Atlas de la Région transfrontalière franco-suisse

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Avertissement: Cet Atlas a été réalisé par les étudiants de deuxième année en bachelier Sciences Géographiques, dans le cadre du cours «Analyses et représentations spatiales», encadrés par Éléonore Wolff (titulaire), Mathieu Buelens (assistant) et Christian Dessouroux (chargé d’exercices). Les planches intégrées à cet atlas sont celles dont le contenu a été jugé suffisamment fiable pour être diffusé. Des erreurs peuvent toutefois subsister.

La zone étudiée s’organise autour de de la ville de Genève. Celui-ci est à cheval sur les départements français de l'Ain, de la Haute-Savoie, du Jura et du Doubs et la majeure partie de la Suisse romande (francophone). La zone s'étend sur un rayon d'une soixantaine de km autour du Léman (lac de Genève) et comprend entre autres les villes de d'Annecy, Besançon, Lausanne, Fribourg et Neuchâtel. Du point de vue des régions paysagères, elle comprend essentiellement trois zones : le massif du Jura, une partie du plateau suisse (Moyen pays, Mittelland) et les Alpes, drainées par le haut cours du Rhône et de ses affluents.


Table des matières POPULATION par Yasmine Bensaid MÉNAGES D’UNE PERSONNE par Colin Horenbeek DIPLÔMÉS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR par Hannah Berns POPULATION ÉTRANGÈRE par Larissa Pâques REVENU par Geoffrey Colassin CHÔMAGE par Guillaume Gérard INÉGALITÉS PROFESSIONNELLES ENTRE HOMMES ET FEMMES par AlphonseLouis de Grady de Horion HÉBERGEMENT TOURISTIQUE par Chaïma Bakkali Tahiri PRIX DU LOGEMENT par Loïc Rosselle INÉGALITÉS DE REVENUS par Lucille Chazarain GÉOGRAPHIE ÉLECTORALE par Simon Lupianez


LA REPARTITION SPATIALE DE LA POPULATION Dans le périmètre d’étude, la population est principalement répartie en 4 ensembles majeurs (carte 1). 1. Un axe principal de densité : l’axe nord-est / sud-ouest Un axe de densité continu s’étend du nord-est au sud-ouest du périmètre d’étude, sur le « plateau suisse » (Mitteland), qui correspond à une zone de moyenne altitude. Un certain nombre de villes s’alignent le long de cet axe, parmi lesquelles : Neufchâtel et Fribourg (au nord-est), Yverdon-les-Bains, Bulle, Lausanne et Genève (au sud-ouest). Au sud de Genève, l’axe se prolonge dans deux directions, bien que la densité y devienne moins importante et plus discontinue : le long de la rivière de l’Arve (affluent du Rhône) vers la ville de Chamonix au sud-est et, moins directement, vers la ville d’Annecy au sud.

Outre Sion, cet axe de densité relativement continu est ponctué par une série de villes de petite taille. 4. Autres concentrations En dehors de ces axes, on relève d’autres pôles de concentration de population. On constate tout d’abord la présence de nombreuses petites villes en auréole concentrique autour de Genève (Vernier, Lancy, Annemasse, etc.). En second lieu, la ville de Besançon, au nord de la chaine du Jura, semble constituer un pôle de densité isolé dans le périmètre d’étude. Elle appartient cependant en réalité à un axe de densité plus ou moins continu qui s’étend entre les villes de Bâle et de Lyon, le long de différents cours d’eau (à partir du lac de Constance, le Rhin, la rivière du Doubs, la Saône). Enfin, on relève un certain nombre de petites villes (pôles de densité isolés) situées à proximité de la frontière franco-suisse, en particulier côté français : Pontarlier, Oyonnax, Saint-Claude et Gex. Du côté suisse, on retrouve Le Locle et La-Chaux-deFonds.

2. Un axe secondaire de densité : le pourtour du Léman On relève une zone de densité importante sur tout le pourtour du lac, ponctuée par les villes de Lausanne, Montreux, Pully, Nyon, Genève, Thonon-les-Bains, etc. La densité y est cependant plus élevée du côté Suisse (à l’ouest, au nord et à l’est du lac) que du é : l’axe NEcôté / SO français (au sud).

Questions de recherche et choix méthodologiques

Genève, Besançon, villes troisième axe de frontalières densité qui suit la vallée du Rhône (haut cours du Rhône) vers l’est en passant par la ville de Sion.

du périmètre d’étude en général et dans la vallée de l’Arve en particulier il y a près d’un siècle. Elle montre que les grandes

Contextualisation spatiale et temporelle nsité : pourtour du Léman 3. Un troisième axe population : la vallée du Rhône,(2014) au sud-est - Description de la répartition spatiale du phénomène étudié Répartition de la Rhône, au Au SE sud-est du lac Léman, en territoire suisse, on retrouve un La carte 2 permet de visualiser le peuplement dans l’ensemble

Carte 1

tendances en termes de répartition de population décrites cidessus (carte 1) étaient déjà bien visibles en 1940 et invite à s’interroger sur les facteurs à l’œuvre dans les densités telles qu’elles apparaissent à cette époque et dans leur renforcement au cours du siècle dernier.

Roche sur Foron et Annemasse et la proximité immédiate de Genève, la vallée de l'Arve connaît une urbanisation particulièrement forte depuis le milieu des années 1970. Il s’agit principalement d’un habitat individuel, plutôt dispersé et hétéroclite, où le pavillonnaire récent côtoie les fermes traditionnelles (Diren Rhône-Alpes, 2006 et Caue HauteSavoie, 2010). . Des activités humaines intenses et diversifiées et des mutations du territoire importantes qui présentent de nombreux enjeux en terme de préservation des paysages et de l’environnement (Caue Haute-Savoie, 2010).

Recherche d’explication et interprétation de la répartition spatiale du phénomène observé Carte 2 : densité de population en 1940 Source : OST (Observatoire Statistique Transfrontalier), sans date.

1. Facteurs physiques : le relief et hydrographie permettent-ils d’expliquer les répartitions de population ?

De manière générale dans le périmètre d’étude, les zones de forte densité correspondent à des zones de faible altitude ou à 1. Quels sont les facteurs susceptibles d’expliquer la répartition des zones relativement planes. Cela se vérifie sur le « plateau de la population dans la zone d’étude ? Quels sont les impacts suisse », comme sur le pourtour du lac Léman ou dans les différentes vallées : vallée du Rhône, de l’Arve et – des facteurs physiques, économiques et sociaux ? partiellement en dehors de la zone d’étude – du Doubs. 2. Pourquoi ces évolutions différenciées ? Dans le cas spécifique de la vallée de l’Arve, l’encaissement de 3. Quelles conséquences sur l’utilisation du sol et le paysage ? la zone induit le regroupement en fond de vallée, dans un espace réduit, d’un grand nombre d’activités humaines : zones urbaines, Démarche méthodologique Répartition de lad’activités population dans la vallée de et l’Arve (2014) zones industrielles commerciales, axes du transit Pour chercher à répondre à nos questions géographiques, nous routier et ferroviaire, zones cultivées, etc. 3. Les facteurs sociaux : les mouvements de population transfrontaliers réalisons un « zoom-in » sur un territoireTravailleurs bien délimité, la vallée Périurbanisation Carte 3 – Réseau urbain et voies de communication dans la vallée de l’Arve (2014) de l’Arve en Haute-Savoie. Habitat individuel diffus, presqu’ininterrompu entre Cluses et Cette démarche nous permet à la fois Annemasse, d’interroger facteurs formantles conurbation habituellement en jeu dans les répartitions de d’espace population Forte consommation Urbanisation l’assaut des reliefs (facteurs physiques, économiques et sociaux) età de comprendre leur caractère spécifique dans un contexte ou un territoire donné. En outre, elle nous permettra en conclusion d’évaluer les conséquences des répartitions humaines sur un territoire bien précis.

Questions de recherche

Pourquoi se pencher sur la vallée de l’Arve ? La vallée de l’Arve est aujourd’hui fortement urbanisée, les densités de population y avoisinent les 450 habitants au km². Elle présente de multiples facettes : . Il s’agit d’un très ancien lieu de passage. Au premier siècle déjà, une voie romaine traversait les Alpes par la vallée de l’Arve et permettait de relier Rome à la Gaule (Jospin, J.-P., 2005). . Aujourd’hui encore, cette vallée est traversée par d’importantes voies de communication qui relient l'Europe du Nord (via l'axe rhodanien) et l’agglomération genevoise à l'Italie (Diren Rhône-Alpes, 2006). . Une industrie ancienne et dynamique. L’industrie s’est développée dans la vallée de l’Arve à la fin du XIXème siècle. Depuis, la vallée est restée une région économiquement dynamique, notamment grâce à l’industrie du décolletage et des industries de pointe (Diren Rhône-Alpes, 2006). . Un lieu de vie urbaine et péri-urbaine. Avec les pôles urbains de Chamonix, Sallanches, Cluses, Bonneville, La

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Carte 3 : réseau urbain et voies de communication dans la vallée de l’Arve (2014).

Les cartes 3 et 4 mettent en évidence cette concentration du réseau urbain, des voies de communication, des commerces et des industries entre les zones de haut relief (représentation des pics de plus de 3.000m) tandis que le document 5 permet de visualiser le profil de fond de vallée. Celle-ci se divise entre une zone de basse vallée (entre Genève et Passy) et une zone de haute vallée (entre Servoz et le col des Montets). On constate (carte 3) une concentration des villes (qu’elles soient de taille petite ou moyenne) dans la zone basse de la vallée.


>> Les éléments du milieu physique constituent donc bien des facteurs explicatifs des concentrations de peuplement et d’activités. L’étroitesse de la vallée de l’Arve en particulier renforce la concentration des hommes et de leurs activités.

un essor continu jusqu’au début des années 2000, où l’on assiste à une chute brutale des commandes et à une forte hausse du chômage. La région opère alors un virage technologique et reconvertit ses entreprises industrielles vers des activités de pointe : décolletage, mécanique de précision, mécatronique, etc. (Archives départementales de Haute-Savoie, sans date).

2. Facteurs économiques : quelle est l’influence des activités des secteurs primaire, secondaire ou Parallèlement à l’industrie, le tourisme commence à se développer dans les zones de moyenne altitude dès le début du tertiaire sur les répartitions de population ? A l’échelle française, la vallée de l’Arve s’inscrit dans une ancienne région industrielle, toujours dynamique, qui s’étend de Lyon au lac Léman (document 6). A l’échelle régionale (carte 4), cette vallée industrielle constitue la région économique la plus dynamique de Haute-Savoie (Diren Rhône-Alpes, 2006).

XXème siècle (thermes de St Gervais, sanatoriums de Passy, etc.) et ne cesse de se développer, en particulier après la deuxième guerre mondiale avec l’avènement de la société de consommation, renforçant le développement économique de la vallée (Archives départementales de Haute-Savoie, sans date et Caue Haute-Savoie, 2010). Enfin, le pôle économique tertiaire de Genève, dans le voisinage immédiat de la zone, a également des répercussions dans la vallée de l’Arve. A cet égard, la planche relative aux mouvements des travailleurs pendulaires montre l’influence du pôle économique de Genève et l’importance des travailleurs transfrontaliers en Haute-Savoie. >> Les zones de densité correspondent bien à des zones d’intense activité économique. Le secteur secondaire en particulier ainsi que le secteur tertiaire semblent jouer un rôle prépondérant dans les concentrations humaines. A l’inverse, le secteur primaire, qui emploie assez peu de main d’œuvre, n’a que peu de lien avec les concentrations humaines.

Carte 4 : commerces et industries en Haute-Savoie. Source : Conseil Savoie Mont-Blanc, 2000.

phénomène. Celui des travailleurs transfrontaliers d’une part, avec la proximité du pôle de Genève et de la frontière suisse. Celui de la périurbanisation d’autre part, qui se traduit par une croissance démographique particulièrement vigoureuse en Haute-Savoie (OST, 2006). Le tronçon nord de la vallée de l’Arve connaît ainsi une périurbanisation particulièrement forte qui monte à l’assaut des reliefs. >> Les zones de densité correspondent bien à une croissance démographique importante, liée au périmètre d’influence du pôle de Genève et au phénomène de périurbanisation.

Conclusion - Quelles conséquences sur l’utilisation du sol et sur le paysage ? Dans cette région où les éléments physiques sont très contraignants, les zones susceptibles d’abriter des concentrations de populations importantes sont relativement limitées. Dès lors, les concentrations de peuplement sont anciennes et étroitement liées au relief et aux facteurs physiques (carte 2). Les dernières décennies voient cependant un renforcement différentiel de ces densités selon les spécificités, contextes et développements locaux. Dans la vallée de l’Arve, différents facteurs économiques et sociaux (en particulier le développement industriel de la vallée à partir de l’énergie hydroélectrique puis sa reconversion technologique ainsi que la proximité géographique de la frontière suisse et du pôle économique de Genève) ont mené à la configuration de peuplement que nous connaissons aujourd’hui.

3. Facteurs sociaux : quelle est l’influence des Ce développement de la fonction résidentielle n’est pas sans du sol. mouvements de populations sur les répartitions conséquences sur les autres types d’occupation Occupa-on$du$sol$en$Haute6Savoie$ spatiales ? Les documents 9 et 10 font Comment ce dynamisme industriel se traduit-il dans la Document 6 : espaces industriels en France Source : Le web pédagogique, 2013

vallée ? Dès le XIXème siècle, l’électrochimie et l’électrométallurgie se développent dans la vallée grâce à l’hydroélectricité produite par l’utilisation des principaux cours d’eau de la région, en particulier de l’Arve. L’électricité obtenue est transportée dans la vallée, faisant éclore des usines. L’usine de Chedde, créée en 1898, qui développe d’abord un procédé de fabrication de chlorates avant de s’orienter vers la transformation des métaux avec la création d’une fonderie d’aluminium en 1906 (figure 7) illustre ce développement économique de la vallée (Archives départementales de HauteSavoie, sans date).

La carte 3 et la figure 8 mettent en évidence la très forte urbanisation de la vallée de l'Arve, occupée par un habitat individuel diffus presque ininterrompu entre Annemasse et Cluses.

ainsi apparaître une compétition foncière à l’œuvre entre une occupation 10%$ 29%$ résidentielle très consommatrice d’espace 22%$ (dopée par la périurbanisation et le tourisme) et les usages agricoles et forestiers. 39%$ Face à cette importante urbanisation, la préservation de la qualité du territoire et des surfaces agricoles apparaissent donc ici comme un enjeu majeur. Tissu'urbain'&' infrastructures' ' '

Espaces'agricoles' '

Autres'espaces'naturels' (lacs,'glaciers,'roches,'etc.)' '

Espaces'fores.ers' '

Figure 8 : vue satellite 2018 vallée de l’Arve entre Annemasse et Cluses Source : Google map

Figure 7 : carte postale ancienne de l’usine de Chedde Source : https://www.geneanet.org/cartes-postales/view/6301231#0 Document 5 : profil de la vallée de l’Arve Source : Préfet de la Haute-Savoie, 2012

Malgré la crise des années 1970 et 1980 et le recul généralisé de l’industrie traditionnelle en Europe occidentale, l’industrie de la Haute-Savoie – et en particulier de la vallée de l’Arve – connait

Liée aux facteurs physiques (nécessaire concentration liée à l’encaissement) et aux facteurs économiques (dynamisme du secteur secondaire et indirectement du secteur tertiaire), cette transformation progressive de la zone entre Annemasse et Cluses en une conurbation saturant tout le fond de vallée est aussi étroitement liée aux facteurs sociaux que constituent les mouvements de population (Diren Rhône-Alpes, 2006). Ces mouvements de population sont à relier à un double

Documents 9 et 10 : occupation du sol en Haute-Savoie Source documents 9 et 10 : http://www.haute-savoie.gouv.fr/Politiquespubliques/Amenagement-du-territoire


Quelles sont les causes de la répartition spatiale des ménages d’une personne dans la région lémanique ? Auteur : Colin Horenbeek, 11 mai 2018

Cette planche d’atlas s’intéresse à la répartition spatiale des ménages d’une personne dans la région lémanique, et plus particulièrement aux causes de cette répartition. Avant de développer le sujet de ce document, il est important d’effectuer quelques précisions méthodologiques afin d’en dessiner les limites.

Encart méthodologique Selon les définitions reprises par l’INSEE et l’OFS, les instituts statistiques français et suisse, un ménage constitue l’ensemble des personnes vivant au sein d’un même logement, et ce quelque soit leurs liens de parenté. On comprend au regard de cette définition certaines limites inhérentes à la construction des données. Premièrement, la composition des ménages évolue rapidement, mais les données collectées sont datées de 2013, soit il y a déjà 5 ans. Ensuite, les domiciliations et les compositions de ménages ne constituent pas le reflet parfait de la réalité. On peut citer par exemple le logement des étudiants, qui sont rarement domiciliés dans leur lieu de résidence, mais aussi les familles monoparentales et recomposées. De plus, les ménages

institutionnels (comme les maisons de retraite) ne sont pas comptabilisés. Enfin, la question de la multi-résidence n’est pas prise en compte dans les recensements de la région lémanique, ce qui contribue à un certain écart avec une réalité en rapide évolution (seule l’Allemagne permet le recensement de plusieurs résidences par personne) (TOULEMON, 2011/2). L’indicateur cartographié et étudié dans cette planche est la part des ménages privés d’une seule personne sur le nombre total des ménages privés, par commune. Il s’agit d’un indicateur à courte portée temporelle, dans la mesure ou la situation des ménages évolue très rapidement. Pour cette raison, il sera important d’analyser l’évolution dans le temps du phénomène dans un effort de contextualisation. Il ne s’agit enfin ni d’un indice de solitude, ni d’isolement social, ni de célibat ! À titre d’exemple, le capital social des personnes vivant dans des ménages d’une personne en ville est souvent parmi les plus élevés. Il convient donc de considérer le sujet avec les précautions méthodologiques nécessaires (KAUFMANN, 1994).

partie de ces pays le type de ménage le plus fréquent. Comme l’indiquent les deux graphes ci-dessous, respectivement publiés par l’OFS et l’INSEE, il est important de constater que les ménages d’une personne sont devenus le type de ménage le plus important à quelques années d’écart (début des années 1980 en Suisse et fin des années 1990 en France). Cette observation souligne certaines différences dans le rythme des évolutions socio-économiques et démographiques dans les deux pays qu’il sera important de garder à l’esprit en développant des pistes d’interprétation de la répartition spatiale du phénomène.

dans la part des ménages d’une personne, et ce dans une perspective historique constante. Enfin, il pourrait apparaître intéressant de considérer de plus près d’éventuelles disparités intra-urbaines ou péri-urbaines. Malheureusement, la littérature n’a que trop peu investi cette répartition, et les données utilisées ainsi que leur échelle ne permettent pas d’étudier cette répartition de manière détaillée et pertinente. Finalement, il est important de préciser qu’aucune carte constitutive de cet atlas n’affichent une répartition spatiale similaire.

