Discours de 7ème session de la Grande Commission France-Chine

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Discours de Claude Bartolone Président de l’Assemblée nationale Grande Commission France-Chine 7e session – Paris – 27 septembre 2016

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les membres de l’Assemblée populaire nationale, Chers collègues, Chers amis, C’est un honneur et un grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue dans cette salle de l’Assemblée nationale réservée aux réunions exceptionnelles des commissions parlementaires. De grands débats et auditions s’y sont tenus et ont été suivis par les Français. C’est en ce lieu, à votre place, Monsieur le Président, et à la mienne, que, le 8 juillet 2010, votre prédécesseur M. WU Bangguo, et mon prédécesseur, Bernard Accoyer, ici présent, ont ouvert la première réunion de ce mécanisme d’échange régulier entre nos deux assemblées que nous appelons Grande Commission France-Chine. Cette initiative, matérialisée dans un mémorandum signé en 2009 entre nos deux assemblées, est un grand succès. Nous en sommes à la septième édition et malgré les alternances politiques et les changements de personnes elle n’a pas montré la moindre faiblesse ni le moindre contretemps. La signature de ce mémorandum a marqué la reprise des relations de haut niveau entre nos deux pays, montrant ainsi la capacité de la diplomatie parlementaire à faire avancer les relations entre les Etats.

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La régularité de nos échanges a permis d’établir des relations de confiance, donc un dialogue franc et amical sur des sujets sensibles et peu souvent débattus entre nos Gouvernements. Notre mécanisme d’échange a permis d’aborder des questions très variées. La multiplicité de ces sujets traduit la diversité des centres d’intérêt commun et les échanges directs, francs et parfois passionnés qui ont eu lieu entre les députés français et chinois. Ils expriment la confiance sincère qui existe entre nous. Cette enceinte permet de dépasser nos différences. J’y vois un succès exemplaire pour l’action politique.

Ce succès est d’autant plus méritoire que les questions abordées depuis 2010 ont concerné les plus décisifs pour nos peuples. Nous avons ainsi abordé la santé, la protection sociale et l’assurance vieillesse ; l’environnement, le développement durable et, l’année dernière, la négociation sur le changement climatique ; la sécurité nucléaire et la coopération nucléaire ; les politiques culturelles ; le développement et la gestion des métropoles ; l’établissement de relations internationales pacifiques ; l’état des relations franco-chinoises 50 ans après le rétablissement de nos relations diplomatiques ; les mesures de soutien aux petites et moyennes entreprises. En tant que législateur et représentants du peuple, il est de notre devoir de définir des politiques économiques, sociales, culturelles et environnementales, de donner des impulsions aux autorités ministérielles, aux responsables administratifs et économiques chargés de les mettre en œuvre et de contrôler leur exécution. Je commencerai par saluer l’application et le courage de nos assemblées respectives qui ont ratifié l’accord de Paris sur le climat. 2


La COP 21, et le travail parlementaire de nos assemblées, ont montré qu’en matière environnementale, la volonté politique peut changer le monde. Je me félicite que la coopération de haut niveau entre la France et la Chine se développe avec succès dans de multiples domaines. Les entreprises de nos deux pays sont parvenues à mettre en place des synergies industrielles de long terme bénéfiques pour nos deux pays. Je citerai les domaines de l’énergie nucléaire, de la production automobile et de la médecine hospitalière. Je saisis l’occasion de votre présence pour réitérer la volonté de la France de poursuivre cette dynamique, y compris en portant notre coopération sur des marchés étrangers comme dans le cas de la centrale nucléaire d'Hinkley Point en Angleterre. Vous savez cependant que les parlementaires français s’inquiètent, à l’image de nos concitoyens, du lourd déficit commercial existant entre la France et la Chine et de la désindustrialisation de notre pays. Je sais que nos Gouvernements et nos ambassades travaillent pour fluidifier les échanges entre nos deux pays. Il est de la responsabilité des entreprises françaises de fournir des biens et des services répondant aux besoins des consommateurs chinois et des collectivités chinoises. Aujourd’hui, l’offre de la France part d’une analyse profonde de la demande de la population et des collectivités publiques chinoises. C’est ainsi que s’expliquent les succès ces dernières années de très grandes entreprises de service, dans des domaines aussi sensibles que les services au public ou la santé des personnes. Nous devons cependant continuer à travailler pour lever certaines restrictions administratives empêchant les entreprises françaises de vendre leurs produits ou services en Chine. Nos volontés n’ont pas de limite, il suffit de travailler ensemble. Nous

trouverons des solutions comme cela a pu être fait pour 3


l’importation de la charcuterie française ou l’accueil des étudiants stagiaires en entreprise en Chine. L’amitié franco-chinoise s’exerce au plus près de nos territoires, de nos populations, comme le montre l’immense travail accompli par nos collectivités locales dans le cadre de la coopération décentralisée. Je salue ici la prochaine tenue à Chengdu des 5èmes assises franco-chinoises de la coopération décentralisée qui s’ouvrent le 28 octobre. Ne relâchons pas nos efforts. Notre coopération de haut niveau doit être entretenue ; nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Je citerai un exemple lié à nos deux parlements et qui est important car il concerne nos jeunes, donc notre avenir commun : en 2001, à l’initiative de M. CHEN Zhu, aujourd’hui vice-président de l’Assemblée populaire nationale, avec le soutien direct de Raymond FORNI, alors président de l’Assemblée nationale, il a été mis en place un échange d’étudiants post-doctorants entre nos deux pays dans le domaine des sciences appliquées et de la médecine. C’est un immense succès et plus de 95 étudiants chinois sur 160 qui sont venus en France effectuer leur formation post-doctorante sont aujourd’hui des professeurs éminents ou vont le devenir prochainement. Or la Fondation francochinoise pour la science et ses applications constate que le nombre de candidats chinois diminue ces dernières années. L’offre de formation reste excellente, il faut poursuivre ces échanges. Nous devons, en tant que responsables politiques, relancer nos administrations pour maintenir ce haut niveau de coopération et ces échanges de scientifiques. Le vénitien Marco Polo, à la fin du XIII ème siècle, est revenu de Chine en éblouissant les regards des européens. Il est souvent de culture commune que l’admiration passe avec le temps, avec l’approfondissement des connaissances. 4


L’histoire de l’amitié entre les peuples français et chinois montre le contraire. Plus nous avançons dans l’Histoire, plus nous nous estimons ; plus nous construirons l’avenir ensemble, plus il nous sourira. Nos députés débattront cet après-midi de sujets essentiels pour notre avenir commun : la lutte contre le terrorisme et la politique à mettre en place pour notre jeunesse. Les réponses à ces deux questions sont vitales pour nos deux pays. Je souhaite donc à nos parlementaires d’avoir des échanges fructueux et suis très confiant dans la réussite de cette septième édition de la Grande Commission France/Chine.

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