CLGB • ISSUE 8

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Chezlegrandbag Newspaper JUIN • JUILLET • AOÛT 2010

Journal à parution bimestrielle /// gratuit /// Reims

JEAN-CHARLES DE CASTELBAJAC « Le talent des autres me bouleverse »

OLIVIER LIEGENT « Mon art n’est qu’un moyen, pas une fin »

DEXTER DALWOOD Enfant du rock et de la «Factory»

DARWIN DEEZ Baba pop

FESTIVAL COURT-CIRCUIT 1er tour de piste

KIM CHAPIRON Le cinéma réaliste


COIFFURE FILLES & GARCONS • 51 rue de Talleyrand, Reims • Tél : 03 26 47 49 85 Coiffure : Jean-Noël • Maquillage : Audrey • Stylisme : Chezlegrandbag • Photo : Crapaud Mlle • Modèle : Marine

Chezlegrandbag Newspaper est publié par l’association Chezlegrandbag, 2 impasse J.B de la Salle, Reims • 09 51 61 48 91 Rédaction : Boris Terlet (boris@chezlegrandbag.com) & Alexis Jama (alexi@chezlegrandbag.com) • Publicité : Sara Bodereau (sara@chezlegrandbag.com) & Jordann Huret (jordann@chezlegrandbag.com) Réalisation graphique : Romuald Gabrel (gr@postcomputer.fr) • Photographie : Clément Moreau (clement.moreau@digit-art.fr) & Crapaud Mlle (crapaudmademoiselle@gmail.com)


JEAN-CHARLES DE CASTELBAJAC « LE TALENT DES AUTRES ME BOULEVERSE » Passionné par le moyen-age et le XVIIème siècle, d’art contemporain, et tous les domaines où sa créativité peut y faire son terrain de jeu, Jean-Charles de Castelbajac mixe depuis 40 ans les époques, matériaux et techniques de l’Art, élevant la couture au niveau d’Art majeur, en perpétuelle (re) création. De la veste constituée de couvertures aux robes tableaux, illustrées par des peintres contemporains, tels Combas et Ben, il crée et intervient dans tous les domaines de l’art, réalisant même des costumes de scène pour l’égérie pop-punk des 80’s Elli Medeiros, l’australienne Micky Green, ou des habits liturgiques à l’esprit Rainbow flag pour le pape Jean-Paul II. Son œuvre a été exposée au MAK de Vienne et au Victoria & Albert Museum de Londres. Talentueux touche-à-tout, il réalise également des conceptions de mobilier et de vaisselle pour l’intérieur, relooke des magazines et collabore avec de nombreux musiciens et artistes tels Pravda, Busy P, Malcom Mac Laren et Kanye West pour ne citer qu’eux... Récemment, il a conçu une robe en cuir striée, rappel des prisonniers américains des années 30, pour le clip « Téléphone » de la chanteuse new-yorkaise Lady GaGa. Alors que le musée des arts décoratifs présente à Paris l’exposition « histoire idéale de la mode contemporaine » où son travail créatif est évoqué, Chezlegrandbag newspaper ne pouvait que rencontrer Jean-Charles de Castelbajac, le plus pop des fashion designers, considéré, depuis ses débuts, comme le « nouveau Courèges ». Interview.

Quels ont été les déclencheurs de votre vocation pour la création artistique ? D’abord l’envie d’être unique, après 11 années de pensionnat, où nous étions tous pareils…une sorte de petite armée où nous devions tous être calés sur une même ligne, avec un uniforme, et tout le reste… Ma première envie, à 17 ans, fut donc d’être unique, de forger mon histoire, forger mon personnage, forger mes idées et utiliser mes idées comme des armes…Et j’en avais pas mal, des idées en fait. Vous faites un métier qui nécessite un renouveau constant. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Quels artistes, esthétiques et «courants» vous «influencent» dans votre démarche créative ? J’ai débuté avec des idées antinomiques, un étrange amalgame entre des choses imprimées de valeur ancestrale, avec l’anachronisme d’absurdités. Pour moi, il n’y a pas eu de frontière entre mon personnage et moi. JCDC est un avatar, un personnage qui touche peutêtre une génération beaucoup plus jeune que la mienne et qui va de 14 à 25 ans. Dernièrement, j’étais complètement bouleversé après être allé voir, avec mon fils et un neveu, le concert de Crystal Castles. Alice, la chanteuse, est complètement déconcertante. Quand je vois la manière dont ils font de l’archéologie digitale sur scène, ce son un peu trash, c’est un peu des hypnotics Sex Pistols… Il y a un truc dans la manière dont ils contrôlent l’image avec un stroboscope, une sorte de fragmentation de l’obscurité très intéressante, et ça me bouleverse. En fait, le talent des autres me bouleverse. Il est ma curiosité, ce qui nourrit mon espérance. ça veut dire que la création est un outil extraordinaire entre les êtres. Et ce siècle est bien comme ça, grâce aussi à Internet, qui a amené une dimension supérieure, a permis une globalisation de l’image, et de plein de choses…Et puis, je suis inspiré par tous les écrans, de la télé à Internet, en passant par l’Iphone…

cette idée pour traduire une autre idée. Quand on voit vos créations depuis la fin des 60’s à aujourd’hui, on se rend compte, qu’au fond, vous êtes guidé par un certain esprit rock’n roll, et même punk, à l’instar de votre «frère d’arme» Malcom Mac Laren. Vos créations ne sont-elles pas un moyen quasi révolutionnaire de critiquer la société contemporaine ? Et d’éduquer l’esprit et l’oeil des individus par détournements et réinterprétations ? J’ai le sentiment qu’en France, je suis une espèce de résistant, quasi dans la clandestinité. C’est pour ça aussi qu’il y a une jeune génération qui s’identifie à moi, parce que dans cet

sage implicite ? La mode n’est pas là que pour répondre à une fonction. Elle sert aussi à poser des questions, elle interpelle. En fait, la mode EST une question, comme «Not for sale» que j’inscris sur certaines de mes créations. Aujourd’hui, on sort d’une période «bling bling» de faux luxe. Comme disait Malcom Mac Laren «Le XXIème siècle sera celui de l’authenticité contre le Karaoké», et je crois qu’on est un peu fatigué du Karaoké… donc AUTHENTICITÉ ! La provocation, comme la recherche technique, sont des aspects caractérisant la création de mode... et par là, la rendent, au fond, très proche de la création d’art contemporain. Alors, la mode : un Art contemporain par ellemême, à la portée de tous ? J’aime bien l’idée que la mode soit hyper accessible aujourd’hui. Pendant 30 ans, j’ai été taxé de touche-à-tout, et maintenant, en France, on me qualifie de «Ready cool»… C’est une espèce de manière de dire : c’est cool d’être ridicule… Mais qui est ridicule? C’est la bourgeoisie qui taxe l’excentricité de ridicule ! Ce sont les mêmes qui crachaient sur Duchamp et niaient les Dadaïstes, qui dénigraient Apollinaire… Je trouve ce genre d’étiquette typiquement française, justement ridicule. En Angleterre, par exemple, je n’ai jamais été «Ready Cool» deux minutes…

En fait, la musique est, quelque part, la sève constitutive de votre œuvre ? La musique, c’est définitivement un vecteur qui me transcende et qui fait que je n’ai pas mon âge. C’est un lien qui nous construit, comme de la géologie avec ses strates. La première fois que j’ai travaillé pour le domaine musical, c’était en 1973, avec Malcom, pour les New York Dolls, et c’était un challenge car nous devions transformer David Johansen en Maurice Chevalier, Marylin Monroe et Mao Tse Tung. J’ai vraiment été fasciné, à la fin des 70’s, par la prise de pouvoir de mon ami Malcom Mac propos recueillis par Jordann Huret • texte : Alexis Jama-Bieri • photo : Crapaud Mlle Laren avec les Sex Pistols : Il n’était pas seul, bien La mode n’est-elle pas une sorte de média vous persûr, mais c’était absolument extraordinaire. En mettant d’exprimer vos passions pour la musique l’espace d’un album, ils ont changé la société. et l’art contemporain, et peut-être de rendre ces arts différemment état d’esprit là, nous ne sommes pas nombreux à incarner une C’est là où j’ai vraiment réalisé que la musique et la mode abordables en les faisant descendre, d’une façon originale, dans certaine intégrité, fidélité à soi-même, et surtout, une ouverture étaient aussi des médiums absolument hallucinants et politila rue ? J’ai plein de passions : la musique, l’écriture, la litd’esprit. Ma mode, après avoir été, longtemps, une espèce de ques. La liaison entre mon travail et la musique est toujours térature, l’art contemporain… Tout ça, c’est une manière de vision artistique conceptuelle et une forme de thérapie au tratrès forte. Aujourd’hui, j’ai 60 ans, et quand j’entends un petit communiquer, de propager mes idées et de créer des ponts. Je vers de la mode, durant 30 ans, est définitivement, depuis 10 groupe de lascars anglais comme Kindness, ou quand je vois suis directeur artistique d’un magazine qui s’appelle Bordel ; ans, hors du manifeste, pour devenir vraiment des vêtements. Crystal Castles ou French Horn Rebellion (qui m’a proposé une l’art contemporain est, par ailleurs, un des médiums de mon Et ce sont des vêtements qui propagent une certaine manière pièce sur un de mes défilés), je suis encore fasciné. Dernièreexpression artistique. Par exemple, je viens de préparer une de penser. ment, j’ai réalisé la création de robes pour les clips vidéo de installation, en place sur le Pont Neuf depuis mai et jusqu’au Lady Gaga, j’ai travaillé par ailleurs avec Rihanna, Mika, Micky 14 juillet, qui s’intitule Astronoma Domine. Je l’ai réalisée à la Lors de la création avec Ben, il y a quelques années déjà, de la Green, Beth Ditto… qui sont tous d’univers très différents, et ça demande du Ministère de la Culture, à des fins de médiation robe portant l’inscription provocante, «je suis toute nue en dessous» me passionne. Et puis, il y a un groupe de Reims que j’apprécie pour les jeunes. J’ai donc rhabillé la statue du roi Henri IV en n’avez vous pas cherché à exprimer que le vêtement n’est pas un particulièrement : The Shoes (dont les membres ont déjà joué à «Jedi», pour dire aux petits loustics qu’il y avait des «Jedi» au simple moyen primitif de se couvrir le corps, mais qu’au-delà, il mon store, il y a environ 5 ans, au temps de The Film). XIV, XV et XVIème siècles. C’est une transgression, et j’adore révèle la personnalité de celui qui le porte en délivrant un mes03