Pistes d’interprétations Comme souligné précédemment, les facteurs influençant la monorésidentialité sont multiples. Premièrement, de nombreuses transformations ont eu lieu et sont toujours en cours dans la structure des familles et des ménages. Depuis 40 ans, la taille moyenne des ménages diminue, et on observe de moins en moins de « ménages complexes » (soit les ménages qui comptent plus d’une famille ou plusieurs personnes isolées, selon l’INSEE) (TOULEMON, 2011/2). On constate donc une augmentation du nombre de ménages, qui sont de plus en plus petits, comme le confirme le graphique ci-dessous.

Un phénomène hétérogène et en progression La part des ménages d’une personne constitue un indicateur composite, reflet de dynamiques socio-économiques et familiales très hétérogènes. Il s’organise selon une polarisation « riches-pauvres » très marquée. En effet, on retrouve beaucoup de ménages d’une personne au sein des classes aisées comme populaires, plus qu’au sein des classes moyennes (KAUFMANN, 1994). La part des ménages d’une personne tend à progresser partout en Europe occidentale, et constitue déjà dans une grande La part des ménages d’une personne est un indicateur sensible à de nombreux facteurs, démographiques, socioéconomiques et structurels. Comme nous le verrons, l’âge (et donc la pyramide des âges d’un région) a une importance déterminante, de même que la structure du/des parcs de logement et les prix de l’immobilier, ainsi que le genre (plus de femmes vivent seules), la législation ainsi que certaines données culturelles et sociales.

Répartition spatiale de la « monorésidentialité » (terme créé par J.C. Kaufmann, KAUFMANN, 1994) Après avoir cartographié le phénomène étudié, il est nécessaire de souligner plusieurs observations. Premièrement, la rupture la plus nette dans la répartition spatiale se retrouve dans l’opposition urbain-rural. La part des monorésidents est beaucoup plus élevée dans les aires urbaines que dans les zones rurales, conduisant à un phénomène de concentration urbaine net dans toute la région lémanique, et ce pour différents types et tailles de villes. Ensuite, plusieurs disparités régionales sont aussi visibles, mais moins intuitives. Le massif alpin transfrontalier, au sud-est de la zone, ainsi que le massif du jura sur la frontière nord constituent deux zones plus homogènes au sein desquelles la part des ménages d’une personnes est plus élevée qu’ailleurs. À l’inverse, la région de Fribourg s’illustre par de très faibles valeurs

Une limite importante doit toutefois être évoquée dans cette observation : en 1990 en France, la limite d’âge (qui était à 25 ans) pour les enfants a été modifiée, ce qui a entrainé une baisse importante du nombre de ménages complexes au profit de familles avec enfant dans les recensements. Ces mêmes recensements, en assignant un seul lieu de résidence par personne, ont pour effet d’éclater les ménages dans leurs statistiques. De plus, en 2006 on estimait à 2,4% le nombre de personnes non recensées comme faisant partie d’un ménage (TOULEMON, 1994). Deuxièmement, les facteurs de croissance de la monorésidentialité et son intensité diffèrent en fonction des classes d’âge. On observe en effet un taux de croissance plus faible pour les personnes âgées, un taux de croissance plus élevé


pour les jeunes, et un taux de croissance moyen aux âges intermédiaires (KAUFMANN, 1994). Ces trois classes d’âges affichent des statuts matrimoniaux différents dans le cas des monohabitants : les jeunes monohabitant.e.s sont majoritairement célibataires, les monohabitant.e.s âgé.e.s sont surtout veuf.ve.s, et les personnes des classes d’âges intermédiaires sont principalement séparées ou divorcées (KAUFMANN, 1994). Une grande part des personnes âgées vivent en ménage seul, mais le phénomène s’observe également auprès des autres classes d’âges, ne permettant pas de réduire les enjeux du phénomène au seul troisième âge.

a été conceptualisée par le sociologue Dimitri Mortelmans comme le développement d’une génération « sex and the city ». Celle-ci comprend « des célibataires heureux qui aiment vivre dans les grandes villes bouillonnantes » (MORTELMANS, cité par la RTBF en mars 2017). Le profil type européen (cadré ici sur les données de l’Europe des 12) du monohabitant est éclairant en ce sens : il s’agit d’une personne urbaine, habitant le centre-ville dans un appartement, ayant une vie sociale très importante et grand consommateur de produits culturels (KAUFMANN, 1994).

Zoom-in : La région transfrontalière alpine

Ce qui constitue donc la spécificité de cette région alpine dans la cartographie de notre indicateur est la structure d’âge de sa population, comprenant de nombreuses personnes âgées et de nombreux jeunes, qui sont les principaux monohabitants.

Facteurs spécifiques régionaux : l’influence de la population de plus de 65 ans Comme explicité précédemment, les causes de la répartition spatiale de la monorésidentialité sont composites. Afin de mettre en avant certaines disparités régionales dans les facteurs explicatifs, il apparaît intéressant de mettre en lumière les

Ensuite, le genre constitue un autre facteur d’influence de la monorésidentialité. Ce phénomène est principalement féminin, mais l’écart tend à diminuer sur le long terme. Cette prévalence féminine à vivre dans un ménage d’une personne est principalement due au plus grand nombre de femmes aux âges élevés, et donc à des facteurs démographiques. Notons toutefois qu’il y a également plus de femmes monohabitantes que d’hommes aux âges jeunes, comme le corrobore le document cidessous.

Une exception notable : entre 25 et 54 ans, on observe plus d’hommes monohabitants que de femmes, principalement car les femmes ont plus souvent la charge des enfants (KAUFMANN, 1994). Notons finalement que la situation familiale des hommes est plus impactée que celles des femmes par la multi-résidence, ce qui constitue une limite aux statistiques analysées (TOULEMON, 2011/2). Le logement est également un facteur déterminant la répartition spatiale des ménages d’une personne. Tant la structure du parc du logement que les prix de l’immobilier ont une importance. Enfin, les évolutions comportementales et de mœurs tendent à devenir l’un des facteurs explicatifs les plus essentiel, en particulier lorsqu’il s’agit d’expliquer les différences de répartition entre les espaces urbains et ruraux. Les modes de vie des familles et des individus évoluent rapidement et impactent la structure des ménages de manière durable. Une de ces évolutions

personne. Ce n’est toutefois pas la seule cause de concentration de monohabitants, ni toujours la principale. À la lumière du graphe ci-dessous, plusieurs précisions peuvent être apportées à notre analyse. Premièrement, en ce qui concerne les cantons du Valais et de Neuchâtel, et le département du Jura, les fortes concentrations de ménages d’une personne semblent pouvoir être expliquées par une part plus importante qu’ailleurs de personnes âgées dans la population. En ce qui concerne le canton de Fribourg, qui pour rappel se distingue depuis de nombreuses années par une faible part de monohabitants, on observe que la part des personnes âgées est plus faible que dans les cantons voisins, ce qui pourrait s’imposer comme un facteur explicatif de premier ordre. Les autres départements et cantons affichent en revanche des valeurs plus nuancées qui impliquent la nécessité de prendre en compte d’autres facteurs explicatifs.

Conclusion La répartition spatiale de la monorésidentialité dans la région lémanique est complexe. La part des ménages d’une personne constitue un indicateur qu’il est nécessaire d’approcher avec nuance et une certaine prudence méthodologique. Il apparaît après analyse cartographique que ce phénomène s’organise selon une forte concentration urbaine, due principalement à des facteurs comportementaux. En revanche, les zones de concentration de monohabitants plus rurales s’expliquent par des facteurs plus diversifiés encore, comme la part de la population aux classes d’âges supérieures dans le cas des Alpes transfrontalières.

Lorsque l’on observe la répartition spatiale de notre indicateur, certaines zones se démarquent et affichent des spécificités. C’est le cas de la région transfrontalière alpine, et plus précisément du département de la Haute-Savoie en France et du Valais en Suisse. Dans cette région, la part des ménages d’une personne est bien plus importante qu’ailleurs, et de l’ordre d’un tiers des ménages en moyenne. Cette spécificité régionale s’explique principalement par un facteur. La population de cette région est en très grande progression, elle affiche une démographie très dynamique, la Haute-Savoie étant même l’un des départements ayant le plus fort taux de croissance de population en France. Cette croissance impacte la pyramide des âges de ces zones : on observe un net vieillissement de la population ! Les plus de 60 ans constituent près de 20% de la population, tant en France qu’en Suisse dans cette région. La croissance démographique depuis de nombreuses années implique de plus une importante population jeune, qui atteint les 25% de moins de 20 ans côté français de nos jours (VIVION, 2016, rédaction France Bleu pays de Savoie). Nous avons donc ici deux classes d’âge très enclines à la monorésidentialité. La répartition des personnes âgées s’équilibre entre les grandes agglomérations et la montagne. Pour rappel, elles constituent plus souvent des ménages d’une personne à cause du différentiel de mortalité entre homme et femmes aux âges élevés, laissant souvent des femmes veuves seules dans leur logement.

Document 2 : Diagramme

contrastes spatiaux avec une donnée démographique en particulier : la part de la population de plus de 65 ans. Il s’agit de la part de la population qui constitue le plus de ménages d’une

Auteur : Colin Horenbeek, 11.04.2018

Part de la population de +65 ans (Cantons suisses et départements français) 18%

Valais (CH) 17%

Genève (CH) 15%

Fribourg (CH)

16%

Vaud (CH)

18%

Neuchâtel (CH) 15%

Haute-Savoie (FR)

16%

Ain (FR)

21%

Jura (FR) 17%

Doubs (FR) 0%

5%

10%

15%

20%

25%


mondialisation et de la transformation numérique par exemple, les emplois vacants et les problèmes d’inadéquation des compétences se multiplient » (OCDE, 2017). La Suisse est en effet en pénurie de travailleurs dans les secteurs hautement qualifiés (finances, technologie de l’information et de la communication, ingénieurs,…) et ces postes vacants, qui requièrent des diplômés de l’enseignement supérieur, sont majoritaires en milieu urbain. . Pour ce qu’il en est de la France, on constate un schéma semblable : une croissance de l’emploi dans les professions hautement qualifié. On retrouve ici le deuxième élément mis en avant par l’OCDE : la part des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dépend de l’offre d’emploi hautement spécialisé, un emploi que nous pourrions qualifier d’urbain.

Education : les diplômés de l’enseignement supérieur Dans cette partie de l’atlas, nous nous pencherons sur des questions relatives au niveau d’éducation et aux différences d’équité qui peuvent exister dans l’accès à l’enseignement. Pour cela, nous nous focaliserons sur l’enseignement supérieur. En effet, l’accès à l’enseignement primaire et secondaire est moins contraint par les facteurs d’équité que nous allons développer par la suite : la France et la Suisse luttent toutes deux contre le décrochage scolaire en rendant l’école obligatoire. Les cas d’abandon en cours de parcours scolaire étant donc plus rares dans ces cycles-là, il est plus difficile de déterminer les facteurs en jeu dans de tels processus. Les questions d’égalité des chances dans l’accès à ces deux cycles de formation se mesurent plutôt au travers des processus qui opèrent dans le choix de l’établissement scolaire et du type de formation secondaire : quel élève accède à telle ou telle école ? Cette manière d’appréhender les inégalités sociales en jeu dans les systèmes éducatifs est tout autant pertinente pour analyser les différences sociales qui conditionnent l’un ou l’autre établissement de l’enseignement supérieur. Cependant, dans le cadre de ce travail, sans nous préoccuper du type de formation ou du choix de l’établissement notre raisonnement sera orienté par un questionnement plus global : Quels sont les facteurs influençant la part des jeunes détenteurs d’un diplôme de l’enseignement supérieur ? En calculant la part de la population diplômée parmi les individus âgés de 15 ans et plus qui ne sont plus scolarisés, on obtient une cartographie du niveau d’instruction dans l’enseignement supérieur de chaque district suisse ou canton français. On constate très rapidement qu’il existe de forts contrastes d’une entité territoriale à l’autre. Dans ce cas-ci, l’analyse de la répartition spatiale des jeunes titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur peut se faire sous deux angles différents : une comparaison France - Suisse et une comparaison Ville – Campagne. Il est d’abord frappant de voir à quel point cantons français et districts suisses diffèrent sur cette question-là : on observe une concentration des valeurs faibles ne dépassant jamais les 27 % dans les départements français tels que l’Ain, le Jura et le Doubs, tout trois traversés par le massif du Jura et des valeurs élevées approchant les 47% dans les cantons Suisse tels que celui de Genève ou du Vaud. Toutefois, le département français de HauteSavoie nous montre qu’il ne s’agit pas là d’une simple dichotomie France – Suisse en termes de niveau d’éducation puisqu’il présente, comme le font les cantons suisses, des valeurs élevées pour la part des jeunes détenteurs d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Un autre élément contraste lui aussi ces observations : les cinq districts français situés autour de la ville de Besançon présentent eux aussi une part plus importante de jeunes diplômés comparativement aux autres districts du département de Doubs. Ce constat nous mène à un deuxième type de comparaison, celle entre espaces urbains (et péri-urbains) et ruraux. On remarque en effet une constante : les cantons français ou les districts suisses au sein desquels se trouvent une ville chef-lieu de plus de 30 000 habitants, voire de plus de 100 000 habitants, présentent tous des

L’impact du genre La part des jeunes titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur ne varie pas simplement selon le milieu de résidence, on observe aussi une corrélation avec le genre. Plus intéressant encore, cette corrélation s’effectue de manière différente dans les deux pays.

valeurs élevées, voire les plus élevées, comme dans le canton d’Annecy ou les districts de Genève et de Lausanne.

La pression du milieu de résidence Selon l’OCDE, la part de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dépend de deux facteurs différents : d’une part, du degré d’accès aux différentes études et formations et d’autre part, de l’offre d’emploi nécessitant des compétences hautement qualifiées. Si l’on se penche sur ces deux facteurs au regard du territoire étudié, voici les éléments que nous pouvons mettre en évidence (OCDE, 2017) Pour ce qu’il en est de l’accessibilité aux formations, bien qu’il ne s’agisse pas du seul paramètre explicatif, nous pouvons l’évaluer, ici, en fonction de la situation et de la présence (ou non) des universités et hautes écoles. En observant leur répartition spatiale (cfr. Carte L’enseignement supérieur), on remarque facilement que celles-ci se concentrent dans les zones urbaines, tout particulièrement à Genève, Lausanne et Besançon. Ceci apparait donc comme un premier élément explicatif de la répartition des diplômés dans les départements de l’Ain, du Jura et du Doubs où les établissements d’enseignement supérieur sont très peu nombreux, voire absents à l’exception de ceux disponibles à Besançon et de la concentration de ces diplômés dans les villes telles que Genève, Lausanne ou Annecy. A présent, nous pouvons nous concentrer sur le deuxième élément mis en avant par l’OCDE : l’offre d’emploi hautement qualifié.

Selon une enquête de l’Insee, « l’emploi est majoritaire chez les plus diplômés, l’inactivité domine chez les non-diplômés » (INSEE, 2016), l’emploi est donc plus accessible pour un individu formé et qualifié. Ainsi, sur l’ensemble de la France, entre 2013 et 2015, 82% des jeunes diplômés à la sortie de leurs études supérieures trouvent un emploi contre 31% pour ceux qui ne le sont pas (INSEE, 2016). Le cas de la Suisse diffère en certains points et mérite qu’on s’y attarde : le système éducatif suisse repose sur un processus d’orientation précoce des élèves dans leur cursus scolaire et sur la valorisation des filières professionnelles du deuxième cycle du secondaire, permettant aux jeunes de ces filières de trouver facilement un emploi à la sortie des secondaires, sans pour autant être diplômés du supérieur. Ainsi, en 2009, parmi les jeunes de 25 à 29 ans, ceux sortant d’une formation secondaire professionnelle avaient plus facilement accès à un emploi que les jeunes du même âge étant diplômés du supérieur. Il faut noter toutefois, que cet emploi ne représentait souvent pas un emploi stable dans le temps alors qu’en ce qui concerne les jeunes qui avaient eu accès à une formation du supérieur et qui en ressortaient diplômés, bien qu’ils aient eu plus de mal à trouver rapidement un emploi entre 25 et 29 ans, parvenaient à garder leur emploi au fil des années. (OCDE, 2009) Quoiqu’il en soit, la Suisse présente un taux de chômage plus faible que la France (2,9% pour 9,2%) et une transition de l’école au marché du travail qui fonctionne bien, qu’elle se fasse par l’intermédiaire d’une formation dans l’enseignement supérieur ou non. Cependant, « un nombre croissant de données indiquent qu’à mesure que la structure de l’économie évolue, sous l’effet de la

En suisse, globalement, la part des femmes au sein de la population entrante dans les hautes écoles universitaires se situe aux alentours de 50% en bachelier et en master, bien qu’elle varie en fonction du domaine d’étude. Cette proportion est un petit peu plus faible dans les doctorats, puisqu’en 2010, on y retrouvait 45,6% de femmes. En termes de répartition des diplômes, on retrouve cette même parité : un an après l’obtention de leur diplôme, 72% des hommes comme des femmes occupent un emploi qualifié (OFS, 2016). En revanche, en France, dans la région étudiée, on observe une représentation plus importante du nombre de femmes dans les bacheliers (56,5%) et dans les masters (59,6%). De la même façon, la part des diplômes attribués aux étudiantes est plus grande que ceux attribués aux étudiants. A l’inverse, l’insertion professionnelle est plus favorable pour les hommes diplômés que pour les femmes diplômées (EESR, 2013). Alors qu’en Suisse, la question du genre semble moins structurer la part des jeunes titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, elle est bien plus présente, voire problématique, en France dans les considérations portant sur le niveau d’éducation des étudiants.

Le poids du milieu social Pour étudier l’impact du milieu social sur la part des jeunes diplômés, on peut d’abord se pencher sur des considérations générales relatives à ce genre de questions en France et en Suisse. Plus tard nous reviendrons plus précisément sur le cas de Genève. Ainsi, en France, parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans, la part d’étudiants de l’enseignement supérieur est deux fois plus importante chez les enfants de cadres ou de professions intermédiaires que chez les enfants d’ouvriers ou d’employés. De la même façon, parmi les jeunes âgés de 25 à 29 ans, 65% sont des enfants de cadres ou de professions intermédiaires. Toutefois, c’est au sein des milieux sociaux les plus défavorisés, que l’accès à l’enseignement supérieur a le plus augmenté ces dernières années (EESR, 2016). Des constats comparables sont faits en Suisse à propos de la corrélation qui existe entre origine sociale et accès à l’enseignement supérieur : en 2017, parmi les étudiants


qui suivent une formation universitaire, 52% proviennent de familles dans lesquelles au moins un des deux parents est titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur, universités et hautes écoles confondues. En revanche, seuls 34% des étudiants universitaires sont des enfants de cadres. L’appartenance des parents à un milieu socio-professionnel supérieur est donc plus impactant pour un jeune français que pour un jeune suisse (OFS, 2016). Bien évidemment, ces inégalités d’accès aux diplômes ne se manifestent pas uniquement dès l’entrée dans l’enseignement supérieur. Selon Lefebvre, les inégalités sociales qui conditionnent l’obtention d’un diplôme du supérieur « se jouent surtout avant le bac » (LEFEBVRE, 2012). En effet, l’obtention du bac et le type de bac obtenu varient en fonction des classes sociales, impactant par la suite la possibilité, ou non, de poursuivre certaines formations de l’enseignement supérieures. Lefebvre conclue en reconnaissant l’augmentation de la part des diplômés du supérieur tout en constatant que « la composition sociale de la population étudiante, et donc les inégalités scolaires, ont relativement peu varié » (LEFEBVRE, 2012).

