Scale of Democraty in Public Spaces

Evaluer l’aspect Démocratique des Espaces Publics Scale of Democracy for Public Space

Cycle “ Espace public. Espaces publics ” Formation continue 2018 - 2019 Institut d’Etudes Politiques de Toulouse

Clara RODRIGUEZ--BENZ

Evaluer l’aspect démocratique des espaces publics. L’intervention de Carole Gayet-Viaud est à l’origine de cette entreprise. En évoquant le mode de vie citadin comme démocratique, par son pluralisme, son tutoiement, ses disputes ou encore ses fils d’attente formés spontanément, elle met en évidence le rapport entre espaces publics et politiques. “Le mouvement des places né autour de la Méditerranée dans les anées 2010 (printemps arabe, mouvement des indignés, crise grecque) a démontré que l’espace public s’est défini comme un appui démocratique à la politique.” écrit Matthias Lecoq . L’aspect démocratique de notre société est aujourd’hui remis en question par un nombre croissant de citoyens, qui se saisissent des places, des rues, des ronds-points pour le revendiquer. Ils défendent jusqu’aux terrasses de cafés. Ce lien sans qu’on sache l’expliquer est extrêmement fort, et ce malgré l’avènement d’un nouvel espace public numérique. Existe-t-il réellement des espaces publics démocratiques ? Des espaces publics peuvent-ils participer du caractère démocratique de notre société ? Pour répondre à ces deux questions d’un même coup il est nécessaire de revenir à la notion de démocratie et d’en extraire les caractéristiques principales pour les spatialiser.

A Scale of Democracy for Public Spaces.

Carole Gayet-Viaud’s speech is the beginning of this project. By citing the urban way of life as democratic, by its pluralism, its « tutoiement », its arguments or also its spontaneous queue, she puts into perspective the ratio between public spaces and politic. “The squares movement born around the Mediterrean sea in 2010s (Arab spring, the Indignados Movement, Greek crisis) has demonstrated that public space is defined as a democratic support to politics.” writes Matthias Lecoq. Today, the democratic aspect of our society is challenged by a growing number of citizens, who seize squares, streets, roundabounts to claim it. They even defend café terrace. This link is extremely powerful and we are not able to explain it, despite the emergence of a new digital public space. Are there really democratic public spaces ? Can the public spaces engage in the democratic aspect of our society ? To answer these two questions at the same time, it is necessary to return to the concept of democracy and to extract the main features to spacialize them.

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Démocratie ?

La démocratie est un terme qui revêt un lourd bagage symbolique. L’adjectif démocratique en particulier est aujourd’hui un adjectif mélioratif, donnant une appréciation positive, plutôt qu’un terme apportant une dénomination, indiquant une chose sans y apporter de jugement par avance. Pour en revenir à sa définition et à son sens premier, il est alors d’usage de faire appel à l’étymologie du mot. Ce mot est composé en grec de DEMOS, qui signifie le peuple et son territoire, et de KRATOS, qui exprime le pouvoir, dans sa capacité de gouverner, d’agir en son nom. Démocratie signifie donc le “gouvernement populaire” : Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.

Ce mot a connu un glissement sémantique important au court du XIXème siècle. Emmanuel-Joseph Sieyès (corédacteur de la Constitution française) oppose le gouvernement représentatif, qu’il contribue à mettre en place, à la démocratie, qu’il rejette, dans son discours du 7 septembre 1789 : « La France ne doit pas être une démocratie, mais un régime représentatif. Le choix entre ces deux méthodes de faire la loi, n’est pas douteux parmi nous. D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ; ils doivent donc se borner à se nommer des représentants. […] Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique.

Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » Il est pourtant courant aujourd’hui de parler de démocratie représentative, ce qui à cette époque était un oxymore. Cette citation montre bien les 2 éléments principaux qui empêchent tout gouvernement d’être réellement démocratique sont d’une part le manque présumé de temps et de moyens qui empêche de prendre toutes les décisions tous ensemble, et d’autre part la mise en doute de la compétence même de gouverner du peuple. Ces freins montrent clairement une domination et un mépris de classe.

La démocratie était en effet à l’époque, vu comme très péjorative par les classes politiques, car c’est une utopie populiste. C’est au milieu du XIXème siècle que des hommes politiques vont redorer l’image de ce mot et le faire sien, justement pour s’attirer les votes populaires. Ce procédé démagogique va toucher au sens même du mot, l’élargissant jusqu’à ce qu’il puisse illustrer un gouvernement structuré autour du refus de donner le pouvoir au peuple. La démocratie est donc un principe, un idéal, et non un régime politique réel et concret. Car atteindre une gouvernance tout à fait pur dans son rapport à l’idéal démocratique est, si ce n’est impossible, un travail complexe et permanent.

Democracy ?

Democracy is a term which is of a heavy symbolic value. The democratic aspect in particular is today an ameliorative adjective, giving a positive appreciation, instead of a word just describing something without any early judgment. To come back to its definition and its first meaning, let us see the etymology of the word. This word comes from greek words DEMOS, which means the people and its territory and KRATOS, which expresses the power, in its capacity to rule, to act in its name. Democracy thus means the “people’s government” : the people’s power, by the people, for the people.

This word has known an important semantic shift throughout the nineteenth century. Emmanuel-Joseph Sieyès (one of the writer of the French Constitution) oppose the representative government, which he contributed to establish, to the democracy, which he rejects, in his speech of September 7th 1789: “France must not be a democracy but a representative system. The choice between these two methods to make the law, is not dubious among us. First, the very large majority of our constituents don’t have enough education, nor enough leisure, to want to take care of directly of the laws which must rule France : they must then limit themselves to nominate representatives. […] Citizens who appoint representatives renounce – and must renounce – the possibility of making law themselves. They have no particular will to impose. If they were to dictate their will, France would no longer be a representative State; it would be a democratic State.

In a country which is not a democracy (and France cannot be one), I repeat that the people can only speak and act through their representatives.”

Yet today, it is usual to talk about representative democracy, which at this time was an oxymoron. This quote shows well the two principal components which prevent any government to be really democratic are on one hand, the alleged lack of time and means which prevent to take any decisions altogether. And on the other hand, the doubt on the very skill to rule of the people.

These obstacles clearly show a domination and class contempt. Indeed, democracy was at the time, seen as very pejorative by the political establishment, because is a populist utopia. It’s in the middle of the nineteenth century that politicians restore the image of this word and to make it their own, precisely to attract the popular votes. This demagogic process changes even the meaning of this word, expanding it until it can demonstrate a structured government around the rejection of giving the power to the people.

Democracy is thus a principle, an ideal and not a political system real and practical. Because reaching a totally pure governance in its ratio towards the democratic ideal is – if that’s not impossible – a complex and ongoing work.

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Les six cents députés du tiers état lors du Serment du Jeu de Paume, le 20 juin 1789, à Versailles. Jacques-Louis David, 1791.

Une fête perpétuelle

Alors à quoi peut ressembler l’idéal de la ville démocratique et de ses espaces publics ? La démocratie n’est pas simplement un temps électoral. L’information et les débats sur le long terme sont essentiel à la prise de décision collective. C’est un idéal dans lequel des êtres libres se rencontrent et débattent, dans toute leur altérité, où des idées diamétralement opposées peuvent se rencontrer et interagir, pour à défaut de se mettre d’accord, faire avancer les débats sans fin dans lesquels nous vivons. Ce sont des manifestations, des discours enflammés, un flot de personnes qui défendent des points de vue divers. Cela peut donner à première vue l’image latine d’une terrasse de café animée, colorée, bruyante et agitée. Mais le principe de démocratie n’est pas simplement l’étalage et la défense de ses idées personnelles, il s’agit d’écouter et de comprendre autrui, de prendre le temps de s’informer par plusieurs sources et de digérer les informations posément, de laisser ses voisins la remettre en question, sans jamais arrêter son avis définitivement. Les confrontations y sont courantes. Tout est continuellement remis en question. Pour être complet, ce processus démocratique se doit d’être une fête, avec ces espaces de rencontre et de danse, de repli et de repos, de buffet intellectuel et de discours généreux, dans une itération perpétuelle.