INGO MAURER ILLUMINÉ

De 1954 à 1958 Ingo Maurer étudie les arts graphiques à Munich. Il part travailler quelques années aux Etats-Unis, New York et en Californie, avant de fonder dans les 60’s, en Allemagne, son atelier «Design M» à Munich et de se consacrer au design d’ensembles lumineux. Pourtant âgé de 77 ans, ce designer allemand de la lumière, qui ne se voit ni artiste, ni chantre d’un quelconque dogme, demeure l’un des créatifs les plus jeunes et libres d’esprit. Ses créations font partie des collections de design des grands musées, notamment au MOMA à New-York. Il participe à de nombreuses installations lumineuses à Paris, New York, Milan, Amsterdam...Il crée des installations éphémères, dont une «Les Soirées Nomades» à la fondation Cartier à Paris, et permanentes, telle la composition YaYaHo au centre Pompidou. Créateur engagé, il manie avec brio tant les formes que les matériaux ou les technologies. Il élabore des œuvres de design qui sont autant de critiques de la société contemporaine, qu’elle soit de consommation ou politique. C’est le cas notamment de sa création de 2007 «Moon over Cuba», une lanterne en forme de cage d’or, pamphlet contre la vie carcérale à Cuba. Plus sculptures de lumière que lampes, ses créations sont de constantes réinventions provocatrices de l’éclairage. Elles se caractérisent par un style poétique et humoristique. Simples ou élaborées, elles gardent toujours un grand pouvoir d’enchantement. C’est lui qui créa, en 1966 la célèbre lampe de bureau «Bulb», une énorme ampoule, hommage à l’inventeur Edison.

La célèbre lampe de bureau «Bulb» (1966)

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chez INTÉRIEUR ACTUEL • 40 Rue Buirette • Reims • 03 26 88 25 34


texte : Alexis Jama-Bieri

Poladroid project Ce mini-logiciel gratuit transforme votre ordinateur en Pola ! Installez l’application, et un appareil photo polaroid apparaît en icône sur votre écran. Sélectionnez une photo dans vos dossiers et transformez la en polaroid old school…c’est réellement bluffant. À l’écran apparaît alors une photo polaroid qui se développe petit à petit. Secouez la avec votre souris et elle apparaîtra, comme aux meilleurs moments des 80’s. Ensuite, il ne reste plus qu’à enregistrer votre photo Pola dans votre ordinateur pour conserver cette merveille.

poladroid.net

La Photocabine Envie de vous photographier comme dans une cabine photo vintage….Alors c’est par ici ! Avec sa musique de fond de supermarché, son décor kitsch, on est d’emblée dans l’ambiance, face à une bonne vieille cabine « photomaton ». Cliquez sur le rideau de la cabine, et vous êtes prêts à être photographiés. Placez-vous devant votre webcam, cliquez, prenez la pose, visualisez votre photo…et sélectionnez la si elle vous convient. Voilà, vous pouvez maintenant conserver vos magnifiques photos d’identité…mais attention, ça ne fonctionne toutefois pas pour les documents officiels…

laphotocabine.com

FatBooth C’est la période où presque chacun essaie de faire régime pour entrer dans son maillot de bain cet été… Et bien, prenez le contre-pied de cette tendance de saison, mais virtuellement, avec cette application Iphone qui fait prendre du poids instantanément. Vous prenez une photo avec l’appareil intégré à l’Iphone ou dans votre photothèque, vous cadrez, déclanchez, secouez l’iphone…et voilà, vous avez une photo transformée avec, beaucoup, de kilos en plus…

Disponible sur l’Appstore Apple

Baguette de sourcier pour détecter les réseaux wifi Pour les accros aux gadgets…voici l’ancestrale baguette de sourcier, qui a fait ses preuves durant des siècles pour détecter les flux d’eau cachés dans le sol, qui revient customisée, afin de dispenser ses bienfaits quasi magiques pour désormais détecter les réseaux wifi. Les geek, amoureux d’art conceptuel ne pourront, ici, qu’être rapidement addicts à cette baguette leur permettant de trouver une connexion sans fil, gratuite si possible, à leur Macbook, Iphone et tout autre objet technologique utilisant le wifi.

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LES AILES DE MONA : DONNER DES AILES À VOS PROJETS Qu’est-ce qu’un Coach Déco ? Les Ailes de Mona sont capables de comprendre qui vous êtes à travers votre décoration et de vous proposer des solutions déco en adéquation avec votre style de vie, vos objectifs, vos souhaits et votre budget ! Pour qui ? Les Ailes de Mona accompagnent aussi bien les Particuliers que les Professionnels pendant toutes les étapes : choix du mobilier, des matériaux, des coloris… jusqu’à l’accompagnement des travaux assurés par notre réseau d’artisans qualifiés. Si vous souhaitez juste un conseil couleur ou bien votre projet est d’une tout autre envergure, alors contactez Les Ailes de Mona. Les Ailes de Mona • 2 place Royale, Reims • 06 12 47 46 91 • contact@les-ailes-de-mona.com • www.les-ailes-de-mona.com 05


Nick knight … « MANIPULER LA RÉALITÉ POUR FAIRE COMPRENDRE L’INSTANT » (Éditions Collins Design) texte : AVC

Né à Londres en 1958, Nick Knight est l’un des photographes de mode les plus glamour de sa génération mais surtout l’un des plus novateurs. Ses images figurent parmi les plus fortes. Son parti pris : une esthétique décalée et une autre manière de voir. Nick Knight défie les diktats de la beauté imposés par les medias et la société. Dès 1978, ses études à peine terminées, il réalise un reportage photographique sur son expérience de skinhead en colère et en détresse. Depuis, il porte les projets de Christian Dior, Alexander McQueen, Calvin Klein, Yohji Yamamoto ou Yves Saint Laurent et collabore avec Vogue, W Magazine… Il expose aussi au Victoria & Albert Museum, à la Saatchi gallery ou au Tate Museum. Il continue cependant plus que jamais à lutter contre le sectarisme des medias et de l’industrie de la mode et s’emploie à glorifier la beauté des femmes fortes, des handicapées physiques ou de mannequins septuagénaires… Pour Nick Knight, la mode est une affaire d’images et d’idées. Le cliché du vêtement s’efface au profit du mannequin pour devenir invisible. Comme une composition musicale, la pureté de sa note permet de résoudre les dissonances. Et alors, par la magie du photographe, la frontière ténue entre l’art et la mode, entre le réel et l’imaginaire est dépassée…

Londerzeel 1 « DESSINE-MOI UNE FEMME » (Éditions Kris Van Assche) Londerzeel ?… c’est le nom de la ville de Belgique où est né Kris Van Assche. Londerzeel 1… c’est un petit bijou rare et secret. Un magazine de huit pages au format d’un quotidien avec une couverture en papier calque, imprimée, exprimant toute la créativité et la sensibilité du dernier jeune prodige de la mode belge. Kris Van Assche, KVA, est né à Londerzeel en 1976. Le jeune Kris rêve de la mode dès l’adolescence en feuilletant les magazines. Il observe Madonna et comprend en voyant ses tenues signées Gaultier qu’une partie de sa réussite tient à sa garde-robe singulière, extravagante. Il dessine et sa grand-mère l’aide à coudre. À 18 ans, il intègre l’Académie Royale des Beaux-arts d’Anvers, suivant ainsi les pas de ses glorieux aînés, Ann Demeulemeester ou Dries Van Noten. En 1998, Kris s’installe à Paris. Entré comme stagiaire chez Yves Saint Laurent, Hedi Slimane, son maître, le gardera six ans à ses côtés et il deviendra son premier assistant chez Christian Dior… En 2005, le prodige veut voler de ses propres ailes. Il démissionne et crée sa marque. Mais en 2008, il succède à son maître chez Dior Homme et reste à la tête de sa ligne pour hommes et femmes Kris Van Asche. Conçue avec Barbara Polla, l’infatigable galeriste genevoise médecin-auteur et surtout passionnée d’art et d’esthétique, la revue Londerzeel naît autour d’un café. Reflet de l’univers de KVA, on trouve dans ce numéro 1 dédié à la Femme les photos et illustrations de Matt Saunders, réputé pour ses tableaux copiant des photographies dans la mouvance de Gerhard Richter ou Luc Tuymans. Reporter armé de son appareil photo, Matt Saunders a accompagné KVA durant la préparation de la collection femme pour l’été 2010. Les textes sont de Paul Ardenne, historien d’art, et de Ornella Vopsi. Revue alternative, Londerzeel répond uniquement à une démarche artistique, reflet de l’univers subtil de Kris Van Assche. Nourri de la poésie du quotidien, il nous impose son raffinement et son élégance nonchalante. Au fil des pages, la Femme se dévoile, moderne, sensible, énergique …. « La Beauté en état de grâce, noble, naturelle, sans caricature, ni posture »….

texte : Steeve Grandsire

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The Pipettes

Nada Surf

Phospho-rescent

« EARTH VS THE PIPETTES » (Polka dot sounds • Differ-ant)

« IF I HAD A HI-FI » (Rykodisc • Naïve)

« HERE’S TO TAKING IT EASY » (Dead oceans • Differ-ant)

Autant être clair dès le départ, si vous n’êtes pas du genre à battre du pied, à prendre votre pommeau de douche en guise de micro ou à pousser les meubles pour laisser libre-cours à vos déhanchés, alors ce disque n’est pas fait pour vous. En effet, les anglais de Brighton délivrent avec ce nouvel opus une pop dancefloor teintée d’accent disco tout en restant dans un registre contemporain, grâce à des petits sons pop que nous avons l’habitude d’entendre sur des titres actuels. Après tout, quoi demander de plus d’un groupe basé sur la côte d’Azur anglaise où la musique y est complètement décomplexée et où les gens n’ont pas honte de danser sur Ace of base. D’ailleurs la démarche des Pipettes est sur le même registre que les suédois... faire dans l’évidence musicale pour le peuple.

