RAPPORT DE STAGE



Durant le deuxième semestre de l’année scolaire 2021-2022 j’ai réalisé mon stage de master au sein de l’agence Brunquell & André Architecture. Située dans le 18ème arrondissement à Paris, dans un ancien atelier de peintre, à proximité de la place des Abbesses, l’agence d’Axel André et Xavier Brunquell est un endroit peu commun.
Le studio s’étend sur le RDC avec une belle hauteur sous plafond qui semble être tenue par une énorme bibliothèque. Les murs sont décorés d’une façon épurée mais de façon très méticuleuse. On peut ainsi trouver sur les articles, documents mais aussi tous les dossiers et les livres qui aident au jour le jour leur réflexion architecturale.
Ce stage avait pour objectif de découvrir l’Architecture dans un cadre professionnel au sein d’une agence parisienne. Encadrée tout le long du stage par Xavier Brunquell et par Axel André, architectes DPLG associés, fondateurs de l’agence Brunquell & André, trois projets ont été suivis durant cette période de 5 mois : la réhabilitation et valorisation de la Caserne de Gendarmerie du Boulevard Exelmans, la réhabilitation et valorisation d’un HBM situé dans le 13ème arrondissement, et la conception d’une résidence secondaire en Bretagne à partir d’un patrimoine déjà existant.
Ces projets, de grande et petite échelle sont le prolongement d’une pensée architecturale que l’agence mène depuis sa création en 1995. Ils développent une pratique du projet architectural basée sur une approche transversale. Ils prennent en considération les questions environnementales, spatiales, structurelles, économiques, mais également les problématiques liées à l’usage que ce soit d’espaces ou de choses. Leur vision se transmet et se transmettra toujours à
l’aide d’un dialogue étroit et constructif entre eux et tous les corps de métiers. Ainsi, leur démarche s’associe fortement à une dimension pédagogique qui s’applique dans l’ensemble des projets, car l’architecture est l’affaire de tous.
Cette expérience de stage de master m’a permis non seulement d’agrandir mes connaissances dans le domaine professionnel de l’architecture, mais aussi de remettre en question les valeurs que je porte dans ce monde et dans la profession.
Brunnquell & André est une agence d’architecture basée à Paris, Montmartre fondée par Axel André et Xavier Brunnquell en 1995.
L’agence naît de l’union entre ces deux architectes. Diplômés de l’école d’architecture Paris la Seine et à la recherche d’une architecture plus en accord avec le monde d’aujourd’hui, ils décidèrent de former un studio plus en accord avec les valeurs qu’ils portaient.
Sans à priori, ni jugement, les projets conçus par l’agence portent toujours un regard sans haine sur le monde.
Je souhaite tout d’abord remercier Xavier Brunquell. Il s’est toujours montré très pédagogue et très présent pour répondre aux questions que je me posais. Grâce à son bagage professionnel, son savoir et sa pédagogie, j’ai pu fournir le travail demandé par l’agence et progresser dans ma connaissance du métier d’architecte.
De plus, je remercie Axel André, qui, professionnel tout en restant accessible, à su comment orienter mon regard vers la rigueur et l’amour du détail.
J’aimerais également remercier Gabrielle Bazin, pour m’avoir transmis la passion de la curiosité, et surtout pour m’avoir donné le courage de faire ce que je souhaitais.
Enfin, à tous les membres de l’agence Brunquell & André, je vous remercie tous pour votre accueil, votre gentillesse et votre détermination à reformuler et construire un monde de demain.
Composée des deux associés et de leur collaboratrice Gabrielle Bazin et avec l’aide des stagiaires, l’agence promeut une architecture plus « humaine » et « commune ». Toujours à la recherche d’une évolution dans la conception de cette profession. Il s’agît d’une agence qui avance au fil du temps pour devenir un lieu de réflexion plus en accord avec les demandes actuelles.
Cette branche de l’architecture est devenue une passion pour Axel et Xavier. C’est à la suite de certains projets et de cheminements autant personnels que professionnels que la réhabilitation a pris place au cœur de l’orientation architecturale de l’agence.