Ci-contre quelques vignettes de Yona Friedman illustrant cette ville démocratique rappellent que ce fourmillement d’idée s’inscrit dans une quotidienneté, un mode de vie. C’est la citoyenneté urbaine. Un mode de vie dans lequel le quotidien, bien que fait de contraintes, est une aventure offrant des opportunités ; chaque jour propice à la socialisation et à la politique. Ce serait pour reprendre le travail d’Hannah Arendt une victoire du citoyen sur l’individu. Ce statut de citoyen urbain ne serait pas soumis à conditions. La tolérance est de mise, la civilité évidente (C. Gayet-Viaud 2014). Un espace public démocratique serait avant tout un espace accessible à tous, quelques soient ses particularités. Cette citoyenneté est moteur de changements constants. Face au constat que nous faisons la ville autant qu’elle nous fait (Park 1967), ce citoyen urbain ne se contente pas de subir et s’adapter à sa ville mais participe activement à sa création.

Les grands évènements éphémères autour de l’espace public, tel que le festival d’Aurillac et ses performances artistiques (V. Agusti 2017), les chantiers festifs organisés par des collectifs, au même titre que les frictions entre cyclistes et automobilistes, sont autant de soubresauts de ce processus démocratique dans l’espace public. Dans ces festivités chacun est légitime à participer, car le plus important n’est pas l’expertise mais la diversité des points de vue, des vécus, des expériences. C’est l’intelligence collective qui est mise à l’honneur.

A Perpetual Celebration

Therefore, what could the ideal of a democratic city and its public spaces looks like ? Democracy is not merely an electoral momentum. Informations and long term debate are essential to the collective decision-making process. It is an ideal in wich free beeing meet and debate, in all their otherness. It is an ideal in which drasticaly opposed paradigm can meet and interact, and if not agree, at least make a move in the endless discussions we evolve in. It is demonstrations, heated speeches, it is a crowd of people, each one defending a diferent point of view. This can give, at first glance, the sight of an mediteranean pub: colorful, vivid, noisy, restless. However, the democracy active ingredient is not only the display and defense of own personal idea, but it more about listening and understanting the other, take the time to inform oneself by various sources, and to contemplate those information with an open mind and let the opportunity to others to question it, without setting one’s opinion in stone. Confrontation are widespread. Everything is continously questionned. To be whole, this democratic process ought to be a party: with its space to meet and dance, to rest and recharge, to eat and have “food for thought”, in a perpetual renewal.

The adjacent Yona Friedman’s vignettes illustrate this democratic city remind that this swarming of ideas fall within a routine, a way of life. It is per say urban citizenship. A way of life in wich the routine, however made of restrictions, is an adventure giving opportunities; everyday suitable for socialisation and politics. It would be, to quote Hannah Arendt, a victory of the citizen over the individual. This status of urban citizen would not be subject to any conditions. Tolerance is mandatory, civility is expected (C. GayetViaud 2014). A democratic public space would be first and foremost open to everyone, whatever peculiarity may one have. This citizenship is the drive of constant changes. In front of the evidence that we made the city just as mush as it made us (Park 1967), this urban citizen would not be content to adapt and endure, but would participate actively in its creation.

The big transient events around the public space, like the Aurillac festival and its artistical performances (V. Agusti 2017), the festive sites organised by association, as well as strifes between cyclists and motorists are component of this democratic process in the public space. In this festivities, everyone is valid and can participate, because the most important thing is not expertise, but variety of points of view, of experiences, of backgrounds. It is collective intelligence that is honored.

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Un Gradient Démocratique

Si notre État n’est pas parfaitement démocratique alors nos espaces publics ne sont pas parfaitement démocratiques non plus. Tout l’enjeu réside dans le fait de déterminer les caractéristiques d’un espace public qui peuvent être identifiées comme démocratique et celles qui ne le sont pas, afin d’évaluer le niveau de démocratie sur un gradient. Cet exercice permet d’évaluer le chemin encore à parcourir et d’analyser les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour avancer dans ce sens.

Beaucoup d’institutions différentes ont tenté de mettre à jour ces caractéristiques, notamment pour évaluer le niveau de démocratie à l’échelle mondiale. Ci-contre, on peut observer le résultat d’une étude à cette échelle, montrant que les pays où la démocratie est la mieux installée sont principalement les pays d’Europe du Nord : Suède, Norvège et Finlande, mais aussi Islande, Danemark, Pays-Bas. Ce qui invite à s’intéresser aux particularités des espaces publics nordiques.

Ces institutions ont une banque de données de critères démocratiques très complète sur laquelle on peut s’appuyer. Elles catégorisent ses critères en thématiques, le plus souvent les suivantes : le processus de prise de décision et le pluralisme, les libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement et son contrôle populaire, la participation politique et la culture politique.

Ce sont des pistes intéressantes et bien que les critères soient le plus souvent non spatialisés, les analyser permet d’obtenir des critères spatiaux. Concernant par exemple les libertés civiles, il apparait clairement que certains des droits humains fondamentaux sont étroitement corrélés aux espaces publics : le droit de manifester évidemment, la liberté d’aller et de venir, mais aussi par exemple le droit à la sûreté (pouvoir être dans l’espace public sans être arrêté arbitrairement). Dans l’ensemble des critères qui permettent de juger du degré de démocratie d’un espace, on retrouve 2 grands groupes aussi importants l’un que l’autre : d’un côté, les incidences et les traces de la démocratie sur l’espace public (comme par exemple la présence de l’ensemble des tranches de la population dans l’espace étudié, qui est un signe de pluralité et d’égalité) et, de l’autre côté, les critères proprement spatiaux qui sont catalyseur de démocratie (comme par exemple des assises facilitant la rencontre et le débat).

Les pays sont classés dans toutes ces études selon un axe allant de la démocratie, aux régimes hybrides, jusqu’aux états totalitaires.

Il serait possible ainsi de chercher à évaluer un espace public de la même façon selon une notation de ce type, comme le schéma ci-contre le propose. Mais accoler une notation, une valeur, apporte un jugement, positif ou négatif, qui fait œuvre de constat immuable, qui invite à hiérarchiser les espaces selon cette valeur, comme cela a était fait sur le planisphère et comme on le visualise tout de suite à travers le positionnement de pointeurs sur cet axe, plutôt qu’à se pencher sur les potentiels et les marges de manœuvre de chaque espace étudiés. L’objectif est plutôt de créer une grille de lecture de l’espace public qui permette d’obtenir un dessin de ce qui fonctionne dans cet espace et de ce qui laisse à désirer, en mettant tout de suite en avant ce qui peut être fait pour l’améliorer.

A Democratic Gradient

If our state is not perfectly democratic then neither are our public spaces. The whole issue lies in identifying the features of a public space which can be identified as democratic and those that can not, in order to evaluate the level of democracy on a gradient. This exercise allows to evaluate what remains to be done and analyze the actions that can be implemented to move forward in that direction.

A lot of different institutions tried to find out these features, in particular to evaluate the level of democracy at a global scale. We can observe in the adjacent page the result of a study at this scale, showing that the countries where the democracy is better set up are mainly North European countries: Sweden, Norway and Finland but also Iceland, Denmark, Netherlands. Which begs the question of the particularities of the Nordic public spaces.

These institutions have a whole database of democratic criteria from which we can use. They categorize these criteria in topics, most often we will find the following ones: the process of decision making and pluralism, civil liberties, government operations and its popular oversight, the political participation and the political culture. These are interesting paths and even though the criteria aren’t mostly spatialized, to analyze them allow us to obtain spatial criteria. Regarding for example the civil liberties, it clearly shows that some fundamental human rights are extremely correlated with public spaces: the right to protest of course, the liberty to come and go but also for example the right to safety (to be able to be in a public space without being arrested arbitrarily). In the set of criteria which allows to judge the extent of democracy of a space we also find two big groups as important as the other: firstly, the effects and the traces of democracy on public space (like for example the presence of the totality of the age brackets in the studied space, which is a sign of plurality and equality) and secondly, criteria strictly spacial which are democracy catalyst (like for example sittings that facilitate encounters and debates).

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Countries are ranked in all these studies according to an axis going from democracy, to hybrid regime, up to totalitarian states.

Thus, it would also be possible to search to evaluate a public space the same way according to a ranking of this type, as the adjacent diagram offers. But attaching a ranking, a value, brings a judgment, positive or negative, which performs as an immutable observation, which invite to rank spaces according to this value, like it was done on the world map and because we visualize it right away throughout the pointers positions on this axis, rather than considering the potential and the flexibility of each space to study.

The objective is more to create a reference grid of public space which allows to obtain a picture of what works in this space what is inadequate, by putting forward right away what can be done to do better.