Les premiers mots à l’écoute de ce nouveau disque des newyorkais sont «Tiens, un nouvel album de Nada Surf ! » mais il n’en est rien. En effet, l’attachant trio américain sort ici un disque de reprises, mais les adaptations sont tellement marquées par leur univers sonore que l’on croit écouter de nouvelles compositions. C’est un énorme et magnifique travail qu’ils viennent d’accomplir. Depuis plusieurs années Matthew Caws, leader-chanteur, de la formation parlait de ce projet, c’est maintenant chose faite. Au programme : des covers de The Go-between, Depeche mode, Coralie Clément, Kate Bush, Spoon... La sélection compte autant de titres anciens qu’actuels, une preuve que le groupe est attentif au travail des artistes qu’il rencontre sur la route, c’est aussi sans doute le passé de disquaire du chanteur qui veut ça. Nada Surf nous offre une magnificence musicale qu’il n’a pas perdue, depuis 1998, avec la sortie de leur grandiose album The proximity effect. Avez-vous remarqué que je suis complètement fan ?

Phosphorescent est aussi brillant qu’empreint de mélancolie. Chaque titre est une ballade tendant vers le folk avec des accents de blues. Matthew Houck déroule sa jolie voix posée et chaleureuse pour nous faire traverser son pays, les EtatsUnis, avec des sons typiques de certaines régions. On traverse donc l’Alabama, la Louisiane et les bords du Mississippi sans jamais vraiment basculer dans le plagiat des musiques traditionnelles. Le song-writer a su prendre des doses musicales subtiles afin de ne pas heurter nos oreilles d’européens souvent réfractaires à la country. N’oubliez surtout pas de contempler soigneusement la pochette du disque qui n’est pas si bucolico-exotique qu’elle n’y parait, un animal effrayant s’y cache comme pour nous faire comprendre que le disque n’est pas si innocent qu’il ne l’est. Cet album est recommandé aux inconditionnels de Wilco, Bonnie Prince Billy ou Fleet Foxes.


OLIVIER LIEGENT « MON ART N’EST QU’UN MOYEN, PAS UNE FIN »

texte : Alexis Jama-Bieri • photo portrait : Crapaud Mlle

Olivier Liegent fait parler les matières, révèle la quintessence du métal en oeuvres inscrites dans la vie usuelle. Ses chaises, à la poésie «so pop», représentent une partie de sa créativité, ciselée et colorée. Né en 1952, et après plusieurs années de création où il pousse à l’extrême sa recherche sur les matériaux et les couleurs, il est devenu l’un des artistes au top de l’Art concret en France. S’inscrivant dans la continuité intellectuelle de l’art minimal des 70’s, mettant en avant une esthétique provenant des matériaux techniques industriels, il a progressivement fait migrer son Art vers la sculpture de l’objet du quotidien, à la frontière entre Art et Design. Pour lui, la création doit donc se partager au quotidien et avec tous, notamment avec le jeune public, pour lequel il a animé des ateliers pédagogiques en milieu scolaire. Reconnu et sollicité, il réalise des créations pour des institutions publiques et organise, ou participe, à de très nombreuses expositions en galeries et musées, particulièrement en Italie, en Suisse, en Autriche, en Allemagne, et surtout en France, où la prochaine se tiendra à Paris, à partir du 3 juin 2010, à la galerie Plescoff. Interview.

Vous empruntez vos techniques et matériaux à l’industrie pour en faire des oeuvres du quotidien. Désanctuariser l’Art semble être un de vos axes de recherche... Alors, anti-malraussien ? La pratique artistique évolue, cela ne m’empêche pas de garder certaines valeurs, le mobilier que j’ai pu réaliser, tourne autour de l’idée du sacré. L’art c’est avant tout, dans votre oeuvre, de l’action, soit texturelle et formelle, soit militante. L’art peut-il encore être une quête, à l’instar des antiques, d’un bel idéal à des fins politiques induites, ou bien est-ce désormais un acte politique à fins esthétiques induites... de l’action naissant ainsi le beau ? La notion d’esthétique se déplace, tout acte est politique selon Sartre : mon travail l’est par conséquent. Je ne crois pas trop aux effets de l’art engagé, l’art avant Platon ou celui des tribus Africaines est politique. Mais l’Art investissant le quotidien et l’usuel, sans nécessité désormais de se hisser sur un piédestal n’est-il pas un symptôme de la fin de l’Art justement, en atteignant en fait le stade du non-art ? L’art usuel est un art appliqué, ma préoccupation reste artistique, même dans le mobilier que j’ai réalisé, mes chaises changent de statut selon le point de vue du spectateur, ou, en fonction du lieu dans lequel elles sont présentées : oeuvre d’art dans une galerie, elles deviennent objet de design dans

un magasin de décoration. Elles sont présentes dans le livre La peinture monochrome de Denys Riout (1) et dans le livre Design mode d’emploi (2) ! Art, non-art, il ne faut pas se tromper de cible, il y a un culte de l’art aujourd’hui, mon art n’est qu’un moyen, pas une fin. Quels sont les concepts qui vous inspirent le plus ? L’ambiguïté de statut, les frontières, la diversité des langages, la forme conceptuelle et émotionnelle. L’art n’est plus par lui-même objet d’éducation artistique, par sa seule contemplation... c’est par la médiation que l’on mène à l’Art... d’où votre implication dans les projets pédagogiques en lien avec le monde scolaire ? L’art est devenu un langage assez autoréférentiel, l’interaction d’objets crée du sens, et constitue un langage qui demande souvent une explication, une initiation. C’est pourquoi, j’ai pris plaisir à faire des conférences. Dans ma peinture, je recherche une forme de contemplation. Vis-à-vis de votre confrontation aux pratiques artistiques contemporaines ailleurs qu’en France... L’exception culturelle française : mythe ou réalité ? La France n’existe pas sur le marché artistique international, l’exception culturelle semble ne pas avoir dépassé nos frontières, l’art à l’exception de la France !

Votre art s’épanouit dans une sphère où création et commerce sont liés...puisque l’un permet l’autre. Mais l’artiste ne perd-il pas son indépendance, ou du moins son libre-arbitre, quand il se trouve obligé de composer, par nécessité économique, avec certaines considérations commerciales : plaire pour vendre... ou se perdre pour vendre...? Plaire pour vendre, c’est l’aboutissement d’une société qui se résume au commerce, Warhol, Koons, Hirst, Murakami, revendiquent cette posture, « faire des bonnes affaires, c’est l’art le plus fascinant » disait Warhol. Je sépare le fait de créer et vendre, ce sont deux choses distinctes pour moi, Je n’ai pas le même point de vue, mon dessein est différent, c’est visible, je pense, dans mon travail. Quelle est l’oeuvre d’art ultime selon vous ? L’oeuvre existante, l’oeuvre disparue, la création de l’oeuvre, la destruction de l’oeuvre ? Une oeuvre à la fois conceptuelle et ayant un impact physique émotionnel qui pourrait me bouleverser, m’apporter une montée de larme, comme certaines musiques : très peu d’oeuvres me provoquent un tel sentiment. Une oeuvre de Matisse m’a provoqué cela, des tableaux de Rothko m’ont aussi ému.

(1) La peinture monochrome Denys Riout • Éditions Gallimard Folio (2) Le design mode d’emploi • Éditions Fillipachi

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DEXTER DALWOOD ENFANT DU ROCK ET DE LA «FACTORY» Né en 1960 à Bristol, Dexter Dalwood vit et travaille à Londres. Après avoir joué dans le groupe punk anglais Cortinas de 1976 à 1978, Dexter Dalwood a étudié au Central Saint Martins College of Art & Design puis au Royal College of Art de Londres et a participé à plusieurs expositions majeures. Cette exposition rétrospective est l’occasion de découvrir des peintures et des collages réalisés ces douze dernières années par l’artiste britannique. Représentant fréquemment des paysages et des intérieurs sans présence humaine, ses oeuvres incarnent une certaine idée de la « Peinture d’Histoire » et font allusion à celles des 18ème et 19ème siècles. Ces toiles traitent de sujets allant d’événements politiques majeurs jusqu’à des lieux imaginés marqués par un événement traumatisant, ou qui se sont simplement logés dans notre inconscient collectif. Parmi les autres oeuvres présentées, des « portraits » d’écrivains, artistes ou figures politiques plus ou moins célèbres, tels William Burroughs (2005), Diana Vreeland (2003), Truman Capote (2004) ou Hunter S. Thompson (2009). La manière dont Dexter Dalwood construit ses images, référençant et juxtaposant à la fois la forme et le contenu, est très sophistiquée. Il mêle histoire personnelle, sociale et politique avec l’histoire de l’art et la culture populaire. Postmodernes et post-pop, les « Peintures de Dexter Dalwood se caractérisent par leur finesse et leur séduction. Cette exposition est organisée par la Tate St Ives en collaboration avec le FRAC Champagne-Ardenne et le CAC Málaga, où elle sera présentée du 11 septembre au 28 novembre 2010. Elle est par ailleurs accompagnée d’un important ouvrage monographique. Exposition du 11 juin au 15 août 2010 au FRAC (vernissage le jeudi 10 juin à 18h).

