CIC Magazine 1/2023 (French)

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Conseil International de la Chasse et de la Conservation du Gibier

Internationaler Rat zur Erhaltung des Wildes und der Jagd

International Council for Game and Wildlife Conservation

2023/1

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CIC Administrative Office:
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ÉDITORIAL 5 PROGRAMME CIC 2030 ET ENQUÊTE AUPRÈS DES MEMBRES 6 LE PROGRAMME DU CIC POUR 2030 ET LE CADRE MONDIAL POUR LA BIODIVERSITÉ 7 CÉRÉMONIE D’OUVERTURE 10 UNE PERSPECTIVE MONDIALE 12 UNE PERSPECTIVE FRANÇAISE 14 LE POINT DE VUE DES PARTIES PRENANTES 16 UNE PERSPECTIVE DE COMMUNICATION 18 UNE PERSPECTIVE « ONE HEALTH » 20 2023 PRIX DE LA CHASSE DANS L’ART 22 INTERNATIONAL JOURNALISM SYMPOSIUM CONSERVATION AND SUSTAINABLE USE OF WILDLIFE RESOURCES PARIS 2023 26 LE CHAPITRE DU SUD DU TEXAS DE LA DSC RÉCOLTE PLUS DE 500 000 DOLLARS POUR LA CONSERVATION DES RHINOCÉROS 30 COEXISTENCE DE L’ÉLEVAGE ET DES GRANDS CARNIVORES EN EUROPE : TROUVER DES SOLUTIONS POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE : 5 JUILLET 2023 32 GESTION DE LA FAUNE ET DE LA FLORE GRÂCE À L’AMÉLIORATION DES BASES DE DONNÉES - RÉUNION DU BUREAU INTERNATIONAL D’ÉVALUATION DES TROPHÉES 2023 34 ENTRETIEN AVEC ARNO WIMPFFEN DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DU CIC 35 PROJET SOTKA : INVERSER LE DÉCLIN DES POPULATIONS DE GIBIER D’EAU EN FINLANDE 36 LE NOUVEAU GOUVERNEMENT FINLANDAIS S’ENGAGE À REVENIR SUR L’INTERDICTION D’IMPORTER DES TROPHÉES DE CHASSE 38 LA 70E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU CIC SE TIENDRA AU PORTUGAL 41 NOUVEAU PARTENARIAT AVEC LE SOUTHERN AFRICAN WILDLIFE COLLEGE : RENFORCER LA CONSERVATION LOCALE ET INCLUSIVE À TRAVERS LE CONTINENT AFRICAIN 42 LA CHASSE CONTRIBUE À HAUTEUR DE 400 MILLIONS D’EUROS PAR AN À L’ÉCONOMIE BELGE SELON UN NOUVEAU RAPPORT DE PWC 43 CLUB 200 44 NOUVEAUX CHEFS DE DÉLÉGATIONS 46 BUREAU ADMINISTRATIF DU CIC PRÉSENTATION DES NOUVEAUX MEMBRES DE L’ÉQUIPE 47 JOURNÉE MONDIALE DES OISEAUX MIGRATEURS 2023 48 CÉLÉBRATION DES PARTENARIATS POUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA VIE SAUVAGE - QUATORZE ORGANISATIONS INTERNATIONALES S’ASSOCIENT EN 2023 50
TABLE DES MATIÈRES

Éditorial

pour la biodiversité et aux objectifs de développement durable, mais aussi de faire reconnaître l’action du CIC par le plus grand nombre.

Cette édition du Magazine explore également les prochaines étapes, en examinant comment les résultats de l’Assemblée générale tracent la voie à suivre pour le CIC, notamment par l’élaboration du Programme CIC 2030. Vous en découvrirez de plus amples détails tout au long de cette publication.

C’est avec plaisir que je vous présente cette édition estivale du magazine 2023 du CIC.

Revenir sur notre 69ème Assemblée générale qui s’est tenue à Paris en avril dernier, mettre en perspective ses travaux avec les enjeux d’avenir de notre organisation, tels sont les objectifs de cette édition spéciale.

Tout d’abord, permettez-moi de remercier chaleureusement toutes celles et ceux qui ont pris le temps de commentaires aimables sur l’organisation de cette Assemblée générale.

Ils laissent à penser que cette Assemblée générale a été l’une des plus réussies de ces dernières années ! Le choix de cette magnifique capitale qu’est Paris y est sans doute pour beaucoup ; il nous ramène aux origines du CIC. Le choix du thème « Biodiversité 2030 » y a aussi contribué. Il nous a permis d’explorer ensemble les pistes ouvertes par l’adoption récente du Cadre mondial pour la biodiversité.

Grâce à la présence de personnalités internationales du monde de l’environnement et aux discussions approfondies qui ont eu lieu lors des nombreuses sessions techniques, nous avons atteint notre objectif. L’adoption de nos nouveaux statuts en 2022 va nous permettre de contribuer activement à la mise en œuvre du Cadre mondial

En plus des articles relatifs à l’Assemblée générale, vous pourrez également suivre les derniers avancements significatifs réalisés par le CIC ces six derniers mois.

De l’annonce de la 70ème Assemblée générale qui aura lieu au Portugal à celle de nouveaux partenariats, il vous reste encore beaucoup à découvrir dans les pages qui suivent...

Je vous invite à en prendre connaissance dans cette édition 1/2023 du Magazine du CIC.

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Photos de la 69ème assemblée générale, Paris, France:

PROGRAMME CIC 2030 ET ENQUÊTE AUPRÈS DES MEMBRES

en élaborant un Business plan, incluant une stratégie d’adhésion et de collecte de fonds.

A Paris, l’Assemblée générale a adopté une résolution invitant le CIC à élaborer le tout premier programme de son histoire qui contribuera au Cadre mondial pour la biodiversité à horizon 2030, récemment adopté, et aux Objectifs du développement durable.

C’est en veillant à ce que le CIC contribue effectivement au Cadre mondial pour la biodiversité - largement abordé dans ce magazine - que l’organisation participera de la meilleure façon possible à l’Agenda de lutte contre l’érosion de la Biodiversité à horizon 2030.

2030 est également une année importante puisqu’elle coïncidera avec le 100ème anniversaire du CIC. Les travaux menés aujourd’hui pour définir ce programme placeront l’organisation à l’avant-garde des enjeux de protection de la nature, comme les fondateurs du CIC l’avaient imaginé en 1930.

Comment y parviendrons-nous ? En termes d’organisation, le programme CIC 2030 reposera sur trois axes principaux : connaissance & science, popularité & société, gouvernance & politique.

Nous donnerons la priorité à la connaissance en soutenant la recherche universitaire et les initiatives scientifiques liées à la chasse durable. Cela permettra à notre réseau de donner une voix et une plateforme aux principales parties prenantes représentées par nos membres mais aussi au-delà de notre communauté, comme des populations autochtones et des communautés locales (IPLC).

Dans le même temps, nous assurerons une bonne gouvernance en matière de conservation et de gestion de la faune et de la flore sauvages aux niveaux local, national et international.

Avec un programme 2030 bien ciblé, le CIC développera et adaptera sa stratégie de communication existante tout

En actualisant le site web du CIC, en adaptant notre approche aux questions essentielles de chasse durable et en équilibrant la question de l’indispensable préservation de la faune sauvage avec la nécessité de répondre aux besoins premiers des êtres humains, le CIC mettra l’accent sur ces domaines prioritaires pertinents pour le prochain programme de lutte contre l’érosion de la biodiversité. Cependant, le facteur le plus important dans le développement du Programme CIC 2030 sera d’identifier et d’explorer les questions qui comptent vraiment pour le réseau des membres du CIC.

C’est en prenant en considération les intérêts et les points de vue de nos membres que nous construirons un programme inclusif, dont la mise en œuvre répondra aux besoins de tous .

Nous avons donc élaboré une enquête reservée aux membres du CIC, afin de recueillir vos avis sur la manière dont le CIC pourrait faire évoluer sa stratégie en matière de politique, d’adhésion, de communication et d’organisation des prochaines assemblées générales. Nous vous invitons à répondre à cette enquête en réfléchissant aux questions qui vous tiennent vraiment à cœur et à toutes celles que vous souhaiteriez voir abordées par le CIC.

Toutes vos préoccupations, toutes les informations que vous voudrez nous communiquer, aussi mineures soientelles, joueront un rôle essentiel dans l’élaboration des travaux du CIC jusqu’en 2030.

Participez à cette enquéte, c’est construire ensemble la l’avenir du CIC !

PROGRAMME CIC 2030 ET ENQUÊTE AUPRÈS DES MEMBRES

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Chers amis et membres du CIC,

LE PROGRAMME DU CIC POUR 2030 ET LE CADRE MONDIAL POUR LA BIODIVERSITÉ

Avec près de 400 participants venus de plus de 40 pays, la 69e assemblée générale du CIC à Paris a été l’une des premières conférences internationales à mettre en œuvre le cadre mondial pour la biodiversité (CMB) pour 2030, tout récemment adopté.

Les idées recueillies dans un large éventail de domaines et de disciplines seront mobilisées pour créer le tout premier programme d’actions du CIC, qui définira les priorités et les activités de l’organisation jusqu’en 2030, année qui marquera le Centenaire du CIC.

Le programme, qui devrait être adopté lors de la 70e assemblée générale du CIC l’année prochaine, ne se contentera pas de soutenir le Cadre mondial pour la Biodiversité. Il abordera également d’autres objectifs et cadres mondiaux qui contribuent à la protection de la nature et au développement durable, tels que la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes et les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

Des personnalités de premier plan du monde de la protection de la nature se sont réunies à Paris pour cette conférence de deux jours, donnant lieu aux interventions de Responsables de nombreuses Conventions et Accords environnementaux internationaux, tels que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), la Convention sur les espèces migratrices (CMS), la Convention de Ramsar sur les zones humides, l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) et l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA).

Le Dr. Philipp Harmer, président du CIC, a ouvert la conférence en rappelant l’importance du Cadre mondial pour la Biodiversité, soulignant qu’il est en accord avec les statuts du CIC adoptés lors de l’assemblée générale de l’année dernière et que les chasseurs sont bien placés pour les mettre en œuvre, compte tenu de leur contribution active à la société civile.

Ivonne Higuero, secrétaire générale de la CITES, a souligné que le fsoutien financier d’acteurs non étatiques tels que le CIC peut permettre aux peuples autochtones et aux communautés locales de faire entendre leur voix dans les processus d’élaboration des politiques internationales. Ainsi en est-il du travail

récent du CIC, qui a soutenu la participation de représentants des communautés à la conférence APAC 2022 de l’UICN et à la CdP19 de la CITES.

Une résolution sur cette question a été adoptée ensuite par l’assemblée générale, invitant le CIC à créer un groupe de travail sur les populations autochtones et les communautés locales.

