Une au pluriel
Face aux chaises vides Le manège tourne encore On appelle ça grandir Jouer quel que soit le décor
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plus d inspiration sur mon compte Pinterest
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b
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bonnes Notes ‘‘ Feel your heartbeat loose the rythm ’’
Sparkling Rain / Dita Von Teese 2018 A Winning Team / Cortex 2006
Vanishing Point / New Order 1989 Don't Stop The Dance / Bryan Ferry 1985 Valparaiso / Paula Moore 1983
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objet : l'objet
A
u sortir de l'adolescence, il est pour certaines comme une évidence. Une arme du genre fatal, pour flinguer l'indifférence. Un artifice aux allures de sacrifice, qu'on porte comme on corrige. L'arborer, c'est embrasser le crépuscule. C'est se tuer à exister, derrière un éphémère brasier, allant du rouge enfer au pourpre nuit. C'est un cri, silencieux mais vif, un "ne moubliez pas", comme son père le marketa si bien. Et pour cause, il s'appelait Guerlain... En l'occurrence, l'hommage du jour nous conduit à la descendance. A celui qui reçut le talent en héritage, et qui fit du contraste son apanage. A Lagerfeld, le dernier des Grands, quoi qu'on en pense...
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CU LT U R E
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idéal C
'est un nom singulier. Un nom "à l'américaine", qui sonne un peu trop bien, comme travaillé à la lettre près pour faire beau dans les bandes annonces de 20h45. C'est un nom au pluriel. Non pas qu'on dise "un Al Pacinal" / "des Al Pacino", mais plutôt parce que ce nom appelle cent visages. Un par rôle, tant ce type ne joue pas mais incarne. Ce type, comme je dis, n'étant pas dénué d'un certain charme, il me conduit inévitablement à la comparaison. Et quelque part, Al Pacino est l'antithèse d'Alain Delon. Quand l'un devient le personnage, l'autre le transcende. Quand Al se transforme au fil des histoires, Delon reste Delon, impeccablement constant. Quand le premier donne littéralement vie au fictif, le second attire l'imaginaire vers sa réalité, presque inconsciemment. Pourtant, Al et Alain se ressemblent. Ils se fondent à leurs rôles. Ne font qu'un avec Michael Corleone, ou Jeff Costello. Dans ces peaux-là, on n'imagine personne d'autre. Mais au-delà des personnages, ils partagent cette nostalgie dans le regard. Cette étincelle noire, probable héritage de l'enfance, qui donne à chacune de leur réplique, à chacun de leur silence, une intensité sublime et grave. Alors, après avoir épuisé l'impressionnante filmographie de Delon, il n'était pas totalement illogique que j'entame un nouveau chapitre du grand livre de mes obsessions. Car vois-tu, le problème avec Al Pacino et son regard aussi impénétrable qu'expressif, c'est qu'on devient vite addict. Ses yeux sont une proposition indécente. Une invitation à une surprise party, où les repères volent en éclat, où le temps se suspend, où l'on brûle de découvrir ce qui peut nous arriver. Bref, une offre que l'on ne peut définitivement pas refuser... .16
'
' J ai decouvert
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J ai aime'
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J en ai repris
'
J ai ri
PRESSURE GRADY
LA BELLE EPOQUE
ACROSS 110th STREET
GOLDEN MOUSTACHE
Ou comment je m'autopersuade que je suis encore un peu dans le coup
Ou comment j'entretiens mon envie folle de partager davantage ma propre folie
Ou comment Bobby W. m'a donnĂŠ envie de traverser des rues (plein de rues)
Ou comment le dĂŠbardeur est redevenu un indispensable dans ma garde-robe
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Shots
de culture
clique pour être servi
'
J ai sombre' SCARFACE SOUNDTRACK Ou comment j'ai plongé tête la première dans cette B.O. plus kitsch tu meurs
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MODE
L C'est l'histoire d'un jean un peu trop grand et d'une blouse transparente. Bien qu'adversaires, les deux ont trouvé un terrain d'entente. Une non-couleur synonyme de malheur, qui rend heureux bien des mariages. Et parce que les contraires s'attirent, l'on y convoque d'antinomiques personnages. L'or imposant qui ennoblit les mains du parrain, contre un velours beaucoup trop féminin. Mais encore, le cuir patiné de ceux qui font baisser les yeux, contre un ambitieux rouge à lèvres carmin. Puisque choisir c'est renoncer, je le ferai demain...
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Le Look blouse / zara jean / mango boots / minelli sac / lancaster rouge / karl lagerfeld x l'orĂŠal bague argent / clio blue bagues or / gas, 9 avril, satellite
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MatĂŠria-liste .23
satellite
9 avril
emma et chloe
tant d avenir .24
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LIFESTYLE
Le Cliché hors cadre / août 2019
Ce qui affole n'est pas l'orage, ni même un ciel couleur apocalypse. C'est en dehors des cadres d'or, le vide propice aux vagues de l'âme. C'est au bord de sa vie, son reflet dans les flammes. Pourvu que reposent loin, oui loin, les indésirables... .27
La Journée I
nsaisissable. Ce jour-là, Vichy voulait jouer à cache-cache. Comme si le temps de quelques heures, l'absente avait eu raison, raison de son âme. Et pour cause, vingt ans après, la ville était vide, et mes souvenirs empreints d'elle... Alors j'ai marché, devant une armée de volets clos, le long d'immuables vitrines. J'ai marché, à la recherche d'un temps perdu. Et j'ai vu. Un ciel de lumière, une silhouette familière, des ombres un peu trop parfaites, et puis, comme un retour aux sources, une palme aux allures d'élégante, fantôme d'un autre siècle. J'ai vu le passé jouer avec le présent. Un ciel fou se noyer dans l'Allier, et les robes des femmes se confondre aux fleurs éclatantes. Ce jour-là, Vichy l'éternelle était mélancolique et imparfaite. Ce jour-là, Vichy était belle.
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vichy
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# FLAGRANT
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Daily
28 juin
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sous les étoiles de fourvière, tutoyer la fièvre
su mo
y
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6 aout
20 septembre
31 octobre
ur l'île, regarder l'été lentement ourir
nulle part, direction paris, sourire au brouillard
derrière la fumée d'un cigare, faire comme si demain n'existait pas
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Credits ,
conception, rĂŠdaction / Clemence M photographie / Clemence M illustration page 17 (Grady) / youtube.com illustration page 17 (Fanny Ardant) / allocine.fr illustration page 17 (Bobby Womack) / facebook.com illustration page 17 (Tony Montana) / pinterest.com illustration page 18 (Michelle Pfeiffer) / allocine.fr pictos / thenounproject.com
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Clemence M www.clemence-m.fr
Š Clemence M / Janvier 2020