Rimbaud in Paris, 2002 • Huile sur toile • 286,5 x 212 cm • Courtesy Gagosian Gallery /// Death of David Kelly, 2008 • Huile sur toile • 203 x 73 cm • Courtesy Gagosian Gallery /// De Gaulle’s Moment, 2003 • Huile sur toile • 120 x 165 cm • Courtesy Gagosian Gallery

texte : FRAC Champagne-Ardenne

Vous avez dit avoir fait de la musique avant de devenir peintre ; vos tableaux se rapportent souvent à des musiciens et vous les évoquez régulièrement lorsque vous parlez de votre travail. La littérature, la musique, les arts visuels... nous pourrions également parler de cinéma, et particulièrement de l’influence que semble avoir eu JeanLuc Godard dans votre pratique du collage, de l’emprunt et de la recomposition de fragments appartenant à l’histoire du cinéma, de la musique et de la peinture. La musique a en effet occupé une très grande place dans ma vie lorsque j’étais jeune. Elle a catalysé toutes sortes d’intérêts et d’influences. J’ai été très marqué par la culture punk et par la façon dont elle a submergé la scène musicale anglaise, victime de trop de facilité et de confort. En ce qui concerne le cinéma, la recherche formelle des films de Godard m’a en effet beaucoup apporté. Sa pratique du collage bouleverse en permanence la linéarité narrative. Son utilisation non seulement de techniques de montage comme les petites sautes de raccords (jump-cut), mais aussi de division d’écran (split-screen) – par exemple le plan d’une voiture coincée dans un embouteillage juxtaposé à un plan d’affiches sauvages de Mao – est devenue un mode de production d’image qui fait maintenant partie intégrante du vocabulaire cinématographique. C’est aussi, selon moi, une manière pertinente de voir le monde et, pour moi, de le représenter. Quelle importance accordez-vous à la technique et au style pictural ? Dans vos œuvres, vous « citez » souvent des styles et des thèmes différents, tout en créant des surfaces très simples et dénuées d’aspérités. Dans quelle mesure la peinture est-elle pour vous un moyen d’atteindre un but, une façon de produire une image qui a bien plus à voir avec le sujet ou le récit qu’avec l’invention formelle ou stylistique ? J’imagine être toujours investi dans l’idée de peindre, d’être un peintre, de la peinture comme un travail d’atelier, 08

comme une activité exigeante. Au début des années 1980, au Central Saint Martins College, on enseignait encore une manière de peindre très liée à l’expressionnisme abstrait. Avec le temps, on s’aperçoit maintenant que c’est le Pop-art qui a triomphé au final, mais il y avait encore à l’époque cette idée que la peinture devait ressembler au « réel » – un peu comme ces amateurs de blues qui se plaignent que le jazz d’aujourd’hui n’est plus ce qu’il était. Cette idée que la peinture est un acte existentiel – qu’on fait sortir de soi en souffrant et qu’on étale sur la toile – me semble être un phénomène propre aux débuts du XXe siècle. En 1971, par exemple, le postmodernisme commence déjà à avoir droit de cité. Le pluralisme s’exprime. Mais il a fallu longtemps pour que les écoles d’art s’en fassent l’écho et que les gens l’acceptent. En termes stylistique et technique, vous faites votre sampling, vous intégrez et revisitez vos citations, en vous servant de nombreuses sources, mais ne privilégiez-vous pas néanmoins l’apport des poparts britannique et américain ? Comme l’a dit le critique américain Dave Hickey, ma génération est essentiellement composée d’« enfants de la Factory ». Le Velvet Underground a été la première expérience marquante de mon parcours intellectuel. Andy Warhol a été un point de départ, pas nécessairement son art d’ailleurs, mais aussi l’idée qu’on pouvait faire plein de choses différentes. Parallèlement, j’étais surtout influencé par la peinture des années 1980 – les pastiches de David Salle, la théorie et la pratique postmodernes –, et je me demandais à ce sujet comment je pouvais, en 1999 donc, faire se mélanger les langages dans ma peinture ; comment je pouvais faire valoir un langage pictural perceptif pré-moderne. Ce que je trouve fascinant dans vos œuvres c’est la façon dont elles stimulent notre connaissance de l’histoire de l’art, de la culture vi-

suelle, de la culture pop, de la culture au sens le plus large. Seriezvous d’accord avec l’idée que vous créez des vérités à partir de faits vécus et connus, que vous leur donnez ainsi un sens, que vous les inscrivez dans l’univers social et que vous organisez une relation de reconnaissance mutuelle entre ses acteurs ? Cette production d’un récit mythologique, dans la mesure où elle vise clairement à unifier les différents domaines de la connaissance, peut alors être comprise comme une prise de position délibérément politique sur une société de consommation et de divertissement qui tend à donner de la futilité à la pensée et aux choses sociales. Pourriez-vous nous dire quelque chose sur cet aspect de votre travail ? Oui, je serais assez d’accord avec l’idée que je produis une sorte de récit mythologique. Et aussi que, en élargissant les choses, la production culturelle semble de plus en plus accepter l’idée qu’il n’est pas possible d’être à la fois politiquement engagé et consommateur de la société du divertissement. Pour moi, cela vient du cœur. En créant des interrelations entre tous les domaines de la culture visuelle, on peut proposer une vision du monde qui privilégie l’important tout en laissant de la place à l’insignifiant. (Traduit de l’Anglais par Maurice Salem)

Extraits de l’entretien mené par Florence Derieux et Martin Clark avec Dexter Dalwood.Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet entretien dans l’ouvrage monographique consacré à l’artiste (catalogue coédité par le FRAC Champagne-Ardenne, la Tate St Ives et le CAC Málaga et publié par JRP Ringier et Tate Publishing. ISBN 978-303764-126-2. Prix : 40 €). En vente Chezlegrandbag, 2 impasse de La Salle, Reims.

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KOUDLAM A FOREPLAY ELEKTRICITY VENDREDI 25 JUIN (22H) • À LA CARTONNERIE Devant le succès de l’édition 2009 d’Elektricity et du concert événement sur le parvis de la Cathédrale, l’équipe du festival n’a pas voulu attendre le mois d’octobre prochain pour faire à nouveau du bruit.

Le festival Elektricity prépare sa huitième édition. Huit ans déjà que cet événement, créé par Yuksek, s’aventure dans les courants chauds de l’ère électronique. Au travers de sa programmation, Elektricity témoigne des bouleversements qui se sont opérés ces dernières années dans le monde de la musique... Pour fêter le début de l’été comme il se doit, dans la moiteur du club de la Cartonnerie, et annoncer le cru 2010, elle propose une soirée au curieux parfum de Bonheur Binaire avec un line-up trans-générationnel, à l’image du festival. Pour cette Foreplay Elektricity (traduisez préliminaires), c’est un plateau « Made in France » qu’Elektricity propose avec le ténébreux Koudlam, les post-adolescents de Minitel Rose et le plus élégant des artistes de Reims : Yuksek. Made in France ? La France, ce beau pays, hier encore patrie historique de la variété, est devenue un véritable eldorado… celui des nouveaux mutants de la musique électronique ! De Turzi à Minitel Rose (deux extrêmes) en passant par Etienne Jaumet, Bot’Ox, Pilooski, Alexis Le-Than, Joakim, Yuksek, Poni Hoax, Zombie-Zombie, Danton Eeprom, Guillaume Teyssier, Tristesse Contemporaine, Chloé, Krikor, ou même Anne-James Chaton, c’est toute une génération d’artistes élevés au krautrock, au post-

punk, à l’ambient des pionniers allemands, au cosmic disco, à la new wave avant-gardiste, à l’electropunk et à la synth-pop des 80’s qui se révèle aujourd’hui.

texte : Guilhem Simbille • photo : tous droits réservés

Définitivement décomplexés par le succès galactique de Justice, ces artistes implosent cette année en produisant des œuvres inclassables et innovantes, singulières sans pour autant être décadentes.

Koudlam (photo ci-contre) est bien de ceux-là. Emblème de la jeunesse désenchantée issue des free parties, ce faux-jeune aux allures de champion de punching-ball de fête foraine, débarque avec l’un des albums les plus poignants et émouvants de 2009. Avec ses basses new wave, ses synthés tremblotants, et cette voix étrange qui semble hanter son propre corps, Goodbye (son premier véritable album sorti sur Pan European), présente un artiste français comme on n’en avait pas vu depuis… 1977. Koudlam réincarne à sa manière le mythe des «jeunes gens modernes», réhabilitant par là même la musique de Asphalt Jungle, des Stinky Toys ou autres Metal Urbain. En associant à sa musique un univers graphique assuré par l’artiste Cyprien Gaillard (voir le clip en mode amateur d’une fight de supporters lituaniens), Koudlam réussit un des plus beaux coups de l’année. Un concert à ne pas manquer. Yuksek, créateur en 2003 d’Elektricity, sera de la partie pour un dj set un peu comme à la maison. Pour l’occasion, il a tenu à s’entourer d’un invité surprise mentionné plus haut ! Mais j’en ai déjà trop dit… Plus d’infos sur www.elektricityfestival.fr La Cartonnerie • 84 rue du Dr Lemoine, Reims.

DARWIN DEEZ BABA POP Un jeune américain frisé, au look d’ado post baba cool, grandi dans le Sud US et s’épanouissant dans le Nord, opère la synthèse des cultures pop et électro avec ses compositions hypnotiques : l’oeuvre d’un gourou des notes que l’on ne peut pas faire autrement qu’écouter.

