6 novembre > 3 déc.
N°088
novembre 2013
Inside Llewyn Davis Film américain de Joel et Ethan Coen (2013 - 1h45min - VOST - dcp) avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake, John Goodman...
Sacrés frères Coen ! On a beau guetter avec impatience chaque nouveau projet, tenter d’imaginer une suite potentielle à leur filmographie foisonnante, ils ne sont jamais là où on les attend, capables de se renouveler à chaque fois sans jamais se perdre pour autant, conservant immanquablement ce ton si particulier qui fait leur charme et leur succès… Immédiatement reconnaissables et sans cesse surprenants, c’est l’apanage des plus grands ! Inside Llewyn Davis raconte une semaine de la vie d’un jeune qui traîne son spleen dans le rude hiver new yorkais et tente désespérément de percer dans l’univers musical du Greenwich Village des années 60. Llewyn Davis est à la croisée des chemins. Sa guitare à la main, il lutte pour gagner sa vie comme musicien et affronte des obstacles qui semblent insurmontables, à commencer par ceux qu’il se crée lui-
même. Sans le sou, sans toit, sans même un manteau convenable pour résister au froid, Llewyn trimbale sa guitare dans les rues du Village, cherchant un endroit où pouvoir jouer et un canapé sur lequel passer quelques nuits, chez un ami, une ex, un inconnu… Tous acceptent de l’aider, mais tous finissent par se lasser de son sale caractère, de ce désespoir accroché à ses basques qui ne le rend pas toujours de la meilleure compagnie. Entre une dérouillée reçue dans une ruelle sombre à la sortie d’un bar, un chat égaré et un album qui ne se vend pas, Llewyn accumule donc échecs et mésaventures… A cette époque le folk n’est pas franchement le genre de musique qui fait recette, ses anciens compagnons de route ne cessent de le lui rappeler (et de le lui prouver) : il faut du refrain accrocheur, de l’énergie, du pep’s, et la mode semble être surtout
Grand Prix - Cannes 2013
6 novembre > 3 décembre aux harmonies vocales. Llewyn s’acharne, refuse le compromis, la facilité, et défend coûte que coûte sa musique, malgré le manque d’entrain qui le caractérise. La solution serait peut-être de s’éloigner de New York… On retrouve ici avec plaisir le génie des deux frangins, l’élégance de leur mise en scène, leur sens de la cocasserie et leur humour qui font de ce qui pouvait sembler a priori un film mineur dans leur filmographie une réussite éclatante. Qui leur a valu au dernier Festival de Cannes un bien mérité Grand Prix (deuxième récompense après la Palme d’Or)… Sacrés frères Coen ! PS : Pour info, le personnage de Llewyn serait librement inspiré de la vie de Dave Van Ronk, importante figure du revival folk qui enseigna notamment la guitare à Bob Dylan. (merci Utopia !)
Horaires des films en pages centrales