Klaus Hackländer, président de la division des sciences appliquées du CIC, a expliqué comment le soutien apporté aux jeunes chercheurs et aux projets pouvait permettre de mieux comprendre les défis mondiaux, comme l’impact du changement climatique sur les chamois et la nécessité de mener des recherches sur l’utilisation durable de leur habitat.

Amy Fraenkel, secrétaire exécutive de la CMS, a présenté quatre voies par lesquelles la communauté de la chasse durable pourrait contribuer à la protection des espèces migratrices dans le contexte du Cadre mondial pour la Biodiversité.

1) Sensibiliser aux politiques de la CMS sur les espèces migratrices et engager les membres des associations nationales du CIC à les mettre en œuvre, 2) Contribuer aux méthodes de surveillance et de recherche sur les espèces migratrices, 3) Garantir les avantages pour les communautés locales, 4) Obtenir le soutien du public pour une chasse légale durable et la reconnaissance de sa contribution effective aux résultats obtenus en termes de protection de la nature.

D’autres intervenants ont souligné les efforts fructueux déjà déployés par les chasseurs pour protéger la biodiversité, efforts qui devront être poursuivis et développés à l’avenir.

Jean-Phillipe Dop, directeur général adjoint de l’OMAH, et Jacques Trouvilliez, secrétaire exécutif de l’AEWA, ont souligné le travail effectué par les chasseurs pour empêcher la propagation des maladies de la faune sauvage, telles que la grippe aviaire, grâce au déploiement de méthodes de surveillance et de prévention, tout en faisant référence aux efforts du CIC à travers le projet Flying Vets pour soutenir les pays pilotes de l’initiative « One Health », comme la Mongolie.

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Là encore, l’Assemblée générale a traduit cette discussion dans les faits en adoptant une résolution appelant le CIC à soutenir les efforts des Nations unies à travers le programme « One Health » et notamment en soutenant la « science citoyenne et en contribuant aux efforts de surveillance et de prévention des maladies zoonotiques futures ».

Shane Mahoney, président de la division « Policy & Law » du CIC, a insisté sur la nécessité de comprendre les motivations profondes de la société pour parvenir à communiquer efficacement sur les réussites de la communauté de la chasse durable en termes de protection de la nature. Pour y parvenir, il a été suggéré de recourir à des concepts tels que « One Health » et de valoriser l’initiative « Wild Harvest » pour communiquer notre message à des publics plus larges.

Ainsi, le CIC sera le premier partenaire international de l’initiative « Wild Harvest » à transposer l’expérience acquise en Amérique du Nord au niveau mondial, en mettant l’accent sur l’économie de la faune et de la flore sauvages.

Le Dr Musonda Mumba, secrétaire général de la Convention de Ramsar sur les zones humides, a évoqué l’importance de promouvoir des principes tel que celui de « l’utilisation rationnelle », qui prend en considération des approches écosystémiques plus larges dans le contexte du développement durable lors de l’utilisation des ressources de la faune et de la flore sauvages. Ce terme était déjà utilisé en 1971 par les membres du CIC qui ont joué un rôle moteur dans l’établissement de la Convention de Ramsar.

Alec van Havre, responsable de projet à l’Organisation européenne des propriétaires fonciers (ELO), a insisté sur l’efficacité des systèmes de certification pour la protection de la nature et encouragé la participation des communautés rurales. Il a rappelé que c’est l’alliance de méthodes scientifiques avec l’expérience et le savoir-faire des acteurs ruraux qui a permis aux membres d’ELO de promouvoir les bonnes pratiques de gestion de la faune sauvage, et ce, grâce à leur propre système de certification volontaire, le « Wildlife Estates Label ».

Qu’est-ce que le cadre mondial pour la biodiversité ?

En fixant des engagements ambitieux pour la préservation, la restauration et l’utilisation durable de la biodiversité, le Cadre mondial pour la Biodiversité définit des lignes directrices sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre en termes de préservation de la biodiversité, et ce à l’attention des agences gouvernementales, des ONG, des universitaires, des dirigeants communautaires et des autres parties prenantes d’ici à 2030.

Le Cadre mondial pour la Biodiversité est l’un des principaux résultats de la quinzième réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB COP15), au cours de laquelle le document a été adopté à Montréal en décembre 2022.

Le CIC fait partie des nombreuses organisations qui ont contribué à la rédaction de ce document.

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), a souligné l’importance du CIC pour les acteurs ruraux. Dans le cadre du discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture, il a insisté sur le fait que le CIC peut devenir une entité mondiale capable de rassembler toutes les forces de la ruralité et œuvrer ainsi à la préservation des modes de vie traditionnels.

Outre la mise en œuvre des résultats des sessions techniques, le Programme CIC 2030 intégrera également plusieurs nouvelles résolutions adoptées dans le cadre des travaux de la conférence. Le Comité exécutif du CIC nouvellement élu dirigera le CIC dans l’élaboration et la mise en œuvre de son programme.

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CÉRÉMONIE D’OUVERTURE

La délégation française du CIC, hôte de l’événement, a accueilli les participants lors de la cérémonie d’ouverture. Le vice-président du CIC, le prince Alexandre Poniatowski, a remercié les participants pour leur présence tout en rappelant les origines françaises du CIC. En effet,, l’organisation a été fondée à Paris en 1930.

Le chef de la délégation française du CIC, Emmanuel Michau, a également souligné l’importance de cette conférence pour la santé de notre planète, en rappelant que le thème « Biodiversité 2030 » serait abordé lors de chacune des sessions techniques de la journée.

Le travail du CIC sur la biodiversité, en particulier à travers sa participation à l’agenda de protection de la nature de la prochaine décennie, a été abordé dès la cérémonie d’ouverture, plantant ainsi le décor de cette assemblée générale..

Le Dr Philipp Hamer, président du CIC, a souligné l’importance du Cadre mondial pour l’organisation, en notant que cela découle des nouveaux statuts du CIC approuvés lors de l’assemblée générale de l’année dernière à Riga, où le Fonds mondial a été présenté comme un élément clé du travail du CIC sur les questions de développement durable.

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69ÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE :

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), et Pierre-Edouard Guillain, directeur général adjoint de la Direction de l’eau et de la biodiversité (DEB) du ministère français de la transition écologique, ont présenté l’organisation française de la chasse en les mettant en perspective avec les activités du CIC.

Willy Schraen a souligné le rôle clé joué au cours des dernières années par le CIC dans le soutien aux acteurs ruraux, suggérant que le CIC est bien placé pour devenir l’organisation qui unira, à l’avenir, toutes les forces de la ruralité.

Pierre-Edouard Guillain a parlé du lien profond entre la biodiversité et la chasse. Il a souligné la nécessité de s’appuyer sur la science et les faits pour toutes les activités liées à la biodiversité et à la chasse durable.

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BIODIVERSITÉ

2030 :

UNE PERSPECTIVE MONDIALE

La session technique I de la 69e Assemblée générale était consacrée à « Biodiversité à horizon 2030 : une perspective mondiale »

L’objectif de cette session était d’identifier les questions clés auxquelles est confrontée la communauté mondiale de la lutte contre l’érosion de la biodiversité et les moyens par lesquels le CIC peut contribuer à y répondre.

Rapport d’introduction

Shane Mahoney, Président de la Division « Policy & Law » du CIC

Intervenants

Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES et présidente du CPW

Amy Fraenkel, Secrétaire exécutive de la CMS

Musonda Mumba, Secrétaire général de la Convention de Ramsar sur les zones humides

Modérateur

Sebastian Winkler, Directeur général du CIC

La question du financement de la protection de la biodiversité a été abordée par l’ensemble des participants à cette session. Les besoins mondiaux en matière de financement de la lutte contre l’érosion de la biodiversité s’élevant à 700 milliards de dollars par an, cette question a été considérée comme majeure.

À cet égard, Ivonne Higuero a évoqué l’importance du financement privé pour la protection de la nature, les Gouvernements n’étant actuellement pas en mesure de les satisfaire. Ce type de financement peut notamment contribuer à garantir la prise en compte des intérêts des peuples autochtones et des communautés locales dans les processus d’élaboration des politiques internationales.

C’est un domaine sur lequel le CIC a travaillé activement ces dernières années, en finançant la participation de représentants des communautés locales aux conférences APAC 2022 de l’UICN et COP19 de la CITES l’année dernière. Une motion appelant à la création d’un groupe de travail sur les peuples autochtones et les communautés locales a ensuite été

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adoptée dans le cadre des travaux de l’Assemblée générale.

En réponse, Shane Mahoney a fait remarquer que le chiffre apparemment insurmontable de 700 milliards de dollars provient d’un manque d’intérêt pour la protection de la nature. Une meilleure compréhension de la société elle-même - de ses besoins et de ses désirs - a donc été soulignée comme une nécessité si nous voulons construire un monde plus durable.

Pour y parvenir, il a été suggéré de recourir à des concepts tels que « One Health » et à l’initiative « Wild Harvest » pour communiquer notre message à des publics plus larges. Le CIC sera le premier partenaire international de l’initiative « Wild Harvest » qui vise à transposer à l’échelle mondiale l’expérience acquise en Amérique du Nord, en mettant l’accent sur l’économie de la faune et de la flore sauvages.

En discutant du rôle que la communauté de la chasse durable pourrait jouer pour accompagner le Cadre mondial pour la biodiversité (GBF) et les objectifs relatifs à la protection des oiseaux migrateurs, Amy Fraenkel a énuméré quatre domaines prioritaires clés : 1) Sensibiliser aux politiques de la CMS sur les espèces migratrices et engager les membres des associations nationales et nationales du CIC à les mettre en oeuvre, 2) Contribuer aux méthodes de surveillance et de recherche relatives aux espèces migratrices, 3) Garantir les avantages pour la communauté, 4)

Obtenir le soutien du public pour la chasse légale durable et valoriser sa contribution aux résultats en termes de protection de la nature..

Musonda Mumba a évoqué la nature même de la chasse “durable”, en rappelant que RAMSAR a été créée à partir d’une approche d’utilisation “rationnelle”, définie comme le maintien des caractéristiques écologiques par la mise en œuvre d’approches écosystémiques.

La promotion des principes d’utilisation “rationnelle” serait également une référence au passé du CIC, le terme ayant déjà été utilisé en 1971 par les membres du CIC qui ont joué un rôle moteur dans l’établissement de la Convention de Ramsar.

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BIODIVERSITÉ 2030 :

UNE PERSPECTIVE FRANÇAISE

Biodiversité 2030 : une perspective française était le titre de la session technique II de la 69e Assemblée générale.

Tout en explorant l’agenda 2030 pour la biodiversité, cette session s’est intéressé aux exemples de bonnes pratiques de de préservation de la biodiversité en France, et façon dont elles pourraient être étendues à un cadre international.