Cette mise en œuvre dans une construction, d’éléments, d’objets, de matériaux provenant d’une construction antérieure est la réponse que l’agence a trouvée aux problématiques actuelles : de financement, de temporalité, et d’utilité dans notre domaine. Cette notion on va la retrouver à toutes les étapes de chaque projet, allant de la récupération de profils en acier jusqu’à la poignée de porte.
Ce préfixe exprimant la réitération, le retour à un état antérieur, le renforcement, pourrait devenir la symbolique des dernières approches que l’agence essaye de mener avec les projets actuels. L’agence Brunnquell & André ne se contente plus des actuelles façons de conceptualisation de logements collectifs, de maisons individuelles, d’édifices à usage public, etc. Au contraire ils vont chercher cette REmise en question de notre façon d’habiter, de notre appropriation d’un lieu, de notre attachement à un élément, à une matière. Une RE-flexion perpétuelle qui démontre leur volonté à faire évoluer les choses.
Ayant effectué mon stage de licence chez WRA Architectes (Wild Rabbits Architectes), une agence d’architecture constitué de plus de 10 intégrants, en deuxième année de licence, pour le stage professionnel de master je me suis tournée vers une agence plus familiale et qui traite des sujets selon moi incontournables.
C’est pourquoi au moment de faire le choix des candidatures j’ai préféré envoyer ma lettre de motivation à l’agence Brunnquell & André. Constitué des deux associés et d’une salariée, j’étais curieuse d’apercevoir comment la création architecturale se réalisait dans un si petit groupe.
En effet j’avais déjà relevé les spécificités de cette agence sur leurs projets à la suite d’une conférence de novembre 2021 réalisée et mise en ligne par la Haute école d’art et de design de Grève pour le cycle Midis Archi. C’est à ce moment que j’ai compris que le métier d’architecte ne se résume pas au simple concept d’ériger des bâtiments et de gagner des concours, mais au contraire, de toujours se remettre en question.
Etant une personne hypersensible et très curieuse, je voulais comprendre comment le métier d’architecte peut rejoindre le questionnement interne avec lequel je vis tous les jours. C’est pourquoi j’ai souhaité pouvoir apporter ma contribution dans cette agence en particulier, en espérant que mes propres questionnements soient utiles pour les réflexions sur les projets en cours.
L’agence Brunnquell & André est donc de petite taille et avec une employée à plein temps: Gabrielle Bazin, jeune architecte diplômée de l’ENSAV en 2021. Le personnel étant restreint, ce fut pour moi l’occasion d’acquérir des responsabilités et de développer potentiellement un travail de manière plus autonome.
Concernant la répartition des tâches, je m’attendais à une organisation semblable à celle que j’avais pu connaître chez WRA: une petite réunion en début de semaine afin de connaître les tâches à accomplir et ainsi mieux gérer le planning de l’agence.
Au contraire, ici la plupart du temps, la définition des tâches que je devais réaliser étaient liées aux rendus à produire par projet. Ainsi, je n’avais pas nécessairement de mission précise, mais au contraire un pied dans tous les projets. Ceci m’a permis de pouvoir approcher différentes étapes de projets au sein de l’agence.
De manière générale, je n’avais pas beaucoup d’échanges avec Xavier concernant le travail, puisque c’était lui le piler représentatif de l’agence, ce qui l’obligeait à assister à toutes les réunions concernant les différents projets de l’agence.
Dans la mesure ou Xavier était assez présent mais en même temps très occupé avec ces différentes réunions, le noyau de l’agence et la majorité des échanges s’effectuait entre Axel, Gabrielle, Juliette Osman (stagiaire à l’agence à partir de Mars 2022) et moi.
Nous avons essayé de développer un équilibre de travail et de répartition des tâches à accomplir durant la semaine, mais ceci ne dura pas très longtemps.
Etant une petite agence, il valait mieux que la répartition des tâches et des responsabilités soient plus éphémères et en accord avec les besoins immédiats des différents rendus.
Malheureusement, j’ai quand même ressenti que je n’avais pas vraiment de rôle à jouer. Les responsabilités qui m’étaient attribuées étaient beaucoup plus faibles que les attendus développés lors de l’entretien avant le début du stage.