La corrélation avec l’âge Pour comprendre le lien qui existe entre âge et diplôme supérieur, il est important de considérer la question sous l’angle d’une évolution temporelle. En effet, de manière générale en Europe, on a vu augmenter ou diminuer, selon les périodes et les pays, l’âge médian d’obtention du premier diplôme supérieur depuis les années 60. L’accroissement du niveau scolaire se fait donc différemment selon les générations (CHAUVEL,1998 ). Dans le cadre de ce travail, nous allons nous concentrer sur deux vagues successives d’évolution : premièrement, on assiste, depuis les années 50, et ce jusque dans le milieu des années 90, à une expansion forte de l’âge médian de fin d’étude, passant de 18 à 23 ans, en France et en Suisse, comme dans bien d’autres pays européens (OCDE, 2014). Deuxièmement, à l’inverse, depuis le début des années 2000, on constate une diminution de l’âge médian au premier diplôme supérieur. Nous allons voir ici en quoi ces deux progressions relèvent de processus différents. La première évolution doit être nuancée. En effet, cette expansion du niveau d’éducation ne se fait pas de manière linéaire et continue mais bien selon différents mouvements de fluctuation propres à chaque génération. Il y a, en fait, deux cycles de croissance universitaire qui s’opèrent sur cette période, l’un dans les années 60 et l’autre dans le milieu des années 80, séparés par un « cycle de pose » (PROST, 1998) et qui résultent d’une augmentation du degré d’accessibilité aux formations (ouverture d’établissements supérieurs, diversification des formations, aide sociale apportée aux étudiants) et une conjoncture favorable sur le marché du travail (CHAUVEL,1998). Autrement dit, on revient ici sur les deux facteurs mis en avant pas l’OCDE qui impacte la part de diplômés. La deuxième vague d’évolution, en cours depuis le début des années 2000 en Europe et qui donne lieu à une diminution de l’âge médian d’obtention du premier diplôme supérieur, résulte d’une série d’incitants mis en place par les différents pays visant à réduire le temps de formation des étudiants pour augmenter au plus vite le nombre d’actifs diplômés sur le marché du travail (OCDE, 2014). A nouveau, on retombe sur un constat déjà évoqué : la France et la Suisse sont en pénurie

de travailleurs dans les secteurs hautement qualifiés. De manière générale, les entités territoriales avec une population plus jeune ont une proportion de diplômés plus importante. (OCDE, 2017)

Focus sur le canton de Genève Revenons à présent de manière plus précise sur le canton de Genève d’une part pour voir, à plus grande échelle, comment se comporte chacune des communes au sein du canton et d’autre part, pour analyser de quelle manière ces différents facteurs s’articulent sur ce territoire qui présente une proportion importante de diplômés au vu du reste de la région. Comme on pouvait s’y attendre et comme on peut le voir sur cette deuxième carte (cfr. Carte L’enseignement supérieur dans le canton de Genève), les différentes communes du canton de Genève ne forment pas en ensemble homogène face à ces questions de niveau d’éducation. Bien au contraire, on distingue au travers de cette carte une géographie très structurée de la répartition des diplômes de l’enseignement supérieur qu’il est intéressant de décrire dans un premier temps et de rendre intelligible, dans un deuxième temps, au moyen d’une comparaison avec la répartition spatiale d’un indicateur de richesse de la population genevoise ainsi qu’au regard des autres facteurs mis en avant précédemment. Les communes à l’est du lac Léman sont celles qui présentent les parts la plus importantes de diplômés, atteignant même 46,5% . Sur la rive ouest du lac, on constate un chapelet de communes dont les valeurs varient entre 36 % et 41 %, des valeurs qui tournent autour de la moyenne cantonale de près de 38 %. Au sudest, on a affaire à l’amas de communes le plus important dont les valeurs, qui varient entre 30 et 36%, peuvent encore être considérées comme très élevées comparativement aux valeurs obtenues pour l’ensemble de la région Lémanique. Encastré entre ces trois ensembles de communes, on remarque trois communes aux valeurs particulièrement faibles par rapport à l’ensemble du canton. Tout d’abord, nous pouvons nous attarder sur la question du milieu social des résidents du canton genevois afin d’apporter des éléments de compréhension à cette répartition spatiale des diplômés. Comme nous avons pu le voir précédemment, le statut socio-professionnel des parents peut être un facteur influençant le niveau d’éducation des enfants. C’est pourquoi, il peut être pertinent ici de comparer la cartographie d’un indicateur de richesse, le revenu médian par commune et quartier du canton (cfr. Carte Niveau de mixité et revenu médian), à celle de la part des diplômés. On constate alors une forte corrélation entre ces deux répartitions spatiales : les communes de la rive est du canton sont celles qui présentent principalement la proportion de diplômés la plus élevée ainsi que les revenus médians les plus élevés. A l’inverse, le centre du canton, ayant les proportions de diplômés les plus faibles, sont les zones à revenus inférieur, à l’exception de la commune même de Genève qui, bien que se situant en zone à revenu inférieur, présente une proportion relativement forte de diplômés (36%). Cet écart peut sans doute s’expliquer par le poids d’un autre facteur : le milieu de résidence. En effet, il faut tenir compte de l’implantation dans cette commune de l’Université de Genève qui, d’une part, attire les étudiants de la commune en question et qui, d’autre part, influence l’arrivée d’un nombre important d’étudiants.

Ensuite, nous pouvons trouver une seconde explication de cette part élevée de diplômés à Genève dans la structure par âge du canton. En effet, en 2013, avec un âge moyen de 40,7 ans, Genève est le troisième canton avec la population la plus jeune de Suisse, juste après les cantons de Vaud (40,3 ans) et de Fribourg (39,5 ans) (RTS, 2014). Le canton de Genève est alors composé d’une population, qui, en grande partie, est issue des générations récentes qui ont pu profiter de la croissance universitaire du milieu des années 80, ainsi que d’une importante population âgée de 18 à 25 ans, concentrée dans les communes du nord-est du canton, qui bénéficient des différents incitants mis en place par les universités pour restreindre au maximum son temps de formation et être diplômé au plus vite. Pour finir cette étude de cas, nous pouvons nous intéresser au facteur de genre, pour souligner l’évolution du nombre de femmes diplômées du supérieur dans le canton de Genève. Plus tôt dans ce raisonnement, nous avions évoqué le fait qu’on retrouvait en Suisse, une grande parité entre les sexes dans l’accès aux formations supérieure et à leurs diplômes. Ces chiffres-ci nous permettent de nuancer ce discours, ou du moins de le recontextualiser de le temps. Aujourd’hui, dans le canton de Genève, les femmes âgées de 25 à 44 ans représentent plus de la moitié des diplômés de l’enseignement supérieur. Mais il n’en n’est pas de même pour les générations précédentes : parmi les femmes de 45 à 64 ans, 46% ont obtenu un diplôme, et parmi celles de 65 ans ou plus, seules 41 % sont diplômées (OCSTAT, 2013).

En bref Pour conclure, nous pouvons retenir que le milieu de résidence, le genre, le milieu social ou l’âge influencent chacun, d’une manière ou d’une autre, la part des diplômés présente sur un territoire. Cependant, comme nous avons pu le voir avec le cas du canton de Genève, présentant une proportion élevée de diplômés, des distinctions internes sont à considérer. Ainsi, ces différents facteurs opèrent y compris au sein d’un espace urbain, à une échelle plus fine. Hannah Berns


En effet, les personnes avec un niveau de diplôme élevé accèdent plus facilement au marché du travail et aux métiers les plus rémunérateurs, et ont donc en moyenne un salaire plus élevé que ceux ayant un niveau de diplôme ou de qualification moindre. A catégorie socioprofessionnelle égale, un diplômé gagne plus qu’un non-diplômé(BEHAGHEL,2009). On peut par ailleurs comparer la carte de répartition spatiale des revenus avec la carte « L’enseignement supérieur » du thème: niveau d’éducation, montrant la répartition de la part des jeunes titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur, au terme de cet exercice on peut remarquer que la répartition spatiale est très similaire, donc qu’au plus la part des jeunes titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur est élevé, au plus les revenus le sont aussi, donc autour des villes et le long de l’axe nord-est/sud-ouest mentionné précédemment. Et enfin, le fait qu’un ménage composé d’une ou deux personnes travaillant influence les revenus de ceux-ci est aussi appuyé dans la littérature traitant ce sujet(AEBERHARDT, POUGET,2006).

Conditions de vie : revenus Indicateur utilisé : J’ai choisi de prendre la médiane du revenu disponible équivalent ou encore revenu équivalent net comme indicateur statistique, car il prend en compte la valeur des transferts en nature accordée par l’Etat (santé, éducation, sécurité sociale…), des déductions, la taille et composition des ménages pour avoir une meilleure notion des revenus de ceux-ci. La distribution du revenu se caractérise souvent par des valeurs extrêmes (revenu très élevés), la médiane est peu perturbée par ces valeurs et assure une estimation plus précise du niveau de revenu représentatif de la population. En effet, la médiane s'obtient en prenant le nombre qui partage la série statistique en deux parties égale, c'est le milieu de la distribution statistique. Cet indicateur représente le milieu de la distribution statistique de la répartition du revenu, et donc le niveau de vie du ménage « typique » en termes de revenu.

Cette dernière nous indique aussi que les communes avec un nombre élevé d’allocataires de minima sociaux ont tendance à avoir des revenus faibles(ARGOUARCH’H, BOIRON,2016). Ceci se vérifie très bien pour la région étudiée si on compare notre carte avec celle du thème: chômage, « La répartition du chômage ».On peut aussi relever le fait que les femmes, les jeunes ainsi que les moins instruits reçoivent plus d’aides sociales que les autres catégories de la population, nous indiquant que ce sont entre autres les personnes les plus vulnérables au point de vue financier, et donc ayant un faible niveau de vie.

Voici comment il se construit plus précisément selon Eurostat : « • Le revenu disponible équivalent correspond au revenu total d’un ménage, après impôt et autres déductions, disponible en vue d’être dépensé ou épargné, divisé par le nombre de membres du ménage converti en équivalents adultes. L’équivalence entre les membres du ménage est obtenue par pondération en fonction de l’âge. D’abord, tous les revenus monétaires perçus par chaque membre du ménage, sont additionnés. Il s’agit des revenus du travail et des placements et des prestations sociales, tous nets d’impôts et de cotisations sociales. Ensuite, afin de prendre en compte les différences de taille et de composition des ménages, le revenu total (net) du ménage est divisé par le nombre d’équivalents adultes au moyen de l’échelle standard de l’OCDE. Cette échelle assigne une pondération à tous les membres du ménage : 1 au premier adulte ; 0,5 à chaque membre âgé de 14 ans et plus et 0,3 aux enfants de moins de 14 ans. Enfin, le chiffre obtenu, appelé « revenu disponible équivalent », est distribué à parts égales entre chaque membre du ménage. » Comme les monnaies sont différentes entre la France et la Suisse, se pose le problème de la comparaison des différents revenus entre les différents pays, donc j’ai converti les francs suisses en euro en utilisant le taux de change moyen (selon la banque centrale européenne) de l’année correspondante aux données. Donc du 1/1/2013 au 29/12/2013. J’utilise les revenus en euro (€) pour mon indicateur. 1 € = 1,2311 CHF et 1 CHF = 0,8123 €.

Analyse de la répartition spatiale : Tout d’abord, la carte «Répartition spatiale des revenus: médiane du revenu disponible équivalent» ci-contre peut nous révéler qu’au niveau global il y a un axe central orienté nord-est/sudouest de valeurs élevées, cet axe est transfrontalier. On peut également dégager de la lecture de la carte un gradient se dégageant de l’axe susmentionné, perpendiculairement à celui-

ci, du centre vers ses périphéries, le gradient est plus progressif vers l’est qu’à l’ouest. On peut aussi remarquer que les revenus sont généralement plus élevés en Suisse qu’en France. A un niveau de lecture moins global, la répartition nous indique qu’il y a un phénomène de gradient radioconcentrique au niveau des villes comme Annecy, Genève ou Fribourg. Au côté Nord, en France, dans le Doubs, au niveau de la frontière, on peut voir deux centres de discontinuités de valeurs élevées dans le gradient se dégageant de l’axe principal nordest/sud-ouest. Dans une autre mesure on peut remarquer qu’il ne manque des valeurs de l’indicateur qu’en France, mais on peut supposer que c’est en majorité des communes à faibles revenus, des premières classes, car cela suit globalement la continuité des faibles valeurs sur la carte, comme le phénomène de gradient qu’on observe.

Explication de la répartition spatiale des revenus : De manière générale, dans la littérature que j’ai pu consulter les espaces sont distingués en trois types : les pôles urbains, la périphérie ou les communes périurbaines et le milieu rural(AERTS, CHIZARI,2010, BEHAGHEL,2009, PAULO,2006). Les communes rurales sont absorbées par la périurbanisation, et cette dernière est absorbée par le milieu

urbain. On peut apprendre que les revenus moyens sont plus élevés dans le milieu urbain que dans le milieu rural. Ainsi que les ménages des communes périurbaines ont des revenus plus élevés que dans les pôles urbains. Il est aussi à noter que les inégalités augmentent dans le milieu urbain et les centres-villes, en partie car la diversité des offres du marché des logements est plus faible que dans la périphérie ou en milieu rural. Il y a de manière générale plusieurs facteurs qui peuvent expliquer les différences de revenus entre les ménages, ce sont surtout des caractéristiques individuelles propres des ménages. Le premier facteur explicatif que j’avance est le statut socioprofessionnel des membres du ménages, donc leur poste occupé, leur métier, donc par extension leur niveau de formation, leur diplôme. Le deuxième facteur est la structure du ménage, donc si celui-ci est composé d’un couple, de personne seule, du nombre de membre du ménage, donc des enfants… Par exemple les familles monoparentales sont très souvent des ménages les moins favorisés(ARGOUARCH’H, BOIRON, 2016). Un troisième facteur est le nombre d’actif du ménage, donc le nombre de personne qui travaille, et donc ceux étant inactifs ou au chômage. D’autres différents facteurs de moindre importance sont l’expérience professionnelle, l’âge, l’ancienneté au sein d’une entreprise, la taille de celle-ci, son secteur d’activité et le type de contrat de travail. On peut ainsi remarquer que les ménages de moins de 30ans ont des revenus plus faibles que les ménages des 50-59 ans(AEBERHARDT, POUGET,2006, AERTS, CHIZARI,2010, BEHAGHEL,2009).

Ensuite, pour expliquer la différence de revenu entre les différents milieux, il faut mettre en évidence l’inégalité d’accès des jeunes aux études. Cette inégalité s’explique par le fait que les habitants du milieu rural sont faiblement à proximité des établissements d’études supérieures, en effet on remarque qu’au plus on est proche d’une université par exemple, au plus le pourcentage de fréquentation augmente(FRANÇOIS, POUPEAU,2005). Plusieurs études démontrent entre autres que l’accès aux études des étudiants est fonction du capital scolaire de leurs parents, des revenus de ceux-ci (CANISIUS KAMANZI , DORAY, MURDOCH, MOULIN, COMOÉ, GROLEAU, LEROY, DUFRESNE,2009). Ceci peut nous donner un élément de réponse quant aux différences de niveau scolaire entre les différents milieux, et donc aussi des différences de revenus des ménages qui les composent. Il ressort aussi que la part des cadres, des professions intellectuelles supérieures, des professions intermédiaires et des employés est importante dans l’espace urbain, le milieu rural est caractérisé par une part importante d’ouvriers et d’emplois dans le secteur agricole, le milieu périurbain quant à lui correspond à une part importante d’ouvriers et de professions intermédiaires(BEHAGHEL,2009). Dans les catégories socioprofessionnelles les plus touchées par des revenus faibles, on retrouve les emplois dans le secteur agricole (AEBERHARDT, POUGET,2006, BEHAGHEL,2009), ce qui explique en partie pourquoi les revenus sont relativement faibles en milieu rural, où ce secteur d’activité y est plus présent que dans d’autres milieux.


Dans certaines études sur la fragmentation urbaine en fonction des classes des individus, on peut apprendre que l’espace urbain est hiérarchisé en fonction de la hiérarchisation sociale, mais aussi que les quartiers les plus pauvres sont ceux qui ont la plus grande concentration d’ouvriers, d’employés et où le taux chômage est élevé(LANGEL,2013, FRANCOIS, RIBARDIERE, FLEURY, MATHIAN, PAVARD, SAINTJULIEN,2011, CAUBEL,2006). Au contraire, les quartiers les plus riches regroupent le plus de cadres, ingénieurs, hauts fonctionnaires, où le taux de chômage est faible. Ces études ont pu mettre en évidence un continuum spatial des quartiers, donc un gradient des plus riches vers les plus pauvres en passant par des communes dominées par les classes moyennes qui servent de « zone tampon ». Ceci met en lumière un regroupement, une cohésion sociale des territoires urbains, surtout chez les plus aisés, qui ont tendance à former un « club » excluant les autres catégories sociales. A ceci s’ajoute un phénomène d’exclusion des plus défavorisés, notamment suite à l’augmentation des espaces résidentiels des classes moyennes. Les plus pauvres se situent généralement dans les parties centrales des espaces urbains, proche du centre. On peut d’ailleurs retrouver ce type de continuum sur l’espace transfrontalier étudié via le gradient partant de l’axe principal nord-est/sud-ouest vers ses périphéries. Donc, au plus on remarque une diversité de revenus á l’échelle intercommunale, au plus on trouve une diversité sociale. Pour mettre en évidence ce phénomène, j’ai fait le graphique «Niveau de mixité en fonction du revenu médian relatif par commune de la ville de Genève en 2009», ce graphe nous indique la corrélation entre le revenu médian relatif et le niveau de mixité, (pour les communes de la ville de Genève) on remarque que la tendance est qu’au plus les revenus sont élevés, au plus le niveau de mixité diminue. Mais on peut remarquer aussi que certaines des communes avec les revenus médians les plus bas ont une mixité qui diminue également, cela correspond au fait que les moins aisés sont cantonnés dans certaines communes par exclusion sociale(LANGEL,2013). On parle ici de mixité de revenus, donc pour mieux comprendre à quoi cela correspond, j’ai également mis le tableau «Exemples théoriques de répartition de la population retenue selon la catégorie de revenus et valeurs d’entropie relative correspondantes» ci-contre. Les revenus élevés correspondants aux ménages ayant un revenu d’équivalence de 78.918 € ou plus, les revenus moyens supérieurs : de 46.747€ à 78.917€, les revenus moyens inférieurs : de 24.874€ à 46.746€, les bas revenus : de 0€ à 24.873€. La mixité parfaite étant une répartition comme suit : 20% de la population ayant des revenus élevés, ainsi que pour les bas revenus, et 30% pour respectivement les revenus moyens inférieurs et supérieurs. Donc cette corrélation entre le niveau de mixité et le revenu médian relatif qu’on observe pour la ville de Genève pourrait expliquer le phénomène de continuum spatial des revenus qu’on observe entre autres dans l’Arc lémanique. Outre les facteurs généraux qui expliquent la répartition spatiale des revenus, il y a une cause majeure qui explique celle-ci dans la région transfrontalière franco-suisse. Cette cause est le fait

que les salaires sont plus importants en Suisse qu’en France. En effet, l’écart de ce que touche un travailleur suisse et un travailleur français est de 75% dans le cas des travailleurs du canton de Genève, et de 50% dans l’arc jurassien. Mais cet écart est compensé par le fait que les prix des biens et services de consommations sont supérieures de 30 à 40% en Suisse qu’en France, donc ce qui nous ramène approximativement à un écart de 30% du niveau de vie entre ceux travaillant en Suisse et en France(LEURS, 2004). Sur la carte qui suit, «Part des transfrontaliers dans la population ayant un emploi», on remarque qu’il y a une part importante des travailleurs dans l’Ain et le Doubs qui vont travailler en Suisse, et une part non négligeable également en Haute-Savoie et dans le Jura. Il est ici intéressant de relever le fait que les zones d’emploi ayant de 18 à moins de 43% des actifs étant des transfrontaliers (notamment autour des communes de Pontarlier et Morteau) correspondent aux deux centres de discontinuités à revenus plus élevés que leurs environs, relevés plus haut dans la partie «Analyse de la répartition spatiale». Ce qui nous permet d’étayer le fait qu’il y a un ‘effet de frontière’ non négligeable pour ce qui est de la répartition des revenus, lié au fait que les salaires sont plus élevés en Suisse qu’en France. Ces transfrontaliers résidents en France ont donc le double avantage de toucher des salaires plus élevés que s’ils travaillaient en France et ont accès à des niveau de prix qui y sont inférieurs.

