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- art de vivre - culture - sport et loisirs -

SPÉCIAL GOLF BUBBA

WATSON INIMITABLE

LE PARCOURS

MYTHIQUE DE SAINT ANDREWS

AUTOMOBILE

Les meilleurs modèles 100 % électriques

PATRICK ROGER

L’artiste du chocolat

FINLANDE

Le pays rêvé pour une escapade

CINÉMA

Qui conduit pour 007 ?

HORLOGERIE

Les plus belles montres du moment

CLIMAT

Deux degrés de plus, ça change quoi ?

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Amours golfiques

Jusqu’au dernier coup, jusqu’à ce que le tout dernier putt soit joué, tant que la dernière balle n’est pas dans le trou, rien n’est décidé. C’est le golf ! Ceux qui n’y ont jamais joué ne peuvent pas comprendre à quel point ce sport peut s’avérer stressant, secouant les tripes comme la tête, quand pour une raison X ou Y votre approche ou votre putt ne fonctionne plus. Ou au contraire, quand tout rentre, comme pour Romain Langasque à Saint Andrews, quand il termine le Old Course avec onze coups d’avance, rendant fous ses concurrents (voir page 40). Pour vous faire une bonne idée de ce qu’est une compétition de golf, prenez le temps de visionner quelques épisodes de la série Full Swing sur Net ix. Un peu scénarisée certes, comme toutes les séries sportives de la plate-forme, mais tellement réelle sur certains points. Alors j’en entends déjà me reprocher de faire l’article d’un sport élitiste, dont les infrastructures nuisent à la planète, pour pro ter à des parvenus à qui il faudrait sans doute dégon er les pneus. La nuit, en cachette. Sachez, Messieurs les éco-bobos, que la plupart des parcours sont maintenant plantés de gazon peu gourmand en eau, comme nous l’avions vu l’an dernier sur le parcours de l’Argentario Golf & Wellness Resort en Italie (Followed 40), que de plus en plus de greens sont arrosés d’eau de pluie récupérée, et que les voiturettes fonctionnent avec de l’électricité renouvelable, produite par des panneaux solaires installés sur les toits des club-houses ou des garages. C’est un faux procès, n’en parlons plus s’il vous plaît. Et puis le golf, c’est l’étiquette. Cette règle qui xe les limites du jeu, demande à respecter le terrain comme les autres joueurs et joueuses, impose de couper son téléphone à chaque début de partie, imposant le silence aux golfeurs, mais aussi aux spectateurs lors des championnats, une règle qui, si l’on y ré échit bien, devrait s’appliquer à notre société, à la lettre près. Rien que pour cela, on doit aimer le golf. Vous ne trouvez pas ?

Followed 8 ÉDITO
Oris Montorgueil – 71, rue d’Argout – 75002 Oris Saint-Germain – 167, Bd Saint-Germain – 75006 www.oris.ch

Directeur de la rédaction Luc Augier redaction@followed.fr

Rédacteur en chef et directeur de la publication Christophe Boulain chboulain@followed.fr

Ont participé à ce numéro

Rédaction

A. Bloch, F. Montfort, A. Poupin, D. Saint-Aubin

Photographes

D. Arous, M. Beck Dahle, A. Bloch, M. Cesar, DomDaher, J.-P. Loyer, F. Montfort

Conception

FLD Studio, L. Hériau

Fabrication

SIB Imprimerie, Boulogne-sur-Mer Imprimé en France

Dépôt légal à parution

ISSN : 2427-0881

Diffusion ProPress, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com Diffusion certifiée OJD 2022 : 45 324 exemplaires Publicité publicite@followed.fr

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72

Followed Magazine est édité par Followed SAS

SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. Président C. Boulain Tél. +33 (0)6 62 46 64 72 212, avenue des États-Unis, 31200 Toulouse, France

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OURS Followed 10
Followed Magazine followedmagazine

18 Contributeurs : découvrez les personnalités que nous sommes allés rencontrer pour réaliser ce magazine, qu’ils (ou elles) soient artistes, artisans, designers, sportifs ou cuisiniers

Expérience

20 La Norvège en Rolls-Royce : balade entre Oslo et Hemsedal, la plus belle station de ski de cet étonnant pays scandinave, au volant de la plus luxueuse limousine anglaise pour apprécier ses aptitudes sur la neige

Tendance

26 En cas d’urgence : un cadeau à faire, à vous ou à un proche, et pas d’idée. Regardez donc de ce côté

Futur

30 Le climat change et ça va changer quoi ? On ne doit plus se demander si le climat change et pourquoi, on doit maintenant se demander ce que cela va changer pour nous. Voici deux scénarios

Spécial Golf

34 Bubba Watson : rencontre avec l’un des golfeurs professionnels les plus charismatiques de sa génération, double vainqueur du Master d’Augusta et dorénavant engagé dans le circuit LIV Golf

40 Saint Andrews : découverte du plus emblématique des parcours de golf du monde, le Old Course, en Écosse, avec son recordman, le Français Romain Langasque

44 Shopping : retrouvez ici les accessoires de golf indispensables pour mieux profiter de vos parcours

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SOMMAIRE

Mode & Objets

46 Pitti Uomo : retour en images sur la dernière édition du plus scruté des Salons de mode homme, le fameux Pitti Uomo, qui s’est tenu à Florence en janvier dernier

52 Nouveautés horlogères : sélection non exhaustive des dernières nouveautés

Culture

60 L’autre James Bond : rencontre avec Mark Higgins, la doublure « volant » de 007, lors de l’essai 100 % électrique du dernier Range Rover Sport hybride rechargeable en Espagne

66 Électro : découverte de l’artiste français Thylacine, dont les méthodes de travail peuvent étonner

Art de vivre

72 Patrick Roger : connu pour ses bonbons et ses sculptures en chocolat, il est devenu un artiste à part entière, dont les œuvres métalliques prennent toujours naissance de la même manière, en chocolat

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Sports & Loisirs

78 Mickaël Gelabale : globe-trotteur du basket mondial, ayant aussi bien joué en France qu’en Espagne, Croatie, Russie ou aux États-Unis, Mickaël termine un cursus en cuisine à l’institut Paul Bocuse. Avec le rêve de devenir chef, plus que restaurateur

82 Finlande : escapade rapide au pays des Mille Lacs, entre hôtellerie de luxe, saunas et baignades nocturnes

88 Trois îles en France : road-trip sur la côte Atlantique au volant du Toyota bZ4X, le SUV 100 % électrique de la marque. À la découverte des îles de Noirmoutier, de Ré et d’Oléron, toutes accessibles en voiture

Mécanique

100 Dossier SUV 100 % électriques : ils sont à la mode, évitent le malus écologique à leur propriétaire et offrent dorénavant des prestations haut de gamme. En voici quatre à ne pas manquer

Bien-être

108 Le cortisol, qu’est-ce que c’est ? Tout comprendre de l’hormone du stress, de son utilité, de ses inconvénients. Et apprendre à mieux la gérer

Retrouvez le formulaire d’abonnement pages 112 et 113 88 100 82 78

SOMMAIRE Followed 16

CHRISTOPHER COUTANCEAU

Chef deux étoiles à La Rochelle, Christopher Coutanceau est en plus un défenseur de la nature, des océans et de leurs habitants. Nous avons profité d’un passage dans sa ville pour l’interviewer.

MICKAËL GELABALE

Il a gagné des championnats en clubs et des médailles européennes et mondiales avec l’équipe de France de basket, et se voit aujourd’hui en cuisine. Rencontre avec le globe-trotteur Mickaël Gelabale.

MARK HIGGINS

Cet ancien pilote de rallye est la doublure de Daniel Craig quand il joue les James Bond au volant. Il avait quelques secrets de tournage à nous raconter lors d’un essai Land Rover un peu spécial.

PATRICK ROGER

C’est le recordman du Old Course de Saint Andrews, qu’il a bouclé à moins 11 l’an dernier. Il nous a tout expliqué de ce parcours de golf qui fait fantasmer tous les amateurs de la petite balle blanche.

Chercheur au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et coauteur du rapport du GIEC, Gonéri nous a (entre autres) parlé de l’élévation du niveau des océans.

THYLACINE

BUBBA WATSON

Artiste et chocolatier, Patrick Roger est un ovni dans le monde de la gastronomie. Nous l’avons rencontré dans son atelier de Sceaux, entre bonbons en chocolat et sculptures majestueuses.

William Rezé, alias Thylacine, ou encore le loup de Tasmanie si l’on en croit le dictionnaire, est un DJ français de musique électronique. Avec une drôle de méthode de travail. Il nous en a parlé.

Pour ce premier dossier spécial golf, nous voulions une figure emblématique de ce sport. Bubba Watson, avec ses deux victoires à Augusta, a bien voulu répondre à nos questions.

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ROMAIN LANGASQUE GONÉRI LE COZANNET

LA REINE DES NEIGES

La Rolls-Royce Phantom VIII est sans doute l’une des voitures les plus luxueuses au monde, la préférée des reines et des rois, des émirs et des maharajahs. Pour en apprécier le luxe et l’exclusivité, nous n’avons rien trouvé de mieux que d’aller avec elle nous promener au royaume de Norvège, un des pays les plus riches du monde. En février et sous la neige. Une expérience étonnante et inoubliable.

T�te C. Boulain, phot� C. Boulain et Marius Beck Dahle

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Sous nos pieds, 60 centimètres de glace vive, bleue, magnifique. Avec, encore en dessous, plusieurs millions de mètres cubes d’eau douce, faisant gentiment danser le sol, sous notre Rolls-Royce Phantom à plus de 600 000 €. Car oui, ça bouge la glace. La Norvège est un pays magnifique, riche à milliards depuis qu’ont été trouvés sur ses côtes de nombreux gisements de gaz naturel et de pétrole à la fin des années 1960, immense et finalement assez peu peuplé, et qui profite de ses hivers rigoureux pour rendre certains de ses lacs accessibles... aux voitures. Pas seulement aux voitures d’ailleurs. La seule recommandation des instructeurs locaux est de laisser au moins 5 mètres entre deux autos garées sur le lac, pour ne pas mettre trop de pression sur la glace, au risque de la faire se fissurer. Rassurant. Sauf qu’à quelques centaines de mètres de nous manœuvrent des chars de l’armée norvégienne, et que même si notre Phantom violette tutoie les deux tonnes sept, ce n’est en rien comparable avec les engins militaires qui liment la surface à côté de nous. En plus, l’armée autorise ces manœuvres à partir du moment où l’épaisseur de glace dépasse les 40 centimètres. Là, nous avons 50 % de plus, nous ne risquons rien. Un concept qui peut échapper aux non-initiés, à ceux qui ne sont jamais venus sous ces latitudes en hiver, où rouler sur des lacs gelés par les températures négatives, avec toutes sortes d’engins, est comme prendre un café en terrasse l’été à Paris : quelque chose de normal. Tant mieux, car on ne vient pas en Norvège en février, quand l’enneigement est à son maximum et les

températures au plus bas, juste pour se blottir au coin du feu, surtout en Rolls. S’il faut emprunter les quelques voies rapides dégagées pour sortir d’Oslo, il est obligatoire de passer par les petites routes verglacées, là où la neige a été tassée à en faire une couche blanche aussi dure que du bitume, mais glissante comme du verglas, pour aller en direction de Bergen. Il faut l’admettre, depuis notre départ d’Oslo hier, la Phantom, huitième du nom, semble aussi à son aise dans ces paysages à la blancheur immaculée que dans la cité londonienne. Déjà, nous y sommes tellement bien reçus, que cela soit

Visiter la Norvège en Rolls-Royce propulsion en février, drôle d’idée

aux places avant ou arrière, avec ses grandes portes à ouverture (et fermeture) électrique, antagonistes derrière, avec ses fauteuils en cuir, blanc sur notre modèle à la teinte extérieure violette, couleur que l’on retrouve évidemment coordonnée à l’intérieur aussi, et avec sa finition exemplaire. On ne le répétera jamais assez, il y a dans la production automobile mondiale RollsRoyce et les autres. Et cela se voit à la qualité des finitions et des matériaux, à cette touche de luxe qu’aucune autre voiture ne sait distiller de la même manière. Chez Rolls, ils disent que rien n’est trop bien pour leurs modèles, et justifient le prix exorbitant de ceux-ci par les choix qu’ils font, sur les matières bien sûr, la qualité des cuirs, des bois précieux, sur le

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EXPÉRIENCE

S’il vous vient l’idée de venir visiter la Norvège en hiver, sachez que les routes ne sont quasiment jamais déneigées, qu’il y est possible d’aller rouler sur les lacs gelés et que tout se fait mieux en Rolls-Royce Phantom.

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nombre de couches de vernis ou de peinture qu’ils appliquent, ou encore les innombrables possibilités de personnalisation, mais aussi sur les options techniques retenues. Pour la suspension, la motorisation, mais aussi pour les aides à la conduite ou même le châssis, spécifique à la marque, qui appartient pourtant au groupe BMW. Nous allons voir si cela est justifié. Pour l’instant, nous avons surtout pu apprécier l’incroyable confort de roulement, combinaison magique d’une suspension capable de gommer toutes les aspérités, même celles formées par la neige accumulée et gelée, et d’une insonorisation sublime. Notre voiture est évidemment chaussée de pneus hiver, avec leurs lamelles qui, si elles savent mordre la neige comme aucune autre sculpture ne sait le faire, ont le défaut, normalement, de générer un peu plus de bruit de roulement. Normalement... Ou alors, cela veut dire qu’avec des pneus classiques, il y aurait encore moins de bruit provenant des roues : hallucinant. Avec les voitures électriques modernes, nous sommes maintenant habitués à ne plus entendre que les bruits aérodynamiques et de roulement. D’ailleurs, parfois, les uns comme les autres deviennent trop présents. Pas là, chacune des sources sonores, le V12 suralimenté par deux turbos, les bruits d’air ou de pneus semblent dosés à la perfection pour qu’aucun ne prenne le dessus, sauf quand vous appuyez franchement sur la pédale de droite, heureusement. Là, un très léger feulement, comme celui d’un fauve sûr de sa force, vient accompagner la rotation de l’aiguille du compteur de vitesse. Pas celle du compte-tours, il n’y

en a pas, remplacé par un compteur de réserve de puissance. C’est moins vulgaire. Dans le silence de la campagne norvégienne enneigée, la douce musique du V12 donne un caractère singulier à notre périple. Sur la route, dès que nous avons un peu d’espace, et de visibilité pour éviter d’hypothéquer notre permis de conduire, les agents de la circulation du cru n’étant pas du tout réputés pour leur sens de l’humour, nous pouvons jauger des capacités de l’engin. Avec 571 ch et 900 Nm de couple, digérés par une transmission automatique à 8 rapports, la Phantom n’accélère pas, elle se translate, elle

glisse d’un point à un autre avec une aisance étonnante. Même quand la chaussée est gelée, rendant juste alors les interventions du système antipatinage plus évidentes. Dans la gamme Rolls, la Phantom est la seule propulsion, les autres modèles ayant adopté la transmission intégrale. Malgré tout, cela n’entrave presque pas la marche en avant de lady Rolls sur la neige, et l’on comprend pourquoi les grands de ce monde en ont fait leur monture de prédilection. Sur notre route, entre Olso et Hemsedal, l’une des plus belles stations de ski du royaume, la neige est omniprésente. Ici le département ne déneige pas, le conducteur s’adapte. Et, en plus, il peut aller jouer sur les lacs. Nous avons donc bifurqué vers celui de Tisleifjorden, et sa glace

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Un détour par un lac gelé, avec 60 cm de glace, pour tout tester

EXPÉRIENCE

bleue de 60 centimètres d’épaisseur. La fameuse, plus glissante qu’une patinoire. Sans clous, point de salut, même à pied. Il fait un froid à ne pas mettre un canard dehors, une tempête de neige arrive selon les augures, mais nous restons bien au chaud dans notre cocon anglais, le chauffage de l’habitacle et des sièges rendant l’atmosphère très douce. Une quiétude qui perdure durant nos tours de piste, tant les aides à la conduite, qui ne se déconnectent jamais vraiment, assurent à la Phantom un fonctionnement sans heurt ni surprise. Alors certes, une Ghost, avec ses quatre roues motrices, y est plus amusante, mais la Phantom contre toute

attente remplit son rôle, celui de vous amener d’un point A à un point B, dans un confort de roi, même sur la glace, aidée par sa batterie de béquilles électroniques et ses roues arrière directrices. Le test est passé, avec succès. Il ne reste plus qu’à la lady anglaise de nous amener à destination, à l’hôtel Skarsnuten de Hemsedal, tout en haut, au bout d’une route parfois à plus de 12°, enneigée évidemment. Un quatre-étoiles très bien coté ici, avec une vue imprenable et un style nordique très épuré. Mais qui, finalement, sera nettement moins confortable que les places arrière de la Phantom. Mais qui dormirait dans une Rolls-Royce ? Surtout en hiver.

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maison-fatien.com PROPRIÉTAIRE, NÉGOCIANT À BEAUNE maisonfatien@orange.fr +33 6 87 81 73 96 L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

À PROPOS D’ÊTRE BIEN

Qu’est-ce que le bien-être ?

Si c’est se faire du bien, alors vous allez trouver ici quelques accessoires pour vous y aider.

The Barista Express

Qu’on l’aime serré, crémeux, un peu plus long ou carrément dilué dans de la mousse de lait, végétal ou animal, le café ne doit jamais être négligé. Alors pour ceux qui recherchent une machine de barista, mais plutôt jolie, pas trop grosse et lourde bien qu’elle intègre un moulin à meules coniques, la Barista Express de la marque Sage est la solution idéale. Proposée en argent, ou noir mat comme ici en photo, elle bénéficie d’un système de chauffage rapide de 1 600 W, d’un réservoir d’eau d’un litre, d’un groupe de 54 mm et d’une pompe capable d’envoyer 15 bars de pression. Les connaisseurs apprécieront. Évidemment, elle profite aussi d’une buse pour la vapeur, afin de faire monter sa mousse de lait, d’un tasseur manuel, d’un pichet de lait affichant la température et d’un PID pour contrôler la température de l’eau au degré près. Tout cela pour un prix public de 729 €.

LES FINES LAMES

Le Petit Série Gold

Pas question ici d’arbitrer le débat entre les amateurs de guillotine, à cigares précisons-le, et les amoureux de V-Cut ou d’emporte-pièce. C’est une question de goût. Reste que si vous aimez les guillotines, pour couper votre vitole là où vous le voulez, comme vous le voulez, ce petit accessoire pourrait vous plaire. C’est un couteau de la maison Les Fines Lames, avec son manche plaqué or 18K, dont le motif rappelle les feuilles de tabac, et sa lame en acier inoxydable 14C28N. Il peut servir à tout un tas de choses, mais est surtout destiné à couper la coiffe de vos cigares en refermant la lame dans le manche, la vitole étant coincée dans l’encoche. C’est à la fois efficace et tellement original par rapport aux guillotines classiques. En revanche, n’essayez pas de l’emporter avec vous en avion, ou alors en soute. Prix du couteau, étui en cuir compris : 550 €.

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SAGE TENDANCE

À VOTRE SANTÉ

Gin Belle Rive, Rhum Longueteau

Constellation 2022 Vieux et Moët & Chandon Grand Vintage 2015

Vous appréciez les nez vanillés, avec une touche d’agrumes et de rose, et sentir ces agrumes perdurer sur le palais, avec cette fois des notes de genévrier et de coriandre, alors le gin Belle Rive de Spirit Brothers est pour vous. Élaboré par le mixologue Luis Simoes à partir d’une quinzaine de distillats produits à partir d’un alcool surfin de blé de qualité super premium, issu de ChampagneArdenne et certifié sans OGM, ce gin mis en bouteilles à Cognac est un hommage aux senteurs et aux saveurs de la Riviera. Tout simplement parce qu’il mélange à ces distillats des arômes élaborés à Grasse, dans l’arrière-pays niçois, le berceau des meilleurs parfumeurs français. Il est vendu 68 € les 700 ml.