Le projet consiste à reconvertir la Caserne de Gendarmerie en un espace à variabilité programmatique comprenant 42 logements sociaux, 79 logements spécifiques pour personnes en difficulté, une crèche de 36 berceaux associée à un centre PMI et 350m2 de bureaux pour l’antenne locale de Paris Habitat.
La Caserne se dresse non loin de la Porte de Saint-cloud, au-dessus d’une partie de la branche Sud du Boulevard périphérique de Paris. La parcelle, est située au 45-57 boulevard Exelmans, au sud du XVIème arrondissement de Paris. Ce projet s’inscrit dans le pacte pour la construction parisienne et ses 10 objectifs, dont: promouvoir la mixité dans les projets, la protection du patrimoine et son insertion dans son environnement immédiat, la sobriété énergétique, la création de « communs », etc.
L’emplacement du projet en façade du grand boulevard et sa proximité à la seine donne à la Caserne une réelle pertinence. En effet, la monumentalité et la minéralité du projet aident à l’inscrire dans la continuité des trames vertes et bleues. Le site est constitué de 6 bâtiments (A, B, C, D, E et F).
Sa particularité provient également de son langage architectural. Il s’agît d’une construction datant des années 1907-09 (à l’exception du bâtiment E construit en 1980) en pierre meulière, pierre calcaire de taille, briques pleines et plancher à structure métallique. Ils présentent une écriture rigoureuse et sobre, soulignant
la robustesse de leur architecture. La composition générale de la parcelle ménage une place centrale, la «Cour d’honneur» et libère les limites Est et Ouest de la parcelle.
Le projet paysager permet d’inscrire la parcelle dans la continuité des trames vertes et bleues ; il se décline selon les différentes situations : le jardin des grands arbres à l’ouest, la grande place et le verger dans la cour centrale, l’allée des vélos à l’est. En parallèle avec ce programme « ferme », une réflexion est menée avec les différents acteurs sur la mutualisation de certains espaces selon les moments de la semaine et de la journée, permettant ainsi d’enrichir les possibilités du lieu.
En février, soit au début de mon stage, les derniers retours du PRO (études du projet) de la part du client venaient d’arriver à l’agence. La première mission qui m’a été confiée a consisté en la définition des incohérences du retour et de corriger les documents pour le suivant rendu de PRO, indice C.
Le projet consiste à réhabiliter et étendre une maison individuelle en résidence secondaire, voire en une résidence principale pour les vieux jours du client. Ce projet repose sur une réhabilitation fine de la maison existante, qui d’ores et déjà n’est plus conforme aux réglementations concernant le PLU du secteur où se situe le projet. Quelques extensions seront construites afin de répondre aux demandes du client, mais il faut également transformer l’usage d’une simple maison individuelle sans grand confort en une maison pouvant offrir un certain confort dans la temporalité d’une génération.
L’accessibilité autant que la contemplation sont les notions à la base de ce projet, conçu pour un couple qui approche de la retraite, pour leur famille et leurs amis. Le choix d’une « conservation » du langage existant, les murs massifs, la sobriété des volumes, l’implantation de la construction sur le terrain, permettent l’intégration du projet dans un paysage littoral remarquable. Kermen est une petite maison individuelle située sur la commune de Saint-PierreQuiberon, sur la côte sud du département du Morbihan en Bretagne. L’emplacement de la parcelle est très singulier puisque c’est l’une des constructions du secteur qui se trouve la plus proche du bord de mer, enjeu majeur au moment de définir les limites des extensions crées.
L’intérêt à mon sens de ce projet provient de sa parcelle assez complexe mais aussi de … En effet, cette parcelle est exiguë, en longueur, entourée de maisons individuelles et de menhirs (en voie de
protection par les monuments historiques). Afin de convenir à ce couple proche de la retraite, nécessitant une maison à programme variable temporellement, la maison s’est rapidement étendue dans la parcelle afin de devenir un complexe regroupant le patrimoine d’origine et une extension intimement liée à ce dernier.
Kermen est le résultat d’un travail précautionneux des contraintes parcellaires et environnementales de son entourage. L’extension originale est un volume simple qui épouse la topographie du site, et valorise le patrimoine existant. La maison épouse son contexte tout en gardant les qualités originales. La simplicité des volumes et des matériaux participe à l’intégration de l’ensemble dans un paysage voulant être conservé.
