Mémoire – Design d'interaction durable

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84 Maria Konnikova, The Limits of Friendship, The New Yorker, 2014

85 « On the internet, you can pull the plug and walk away. There’s no forcing mechanism that makes us have to learn », [traduction de l’auteur], ibid. 84

86 Lara Schibelsky Godoy Piccolo, Arno Scharl and Cecilia Baranauskas, Design of Eco-Feedback Technology to Motivate Sustainable Behavior : Cultural Aspects in a Brazilian Context, in Proc. of Conf - IRM, 2012, p. 5

87 « Interaction describes how people interact with the environment, with each other and with technology. Leav (2008) observed that young people in the United States spend more time with electronic devices such as computers, mobile phones and television sets than in direct contact with natural environments. Consequently, nature has become an abstract concept for many of them, especially in urban areas », [traduction de l’auteur], ibid.

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d’autre. Qu’est-ce qu’un cercle de connaissances sur Google+ où il n’y a pas de distance et de proximité physique ? Et qu’en est-il avec des relations à distances ? Le terme ‘d’amis’ semble désormais remplacer le mot ‘contact’. Ainsi il n’est pas rare d’entendre quelqu’un dire qu’il ou elle a 856 amis, de façon très précise, puisque c’est le nombre qui apparaît sur son profil Facebook. Robin Dunbar est anthropologue et psychologue à l’université d’Oxford. Dans un article84, il confie avoir estimé à 150 le nombre moyen de relations sociales par personne. Tout comme les cercles de Hall, ce nombre perd de son sens avec les réseaux sociaux. Selon lui, ce n’est pas le nombre d’amis, mais la qualité des relations qui compte. Il voit plus une relation en terme qualitatif et non quantitatif. Cependant, toutesles interactions via internet peuvent transformer ces expériences. Par exemple, partager le lien d’un concert et échanger sous forme de commentaires avec des personnes qui y ont assisté n’est pas la même chose que d’en discuter avec quelqu’un qui nous y a accompagné. Si un débat est créé il ne sera pas tenu de la même façon de vive voix que dans des commentaires. La distance change la façon dont les personnes s’expriment ; dans un monde virtuel il est possible de couper court à tout échange ou d’ignorer quelque chose rien qu’en débranchant une prise. Dunbar insiste pour dire qu’internet et les

nouvelles technologies facilitent la fuite des responsabilités de l’être humain : « Sur internet, vous pouvez débrancher la prise et partir. Il n’y a aucun mécanisme nous forçant à apprendre85 ». UN CHANGEMENT DE COMPORTEMENT VIS-À-VIS DE NOTRE ENVIRONNEMENT Les relations ont changé entre êtres humains. Les nouveaux moyens de communication ont aussi transformé la manière dont nous interagissons avec notre environnement. Des chercheurs expliquent86 qu’il y a une certaine rupture entre les humains et leur environnement. « L’interaction décrit comment les personnes interagissent avec l’environnement, entre elles et avec la technologie. Leav (2008) a observé que les jeunes américains passaient plus de temps avec des dispositifs électroniques comme des ordinateurs, des téléphones portables, des télévisions qu’en contact direct avec la nature. En conséquence, la nature est devenue un concept abstrait pour beaucoup d’entre eux, surtout dans les zones urbaines87 ». Avec l’infobésité, le système de transmatérialisation ou bien encore les modifications des relations sociales, il est clair que les interactions sont de plus en plus intangibles. Cela a de graves répercutions sur l’environnement. À cause de cette intangibilité, la population a encore plus de mal à réaliser que leur consommation quotidienne a un impact sur


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