Rapport introductif

Pierre-François Prioux, Président de la Société de Vènerie

Intervenants

Nicolas Rivet, Directeur général de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC)

Pascal Lapebie, Directeur scientifique de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC)

Modérateur

Emmanuel Michau, Chef de la délégation française du CIC

La culture et l’innovation sont les deux thèmes marquants de cette session.

Dans sa présentation sur la chasse aux chiens courants en France, Pierre-François Prioux a rappelé les éléments historiques et culturels qui font que cette pratique est une partie intégrante de la culture cynégétique française.

La chasse aux chiens courants est considérée comme une activité populaire, avec plus de 10 000 chasseurs et 100 000 sympathisants rien qu’en France. De plus, les personnes s’y adonnant présentent un profil différent des personnes pratiquant d’autres types de Chasse : 41 % sont âgés de 40 ans ou moins, et 28 % sont des femmes.

Ces discussions ont montré l’appétit national pour le maintien des aspects traditionnels de la culture cynégétique à une époque où l’enthousiasme pour la chasse est généralement en baisse.

Tradition donc... Mais innovation aussi !

Tel était le thème des présentations de Nicolas Rivet et de Pascal Lapebie, respectivement Directeur général et Directeur scientifique de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC).

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En utilisant le suivi des migrations par GPS, des systèmes centralisés de collecte de données et l’Intelligence artificielle (IA) pour analyser les informations, la FNC a créé une variété de systèmes qui lui permettent d’obtenir des informations sur la gestion de la faune et de la flore qui ne seraient pas disponibles autrement.

Par exemple, le système Aerorad, conçu pour surveiller la direction du vol des oiseaux et les périodes de migration, a révélé un grand nombre de mouvements et d’activités nocturnes - une observation qui aurait échappé aux ornithologues traditionnels.

La chasse en France semble donc être un mariage entre tradition et modernité, célébrant les traditions tout en faisant progresser la connaisance grâce à des technologies innovantes.

Les systèmes utilisés par la FNC peuvent s’appliquer non seulement aux fédérations nationales de chasseurs dans d’autres pays, mais aussi à d’autres entités travaillant dans d’autres domaines de la protection de la nature.

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LE POINT DE VUE DES PARTIES PRENANTES

Il n’est pas envisageable d’atteindre les objectifs de protection de la biodiversité définis pour la décennie à venir sans prendre en compte les intérêts de toute la variété des parties prenantes.

La session technique III de la 69e Assemblée générale, « Biodiversité 2030 : une perspective pour les parties prenantes », a été organisée pour explorer cet enjeu, avec un accent particulier sur la façon dont le CIC peut apporter son soutien à celles et ceux dont les voix sont sous-représentées.

Rapport d’introduction

József-Tamás Fodor, Chef du service national roumain de gestion de la faune et de la flore sauvages

Intervenants

Daniel Natusch, Fondateur de People for Wildlife

Alec van Havre, Organisation européenne des propriétaires fonciers (ELO)

Krzysztof Kowalewski, représentant, CIC Young Opinion

Sona Chovanova Supekova, Présidente du groupe de travail Artemis du CIC

Modérateur

Tom Opre, Bergers de la vie sauvage

La session a été ouverte par un discours de József-Tamás Fodor, qui s’est félicité l’adhésion récente de la Roumanie au CIC. Le CIC a travaillé en étroite collaboration avec la Roumanie tout au long de son histoire, et plus particulièrement ces dernières années sur le thème des grands carnivores.

József-Tamás Fodor s’est rejoui de voir le Service national roumain de gestion de la faune sauvage réseau constitué de tous les membres du et de possibilités de CIC rejoindre collaborations futures.

Tom Opre a planté le décor en présentant son travail de cinéaste qui donne la parole aux communautés rurales. Il a souligné que l’incitation est un élément clé pour encourager les parties prenantes à prendre soin de leurs ressources naturelles.

La perte des acteurs ruraux en tant qu’acteurs engagés constituerait une perte importante, étant donné le rôle qu’ils jouent dans la gestion quotidienne de ces écosystèmes.

Sur ce point, Alec van Havre a parlé de l’efficacité des approches de gestion intégrée, où liberté et responsabilité sont étroitement liées à l’intendance.

Le label Wildlife Estates d’ELO - un système de certification volontaire - a été créé pour mettre en

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BIODIVERSITÉ 2030 :

évidence les meilleures pratiques de gestion des terres, qui reposent généralement sur cette approche intégrative.

Krzysztof Kowalewski a ensuite parlé de son expérience de partie prenante engagée dans les processus de gestion de la faune et de la flore. Propriétaire d’une zone Ramsar, il est l’un des premiers concernés par les décisions prises en matière d’environnement.

Reprenant les propos de Shane Mahoney lors de la session « Biodiversité 2030 : une perspective mondiale », Krzysztof a rappelé que la chasse de subsistance est une nécessité dans la gestion de la faune et de la flore sauvages, plutôt qu’un choix. Une approche adaptative de l’utilisation durable de la faune et de la fore, par conséquent, devrait être plébiscitée, plutôt que rester une pratique de niche.

Ce concept s’applique à l’utilisation au-delà de la chasse, comme l’a montré l’intervention de Daniel Natusch. Son organisation à but non lucratif, People for Wildlife, achète ou cogère des terres dans le monde entier dans le but de mener des actions de conservation.

People for Wildlife est entièrement financé par l’utilisation durable, 0% des recettes provenant de la chasse de loisir : les peaux d’animaux et les produits forestiers non ligneux font partie des ressources génézies leurs activités.

M. Natusch a toutefois indiqué qu’il rencontrait des problèmes similaires à ceux rencontrés par la communauté des chasseurs, à savoir des critiques de la part de ceux qui pensent que les animaux ne devraient pas être utilisés à quelque fin que ce soit.

Il a été suggéré que ces critiques pouvaient être considérées comme un échec en matière de communication : réussir en termes de préservation de la biodiversité, mais ne pas réussir à le « rappeler » de manière claire.

Soňa Chovanová Supeková a apporté une solution possible à ce problème, en soulignant son travail en tant que présidente du groupe de travail Artemis du CIC.

En tant qu’auteur du « CIC World Game Cookbook » (2021), un recueil de 207 recettes de viande de gibiers provenant de plus de 66 pays et régions, elle peut ainsi présenter le gibier à un large public comme élément de gastronomie.

Ce livre de cuisine a permis à Soňa d’être invitée sur les plateaux de télévision et a suscité de nomrbreux articles dans des magazines de style de vie, attirant un public dépassant le cercle habituel des amateurs de chasse.

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UNE PERSPECTIVE DE COMMUNICATION

RAPPORT DU 7E SYMPOSIUM INTERNATIONAL SUR LE JOURNALISME

Courtier du dialogue environnemental

Le symposium international sur le journalisme (IJS) réunit des journalistes de divers horizons pour discuter des meilleures pratiques et des problèmes auxquels la profession est confrontée.

Les années précédentes, l’IJS s’est tenu en Namibie, en Espagne, en Hongrie, en Estonie, en Suisse et aux États-Unis.

Cette année, le symposium, qui s’est déroulé dans le cadre de la 69e assemblée générale à Paris, traitait de savoir comment rédiger des sujets techniques pour parvenir à une narration efficace.

La communication des concepts liés à la préservation de la biodiversité - comme bien d’autres sujets complexes - est intrinsèquement basée sur des informations techniques.

Il peut donc s’avérer difficile de faire passer des messages sur ces sujets à des non-spécialistes, ce qui peut conduire à ce que certaines idées clés n’atteignent pas le public cible.

Avec des objectifs ambitieux comme le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) et la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes, il y a certainement un besoin d’alignement au sein de l’Union européenne. Des journalistes accrédités auprès de l’ONU aux podcasters sur la faune et la flore, en passant par les créateurs de contenu et les anciens présidents du Club de la presse de Bruxelles, l’IJS de cette année a rassemblé des journalistes présentant un large éventail de points de vue.

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BIODIVERSITÉ 2030 :

NOUS N’AVONS PAS LE LUXE DE NE PAS ÊTRE AMBITIEUX EN MATIÈRE DE PROTECTION DE LA NATURE

Graziel d’Estalenx

Conseil atlantique de la conservation

Dans sa présentation intitulée « We Don’t Have the Luxury of Not Being Ambitious About Conservation

» (Nous n’avons pas le luxe de ne pas être ambitieux en matière de conservation), Graziel d’Estalenx a exposé comment coordonner efficacement des organisations partageant les mêmes idées.

En montrant des exemples réussis de la manière dont certaines organisations unissent leurs forces - en coordonnant financements et messages - une feuille de route d’actions potentielles pour la préservation de la biodiversité et la chasse durable a également été présentée aux participants.

Le manque de synergie dans les milieux de la préservation de la biodiversité et la chasse durable a été un sujet de discussion majeur ces dernières années, et ce, en dépit de l’existence d’un objectif commun, partagé par toutes les parties concernées.

L’objectif est de permettre à la communauté de la protection de la nature d’aller de l’avant pour construire un monde plus durable et plus équitable.

70% D’ICI 2027

Torbjörn Larsson

président de la Fédération européenne pour la chasse et la conservation (FACE)

Le président de la FACE, Torbjörn Larsson, a pris la parole après la présentation de M. d’Estalenx pour exposer les objectifs de la FACE et comment la coordination peut contribuer à leur réalisation.

La stratégie de la FACE pour 2027 - adoptée en octobre dernier en Assemblée générale - a été présentée aux participants. La stratégie, élaborée après des ateliers avec le Conseil d’administration, les membres et des entretiens externes avec les principales parties prenantes, définit une stratégie ambitieuse à mettre en œuvre dans le cadre de trois piliers stratégiques : FACE, Chasse et Protection de la nature, et Société. L’un des principaux objectifs de la stratégie est de parvenir à une acceptation sociale de la chasse de 70 % en Europe d’ici 2027.

Chercher à faire accepter la pratique de la chasse par les indécis, plutôt que d’augmenter simplement le nombre de chasseurs, a été présenté comme un moyen clair de sauvegarder l’avenir de la chasse durable.

Saluant les efforts des personnes impliquées en faveur de la chasse durable, qui ont historiquement réussi à résoudre les problèmes liés à la chasse et à la gestion du gibier, on peut cependant regretter un manque flagrant d’efforts pour promouvoir l’acte de chasse lui-même.

À l’avenir, la FACE concentrera ses efforts sur le rassemblement de ses membres, des individus et des organisations afin de coordonner et de générer des financements dans ce but précis.

La campagne “Sign for Hunting de la FACE” - une pétition ayant recueilli plus de 360 000 signatures appelant à une meilleure collaboration entre la FACE et les institutions décisionnelles de l’UE - a été présentée comme le premier pas dans cette direction.