Si le rhum est davantage votre tasse de thé, façon de parler, mettez votre nez dans une bouteille de Constellation 2022 vieux, de la maison guadeloupéenne Longueteau. Édition spéciale en hommage à la Route du Rhum, ce jus de rhum blanc agricole à 57,5° constellation 2018 a vieilli en fûts de cognac de 300 litres pour titrer au final 50°. Il se caractérise par un nez franc, une attaque sur des notes de fruits secs qui s’estompe

pour laisser la place aux notes boisées avant une finale sur la banane flambée et les fruits exotiques : tout un programme. Seulement 3 000 bouteilles ont été produites pour le monde, et sont vendues 65 € pièce. Et si vous êtes à la recherche d’un superbe flacon de champagne, pour offrir à un proche ou célébrer un événement particulier, le dernier Moët & Chandon Grand Vintage 2015 millésimé devrait vous séduire. Un nez sur des notes de mie de pain, de brioche et de pâte d’amande, souligné de jasmin et de pêche, précède un palais franc et floral. 76e millésime depuis la naissance de la maison champenoise, ce Grand Vintage est l’expression d’une année sèche, le mois d’août 2015 ayant été le plus chaud dans la région depuis 1961. On y retrouve, c’est rare, un pinot noir en masse, avec 44 % de l’assemblage, devant le chardonnay maltraité par les températures à 32 % et le pinot meunier pour 24 %. Avec son dosage de sucre à 5 g/l et six années de maturation en cave, ce champagne millésimé saura vous titiller le nez et les papilles. Chaque bouteille est vendue 80 €.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

Bottle PureVis LARQ

Depuis son lancement en 2018, la société californienne LARQ se propose de contribuer à l’élimination des déchets en plastique et améliorer la santé de notre planète. Et donc la nôtre. Ainsi, sa Bottle PureVis est une bouteille autonettoyante équipée du premier système de purification de l’eau. Logé dans le capuchon de la bouteille, le système repose sur une puce LED UV-C, petite et économe, qui va émettre dans la bouteille des UV-C pour purifier l’eau et nettoyer les parois internes du contenant. Grâce à sa longueur d’onde de 270 à 275 nanomètres, cette puce LED élimine jusqu’à 99 % des biocontaminants. Deux modes sont proposés : Normal, pour une exposition aux UV-C d’une minute, pour de l’eau du robinet normale... et Aventure pour un nettoyage de trois minutes, quand vous n’êtes pas sûr de la qualité de votre eau. En fonction du mode choisi, la charge dure de dix jours à un mois. Cette bouteille isotherme en acier inoxydable, proposée en 500 et 750 ml et dans cinq coloris différents, est vendue à partir de 109 €.

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Veste Forester

Depuis le départ à la retraite des deux fondateurs de Novasport en 2008, la marque jadis portée par les Charles de Gaulle, Juan Carlos ou Valéry Giscard d’Estaing était en sommeil. Récemment relancé par la maison Berteil, Novasport renaît avec une mise à jour de ses classiques, comme cette veste Forester. Aussi bien taillée pour la chasse, la pêche ou encore un simple un week-end à la campagne, cette pièce se caractérise par son col Teba sans encoche, ses poches poitrine et basses, ses pattes de serrage sur les côtés et ses plis d’aisance aux épaules. La compagne idéale pour les activités en extérieur, qu’il est possible d’avoir en différentes tailles, du 48 au 60, faite d’une maille de coton au toucher peau de pêche, ou mano pescha comme disent les Transalpins, et dans les coloris suivants : chocolat, bleu marine ou beige, avec un col en velours chocolat. Cette veste est vendue 545 € et existe aussi en gilet Farmer sans manches à 375 €.

FINSBURY

Bottines Alessandro

À la fois rustiques et modernes, ces bottines marron patinées de la maison Finsbury seront parfaites pour affronter le froid. Design épuré, mais robuste, chaussage facilité par une fermeture éclair sur la face intérieure des chaussures, semelles en cousu Blake et talons plats la caractérisent. La tige comme la doublure sont en cuir, la semelle en gomme commando 4x4 légère et adhérente, et la patine faite à la main, en Italie. Ces bottines sont proposées du 39 au 46 en marron ou en gris au prix de 390 €.

TENDANCE
NOVASPORT
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ARTICLES, CONSEILS, ANCIENS NUMÉROS ET VIDÉOS

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Le climat change ET ÇA CHANGE QUOI POUR NOUS ?

Lors de la COP21 de Paris (en 2015), on espérait qu’en 2100, la hausse de température globale, comparativement à l’ère préindustrielle (1850), puisse être contenue sous les + 2 °C, et même idéalement + 1,5 °C. Ce qui fait aujourd’hui figure de scénario optimiste : on en est à + 1,1 °C, et le GIEC alerte désormais sur le risque de passer + 1,5 °C dès 2030, pour atteindre + 2,7 °C en 2100. Or, l’impact sur la Terre n’est pas proportionnel à l’élévation des températures. En interrogeant cinq chercheurs, nous avons passé en revue quelques-unes de ses conséquences prévisibles.

La fonte des glaces

« La surprise des dernières études, explique Christian Vincent, glaciologue au CNRS et à l’Institut de géosciences de Grenoble, c’est que, quel que soit le scénario climatique, les glaciers qui culminent à moins de 3 500 mètres (soit 80 % de ceux des Alpes françaises) auront disparu en 2050. » D’autres, comme la célèbre Mer de Glace, à Chamonix, résisteront mieux, mais « on a calculé que dans un scénario à + 3 °C, elle ne ferait plus que 20 % de sa surface actuelle en 2100 ». Car les glaciers fondent partiellement à la belle saison, contribuant à alimenter les rivières au plus fort de la période de sécheresse, puis se rechargent en hiver. Or, Depuis plusieurs décennies, ils ne sont plus du tout (du tout) à l’équilibre. Et le phénomène s’accentue : « Entre 2021 et 2022, les glaciers des Alpes ont perdu en moyenne 5 à 7 % de leur masse, et c’est irréversible. » Certes, concède le chercheur, « sous nos latitudes, l’impact sur la ressource en eau ne sera pas énorme, parce qu’on a des précipitations régulières ». Mais quid de l’Amérique latine ou du sous-continent indien,

par exemple, qui comptent sur les eaux de fonte de la cordillère des Andes et de l’Himalaya ? Sans compter que, outre la disparition programmée de paysages éminemment « instagrammables », cela entraîne des risques, par exemple de décrochage des glaciers, ou de rupture de poches d’eau, qui peuvent occasionner des inondations monstres.

Le dégel du pergélisol

Plus connu sous son nom anglais de permafrost, « c’est un sol gelé sur plusieurs dizaines ou centaines de mètres de profondeur, parfois même plusieurs kilomètres », explique Antoine Séjourné, du laboratoire de géosciences de l’université Paris-Saclay : « Il couvre par exemple 70 % de la Russie, 50 % du Canada, et quasiment tout l’Alaska. » Sa fonte a un impact local, mais aussi global. Ainsi, il perturbe la régulation des températures : « Le climat sur Terre repose sur des échanges thermiques entre deux points froids, les pôles, et un point chaud, l’équateur, rappelle le scientifique. On est donc en train de perdre les points froids, alors même que le

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point chaud est de plus en plus chaud. Mais ce qui fait du pergélisol une bombe climatique, c’est qu’il emprisonne 1 500 gigatonnes de carbone, notamment sous forme de matière organique. Avec la fonte, il sert de nourriture à des communautés bactériennes, qui relarguent des gaz à effet de serre. »

D’ici à 2100, ce phénomène pourrait à lui seul avoir entraîné un réchauffement de 0,3 °C à 0,5 °C, faisant dégeler encore davantage le pergélisol, et ainsi de suite. Or, ponctue Antoine Séjourné, « ce n’est pas pris en compte dans les modélisations. Aucun scénario actuel n’intègre ce paramètre ».

La montée des eaux

« On a clairement une accélération de l’élévation du niveau de la mer, entame Gonéri Le Cozannet, chercheur au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et coauteur du sixième rapport du GIEC. Pendant 6 000 ans, c’était pratiquement stable. Au XXe siècle, cette élévation était d’environ 1,4 mm par an. Aujourd’hui, elle est de 4 mm par an. » Un phénomène qui s’explique à la fois par la dilatation thermique des océans et la fonte des calottes glaciaires, qui s’alimentent mutuellement. Or, il continuera à s’accentuer même si les températures se stabilisent, en raison d’une forme d’inertie : « Le Groenland et l’Antarctique, ce sont des masses de glace colossales, qui mettent beaucoup de temps à fondre. On sait que l’élévation du niveau de la mer va continuer pendant des siècles. » En 2050, il n’y a quasiment aucun écart entre les différents scénarios : l’élévation sera de l’ordre de 20 cm. En revanche,

autour de 2100, on commence à voir des écarts : « 40 à 60 cm pour un scénario de + 2 °C, mais 60 à 110 cm pour les trajectoires plus pessimistes. En 2300, ce sera 1 mètre en cas de très faibles émissions, mais jusqu’à 7 mètres autrement, sans pouvoir exclure 15 mètres en cas d’effondrement des calottes de glace. » L’éventuelle submersion de zones basses (les polders aux Pays Bas...) n’est pas ce qui inquiète le plus le chercheur : « On risque surtout d’avoir des digues énormes un peu partout le long des côtes. Une artificialisation massive du trait de côte qui aurait des conséquences très négatives sur les écosystèmes et les gens... sans parler des finances publiques ! »

Le recul de la biodiversité

« Le concept d’extinction, il est à prendre avec des pincettes, car il n’est pas simple à mettre en évidence, estime Jonathan Lenoir, chercheur en écologie (notamment forestière) au CNRS. Il y a des phénomènes intermédiaires bien plus visibles. » Parmi eux, il cite « le déplacement des aires de distribution ». Pour les espèces terrestres, cette migration peut d’ailleurs se faire verticalement : « Il faut parcourir en moyenne 100 km vers les pôles pour perdre 0,6 °C, et c’est compliqué à cause de la fragmentation des habitats. Mais on peut obtenir le même résultat en montant de 100 mètres. » Dans tous les cas, il y a un chamboulement des écosystèmes, avec de nouvelles interactions et, par exemple, de nouvelles compétitions. Le chercheur souligne au passage que les espèces végétales aussi peuvent migrer : « Un arbre ne se déplace pas, mais on peut constater

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La dilatation thermique des océans et la fonte des calottes glaciaires s’alimentent mutuellement

une migration de descendance, car les graines vont germer plus facilement là où les températures sont plus clémentes. » Reste que ce sont les espèces marines qui se déplacent le plus rapidement : « Les poissons migrent énormément vers les hautes latitudes, en moyenne de 6 km par an. » Gonéri Le Cozannet, pour sa part, insiste sur le sort des coraux : « À + 2 °C, on estime que 99 % de la couverture corallienne aura disparu. Sans atténuation vraiment résolue, + 2 °C, on y sera en 2050. »

Les épisodes extrêmes

Ces impacts peuvent entraîner tout un éventail de risques, qui vont des glissements de terrain à l’infiltration d’eau salée dans les nappes phréatiques. Ou les inondations : « 1 °C de plus, c’est 7 % d’eau supplémentaire dans l’atmosphère, explique Gonéri Le Cozannet. De l’eau qui a tendance à retomber sous forme de pluies intenses, qui ne peuvent pas être absorbées. » Sans oublier les incontrôlables mégafeux, qui semblent se multiplier. « Effectivement, c’est lié au réchauffement climatique », répond Jonathan Lenoir. Qui tempère aussitôt, pour souligner le rôle de l’activité humaine : « La forêt landaise, par exemple, elle est monospécifique, c’est une plantation en rangs d’oignons d’arbres de la même espèce, des pins maritimes, qui ont le même âge et la même taille, parce que c’est plus simple à exploiter. Les feux de forêt vont être de plus en plus fréquents, mais surtout dans les écosystèmes forestiers les moins complexes, et donc moins résilients. » Pourquoi donc ? « Notamment parce que les arbres adultes les plus âgés dans la canopée protègent les petits en dessous d’eux. Ils peuvent aller puiser l’eau plus profondément dans les sols en cas de sécheresse,

et la “transpirer” au cours de la photosynthèse, ce qui maintient un microclimat frais et humide. »

Le cas des villes

Tous ces impacts sont considérablement aggravés en ville, explique Julia Hidalgo, directrice de recherches au CNRS et climatologue urbaine à l’université de Toulouse. Par exemple, au cours des vagues de chaleur, la hausse des températures est renforcée par ce que l’on nomme îlot de chaleur urbain : « C’est l’expression de l’impact de l’urbanisation sur la température de l’air, qui se traduit par quelques degrés de plus en ville qu’à la campagne. En France, il peut atteindre + 6, voire + 10 °C. » Avec encore un cercle vicieux, cette fois d’origine purement humaine : on estime qu’au moins 10 % de ce phénomène amplificateur provient de la climatisation. « Outre l’augmentation exacerbée des consommations d’énergie, détaille la chercheuse, la climatisation a surtout un effet de rétroaction, parce qu’elle rafraîchit la pièce dans laquelle elle est installée, mais en expulsant de l’air chaud à l’extérieur. Selon une étude menée à Paris, elle entraînerait une élévation locale de température de 1 °C. C’est donc une source de pollution thermique de l’air, d’inégalités flagrantes, et un cas typique de “maladaptation” à la chaleur. » La même souligne qu’il existe « d’autres leviers d’adaptation beaucoup moins néfastes, comme la végétalisation », mais précise que ce n’est sans doute pas la panacée : « C’est très bien, mais il ne faut pas négliger la ressource en eau. À l’année, un arbre en consomme autant que trois personnes. La ville de Toulouse a un plan “100 000 arbres d’ici à 2030” qui, en termes d’eau, équivaut donc à 300 000 habitants de plus... »

Il faudrait peut-être y réfléchir à deux fois.

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La végétalisation n’est pas la solution parfaite. Parce qu’un arbre consomme autant d’eau que trois personnes

BUBBA WATSON

COMPLÈTEMENT DÉCALÉ

Parmi tous les sports, le golf est sans doute l’un des plus techniques, autant pour le geste en lui-même que pour le matériel. Ce n’est pas pour rien que les grands joueurs sont tous assistés de leur propre caddie, pour réfléchir à deux cerveaux quand il s’agit de choisir le bon bois ou le fer le mieux adapté, afin d’aller déposer la petite balle blanche au mètre près, à parfois à plus de 300 mètres. Quand ça n’est pas au pied près, comprenez avec une précision de 30 centimètres, car dans le golf les distances ne se mesurent que rarement en mètres, c’est quand même surtout une pratique d’Anglo-Saxons. Pourtant, dans ce sport si technique, il existe un ovni, un joueur de classe mondiale, auréolé de quatorze victoires sur le circuit professionnel (PGA compris), dont deux vestes vertes à Augusta après avoir remporté par deux fois le master du même nom, autant que Severiano Ballesteros, mais moins que le Tigre (cinq fois) ou la légende Nicklaus (six fois, recordman), et qui pourtant n’a jamais pris le moindre cours de golf. Pas une leçon, rien. Un autodidacte complet, cela se voit à son swing, un gaucher qui a commencé par taper des balles dans son jardin, rêvant gamin d’aller croiser le fer avec les Nicklaus, Faldo et bien évidemment Woods. Ce qu’il fera plus grand, avec son 1,91 mètre sous la toise, son goût prononcé pour la couleur rose, sa gentillesse légendaire et sa générosité : c’est l’Américain Gerry Lester Watson Jr.,

Dans chaque sport, il y a des champions plus remarquables que d’autres, pour leurs résultats, leur jeu, ou leur charisme. Le golf n’y échappe pas, avec l’extraterrestre Tiger Woods, la légende Jack Nicklaus, l’ogre Rory McIlroy ou encore le très décalé Bubba Watson, qui, s’il n’a pas le palmarès des deux premiers, a, côté jeu et charisme, ce qu’il faut pour rester à jamais gravé dans les tablettes du golf mondial. Il fallait qu’on en parle. Texte C. Boulain, photos M. Cesar.

plus connu sous le nom de Bubba Watson. Un grand joueur de golf atypique, passé professionnel en 2003, qui a remporté parmi ses nombreuses victoires deux fois Augusta donc, mais aussi le Zurich Classic, le Northern Trust ou encore le Traveller Championship. Une compétition qu’il a également gagnée par deux fois, dont la première en 2010 alors que son père, exbéret vert des Marines, menait son dernier combat contre un cancer du poumon. Il lui dédia d’ailleurs sa victoire avec émotion. Bubba est comme ça, naturel et émotif, aime jouer avec ses amis, ou mieux avec son fils adoptif Caleb. Lors de certains tournois, il reverse ses gains à des œuvres caritatives, souvent en faveur des enfants. Il est vrai qu’avec presque cinquante millions de dollars de gains en tournoi, plus ce que ses partenaires lui apportent, les Ping, Nike, Stance, Titleist ou Richard Mille, le garçon, sa femme et ses deux enfants ne sont pas dans le besoin, d’autant plus qu’il vient de rejoindre le lucratif circuit professionnel LIV, concurrent du PGA américain. De retour de blessure, il avait des choses à nous dire.

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SPÉCIAL GOLF

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ENTRETIEN

Parmi les légendes du golf mondial, l’une dit que vous avez appris à jouer en frappant des balles dans votre jardin, sans prendre le moindre cours. Est-ce que, malgré cela, des joueurs connus vous ont influencé ?

C’est vrai, j’ai frappé des balles dans mon jardin quand j’étais enfant. C’est comme cela que j’ai appris à jouer, appris à frapper des coups. Et oui, quand j’ai commencé à regarder le golf à la télévision chez moi, chaque joueur m’a influencé d’une manière ou d’une autre. C’est en les regardant, en les observant pour voir comment ils arrivaient à diriger la balle, en regardant comment étaient leurs montées de swing, que j’ai appris. Surtout de Tiger Woods, la façon dont ses montées étaient droites, longues et fluides, vous savez. J’ai en quelque sorte essayé de reproduire cette étape du swing, la montée, pour améliorer mon jeu de golf.

En parlant de joueurs, vous avez côtoyé et battu les plus grands depuis vos débuts professionnels il y a vingt ans. Lequel, retraité ou encore actif, avez-vous trouvé le plus fort ? Et pourquoi ?

Vous savez, quand vous jouez avec différents golfeurs dans votre carrière, au fil des années, vous allez avoir des joueurs qui vieillissent, qui arrivent en fin de carrière, mais vous allez aussi avoir des joueurs plus jeunes qui émergent. Le truc, c’est que chaque semaine, à chaque tournoi, il y a des personnes assez bonnes pour gagner. Mais les joueurs les plus constants sont ceux que nous connaissons dans l’histoire comme étant les meilleurs. Et évidemment, Tiger Woods est le plus grand, donc jouer avec lui, apprendre, le regarder, le battre et se faire battre, beaucoup d’ailleurs, par lui était amusant. Parce que vous voulez jouer contre les meilleurs, vous voulez essayer de battre les meilleurs. Vous avez également Dustin Johnson, Phil Mickelson, Vijay Singh, ou encore Rory McIlroy, Justin Thomas, Jordan Spieth ou Brooks Koepka. Ce sont beaucoup de golfeurs qui sont là depuis que je joue, et qui ont été numéro un dans le monde à un certain moment. Et c’est

fabuleux de jouer avec ces hommes-là, parce que vous essayez de les battre de toutes les manières possibles.