Démocraties

Régimes hybrides

Régimes totalitaires

• Beaucoup d’aménités Liberté d’improvisation

• Pas suffisamment d’aménités et un certain nombre d’usages prohibés

• Absence de bancs Eléments décoratifs tel que des fontaines ou des pelouses, dont l’utilisation est interdite

• Déplacements libres et non contraints • Tout le monde a accès à l’espace, quelque soit ses particularités • etc.

• Déplacements libres mais contraints par un certain nombre d’obstacles • Certaines personnes n’ont pas accès, par peur, à raison, de se retrouver dans une situation compliquée • etc.

• Déplacements contrôlés et contraints • Seul une certaine tranche de la population, dans certaines conditions ont accès à l’espace • etc.

Une grille de lecture

Jan Gehl, architecte et urbaniste danois, a développé une grille de lecture référençant les 12 critères qu’il a identifié au long de sa carrière avec ses différents collaborateurs comme étant les critères principaux d’un espace public de qualité. Cet outil, ci-contre, est utilisé pour évaluer un espace public, que ce soit avant et après aménagement. Pour cela, on peut simplement reprendre ce diagramme en fonçant plus ou moins chaque point selon si la caractéristique évaluée est bien remplie ou si elle laisse à désirer. Cela permet d’identifier rapidement les manques et les atouts. D’orienter rapidement son travail sur les points où il y a un potentiel de progression. Cet outil est également intéressant, car en mettant en exergue les caractéristiques de qualité d’un espace public scandinave, il donne potentiellement des pistes sur le caractère démocratique des espaces publics du nord de l’Europe. On peut ainsi noter à première vue l’attention apportée par exemple à un des critères qui est la possibilité de parler et écouter dans l’espace public, qui en-dehors d’un contexte démocratique n’a pas pour habitude d’être mis en avant dans l’aménagement des espaces publics, et encore moins d’être mis au même niveau d’importance que la sécurité ou l’esthétique.

Pour en revenir à la structure de la grille de lecture, on peut observer que ces critères sont ordonnés en 3 thèmes : Protection, Confort et Plaisir. Il forme un gradient de ce qui est le plus nécessaire à la population, jusqu’à ce qui pourrait passer pour du superflu.

Cependant ces 12 critères sont mis au même niveau. Il est rassemblé des critères qui, en s’appuyant sur les comportements dans l’espace public, font de ces espaces une unité insécable comprenant à la fois l’espace et les gens. Cela renforce totalement un regard sur l’espace public politique, qui en donnant la part belle aux actions des passants, leur offre un statut actif.

Cette étude des comportements dans l’espace public est très ancrée dans les pays scandinaves et puise sa force dans la notion d’actualisation des affordances. Les affordances sont les opportunités d’actions offertes par un environnement physique. Ci-contre elles correspondent à certains critères : l’opportunités de marcher, l’opportunité de s’asseoir, l’opportunité de jouer, etc. Quant à l’actualisation d’une affordance c’est le moment où l’action devient réelle, faite par une personne parce que son environnement le lui permet mais aussi parce que cette personne est dans les conditions pour faire cette action (l‘actualisation est loin d’être automatique). Étudier l’espace à partir des affordances et évaluer si l’actualisation des affordances proposées a lieu ou non dans l’espace public (si on ajoute un banc là, est-il utilisé pour s’asseoir, ignoré, ou utilisé à d’autres fins) est une porte d’entrée très intéressante pour étudier les mécanismes démocratiques dans l’espace public.

A frame of reference

The danish architect and urbanist Jan Gehl developped a frame of reference structured with the 12 primary criteria of public space qualities he discovered with his colleague all along his career. This tool in adjacent page is useful to evaluate a public space before and after realization of urban project. A simple way to use it, is to approve and disapprove each criteria point presence by a scale of coloration. That give a nice view of lacks and existing assets. Helpful to find potentials and lean fast towards them. This tool, built and used on scandinavian public spaces, highlight how these spaces could be see as qualitative. So it could potentially give some track on democratic caracteristics of these publics spaces. In this way we could already note the attention paid to opportunities like talk and listen, which are not used to serve to define quality space as far as the security or aesthetic criteria.

To come back to the organisation of this frame of reference, the criteria section in 3 themes: Protection, Comfort and Delight may be observed. They form a gradient from necessary to optional features. But this gradient have no importance here, all criteria having the same value. Using human behaviours in public spaces there is no conceptual separation between space and people.

These 2 entities create an urban and indivisible unit. Take actions of bystanders as a main subject is giving them an active status they have not usually. It is a first step to urban citizenship.

Studies of behaviours in public space is built on actualisation of affordances. Affordances are opportunities to do actions thanks to an environmental feature. The adjacent a lot of criteria are affordances : opportunities to walk, to sit, to play, etc. The actualisation of an affordance is when this affordance become real, when this affordance is made by someone (which is obviously not automatic).

Study public space according to affordances and evaluate level of actualisation of them (if we add a bench here, is it use to sit, is ignored, or maybe use to do something else) is a gateway to study democratic mecanisms in public space.

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PROTECTION

PROTECTION AGAINST TRAFFIC FEELING SAFE • Protection for pedestrians • Eliminating fear of traffic

OPPORTUNITIES TO WALK • Room for walking • No obstacles • Good surfaces • Accessibility for everyone • Interesting façades

COMFORT

OPPORTUNITIES TO SEE • Reasonable viewing distances • Unhindered sightlines • Interesting views • Lighting (when dark)

SCALE

DELIGHT

• Buildings and spaces designed to human scale

PROTECTION AGAINST VIOLENCE FEELING SECURE • Lively public realm • Eyes on the street • Overlapping functions day and night • Good lighting

PROTECTION AGAINST UNPLEASANT SENSORY EXPERIENCES • Wind • Rain/snow • Cold/heat • Pollution • Dust, noise, glare

OPPORTUNITIES TO STAND/STAY

OPPORTUNITIES TO SIT

• Edge effect/attractive zones for standing/staying • Supports for standing

• Zones for sitting • Utilizing advantages : view, sun, people • Good places to sit • Benches for resting

OPPORTUNITIES TO TALK AND LISTEN • Low noise level • Street furniture that provides “talkscapes”

OPPORTUNITIES TO ENJOY CLIMATE • Sun/shade • Heat/coolness • Breeze

OPPORTUNITIES FOR PLAY AND EXERCISE • Invitation for creativity, physical activity, exercise and play • By day and night • In summer and winter

POSITIVE SENSORY EXPERIENCES • Good design and detailing • Good materials • Fine views • Trees, plants, water

Évaluer le degré de Démocratie

Le premier postulat est qu’un espace public démocratique est avant tout un espace qui participe au processus démocratique et l’accompagne à chacune de ses phases : se délasser, manger, rencontrer et danser. L’aspect démocratique d’un espace est ce qui permet de développer cette culture et cette participation politique. La grille de lecture proposée pour évaluer le degré de Démocratie d’un espace public se divise donc dans un premier temps en 4 phases fondamentales du processus démocratique : Être présent, prendre connaissance, débattre et enfin décider et contrôler. Il y a pas de hiérarchie entre ces thématiques, simplement un lien de causalité : il n’y a pas de démocratie sans prise de décision, une décision ne peut être prise démocratiquement sans débâts, un débât ne peut être tenu sans informations et connaissances préalables, et il n’y a rien de tout cela sans la présence des citoyens.

Chacun de ces thèmes essentiels de la démocratie est illustré à travers 3 critères, qui présentent 3 affordances nécessaires à la réalisation de cette phase démocratique. Et chacune de ces affordances est explicitée à travers différents éléments qui se veulent le plus concret possible, afin de rendre l’outil le plus facile possible à prendre en main. Parmi ces différents éléments, il y a à la fois des nécessités et des facilitateurs à la réalisation de cette affordance. À la fois ce qui rend l’action possible et ce qui peut éventuellement l’enrichir et la faciliter.

C’est une première ébauche de l’outil et sa forme n’est en rien figée. Plus il y aura d’essais, de remaniements et de participations différentes à la confection de cet outil et plus il sera exhaustif et facile d’utilisation, comme peut l’être la grille de lecture de Jan Gehl.

To estimate a scale of Democracy

First postulate is that a democratic public space reinforce the democratic process: to politically relax, eat, meet and dance in our everyday life. Democratic aspects of a public space help to developpe these political culture and participation. That’s why the frame of reference is split in 4 sections, which are 4 steps of the democratic process: to be present, to take cognizance, to debate and finally to decide and control. All of these steps are equally important: there is no democraty without decision making, no democratic decision making without debate, no real debate prior to informations and knowledges, and none of this without citizens presence.