La musique se construit, se développe à partir de croisements et d’expérimentations telle l’entreprise d’un alchimiste qui, à la recherche de la pierre philosophale, marie les éléments pour tenter d’atteindre la perfection et la félicité proche des dieux. Démiurge des notes et du son, il crée alors la genèse d’une oeuvre personnelle, élément d’un univers stylistique qu’il concourt à améliorer. Plongé dès son plus jeune âge dans l’univers de la musique, par des parents «baba lovers», qui l’alimentent en disques et lui offrent, dès 11 ans, sa première Fender stratocaster. Darwin Deez se forge très rapidement un univers propre, parfois solitaire, mais constamment ouvert aux découvertes, rencontres et influences artistiques nouvelles. À 12 ans, il forme son premier groupe Rock, mais, avide d’expérimenter des nouveautés musicales que les seuls instruments traditionnels du Rock ne pouvaient plus lui procurer, il se tourne vers la musique électronique et l’univers infini qu’offrent échantillonneurs,

boîtes à rythmes et tout équipement de création synthétique. À 18 ans, pourtant, il redécouvre les possibilités, ici aussi très

pas très loin. Au moment de ses études universitaires, qu’il fuit rapidement, il se lance dans la composition Lo Fi avec un simple clavier casio comme compagnon de débauche musicale et s’essaie à la scène dans les bars anti-folk de New York, spécialement au Sidewalk Café dans l’East Village … De cette orgie créatrice va naître son 1er album aux 13 titres d’une pop optimiste et groovy, enregistré at home : un travail d’artisan, orfèvre des mélodies… À suivre d’une attentive oreille… Pour preuve, vous pouvez actuellement entendre l’euphorisant Radar detector, single tiré de cet album, qui illustre la nouvelle publicité Nokia.

texte : Alexis Jama-Bieri • photos : Pieter M.van Hattem

vastes, de la création musicale avec la guitare comme base : un retour aux sources du Rock, en quelque sorte… Eden n’est 09


FESTIVAL COURT-CIRCUIT 1ER TOUR DE PISTE Charles Delvincourt organise, le 3 juillet 2010 au mythique circuit de Gueux, le 1er festival court-circuit, dédié aux musiques actuelles. Interview

Peux-tu nous parler de ton parcours ? Comment t’es venu l’idée d’organiser ce type de festival ? J’ai 24 ans et je suis le président fondateur de l’association Gueux Sports & Events, un club omnisports comprenant une section «organisation d’événements», créée en juillet dernier. On s’est doté l’été dernier de cette structure associative, intéressante mais qui était un peu une coquille vide. Mes trois camarades, Charles Tillier, Maxime Ponson et Thomas Jacquemet, âgés de 20 à 22 ans, avaient déjà bossé sur deux fêtes de la musique en 2006 et 2007 en réunissant un petit millier de personnes à chaque fois, et ils étaient très motivés depuis cette époque pour renouveler ce type d’expérience. Alors on s’est servi de cette association pour monter tout doucement un projet. Personnellement j’étais aussi super chaud, car je savais que mes amis avaient un savoir-faire solide dans ce domaine, et qu’en travaillant bien, on pouvait proposer une manifestation culturelle de qualité. Pour cette première édition, la localisation de l’événement est établie dans un lieu mythique du sport près de Reims. Pourquoi avoir choisi un tel emplacement? N’as-tu pas rencontré trop d’oppositions à la tenue de concerts sur un tel site «historique» ? Ce spot, c’est vraiment le point de départ de la conception du festival. Il est magique, démesuré, confortable, et il est célèbre. Tu as devant toi deux hectares de pelouse qui donnent sur de grands arbres, et quand tu te retournes, tu as ces paddocks et ces tribunes authentiques qui te rappellent que Fangio a gagné deux fois ici dans les années 50. On a tout de suite visualisé la réalisation du festival, ses dimensions, ses contraintes techniques et logistiques, toutes les possibilités que l’endroit offrait aussi. Ce sont des terres qui appartiennent à la commune de Gueux, il a donc fallu aller chercher un accord des élus pour être autorisés à donner lieu à cette fête. On a apporté énormément de garanties aux conseillers pour que ce festival se déroule dans de bonnes conditions, et ils nous ont offert leur confiance début avril. Nous sommes très proches de nos élus, parce que nous avons grandi dans ce village et que nous nous investissons très souvent dans les projets portés par la municipalité. Une petite anecdote d’ailleurs, il y a deux ans, j’avais voulu organiser une «soirée string» sur une route désaffectée, et une semaine avant j’avais appelé le maire pour le prévenir. Je ne lui ai pas dit le titre de la soirée et il a dit «OK». Seulement les gendarmes ont trouvé des flyers par terre dans la rue sur lesquels il était marqué «un verre offert si t’as un string». Du coup la soirée a été interdite et on a organisé une manif dans les rues de Gueux pour dire notre mécontentement : on était quinze. Le maire nous a reçus et nous a dit de proposer quelque chose de carré pour une prochaine fois. Deux ans plus tard, il ne s’attendait sûrement pas à ce qu’on lui propose ce festival... Quel est le budget du festival? Bénéficiez-vous de partenariats, soutiens, labellisation, du moins technique, des services experts

en culture des collectivités (Etat, Région, Ville de Reims, Communauté de commune...) ? Ah, le budget ! C’est 100 000 euros pour l’instant. On l’augmentera si on voit que ça marche, surtout au niveau des visuels et des animations. À ce jour, à part la Mairie de Gueux qui nous prête le terrain et nous a aidé dans la réalisation du projet, on est seul. La Région est la collectivité qui semble la plus susceptible de nous apporter son aide, et pour le reste, c’est à voir. Je pense qu’on agit dans l’intérêt général (jeunesse, sport, rayonnement culturel), mais ce n’est pas le seul critère, et, une première édition, c’est un peu particulier, on n’a aucun historique à faire valoir. Ton festival a lieu début juillet. Ne crains-tu pas que la pluie risque de venir entacher l’événement ? Un festival c’est toujours mieux quand il fait un grand soleil, mais bon, dans tous les cas il ne

texte : Alexis Jama-Bieri • photo : Clément Moreau

pleuvra pas pendant quinze heures, il ne fera pas dix degrés. Je me souviens d’un festival un été lors duquel le temps était gris mais il faisait assez chaud, et je transpirais à force de danser. Un épisode pluvieux d’une heure nous a fait le plus grand bien, ça nous a vraiment rafraîchis ! Plus sérieusement, à part une grosse tempête de vent ou une catastrophe naturelle, le climat n’aura aucune influence sur la tenue du festival. Ta programmation est plutôt axée sur de grands succès commerciaux de discothèque. Comment s’est opérée la sélection des participants? Peux-tu nous présenter rapidement ta programmation et ce qui t’intéressait particulièrement, au niveau musical, chez chacun ? Il y a deux axes dans la programmation. L’après-midi, après un warm-up mené par Gio, mon petit frère, et Mat Perri, mon pote

résident du Zclub, cinq concerts sont prévus. Pour faire vite, tu as Tree Kong, le groupe de Ska-Rock rémois hyper dynamique, Stéphane de Trébons, un chanteur à texte dont le premier clip est sorti en mai, Kandy, le premier groupe de Rock produit par des internautes, et bien sûr Lyricson, la star du Reggae qui offrira un live band d’une heure et demie pour le plaisir de ses nombreux fans. On a sélectionné après-coup Ka Jazz, une découverte des Transmusicales 2008 qui s’est également produit lors des Vieilles Charrues 2009, c’est un projet subtil avec une chanteuse qui pose sa voix sur du beatbox et qui est accompagnée par un contrebassiste. À partir de 21h, ça ressemblera effectivement à un dancefloor géant avec pas mal de décibels et de lumières. On veut faire danser les gens. La programmation est donc House/Électro, à part Fukkk Offf qui va envoyer plutôt techno sur la fin. Chaque Dj jouera une heure environ, le clou du spectacle étant un battle pendant deux heures entre les deux allemands, Eddie Thoneick et Kurd Maverick. C’est Michael Kaiser qui ouvrira le bal je pense, juste après un show d’Helmut Fritz, puis Tristan Garner devrait accélérer le rythme. Eddine.B, un ami de Rouen, et Lucky Dip, les deux jeunes rémois, vont tout faire pour nous montrer qu’ils peuvent se hisser, l’espace d’une soirée, au niveau de ces Djs stars. Je place pas mal d’espoirs en eux, car ils sont très créatifs et ont produit pas mal de titres récemment. En tout cas, bravo pour cette première édition, qui satisfera certainement un large public et un grand nombre d’étudiants et clients de discothèques toujours avides de sorties, qui pourront retrouver ici les djs et groupes au succès populaire, qu’ils connaissent par coeur. Combien de personnes attends-tu sur ce festival ? En créant le projet on s’est basé sur 3000 personnes. Mais on est prêts à en accueillir 10 000. Nous voulons toucher les étudiants et les clubbers, bien entendu, mais pas seulement : un jeune de 12 ans y trouvera son compte autant qu’un adulte de 50, un amateur de reggae autant qu’un curieux qui veut passer un bon moment. Normalement, quand tu es du coin et que tu vois ce qui se prépare, tu te réjouis ! C’est confirmé par l’enthousiasme qui entoure ce festival, ce n’est plus tellement une histoire de culture, mais plutôt un événement festif et populaire. Pour la seconde édition, comment comptes-tu parfaire l’événement, la programmation ? Quels partenariats souhaiterais-tu mettre en place ? Tiens, il y a eu des fuites ? Si cette première édition rencontre le succès escompté, il y a plein de choses à imaginer. Je ne pense pas qu’on s’acheminera vers le type de festivals classiques, où c’est la course aux têtes d’affiches. Mon inspiration la plus profonde, c’est le festival Calvi On The Rocks en Corse. Pourquoi ? Parce que le but recherché par les organisateurs et les artistes, c’est l’osmose et le partage de bonnes vibrations.