Ci-dessous, un histogramme comparant la répartition des salariés (%) selon leur rémunération horaire brute, ce qui est à relever ici, c’est le fait que les salariés dans le canton de Genève gagnent significativement plus que ceux travaillant dans l’Ain et en Haute-Savoie. On compare le canton de Genève avec ces deux départements car la majorité des transfrontaliers travaillant à Genève résident dans ceux-ci. La comparaison des salaires bruts peut se faire car la part des salaires brut des salariés pour les transferts sociaux est similaire dans les deux pays à première estimation(LEURS, 2004).

de ceux-ci résidaient respectivement en Haute-Savoie et dans l’Ain (OBSERVATOIRE STATISTIQUE TRANSFRONTALIER, COMITÉ RÉGIONAL FRANCOGENEVOIS,2013). Le niveau de formation est plus élevé dans le canton de Genève que dans l’Ain et en Haute-Savoie, ce qui concorde avec la carte « L’enseignement supérieur » du thème: niveau d’éducation. Il y a aussi à Genève plus de cadres et de professions intermédiaires et moins d’ouvriers que dans l’Ain et la Haute-Savoie, il est aussi à noter que le secteur industriel est relativement faible dans le canton de Genève. La moyenne d’âge des salariés y est aussi plus élevée, les moins de 25ans y sont deux fois moins nombreux que dans l’Ain et la Haute-Savoie, et au contraire les plus de 35 et de 55ans y sont surreprésentés. A noter également que le salaire croit plus rapidement avec l’âge en Suisse qu’en France(LEURS, 2004). Tout ceci est en accord avec les raisons trouvées dans la littérature citée plus haut, pour expliquer la répartition spatiale des revenus, en l’occurrence ici qu’ils sont plus élevés à Genève que dans l’Ain et la HauteSavoie.

Conclusion :

L’économie de Genève rayonne dans ses alentours, étant une métropole internationale, avec des sièges sociaux, un secteur tertiaire plus représenté que dans les autres cantons, via l’informatique, le secteur financier et les services aux entreprises entre autres, ce qui attire de nombreux travailleurs. Le canton de Genève accueillait en 2009 78.000 transfrontaliers, 71% et 25%

Le facteur principal explicatif de la répartition spatiale des revenus est la différence salariale et les mouvements transfrontaliers entre la France et la Suisse, ce qui exprime entre autres un ‘effet frontière’ significatif. Ensuite le continuum spatial des revenus peut s’expliquer notamment pour Genève via la corrélation entre le niveau de mixité et le revenu médian relatif. Ensuite vient le niveau de formation et donc les différences de statuts socioprofessionnels, le taux de chômage, et les secteurs d’activités qui sont différemment répartis spatialement pour expliquer la répartition spatiale des revenus.


Chômage et plein emploi : effet de structure ? Pour certains pays, les chiffres du chômage sont l’indicateur d’une croissance qui a ou n’a pas porté ses fruits. En France, ils font même l’objet d’une annonce mensuel qui est devenu un vrai rituel(Le rituel des chiffres du chômage 2016). Mais que veut vraiment dire le taux de chômage ? Si l’on analyse sa répartition sur la région lémanique, que fait-il apparaitre ? Des effets de structures différents ou similaires selon le pays ? Une région lémanique en crise ou en plein essor en ce qui concerne l’emploi ?

Répartition spatiale du chômage Le taux de chômage, c’est-à-dire du nombre de chômeurs par rapport au nombre d’actifs, se répartit de façon très contrastée à cette échelle entre la Suisse et la France. Alors qu’en Suisse, on ne trouve pas de valeurs supérieures à 10%, on trouve en France aussi bien des valeurs extrêmement faibles qu’extrêmement hautes. En plus de cet effet de frontière, on peut également observer un gradient, certes très dissymétrique, qui irait d’est en ouest en allant des valeurs les plus faibles aux valeurs les plus hautes. Ceci s’observe mieux à l’échelle régionale ou nationale. On peut supposer qu’il s’agit ici de l’effet de l’économie suisse sur son hinterland français, comme c’est le cas pour le Luxembourg et son hinterland franco-belge. Par ailleurs, on constate un taux de chômage toujours plus élevé dans les villes que dans leurs alentours : surtout dans le cas de Fribourg, un gradient auréolaire assez léger s’observe autour de

la ville. C’est plus ou moins le cas pour toutes les villes de plus de 30 000 habitants, mais de façon beaucoup plus dissymétrique. Enfin, en dehors des disparités nationales, on peut constater une répartition très inégale des valeurs côté français, avec quelques concentrations de taux élevés dans les villes. Seul l’est de la Haute-Savoie semble former un ensemble avec un taux de chômage plus faible que dans le reste de la partie française étudiée. On peut également observer une répartition de valeurs opposées dans les Alpes suisses. De façon plus générale en Suisse, les différences de taux entre communes sont beaucoup moins grandes et donc les écarts moins évidents. On peut donc conclure que dans la région lémanique, il existe deux principaux types de répartition spatiale du taux de chômage : le contraste franco-suisse et l’opposition centre-périphérie.

Écart à la moyenne nationale Cette analyse nous renvoie à des effets de structures que sont l’effet de frontière et le phénomène urbain. C’est pourquoi il m’a semblé intéressant de reconstruire la carte principale en soustrayant à chaque taux de chômage communal, la moyenne de son pays respectif, et donc de représenter l’écart entre le taux de chômage de la commune et du pays (Figure 2). Un autre élément plus large est mis en lumière à travers cette représentation : l’Est de la France a un taux de chômage globalement plus faible que la moyenne nationale tandis que l’ouest et surtout le sud-ouest helvétique ont un taux plus élevé que leur moyenne nationale.

Figure 1 : Carte du taux de chômage dans la région lémanique

Figure 2 : Carte de l'écart du taux de chômage communal par rapport à sa moyenne nationale En effet, si l’on continue de trouver des valeurs particulièrement A l’échelle européenne élevées dans les alentours d’Oyonnax, Besançon, et dans l’Ain, les autres communes semblent mieux s’en sortir que le reste du pays. Bien évidemment, les écarts entre taux de chômage par commune étant plus grands en France, on observe également des valeurs faibles plus extrêmes qu’en Suisse. Par ailleurs, cette représentation révèle également une dichotomie spatiale plus précise : les Alpes. En effet, là où le côté français des Alpes, c’est-à-dire l’est de la Haute-Savoie, concentre des valeurs plus faibles que dans le reste de la région étudiée, le côté suisse des Alpes réunit des taux plus élevés que sa moyenne nationale et que dans le reste de la Suisse étudiée. On peut supposer que l’impact du relief montagneux dans deux pays, de surcroit avec des taux de chômage substantiellement différent, n’est pas le même. Au-delà de ce que cette carte apporte comme informations supplémentaires, elle continue de montrer l’importance du chômage dans les villes. De plus, on observe toujours un effet de Figure 3 : Carte du taux de chômage NUTS2 (EUROSTAT, 2011) frontière : celui-ci est dû au faible taux de chômage suisse en général, et donc à des écarts potentiellement moins grands entre Si l’on considère notre région au sein de l’espace européen, on commune et pays. Il est important de préciser ici que les données retrouve tout d’abord le contraste franco-suisse. Mais par ailleurs, suisses ont été construites sur base d’un recensement de 2000 et en remettant la zone étudiée dans son contexte géographique, on d’un nombre de chômeurs de 2011, ce qui accentue l’importance voit qu’elle se situe à la marge de régions au faible taux de chômage. des biais de ce côté de la frontière. En effet, sur cette carte, on peut observer un axe AmsterdamVenise, comprenant la Flandres, le sud de l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, où le taux de chômage ne dépasse pas 5%.


Bien entendu, il est difficile d’observer les nuances internes à chaque pays sur cette carte, mais on peut voir que la région concernée par cet atlas n’est que de très loin concernée par un chômage qui dépasserait les 12% de taux de chômage en moyenne. D’ailleurs, le taux de chômage moyen de l’ensemble des communes franco-suisses étudiées est seulement de 6,26%, ce qui place la région lémanique dans la classe jaune foncé, comme l’est le nord de l’Italie ou le sud de l’Angleterre. Cela dit, si l’on considère qu’il s’agit d’un taux de chômage relativement faible, il faut néanmoins rappeler que le taux moyen des 28 pays de l’Union européenne – Suisse dès lors non comprise – est de 7,1% (EUROSTAT, 2018).

Les facteurs du chômage français De manière assez évidente, le chômage côté français est structurel et est lié à la dégradation des capacités industrielles, également dans la région qui nous concerne. En effet, les industries de l’horlogerie ou encore de l’automobile sont en crise dans cette partie de l’Europe. Ceci explique également pourquoi l’Ain, très industriel, est le département le plus touché (INSEE RHONE-ALPES, 2010). Seules des réformes macroéconomiques seraient donc capables de résorber ce chômage, car la croissance économique ne suffit pas. (HEYER, 2016) Le graphique ci-dessous montre bien non seulement l’insertion de ces deux économies dans le marché mondial, avec l’impact de la crise de 2008, mais également leur différence structurelle : alors que la France n’est pas descendue en dessous des 6% de taux de chômage depuis au moins 2003, la Suisse ne les a jamais dépassés.

Figure 4 : Graphique de l'évolution du taux de chômage (OCDE, 2018)

Cela dit, on constate quand même des disparités au sein de la région, que l’on n’explique pas uniquement selon des effets de structures. Un premier facteur important est celui du niveau de diplôme : moins l’on a un diplôme élevé, moins l’on a de chances de trouver un travail. Si l’on observe la répartition spatiale des titulaires d’un diplôme du supérieur, on trouve la même dichotomie franco-suisse, ce qui accentue le caractère explicatif du fait d’avoir un diplôme (Voir thème « Enseignement supérieur »). Par ailleurs, des études ont démontré qu’il existe également un lien entre logement précaire et retard scolaire (HEYER, 2016). Cela voudrait donc dire que le niveau de diplôme et le logement ont un impact sur le chômage. Un autre facteur important est celui de la densité de population : la partie française de la région lémanique est particulièrement peu peuplée (Voir thème « Densité de population »). De plus, la concentration de la population dans les villes pourrait également expliquer en partie le phénomène urbain. Si l’on comprend ces deux facteurs principaux, on comprend plus facilement la répartition dissymétrique et très contrastée du chômage dans cette partie de la France.

En outre, nous avions observé plus haut que les Alpes françaises étaient particulièrement moins touchées en termes de chômage que le reste de la France. Il semblerait que l’économie présentielle, c’est-à-dire qui dépend de la présence et de la consommation des individus, et donc des secteurs du tourisme et de l’Horeca, est moins impactée par le chômage. (INSEE RHONEALPES, 2010)

Les facteurs du « quasi » plein-emploi suisse La comparaison avec la Suisse est intéressante puisque le chômage est également structurel mais quasi-inexistant. En effet, le taux de chômage incompressible lié à des chômeurs temporaires serait de 3% selon les économistes suisses (KUEHNI, 2006). Sur la figure 4, on voit que le taux de chômage helvétique reste autour de 4%, ce qui est donc particulièrement faible pour un pays européen. Cela dit, nous avons vu que la Suisse, positionnée dans l’axe Amsterdam-Venise historiquement prospère a pourtant aussi subi les effets de la crise de 2008, mais dans une moindre mesure. Ce qui a permis à la Suisse de conserver un si faible taux de chômage tient à plusieurs facteurs d’importances différentes : la légèreté du Code du travail helvétique, la culture du consensus, et les violences administratives. Tout d’abord, les éléments cités pour la France peuvent également l’être pour la Suisse : la densité de population est plus élevée qu’en France et la part des détenteurs d’un diplôme du supérieur également. Nous l’avons vu, cela permet de trouver du travail plus facilement. Mais la raison principale du faible taux de chômage helvétique, c’est son Code du travail : le SMIC n’existe pas, il n’y a pas de durée légale du travail, la durée d’allocation de chômage est plus courte, et l’embauche et le licenciement ne sont presque pas réglementés. L’employeur ne doit avancer aucun motif pour un éventuel licenciement (PERROTTE, 2016). Ce sont donc des politiques de flexibilisation qui permettent un taux de chômage si faible, comme c’est le cas en Allemagne. Ces politiques consistent à permettre plus de liberté d’embauche et de licenciement à l’employeur, voir même de lui permettre de se débarrasser temporairement de ses employés lorsque l’entreprise n’en a pas besoin (KOCH & MASSOL, 2016). Lorsqu’il s’agit pour les travailleurs d’avoir des revendications et de les faire entendre, ils passent par des « consensus » via les conventions collectives de travail. C’est ce qui semble éviter le chômage à de nombreux travailleurs. De plus, ce consensus se déroulerait aussi entre écoles et entreprises pour pouvoir faire correspondre les formations aux besoins du marché et par là insérer plus vite les jeunes formés sur le marché du travail. Enfin, il est aussi important de préciser quand dans un pays où le chômage est quasi inexistant, le chômeur l’est aussi. Non seulement, il est difficile de rester au chômage car il faut constamment prouver, comme c’est le cas ailleurs, que l’on recherche du travail, mais l’image que se font les suisses semblent être plus violentes qu’ailleurs, tout comme l’est l’administration. Cela mène donc de nombreuses personnes à la marginalisation ou plus simplement à refuser le statut de chômeur (KUEHNI, 2006). Si la Suisse semble être une réussite économique avec un très faible nombre de chômeurs, on voit que cela peut cacher une réalité sociale bien plus violente que dans d’autres pays où le taux de chômage est plus élevé. De plus, la délocalisation n’échappe pas aux entreprises situées en Suisse, et le taux de chômage tend à repartir (PERROTTE, 2016). D’ailleurs, nous avons vu sur la figure 2 à quel point les Alpes suisses concentrent un taux de chômage plus élevé que dans le

reste du pays. Alors qu’en France, le tourisme et l’Horeca situés dans les montagnes semblent attirés des travailleurs, les suisses ne semblent pas considérer ces activités comme tout aussi attractifs. Une hypothèse serait de dire que les stations de ski françaises coûtant moins cher, elle ferait concurrence aux stations helvétiques. Une autre, proposée par des médias, considèrent que si le taux de chômage est plus élevé dans le Valais, c’est à cause du manque de neige (LE NOUVELLISTE, 2015). Cela dit, les conditions climatiques ne semblent pas être différentes dans les stations françaises.

Le cas de la commune de Cluses

Figure 5 : Zoom sur la commune de Cluses

Du côté des Alpes françaises, à environ 45km au sud-est de Genève, se trouve la commune de Cluses, quatrième ville de Haute-Savoie en terme de population (LECOMTE, 2012). Comme analysé plus haut, l’est de la Haute-Savoie a des taux de chômage bien plus faible que la moyenne nationale française, ce qui n’est pas le cas de cette commune qui atteint 18,68% de taux de chômage. Comment cela se fait-il ? Au début du 20ème siècle, Cluses est déjà spécialisé dans l’horlogerie (BECHET, 1964). Son activité industrielle lui permet d’agrandir sa population sur tout la durée du siècle : de 2000 habitants en 1905, elle passe à 18 000 en 2015 (BECHET, 1964; INSEE, 2015). Après la première guerre mondiale, l’industrie horlogère se reconvertit dans le décolletage. Il s’agit de la fabrication de pièces nécessitant une grande précision, comme des vis. Ce type de fabrication utilise donc le même matériel que dans l’horlogerie. On pourrait dire qu’il s’agit d’une spécialisation, comme ça a été le cas en Franche-Comté, au nord de la zone étudiée (BERGEON-CAREL, LARCENEUX, 2004). A la sortie de la seconde guerre mondiale, l’essor démographique de la commune va s’accentuer via l’augmentation de la demande et donc un appel de main d’œuvre. En effet, c’est à cette période que se développe les industries automobiles, téléphoniques et radiophoniques, grandes consommatrices de petites pièces de hautes précisions. Mais l’essor de l’industrie du décolletage est aussi permis par les prix avantageux qu’offrent les entreprises de la région. Cependant, au début des années 2000, le décolletage a subi une crise importante, notamment causée par la concurrence chinoise, qui a engendré une perte de 30% de son chiffre d’affaires et de 2000 emplois dans la région (SERRAZ, 2011). Ce serait une hypothèse explicative du taux de chômage particulièrement élevé dans cette commune : contrairement à ses communes septentrionales comme Megève ou Chamonix, Cluses n’est pas insérée dans l’économie présentielle et ne profite donc pas de la même conjoncture.

D’ailleurs, Cluses est un des bastions du FN en Haute-Savoie : le parti d’extrême-droite y atteint parfois les 40%. On peut comparer cette commune à celle de Hénin-Beaumont dans le Nord-Pas-deCalais, où taux de chômage rime avec vote extrême-droite, tout comme ancienne région industrielle rime avec présence de main d’œuvre anciennement immigrée. A Cluses aussi, les populations françaises originaires du Maghreb sont victime de discrimination à l’embauche et de racisme (LECOMTE, 2012).