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UNE PERSPECTIVE ONE HEALTH

Dans un monde de plus en plus interconnecté - où les humains, les animaux et l’environnement interagissent étroitement - seule une approche multidisciplinaire est de nature à garantir la santé de la planète et du vivant dans son ensemble.

La session technique V de la 69e Assemblée générale était consacrée à « Biodiversité 2030 : une perspective « One Health », afin d’explorer ce que signifie réellement le concept « One Health » pour différents praticiens.

Rapport d’introduction

Jean-Phillipe Dop, Directeur général adjoint de l’OMSA

Intervenants

Bernard Vallat, Président de la FICT, ancien directeur général de l’OMAH

Jacques Trouvilliez, Secrétaire exécutif de l’AEWA

Flurina Hammer, membre du CIC Suisse

Antje Katrin Bednarek, vétérinaire allemande

Modérateur

Torsten Mörner, vice-président du CIC

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BIODIVERSITÉ 2030 :

Ce qui est ressorti clairement de cette session, c’est le rôle que la chasse joue déjà en apportant un soutien holistique dans un certain nombre de domaines et de disciplines.

Bernard Vallat a suggéré que les chasseurs sont les meilleures „sentinelles” en matière d’alerte précoce et de contrôle rapide des événements biologiques. Sans cette forme de contrôle rapide, les événements biologiques peuvent devenir des pandémies avec un coût associé exponentiel.

Le travail effectué par les chasseurs pour limiter la propagation de la peste porcine africaine (PPA) illustre parfaitement ce propos.

Antje Katrin Bednarek a présenté la menace constante que constitue la peste porcine africaine, qui ne cesse de s’aggraver : la maladie sévit désormais toute l’année, non plus seulement en hiver. Pour la première fois un cas de transmission à un mammifère (en l’occurrence un renard) a été enregistré. Les chasseurs jouent désormais un rôle essentiel dans la gestion des incidents liés à la peste porcine africaine, non seulement en abattant les animaux infectés, mais aussi en dressant des chiens à trouver et détecter les carcasses infectées par la maladie.

De même, les chasseurs sont également en mesure de ralentir la propagation de la grippe aviaire grâce à leur travail de conservation des zones humides. Le Dr Jacques Trouvilliez a noté que la pression humaine et le changement climatique peuvent entraîner une augmentation de la densité de population des espèces d’oiseaux migrateurs dans les zones humides, ce qui a pour effet d’accroître la probabilité de transmission.

Le travail effectué par les chasseurs pour protéger et restaurer les zones humides - en tant qu’une des seules parties prenantes ayant un intérêt direct dans la conservation des zones humides - est donc bénéfique.

Flurina Hammer a parlé de la mise en œuvre de « One Health » et de son travail dans le cadre du projet « Flying Vets Mongolia » du CIC.

Ce projet, qui a récemment reçu un financement de l’initiative « Nature for Health » du PNUE, vise à renforcer la capacité de la Mongolie à mettre en œuvre une approche « One Health » dans la lutte contre les maladies des espèces sauvages, y compris les zoonoses.

En organisant des réunions multipartites - qui ont rassemblé des experts de premier plan dans les secteurs de l’environnement, de la santé humaine et de la médecine vétérinaire - une approche multidisciplinaire a été le point de départ de la mise en œuvre de l’initiative « One Health » en Mongolie, en prenant en compte les intérêts d’un grand nombre de parties prenantes.

Le Dr Jean-Phillipe Dop a souligné l’importance générale du travail de soutien à la santé animale, déclarant que la santé mondiale exigeait la mise en œuvre des principes de « One Health », ce qui inclut nécessairement une composante « santé animale ».

Une motion sur l’initiative « One Health » a ensuite été adoptée dans le cadre des travaux de l’Assemblée générale, appelant le CIC à soutenir les efforts de l’initiative « One Health » des Nations unies par le biais de la « science citoyenne et de la contribution aux efforts de surveillance et de prévention des futures zoonoses ».

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EXPOSITION DE SCULPTURES D’ANIMAUX SAUVAGES

Pour célébrer le retour du CIC à ses origines, une édition spéciale du Prix CIC de la chasse dans l’art a été organisée pour cette 69e assemblée générale organisée à Paris, capitale mondiale de l’art et de la culture.

Des artistes du monde entier ont été invités à présenter leurs œuvres dans le cadre d’une exposition de sculptures sur la faune sauvage.

En invitant des sculpteurs dont le travail met l’accent sur tout ce qui touche à la chasse et à la faune sauvage, l’exposition visait à célébrer ceux qui travaillent à mettre en lumière la beauté de la nature.

Les participants à l’assemblée générale ont ensuite été invités à évaluer les sculptures et à voter pour leur artiste préféré. L’exposition d’art a également accueilli d’autres artistes présentant des œuvres non sculpturales et pas nécessairement liées à la faune sauvage, dont les participants ont pu apprécier la qualité.

Luis de Sousa Cabral a remporté le plus grand nombre de votes, les participants ont apprécié l’approche créative et vivante de l’artiste dans son travail de sculpture.

Le CIC félicite Luis pour cette réussite et remercie tous les artistes présents d’avoir contribué à cette première exposition de sculptures sur la faune.

PRIX EDMOND BLANC 2023

Le prix Edmond Blanc récompense les efforts exceptionnels en matière de conservation de la faune et de gestion du gibier, fondés sur les principes de l’utilisation durable de la faune.

Le CIC a récompensé des réserves de chasse, des associations de protection de la nature et des organisations, honorant celles qui ont enregistré des résultats remarquables en termes de préservation de l’environnement naturel, de protection des animaux en liberté et de gestion du gibier selon les principes de durabilité.

Le Prix Edmond Blanc est décerné dans deux catégories : le Prix Edmond Blanc et le Diplôme Edmond Blanc.

Paris a accueilli l’édition 2023 du Prix Edmond Blanc. De nombreuses organisations et entités ont candidaté, démontrant le nombre croissant de structures qui mettent en place des pratiques de gestion durable de la chasse.

Le prix Edmond Blanc 2023 a été décerné à la Deutsche Wildtier Stiftung (Fondation allemande pour la vie sauvage), pour son projet

« Gut Klepelshagen », qui démontre comment agriculture et sylviculture peuvent aller de pair avec la protection de la faune dans une ferme modèle de 2 600 hectares abritant plus de 2 900 espèces animales et végétales, y compris du gros gibier en liberté.

Le prix a été remis au Dr Klaus Hackländer, président de la Deutsche Wildtier Stiftung, et par ailleurs président de la division des sciences appliquées du CIC.

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2023 PRIX DE LA CHASSE
DANS L’ART

Le diplôme Edmond Blanc 2023 a été décerné à Erongo Verzeichnis (EV) pour son système de mesure des trophées permettant d’évaluer l’âge de l’animal. Kai Uwe Denker et Axel Cramer sont deux des représentants et fondateurs bien connus de l’EV.

Le système vise à décourager le tir d’animaux immatures, de façon à cibler les animaux dans la force de l’âge et assurer ainsi la durabilité génétique des espèces chassées..

YOUNG OPINION RESEARCH AWARD

2023

Le Prix 2023 dans la catégorie « Young Opinion Research Award » a été remis dans le cadre du dîner de gala qui s’est déroulé lors de cette 69e Assemblée générale.

Le « CIC Young Opinion Research Award » vise à soutenir les chercheurs dont les projets contribuent à l’utilisation durable de la faune et de la flore sauvages au profit de la protection de la nature. L’objectif du prix est donc de promouvoir la recherche scientifique en accord avec l’esprit et les convictions du CIC.

Ces recherches peuvent porter sur l’un ou l’autre des trois principaux piliers de ce qu’est la gestion durable de la faune sauvage : les volets économique, socioculturel ou écologique.

Après un processus d’évaluation rigoureux, le Prix de la recherche 2023 a été décerné à Deogratias Gervas Katwana pour sa thèse :

« Patterns of large carnivore depredation on livestock and community tolerance behavior around Selous-Nyerere ecosystem ; A case study of Liwale district in southern Tanzania. »

Ces travaux ont été récompensés parce qu’ils consistent en une approche multisectorielle visant à résoudre les problèmes locaux en Tanzanie, adoptant une perspective « One Health » pour étudier ces problématiques à l’interface de la santé humaine, de la faune, de la flore et de l’écosystème dans son ensemble.

Cette thèse aborde des questions qui se posent à travers le monde entier - et pas seulement en Tanzanie - telles que celles des conflits entre l’homme et la faune, la gestion des grands carnivores et la gestion du bétail.

Nous remercions les nombreuses personnes qui ont candidaté à ce prix et nous en encourageons d’autres à suivre les traces du lauréat de cette année en contribuant à la recherche sur la gestion durable de la faune et de la flore sauvages en s’intéressant à des problématiques largement répandues.

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INTERNATIONAL JOURNALISM SYMPOSIUM CONSERVATION AND SUSTAINABLE USE OF WILDLIFE RESOURCES PARIS

2023

Dans une élégante salle de jardin, un groupe de journalistes de douze pays, l’Autriche, le Cameroun, l’Allemagne, l’Estonie, l’Ouganda, le Guatemala, la France, la Bulgarie, les États-Unis, la Finlande, le Royaume-Uni et l’Irlande, s’est réuni pour un symposium d’une journée à Paris avant la 69e assemblée générale du CIC. Rob Yorke, le modérateur, a lancé aux journalistes un défi : comment rendre compte de la protection de la nature en lien avec la chasse durable ?

Comme lors des précédents symposiums, en début de séminaire, il a été demandé aux participants ce qu’ils en attendaient et, à la fin, ce qu’ils en avaient appris. Bon nombre des questions soulevées ont donné lieu à des discussions solides et respectueuses sur la base des présentations suivantes.

Présentation 1

Philippe Jaeger : Ce journaliste indépendant, a évoqué son parcours personnel : d’opposant à la chasse, il en assure aujourd’hui la promotion. Il a souligné qu’il devient difficile de parler aux enfants dans les écoles et que nombre histoires négatives paraissent dans les médias, souvent à propos d’accidents. Cela a ouvert une discussion animée sur ce qu’est un « bon » et un « mauvais » chasseur. Les participants ont ensuite évoqué la façon dont la société consomme la nature - par le biais d’une caméra ou d’un fusil –donnant lieu à l’expression de points de vue romantiques sur le braconnage, les responsabilités (attitude et honnêteté) en tant qu’”acteur” de la chasse ou en tant qu’”observateur” non-chasseur.