De ce fait, commandé depuis mi-2021, ce projet à pu entamer les phases de conception spatiale et paysagère dès février 2022. Il m’était donc possible d’observer les premières lancées de réflexion et de conception d’un projet à cette échelle.
Le projet concerne la réhabilitation en milieu occupé du premier HBM de 117 logements, construit entre 1913 et 1923 pour la ville de Paris.
Le Groupe Sthrau se dresse à proximité de la station métro Olympiades de la ligne 14 dans le 13ème arrondissement de Paris. Situé entre les rues Sthrau (comme son nom l’indique), Jean-Baptiste Renard et Nationale, l’ensemble est constitué d’une majorité de T2 de 33m2.
Ce sont des bâtiments patrimoniaux qui possédaient des typologies de logement assez particulières. Avec des logements traversant de 30m2, constitués d’un espace jour et un espace nuit séparés par une demi-cloison à mi-hauteur avec une seule fenêtre pour les deux espaces, ces typologies étaient le début d’une réflexion hygiéniste qui guidèrent ensuite Paris et la France vers de nouvelles façons d’habiter.
L’emplacement du projet, son histoire, ses typologies, ses habitants lui offrent des qualités et une pertinence incontournable. L’objectif est donc de proposer un projet compatible avec ces attributs.
C’est pourquoi le maintien des locataires dans le groupe durant les travaux et afin que l’état final puisse s’adapter aux différents modes d’habiter et permette aux locataires actuels de demeurer sur le site sont essentiels.
Le projet architectural s’enrichit pour ce faire d’une démarche de concertation sincère, passant par la rencontre de chaque habitant et l’inventaire des différentes
situations. À l’issue du diagnostic technique et social, un socle « fixe » de travaux est proposé. Il pose une stratégie globale pour améliorer les performances de l’enveloppe et organiser de manière rationnelle la refonte des réseaux. L’aménagement intérieur des logements est quant à lui variable.
Sthrau est en effet l’aboutissement d’années de réflexions menées par Axel et Xavier au sujet de la conception de logements et de leur réhabilitation.
d’Ouvrage : Paris Habitat OPH Mission : complète Equipe : Cadence BET TCE + économie, FORS sociologue
Calendrier : en cours Surface : 4 865 m2 Budget : 5,8 M€ HT
La maîtrise de l’architecture et de ces détails est essentielle à l’heure de concevoir quelque chose. Ce stage de master m’a permis d’approfondir ma curiosité architecturale, mais aussi de travailler sur l’importance du détail que celle-ci demande.
Une des premières missions qui m’a été confiée concernait le projet de Kermen. Il s’agissait de la définition des proportions d’un « garage » qui serait construit à l’arrière de la parcelle. Pour cela, les traits approximatifs de l’emplacement du garage étaient à peu prés définis, les proportions du volume en fonction des demandes du client manquaient. Ainsi à l’aide des deux logiciels les plus utilisés à l’agence : Autocad et Sketchup j’avais commencé à tracer des premières esquisses de ce petit cabanon/ garage. C’est justement avec cette mission que j’ai pu comprendre comment un projet d’architecture se concrétise dans le travail de ces détails. Ainsi pour la suite du stage, mon apprentissage pour aiguiser ce regard devint essentiel et incontournable.
Cet entraînement m’a permis d’être encore plus efficace dans mon travail. J’ai réalisé qu’au moment de commencer à dessiner, il faut toujours avoir une logique de travail et connaître par cœur toutes les dimensions nécessaires pour l’aboutissement du dessin. C’est dans cette perspective là qu’il faut toujours se baser pour créer un dessin pertinent.
Le travail qui a suivi l’aide à la conception du garage, mais qui concernait également la maison principale, consistait à modéliser en 3D sur SketchUp tout le site et son environnement proche. Cette modélisation permettrait ensuite l’assemblage de documents qui constitueraient le dépôt du permis de construire.