Conclusion Au travers de la répartition spatiale, nous avons pu observer des contrastes inter et intra-nationaux : d’une part la France et la Suisse ont des taux de chômage très différents, mais d’autre part cette partie de la France est celle qui enregistre un des plus faibles taux du pays alors que la partie suisse de la région étudiée est celle avec les plus hauts taux de chômage nationaux. Les particularités nationales étaient principalement dues à des effets de structures et des politiques qui relevaient logiquement de l’échelle nationale, voir même des conjonctures mondiales comme celle de la globalisation, à travers le cas de Cluses et de la concurrence chinoise ou de la crise de 2008. Quant aux différences intra-nationales, elles sont d’une part pour le côté français probablement dues à l’effet de voisinage de l’hinterland helvétique, et d’autre part en Suisse, au démarrage d’un chômage plus prégnant notamment à Genève, et aussi à des effets de lieux comme dans les Alpes. Il est de facto difficile de conclure si la région dans son ensemble est dans une bonne situation en termes d’emploi et de conjoncture économique. Cela dépend non seulement de l’échelle d’analyse – alors qu’à l’échelle nationale l’ouest suisse a un taux de chômage élevé, on voit qu’à l’échelle européenne on ne peut pas parler de taux de chômage élevé avec moins de 6%. En dehors de tous ces éléments, il est important de regarder l’indicateur sous un autre angle. En effet, avec un chômage de masse généralisé en Europe, on peut se demander s’il n’y a pas d’autres questions essentielles sous-jacentes à cela. D’abord, la population mondiale ne cesse d’augmenter. Avec la technologie, il n’est plus nécessaire de continuer à créer des emplois malgré un nombre croissant de personnes vivant sur cette planète : nous sommes de plus en plus efficaces. De plus, les humains et travailleurs du monde entier font face à un phénomène d’autant plus important : la mécanisation et la robotisation. D’un certain point de vue, ce phénomène tend à mettre tout le monde au chômage, c’est-à-dire être sans emploi et potentiellement inutile à la société. Mais n’est-ce pas là ce que permet l’avancée technologique et la robotisation : ne pas – ou ne plus – devoir travailler ? Cette réflexion, faite par Raphaël Liogier dans son livre « Sans emploi – Condition de l’homme postindustriel », nous amène à se poser encore et encore la question du revenu universel (LIOGIER, 2016). Là où les politiques néo-libérales, qu’elles soient de droite ou de gauche, continuent à appliquer en tout lieu la flexibilisation des emplois comme s’il n’existait pas d’autres solutions, ne faudrait-il pas plutôt continuer à rémunérer les caissières qui sont au chômage à cause des caisses automatiques ? En d’autres termes : « Notre manque de perspective nous empêche de réaliser l’évidence. C’est n’est pas la globalisation le problème. Ni le progrès technologique. Ni la désindustrialisation. Ni l’immigration. Ni la fatalité. […] Il n’y a pas de solution au problème du chômage. Tout simplement parce qu’il n’y a pas de problème. […] Il ne faut plus penser en termes de plein-emploi mais de pleine activité. […] Il faut se débarrasser de la binarité : d’un côté les humains qui travaillent, de l’autres les chômeurs, le monde reclus des sans-emplois. » (LIOGIER, 2016)


Quelles sont les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes dans la région lémanique ?

1) Les femmes travaillent moins que les hommes La place des femmes sur le marché du travail a beaucoup évolué depuis la 2e guerre mondiale. Aujourd’hui une part toujours plus grande de femmes occupe le marché de l’emploi cependant de nombreux écarts restent à palier. Petit tour d’horizon de la région transfrontalière franco-suisse. L’indicateur utilisé dans la carte ci-dessus est la part de l’emploi occupé par des femmes selon leurs lieux de travail (en pourcentage). Il a été créé en divisant le nombre d’emplois occupé par des femmes par le nombre d’emplois total dans chaque commune. Nous pouvons observer que la moyenne de la part de l’emploi occupé par des femmes dans la région est de 42,5%. Par corollaire les hommes occupent quant à eux 57,5% des emplois de la région étudiée. Cette tendance est similaire tant à l’échelle française qu’à l’échelle suisse (OFS, 2015, INSEE, 2017). Les grandes villes varient entre 47 et 53% de l’emploi occupé par des femmes, elles sont donc légèrement supérieures à la moyenne de la région. Aucune disparité n’est observable de part et d’autre de la frontière ni autour du lac Léman.

A première vue il n’est pas aisé d’identifier un phénomène ressortant de manière évidente à cette échelle. Les deux classes modales sont les classes les plus proches de la moyenne : de 30,5 à 54,5%. Les communes aux valeurs les plus aux antipodes de la moyenne (en rouge foncé ou presque blanc) sont disséminées un peu partout sur notre carte mais sont principalement situées du côté français.

On peut aussi remarquer que l’écrasante majorité des communes de moins de 25 emplois se trouvent en France. Le même constat peut être fait avec une marge plus élevée (moins de 50 ou de 100 emplois). Globalement il existe plus de petites communes du côté français que du côté suisse. Une petite zone de communes à faible nombre d’emplois est cependant à noter à 5-10 km au Nord de Lausanne (région d’Yverdon-les-Bains). Notre carte possède donc un certain nombre de valeurs extrêmes, non pas dues à un quelconque phénomène social mais plutôt dû au faible nombre d’emplois de ces communes (surtout à l’Ouest, dans le Jura, le Doubs et l’Ain). En se penchant sur certaines communes dérogeant à cette explication comme Villeneuve d’Amont ou Chanay (communes françaises possédant chacune plus de 200 emplois dont 70% sont occupés par des femmes), on se rend compte qu’elles abritent souvent des centres cliniques, hospitaliers ou d’hygiène sociale. Ces secteurs étant souvent fortement occupés par des femmes ils permettent d’expliquer cette part plus élevé de l’emploi féminin. Ces taux sont donc plus explicables au cas par cas qu’à l’échelle de notre région. On peut aussi remarquer que la Suisse est globalement plus uniforme que la France ce qui est simplement dû au fait que les communes suisses ont un plus grand nombres d’emplois. Plus les communes ont un grand nombres d’emplois plus elles tendent à se rapprocher de la moyenne.

Les « sex-ratio » de la France et de la Suisse sont plus ou moins équilibrés : 51% de femmes et 49% d’hommes dans la région lémanique en 2016 (INSEE, OFS, 2016). Nous pouvons donc exclure l’hypothèse qu’il y aurait simplement plus d’hommes que de femmes dans cette région comme explication du fait que le taux d’emplois masculin est plus élevé dans ces communes. La justification principale du fait que les femmes occupent moins d’emplois que les hommes reposerait donc soit sur des éléments culturels (les femmes restent à la maison tandis que les hommes vont travailler) soit sur une discrimination à l’embauche des femmes due aux possibles congés de maternités. En effet, en Belgique par exemple (contexte socio-économique comparable à celui de la région lémanique) 4 signalements de discrimination hommes/femmes au travail sur 10 sont basés sur la grossesse et la maternité (IEFH, 2017). De ces signalements basés sur la grossesse et la maternité près de 20% sont au niveau du recrutement même. Certaines femmes ont donc plus de mal à trouver un emploi en raison d’une possible future maternité les rendant soit disant moins fiables et moins investies pour leurs employeurs. D’un point de vue culturel, beaucoup de femmes démissionnent ou passent à un temps partiel de peur de ne pas savoir concilier emploi et enfant(s). En Suisse, 60% des femmes occupent un temps partiel contre 16% chez les hommes (OFS 2015). Il est culturellement plus accepté que ce soit la femme qui prenne des congés de maternité plutôt que l’homme prenne des congés de paternité. Cette disparité moyenne de taux d’emploi se confirme à plus grande échelle, dans toutes les régions et dans tous les pays d’Europe, cependant ces écarts sont variés d’un pays à l’autre [Voir nuage de points infra] (EUROSTAT, 2016).

que plus un pays a un taux d’emploi de sa population élevé plus il a un écart de « Gender Employment gap » bas.

La méthode de calcul d’Eurostat est un peu différente de celle utilisée ici. Eurostat compare le % de femmes qui travaillent au % d’hommes qui travaillent (la carte compare le % de l’emploi occupé par des femmes au % de l’emploi occupé par des hommes). Cet indicateur est appelé le « Gender Employment Gap ». Peu importe le pays, en moyenne, les hommes occupent plus d’emplois que les femmes. Les chiffres des deux cartes ci-dessus nous rappellent que la région lémanique ne déroge pas à ce constat. Le nuage de points nous permet de voir qu’il existe en Europe une corrélation négative entre le taux d’emploi d’un pays et son « Gender Employment Gap ». Au niveau national il semble donc

[Le nombre absolu d’emplois par secteur est indiqué au-dessus des barres en gras]

La France et la Suisse, malgré un taux d’emploi assez différent ont un « Gender Employment Gap » très proche. Ceci se confirme à notre échelle dans la région lémanique. En effet la carte de la répartition du chômage nous montre que ce taux de chômage (1taux d’emploi) est significativement plus élevé en France qu’en Suisse et malgré cela la part d’emploi des femmes dans notre zone d’étude est similaire des deux côtés de la frontière.

2) Les femmes ne travaillent pas dans les mêmes secteurs que les hommes « Zoom in » sur un espace urbain : la commune d’Annecy.

Cette commune fut analysée pour diverses raisons : tout d’abord les registres français en la matière sont beaucoup plus fournis que leurs homologues suisses, ensuite Annecy possède une assez large population pour éviter d’être biaisée (32.000 habitants) : elle est la 6e plus grande ville de la zone étudiée. Finalement elle est proche de Genève (centre géographique de notre zone) et possède une périphérie avec des classes assez variées de taux d’emploi des femmes. Le désavantage est que Annecy est une commune urbaine et que certaines catégories sont donc sous-représentées (par exemple l’agriculture que nous avons en conséquence supprimée).


Nous avons regroupé le nombre d’hommes et de femmes par catégories socio-professionnelles (proposées par l’INSEE) afin de comparer quels étaient les métiers presque exclusivement exercés par un seul des deux sexes. Ces résultats nous permettent de constater aisément que certains métiers sont exercés par une très forte majorité de femmes : professions intermédiaires de la santé et du travail social, employés civils et agents de service fonction publique, employés administratifs d’entreprise, employés de commerce etc. Inversement d’autres métiers sont exercé essentiellement par des hommes : policiers et militaires, chauffeurs, ouvriers qualifiés etc. Certains traits personnologiques sont souvent attribués aux femmes et d’autres aux hommes. L’attribution de ces traits soustend des rôles et des métiers différents pour les femmes et pour les hommes (SUSQUET, 2009). La majorité des garçons suivent des filières techniques ou scientifiques tandis que la majorité des filles suivent les filières littéraires, humaines et sociales (OCDE, 2013). C’est ainsi que les hommes et les femmes ne se retrouvent pas dans les même secteurs une fois arrivés sur le marché du travail (UCCUANI, 2012).

Nous pouvons observer qu’en campagne aussi certains métiers sont très majoritairement occupés par des femmes : employés de commerce ou employés administratifs d’entreprise. Par ailleurs ces deux catégories offrent les mêmes résultats que à Annecy et nous pouvons donc constater que dans la région lémanique les femmes sont majoritaires dans ces secteurs et ce tant en ville qu’en campagne. La dernière catégorie socio-professionnelle est à lire avec précaution compte tenu de son faible nombre absolu bien qu’un taux de 0% nous semble intéressant à garder. A l’inverse les hommes occupent une majorité de postes dans d’autres secteurs : chefs d’entreprise (47 hommes et aucune femme), ingénieurs et cadres techniques d’entreprise, chauffeur etc. En ville aussi ces secteurs sont essentiellement exercés par des hommes. Les résultats sont clairs : dans la région lémanique certains métiers sont presque exclusivement réservés aux hommes tandis que d’autres sont très majoritairement occupés par des femmes.

3) Les femmes gagnent moins que les hommes

« Zoom in » sur un espace rural : la région d’Arbois A travail égal les femmes gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes dans l’Union Européenne. La Suisse et la France suivent cette tendance avec respectivement 17 et 15% de différence de salaire. Cet indicateur est souvent appelé le « Gender Pay Gap » ou « GPG » (Eurostat, 2016). Différence salariale en Europe, 2016

Cette zone est assez écartée de toute grande ville et le secteur primaire (notamment l’agriculture) y représente une part importante de l’emploi. Cette zone regroupe 8 communes et près de 3000 personnes y travaillent. On y remarque donc une répartition dans les différents secteurs de l’emploi assez différente en certains points de la ville de Annecy.

[Le nombre absolu d’emplois par secteur est indiqué au-dessus des barres en gras]

D’après les chiffres obtenus sur les secteurs de travail nous pouvons déjà dire que tous secteurs confondus, les femmes devraient gagner en moyenne moins que les hommes car les femmes sont majoritaires dans des postes souvent peu rémunérés tel que aides-soignantes, secrétaires, enseignantes etc. A l’inverse les chefs d’entreprises par exemple sont deux fois plus souvent des hommes que des femmes dans la commune de Annecy. De plus, les secteurs « féminins » ont beaucoup plus de temps partiels et précaires que les secteurs « masculins » et rapportent donc logiquement moins d’argent. Or, si l’on considère un même emploi, à travail égal, un homme gagnera également en moyenne plus qu’une femme. C’est ce qu’on appelle la discrimination salariale. Cette écart non explicable dans les salaires est de 9% (du salaire total) en France et de 8% en Suisse (FRAMMERY, 2018. BELLAN, 2018).

Conclusion De nombreuses inégalités professionnelles pénalisent les femmes sur le marché de l’emploi dans la région transfrontalière francosuisse. Premièrement, les femmes travaillent moins que les hommes, essentiellement dû à des raisons culturelles ou de discrimination à l’embauche. Deuxièmement les femmes ne travaillent pas aux même postes que les hommes et ceci dû encore une fois à la culture et à l’éducation. Finalement les femmes gagnent moins que les hommes, parce qu’elles occupent de moins bons postes ou tout simplement par discrimination. Ces disparités en termes d’emplois ne revêtent pas de dimension spatiale évidente à l’échelle des communes ou des cantons et départements. En effet ces phénomènes ayant pour la majorité des explications culturelles seraient mieux comparables à l’échelle internationale.


L’hébergement touristique commercial est-il influencé par son milieu environnant ? Le tourisme en Suisse et en France est en perpétuel changement et constitue une branche économique essentielle dans ces deux pays : Il représente 3% du PIB en Suisse (BCV, 2005) et 7,2% du PIB en France (KHIATI, 2015). Son évolution au cours du temps n’a pas cessé de se mouvoir sous l’influence de nombreux facteurs, comme différents processus économiques. La crise économique mondiale qui a touché le 21e siècle à ses débuts, constitue un exemple séant en la matière. En 2009, le nombre de nuitées touristiques, en Suisse, atteignait 35,6 millions contre 37,3 en 2008. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, « Le tourisme est un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des endroits situés en dehors de leur environnement habituel à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaires. Ces personnes sont appelées des visiteurs (et peuvent être des touristes ou des excursionnistes, des résidents ou des non-résidents) » (OMT, 1993). Les Alpes ont certainement joué un rôle fondamental dans le tourisme franco-suisse. On observe de ce fait un intérêt grandissant pour celles-ci à partir du 18e siècle, avec l’instauration du « Grand Tour », qui consiste en un voyage circulaire à travers l’Europe pour parfaire l’éducation de jeunes gentlemans. C’est grâce à différentes œuvres littéraires et iconographiques, comme les lettres de Mary Shelley, en passant par les poèmes et travaux de Von Haller, ou encore les peintures de Caspar Wolf, que la réputation des Alpes, entre la France et l’Italie, devient une destination romantique et dépaysante, plutôt qu’un passage « forcé » et obligatoire, fondé d’incertitudes et d’appréhensions. Le Grand Tour n’est que le préambule du tourisme de masse suisse, celui-ci se concrétisa par le biais de l’agence britannique Thomas Cook, et ses premiers voyages organisés, dès 1858. Parallèlement, l’hébergement touristique fait son apparition. Le Splendid Hôtel à Saint-Gervais-Les-Bains en Haute-Savoie, dont l’inauguration date de 1899, témoigne à merveille de l’avènement de l’ère des grands hôtels. Sa capacité est de 100 chambres et il possède l’électricité Splendid Hôtel entre et l’eau à tous les étages. Il 1904 et 1906 accueille en son sein un public aisé. Carte Postale Collection particulière

Des types d’hébergements très contrastés Les hôtels se sont déployés à Genève, sur les bords des lacs Léman, d’Annecy, et à moindre mesure, celui de Neuchâtel. Les lacs jouent un véritable rôle de pôle touristique dans la région cartographiée ; En 2017, 307 hôtels et établissements de cure étaient recensés dans la partie vaudoise de l’arc lémanique, ce qui a permis la rentabilisation de presque 3 millions de nuitées touristiques. Figure 1

La rive française est, quant à elle, nichée aux bords des Préalpes du Nord. Elle accueille deux stations thermales : Thonon-LesBains et Évian-Les-Bains, qui abritent à elles deux, 23 hôtels et 4 terrains de camping (INSEE, 2014). Néanmoins, le Léman suisse demeure le plus offrant en terme d’hébergement hôtelier, avec Genève en tête, suivi de Lausanne (figure 1). Le lac en forme de croissant n’a pas fini d’évoluer. Effectivement, les gouvernements vaudois et genevois ont signé, en 2011, un accord portant sur le développement d’une métropole lémanique, comprise entre Genève et Lausanne, qui sont les 2 pôles touristiques principaux du Léman. Cet arc représente 14,6% du nombre de chambres d’hôtels et 36,6% d’hôtels avec plus de 300 chambres parmi toute la Suisse (OCSTAT, 2017). Mis à part le tourisme d’agrément, celui d’affaires est également très courant. Il représente dans les grandes villes (Berne, Lausanne, Genève, Zurich et Bâle) une nuitée sur cinq en Suisse. Néanmoins, on observe sur la figure 2 que les séjours d’affaires sont plus longs dans les régions montagneuses, où ils durent en moyenne 4,2 jours contre 3,7 dans les grandes villes (2015). Figure 2