Each of these 4 sections is decomposed into 3 criteria, which are 3 affordances necessary to this step of the democratic processus.

And each of these affordances is clarify with simple propositions to help to assess it. These propositions mix some requirement and some assistance. This means there is some exemple of what is needed to act and what is helpful to act.

The adjacent is a first draft of this tool. The tool could become more complete and easy to use with more assays, reworking and participations from other people. As the tool of Jan Gehl took many years to become so efficient.

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PRENDRE CONNAISSANCE

ÊTRE PRESENT

OPPORTUNITES DE VENIR • Pas de sous- ou de surreprésentation de certaines tranches de la population • Des intérêts à venir pour l’ensemble de la population • Des espaces ouverts et peu définis permettant des activités variées

OPPORTUNITES DE REGARDER

• Visibilité • Absence de symboles de pouvoirs non démocratiques (statue, nom de rue, etc.)

• Bâtiment et espaces à échelle humaine

DÉCIDER ET CONTRÔLER

DÉBATTRE

OPPORTUNITES DE MONTRER

• Expression artistique autorisée, même si spontanée • Processus artistiques participatifs • Plateforme mise à disposition pour permettre aux passants de projeter des films, de proposer des livres, etc.

OPPORTUNITES DE CRITIQUER

• Veille à partir de dispositifs in situ accessible à tous pour recueillir les avis de la population • Validation des projets avant et après chantier par référendum des passants

OPPORTUNITES DE RESTER • Absence d’obstacles, physiques, sociaux ou temporel • Santé publique respectée (absence de pollution, ombre et soleil, assises, toilettes,...)

• Des ambiances propice à l’épanchement

OPPORTUNITES D’ECOUTER • Peu de nuisances sonores • Assises organisées en rangs proches orientés dans le même sens, souvent courbés et en escalier

OPPORTUNITES DE PARLER • Des micros, des pupitres, des scènes libres, spontanés ou préparés, directs ou indirects • Une culture de l’éloquence et de l’oralité pour tous, avec des temps de parole respectés

OPPORTUNITES D’AMENDER

• Frontages • Seconds chantiers • Dispositif in situ permettant de faire des propositions et de les porter

OPPORTUNITES D’INTERVENIR • Intervention immédiate d’un passant en cas de besoin • Légitimisation de cette intervention par les témoins • Pas de situations problématiques face auxquelles les passants se sentent impuissants

OPPORTUNITES DE S’INFORMER

• Presse proposée • Ecriture d’auteurs divers se référant à la politique et la culture plutôt qu’à la consommation • Assises confortables, au calme, permettant de lire et écrire

OPPORTUNITES DE DISCUTER • Talkspaces gratuits et modulables • Evènements et aménagements permettant des triangulations

OPPORTUNITES DE PROTESTER

• Droit de manifestation (non soumis à conditions ou réprimé par la force) • Echelle humaine • Proximité d’un espace public emblématique de protestation

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BE PRESENT

OPPORTUNITIES TO COME

• No under- or overrepresentation of some brackets of the population • Interests to come for the whole population • Open spaces and not very defined allowing diverse activities

TAKE COGNIZANCE

OPPORTUNITIES TO LOOK

• Visibility • Absence of non democratical symbols of power (statue, street name, etc.)

• Human scale

DECIDE AND CONTROL

DEBATE

OPPORTUNITIES TO SHOW

• Artistic expression allowed, even if spontaneous • Artistic participative processes • Provided platform allowings passers-by to project films, propose books, etc.

OPPORTUNITIES TO CRITICIZE

• Watch with in situ device, collecting opinions of all the population • Validation of projects before and after change by passers-by referendum

OPPORTUNITIES TO STAY

• Absence of physical, social or temporal obstacles • Respected public health (no pollution, shade and sun, sittings, toilets,...)

• Suitable atmospheres for rest

OPPORTUNITIES TO LISTEN • Few noise nuisances • Sittings organizing in close ranks aimed at the same angle, often curved and with different levels

OPPORTUNITIES TO SPEAK • Mikes, lecterns,free stages, spontaneous or prepared, direct or indirect • A culture of eloquence and orality for every one, with respected speaking time

OPPORTUNITIES TO ENRICH

• Frontages • Seconds building sites • In situ device allowing to make a suggestion

OPPORTUNITIES TO INTERVENE

• Immediate action from a bystander if necessary • Legitimization of this action by witnesses • No problematic positions where bystanders can feel helpless

OPPORTUNITIES TO INQUIRE ABOUT

• Proposed texts to read • Texts non commercial • Adequate sittings allowing to read and write

OPPORTUNITIES TO DISCUSS • Free and adjustable talkspaces • Events and designs allowing random encounters

OPPORTUNITIES TO PROTEST

• Right to protest (unconditional and respected) • Human scale • Proximity of an emblematic spot of protestation

Opportunités d‘être présent VENIR Pour être démocratique un espace ce doit d’accueillir tout un chacun également. Le premier critère de démocratie dans l’espace public est donc la présence de l’ensemble de la population dans l’espace public. Des comptages peuvent être réalisés afin d’évaluer si les passants sont bien représentatifs de l’ensemble de la population. Ainsi il devrait y avoir environ (et cela est à revérifier pour chaque territoire) 50% de femmes et 50% d’hommes, ou encore environ 15% d’enfants et de jeunes et 10% de personnes âgées. S’il s’avère que les proportions observées dans l’espace public ne sont pas les mêmes que dans la population générale, il y a un déséquilibre dans l’accès à cet espace et donc un déséquilibre dans la capacité de certaines populations à être présentes dans l’espace public. Il est à noter que l’interdiction de statistiques ethniques empêche d’identifier la proportion dans la population que représente les personnes racisées. Cela rend en France impossible cet exercice pour étudier la place de ces minorités dans l’espace public, alors qu’il semble évident que le racisme impacte fortement leur rapport à l’espace public. Cette absence de données ne doit pas empêcher de prendre en compte cette problématique, car l’indice d’origines étrangères, avec l’âge, sont les barrières les plus importantes à l’acquisition du statut de citoyen. Concernant l’espace public étudié à proprement parlé, il doit inviter l’ensemble du peuple et donc proposer des activités et des points d’intérêts, des expériences qui soient intéressantes pour tous. Les activités réservées à un seul type de personnes et les espaces réservés à un seul type d’activités sont à proscrire. Par exemple, les pays du Nord de l’Europe ont favorisé pour la pratique du foot de grandes étendues de prairie qui peuvent servir à tout type d’activités plutôt que des terrains de sport grillagé et codifié pour n’être foulé que par les joueurs de ce sport spécifique.

RESTER Un espace public attractif ne suffit pas à assurer que tous profitent également de l’espace public. Ce qui fait s’attarder les passants c’est surtout une prise en compte de leurs corps et de leurs besoins fondamentaux. Cela implique la présence d’assises, de toilettes, de fontaines d’eau potable, etc. Mais cela prend aussi en compte le besoin d’intimité, de recul et de distance par rapport à l’action. Ce qui implique la possibilité de s’installer en périphérie de l’action, ce que Jan Gehl appelle l’effet de bordure. Si l’ensemble de ces besoins fondamentaux ne sont pas pris en compte, il est inévitable que des tranches de la population désertent l’espace public.

INTERVENIR La capacité d’intervention des passants face à une situation problématique dans l’espace public est un signe fort de citoyenneté urbaine. En effet face à une situation de crise, une incivilité, un accident, une agression ou tout simplement une personne qui semble perdue ou en peine, l’intervention des passants, au delà de régler un problème immédiat, est un signe que ces personnes se sentent impliquées, en capacité et légitime à faire entendre leur voix dans l’espace public. C’est un fonctionnement pro-actif qui a le mérite d’assurer une sécurité civile plutôt que policière, créant un lien de confiance entre les gens plutôt que de défiance. Jan Gehl à ce propos insiste notamment sur la nécessité de transparence des rez-de-chaussée afin que même dans une rue peu fréquentée ce mécanisme d’entraide puisse fonctionner.