Vous avez remporté pas moins de douze tournois PGA dans votre carrière, avec deux vestes vertes. S’il faut ne retenir qu’un tournoi, lequel est-ce ? Et pourquoi ? Je choisirais le premier. Je choisirais donc la Travis Champions Cup, car c’était ma toute première victoire. Mon père était encore en vie et il est décédé trois mois plus tard. C’est donc ma seule victoire qu’il a pu voir. C’était, du fait, un grand moment pour ma famille d’obtenir cette victoire. En golf, vous ne savez jamais si vous allez gagner le tournoi, donc remporter ce premier trophée fait de ce tournoi celui qui compte le plus.

On sait que vous êtes fan de chaussures de créateurs, de modèles rares. Est-ce votre seule excentricité ?

J’aime beaucoup les montres Richard Mille que je porte. Je pense que c’est pour cela que nous nous entendons si bien avec Richard, parce que nous avons la même passion pour ces univers, des montres, des chaussures et des voitures. J’aime les voitures, j’aime le son, j’aime la vitesse. Et j’adore le talent artistique, la façon dont elles sont conçues, tout comme Richard fait les montres. Il en fait des œuvres d’art sur votre poignet. J’ai également une passion pour le rose.

Le rose, c’était mon truc ! Cette couleur est sur mes clubs, mes balles de golf, mon driver signature, mes vêtements. Quiconque me connait sait que cela est lié à mon travail caritatif. Pour moi, c’est la couleur qui symbolise l’aide, l’idée de redonner aux autres.

Vous portez des montres Richard Mille depuis des années. Cela change-t-il votre façon de jouer ? Faitesvous particulièrement attention lors des drives, par exemple ? Avez-vous des anecdotes sur vos montres ?

Les montres Richard Mille que je porte ne changent rien quand je joue au golf sur un parcours, et c’est la beauté de ces pièces d’horlogerie. C’est le charme de la

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marque. Ils développent des choses qui ont l’air belles et qui fonctionnent, mais qui n’entravent rien de ce que vous voulez faire dans la vie. Je n’ai pas encore réussi à en casser une, même avec mon swing alors que je voulais voir si je pouvais surpasser le travail des ingénieurs. Donc, oui, je suis impressionné par ces horlogers, non seulement par leur capacité technique, mais aussi par leur aptitude à rendre ces pièces belles. À en faire des montres magnifiques, fonctionnelles et qui n’entravent rien de ce que vous faites dans la vie, même jouer au golf.

Vous avez intégré le circuit pro LIV Golf, comme d’autres grands golfeurs. Qu’est-ce qui vous a décidé, une autre façon de jouer, des gains élevés, une envie d’autre chose ?

LIV Golf était une nouvelle aventure pour moi, celle d’être copropriétaire d’une équipe, de faire partie d’une équipe, pouvoir passer du temps avec des gars que vous aimez, des gars avec qui vous voulez vous battre. Par bataille, je veux dire jouer au golf avec eux et essayer

de gagner un trophée ensemble. Vous savez, le golf au lycée, le golf universitaire, ce sont des événements d’équipe, et certains des meilleurs tournois de golf au monde, la Ryder Cup et la Coupe du Président, sont aussi des événements d’équipe. Et maintenant, avoir une ligue dans laquelle vous faites partie d’une équipe me semblait amusant, à la fois nouveau et excitant.

Nous avons récemment appris que les golfeurs du LIV pourront toujours disputer l’Augusta Masters que vous avez remporté en 2014. Allez-vous y participer ? Avec quel objectif ?

L’objectif est simple : essayer de gagner. J’aimerais vraiment gagner pour la troisième fois ce tournoi. J’ai hâte d’y être. Mes enfants ont été caddies pour moi le mercredi précédent dans le tournoi Par 3 et ils étaient ravis. Chaque fois que vous allez au Master, c’est comme un rêve devenu réalité. Tout simplement parce que c’est le plus grand événement de golf au monde.

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RM 38-02 : une montre vraiment unique

Qu’ils s’appellent Rafael Nadal, Fernando Alonso, Alexis Pinturault, Sébastien Loeb ou Bubba Watson, les partenaires et amis de la société horlogère Richard Mille n’ont qu’une seule véritable obligation vis-à-vis de la marque : porter leur montre pendant leurs exploits sportifs. Si pour le sport auto, la course à pied ou même le tennis et le ski, les contraintes physiques restent « acceptables », les guillemets sont importants, il en est tout autrement pour le golf. En effet, lors d’un coup de drive par exemple, une balle peut encaisser des accélérations de 50 000 g. Si bien que les vibrations remontant dans le manche du club, qui vont finir par s’amortir dans la montre que Bubba porte à son poignet, peuvent générer des chocs très importants. C’est pourquoi, lors du développement de ce troisième modèle pour Bubba Watson, les ingénieurs de Richard Mille ont imaginé tout un tas de solutions techniques pour

éviter que cela endommage le mouvement, ici capable d’encaisser 10 000 g. C’est en l’occurrence un calibre mécanique à remontage manuel, doté d’un tourbillon, et offrant environ 70 heures de réserve de marche. Chose remarquable, la platine est, comme une partie de la boîte, en carbone TPT®, et les ponts en titane grade 5. En plus de ses prouesses technologiques, cette montre est remarquable pour une autre chose : pour Bubba, elle est rose. Cela faisait dix années qu’il demandait à Richard Mille un modèle rose, lui qui avait jusque-là eu des montres blanches, immaculées. Son vœu fut ainsi exaucé, pour se coordonner avec son driver Ping dont le manche est rose, en rapport à ses engagements caritatifs, depuis 2012. Cette montre, dont la boîte est asymétrique pour éviter que la couronne ne frotte sur le poignet, faite en quartz TPT® et carbone TPT®, blanche et rose, a été produite en série limitée de 50 pièces.

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Saint Andrews

Aux racines du golf

Pour les golfeurs du monde entier, il existe quelques parcours iconiques. On pense immédiatement au Kauai Lagoons Golf Club d’Hawaï, à l’Emirates Golf Club de Majlis à Dubaï ou encore au Cape Kidnappers, à Napier en NouvelleZélande. Mais de tous ces parcours emblématiques, il n’y en a qu’un dont on se souvienne systématiquement, pour son histoire qui est directement liée à celle du golf lui-même : c’est le Old Course de Saint Andrews en Écosse. Voilà pourquoi.

Texte D. Saint-Aubin, photos DR

Ceux qui y ont joué s’en rappellent. De ce départ au trou numéro 1, juste devant le club house du R&A, comprenez le Royal & Ancient Golf Club of St Andrews. Une bâtisse mythique et magnifique qui signe aussi l’arrivée, puisque le Old Course de Saint Andrews fait un aller-retour, presque rectiligne sauf pour les trous 8, 9 et 10. Tout aussi mythique et emblématique du parcours, le Swilcan Bridge, ce petit pont de pierre situé sur le fairway du 18e trou et qui enjambe le Swilcan Burn. Il est encore plus ancien que le parcours lui-même, servant jadis aux bergers pour traverser la rivière. Il faut dire que parmi tous les clubs du monde, Saint Andrews est sans doute le plus vieux encore en activité. Les terres sur lesquelles il fut dessiné furent données en 1123 aux habitants par le roi David Ier. Et depuis 1552, il est autorisé d’y jouer au golf. Même si les racines de ce jeu sont en Hollande, c’est vraiment en Écosse et spécialement ici à Saint Andrews, à moins de cinquante kilomètres à vol d’oiseau au nord d’Édimbourg, que le golf a acquis ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, pas moins de sept parcours permettent aux golfeurs venus du monde entier de fouler l’iconique gazon écossais, 6 dix-huit trous et un neuf, le Balgove Course. Et le R&A n’est qu’un des cinq clubs qui occupent les lieux, avec le St Andrews GC, le New GC, le Saint Rule et le Saint Regulus. Si vous souhaitez venir taper la balle sur le Old Course, faites attention à ne pas débarquer un

dimanche. Les parcours sont normalement fermés, pour permettre au gazon sacré de tranquillement se reposer, et parfois à la population locale de venir se promener et pique-niquer sur les parcours. Sauf les jours de finale du Dunhill Links Championship et de l’Open Britannique, que les plus grands joueurs rêvent de gagner, comme l’ont un jour fait les John Daly, Nick Faldo, Severiano Balesteros, Jack Nicklaus et, évidemment, Tiger Wood (par deux fois). Ils se sont joués du fameux bunker du trou 17, baptisé Road Hole Bunker, que l’on peut traduire par nidde-poule. Un bunker creusé à la foreuse, dont la sortie est tout simplement... verticale, dans toutes les directions. Si vous y logez votre balle, ne rêvez pas, vous allez y laisser quelques coups. Mais c’est finalement la seule vraie difficulté du parcours, nettement plus accessible qu’Augusta un jour de grand vent par exemple. Alors si vous voulez venir, vous avez quatre possibilités pour obtenir un tee time sur le Old Course. Réserver très en avance. Ou passer par une sorte de loterie, qui vous permet d’obtenir le saint Graal sous 48 heures. Mais elle ne fonctionne que du lundi au jeudi. Ou encore, si vous venez seul, vous pouvez vous pointer au Old Pavillon pour espérer prendre la place d’un joueur qui s’est désisté. Ou encore passer par les quelques revendeurs autorisés qui proposent des offres groupées, transport, hébergement et tee time. Mais là encore, il faut s’y prendre assez tôt, car nombreux sont les golfeurs à vouloir jouer le Old Course.

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Romain Langasque Recordman du Old Course

Lors du Dunhill Links Championship 2022, vous avez bouclé le Old Course de Saint Andrews à 61, égalant le record du parcours (moins 11). Qu’est-ce que cela vous a fait ?

C’est drôle, en fait je ne l’ai pas vu venir. Sur le coup, je me suis juste dit que j’avais plutôt bien joué. C’était pourtant mal parti. Je débutais du trou numéro 10, sur lequel je rentre le par, puis je fais un bogey dès le numéro 11, pas le genre de départ dont vous rêvez. Sauf qu’après, tout s’est bien passé, avec un eagle au 12, un par 4 où je pose un drive sur le green et je rentre un putt de vingt mètres et puis j’enchaîne pas mal de birdies. J’ai vraiment pris conscience de ce que j’avais fait le lendemain, quand je me suis vu sur tous les sites Internet de golf, avec une couverture médiatique que je n’avais jamais eu, même quand j’avais gagné le British Amateur en 2015. En fait, c’était Saint Andrews, La Mecque du golf. Signer le record ici, ce n’est pas comme sur un autre parcours, mon nom y est inscrit et ça veut dire quelque chose dans le milieu du golf pro.

Quelle est, si toutefois elle existe, la recette pour dompter de la sorte le Old Course et faire moins 11 ?

Le Old Course de Saint Andrews n’est pas un parcours difficile en fait, même les amateurs prennent du plaisir et ne perdent pas de balle. Il n’y a pas réellement de trous pièges, genre super compliqués à jouer [sauf le 17 et son bunker, NDLR].

Les principales difficultés restent les greens qui sont super grands et le vent. S’il y en a, vous allez devoir jouer avec ou contre selon le sens, parce que le parcours est presque tout droit et fait un aller-retour. Le jour du record, j’ai joué comme d’habitude. Je crois que ce qui a vraiment fait la différence, c’était mes putts. Je me souviens en avoir rentré de plus de huit à dix mètres. Alors quand en plus vous avez bien drivé, avec de bonnes approches, ça fait moins 11.

Quelles sont les principales di cultés de ce parcours pour un golfeur ?

Comme je vous l’ai dit, c’est le vent. À Saint Andrews, quand il souffle, vous faites neuf trous avec, neuf trous contre. Et contre, c’est compliqué de faire un gros score. Pour mon record, j’ai fait moins 3 contre... et moins 8 avec. Pour le reste, le gazon est super bien entretenu, il faut dire qu’ils ne manquent pas d’eau en Écosse, les greens ne sont pas piégeux et roulent tous comme il faut, sans excès. C’est souvent ça qui nous gêne, quand ça roule trop, beaucoup trop.

Vous êtes pro depuis 2016, et avez donc joué sur de très nombreux parcours. Quel est le plus dur selon vous ? Justement, quand on parle de greens qui roulent trop... je me souviens de mon Master à Augusta, après une semaine de sécheresse, et avec un peu de vent, c’était l’enfer. Les putts étaient injouables, la balle roulait tellement qu’elle prenait le vent et faisait n’importe quoi. Ça, ce sont des conditions super compliquées, quand les greens sont durs comme du ciment et que le vent s’en mêle. Ce qui n’arrive jamais vraiment en Écosse.

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Pour encore mieux jouer

Pour bien jouer au golf, il ne suffit pas d’avoir un sac et quelques clubs. Il existe des accessoires vraiment utiles. En voici quelques-uns.

BUSHNELL GOLF

Combien de fois cela vous est-il arrivé ? D’être sur un parcours que vous ne connaissez pas, entre deux coups à une certaine distance du trou... et d’hésiter sur le club à utiliser. C’est terminé avec le télémètre Bushnell Pro X3, qui vous donne la distance exacte jusqu’à 550 mètres grâce à la technologie laser et au zoom x7. Il suffit de regarder le drapeau dans l’œilleton et de lire la distance une fois la cible acquise. Rien de plus simple. Résistant à l’eau, doté d’un aimant pour se fixer sur le chariot, et d’une fonction de compensation de la pente, cet appareil autorisé en compétition est vendu 649 €

GOLFINO

Robe femme Vicenza

L’étiquette est primordiale au golf. On n’y joue pas en slip de bain, en débardeur ou en minijupe. Cela ne doit pas empêcher les golfeurs et, surtout, les golfeuses, de se sentir bien dans leurs vêtements. Depuis plus de trente ans, la marque Golfino propose des tenues de golf faites dans les meilleures matières, comme cette élégante robe Vicenza avec short intégré. Elle profite d’un imprimé losanges bleu marine souligné de rayures verticales, et d’un col trois boutons. Évidemment, la matière bénéficie d’un traitement anti-UV pour mieux protéger lors des longues parties ensoleillées. À l’approche de l’été, personne ne s’en plaindra. Cette tenue est vendue au prix de 159,99 €.

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PRO X3

PING G430

Si vous voulez (avoir une chance de) jouer comme Bubba Watson, commencez peut-être par vous équiper des mêmes clubs que lui. Soutenu par le fabricant américain Ping, Bubba swingue avec la nouvelle série G430. Nous vous avons sélectionné ce fer multimatériaux, qui offre selon son fabricant des gains de distance d’environ 6 à 9 mètres et une meilleure précision sur l’ensemble de la série. C’est le résultat d’une conception complexe qui combine un centre de gravité plus bas avec des lofts plus fermés. Conçus avec une face plus fine, les fers G430 offrent jusqu’à 2 mph de vitesse de balle supplémentaires, procurant ainsi des gains de distance significatifs sans compromettre la fameuse tolérance Ping. Ils sont vendus en shaft acier (190 €) ou graphite à 202 €.

GARMIN

MARQ Golfer

S’il est convenu de ne pas jouer au golf avec sa montre mécanique, sauf si c’est la même que Bubba Watson, force est de constater qu’avoir une Garmin MARQ Golfer au poignet peut vous simplifier le parcours. C’est une montre GPS connectée en titane grade 5 (verre saphir et lunette céramique) dotée d’un grand écran tactile de 1,2 pouce, couleur et antireflet, capable d’afficher les trous de plus de 42 000 parcours préenregistrés dans le monde, de vous situer par rapport au drapeau, de compter vos pas, et tout ce qui peut l’être. Elle est même capable de vous conseiller sur le club à utiliser et de vous donner la longueur de tous les coups joués sur le fairway, au mètre près. Comme elle est connectée, vous pouvez même affronter d’autres golfeurs sur les parcours en mémoire ou vous mesurer à vos amis avec l’application Garmin Golf. Chaque parcours a son propre classement hebdomadaire auquel tout le monde peut participer. En plus de toutes ces fonctions, la MARQ Golfer propose les mêmes programmes que les montres de sport, pour le vélo, la course à pied ou la natation. Dotée d’une mémoire de 1 Go et pesant 87 grammes, elle est proposée au prix de 2 350 €.

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LES HOMMES DE PITTI SONT DE RETOUR

Les sourires sont revenus autour de la forteresse de Basso, à Florence. En même temps que les élégants, les dandys, les amoureux de la belle étoffe et du dessin léché, qui s’étaient une nouvelle fois donné rendezvous en Italie pour le Salon de la mode masculine le plus prisé du monde, le Pitti Uomo 2023. On vous explique pourquoi. Texte D. Saint-Aubin, photos A.M. Cabras, A. Katz, E. Labriola

Le Pitti n’est pas un Salon comme les autres. Certes, on y retrouve des stylistes exposant leurs créations aux yeux d’acheteurs venus de partout faire leurs emplettes pour la saison à venir. Il y en a des dizaines de stands dans la Fortezza di San Giovanni Battista de Florence, avec cette année une tendance évidente aux yeux de tous les observateurs présents, le retour en force de l’outdoor, comprenez ces doudounes épaisses et confortables, que l’on peut aujourd’hui assortir sans rougir à toutes sortes de pantalons et chaussures. Autre évidence, la prise de conscience de l’urgence climatique, de l’obligation de défendre l’environnement et de n’envisager le développement que durablement, une idéologie dont certaines marques ont fait leur credo. Quitte parfois à puer le greenwashing à plein

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MODE & OBJETS

Ci-dessus, un des modèles sobres et élégants de Jan-Jan Van Essche, tout en fluidité, et évidemment taillé dans les plus belles matières. À droite, une création de Martine Rose, qui a voulu rendre hommage à l'élégance italienne, mais avec sa patte tout de même.

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nez. Aussi, rien d’étonnant à ce que les cols en renard et les rembourrages en plume d’oie se fassent de plus en plus rares. Et c’est sans doute tant mieux. Certains stylistes étaient carrément là pour faire défiler leurs créations, avec plus ou moins de réussite. On peut aimer ou détester, l’important est toujours de ne pas en dégoûter les autres. Nous éviterons, promis, craché. Cette année, en guest-star, l’Anglo-Jamaïcaine Martine Rose, que beaucoup annoncent comme la plus talentueuse du moment, a animé les podiums. En passant de Londres à Florence, elle a adapté ses créations à la cité toscane, rendant un bel hommage à l’élégance transalpine en abandonnant son style « oversized » habituel pour plus de simplicité. Elle en a tout de même conservé quelques traces, comme ses influences new wave et workwear, mais ici élégamment détournées pour l’occasion. Elle qui fut un temps consultante pour Balenciaga, bien avant la polémique pédopornographique qui a miné cette année cette marque sublime, a donné le ton des défilés de cette saison au Pitti. Moins extrême, surtout dans ses couleurs et matières, le jeune Belge Jan-Jan Van Essche a aussi fait sensation avec ses vêtements amples, modernes et sobres. Des tenues épurées pour lesquelles il apporte un soin tout particulier au choix des matières, des plus beaux cotons aux plus belles laines. Nous pourrions aussi citer Chateau Orlando, un brin excentrique, ou le plus classique mais terriblement à la mode Brunello Cucinelli, ou encore Sannino Napoli parmi les créateurs en vue cette année, même s’ils ne défilaient pas tous. Mais le Pitti, c’est surtout un défilé de dandys, d’amateurs de beaux vêtements,

MODE & OBJETS 48 Followed

Dandys de tout poil s'étaient donné rendezvous dans les allées du Pitti 2023, pour s'y afficher différents, souvent innovants, et parfois très élégants. Qu'ils soient bardés d'accessoires, ou perdus dans un pantalon deux tailles trop grand.