Présentation 2

Fredrick Mugira est un journaliste « Environnement » qui collabore avec les communautés locales dans les Hotspots de biodiversité en Afrique. Il a recommandé de commencer par comprendre les communautés en leur proposent de dessiner une carte de leur région, et non en leur imposant notre vision de leur territoire. Cette démarche facilite ensuite le partage d’informations avec ces communautés. Le projet WildEye se concentre sur les populations locales qui racontent leurs propres histoires - ce qui inclut parfois le fait de commettre sans le savoir des crimes contre les espèces sauvages lorsque la pauvreté les y conduit. En Ouganda, les journalistes sont méfiants et il est difficile de mettre les scientifiques en contact avec les médias d’où l’importance d’utiliser les contacts locaux. Un dialogue s’est engagé sur la transparence quant à la destination des fonds issus du tourisme de chasse, en particulier dans les régions où la gouvernance est faible.

Présentation 3

Jonathan Kapstein : Ce journaliste américain international (intervenant à distance) a souligné l’évolution du journalisme, la façon dont les données, leur vitesse de propagation, le contenu des rapports ont changé en 50 ans. Il a rappelé qu’en 2010, le nombre de rapports sur la protection de l’environnement a commencé à dépasser celui des rapports sur la croissance économique. Depuis lors, le journalisme citoyen (« tout le monde est journaliste » sur les médias sociaux) est venu encore perturber le journalisme traditionnel, et ce, sur une courte période. ChatGPT sera-t-il modéré par la connaissance ou par une simple course à l’audimat ? Des questions ont été soulevées sur une meilleure collaboration entre les journalistes et les fournisseurs de contenu, avec des préoccupations concernant l’éthique, la confiance et l’intégrité des journalistes en tant qu’influenceurs manquant d’objectivité.

Présentation 4

Aurora Weiss : Cette journaliste reporter accréditée auprès des Nations unies n’a pas eu peur de poser des questions difficiles, les illustrant à l’aide d’images et de récits. Elle s’est interrogée sur la question des préjugés qui peuvent exister chez les personnes en position d’autorité. Cela implique de trouver des « espaces sûrs » pour permettre aux participants de

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s’exprimer. Cela a donné lieu à des discussions animées sur l’interprétation de la notion de « victime » – comme par exemple le dentiste qui a chassé le lion Cecil, ou encore une utilisation biaisée du langage humain (comme par exemple le „meurtre” de loup), la reprise de photos représentant des chasseurs posant avec des animaux morts mais pas celle de tribu indigène dans des camionnettes avec des bisons. La discussion a débouché sur la nécessaire distinction entre les journalistes qui cherchent à rendre compte objectivement d’un fait, par opposition aux chroniqueurs qui imposent un point de vue subjectif.

Présentation 5

Tommy Serafinski est un podcasteur qui s’intéresse aux interactions entre l’homme et la faune sauvage et qui a expliqué comment communiquer avec des publics divers qui font confiance à l’animateur, sont prêts à écouter et disposés à entendre deux versions d’une même histoire. Dans un monde d’extraits sonores, les conversations orales de longue durée trouvent de plus en plus leur place. Elles consistent à « poser des questions difficiles de manière amicale » , éventuellement en avertissant l’auditeur du contenu qui va être développé. Cela implique une curiosité authentique, de façon à impliquer les publics qui ne partagent pas toujours les points de vue développés, mais qui commencent à se sentir concernés et à mieux comprendre les problèmes. Sa recommandation : Continuer à créer des espaces pour des conversations authentiques [sur des contenus fiables] et [certains] auditeurs suivront.

En mettant l’accent sur l’agenda Biodiversité 2030, le CIC doit s’engager à communiquer plus fortement. L’impression que la protection de la nature est perçue comme un sous-produit des intérêts du CIC persiste. En outre, il est important d’observer et de mettre en perspective les différentes perceptions de ce qu’est la chasse dans les pays et cultures auxquels appartiennent les membres du CIC. Il s’agit d’une opportunité de raconter de nouvelles histoires autour de l’environnement, non pas de manière conventionnelle en se concentrant sur la tradition et l’utilisation extractive de la faune, mais en relayant les compétences acquises en termes de gestion de la faune par les chasseurs auprès de la communauté de l’environnement et à la société en général. La possibilité de raconter de manière authentique comment les communautés locales bénéficient de la chasse a été évoquée lors de la discussion. Dans les scénarios susmentionnés, la fourniture d’un contenu de bonne qualité à des journalistes curieux peut aider le CIC à contribuer à la réalisation des 23 objectifs de la COP15 en matière de biodiversité.

«Il vaut mieux débattre d’une question sans la régler, que de régler une question sans en débattre».

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ARTICLES INVITÉS

LE

CHAPITRE DU SUD DU TEXAS DE LA DSC RÉCOLTE

PLUS DE 500 000 DOLLARS POUR LA CONSERVATION DES RHINOCÉROS

Ce qui a commencé comme un événement annuel réussi s’est transformé en un record pour la protection de la nature ! Cela s’est passé cette année lors de la vente aux enchères organisée dans le cadre du gala du chapitre sud du Texas du DSC. Soutenue par des donateurs au cœur généreux et guidée par l’objectif de leur fondation, à savoir « la préservation des traditions et de l’histoire, la protection des animaux et l’éducation des jeunes pour les générations à venir », une espèce africaine emblématique est sur le point de bénéficier d’un coup de pouce majeur de la part de la communauté des chasseurs.

« Alors que l’euphorie régnait lors du gala du chapitre DSC du sud du Texas à San Antonio, j’ai senti mes cheveux se dresser comme jamais auparavant », a déclaré M. Warne Rippon de Buffalo Kloof. « Près de 25 ans après le début de la mission de réensauvagement de Buffalo Kloof, j’ai commencé à réaliser que le travail de mon équipe commençait enfin à être reconnu comme il le méritait. Samedi soir, une femelle rhinocéros noir et une expérience de relocalisation

ont été vendues aux enchères au chapitre DSC du sud du Texas pour 500 000 dollars, soit un demi-million de dollars ! Un nouveau record et le montant le plus élevé jamais payé et collecté pour la protection et l’extension de l’aire de répartition du rhinocéros noir, comme de toute autre espèce d’ailleurs ».

Dès l’ouverture des enchères, il est apparu clairement que plusieurs groupes présents avaient pour ambition d’entrer dans l’histoire de la protection de la nature. Les enchères ont rapidement dépassé les 100 000 dollars, puis les 200 000 dollars, avant de se clore à 500 000 dollars pour Mme Shannon Ralston et la Ralston Family Charitable Foundation. Créée en mémoire de la mère de Shannon, Laurie Ralston, la fondation a un objectif et une mission très proches de ceux de la DSC, et de nombreux membres de la famille et amis de Mme Ralston étaient présents lors de cet événement, lorsque son enchère lui a permis d’entrer dans les annales de la protection de la nature.

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« Nous sommes ravis du succès de l’événement de cette année, et en particulier du soutien apporté à la conservation des rhinocéros noirs de Buffalo Kloof. Merci à tous ceux qui ont participé et apporté leur soutien financier. Vous avez fait la différence ! », a déclaré Jon Wilson, président de la section DSC South TX.

Si vous souhaitez en savoir plus sur DSC South Texas, sa mission, sa vision et ses valeurs, ou si vous souhaitez vous impliquer en tant que membre du chapitre, vous pouvez consulter son site web à l’adresse suivante : www.dscouthtexas.org.

Pour plus d’informations sur Buffalo Kloof, visitez le site https://www.buffalokloof.co.za/conservation/

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COEXISTENCE DE L’ÉLEVAGE ET DES GRANDS CARNI-

VORES EN EUROPE : TROUVER DES SOLUTIONS POUR

UN DÉVELOPPEMENT DURABLE : 5 JUILLET 2023

Un atelier important portant sur la coexistence de l’élevage et des grands carnivores en Europe a été organisé conjointement par les Commissions NAT et ENVE avec l’Intergroupe „Biodiversité, Chasse, Campagne du Parlement européen”. Cet événement visait à répondre aux défis croissants auxquels sont confrontés les bergers et les communautés rurales en raison de l’augmentation du nombre de carnivores dans les régions de l’Union Européenne (UE). En explorant les solutions potentielles et les bonnes pratiques, l’événement a cherché à trouver un équilibre entre la protection des espèces animales de l’UE et la résolution des conflits à différents niveaux.

Comme l’a indiqué Isilda Maria Prazeres Dos Santos Varges Gomes, présidente de la commission NAT, le problème de la coexistence de l’élevage et des grands carnivores en Europe n’est pas nouveau, mais il devient de plus en plus difficile à gérer à mesure que le nombre de carnivores augmente. Elle rappelle que le Comité européen des régions avait, dès 2019, souligné les défis auxquels sont confrontés les bergers dans certaines régions. La durabilité du pastoralisme, cruciale pour les zones rurales, est menacée par les conflits liés à la présence des grands carnivores. Le pâturage extensif favorise non seulement la biodiversité, mais permet également de lutter contre l’érosion et les incendies de forêt. Face aux défis posés par le pastoralisme, le Comité des régions a proposé plusieurs mesures. Il a demandé à la Commission européenne d’évaluer la nécessité de réviser la directive « Habitat » afin de pouvoir réagir plus rapidement aux changements de population des espèces protégées. Cette proposition a reçu un soutien important de la part des ministres de l’agriculture lors de leur récente réunion à Luxembourg. Virginijus Sinkevičius, commissaire chargé de l’Environnement, a reconnu que les États membres ont la possibilité d’approuver des dérogations individuelles au titre de l’article 16 de la directive « Habitat » , autorisant la mise à mort ou la capture de spécimens spécifiques de loups ou d’ours sous certaines conditions.

Comme l’a rappelé Simone Schmiedtbauer, Députée européenne et vice-présidente de l’intergroupe « Biodiversité, chasse, paysage » du Parlement européen, la résolution sur la protection de l’élevage et des grands carnivores adoptée en 2022 soulignait l’importance d’aider les régions confrontées à des conflits à utiliser de manière responsable la flexibilité offerte par l’article 16(1) de la directive Habitat. Cependant, M. Juan Carlos Suárez-Quiñones, ministre régional de l’Environnement, du logement et de l’aménagement du territoire de Castilla y Leon, ainsi que Mme Paula Fernandez, de Cantabrie, ont souligné l’application incomplète du principe de subsidiarité dans certains États membres, où les compétences régionales ont été supplantées par le niveau national. Jurgen Tack, coprésident de la plateforme de l’UE sur la coexistence entre l’homme et les grands carnivores, a insisté sur le rôle clé joué par la plateforme de l’UE pour faciliter la collaboration et l’échange de connaissances entre les parties prenantes concernées. L’objectif de la plateforme est donc de minimiser les conflits et de trouver des solutions entre les intérêts humains et la présence d’espèces de grands carnivores, tout en promouvant le respect mutuel et un engagement constructif.