Opportunities to be present TO COME To be democratic, a space should welcome everybody equally. The first democratic criterion is the whole population presence in the studied public space. Counting could help to evaluate if the bystanders are representative of the whole brackets of the population. In this way it should be half women and half men. It should also be for instance 15% children and 10% elderly. A differential is a proof of an imbalance in the population as well as difficulties or advantages for some brackets to access and to be present to the public space. It is worth noting that the French ban on create ethnic statistics impede identification of racialized and ethnicized people. Despite the obviousness of an strenght impact of racism in the public space, it is not possible to study these dynamics correctly. The lake of data should not be an obstacle to take on board this issue, because ethnic origins are, with age, the main barriers to citizen status acquisition. Concerning space itself, it should invite the whole population, proposing activities, points of interests and experience for everyone. Reserved activities for one kind of people and reserved spaces to one kind of activity are to proscribe. For instance, Northern European countries choose to use vast meadow to play football, also used to rest, play other games and sport, taking part in a picnic, instead of creating stadium everyhere, closed and codified to be tread only by the football player.

TO STAY An attractive public space isn’t enough to assure an equal enjoy of public space. A space aware of bodies and fundamental needs give a chance to passerby to linger. This implies sit, toilets, access to drinkable water and so on. It is also about privacy, some distance from the action to feel peaceful. Jan Gehl call edge effect this need to stay in the limits of the space. If all these fundamental needs are not taked in account, it is inevitable that some brackets of the population desert this unsuitable space.

TO INTERVENE Capacity to intervene for bystanders in front of a problematic situation in public space is a clue of urban citizenship. Intervention of passerby solve an immediate danger and give a clue of involment, capacity and legitimity to raise its voice in a public space. It is a proactive security, based on civility more than police surveillance. It gives a chance to a bond of trust above distrust. Jan Gehl recommends transparent, living, and open ground floor to favorize this civil surveillance and mutual assistance, even in little used street.

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ÊTRE PRESENT

OPPORTUNITES DE VENIR • Pas de sous- ou de surreprésentation de certaines tranches de la population • Des intérêts à venir pour l’ensemble de la population • Des espaces ouverts et peu définis permettant des activités variées

BE PRESENT

OPPORTUNITIES TO COME

• No under- or overrepresentation of some brackets of the population • Interests to come for the whole population • Open spaces and not very defined allowing diverse activities

OPPORTUNITES DE RESTER • Absence d’obstacles, physiques, sociaux ou temporel • Santé publique respectée (absence de pollution, ombre et soleil, assises, toilettes,...)

• Des ambiances propice à l’épanchement

OPPORTUNITIES TO STAY

• Absence of physical, social or temporal obstacles • Respected public health (no pollution, shade and sun, sittings, toilets,...)

• Suitable atmospheres for rest

OPPORTUNITES D’INTERVENIR • Intervention immédiate d’un passant en cas de besoin • Légitimisation de cette intervention par les témoins • Pas de situations problématiques face auxquelles les passants se sentent impuissants

OPPORTUNITIES TO INTERVENE

• Immediate action from a bystander if necessary • Legitimization of this action by witnesses • No problematic positions where bystanders can feel helpless

Opportunités de prendre connaissance REGARDER La vue et l’ouïe sont les sens les plus utilisés pour prendre connaissance des choses. On a tous en tête l’image des 3 singes de la sagesse qui se cachent les yeux, se bouchent les oreilles et ne soufflent mot. Favoriser ces 2 sens, ainsi que la communication, dans l’espace public, c’est mettre le monde dans toute sa complexité à l’appréciation de tout un chacun.

Concernant le regard il s’agit d’abord de visibilité, il s’agit d’avoir une vue dégagée et lisible, tout en n’étant pas submergé par trop d’informations visuelles. L’échelle de l’espace public a un rôle là-dedans. Comme le signale Jan Gehl, il y a une distance entre les individus dans laquelle on peut communiquer, une distance plus grande dans laquelle on peut voir ses émotions, plus loin on ne distingue plus que la position, puis on est plus capable de reconnaitre les gens. Il est alors important de garder des dimensions d’espace relativement restreintes pour pouvoir garder une prise visuelle sur ce qui se passe et sur les personnes qui nous entourent.

Au-delà de ces considérations, l’ensemble des symboles accolés aux espaces publics sont à analyser avec attention, ils se cachent dans des détails qui n’en sont pas tant que ça : une statue royale, un nom de rue colonialiste, autant d’éléments qui rappellent des formes de pouvoir oppressive à l’opposé de l’idée de démocratie.

ECOUTER Comme pour la vue, le premier réflexe est d’évaluer le niveau sonore dans l’espace public car moins il y a de nuisances sonores plus il est possible de s’entendre et d’écouter. Le silence dans une ville est tout à fait relatif. Entre le silence à Paris et le silence à Venise il y a un pas. Si l’espace public permet une écoute de qualité, qui ne sera pas interrompu par un bruit assourdissant et motorisé, viens ensuite la possibilité d’imaginer des organisations de l’espace, qui permettent de favoriser ce moment d’ouverture sensoriel sur le monde. On peut imaginer des lieux qui offrent la possibilité par exemple de s’asseoir seul ou à plusieurs pour former une assistance, prête à écouter en bon public la première personne qui se prêtera à l’exercice de s’exprimer là. La possibilité de former ainsi un public crée une effervescence propice à l’échange interpersonnel et au partage d’une culture commune.

S’INFORMER L’information et la presse ont un rôle fondateur dans le processus démocratique. Aujourd’hui les kiosques à journaux ont quasiment disparu de l’espace public mais reste bon nombre de supports d’écritures qui véhicules des messages politiques, ou justement apolitiques : les graffitis, les publicités, les affiches, les journaux gratuits ou encore les flyers. Pour évaluer la possibilité de s’informer on peut dans un premier temp interroger la présence de ces éléments, et leur nature politique ou non.

Il est intéressant ensuite de se pencher sur la possiblité de s’installer dans cet espace public pour prendre le temps de s’informer à partir de ses ressources d’informations personnelles (téléphone, livre, etc.).

Opportunities to be cquainted TO LOOK Sight and hearing are the most summoned senses to read things carefully. We all have in mind the 3 wise monkeys covering eyes, ears and mouth. To favor these two senses plus communication in the public space is to put the world in all its complexity for everyone appreciation. Concerning the sight, visibility matters first: having a bright and general view without being drown beneath visual informations. The public space scale plays a role in it. As Jan Gehl mentions, there is a distance between people in which you can communicate, a wider distance in which you can see your emotions; further away only the position is distinct and finally you can not recognize people. So it is important to keep space dimensions relatively restricted in order to keep a visual grip on what is happening and on people nearby. Beyond presupposition, the range of symbols joined to public spaces have to be carefully analysed. They hide in details that are not really details: a royal statue, a colonialist street name are elements which may recall oppressive forms of power at the other end of democracy idea.

TO LISTEN As for the sight, first reflex is to evaluate sound level in public space because the less noise pollution there is, the more possible it is to hear and to listen. Silence in town is very relative. Between Paris silence and Venicia silence, there is a gap.

If public space is allowing a quality listening taht will not be interrupted by a loud motorised sound, then will come the possibility to imagine space organisations which allow to favour this moment of sensitive path on the world. Places that offer, for instance, possibility to sit alone or in group to form an assistance, ready to be a good audience for the first individuals to try to express themselves can be imagined. Thus, the possibility to form a public create an effervescence suitable for interpersonnal exchange and sharing a communal culture.

TO INQUIRE Information and press have a founding role in the democratic process. Today, newspaper kiosks have almost disappeared from public space. Therefore stay many communication medium conveying political or apolitical messages: graffitis, advertisements, free newspapers or even flyers. To evaluate possibility to inquire, we may first question the presence of these elements and their political nature. Then, it is interessant to address the issue of the possibility to settle in this public space to take time to inquire with personal information ressources (phone, book, etc.).

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PRENDRE CONNAISSANCE TAKE COGNIZANCE

OPPORTUNITES DE REGARDER

OPPORTUNITES D’ECOUTER

• Visibilité • Absence de symboles de pouvoirs non démocratiques (statue, nom de rue, etc.)

• Bâtiment et espaces à échelle humaine

• Peu de nuisances sonores • Assises organisées en rangs proches orientés dans le même sens, souvent courbés et en escalier

OPPORTUNITIES TO LOOK

OPPORTUNITIES TO LISTEN

• Visibility • Absence of non democratical symbols of power (statue, street name, etc.)