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venus de l’Europe entière marcher dans et autour de la forteresse, créant à eux seuls un véritable événement que le monde de la mode surveille comme le lait, non végétal s’il vous plaît, sur le feu. Car, pour se parler franchement, les vraies tendances sont là, dans la rue, créées et portées par ces élégants de tout poil, venus principalement d’Europe, d’Italie bien sûr, mais aussi de France ou des pays scandinaves, ou d’Amérique et même d’Afrique. Seuls les Asiatiques, période post-Covid oblige, étaient encore aux abonnés absents. Ce n’est pas de la sape, mais un habile mélange de vêtements de marque et de fripes chinées de-ci de-là, mais surtout assortis avec goût et assurance. C’est là qu’est la différence, dans l’assurance d’assumer sa différence, de porter le bonnet juste posé sur le haut du crâne, sans lui laisser l’occasion de remplir son office, vous tenir chaud à la tête, de l’assortir d’un matou posé sur l’épaule, s’il a une jolie couleur de poils évidemment, de mettre des pantalons dans lesquels quatre comme vous pourraient tenir, avec un ourlet qui vous arrive à mi-mollet, et une paire de chaussettes bariolées pour attirer l’œil, qu’il soit averti ou pas. Assumer sa différence, c’est assumer une faute de goût, et parfois sans doute le faire exprès. Pour être encore plus différent. Ce n’est pas le réveil de la cancel culture, personne ne cherche à effacer le passé ici, au pied de la forteresse, juste à lancer des idées, de nouvelles façons de porter la doudoune, le blazer ou le bonnet, avec si possible quelques poils de barbe hirsute, autant de tatouages et l’air de ne pas l’avoir fait exprès. La mode est éphémère, mais l’élégance est une attitude qui s’adapte au temps et aux gens. C’est un peu ce que l’on retiendra du Pitti Uomo 2023.

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Le Pitti, c'est le contraste entre des défilés au goût de déjà-vu ailleurs, comme cidessus avec Martine Rose dans la forteresse, et des élégants venus s'afficher dans les allées, avec assurance et style.

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MODE

OBJETS

À quelques jours de l'ouverture du Salon Watches and Wonders de Genève, nous voulions vous faire un petit point des nouveautés marquantes des trois derniers mois. Comme d'habitude, il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts.

CHARLES ZUBER

Derrière ce nom, une société qui propose à la fois des pièces d'horlogerie, comme cette montre Perfos en 42 mm, mais aussi des pièces de joaillerie. Nous nous intéressons aujourd'hui à la montre, à classer dans la catégorie des garde-temps à bracelet intégré, comprenez sans cornes autour de la boîte, ni vis disgracieuses. Outre cette forme octogonale plutôt élégante, dessinée par Eric Giroud et proposée en trois tailles, 36, 39 et 42 mm, cette Charles Zuber peut faire valoir un cadran ajouré au travers duquel on peut admirer des index de couleur (bleue ici). Il y a aussi une petite seconde à 6 heures, aussi discrète que bien intégrée. Sous le cadran se trouve un mouvement mécanique à remontage automatique manufacture Calibre 01, qui épouse la forme de la boîte et bénéficie d'un microrotor pour délivrer 38 heures de réserve de marche. Vous pouvez l'admirer au travers du fond saphir. Cette montre est donc proposée en différentes tailles et couleurs, même avec des mouvements quartz sur les plus petites, au prix, pour la 42 mm automatique, de 24 500 €.

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PERFOS &
Festival de nouveautés

CARL F. BUCHERER MANERO CENTRAL COUNTER

Même si elle ne s'adresse pas uniquement aux amateurs de football, cette nouveauté Carl F. Bucherer célèbre le partenariat de la marque avec l'Association suisse de football et l'équipe national helvète. Avec pour le coup non seulement une livrée verte qui ne sera pas sans rappeler la couleur du gazon d'un terrain de foot, mais surtout avec une complication bien utile. En effet, en plus de l'aiguille dite stop-seconde habituelle, ce chronographe propose une autre aiguille centrale, verte à pointe blanche, qui va marquer sur la partie verte du cadran le temps additionnel, par exemple à la fin d'un match. Bien plus facile à lire que l'habituel compteur décentré, que nous avons aussi ici, cette indication devrait ravir les fans de ballon rond. Pour le reste, cette montre de 42,5 mm de diamètre utilise un mouvement maison mécanique à remontage automatique offrant environ 44 heures de réserve de marche, une étanchéité à 30 mètres et un bracelet caoutchouc hybride à texture brossée. Seulement 188 exemplaires de cette pièce seront proposés au prix de 7 350 €.

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HERBELIN NEWPORT CHRONO

Il y a cinq ans, pour les trente ans de sa Newport, Herbelin l'avait complètement repensée. Plus large, plus moderne, cette montre devait cultiver l'ADN de la lignée en se voulant tout simplement plus actuelle. C'est encore plus le cas avec cette nouvelle Newport Chrono, qui associe le noir au bleu, entre le cadran et les trois compteurs du chronographe. Ils indiquent les minutes, les heures (sur 12 heures) et la petite seconde. Notez le guichet à 4 h 30 pour indiquer la date. La boîte en acier, de 43,5 mm de diamètre, accueille un mouvement Suisse Sellita SW510, mécanique à remontage automatique. Il offre environ 62 heures de réserve de marche et oscille à 28 800 alternances par heure. Étanche à 100 mètres, dotée d'un fond transparent et d'une masse oscillante gravée, cette montre montée sur un bracelet cuir et boucle déployante est vendue 2 499 €.

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RALF TECH

THE BEAST

La plongée et les océans font partie intégrante de l'ADN de la marque Ralf Tech, fondée et dirigée par Frank Huyghe, un passionné de grands fonds. Avec cette Beast, le bouchon est poussé encore plus loin que d'habitude, même si les modèles de la marque, jusque-là, n'avaient rien à envier aux meilleures plongeuses de la concurrence. Cette fois, grâce à une forme de boîte particulière, fait d'un acier chirurgical, un verre surdimensionné et une couronne vissée (et sans valve hélium, s'il vous plaît), cette Ralf Tech est certifiée étanche jusqu'à 4 000 mètres de profondeur (statique), et a été testée en conditions réelles jusqu'à la profondeur de 3 000 mètres. De quoi la faire entrer dans le cercle très restreint des montres capables de dépasser la profondeur moyenne des océans de la planète, soit 3 682 mètres. Sous le cadran noir mat bat un mouvement manufacture français, signé Péquignet, mécanique à remontage automatique, et l'ensemble est monté sur un bracelet canvas et cuir. Prix de la bête : 6 800 €.

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VICTORINOX

JOURNEY 1884 AUTOMATIC

Avec cette montre Journey 1884, pour la date de création de la société, la marque suisse Victorinox, reconnue pour ses superbes couteaux multifonctions, mais aussi pour sa ligne de bagagerie, va aussi l'être pour ses garde-temps. Dans une boîte en acier inoxydable recyclé de 43 mm de diamètre bat un mouvement suisse reconnu, qui n'est autre que le Sellita SW200-1, mécanique à remontage automatique offrant 38 heures de réserve de marche. Il anime des aiguilles rappelant par leur design les poteaux de balisage des chemins de randonnée suisses, avec sur le contrepoids de l'aiguille des secondes, un petit ovale suggérant un couteau de la marque. Et avec, sur cette même aiguille, et par touches sur la lunette en céramique, du jaune qui figure lui aussi le balisage des sentiers. Un hommage au voyage, à la promenade en montagne, qui marie élégamment le bleu au jaune et à l'argent de l'acier recyclé, qui est étanche à 200 mètres et bénéficie d'un système d'échange rapide des bracelets, acier, caoutchouc, cuir ou même bois comme ici en photo. Cette montre, aussi proposée avec un mouvement quartz (590 €) est vendue, en version automatique, 990 €.

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FORMEX

ESSENCE LEGGERA FORTY ONE SPACE ROCK

Avec cette version baptisée Space Rock de son modèle Essence Leggera Forty One (comprenez 41 mm de diamètre), Formex propose une montre alliant le moderne, avec sa boîte carbone suspendue, et le très ancien. Le très, très ancien même, avec son cadran fait dans un morceau de la météorite Muonionalusta, qui serait tombée non loin du cercle arctique il y a des millions d'années. Ce cadran est fait d'un disque taillé dans un morceau de cette roche métallique, totalement plat et mesurant seulement 0,65 mm d’épaisseur, qui révèle des motifs géométriques naturels, sous les index bicolores. Sous celui-ci bat un mouvement mécanique à remontage automatique Sellita SW200-1 proposant 41 heures de réserve de marche et certifié COSC, enserré dans une boîte en carbone dotée d'une facette et d'une couronne en céramique. Montée sur un bracelet tissu et boucle déployante en fibre composite, cette montre suisse n'est produite qu'à 88 unités et vendue 1 900 €.

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MAURICE LACROIX

AIKON #TIDE MAHINDRA

C'est une tendance lourde chez les horlogers suisses que de proposer des montres respectueuses de l'environnement, comme cette Aikon de chez Maurice Lacroix. Et ce n'est pas qu'un discours marketing, puisque ce modèle est fabriqué à partir de plastique recyclé, récupéré dans les océans. Il ne faut ainsi pas moins de dix-sept bouteilles de plastique pour fabriquer cette montre urbaine et son packaging, une montre destinée aux jeunes actifs. En plus, cette version Mahindra rouge et noire célèbre la collaboration entre l'horloger de Saignelégier et la marque indienne engagée dans le championnat du monde de Formule électrique, dont elle est l'une des fondatrices. Et dont Maurice Lacroix est le chronométreur officiel depuis 2020. On retrouve sur ce modèle spécifique les mêmes caractéristiques que les autres Aikon #Tide, autrement dit une boîte en plastique de 40 mm de diamètre étanche à 100 mètres, montée sur un bracelet caoutchouc noir (ou rouge, les deux sont dans la boîte), facile à échanger, avec un mouvement quartz donnant les heures, les minutes, les secondes et la date, dans un guichet à 3 heures. Cette montre Mahindra est proposée à 900 €.

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MIDO OCEAN STAR DECOMPRESSION WORLDTIMER

Née dans les années 1960, l'innovante (à l'époque) Mido Ocean Star Skin Diver Watch indiquait aux plongeurs la durée de décompression sur son échelle multicolore. La nouvelle édition en reprend l'idée, mais lui ajoute pas mal de fonctionnalités ou caractéristiques modernes, comme l'affichage d'un second fuseau horaire (fonction GMT), la glace saphir, les bracelets facilement interchangeables et le calibre 80 sur base ETA. La boîte acier inoxydable fait 40,5 mm de diamètre, bénéficie d'une lunette sur laquelle sont gravées les noms des plus grandes villes du monde, sauf Paris, et d'un fond vissé orné d'une étoile de mer, tout cela pour garantir une étanchéité à 200 mètres de profondeur. Le mouvement, mécanique à remontage automatique, bat à 21 600 alternances par heure, affiche les heures, minutes et secondes, mais aussi un second fuseau horaire et la date, dans un guichet à 3 heures, et offre 80 heures de réserve de marche. Cette montre, qui existe aussi en teinte majoritairement bleue, est livrée avec deux bracelets d'origine, un en maille

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milanaise (photo) en acier, l'autre en caoutchouc texturisé et boucle ardillon. Prix de cette pièce d'horlogerie du groupe Swatch : 1 360 €.

HIGGINS, MARK HIGGINS

James Bond à temps partiel

Derrière tout grand homme, il y a… des hommes. C’est ce que l’on peut se dire en discutant avec Mark Higgins, pilote et cascadeur britannique à qui Daniel Craig, alias James Bond lui-même, doit son coup de volant magique. Nous avons rencontré ce pilote hors pair lors d’une leçon de sobriété en Land Rover 100 % électrique en Espagne. Paradoxal. Texte F. Montfort, photos Land Rover

Sans même le savoir, vous avez déjà vu Mark Higgins. Surtout si vous êtes un amateur des derniers James Bond, avec le blondinet Daniel Craig dans le rôle-titre. Car dans les James Bond justement, tous depuis Quantum of Solace, Mark conduit des voitures, anglaises la plupart du temps. Avant même de travailler dans le cinéma, Mark était déjà un conducteur hors pair. On lui doit le record de l’île de Man, d’où il est originaire, mais en voiture car, comme il le dit, « j’aime bien la moto, mais je préfère rester dans une voiture, surtout si c’est pour chasser les chronos, c’est plus prudent ». Bon, le garçon a quand même bouclé le tour de l’île à plus de 200 km/h de moyenne, ça va pour un mec prudent. Mark a aussi exercé ses talents dans le championnat du monde des rallyes, en prenant le départ de quarante-trois

épreuves du genre, finissant sixième au RAC britannique en WRC, en 2002. Entre Colin McRae et Harri Rovanperä tout de même. Et un jour, alors qu’il passe ses journées à développer les pneus de compétition du manufacturier italien Pirelli pour le championnat WRC, un de ses amis, que l’on connaît comme « le Stig » sur la BBC, l’appelle pour lui demander si cela l’amuserait de venir travailler avec lui sur un James Bond. « Lui bossait déjà dans l’industrie du cinéma, pas moi. Mais je me suis dit que si je devais faire un jour un film, comme pilote et cascadeur, ça devait être ça, un truc fou, un James Bond. J’ai dit OK, mais rien ne s’est passé pendant des mois. » Jusqu’au jour où la production l’appelle et lui demande s’il est toujours disponible. Dès la semaine suivante, pour les trois mois à venir. C’était pour le second opus avec Daniel Craig,

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Quantum of Solace. « Je me suis retrouvé derrière le volant d’une Alfa Romeo sur les rives du lac de Garde en Italie, c’était super excitant. » Si vous vous souvenez, les vilains en Alfa poursuivent 007 en Aston... et terminent mal, évidemment.

« Très vite, je suis devenu la doublure voiture de Daniel. Allez savoir, ils doivent penser à la production qu’il me ressemble, je ne vois que ça [rires]. » Depuis Skyfall, ainsi que pour Spectre et No Time to Die, Mark Higgins est James Bond, au volant.

Ça le fait, non ? C’est lui et pas Daniel Craig qui pilote l’Aston Martin DB10 prototype, spécialement fabriquée pour le film, dans les rues sombres de Rome, lui aussi qui dompte une drôle de DB5 blindée dans les ruelles de Matera en Italie, en ouverture de No Time to Die. « Dans les James Bond, les cascades sont réelles, il n’y a pas d’images de synthèse, c’est comme une règle. Ça doit être vrai. Les seules retouches, c’est pour mettre le visage de Daniel sur le mien informatiquement. Parce que les perruques, ça ne me va pas... » On pense alors aux incroyables sauts en Land Rover Defender du dernier Bond, quand trois Defender 110 de dernière génération, des engins de près de deux tonnes cinq, volent à plusieurs mètres du sol, dans une poursuite où 007 tente de s’échapper en Toyota Land Cruiser, aussi chassé par des Range Rover Sport SVR qui finissent en tonneaux. C’était donc réel ? « Oui, c’est comme cela. Moi, je conduisais le Toyota, à la place de Daniel. Et mes collègues les Land Rover, que des vraies voitures, qui à part un arceau cage pour protéger les conducteurs, n’ont pas subi de transformation. Ça n’était pas la peine, les voitures atterrissaient dans une descente, c’était tranquille. » Côtoyer double zéro sept doit altérer le sens des réalités, car franchement ce n’était pas rien. Dans les faits, sauf pour l’Aston Martin DB10 de Spectre ou la DB5 de No Time to Die, qui est en fait une carrosserie alu posée sur une structure carbone dans laquelle officient un moteur et une transmission de BMW M3 six-cylindres atmosphérique, sans ESP, les voitures ne sont que très peu modifiées. « Mais ça va sans doute changer, car à cause des règlements d’homologation récents, on ne peut plus déconnecter totalement les aides à la conduite. On doit tout démonter et refaire la partie électronique, ça devient compliqué. » Quand même, tout n’est donc pas simple et facile. Car quand on pense que Mark est là aujourd’hui pour nous montrer ce que l’on peut faire avec le nouveau Range Rover Sport hybride rechargeable, mais en évoluant en 100 % électrique uniquement, et qu’il n’arrête pas de nous dire que tout va bien se passer, on a de quoi s’inquiéter, non ? On va bien voir.

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Contrairement aux idées reçues, les Defender 110 utilisés pour ces cascades étaient presque de série, à l’exception d’un arceau de protection.

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Mark Higgins, depuis ses débuts dans le cinéma pour James Bond, a aussi travaillé sur les séries de films Batman et Fast and Furious. Un beau CV.

Un essai pas comme les autres, en 100 % électrique RANGE ROVER SPORT

C’est à un essai pas comme les autres que Land Rover avait convié quelques médias dans le nord de Barcelone. Pas que pour rencontrer Mark Higgins, ami non seulement de 007 mais aussi de la marque britannique depuis des années, mais surtout pour démontrer les aptitudes du dernier Range Rover Sport hybride rechargeable en 100 % électrique. Il faut dire que la marque anglaise annonce que son SUV peut assurer la majorité des déplacements quotidiens en mode électrique, soit, selon les normes WLTP, 114 km, et selon Land Rover plus de 80 en réalité. Franchissement, histoire de réviser ses aides à la conduite, qui transforment n’importe quelle piste de tout-terrain en départementale, c’est incroyable, puis quelques tours rapides de piste de rallye et même promenade dans les montagnes, le Range Sport P510e, autrement dit 510 ch provenant de l’association d’un six-cylindres essence à un moteur électrique alimenté par une batterie de 38,2 kWh brut (soit 31,8 kWh net, qui se recharge en une heure sur une borne rapide), n’aura pas nécessité de recharge, prouvant les dires de la marque. Toutefois, quand il s’est agi de laisser Mark Higgins se défouler au volant sur la piste de rallye, il fallait quand même constater que l’autonomie baissait à vue d’œil. Mais qui fait cela tous les jours ? À part James Bond ?

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THYLACINE ARTISTE ÉLECTRO ET GLOBE-TRO EUR

William Rezé, dit Thylacine, est une figure de la musique électronique, qui compose ses morceaux autour de sons qu’il capte lui-même en Sibérie, en Argentine ou en Scandinavie...