La collaboration entre la Commission NAT, la Commission ENVE et l’Intergroupe sur la biodiversité, la chasse et l’espace rural du Parlement européen souligne l’effort collectif pour relever ces défis. Au cours de l’événement, les participants ont discuté de diverses mesures de coexistence qui se sont avérées efficaces dans différentes régions de l’Union européenne. Ces mesures comprennent l’utilisation de clôtures électriques, de bergers actifs et de chiens chargés de la protection du bétail. L’accent a également été mis sur l’encouragement des États membres à aider les agriculteurs à prévenir les dommages causés par les grands carnivores dans le cadre des plans stratégiques de la politique agricole commune. En tant que présidente de la Commission NAT, Isilda Maria Prazeres Dos Santos Varges Gomes s’est engagée à porter devant les institutions européennes les propositions

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ARTICLES INVITÉS

issues de cet événement. L’objectif est de trouver un juste équilibre entre la protection des espèces animales de l’UE et la recherche de solutions pratiques aux conflits aux niveaux national, régional et local.

L’enregistrement vidéo de la réunion est disponible sur le portail du Comité des régions https://cor.europa.eu/en/events/Pages/ co-existence-livestock-farming-large-carnivores. aspx

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GESTION DE LA FAUNE ET DE LA FLORE GRÂCE À

L’AMÉLIORATION DES BASES DE DONNÉES RÉUNION DU BUREAU INTERNATIONAL D’ÉVALUA-

TION DES TROPHÉES 2023

La réunion 2023 de l’International Trophy Evaluation Board (ITEB) a eu lieu le 13 juillet à Budakeszi, en Hongrie, réunissant 23 juges principaux de trophées CIC qui ont participé à des discussions sur la façon de générer des innovations dans les domaines de la mesure, la collecte et l’analyse des données spécifiques aux espèces.

L’ITEB supervise le système d’évaluation des trophées du CIC (TES) et la formation des mesureurs certifiés du CIC. L’un des principaux thèmes abordés lors de cette réunion annuelle a été l’amélioration de la base de données d’évaluation des trophées afin de faciliter la recherche scientifique sur la faune sauvage.

La base de données d’évaluation des trophées est une ressource précieuse, puisqu’elle contient actuellement plus de 38 000 mesures provenant de plus de 30 pays.

L’analyse de l’évolution de ces données dans le temps permet d’obtenir des informations sur la santé des populations d’animaux sauvages. Cela n’est possible que grâce à la formation unifiée et aux systèmes de collecte de données homogènes mis en place dans le cadre de la TES.

Afin de tirer parti de ces capacités existantes, l’ITEB a accepté d’améliorer la base de données dans le but de soutenir la recherche universitaire et de permettre des analyses statistiques plus approfondies.

Des travaux ont déjà été entrepris dans ce but. Depuis le 14 juillet, les évaluateurs peuvent télécharger des mesures dans la base de données d’évaluation des trophées du CIC à l’aide de feuilles de calcul, ce qui permet d’importer des données en masse de manière plus efficace.

La prochaine étape permettra au TES de travailler avec les bases de données nationales pour étudier la possibilité d’importer des données de tiers directement dans la base de données du CIC. Cela permettrait d’augmenter considérablement le volume de données et donc d’élargir le champ des études potentielles.

Des améliorations techniques de la base de données seront également mises en œuvre, telles que l’introduction de contrôles automatisés et la réalisation d’une interface plus conviviale. Des mesures visant à améliorer le financement disponible pour ces améliorations ont également été discutées.

Parmi les autres décisions prises lors de la réunion de l’ITEB, on peut citer les changements de manuel pour des espèces telles que l’Elan, le Cerf d’eau de Chine, le Maral et le Wapiti.

Enfin, Tony Dalby-Welsh a été réélu en tant que coprésident, il entame ainsi son troisième mandat.

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ENTRETIEN AVEC ARNO WIMPFFEN DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DU CIC

trophées du CIC a été développé en 1937 et a été mis à jour depuis. La collecte de données sur les trophées n’a qu’un seul but : servir de base à la recherche. Grâce aux connaissances acquises dans le cadre de ces recherches, nous pouvons contribuer à soutenir la mission et la vision plus larges de l’organisation.

Quel est l’état actuel du système d’évaluation des trophées du CIC ?

Cela fait presque un an que vous avez pris la responsabilité du système d’évaluation des trophées au sein du CIC. Comment voyez-vous la collaboration avec et entre les experts des Trophées du CIC ?

Nous avons environ 670 mesureurs CIC certifiés (CCM) actifs, et j’apprécie vraiment de travailler avec eux. De nombreux CCM ne sont pas des membres directs du CIC, mais ils sont membres d’un comité national d’évaluation des trophées ou d’une organisation nationale de chasse. Ils sont passionnés par les trophées et dévoués à leur travail. Ils sacrifient leur temps libre et leurs ressources financières pour rendre service aux chasseurs et compléter la base de données du CIC.

Comment le système d’évaluation des trophées contribue-t-il au travail du CIC ?

Le CIC traite de nombreuses questions liées à la protection de la biodiversité, la restauration des écosystèmes, la culture et le patrimoine de la chasse, les peuples autochtones et les communautés locales, One Health, etc. Le premier système de mesure des

Comme je l’ai mentionné précédemment, nous avons 670 mesureurs de trophées spécialisés dans une trentaine de pays, qui mesurent les trophées selon un système rigoureux constamment mis à jour et amélioré par le comité d’évaluation des trophées, composé d’environ 70 juges principaux de trophées (STJ). Aujourd’hui, la base de données d’évaluation des trophées du CIC compte 39 000 entrées de données réparties entre 17 espèces européennes. La force de cette base de données repose sur une formation solide et harmonisée des mesureurs dans tous les pays. Nous pouvons donc garantir un niveau élevé de qualité des données.

Quel sera le développement futur et les perspectives de la base de données ?

Actuellement, le comité exécutif du CIC a mis en place un groupe de travail chargé de développer la base de données en y incluant des données provenant de sources nationales qui sont également basées sur les critères de mesure du CIC, augmentant ainsi la pertinence scientifique. La valorisation scientifique des données est l’objectif principal de la base de données, qui devrait permettre d’obtenir des résultats sur le développement des populations de gibier Nous étudions également la possibilité d’ajouter de nouveaux paramètres à la collecte de données, ce qui permettra de mieux comprendre les pratiques de gestion de l’habitat et du gibier.

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PROJET SOTKA : INVERSER LE DÉCLIN DES POPULATIONS DE GIBIER D’EAU

EN FINLANDE

Le projet SOTKA est une initiative menée par le ministère finlandais de l’agriculture et des forêts qui vise à lutter contre le déclin des populations de gibier à plumes dans le pays et dans toute l’Europe.

Lancé en 2020, SOTKA a, depuis, mobilisé quelques 5 millions d’euros dans le cadre de ses activités de conservation, en mettant l’accent sur la réalisation et la restauration de zones humides. SOTKA fait partie du programme HELMI, qui vise à enrayer la perte

de biodiversité dans plusieurs habitats. Il s’agit d’un effort conjoint du ministère finlandais de l’agriculture et de la sylviculture et du ministère de l’environnement.

Le projet SOTKA est né en réponse au déclin des populations de nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques européens, pour lesquelles la Finlande constitue un territoire de reproduction essentiel.

La prédation par des espèces envahissantes - notamment le vison d’Amérique et le chien viverrin - ainsi que la perte d’habitat ont été avancées comme les principaux facteurs de déclin des populations.

Dans cette optique, le projet SOTKA vise à préserver les populations en améliorant les habitats, non seulement pour les oiseaux aquatiques, mais aussi pour d’autres espèces menacées, telles que le tétras des saules. En outre, le projet met l’accent sur la protection des sites de nidification, tels que les zones humides et les archipels, en capturant les petits prédateurs.

Entre 2020 et 2022, 5 millions d’euros - complétés par des fonds privés - ont été dépensés dans le cadre de cette ambitieuse initiative de protection de la nature. Il est à noter qu’une grande partie du travail a été réalisée grâce aux efforts volontaires des propriétaires terriens, des chasseurs et de la population locale.

Les chasseurs font partie des rares parties prenantes ayant un intérêt direct pour la santé du gibier d’eau et du gibier à plumes, ce qui fait d’eux une partie prenante clé dans le travail de restauration de leurs populations.

SOTKA est mis en œuvre par le biais de cinq sous-projets, tous destinés à traiter un aspect différent de la santé du gibier d’eau. Différentes organisations sont chargées de superviser chaque sous-projet, en collaboration avec les différents acteurs concernés.

Les sous-projets - et le montant alloué à leur fonctionnement - sont détaillés ci-dessous.

1. Zones humides de Sotka (1,9 million d’euros) Construction et restauration de zones humides, représentant 635 hectares au total sur 43 sites.

2. Sotka - Aires de repos (225 000 euros) 20 accords ont été conclus pour la création d’un réseau d’aires de repos pour la migration d’automne.

3. Contrôle des prédateurs exotiques envahissants (2,1 millions d’euros + 1,4 million d’euros d’autres financements) Mesures dans 73 zones humides de Natura Zones de Protection Spéciale (ZPS).

4. Lutte contre les prédateurs exotiques envahissants dans l’archipel et sur les lacs intérieurs (250 000 euros).

5. Recherche sur les effets de la restauration et le rapport coût-efficacité (700 000 euros).

Le ministère finlandais de l’agriculture et de la sylviculture, dont le programme s’étend actuellement jusqu’à la fin de l’année 2024, continue de s’appuyer sur le succès qu’il a remporté en soutenant les populations d’oiseaux d’eau par l’intermédiaire de SOTKA.

On espère que le financement pour quatre années supplémentaires sera approuvé dans le cadre du budget du nouveau gouvernement ; les résultats devraient être annoncés plus tard cette année.

Les objectifs du programme HELMI, dont la SOTKA fournit les éléments les plus importants, sont déjà fixés jusqu’en 2030.

Le Gouvernement finlandais va mettre en œuvre un nouveau programme national de chasse, l’administration se déclarant favorable à la chasse et à son importance pour le mode de vie finlandais.

Le Gouvernement finlandais s’est notamment engagé à aligner sa position sur les importations de trophées de chasse avec les accords internationaux tels que la CITES, traité multilatéral visant à protéger les plantes et les animaux menacés d’extinction contre les menaces du commerce international. Cet engagement devrait permettre au Gouvernement de revenir sur son interdiction d’importer des trophées de chasse.

Ce programme vise à reconnaître l’importance sociale de la chasse et à assurer son avenir dans le cadre des activités et des politiques de l’administration. La nouvelle fait suite à la nomination récente d’un nouveau Gouvernement en Finlande ; le programme sur la chasse a été élaboré en coopération avec l’Association des chasseurs finlandais.