Ensuite, les moyens de transports ont certainement leur rôle à jouer dans le développement du tourisme de la ville. On retrouve l’aéroport international de Genève qui y génère énormément de passage. En 2014, l’aéroport a permis le transport de 15,2 millions de passagers, son impact catalytique sur le territoire facilite le développement du tourisme Genève vu de Cologny et de l’hôtellerie avec la maison Diodati e ( OCSTAT, 2014) . On 19 siècle peut effectivement observer Figure 52 que les hôtels se sont Aquatinite aquarellée et gouachée principalement développés Graveur : Himely entre le Léman et l’aéroport. Dessinateur : Dubois La portion de la rive qui est face à l’aéroport est Bibliothèque de Genève beaucoup plus marqué par le secteur hôtelier que l’autre Le Léman est donc une destination rive. Sur la figure 4, nous touristique très prisée, avec ses pouvons également penser que l’aéroport a une influence de activités nautiques, ses ports de l’autre côté de la frontière. La gare, visible sur la figure 6, facilite plaisance, ses visites historiques et ses également le transport de touristes. Celle-ci est d’ailleurs relié à nombreux panoramas. Il attise l’aéroport. Une vingtaine d’établissements se trouvent à proximité l’intérêt des touristes, et ce, depuis des direct de la gare de Genève. siècles. La villa genevoise Les hôtels se trouvant le Diodati qui borde le lac long du Quai du Mont Figure 63 depuis 1710 en témoigne Blanc, sont des hôtels d’ailleurs, et a notamment abrité luxueux possédant 4 à 5 durant l’été 1816, le célèbre poète étoiles. Plus proche de la Lord Byron, et ses invités, où Mary gare, les hôtels atteignent 3 Shelley donna naissance au fameux 2018 à 4 étoiles. L’environpersonnage d’horreur Frankenstein. nement influence le niveau des hôtels, mais également Comme nous avons pu observer plus tôt, les chambres d’hôtel le type de clientèle. sont inégalement réparties autour du Lac. Si l’on prend le cas de Genève (figure 4), on constate en effet que les hôtels sont A l’instar de la répartition hôtelière, concentrés dans son centre urbain, une portion étroite à la pointe on retrouve des terrains de Figure 74 du Léman. En revanche, on ne retrouve quasiment aucun hôtel le camping, principalement autour des long des rives dans les zones périurbaines. Ceci peut s’expliquer lacs et dans les Alpes. par plusieurs facteurs. Mais ces deux types d’hébergement restent tout de même contrastés Premièrement, c’est dans la zone la plus densément peuplée que dans les espaces urbains. l’on retrouve le plus d’hôtels. En plein centre urbain, là où le bâti L’hôtellerie de plein air nécessite est très dense. L’accessibilité d’un hôtel au centre-ville étant des espaces étendus et ouverts pour souvent repris dans les préférences du touriste. Dans les zones permettre l’installation de tentes ou périurbaines du lac, on retrouve essentiellement des bourgs autres habitations légères, les villes traditionnels, villas et espaces naturels. La figure 3 représente sont donc presque totalement l’aménagement de la rive entre Mies et Founex (ligne jaune sur la dépourvues de sites de campement. figure 4). Le bâti est surreprésenté par des maisons individuelles Les campeurs sont en quête de nature et d’air frais, loin de la ville. de type villas. On y trouve seulement un hôtel. C’est d’ailleurs au 19e siècle que la pratique du camping s’est développée, elle constituait un moyen pour les citadins de se Figure 3 soustraire face à l’industrialisation croissante (FABRE Rémi, 1994). Sur la figure 3, on retrouve en effet l’hôtellerie de plein air à l’extérieur du centre d’Annecy, le bâti dense ne permettant pas sa propagation. Ils sont éparpillés autour du niveau central et sud du Lac. En revanche, les hôtels, à quelques exceptions près, s’opposent à ce tableau. Ils sont concentrés sur une surface plus étroite au nord du Lac et se fondent dans le paysage urbain. Figure 41


Types d’hébergement touristique1 2 3 4 5 Hôtel Camping Chez l’habitant Auberge de jeunesse

Chaïma Bakkali Tahiri Sources: OpenStreetMap, Google Earth

Un avenir pour le ski alpin ? Dans la région alpine, un axe allant de Chamonix à Sion se démarque. Les hôtels et terrains de camping se succèdent sur toute sa longueur. Entre cette vallée et le lac Léman, un autre bras se dessine de manière moins indéniable cette fois, et selon la répartition des hôtels uniquement. Les reliefs montagneux sont très convoités par le tourisme sportif. C’est donc sans surprise que l’on retrouve beaucoup d’hébergements touristiques dans cette zone, notamment en périphérie des plus hauts pics montagnards, comme le Mont Blanc à Chamonix (figure 8). Les Alpes valaisannes et haut-savoyardes englobent 116 stations de ski : 66 suisses et 50 françaises. Elles excèdent les dix millions de nuitées touristiques par an. Le ski fait pourtant débat, il est accusé de porter atteinte aux paysages alpins en les dénaturant avec ses nombreuses stations, qualifiées de « mondes artificiels (...) socialement isolés »* mais aussi de dégrader son environnement avec ses pratiques de surconsommation d’eau et d’enneigement artificiel (4500 hectares en France en 2008). Il est également accusé d’être un sport d’élites. Selon l’Observatoire des Inégalités, seuls certains groupes socio-économiques spécifiques peuvent s’offrir des vacances au ski, en effet, il faudrait avoir un revenu mensuel minimum estimé à 3100€. Enfin, s’ajoute à cela l’influence progressive du réchauffement climatique sur la praticabilité des pistes et sentiers de randonnées. Les spécialistes s’accordent sur l’avenir incertain des Alpes, et inexorablement, du tourisme sportif et montagnard... « L’héritage de la ruée vers l’or blanc risque d’être lourd pour les générations futures, et en particulier en France » (DESCAMPS Philippe, 2008)*. Figure 85

D’autres formes d’hébergements touristiques existent, notamment les locations saisonnières en chambre d’hôte, ou les auberges de jeunesse. Les auberges de jeunesse sont beaucoup moins répandues que les hôtels ou terrains de camping. Ce phénomène peut s’expliquer par leur postériorité face aux autres types d’hébergements. En effet, la naissance des auberges est étroitement liée à la montée des mouvements de jeunesse pendant l’entre-deux-guerres.

La première auberge est inaugurée en France en 1930 à Boissyla-Rivière (Île-de-France), par Marc Sangnier, qui fonda la même année la Ligue française des Auberges de jeunesse (L.F.A.J) et compta 8000 membres. Le principe fondateur des auberges est la vie en communauté, dans le respect d’autrui, permettant la rencontre entre jeunes, issus de Auberge de la Jeunesse milieux différents. e

organismes particuliers, comme l’Observatoire Valaisan du Tourisme pour la Suisse, avec un découpage ne dépassant pas le niveau cantonal. Pour une localisation plus précise, InsideAirbnb cartographie les logements, mais uniquement dans quelques villes du monde, dont Genève sur la figure 5, et prend sa source dans les données d’OSM.

Objets Airbnb en France (2017) et en Suisse (2015) Nombre d’objet par habitant (OVT, Airbnb DataVille)

Début 20 siècle Carte Postale

Figure 9

LeRoux

Figure 10

Actuellement, la majorité des auberges sont indépendantes des mouvements de jeunesses, et fait partie intégrante des hébergements touristiques. Les auberges de jeunesse ont une image assez rudimentaire en termes de confort et d’installation. De ce fait, elles ne sont pas en réelle concurrence avec les hôtels car ils attirent respectivement des clientèles complètement différentes. Néanmoins, la tendance risque de changer dans les grandes villes où les auberges tendent vers un concept nouveau plus moderne et design. Airbnb, un concurrent déloyal ? L’hébergement touristique de type chambres d’hôte, appelé aussi « chez l’habitant », se trouve dans les régions montagneuses et à proximité des lacs mais très peu dans les centres urbains, contrairement aux auberges de jeunesse. Néanmoins, il est important de noter ici l’ambiguïté qui règne concernant les locations saisonnières. L’appellation « chambre d’hôte » (en anglais : Guesthouse) désigne, selon OpenStreetMap, un « Logement sans licence hôtelière qui est souvent géré par le propriétaire. Fournit en général une chambre et le petit déjeuner (...) ». Mais la couche cartographique « Guesthouse » d’OSM ne couvre pas l’intégralité de cette forme d’hébergement. Sa définition correspond pourtant parfaitement aux nombreux logements proposés sur les plateformes numériques de locations. Airbnb, un site américain de location et réservation entre particuliers, donne le ton : près de 300 000 millions de réservations dans 192 pays. Ces logements sont dans la plupart des cas, des sous-locations non déclarées, dont l’adresse est connue seulement par les clients qui ont fait une réservation. Les localiser constitue une tâche bien difficile, les politiques de confidentialité du site Airbnb étant strictes. Toutefois, le géant hébergeur se montre de plus en plus transparent concernant ses données. Il a en effet mis à disposition du public, les chiffres-clés pour la France sur son site « Airbnb DataVille » où l’on retrouve le nombre d’annonces, d’arrivées et de nationalités, ainsi que le revenu annuel moyen d’un hôte, avec un découpage allant du régional au communal. Les autres données disponibles sont généralement rassemblées et traitées par des

En analysant la figure 9, nous constatons que la majorité des locations Airbnb se trouvent dans le centre-ville de Genève. Principalement entre l’aéroport et le Léman, autour de la gare, mais également dans la vieille ville de Genève. Ces locations suivent donc une répartition similaire à celle des chambres d’hôtels. On retrouve 9316 chambres d’hôtel dans le canton de Genève contre 3060 objets Airbnb. La plateforme communautaire constitue donc un concurrent sérieux pour l’hôtellerie. 66% des logements disponibles sont de type entier. Ces souslocations sont interdites dans certains endroits comme New York ou Berlin, car elles ne sont pas soumises à des règles d’impositions et constituent une rivalité entre habitants et touristes. Effectivement, le prix de l’immobilier a tendance à augmenter face à la demande croissante, ne permettant plus à certaines classes sociales d’y accéder. Les lois Françaises restent, quant à elles, floues à ce sujet. Les professionnels de l’hôtellerie exigent une législation plus claire, et qualifient Airbnb de concurrence déloyale (MOSCA Marco, 2017). Si le secteur hôtelier est effectivement en danger dans les villes, il n’est pas plus en sécurité dans les régions montagnardes, où l’offre Airbnb représente une part importante du marché touristique. Le phénomène hôtelier, comme expliqué précédemment, est fort représenté dans les Alpes par rapport aux autres formes d’hébergements. En effet, le canton de Valais et le département de Haute-Savoie réunissent plus de 30 000 chambres d’hôtel, à quasi part égale. La plateforme, elle, réunit l’équivalent de 14 837 logements Airbnb. Le Valais a d’ailleurs dépassé Berne Zurich et Genève en terme d’offre, représentant 33% du marché suisse. Tout comme la Haute-Savoie qui représente 18% du marché français. Annecy et Chamonix figurent d’ailleurs, selon le site, parmi les villes les plus accueillantes de France. Airbnb est donc un phénomène urbain mais tout aussi rural étant donné qu’il est surreprésenter dans les Alpes.

Figure 11

Cependant, il ne faut pas négliger la présence florissante des professionnels de la location sur Airbnb, qui utilisent la plateforme comme canal de distribution, car même si l’offre hôtelière reste actuellement la plus répandue, les plateformes de location demeurent des acteurs économiques imprévisibles du tourisme. Bien qu’il soit encore trop tôt pour l’affirmer, elles pourraient bien, de par leur croissance rapide, arriver en tête des hébergements touristiques. Selon Brian Chesky, co-fondateur de la plateforme, il faut, en effet, garder à l’esprit qu’« Airbnb en est encore à ses débuts, et le ciment n’a pas encore complètement pris ». La mondialisation du tourisme et ses effets Dans la majorité des cas, l’hébergement touristique est réparti spatialement, de manière méthodique et avisée. Le milieu environnant jouant un rôle clé dans la répartition. Ainsi, certains types d’hébergement privilégieront les espaces ruraux, d’autres les espaces urbains. Quelques-uns sauront s’intégrer dans les deux, tout en adaptant ses différents services et offres, selon l’endroit, afin de profiter de son milieu au maximum. Le tourisme, dans son ensemble, dépend fortement de son entourage, c’est grâce à lui qu’il pourra se créer un univers attrayant aux yeux des touristes. Aujourd’hui, ces univers touristiques se multiplient sans limite et sans contrainte. La mondialisation du tourisme est rapide et manque de régulation, de ce fait, de nombreux effets néfastes en résultent. Le tourisme exerce un impact considérable sur l’environnement, mais aussi sur les modes de vies des populations. L’opinion publique sur le tourisme mondialisé est donc très mitigée. Bien qu’il soit perçu comme une nuisance manifeste par certaines populations, il peut aussi être considéré comme un chemin rapide vers un essor de modernisation dans les pays sous-développés. Le tourisme entrainant une influence considérable sur l’emploi et donc, l’économie dans ces pays. Chaïma Bakkali Tahiri 2018


Le Prix du logement Introduction Le but de cette planche sera d’analyser la situation du marché de l’immobilier à la région transfrontalière franco-suisse. Afin de se rendre compte des phénomènes qui entrent en jeu et qui régulent l’immobilier dans cette région, une carte a été réalisée, avec pour indicateur le prix moyen au m². Cela permet d’avoir une idée de l’état actuel du marché, pour ensuite tenter de déceler les causes d’une telle répartition du phénomène. En ce qui concerne les données françaises, elles ont été recueillies sur le site de l’agence immobilière MeilleurAgent.com, pour l’année 2017.

Ces données ont ensuite été couplées aux données suisses, après un travail de désagrégation de données par district. Les valeurs obtenues pour la Suisse ont été converties en Euro, avec le taux de change du mois de novembre 2017. Il est intéressant de noter que malgré des efforts faits des deux côtés de la frontière pour publier des chiffres publics officiels, ceux-ci n’ont pas encore abouti.

comparaison avec celui d’un Suisse? Le marché immobilier Suisse influencerait-il le marché immobilier français, le long de la frontière, et si oui quels en seraient les facteurs? On peut déjà remarquer que s’il y a une influence, celle-ci ne se répercute pas de la même manière tout le long de la frontière. Neuchâtel étant dans une moindre mesure que Genève, une grosse ville et un pôle économique fort, il semble logique que s’il y a influence de la Suisse sur le marché français, celle-ci soit plus marqué en périphérie Genevoise. Pour cela, nous allons plutôt nous intéresser à cette zone de la carte, et moins à la frontière dans sa totalité. En ce qui concerne les régions toutes aussi proches de Genève, mais qui présentent des prix nettement moins élevés (Sud du lac Léman, et en retrait de la rive), on peut déjà apporter un élément de réponse quant à la différence de prix avec les autres communes françaises situées à l’ouest de Genève. En effet, on peut observer qu’elles ne sont pas bien desservies par des autoroutes, et qu’elles se situent loin des services qu’offre le côté nord de l’arc lémanique (Universités, école polytechnique de Lausanne, cliniques renommées, écoles hôtelières de Lausanne et de Montreux, etc.).

Le bassin lémanique, une région attractive

Figure 1 : carte du prix de l’immobilier en 2017

Analyse de la répartition du phénomène La première chose qui saute aux yeux lorsqu’on observe la carte ci-dessus, c’est ce clivage assez impressionnant entre l’ouest et l’est de la carte. En effet, les valeurs les plus faibles de l’indicateur se rencontrent presque partout dans la partie française de la zone étudiée (ouest) tandis que les valeurs élevées sont omniprésentes du côté suisse (est). Cela peut sembler évident aux premiers abords, si l’on se base sur le

pouvoir d’achat des Suisses nettement supérieur à la moyenne européenne (trois fois plus élevé que la moyenne suivant l’étude de « GFK Purchasing Power Europe » parue fin 2016). Cependant, ce simple argument pourrait vite être mis à mal si l’on observe la périphérie française de la ville de Genève, ou encore la ville d’Annecy. En effet, ces zones ont plutôt l’air de faire partie de l’ensemble de valeur élevée que l’on retrouve en Suisse, alors qu’elles sont situées en France. Comment cela se ferait-il que les prix de l’immobilier soient comparables si l’on tient juste compte du pouvoir d’achat moyen d’un Français en

Pour qu’un marché immobilier affiche des prix aussi élevés, la situation géographique, et le niveau de vie qu’offre le secteur concerné sont des éléments primordiaux. En ce qui concerne l’arc lémanique, région entourant le lac Léman et comprenant les cantons de Genève, du Valais, et du Vaud, ainsi que le département de la Haute-Savoie en France, tout semble réuni pour favoriser une forte attraction. Avec ses espaces verts (20 % de l’espace communal genevois), le lac Léman, ses vignobles et nombreuse zones agricoles de qualité, et ses montagnes (massif du Jura, Le Salève, …), la région constitue un cadre environnemental séduisant (figure 2). Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le tourisme y est autant développé (voir carte sur le tourisme). L’offre hôtelière abondante et les nombreuses infrastructures de transport sont deux éléments qui ont contribué à l’essor du tourisme en Suisse, secteur leader de l’économie du pays à la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. En effet, grâce à ses nombreuses voies de chemins de fer (un des réseaux mondial les plus performant), son réseau autoroutier parmi les plus denses au monde, et ses aéroports (Genève, Zurich, Bâle), la Suisse se porte bien en terme de mobilité (OFS, 2017). Ces réseaux de mobilité performants profitent d’ailleurs directement aux industries et multinationales, qui sont nombreuses à s’être installées en Suisse, et notamment entre Genève et Lausanne (HUMAIR C., GIGASE M.). A cela s’ajoute l’ouverture des frontières ayant permis le libre-échange, une stabilité économique et politique, une proximité des marchés, une fiscalité avantageuse, etc… Voilà plusieurs éléments ayant permis une forte implantation de ces sièges et entreprises internationales, dans la région. Selon la chambre de commerce Suisse-Etats-Unis, ces multinationales ont créé deux tiers des nouveaux emplois entre 2000 et 2010 (PECA S., 2015)

Figure 2 : contexte paysager du bassin lémanique © Peter Colberg, 2007


Transfrontalière. Qui dit demande élevée et offre insuffisante, dit augmentation des prix! Et ces prix deviennent exorbitants, à tel point que les transfrontaliers ne savent pas, ou ont de plus en plus de mal à se payer un logement dans le centre. C’est également le cas de nombreux Suisses qui ne savent plus se permettre des prix si élevés, et qui décident de quitter la Suisse pour la France, afin de garder une proximité avec leur lieu de travail (environ 20 000 Suisses résidaient du côté Français de la frontière en 2016). L’agglomération franco-valdo-genevoise s’est alors vue de plus en plus prisée, puisque les prix y sont nettement plus démocratiques, en raison d’une aisance de mobilisation des potentiels d’urbanisation permettant une meilleure réponse à la demande.

Augmentation du nombre de travailleurs étrangers

Un ras le bol du côté des locaux suisses? Les locaux ont de plus en plus de mal à supporter cette augmentation des prix, et ces constructions désordonnées, qu’ils jugent destructrices de l’environnement. Des lois ont donc vu le jour afin de limiter ces expansions. C’est par exemple le cas de la LAT (loi sur l’aménagement du territoire) visant à stopper l’urbanisation anarchique du paysage et à produire de nouveaux espaces constructibles, là où il y en a besoin (centres, etc.). La loi contre l’immigration de masse de 2014 montre également qu’il y a eu une lutte contre ce phénomène. Ainsi, des quotas d’immigration devaient être fixés pour tenter de la limiter, et cela dans le but de garder un plein emploi, des paysages naturels précieux, etc… Cependant, cette loi allait à l’encontre des accords bilatéraux, et des solutions ont dû être trouvées pour la rendre compatible avec ceux-ci.