Rien ne prédestinait William à la musique électronique, lorsqu’il a commencé le saxophone, à 6 ou 7 ans. Sans raison particulière d’ailleurs : « Je me rappelle juste que j’ai testé une fois, et que j’ai trouvé ça cool de réussir à sortir un son. » Et même, dans un premier temps, sans grande conviction : « J’avais un vieux professeur et au-delà de La Panthère rose, ce n’était pas très fun. Mais à un moment, j’ai pris des cours dans une autre ville, avec un prof beaucoup plus jeune et branché musique contemporaine. Sinon, j’aurais peut-être abandonné. » Arrivent les premiers stages d’improvisation jazz : « Je n’avais pas du tout le même niveau que les autres. On leur donnait le nom d’une gamme et hop, ils pouvaient improviser dessus. Moi, je ne comprenais pas du tout de quoi on parlait, mais bon, à l’oreille, je trouvais des trucs. » Avec des copains, il se lance ensuite dans le rock « festif » : « Une super expérience. J’ai commencé à enregistrer, à faire de la scène et, surtout, à composer mes propres parties. » De l en aiguille, il atterrit aux Beaux-arts d’Angers : « Je suis entré sur concours, un peu au blu , même si je faisais beaucoup de dessin et de gra ti. J’ai un cursus un peu étrange, parce que je sortais d’un lycée agricole, bac scienti que option écologie. Je suis passionné de nature, je pensais que j’en ferais mon métier, et que la musique resterait un loisir. Mais c’était l’inverse. » Un détour qui a laissé des traces : ylacine, c’est le nom d’une espèce animale a priori éteinte depuis quasiment un siècle, et surnommée loup de Tasmanie. « Les Beaux-arts, ce n’est pas juste une école, c’est vraiment un mouvement de pensée. Il faut commencer par faire table rase de ce qu’on pense être beau et intéressant. » Là-bas, il s’éprend de musique expérimentale, bercé par des pionniers comme Philip Glass ou Steve Reich. Dans la veine de la musique aléatoire, l’un de ses projets de l’époque consiste à projeter des portées vierges sur le dos d’un camarade qui a des grains de beauté, et de jouer la partition ainsi obtenue : « Ça marchait bien, c’était chouette, mais en parallèle, j’avais aussi besoin de faire une musique plus naturelle, plus intuitive. De ressentir une émotion et de la transmettre. » Il n’est alors pas encore branché électro, même s’il avait déjà accroché, plus jeune, avec les albums de Moby. Il met le doigt dans l’engrenage lorsqu’il découvre DJ Shadow, Massive Attack... et plus largement le trip-hop : « Il y avait des racines rock qui m’ont permis de comprendre cette musique, puis de faire progressivement la transition vers la musique électronique pure. » Il dégote un petit sampler pour faire des rythmes et jouer du saxo dessus. « Et puis, avec, j’ai fait des trucs de plus en plus mélodiques, et j’ai ni par avoir un clavier midi. J’ai passé

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beaucoup de temps à essayer d’apprendre à m’en servir avec des tutoriels sur Youtube... » Il découvre ainsi la liberté de composer seul, d’être « son propre chef d’orchestre ». Quant à la bougeotte qui deviendra sa marque de fabrique, elle découle d’un simple constat : « Quand on compose ses premiers morceaux, on le fait avec une espèce de facilité naïve. Parce qu’on a passé tellement d’années à ne pas composer qu’on a plein de trucs à raconter et à expérimenter. Mais au bout d’un moment, on perd ce truc-là... » Il comprend alors que c’est changer d’air qui lui permet de retrouver l’inspiration : « Je me suis beaucoup questionné sur le processus créatif, parce que ça me rendait fou de passer deux semaines sur un morceau et de me dire à la n que c’était nul. Et je me suis rendu compte que je travaillais bien dans le train. On est dans sa bulle, il y a le paysage qui dé le, tout un contexte que je trouve chouette. J’ai cherché les trajets les plus longs et je suis tombé sur le Transsibérien, qui m’évoquait en plus une forme de mélancolie qui me parlait d’un point de vue musical. » Ce voyage donnera l’album Transsiberian (2015). Un bazar sans nom à monter : « Je suis devenu complètement obsessionnel sur ce projet, qui reposait sur un point A, un point B, un temps limité, et un compositeur qui n’a rien d’autre à faire que composer. » Il prend nalement ses quartiers dans ce train mythique, à bord duquel il parcourt plus de 9 000 kilomètres en une douzaine de jours. Pour documenter le périple sur Internet, dans une optique qui se situe à mi-chemin entre le carnet de voyage et le making-of, il embarque un réalisateur et un ingénieur du son. Mais aussi une traductrice : « Elle nous a ouvert énormément de portes. À la base, je voulais faire juste l’aller-retour, mais nalement, on a fait plein de stops pour aller rencontrer des gens. » Outre les sons du train, il moissonne ainsi, jusqu’au n fond de la Sibérie, toutes sortes de chants traditionnels : « Après, je rentrais dans le train avec cette matière incroyable et je composais à partir de ça. Si j’étais resté au concept de base, je pense que j’aurais fait quelque chose d’assez chiant. Il y aurait eu quelques morceaux intéressants, mais bon, à un moment donné, la taïga à perte de vue pendant des jours... » Ce qui est surprenant, c’est qu’à la base, il n’est pas emballé par les samples : « Aller choper des petits bouts de truc sur Youtube, pour mettre un son d’ambiance d’Inde au début d’un morceau composé à Paris... Ce n’est pas du tout une critique du travail de certains, mais personnellement, ça ne m’intéresse pas trop. Sauf que là, j’enregistrais les sons qui m’entouraient pour raconter une histoire, une expérience sensorielle. » Il ne prête alors aucune attention au sens des chants qu’il capte : « Je ne suis ni chanteur, ni auteur, donc je n’ai pas ce rapport au texte qu’ont certains. Je traite vraiment les voix comme des instruments, pour aller chercher des mélodies, des intentions... » Une position qui a un peu évolué dans l’intervalle, pour cause de guerre en Ukraine : « Tout ce que j’ai enregistré en Russie, je l’ai fait traduire depuis, parce qu’à un moment, il faut quand même se poser la question de ce qu’on raconte, et ne pas risquer de tomber dans un truc de propagande. » Le buzz prend : « Pour moi, c’était juste un projet comme ça, mais les gens m’ont demandé où je comptais aller après. »

Ce sera l’Argentine et le Chili, pour l’album Roads vol. 1 (2019). À bord d’une vieille caravane Airstream de 1972, transformée artisanalement en studio d’enregistrement ambulant. Avec comme point culminant le désert d’Atacama, qui se trouve justement être le plus haut du monde. L’année suivante, pour le volume 2, il met le cap sur les îles Féroé, au large du Danemark : « Ils me parlaient tout le temps de leurs grottes, où ils organisent même des concerts. Donc j’y suis allé, comme ça, sur un Zodiac, avec des petits micros scotchés pour ne pas qu’ils tombent à l’eau. J’ai juste fait 20 minutes d’impro au saxo en jouant avec la réverb’. » Ce qui donnera le morceau Alda (vague, en féroïen). Entre ces deux opus, il compose également Versailles (2019), dans le château du même nom, autour de sons de clavecins, craquements de parquets et autres complications horlogères : « J’ai vraiment vécu cette expérience comme un voyage, alors que j’avais juste traversé le périph. Un voyage dans le temps. » Il en fait d’ailleurs un autre pour l’album Timeless (2020), composé en plein con nement, coincé, plus ou moins volontairement, dans un chalet des Alpes suisses. Il revisite ainsi les plus grands classiques, de Satie,

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Beethoven, Mozart ou Fauré : « Quand j’ai terminé, je me suis dit que j’allais me faire dégommer par les puristes mais, à la surprise générale, pas du tout. C’était sympa de voir qu’il y avait une ouverture aussi dans l’autre sens. » Depuis, il a sorti 9 Pieces (2022), autour du concept de puzzle. Concrètement, c’est une sorte de compilation de morceaux issus de plusieurs projets : « Je trouvais ça intéressant de voir comment des morceaux qui n’étaient pas nés pour être ensemble pouvaient cohabiter. » De fait, plutôt bien, car ils se « colorent » les uns les autres. Par exemple, le fameux Versailles, lorsqu’il arrive après Night Train (2021), composé comme son nom l’indique dans un train de nuit (un Paris-Nice), évoquerait presque une loco lancée à pleine vapeur. Ces di érents projets, on peut aussi les retrouver en live : « Au début, c’était un peu un accident, dans le sens où je ne fais pas du tout des morceaux taillés pour la scène. Je compose chez moi, des trucs assez intimistes. » Et pourtant, nouvelle révélation : « Dès les premiers concerts, j’ai vu que j’avais encore plus de liberté qu’en jazz ou dans des groupes. » On est à des années-lumière de l’image qui, parfois, colle un peu à la peau de la musique électronique, à savoir celle d’un DJ qui se contente d’appuyer sur un bouton et de secouer la tête. D’ailleurs, « je ne suis pas du tout DJ, je ne sais pas mixer les morceaux entre eux. Mon challenge, c’est d’essayer de montrer ça, les prises de risques, les improvisations... C’est devenu vraiment important, et je m’ennuierais si je devais jouer les morceaux de la même manière tous les soirs. C’est ça, le live ». Ponctuellement, il est accompagné d’un pianiste, ou fait intervenir son saxo, bien sûr, ainsi que des instruments plus exotiques, glanés au l de ses périples, comme le duduk, le baglama ou le charango. En ce printemps 2023, il poussera le concept un peu plus loin encore, avec une (petite) série de dates où il sera accompagné d’un orchestre philharmonique.

ylacine est aussi un projet alliant musique et image : « Dès le départ, je me suis rendu compte que la musique que je faisais fonctionnait bien à l’image. J’ai d’abord fait des vidéos un peu expérimentales, par exemple en laissant tourner la caméra dans un métro ou au bord d’une autoroute. » Depuis, William a composé plusieurs BO, notamment celle de la série OVNI(s), dont l’action se déroule au tournant des années 1970 et 1980. Pour retrouver le son de l’époque, il s’est enfermé pendant plusieurs semaines dans un musée du synthétiseur, à Fribourg (Suisse), une caverne d’Ali Baba du nom de SMEM : « Au départ, je ne voyais pas trop ce que je pouvais apporter à ce projet, parce que je n’ai pas trop la culture de cette période-là. Mais ça m’a vraiment amusé, et ç’a donné quelque chose dont je suis très content. » Ponctuellement, des mini- lms accompagnent aussi les sorties de ses titres. Le plus spectaculaire à ce titre est sans doute le clip du titre War Dance (2018), tourné en Ukraine : « C’était déjà la guerre dans le Donbass. Un réalisateur avec lequel j’avais travaillé tournait un documentaire et il a remarqué que, quand les soldats s’emmerdaient, ils faisaient des sortes de chorégraphies avec les tanks. Ça l’avait beaucoup questionné sur cette espèce d’esthétisation de la guerre, très présente dans l’imaginaire russe et ukrainien. » Ces images, à l’esthétique e ectivement fascinante et dérangeante à la fois, ont failli ne jamais être tournées : « On a eu beaucoup de mal à avoir les d’autorisations, c’était vraiment très compliqué à monter... » Elles sont entrecoupées de scènes tournées dans un hôpital ukrainien, ainsi que d’une sublime chorégraphie mettant en scène un soldat en fauteuil roulant. Évidemment, l’ensemble a acquis encore plus de force ces derniers mois : « Depuis un an, tout le monde me reparle de ce clip. Et ç’a été compliqué de voir que beaucoup de personnes avec lesquelles on a travaillé se sont retrouvées depuis dans des situations vraiment compliquées. »

Outre le fameux projet symphonique, il s’apprête désormais à se lancer dans une tournée d’une vingtaine de dates en Europe, qui se poursuivra en juin 2023 aux États-Unis. Et puis, il sera sans doute grand temps de ressortir sa caravane Airstream de la grange de sa cousine : « Je suis en train de ré échir à la destination du prochain voyage, j’espère que ce sera pour le début de l’année prochaine.»

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Patrick Roger

Artiste & chocolatier

Pour certains, c’est le meilleur chocolatier du monde. Pour d’autres, un sculpteur incroyable, qui a développé des techniques rares autour de cette matière si compliquée à travailler. Enfin, certains le voient en amoureux fou de la moto. Et si, tout simplement, Patrick Roger était un peu des trois à la fois ? Explications. Texte C. Boulain, photos C. Boulain et A. Silvestri

Certaines personnalités sont plus compliquées que d’autres à interviewer. Patrick Roger est de celleslà. Il dévie, tourne en rond, revient en arrière, s’arrête trente secondes sur une idée car, comme il dit « là, il y a un sujet », puis repart dans des explications qu’il est souvent le seul à comprendre. Celui qui s’est fait (re)connaître du grand public en sculptant des grands singes en chocolat n’est pas facile à suivre. Il faut dire que son parcours ne ressemble en rien à celui d’un autre chef cuisinier au col à trois couleurs, depuis qu’il a remporté le titre de Meilleur Ouvrier de France chocolatier en 2000, ni à celui d’aucun autre artiste. Car quand on lui demande comment tout a commencé, comment lui, fils de boulangers du Loir-et-Cher en total échec scolaire, est devenu l’un des chocolatiers les plus en vue du monde, et un artiste reconnu, il dit tout simplement : « C’est la moto, à cause de la moto. » Vous saisissez alors toute la difficulté

de l’interview. Pour résumer son idée, c’est parce qu’il rêvait de s’acheter des deux-roues motorisés qu’il a dû se mettre à travailler, lui qui se considère comme un cancre, et feignant de surcroît. « Je n’étais vraiment pas bon à l’école, nous n’avions pas d’argent, mon seul loisir était une fois par an d’aller voir avec mon père une course de motocross. Ça donnait vachement envie d’en faire, mais quand tu n’as pas un rond, tu circules à pied. » La filière scolaire classique n’étant visiblement pas faite pour lui, Patrick bifurque vers l’apprentissage à 15 ans, rayon boulangeriepâtisserie bien sûr, c’est plus pratique. Au bout de trois ans, à 18 ans, il monte à la capitale pour prendre un vrai travail, rémunéré cette fois. Mais même si ce n’est pas la catastrophe, le voilà recalé au pire échelon de la boulangerie à faire du chocolat. « Attention, à l’époque, le chocolat, c’est l’industrie, pas ce que l’on connaît aujourd’hui. Dans une cuisine, tu avais deux pâtissiers pour un cuisinier, deux

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ART DE VIVRE

Les fameuses demi-sphères plates, fourrées de pâte d’amande, riz noir et saké, caramel pomme et épinard, ganache combava ou pâte d’amande pomme de terre et vodka.

Une des sculptures de Patrick Roger, en métal, majestueuse et imposante, même si d’autres sont nettement plus grandes, pesant parfois plusieurs tonnes.

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boulangers pour un pâtissier... et tout en bas de l’échelle les chocolatiers. Parce que c’est répétitif, c’est une matière compliquée à maîtriser, ça n’intéressait pas grand monde. » Et il va se passer un truc avec le chocolat. « Je dis toujours que je n’ai pas découvert le chocolat, c’est lui qui m’a découvert. Ou qui m’a permis de me découvrir. Je ne me considère pas comme talentueux. J’ai cette espèce de capacité à pouvoir refaire des tâches, de manière répétitive, mais avec une grande précision. Et c’est ce que je vais faire en cuisine, travailler, travailler encore avec précision pour maîtriser cette matière thermosensible que beaucoup n’aiment pas modeler. » Il se découvre une température de peau sur les mains si basse qu’il ne fait pas fondre le chocolat quand il le touche. Ils seraient rares, les chocolatiers dans ce cas. Quelque chose d’étrange, mais qui lui permet de faire des choses que d’autres ne peuvent pas réaliser. À cette période, Patrick ne gagne pas beaucoup d’argent, mais il travaille d’arrache-pied, plus de 400 heures par mois dit-il. « Sept jours sur sept, 400 heures par mois, ça pique. C’est sûr que tu n’as pas trop le temps de sortir. De toute manière, moi mon truc c’est de rouler à moto. Mes paies servaient à acheter mon essence et mes pièces, mes pneus... Tourner en rond sur un circuit, ce n’est pas très loin de ce que je fais en cuisine avec le chocolat finalement, c’est une histoire de température (de pneus et de chocolat) et de temps, de chrono. »

Drôle de manière de voir la chose. Pendant une dizaine d’années, il va accumuler les expériences et les petits boulots, travailler d’abord à Paris, puis un temps à Monaco, en vivant dans une chambre de bonne, et quelques mois en Suisse, où l’un de ses souvenirs les plus marquants sera de

Après les bonbons et les sculptures en chocolat, puis celles en métal, de différents métaux qui plus est, Patrick Roger se lance dans la joaillerie. Ici une des bagues de la ligne, qui a évidemment vu le jour sous une forme... chocolatée. Parce que tout débute comme cela dans son atelier.

s’y être fait retirer le permis de conduire, pour excès de vitesse, bien sûr à moto. Ça ne rigole pas sur ce point de l’autre côté de la frontière. Au final, il aura été plus pâtissier que chocolatier sur ces années, à son grand regret. « En sortant de l’armée, je m’étais payé une moto sportive, avec laquelle je suis allé de boulot en boulot. Je prenais ce que je trouvais. J’ai même bossé pour un charcutier qui voulait ouvrir une boulangerie. » Il aime rouler, voyager, et ça ne le quittera jamais. C’est en 1997 qu’il décide de se lancer à son compte. Sa technique est sûre, il a déjà conçu des vitrines incroyables pour d’autres, mais maintenant c’est à son tour. Il ouvre sa propre boutique à Sceaux, que de chocolats, de bonbons et de sculptures. « Le jour de l’ouverture, je savais que j’allais en boucher un coin à pas mal de gens. Mais je ne savais pas si cela allait marcher. Et le soir même, j’ai en caisse plus d’argent que je n’en ai jamais gagné en un mois. » La légende est en marche, Patrick a trouvé sa voie et va pouvoir commencer sa collection de motos, des Ducati de course entre autres, mais pour rouler tous les jours, en pneus slicks et parfois sans rétroviseurs. En 2000, pour sa seconde participation, il remporte le col bleu blanc rouge de MOF chocolatier. C’est la période où il découvre la fonderie de Coubertin, un moyen pour lui de mouler ses œuvres dans le métal pour les rendre immortelles. « Si j’avais moulé Harold, ma sculpture de planteur de cacao avec laquelle j’ai gagné le concours de MOF, je l’aurais encore, elle n’aurait pas fondu dans l’incendie. » Avec le succès, la maison Patrick Roger avait dû déménager en 2009, quittant le premier atelier de 40 m2 pour un superbe lieu de 700 m2, toujours à Sceaux, dans

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La fameuse boîte de chocolats BR6 de la maison Patrick Roger, avec un assortiment de ganaches, de pralinés au chocolat, noir ou au lait, et un peu de pâte d’amande. Sublime (52 €).

lequel Patrick peut produire avec ses équipes les milliers de bonbons en chocolat la journée, et lui créer ses sculptures majestueuses le soir. Quand vous avez pris l’habitude de travailler 14 à 18 heures par jour, il faut bien s’occuper. Sauf qu’en 2014, tout avait brûlé dans le nouvel atelier, en tout cas tout ce qui ne résistait pas aux flammes, les sculptures, les carnets de croquis, beaucoup trop de choses évidemment. « J’avais tout perdu. Au moins, maintenant, je moule tout, j’en fais des bronzes, ou des sculptures en aluminium, et même en acier. » Ce qu’il faut comprendre dans le travail de Patrick, c’est qu’il démarre toujours par une sculpture en chocolat. « Je sais très bien comment le façonner, comment le maîtriser, au dixième de degré près. Ensuite, je fais des moules en silicone sur lesquels mes partenaires fondeurs vont travailler. Mais à chaque fois, tout part du chocolat, c’est vraiment la matière première ici. » C’est pareil pour la ligne de joaillerie qu’il vient de lancer, des bagues, des colliers aux formes étonnantes, nées dans cette matière que l’on aime habituellement croquer ou laisser fondre dans la bouche. Pour certains c’est du plâtre, de la terre, du métal ou même de la pierre. Pour Patrick Roger, c’est du chocolat. Son inspiration, il la trouve dans son imagination parfois, dans ses voyages souvent. Comme quand il s’était rendu au Rwanda observer les grands singes en 2016...

mais que faute d’avoir les bons papiers pour y circuler, il avait dû rester deux mois sur place, assigné à résidence dans son hôtel. Une péripétie de plus dans la vie compliquée du chocolatier. Pendant ces deux mois, ce sont ses équipes qui ont fait tourner la boutique à Sceaux, lui ne conservant que le rôle de goûteur, recevant ses échantillons par transporteur. Car s’il ne moule pas tous les bonbons lui-même, ça n’est plus son rôle, il est – presque – le seul à en déterminer les goûts et à ajuster les mélanges. Presque car il est arrivé que sa compagne, Mathilde, qui travaille avec lui, puisse parfois donner son avis. Mais il faut être un peu perché pour imaginer une sphère de chocolat décorée à la main et fourrée d’une pâte d’amande, riz noir et saké, ou d’un caramel semi-liquide pomme et épinards. Mais c’est sublime. Patrick Roger mène aujourd’hui ses deux activités de front, développant de nouvelles saveurs et de nouvelles formes pour ses bonbons et sphères, tous livrés dans ces belles boîtes au couvercle vert, faits des meilleurs chocolats, avec ses propres amandes depuis qu’il a acheté quarante hectares de culture d’amandiers vers Perpignan en 2014. Et se réservant, le soir, après le départ de ses collaborateurs, le droit de continuer sa journée de travail, à inventer des formes qu’il va sculpter en chocolat, avant d’en faire des œuvres en métal. Drôle de personnage.