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ART NOUVEAU JEUNE POUSSE DE L’ÉLECTRO

texte : Alexis Jama-Bieri • photo : Crapaud Mlle

Après une petite dizaine d’années d’études musicales classiques, Julien Salman et Andrea Starosse se sont rapidement passionnés pour la musique électronique, à l’achat de leur premier matériel de mixage et de composition. Suite à une rencontre lors d’une exposition d’Art en 2009, ils se sont réunis pour donner libre cours à leur curiosité et leur passion pour les sons synthétiques, en créant Art nouveau.

Vous êtes ce que l’on appelle des djs électro, mais ce terme englobe plusieurs métiers, activités différentes, entre mixage et production. Comment vous situez-vous dans cette typologie et quelles sont vos méthodes de travail ? On fait les deux, on produit et on mixe avec des disques. Dans nos mix on peut dire qu’on arrive maintenant à une grande homogénéité, avec notre univers propre. Notre méthode de travail en production est assez souple. En fait, chacun de nous deux peut avoir une idée de son, de rythmique en point de départ et commencer à la travailler. Ensuite , on se réunit pour développer ensemble ce projet. Quels sont vos univers et vos références ? Le postpunk, Joy Division, Animal Collective, Gucci Vump, les rythmiques Afro et la House en général. Quelle est votre perception de la scène rémoise et des moyens qu’ont les artistes pour développer leur travail à Reims ? Personne ne vient nous chercher ou nous aider si on ne fait pas l’effort d’aller au-devant des autres artistes et si on ne produit pas, déjà, quelque chose susceptible de les interpeller, les intéresser et voire susciter des envies de collaboration. On a l’impression, à Reims, que les lieux d’expression sont en fait assez fermés, mis à part la Cartonnerie qui donne beaucoup de moyens. Vous avez signé avec un label, pouvez-vous nous en parler ? Quels sont vos projets en cours ? Nous sortons deux EP en juin et juillet: un avec le label australien Sweat it out (pour le titre Miracle) et un autre avec le nouveau label français Get flavor (pour le titre

Paradise + Air France). Nous commençons à faire pas mal de dates. On a notamment joué au Supermarket à Lille, et on a des dates de prévues à Reims, puis à Londres après l’été. Comment ressentez-vous la réception de votre musique par le public et les djs électro ? Les retours sur notre travail sont vraiment bons. Nous sommes notamment soutenus par Tekilatex qui nous a mis dans son « Chart » de janvier, et on peut dire que ça nous a procuré un sérieux coup de pouce pour débuter. Par ailleurs Round table knights nous ont joués et Edu k, avec qui un projet de collaboration est en cours, nous a remixé. Pour vous, c’est quoi l’électro ? Est-ce un épi)phénomène de mode, comme le fut le mouvement Baby rockers, ou bien, est-ce un mouvement culturel de fond, même si, quelque part, électro et mode sont étroitement liés ? Ce lien se situerait-il ici au niveau de leur constante quête de l’innovation ? La musique électronique, c’est l’amour du synthétiseur, la recherche et la création la plus pointue de nouveaux sons… et ça n’a rien à voir avec ce que certains appellent électro, mais qui n’est en fait qu’une sorte de «variété» à destination commerciale, balancée dans les oreilles d’un public alcoolisé en discothèque. La musique électronique est une musique très mentale, au même titre que le classique, mais dans une mise en œuvre et un registre différents. C’est surtout aussi une musique de génération. C’est une musique qui, selon nous, est proche de la mode puisqu’elle est l’affaire d’esthètes. En fait, l’électro c’est une voie d’avenir de la musique car c’est un art accessible à presque tout le monde, avec la

démocratisation de l’équipement informatique, d’Internet et des réseaux professionnels que l’on peut facilement se créer. Cela permet notamment de se désenclaver géographiquement. Au départ, d’ailleurs, nous nous étions présentés comme un groupe issu du Pakistan…c’est un peu notre fibre world musique. Quels sont vos lieux électro de prédilection ? Que pensez-vous des clubs rémois ? Le Social Club, le Scopitone, le Showcase à Paris, le Supermarket à Lille, les soirées Panik à Paris, I love techno à Ghent (en Belgique)… et bien d’autres qui nous semblent logiques. Les soirées Bonheur Binaire à Reims c’est ce qui a déclenché notre vocation en nous permettant d’écouter la pointe des artistes électro internationaux en live et en set… sinon, il fallait aller à Paris… Les clubs rémois ont une vision commerciale, plutôt moyen de gamme musicalement. C’est une conception «à l’ancienne» pour des lieux qui font avant tout de l’animation musicale. On va dans ces lieux pour boire, s’amuser et danser sans en demander spécialement plus. Peu importe la musique pourvu que la clientèle y retrouve des «refrains» qu’elle connaît, le but n’étant pas ici de découvrir un artiste ou d’écouter un son pointu d’électro, mais de boire et d’avoir la sensation de s’amuser. C’est plus du loisir que de la culture... En réalité, à Reims, la seule salle qui peut s’apparenter à un club électro c’est le Cabaret de la Cartonnerie, notamment lors des mythiques soirées Bonheur Binaire et du festival Elektricity, réellement créatifs et qui n’hésitent pas à prendre des risques.

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KIM CHAPIRON LE CINÉMA RÉALISTE C’est lorsque le temps est particulièrement ensoleillé qu’on apprécie le plus le Cinéma. Peut-être est-ce dû au contraste entre l’extrême clarté de l’extérieur avec la pénombre de la salle... un autre monde... quelque chose de rassurant quelque part... trop parfois, au risque de sombrer dans un quelconque assoupissement, ou dans des bras, pas seulement de Morphée. Et puis, n’est-ce-pas encore un espace de liberté de ton dans un monde de plus en plus policé et formaté, malgré l’importance croissante de l’argent et de la culture de masse dans ce 7e art? De la liberté de ton, il y en a dans les réalisations de Kim Chapiron, transfuge de «Kourtrajme», qui nous attrape aux tripes avec ses histoires sombres, et nous plonge dans une dure (ir)réalité. Alors, pour attiser le feu de votre culturelle curiosité, un propos de Kim sur son dernier et poignant long métrage «Dog Pound». (sortie en salles le 23 juin). Comment le projet est-il né ? J’étais en pleine promotion internationale pour Sheitan lorsque Georges Bermann (le producteur d’Eternal sunshine of the spotless mind) m’a contacté pour me demander si un film sur le milieu carcéral des enfants aux États-Unis pouvait m’intéresser. Me voilà donc parti pour un voyage aux États-Unis dans les prisons pour mineurs qui durera 1 an. Qu’est-ce qui vous a tenté dans le sujet ? Sans quitter les thèmes qui me touchent, ce film était l’occasion de changer radicalement d’univers. Et puis tourner de l’autre côté de l’Atlantique me tentait évidemment aussi. Votre approche est atypique, comment l’avez-vous définie ? J’ai vu trop de films de prison avec des Chicanos tatoués, des gangs de Jamaïcains qui s’entretuent dans des rapports raciaux caricaturaux. Je souhaitais un maximum de réalisme. Je me suis donc intéressé au Midwest et sa population blanche : les white trash. Avec mon co-scénariste, nous avons visité de nombreux centres pénitentiaires, rencontré des gamins, des gardiens, des directeurs de prison qui nous ont inspiré des personnages. Nous écrivions sur place, à quatre mains. Notre travail consistait à retranscrire des émotions bien réelles. Je n’oublierai jamais ma première visite en prison. Les trois jeunes ravis de recevoir de la visite nous ont baladés dans le centre, nous présentant à tout le monde. Ensuite, nous avons fait une sorte de synthèse des détails, des codes vestimentaires, des procédures et des topographies pour créer le centre d’Enola Vale. L’une des forces de votre film repose sur le casting. Comment avezvous choisi vos interprètes ? Trouver mes comédiens n’a pas été simple. Pendant l’aventure de l’écriture du scénario, j’étais dans le Minnesota et Sheitan a été projeté en clôture du Festival de Toronto. J’y ai fait la connaissance de K’Naan, jeune chanteur

somalien et enfant soldat. Nous nous sommes instantanément liés d’amitié et je lui ai tout de suite proposé le rôle principal du film. J’ai dû trouver l’interprète de Butch à deux jours du tournage. Lorsque j’ai rencontré Adam Butcher, j’ai tout de suite senti cette folie dans son regard : sans même lui parler, j’ai su que c’était lui. Shane Kippel, l’interprète de Davis, est déjà reconnu, c’est un des acteurs principaux de la série Degrassi. Nous avons pris cette star montante d’une série commerciale complètement à contre-pied pour la mettre dans une prison. Pour Mateo Morales, qui incarne Angel, il s’est passé un truc étonnant. Nous étions en plein casting et je lui parlais du rôle. Je me suis tout à coup rendu compte qu’il ne m’écoutait plus. Il m’a juste dit : « De toute façon, ce rôle, c’est facile. C’est moi ».