• Human scale

• Few noise nuisances • Sittings organizing in close ranks aimed at the same angle, often curved and with different levels

OPPORTUNITES DE S’INFORMER

• Lecture proposée • Ecriture d’auteurs divers se référant à la politique et la culture plutôt qu’à la consommation • Assises confortables, au calme, permettant de lire et écrire

OPPORTUNITIES TO INQUIRE ABOUT • Proposed texts to read • Texts non commercial • Adequate sittings allowing to read and write

Opportunités de débattre MONTRER Le débat est un échange autour d’un sujet sur lequel les participants n’ont pas forcément le même avis. Le principe démocratique est basé sur l’intelligence collective. Il n’est donc pas question d’une compétition à celui qui parlera le plus fort pour gagner le débat mais d’un échange et une confrontation d’idées et de culture. Il s’agit alors pour l’espace public de pouvoir être la scène, le socle, de contributions au débat. Il s’agit ans un premier temps de laisser l’expression artistique, qui fait maintenant parti des droits humains fondamentaux, libre de se développer dans toute sa subversivité. Dans l’espace public elle a la force de pouvoir s’appuyer sur la participation et le contexte urbain, comme en témoigne l’expérience à grande échelle Nantaise ou Aurillacoise. Sans produire soi-même les contenus exposés, la population pourrait facilement partager ses découvertes culturelles et politiques grâce à des plateformes, comme par exemple à travers des projections et des écoutes dans l’espace public, dont la programmation soit faites par les passants, proposant les derniers films, documentaires, les dernières émissions de radio ou chanson qui les ont marqués.

PARLER La parole est essentielle au débat. Sans elle les personnes se retrouvent effacés du débat. Or c’est une compétence, l’éloquence, qui demande de l’entrainement, de la technique, qui n’est apprise que d’une portion très mince de la population. Pour proposer un débat équilibré et constructif la parole doit être correctement partagée, aussi bien en terme de temps que de qualité.

Ainsi un rapport à l’oralité plus structuré, offrant couramment des temps de parole respectés et un entraînement minimum pour tous serait bienvenu. Il est possible d’imaginer des micros, pupitres, des scènes libres, où chacun puisse venir parler, peut-être d’abord en proposant des lectures, pour travailler sa diction, son intonation, puis des discours préparés et des improvisations. Tout ces exercices peuvent servir à exprimer un avis comme à être de simple jeux.

DISCUTER Le sel du débat réside dans la discussion qui s’engage entre les personnes, qu’elles soient des appartés discrètes ou des apostrophes. Pour qu’elles puissent exister entre inconnus, un élément déclencheur est nécessaire. C’est ce que Jan Gehl appelle la triangulation. Un spectacle de rue, un accident, un évènement météorologique, peuvent amener de parfait inconnus à échanger des pensées plus ou moins profondes. Un espace public démocratique se doit de proposer des triangulations. Au delà des possibles éléments de débat apportés par des contributeurs dans l’espace public à travers des dispositifs participatifs ou des actions, un bon exemple de triangulation sont ce qu’il appelle les talkspaces, du mobilier urbain dessiné pour créer la discussion, comme des bancs en arc de cercle. La fontaine du square Charles de Gaulle est longée par des bancs ombragés, ainsi lors de la canicule ceux qui s’assis à l’ombre pour se reposer s’amusent facilement ensemble de ceux qui jouent pour se rafraichir dans la fontaine. Et c’est sans compter la fontaine en elle même qui est créatrice d’amitiés comme peut l’être une aire de jeux.

Opportunities to debate TO SHOW Debate is an exchange about a subject on which participants do not necesserely have the same opinion.

Democratic principle is based on collective intelligence. So a competition of which speaks louder is out of the question as opposed to culture and ideas exchange and confrontation. Public space is then about being a scene, a pedestal for debate contributions.

First, it is about letting artistic expression, now in fundamental human rights, be free to develop in all its subversiveness. In public space, it has the power to lean on participation and urban context, as evidenced by the big scale experience in Nantes or Aurillac.

Without producing exposed contents, population may easily share cultural and political discoveries thanks to platforms, like for instance through projections and audience in public space. Its programmation may be made by bystanders, who may suggest last movies, documentaries, radio shows or songs noteworthy.

TO SPEAK Speech is essential for debate. Without it, people find themselves wiped out of the debate. Yet it is a skill which needs technique and practice, eloquence is only learned by a few. To offer a fair and helpful debate, speech must be correctly shared, in terms of time and quality. Thereby, a more structured link to orality, frequently offering respecting speech sessions and a minimum training for all would be opportune. It is possible to imagine mikes, reading desk, free tribunes, where everyone may speak, maybe readings in first place to work on diction, intonation, and then prepared speeches and improvisations. All those exercices may serve to express an opinion as well as being simple games.

TO DISCUSS The piquancy of debate lie in the discussions between people, whatever they are private conversations or apostrophes. In order to exist between strangers, a triggering factor is necessary. It is what Jan Gehl calls triangulation. A street show, an accident, a meteorological event can bring perfect strangers to share thoughts more or less profounds. A democratic public space must offer triangulations. Beyond possible debate elements brought by contributors in public space through participative measures or actions. A good triangulation example is what we call talkspaces: urban furniture drawn to create discussion, like benches in a semi-circle. The fountain on square Charles de Gaulle is borded by shady benches. Therefore, during heatwave, the ones siting in the shadow to rest have easily fun with the ones playing in the fountain’s water. And it is not counting the fountain itself that creates friendships like a playground.

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Le cube de la vérité du collectif Anonymous for the voiceless

DEBATTRE

OPPORTUNITES DE MONTRER

• Expression artistique autorisée, même si spontanée • Processus artistiques participatifs • Plateforme mise à disposition pour permettre aux passants de projeter des films, de proposer des livres, etc.

DEBATE

OPPORTUNITIES TO SHOW

• Artistic expression allowed, even if spontaneous • Artistic participative processes • Provided platform allowings passers-by to project films, propose books, etc.

OPPORTUNITES DE PARLER • Des micros, des pupitres, des scènes libres, spontanés ou préparés, directs ou indirects • Une culture de l’éloquence et de l’oralité pour tous, avec des temps de parole respectés

OPPORTUNITIES TO SPEAK • Mikes, lecterns,free stages, spontaneous or prepared, direct or indirect • A culture of eloquence and orality for every one, with respected speaking time

OPPORTUNITES DE DISCUTER • Talkspaces gratuits et modulables • Evènements et aménagements permettant des triangulations

OPPORTUNITIES TO DISCUSS • Free and adjustable talkspaces • Events and designs allowing random encounters

Opportunités d’agir CRITIQUER La première valeur d’un démocrate est l’humilité politique, soit ne pas prendre son avis personnel comme supérieur à d’autres. Cela induit dans un premier temps une attention particulière aux critiques et une remise en question perpétuelle. Dans ce sens, les espaces publics pourrait par le développement de dispositifs in situ être le lieu privilégié de contacte entre les citoyens et un projet urbain. C’est en effet là qu’il est le plus simple d’éviter des biais tel que la sureprésentation de certaines classes de population et l’absence de d’autres dans les processus décisionnel. De la même façon questionner avant et après un aménagement les passants, ou tout simplement les compter et énumérer les activités qu’ils ont avant et après aménagement dans un espace permet d’observer rapidement si un projet urbain a eu un impact, positif ou négatif, selon eux. Des expérimentations de référendums dans l’espace public pourraient être mise en place pour valider un projet in situ puis pour en valider la réalisation.

AMENDER L’objectif démocratique étant que chaque voix compte, qu’elle ne s’efface pas face à la masse mais au contraire y participe d’un édifice commun, il est fondamental que la population puisse amender l’espace public. Et ce aussi infime puisse être une voix à l’échelle du peuple. La population doit se sentir légitime et même invitée à faire des propositions et donner des idées. Le portage des propositions des habitants en est un point décisif, qui peut prendre la forme de budget participatif comme à Paris par exemple. Mais ce qui est le plus observables dans les espaces publics du Nord de l’Europe c’est une tradition du second chantier à travers les frontages. Ces frontages sont des lisières entre l’espace public et l’espace privé. Plus ou moins larges, ils sont la scène d’activités et de rencontres fortuites entre la sphère public et la sphère privé. Ces espaces participent très fortement du sentiment de légitimité des habitants à être dans l’espace public, leur offrant au quotidien tout un champ d’opportunité propice à la socialisation et la politique. Mais surtout, ce sont des espaces où la population à l’occasion d’agir sur l’espace public, en y apporter des modifications éphémères comme pérenne, qui bien que contrainte par un certains nombre de règles et de normes, reste un espace d’expression individuel très important.