Followed 76 ART DE VIVRE

Dans les boîtes de bonbons en chocolat de la maison, le fond est fait d’une plaque de chocolat... que les équipes de Patrick coulent ici, avant de la découper.

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PAS DANS LE MÊME PANIER

À bientôt 40 ans, Mickaël Gelabale a écrit parmi les plus belles pages de l’équipe de France de basket, comme de celles des équipes pour lesquelles il a joué, en France, mais aussi en Espagne, en Croatie, en Russie et aux États-Unis. Une carrière de globe-trotteur qui a bien failli s’arrêter brutalement, mais qui continue aujourd’hui. Avec tout de même une petite idée pour lui trouver un après... en cuisine.

Texte F. Montfort, photos J.-P. Loyon

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La résilience, un mot souvent employé pour parler des sportifs de haut niveau. Et pour cause, ils sont généralement faits d’un métal différent, plus dur, plus résistant. En 2006, quand Mickaël Gelabale débarque en NBA, le championnat américain de basket professionnel, les Supersonics de Seattle attendent beaucoup de lui. Il vient d’un des meilleurs clubs du Vieux Continent, le Real de Madrid, fait déjà le bonheur de l’équipe de France, qui a obtenu une breloque en bronze à la dernière coupe d’Europe, et débarque plein de fraîcheur et d’envie du haut de ses 23 ans. Après une première saison où il fera ses preuves pour trouver sa place au côté de Ray Allen, il entame sa seconde saison sur les chapeaux de roues, alors que débute dans son équipe la future star des parquets américains, l’ailier surdoué Kevin Durant. Mais au bout de quelques mois, sur une mauvaise réception, l’espoir français se déchire les ligaments croisés du genou droit. Sa saison est terminée, sa carrière aussi sans doute, avec au moins dix-huit mois d’arrêt et un contrat de deux années qui prend fin dans la foulée. Sans cette résilience, c’était plié, écrit, fini. Pourtant, quelques mois après, Mickaël reprendra

le chemin des terrains, pour sentir de nouveau l’odeur des paniers et l’adrénaline des contre-pieds. Revenu de ce côté de l’Atlantique, il repassera par Cholet, son premier club en arrivant de sa Guadeloupe natale, retournera faire ses armes dans des clubs européens avant, en 2012, un peu plus de quatre ans plus tard, de faire le chemin inverse. De revenir sur le lieu du « crime » pour user une fois de plus ses semelles sur les parquets de la NBA. Pour l’équipe de Minnesota cette fois, tout simplement parce qu’il fallait y revenir pour boucler la boucle. Quand on regarde la carrière, toujours en cours, de Mickaël Gelabale, on y voit les pérégrinations d’un de ces globe-trotteurs du sport professionnel, une sorte de mercenaire des parquets au panier facile, qui a aussi bien joué en France qu’en Russie, ainsi qu’en Espagne et en Croatie. Une diversité qui, aussi étrange que cela puisse paraître, lui a permis de développer sa plus grande envie, cuisiner. Si bien qu’il a récemment entrepris, en parallèle des deux dernières saisons à l’Elan Chalon, en ligue 2 nationale, de suivre une formation de cuisinier à l’institut Bocuse, près de Lyon. Pas pour une reconversion. En tout cas, pas encore. Il nous a tout expliqué.

ENTRETIEN

Il ne vous reste qu’un seul module à valider pour votre formation de cuisinier à l’institut Paul Bocuse.

Après cela, vous arrêtez le basket et ouvrez votre restaurant ?

Surtout pas ! En tout cas, pas tout de suite, et pas comme cela. Cette formation, ce n’était pas une envie de reconversion.

C’était davantage pour acquérir les bases de la cuisine que j’aime et que je pratique depuis des années. En fait, depuis que je suis parti de Guadeloupe en 2001 pour arriver à Cholet, je n’ai jamais arrêté de cuisiner. Je pense que j’ai mangé chez moi dans 90 % des cas quand je n’étais pas en déplacement. C’est mon truc, encore plus depuis que j’ai des enfants. Mais il me fallait des bases solides car, après ma carrière pro, peut-être que je finirai en cuisine. Mais avant tout comme cuisinier, pas comme restaurateur. C’est un autre métier.

C’est important pour vous d’avoir les bases de la cuisine avant même d’envisager de vous reconvertir un jour ?

De faire les choses par étapes ?

Exactement, je dois avancer au fur et à mesure. Je ne l’ai pas toujours fait et, parfois, ça a été compliqué. Comme quand j’ai quitté la France en 2004. J’évoluais à Cholet, dans une équipe

où je me sentais bien, ou je commençais vraiment à m’intégrer et à super bien jouer. Et puis j’ai eu cette proposition pour aller au Real de Madrid, à l’époque l’un des meilleurs clubs du monde. Ça ne se refuse pas, mais cela a été difficile au début. Je ne remercierai jamais assez Moustapha Sonko, mon coéquipier de l’époque au Real, qui m’a appris tellement de choses pour aider à m’intégrer. Peut-être n’étais-je pas prêt.

Vous êtes drafté en 2005 pour Seattle pour aller jouer en NBA, mais ne rejoignez la ligue américaine qu’en 2006. Après une seconde saison moyenne à Madrid. Pourquoi ? Je pensais qu’il fallait faire mes deux saisons en Espagne, pour achever ma formation. Mais le club savait que j’allais partir et ils ne m’ont pas laissé beaucoup de temps de jeu pour ma deuxième saison avec eux. D’un autre côté, ils n’allaient pas continuer de construire avec moi alors que j’étais sur le départ. Mais je suis arrivé aux États-Unis un peu court sans doute.

Et justement, comment se passe l’intégration aux Supersonics, dans le championnat le plus relevé du monde ? Imaginez, vous débarquez dans une équipe ou certains de

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vos coéquipiers sont des All-Stars [une distinction pour les meilleurs joueurs de la NBA, NDLR], ils sont bien rodés, nous sommes quatre ailiers à nous partager le temps de jeu. C’est un peu compliqué au début, mais je le savais. Et puis Ray Allen s’est blessé, pour un mois d’arrêt. Et cela a été le tour de Rashard Lewis, avec le même temps de convalescence. Bref, j’ai eu deux mois pour exploser et faire mes preuves. C’est comme cela, la NBA. Rien n’est acquis, jamais.

Et vous vous blessez à votre tour, et grièvement cette fois, dès votre seconde saison. C’est cela qui vous a coûté votre place en NBA ?

J’avais un contrat de deux années avec Seattle. Avant ma blessure, j’avais joué en G-League pour eux, pour faire tourner l’effectif et sans doute parce que je n’avais pas été assez bon lors des premiers matchs de fin 2007. Si bien que quand je reviens, je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu pour montrer ce que je sais faire. Mais les quelques semaines avant la blessure, tout allait bien et je me disais que j’aurais sans doute le choix de prolonger avec les Supersonics ou d’aller dans une autre franchise de la ligue. Mais mon genou m’a lâché.

Vous avez fait preuve, dans votre carrière de basketteur, d’une motivation incroyable, surtout après votre blessure. Comment avez-vous réussi à revenir à votre meilleur niveau ? Je n’ai pas réussi. En fait, je n’ai jamais récupéré 100 % de ma jambe droite. Quand je cours, j’ai l’impression de boiter. Quand je saute, ce n’est jamais aussi haut qu’avant. Et je disais ça même en 2009 ou 2010, pas parce que j’ai bientôt 40 ans, en 2023. Il aura fallu que j’arrête de réfléchir pour retrouver un bon niveau, que j’arrête de me dire que je vais avoir mal. J’ai souvent mal, mais tant que la tête a envie, ça passe.

Après votre accident, vous avez repris le ballon en 2009 aux États-Unis, mais êtes revenu en France. Pourquoi ?

J’ai fait des tests en 2009, un peu plus d’un an après ma blessure. Entre autres des matches de G-League et un camp d’entraînement pour les Lakers de Los Angeles. Mais ils ne m’ont pas gardé, je n’étais pas assez remis, pas assez bon. Si bien que je suis revenu en France, à Cholet, mon premier club, pour me reconstruire. Et repartir de l’avant.

Vous allez rester à Cholet deux années, puis passer par l’ASVEL et retrouver un excellent niveau. Et même gagner des médailles d’argent et d’or avec la France. Mais ça ne vous suffisait pas ?

J’avais déjà gagné un titre en championnat, avec Madrid. J’en ai eu d’autres, avec Cholet puis Limoges. Avec l’équipe de France, on a eu l’argent en 2011, puis l’or en 2013. J’ai aussi joué les jeux Olympiques à Londres, où nous avions un collectif de fou, de vraies belles chances. Ça ne passe pas à un match. Mais je sais à quoi vous faites allusion, à la NBA. Oui, je voulais y retourner, pour boucler la boucle. Ne pas rester sur cette blessure. Après la France, je suis allé jouer en Russie et en Croatie, qui est une belle nation du basket, avant de retourner en Espagne à Valence. Et Minnesota m’a appelé.

Vous êtes reparti en NBA vous frotter aux tout meilleurs alors que vous y aviez laissé un genou plus de quatre ans plus tôt. Ça s’est passé comment ? Plutôt pas mal. J’avais un contrat de dix jours, mais j’ai joué plus longtemps, durant la seconde partie de la saison 20122013 avec eux. Mais je n’avais pas de contrat pour la suite et j’ai préféré resigner en Russie au lieu d’attendre une éventuelle proposition américaine. Peut-être aurais-je dû attendre, car Minnesota m’a rappelé après l’été, mais je m’étais engagé ailleurs. Avec le recul, c’était bien d’y retourner [il a joué en tout 145 matchs en NBA, NDLR], mais c’était aussi bien de rentrer. J’ai été champion avec Limoges après ça, on a repris quelques belles médailles avec l’équipe de France [cinq au total avec Mickaël, NDLR], je ne peux pas me plaindre.

Vous avez pris votre retraite de l’équipe de France en 2016, après un quart de finale perdu au Jeux de Rio face à l’Espagne. Et vous jouez à Chalon en ligue 2 depuis 2017. C’est quoi la suite ? Je me pose deux conditions pour continuer à jouer : que j’en ai envie, assez pour surmonter les douleurs que l’on a quand on joue à haut niveau depuis longtemps, et que l’équipe ait besoin de moi. C’est encore le cas. Après, quand l’une de ces deux conditions ne sera plus remplie, j’aimerais vraiment aller en cuisine, avec un chef comme Philippe Etchebest par exemple pour me mettre la pression et m’apprendre plein de choses. Et pourquoi pas, après, une fois ma formation véritablement achevée, ouvrir un restaurant. Qui sait ?

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Mickaël Gelabale dans son autre rôle, celui qui devrait être le principal à la fin de sa carrière de basketteur professionnel : cuisinier. C’est pour cela qu’il a suivi la formation de l’institut Paul Bocuse, près de Lyon.

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Escapade en FINLANDE

À quelque 2 000 km de la France, la Région des lacs est un écrin de nature qui s’ouvre peu à peu au tourisme, mais reste préservé. Paysages, mode de vie, cuisine, et bien sûr langue (le finnois) garantissent le dépaysement. Texte A. Bloch, photos A. Bloch et DR

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Le pays compte 3 millions de saunas, et on en trouve presque partout, y compris des traditionnels, au feu de bois. Au Kuru Resort, à Rantasalmi, ils sont électriques, mais chaque villa-bungallow a le sien... avec vue sur le lac Saimaa.

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SPORT & LOISIRS

Située dans le sud-est finlandais, la région des lacs (ou Järvi-Suomi en VO) voit plus du quart de sa superficie recouverte d’eau. Ce n’est pas pour rien que l’on surnomme parfois la Finlande « le pays des mille lacs », même si ce nombre est à vrai dire un peu (beaucoup) exagéré. En revanche, on n’en rajoute pas en affirmant que cette région du pays est constellée de milliers (littéralement des milliers !) d’îles, grandes ou minuscules, dont certaines sont d’ailleurs « récursives » (une île sur un lac sur une île sur un lac...). Relativement peu peuplée à l’année, elle est surtout une destination de vacances : nombre de familles finlandaises y possèdent un chalet d’été (ce que l’on appelle un mökki). On y compte aussi, désormais, un nombre croissant de resorts, largement consacrés à la nature et au bien-être. Il faut noter qu’une bonne partie de cette région est plus proche de Saint-Pétersbourg que de la capitale, Helsinki. Car la Finlande partage, du nord au sud, plus de 1 300 km de frontière avec la Russie. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les relations avec le turbulent voisin se sont considérablement dégradées, mais les tensions ne datent pas d’hier, tant s’en faut. Comme avec le royaume qui se trouve de l’autre

côté, à l’ouest : la Suède. Au cours de son histoire, la Finlande n’a ainsi cessé de passer alternativement sous le contrôle de l’une et de l’autre, à l’image de l’auguste forteresse d’Olaf (Olavinlinna), dans la ville de Savonlinna, qui faisait alors plus ou moins office de point de repère. Par la suite, c’est le poids de la sphère d’influence de l’URSS qui l’a contrainte à renoncer à exercer pleinement sa souveraineté, ce qui a d’ailleurs donné le concept géopolitique de finlandisation. Une neutralité contrainte à laquelle elle voudrait désormais, on le sait, mettre un terme définitif en intégrant l’OTAN. Mais refermons cette (longue) parenthèse, qui aide tout de même à cerner un peu mieux le pays. On notera aussi qu’en arpentant la région, comme le reste de la Finlande, il faut s’accrocher un peu pour lire les panneaux à rallonge, ou comprendre les locaux lorsqu’ils quittent l’anglais pour faire tourner (gentiment) les touristes en bourrique avec des mots finnois comme jäätelötötterö (cornet de glace). Il faut dire que réussir à lancer un simple « Bon appétit ! » (Hyvää ruokahalua) est déjà une performance dans cette langue à la sonorité, et même à la structure, très spécifique, qu’elle partage uniquement, à travers le monde, avec l’estonien et le hongrois.

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Comme dans d’autres pays du nord de l’Europe, le bois des maisons modestes ou de vacances est historiquement teint en rouge : dans la région, cette couleur est omniprésente.

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Accessible depuis Helsinki par la route ou le train, la ville relativement centrale de Savonlinna peut aussi, mais à certaines saisons seulement, être ralliée d’une traite depuis la capitale à bord d’un bon vieux bimoteur à hélices de 19 places, en attendant une future liaison aérienne internationale plus ou moins régulière, sans escale depuis l’Allemagne, qui pourrait tout de même s’avérer plus pratique. De Savonlinna, on peut ensuite rayonner par les routes qui relient les innombrables îles entre elles ou, pourquoi pas, opter pour des liaisons par bateau sur le lac Saimaa, autour duquel fleurissent donc nombre de resorts. Ce lac se trouve être le plus étendu du pays (et le quatrième d’Europe), et dans les parages, on passe son temps à le traverser ou le longer, même si sa subdivision en plusieurs appellations locales peut entraîner une certaine confusion. Accessoirement, c’est le seul lac du monde dans lequel évolue le phoque marbré, une espèce qui a frôlé d’un cheveu l’extinction totale avant de devenir une mascotte de la région, en même temps qu’un symbole de ses préoccupations environnementales. Les innombrables îles privées déjà mentionnées, autour desquelles on peut par exemple aller se balader en canoë, sont librement accessibles à certaines périodes de l’année, et il est paraît-il d’usage de ne jamais y fermer le sauna de son mökki, pour permettre à ceux qui pourraient en avoir besoin de venir

se mettre au chaud en cas d’avarie. Une poignée d’irréductibles vivent là à l’année, se faisant livrer vivres et courrier par tournées organisées sur la glace au cœur de l’hiver. Durant la belle saison, c’est une autre ambiance, avec le fameux soleil de minuit qui, même s’il passe ici sous la ligne d’horizon (ce qui n’est pas le cas au nord du cercle polaire), fait que les courtes nuits restent lumineuses. Au printemps et à l’automne, levers et couchers de soleil s’étirent joliment, et la température des lacs reste fraîche, donc parfaite pour alterner, comme il se doit, plongeons et saunas. Hormis quelques villes, les terres émergées sont essentiellement couvertes de forêts de pins et de bouleaux, offrant l’occasion de magnifiques balades. Outre les incontournables poissons d’eau douce (évidemment...), cette ambiance forestière, elle aussi, se retrouve dans l’assiette : la cuisine fait la part belle aux herbes sauvages, graines, baies, pousses et champignons en tout genre. À table toujours, certains accords mets-vins semblent curieux de prime abord, ou en tout cas iconoclastes, mais peuvent s’avérer étonnamment bien vus. À ce chapitre, il faut mentionner deux choses : qu’il est, une fois n’est pas coutume, très simple de trinquer en finnois (Kippis !), et le prix relativement élevé de l’alcool (surtout lorsqu’il est importé), en raison d’une taxation plus lourde que sous nos latitudes. Après tout, la modération, c’est mieux pour profiter pleinement d’un bon sauna !

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Dans certains resorts, on peut poser ses valises dans un véritable petit chalet indépendant. Ici, au Järvisydän de Rantasalmi, une suite panoramique aux faux airs de soucoupe volante.

Sous certaines perspectives, le lac Saimaa s’étend à perte de vue. À d’autres endroits, il recèle des myriades de petites îles privées. Sur chacune, un charmant mökki dans lequel on vient traditionnellement passer la belle saison.

Y aller

À HELSINKI

Air France et Finnair opèrent plusieurs vols quotidiens sans escale depuis Paris-CDG, d’une durée de trois heures environ.

