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n°114
ja n vier 2016
CAROL Film américain de Todd Haynes (2016 - 1h58min - VOST - dcp) avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Kyle Chandler, Sarah Paulson... PRIX D’INTERPRETATION FEMININE FESTIVAL DE CANNES 2015 POUR ROONEY MARA
Dans le New York des années 1950, Thérèse, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance de Carol, une cliente distinguée qui erre dans le grand magasin à la recherche d’un cadeau pour sa fille. Thérèse vient d’un milieu modeste, elle est spontanée, charmante, libre et fragile. Carol est élégante, sophistiquée, riche mais prisonnière d’un mariage peu heureux comme il en existe tant… À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle. Toutes deux
sont seules le soir de Noël. Carol propose alors à Thérèse de partir avec elle pour un voyage improvisé au cœur de l’Amérique. Un road trip au cours duquel elles vont tomber follement amoureuses… Et à Todd Haynes d’ouvrir le bal des grands films de 2016. Son Carol a tout du grand classique ! Déjà les Golden Globes et les Oscars s’affolent autour de cette fresque aussi superbe et foisonnante sur le fond que sur la forme. On lui prédit un très grand avenir, une reconnaissance totale du public à la critique, en passant par de nombreux prix et quelques statuettes. La beauté du film vient de son élégance presque désuète, de la per-
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À PARTIR DU 13 JANVIER
fection des mouvements de caméra qui semblent observer, constamment, chez l’héroïne, ce vernis de bienséance qui se craquelle… Carol semble, aussi, instaurer un chassé-croisé amoureux entre le réalisateur et des stars d’hier et d’aujourd’hui : ce n’est, évidemment, pas un hasard, si Cate Blanchett rappelle, dans son regard, la vulnérabilité de Gena Rowlands. Et si, dès les premières minutes, Rooney Mara semble la réincarnation d’Audrey Hepburn. Comme si le réalisateur voulait nous dire que, quelles que soient les époques, le moralisme ne cédait pas. Plus ou moins bien masqué, il ne faisait qu’attendre son heure.
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