C’était un travail très important puisque tout détail, allant du type de revêtement extérieur, jusqu’à la dimension des menuiseries, allait être évalué et questionné au sein de la mairie de SaintPierre-Quiberon. En effet, comme il s’agissait d’une maison secondaire en bord de mer, le PLU concernant cette commune n’était pas souple ni disposé à autoriser des exceptions. Dans ce cas précis, tout particularité du projet devait être le plus en accord possible avec les demandes du plan local d’urbanisme en question. C’est justement avec cette mission que j’ai pu comprendre comment un projet se concrétise dans sa globalité par l’assemblage et le travail de ces détails.
Je n’ai pas eu la chance de me rendre sur le terrain, ni d’assister à une réunion entre maîtrise d’ouvrage et maître d’œuvre, mais j’ai pu contribuer à la conception du projet.
A la fin du stage, j’ai eu l’occasion de collaborer pour un projet qui n’est pas en cours de réalisation, mais qui était extrêmement intéressant grâce à sa multitude de programmes. Cet ainsi que j’ai contribué aux dessins des plans de la crèche. J’ai collaboré à la constitution d’un carnet de détails présentant les différentes qualitées spatiales et mobilières de la crèche.
J’ai donc déssinée des détails qui allaient de, dimensionnements des baies vitrées qui séparaient les espaces nuits des espaces jours dans les zones de jeu des enfants, jusqu’au dessin des poignées
de placards des espaces de change des enfants, mais aussi le dimensionnement de l’espacement pour le caillebotis qui constituait l’escalier de secours.
Donc, le détail et la précision de celui-ci peut être un ustensile pour souligner les qualitées du projet. Certes cela permet de comprendre exactement comment les choses devraient être faites, mais cela entraîne beaucoup plus de remarques et de critiques de la part du client, qui débouchent sur une plus grande quantité de travail, mais pour les mêmes honoraires!
La précision du dessin peut être un vrai outil pour faire accepter au client certains éléments du projet. En appuyant ces détails on peut ainsi attirer son attention sur certains éléments à faire valider, ou pas. Le dessin détient la force de faire tourner les envies du client vers une cohérence du projet proposée par l’architecte.
Tout le long de ce stage, j’ai pu découvrir différentes échelles du domaine de l’architecture et donc ses différents impacts dans la vie quotidienne, des habitants mais aussi de moi-même. Je me suis investit dans toutes les missions à réaliser, qui allaient de la recherche de références pour le projet de maison individuelle jusqu’au dessin détaillé des zones de change pour la crèche de la caserne.
La première réunion à laquelle j’ai participé regroupait l’interlocuteur de l’organisme gérant la PMI, Monsieur Dubois, Xavier et Axel au sujet des dessins projetés pour la crèche de la caserne Exelmans. L’objectif de cette réunion consistait à définir les besoins de la part de l’organisme afin de créer une cohérence entre conception et attentes.
Cette crèche viendrait prendre l’emplacement de l’ancien clocher de la caserne, ce qui demande donc une réflexion très précise des agencements des lieux, puisqu’il s’agit d’un programme assez complexe dans un bâtiment existant. Après avoir assisté à cette mini réunion, j’ai pu comprendre l’importance du travail détaillé de chaque espace de la crèche qui me fut délégué.
Il fallait mettre en place les différentes matérialités et couleurs utilisées dans chaque espace de la crèche. Ce n’est qu’au moment ou je décrivais précisément chaque élément constituant l’espace, que j’ai compris comment les programmes publics qui concernent la petite enfance reposent sur des réglementations strictes.
J’ai compris pourquoi certaines choses qui me semblaient très cohérentes, proposées par les architectes, pour justement qualifier le site en question étaient refusées et pas même, discutées par l’organisme gérant les projets de la petite enfance.
C’est grâce à cette première réunion que j’ai compris la grande différence entre volonté architecturale et réalité réglementaire. Mais ce que j’ai bien relevé c’est l’habilité de mon maître de stage, Xavier, à contourner le possible blocage de la situation afin de garder cette volonté et nuance architecturale. Dans ce cas de figure, non seulement les normes imposées par la ville de paris sont importantes, mais il faut prendre en compte les avis de la mairie du 16ème et des habitants actuelsqui malheureusement dans de nombreuses agences, ne sont pas pris en compte -. Evidement tous ces avis rendent la tâche plus complexe puisqu’une grande partie des décisions de ce projet passaient par l’avis du client, Paris-Habitat, et les envies des autres organismes, tels que la PMI et le CHS. Mais comme dans la vie tout change, la mort soudaine de Monsieur Dubois, responsable direct du service PMI île de France a perturbé la suite de l’avancement de ce projet.