Un phénomène transfrontalier unique? Bien que le phénomène soit particulièrement marqué dans l’agglomération de Genève, il ne s’agit pas là d’un phénomène unique. D’autres secteurs attirent également de nombreux travailleurs étrangers, comme c’est par exemple le cas pour le Luxembourg ou encore la ville de Bâle, qui attirent de nombreux travailleurs étrangers. Des conséquences similaires peuvent être observées, avec notamment un phénomène de périurbanisation, une envolée des prix de l’immobilier suite à un déséquilibre entre l’offre et la demande, ainsi que des problèmes de circulation dus à des déplacements pendulaires nombreux et à la concentration d’emplois dans les centres villes (BERTRAND L., 2004).

Figure 3 : effectif et variation annuelle des transfrontaliers, selon l’Office fédéral de la statistique Ce graphique nous montre très clairement que le nombre de travailleurs en Suisse venus de l’étranger ne cesse d’augmenter depuis de nombreuses années. Et ce phénomène n’est pas sans cause. Tout d’abord, parlons du moteur principal de ces migrations: le salaire. A poste égal, et à temps de travail équivalent, un Suisse a un salaire en moyenne deux fois plus élevé! C’est en tout cas ce que révèle la dernière étude du groupe de recrutement Willis Tower Watson parue dans son Global 50 Remuneration Planning Report 2016. Ce qu’ils définissent comme un cadre moyen gagnerait environ 164 000 francs par an en Suisse contre 88 000 francs en France (n.b: cet écart diminue à un tiers de plus pour le cadre suisse une fois les salaires ajustés à la parité du pouvoir d’achat). En ce qui concerne la facilité d’accès à l’emploi, il n’est pas dur pour un transfrontalier de trouver un travail, surtout dans un pays comme la Suisse qui affiche aujourd’hui un taux de chômage avoisinant les 3%. Comme le souligne Guy-Philippe Bolay, directeur adjoint de la Chambre de commerce et d’industrie du canton de Vaud, dans son interview pour le quotidien roman « le Temps », la Suisse a besoin de plus d’ingénieurs, de techniciens, ou encore d’informaticiens. Il ajoute également que les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, ou encore des maisons de retraites et hôpitaux, sont des secteurs peu attrayants pour les Suisses. Pas étonnant donc qu’un poste de serveur dont le salaire est de plus de 3000 euros par mois soit le job rêvé pour un Français! Mais le salaire n’est pas le seul élément qui a poussé les transfrontaliers à venir travailler en Suisse. En effet, en plus de la grande quantité d’emplois à pourvoir, des accords bilatéraux conclus entre la Suisse et les Etats membres de l’Union

Européenne ont grandement facilité l’accès au marché du travail. Ces accords, entrés en vigueur en 2002 et basés sur le libreéchange, ont par exemple supprimé la préférence nationale qui privilégiait les travailleurs locaux. Il est toutefois nécessaire d’être en possession d’un permis de travail valide pour pouvoir travailler en Suisse, en tant que ressortissant européen. Pour les transfrontaliers, il s’agit du permis de travail G. Celui-ci est très facile d’accès puisqu’il suffit de présenter un contrat de travail (ou une déclaration d’engagement) et de respecter une règle: retourner au moins un jour par semaine dans son pays d’origine. D’autres mesures ont également joué en faveur des transfrontaliers, comme les mesures d’accompagnement introduites en 2004 afin de protéger les travailleurs contre la sous-enchère salariale ou encore la suppression en 2007 de la loi sur les quotas maximum de travailleurs étrangers.

Une augmentation démographique non sans conséquences L’augmentation démographique qu’a subi la région étudiée, a induit une augmentation considérable de la demande sur le marché de l’immobilier. Seulement, les contraintes imposées par la politique foncière Suisse, la volonté de protection de l’espace agricole, et la rareté des terrains constructibles à Genève, ont fortement contribué à la pénurie de logements dans la métropole. La forte concentration des emplois dans le centre Genevois par rapport à la fonction résidentielle explique cette faible disponibilité de logements. En effet, 66,1% des emplois du grand Genève sont concentrés dans le centre de l’agglomération, selon la Mission Opérationnelle

Conclusion Figure 4 : graphique sur la production de logements Source : Association de la Mission Opérationnelle Transfrontalière, « Le Grand Genève ». Ce graphique permet de mieux se rendre compte de cette différence en matière de productivité de logements. Cet engouement des Suisses et des travailleurs Français pour les communes limitrophes de la Suisse, a à son tour fait augmenter les prix de l’immobilier dans ces régions, si bien qu’aujourd’hui, ces communes ont par exemple du mal à construire des logements sociaux, en raison des prix si élevés du foncier. D’autre conséquences sont également à noter, telle qu’une périurbanisation désorganisée, ou encore une augmentation accrue du trafic, néfaste pour la qualité de l’environnement (Equipe Grand Genève, 2016). Afin d’éviter une bulle immobilière, et une envolée sans fin des prix, le gouvernement suisse est en train de dynamiser la production de logement. Afin de contribuer au quota des 50000 nouveaux logements prévus dans le Grand Genève d’ici 2020, la Ville de Genève, la plus dense du pays, s’est fixé comme objectif la construction de 3600 nouveaux logements d’ici 2020.

L’attractivité de la Suisse a boosté l’augmentation démographique au sein du pays, et particulièrement à Genève. La demande sur le marché immobilier n’a cessé d’augmenter, faisant s’envoler drastiquement les prix, puisqu'à cela s’est ajouté une offre trop insuffisante. L’agglomération genevoise du côté français s’est alors vue « prise d’assaut », en raison d’une offre plus importante en terme de logements, et de sa proximité avec l’arc lémanique, très prisé puisqu’il s’agit d’un cadre idéal en terme de paysage, d’accès aisé à des services de qualité, et de prospérité économique. Ce déplacement de la demande a à son tour fait exploser les prix en région française limitrophe de la Suisse. Cela explique donc pourquoi on observe une telle répartition du phénomène, tout en justifiant l’influence qu’a, et a eu Genève sur le marché immobilier français, à la frontière. Des réactions du côté Suisse ont eu lieu, que ce soit au niveau du volume et des règles de production de logements, ou encore au niveau de l’accueil des frontaliers.

Loïc Rosselle


Les inégalités de revenus Les inégalités de revenus ont globalement augmenté ces dernières années (LEROY-GIRAUD, 2018). Pour les quantifier on peut utiliser une échelle comprise entre 0 (l’égalité totale) et 1 (l’inégalité totale), le coefficient de Gini. La moyenne de cet indicateur dans les pays de l’OCDE se situait à 0,32 en 2015. La France comme la Suisse, pour cette même année, se situaient sous cette moyenne avec un coefficient de 0,297 chacun ( OCDE, 2017). Pourtant, de manière locale, les inégalités dans les deux pays ne sont pas réparties de manière homogène. Qu’est-ce qui influence le niveau d’inégalité de revenus? Comment se situe la région étudiée par rapport au reste de l’Europe au niveau de ces inégalités ? Quelles sont les solutions mises en place pour contrer ces inégalités ?

Les inégalités ont augmenté en Europe (THÉVENOT, 2015), depuis les années 80, même les pays réputés égalitaires comme les pays scandinaves n’ont pas été épargnés. La première grande cause de ce phénomène est l’enrichissement rapide des plus riches, alors que le reste des individus ne bénéficient pas d’une telle croissance de leur revenu. La seconde est due aux politiques publiques réduisant la redistribution fiscale au fur et à mesure des années. (RIO, 2013)

Région transfrontalière franco-suisse Il est important de noter que sur cette carte, le découpage administratif utilisé n’est pas le même en France qu’en Suisse. Un canton français comprend plusieurs communes qui pourraient avoir des niveaux d’inégalités différents. L’interprétation de la carte doit donc tenir compte des inexactitudes que ce découpage engendre.

En général, l’emploi est la principale source de revenus. Sur le marché du travail on observe une polarisation, la part des postes à hautes responsabilités augmentent en même temps que la part des emplois peu rémunérés. Les inégalités de revenus se creusent déjà à la base de l’embauche, à cause de l’offre du marché de l’emploi (HARDOON, 2015). Mais au sein même des entreprises les différences de revenus s’accentuent ; le revenu des cadres et hauts responsables n’a fait qu’augmenter (favorisés par les politiques fiscales des gouvernements) au détriment des revenus des employés qui ne bénéficient pas de la hausse du capital de l’entreprise ni de la croissance économique du pays. Malgré cela, les prestations sociales réduisant usuellement les inégalités de revenus ont diminué ou stagné au sein des pays de l’OCDE (HUNKO, 2017). Pourtant il est important pour les gouvernement de lutter contre ces inégalités qui sont mettent en danger la cohésion sociale ainsi que l’équilibre économique de la société. (WILKINSON et PICKETT, 2014)

Le rôle de l’éducation En observant la carte reprenant la part des jeunes titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire (voir planche niveau d’éducation) nous pouvons émettre l’hypothèse que, comme au niveau mondial, le niveau d’éducation joue un rôle important de l’apparition d’inégalités de revenus (ARESTOFF et SGARD, 2012). Les personnes diplômées occupant des postes à responsabilités générant un revenu plus élevé que les personnes employées pour des postes nécessitant moins de qualifications. L’éducation joue un rôle important dans l’économie d’un pays ; afin d’augmenter la quantité de facteurs de production, il faut augmenter le travail, pour cela il est nécessaire que le nombre d’actifs croît. Or en Europe, on observe une décroissance démographique et une baisse de la part des actifs dans la société. Le nombre d’heures prestées est également en recul. Les gouvernements se tournent donc plus vers des politiques favorisant la qualité du travail mettant ainsi l’accent sur l’éducation et la formation. (DEMEULEMEESTER, 2015)

On peut avancer l’hypothèse que l’économie du tourisme de cette région est un facteur de creusement de l’écart des revenus. Les stations de ski attirent un publique aisé ayant un niveau de vie plus élevé que celui des habitants de la région. Ce phénomène de gentrification rurale peut potentiellement creuser les inégalités du fait de la multiplications d'établissements de haut standing générant de plus gros revenus car seuls leurs propriétaires en bénéficient. Le pouvoir d’achat des locaux appartenant à la classe populaire diminue dû au fait de l’augmentation des prix (PERLIK, 2011). L’association suisse pour l'aménagement national a publié en 2013 un rapport « Message concernant la loi fédérale sur les résidences secondaires » destiné à avertir le secrétariat d’état à l’économie des conséquences d’une possible croissance excessive du taux de résidences secondaires. Le conseil fédéral a également réuni un groupe de travail destiné à étudié le sujet, montrant l’important impact des résidences secondaires dans les régions touristiques en Suisse (GOUVERNEMENT DU CANTON DU VALAIS, 2013). Ce phénomène se déroule également dans les Alpes françaises, notamment en Haute-Savoie comme le témoigne Nathalie Gilles, résidente du département, à Verchaix : « Dans la région nous trouvons les métiers de la montagne (pisteurs, moniteurs de ski, remontées mécaniques, accompagnateur montagne, etc.). Mais également des métiers du bâtiment, de décolletage (vallée de l’Arve) et les métiers de l’hôtellerie. Le tourisme représente une part très importante de l’économie régionale, je dirais 90%. Dans la région on a près de 50% de résidences secondaires ».

Zoom sur le Canton du Valais Zoom sur le Canton du Valais

En Europe

De manière générale, dans la région étudiée, les inégalités sont moins importantes en France qu’en Suisse. Les valeurs les plus élevées se concentrent sur les rives du lac Léman ainsi que dans la zone alpine. Dans le Jura, les inégalités sont moins marquées, autant en Suisse qu’en France. De manière générale, la distribution des valeurs ne présente pas d’importantes discontinuités sauf localement: autour de Genève se distingue un gradient radioconcentrique qui se prolonge audelà de la frontière. Le Sud-Est et le Nord du Léman sont moins uniformes, de nombreuses disparités se dévoilent.

Le coefficient de Gini est de 0,3 en moyenne pour les pays européens, il est plus faible au Nord et à l’Est du continent avec une moyenne plus proche de 0,2.

d’inégalités où, dans le sud il s’agirait plus certainement d’inégalités entre la classe populaire et la classe moyenne, alors que dans le bassin du Léman, il s’agirait plus d’inégalités entre la classe moyenne supérieure et la classe aisée générant de gros revenus.

Avant d’avancer des éléments explicatifs, il est important de mettre en lumière une différence. En comparant la même zone sur la carte des revenus (voir planche Conditions de vie : revenus) on peut dégager deux types d’inégalités de revenus. Dans le SudEst, le revenu moyen est faible or, dans les zones où les inégalités sont plus élevées sur les rives du lac Léman, le revenu moyen est plus élevé. Il y a donc possiblement une différence du type

Le valais est un canton réputé pour ses activités dans le secteur de la chimie et des biotechnologies. La vallée attire de nombreuses entreprises internationales qui participent de manière conséquente à l’économie du canton. (Valais Wallis Promotion, 2018). « Les villes de Viège et de Monthey sont deux cités industrielles ayant un très grand poids dans l’emploi local, avec de la chimie de haut niveau, c’est clair que là il y a un très bon niveau moyen de salaire. » (DARBELLAY, 2018). Un niveau de qualification élevé est associé avec une rémunération élevée (BITTORF et KLEIN, 2012) ; ces industries très spécialisées nécessitent l’emploi de personnes hautement qualifiées ce qui peut générer des inégalités de revenus.

Les effets du tourisme Un autre élément influençant la répartition des inégalités est l’exploitation de la topographie de la région, notamment de la zone Sud Est. On observe une percée moins inégalitaire le long de l’axe autoroutier reliant Lausanne à Sion coïncidant avec le tracé de la vallée. Les communes des montagnes bordant cette vallée sont nettement moins égalitaires. On peut voir sur la carte représentant l’offre hôtelière (voir planche tourisme) que le nombre de chambres d’hôtel y est important. Elles constituent une zone touristique notamment pour la pratique de sports d’hiver.

Le Valais est une zone touristique notamment pour la pratique du ski et de la randonnée, en 2007, le canton possédait une part de 44% de résidences secondaires par rapport à l’ensemble des logements. Ces logements touristiques permettent d’entretenir le secteur de la construction et contribuent à l’activité de ces zones. Il est commun qu’à leur retraite les propriétaires de résidence secondaire s’établissent définitivement dans celles-ci lors de leur départ à le retraite, devenant ainsi subséquemment leur domicile fiscal permettant aux communes de bénéficier de leurs impôts. Cependant la construction accrue de logements destinés au tourisme nuit aux locaux car augmente le prix du marché. Les communes se voient également contraintes d’investir dans des infrastructures en tenant compte d’un taux maximal d’occupation qui n’est en réalité atteint que durant les périodes de grande fréquentation touristique. Le fait que ces logements restent inhabités la plupart de temps participe à la perte d’attractivité touristique de la région, notamment à cause des volets fermés (Plan directeur cantonal, 2007). « Le tourisme impact beaucoup la région en hiver (±70%) mais également en été (±30%)`. […] Ici, on peut vivre du tourisme et beaucoup de gens de la région vivent du tourisme. […] Il y a beaucoup de résidences secondaires mais ça dépend des régions, certaines, sont peu attractives alors il y a en moins mais par exemple ici autour de La Forclaz ça tourne autour de 70% de résidences secondaires. […] Il n’y a pas de magasin de grande marque mais il y a quand même des magasins qui ne sont fréquentés que par les touristes car les prix sont trop chers pour les locaux » Gusti Crettaz propriétaire du chalet La Balade à la Forclaz.


L’impact des navetteurs Côté français le gradient radio-centrique de Genève s’estompe au fur et à mesure le long des autoroutes laissant penser que les résidents français travaillant dans le canton de Genève sont un facteur d’inégalités, générant un plus grand revenus que les travailleurs « locaux ». Ces échanges de main d’œuvre sont facilités par un accord datant de 1973 passé entre les deux pays afin d’éviter une double imposition des travailleurs transfrontaliers. Cette compensation se base sur le nombre de permis G attribués. Ce permis permettant aux habitants français (et de l’UE) de travailler en Suisse. Selon le rapport des informations statistiques n°21 d’avril 2012 concernant les travailleurs frontaliers à Genève en 2011 réalisé par l’OCSTAT, 76% des frontaliers résident en Haute-Savoie et 19% dans l’Ain, les deux zones les plus inégalitaires du côté français (voir graphique ci-dessous).

ils travaillaient dans d’autres villes mais il y a une nuance à apporter car par exemple les gens qui travaille à Viège et de Monthey (cf. rôle de l’éducation) bénéficient d’un revenu comparable, mais dans les autres villes il y aura probablement un écart. »

On observe sur la carte ci-dessus, des pendulaires entrants à Sion qu’effectivement le bassin d’emploi de Sion s’étend sur tout le Valais et même au-delà. Le nombre de travailleurs extérieurs, 17 106 personnes (qui n'habitent pas à Sion mais qui y travaillent) est plus grand que le nombre des travailleurs qui vivent et travaillent à Sion (11 239 personnes) (OFS, 2016)

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Les personnes n’ayant que leur salaire comme revenu partent avec un désavantage par rapport aux personnes bénéficiant en plus de revenus de capital et de patrimoine. Pour faire face à cela, il est recommandé de recourir à une rétribution en capital pour tout le monde ou des taxes supplémentaires sur les échanges de capitaux des parents à leurs enfants.

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Mettre l’accent sur la formation et l’éducation doit être une priorité. Dans un contexte de mondialisation, les progrès techniques doivent participer à l’amélioration de la productivité des travailleurs moins qualifiés.

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Une lutte plus ardue contre l’évasion fiscale et un système de redistribution plus efficace. Un renforcement des couvertures sociales car les ménages aux revenus modestes sont les plus à risque de tomber dans la pauvreté.