D’HELSINKI À LA RÉGION DES LACS

Par la route (350 km environ)

Par le train (compter 4 h 30)

Par avion, liaison saisonnière Helsinki-Savonlinna (55 minutes)

Y loger

Kuru Resort, dans une villa-bungallow sur le lac Saimaa, avec sauna privé, à Rantasalmi (kururesort.com)

Hôtel Järvisydän ou dans l’un de ses chalets privatifs, à Rantasalmi également (jarvisydan.com)

Sahanlahti Resort, avec sa marina et ses villas en bordure de lac, à Puumala (sahanlahtiresort.fi)

Hôtel Punkaharju, fondé en 1845, à Savonlinna (hotellipunkaharju.fi)

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Trois îles si près de nous

La côte Atlantique vous tente pour un petit road-trip romantique ou en famille, mais vous rêvez d’un peu plus de dépaysement. Alors suivez-nous dans la découverte des îles de Noirmoutier, Ré et Oléron, toutes accessibles en voiture, par un pont ou une chaussée submersible, comme le Gois (photo à droite). Pour l’occasion, nous avions le tout nouveau SUV 4x4 100 % électrique de Toyota, le bZ4X. Texte D. Saint-Aubin, photos C. Boulain

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SPORT & LOISIRS

oirmoutier est réputée pour deux choses : son climat incroyablement clément en hiver, qui permet aux mimosas d’y fleurir toute l’année, et le Gois, cette chaussée submersible qui, jusqu’à la construction du pont reliant l’île au continent (1971), était avec le bateau le seul moyen d’y accéder. Avec un SUV à quatre roues motrices garanti pour passer dans 50 centimètres d’eau selon Toyota, malgré une batterie fonctionnant sous 355 V quand même, avouez qu’il est difficile de ne pas y penser quand on a les pieds dans l’eau, nous ne pouvions nous empêcher de l’emprunter. Normalement, le passage est autorisé dans un créneau de trois heures à chaque marée basse, une heure trente avant et après. Mais comme nous avions un blanc-seing donné par Toyota, nous nous y sommes aventurés bien avant l’heure tolérée. En suivant les piquets plantés de chaque côté de la chaussée pavée, les 4 kilomètres se font bien, d’autant que si l’eau est facilement montée au-dessus des pneus, elle s’est aussi vite retirée pour dévoiler un Gois boueux dans lequel il est amusant de tremper ses roues. D’autant que jusque-là, notre bZ4X s’était contenté du bitume propre mais ennuyeux de l’autoroute Paris-Nantes, au total un peu moins de 500 kilomètres pour relier la capitale à la Vendée, avalés avec deux courts arrêts sur des superchargeurs, ce SUV acceptant jusqu’à 150 kW de puissance de recharge maximale. Une fois

sur l’île, les lieux à visiter sont assez nombreux, entre les marais salants qui ont participé à la réputation de Noirmoutier, ces plus de trois mille œillets dans lesquels l’eau de mer amenée par un vaste réseau de canaux va s’évaporer pour permettre aux sauniers de récolter sel et fleur de sel, le village du Viel au nord, magnifique avec ses jolies maisons blanches aux volets bleus, ou encore la plage des Dames et ses cabines. Toutefois, si vous cherchez à mettre les pieds (pas les pneus) dans le sable, vous pouvez aussi vous rendre à la plage des Sableaux, ou encore à la crique de l’Anse rouge, toutes les deux moins médiatisées que la plage des Dames, mais plus authentiques et profitant elles aussi des fameuses cabines. Prenez aussi le temps de flâner dans Noirmoutier-en-l’Île, la plus grande ville de l’île, sur la jetée Jacobsen par exemple où vous aurez d’un côté la réserve naturelle du Müllembourg, avec ses marais salants sauvages, et de l’autre un petit cimetière de bateaux. Ou encore de traîner sur le port de l’Herbaudière, à la fois consacré à la plaisance et à la pêche, activité incontournable sur l’île, vous vous en doutez. Et avant de partir, pensez à faire un petit détour par les quatre moulins de Cour de la Guérinière, lors d’une balade à pied sur les dunes. Il ne vous restera ensuite qu’à passer Barbâtre et ses grandes plages, très prisées des kitesurfeurs et amateurs de char à voile, puis le pont pour rejoindre le continent. À moins qu’un second passage par le Gois vous amuse. Pour nous, ce fut le cas.

Ici, la plage des Sableaux, authentique et peu connue, avec ses cabines que l’on retrouve aussi sur la plage des

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Dames ou à la crique de l’Anse rouge.

Avec plus de 3 000 œillets où les sauniers récoltent le sel, Noirmoutier possède parmi les plus beaux marais salants de France. Pour venir les visiter, vous pouvez passer par le pont ou par la chaussée submersible du Gois. À marée basse, l’eau se retire.

ÎLE DE NOIRMOUTIER

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Le phare des baleines, dans ses deux versions.

La plus ancienne, au fond, date de 1682.

La plus récente, encore en activité, fut construite presque deux cents ans plus tard.

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ÎLE DE RÉ

En descendant vers le sud, les côtes vendéennes se dévoilent. D’abord Saint-Jean-de-Monts, puis la séduisante SaintGilles-Croix-de-Vie, les incontournables Sables-d’Olonne et leur remblai avant de changer d’air et de pénétrer en CharenteMaritime, avec La Rochelle et, face à elle, l’île de Ré. Reliée au continent par un superbe pont à péage (8 à 16 € en fonction de la saison), contrairement à celui de Noirmoutier qui, lui, est gratuit, l’île est surnommée Ré la Blanche en raison de ses maisons immaculées. Beaucoup plus grande que Noirmoutier, avec 85 km2 contre moins de 50 à l’île vendéenne, Ré est la quatrième plus grande île de la métropole, après la Corse bien sûr, mais aussi Oléron que nous verrons après, et Belle-Île-en-Mer dans le Morbihan, à peine plus vaste cette fois. Ici aussi, vous aurez de quoi vous occuper pour quelques jours si vous aimez vous promener face à l’océan, les plages étant nombreuses et souvent magnifiques, comme celles de Montamer, proche du continent, celle de Gros Jonc (photo) ou encore de la Conche des Baleines, voisine du phare du même nom. Ce phare, qui doit son appellation aux nombreuses baleines qui se sont échouées à cet endroit de l’île durant des décennies, sublime avec ses 57 mètres de hauteur et ses 257 marches, fut construit entre 1849 et 1854 pour remplacer le phare original de 29 mètres qui existe encore, mais n’est plus utilisé et qui fut lui édifié en 1682 sous la direction de Vauban.

Non loin de cet ouvrage qui mérite le détour se trouve la réserve naturelle nationale de Lilleau des Niges, où viennent se réfugier des milliers d’oiseaux migrateurs au printemps et en automne, en plus des espèces endémiques. Mieux vaut s’y promener à pied ou à vélo pour ne pas les déranger. Mais avec notre SUV 100 % électrique, nous ne les avons pas vraiment perturbés. Si vous aimez les vieilles pierres, passez par le fort La Prée sur la commune de La Flotte, ou allez visiter les vestiges de l’abbaye cistercienne des Châteliers, de style gothique, établie au XIIe siècle et située à quelques centaines de mètres seulement. C’est par ces moines cisterciens justement que le travail de la vigne sur l’île, jadis répandu puis abandonné durant les invasions normandes, fut repris. Et aujourd’hui, vous verrez de très nombreuses parcelles de vignes, cultivées pour majorité pour la distillation, Ré étant intégrée dans l’appellation Cognac. Vous pourrez déguster, avec modération, un cognac issu des vignes de Ré, sous le nom des maisons Isle de Ré ou Camus par exemple. Une autre grande partie de ces raisins est dévolue à l’élaboration du pineau, et seuls quelque 10 % de la production partent en vinification pour donner le vin local, blanc, rouge et rosé. Si bien que si vous visitez l’île en septembre, vous risquez de tomber dans la période des vendanges et de devoir subir les affres d’un trafic régi par les tracteurs des vignerons. Il n’y a pas que les touristes pour traîner sur la route.

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Ici la plage de Gros Jonc, au Bois-Plage-en-Ré, au sud de l’île. Si nous n’avons pas pu y mettre les pneus de notre SUV 4x4, nous avons pu lui faire (re)faire trempette un peu plus loin.

SPORT & LOISIRS

Partir à la découverte d’une partie de la côte Atlantique au départ de Paris, en passant par trois îles avant de revenir au point de départ, c’est une belle balade, d’à peu près 1 500 km. Surtout en voiture 100 % électrique. Pour ce trajet, nous avons pu utiliser le premier modèle tout électrique de Toyota, une marque jusque-là davantage reconnue pour ses hybrides. Et comme nous avions prévu de lui faire faire trempette, et de le poser sur des rampes glissantes car recouvertes d’algues marines, c’est avec une vraie version quatre roues motrices que nous sommes partis. Dotée de deux moteurs, un sur chaque essieu, pour une puissance totale de 217 ch et un couple copieux de 336 Nm, avec une grosse batterie de 71,5 kWh de capacité brute (le constructeur ne communique pas sur la capacité nette), le bZ4X nous a séduits par son confort de roulement, ses performances et son autonomie à batterie pleine. Une précision qui a son importance, car si sa batterie est censée accepter des recharges jusqu’à 150 kW sur des superchargeurs adaptés, ce n’est finalement que sur de courtes durées. Pour faire simple, la courbe de recharge chute rapidement et le temps nécessaire pour

refaire le « plein » de la batterie s’allonge. Si bien que sur l’autoroute, quand vous vous arrêtez pour recharger le temps d’une pause-café ou d’un sandwich, vous ne faites qu’une recharge incomplète, jusqu’à 65 à 70 %, pour ne pas rester branché trop longtemps du fait de la baisse de la puissance admise. L’autonomie des relais suivants s’en trouve alors impactée, avec sur autoroute à 125 km/h de moyenne pas plus de 200 km entre deux charges, nous obligeant à faire deux arrêts pour descendre de Paris. Mais ensuite, à condition de loger dans des hébergements dotés de bornes de recharge pour laisser le bZ4X branché toute la nuit, vous repartez avec 100 % de batterie et nettement moins de pression. D’autant que les réseaux de recharges en Vendée (voir ci-dessous) ou en Charente-Maritime ne délivrent pas toujours de grosses puissances, sauf à aller se brancher chez Tesla ou BMW, ou encore dans des stations sur l’autoroute. Enfin, précision qui a, elle aussi, son importance, les bornes de recharge sur les trois îles sont du genre rares et peu puissantes, si bien que notre conseil est vraiment de faire le « plein » avant d’y arriver, ou de choisir des hôtels dotés de bornes.

Outre les bornes de recharge des opérateurs nationaux que l’on retrouve dans certaines stations-service et parfois sur les parkings de supermarchés, comme Ionity, TotalEnergies ou encore Electra et Power Dot, on trouve en Vendée un grand nombre de chargeurs Sydev et Vendée Energie. C’est une société locale de production et de distribution d’énergie, qui propose à la fois du GNV, de l’hydrogène et de l’électricité. Nous sommes allés nous brancher sur l’un des superchargeurs de la station multi-énergies vertes et locales de La Roche-sur-Yon, qui délivre de l’électricité verte issue de fermes solaires, de l’hydrogène propre grâce à son raccordement sur des éoliennes de Vendée Energie et du bioGNV issu des méthaniseurs présents dans les exploitations agricoles du département. De quoi rouler propre et en bonne conscience, que cela soit avec notre bZ4X, avec une Toyota Mirai 2 à hydrogène ou avec un véhicule fonctionnant au gaz naturel.

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Ici, Christopher aux fourneaux. À droite, une lotte à la royale, avec son fenouil en croûte de sel et algues marines. Un des plats signatures du chef.

Christopher Coutanceau, l’engagé

Chef étoilé dans son restaurant de La Rochelle, restaurant qui fut en plus le premier établissement auréolé de l’étoile verte de la gastronomie durable, Christopher Coutanceau défend l’océan et sa faune avec conviction, réservant la viande aux jus, pour accompagner et magnifier les poissons de sa carte. Et non seulement il ne sert à ses tables que des poissons prélevés localement par des artisans pêcheurs, mais surtout en respectant les saisons.

« En fonction des saisons, des périodes de reproduction, les poissons ne doivent pas être pêchés ou consommés. Il faut comparer la mer à une forêt, avec ses saisons. On ne mange pas des truffes toute l’année... Si je vous sers un bar de ligne en mars, c’est une bêtise. Il aura fait son gras entre novembre et décembre, durant la période de gavage qui précède la saison de la reproduction, et sera épuisé, maigre, fibreux au printemps ; ça n’aura aucun intérêt, ni gustativement, ni pour la nature. Nous devons nous adapter à ce que la nature nous donne, en la respectant. Et en respectant les caractéristiques des poissons qui, pour certains, ne supportent pas la cuisson ou la congélation. Un chinchard par exemple, c’est délicieux, mais cru... D’ailleurs, c’est comme cela que les Japonais le mangent, en le payant 190 € le kilo, alors que chez nous c’est un poisson pour faire de la nourriture pour chiens et chats vendu 2,50 € le kilo, parce qu’on n’arrive pas à le cuire. Le tacaud, pareil, même les pêcheurs disent que c’est un poisson pour chat. Le truc, c’est qu’il ne supporte pas le frigo ou la congélation. Cuisinez-le juste au retour de pêche, c’est somptueux... » En attendant de venir déguster certains de ses plats fabuleux, vous pouvez toujours acheter et dévorer son livre, passionnant.

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La troisième île de notre périple est Oléron. Après avoir laissé La Rochelle derrière nous, direction le sud, Rochefort puis la côte et enfin Marennes. Marennes-Oléron, un nom évocateur pour les amateurs d’huîtres. Il faut dire que la région, surtout Oléron, est réputée pour l’activité ostréicole puisque c’est le premier bassin d’Europe avec 6 000 hectares de parcs à huîtres et 3 000 hectares de claires. Il y a même une route des huîtres sur l’île, qui vaut le détour pour ses cabanes colorées et ses bateaux à fond plat. Commercialisées et principalement consommées d’octobre à mai, les huîtres entrent en période de reproduction à partir de juin, ce qui les rend souvent moins bonnes jusqu’à la fin du mois d’août. Sachez-le pour l’été prochain. Si la découverte de cette activité qui emploie bon nombre de locaux ne vous tente pas plus que cela, vous aurez toutefois de quoi vous occuper sur Oléron. Déjà, en allant découvrir les deux forts voisins, celui de Louvois, entre le continent et l’île, que l’on voit très bien depuis le pont. Construit en seulement trois ans, de 1691 à 1694 sous la direction de Vauban, ce fort qui se visite en bateau abrite le musée de l’huître. Décidément. L’autre attraction est le fort Boyard, connu pour accueillir des célébrités en mal d’exercice physique et de notoriété, que l’on peut admirer depuis l’île, à Boyardville. Si vous entreprenez la

visite du site, prévoyez un peu de temps et préférez une mer calme pour embarquer. Ça peut secouer. Mais au moins, on ne vous y parlera pas d’huîtres. Autre visite imposée sur Oléron, la citadelle du Chateau-d’Oléron dont la construction, ordonnée par Richelieu, débuta en 1630 pour se terminer en 1704. C’est un lieu classé monument historique depuis 1929. Comme sur Ré, nous vous conseillons d’aller tout au bout de l’île pour visiter le phare de Chassiron. Haut de 43 mètres, édifié en 1836, ce phare est de deuxième le plus vieux de France encore en activité, permettant aux marins de naviguer en toute sécurité dans ces eaux semées de récifs. Pour agrémenter un séjour touristique, entre visite de forts et farniente sur les plages, il serait dommage de ne pas céder aux plaisirs gastronomiques locaux. Un détour par le port de la Cotinière et sa criée vous permettra, à défaut d’y acheter des huîtres, de profiter des trésors que l’océan nous réserve, en faisait attention aux saisons comme le dit si bien Christopher Coutanceau. Car on peut rouler en électrique, avec de l’énergie verte pour faire attention à l’environnement et mal se nourrir. Autant tout faire bien. Ça commence par là. Pour nous, il est temps de reprendre la route et l’autoroute, direction le nord et Paris. Avec une batterie chargée à 100 % durant la nuit pour ne faire que deux arrêts. Mais l’air de rien, ça se fait bien.

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SPORT & LOISIRS
Fort Louvois au premier plan, avec le pont d’Oléron derrière, devant le coucher de soleil. Ce fort abrite aujourd’hui le musée de l’huître.

Ici, le phare de Chassiron, qui mérite une visite. Et à droite, un des paysages magiques que vous réserve la route des huîtres, qui serpente entre les canaux et les cabanes.

ÎLE D’OLÉRON

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SPORT & LOISIRS

Nos adresses

RESTAURANTS

Christopher Coutanceau : deux étoiles Michelin à La Rochelle Plage de la Concurrence, 17000 La Rochelle christophercoutanceau.com/fr/

Alexandre et Céline Couillon : trois étoiles Michelin à Noirmoutier 3, rue Marie-Lemonnier, 85330 Noirmoutier-en-l’Île alexandrecouillon.com/fr/

Chai nous comme chai vous : sur l’île de Ré 1, rue de la Garde, 17630 La Flotte

Manger et dormir sur la plage : sur Oléron 61, avenue William-Bertrand, 17320 Marennes

HÔTELS

Le Clos Saint-Martin : sur l’île de Ré, avec bornes de recharge 87, cours Pasteur, 17410 Saint-Martin-de-Ré

Villa Arthus-Bertrand : sur Noirmoutier, avec bornes 9, allée de Chaillot, 85330 Noirmoutier-en-l’Île

QUOI VOIR ?

Le Gois : chaussée submersible reliant Beauvoir-sur-Mer, sur le continent, à l’île de Noirmoutier (ici en photo).

Le phare des baleines : sur l’île de Ré, à côté de la réserve naturelle de Lilleau des Niges.

Fort Boyard : visite en bateau obligatoire de ce lieu connu des amateurs de jeux télévisés.

TOYOTA bZ4X

Premier modèle 100 % électrique de Toyota, le bZ4X est un SUV proposé en deux ou quatre roues motrices, comme ici. Il est garanti par le constructeur pour passer des gués de 50 cm de profondeur, chose rare. Avec ses performances nettement suffisantes, son excellent confort de roulement et sa tenue de route sécurisante, il a été un très bon compagnon de voyage. Seuls défauts notés en 1 500 km, une courbe de recharge qui retombe assez vite et un ordinateur de bord qui n’indique pas la vraie autonomie restante. Ce véhicule, qui évite le malus, est proposé à partir de 46 900 €

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L’embarras du choix

Vous ne voulez pas payer de malus écologique, ni de taxe sur la masse de votre voiture, mais appréciez les SUV, ces engins imposants et souvent lourds mais très agréables à conduire. Vous avez deux solutions : acheter un modèle hybride rechargeable garantissant plus de 50 km d’autonomie en mode électrique, ou un SUV 100 % électrique. Là, vous passerez entre les balles de la législation et ne risquez pas que des simples d’esprit vous dégonflent les pneus. Pour vous aider à choisir, en voici quatre beaux spécimens.

AUDI Q8 e-tron 55 Quattro

448 ch, 114 kWh, à partir de 96 200 €

Si ce Q8 e-tron vous rappelle quelque chose, rien n’est plus logique. C’est l’e-tron de 2018 remis au goût du jour, esthétiquement et techniquement, avec plus de kWh dans la batterie, de belles améliorations dans l’interface homme/machine et des puissances de rechargement revues à la hausse.

Followed 100 MÉCANIQUE 100 % ÉLECTRIQUE
Texte C. Boulain, photos DR

C’est dorénavant acquis, dès qu’une Audi affiche e-tron sur son coffre, c’est qu’elle fonctionne uniquement à l’électricité. Et si l’e-tron, tout court, fut le précurseur en 2018 de cette gamme aujourd’hui complète, ce SUV existe maintenant sous le nom Q8 e-tron, légèrement modifié pour rester d’actualité. On retrouve évidemment le dessin originel d’un gros SUV statutaire, comprenez qui assume sans honte avoir coûté autour de 100 000 €, un habitacle vaste et superbement fini, avec cinq places pour des basketteurs et un coffre pour des dizaines de ballons, et une fiche technique remise au goût du jour. La petite batterie d’entrée de gamme de 2018 (71 kWh) a été remplacée sur la version 50 Quattro par une batterie de 95 kWh brut (89 kWh net, c’est la différence entre la capacité totale de la batterie et ce que vous pourrez utiliser en réalité), et l’on bénéficie maintenant d’une énorme batterie de 114 kWh (106 kWh net) sur la version haute 55 Quattro qui nous intéresse, contre 95 précédemment. Avec des motorisations allant de 340 à 408 ch sur le 55 Quattro, cela permet enfin de proposer une autonomie au top de la catégorie, de 400 à 500 km selon le style de conduite et la température extérieure. Les puissances maximales de rechargement ont aussi été revues à la hausse, avec maintenant des pics admissibles jusqu’à 170 kW en courant continu, mais seulement 11 kW d’origine en courant alternatif. Si les performances

sont évidemment excellentes, même avec les 2 610 kg à emmener, ce n’est pas le point le plus remarquable de ce Q8 e-tron. Selon nous, il y en a deux qui sont la véritable signature de cet engin : son compromis confort/comportement routier, tout bonnement parfait, avec une suspension ferme mais jamais inconfortable et une tenue de route impériale, et l’interface homme/machine. À l’image de ce que propose le pionnier Tesla, mais en mieux, l’ordinateur de bord et le GPS fonctionnent de concert lorsque vous avez rentré une destination pour vous y guider au mieux, en vous indiquant quand vous arrêter pour recharger de la meilleure manière qui soit : une merveille d’efficacité. Remis à jour, ce grand SUV Audi 100 % électrique propose des prestations comparables aux meilleurs de la catégorie, mais ne reprend pas la tête pour autant à cause de temps de recharge un peu plus longs que certains de ses rivaux.