L’interdiction d’importer des trophées, annoncée au début de l’année, aurait concerné certaines espèces de l’annexe B de la CITES (Eléphant d’Afrique, Argali, Rhinocéros blanc, Ours polaire, Lion et Hippopotame) ainsi que toutes les espèces animales de l’annexe A.

Outre l’annulation de l’interdiction d’importer des trophées de chasse, le Gouvernement demande également une intensification de la chasse dans les zones protégées, une meilleure gestion des grands carnivores, l’augmentation du nombre de stands de tir dans le pays, une influence sur le processus de l’Union Européenne (UE) concernant les munitions au plomb, une intensification de la chasse aux oiseaux abondants (Bernaches nonnettes et Cormorans, par exemple) et des efforts en vue de supprimer l’interdiction du commerce des Phoques dans l’UE.

La prochaine étape consiste à s’assurer que la Finlande prenne effectivement les mesures nécessaires au respect de ses engagements.

L’alignement de la politique sur la CITES et l’introduction de nouvelles mesures garantiront que l’utilisation durable de la faune sauvage apporte les avantages appropriés aux espèces sauvages, aux habitats et aux personnes, non seulement en Finlande, mais aussi au niveau international.

Le décret gouvernemental complet sur cette question peut être consulté ici ; voir la section 6.6 pour plus d’informations sur la section relative à la chasse.

70th CIC General Assembly

18-21 April, 2024 Portugal

LA 70E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU CIC SE TIENDRA AU PORTUGAL

Chers membres du CIC, Après le succès de la 69ème Assemblée générale à Paris, nous nous concentrons maintenant sur le développement d’un Programme CIC 2030 en soutien au Cadre mondial pour la biodiversité.

Ce Programme CIC 2030 sera présenté et adopté lors de la prochaine Assemblée générale en 2024.

Dans cette optique, j’ai le plaisir d’annoncer que nous avons décidé, en collaboration avec la délégation portugaise du CIC, que la 70e assemblée générale se tiendrait au Portugal. Il s’agit d’un retour dans ce pays après une période de 60 ans : c’est en 1963 que le CIC a tenu une Assemblée générale dans la ville emblématique de Lisbonne.

L’Assemblée générale se tiendra du 18 au 21 avril 2024, soit à Lisbonne, soit dans une ville balnéaire voisine.

Je suis extrêmement reconnaissant à la délégation portugaise pour son soutien tout au long de ce processus, en particulier à son Chef de délégation, Álvaro Moreira, ainsi qu’au membre du CIC et président du Clube Português de Monteiros, le Dr Artur Torres Pereira.

Ensemble, nous sommes en train d’identifier les lieux où se déroulera l’événement et travaillons à élaborer un programme réunissant des intervenants de haut niveau, issus du Gouvernement, du monde universitaire et du monde de la protection de la nature.

Je suis persuadé que nous aurons un événement réussi et passionnant, grâce à la légendaire hospitalité portugaise mais aussi avec un programme complet qui définisse la voie à suivre pour tracer l’avenir du CIC jusqu’à son 100e anniversaire en 2030.

Nous sommes tous impatients de vous y retrouver.

Cordialement,

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NOUVEAU PARTENARIAT AVEC LE SOUTHERN AFRICAN WILDLIFE COLLEGE : RENFORCER

LA CONSERVATION LOCALE ET INCLUSIVE À TRAVERS LE CONTINENT AFRICAIN

conservation des habitats naturels et des espèces par l’utilisation durable des ressources. La promotion réussie des gestionnaires locaux et autochtones de la faune sauvage est nécessaire à la construction et au maintien d’écosystèmes robustes, ainsi qu’à la mise en œuvre des principes de « One Health ».

Le partenariat permettra au SAWC d’agir en tant qu’organisme de formation innovant, réactif et régional, facilitant la compréhension d’une protection de la nature inclusive, diversifiée et économiquement viable à travers le continent africain - obtenue par la génération de connaissances, l’engagement des parties prenantes et l’intégration du caractère de durabilité.

L’utilisation de l’expertise disponible dans le réseau CIC, ainsi que les conseils pratiques du SAWC, peuvent permettre la collaboration croisée de programmes existants tels que Herding 4 Health et Flying Vets, amplifiant les avantages pour la conservation et la chasse durable à l’échelle mondiale.

Le CIC a signé un nouveau protocole d’accord avec le Southern African Wildlife College en juin 2023.

Ce partenariat ouvre de nombreuses possibilités de collaboration, combinant des normes politiques et théoriques avec une formation pratique à la protection de la nature afin de préserver la faune et les écosystèmes d’Afrique en partenariat avec les communautés locales.

Le Southern African Wildlife College (SAWC), situé dans le parc national du Grand Kruger, dote les populations des connaissances et des compétences appliquées nécessaires à la protection des ressources naturelles et de la biodiversité de l’Afrique.

Avec plus de 20 000 anciens élèves répartis dans 56 pays, les diplômés du SAWC apportent une valeur ajoutée et ont un impact significatif sur le secteur de la protection de la nature dans le monde entier.

Travaillant dans un large éventail de professions liées à la protection de la nature, ils contribuent à trouver des solutions pour protéger notre planète et créer un monde favorable à la nature.

Le CIC a toujours eu pour objectif de soutenir la

D’autres efforts mutuels comprennent le soutien à la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes et la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité à horizon 2030.

Le potentiel de croissance mutuelle est vaste et serait atteint grâce à la formation sur place et au développement de projets de restauration, parallèlement à l’autonomisation des jeunes, ainsi que des membres des communautés locales et autochtones.

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LA CHASSE CONTRIBUE À HAUTEUR DE 400 MILLIONS D’EUROS PAR AN À L’ÉCONOMIE

BELGE SELON UN NOUVEAU RAPPORT DE PWC

Les activités de chasse en Belgique contribuent à hauteur de 394 millions d’euros par an à l’économie nationale, selon une nouvelle étude menée par PricewaterhouseCoopers (PwC).

Cette étude, l’une des premières du genre, fournit un aperçu unique des avantages économiques, sociaux et de protection de la nature apportés par le secteur de la chasse dans son ensemble.

Commandée à l’initiative de la délégation belge du CIC - à laquelle se sont joints le Royal Saint-Hubert Club de Belgique (RSHCB), la Fédération des Chasseurs de Grand Gibier de Belgique (FCGGB) et Hubertus Vereniging Vlaanderen (HVV) - l’étude visait à explorer et à quantifier l’impact économique de la chasse en Belgique, en se concentrant plus particulièrement sur les dépenses des chasseurs et des organisateurs d’événements.

Parmi les autres conclusions de l’étude, il convient de noter que plus de 33 millions d’euros par an seraient nécessaires en financement public pour remplacer les services fournis par la chasse, si l’interdiction de cette pratique entrait en vigueur.

Par le passé, le manque de données a été le facteur rédhibitoire à la publication de telles études, par le passé, tant en Belgique qu’ailleurs.

Pour résoudre ce problème, un vaste effort de collecte de données a été entrepris en Belgique afin d’évaluer l’impact de la chasse dans de nombreux secteurs. Cet effort a été réalisé grâce à la distribution d’enquêtes avec l’aide des quatre associations de chasseurs : le CIC, le RSHCB, le FCGGB et le HVV. L’effort a été largement coordonné par l’utilisation de groupes Facebook, de bulletins d’information et par l’intermédiaire des Conseils de chasse.

Quelque 3 000 réponses (sur une population de 25 000 chasseurs) ont été reçues, les enquêtes s’adressant à trois groupes distincts : les particuliers, les présidents de syndicats et les Conseils de chasse. Ce taux de réponse élevé a atteint un niveau de fiabilité statistique très élevé, ce qui a permis à PwC d’utiliser les chiffres et les résultats de l’enquête.

Bien que ce ne soit pas l’objectif principal de cette étude, PwC a également constaté que la chasse et l’utilisation durable jouent un rôle essentiel dans la protection des écosystèmes tout en soutenant des éléments sociaux et culturels importants de la société.

Les résultats de cette étude réitèrent des propositions qui ont faits l’objet de nombreuses discussions ces dernières années. Les chasseurs fournissent des services précieux à la société, et la chasse, dans son ensemble, apporte de nombreux avantages socio-économiques.

À l’avenir, les outils et les méthodologies utilisés dans cette étude pourront servir de guide utile pour reproduire des efforts similaires dans d’autres pays et régions.

L’étude est actuellement disponible en français et en néerlandais

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MISES À JOUR ET PROJETS

Le Club 200 est une initiative qui rassemble des passionnés de la chasse durable pour fournir la puissance de feu financière nécessaire à propulser le CIC dans le 21éme siècle.

Lancé en 2022, le Club 200 a été conçu comme un moyen de trouver des approches nouvelles et innovantes pour faire connaître le CIC et les questions liées à la chasse durable auprès d’un public mondial.

Pourquoi le Club 200 a-t-il été créé ?

Pendant de nombreuses années, les observateurs ont déploré le manque de coordination au sein de la communauté de chasse et de la protection de la nature. Bien que les objectifs soient similaires, ce décalage a contribué au manque de financement disponible pour les projets et les initiatives.

D’autres secteurs ont montré les succès qui peuvent être obtenus en coordonnant les financements et en recherchant des synergies dans les messages, pour parvenir à développer des campagnes dont l’impact global devient alors exponentiel.

Ce sont ces problèmes que le Club 200 cherche à résoudre.

En collectant des financements auprès de ses membres - qui sont placés dans un fonds indépendant pour la durabilité mondiale - le Club 200 fournit un mécanisme financier qui investit dans des initiatives phares soutenant la vision du CIC.

Voici des exemples de travaux novateurs dans ce domaine, qui ont été lancés grâce à des fonds de lancement séparés et qui donnent déjà des résultats initiaux.

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UN SOUTIEN MONDIAL AUX PEUPLES AUTOCHTONES ET AUX COMMUNAUTÉS

LOCALES (IPLC)

Les populations autochtones et les communautés locales (PACL) jouent un rôle essentiel dans les approches contemporaines de la gestion des espèces sauvages. Non seulement les acteurs ruraux dépendent de la faune et de la flore pour assurer leur subsistance, mais ils offrent également des connaissances inestimables en termes d’utilisation durable des ressources naturelles.

Malheureusement, malgré leur importance, les PACL sont souvent marginalisés dans les processus internationaux d’élaboration des politiques environnementales.

Le CIC s’efforce de remédier à ces problèmes en soutenant les PACL de diverses manières, que ce soit en attirant l’attention du public sur des questions cruciales, en finançant la participation d’acteurs clés à des conférences sur l’environnement ou en organisant des événements et des campagnes ciblés.