PROTESTER Manifester est un droit universel essentiel à la démocratie, servant de recours collectif et médiatique fort, lorsque les citoyens sont en désaccord avec une décision. Evidemment les espaces publics ont un rôle essentiel à tenir pour offrir ce droit.

Premièrement en ne servant pas d’appui à une oppression des manifestants mais au contraire en les protégeant et en assurant leur accès libre à l’entièreté de la ville. D’autre part, pour que les manifestations puissent se créer aisément et aient du sens, elles doivent bénéfiecier d’un espace de rassemblement symboliquement puissant et d’une liberté de déplacement et d’action à travers l’ensemble de la ville. Manifester sur un trajet consensuel en forme de boucle, sans pouvoir défiler là où ça ferait symbole est absurde. Aujourd’hui les protestations passent toutes par une bataille médiatique, par une bataille des images. Sachant cela, l’échelle des espaces publics a également un impact fort sur la portée des protestations. Un même nombre d’individus convergeant vers un parvis immense ou une placette, défilant dans une rue étroite ou un large boulevard, n’ont définitivement pas le même impact, aussi bien pour les badauds présents que pour les spectateurs numériques. Ci-contre on peut voir la différence d’impact d‘un même nombre d’individu dans une typographie d’espaces publics. Sur une place immense, devant une façade imposante, un groupe d’individu , par ailleurs impressionnant sur une petite place à échelle humaine, paraîtra là isolé, anodin, sans importance.

Ce qui impressionne, ce qui fait symbole, c’est bien la densité et non pas le nombre de participants.

Opportunities to act TO CRITICIZE The first caracteristic of a democrat is the political humility. It is about not to take our own point of view as superior to all the others. This humility ask for a perpetual re-assessment. Public spaces with in situ facilities could be a meeting spot for citizens and metropolitan projects, given them a place to avoide bias, like the common over or under representation of brackers of population in decision-making process. In order to quickly observe if a urban project has had an impact, good or bad, the best and more direct way is to be in situ to interrogate bystanders, observe them or for instance count them. In the same way, referendum in situ could have more sense than validate project and their realization in close spaces and close comity.

TO ENRICH The democratic goal of each voice as a standard value implies the opportunity to enrich public space by ourself.

Whatever the minimal voice it could be compare to the whole population, it is a part of it. People should feel legimitate and even invite to make propositions and give ideas. Realization of inhabitants propositions is a major point which could take the form of a participative budjet for little projects proposed by them. In North Europa, second building site is present by the tradition of frontages.

Frontages are borders between public and private space. More or less narrowed, they are the scene of fortuitous meetings. They also give an opportunity to inhabitants to go in the public space in front of their home without being really out of their home. It is the perfect spot to create socialization with their neighborhood and have an opportunity to set up a space almost public.

TO PROTEST To protest is a universal right in Democraty, giving an opportunity to express our disagreement toward a decision in a collective and mediatic form. Public space could favorize these actions or spread it out. A central point of gathering is essential, as well as a total freedom to move all over the city, without any autorization needed, even and especially where it could create a disturb. Nowadays demonstrations are mediatic battle. Knowing that, public spaces scale has also a big impact on demonstrations success. The adjacent we could observe differential of impact of a same amount of people in different kind of public spaces scale.

What impress, what stands as a symbole is indeed density more than the real amount of participants.

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DECIDE AND CONTROL

DECIDE AND CONTROL

12000m² Place du Capitol / Place André Abbal

OPPORTUNITIES TO CRITICIZE

• Veille à partir de dispositifs in situ accessible à tous pour recueillir les avis de la population • Validation des projets avant et après chantier par référendum des passants

OPPORTUNITIES TO CRITICIZE

• Watch with in situ device, collecting opinions of all the population • Validation of projects before and after change by passers-by referendum

2000m² Place Belfort / Place Ravelin

55m de large Allée François Verdier / Avenue de Reynerie

OPPORTUNITIES TO ENRICH

• Frontages • Seconds chantiers • Dispositif in situ permettant de faire des propositions et de les porter

OPPORTUNITIES TO ENRICH

• Frontages • Seconds building sites • In situ device allowing to make a suggestion

6,5m de large Rue des Filatiers / Rue Béteille

OPPORTUNITIES TO PROTEST

• Droit de manifestation (non soumis à conditions ou réprimé par la force) • Echelle humaine • Proximité d’un espace public emblématique de protestation

OPPORTUNITIES TO PROTEST

• Right to protest (unconditional and respected) • Human scale • Proximity of an emblematic spot of protestation

Essai n°1

Pour expérimenter une première fois cet outil, il est judicieux d’utiliser en parallèle celui de Jan Gehl sur la qualité, afin d’observer si ces 2 outils réagissent de la même manière. Les premiers espaces publics à l’essai sont choisis afin de recouvrir une typologie variée d’espaces publics dans des tissus urbains différents : une place centrale, la place du Capitole, une place secondaire, la place du Ravelin, un espace indéterminé et pris dans les flux, le jardin de la Roseraie, un parc, le jardin Compans Caffarelli, une rue piétonne, la rue Saint Rome et une rue de desserte, l’avenue Victor Segoffin.

Concernant le Capitole par exemple, on peut observer qu’en terme de qualité, les priorités sont d’éliminer le trafic des véhicules, planter des arbres, installer une fontaine d’eau potable et s’aider par exemple des nouvelles masses boisées, aussi réduites soient elles, pour retrouver une échelle humaine sur cette place de 12000m². La place se défend mais il y a une marge de manœuvre pour progresser. Si ensuite on regarde ce même espace concernant l’aspect démocratique, on retrouve le même constat général, la place ne s’en sort pas trop mal tout en ayant des points sur lesquels il est possible de créer une amélioration : • Permettre l’information, par des ressources d’information ou bien créer des assises suffisamment confortables et en retrait (sans qu’il ne faille payer pour y accéder) pour pouvoir y lire • Ouvrir la parole, en offrant un support formel pour inciter les personnes à parler, par la création d’un pupitre libre, ou encore la diffusion sonore de la parole des passants à un endroit de la place.

Mais ce qui fait le plus défaut à cette place, comme à tous les autres espaces étudiés, c’est sans surprise tout ce qui a trait au thème Décider et Contrôler, à travers la possibilité de critiquer, d’amender et de manifester. Pour reprendre le cas de la place du Capitole, il n’y a aucun dispositif pérenne mis en place pour recueillir les avis de la population, les seules personnes en capacité de personnaliser un peu cet espace sont les commerçants. Mais surtout concernant la possibilité de manifester, la dimension de la place et les manifestations à caractère commerciale qui s’y suivent tout au long de l’année, tour à tour empêchent et invisibilisent les manifestations politiques. Les plus petites passent inaperçues pendant que les grandes sont repoussées, notamment sur les boulevards, ne faisant pas de cette place un lieu de manifestation important et symbolique pour la population comme on aurait pu s’y attendre de sa part.

Ce qui interpelle enfin, c’est l’absence de facilitateurs à la prises de parole dans l’ensemble des espaces publics étudiés. Il est possible de discuter, de profiter d’une situation pour engager la conversation avec des inconnus, mais l’action de prendre la parole, pour s’exprimer devant l’auditoire que sont les passants, c’est une pratique quasiment inexistante. Il y a pourtant eu des crieurs, des conteurs de passage, des liseuses dans les usines qui autrefois occupaient les travailleurs avec leurs lectures, mais aujourd’hui cette opportunité de prendre la parole et l’appanache du numérique et des classes dirigeantes. Il serait bienvenu de se réconcilier avec elle car elle est puissante.

Try one

To start trying it, we present a sampling of 6 public spaces in Toulouse, a main square, la place du Capitol, a secondary square, la place du Ravelin, a confused space emmed in flow, le jardin de la Roseraie, a park, le jardin Compans Caffarelli, a pedestrian street, la rue Saint Rome and a local road, l’avenue Victor Segoffin. Each of them will be evaluate with the new tool and the one of Jan Gehl to measure both democracy and quality and compare the two tools.

The first attempt, la place du Capitole, which is the main spot and a symbol of the city, has a certain level of quality and still a lot of possible improvement, like plant some trees, propose drinkable water, eliminate the car traffic. It’s area of 12000m² could be divided in different parts, at human scale, thanks for instance to the new woody structures. On a democratic way we see a similar result, with some existing points of interest and still a lot of capability. The possible improvement are more about information and speaking opportunities, like more sources of information, more comfortable seats set back, and a formal support to encourage people to express themself.