Pendant ces cinq mois de stage, j’ai eu l’occasion de participer à une visite du site de la caserne et j’aurais souhaité visiter les autres sites des projets. Mais même si je n’ai pas pu visiter le projet Kermen, il m’a permis de voyager un peu et de partir en bord de mer tout en restant à Paris. C’est en réalisant la modélisation 3D sur SketchUp que j’ai pu sortir un peu de la complexité de la ville, afin de rentrer dans d’autres complexités comme celles de la ville rurale.
Par ailleurs, dans la mesure où nous étions une petite structure, j’étais mise à contribution pour les présentations de dossiers projet (mise en page, dessin de plans, rendus images 3D, etc) mais également pour la conception des espaces, et donc prendre en charge quelques retours fait par les clients afin de mettre en cohérence les demandes du client et la conception architecturale.
Ceci m’a permis d’acquérir une certaine autonomie et beaucoup de maturité en termes de planification hebdomadaire. Je savais ou se trouvait chaque dossier et j’étais aussi capable d’en parler quand on me le demandait. Cette autonomie, que je tenais déjà de mes autres expériences professionnelles s’est vue renforcée grâce au système de gestion des projets de l’agence.
Par ailleurs, Gabrielle prenait toujours soin de me présenter les éléments nécessaires à la réalisation de mes tâches journalières et d’établir rapidement un lien entre chaque projet et moi. C’était très enrichissant d’avoir ce type de rapport avec quelqu’un comme Axel, Gabrielle et Xavier dès mon arrivée.
Ma connaissance de la culture française s’est accrue suite aux nombreux déjeuners avec toute l’équipe dans le restaurant la fourmi et aux petits cafés au Village, où j’ai compris que l’architecture touche effectivement tous les domaines de notre quotidien.
Pour conclure, ce stage de cinq mois m’a énormément appris.
L’agence Brunnquell & André, conçoit l’Architecture comme un travail collectif ou l’architecte, par sa vision d’ensemble est le chef d’orchestre mais ou le projet est conçu pour et avec les usagers. Ils défendent une architecture de service, une architecture de proximité, une architecture collective maintenant constamment le dialogue avec l’habitant.
Avec eux, j’ai abordé des problématiques actuelles comme la nature des matériaux utilisées dans les projets et leur impact écologique, ou bien l’habitabilité des logements sociaux, ou encore, le réemploi d’éléments dans les projets, tels que des portes, ou des bureaux anciens, etc.
J’ai été confronté à une question qui résume bien leurs défis : Comment faire beaucoup avec peu comment faire mieux avec moins, La réponse étant bien souvent le détail. Ce travail du détail architectural et la précision de conception que cela demande m’ont permis de réaliser qu’un bon projet aussi grand soit-il, le devient par une conception à petite échelle.
En effet, ces échelles de détails n’étant que peu souvent approchées lors des études en école (sans doute à cause de la temporalité du projet étudiant), cela m’a permis de me confronter à de nouveaux systèmes constructif, éléments d’assemblages et matériaux. Ainsi tout en élargissant, mon approche du projet architectural, j’ai découvert une véritable méthodologie de la conception. Lors de mes journées d’agences il n’était pas rare que le réglage d’un détail soit l’occasion d’en discuter a plusieurs, les savoirs des uns bénéficiant aux autres et la petite échelle devenant
l’opportunité d’un enrichissement culturel.
Le métier d’Architectes comme pratiqué dans cette agence, m’a fait forte impression que ce soit dans l’interaction avec les habitants, dans la conception d’un projet fortement ancré dans un existant ou dans le travail du détail et la rigueur de conception qu’il induit. Ce stage m’a permis d’aborder plusieurs nouvelles facettes du métier auquel je me destine, celui d’Architecte.