La commission européenne n’a qu’un rôle de consultant sur ce sujet et ne peut mettre que proposer des solutions sans pouvoir les mettre en place. La décision revient aux gouvernements, elle ne peut que les inciter à s’unir face à cette difficulté et à rassembler leurs idées. « Pour la période 2014-2020, celles-ci sont compilées au sein de la stratégie dite « Europe 2020 ». Trois objectifs concernent de manière transversale le thème des inégalités : atteindre un taux d’emploi des 20-64 ans de 75 % ; réduire de 20 millions le nombre de personnes pauvres et socialement exclues au sein de l’Union européenne ; atteindre une proportion d’élèves de 10 % d’élèves sortant du système scolaire sans diplôme et permettre au minimum à 40 % d’élèves d’obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur ». (RIO, 2012) Nathalie Gilles, résidente du département de la Haute-Savoie, et sage-femme dans le milieu hospitalier Genevois confirme : « Les personnes travaillant à Genève gagnent deux fois plus que les gens exerçant leurs activités professionnelles dans le département. Mais on travaille 41h/semaine avec 4 semaines de vacances annuelles et une retraite à 65 ans. C’est sûr que nous gagnons plus mais on travaille bien plus aussi. » Zoom sur le Canton du Valais « Ici les gens, ils travaillent soit dans l’agriculture, le tourisme, la construction et aussi l’hydroélectricité. Là dans le village, une personne sur deux travaille à Sion, dans les bureaux parce qu’ici il n’y a pas beaucoup de boulot et puis pas de boulot intéressant. C’est sûr que les gens qui bosse à Sion il gagne plus. » Gusti Crettaz, dont l’épouse travaille à Sion, propriétaire du chalet La Balade à la Forclaz. Christophe Darbellay, délégué à l’économie du gouvernement du Valais précise « Il est vrai qu’il y a des gens qui viennent travailler à Sion et qui retournent après dans les autres parties du canton, parce qu’il y a une grande partie de l’administration cantonale à Sion. On peut dire que ces gens gagnent plus que si

Solutions et contraintes Le développement économique d’un pays subit les conséquences des inégalités de revenus pour trois raisons : • • •

Le faible pouvoir d’achat des ménages à bas revenus freine leur capacité à investir dans l’économie. La capacité d’épargne des ménages à haut revenus est supérieure à celle des autres catégories de revenus. Le faible revenu entraine un cercle vicieux car il empêche l’investissement dans des moyens d’éducation supérieurs et cantonne les couches plus populaires de la population à un niveau faible de qualification et donc d’emploi restreint. (NOLAN, 2016)

Afin de limiter les inégalités, on peut avoir recourt à une fiscalité progressive, développer l’éducation et augmenter les protections sociales (VAUGHAN-WHITEHEAD, 2016). Une majorité d’analystes économiques s’accordent sur la recommandation de mesures gouvernementales :

Un problème majeur de la résolution des inégalités de revenus découle d’un des problèmes de base de l’économie. En Europe, nous nous situons dans un cas d’économie de marché, c’est-à-dire que le consommateur est souverain, l’offre des marchés répond aux désirs des consommateurs ayant comme indicateur le prix. Les personnes possédant le plus de capital, les riches, ont donc plus d’impact sur le marché que les personnes plus modestes, ce qui représente une autre forme d’inégalités. Il y a donc là un conflit d’intérêt entre l’État qui, pour développer son économie à besoin des capitaux générés par ces entreprises, dépendant des plus riches mais il doit également veiller au maintien de la cohésion sociale et de ce fait réduire les inégalités de revenus (DEMEULEMEESTER, 2015). La provenance du revenu varie, les couches les plus aisées de la société déclarent qu’ au moins la moitié de leur revenu provient du capital tandis que le reste de la population, plus modeste, obtient 97% de son revenu grâce au travail (INSEE, 2010). Une part de ce capital provient du patrimoine, celui étant inégalement répartit à travers le monde, selon le Glocal Wealth Databook, le patrimoine mondial s’élèverait à 240 900 milliards de dollars en 2013 dont 195 032 milliards de dollars appartiendraient uniquement aux 5% les plus riches, laissant ainsi les 95 autres pourcents de la population se partager 45 868 milliards.

L’économie au niveau national ainsi qu’au niveau mondial a un impact important sur les inégalités.« La mondialisation pousse les entreprises à être plus compétitives donc cela les oblige à baisser les coûts notamment les coûts salariaux et elles recherchent plus de flexibilité, cela pousse à l’augmentation des inégalités » ( DEMEULEMEESTER, 2015).

Conclusion S’il est vrai de dire que dans le monde les inégalités augmentent, les cas de la Suisse, de la France et de l’Europe gardent en moyenne un niveau d’inégalité plus bas que dans le reste du monde. Ces inégalités ont des causes différentes selon les pays et même selon les régions mais dans chaque cas, celles-ci ont des répercussions sur la population et l’équilibre sociale des états. La cohésion interne des pays mais également au niveau mondial, est mise à rude épreuve. Il est donc primordial pour les gouvernements de considérer ce sujet comme une priorité. Les pays émergeant comme la Chine et l’Inde voient le nombre de millionnaires sur leur territoire augmenter comme jamais au paravent, ceux-ci bénéficient d’une croissance économique sans précédent (LE MONDE et AFP, 2008). Malheureusement, les riches s’enrichissent bien vite alors que la part de la population la plus modeste ne bénéficient pas de l’accélération de la croissance au même degré. Dans la région étudiée, nous avons émis trois pistes des causes des inégalités et chacune a des conséquences propres ; La première étant la différence de revenu entre les personnes plus qualifiées et celles ayant moins d’éducation, ce qui crée un cercle vicieux, car un revenu faible ne permet pas à ces personnes d’accéder à une meilleure éducation. La seconde est la participation du tourisme à la création de revenus diversifiés et inégalitaires. La présence de consommateurs occasionnels à hauts revenus génère un marché inaccessible aux locaux. Et le troisième, l’écart de revenus entre les travailleurs locaux et ceux travaillant dans les grandes villes de la région. Ce phénomène génère un mouvement de pendulaires important. Lucille Chazarain, 2018


résultats d’antan. Le parti de la France Insoumise représente, selon les résultats des dernières élections (Ministère de l’Intérieur), désormais le parti majoritaire d’extrême gauche. Il a obtenu un score de 11% aux législatives de 2017 et 17 sièges à l’assemblée. En Suisse, l’extrême gauche, bien qu’existante, connait une représentation très faible par rapport à la France. Présent depuis le début du XXe siècle, plusieurs groupes d’extrême gauche sont interdits et exclus du Conseil National dans les années 1930 et 1940. Dans le pays, et surtout en Suisse alémanique, l’extrême gauche a quasiment été réduite au néant lors de la période de la « Peur Rouge » dans les années 1950. Aujourd’hui, en Suisse alémanique, il n’existe que des petits groupes n’ayant aucune fonction ni influence. Les héritiers de l’extrême gauche et du communisme ont survécu en Suisse romande sous la bannière du PST qui a obtenu des résultats suffisant dans le Canton de Neuchâtel pour emporter un siège au Conseil National.

Politique Les dernières élections législatives en France en 2017 et en Suisse en 2015 ont majoritairement vu triompher les partis traditionnels centristes et de droite. Dans la région étudiée, c’est aussi le courant dominant. Visible sur la figure 1, les anciennes régions Rhône-Alpes et Franche-Comté ont tendance à voter droite et centre droite voire extrême droite. Les partis d’extrême gauche sont absents de la région quand on parle de tendance de vote. En Suisse romande, le parti le plus dominant est le PLR, un parti de droite, même si les partis de gauche ont plus de succès.

Deux exceptions dans la région

Figure 2 : Vote pour l'extrême gauche aux élections législatives de 2015 en Suisse et 2017 en France. Résultats présentés par cantons en France et par districts en Suisse.

contestataire : le vote pour l’extrême droite. Si la répartition est la même, est-ce pour les mêmes raisons ? Qu’est-ce qui pourrait expliquer une différence dans les résultats ?

Vote pour l’extrême gauche dans la région transfrontalière franco-suisse Figure 1: Typologie électorale de la France. Source : geotheque.org

Dans cette zone qui est donc dominée par des courants libéraux, il se dégage néanmoins quelques singularités, que ce soit à petite ou grande échelle, qui méritent d’être relevées et étudiées plus en profondeur. En effet, il serait intéressant d’étudier un vote aujourd’hui considéré comme contestataire, allant à contrecourant de la majorité, le vote pour l’extrême gauche. Tombant sous la définition du vote contestataire tout comme le vote pour l’extrême droite, sa répartition géographique sera étudiée. Une analyse spatiale tentant de répondre à des questions sera effectuée : existe-t-il une disparité de part et d’autre de la frontière ? Le vote a-t-il une histoire particulière dans la région ? Est-ce qu’une ou plusieurs personnalités locales, politiques ou non, ontpu influencer jusqu’à maintenant le vote ? Ces questions poseront les bases pour tenter de formuler une explication à la répartition du phénomène étudié. Additionnement, nous tenterons de mettre en lien ce vote avec son opposé sur l’échiquier politique mais également considéré comme

La figure 2 représente le résultat obtenu par les partis d’extrême gauche lors des élections législatives les plus récentes. À première vue, on distingue qu’il existe une concentration des résultats les plus élevés au Nord avec des scores dépassant les 17.5%. Le SudOuest de la région présente aussi des résultats élevés mais moins que le Nord. Ces deux aires sont séparées par une bande présentant des résultats faibles voire même nuls dans les districts suisses où il n’y a pas eu de candidat. De part et d’autre de la frontière la différence est bien visible, la France compte bien plus de cantons dans les teintes foncées que la Suisse. Il est cependant intéressant de noter que les districts du Locle et de La-Chaux-deFonds situées à l’extrême Nord de la partie Suisse se démarquent du reste du pays avec des scores dépassant les 17.5 % (respectivement 23% et 25%, flèche verte [1] sur la figure 2). Ces deux districts, et dans une moindre mesures leurs voisins directs, sont en contraste totale avec le reste de la Suisse qui ne présente que des scores sous 3 % à l’exception de Genève et Lausanne (6%).

Il est également important de signaler que la rupture Nord-Sud qui se distingue dans le département du Jura est certainement due au fait qu’il y a une différence au niveau des candidats qui se sont présentés. En effet, au Nord du département là où les résultats sont élevés, plusieurs candidats d’extrême gauche se sont présentés contrairement au sud du département où un seul candidat communiste s’est présenté.

Une chute du communisme plus marquée en Suisse Le communisme a très longtemps représenté le monde ouvrier et ses intérêts. Ayant connu une chute brutale depuis la chute du mur de Berlin et du bloc communiste, il est évident qu’aujourd’hui les courants d’extrême gauche le représentant n’ont plus la même importance en Europe. Néanmoins, l’extrême gauche n’a pas survécu de la même manière de part et d’autre de la frontière. La France voit ses partis communistes et assimilés survivre bien mieux qu’en Suisse. Outre le fait que le chômage touche beaucoup moins la Suisse et que les revenus y sont bien plus importants, l’histoire de la pensée d’extrême gauche n’est pas la même. En France, le Parti Communiste Français peut être pris en exemple : de 20% dans les années 1970 à moins de 2% en 2007 lors des élections présidentielles (Ministère de l’Intérieur). Toutefois, l’idéologie du parti n’est pas morte, elle s’est dispersée à travers différents mouvement mais sans jamais atteindre les

Le Nord de la région et surtout les alentours de la ville de Besançon sont marqués par des résultats dépassant les 17%. À l’extrême Nord de la Suisse les résultats y sont mêmes plus importants et c’est le seul endroit du pays qui récolte un tel score. Dans une région dominée par un vote de centre voire de droite, ces deux sites se présentent sous la forme d’exception. Il est difficile de l’expliquer, généralement un vote extrême gauche aujourd’hui est originaire d’une histoire bien particulière de la région souvent liée à un important passé ouvrier. De ce côté-là il est intéressant de mentionner que la zone française qui vote le moins à gauche connait en 2010 une surreprésentation des métiers ouvriers du tertiaire et du secondaire (Observatoire des territoires, 2015). Le Doubs, le long de la frontière, là où le vote extrême gauche a également été important, voit plutôt une surreprésentation des métiers ouvriers de l’industrie. En Suisse, les deux districts de la Chaux-de-Fonds et du Locle (flèche verte [1] sur la figure 2), avec les meilleurs scores, font partie des montagnes Neuchâteloises. Cette région a une importante histoire et activité liées à l’horlogerie qui a récemment connu les conséquences de la crise en voyant plusieurs de ses horlogeries fermer. Le Locle a aussi connu une période durant laquelle les finances de la ville étaient dans le rouge dans les années 1990 et 2000.


Les cités horlogères du Jura suisse et français

En Suisse, dans les montagnes Neuchâteloises, une figure locale a joué un rôle important dans la répartition spatiale du vote. Mécanicien au Locle, Frédéric Blaser est un personnage communiste connu de la cité horlogère. Durant sa carrière politique au sein de l’exécutif de la ville il a réussi à se positionner comme un homme important en étant très impliqué auprès des plus démunis et en s’opposant aux patrons industriels. À côté, dans la ville de la Chaux-de-Fonds, Denis de la Reussille, connu comme étant un footballeur connu de la région dans les années 1980 ayant accompli beaucoup pour le club de football local en tant que joueur, s’est tourné vers la politique et le Parti ouvrierpopulaire [POP] (autre part en Suisse le parti peut se dénommer Parti Suisse du Travail [PST]). Venant d’une famille ouvrière et profitant d’une certaine célébrité dans cette ville horlogère, il a réussi lors des scrutins à réaliser de bons scores et à prendre la présidence de la ville en 2000. Il manqua de peu un siège au Conseil National en 2007.

Vote pour l’extrême droite en France Figure 3 : Les principaux centres horlogers du Jura Franco-Suisse pendant le 19e siècle. Source : https://hal.archives-ouvertes.fr/

Sur la figure 4, le vote Front National en France a été représenté. Ce vote extrémiste étant trop insignifiant en Suisse et particulièrement dans la région étudiée, il a été décidé de ne pas le représenter. Il sera donc intéressant de s’intéresser au vote en France afin d’en tirer une analyse spatiale et géographique qui pourrait aider à compléter l’analyse faite pour l’extrême gauche. Tout d’abord, concernant la répartition du vote pour l’extrême droite on distingue qu’il existe une similarité avec la figure 2 au nord de la région, dans la partie française. En effet, les résultats dans les teintes les plus foncées se retrouvent sur les deux cartes le long de la frontière Suisse dans le département du Doubs. Autre part, les valeurs fortes pour le Front National se présentent plutôt ponctuellement. Mais l’information supplémentaire que l’on peut tirer de cette carte réside dans les résultats à proprement parlé. Effectivement, les scores du Front National sont bien plus élevés dans l’ensemble que tous les partis d’extrême gauche réunis. La barre des 10% qui représente un score plutôt haut pour l’extrême gauche sur la figure 2 est au contraire parmi les scores les plus bas sur la figure 4. Ceci est aussi le cas dans les régions où le vote ouvrier est historiquement lié au vote communiste. Le Front National fait ses meilleurs scores dans les régions ouvrières, comme l’extrême gauche.

Mutation du vote ouvrier Depuis le 18e siècle l’industrie horlogère est bien installée dans les montagnes suisses du Jura mais aussi de l’autre côté de la frontière et plus particulièrement dans le Doubs. Ainsi, les villes de Maîche ou Morteau par exemple deviennent à l’époque de véritables cités horlogères. La figure 3 illustre comment se sont développées les centres horlogers de la région le long de la frontière. C’est aujourd’hui dans cette même région et le long de cette même frontière que l’extrême gauche récolte ses scores les plus hauts. Besançon est aujourd’hui considérée comme la capitale française des montres et s’y trouve une école et un musée. On retrouve aussi sur cette carte, entre autres, les villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds dont le patrimoine architectural horloger est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les « cités horlogères » doivent leur nom au fait de la nécessité de grandes maisons d’ateliers lumineuses qui a modifié l’urbanisme local. Aujourd’hui, les ateliers suisses ont mieux survécu que leurs voisins français après s’être mieux adaptés aux changements technologiques et à la montée de la concurrence mondiale dans le domaine.

Figures importantes Du côté français, les dernières élections françaises ont été marquées par un décalage du vote socialiste vers la France Insoumise, créé par Jean-Luc Mélenchon, personnage important de la vie politique française. Le vote pour la FI s’est renforcé après que les électeurs du Parti Socialiste, représenté par le président le plus impopulaire de la Ve république, ont abandonné ce parti traditionnel vers un vote contestataire et eurosceptique. Aux élections présidentielles de 2012 le PS récoltait 28% des voix contre 11% pour le parti de Jean-Luc Mélenchon. En 2017, les voix s’inversent et le PS récolte 6% des voix contre 20% pour la FI (Ministère de l’Intérieur).

Il est communément admis que le vote communiste est historiquement lié au vote ouvrier et que l’extrême gauche défend les intérêts liés au monde des travailleurs. C’est lorsque la France s’est industrialisée et que les ouvriers ont voulu être défendus qu’ils se sont tournés vers ce vote. L’idéologie des partis d’extrême gauche était de se positionner aux côtés des plus démunis et d’aller à l’encontre des grands patrons de l’industrie afin que les ouvriers obtiennent de meilleures rémunérations ou plus de droits. Comme expliqué précédemment, c’est pourquoi il subsiste encore aujourd’hui ce que l’on peut appeler des bastions communistes exactement là où l’activité ouvrière était ou est encore importante. Figure 4 : Vote pour l'extrême droite (Front National) aux élections législatives de 2015 en France. Résultats présentés par cantons.

Le vote pour l’extrême gauche n’est pas le seul vote extrémiste ou contestataire qui s’offre aux électeurs. Avant de continuer, il est important de noter qu’il existe plusieurs moyens de contestation. Premièrement, le vote blanc, qui consiste à déposer dans l’urne un bulletin vide ou blanc, signifiant que l’on désire exprimer un désaccord avec le choix proposé. Deuxièmement le vote nul qui se défini comme un vote non valable et troisièmement l’abstention lorsque l’électeur ne participe pas à l’élection alors qu’il le peut. Mais il existe également un autre vote extrémiste, le vote pour l’extrême droite. En France comme en Suisse, les partis d’extrême droite se présentent aux élections mais ce n’est qu’en France qu’ils ont réellement de l’importance avec le Front National. Le Front National est en effet présent à divers pouvoirs législatifs que ce soit au niveau national, régional, départemental ou encore communal. En Suisse, les partis d’extrême droite ne récoltent que des résultats insignifiants.

Figure 5 : Évolution des différents secteurs d'activité en France de 1911 à 2011. Source : Insee

Aujourd’hui la réalité est différente et l’extrême droite semble avoir pris le dessus et s’est accaparé la majorité du vote ouvrier. Depuis plusieurs années une certaine tendance à la mutation du vote ouvrier de l’extrême gauche vers l’extrême droite s’est mise en place. Le graphique sur la figure 5 nous montre comment les secteurs d’activité ont évolué en pourcentage depuis 1911 et jusqu’en 2011 en France. On distingue que les secteurs primaire et secondaires là où se situent majoritairement les sources du vote extrême gauche sont tous les deux en déclin depuis plusieurs décennies. La France connait une désindustrialisation de son territoire et la proportion de la classe travailleuse décroît depuis les années 1970 (INSEE). Mais il est également intéressant de noter que l’idée commune, c’est-à-dire d’associer de manière historique le vote ouvrier au Parti Communiste, peut être erronée. Dans les années 1960 déjà, le vote ouvrier pour les communistes était à peine supérieur au vote ouvrier en faveur du parti gaulliste. Le centre de recherches politiques de Sciences Po a analysé cette évolution depuis 50 ans et affirme qu’une partie considérable du vote ouvrier a été conquis par le Front National. Du fait du chômage et de la désindustrialisation, certains électeurs ne se sentant plus représentés nulle part et n’ayant plus le sentiment d’appartenir à la classe ouvrière, se tournent vers ce vote. Pour terminer on peut aussi ajouter que cette analyse explique également que ce sont davantage des votes ouvriers venant déjà de la droite qui se ont glissé vers le Front National que des votes de gauche.


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