Depuis le lancement du Club 200, le CIC a financé la participation de représentants des communautés locales à un certain nombre de conférences internationales, dont l’UICN APAC 2022 à Kigali (Rwanda) et Jagd und Hund 2023 à Dortmund (Allemagne).

BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE SUR LA CHASSE DURABLE

Les données sont la base de toute communication crédible quel que soit le sujet traité. La bibliothèque numérique sur la chasse durable a été conçue pour être la source d’information de référence sur cette thématique, composée de données, d’articles scientifiques évalués par les pairs et de documents audiovisuels.

Un atelier dédié à la création de cette base de données s’est tenu à Budakeszi, en Hongrie, les 23 et 24 septembre 2022. Cet événement a permis de définir les contours de cette base de données qui a vocation à être utilisée pour répondre à toutes les questions relatives à la chasse durable. Elle est destinée aussi bien aux universitaires, aux journalistes qu’aux décideurs politiques.

Le développement de la base de données bat aujourd’hui son plein. Des fiches d’information centrées sur certaines espèces clés sont en cours de création, ce qui permettra aux utilisateurs de trouver et d’utiliser facilement les informations relatives à ces espèces.

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NOUVEAUX CHEFS DE DÉLÉGATIONS

France

Catherine Chambaud a officiellement pris ses fonctions de chef de la délégation française, succédant à Emmanuel Michau qui a occupé ce poste pendant trois ans.

Madame Chambaud a joué un rôle déterminant au sein de la délégation lors de l’organisation de la 69e assemblée générale qui s’est tenue à Paris au début de l’année, en avril. Sa vision pour la Délégation française est d’en accroître le nombre de membres, d’assurer la collecte des contributions en temps voulu, de fédérer les nouveaux conseils et d’offrir de nouvelles activités aux membres français, tout en renforçant une collaboration plus étroite avec le bureau administratif du CIC et avec d’autres partenaires cynégétiques français.

Suède

Gerard Brodin a été élu chef de délégation suédoise en juin, après avoir occupé le poste de secrétaire de la délégation depuis 2019. Il succède à Björn Widmark, qui a présidé cette délégation suédoise au cours des trois dernières années.

M. Brodin a une formation en logistique - il travaille actuellement pour une entreprise qui s’approvisionne en viande de gibier durable dans les forêts suédoises. Il a également une connaissance approfondie de la gestion forestière et agricole, grâce à son expérience professionnelle antérieure.

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BUREAU ADMINISTRATIF DU CIC PRÉSENTATION DES NOUVEAUX MEMBRES DE L’ÉQUIPE

Né et élevé dans le New Jersey, Thomas a fait ses études en Hongrie, en Argentine et aux Pays-Bas, ce qui l’a conduit, entre autres expériences professionnelles, à exercer le métier de Chef cuisinier. C’est ainsi qu’il s’est découvert une passion pour la viande de gibier. Il s’est alors intéressé aux environnements essentiels à son approvisionnement, se formant aux différentes expériences conduites en termes de gestion des écosystèmes. Thomas soutiendra la mise en œuvre des projets nouveaux et existants du CIC en tant que coordinateur de projet.

Le nouveau poste de secrétaire exécutif est occupé par Bendeguz Padanyi, un ressortissant hongrois ayant une expérience dans la gestion de bureaux et l’organisation d’événements. Dans le cadre de ses responsabilités, il supervisera les besoins administratifs quotidiens du bureau du CIC, tout en apportant un soutien essentiel à l’équipe de direction, notamment lors de la tenue des événements qui ponctuent la vie du CIC. Bendeguz est un fervent défenseur de l’environnement et s’intéresse aux questions environnementales au sens large.

Assistante des membres

Polina rejoint le CIC en tant qu’assistante des membres, et apportera son soutien aux questions relatives aux membres, au développement du système d’évaluation des trophées du CIC (TES), ainsi qu’aux tâches administratives du bureau. Elle est titulaire d’une licence en droit international obtenue dans son pays d’origine, la Russie, et d’un master qu’elle a obtenu en Hongrie.

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Bendeguz Padanyi Secrétaire exécutif Polina Gromova

JOURNÉE MONDIALE DES OISEAUX MIGRATEURS 2023

Le CIC s’est joint à la célébration de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs (JMOM) 2023 le 13 mai. La JMOM est une campagne bisannuelle qui vise à sensibiliser le public aux oiseaux migrateurs et à la nécessité d’une coopération internationale pour les protéger.

Le thème de cette année était « L’eau : Le maintien de la vie des oiseaux ».

L’eau est essentielle à la vie sur notre planète. La grande majorité des oiseaux migrateurs dépendent des écosystèmes aquatiques au cours de leur cycle de vie. Les zones humides intérieures et côtières, les rivières, les lacs, les ruisseaux, les marais et les étangs leur sont tous essentiels pour se nourrir, s’abreuver ou nicher, mais aussi pour se reposer et faire le plein d’énergie au cours de leurs longs voyages.

Malheureusement, les écosystèmes aquatiques sont de plus en plus menacés dans le monde entier, tout comme les oiseaux migrateurs qui en dépendent.

Le Dr Philipp Harmer, président du CIC, a évoqué la manière dont les chasseurs soutiennent les oiseaux migrateurs et les écosystèmes aquatiques qui leur sont associés :

« Dans un monde de plus en plus interconnecté, une approche de la protection de la nature au niveau de

l’écosystème est le moyen le plus efficace de fournir des avantages holistiques à nos espèces animales et végétales sauvages.

Les chasseurs jouent déjà un rôle essentiel dans la préservation des écosystèmes aquatiques des oiseaux migrateurs, par exemple en contrôlant les prédateurs, en gérant les sites de nidification ou en empêchant la propagation de la grippe aviaire.

Alors que les pressions mondiales sur les oiseaux migrateurs continuent d’augmenter, il est vital que nous fournissions et développions ces services de façon cohérente à l’avenir ».

Jacques Trouvilliez, Secrétaire exécutif de l’AEWA, a également évoqué le cas des oiseaux migrateurs dans le contexte des contributions plus larges des chasseurs à la protection de la nature lors de la session technique « Biodiversité 2030 : une perspective « One Health » qui s’est tenue dans le cadre de la 69ème Assemblée générale du CIC.

Une partie de la session a exploré le rôle des chasseurs dans la limitation de la propagation des maladies de la faune sauvage, avec la grippe aviaire comme exemple spécifique.

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A47 - THE NEWEST GEM OF BUDAPEST CITY CENTRE

The building at Andrássy 47 once again offers a pleasant blend of civil and modern architecture in its full splendour, a feeling of a liveable and lovable city centre, with an interior that evokes the arbour-like atmosphere of Liszt Ferenc Square. The A47 has 13 luxury residential units, two commercial units and one restaurant. The architectural and technical construction of the building is ultra-modern, in such a way that it matches the original solutions, which were also modern in their time.

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CÉLÉBRATION DES PARTENARIATS POUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA VIE SAUVAGE -

QUATORZE ORGANISATIONS INTERNATIONALES

S’ASSOCIENT POUR LA JMZ 2023

Cette année, le thème de la Journée mondiale de la vie sauvage, qui a eu lieu le 3 mars, était « Partenariats pour la conservation de la vie sauvage ». Il visait à mettre en évidence les nombreuses façons dont chacun de nous peut « faire la différence » en faveur de la vie sauvage.

La faune et la flore sauvages sont des éléments constitutifs des écosystèmes naturels et des paysages au sens large. La faune et la flore sauvages représentent également un atout naturel précieux qui a une valeur économique, sociale et culturelle, du niveau local au niveau international. Mais elles disparaissent à un rythme rapide. Les partenariats sont essentiels pour enrayer le déclin de la faune et de la flore et pour préserver la vie sur terre. Ces partenariats peuvent également contribuer à concilier les divergences entre les différentes parties prenantes et à produire les idées et les solutions innovantes qui font cruellement défaut.

Le Partenariat de collaboration pour la gestion durable de la faune sauvage (CPW) est un exemple marquant de collaboration productive entre quatorze organisations internationales dotées de mandats et de

programmes cohérents visant à promouvoir l’utilisation durable et la conservation des ressources de la faune et de la flore sauvages. Le partenariat s’efforce d’accroître la coopération et la coordination sur les questions de gestion durable de la faune et de la flore sauvages parmi ses membres et partenaires.

Le CPW, créé en mars 2013 à Bangkok, en Thaïlande, fournit une plateforme pour aborder les questions de gestion de la faune sauvage qui nécessitent des réponses nationales et supranationales et travaille également à promouvoir et à accroître la coopération et la coordination sur les questions de gestion durable de la faune sauvage parmi ses membres et partenaires.

Plus récemment, lors de la 14e réunion du CPW en juillet 2022, les partenaires ont reconnu que ce champ d’application devrait être élargi pour traiter les questions plus larges de l’utilisation durable des espèces sauvages, au-delà de la faune vertébrée terrestre.

La CITES a célébré son 50e anniversaire et le CPW son 10e anniversaire en mars.

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La présidente du CPW et secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a déclaré à ce sujet : « Lorsque le CPW a été créé, l’utilisation et la gestion durables des espèces sauvages figuraient difficilement à l’ordre du jour politique. C’est une bonne nouvelle qu’à l’occasion de son 10e anniversaire, nous puissions affirmer que l’importance de l’utilisation et de la gestion durables des espèces sauvages a été reconnue dans le rapport de la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur l’évaluation de la biodiversité et des services écosystémiques (IPBES) sur l’utilisation durable des espèces sauvages et dans plusieurs objectifs du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal ».

À l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, le CPW a annoncé qu’il entendait nouer les collaborations permettant de travailler sur les nouvelles priorités suivantes :

- Aider les pays à faire en sorte que l’utilisation et le commerce des espèces sauvages soient légaux, durables et sûrs ;

- Sensibiliser aux liens entre l’utilisation durable des espèces sauvages, la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et le bien-être, la culture et l’intégrité des paysages ;

- Promouvoir la prévention, la gestion et la réduction des conflits entre l’homme et la faune sauvage et améliorer la coexistence ;

- Intégrer l’utilisation et la gestion durables de la faune et de la flore sauvages dans le programme „One Health” ; et

- Plaider en faveur d’économies durables et inclusives dans le domaine de la faune et de la flore sauvages.

La vice-présidente, Dilys Roe, chef de l’équipe Biodiversité à l’IIED et présidente du groupe de spécialistes de l’UICN sur l’utilisation durable et les moyens de subsistance (SULi), a déclaré : « Avec ces nouveaux objectifs thématiques, nous espérons que nous serons bien placés pour soutenir les efforts collectifs visant à aider les pays à mettre en œuvre le Cadre mondial pour la biodiversité récemment adopté à Kunming-Montréal et à respecter leurs obligations au titre des accords multilatéraux sur l’environnement liés à la biodiversité ».

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