gazette méliès n°77 - décembre 2012

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décembre 2012 NOUVEAU :

5 décembre > 8 janvier

N°077

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Cogan : Killing Them Softly Film américain de Andrew Dominik (2012 - 1h37min - VOST) avec Brad Pitt, Richard Jenkins, James Gandolfini, Ray Liotta... Interdit aux moins de 12 ans

Au sein de l’équipe du Méliès, on a tous en mémoire l’inoubliable Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, première grande réussite d’Andrew Dominik. C’est vous dire si on attendait ce Killing Them Softly avec la plus grande impatience… et nous n’avons pas été déçus ! Inspiré par Scorsese (pour sa description de la mafia), Tarantino (pour les dialogues saisissants) et les frères Coen (pour le comique de situations absurdes), Andrew Dominik nous plonge dans un pur polar mafieux totalement ancré dans la réalité politique de la société américaine contemporaine : le premier polar de l’Amérique en crise ! Tout commence avec le casse d’un tripot comme il doit en exister des tas de l’autre côté de l’Atlantique, une sorte de maison de jeu clandestine où des escrocs se retrouvent à miser de fortes sommes d’argent au poker. Braquage incongru

surtout lorsque les deux pieds nickelés qui s’y collent veulent en plus tenter de faire porter le chapeau au gérant des lieux. « Savez-vous vraiment ce que vous faites ? », leur demande le patron du tripot, fusil à canon scié sous le nez. Pas vraiment... Le duo de gangsters à la petite semaine se compose de deux losers finis, du genre à se livrer à un cambriolage en gants de vaisselle jaune flashy et bas nylon sur la trogne. Et ça ne va pas s’arranger pour leur matricule quand débarque Brad Pitt, alias Jackie Cogan, dépêché par la pègre pour démasquer les coupables. Lunettes seventies fumées, veste en cuir, cheveux lissés au gel, humour cynique (chacune de ses répliques fait mouche !), etc… Cogan est un vrai professionnel, sobre, efficace, net, précis et à priori pas du genre à se laisser embobiner par quiconque. Mais entre des commanditai-

à partir du 5 décembre res indécis, des escrocs du dimanche, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère... Braqueurs moisis et humour à froid, donc ! On n’imaginait pas forcément Andrew Dominik chassant sur les terres des frères Coen. Mais Killing Them Softly ne se limite pas à un décalque. Après son élégiaque Jesse James il propose ici une mise en scène tout aussi subtile, mais plus efficace et épurée, nous gratifiant quand même de quelques ralentis spectaculaires : c’est de toute beauté. Mais surtout Dominik démontre une belle habileté à mélanger les genres. On passe ainsi sans s’en rendre compte et tout le long du film d’une pure comédie de bras cassés à un braquage hyper tendu et millimétré façon Scorsese, d’un polar mafieux à un film politique… c’est juste un régal.

Horaires des films en pages centrales


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