texte et photo : Marc distribution

Lawrence Bayne, l’acteur qui joue le gardien Goodyear, a été lui aussi choisi sur casting. Je voulais une présence, une autorité, une voix mais aussi une fragilité. C’est aussi un chanteur de rock hardcore, il a un micro tatoué sur le bras avec écrit Lawrence Fucking Bayne. Il servait mon idée qu’il n’y ait dans le film ni «méchants» ni «gentils». Où avez-vous trouvé votre prison ? C’est un décor inspiré de plusieurs prisons que j’ai visitées. Nous Avons construit le réfectoire, le gymnase, les dortoirs et les couloirs sur deux

sites, deux églises, une Baptiste désaffectée et l’autre encore en activité. La rencontre de ces lieux et de ces décors produisait une drôle d’énergie. Redoutiez-vous le tournage de certaines scènes ? Je savais que la scène d’émeute était le gros morceau du film. Pas le droit à l’erreur. Le tournage de cette seule scène a demandé trois jours. Quelle tension au moment de dire «Action». Cent gamins enragés balançant des chaises au plafond, renversant les immenses tables en hurlant. En fin de prise, on se retrouvait avec des trous dans les murs, les pompiers sur le plateau, le preneur de son qui voulait arrêter le tournage parce que «c’est complètement inconscient de faire ça !» je pense qu’il avait raison… Quelle réaction souhaitez-vous déclencher ? Quasiment tous les spectateurs du film à qui j’ai parlé, surtout les femmes, m’ont confié avoir été choqués par la violence du début et s’être pourtant attachés à ces jeunes. C’est ce retournement que je cherche, celui que j’ai moimême ressenti. Butch est une brute et Davis, un petit macho pathétique. Pourtant, on les découvre et on s’y attache par-delà les clichés et les à priori. Ces enfants sont ceux d’aujourd’hui, qu’on le veuille ou non. On sait que la délinquance est un fonds de commerce. En parlant avec certains gardiens, et même certains prisonniers, on se rend compte que l’on vend de la peur pour acheter des prisons, pour acheter des hommes politiques qui vont combattre cette délinquance. Personne ne cherche vraiment à la résoudre, tout le monde en vit. Dog Pound n’a qu’un message à faire passer : enfermer les enfants en prison n’est pas une bonne solution. S’ils sont tels qu’ils sont, il faut creuser un peu et se poser des questions. Ce film est un miroir que je tends pour montrer à quel point ce processus est un gâchis. Mélanger ceux que l’on peut encore sauver avec ceux qui ont connu une réalité épouvantable est un déni de civilisation.

Connaître la fin du film... texte : Alexis Jama-Bieri

Ce site Internet génialissime permet de connaître la fin des films de cinéma, au cas où votre distraction vous aurait fait manquer les 5 dernières minutes de projection... Ainsi, les longs métrages récents, tels Sherlock Holmes, Brothers, ou encore Entre ses mains dévoilent leurs intimes fins. C’est notamment en découvrant certains de ces films, dont entre ses mains, que j’ai pu constater le manque de rigueur, ou d’imagination, des adaptations cinématographiques d’ouvrages littéraires qui sont parfois éloignés, sinon totalement étrangers aux titres qu’ils reprennent : ici donc Entre ses mains n’a rien à voir avec l’envoûtant roman de Marthe Blau… Alors, si un de ces films vous déçoit, ou si vous voulez être un des seuls à avoir bénéficié de son cinéphile visionnage, vous pouvez littéralement, grâce à une fonctionnalité du site, en bas de chaque page film, « flinguer » ce film, en divulguant sa fin sur le web 2.0… Je vais donc de ce pas flinguer Entre ses mains, film au demeurant réussi, mais au titre sans imagination… Shoot !

la-fin-du-film.com ERRATUM : Dans notre numéro 7 d’avril/mai 2010, la présentation du film Le Mépris de Jean-Luc Godard était extraite du site internet L’oeil sur l’écran de la plateforme du journal Le Monde.

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DECO DU JARDIN • 204 Route De Witry-Les-Reims • 03 26 86 41 82 • www.decodujardin.fr

Auraucaria Araucana

Palmier Oliviers Trachycarpus Centenaires Wagnerianus Bonzai (photo ci-dessus)

L’Araucaria araucana est une espèce de conifère originaire de la province chilienne de l’Araucanie. Découvert au Chili en 1780 par un religieux, Dom Francisco Dendariena, ses graines sont ramenées en Europe, en 1795, par un botaniste anglais. L’arbre est également appelé désespoir des singes en Europe, depuis son importation en Angleterre, où l’on imaginait que les singes (bien qu’absents du Chili) ne pouvaient pas y monter du fait que les feuilles de cette espèce sont quasi épineuses. Décrite comme un fossile vivant, cette plante existait déjà il y a 60 millions d’années, et ses vastes forêts abritaient des populations de dinosaures qui pouvaient difficilement s’en nourrir du fait de sa structure piquante. Très résistant, notamment aux feux de forêt et au gel, ce conifère peut vivre jusqu’à 1000 ans. Ses graines, imposantes (de la taille d’un melon) et nourrissantes, sont consommées (fraîches, grillées ou transformées en farine pour la fabrication du pain) par les indiens qui peuplent ses forêts. L’Auraucaria auraucana a été déclaré « Monument national du Chili » en 1990. Toutefois, c’est aujourd’hui une espèce inscrite sur la liste rouge des espèces vulnérables, les 2/3 de ses forêts ayant disparu depuis 1977. Cultivée, cette plante affectionne les sols profonds et correctement drainés, ainsi que les atmosphères humides et les températures clémentes. Plantation en pot ou en terre, croissance lente, rusticité -15° à -20°. Aime l’humidité et les fortes chaleurs.

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Le palmier miniature de Chusan (Trachycarpus wagnerianus) est une espèce de palmier de la famille des Arecaceae probablement originaire du Japon, toutefois son origine reste incertaine. Ces palmiers ont besoin d’un sol riche, bien drainé et frais. Ils craignent les vents forts, froids et secs ainsi que le gel au-delà de -18°, mais s’épanouissent dans un climat humide et frais. Il supporte mal la sècheresse et les périodes de canicule. Cette espèce, de croissance lente et d’enracinement peu profond, en fait une plante idéale pour les pots ou bacs. De plus, ils supportent bien la transplantation. Trachycarpus Wagnerianusl est donc particulièrement adapté aux petits jardins de ville par son faible encombrement. Il produit entre 10 et 15 nouvelles feuilles durant la belle saison après une période d’adaptation de 3 ans pour un palmier juvénile. Ce palmier est le plus résistant du marché. Beaucoup d’eau du printemps à la fin de l’été, un substrat drainant et des apports en engrais spécial palmiers. Plantation en terre ou en pot.

L’olivier fait partie de la famille des oléacées qui comprend, entre autres, les lilas, les troènes et les frênes, ainsi que des arbustes comme les jasmins. Rameux et au tronc noueux, au bois particulièrement dur et dense, à l’écorce brune et crevassée, l’olivier a des feuilles persistantes, ovales et d’un vert clair argenté. La domestication de l’olivier aurait eu lieu vers 3 800 avant J.-C. Cette domestication s’est produite indépendamment dans plusieurs régions du bassin méditerranéen, et sur une longue période. Depuis l’Antiquité, l’olivier, que la déesse Athéna fit sortir de terre, représente la force et la victoire, la sagesse et la fidélité, l’immortalité et l’espérance, la richesse et l’abondance. Des oliviers centenaires peuvent par ailleurs être cultivés à domicile, plantés en pleine terre et supporter des températures très basses, en respectant dans nos régions septentrionales quelques conseils élémentaires. Ils peuvent également être travaillés sous forme d’arbres miniatures en pot dits Bonsaï, symbolisant ainsi l’idée d’un arbre idéal miniaturisé, point de rencontre de la tradition méditerranéenne et Japonaise. Ces arbres ont au moins 100 ans et proviennent de Cordou en Espagne. Leur tronc portent les stigmates de la région, sécheresse, forts vents, gel en hiver. Tous ces facteurs ont contribué à rendre ces plantes beaucoup plus résitantes que les oliviers poussés en serre. Ils peuvent supporter des températures de l’ordre de -15 à -20 degrés dans certaines conditions de plantation en terre ou en bac.


BUENOS AIRES LA VILLE À L’ÂME TANGO

texte et photos : Vincent Havret

Vincent Havret est un insatiable globe-trotter, amené à parcourir le monde pour les besoins de sa profession. Il peut alors nourrir sa gargantuesque faim de découvertes… et nous faire partager ses déambulations dans le village Monde. Pour ce second carnet de voyage, il nous livre les secrets de Buenos Aires, la ville à l’âme Tango.

Parfois au cœur des ruelles du vieux quartier de San Telmo (Buenos Aires), on distingue cette étrange lumière qui court entre les échoppes des antiquaires et sur les murs des immeubles de type haussmannien. Presque rien, pourraiton dire, à peine un détail, un éclat qui perdure, jusque dans le regard des vieux argentins. Cette couleur, d’ailleurs, se remarque sur chaque sourire, chaque silence et même dans le jour. C’est peut-être une des clefs pour comprendre l’Argentine et les argentins : rien ici ne ressemble autant à hier, que demain… À quelques mètres de moi, à même les pavés, deux danseurs de tango s’enlacent et charment ainsi les attentions touristiques. Pourtant, à y regarder de plus près, le langage secret de leurs pas raconte une histoire bien plus ancienne et bien plus vaste. Deux corps s’élancent dans le désir de s‘étreindre et celui de se fuir. Un déchirement, un combat qui se livre avec l’envie : celle de partir, et celle de rester à Buenos Aires. Peut-être est-ce le propre des citées portuaires qui ont accueilli tant de migrations par le passé ? Et puis, sait-on jamais avec l’âme de ces vieilles villes pleines de marins, de danseurs et de jolies filles… D’ailleurs, il suffit d’aller faire un tour vers l’ancien port, au quartier de la Boca, pour comprendre combien toutes ces influences sont réelles. Les couleurs chamarrées sur les façades et le son omniprésent du bandonéon, témoignent, jusque tard dans la nuit, des affec-