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Moteur : 2 moteurs électriques, un par essieu Puissance (ch) 408 Couple (Nm) 664 Batterie (kWh brut/net) 114/106 Tension batterie (V) 400 Puissance de charge maxi DC (kW) 170 Puissance de charge maxi AC (kW) 11 Masse à vide (kg) 2 610 Volume du coffre (l) 569 Long.xlarg.xhaut. (m) 4,91x1,94x1,63 Vitesse maxi (km/h) 200 0 à 100 km/h 5”6 Autonomie officielle (km) 495 Prix en France : à partir de 96 200 €
Données constructeur
DOSSIER VOITURES 100 % ÉLECTRIQUES
AUDI Q8 E-TRON

BMW iX xDrive50 523 ch, 111 kWh, à partir de 114 250 €

Rouler en iX, c’est avoir envie de se démarquer, voire de se faire remarquer. Car quand le gros SUV BMW fut révélé fin 2020, avec ses lignes anguleuses et futuristes, le coup de crayon a fait polémique. Le but avoué était d’afficher dès le premier coup d’œil ses différences, qui se perçoivent encore plus en montant à bord, entre la coque mêlant acier et carbone brut (qui se voit à l’ouverture des portes), et l’ambiance intérieure de vaisseau spatial. Le patron du design de la marque bavaroise, Adrian van Hooydonk, nous avait confié que ces voitures 100 % électriques, qui poussent les aptitudes de conduite autonome toujours plus loin, permettent aux designers de réimaginer les intérieurs, pour davantage donner l’impression de rouler centré sur l’habitacle que de conduire une voiture. Pourtant, il faut un jour conduire un iX xDrive50, avec sa grosse batterie de 111,5 kWh brut (109,4 kWh net) pour 523 ch et 2 585 kg (dont près de 700 de batterie). Dans la gamme iX, c’est le modèle intermédiaire, coincé entre le xDrive40 de 326 ch (batterie 76,6/74,4 kWh) et le M60 de 619 ch (111,5/107,7 kWh). Mais si vous aimez conduire, cette version 50 vous suffira, avec des performances exceptionnelles et une tenue de route enthousiasmante, bien aidée par la direction à démultiplication variable couplée aux roues arrière directrices, aux barres antiroulis actives et à la suspension pilotée.

Moteur : 2 moteurs électriques, un par essieu

Puissance (ch) 523

Couple (Nm) 765

Batterie (kWh brut/net) 111,5/105,2

Tension batterie (V) 400

Puissance de charge maxi DC (kW) 195

Puissance de charge maxi AC (kW) 11

Masse à vide (kg) 2 585

Volume du coffre (l) 500

Long.xlarg.xhaut. (m) 4,95x1,97x1,69

Vitesse maxi (km/h) 200

0 à 100 km/h 4”6

Autonomie officielle (km) 505

Prix en France : à partir de 114 250 €

L’habitacle du iX est fidèle à l’image que l’on s’en fait à l’extérieur : moderne, presque futuriste. Il est aussi vaste et très bien fabriqué, pour achever de faire de ce SUV électrique un excellent rouleur pour quatre à cinq personnes. Avec, pour atout supplémentaire, des recharges rapides... vraiment rapides.

BMW, qui utilise sur ses modèles 100 % électriques des moteurs sans terre rare pour ne pas dépendre de cette ressource naturelle finie, n’a pas négligé la partie recharge. Ainsi, l’iX 50 peut accepter des pics allant jusqu’à 195 kW sur courant continu (11 kW sur borne AC), mais surtout affiche une courbe de recharge plus plate que celles de la plupart de ses concurrents. Certes la puissance maximale de recharge chute après quelques minutes, comme chez tout le monde, mais vous pouvez observer des puissances de plus de 100 kW pendant de longues durées, raccourcissant ainsi les temps d’arrêt aux bornes. C’est plus rare. Une vraie qualité qui, combinée à des consommations plus faibles que d’autres SUV de ce gabarit, achève d’en faire un excellent rouleur, habitable et bien fabriqué de surcroît. À ce prix-là, c’est le minimum.

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MÉCANIQUE 100 % ÉLECTRIQUE
Données constructeur BMW IX 50 DRIVE
Followed 103 DOSSIER VOITURES 100 % ÉLECTRIQUES

KIA EV6 GT 585 ch, 77,4 kWh, à partir de 74 140 €

Quel que soit l’angle sous lequel on observe cette Kia EV6 GT, la ligne suggère les performances et le dynamisme. Et pour une fois, plumage et ramage sont bien en accord avec seulement 3”5 pour passer de 0 à 100 km/h et 260 km/h en vitesse de pointe, non bridée comme sur les autres SUV. Alors, certes, l’autonomie de cette fusée coréenne n’est pas aussi bonne que celles des autres modèles de ce dossier, mais elle a d’autres atouts. À commencer par son tarif.

MÉCANIQUE 100 % ÉLECTRIQUE
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Rares sont les voitures 100 % électriques à avoir fait autant de bruit, façon de parler. À son lancement, alors que sa version GT ici présentée n’était pas encore disponible dans nos contrées, Kia a beaucoup communiqué sur la plus puissante de ses EV6, un SUV façon coupé méchamment motorisé. Imaginez 585 ch et 740 Nm de couple pour 2 200 kg tous pleins faits (c’est une blague, il n’y a pas de différence), des performances à fâcher la plus puissante des Tesla et un prix contenu : le SUV GT était arrivé, et il venait de Corée (du Sud). En fait, tout vient des choix techniques faits par les constructeurs. Ici, Kia (cousin de Hyundai) a misé sur une batterie assez petite et légère, d’une capacité brute de 77,4 kWh (net 74 kWh), mais fonctionnant à un très haut voltage pour favoriser les recharges très rapides sur les bornes à courant continu. Ainsi, avec sa batterie de 800 V (contre 400 V généralement chez les autres constructeurs), l’EV6 GT peut accepter des puissances de recharge allant jusqu’à 233 kW (11 kW en courant alternatif), et ainsi réduire ses temps de recharge, d’autant que sa batterie n’affiche « que » 77,4 kWh, nécessitant donc moins d’énergie pour être remplie. Attention toutefois, les bornes développant de telles puissances sont assez rares en France, sauf à aller se brancher chez Tesla ou sur quelques superchargeurs Ionity ou Electra, dont le nombre tend à monter mais qui ne sont pas encore très répandus.

Mais l’idée se tient, car avec une masse totale moins élevée (il y a au moins 200 kg de batterie en moins que chez Audi et BMW), donc des consommations un peu inférieures, l’autonomie de l’EV6 GT reste tout à fait acceptable. Pour des performances tout bonnement exceptionnelles, et un comportement routier sain à défaut d’être aussi enjoué que celui de l’iX BMW à la technologie châssis plus évoluée. Après, même si l’habitacle aux allures d’intérieur de monospace ménage assez de place pour cinq, malgré une longue totale inférieure de 20 à 25 cm par rapport aux Audi et BMW du dossier, le SUV Kia n’offre pas tout à fait le même niveau de finition, ni accès aux mêmes équipements. Reconnaissons toutefois que la marque asiatique, au regard de ses progrès, ne joue plus dans la cour des constructeurs généralistes grand public. Surtout avec EV6 GT, qui existe aussi en version standard 229 ch et 325 ch avec la même

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batterie.
Puissance (ch) 585 Couple (Nm) 740 Batterie (kWh brut/net) 77,4/74 Tension batterie (V) 800 Puissance de charge maxi DC (kW) 233 Puissance de charge maxi AC (kW) 11 Masse à vide (kg) 2 200 Volume du coffre (l) 480 Long.xlarg.xhaut. (m) 4,69x1,89x1,54 Vitesse maxi (km/h) 260 0 à 100 km/h 3”5 Autonomie officielle (km) 370 Prix en France : à partir de 74 140 €
Moteur : 2 moteurs électriques, un par essieu
KIA EV6 GT DOSSIER VOITURES 100 % ÉLECTRIQUES
Données constructeur

VOLVO XC40 Recharge Twin 238 ch, 69 kWh, à partir de 59 650 €

Contrairement aux trois autres modèles de ce dossier, le Volvo XC40 Recharge Twin existe aussi bien en 100 % électrique (ici) qu’en versions thermique, micro-hybride avec la technologie 48 V ou hybride rechargeable. Autrement dit, c’est une évolution d’un modèle existant depuis quelque temps avec des motorisations fonctionnant au carburant fossile. Mais c’est la déclinaison pure électrique qui nous intéresse cette fois, en version P8 twin, autrement dit quatre roues motrices, deux moteurs développant au total 408 ch et une grosse batterie (82 kWh brut, 78 kWh net). Pour un petit SUV à connotation urbaine, de seulement 4,45 mètres entre les plaques minéralogiques mais de plus de 2,2 tonnes quand même, c’est une jolie motorisation, avec des performances de sportive capable d’abattre le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes. Toutefois, comme les autres voitures présentées dans ce dossier, à l’exception de la Kia qui assume son tempérament sportif, la vitesse maximale est bridée pour ne pas faire s’écrouler la batterie sur autoroute, bride placée ici à 180 km/h contre 200 km/h pour les Audi et BMW. Mais, sauf à circuler en Allemagne, personne ne s’en plaindra. Bien au fait des dernières technologies électriques depuis qu’elle transforme toute sa gamme à ce mode de propulsion, la marque suédoise, propriété du chinois Geely depuis 2010, n’a certes pas doté son SUV d’une batterie 800 V, mais lui autorise des recharges en courant continu

59 650 €

Compact mais méchamment motorisé, le petit Volvo XC40 Recharge Twin P8 peut faire de l’ombre aux meilleurs SUV allemands. En plus, il bénéficie d’une présentation intérieure très soignée et à l’ambiance typiquement suédoise. On aime, ou on aime.

jusqu’à 205 kW (11 kW sur courant alternatif), une belle performance. Avec la multiplication de ces types de superchargeurs dans les mois à venir, c’est un bel argument. Bien fabriqué, avec cette ambiance si particulière que seul Volvo sait entretenir, assez habitable même si trois adultes seront serrés aux coudes et aux genoux à l’arrière, mais avec un coffre presque aussi grand que celui de la version thermique puisqu’il ne cube que 16 litres de moins, ce XC40 Recharge Twin est l’une des meilleures offres dans le segment des SUV électriques, compacts et ultra-performants. Pour ceux qui ne seraient intéressés que par la grosse batterie dans un petit véhicule, il existe aussi une version XC40 recharge Extended Range, moins puissante (238 ch) mais dotée de la même capacité de batterie. Et d’une autonomie supérieure.

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Moteur : 2 moteurs électriques, un par essieu Puissance (ch) 408 Couple (Nm) 660 Batterie (kWh brut/net) 82/78 Tension batterie (V) 400 Puissance de charge maxi DC (kW) 205 Puissance de charge maxi AC (kW) 11 Masse à vide (kg) 2 188 Volume du coffre (l) 419 Long.xlarg.xhaut. (m) 4,42x1,87x1,65 Vitesse maxi (km/h) 180 0 à 100 km/h 4”9 Autonomie officielle (km) 495
MÉCANIQUE 100 % ÉLECTRIQUE
Prix en France : à partir de
Données constructeur VOLVO XC40 RECHARGE TWIN
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Un ennemi qui nous veut du bien

Souvent baptisé l’hormone du stress, le cortisol est aussi celle de l’énergie. Si un excès de sécrétion de cette hormone peut entraîner des problèmes de santé, l’inverse est aussi constaté, si bien que l’idéal est réellement de tout mettre en place pour vivre avec le bon dosage au quotidien. Pourquoi, comment ?

On fait le point.

T�te A. Poupin, phot� DR

C’est inscrit dans nos gènes : devant une situation stressante, qui pouvait être la rencontre avec un animal sauvage au beau milieu d’une forêt il y a des millénaires, nous allons avoir des réflexes de survie facilités par la sécrétion de deux hormones consécutivement. D’abord

l’adrénaline, puis le cortisol. La première va aiguiser nos sens, rendre notre réaction plus immédiate, la seconde va mobiliser le maximum d’énergie vers les organes qui en ont le plus besoin, muscles, cerveau et cœur compris, tout cela pour décamper au plus vite. Pour survivre. Sur ce point, même aujourd’hui, le corps humain n’a pas changé sa manière de fonctionner, même si croiser un ours ou un lion ne nous arrive plus très souvent. Surtout en liberté. Toutefois, même si les situations ont évolué, le stress est toujours là, présent dans notre quotidien, et sans doute même plus que jamais. Ce peut être un conflit au travail, un embouteillage, ou juste le fait d’avoir oublié ses clés dans la serrure, mais du mauvais côté. Et c’est là qu’interviennent ces deux hormones sécrétées par les glandes surrénales, les hormones étant des messagers circulant dans notre corps pour transmettre des messages à différents organes. Étrangement, si l’adrénaline a la cote, surtout auprès des amateurs de sensations fortes qui s’en font des shots, le cortisol beaucoup moins.

CORTISOL Followed 108 BIEN-ÊTRE

Déjà, cette hormone est mal nommée : alors qu’elle va, sous l’effet du stress, nous permettre de bénéficier d’un maximum d’énergie, on l’appelle l’hormone du stress et non celle de l’énergie. Ensuite, parce que l’excès de cortisol, ou à l’inverse son manque, va entraîner nombre de pathologies, allant de la simple prise de poids à l’hypertension artérielle ou à la fatigue musculaire. Malgré cela, cette hormone est indispensable à notre vie.

Il nous aide à nous réveiller...

La sécrétion de cortisol suit un rythme fixe dit circadien, ou nycthéméral. Autrement dit, elle est à son maximum entre 6 heures et 8 heures du matin, et va décroître normalement au fil de la journée pour se retrouver environ divisée par trois dans la nuit. Sauf en cas de pic de stress évidemment. C’est elle qui va nous apporter l’énergie nécessaire à débuter notre journée, va réguler la fonction musculaire et la tension artérielle. C’est cette hormone qui nous permet d’être plus attentif et réactif après le réveil en agissant sur le métabolisme du glucose et des graisses. Ainsi, le cortisol favorise la production de sucre par le foie pour fournir instantanément de l’énergie au corps, et va en même temps augmenter la dégradation des lipides pour, là encore, en faire de l’énergie disponible. Notons qu’il participe aussi à l’efficacité des réactions anti-inflammatoires et à la croissance osseuse. La magie du corps humain.

... mais nous nuit en excès

Le problème est qu’il y a toujours un revers à une médaille. Et dans le cas du cortisol sécrété en excès, les effets néfastes sont rapidement gênants. Ainsi, une trop grande production de cette hormone au fil de la journée, qui peut être due à plusieurs paramètres allant de la pathologie surrénale à une activité inadaptée, va entraîner des troubles du sommeil, mais aussi une prise de poids. Tout simplement parce qu’après avoir reçu le message de « taper » dans ses réserves, le corps va recevoir un signal de faim, justement pour reconstituer ces réserves. C’est pour cela que l’on a souvent la sensation de fringale lors de journées stressantes. Mais ce n’est que la face émergée de l’iceberg, puisque lors de ces pics de cortisol et pour mobiliser au maximum votre énergie, les cellules deviennent momentanément résistantes à l’insuline, qui est l’hormone régulant la quantité de sucre dans le sang. Ainsi, il est convenu qu’une exposition régulière au stress favoriserait l’apparition d’un diabète de type 2, une maladie caractérisée principalement par l’insulino-résistance.

Les manières de le réguler

Face à une situation de stress, vous n’aurez pas d’autre solution que de subir les augmentations de sécrétion d’adrénaline et de cortisol. Mais rappelons-nous que c’est pour notre bien. Toutefois, il existe des situations physiologiques qui entraînent des pics de cortisol,

DANS UNE SITUATION DE STRESS, NOUS ALLONS D’ABORD SÉCRÉTER DE L’ADRÉNALINE, PUIS DU CORTISOL

Followed 109

situations qu’il est possible d’éviter. Ainsi, les travailleurs de nuit, dont le cycle nycthéméral est perturbé, souffrent plus facilement d’un excès de cortisol. Mais l’abus d’alcool, comme de café, provoque également les mêmes effets néfastes. Enfin, les personnes en surpoids ou souffrant de troubles du comportement alimentaire, comme l’anorexie mentale, sont aussi plus exposées que les autres à l’excès de cortisol dans le sang. À vous de voir quelle cause pourrait dérégler votre taux de cortisol, et l’éliminer. Il est aussi, dans certains cas, nécessaire d’apprendre à gérer son stress, parfois en faisant davantage de sport, en écoutant de la musique douce (musicothérapie) ou en remplaçant le café et tout autre excitant par des tisanes apaisantes.

Le faire vérifier

Afin de savoir si l’excès, ou le manque, est dû à une trop grande exposition au stress, ou à un dérèglement des glandes surrénales, il convient de faire doser son cortisol. C’est le meilleur moyen pour diagnostiquer le syndrome de Cushing (hypertension, obésité...) dû à un excès de cortisol, ou la maladie d’Addison (son contraire). C’est une analyse qui repose sur une prise de sang matinale, lorsque le taux est à son maximum. En cas de dépassement des taux admis, il faut alors refaire les tests à différentes heures pour déterminer la cause de cette sécrétion excessive. Notons qu’il est possible de doser son cortisol dans les urines, mais que cela n’est pas aussi précis, ne permettant pas de voir les évolutions au cours de la journée.

LE CORTISOL PERMET DE BÉNÉFICIER D’UN SURCROÎT

D’ÉNERGIE, MAIS AUSSI DE RÉGULER L’ACTIVITÉ

MUSCULAIRE ET LA TENSION

ARTÉRIELLE

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Followed 114
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DANS UNE SITUATION DE STRESS, NOUS ALLONS D’ABORD SÉCRÉTER DE L’ADRÉNALINE, PUIS DU CORTISOL

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page 110

Un ennemi qui nous veut du bien

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L’embarras du choix

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ÎLE D’OLÉRON

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pages 97-98

Christopher Coutanceau, l’engagé

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pages 95-97

SPORT & LOISIRS

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ÎLE DE RÉ

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page 93

SPORT & LOISIRS

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pages 90-91

SPORT & LOISIRS

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PAS DANS LE MÊME PANIER

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pages 78-81

ART DE VIVRE

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pages 74-77

Patrick Roger Artiste & chocolatier

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pages 72-73

THYLACINE ARTISTE ÉLECTRO ET GLOBE-TRO EUR

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Un essai pas comme les autres, en 100 % électrique RANGE ROVER SPORT

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HIGGINS, MARK HIGGINS James Bond à temps partiel

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MIDO OCEAN STAR DECOMPRESSION WORLDTIMER

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page 59

MAURICE LACROIX

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FORMEX ESSENCE LEGGERA FORTY ONE SPACE ROCK

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VICTORINOX JOURNEY 1884 AUTOMATIC

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THE BEAST

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HERBELIN NEWPORT CHRONO

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CARL F. BUCHERER MANERO CENTRAL COUNTER

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CHARLES ZUBER

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LES HOMMES DE PITTI SONT DE RETOUR

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pages 46-52

BUSHNELL GOLF

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Romain Langasque Recordman du Old Course

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Saint Andrews Aux racines du golf

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pages 40-41

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BUBBA WATSON COMPLÈTEMENT DÉCALÉ

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Le climat change ET ÇA CHANGE QUOI POUR NOUS ?

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Veste Forester

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À VOTRE SANTÉ

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À PROPOS D’ÊTRE BIEN

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EXPÉRIENCE

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EXPÉRIENCE

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Visiter la Norvège en Rolls-Royce propulsion en février, drôle d’idée

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LA REINE DES NEIGES

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pages 20-21

Amours golfiques

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pages 8-19
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