In the democratic process the more problematic step in all the public spaces is the last one, about decision and control, with the opportunities to criticize, enrich and protest. Continuing with the same exemple, la place du Capitole, there is no permanent device to collect opinions of the population. The only person in capacity to make this place evolve are the storekeeper. And most of all, the really important dimension of the space and his occupation by a lot of different commercial and commercialy artistic events all along the year make impossible or keep quiet all the demonstrations. The little ones go unnoticed and the big ones go out. By this way this main square isn’t a main and symbolic demonstration place.

In an other step of the democratic process, it is the access to speaking which is really inexistant in this first try. We don’t all have this culture to speak in front of audience of passerby. Speaking is reserved in public space for a really tiny categories of the population (politician, itinerant raders, street artists). So bystanders discuss but don’t speak. There was town crier, storyteller and women reading aloud newspapers and books to entertain and inform the workers in the factories. It is important to be reconciled with speaking in public space because speaking is really powerful.

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TYPOLOGIE

DÉMOCRATIE

QUALITÉ

Espace Qualitatif / Démocratique

Utiliser ces 2 outils parallèlement permet d’observer une possible corrélation entre qualité d’un espace public, tel qu’elle est perçue au Danemark, et démocratie, tel que nous l’avons définie ici. En regardant la possible corrélation entre les résultats des 2 outils, on observe que bien que celui sur la démocratie est plus sévère, ils réagissent de façon similaire, donnant le parc comme l’espace public le plus abouti, suivi des places, et le jardin de la Roseraie comme étant le moins réussi.

Jan Gehl montre par le schéma ci-contre que la qualité d’un espace public permet aux passants de ne pas se contenter d’activités nécessaires, comme aller de chez soi au travail, mais de développer des activités optionnelles, comme s’asseoir sur un banc, ce qui participe à développer également plus d’activités sociales, comme discuter avec son voisin. Il observe que les activités nécessaires restent inchangées quelque soit la qualité de l’espace et que les activités optionnelles au contraire sont très fortement corrélées à la qualité de l’espace. Quant aux activités sociales il observe une évolution positive de celles-ci lorsque les activités optionnelles se multiplient, sans pour autant qu’elles ne prennent vraiment une ampleur importante.

Ainsi la qualité de l’espace public tel qu’elle est développer par Jan Gehl crée un terrain favorable à la démocratie, répondant à des prérequis sur lesquels on peut ensuite s’appuyer pour favoriser le processus démocratique dans l’espace public.

Qualitative / Democratic Space

Using these 2 tools alongside tell us about the possible correlation between quality of public space, as it is perceived in Danemark, and democraty, as we defined it. We may observe that the democracy tool is stricter than the quality tool. But the results are really similar, giving the park winner and the confused space looser.

Jan Gehl in the figure opposite show a correlation between the quality he studied and different kind of activities. He divided them in 3 categories : necessary, optional and social activities. Like respectively, going to work, sitting on a bench, and talking with your neighbour. By this way he observed that necessary activities are always the same level, in any given context, because neccessary, but optional activities really succeed if he context presents quality. Concerning social activities, they progress with quality but the correlation is not such strong.

So Jan Gehl’s tool can’t be a really useful tool to create more democracy in public spaces, but it is useful to create a solid basis to interrelation between passerby, which is a nice start.

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Déployer la notion de Démocratie, au delà de l’acception qui en est faite aujourd’hui, amène à questionner non pas l’état, mais la nature même de notre système politique actuel. La démocratie n’est pas une réalité mais une idée, une utopie. Vouloir l’évaluer c’est chercher à l’imaginer pour mieux s’en approcher.

Les espaces publics sont espace public : à la fois le reflet du système politique et lieux par excellence de l’altérité et de la spontanéité.

Chaque changement en eux provoque chez nous une métamorphose. Introduire davantage de démocratie dans les espaces publics est un acte politique fort, à la portée de tous. Comme le sont venir, rester, intervenir, regarder, écouter, s’informer, montrer, parler, discuter, critiquer, amender et protester.

To roll out the concept of democracy beyond the actual acceptation interrogate the nature of our political systems. Democracy isn’t reality. Democracy is an idea, an utopia. Trying to evaluate it is a game to imagine how could it be. And if we success to imagine it in our dailylife, it is the first step to make democracy come true.

Public space is public sphere. In French it is the same word, espace public, for these 2 meanings. It is both a reflection of our political system and a space for alterity and spontaneity. Each change in it shape us. Introduce some democracy in these spaces is a strenght political act. And it is accessible to everyone. As it is accessible to come, stay, intervene, look, listen, inquire, show, speak, discuss, criticize, enrich and to protest.

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TABLES DES MATIERES

Evaluer l’aspect démocratique des espaces publics. ............................................................................. 2

Démocratie ? ........................................................................................................................................ 4 Une fête perpétuelle ............................................................................................................................ 6 Un Gradient Démocratique .................................................................................................................. 8 Une grille de lecture ............................................................................................................................ 10 Evaluer le degré de Démocratie .......................................................................................................... 12 Opportunités d‘être présent / Venir, Rester, Intervenir ....................................................................... 16 Opportunités de prendre connaissance / Regarder, Ecouter, S’informer ............................................ 18 Opportunités de débattre / Montrer, Parler, Discuter ......................................................................... 20 Opportunités d’agir / Critiquer, Amender, Protester ............................................................................ 22 Essai n°1 .............................................................................................................................................. 24 Espace Qualitatif / Démocratique ....................................................................................................... 26

Introduire davantage de démocratie dans les espaces publics ........................................................... 28 Sources

TABLE OF CONTENTS

A Scale of Democracy for Public Spaces ................................................................................................ 2

Democracy ? ......................................................................................................................................... 4 A Perpetual Celebration ........................................................................................................................ 6 A Democratic Gradient ......................................................................................................................... 8 A Frame of Reference ........................................................................................................................... 10 To estimate a Scale of Democracy ........................................................................................................ 12 Opportunities to be present / to Come, to Stay, to Intervene .............................................................. 16 Opportunities to take cognizance / to Look, to Listen, to Inquire about .............................................. 18 Opportunities to debate / to Show, to Talk, to Discuss ........................................................................ 20 Opportunities to act / to Criticize, To Enrich, To Protest ....................................................................... 22 Try One ................................................................................................................................................. 24 Qualitative / Democratic space ............................................................................................................ 26

To introduce more Democracy in public spaces ................................................................................... 28 Sources

SOURCES

La Démocratie / Democraty Démocratie et ses dérivés. De la dénomination à l’argument sans réplique ?, H. de CHANAY et S. RÉMI-GIRAUD, Université Lumière Lyon 2, CNRS, ICAR, Groupe de recherche Rhêma, 2007.

Démocratie(s) ?, documentaire de #DATAGUEULE, publié sur Youtube en mai 2018.

Démocratie : histoire d’un malentendu, documentaire des publications universitaires Révoltons-nous autrement, Demos Kratos, publié sur Youtube en janvier 2019.

Démocratie : histoire politique d’un mot aux Etats-Unis et en France, Francis Dupuis-Déri, Lux éditeur, 2013.

Democraty index 2018 : Political participation, protest and democraty, The Economist Intelligence Unit, 2019.

Evaluer la qualité de la démocratie : Guide pratique, International Institute for Democraty and Electoral Assistance, 2011.

Les Espaces Publics / Public Spaces Cities for People, Jan Gehl, 2010.

How to study public life, Jan Gehl & Birgitte Svarre, 2013.

De l’habitant au citoyen, l’exercice du droit à la ville, Matthias Lecoq, MétisPresses, 2018.

La Condition de l’homme moderne, Hanna Arendt, Agora/Pocket.

L’espace public, Thierry Paquot, La Découverte, coll. Repères, 2009.

Le lien civil en crise ?, Gayet-Viaud Carole, Bruxelles, Éditions Fabert et Yapaka, 2014.

L’école de Chicago, Naissance de l’écologie urbaine, textes traduits et présentés par I.Joseph et Y. Grafmeyer, 2009. le théâtre de rue, prétexte à l’extension du spectacle de rue, Vincent Agusti, 2017 Cités virtuelles, It is not only the city-space that changes, Yona Friedman, 2016.