tions populaires, portées à une vie de bohème. Et de nombreux ateliers d’artistes se sont établis ici, entre les boîtes à marins, les restaurants italiens et le club de foot de la Boca Junior. Bien sûr, Puerto Madero, situé sur les rives du Rio de la Plata propose son lot de modernités, de gratteciels, d’hôtels 5 étoiles et autres casinos. Mais la ville conserve vraiment sa culture devant les choix du progrès. Plus loin, le quartier historique de la Recoleta porte en lui une grande partie de l’histoire culturelle de Buenos Aires (Musée national des Beaux-arts, Bibliothèque nationale, centre culturel Recoleta, divers pavillons d’exposition …). Alors, rien d’étonnant finalement, d’y trouver aussi le légendaire cimetière de la Recoleta, berceau d’émotions, de souvenirs illustres, et résidence préférée d’une grande population

de chats… À quelques minutes en taxi, la qualité des échoppes du quartier de Palermo est incroyable. Créateurs, grandes marques et boutiques de déco rivalisent d‘ingéniosité dans leurs présentations… Il suffit donc, peut-être, d’y attendre le début de soirée, pour que l’agitation de ses bars et l’effervescence de ses restaurants se propagent comme une traînée de lumière… Alors, finalement, il n’y a peut-être rien d’étonnant à ce que l’on trouve un soleil sur le drapeau argentin. Buenos aires est un cœur. Un cœur comme un soleil qui entraîne la foule dans ses pulsations soudaines, puis, plonge avec panache dans les reflets incandescents de ses autrefois. Et puis, d’ailleurs, je n’ai jamais su résister aux histoires de marins, au charme suranné du tango et à la lumière qui danse avec l’ombre dans le regard des filles…

PLACE TO BE • Plaza Cortazar (ou Serrano) dans le quartier de Palermo : croisement de Honduras et J.L. Borges, métro D Plaza Italia. Dès l’après-midi, les terrasses sont pleines à craquer et ces bars sont également très prisés pour un verre en début de soirée. • Pour une ambiance un peu plus tranquille, préférez La Recoleta ou Las Cañitas : sur quelques rues, au sud de l’hippodrome, se concentrent restaurants chics et bars lounge (Las Cañitas : rues Baez, Arevalo etc., métro D Ministro Carranza) • La tango-Feria du quartier San Telmo (tous les dimanches) … PLACE TO SHOP • Incontournable, les boutiques de créateurs et de design à Palermo Soho : Maria Cher (El Salvador, 4724) etc… PLACE TO FEEL • Fundación Proa (Avenido Pedro de Mendoza, 1929), • Galerie Appetite et sa directrice déjantée Daniela Luna (Chacabuco, 551) • Galerie Ruth Benzacar avec sa programmation pointue (Florida, 1000).

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PAPADOM • 22 place du Forum • Reims 03 26 03 02 13

LA DIABLESSE

DOMAINE DES HAUTES NOELLES

CHÂTEAU JEAN FAURE

Il s’agit d’un Château de Coulaine-Chinon A.O.C, cultivé sur un sol argilo-calcaire composé de Tuffeau jaune (80%) et sable jaune (20%). C’est un assemblage de parcelles de très vieilles vignes (40-60-80 ans) pour un total de 2 ha. La production est de 7000 bouteilles/an. Le cépage de ce Chinon rouge est à 100% Cabernet franc. Les vendanges sont manuelles et en caisses. Le tri a lieu sur pied et au chai. La macération est de 30 jours à 25° en cuves béton avec fermentation alcoolique. L’entonnage se réalise en barriques pour élevage en cave : 25% neuf, le reste en barriques de 2-3 vins. Malo faite lentement en barriques. À la dégustation, ce vin a une belle robe rouge rubis, carminée, à reflets grenats. Un nez d’une fine amplitude aromatique. Une bouche boisée et structurée, agréable. Le fruit et les tanins fondus ainsi que l’acidité se mêlent harmonieusement. C’est un vin fruité et floral à la fois. Il se garde 15 ans. À la consommation, bien aérer ce vin et le servir à 18°. Il accompagnera parfaitement la cuisine de terroir, cuisine de la chasse : pour la chaleur et l’onctuosité.

L’appellation Côtes de Grandlieu s’étend sur 19 communes pour une superficie de vignes d’environ 900 hectares. Sur le domaine du producteur, cette appellation couvre environ 7 hectares pour une production annuelle de 50 000 bouteilles. L’encépagement est à 100% melon de bourgogne. Le sol est constitué de sable et argile sur micaschiste. Les vignes sont âgées de 30 ans en moyenne. La production de chaque parcelle est isolée et vinifiée séparément. L’assemblage des différentes cuves a lieu au moment de la mise en bouteilles en mars ou avril. Afin de garantir l’homogénéité de la cuvée, il n’y a qu’une seule mise en bouteille par millésime. Il se garde 3 ans. À la dégustation, ce vin a une robe aux reflets vert pâle. Le nez est floral, de pêche blanche, de pamplemousse et de pomme verte avec une évolution vers le minéral. Son acidité est citronnée. En bouche, il dégage un léger perlant dû au gaz carbonique de fermentation, avec une attaque fraîche et désaltérante pour laisser place à une bonne structure et une finale sur les fruits et l’amande. Accord gastronomique jamais égalé avec les huîtres creuses.

Ce vignoble faisait, jadis, partie des crus classés de Saint Emilion. Son terroir, contigu de celui de La Dominique, non loin de Cheval Blanc et de Pomerol, est composé de graves, d’argile, et de sable ferrugineux. Au 19ème siècle, Jean Faure faisait partie des premiers crus de Graves de Saint Emilion. Malheureusement, le vignoble a connu une éclipse de notoriété. En 2004, Olivier Decelle a acheté Jean Faure et s’est attelé à la lourde tâche de redonner à ce cru ses quartiers de noblesse. L’excellent millésime 2005 a scellé le renouveau qualitatif de Jean Faure, et son retour dans l’élite. Le Château Jean Faure est un vignoble de 18 hectares, avec une majorité de Cabernet franc (54%) associé au Merlot (40%) et au Malbec. Les vignes sont plutôt âgées, autour de 40 ans. Les vendanges sont manuelles, avec tris sur tables vibrantes et absence de pompage et de foulage, le pigeage s’effectue en cuves bois et béton, avec un élevage de 18 mois en barrique.

(lesvinsdauteurs.fr)

(lejournalduvin.com)

L’ASSIETTE CHAMPENOISE • 40 avenue Paul Vaillant Couturier • Tinqueux • 03 26 84 64 64

THON, FOIE GRAS, SEMOULE

CACAHUÈTES

pour 4 personnes

pour 8 personnes

(4 Cubes de foie gras cru (4 x 25g) + 100g Thon + Wasabi + Sauce Teriaky + 50g de semoule + 8g de concentré de tomates + 50g d’eau + 2g de purée de piment + 10g de pignon toasté + 1g de raz el hanout + 6 Feuilles de coriandre + 1g de Curcuma + 500g de bouillon de légumes + 1g de cumin + 100g de carottes + 1g de paprika + 100g de navets + 25g d’oignons + 50g de céleri branches + 50g de Poireau)

PRALINÉ CACAHUÈTES : (250g de cacahuètes torréfiées + 100g sucre + 30g eau + 150g Beurre de cacahuètes). Cuire le sucre et l’eau à115°C, y verser les cacahuètes, mélanger hors du feu pour les « sabler » puis remettre sur feu et caraméliser, débarrasser et laisser refroidir. Mixer longuement les cacahuètes caramélisées au cutter et ajouter le beurre de cacahuètes. Mixer 2 min de plus pour une homogénéité.

Préparation : Éplucher tous les légumes. Les laver et les tailler. BOUILLON COUSCOUS : Suer l’oignon avec toutes les épices. Ajouter le concentré de tomates puis le poireau, le céleri, les carottes, navets. Assaisonner et mouiller avec le bouillon de légumes. SEMOULE : Verser l’eau bouillante sur la semoule, couvrir. Emietter la semoule, ajouter les pignons et la coriandre ciselée. Assaisonner. Finition et présentation : Poêler le foie gras sur toutes ses faces. Assaisonner le thon taillé en tartare avec du wasabi, sauce teriaky. Le disposer dans un cercle. Ajouter la semoule. Terminer avec le foie gras poêlé. Servir avec le bouillon de couscous chaud.

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GANACHE GUANAJA : (160g de lait + 200g de crème + 100g jaunes d’œufs + 50g de sucre + 240g de Guanaja (70%)). Faire une anglaise avec le lait, la crème et les jaunes blanchis avec le sucre, la verser sur le chocolat, faire une ganache homogène et conserver au frais. CARAMEL BEURRE SALÉ : (250 gr de sucre + 250 gr de glucose + 400 gr crème + 75 gr de beurre salé). Caraméliser le sucre et le glucose, puis déglacer avec la crème et le beurre salé en ébullition. Recuire le caramel pendant 3 min. Passer au chinois et faire refroidir. DISQUE DE CHOCOLAT : Mettre au point de la couverture Guanaja, étaler le chocolat sur des feuilles plastiques, cristalliser et détailler des disques de 8cm de diamètre. Finition et Présentation : Sur un premier disque : déposer une couche de praliné à l’aide d’une poche et une douille unie, déposer un deuxième disque sur celui-ci. Déposer un cercle de ganache au bord du disque, puis remplir ce cercle de caramel et finir par poser le dernier disque.


CAVE BRASSERIE BAR À CHAMPAGNE 23 BIS RUE DE MARS • 51100 REIMS • 03 26 46 10 00

www.hallplace.fr

photos : Clément Moreau 07


Le Phare à Verzenay Une montée insolite ! www.lepharedeverzenay.com

Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 10h à 17h la semaine et de 10h à 17h30 les week-ends et jours fériés. Le Phare • 51360 Verzenay • Tél : 03 26 07 87 87 • fax : 03 26 07 87 88 • mail : ecrire@lepharedeverzenay.com


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